de Pierre Assouline

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La République des livres
Hannah Arendt, celle qui voulait penser sans garde-fou

Hannah Arendt, celle qui voulait penser sans garde-fou

S’il est un cas d’école dans le biopic (film biographique ou biographie filmée), c’est bien la mise en scène, en images et en paroles de la vie d’un intellectuel. Quand on sait à quel point il est déjà difficile de l’écrire, on mesure à quel point il est risqué sinon impossible de filmer la pensée en action. De quoi se rendre à reculons à la projection de Hannah Harendt, le film de Margarethe von Trotta sur les écrans français à partir d’aujourd’hui. On est déjà soulagé à la lecture même de son projet, lequel évite l’écueil qui a plombé nombre de biopics dans le passé : la vaine ambition de tout raconter d’une vie et d’une oeuvre. On sait d’expérience qu’il est toujours préférable d’en isoler un moment-clé en se réservant la possibilité de quelques flashs-back. C’est heureusement le parti pris de Margarethe von Trotta : quatre ans de la vie de Arendt. Elle a vu dans la couverture du procès d’Adolf Eichmann, SS Obersturmbannführer responsable de la logistique de la solution finale, par Hannah Arendt, envoyée spécial du New Yorker à Jérusalem en 1961, la somme des intuitions, de l’intelligence, du génie, mais aussi des limites et des contradictions de la philosophe.

Le film se déroule donc principalement aux Etats-Unis où elle vit, écrit et enseigne, Israël où elle séjourne, et dans le souvenir de l’Allemagne où elle fut l’étudiante, la disciple et l’amante du philosophe Martin Heidegger, ambigu dans sa complaisance avec les nouveaux maîtres durant les premières années du nazisme au pouvoir. Une Allemagne qu’elle a connue jusqu’à son départ en exil définitif en 1933 ; elle n’a donc pas vécu le nazisme de gouvernement ni le nazisme de guerre, méconnaissance qui lui sera reprochée dans ses jugements sur ce pays. On sait les dons d’actrice de Barbara Sukowa ; elle est ici remarquable d’authenticité jusque dans sa tabagie compulsive (à la fin du film, on ne surprend à tousser tant la fumée sourd de l’écran). Impulsive, colérique, entière, dure, inflexible, intransigeante, lumineuse, telle apparaît l’auteur d’un essai décisif sur les Origines du totalitarisme (1951) à la veille de se saisir du cas Eichmann.

« La banalité du mal » est le morceau attendu, le grand  monologue d’un film qui repose essentiellement sur ses dialogues, en allemand lorsqu’elle s’adresse à ses proches, en anglais avec un fort accent lorsqu’elle parle à ses étudiants, distinction difficile à imposer à des producteurs généralement favorable au tout-en-anglais-partout. Il intervient à la fin lors d’une sortie, davantage qu’un cours ou qu’une conférence, que le professeur Arendt (1906-1975) fait à ses étudiants. Un plaidoyer pro domo, d’une poignée de minutes particulièrement intenses, pour se défendre des attaques dont elle est l’objet. Elle explique autant qu’elle s’explique : le mal est accompli par des êtres humains insignifiants, des gens comme les autres, l’homme de la rue, dont les circonstances révèlent la capacité à se déshumaniser ; comme ils ne pensent plus mais se content d’obéir, d’exécuter des ordres et de les faire scrupuleusement appliquer, ils se situent en dehors des catégories ordinaires du jugement moral ; un carriériste servile sommeille en tout homme, nul n’est à l’abri ; ce mal là n’est pas radical mais banal, ordinaire ; l’accusé a bien eu mauvaise conscience, mais c’était celle de ne pas exécuter correctement les ordres. Pour autant, elle n’invite pas au pardon comme ses adversaires tentent de le faire croire.

Elle l’écrit bien à la fin de son texte paru en livre de poche (Folio) en s’adressant à Adolf Eichmann : « Puisque vous avez soutenu et exécuté une politique qui consistait à refuser de partager la terre avec le peuple juif et les peuples d’un certain nombre de nations, on ne peut attendre de personne qu’il veuille partager la terre avec vous. C’est pour cette raison, et pour cette raison seule, que vous devez être pendu.”

