de Pierre Assouline

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La République des livres
Génération sacrifiée, vraiment ?

Génération sacrifiée, vraiment ?

Jusqu’à quand va-t-on continuer un peu partout à évoquer la situation des étudiants comme celle d’une « génération sacrifiée » sans le moindre souci de la résonance historique d’une telle expression ? D’autres catégories estiment être sacrifiées sur l’autel de la raison sanitaire : restaurateurs, voyagistes, hôteliers, commerçants, propriétaires de salles de théâtre et de cinéma, sportifs etc Mais s’agissant des étudiants, c’est la seule catégorie pour laquelle on insiste sur la dimension générationnelle du sacrifice, même s’il se trouve toujours un président d’université pour préciser in fine : « Il faut relativiser… ». Il y a bien eu ça et là de timides tentatives du côté de la « génération perdue » mais vouées à l’échec tant l’écart est grand entre le désarroi des étudiants faisant la queue pour obtenir un repas gratuit et la vie quotidienne des écrivains américains expatriés à Paris entre les deux-guerres, d’autant que la situation des Hemingway, Fitzgerald, Dos Passos, Pound et autres, pour désenchantés qu’ils fussent, n’avait rien de tragique, le roman Paris est une fête en témoigne.

Depuis un siècle que l’on parle donc de « génération sacrifiée », la formule a travaillé comme on le dirait du bois dans une charpente. Son étonnante souplesse d’usage l’a galvaudée jusqu’à l’indécence, le mot n’est pas trop fort lorsqu’on se souvient ce qu’elle recouvre à l’origine : ces centaines de milliers de garçons qui eurent le malheur d’avoir vingt ans en 1914, de survivre quatre ans durant dans des conditions inhumaines au front dans les tranchées, d’y mourir ou d’en revenir atrocement mutilés, défigurés, traumatisés. Ces combattants d’autrefois de l’âge de nos étudiants d’aujourd’hui n’avaient pas le blues mais la peur au ventre. Ils n’affrontaient pas la précarité mais l’horreur.

Ce n’étaient pas les écrans des ordinateurs à l’issue des cours en ligne qui leur abimaient les yeux mais le gaz moutarde qui les rendait aveugles. Cela n’a pas empêché des sociologues de parler il y a vingt ans de « génération sacrifiée » pour désigner les jeunes entrant sur le marché du travail, contre d’autres sociologues qui battaient en brèche l’idée que les générations succédant à celle du baby boom aient été sacrifiées. N’empêche que selon un récent sondage de l’IFOP, 62% des jeunes « se vivent complètement comme une génération sacrifiée » tant la crise bouleverse leur mode de vie.

Qu’importe si un groupe punk décidait de se baptiser « Les trente glorieuses ». Nul n’est propriétaire d’un label historique. Passe encore que l’on emploie « surréaliste » à tort et à travers au mépris de ce que représenta le surréalisme dans l’histoire littéraire et artistique, quand « irréel » conviendrait mieux. Passe encore que « kafkaïen », « proustien » entre autres ne subissent pas un meilleur sort. Les analystes du marché du luxe prédisent de nouvelles « années folles » à la sortie de la crise sanitaire quand la pandémie sera derrière nous, comme ce fut le cas au lendemain de la première guerre mondiale et de la pandémie de grippe espagnole dans les années 1920-1929- et pourquoi pas. Mais il est limite de sortir l’expression « années de plomb » du contexte terroriste de violence politique et de terrorisme intérieur de l’Italie des années 1968-1982.

L’enjeu mémoriel fait la différence dès lors qu’il touche à une tragédie telle que la guerre. « Déporté », « camp de concentration », « années noires » entre autres sont des termes non pas confisqués mais connotés. S’en emparer à d’autres fins en jouant sur leur polysémie n’est jamais innocent en nos temps de vérités truquées. « Génération sacrifiée » devrait être une A.O.C. Ce qui ne diminuera en rien la détresse et les souffrances des étudiants en temps de Covid. Le fait est que l’Histoire et la mémoire ont consacré l’expression. Manifestement cela n’a pas suffi à la protéger. Faudrait-il la sanctuariser ?

Nous revient alors en mémoire le vibrant incipit d’Aden Arabie. On ne saurait trop louer Paul Nizan de nous l’avoir offert pour la première fois en 1931 dans sa dénonciation de l’ordre social colonial. Son essai sous forme récit de voyage avait la violence d’un pamphlet provocateur, insolent, haineux jusqu’à l’appel au meurtre. Il s’ouvrait par ces mots qui résonnent si puissamment en 2021 par l’esprit de révolte qui les animent et qui ne seraient pas, eux, déplacés ou indécents en la circonstance, la nôtre : 

« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie ».

(« Statue de Maillol dans le jardin des Tuileries », Photo Passou)

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commentaires

1 905 Réponses pour Génération sacrifiée, vraiment ?

et alii dit: à

lepapa d’ Adolphe:
« Bien que le chercheur se garde d’établir des comparaisons hâtives entre Alois et son fils, il voit en eux un point commun : ce sont des « autodidactes » revendiqués. « Tous les deux méprisaient ceux qui avaient suivi une scolarité classique – les universitaires, les notaires, les juges, et plus tard même les officiers militaires », dit-il, ajoutant qu’ils se prenaient pour des « génies ».le point

renato dit: à

Sous-entendez-vous et al. Que l’éducation est fasciste, comme tous les crétins ?

et alii dit: à

Le livre, Hitlers Vater: Wie der Sohn zum Diktator wurde, en allemand – Père d’Hitler : comment le fils est devenu un dictateur » – a été publié le 22 février 2021 et n’a pas encore été traduit.

et alii dit: à

je me limite à rapporter ce que des journalistes informés croient à propos de signaler; je suppose que le livre sera traduit avec amples citations

et alii dit: à

je n’ai pas le goût d’imiter ni d’être ni de faire « comme », même comme une personne dite « un génie »,

x dit: à

Lorsque la RdL a traité du roman de Melville j’avais déjà recommandé les « variations » de Pierre Senges dans son Achab (Séquelles).
Vous pouvez aller lire ce que dit Asensio de ce livre centrifuge, au centre absent, livre de la fuite éperdue et de la quête :

http://www.juanasensio.com/apps/search/?s=Achab+%28S%C3%A9quelles%29

Paul Edel, Audiberti.
Le terrible roman Carnage qui commence si bien, avec quelque chose du conte : l’enfant aux origines mystérieuses confiée à une sorte d’anti-Gepetto, bavard, rêvasseur (« artisan pompeux et sans cervelle, bon, certes, mais à la manière du bon temps, du bon plaisir »)
« Ils pensèrent longtemps que des renseignements leur parviendraient. La petite, ils ne savaient même pas son nom, son prénom. Il prétendait, lui, que c’était une princesse, pour le moins, une noble bâtarde, la belle rose du rosier de l’adultère. »

Les baignades de la belle Médie dans le lac, l’épervier qui plane au-dessus et ce passage souterrain de la rivière qui débouche en contrebas, mais « nul n’a droit aux raccourcis », et il y a ce voisin carnassier aux poches toujours pleines de petit gibier…

renato dit: à

Une chose dans l’autre c’est déjà vendredi.

x dit: à

Audiberti, le dernier, Dimanche m’attend.

Si comme il l’écrit, « Les littérateurs du temps de Racine ignoraient, je crois, le féerique du trivial », cet homme ivre de mots parvient à enchanter même un trajet en train de banlieue :

« Partout, entre les pavillons dont s’escorte la voie ferrée, […] les arbres conservent leur attitude d’hiver. […] Des pruniers crispés et des pommiers convulsifs chacun propose le tableau d’une forme, la sienne, s’élançant et s’inclinant à s’accomplir […] dans l’immobile mouvement de son architecture axée sur le tronc qui, bientôt, bifurque, pour se multiplier dans une foison de rameaux coudés ou rebroussés en rafales fixes, brodés et jalonnés de toute une minutieuse chinoiserie de ramilles à même l’humide opacité blanche du ciel, l’ensemble effectuant l’analogie d’une pensée, son robuste premier jet, ses divers embranchements contradictoires, harcelants, ses retours […] bien davantage lui-même en son hivernale nudité de crucifix à mille bras qu’aux saisons des feuilles, des prunes et des pommes […]
Plus haut que la longue rue de Palaiseau j’atteins, à pied, ces grands paquebots modernes à quinze ponts implantés dans l’ancienne substance champêtre. »

puck dit: à

@x vous la partagez cette lecture de Moby Dick ? je veux dire vous êtes d’accord avec cette lecture ? vous ne la trouvez pas un peu trop « actuelle » ? un peu trop immanente ? genre ceux qui vont aujourd’hui défier la nature en sautant à l’élastique sur les falaises ?

renato dit: à

Il est vrai que l’Amadeus de Forman est la pire vacherie que l’on pouvait lui faire.

Claudio Bahia dit: à

closer dit: à
Oui Renato, et il y a d’innombrables témoignages de rencontres pacifiques avec les autochtones. On ne rappellera jamais assez que Cortés a vaincu les aztèques grâce à son alliance avec d’autres peuples amérindiens opprimés par ceux-ci…

Si vous me permettez, closer, la chose n’était pas noir et blanc comme vous le pensez. Sur ce sujet précis, je ne peut que vous recommander la lecture du livre de Tzvetan Todorov « La conquête de l’Amérique- la question de l’Autre », un livre magistral et définitif sur le sujet (mon humble opinion personnelle); c’est un livre captivant, passionant et de plus magnifiquement écrit; en français, la langue originale, c’est édité chez Point. et on ne peut pas évacuer Bartolomeu Las Casas du contexte non plus.

puck dit: à

en lisant vos commentaires sûr qu’avec ce bouquin (Moby Dick) on est loin de Mme Bovary.

alors ça c’est pas du Flaubert !

en fait ce qui manque le plus chez Flaubert c’est cette verticalité.

là un bonhomme veut se venger d’un cachalot qui lui a bouffé une jambe et vlan ! pour pondre un commentaire on bascule dans le tout puissant avec des trucs du genre « le Mal que vous avez voulu me faire, Dieu la transformé en Bien… » tatadada roulement de tambour…

sûr qu’on est plus chez la Bovary.

Bloom dit: à

c’est déjà vendredi.

Comme disait Robinson (pour rester dans les classiques du puritanisme anglo-Zaxon), renato.

Janssen J-J dit: à

@ 100 Drillon : « Chez moi, c’est plutôt Le cramé » (il parait qu’elle était de François Furet, celle-là, auprès de son barbecue, euh ?)…

@ Et ton barbier Crétoin, il s’appelait pas Epaminondasse, par hasard ?

@ « Obsolètes d’accord, mais racistes ? »… Si tu veux traduire le livre d’une poétesse gouine noire, va falloir d’abord que tu prouves être au moins pourvue de ces deux attributs objectifs, ou à tout le moins de fournir la preuve à ton éditrice des deux % de ton intersectionnalité, hein !?…
Chaude, la vie future des marrons, pas vrai, 100-Drillon ?
Bàv,

puck dit: à

« Il est vrai que l’Amadeus de Forman est la pire vacherie que l’on pouvait lui faire. »

à Mozart ? ou à Salieri ? ou à Forman ? ou à Dieu ?

Bloom dit: à

Cortés a vaincu les aztèques grâce à son alliance avec d’autres peuples amérindiens opprimés par ceux-ci…

Macron devait méditer orofond la trahison des Tlaxcalans et des Huaxtecs.

Bloom dit: à

profond!

renato dit: à

Le problème puck c’est que beaucoups de Bovary causent de Moby Dick, désormais, et avec une chiée et un petit tas d’adjectifs.

renato dit: à

… à Mozart, naturellement.

