de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Génération sacrifiée, vraiment ?

Génération sacrifiée, vraiment ?

Jusqu’à quand va-t-on continuer un peu partout à évoquer la situation des étudiants comme celle d’une « génération sacrifiée » sans le moindre souci de la résonance historique d’une telle expression ? D’autres catégories estiment être sacrifiées sur l’autel de la raison sanitaire : restaurateurs, voyagistes, hôteliers, commerçants, propriétaires de salles de théâtre et de cinéma, sportifs etc Mais s’agissant des étudiants, c’est la seule catégorie pour laquelle on insiste sur la dimension générationnelle du sacrifice, même s’il se trouve toujours un président d’université pour préciser in fine : « Il faut relativiser… ». Il y a bien eu ça et là de timides tentatives du côté de la « génération perdue » mais vouées à l’échec tant l’écart est grand entre le désarroi des étudiants faisant la queue pour obtenir un repas gratuit et la vie quotidienne des écrivains américains expatriés à Paris entre les deux-guerres, d’autant que la situation des Hemingway, Fitzgerald, Dos Passos, Pound et autres, pour désenchantés qu’ils fussent, n’avait rien de tragique, le roman Paris est une fête en témoigne.

Depuis un siècle que l’on parle donc de « génération sacrifiée », la formule a travaillé comme on le dirait du bois dans une charpente. Son étonnante souplesse d’usage l’a galvaudée jusqu’à l’indécence, le mot n’est pas trop fort lorsqu’on se souvient ce qu’elle recouvre à l’origine : ces centaines de milliers de garçons qui eurent le malheur d’avoir vingt ans en 1914, de survivre quatre ans durant dans des conditions inhumaines au front dans les tranchées, d’y mourir ou d’en revenir atrocement mutilés, défigurés, traumatisés. Ces combattants d’autrefois de l’âge de nos étudiants d’aujourd’hui n’avaient pas le blues mais la peur au ventre. Ils n’affrontaient pas la précarité mais l’horreur.

Ce n’étaient pas les écrans des ordinateurs à l’issue des cours en ligne qui leur abimaient les yeux mais le gaz moutarde qui les rendait aveugles. Cela n’a pas empêché des sociologues de parler il y a vingt ans de « génération sacrifiée » pour désigner les jeunes entrant sur le marché du travail, contre d’autres sociologues qui battaient en brèche l’idée que les générations succédant à celle du baby boom aient été sacrifiées. N’empêche que selon un récent sondage de l’IFOP, 62% des jeunes « se vivent complètement comme une génération sacrifiée » tant la crise bouleverse leur mode de vie.

Qu’importe si un groupe punk décidait de se baptiser « Les trente glorieuses ». Nul n’est propriétaire d’un label historique. Passe encore que l’on emploie « surréaliste » à tort et à travers au mépris de ce que représenta le surréalisme dans l’histoire littéraire et artistique, quand « irréel » conviendrait mieux. Passe encore que « kafkaïen », « proustien » entre autres ne subissent pas un meilleur sort. Les analystes du marché du luxe prédisent de nouvelles « années folles » à la sortie de la crise sanitaire quand la pandémie sera derrière nous, comme ce fut le cas au lendemain de la première guerre mondiale et de la pandémie de grippe espagnole dans les années 1920-1929- et pourquoi pas. Mais il est limite de sortir l’expression « années de plomb » du contexte terroriste de violence politique et de terrorisme intérieur de l’Italie des années 1968-1982.

L’enjeu mémoriel fait la différence dès lors qu’il touche à une tragédie telle que la guerre. « Déporté », « camp de concentration », « années noires » entre autres sont des termes non pas confisqués mais connotés. S’en emparer à d’autres fins en jouant sur leur polysémie n’est jamais innocent en nos temps de vérités truquées. « Génération sacrifiée » devrait être une A.O.C. Ce qui ne diminuera en rien la détresse et les souffrances des étudiants en temps de Covid. Le fait est que l’Histoire et la mémoire ont consacré l’expression. Manifestement cela n’a pas suffi à la protéger. Faudrait-il la sanctuariser ?

Nous revient alors en mémoire le vibrant incipit d’Aden Arabie. On ne saurait trop louer Paul Nizan de nous l’avoir offert pour la première fois en 1931 dans sa dénonciation de l’ordre social colonial. Son essai sous forme récit de voyage avait la violence d’un pamphlet provocateur, insolent, haineux jusqu’à l’appel au meurtre. Il s’ouvrait par ces mots qui résonnent si puissamment en 2021 par l’esprit de révolte qui les animent et qui ne seraient pas, eux, déplacés ou indécents en la circonstance, la nôtre : 

« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie ».

(« Statue de Maillol dans le jardin des Tuileries », Photo Passou)

Cette entrée a été publiée dans Actualité.

1905

commentaires

1 905 Réponses pour Génération sacrifiée, vraiment ?

christiane dit: à

Et Alii,
En ce moment sur Arte, Hélène Cixous.

et alii dit: à

je n’ai pas ici la télé;mais ça ressortira !
merci;bonsoir

et alii dit: à

sur philomag lettre:
– à la question “Un philosophe, c’est…”, le système m’a répondu “Un type qui sait penser mais qui ne sait pas comment vivre”, ce qui n’est pas si sot)

Claudio Bahia dit: à

rose dit: à
Christiane et Phil et Janssen-JJ

je ne comprends pas votre distinction puisque tout navire d’un certain tonnage est ponté.

je vois avec plaisir que ça parle tout à coup beaucoup du Brésil. Mais pour ce qui concerne le pontage des caravelles des portugais, il y a une grosse confusion.
La caravelle des portugais qui va aller peu à peu découvrir toutes les côtes de l’Afrique, pour finalement passer le cap des tempêtes et ouvrir la route des Indes, est une invention qui date de 1440 exactement; elle comporte au moins cinq inventions majeures qui n’existaient sur aucun autre bateau de cette époque. Dès l’origine, la caravelle comporte un, puis deux châteaux construits sur des batardeaux. En 1460, qui est aussi l’année de la morts de l’infant Henri, les portugais atteignent l’actuelle Sierra Leone. A ce moment, les caravelles sont PONTÉES !
Lorsque le 9 mars 1500, les treize navires de la flotte de Cabral quittent Lisbonne pour les Indes, ils sont tous pontés, tous avec quelques canons sur le pont (le navire-amiral de Cabral est armé de 12 canons, trois à l’avant, trois à l’arrière, de chaque coté.
Dans les cales se trouvent les reserves de vivres, les cordages et voiles, les boulets de fonte, les animaux (chèvres, moutons, vaches) et tout leur fourrage, ainsi que toute la réserve d’eau et de bois, sans compter la litière des soldats et marins.
Cabral, arrivé à Calicute, bombardera la ville, avant d’acoster, durant trois jours (je n’entre pas dans les détails, tout cela se trouve dans mon livre sur les Indigènes du Brésil.) Alors, au XVIe siècle des caravelles non pontées, je ne sais pas où vous avez lu cela.
A partir des années 1520, lorsque le Portugal commencera à piller frénétiquement le pau brasil, les caravelles seront augmentées de dimension, renforcées, et s’appelleront les naus.

christiane dit: à

Merci, Claudio. Phil s’est trompé.
Ce que vous écrivez est passionnant et triste. C’était donc pour massacrer les populations…
Lire Claude Lévi Strauss est bien réconfortant… Il a changé le regard de l’Occident sur les autres civilisations et prôné le dialogue des cultures.

« chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage. » Écrivait déjà Montaigne.

Jazzi dit: à

« je n’entre pas dans les détails, tout cela se trouve dans mon livre sur les Indigènes du Brésil. »

On peut avoir la référence, Claudio Bahia ?

Jazzi dit: à

« C’était donc pour massacrer les populations… »

Tu croyais quoi, Christiane, que c’était pour leur apporter la civilisation !

Jazzi dit: à

Ne fais pas le saucisson, Paul !
Divin, la ville sans la pollution touristique, au ralenti, où l’on peut se balader comme nous ne l’avions jamais vu…

Patrice Charoulet dit: à

LE SEXE DES MOTS
Jean-François Revel commente la féminisation des mots :
Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges.
Le français achèvera de se décomposer dans l’illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots.
La querelle actuelle découle de ce fait très simple qu’il n’existe pas en français de genre neutre comme en possèdent le grec, le latin et l’allemand. D’où ce résultat que, chez nous, quantité de noms, de fonctions, métiers et titres, sémantiquement neutres, sont grammaticalement féminins ou masculins. Leur genre n’a rien à voir avec le sexe de la personne qu’ils concernent, laquelle peut être un homme.
Homme, d’ailleurs, s’emploie tantôt en valeur neutre, quand il signifie l’espèce humaine, tantôt en valeur masculine quand il désigne le mâle. Confondre les deux relève d’une incompétence qui condamne à l’embrouillamini sur la féminisation du vocabulaire. Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille.
De sexe féminin, il lui arrive d’être un mannequin, un tyran ou un génie. Le respect de la personne humaine est-il réservé aux femmes, et celui des droits de l’homme aux hommes ?
Absurde!
Ces féminins et masculins sont purement grammaticaux, nullement sexuels.
Certains mots sont précédés d’articles féminins ou masculins sans que ces genres impliquent que les qualités, charges ou talents correspondants appartiennent à un sexe plutôt qu’à l’autre. On dit: «Madame de Sévigné est un grand écrivain» et «Rémy de Goumont est une plume brillante». On dit le garde des Sceaux, même quand c’est une femme, et la sentinelle, qui est presque toujours un homme.
Tous ces termes sont, je le répète, sémantiquement neutres. Accoler à un substantif un article d’un genre opposé au sien ne le fait pas changer de sexe. Ce n’est qu’une banale faute d’accord.
Certains substantifs se féminisent tout naturellement: une pianiste, avocate, chanteuse, directrice, actrice, papesse, doctoresse. Mais une dame ministresse, proviseuse, médecine, gardienne des Sceaux, officière ou commandeuse de la Légion d’Honneur contrevient soit à la clarté, soit à l’esthétique, sans que remarquer cet inconvénient puisse être imputé à l’antiféminisme. Un ambassadeur est un ambassadeur, même quand c’est une femme. Il est aussi une excellence, même quand c’est un homme. L’usage est le maître suprême.
Une langue bouge de par le mariage de la logique et du tâtonnement, qu’accompagne en sourdine une mélodie originale. Le tout est fruit de la lenteur des siècles, non de l’opportunisme des politiques. L’Etat n’a aucune légitimité pour décider du vocabulaire et de la grammaire. Il tombe en outre dans l’abus de pouvoir quand il utilise l’école publique pour imposer ses oukases langagiers à toute une jeunesse.
J’ai entendu objecter: «Vaugelas, au XVIIe siècle, n’a-t-il pas édicté des normes dans ses remarques sur la langue française ?». Certes. Mais Vaugelas n’était pas ministre. Ce n’était qu’un auteur, dont chacun était libre de suivre ou non les avis. Il n’avait pas les moyens d’imposer ses lubies aux enfants. Il n’était pas Richelieu, lequel n’a jamais tranché personnellement de questions de langues.
Si notre gouvernement veut servir le français, il ferait mieux de veiller d’abord à ce qu’on l’enseigne en classe, ensuite à ce que l’audiovisuel public, placé sous sa coupe, n’accumule pas à longueur de soirées les faux sens, solécismes, impropriétés, barbarismes et cuirs qui, pénétrant dans le crâne des gosses, achèvent de rendre impossible la tâche des enseignants. La société française a progressé vers l’égalité des sexes dans tous les métiers, sauf le métier politique. Les coupables de cette honte croient s’amnistier (ils en ont l’habitude) en torturant la grammaire.