Vibrante, poignante même, à défaut d’être tout à fait convaincante, cette démystification du mal a le grand mérite d’inviter à penser cette catégorie philosophique en le débarrassant des affects et du sentimentalisme, ce qui ne va pas de soi durant le procès Eichmann. Parmi les étudiants, au fond de l’amphithéâtre, il est un homme qui ne lui pardonne pas : son meilleur ami le philosophe Hans Jonas qui dénonce les erreurs de son raisonnement, de même que son autre ami Gershom Scholem qui lui reproche, lui, de ne pas aimer suffisamment le peuple d’Israël. Le fait est qu’elle aime des gens, des individus, des personnes mais qu’elle n’éprouve aucun sentiment pour des peuples quels qu’ils soient, ni mêmes des collectivités ou des classes sociales. C’est particulièrement éclatant lors des nombreuses discussions d’intellectuels qui se tiennent chez elle à dîner, avec la participation active de son mari Heinrich Blücher et de sa meilleure amie la romancière Mary McCarthy.

Parue deux ans après en cinq livraisons dans le magazine branché de l’intelligentsia de la côte est, sa série d’articles sur « Eichmann à Jérusalem » fait aussitôt scandale. Sous sa plume, ce n’est pas un monstre mais un médiocre, un bureaucrate au zèle assassin, un fonctionnaire qui ne s’exprime correctement que dans un allemand administratif. Impardonnable. Des amis s’éloignent à jamais, des intellectuels l’attaquent violemment dans les médias, la communauté juive la boycotte. Ce qu’on lui reproche ? Banaliser le crime, dédramatiser le génocide, se soumettre à la haine de soi et surtout oser pointer la co-responsabilité des judenrats (« conseils juifs » ou gouvernement des ghettos servant d’intermédiaire entre la population et les nazis) dans le processus de déportation.

Le scénario ne s’appuie pas sur l’adaptation d’un des nombreux livres consacrés à l’intellectuelle mais il se nourrit de rencontres de ceux qui furent ses proches : Lotte Köhler, sa collaboratrice de longue date et amie, décédée à l’âge de 92 ans en 2011 ; sa première biographe Elisabeth Young-Bruehl disparue la même année ; Lore Jonas, la veuve du philosophe, ainsi que Jerome Kohn, son dernier assistant et l’éditeur de ses œuvres posthumes.

Malgré la facture classique de son film, et grâce aussi à la lumière de Caroline Champetier, Margarethe von Trotta réussit la prouesse de captiver, alors qu’on connaît les ressorts et la fin de l’histoire, sans rien sacrifier d’une certaine exigence intellectuelle, avec ce qu’il faut de concessions aux impératifs de la dramaturgie. Son exploit : filmer une intelligence en action en nous faisant assister passionnément durant une heure et cinquante-trois minutes à un débat d’idées fondamental, autour d’une femme qui voulait penser sans garde-fou. Reste à savoir ce que donnerait la même histoire filmée cette fois sans plus de garde-fou…

(« Barbara Sukowa dans »Hannah Arendt » ; « Hannah Arendt, elle-même » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans cinéma, Histoire, Philosophie.

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commentaires

868 Réponses pour Hannah Arendt, celle qui voulait penser sans garde-fou

rjd dit: à

renato ne va pas être content s’il repasse par ici, il y a un usurpateur qui a inclus son site web dans son pseudo.

Jacques Barozzi dit: à

« la discothèque gay à Barbès…l’a pas fait long feu. »

Son propriétaire est mort rapidement du sida, Phil.

rjd dit: à

si quelqu’un connaît l’adresse mail de renato, il faudrait le prévenir, je pense.

gelositas dit: à

le peu d’enthousiasme que j’ai pour rien écrire est visible dans es fautes de frappe au moins »
je corrige :
la note citée est
ce n’est pas moi qui regrette les cours de verla boiement et de à qui verlanisettera le plus mieux et le pluvieux ,
bonsoir !
e n’attends a séance métonymie sous le tipi

Phil dit: à

dear baroz,si vous ne mettez pas tous les détails dans votre guide, on va se faire des idées.
enfin..une visite au Louxor new-look de Barbès remplacera bien le voyage à Thèbes, bientôt plus possible.

gelositas dit: à

je n’attends pas le cours de métonymie sous le tipi .