Janssen J-J dit: à

On est toujours dans le syndrome des Veines ouvertes de l’Amérique latine. Et l’Eduardo Galeano (1940-2015), il en aurait pensé quoi de Jair Bolsonaro ? -: une continuité dans la saga des coups d’état militaires latinos, ou une discontinuité du malheur par d’autres moyens d’opérette…
(La fête au bouc… mais le peuple brasilino, va pas lui faire sa fête, bintôt ?)

renato dit: à

Par ailleurs, le fils de Mozart fut élève de Salieri.

Et Beethoven dédia une œuvre à Salieri.

x dit: à

Paul Edel, Audiberti.

La Nâ, la neige, la station de sports d’hiver qui se superpose au vieux village, les paysans qui deviennent moniteurs de ski (dont l’un fait le désespoir de la gamine des fermiers, Youpa), vues par un narrateur pas sportif pour un sou (ni équipé de vêtements appropriés) qui débarque à cheval sur sa valise lestée de livres.
Lui-même plus ou moins poursuivi par une rousse amoureuse qui ne lui plaît pas et qu’il se chargera de « désenvoûter ».
Le même que l’on avait d’abord suivi dans le quartier de l’Odéon — mais il a été chassé de sa chambre par une mystérieuse statue, livrée un jour par erreur, une tête d’idole primitive, opaque, « négative », indestructible … et grandissant sans cesse, jusqu’à occuper tout l’espace disponible.
Ajoutez une histoire de valise à récupérer et de gangsters et une nuit de grande frousse passée dans la chambre juste a côté de celle de l’inquiétant « Mexicain », à imaginer le pire.
Dix romans dans un et les feux d’artifice du langage qui ne s’arrêtent pas. Sans pour autant couper l’accès à l’émotion, car la fantaisie peut-être débridée et triste.

et alii dit: à

P.Assouline, veuillez m’excuser , maisen lisant ce billet , les premiers mots,Jusqu’à quand,j’ai pensé que c’est par un mot qsu’on traduit « jusqu’à quand »que commence le talmud
sur le livre

Le mot Meemataï est encadré au centre. C’est aussi le premier mot du texte, en haut à droite. Meematai signifie Jusqu’à quand? La question est la suivante : A partir de quand dit-on
c’est sur idixa !

et alii dit: à

le titre de la page est:Le premier mot du talmud est une question sur le temps : Meemataï?

Claudio Bahia dit: à

Closer,
j’ai oublié:
si vraiment le sujet vous intéresse, je suggère deux autres ouvrages:
Pierre Clastre; « La Société contre l’État », Les Éditions de Minuit, 186 pages, 9,50 euros
Pierre Chaunu; « Conquête et Exploitation des Nouveaux Mondes »; (dernière édition 2014) PUF, 445 pages, 29,50 euros
Le livre de Todorov est aussi à 9,50 euros
maintenant, si vraiment le Brésil vous intéresse, il y a encore:
Martine Droulers (chercheur au CRNS); Brésil: Une Géohistoire (2001), PUF, 440 pages

MC dit: à

Concernant le Todorov, c’est aussi mon humble opinion, Claude Bahia. Tout simplement génial.
Autre chose .L Histoire s’écrit rarement en noir et blanc, mais quand elle est écrite, on l’assume. « J’assume tout de St Louis au Code Civil » est un ùmot napoléonien qu’o ferait bien de rappeler à ses détracteurs.

MC dit: à

A propos d’Hitler vient de sortir un bouquin bordelico-journalistique à partir des archives américaines. Une sorte de livre qui rend fou tant l’absence de méthode est palliée par la compilation de matériaux les ^plus divers, certains cités, d’autres résumés sans crier gare, d’autres enfin purement et simplement escamotés; il est arrivé que des journalistes de talent écrivent sur le nazisme et anticipent des travaux historiques de manière trés sérieuse, mais là, sauve qui peut !

Bloom dit: à

Quasiment tout ce qu’écrivit le Todorov post-structuraliste est excellent. Sa biographie de Goya est un plaisir de tous les instants. Et pourtant, el sordo était un homme aux humeurs bien sombres…

Janssen J-J dit: à

d’une manière générale elle ne me lasse pas,
https://www.youtube.com/watch?v=2O9OfxS0r08
elle est si belle, si sympathique, si sensuelle, et sa gorge.., si colorée.
Quels sont les arguments de ceux qui l’objectent, j’aimerais bin en connaître la mauvaise foi ?
Bàv,

Petit Rappel dit: à

Salieri, c’est surtout Les Danaides, que le jeune Berlioz a pu applaudir. On recommandera la version de Gelmetti. L opera qu’aurait pu écrire Gluck, pas moins.
Mozart et Salieri, c’est Pouchkine avant d’etre Forman. Existe-t-il une traductio qui remplace l’Egloff de 1862.?

et alii dit: à

christiane, j’ai écouté cixous;merci!

Petit Rappel dit: à

Bartoli « The Salieri Album »
De mauvaises langues murmurent:A quand « The Sucreri Album? »…

closer dit: à

Claudio, c’est précisément parce que les choses ne sont pas en noir et blanc que je suis intervenu…

Plutôt que Todorov, je conseillerais plutôt Matthew Restall, universitaire américain qui, lui, est un vrai spécialiste de la question. Son livre « OS SETE MITOS DA CONQUISTA DA AMÉRICA PELOS ESPANHÓIS » (Seven myths of the spanish conquest) a été traduit au Brésil quand j’y vivais. Passionnant.

Janssen J-J dit: à

Orénoque-Amazone – Tout chauvinisme à part, l’expédition Orénoque-Amazone fut tentée et réussie pour la première fois par quatre Français, en 1948-1950. Partie pour six mois, elle dura deux ans ; son but était triple : géographique, ethnographique, cinématographique. Il s’agissait de réaliser la première liaison du bassin de l’Orénoque à celui de l’Amazone par la Sierra Parima, chaîne de montagnes où l’Orénoque prend sa source et sur le versant de laquelle coulent plusieurs tributaires de l’Amazone, dont le Rio Branco. Les sources de ces fleuves étaient inconnues jusqu’à présent. L’objectif humain de l’expédition était de prendre contact avec les populations de la Sierra Parima, soit deux tribus indiennes : les Maquiritares et les Guaharibos ; ces derniers, particulièrement redoutables, n’avaient jamais connu avec les Blancs que l’état de guerre. Ce contact, grâce au sang-froid, au courage et à la patience des explorateurs, fut si pacifique et si fructueux que, durant les six derniers mois de l’expédition, les Français vécurent la vie même des Indiens, vêtus comme eux, partageant leurs cases et leur nourriture. C’est en artiste en même temps qu’en homme de science qu’Alain Gheerbrant a relaté cette prodigieuse aventure au cours de laquelle lui et ses compagnons se perdirent cent fois, firent pas moins de sept naufrages dans les rapides, et s’ils revinrent malades et mutilés, n’en portèrent pas moins l’esprit de la France dans des lieux absolument inconnus de la Colombie, du Venezuela et du Brésil.
Bien à vous,

Claudio Bahia dit: à

Jazzi dit: à
« je n’entre pas dans les détails, tout cela se trouve dans mon livre sur les Indigènes du Brésil. »
On peut avoir la référence, Claudio Bahia ?

Sûrement je me suis mal exprimé: j’ai rédigé il y a environ 5 ans une étude bibliographique, qui faisait tout de même env. 330 pages; je l’ai faite imprimer à 30 exemplaires distribués à la famille et des amis. Un jour, des amis m’ont suggérés de mettre ce travail « en ligne ». Entre temps, avec l’aide de mon épouse francophone, je l’avais traduit en français. Enfin, j’ai placé les deux versions dans un site d’hébergement d’ouvrages de ce genre, nommé WoBook. Mais ce site a disparu il y a un an environ. La dernière fois que je suis allé voir, j’observais que quelques 5 à 8’000 personnes distinctes étaient venues les consulter.
Je pourrais essayer de les remettre sur internet, mais je devrai alors demander de l’aide à mon fils qui est plus smart en ce domaine.

closer dit: à

Plutôt que Todorov, je conseillerais Matthew Restall…
Sorry

Janssen J-J dit: à

De mauvaises langues murmurent:A quand « The Sucreri Album? »…

Merci (ML ?), pour votre légendaire franchise abritée aux épices de balladone misogynées, MC/PR !…

Paul Edel dit: à

X, oui,entre Audibertiens,on se comprend..la Nâ, m’a toujours enchanté. Mais il faudrait citer aussi Marie Dubois ou l’érotisme du Maitre de Milan,etc,etc.. et certains délires de son théâtre..

Janssen J-J dit: à

@ j’ai écouté cixous
Moi itou, le produit croisé de l’askénaze et du séfarad… on voit bin que ça peut se faire. Cela dit, faudrait lire les mémoires. Je vais peut-être essayer, DHH, d’une manière générale, j’aime les mémoires de toutes ces jeunes filles rongées…, au soir de leurs vies. Ils améliorent ma compréhension de l’athéisme juif. Pour l’instant, je suis sur delphine Horvilleur. Attendez un peu pour en discuter à fond. Bàv,

Claudio Bahia dit: à

anssen J-J dit: à
Orénoque-Amazone
oui, Janssen, superbe livre, et superbe aventure.
Les Guaharibos (terme hispanophone, les hommes-singes) dont il est question dès la troisième partie du livre sont en fait les Ianomâmi, tels qu’ils se nomment eux-même, d’aujourd’hui (Ianomâmi = être humain).
Gheerbrant mentionne aussi les Piaroas du Vénézuela; cette tribu est réputée pour savoir produire le plus puissant de tous les curares indigènes, et il y en a près d’une centaine.

Bon, je vous quitte pour aujourd’hui, je suis en train de monter (pas moi) une installation de production d’électricité photovoltaïque, 28 m carrés sur la toiture de la maison; ça produira environ 750 kWh par mois.
bonne soirée à tous

Janssen J-J dit: à

Personnellement, je ne comprends pas trop les Audibertiens… C’est quoi encore cette secte ? Relève-t-elle de la Mivilud, d’après vous, MS ? Est-elle littéro-compatib’ avec la bernanonossienne, la melvillienne ou l’agionesque ? ça brasse, tantôt…

Bloom dit: à

ces jeunes filles rongées…,

Hélène Cixous n’est pas rongée, 3J, c’est certes quelqu’un de très puissamment intérieur, mais qui irradie de façon remarquablement douce et puissante à la fois. J’ai eu l’occasion de travailler avec elle pendant plusieurs semaines et le bonheur d’être bercé par sa magnifique voix…
Ma femme a été tout simplement fscinée par cette personnalité.
C’est cela le privilège d’être directeur d’Alliance en Inde…
Je lui demanderai si je peux publier la transcription du Café littéraire où elle était notre invitée. Elle s’est lâchée, comme beaucoup quand ils sont à l’étranger…

Bloom dit: à

douce et forte (pour éviter la redite)

Bloom dit: à

fAscinée
(‘tain de hammerklavier!)

Janssen J-J dit: à

@ ON recommandera la version de Gelmetti.

Personnellement, JE ne la recommande jamais. Je ne veux pas induire mes amis en erreur, une fois de plus. Cette version fut vraiment trop escamotée en son temps. Je me demande bien au nom de quel intérêt ON peut avoir à la recommander d’une manière aussi péremptoire.

Clopine dit: à

Décidément… je tombais d’accord avec Drillon sur l’analogie Proust fermant la porte du roman du 19è siècle et Gould fermant la porte aux interprétations de Bach, et j’étais contente de lire la longue démonstration qui parvenait à ces conclusions, mais hélas… Pourquoi Monsieur Drillon se sent-il toujours obligé d’en rajouter dans son anti-féminisme primaire ? Il affirme, provoquant, que le meilleur livre de Beauvoir est celui « de ses entretiens avec Sartre »… Ben voyons… J’émets un doute : pour sortir crânement une telle ânerie, il faut que notre homme n’ait jamais ouvert « le deuxième sexe », entre autres…

rose dit: à

isme juif. Pour l’instant, je suis sur delphine Horvilleur. Attendez un peu pour en discuter à fond. Bàv,

Et bien bravo.

renato dit: à

Cristoforo Colombo, un brin mystique sur les bords, lorsque lors du troisième voilage arriva au delta de l’Orénoque cru avoir trouvé la Paradis Terrestre de la Bible. Les mauvaises langues attribuent ça — incroyable mais vrai — à une hallucination probablement due au scorbut.