Jibé dit: à

« Un globe terrestre, ce fut mon plus beau cadeau d’enfant »
Même souvenir pour moi. Et non démenti; je les collectionne, sans l’âme du vrai collectionneur (je ne me jette pas sur tout globe terrestre), des pièces pas forcément rares mais belles (un oeuf d’Autruche, peint au XIXè, qui vient d’Angleterre par exemple)
Et puisque vous évoquez plus loin ce cher Lévi Strauss, je vous rappelle qu’il rangeait sa bibliothèque par continent, placé chacun par rapport aux autres selon leur position géo à partir du méridien de Paris, puisque la bibliothèque se trouvait à Paris (en haut à gauche, les écrits du N-O, anglais, islandais, canadiens, etc, en haut à droite ceux du N-E, russes par exemple, etc etc)
J’aurais aimé avoir cette idée, mais il faut une force poétique et analogique singulière qui lui revient en propre, à ce grand savant humaniste (et pessimiste, mais c’est une autre histoire)

Jibé dit: à

com précédent: en réponse à Christiane

rose dit: à

Christiane, Phil, Claudio Bahia

Hyper contente d’apprendre que les caravelles sont déjà pontées en 1440.
« chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage. » Écrivait déjà Montaigne

Jusqu’à Montaigne, on nommait les lieux contenant des livres les librairies ; depuis lui, ce sont les bibliothèques.

Hommage à notre MàC.

rose dit: à

Bon, je dois faire travailler ma mère.
Pas de médecin aukourd’hui.
Cinquante avé.

rose dit: à

aujourd’hui

Jazzi dit: à

« Jean-François Revel commente la féminisation des mots »

En ce temps-là, les chroniqueurs de presse avaient du talent et de la culture !

renato dit: à

«… qu’enfant il faisait des « crises » et se roulait par terre… »

Vous vous rappelez mal, et al.

christiane dit: à

Non, Jazzi, surtout pas ! Je croyais que c’était pour découvrir la terre au delà des mers, la terre et les hommes et des bêtes inconnues, des plantes, des coutumes, des artisanats, se faire des amis…

christiane dit: à

Alors, Jibé, j’écrirai « le vent des globes »…

Phil dit: à

dear Claudio Bahia, merci pour vos précisions. vérifions ensemble, le navire de Jean de Béthencourt vers les Canaries n’était pas ponté. En plus des textes, nombreuses gravures.
celui des Léry-Villegagnon vers le Brésil, était-ce une caravelle pontée ?
Votre président laisse le virus éradiquer ses indigènes des favelas, complot à la mode « Casa Grande » ?

christiane dit: à

Alors, ces caravelles, pontées ou non ?

et alii dit: à

et se roulait par terre…
je suis certaine que vous l’avez écrit sur l’ancienne RDL!

rose dit: à

Pontées, christiane, pour les barriques de rhum 🙂

Phil dit: à

dear Christiane, ne sais pas de quand date la caravelle pontée. Claudio Bahia nous dira après son apéritif.
avez-vous volé en caravelle ? aujourd’hui un embraer, fabrication brésilienne, peut paraître plus confortable qu’un airbus ou boeing, à commencer par la taille des hublots.
merci rose, l’époque où les cinémas existaient, bientôt solyent green pour tout le monde.

rose dit: à

en torturant la grammaire.
Aïe.

D. dit: à

Je regarde en ce moment Marine Le Pen sur BFM et j’avoue que je suis très sensibke à son charme.

Jazzi dit: à

« bientôt solyent green pour tout le monde »

Vous voilà bien sombre, Phil !
Mais oui, on retournera au cinéma…

Jazzi dit: à

 » je suis très sensible à son charme. »

Tu as du goût pour les Walkyries*, D ?

* traduction en français : expression populaire désignant les grosses vaches blondes.

D. dit: à

Je crois que je vais faire un don au Rassemblement. Cette femme me plaît.
Mais Philipot aussi.

D. dit: à

Elle a une petite griffure de minou sur le poignet droit.

D. dit: à

Beaux yeux bleus sensibles, profonds. On y lit la droiture et l’amour du pays.
Ça change. On a perdu l’habitude.

Phil dit: à

croyez-vous, dear Baroz ? nombreux spectateurs cinéphiles seront concassés en petits lu avant de revoir la lumière des salles obscures;

renato dit: à

Il faudra revoir vos certitudes et al., mais rassurez-vous ça arrive à tout le monde.

Janssen J-J dit: à

… êtes-vous tissu.es de la diversité ?

Jazzi dit: à

« Je croyais que c’était pour découvrir la terre au delà des mers, la terre et les hommes et des bêtes inconnues, des plantes, des coutumes, des artisanats, se faire des amis… »

Tu plaisante, Christiane ?

Jazzi dit: à

plaisanteS !

christiane dit: à

Non.
C’est exactement ce que je pense des explorations, pour l’Amérique, pour la lune, pour Mars. Je suis dans un déni complet des intentions belliqueuses ou cupides.
Nous n’avons pas les mêmes rêves, Jazzi.

D. dit: à

Une chose est sûre : les journalistes dd BFM ne font pas le poids. On est à un autre niveau sur France Télévision.

Phil dit: à

on ne va remettre Villegagnon sur le tupi, tapis. mais quand même, ses intentions n’étaient pas esclavagiss

Jazzi dit: à

En passant devant l’Odéon, on a vu, avec Hector, les banderoles couvrant la façade principale.
Le théâtre est occupé et le collectif des gens du métier réclame la rouvertes des salles de spectacle.
Le gendre de C.P., qui dirige les lieux, est-il captif ou actif dans cette affaire ?
Mystère…

Jazzi dit: à

« Nous n’avons pas les mêmes rêves »

Assurément Christiane, toi tu planes complètement !

christiane dit: à

Phil, non, seulement dans des avions de ligne, de préférence près du hublot, surtout quand l’avion crève le plafond de nuages et que l’on est dans le ciel si vaste, presque immobile. Là, je me sens vraiment bien. Comme si j’avais enfin des ailes et que je plane, fais des loopings dans l’immensité infinie. Mon rêve préféré que je suis toujours triste de quitter au réveil mais heureuse d’avoir pu encore et encore voler. Je ne crois pas à la réincarnation mais pourtant j’ai un corps de plume et j’aime être en apesanteur.
Rose, imagine le vent tourbillommant joyeux entre les globes des galaxies, entre ceux de Jibé et les miens. Un vent bleu, impalpable… JJJ va encore me demander à quoi je marche !

Jazzi dit: à

« on ne va (pas) remettre Villegagnon sur le tupi, tapis. »

Ni même le grand Camoens, le poète de la geste portugaise, Phil !

Jazzi dit: à

Tu n’as jamais lu de livres sur le colonialisme, Christiane, histoires ou romans ?

Jibé dit: à

christiane dit: à
Alors, Jibé, j’écrirai « le vent des globes »…

joli, Christiane…

Mes livres de gosse préférés étaient d’ailleurs tous en lien avec la mer et les bateaux, caravelles pontées ou galions; devenu grand, j’ai adoré Moby Dick.
Et un de mes films fétiches, déjà évoqué avec Bloom, Master and commander.

christiane dit: à

Jazzi dit: « Tu n’as jamais lu de livres sur le colonialisme, Christiane, histoires ou romans ? »

Bien sûr, Jazzi. Même une conférence sur les conquistadors à la BNF !

Pour toi :
« De mon état je suis si incertain
Que consumé d’ardeur je suis tremblant de froid;
Et sans motif je pleure et je ris à la fois,
J’embrasse l’univers et j’étreins le néant.

Tout ce que je ressens est une confusion;
Un feu sort de mon âme, un fleuve de mes yeux
Tantôt j’espère et tantôt j’ai des doutes,
Tantôt je déraisonne et tantôt je vois clair.

Je suis sur terre et je m’envole au Ciel,
Je découvre en une heure mille années,
Et en mille ans ne puis trouver une heure.

Si quelqu’un veut savoir pourquoi je suis ainsi,
Je dis que je l’ignore; et pourtant je soupçonne,
Madame, que ce n’est que pour vous avoir vue. »

(Un des sonnets de Luís Vaz de Camões, dit «le Camoëns». (Edition Chandeigne – bilingue- Poèmes traduits par Anne-Marie Quint, Maryvonne Boudoy)

Jazzi dit: à

LUIS DE CAMOES

Ô Lusitania !

Au début vînt Camões, poète national de renommée mondiale, qui est au Portugal ce que Shakespeare est à l’Angleterre ou Dante Alighieri à l’Italie. Chantant les périples de Vasco de Gama et s’adressant, indirectement, au roi, Les Luciades (Os Lusiadas), long poème, tout à la fois épique et lyrique, où sont convoqués les dieux de la mythologie classique et le Dieu des chrétiens, chantent, avant tout, la geste des grands navigateurs portugais et l’histoire glorieuse du Portugal depuis ses origines.

Ô vous, hommes vaillants des plages lusitaines
Qui, partis d’Occident, avez par vos exploits,
Soumis bien au-delà des côtes africaines
Des mers qu’on sillonnait pour la première fois ;
Ô vous, que méprisant les vents et les tempêtes
A travers les danger, les combats de géants,
Parvîntes à poser, pour prix de vos conquêtes,
D’un Empire nouveau les premiers fondements (…)

Mon poème et mes vers rappelleront encore
Tous ceux qui s’illustrant en des climats nouveaux
Poussèrent leurs succès jusques où nait l’Aurore,
Et firent tant de fois triompher vos drapeaux.
Un Pacheco vaillant, des Almeidas sans crainte,
(Sur leur destin, le Tage a versé bien des pleurs)
Le terrible Alburquerque*, et Castro**, à la foi sainte
Et d’autre que la mort épargne en ses rigueurs.

Tandis que je chante, et qu’à vous je m’arrête
(A vous chanter, grand Roi, je n’ose m’enhardir,)
Régissez vos états, et qu’un long règne apprête
Des sujets inouïs pour des chants à venir.
Qu’on commence à revoir vos armes reparaître
Sur les terres d’Afrique et les mers d’Orient,
Que les Païens en vous reconnaissent leur Maître
Et que tout l’Univers vous contemple en tremblant. (…)

Les Portugais voguaient sur la mouvante plaine,
Fendant de l’Océan les turbulentes eaux ;
Les vents ne respiraient que d’une douce haleine,
De leur souffle gonflant les voiles des vaisseaux.
Il naissait à leur suite une écume d’albâtre,
Et leur proue imprimait un sillage orgueilleux
Sur les flots que Protée et son troupeau folâtre,
Avaient seuls jusqu’ici soulevés dans leurs jeux. (…)

Entouré de la pompe et des splendeurs divines,
Le Dieu qui fait vibrer les foudres de Vulcain,
Sur un trône brillant d’étoiles cristallines,
Les accueille d’un geste auguste et souverain ;
Sa face respirait une majesté fière
Qui d’un mortel eût fait un Dieu du Firmament,
Sa couronne et son sceptre étaient d’une matière
Surpassant mille fois l’éclat du diamant.

Sur des sièges plus bas, d’une noble ordonnance,
Et de perles et d’or richement incrustés,
Les dieux se sont assis, et de la préséance
Observèrent même entr’eux les arrêts respectés.
A la place d’honneur est l’âge vénérable,
Alors, et d’une voix sonore et redoutable,
Jupiter dit ces mots au conseil glorieux :

« Immortels habitants du lumineux Empire,
« Du Firmament serein, du Pôle de splendeur,
« Vous vous rappelez tous sans l’entendre redire,
« Que des forts Lusitains la brillante valeur
« A de hauts faits sans nombre illustré leur histoire,
« Et que ce peuple aura par la Loi des Destins
« Un grandiose avenir effaçant la mémoire
« Des Assyriens, des Grecs, des Persans et Romains.
Les Lusiades,
traduit du portugais par Hyacinthe Garin,
éditions Gallimard, 2015.

*Afonso de Albuquerque (1453-1515), grande figure militaire, il fut vice-roi des Indes portugaises de 1509 à 1515.
**La célèbre Inès de Castro (1320 ?-1355), qui fut déclarée reine consort du Portugal, à titre posthume, et inspira à Henry de Montherlant sa pièce de théâtre La Reine morte (1942).