Jacques Barozzi dit: à

« Le Dalaï Lama soutiendrait une femme pour lui succéder »

Encore un coquin qui doit aller aux putes, comme l’abbé Pierre !

u. dit: à

Lorsque l’expression « banalité du mal » vient sous sa plume, ce n’est sauf erreur qu’à la dernière page du livre.
On ne trouve pas dans le livre de discussion proprement philosophique de cette notion, seulement des remarques plutôt rapides sur « l’absence de pensée » ou le détournement de Kant par le « petit homme ».
C’est d’abord le constat, dans le cadre juridique du procès, du caractère non-démoniaque et parfaitement médiocre de l’accusé Eichmann.

Ce n’est pas le meilleur de Arendt.
Il y a quelque chose de problématique dans le pouvoir qu’elle semble attribuer à « la pensée » (pas seulement l’idée de la réflexivité ou du jugement apprise chez K, mais l’influence à distance du Denken de l’autre zèbre).
Il faut pouvoir relire le livre à la lumière des livres ultérieurs pour pouvoir trouver de l’intérêt à une formule qui sonne, au moment où elle est écrite, comme un paradoxe ou au contraire une platitude.

bouguereau dit: à

bon y’a encore pas si longtemps on prenait arendt pour une journaliss zouzou..et celui là est mauvais..c’est pire que du dracul.. »when you have to shoot, shoot,dont talk »

lanfieu dit: à

« Le Dalaï Lama soutiendrait une femme pour lui succéder »

Les Chinois sont morts de trouille, d’après ueda.

bouguereau dit: à

une visite au Louxor

on voyait bien le haut du métro

bouguereau dit: à

Le gel c’est pas une sorte de savon pour femmes ?

dis donc sergio c’est pasque t’arrives pas à le ramasser quand il tombe par terre que tu dis ça?

bouguereau dit: à

Encore un coquin qui doit aller aux putes, comme l’abbé Pierre !

l’abbé pierre l’était pas comme vous..l’avait pas besoin d’allonger..comme victor hugo ! gratos!

La mauvaise langue dit: à

@Passou, si c’est bien vous qui m’avez répondu.

Nulle démission de ma part. Une chose est de dire que le Mal échappe à la pensée, une autre chose est de démissionner devant le défi qu’il lance à la pensée. Il semble que vous confondiez les deux aspects de la question, mon cher Passou. Je me permets de vous renvoyer au livre de Eliette Abecassis à son dernier chapitre sur le Mal, qu’elle définit elle aussi comme échappant à la pensée. Ce n’est pas pour autant qu’elle n’écrit pas un livre précisément sur le Mal, comme de si nombreux écrivain, et surtout Proust, qui écrive sur le Mal.

Votre propos ne constitue pas une objection à l’idée que le Mal échappe à la pensée. Je pense que vous m’avez mal compris, ce qui fait aussi partie du Mal en ce monde…

La mauvaise langue dit: à

Eliette Abécassis : Petite métaphysique du meurtre, Puf. L’avez-vous lu, Passou ?

urkurk dit: à

Non mais quel con ce LML

La mauvaise langue dit: à

@Christiane
Dire que le Mal échappe à toute pensée n’a jamais signifié qu’on ne puisse rien en dire !

bouguereau dit: à

Même i nous ne sou sentons pas à l’aise dans otre civilisation ctuelle, il nous et tout de meme impossible de nous mettre à la place du galérien antique ou du Juif exposé au pogromme

bref dracul a du pogrom à lui casser la tête et du gros numide au cul toute la sainte journée..tu piges zouzou toute la dialectictiqueu ?..les autres y s’rendent pô compte..leur neurone affleure pas la consicence de l’êêêtre..des demihumains..des presque sous..mais chut !..faut pas l’dire

bouguereau dit: à

faut pas l’dire sinon l’assouline y va me censurer..couic !

bouguereau dit: à

Dire que le Mal échappe à toute pensée n’a jamais signifié qu’on ne puisse rien en dire !

ouyouye par exempe christiane..ouyouyouye ! eh ben c’est un début

La mauvaise langue dit: à

Ce que je dis là n’est rien que de banal. C’est le b a ba de la pensée philosophique sur le Mal. Pas de quoi en faire un fromage, ni de quoi évoquer quelque démission que ce soit, et encore moins insulter celui qui dit cette banalité de cours de philosophie de Terminal. Sauf si on est soit même un ignorant…

rjd dit: à

je serais curieux de savoir ce qu’en pense renato, n’empêche.