Bloom dit: à

« le deuxième sexe », entre autres…

Ou le Journal d’une jeune fille rangée (pas ‘rongée 3J), ou Pour une morale de l’ambiguïté, magistral!

Janssen J-J dit: à

Hélène Cixous n’est pas rongée,

Je me demande si vous avez un brin d’humour de temps à autre, Simone ! Allez, bravo pour votre poste de directeur d’Alliance aux Indes. Vous nous en diriez tant ! Donc une sorte de marguerite dessalée, sous l’empire de la caîpirinha ?

Bloom dit: à

Nous n’avons pas le même humour, 3J.
On ne badine pas avec Hélène, ni rangée, ni rongée.
Mais toujours très « jeune fille » (alors que moi je suis un vieux con).

Janssen J-J dit: à

@ il faut que notre homme n’ait jamais ouvert « le deuxième sexe ».

Que voulez vous insinuer exactement à son sujet, CT ? Qu’il n’aurait ouvert que le premier ?

Jazzi dit: à

« Maigret n’est pas un homme intelligent, c’est un homme qui est uniquement intuitif » Georges Simenon

Maigret c’était lui, en somme.

Bloom dit: à

Que voulez vous insinuer

Ne pas y insinuer n’importe quoi, dans le deuxième, comme dans les autres.

Janssen J-J dit: à

@ Nous n’avons pas le même humour, 3J.

C’est bien ce qui m’afflige le plus, sur cette chaîne. Aucun ni aucune ne partagent le mien trsè longtemps. Pourtant, il passe pour si subtil à mes yeux. C’est vraiment dommage, un si beau gâchis.

Janssen J-J dit: à

Laissons répondre CT pour voir comment elle se dépatouille de son humour propre…
Car, il y a en a apparemment chez vous, bloom, comme chez jmb, le sien est plus gras en général, quoique du même acabit, me trompé-je ? Bàv,

Paul Edel dit: à

Personnellement, je ne comprends pas trop les Audibertiens..oui J-J Janssen, c’est une secte très fermée.
Audiberti le tumultueux,avec ses grands ruissellements du lyrisme,de l’imaginaire, le grand organiste de la langue XX° siècle,propose, oà caghque texte, une fête! avec ses rythmes, ses trouvailles,son débraillé, ses néologismes, ouvre grand les écluses de la langue française…. si libre, ce baroque fastueux, et même drôle quand il, est triste..le semeur de trouvailles-éclair,de fantaisie débridée, splendide et abondant,ce « précieux naïf » comme disait Morand..je suis d’accord avec Pieyre de Mandiargues qui écrivit: »Audiberti avait reçu le plus général don du langage que l’on ait probablement vu parmi nos contemporains français. »

Jean Langoncet dit: à

@Jazzi dit: à
« Maigret n’est pas un homme intelligent, c’est un homme qui est uniquement intuitif » Georges Simenon
Maigret c’était lui, en somme.

Belle intuition. Vous devriez développer.

Jazzi dit: à

« je suis sur delphine Horvilleur »

Moi je ne lui dis pas bravo à se vautrer ainsi sur le deuxième sexe, rose !
Est-elle du moins consentante ?

Didier dit: à

Oubliez « Mémoires d’une jeune fille rangée » de la grande Simone.
Lisez en urgence, aujourd’hui, « Passoires d’une vieille fille dérangée » de Clopine de Bavoir où elle répond d’une façon magistralement cinglante à ce goujat de Macaque Grillon ! 😆😆😆😀😂😂😂

Jazzi dit: à

« elle est si belle, si sympathique, si sensuelle, et sa gorge.., si colorée. »

Elle a des seins fermes, gros comme des melons !
(Pas la peine de tourner autour du pot, JJJ)

Jazzi dit: à

Claudio Bahia, il faut absolument remettre votre texte en ligne. Il y a un public pour ça ! Secouez votre nonchalance et saluez votre femme de ma part.

D. dit: à

Clopine dit: à

Jazzi, tu ne viendrais pas ? Je crois qu’il y aura un car affrété de Paris à Combray, il suffirait de monter dedans…

Y’aura marqué en gros dessus « Cars Marcel »

Didier dit: à

Je possède une collection de vieux numéros des « Cahiers du cinéma » de la grande époque d’André Bazin.
Dans l’un de ces numéros, un article consacré à Sophia Loren, dithyrambique à souhait, signé d’un certain… Jacques Audiberti !
Audiberti, critique de cinéma ?! Oui, oui… Pour les beaux yeux de Sophia, Audiberti criait : »Solo mia, Sophia ».

puck dit: à

« Gould fermant la porte aux interprétations de Bach »

la formule est très belle !

un peu convenue, mais très belle !!!

cela dit je ne sais pas qui a pondu cette connerie, mais il devrait faire une petite mise à jour…

un exemple au hasard qui montre que Gould n’a rien fermé du tout :

https://www.youtube.com/watch?v=n7iZmTolJ4M

Bloom dit: à

28 m carrés sur la toiture de la maison

Au Brésil, i doit s’éclater, le Phébus!
Pas la peine d’imiter S.Tesson, Claudio Bahia…

Janssen J-J dit: à

@ Est-elle du moins consentante ?
Évidemment, qu’est-ce que vous croyez ? On a beau être rabbine, on n’en est pas moinss…

@ des seins fermes, gros comme des melons
Ne faites pas dans la dentelle, sur ce coup-là, Sofia … (Mo Yan – le mur du çon)

@ ‘tention, ça dégénère ce soir… Apéros n’importe quoi… on sait pas comment ça peut finir ? (Bon, je sors lever mes oeufs _ me faire un lait de poule, j’ai oublié…, encore une journée physique trop rude).
Bàv,

Clopine dit: à

Franchement, JJJ, cela ne vous agace-t-il pas, cette posture de Drillon revenant inlassablement casser du sucre sur le féminisme, et ses représentantes ? Parce que le systématisme tape en fait sur le système, ahaha…

Janssen J-J dit: à

@ Pas la peine de tourner autour du pot – Potin ?
(tu l’as dit, Felix !)

puck dit: à

quand on compare cette interprétation du jeune Kantorow avec toutes celles de Gould on voit l’incroyable évolution et l’incroyable compréhension qui se sont faites sur la façon d’articuler / associer le piano et le clavecin depuis Gould.

parce que depuis Gould il y a un tas de choses qui se sont passées en musique baroque, que Gould ne pouvait pas imaginer, lui a su inventer un jeu qui était en rumpure avec son temps.

à partir de là on peut dire que Gould, non seulement n’a fermé aucune porte, mais il fait partie de ceux qui ont su ouvrir des portes pour aller vers de nouveaux horizons.

« Gould fermant la porte aux interpétations de Bach » : c’est non seulement faux, mais c’est en plus un contresens complet !

cela dit la forme est belle, elle en jette…

le genre de truc fait pour impréssionner les gens qui n’y connaissent rien et qui ont une vénération pour Saint Gould.

puck dit: à

Salieri chantée par Cécilia Bartoli…

le pauvre Salieri, décidément il est poursuivi par une malédiction qui ne s’arrêtera donc jamais.

jusque là il avait échappé à Jaroussky, pas de bol, vlan ! c’est la Bartoli qui l’enfonce un peu plus.

Janssen J-J dit: à

Si fait, CT, il commence à sérieusement m’emm… Mais je l’ai dit, c’ets le cas depuis son billet n°2. Et ouf, aujourd’hui, c’était le père 100, le dernier. Passoul l’avait accueilli jusqu’à 100 et acertainé qu’il ne rempilerait pas s’il lassait la majorité de ses erdélien.nes, en dehors de quelques misogynes, ultra minoritaires mais tolérés utiles à la cause républicaine… Nous y voilà, doncques . Seulement, en tant que féministe masculin, j’avais moins de légitimité à m’en plaindre que vous. N’est-ce pas ? – (NB/ j’espère au passage que vos cours de lettres vous donnent entière satisfaction). Bàv.
Bàv,

Janssen J-J dit: à

Pourquoi racontez vous n’importe quoi en matière musicale, dextère ? Pour détrôner l’espagnol, le faire oublier, vous rendre intéressant ? Comme si vous connaissiez l’œuvre de Saliéri ! Quelle sarabande de matuvus sur cette chaîne. Incroyab’ !

Bloom dit: à

République Impopulaire de Chine.

Dit Drillon. Excellent.
Moins excellent: le PCC s’en fout comme de son premier col Mao, de l’impopularité.
L’art de la guerre, seul paradigme.
La Chine impop est partie pour envahir Taiwan sous les 6 prochaines années d’après l’armée US. Sous 2 ans d’après mes antennes (voir les images satellitaires des bases en construction à Fuzhou, Fujian, où Paul ClauClau était Consul – très efficace dans le domaine économique, d’ailleurs)
L’occident a scélératement laissé béton Hong Kong.Il va s’en mordre les doigts.
Écoutez M. Védrine se féliciter de la diplomatie débarrassée du droit-de-l’hommisme…Les marionnettes/pantins ne manquent pas.

Clopine dit: à

JJj, hélas, j’ai décroché, à cause en grande partie du covid et aussi à cause de mon arrivée « en cours d’année ». J’ai l’intention de rempiler l’année prochaine, pour décrocher à mon rythme la licence. Licenciée en lettres modernes pour mes soixante-dix ans, ça aurait de la gueule, d’après moi…

Janssen J-J dit: à

quand tu regardes ce Kantorow qui fait des mines et accroche-cœur pas croyab’ avant de se mettre à pianoter, mon pauvre Machin, et c’est ça que tu veux nous vendre ? Mais t’as raté ta vie fantasmée de flobère ou quoi ? c dingue, ça !…

Janssen J-J dit: à

@ L’occident a scélératement laissé béton Hong Kong.

Qu’auriez-vous fait à la place de l’Occident, bloom ? Voyons voir. J’aimerais partager votre éventuelle opinion uchronique. Merci de nous dire. Il est 19.27 sur le FH de Greenwich.

Jean Langoncet dit: à

@Licenciée en lettres modernes pour mes soixante-dix ans, ça aurait de la gueule, d’après moi…

Puis vous postulerez pour un master à Sciences Po pour y retrouver maître Passou

Jean Langoncet dit: à

dans l’ordre : à un master de Sciences Po pour y retrouver maître Passou

rose dit: à

(Tu l’as dit Félix)
Éboué.

puck dit: à

3j je vais vous expliquer, non je vais t’expliquer, tu permets que je tutoie.

en fait tu vas comprendre parce que c’est fastoche, et ça explique que Gould n’a rien fermé, par contre il a ouvert !

Par exemple sans Gould nous n’aurions jamais eu ça (écoute bien la fugue, oui surtout la fugue, à 2’06 tu entends quoi ? tu entends les pas de Gould qui marche derrière le pianiste qui est du signe du Verseau ascendant Capricorne !) :

https://www.youtube.com/watch?v=CGVL5j6BEKs

puck dit: à

« Gould fermant la porte aux interprétations de Bach »

non, je suis désolé de le dire, mais comme affirmation c’est très très con.

puck dit: à

« Gould fermant la porte aux interprétations de Bach »

3j t’imagines tu te pointes à un CNSM de Paris et tu entends un type qui commence sa masterclass en disant : « Gould fermant la porte aux interprétations de Bach »

x dit: à

Le Maître de Milan, avec son livre dans le livre, jeu de miroirs et message codé à la tante de la tendre et ravissante muette Franca. Le talent d’Audiberti anime cette fable emboîtée dans le récit principal, il réussit à la rendre vivante et émouvante, à intéresser le lecteur au sort de ses personnages.
De même qu’il parvient à rendre attachante la tante, cette Mathilde Bracchiapelli au rôle ingrat, qui brime d’abord la féminité de la jeune fille. Figure de femme vieillissante, c’est elle qui donne pourtant sa profondeur et son originalité au roman de la magie de l’amour charnel : parce qu’elle est intelligente, proche en âge du gouverneur Génio (qui l’estime) et parce que le romancier donne accès à ses pensées, à ses ruminations (autant qu’à celles de Génio et de Franca).