On connaît peu de choses de la vie de Luís de Camões, dit « le Camoëns ».  Ni précisément sa date de naissance (probablement à Lisbonne en 1525) ni la date de sa mort (1579 ou 1580). On suppose, sans plus de certitude, qu’il aurait poursuivi des études à Coimbra. Les seuls éléments biographiques le concernant se déduisent de ses écrits, qu’il assure être nourris de choses vraies et non de « vains exploits fantastiques, feints, trompeurs ». Il servit la Couronne dans le nord de l’Afrique, à Ceuta, vers 1547-1548, où il perdit son œil droit. S’ensuivit pour lui une longue période de voyages qui occupèrent dix-sept ans de son existence et le conduisirent aux Indes, à Goa, au Mozambique et jusqu’en Extrême-Orient. Ayant accompagné la phase finale de l’expansion portugaise, à un moment charnière de la réorganisation de l’ordre culturel et économique mondial, il revint à Lisbonne en 1570, où il fit paraître Les Lusiades, deux ans plus tard. Son grand-œuvre, composé en huitains, et totalisant huit mille huit cent seize décasyllabes, répartis en dix chants. Bénéficiant d’une modeste pension royale, Camões mena par la suite une vie misérable, jusqu’à sa mort, laissant une œuvre constituée de centaines de poèmes, de lettres et de pièces de théâtre. Mais l’on ne dispose néanmoins d’aucun manuscrit rédigé de sa propre main et les portraits le représentant sont peu fiables.

rose dit: à

Christiane Phil Jazzi et Villegagnon

Je connais bien Louis Feuillée (oui, oui) qui était explorateur, herboriste, astronome, et totalement pacifiste.
Le roi lui a offert en remerciement de ses découvertes à Marseille un observatoire pour les étoiles.
J’m’demande s’il n’a pas été moine un temps.

christiane dit: à

Jibé dit : « Mes livres de gosse préférés étaient d’ailleurs tous en lien avec la mer et les bateaux, caravelles pontées ou galions; devenu grand, j’ai adoré Moby Dick. »

J’ai été éblouie, fascinée et hantée par cette lutte sans merci du capitaine Achab et de Moby Dick, le cachalot blanc qui le hante, en lisant ce récit mythique d’Herman Melville traduit par Jean Giono. Un tourbillon effrayant, métaphysique et cosmique à bord du Pequod.
« Car le plus merveilleux et le plus terrifiant de ce qui est vraiment dans l’homme, ni mots ni livres n’y ont jamais touché jusqu’ici. »

rose dit: à

le vent tourbillommant joyeux entre les globes des galaxies, entre ceux de Jibé et les miens. Un vent bleu, impalpable… JJJ va encore me demander à quoi je marche !

À l’imaginaire, il n’est pas en reste.

rose dit: à

Un oeuf d’autruche est ovoïde, comment inscrire les continents dessus sans les déformer.

x dit: à

Soleil vert, « La Bruyère, un Bourdieu avant la lettre ? »

Les Caractères, Des biens de fortune, 11

N**, avec un portier rustre, farouche, tirant sur le Suisse, avec un vestibule et une antichambre, pour peu qu’il y fasse languir quelqu’un et se morfondre, qu’il paraisse enfin avec une mine grave et une démarche mesurée, qu’il écoute un peu et ne reconduise point : quelque subalterne qu’il soit d’ailleurs, il fera sentir de lui-même quelque chose qui approche de la considération.

Méditations pascaliennes, 6 L’être social, le temps et le sens de l’existence

« La rareté, donc la valeur accordée au temps d’une personne, et tout spécialement au temps qu’elle accorde, qui est le don le plus précieux, parce que le plus personnel — […] donner son temps, c’est, vraiment, « payer de sa personne » —, est une dimension fondamentale de la valeur sociale de cette personne. »

« L’attente est une des manières privilégiées d’éprouver le pouvoir, et le lien entre le temps et le pouvoir — […] toutes les conduites associées à l’exercice d’un pouvoir sur le temps des autres, tant du côté du puissant (renvoyer à plus tard, lanterner, faire espérer, différer, temporiser, surseoir, remettre, arriver en retard, ou, à l’inverse, précipiter, prendre de court), que du côté du « patient », comme on dit dans l’univers médical, un des lieux par excellence de l’attente anxieuse et impuissante. L’attente implique la soumission […] Il s’ensuit que l’art de « prendre son temps » […], de faire attendre […] est partie intégrante de l’exercice du pouvoir. »

Claudio Bahia dit: à

Phil dit: à
dear Claudio Bahia, merci pour vos précisions. vérifions ensemble,

bonjour Phil, je ne veux pas vous contredire, et je ne dirai jamais que vous vous êtes trompé. Mais je crois que les bateaux français ressemblaient aux caravelles portugaises, bien que certainement il devait exister des similitudes, car au fond ces deux flottes traversaient la même mer.
Je vous signale un fait étrange concernant les caravelles: aucune épave de caravelle n’a jamais été retrouvée! elles ont toutes disparu en haute mer, quant aux caravelles à quai elles ont toutes été démantelées. C’est ainsi que lorsque le Brésil et le Portugal ont voulu reconstituer une des caravelles de de la flotte de Cabral de 1500, ils ont du se reporter à des dessins et esquisses diverses de cette époque. il n’existait plus de caravelle de cette époque, même en mauvais état
une caravelle vue en coupe était représentée comme ceci:
http://tpecoque.e-monsite.com/pages/histoire-et-particularites-des-caravelles.html

il s’agit là d’une petite barque pour exploration côtière.
D’autre part Christophe Colomb, qui a laissé de nombreuses notes détaillées sur ses 4 voyages, dans un véritable cahier de bord, laisse bien entendre que que son bateau-maître avait un pont lorsqu’il décrit la scène de la réception d’un chef indigène sur son bateau.
Lors de son second voyage, Colomb emporte dans ses cales de chevaux et du bétail.
Peut-être que ce que je nomme pont est-il pour vous un « plancher » ?
Sachez que je peut parfaitement me tromper sur cette histoire de pont, je ne suis pas un spécialiste des constructions maritimes et de leur histoire, mais, tout de même, un bateau chargé de bétail et d’une cinquantaine d’hommes, navigant en haute mer durant plusieurs mois (les voyages en Inde) et cela sur un bateau sans pont me parait peu probable.
J’ai dit cinquante hommes: lors du fameux voyage de Cabral au cours duquel il a abordé au Brésil, il y avait 1’500 hommes !! répartis en 13 bateaux!

rose dit: à

Les cales ou bien les soutes pour y ra.ger les cargaisons.
Pas tout saisi de ce débat sur les ponts des bateaux.

rose dit: à

ranger

rose dit: à

…] Il s’ensuit que l’art de « prendre son temps » […], de faire attendre […] est partie intégrante de l’exercice du pouvoir. »

x

Lu sans prendre en note que dans le domaine de l’exercice judiciaire le fait des délais, i-e de prendre son temps,(longueur des procédures) participe à l’apaisement des esprits et au rendu d’une justice débarrassée du passionnel. Cela porte un nom que je n’ai pas retenu.

rose dit: à

Renato
Agression d’adolecents à Champigny sur Marne.
Vous soulignez pas de lien avec les conditions sanitaires.
Pourtant je la crois exacerber tout ce qui se déroule.

Bloom dit: à

les grosses vaches blondes.

Pas grosse, Baroz, plutôt dans la norme, mais un regard de saurien.

Bloom dit: à

la terrible nuit de Samain

Halloween, en d’autres termes.
Les cours en ligne du University College Cork sur la magie dans la culture irlandaise sont complets.
La pensée magique, meilleure alliée des paramilitaires de tous bords.

renato dit: à

L’âge a changé, rose, par le passé, à l’époque des Teddy Boys, les bandes rivales se composaient de gens plus âgés — autour des 18 ans —. Maintenant ils ont entre 14 et 16 ans, et comme des études ont démontré le cerveau à cette âge-là n’est pas encore bien formé.

Chercher des fautes ailleurs que dans l’éducation que les parents ne donnent pas, c’est jouer à l’autruche.

Paul Edel dit: à

Rose, le » Pont  » sur un bateau est un ensemble des bordages recouvrant, comme un plancher, le dessus de la coque d’un bateau. Les grands bâtiments ont parfois deux ou trois ponts, disposés à différents niveaux. Vous me demanderez, Rose ce que sont les bordages ? Eh bien, autrefois, le bordage désignait chacune des longues planches de bois employées pour constituer le bordé, c’est-à-dire le revêtement étanche d’un bateau à l’extérieur(la coque) et sur le » pont. »
La caravelle est longue d’environ 30 mètres, possède en général trois mâts(parfois quatre ou cinq)Elle a un gréement mixte(voiles carrées et voiles latines) elle manœuvre bien et peut embarquer un équipage de 60 à 90 hommes et quelques canons.

JiCé..... dit: à

Vendredi 12 mars 2021, 7h43, 12°

Quiconque a navigué sait bien que l’on peut faire du cabotage, et depuis longtemps, entre ports côtiers sur des navires non-pontés mais qu’il est absurde d’imaginer que l’on parte en navigation hauturière, en équipage, sur des navires qui ne soient pas solidement pontés !

Débat inutile donc…Et vogue la caravelle !

Bloom dit: à

Pour contrer le racisme à rebours à-la-Gorman:

– Très bonne introduction à la littérature haïtienne par Yannick Lahens (même si ‘l’écrit oralisé’ est un peu trop écrit, à mon goût).

https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/urgences-decrire-reves-dhabiter-lecon-inaugurale-de-yannick-lahens

– La rive noire, du regretté Michel Fabre, sur les écrivains noirs américains en France entre 1830 et 1995, version André Dimanche éditeur.

et alii dit: à

Glauber Rocha, né le 14 mars 1939 à Vitória da Conquista (Bahia, Brésil) et mort le 22 août 1981 à Rio de Janeiro (Brésil), est un réalisateur, scénariste, acteur, monteur, compositeur et producteur de cinéma brésilien. Leader du cinéma Novo, la nouvelle vague brésilienne, il a également beaucoup écrit sur le cinéma comme journaliste et polémiste.
bonne journée

MC dit: à

Vaugelas …Mort dans la misère et très endetté. Les voisins s’étant payés sur la bête en prenant ses effets personnels, il fallut que l’ Academie qui n’ avait pas encore le lustre qu’on sait, rachete en catastrophe aux dits voisins les manuscrits des Remarques sur la Langue Française ! A quoi tient la notoriété ! Je ne vois pas pourquoi faux bruits ne s’emploierait pas. On le trouve au sens de rumeur des 1636. « Crains-tu si peu le blâme et si peu les faux bruits? » On aura reconnu Le Cid… C’est autre chose que du franglais de Dominion.