« La tante se sentit lasse et désespérée d’un combat ridicule et perdu. Elle était la gardienne, la prison. […] Il fallait, selon la morale, être la vieille, la mère, la loi, même si nous sommes tous éduqués, maintenant, tous évolués, nous savons que ce monde est pétri de nécessités physiques indifférentes à la morale ».

Hors scène, Bianca, la troisième femme, l’épouse légitime, que l’on ne voit ni n’entend jamais directement dans le roman, à la fois redoutable (plus en phase avec le régime que le gouverneur lui-même) et tellement centrale, non négociable, que l’amante est vue comme son prolongement, sa « déléguée ».
« Mais en lui la nouvelle, loin de trancher sur l’ancienne, de la concurrencer, la complétait, la prolongeait. […] À l’une et à l’autre il n’arrêtait pas de trouver des traits communs. »

puck dit: à

« Gould fermant la porte aux interprétations de Bach »

c’est une phrase qui peut à la limite trouver une légitimité ailleurs que dans le vrai monde.

c’est possible, sur Mars par exmple ? la navette qui se pose sur Mars elle peut bien dire : « Gould fermant la porte aux interprétations de Bach », ça c’est poissible.

mais sur la terre c’est juste pas possible.

en fait c’est une phrase qui rime à rien.

puck dit: à

3j !!!!!!!!!!!!!!

à moins que toi aussi tu partages cette idée de « Gould fermant la porte aux interprétations de Bach »

tu la partages ?

si c’est le cas il faut le dire.

puck dit: à

3j dis-là ! toutes façons tu tomberas pas plus bas dans mon estime, du coup tu peux le dire.

rose dit: à

Jazzi dit: à
« je suis sur delphine Horvilleur »

Moi je ne lui dis pas bravo à se vautrer ainsi sur le deuxième sexe, rose !
Est-elle du moins consentante ?

Je crois qu’il n’est pas qu’à se vautrer, hein, le canaillou.
C + compliqué qye ce que vous envisagez jazzi :
Est-elle consentante ?
Est-elle binaire ?
Son intersectionnalité est-elle clairement définie ?

DHH dit: à

@J33J
Inattendu de me voir citée dans un post où vous parlez d’Helene Cixous
Alors je me sens interpellée et je vais dire ma rencontre avec les ouvrages de cette figure de l’intelligentsia telquelliste .
Compte tenu de la stature mediatique du personnage je ne pouvais pas ne pas aller voir et j’y suis allée
J’y ai trouvé d’une part ,ce que j’ai lu avec intérêt sans ennui , les souvenirs vivants et bien écrits d’une femme intelligente et sensible ,qui parle de sa jeunesse , de sa mère de l’enfant anormal qu »elle a perdu peu de temps apres sa naissance , de la mort de son père qui les a amenées sa mere et elle a quitter à quitter Oran pour Alger etc.
Et d’autre part ce que j’ai essayé de lire :toute cette effloresence d’ une pensée complexe dans laquelle je ne suis pas arrivée à entrer , où des rapprochements inattendus sont comme des évidences , où ce qui m’apparaissait parfois comme un ramassis de calembours était presenté comme lourd de sens profonds ,sans doute a révéler par un decryptage herméneutique savant , a la portée d’ initiés , et pour lequel je manquais de bases
Pour conclure de ces efforts de lecture inaboutis par une interrogation :
Suis –je trop bête ou pas assez formée pour comprendre ? et dans ce cas je passe a côté d’une penséee riche mais qui ne m’est pas accessible et c’est dommage
Ou bien avec ce verbiage aux allures subtiles simule –t-elle la profondeur là où il n’y a que du vide ? et elle se foutrait des gogos qui la lisent ?je préfèrerais , je me sentirais moins bête .
Bloom qui connaît sans doute sa thèse sur Joyce peut-il nous dire si elle appelle une lecture aussi herméneutique que ce qu’on trouve dans ses autres œuvres

christiane dit: à

Merci, t Alii, pour votre retour.
28 minutes dont quelques unes pour accueillir Helene Cixous c’était sympathique la présentation de son dernier livre « Ruines bien rangées » («Il y a un lieu où commencefinit l’Histoire, c’est-à-dire l’histoire d’une histoire, une scène étroite surélevée du haut de laquelle on voit arriver le futur du passé, cependant que le passé vient s’entasser en un désordre épais au pied du rempart.»), mais forcément un entretien à l’arraché, pas assez développé, pas abouti.
Néanmoins j’ai eu plaisir à l’entendre évoquer son voyage à Osnabrück, et Oran, ville natale, brisée par l’exode des juifs chassés d’Algérie et la mort prématurée de ses parents. Un deuil impossible… Elle rappelle que sous le régime de Vichy, elle était détestée des Algériens parce que française et des Français parce que juive.
la solitude et les luttes…
Le temps des Editions des Femmes avec Antoinette Fouque, mais elle récusera l’appellation de «féministe».
La rencontre avec Jacques Derrida (l’Université de Vincennes… Deleuze, Foucault..) et celle de Lacan, son travail d’écriture sur James Joyce.
Sa collaboration avec Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil à La Cartoucherie ou avec Daniel Mesguich au Théâtre de la Ville.
J’aime son écriture, j’aime l’écouter. Tous ses mots visent à déjouer les identités, à abattre les frontières. Elle dit qu’il n’y a de lieu nulle part, sauf en littérature, avec les livres, la parole, les contes. (voir le lien ci-dessous). Quelle classe et quelle discrétion…
Pour l’écouter plus attentivement, un lien plus nourrissant : La master classe sur France Culture en janvier 2019 :
https://www.youtube.com/watch?v=O1jKX3No3IU

rose dit: à

De son côté, Obiols reste sceptique : « Si je ne peux pas traduire un poète parce que c’est une femme, jeune, noire, américaine du XXIe siècle, je ne peux pas non plus traduire Homère parce que je ne suis pas un Grec du huitième siècle av. J.-C.. Ou je n’aurais pas pu traduire Shakespeare parce que je ne suis pas un Anglais du XVIe siècle. »

Certes, mais il est aussi compliqué de trouver un Grec du VIIIe siècle ou un Anglais du XVIe de nos jours…

🙄

Jibé dit: à

« sauf qu’il n’y figure pas une seule femme »
oui, Bloom, pas une seule (ou qques évocations) ds Moby Dick…j’ai l’air con avec mon « roman total », sauf que…Moby Dick, « elle » est l’obsession d’Achab, lui a bouffé une jambe et lui prend la tête, est l’objet de son désir de chasse et de vengeance – cette baleine puissante, vous noterez, n’est jamais associée à la virilité non plus; pas impossible d’y voir (entre autres!) un avatar féminin. Elle obsède comme un amour obsède, et une haine amoureuse obsède. Inconsciemment, comme écrivait Christiane (qui ne parlait pas de femme il est vrai)
Total, je vous dis, total, il y a tout dans ce roman.
Un roman de la totalité car le lecteur peut tout y projeter. Pas beaucoup d’oeuvre ont ce pouvoir.
mais peut-être que je déraille.

Brinqueballe dit: à

Avec Cixous la lecture est sans souxcis!

christiane dit: à

Jibé,
J’ai commencé à le lire dans la traduction d’Armel Guerne (Libretto). Je suis un peu perdue avec tous ces chapitres scientifiques sur les cachalots ou les bateaux, ou encore par ces interrogations mystiques ou philosophiques ou géographiques. Je perds le roman que j’aimais tant : « Moby Dick ». Je ne crois pas pouvoir patienter entre ces digressions pour retrouver l’immense et terrible roman de Melville sans faire des pauses dans la traduction de Giono. 837 pages…
Un très beau et paisible passage sur les cachalots femelles et leurs petits évoluant en toute sécurité au milieu des mâles qui les entourent et les protègent.
J’aime votre exploration du personnage d’Achab. Je m’interroge sur celui d’Ismahel (sacrifié comme Jonas – merci, Jazzi).
Comment comprendre la première phrase : « Appelons-moi Ismahel. » ?
En lien, peut-être, avec celle qui introduit l’épilogue :
« Et j’en échappai seul
Pour venir te le dire. » Job.

Jazzi dit: à

Il est hyper sexy le Jésus-Christ en illustration du billet de Jacques Drillon.

christiane dit: à

Jibé,
pour le féminin, le début du chapitre CXXXII « Symphonie » page 792 (j’en suis encore à l’exploration des premières pages de chapitres pour trouver mes marques puisque je connais bien le roman dans la traduction de Giono) :

« C’était un jour de claire transparence et tout d’un bleu d’acier. A peine si, dans cet azur intense où tout était baigné, le firmament de l’air pouvait se distinguer du firmament de l’eau : il y avait seulement que l’air pensif et doux de l’atmosphère avait une pureté exquise et comme la lumière d’un regard féminin, alors que le robuste et viril océan respirait à longs traits puissants et prolongés […] »
et deux pages plus loin :
« Le front noueux et dur sillonné, gravé, ravagé de rides ; fixé dans son obstination inflexible et hagarde ; avec aux yeux l’éclat des braises qui luisent encore dans les cendres de la dévastation et de la ruine ; l’inébranlable Achab […] »
et page 795 :
« Mais est-ce que je parais si vieux, vraiment si, si vieux, Starbuck ? Si tu savais ; je me sens débile, et ployé, et cassé, comme si j’étais Adam, titubant sous le poids des siècles entassés depuis le paradis. dieu ! oh ! Dieu, Dieu !… qu’il éclate, ce cœur ! qu’il soit écrasé, ce cerveau !… Oh ! dérision, dérision amère et cuisante, dérision désolante de ces cheveux gris : ai-je vécu assez de joies pour vous porter ? […] reste près de moi, Starbuck, que je puisse regarder dans un œil humain… ».

Je pense ici à tout ce que Et Alii a suggéré comme pistes possibles.

Jean Langoncet dit: à

@Certes, mais il est aussi compliqué de trouver un Grec du VIIIe siècle ou un Anglais du XVIe de nos jours…

A cet égard, on se demande si le « barbare » dans la citation de Montaigne donnée plus haut par Christiane doit s’entendre au sens actuel (ex : la barbarie nazie) ou bien à l’antique (le non grec) …

Didier dit: à

Ismaël, fils de Hagar, la servante égyptienne d’Abraham et demi-frère d’Isaac.
C’est le grand oublié de la Bible, voire même le grand occulté.
Peut-être que Melville a voulu le réhabiliter en donnant son nom biblique, Ishmael, au narrateur de Moby Dick.
La Bible, encore la Bible, toujours la Bible…
Bibliquement vôtre,

« Hagar, la « Mère des Arabes », disent les égyptiens, et Ismaël, son fils, l’Ancêtre des Amaliks, des Thamouds, des Madianites, des Moabites, des Araméens, des Nabatéens, des Adnanites et des Quahtanites.
Le mot « arabe » vient de Yããrob ibn Quahtane ».
Abdourrahman Ibn Khaldoun (Al Mouqqaddima).

christiane dit: à

Jazzi,
pour Jonas voir le chapitre LXXXIII « Jonas considéré historiquement »
« Nous nous sommes appuyé, dans le chapitre précédent, sur l’histoire de Jonas et de la baleine dans sa teneur proprement historique […]
L’une des principales raisons avancées par le vieux baleinier de Sag-Harbour pour mettre en doute l’histoire hébraïque tient beaucoup au fait que le vieux bonhomme était en possession d’une de ces vieilles bibles étrangement illustrées de gravures plutôt curieuses, et certes fort peu scientifiques : sur l’une de ces planches, on voyait la baleine de Jonas représentée avec deux évents au sommet de la tête […] »

Janssen J-J dit: à

@DHH, vous voyez bien que j’avais raison de vous interpeller. J’étais sûr que vous aviez déjà lu les « ruines bien rangées », et comme vous dites toujours la vérité, je suis sûr que c’est intéressant, mais souvent hermétique… Si je la lisais, je penserais exactement comme vous, in fine.