Petit Rappel dit: à

Le Laudonniere de 1585 représente des navires lourds et bas avec deux chateaux et cinq mâts selon les planches de De Bry. Pontés selon toute vraisemblance. MC

MC dit: à

Rose en êtes-vous sûre? Il me semble que Montaigne, comme Charles V, parle de sa « librairie », terme maintenu d’ailleurs chez les anglo-saxons. La. Bodleienne d’Oxford est une « library » Ce qui ne signifie pas que les livres y sont à vendre. 🤗 . Bonne chance. Mc

puck dit: à

Sloterdijk (Sloty pour les intimes) dit que l’art de la navigation portugaise qui leur a permis de découvrir de nouveaux mondes devrait aujourd’hui nous servir de leçon à l’occident pour entrer dans son nouveau monde.
Le portugais en effet est triste de nature, il est même très triste, même quans il n’a aucune raison évidente d’être triste le portugais reste triste, et quand il peut, par le plus grand des hasards trouver quelques raisons d’être joyeux il s’en va écouter un air de fado pour retrouver sa tristesse, mais cela n’a aucun rapport avec ce que dit Sloty sur l’art de navigation du marin portugais, encore que…

Donc le marin portugais a, au cours du 15è siècle découvert la côté africaine, et c’était là un truc hyper fastoche, à cause des alizées (pas la chanteuse, le vent ! plutôt la brise…) qui souffle à cet endroit du nord vers le sud, donc pour descendre y’avait pas de problème.

le problème c’était pour remonter parce que cette brise a le défaut de souffler toujours dans le même sens.

et c’est là que le marin protugais a eu une idée géniale que seul les gens tristes peuvent avoir ! il s’est laissé dériver, pousser par sa tristesse, plus loin dans l’Atlantique, et là ! miracle ! il a trouvé une brise qui soufflait du sud vers le nord ! ce que le portugais appelle en portugais la vuelta ! en fait c’est toujours la même alizée qui fait un rond comme les enfants ou les soufis qui jouent à tourner sur eux mêmes, sauf qu’un soufi a passé l’âge de jouer à trucs aussi idiots que tourner sur soi-même qu’on ne pratique en principe plus quand on a passé l’âge de 10 ans…

cela n’a aucun rapport avec ce que dit Sloterdijk, en fait il parle de la découverte du Brésil par les portugais, parce que le Brésil a été découvert par les portugais, d’ailleurs on le remarque facilement parce que c’est à partir de ce moment que les brésiliens qui jusque là chantaient des trucs plutôt joyeux se sont mis à chanter de la bossa nova qui est une musique hyper triste comme le dit la célèbre chanson « chega de saudade », mais en fait ça n’a aucun rapport avec ce que dit Sloterdijk.

là il faut bien se rappeler que quand le marin portugais allait plus loin dans l’Atlantique il trouvait une brise lui permettant de rentrer chez lui !!!

et donc en faisont comme ça lemarin portugais tournait en rond et à ce rythme il n’avait aucune chance d’aller jusqu’au Brésil ! ce qui en soit ne dérangeait pas les brésiliens.

sauf que là le marin portugais a eu une idée géniale que seuls les tristes peuvent avoir !!! il s’est dit puisque le vent nous ramène vers le Portugal qu’à cela ne tienne nous allons affaler les voiles !!

et ça c’est absolument génial comme idée ! parce qu’un marin n’affale jamais les voiles, je veux dire c’est le dernier truc qui vient à l’esprit d’un marin de se dire pour avancer je vais enlever mes voiles !

pourquoi ? parce que si des types se sont cassés le cul avec des voiliers avec des grandes voiles, qu’à l’occasion le marin portugais a décoré d’une grande croix rouge pour l’égayer un peu et rappeler qu’il faut tourjours faire plaisir aux évèques, et ben si des types se sont emmerdés à faire des voiliers avec des grandes voiles ce n’est évidemment pas pour les virer !

et là ça a marché…

parce que si le vent les ramenait au bercail, le courant marin les entrainait toujours plus loin…

et c’est cette « image » que Sloterdijk voudrait que l’occident applique à sa pensée : si les vents nous font tourner en rond et ben affalons les voiles !

et là il faut cogiter pour comprendre le sens de cette métaphore appliquée à une civilisation à bout de souffle.

je vais vous expliquer le sens de cette métaphore ! hein ? non ? pourquoi ? parce que c’est déjà trop long ?

pas sympa ! na !!!

Moralès sed laisse dit: à

j’ai un corps de plume et j’aime être en apesanteur.

C’est un désir typique de grosse/gros, ça, non?

rose dit: à

MC
Je l’ai lu.
Librairies jusquu’à Montaigne, bibliothèques ensuite.

rose dit: à

Les châteaux cela n’a pas duré car ils déstabilisaient les bateaux.

rose dit: à

Chercher des fautes ailleurs que dans l’éducation que les parents ne donnent pas, c’est jouer à l’autruche.

Renato

Les parents ont toujours bon dos.
Viens de relire le décalogue.
En 5
Tu honoreras ton père et ta mère.
Et dans Sa Majesté des Mouches, y a bien une violence intérieure qu’il s’agut de dompter par un travail intérieur de haute volée.

Jibé dit: à

Christiane
Sans vouloir entamer un débat sur les traducteurs, car je ne suis pas compétent, Christiane, je vous conseille la version d’Armel Guerne chez Libretto (si vous vouliez relire Moby Dick, car Giono a « sauté » certains passages sur l’armement et l’aspect technique de la pêche, par exemple) -mais peu importe, le goût du sel et la couleur de l’ambre l’emportent, dans le souvenir rincé à la grande mer de la folie d’Achab.
Et qu’on ne dise pas que la baleine blanche illustre le mal dans ce roman, c’est tellement dommage, car Moby Dick est une force qui va.

Jibé dit: à

Ben moi, j’ai un corps de plume et je ne suis pas gros, ça non, ma compagne me surnomme la brindille (je suis blond pâle, en plus), d’où sans doute mon admiration pour la vitalité partout où elle s’exprime (la mer, les arbres, les bêtes, les ciels d’été et les paysages saccadés)

rose dit: à

Paul Edel

Bordage, bardage, bardeaux, bordée.

Pour moi le bordage est la partie du bateau qui le cerne, son « entourage ».
Ne savais pas que le pont se nommait bordage.

Sinon, oui, il y a plusieurs ponts, puisque l’on peut être mis à fond de cale si rébellion. Ou pendu à la grande vergue si on met en danger la cohésion de l’équipage.
Chez moi (75% d’espace forestier) étaient prélevés les troncs pour faire les bateaux du roi. Les grumes.

C.P. dit: à

Jacques, Stéphane est directeur de l »Odéon, mais il y a, pour ce qui est du lieu lui-même, une administratrice qui supporte comme elle le peut l’occupation. Le problème est que celle-ci (l’occupation) est sans dégâts mais gêne les répétitions de Christophe Honoré sur le plateau, ce qui en un sens représente une contradiction. C’est à La Colline, autre Théâtre National, que le directeur approuve les occupants. Qu’en sera-t-il de La Comédie Française ?

rose dit: à

mer de la folie d’Achab.

Ben oui

Et qu’on ne dise pas que la baleine blanche illustre le mal dans ce roman, c’est tellement dommage, car Moby Dick est une force qui va.

Jibé

Une force qui va en nageant.👌😇🥰💪😊🏊‍♂️🐳

Jibé dit: à

rose
on accable les parents en oubliant qu’ils sont fonction d’un tout, la société, laquelle porte des valeurs et des contre-valeurs qui les dépassent et impactent leurs enfants…
(je ne suis pas père, mais je n’aurais sûrement pas mieux fait que la plupart qui font de leur mieux et qui se plantent)

rose dit: à

Les gens ont besoin de se regrouper par affinités.
Cela semble bien normal.

Jibé dit: à

Pour Christiane, extrait:
« Il n’y avait plus maintenant que de petits oiseaux voletant et criaillant sur le gouffre toujours béant. (…)puis tout se referma d’un coup. Et le linceul immense de l’océan continua de rouler ses houles tout comme elles roulaient il y a cinq mille ans »
(dernière phrase du texte, trad de Guerne)
Je vous laisse le lire à haute voix, vous verrez, vous goûterez plutôt.

christiane dit: à

Merci, Jibé, je vais chercher cette traduction.
Ce que vous dites de Moby Dick me passionne. Pour moi elle est Achab et Achab est Moby Dick. Une lutte contre soi même, contre son inconscient.
Un peu mon échange impossible avec Jazzi, hier, à propos des sanguinolentes explorations, les tueries, les conversions forcées, le mépris des européens découvrant d’autres rapports de l’homme et de la nature, d’autres rites…
Bien sûr que j’ai étudié tout cela mais j’aime rêver à d’autres possibles loin des canons, des sabres et des mousquets, des encensoirs.
Moby Dick c’est un peu un miroir. Chacun y trouve un peu de son âme et de ses combats.

Jazzi dit: à

« Qu’en sera-t-il de La Comédie Française ? »

Pour l’heure, elle reste sage face aux fenêtres de la ministre de tutelle, C.P. ! Rien à signaler en vue du côté du Palais-Royal et de la place Colette.

Jibé dit: à

Christiane
Parfaitement d’accord, Moby Dick est le reflet d’Achab. Elle est sa hantise, son désir, son défi ultime, sa raison d’être, de ne pas mourir. Moby Dick est cette part de lui qui lui échappe et le tuera en mourant. Moby Dick nous raconte nos obsessions et nos pulsions profondes, c’est bien pourquoi cette traque nous parle.

closer dit: à

« Giono a « sauté » certains passages sur l’armement et l’aspect technique de la pêche, par exemple)  »

Raison de plus pour choisir sa traduction ! Car franchement…

christiane dit: à

Oui, Jibé,
et avant Melville, Milton l’approchait ainsi dans Le Paradis perdu :
« Cet animal marin,
Léviathan, que Dieu, entre toutes ses œuvres,
Fit le plus grand de tous les nageurs de la mer […]
Ce colosse entre tous les êtres qui ont vie,
Repose dans l’abîme. Il dort ou il s’ébat,
Pareil à quelque promontoire, et l’on dirait
Une terre qui va ; c’est tout un océan
Qu’à chaque aspiration il engloutit en lui
Et qu’il rejette à chaque souffle. »

Enfin, elle est protégée, admirée et écoutée. Le chant des baleines…

renato dit: à

Le colonialisme et l’esclavage sont une perversion des voyages d’exploration. Et que l’on ne me dise qu’il ne s’agit que d’un problème européen : voir l’extension de l’empire ottoman, et ainsi de suite.

renato dit: à

Pas du tout, rose, les enfants s’éduquent à la maison, l’école vient après, donc dans la situation dont on parle il y a eu un déficit dans la transmission de la part de parents ou alors ils n’avaient rien à transmettre.

closer dit: à

« Jean-Daniel LELIÈVRE. – L’Agence européenne du médicament (EMA) évoque 30 événements thromboemboliques, ayant causé un mort, pour 5 millions de personnes vaccinées en Europe. Pour l’instant, c’est largement inférieur à l’incidence attendue dans la population générale (qui serait plutôt de 1 000 thromboses par million de personnes). »

Donc l’Astra Zeneca protège contre la thrombose puisqu’il y a moins de cas chez les personnes vaccinées que dans la population générale…

cqfd (j’écris sous le contrôle de D, le savant du blog)

Soleil vert dit: à

Ah non, les traductions incomplètes c’était bon pour la bibliothèque verte et consorts

closer dit: à

Oui Renato, et il y a d’innombrables témoignages de rencontres pacifiques avec les autochtones. On ne rappellera jamais assez que Cortés a vaincu les aztèques grâce à son alliance avec d’autres peuples amérindiens opprimés par ceux-ci…

Mais le bourrage de crâne a tellement fait son oeuvre qu’un regard objectif sur l’expansion européenne est devenu impossible.

renato dit: à

Ah, c’est vrai ! les parent votent, il faut donc ménager leur susceptibilité.

Jazzi dit: à

L’histoire des baleines se trouve avant tout dans la Bible, Christiane !

Jonas et la baleine
Livre de Jonas 2, 1-11

Le Seigneur fit qu’il y eut un grand poisson pour engloutir Jonas. Jonas demeura dans les entrailles du poisson trois jours et trois nuits.
Des entrailles du poisson, il pria le Seigneur, son Dieu. Il dit : De la détresse où j’étais, j’ai crié vers le Seigneur, et il m’a répondu ; du sein du shéol, j’ai appelé, tu as entendu ma voix. Tu m’avais jeté dans les profondeurs, au cœur de la mer, et le flot m’environnait. Toutes tes vagues et tes lames ont passé sur moi.
Et moi je disais : Je suis rejeté de devant tes yeux. Comment contemplerai-je encore ton saint Temple ? Les eaux m’avaient environné jusqu’à la gorge, l’abîme me cernait. L’algue était enroulée autour de ma tête. A la racine des montagnes j’étais descendu, en un pays dont les verrous étaient tirés sur moi pour toujours.
Mais de la fosse tu as fait remonter ma vie, Seigneur, mon Dieu. Tandis qu’en moi mon âme défaillait, je me suis souvenu du Seigneur, et ma prière est allée jusqu’à toi en ton saint Temple. Ceux qui servent des vanités trompeuses, c’est leur grâce qu’ils abandonnent.
Moi, aux accents de la louange, je t’offrirai des sacrifices. Le vœu que j’ai fait, je l’accomplirai. Du Seigneur vient le salut.
Le Seigneur commanda au poisson, qui rejeta Jonas sur le rivage.

closer dit: à

Je doute que la traduction de Giono ait vocation à figurer dans la bibliothèque verte, soleil vert…

Je ne retrouve pas ma traduction (de qui?) mais l’ennui profond distillé par certains passages ultra techniques n’apportent rien au livre. Giono n’a sans doute pas exagéré dans ses coupes; je lui fait confiance.

et alii dit: à

renato,relisez donc vos écritures avant de vous promouvoir éducateur,censur ,penseur; et merci pour les photos

et alii dit: à

censeur

Phil dit: à

histoire de pont

merci Claudio Bahia. dans le récit de la France antarctique, Villegagnon abandonne une partie de ses hommes pour avoir soutenu les mauvaises thèses calvinistes (le niveau du débat des Français mérite bien un pont..d’honneur), ceux-ci construisent un bateau effectivement décrit comme « ponté », pour repartir en Europe. ils couleront malgré tout avant d’être repêchés par des Anglais, toujours prompts à ramasser les restes des nobles conflits du voisinage.
D’où peut-être ce soupçon que d’autres embarcations « non pontées » aient pu tenter la traversée. à relire Léry et Thévet. mais à cette date, 1560, la majorité des navires devait être pontée, comme vous le dites;
En revanche celui de Béthencourt ne l’était pas, voyez les gravures et descriptions, mais nous sommes vers 1400..
nous finirons en décades à ponti-nie.

Jazzi dit: à

Quand vous occupez sans y avoir été invité le jardin de votre voisin, le trouvez à votre goût et vous y installez, c’est de l’exploration, Closer et renato, ou de l’appropriation ?

renato dit: à

Si un auteur crée une œuvre en lui donnant une certaine forme, je comprends mal pourquoi un traducteur se permet de la modifier — même s’il s’appelle Giono.

renato dit: à

Vous avez mal compris mon propos, Jacques, ou Alor le mot perversion vous a échappé.

christiane dit: à

closer dit: « il y a d’innombrables témoignages de rencontres pacifiques avec les autochtones. On ne rappellera jamais assez que Cortés a vaincu les aztèques grâce à son alliance avec d’autres peuples amérindiens opprimés par ceux-ci…
Mais le bourrage de crâne a tellement fait son œuvre qu’un regard objectif sur l’expansion européenne est devenu impossible. »

Merci !

D. dit: à

Ce midi c’est poisson. Vendredi oblige.

Soleil vert dit: à

Moby Dick est une force qui va.

Phrase géniale (si, si) quand on la met en regard de Bartleby du même auteur qui évoque un personnage qui exerce sa force pour ne pas aller.

Soleil vert dit: à

A part ça,
Le presbytère n’a rien perdu de son charme ni le jardin de son éclat.

JiCé..... dit: à

EXPLORATION/ APPROPRIATION

Bon dieu ! c’est clair me semble-t-il : les humains les plus forts chez eux, sortent de leur base, voyagent, et découvrent un espace nouveau, géographique, technologique, spirituel, humain. Naturellement ils envahissent l’espace nouveau, en cassant la structure, la situation, les moeurs, des plus faibles, en les mettant au pas au nom de la civilisation et du progrès….

Et ce n’est pas faux, n’en déplaise aux rêveurs humanistes universalistes qui croient bêtement aux slogans républicains, jamais appliqués quand on fait du business d’exploration !

Jazzi dit: à

Mais que signifie alors le terme conquistador, renato, c’est un synonyme d’explorateur ?

Prière à Don Renato

Rééduquez-moi, réeduquez-moi
Oui, mais pas tout de suite, pas trop vite
Ne soyez pas comme tous les saints hommes
Trop pressés
Pour que je m’habitue, peu à peu

Rééduquez-moi, réeduquez-moi
Oui, mais pas tout de suite, pas trop vite
Sachez m’hypnotiser, m’envelopper, me capturer

Rééduquez-moi, réeduquez-moi
Avec délicatesse, en souplesse, et doigté
Choisissez bien les mots
Dirigez bien vos gestes
Ni trop lents, ni trop lestes, sur mon cerveau

Rééduquez-moi, réeduquez-moi
Et vous, rééduquez-vous !

christiane dit: à

Jibé,
En attendant cette traduction, quelques lignes de ce qu’écrit Armel Guerne sur Herman Melville et Moby Dick, en 1954, dans une postface :

« Cet immense océan mystérieux et violent qu’est la vie vraie, la vie intérieure respirée et aspirée par quelqu’un, cette vie dont aucune ne ressemble jamais à aucune autre sur la terre – quand ce n’est pas avec la modeste intention d’ancrer sur les fonds inconnus du temps et de l’espace ce plus ou moins d’éternité en nous, dont chacun a reçu le dépôt – »

« L’homme et l’œuvre vivent ensemble, et ils sont l’un et l’autre de sanglants et douloureux miroirs où se reflète différemment la même chose. »

« Et l’on fera mieux de ne pas trop prendre Herman Melville pour un voyageur. Ce voyage, il l’a habité à peu près comme un météore. Il y a mis autant de temps qu’il en a fallu à Rimbaud pour visiter le paysage de son génie. »

« Melville était un aventurier de l’esprit. Un poète. »

« Moby Dick, le livre noir, le chant ténébreux écrit au battement de l’abîme. »

« Le monde a beaucoup bougé ; il s’est jeté et il se précipite dans une succession de violences si fatales qu’elles semblent le mobiliser tout entier. […] Et cependant, malgré tout, dans ce torrent de douleur et de mort, dans ce chaos d’angoisse et ses bouillons amers qui n’épargnent personne, la gloire de Melville n’a cessé de grandir. »

closer dit: à

Sur le principe, vous avez raison Renato…On devrait traduire scrupuleusement jusqu’à la dernière ligne, y compris les bourdes et pourquoi pas ne transposer les fautes de grammaire…

Mais en l’espèce, je préfère une belle traduction de Giono, même s’il lui manque quelques passages techniques auxquels je n’aurais de toute façon rien compris, ni en français, ni en anglais…

lmd dit: à

Navires pontés ; les explorations et encore plus les conquêtes nécessitaient beaucoup d’hommes, de vivres et de matériel, à l’abris de la mer. Dès que les marins de la mer du Nord ont développé les cogues, tous les navires de charge ont été pontés, Les navires des croisades étaient pontés.

Moby Dick, j’ai la traduction de Giono et celle d’Armel Guerne (oui elle est plus ample, plus lyrique, avec la couverture de Max Ernst). Je n’ai pas acheté celle de Philippe Jaworski (pour la Pleiade ) ; quelqu’un a-t-il un commentaire sur celle-ci ?
Cher Armel Guerne .
Mais merci à Giono d’avoir fait connaître Moby Dick en France.

renato dit: à

Jazzi ou l’art de ne rien comprendre, don je répète : « Le colonialisme et l’esclavage sont une perversion des voyages d’exploration. ».

Bloom dit: à

La meilleure traduction de Moby Dick est à mon sens celle de Philippe Jaworsky, Gallimard Quarto.
Immense passeur que ce monsieur, extraordinaire professeur de littérature américaine, de Hawthorne à Auster, en passant par Melville, Whitman et Thoreau.
Son cours sur Leaves of Grass était fabuleux.

D. dit: à

Ils envahissement, quoi.

renato dit: à

Puis, plutôt que regarder l’histoire par le trou de serrure national, Jacques, regardez l’histoire du monde — comparée et non. Ce serait une bomme manière de vous éduquer sans faire dans l’humour de curé.

closer dit: à

Les deux JB…Les conquistadores avaient bien l’intention de conquérir de nouvelles terres pour leur souverain, ce que tout le monde faisait depuis la nuit des temps, mais les européens avaient aussi une soif de connaissance que l’on ne trouve nulle part ailleurs à ce degré, d’où l’envoi de botanistes, de géographes, d’astronomes et les fameux jésuites à qui la science doit beaucoup (surtout du côté de l’extrême orient).

Ils réunissaient les trois conditions d’une expansion mondiale: un désir de conquête (pas original dans l’histoire), une curiosité insatiable et une avance technique sur les autres civilisations. A ma connaissance, ils sont les seuls à s’être interrogés sur la légitimité de leur domination d’autres peuples. La controverse de Valladolid est unique dans l’histoire et le Pape a donné raison à Las Cases; la remise en cause de l’esclavage commence très tôt en Europe. Qui dit mieux ?

Soleil vert dit: à

Les paysages de Paul Edel.

Au fond Paul Edel est un Giono breton qui substituerait aux cuivres du soleil, des immobilités de jade et de rouille.

Paul Edel dit: à

Comme je suis en manque de cafés, bistrots, tavernes, brasseries, terrasses, ce texte d’Aragon:
« Rue du Faubourg-Saint-Honoré mais bien plus tard
J’entends siffler le percolateur dans un Biard C’est un lieu trop bruyant et nous nous en allons Place du Théâtre-Français dans ce salon Au fond d’un lac d’où l’on voit passer par les glaces Entre les poissons-chats les voitures de place Or d’autres profondeurs étaient notre souci Nous étions trois ou quatre au bout du jour assis A marier les sons pour rebâtir les choses Sans cesse procédant à des métamorphoses Et nous faisions surgir d’étranges animaux Car l’un de nous avait inventé pour les mots Le piège à loup de la vitesse Garçon de quoi écrire Et naissaient à nos pas L’antilope-plaisir les mouettes compas Les tamanoirs de la tristesse Images à l’envers comme on peint les plafonds Hybrides du sommeil inconnus à Buffon Êtres de déraison Chimères Vaste alphabet d’oiseaux tracé sur l’horizon De coraux sur le fond des mers Hiéroglyphes aux murs cyniques des prisons N’attendez pas de moi que je les énumère Chasse à courre aux taillis épais Ténèbre-mère Cargaison de rébus devant les victimaires Louves de la rosée Élans des lunaisons Floraisons à rebours où Mesmer mime Homère Sur le marbre où les mots entre nos mains s’aimèrent Voici le gibier mort voici la cargaison Voici le bestiaire et voici le blason Au soir on compte les têtes de venaison Nous nous grisons d’alcools amers O saisons Du langage ô conjugaison des éphémères Nous traversons la toile et le toit des maisons Serait-ce la fin de ce vieux monde brumaire Les prodiges sont là qui frappent la cloison Et déjà nos cahiers s’en firent le sommaire Couverture illustrée où l’on voit Barbizon La mort du Grand Ferré Jason et la Toison Déjà le papier manque au temps mort du délire

Garçon de quoi écrire (extrait du Roman inachevé)

Soleil vert dit: à

Dans les littéraires de l’imaginaire (pardon mais c’est le domaine que je connais le mieux) on a eu trois générations de traducteurs
1- Les sabreurs
2- Les garants du texte intégral
3- les réviseurs/éditeurs qui travaillent de concert avec l’auteur (oui bon pour Melville ou Shakespeare c’est pas évident) occasionnant parfois des réécritures partielles du texte original, avec au final la constitution d’un corpus de référence : un comble !

renato dit: à

Pour Moby Dick, je navisue entre trois éditions : la toute première de chez Harper & Brothers, puis celle publié par Penguin Classics, et in fine la tradition de Cesare Pavese.