@ puck : oui, je le dis haut et fort : « Gould a fermé définitivement la porte aux interprétations de Bach ». J’espère maintenant ne pas pouvoir aller plus bas dans votre estime. J’entends ses pas derrière mon clavier. Des souris trottinettes.

@ Ch., Appelez moi Ismaël, Potter !

@ Félix Eboué ? ils disent qu’il fait partie des agents de « deuxième ligne ». C’est macronien, c’est super, ça vient de sortir de la technocrassie… Ça rehausse leur fonction et fait fonctionner l’ascenseur social, car auparavant, étaient en troisième. Quand ils seront en « première ligne », ça va bardi, angelo !

M-D, un « roman total » ? (voir Mauss en Marcel pour le « fait social » du même nom).

@ CT, vous repartez à zéro pour espérer décrocher votre licence ès lettres en 2025 ? Mais pourquoi diable s’infliger pareil supplice ? Vous voulez prouver qq- chose à votre fils ? (pardon de m’immiscer, mais si vous saviez les déboires qu’a subis MS à ce sujet en 2003…, et ce que ses échecs ont produit sur sa personnalité !)…

@ r – je ne vautre pas sur elle, j’essaie d’entrer dans la conscience de cette formidable conteuse, car toutes ses lignes sont profondément inspirées, pour l’instant je n’ai toujours pas compris comment ses morts lui parlent… Mais elle vit en très belle intelligence avec eux. Je crois toucher quelque chose d’apaisant chez cette créature. rôz dit quelque chose d’aussi profond tous les jours, mais on ne s’en rend pas toujours bien compte. On préfère penser qu’elle est hermétique, mais non, elle est lumineuse et irradiante. Je l’M beaucoup.
Bàv,

Jean Langoncet dit: à

@On préfère penser qu’elle est hermétique, mais non, elle est lumineuse et irradiante. Je l’M beaucoup.

Ce faisant, c’est l’évidence, bien des douceurs barbaresques vous demeureront estrangères

Clopine dit: à

jJj, non, je ne cherche rien « à prouver » (sinon à moi-même). Je tâche juste de mettre en pratique les conseils de Yourcenar, qui recommandait d’apprendre comme remède à toutes les extrémités que la vie vous réserve. Et de rompre mon isolement : je crois être la personne la moins faite pour vivre seule, or, j’y suis dorénavant obligée. Le vide de mes journées m’effraie considérablement (et l’effroi qui est entré en mon coeur y reste durablement), alors pourquoi pas une formation universitaire, qui m’a tant manquée dans ma vie ?

Jazzi dit: à

« On préfère penser qu’elle est hermétique, mais non, elle est lumineuse et irradiante. »

De l’intérieur ?
JJJ, un peu plus de discrétion sur vos parties de jambes en l’air avec rose, svp !
Va falloir modérer votre pénétration dans le deuxième sexe…

Clopine dit: à

Voilà la citation de Marguerite Y. :

« Le meilleur pour les turbulences de l’esprit, c’est apprendre.

C’est la seule chose qui n’échoue jamais.

Vous pouvez vieillir et trembler, vous pouvez veiller la nuit en écoutant le désordre de vos veines, vous pouvez manquer votre seul amour et vous pouvez perdre votre argent à cause d’un monstre ;

vous pouvez voir le monde qui vous entoure dévasté par des fous dangereux, ou savoir que votre honneur est piétiné dans les égouts des esprits les plus vils,

il n’y a qu’une seule chose à faire dans de telles conditions : apprendre »

renato dit: à

Janssen J-J dit: à @ r : si je me tiens à vos précédentes élucidations, r dans vos posts c’est moi, si entre temps le code n’a pas changé je ne comprends pas le pourquoi de ce post.

renato dit: à

« Appelez moi Ismaël », le détail qui tue !

christiane dit: à

Et avant d’éteindre l’ordi, les dames cachalot, pour vous, Jibé. Chapitre LXXXVII « La grande Armada ». Pages 575 et suivantes :
« Je mentionne la chose à propos des dames cachalotes en compagnie de leurs petits, qui semblaient détenues intentionnellement dans le repli le plus intérieur de la horde tout entière […] Au-dessous de ce monde miraculé de la surface, un autre et non moins étrange univers s’ouvrait à nos yeux, lorsque nous nous penchions par-dessus le plat-bord. Car au sein de ces voûtes marines, on voyait, comme suspendues, flotter les silhouettes des mères nourricières des petits cachalots, et aussi l’énorme panse de celles qui, visiblement, allaient bientôt le devenir. […] On pouvait voir les nouveau-nés cachalots levant vers nous leurs yeux, mais sans nous regarder nous-mêmes plus que si nous étions autre chose que des herbes marines à la dérive pour leurs jeunes regards. A leurs côtés, les mères aussi levaient sur nous de paisibles regards. […]
Ainsi donc, et bien qu’elles fussent entourées par les cercles tourbillonnants de l’effroi et de la terreur, les créatures impénétrables du centre n’en continuaient pas moins de mener tout tranquillement leur vie, libres de toute crainte, et de se livrer en toute sérénité aux délices des épousailles. »

christiane dit: à

Je réécris pour les miros, la première phrase du livre :
« Appelons-moi Ismahel. »

Jazzi dit: à

« Le vide de mes journées m’effraie considérablement »

A toi de le remplir, en toute liberté, ce vide, Clopine !
Invente-toi une vie intéressante et ouverte…

renato dit: à

Éventuellement :

Call me Ishmael. Some years ago—never mind how long precisely—having little or no money in my purse, and nothing particular to interest me on shore, I thought I would sail about a little and see the watery part of the world. It is a way I have of driving off the spleen and regulating the circulation. Whenever I find myself growing grim about the mouth; whenever it is a damp, drizzly November in my soul; whenever I find myself involuntarily pausing before coffin warehouses, and bringing up the rear of every funeral I meet; and especially whenever my hypos get such an upper hand of me, that it requires a strong moral principle to prevent me from deliberately stepping into the street, and methodically knocking people’s hats off—then, I account it high time to get to sea as soon as I can. This is my substitute for pistol and ball. With a philosophical flourish Cato throws himself upon his sword; I quietly take to the ship. There is nothing surprising in this. If they but knew it, almost all men in their degree, some time or other, cherish very nearly the same feelings towards the ocean with me.

christiane dit: à

« Appelons-moi Ismahel»
par Mathieu Lindon
publié le 24 février 2005 à 0h43/ Libération.

« L’époque est à la retraduction quand l’ancienne date. On se félicite pourtant de l’initiative de Phébus de republier le «texte français» jusqu’alors introuvable de Moby Dick tel que l’établit Armel Guerne pour le Sagittaire en 1954 (l’édition originale était titrée Moby Dick ou le Cachalot blanc). Poète né en 1911 et mort en 1980, Armel Guerne (dont Phébus a aussi réédité l’anthologie les Romantiques allemands l’automne dernier) propose une magnifique traduction du chefs-d’œuvre le plus célèbre d’Herman Melville. «Tous ceux qui y ont goûté sont unanimes : elle seule a le vrai goût de la mer, et cette tonalité quasi musicale voulue par Melville, cette âcreté sonore qui lui faisait dire qu’il n’écrivait pas en anglais mais en outlandish… la langue du grand Ailleurs!», écrit l’éditeur dans sa préface. Comme tous les fanatiques de ce texte, il met en avant, pour en justifier la republication, les trois premiers mots de l’œuvre. «Call me Ishmael», a écrit Melville. Henriette Guex-Rolle, pour l’actuelle édition GF, écrivit : «Appelez-moi Ismaël.» Dans l’édition Gallimard de Lucien Jacques et Joan Smith revue par Jean Giono, cela donna : «Je m’appelle Ishmaël. Mettons.» Armel Guerne, pour sa part, traduit juste : «Appelons-moi Ismahel.» («Il est amusant de noter ici que l’Ishmael de Melville s’orthographie en français de trois façons différentes. (…) Guerne de son côté déplace bizarrement le h de l’original (pour « hébraïser » ce prénom, expliquait-il, qu’il trouvait affadi, en tout cas trop peu « biblique », dans sa forme française courante)», remarque également Jean-Pierre Sicre.)[…].

Et pour Grange Blanche :
« Moby Dick a donc été traduit en trois versions françaises, dont celle d’Armel Guerne et une à laquelle a collaboré Jean Giono.
Armel Guerne a passé 1 mois entier à traduire la première phrase qui ne comporte pourtant que 3 mots simples : «Call me Ishmael.».
Il l’a traduit par «Appelons-moi Ismahel.»
La traduction de Giono en fait deux phrases : « Je m’appelle Ishmaël. Mettons.»
La traduction la plus « universitaire » (c’est quasiment une insulte pour Armel Guerne) est la plus conventionnelle : «Appelez-moi Ismaël.»

Pour Fabula :
« « Appelons-moi Ismahel », comme traduit Armel Guerne, mettons-nous donc d’accord sur le fait que je suis quelqu’un d’autre mais que, pour le temps de ce récit, ce nom fera l’affaire. Faites-moi donc crédit. La panne d’autorité du narrateur révèle le jeu des masques, qui se poursuit durant tout le texte. Ismahel, au début du récit, est en panne de crédit comme de […] »

Donc, ce n’est pas « le détail qui tue… »

renato dit: à

J’aimerais bien profiter de quelques journées vides.

renato dit: à

La trahison du texte pour fairee dans le poetique donne souvent des resultat ridicules.

D. dit: à

Clopine, l’important n’est pas de faire maus d’être. Soyez Clopine, pour toujours, et ce sera très bien.

Didier dit: à

Renato pourrait bien dire à Christiane : « Traduttore, traditore ».

D. dit: à

J’ai Abraham comme ancêtre, Didier, comme toi. Nous sommes cousins un peu éloignés.

D. dit: à

Ça te fait plaisir, j’espère ?

Didier dit: à

D.,
T’es ridicule. Comment veux-tu que Clopine soit elle-même alors qu’elle-même ne sait pas ce qu’elle est.
Clopine, comme la nostalgie chère à Simone Signoret, n’est plus ce qu’elle était.
Va te coucher Dédé, et garde tes conseils de « Marie-Claire » pour toi-même pauvre bougre.

Jibé dit: à

Christiane
je comprends votre étonnement déconcerté en découvrant le texte non expurgé, et cependant c’est le texte, du Melville et pas du Giono. J’aime et j’admire Giono, mais là, il avait été un peu loin. Melville, c’est aussi cette obsession des détails, et ces longueurs sur les aspects techniques. Quelle fonction leur donner dans le récit?
Je ne sais pas, tout ce que j’en ai lu ne m’a pas convaincu. J’y vois, moi, un écho de l’esprit obsessionnel d’Achab et de Melville lui-même.