Faire quelque chose de ses lectures :

Che cos’è la cosa di cui si parla? Che cos’è, o piuttosto che cosa non è? Chimere. L’arte è una chimera: figure sitibonde fra le rovine della storia che come rettili, di tanto in tanto escono dal loro buco e delle volte taroccano il paesaggio, ed ecco apparire i disinganni estetici, i guazzabugli formali, le varianti comiche. Sono naturalmente io che ho visto e analizzato male la situazione: ho sbagliato, sbaglio sempre, ma qual è la natura dell’errore? È ancora possibile nascondersi dietro il mitico “Chiamatemi Ismaele” per giustificare un disastro? Insomma, ciascuno ha la sua Balena Fantasma? Sì, una Balena Fantasma che si prende gioco di te e dei tuoi calcoli: lancia uno sguardo che ti dice che hai sbagliato, però non ti dice dove. A questo punto puoi andare avanti come in una catena, un anello dopo l’altro, ma è una noia; allora avanzi a salti, seguendo immagini che prendono il colore della giornata, che domani saranno diverse o non saranno affatto.
Mi ricordo. L’Occidente svanisce nella superficie strepitosa del Pacifico; la tua Balena Fantasma crea un oceano sul foglio sul quale hai appuntato l’ultimo ricordo che hai del suo sguardo. Una vista panoramica mozzafiato delle possibilità che ti sono date di agire ti si spalanca davanti agli occhi e tu non sei rapido come de Kooning, non vali neppure il pugile duchampiano; anzi, sei patologicamente lento, allora fermi il gioco e nell’impossibilità di ricordare altro che l’immagine fugace di te che guardi una figura nello specchio, aspetti il prossimo sguardo della tua Balena Fantasma. Accade addirittura che un’immagine tu riesca a portarla in porto: il tempo di un istante io mi sono visto così.
L’esercizio non è particolarmente esuberante, lo ammetto, vi è evidentemente molto Ariosto: il funzionamento inutile di noi nascosti dietro le nostre illusioni; la prevalenza della fortuna e del caso sulla nostra capacità di controllare il destino, perché la follia, la vanità, le illusioni abitano la Terra e la ragione è sulla Luna…

Éventuellement ici :

https://sites.google.com/site/renatomaestriarchivio/abbandonate

Pas envie de traduire !

Soleil vert dit: à

Dans les littératures

renato dit: à

navisue > navigue !

christiane dit: à

Soleil vert dit : « Les paysages de Paul Edel.
Au fond Paul Edel est un Giono breton qui substituerait aux cuivres du soleil, des immobilités de jade et de rouille. »

La citation qu’il fait du « Roman inachevé » d’Aragon donne quelques pistes différentes de son imaginaire…

et alii dit: à

: « Ô combien de marins, combien de capitaines/ Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines/ Dans ce morne horizon se sont évanouis ! » (Les Rayons et les Ombres, « Océano Nox « )
Fausse apparence de désert puisque les entrailles de la mer recèlent le grouillement d’une puissance de dévoration :
citéin  » La métaphore océanique »
et

La mer est l’irruption de l’ailleurs, de l’immense, elle nous regarde avec les yeux de l’invisible, elle offre à la pensée un essor sans limite, elle est le lieu brûlant d’un rendez-vous avec l’infini.

Un lieu d’échanges alchimiques
Lieu mystérieux d’échanges, la mer est ce qui fait communiquer entre eux les extrêmes opposés : l’ancien et le nouveau, l’ici et le là-bas, les vivants et les morts, le clair et l’obscur, le rugissement et le murmure.

et alii dit: à

« “La conscience universelle est souvent comparée à l’océan: »

renato dit: à

Le cloud est fantastique. Par le passé il fallait du temps et beaucoup de patience pour installer les programmes sur une machine et transférer les contenus ; maintenant la machine fait ça toute seule. D’un autre côté, tout ce temps perdu c’était plutôt amusant car c’était comme une suspension du temps.

x dit: à

« La caravelle, manipulée de vents favorables aux vœux d’Enrique, évoluait dans la songerie de ce prince. Quel rêve, que rêver ! Être rêvé, quel autre rêve ! »

x dit: à

« Sans doute l’avait-on depuis longtemps élongé [le cap Saint-Vincent]. Seul agissait le tonitruant souvenir de l’interdiction qu’il bâtissait. On devait ballotter en plein abîme […] parmi les aveugles miroirs du possible et du conjectural »

x dit: à

« La rage au cœur et l’ironie aux lèvres, Gonsalvez […] était parti du port de la ville blanche […] Il examinait avec sérieux les détails du monde et de la vie, tâchait de tirer un renseignement valable et une philosophie un peu haute des petites grappes de faits et du grain des visages que le chemin des jours lui proposait. […] Ce capitaine de la mer avait, de la mer, une peur bleue. »

Audiberti, Abraxas
roman foisonnant qui commence avec cette invocation :
« Puissances de l’erreur et de la tristesse, puissances de la vérité et de la joie, et vous, plus puissantes puissances de l’indifférence […] aidez-nous. »

Jazzi dit: à

« l’histoire par le trou de serrure national »

National, Camoens, Don Renato !

Janssen J-J dit: à

@ jibe, « Mes livres de gosse préférés étaient d’ailleurs tous en lien avec la mer et les bateaux, caravelles pontées ou galions »…

Pareillement… Etes-vous jamais tombé sur « Flamand des vagues » ? Les adultes peuvent le (re)lire avec le même émerveillement que jadis.
Si non et me suivez, vous allez découvrir une petite merveille… (Ne vous laissez pas rebuter par l’hyperbolisme de la pub pour vous appapater… car pour une fois, elle a raison)
_____
Le livre // (réédité chez Libretto) :
Quelle vie incroyable que celle de Marinus De Boer ! Quel destin pour ce natif d’Ostende qui, à onze ans déjà, en 1676, savait ce qu’était une bataille navale, l’odeur de la poudre et le fracas des abordages ! Quel destin fabuleux pour cet homme devenu à son tour une légende et dont chaque journée ou presque pouvait nourrir, dans les vieilles tavernes, des histoires sans fin ! Élevé sous la férule d’un pirate et d’un géant, redoutable meneur d’hommes, Marinus De Boer, topant dans la main avec des marins tannés au vent, ira jusque vers les Indes, écumera les océans non comme un pirate classique, mais bien comme un Flamand vivant haut et fort à la manière de Brueghel…
———–
L’auteur /// Né à Genève en 1908 d’un père belge et d’une mère suisse, Oscar Van Godtsenhoven, de son nom de plume Jan Van Dorp, a fait ses études en France avant de s’installer en Belgique en tant que journaliste sportif. En dépit d’une reconnaissance littéraire mondiale, il a été un temps frappé d’ostracisme en Belgique pour avoir, durant la Seconde Guerre mondiale, écrit dans divers quotidiens de la collaboration. Fasciné par la mer, reconnu comme un yachtman de talent, il publie en 1948 Flamand des vagues, qui retrace la vie du corsaire ostendais Marinus De Boer à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle. Décédé en 1988, Jan Van Dorp demeure, à ce jour et de manière incontestée, l’auteur, avec Flamand des vagues, de l’un des plus grands classiques du récit d’aventure maritime.

Bàv Jibe, SV, Ch et rôze et tous les amis du recyclage du spermaceti huileux des grands cachalots blancs, telle notre moby dick, la nave va –
Pour D. & etablii & PE, ce lien éventuel en outre : https://baleinesendirect.org/a-quoi-sert-lorgane-de-spermaceti-des-cachalots/

Didier dit: à

Quelqu’un ou quelqu’une sur ce blog sait-il ou sait-elle vraiment ce que veut dire en anglais « Moby Dick » ?
Pourquoi Melville a-t-il choisi ce titre pour son livre ?
Ne me répondez pas bêtement que c’est le nom de la baleine blanche pourchassée par Achab et tout le toutim que je sais déjà.
MOBY DICK ? Pourquoi ce nom ? Quelle est son origine ?
Merci de ne pas répondre si vous ne savez pas.

Jazzi dit: à

« Pas envie de traduire ! »

Pas grave, aucune envie de vous lire !

closer dit: à

Déjà « dick », ça fait un peu porno..
Moby, je ne sais pas…

renato dit: à

Camões, éventuellement.

renato dit: à

Chacun est libre de lire ou non lire, Jazzi Moi, par exemple, j’ai ouvert l’une de vos anthologie et l’ai vite remise dans l’étagère de la librairie Fnac.

Bloom dit: à

Tout simplement parce qu’une célèbre baleine de légende s’appelait Mocha Dick, du nom des iles Mocha, appartenant au Chili.
Moby signifie « gros », Dick peut signifier « la bite » & l’on sait que le puritain qu’était Melville ne crachait pas sur la relation homo.
C’est Achab, le héros, pas Moby Prick.

Pourquoi « Didier »? Si c’est pour dire que c’est comme ça, pas la peine.

Jibé dit: à

« La meilleure traduction de Moby Dick est à mon sens celle de Philippe Jaworsky »,
Bloom, l’appareil critique est excellent, Jaworsky est de toute façon excellent aussi, la trad d’A Guerne a un lyrisme qui « colle mieux  » au type de lyrisme un peu incantatoire de Melville ds Moby Dick selon moi. Mais c’est affaire personnelle.

Et Jaworsky est aussi un excellent romancier, je signale son Gagner la guerre (en poche désormais) qui vous bâtit un personnage picaresque dans une république aristocratique fantasmée (mais elle semble la Venise des Doges d’autrefois), avec des histoires de galères et d’âmes fortes

Jibé dit: à

Merci so uch, Christiane, de ces extraits de Guerne, vous verrez, la trad est à l’image de cette approche de l’oeuvre

Jibé dit: à

so much
scusi

Bloom dit: à

A man of many talents, Jibé.
Ce fut mon prof d’agrèg en littérature US. Un régal!

Paul Edel dit: à

Merci X de nous ramener à Audiberti,ce fils de maçon d’Antibes, ce piéton de paris qui multiplie les pages somptueuses.. un des plus beaux remueurs de mots du XX° siècle. un feu d’artifice dans l’imagination de ce grand solitaire, et l’obsession des femmes, et toujours chez lui une invention verbale époustouflante. Ce type en gros pardessus et feutre cabossé ,avec ses 20 romans, ses 30 pièces de théâtre, reste le mal-aimé ,le mal connu,le méprisé, actuellement. Un conseil X, relisez « carnage » ou « La Nâ »-j’en ai parlé sur mon blog longuement- et ce sublime adieu avant sa mort: » « Dimanche m’attend »qui raconte ses flâneries dans Paris avant de rentrer dans son pavillon de banlieue.. divin!

Jibé dit: à

« Soleil vert dit: à
Moby Dick est une force qui va.

Phrase géniale »

euh, vous me flattez, mais si j’ai bien eu l’idée d’associer Moby Dick à « une force qui va », l’expression géniale n’est pas de moi -Victor Hugo dans Hernani…

Jibé dit: à

Waouh Bloom, alors là, vous faites envie l’anglophile et américanophile et irlandophile (etc) que je suis en matière littéraire!
(ce n’était pas gagné qu’il sache, en plus, transmettre! Mais ça ne m’étonne pas trop, je l’avais entendu à la radio au moment de la parution de trad de Melville, un régal)

Jibé dit: à

JJJ
non! je ne connais pas, mais je me pourlèche!!! Rien de mieux que de découvrir!!!
ah la belle journée que celle où on découvre un autre talent, une promesse de lecture
merci

Jazzi dit: à

Ayons une pensée émue pour les générations sacrifiées de moussaillons sodomisés et prions avec saint Genet !

« Ne chante pas ce soir les « Costauds de la Lune ».
Gamin d’or sois plutôt princesse d’une tour
Rêvant mélancolique à notre pauvre amour ;
Ou sois le mousse blond qui veille à la grand’hune.

Il descend vers le soir pour chanter sur le pont
Parmi les matelots à genoux et nu-tête «L’Ave Maris Stella ».
Chaque marin tient prête
Sa verge qui bondit dans sa main de fripon.

Et c’est pour t’emmancher, beau mousse d’aventure,
Qu’ils bandent sous leur froc les matelots musclés.
Mon Amour, mon Amour, voleras-tu les clés
Qui m’ouvriront le ciel où tremble la mâture »

Janssen J-J dit: à

@ MS, si vous passez par Budapest, allez-vous laver en différentes eaux. Vous verrez, l’expérience en est tout à fait surprenante
https://www.lefigaro.fr/voyages/guides/budapest-a-l-heure-du-bain-nos-thermes-preferes-dans-la-capitale-hongroise-20210312
Si vous ne savez pas la réponse, ne la donnez pas. Merci.
Giono, pour saluer Melville, n’y alla pas avec le dos de la cuiller dans son labourage de la mer sur les traces de la baleine.
@ bl. – Le personnage de Billy Budd a longtemps hanté la conscience de la Vareuse blanche. Melville produisit un remarquable réquisitoire contre les châtiments corporels maritimes. On se demande toujours si, en son âme et conscience puritaine, il ne se prenait pas alternativement et tour à tour pour Billy, Claggart ou Vere. Rey n’est pas clair à ce sujet. OK pour le meilleur traducteur français de Melville et Twain : Jaworsky. Indéniablement. Oui. Bàv,

Didier dit: à

Merci Bloom.
Quand je pense que c’est grâce à une star du porno, Cristina Fox, que j’ai pu deviner la réponse sans en être sûr en ragardant l’une de ses vidéos très très intellosexuelle !!!
Ah le cochon que je suis !😈😂😈😂😂😈

christiane dit: à

Et Alii,
vous écrivez : « La mer est l’irruption de l’ailleurs, de l’immense, elle nous regarde avec les yeux de l’invisible, elle offre à la pensée un essor sans limite, elle est le lieu brûlant d’un rendez-vous avec l’infini. »

Cette belle pensée me relie à un livre des éditions du Sonneur : « Pourquoi le saut des baleines » (sans point d’interrogation) où Nicolas Cavaillès approche le mystère du saut des baleines surtout poétiquement, avec un peu de dérision et sans donner de réponse. Le livre se referme sur une énigme non résolue. Reste l’élan sublime, un moment de grâce et la beauté de leur chant.
Ce livre a obtenu le Prix des Gens de mer en 2015.
« Nous ne saurons jamais pourquoi les baleines bondissent, ni même pourquoi nous nous le demandons. Heureux celui qui contemple un ciel étoilé sans y distinguer des constellations prédéfinies, heureux celui qui traverse un paysage que ne défraîchissent aucune abstraction linguistique ni culturelle, aucun nom ni aucune anecdote historique, heureux et sage celui qui vogue sur une mer anonyme […] flots de bleu et de noir sans fin, où il ne se passe, dans le fond, rien »

De lui, je n’avais lu et apprécié que « La vie de monsieur Leguat » (Goncourt de la Nouvelle en 2014) . France – XVIIe siècle. François Leguat est poussé à l’exil, car huguenot. Embarquant dans le port d’Amsterdam, on le retrouve à l’île Maurice, aux Indes, aventurier de l’océan…
Roman écrit à partir d’un journal «Voyages et aventures de François Leguat et de ses compagnons en deux isles désertes des Indes orientales».
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k862029.image

renato dit: à

Dick vaut aussi couillon, donc Gros Couillon.

et alii dit: à

D : »Influence du nom Mocha Dick.

On estime que Melville s’est inspiré du récit de Jeremiah N. Reynolds, « Mocha Dick ou le Cachalot blanc du Pacifique », publié dans le magazine populaire new-yorkais The Knickerbocker en mai 1839 très peu de temps avant l’embarquement de Melville, à vingt ans, sur un navire marchand vers Liverpool.

Le titre original est Mocha Dick, or The White Whale of the Pacific: A Leaf from a ManuscriptJournal, The Knickerbocker XII, 1839, pp. 377-392.

C’est le récit, par le second d’un baleinier de New York, de sa capture d’un cachalot , « blanc comme la laine », un vieux mâle solitaire, monstre célèbre parmi les marins pour être sorti victorieux de cent combats, et pour sa taille et sa force exceptionnelle. Ce redoutable animal surnommé aussi The Stout Gentleman, « le gros monsieur », était à cette époque si réputé que sa prise avait valu à l’officier la réputation la meilleure parmi les harponneurs de Nantucket Outre sa couleur, il se distinguait par son souffle qui, au lieu de se diriger vers l’avant selon une ligne oblique, accompagné de brefs hoquets, s’élevait par son nez en une haute fontaine verticale d’un vaste volume, à intervalles réguliers assez espacés les uns des autres, dans un grondement continu, « comme la soupape de sécurité d’une puissante machine à vapeur ». Les balanes ou bernaches, qui salissent si facilement les carènes des navires mais se fixent rarement sur les cachalots, étaient si développées sur sa tête (il s’agit de whale barnacle, plus simplement
in
Onomastique de Moby Dick.
https://www.lavieb-aile.com/article-mes-notes-de-lecture-de-moby-dick-115392516.html

et alii dit: à

— Dick, diminutif de Richard, renvoie à l’habitude des baleiniers d’attribuer des prénoms aux cachalots les plus combattifs ; dans le texte de Reynolds, Mocha Dick est nommé simplement Dick. Les cachalots sont aussi désignés sous le terme de « old bull » ou « old sog ».

— Mocha : « originaire de l’île Mocha ».

Influence de Bobby, Johny, etc…

Si on oublie que , selon une note énigmatique n°27 de la page 166 de The Trying-out of Moby-Dick (1949) de Howard P. Vincent , « un auteur », qu’il ne cite pas, prétend que ce Mocha Dick était aussi nommé Moby Dick, si on se débarasse comme d’un scrupule (scrupulum, « petit caillou » de cette footnote, on peut penser que Melville est le créateur de ce nom de Moby Dick, récupérant le nom Mocha Dick pour le rendre plus conforme à ses intuitions créatrices. Il a donc modifié Mocha en Moby , et donc -cha en -by, ce qui, à mes oreilles, sonne comme un diminutif affectueux de prénom rappelant Johny, issu de John, Bobby issu de Bob, ou Roby issu de Robert. Bref, Melville forgea, à partir de Mocha, une forme hypochorique rejoignant les Jacky et les Jakey, les Juddy et les Jerry, les Amy, les Nancy, les Barbie, les

christiane dit: à

Dans le sens de votre lecture, Jibé :
« […]la couleur du cachalot : Moby Dick est blanc (référence première au cachalot Mocha Dick, mais aussi couleur de pureté et d’innocence). Le cachalot est donc symboliquement pur, innocent. Donc, le rapport Bien/Mal est inversé. Le capitaine croit que Moby Dick est le Mal alors que le cachalot ne pense qu’à survivre et donc n’a pas foncièrement d’intentions belliqueuses, il se défend. Ce qui fait qu’à ses yeux, Achab est le Mal.
Sur un plan métaphorique, la lutte entre Achab et Moby Dick symbolise celle du Bien contre le Mal. Or, les rapports peuvent s’inverser selon le point de vue soit du capitaine soit du cachalot. Le capitaine Achab est obsédé par Moby Dick non seulement pour la renommée qu’il pourrait en tirer, mais aussi parce qu’il souhaite se venger de l’animal. Ainsi l’orgueil du capitaine, à qui Moby Dick arracha la jambe, et sa quête de vengeance le mèneront à sa perte. […] »

http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Moby%20Dick/fr-fr/

christiane dit: à

Merci, Et Alii, pour cette recherche sur l’origine du nom Moby Dick.

et alii dit: à

« . «Ego non baptizo te in nomine patris, sed in nomine diaboli !» hurlait Achab frénétiquement, tandis que le fer incandescent étanchait sa soif maligne dans le sang baptismal. »

« Je ne te baptise pas au nom du père, mais au nom du diable ! » Quelle violence ! Voilà la devise secrète du livre, son baptême noir, dont tous les points, le refus du Père, l’allégeance au diable, le caractère secret, le baptême par le sang, font frémir lorsqu’on pense que Melville, loin de prendre ses distances avec Achab, s’identifie à lui. Ce ne sera que trois mois plus tard que le nouveau nom de Moby-Dick sera trouvé ; et, quoique n’ayant aucun élément onomastique pour celui-ci que la proximité avec Mocha Dick, je ne serai pas surpris qu’une référence satanique y soit dissimulée.

Il semble que Melville soit passé (progressivement ou après le choc d’une rencontre avec Hawthorne) du projet d’écrire un roman documentaire humoristique sur le monde pittoresque des la chasse aux cétacés à celui de composer une tragédie shakespearienne proche du Roi Lear (Julian Markels King Lear and Moby-Dick) et qu’il en conserve, comme après un sacrifice, le sang sur les mains. Lorsqu’on lit dans sa correspondance après la parution « Je me demande si c’est mon art maléfique qui a suscité ce monstre » (p.1153), ou « J’ai écrit un livre malfaisant et je me sens [après les louanges de Hawthorne] innocent comme un agneau » (p. 1154), on suspecte l’auteur d’avoir été aussi loin que possible dans la mise à mort de son Cachalot et dans la recherche folle d’un Salut par l’échec afin d’atteindre l’apogée suprême du destin de Prométhée dans un autodafé satanique.

Clopine dit: à

Alors, je persiste un peu… Le 18 septembre prochain, à Illiers-Combray, se tiendra le premier « salon des amis d’écrivains ». L’idée est de réunir toutes les associations, « amis de… », etc., dans un même lieu, autour d’un thème fédérateur (ici la gastronomie, thème consensuel et littéraire s’il en est). Cela n’avait encore jamais été fait, les associations des amis d’écrivains étant plus souvent associés à l’association des « maisons d’écrivains ». Je trouve que c’est une très bonne idée, même si, en pratique, les animations proposées relèvent plus du commerce tout court que du commerce des idées, mais en tout cas, cela a le mérite d’être tenté… Et de se passer à Combray. Je suis sollicitée pour y tenir une conférence sur le thème « qu’est-ce que le style littéraire ? », rien que cela… Et pense déjà à introduire les théories iconoclastes de la sociologie dans le débat (grâce à ma récente découverte de Lahire). En tout cas, je pense que la présence de quelques erdéliens ne serait pas superfétatoire, loin de là… J’espère quelques réactions des piliers de ce blog – nous avons tous, disons chacun d’entre nous, un auteur de prédilection, non ? Et c’est l’occasion de pouvoir en parler…

Jazzi dit: à

Si on devait appliquer la jurisprudence initiée par l’éditeur américain d’Amanda Gorman, le traducteur français de Moby Dick devrait impérativement être un homme, d’âge mûr, ayant longuement pratiqué la marine à voile et à vapeur.
Est-ce le cas de Jaworsky ?

Jazzi dit: à

« En tout cas, je pense que la présence de quelques erdéliens ne serait pas superfétatoire »

Je donne ma délégation à Passou, Clopine, le mieux placé d’entre nous !

Jazzi dit: à

« Je ne te baptise pas au nom du père, mais au nom du diable ! »

Ne pas oubliee, et alii, que Moby Dick est avant tout une histoire de vengeance. Il y a une jambe perdue qui fait contentieux…

Jazzi dit: à

oublier

Clopine dit: à

Jazzi, tu ne viendrais pas ? Je crois qu’il y aura un car affrété de Paris à Combray, il suffirait de monter dedans…

et alii dit: à

permettez que je rappelle P.Szendy:
« Moby Dick est peut-être avant tout un grand roman sur la lecture. Car le lecteur, quel qu’il soit, est déjà inclus, compris dans le texte.
Toujours plus gonflé, ce livre-monstre, véritable Léviathan textuel, semble engloutir le monde et avaler jusqu’à celui qui l’ouvre, tel un nouveau Jonas. Le texte-baleine présente ainsi d’innombrables allégories de la lecture, décrite en termes de pêche, de cartographie, de navigation, de fuite, de naufrage ou de percée.
Si un tel livre ne saurait donc être simplement lu, c’est qu’il lit son tour : non seulement ses lecteurs, mais aussi la Bible, ou encore le Léviathan de Hobbes et sa théorie de l’État. Et dès lors, ce qui s’envoie ou se promet, c’est une dimension prophétique du lire. Elle se lèvera dans le vent de la tempête et annoncera la venue de l’avenir. »
Peter Szendy

‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑

Liminaire – Avant-propos, par Georges Aperghis – La double enclave – « I » – L’événement et la lecture sans cap – L’aura du temps qu’il fait – La voix, avant de voir – Dehors-dedans – Surnomination et météoromancie – Prosthèse et prophétie – Rétroprospection – Le déluge et le délire – Fuites (outre l’archive) – « Léviathan est le texte », ou le météorisme généralisé – Le feu, les liens – Déboussolé – Les lois de la pêche et de la lecture – En détachement (la discontraction) – Retour à l’envoyeur (le facteur mort) – Traversée du tombeau – Preuves spectrales – Retour de flamme – L’isolement, la bulle et l’avenir dans le texte – Post-scriptum sur la blancheur et la décollation
Peter Szendy
Les Prophéties du texte – Léviathan
Lire selon Melville
Avec un avant-propos de Georges Aperghis
http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-Les_Proph%C3%A9ties_du_texte_%E2%80%93_L%C3%A9viathan-2273-1-1-0-1.html

Jazzi dit: à

« Jacky Dick » m’aurait plu d’avantage !

rose dit: à

Mais Moby Dick ce n’est pas une histoire d’homme surpuissant qui se croit dominer la nature ?