Votre réflexion autour de la première phrase est tout à fait pertinente ( merci de m’avoir livré ces analyses); pour ma part, c’est une des raisons qui font que j’aime la trad de Guerne. Cette simple phrase qui n’est pas simple. Qui rend étrange, d’emblée, l’identité du narrateur, et que Guerne parvient à restituer.
Quant au lyrisme de certains passages, eh bien ils sont aussi dans le texte anglais. Jaworski en rend tout autant compte. Moby Dick a un côté déjanté, on se dit parfois, « ce type est fou » en pensant à l’auteur, « halluciné » même; incantatoires certains passages. Un côté mystique. les ref à la Bible le montrent, mais pas seulement. On entend parfois la voix d’un prédicateur cinglé.
Oui, vous avez découvert un nouveau livre…Intéressante expérience je pense. Un roman complexe, à la fois bien et mal construit, avec des passages carrément sublimes.
Bonne nuit

renato dit: à

L’âge aidant le nom me fuit, je me souviens toutefois qu’il ecrivait à la lumière d’une bougie et qu’en parlant aux traducteurs leur disait de prêter attention car en allant aux chiotte sans bougie il courraient le risque d’y tomber dedans.

Didier dit: à

D.,
Évidemment que ça me fait plaisir, mon Dédé adoré, aussi adoré que l’était jadis le dieu Mardok par les babyloniens.
D’ailleurs, c’est notre ancêtre commun, Papy Abe, qui a brisé cette ridicule idole de Mardok dans son temple.
Ne l’oublie jamais, mon Dédé, nous sommes les enfants d’Abraham et nous devons tous honorer son immémoriale mémoire faite de sagesse, de piété et d’espérance.
Bonne nuit mon cher Dédé et arrête de lire Marie-Claire, Science & Vie et Pif magazine !!! 😁😂😃😀😂😀😄😅😃😁😀

renato dit: à

Niccolò Franco, voilà ! « Messieurs les Traîtres, si vous ne savez rien faire d’autre que de trahir les livres, allez donc tranquillement chier sans chandelle. »

En it. de l’époque : « Ser Traditori miei, se non sapete far’altro che tradire i libri, voi ve ne anderete bel bello a cacare senza candela. »

Janssen J-J dit: à

@ Va falloir modérer votre pénétration dans le deuxième sexe…

Vous êtes vulgaire et furieusement jaloux, jzmn… Mais surtout, pourquoi faudrait-il se modérer alors que le mystère n’en est jamais élucidé ?… s’agissant du premier, on en a vite fait le tour, aucun mystère…

@ Il faut apprendre la solitude, toute sa vie durant, même si on ne peut se passer des autres.

@ pardon renato, en effet… je n’en avais pas l’R. Je propose de vous changer définitivement en RM et rose en rôz. J’M beaucoup rôz, je ne sais pas trop pourquoi… sa manière de s’exposer, non ? Qui n’en éprouverait aucun trouble ?

@ Ch. @ 3J, le miro. Ne vous moquez pas de ce petit roman sous-estimé de Melville, Israël Potter (1855). Je vous en rappelle l’anecdote pour le fun, comme le ferait txfl : « En 1775, après divers emplois dans les nouvelles colonies du nord et de l’ouest, une campagne de chasse à la baleine, Israël Potter s’engage dans la milice de Lenox et se fait blesser à la bataille de Bunker Hill, un des premiers engagements de la guerre d’indépendance des États-Unis. Enrôlé sur un brigantin, il est fait prisonnier par les Anglais, s’évade deux fois, se trouve une place dans les jardins royaux où il rencontre le roi George III. Toujours poursuivi par les Tuniques rouges, il devient agent secret, rencontre Benjamin Franklin à Paris, se fait de nouveau capturer en Angleterre et s’évade. Sur le navire de Jones, il participe à la bataille navale contre le Serapis et se retrouve prisonnier sur une frégate anglaise où il rencontre le colonel Ethan Allen. En fuite, il gagne Londres et se fait rempailleur de chaises pendant cinquante ans. Pour finir, le consul américain le rapatrie, lui et son dernier fils, à Boston où il arrive le jour de l’inauguration du monument de Bunker Hill ».
Vous voyez où je veux en venir ? BN à tous,

Didier dit: à

Faut lui pardonner, Dédé, à ce gars, il n’utilise que du kazakh comme outil vocal, ne connait pas encore la perceuse Bosch, la germanique, la vraie de vraie !

Jean Langoncet dit: à

@BN à tous,

…si renato a raison d’incriminer les parents en premier lieu, certains retraités de l’Educ Nat, à l’instar des curés d’antan, ont un lourd passif à éponger

renato dit: à

Donc oui, « Appelons-moi Ismahel » est un détail qui tue le traducteur et qui le prends au sérieux. Si la « panne d’autorité du narrateur » doit resortir ce n’est pas au traducteur de la mettre sur la table avec une falsification, mais à son travail de la faire resortir. « Call me Ishmael. » est concis et élégant, même un crètin comprend le sens que Melville a voulu lui donner.

christiane dit: à

Renato, le « miro » ce n’était pas vous et je ne me moque pas de cette superbe traduction exhaustive d’Armel Guerne sans laquelle nous ne connaitrions que la partie « roman » du livre. Je suis bien heureuse que l’excellent Jibé me donne l’occasion de découvrir par cette traduction scrupuleuse la totalité du livre d’Herman Melville avec toutes ses digressions.
Quant à cette première phrase, je crois que Fabula l’explicite justement :
« «Appelons-moi Ismahel», comme traduit Armel Guerne, mettons-nous donc d’accord sur le fait que je suis quelqu’un d’autre mais que, pour le temps de ce récit, ce nom fera l’affaire. »
Ce qui est aussi le sens de la traduction de Giono en fait deux phrases :
«Je m’appelle Ishmaël. Mettons.»

Mettons… admettons… appelons-moi…
autant d’indices pour mettre le lecteur en alerte : Ishmaël est un pseudo choisi par le narrateur. Reste à savoir pourquoi ce choix…
Je pense à une volonté similaire de Magritte dans l’inscription « Ceci n’est pas une pipe » figurant sur le dessin d’une pipe, forçant sur l’incertitude : alors qu’est-ce ? Cette phrase est déroutante. Le semblable…
C’est un peu comme si, ici, tous les commentateurs sous pseudo annonçaient : « Appelons-moi, JJJ… ou Jazzi… ou Didier… ou Rose…
Bonne nuit, JJJ.

christiane dit: à

erreur, c’est à vous, JJJ, que j’adresse ce message pas à Renato ! surtout pas !
Donc, le début de mon commentaire est : « JJJ, le « miro » ce n’était pas vous…. »

christiane dit: à

Jibé,
j’apprécie tous les points abordés dans votre dernier commentaire. Bien sûr que Guerne n’invente rien.
Quant à cette première phrase, j’y reviens dans un commentaire adressé à l’instant à JJJ. Oui, passionnant.
J’avance lentement dans cette traduction tant le livre de Melville est complexe. La mémoire que j’ai de la lecture du livre, pour lequel Giono a participé à la traduction, me sert juste à ne pas perdre le fil… C’est un peu comme un travail d’archéologue trouvant des tessons et essayant de reconstituer le vase dont ils sont issus.
J’essaie de trouver la charpente du livre, ce qui est l’histoire de Moby Dick, d’Achab et du narrateur que nous appellerons… Ishmaël !
Bonne nuit.

rose dit: à

« Un très beau et paisible passage sur les cachalots femelles et leurs petits évoluant en toute sécurité au milieu des mâles qui les entourent et les protègent. »

Je vais aller l’acheter ce matin.
Même lorsqu’ils font l’amour, c un ballet de groupe.
Ils ont cela, cette vie communautaire.

rose dit: à

Rêvé de ma notaire, que j’M bcp.
Me disait faut éviter le trou du néant en me faisant une grimace en coin de la bouche.

rose dit: à

pour l’instant je n’ai toujours pas compris comment ses morts lui parlent…

Pas comprendre, admettre.
C comme les médiums, un don.

rose dit: à

Le père de ma mère y a séjourné. Sa famille était déficiente. Ma mère aussi, un an, pour la même raison. Elle va sûrement en sortir.
Quel combat.
Harrassée, suis.

rose dit: à

L’Ehpad, c’edt la légion, une famille d’accueil.
La semaine dernière, H24 m’a dit  » c’est mon orphelinat. »🙄😳

renato dit: à

« La Trahison des images » est le titre du tableau de Magritte avec l’imade d’une pipe : ce n’est pas une pipe mais la représentation d’une pipe.

« Call me Ishmael » renvoie au fait que le personage qui narre préfère que l’on ne sache de lui que ce qu’on voit au cours de sa narration.
Si on a un minimum voyagé hors des clous on a rencontré au moins une persone qui préfèrait ne pas donner son nom — un qui cache ses origines ou qui fuit quelqu’un ou quelque cose, etc. —.

13.3 — 6.48

renato dit: à

l’imade > imaGe

Bloom dit: à

Qu’auriez-vous fait à la place de l’Occident, bloom ?

1. Dénonciation solennelle et répétée (seule la GB a bougé en offrant la nationalité aux Hongkongais qui souhaitaient -et pouvaient- émigrer, liens historiques évidemment).
2.Boycotter un certain nombre de produits chinois.

Il faut arrêter de chanter les mérites de l »impuissance. Creuser sa propre tombe, expression du jour.

Le PCC ne comprend que la force, c’est culturel (voire Bruce Lee). Ils sont face à des lavettes.

Bloom dit: à

« Appelons-moi Ismahel »

Aberration. Herman, cole-lui une mandale, stp!

Vas-y, on dit que moi, c’est Ishmael, ok?

Bloom dit: à

Bloom qui connaît sans doute sa thèse sur Joyce peut-il nous dire si elle appelle une lecture aussi herméneutique que ce qu’on trouve dans ses autres œuvres

Elle est dans ma bibliothèque, DHH, et c’est une thèse, fouillée, précise et assez aisée à lire pour qui est rompu à ce genre d’exercice.
HC (on se croirait dans Finnegans Wake) est d’une limpidité totale quand elle écrit les pièces d’Ariane Mnouchkine, sur le Cambodge ou sur l’Inde…

Jibé dit: à

« Call me Ismahel »
parce que, clairement, que je sois Ismahel ou un autre n’a pas d’importance, j’y étais et je l’ai vu, ça, la lutte de ce capitaine et de cette baleine.
Parce que, justement, je ne m’appelle pas Ismahel.

C’est un nom biblique, c’est peut-être signifiant (Le style incantatoire dont je parlais, ce côté apocalypse, luttes à mort, grands orages, ce ton de prédicateur presbytérien bourré de ref à l’Ancien Testament, etc)
(Noter, Ismahel est le prophète qui a le premier dominé les chevaux)

Merci Christiane, d’accepter de rentrer dans cette oeuvre et belle journée

Jibé dit: à

Ismahel est le prophète qui, le premier, a dominé les chevaux et a autorisé les hommes à le faire.

B dit: à

D, d’accord pour
https://youtu.be/CGVL5j6BEKs, wouaaaa…

Alexandre K est selon mes oreilles bon au début de cette exécution ensuite il me semble qu’il joue dangereusement et que de plus il a le même défaut que Gould jeune, il veut jouer le plus vite possible.

B dit: à

Renato, bien que ne connaissant pas la bible et donc tout ce qui pourrait être symbolique ou métaphorique dans le choix de Melville, je ne crois pas comme vous à un hasard.