Jazzi dit: à

Non, merci, Clopine.
Je préfère rester, dans le silence de ma librairie, l’ami lointain de tous les écrivains.
Mais je lirais avec beaucoup d’intérêt ta réponse à la question « qu’est-ce que le style littéraire ? ».

vanina dit: à

La langue russe possède un genre neutre.

John Updike. Hugging the shore. Penguin Books,1985.
« Melville’s Withdrawal » pag. 80

Avec clarté et pénétration Updike pose un long regard sur un homme tracassé par des contradictions et des problèmes qui ont versé dans son oeuvre. J’ai trouvé les détails sur gros mammifères des Océans tout aussi fascinants que la pursuite du monstre blanc.

D’accord avec Renato. La bonne éducation, au sens ample du mot, comprend tout ce qui nous permet d’évoluer dans la bonne direction: non fare agli altri ciò che non vorresti fatto a te.

Merci à Jazzi pour sa traduction. Charmant chevalier, je vous embrasse.C’était le barde Colum .

et alii dit: à

« Jacky Dick »:c’est « la référence satanique »?

Jazzi dit: à

« non fare agli altri ciò che non vorresti fatto a te »

Certes, vanina, mais le « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » me semble plus radical. Tout comme le « Pardonne-moi comme je pardonne à ceux qui m’ont offensé »

rose dit: à

Le racisme à rebours c du racisme.

Jazzi dit: à

C’est comme on veut, et alii.
Mais je crois que je préfère la baleine au capitaine.
De même que je préfère le colonisé au colonisateur.
Ici, c’est elle qui connait le secret des profondeurs de la mer !

rose dit: à

(Méfiance, suite)
La Chine, où, depuis le 1er février, les élèves ne sont plus autorisés à apporter leur téléphone portable à l’école, au collège ou au lycée.

En 2016, l’avais annoncé qu’il allait falloir supprimer. Nous y sommes.Dans ce temps-là, un CPE m’avait blackeuboulée, impossible.
Mais si.
Amen.

renato dit: à

Oui, vanina, il s’agit de « l’éthique de la réciprocité », il s’agit d’une valeur morale qui « fait référence à l’équilibre dans un système interactif tel que chaque partie a des droits et des devoirs ; la norme secondaire de complémentarité stipule que les droits de chacun sont un devoir envers l’autre ». On la trouve dans toutes les religions l’humanisme athée compris.

et alii dit: à

« . Les lectures successives du roman de Melville, redécouvert après plus d’un demi-siècle d’oubli, par la génération de T. S. Eliot et James Joyce, ce qui n’est certainement pas le fait du hasard, pour aussi éclectiques et contradictoires qu’elles soient, s’accordent en général sur un point : roman politique, philosophique, théologique même, Moby Dick s’inscrit dans la chronique annoncée de la mort du christianisme. Le fait que les romans de Melville, et en particulier celui-là, soient comme envahis par des références de toute nature à la Bible et au domaine du religieux en général, est attribué à la survivance, post mortem en quelque sorte, du désir d’unité. Pour le dire autrement, les figures bibliques des romans de Melville seraient les avatars fantasmatiques du travail du deuil de Dieu. Je voudrais montrer exactement le contraire : à savoir que les figures bibliques, dans Moby Dick, ne sont pas des survivances d’un passé désormais perdu, et qu’il faut oublier, mais servent à établir un nouveau rapport à l’autorité et que, si elles le font, ce n’est pas dans la compensation d’une perte, fût-elle celle de la garantie suprême, mais dans la reconnaissance que cette perte a toujours déjà été là, à la base du contrat littéraire dont la Bible est, elle-même, historiquement, un élément capital. »
inMoby Dick ou la baleine de Job
https://books.openedition.org/pulm/331?lang=fr

Janssen J-J dit: à

– Je précise n’avoir rien à voir avec ce nouveau vaccin. – Qu’est devenu le chanteur Moby, descendant d’Hermann Melville ? – @ jzmn, auriez-vous besoin de vos déconfusionner un brin les idées pour choisir entre un.e vert.e, macron, le pen pour l’an prochain ? https://livre.fnac.com/a15606315/Philippe-Corcuff-La-grande-confusion – Vous avez apparemment beaucoup déçu CT qui comptait sur vous ainsi que PE. Regardez comme, découvrant la sociologie, elle entend innover dans les cercles proustiens poussiéreux. – Un grand roman sur les oubliés de la guerre d’Algérie ? une saga de harkis, chez A. Zeniter. – Vos imaginaires…

Janssen J-J dit: à

une justice restaurative ?… Laquelle prendrait son temps d’inclure tous les protagonistes dans un long apprentissage de l’apaisement mutuel… Mais personne n’en veut, car l’urgence est à toujours à la recherche de la vengeance immédiate. -<<- Rien à voir avec la quérulence des plaideurs pathologiques. D'ailleurs ? Il faudrait faire en sorte.

Clopine dit: à

Bien entendu, le sujet « qu’est-ce que le style en littérature ? » est bien trop vaste pour être traité dans n’importe quelle conférence. Des chercheurs y ont consacré leur vie entière, alors ce n’est pas avec mon petit bout de lorgnette que je vais pouvoir éclairer la chose. Néanmoins, comme tu le dis Jazzi, je pourrais peut-être ébranler un peu les certitudes « poussiéreuses » sur la primauté absolue de « styles » qui seraient apparus miraculeusement… Et puis, depuis Platon et Aristote, les différence entre logos et lexis nous sont bien connues… Sans compter l’arbitrage du temps, qui fait classer dans un même style ce qui, pour les contemporains, était radicalement différent, individué… Bref, je m’en vais creuser un peu la question (si ça intéresse quelques uns par ici, je suis preneuse de toutes les opinions, bien sûr). Après tout, je n’ai que ça à faire, et tout ce qui peut chasser les idées noires de mon esprit est bienvenu. Je cherche à être une reine avec divertissement, bien entendu !

Jibé dit: à

Moby Dick, est un roman « total », avec des ref multiples, une tragédie, un élan homérique mais aussi biblique, un récit d’aventures; la baleine blanche (« she » en anglais, i.e féminine) est le mal pour Achab (amputé de sa jambe, affaire personnelle à régler, certes) et surtout sa projection sur la baleine de tout le mal du monde, y compris celui qui le possède, lui, Achab à la recherche de lui-même.
La baleine n’a pas de morale, elle est la nature qui se défend mais elle représente bien plus: la quête, la raison d’être d’Achab, vengeur, obsédé.

N’oublions pas les hommes d’équipage, dont Ismahel, embarqués dans la folie du capitaine, fascinés et terrifiés par le combat à mort qui se joue. fascinés et terrifiés aussi par Achab et ses mystères, sa légende, « une image de crucifixion torturante », « une autorité arrogante ».

Et puis ce sont aussi deux forces de la nature qui s’affrontent: Achab est décrit comme « calciné », un « grand arbre » marqué d’une cicatrice verticale par la foudre, « sans signe de maladie », ni signe « non plus qu’il en fût guéri »… (la baleine est aussi zébrée de cicatrices) »le sombre Achab, le foudroyé ».
Si je vois ce roman comme total, c’est parce que des dizaines de lectures en sont possible, tout ce que vous en dites, les uns et les autres est juste.

Jazzi dit: à

« Vous avez apparemment beaucoup déçu »

Je sais, JJJ.
C’est mon destin de décevoir ceux qui projetaient sur moi des qualités, des espoirs, des attentes qui, apparemment, n’étaient pas au rendez-vous.
Cela à commencé très tôt, avec mes maîtres et professeurs d’école ou même avec le curé de ma paroisse, qui m’avait fait faire ma communion solennelle avec un an d’avance…

renato dit: à

Crée sur le modèle du Tristram Shandy, Moby Dick est une ‘mythologie’ crée avec des éléments du monde moderne — la question de l’énergie, p. ex., une baleine bleue (ou rorqual bleu) pouvait fournir jusqu’à 50 tonnes de graisse — : l’histoire se fonde sur des faits que le processus d’introspection ne perd pas de vue, car Melville est positif et scientifique, et aussi idéaliste — d’où la transformation du conflit en art —, mais peu ou point métaphysique — la fabrication du cercueil qui sauvera Ismaël pour rester dans le réel —. Enfin, un tas de gens ont écrit à propos du Moby Dick, pourquoi ajouter des couches aux couches ?

https://blogfigures.blogspot.com/2011/02/moby-dick-by-tom-neely.html

Bloom dit: à

Onomastique de Moby Dick

= Onomasdick…

« roman total » (Jibé)

Sauf qu’il n’y figure pas une seule femme…Total, moins les femmes….

Moralès sed laisse dit: à

Pas envie de traduire !

Ah,les grosses feignasses du blog!

Jazzi dit: à

Pour mémoire

20 décembre 2019 à 13 h 32 min
« The Lighthouse » de Robert Eggers, avec Robert Pattinson et Willem Dafoe.
Un film en noir & blanc, plein de silence et de fureur, au milieu de nulle part en pleine mer.
Plus proche de la Tempête shakespearienne que de la chasse à la baleine melvilienne.
Deux hommes sont débarqués pour une mission d’entretien du phare.
Le plus vieux, le gardien officiel (Dafoe), se réserve jalousement les soins et l’accès à la lumière, le second, son aide, doit se contenter des travaux de colmatage des bâtiments et de récurage de la citerne. Il doit aussi vider les pots de chambre.
De taiseuse, au début, l’alcool de contrebande aidant, l’ambiance devient plus tapageuse.
Vont-ils finir par s’enculer ou se massacrer, telle semble être la question ?
D’autant plus que le cadet (Pattinson) a commis l’erreur de tuer rageusement une mouette, qui lui avait chié dessus. Ce qui ne se fait pas, selon les dire du vieux gardien !
Là-dessus, les éléments se déchainent, empêchant le bateau de venir les relever…
Il n’y aura pas de happy end.
Glauque, noir, effrayant, cauchemardesque !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19585073&cfilm=262493.html

lmd dit: à

..pourquoi ajouter des couches aux couches ?
Effectivement, je ne crois pas nécessaire de faire un commentaire sur Moby Dick .
Il vaut mieux lire ; par exemple, Benito Cereno, ou Les Îles Enchantées.

renato dit: à

Aimez-vous Brahms ? c’était pour Moralès sed laisse

Bloom dit: à

Mais la femme, c’est la baleine, Bloom !

tu dis ça parce que c’est « a sperm whale », Baroz.
A whale is a whale is a whale is a wall….!

renato dit: à

Qui, ici, a déjà vu des baleines pour de vrai ?

Bloom dit: à

le cadet (Pattinson) a commis l’erreur de tuer rageusement une mouette,

Copié collé de The Rime of the Andien Mariner, de Coleridge, Baroz…version atténuée du mythe du « Flying Dutchman »

And I had done a hellish thing,
And it would work ’em woe:
For all averred, I had killed the bird
That made the breeze to blow.
Ah wretch! said they, the bird to slay,
That made the breeze to blow!

N’étant ni né au 18e, ni anglais, ni poète, je me saura traduire ces vers. Demerden Sie sich…

et alii dit: à

éducation:Autriche : des courriers du père de Hitler retrouvés dans un grenier
Une trentaine de lettres ont été retrouvées par hasard et ont permis à un historien d’écrire la première biographie d’Alois Hitler.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*