The Biblical name Ishmael has come to symbolize orphans, exiles, and social outcasts. By contrast with his namesake from the Book of Genesis, who is banished into the desert, Melville’s Ishmael wanders upon the sea. Each Ishmael, however, experiences a miraculous rescue; in the Bible from thirst, here from drowning. ( wiki)

Janssen J-J dit: à

@ Bonjour Claro. C’est clair ! Bàv,

« Quand j’accepte une traduction, c’est toujours après m’être posé ces deux questions. Est-ce que je sais traduire ça ? Puis : Si je ne sais pas, est-ce que j’ai envie d’apprendre (ou : est-ce que je pense être en mesure d’apprendre ?) Le traducteur, la traductrice ne se jette pas sans réfléchir dans le brasier de la traduction. Chacun.e a ses méthodes et se livre à des essais, des recherches, avant de dire oui je veux oui je veux bien. Le droit de traduire, c’est moi qui me l’accorde, avec, il est bon de le rappeler, l’appui de l’éditeur, qui peut m’aider à trancher : suis-je vraiment la bonne personne pour tel texte ? »

@ Il faut arrêter de chanter les mérites de l »impuissance. Creuser sa propre tombe,
IL FAUT, c bien biau quand on est dans son fauteuil à regarder la géopolitique du monde en idéaliste plutôt qu’en réaliste. Oui, je suis t’OK-miro…, Y’AKA leur foutre sur la gueule aux chinois c’est le seul langage qu’ils comprennent… Merci Brussli… Marre de l’impuissance victimaire… Bàv,

Je revendique mon ultracrépidarianisme littéraire, mais j’ai néanmoins le DROIT de décoder l’illusio de chacun, sa participation au système erdélien de la disputio publique, hein… Car je reste un citoyen bourdieusien, je crois à la pratique émancipatrice d’une esquisse de la « socio-analyse » pour soi et les autres, doublée d’une foi chevillée dans les vertus cognitives du « corporatisme de l’universel »… N’en déplaise aux narcissismes d’un MC qui, par exemple, reproche toujours aux collègues de vouloir ramener à la biographie du locuteur ses prises de position sur ce blog… Comme si les pulsions justicières de cet internaute par ses éruditions interposées, n’étaient pas la preuve de quelques failles majeures de son éducation bretonne et de son tropisme d’enseignant pas très sûr de son fait, càd de la légitimité de sa laborieuse culture (faite des petites histoires factuelles de sess mondes littéraires, politiques et musicaux de 2e ligne).
https://www.brut.media/fr/news/l-ultracrepidarianisme-l-art-de-parler-de-ce-qu-on-ne-connait-pas-df0c0552-6eb9-46eb-9406-f7bfe38ccf44
Bàv,

B dit: à

Soleil et pas encore tout à fait vert sur tout ce samedi, je vais aller chiner des livres que je lirai peut être, à la recherche due Le désert des tartares.

B dit: à

Chacun.e a ses méthodes et se livre à des essais, des recherches, avant de dire oui je veux oui je veux bien.

3J, c’est un mariage consenti, un mariage d’amour.

Phil dit: à

Le PCC ne comprend que la force, c’est culturel (voire Bruce Lee). Ils sont face à des lavettes.

dear Bloom, vatenguerre casse-chinetoques ? Spears soufflait-sifflait à l’oreille du Winston, abattons le Germain

puck dit: à

3j tu as tort ! désolé de te le dire, mais pour Kantorow tu te mets le doigt dans l’oeil jusqu’au coude…

d’abord désolé si je dis « écoute à 3’24 on entend les pas de l’ami Glenn marcher derrière cet enfant prodige », pour moi parler comme mon ami pedro c’est comme toi comme tu parles comme greubou, dont j’ai appris avec stupeur qu’il vient de décéder du covid : RIB (tu peux me dire pourquoi on parle du relevé bancaire d’une personne quand elle meurt ?).

et pourquoi on dit LA covid : c’est encore un truc contre les femmes ?

bon qu’importe comme dit renato !

ben oui pedro est à moi ce que greubou était à toi… RIB.

3j le truc que t’as bien capté dans cette histoire c’est que Kantorow appartient à cette juene génération sacrifiée dont parle passou !

du coup si tu ne lis même pas les articles de passou je peux rien faire pour toi mon grand !

Jean Langoncet dit: à

Anyway, merci à Amanda Gorman de mettre en lumière le travail déterminant des traducteurs.

christiane dit: à

Eh oui, Jibé, j’entre dans ce livre avec attention, me disant que je connaissais mal Melville. C’est bien d’avoir accès à la trame documentaire du livre. Giono avait supprimé ce qui ne l’intéressait pas et avait fait de Moby Dick une « baleine blanche ». Sa traduction était facile à lire. Elle a fait connaître ce magnifique roman énigmatique. Achab et Moby Dick sont devenus plus célèbres que leur auteur souvent inconnu.
Mais il semble que la traduction de Guerne n’est pas restée la dernière…
Il semble qu’un des numéros du Magazine littéraire a été publié à la suite de la sortie de la traduction de Philippe Jaworski…

J’ai posé le livre hier pour relire l’essai de Michel Foucault « Ceci n’est pas une pipe » (Fata Morgana).
Il y évoque et compare une série de dessins parus dans le numéro 12 de la « Révolution surréaliste », allant de celui dont je parlais hier au dernier qui est un calligramme où il ne reste que les mots : « Ceci n’est pas » et dessous le dessin de la pipe. Le mot « pipe » a disparu, remplacé par le dessin.

J’ai questionné la première ligne de la traduction d’Armel Guerne comme Foucault a questionné cette série de dessins.
Lire son essai d 60 pages c’est entrer dans le questionnement des mots et des images, de leur lien, sur l’utilisation du démonstratif « ceci ».
Il écrit sur cette habitude du langage :
« Et pourtant, il y a une habitude de langage : qu’est-ce que c’est ce dessin ? c’est un veau, c’est un carré, c’est une fleur. Vieille habitude qui n’est point sans fondement : car toute la fonction d’un dessin aussi schématique, aussi scolaire que celui-ci, c’est bien de se faire reconnaître, de laisser apparaitre sans équivoque ni hésitation ce qu’il représente. […]
Parfois, oui, le nom d’un objet tient lieu d’une image, et des affirmations entreprennent de dire à quoi il ressemble.
Il analyse dans le chapitre 3 l’histoire de la représentation dans la peinture occidentale, depuis le quinzième jusqu’au vingtième siècle, ce qu’il en est de la séparation entre la représentation plastique (ressemblance) et la référence linguistique (qui exclut la ressemblance).

Mais revenons à Moby Dick (traduction Guerne).

Vous avez raison, Jibé, Ishmaël, c’est le narrateur, celui qui la raconte en s’adressant au lecteur pour se présenter. Qui se cache derrière ce témoin qui va tout raconter ? Vous disiez que c’est le récit de la destinée humaine : ne pas savoir…
C’est intéressant de comparer les différentes traductions de «Call me Ishmael».
Giono insiste sur la connivence avec le lecteur en maintenant son identité ambiguë, suggérant le nom d’emprunt avec la deuxième phrase : « Mettons ». Guerne choisit une forme plus concise.
Il y a pour les traducteurs un réel problème car la force de la construction de « Call Me Ishmael » est difficilement transposable au français quelques soient les versions. (je ne connais pas celle de Philippe Jaworski).
Et bien d’autres difficultés à commencer par la nature mâle ou femelle de Moby Dick. Il y avait eu en 2006 un article de P.Assouline dans Le Monde à propos de ce choix (mâle ou femelle) du cachalot/ baleine, ça serait bien de pouvoir le relire…
Pour Armel Guerne le choix est de traduire « sperm whale » par cachalot et « White Whale » par Cachalot Blanc. Il en parle dans la postface et dans l’introduction.
Le langage des matelots aussi, assez rude…
La traduction de Moby Dick par Armel Guerne demeurait introuvable depuis les années 50. C’est bien qu’elle soit rééditée par Libretto.

Merci, Jibé, pour cette aventure de lecture.

Jazzi dit: à

Il suffisait de traduire par : « On m’appelle Ismaël »

« On m’appelle Garance, c’est le nom d’une fleur. »
Arletty, dans « Les Enfants du paradis » (1945) de Marcel Carné, écrit par Jacques Prévert.

renato dit: à

B, où j’ai parlé de hasard et à quel propos ?

Jazzi dit: à

« Vous êtes vulgaire et furieusement jaloux, jzmn… »

Vulgaire, peut-être, mais certainement pas jaloux, JJJ.

et alii dit: à

SUR LIBE
Journal d’épidémie
«Appelez-moi Ishmael»
Journal d’épidémie, par Christian Lehmanndossier
Christian Lehmann est écrivain et médecin dans les Yvelines. Pour «Libération», il tient la chronique quotidienne d’une société sous cloche à l’heure du coronavirus.
bonne journée

D. dit: à

Je viens enfin, après 2 mois de tentatives, d’obtenir pour ma voisine de 86 ans avec comorbidités un rendez-vous pour le Pfizer. A 7 km de chez elle tout de même.
Une pure loterie car 2 heures après tous les créneaux étaient pleins.
Cela reste inadmissible dans le principe d’organisation. Et beaucoup s’en souviendront lorsqu’il s’agira d’évaluer nos gouvernants. Car la période des évaluations est déjà là.

DHH dit: à

@J3
non je n’ai pas lu le dernier opus d’HC dont je n’avais même pas su la parution recente .
Ce que je disais de cette écrivaine vient de lectures ou d’essais de lecture échelonnés dans le temps depuis la jeune née, puis plus tard « l’enfant nié/niais ») ,Osnabrück ,et certains ‘autres livres que j’ai oubliés (car ses souvenirs se répètent beaucoup d’un livre à l’autre),ouvrages dont j’ai toujours tiré la même impression mitigée une plume alerte quand elle raconte,de l’obscurité quand elle pense

D. dit: à

Très belle, la prestation du viking. Je descends des vikings d’ailleurs. Avec preuves, comme pour Abraham.

closer dit: à

Entièrement d’accord avec Renato sur « Call me Ismael ».

ça commence mal…

closer dit: à

« A 7 km de chez elle tout de même. »

Accompagnez-la, D.

et alii dit: à

la première fois que j’évoquais Cixous sur l’ancienne RDL? ce ne fut qu’un rejet absolu :antifeminisme?
je remercie christiane d’avoir retransgressé avec énergie cette loi secrète et d’avoir indiqué les liens pour qu’on puisse entendre et voir cette écrivaine qui a marqué la culture « littéraire » et…de son oeuvre , son enseignement et sa présence aux côtés des luttes de son temps
bonne journée

closer dit: à

Clopine a raison, les études… mais elle va se retrouver avec des camarades de trente ou quarante ans plus jeunes, pas facile pour communiquer.

Elle devrait donc aussi s’inscrire à des activités « seniors ». Il n’y a pas de honte à cela; il y a même de la philo de bon niveau avec de remarquables agrégés à la retraite…

Son problème, ça va être de ne pas « la ramener » avec ses lectures et sa sociologie de comptoir…

et alii dit: à

H.C POUR LA VIE/
Jacques Derrida

H. C. pour la vie, c’est à dire…
EXTRAIT

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PRÉSENTATION

H. C. pour la vie, c’est à dire…, le titre rappelle d’abord un engagement, une promesse, bien sûr, la fiance ou la confiance de quelque parole donnée (« c’est pour la vie », « à la vie à la mort »), le partage de l’amitié toute une vie accordée : entre Hélène Cixous et Jacques Derrida, depuis la rencontre à Paris, il y a quarante ans, de jeunes professeurs et écrivains – tous deux juifs d’Algérie venus d’Alger.
Mais H. C. pour la vie, c’est à dire… prend acte aussi d’un parti pris. Hélène Cixous a pris parti « pour la vie ». La chose ne va pas de soi, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer. Le parti est aussi un pari, un acte de foi. Que signifie gager la vie sur la vie ? Qu’aura voulu dire, pour elle, le choix de la vie ? Non pas un « choix-de-vie », mais le parti de la vie contre la mort, pour la vie sans la mort, au-delà d’une mort dont l’épreuve et la menace n’en sont pas moins endurées, endeuillées jusque dans la veine et dans la respiration, dans l’âme de l’écriture
http://www.editions-galilee.fr/f/index.php?sp=liv&livre_id=2799

et alii dit: à

LE JOUR OU LES ERDELIENS ME CONDAMNERENT UNANIMEMENT DE NOMMER H.C., je me suis dit que je n’aurais plus rien à leur dire, que c’était tout vu et joué entre eux et moi;
reste HC POUR LA VIE

et alii dit: à

Livre de 136 pages précédé d’un Prière d’insérer.

Conférence prononcée à l’ouverture du Colloque de Cerisy-la-Salle, en juin 1998, consacré à Hélène Cixous et organisé par Mireille Calle-Gruber. Ce texte avait déjà été publié en novembre 2000 dans les actes de ce colloque, Hélène Cixous, croisées d’une œuvre.

Ce livre est un moment dans le dialogue entre Jacques Derrida et Hélène Cixous, dont voici quelques étapes par date de publication :

– 1994 : Lectures de la différence sexuelle (contient un texte d’Hélène Cixous, Contes de la différence sexuelle, et un texte de Jacques Derrida, Fourmis).

– 1998 : Voiles, accompagné de six dessins d’Ernest Pignon-Ernest. On trouve dans ce livre un texte d’Hélène Cixous (Savoir) et un texte de Jacques Derrida (Un ver à soie) déjà publiés dans la revue Contretemps 2-3 sous le titre général Voiles.

– 2001 : Portrait de Jacques Derrida en Jeune Saint Juif (Hélène Cixous). Ce livre répond au texte de Jacques Derrida, Circonfession.

– 2001 : Autour de Simon Hantaï. A la lettre de Jacques Derrida, lettre publiée en 2001 dans La connaissance des textes, en réponse à un texte d’Hélène Cixous, Le Tablier de Simon Hantaï.

– 2003 : Genèses, généalogies, genres et les génie – Les secrets de l’archive (Jacques Derrida). Conférence prononcée à l’ouverture du colloque Hélène Cixous : Genèse Généralogies Genres, qui s’est tenu à la BNF du 22 au 24 mai 2003.

– 2004 : Dans les actes du séminaire de Barcelone qui a eu lieu en mars 2002, Lengua por venir / Langue à venir, on trouve une discussion à laquelle ont participé Jacques Derrida, Hélène Cixous, Marta Segarra et d’autres personnes.

– 2006 : Insister – A Jacques Derrida (Hélène Cixous).

—————————-

Formulations à partir de ce texte (les têtes de chapitre sont entre crochets) :

H.C. pour la vie, c’est à dire… (Jacques Derrida, 2002) [HCPLV]
IDIXA

Janssen J-J dit: à

@ tu parles comme greubou, dont j’ai appris avec stupeur qu’il vient de décéder du covid

ché pas…, mais sur la chaine de paul edel, il a l’air d’être en super forme !… Pourquoi tu mens-tu sans rire, âme-laide ? (tu permets que je te voussoie ?)

et alii dit: à

HÉLÈNE CIXOUS, PHOTOS DE RACINES
Hélène Cixous, Mireille Calle-Gruber
Des Femmes 19 Mai 1994
Littérature générale

Janssen J-J dit: à

@ toujours tiré la même impression mitigée une plume alerte quand elle raconte,de l’obscurité quand elle pense

Allons bon, ça c’est puissant… DHH ! Et un brin plus évalué que les élucubrations de txfl qui n’a jamais rien vécu en pensée autrement que par procuration philosémitique. (grave, ce matin…!, la dose de médocs n’a pas dû être bien au point, cette nuit).
Vais quand même lire son dernier né, à l’HC, pour voir par moi-même… Vous dirai plus tard, Bàv. (l’ai déjà dit, en ce moment je SUIS (sur = en train de lire) D. H., la rabbine. Hélène attendra.

et alii dit: à

NON? H.C avait un enseignement Personnel , peut-être en avance sur les dévotions aux gens d’ une secte dit milieu ou son moi profond; elle suivait aussi des séminaires d’autres enseignants:
« our parler d’une altérité interne qui fait œuvre d’écriture, j’ai choisi le dernier livre d’Hélène Cixous, Hyperrêve.

2Je voudrais préalablement m’expliquer sur ce choix, et tout particulièrement sur le choix d’une écriture qui, par son style même, porte le désir d’auteur au centre, comme mise en œuvre de cet autre interne que nous cherchons aujourd’hui à approcher. Car le style de cette écriture est en rupture avec toute forme narrative. Il est fait d’éclipses, de pensées récurrentes, en réseau, en colimaçon, en ellipses. Son étrange ponctuation y ouvre sur des doubles sens, des surprises de sens, des inventions, de l’inattendu.

3Hyperrêve est de ce point de vue au plus proche de ce qui constitue la littérature comme lieu d’une amphibologie du sens (J.-M. Rey), de sa mise en crise, de son vacillement.
« L’autre de la mère et le désir d’auteur
Ghyslain Lévy
Dans Le Coq-héron 2008/1 (n° 192), pages 81 à 87
L’autre de la mère et le désir d’auteur
Ghyslain Lévy
Dans Le Coq-héron 2008/1 (n° 192), pages 81 à 87

renato dit: à

« UNANIMEMENT » ?! ce cris ne me persuade point, car moi, p. ex., je me fout amplement de votre transite Cixous — que par ailleurs je lis sans intermédiaires —.

et alii dit: à

idem :
Question essentielle à porter au débat, l’institution politique de la littérature (mais aussi de la psychanalyse) n’est-elle pas à penser comme constitutive de la question du sujet, ou plutôt de tout procès de subjectivation, articulé, voire commandé par le mi-dire de la vérité, l’altérisation du sens, autrement dit sa déprise continuelle ?

Bloom dit: à

traduire par : « On m’appelle Ismaël »

Non. Non.
« Call me Ishmael. », sans point d’exclamation est un impératif, une injonction, douce mais ferme.

‘Apellons-moi Ish'(sick), serait « Let us call me Ish », qui même en anglais sonne bancal (wonky).

Maltraiter les fondements mêmes de la langue anglaise (car Melville n’écrit pas en américain, comme le feront les écrivains de l’après-seconde guerre mondiale) est insupportable. Tout ça pour faire son intéressant.

« Appellez-moi Ishmael ».

Les 900 pages restantes sont un peu plus coton…
A whale of a book!

et alii dit: à

Mais la question se complexifie d’un tour. Car, comme le précise l’auteure, « la peau est partout ». En même temps, « la peau ne se reconnaît plus elle-même ». Le territoire maternel ne fait qu’un avec l’organe de surface, objet du massage filial. Simultanément il est le lieu d’un processus de non-reconnaissance de soi à soi, un processus d’auto-agression qui se déchaîne, figurant au niveau de la peau maternelle les forces d’autodestruction qui se libèrent partout dans le monde, ce qui a bien été l’objet de pensée de l’ami Jacques Derrida.

20Il y a donc une continuité entre la peau et la pensée, puisque, comme l’écrit Hélène Cixous, « la pensée de la peau est elle-même une peau virtuelle ». Dans cette perspective, l’écriture n’est-elle pas elle-même une peau virtuelle qui prolonge sur le papier la peau maternelle, une pensée-peau sous menace de décomposition ?

21Cette continuité peau et pensée décrit un inséparé de la mère et de la fille où la peau maternelle se poursuit, se continue sans interruption, se transforme en sa virtualité de pensée chez l’auteure elle-même. « Je fais des joints, je cherche à refermer, à murer les fentes et les crevasses, à enduire sa surface, à calfeutrer. »
L’écriture vient doubler cette vision de près qui examine la peau maternelle dans ses plus petits détails. Soumise elle aussi à ce phénomène d’agrandissement du minuscule, l’écriture s’observe, s’examine sans aménité, tout en demandant à son lecteur le même soin, la même attention au détail, au minuscule, à la virgule près. Le lecteur est ainsi sollicité à reproduire vis-à-vis de la peau-écriture le même geste soignant que celui de la fille à l’adresse du corps maternel mourant.

23Mais c’est surtout le dos maternel qui fait l’objet des gestes filiaux, car c’est le lieu de la mère qui est particulièrement « sans défense, docile, consentant ». Hélène Cixous parle de « ce visage du dos » qui serait comme l’autre visage, ce qui, du visage de l’autre, est sans défense, visage du dos maternel qui dévisage l’auteure tout en la renvoyant à l’arrière de sa propre histoire de fille et de mère, à son propre dos maternel, autrement dit à l’autre de la mère, à l’histoire d’une origine en détresse, en appel de secours et de protection.

24L’écriture autobiographiée est un visage que l’auteure tourne vers son propre dos de mère. C’est ce qui a produit en 2000 ce livre étrange, Le jour où je n’étais pas là, livre adressé à l’enfant mongolien né quand elle eut 22 ans, puis confié à sa mère, et qui viendra le temps de sa courte vie prendre la place de toute écriture :

25

À la place de l’écriture : mon fils, le commandant fantôme de l’écriture. L’écriture fantôme de mon fils le mongolien. Je lui donnai la place de l’écriture. Le blanc sans frontières, l’inqualifié, l’inqualifiable. Je suis toujours à sa page.

DHH dit: à

@J3
je craixs que delphine horviller vous decoivent /
c’est une journaliste brillante un personnage mediatique mais sa penséee sur les problemes de societé et de religion dans la societé n’est pas tres originale même si elle s’exprime en des ouvrages bien troussés
en fait plus que la pensee c’est la femme seduisante intelligente à la plume alerte jouant un brin la transgression, bonne vulgarisatrice qui est interessante
Personnellemnt je ne la connais pas mais je sais que c’est une personnalité attachante qui jouit d’un charisme exceptionnel dans le monde juif libéral, car j’ai un ami tres proche qui à 93 ans est son chouchou et me parle souvent d’elle avec emphase .
mais il y a d’autres femmes rabbins tout aussi solides dont on ne parle pas Pauline Bebe et Daniele Touati notamment « 

renato dit: à

Cesare Pavese, qui n’était pas le dernier des con, traduit « Chiamatemi Ismaele ».

Paul Edel dit: à

« Maltraiter les fondements mêmes de la langue anglaise (car Melville n’écrit pas en américain, comme le feront les écrivains de l’après-seconde guerre mondiale »remarque interessante,Bloom, mais prenons l’exemple d’un Hemingway dont l’œuvre se développe ,pour une part avant la seconde guerre mondiale,et après, est-ce qu’il reflète la langue anglaise ou la langue américaine?

et alii dit: à

Le livre ne se présente-t-il pas pour Hélène Cixous comme un masque, « comme le masque du mongolien » (« L’amour du loup ») ?

Bloom dit: à

Chipotez pas, Paul Edel, c’est un repère commode.
Rangez votre martinet.
Hors les « américanimes » répertoriés dès le 17e s., les deux langues commencent à varier considérablement dans les années 30 puis s’accélère dans les années 40 & 50; dans la littérature, Dos Passos, Steinbeck, puis Richard Wright, Ellison, T. Williams, et plus tard Salinger & Pynchon sont des marqueurs.

DHH dit: à

Qur Helene Cixous
Ci-dessous un extrait du long et sérieux texte critique que nous a proposé Et alii:
« Une écriture qui, par son style même, porte le désir d’auteur au centre, comme mise en œuvre de cet autre interne que nous cherchons aujourd’hui à approcher. Car le style de cette écriture est en rupture avec toute forme narrative. Il est fait d’éclipses, de pensées récurrentes, en réseau, en colimaçon, en ellipses. Son étrange ponctuation y ouvre sur des doubles sens, des surprises de sens, des inventions, de l’inattendu.
Hyperrêve est de ce point de vue au plus proche de ce qui constitue la littérature comme lieu d’une amphibologie du sens (J.-M. Rey), de sa mise en crise, de son vacillement ».
Or quand je lis ce texte d’un admirateur de l’ecrivaine ,qui se veut une analyse de ce qui fait la force et l’originalité de sa pensée et de son ecriture , je ne comprends pas mieux cette pensée , mais je comprends pourquoi elle reste impénétrable pour moi

Paul Edel dit: à

Bloom, je ne chipote pas, je vous pose une question toute simple car je trouve votre remarque intelligente.C’est la meilleure, ici, on se fait eng.. si on pose une simple question.

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