Marcel le petit dit: à

ML : ce clown, mort de rire !

u. dit: à

Quand quelqu’un me parle d’un Mal qu’il écrit avec une majuscule, je me dit qu’il veut prendre le pouvoir.

Marcel le petit dit: à

pasque insulter le ML il en connait un rayon : tous des cons, sauf MOI

Yoyo dit: à

Je ne pense pas que le Mal soit un concept philosophique très productif.

u. dit: à

Mauvaise Langue, cessez de vous contentez de comprimés et de décoctions.

Allez directement aux sources, et en allemand s’il vous plaît, espèce de flemmard.

La mauvaise langue dit: à

Marcel le petit dit: 26 avril 2013 à 16 h 45 min

Vous n’êtes pas si bête quand vous voulez…!

La mauvaise langue dit: à

Mais qui vous a dit que le Mal était un concept philosophique ?

Yoyo dit: à

D’ailleurs, la « banalité du mal » d’Arendt se situe plutôt dans le domaine psychosociologique.

bouguereau dit: à

sergio est vexé avec son savon gel..

Yoyo dit: à

Mais qui vous a dit que le Mal était un concept philosophique ?

Vous :
La mauvaise langue dit: 26 avril 2013 à 16 h 43 min
C’est le b a ba de la pensée philosophique sur le Mal.

Blackpool Night Out dit: à

« Dire que le Mal échappe à toute pensée n’a jamais signifié qu’on ne puisse rien en dire ! »

Si un événement échappe à toute pensée faut m’expliquer comment on peut le dire.

Cela dit, le mal n’échappe pas à la pensée, le fait même que ce soit quelque chose qui advient preuve que quelqu’un l’a pensé.

Tout le reste ce sont des fadaises pour littérateurs de deuxième zone.

La mauvaise langue dit: à

Non, la pensée de H. Arendt n’est pas d’ordre psychologique mais métaphysique. Vous avez une vision psychologisante de la pensée de H. Arendt qui n’en est qu’une réduction.

La mauvaise langue dit: à

Ça signifie que de quelque manière que la pensée aborde la question du Mal, elle n’arrive pas à l’épuiser. C’est ce que j’ai dit, rien de plus, riend e moins. C’est mal compris q-parce que la tendance ici n’est pas à pensée mais à la polémique quand ce n’est pas à l’insulte gratuite et sans intérêt. La tendance est au refus de pensée. Mais c’est sans doute inhérent à ce qu’est un blog, qui n’est pas fait pour ça, mais pour s’exciter dans le vide. Comme je ne joue pas, le jeun on m’en veut. Mais ça n’a guère d’importance. Ça me fait sourire, c’est tout. Ça m’amuse.

La mauvaise langue dit: à

Non, je n’ai pas dit que le Mal était un concept, j’ai parlé de la pensée du Mal. Ce n’est pas du tout la même chose. Vous n’êtes pas habitué à lire des ouvrages de philosophie, ça se sent.

u. dit: à

« Comme je ne joue pas, le jeun on m’en veut.  »

C’est Dédé qui remarque qu’on est vendredi et pourrait vous accuser de ne pas pas faire carême, les autres s’en foutent.

Le soir du ramadan, as-tu les jeux des jeuns après le jeûne?

Yoyo dit: à

L’idée de banalité ne peut pas se rapporter à la philosophie première. Une ontologie du mal ne saurait dépendre que d’un axiome, c’est-à-dire ne saurait être que religieuse.

La mauvaise langue dit: à

C’est mon logiciel d’orthographe qui me la joue ; il a plutôt pas mal d’humour, non ?

Il vous dit qu’ici, il y a un jeun de la pensée. Il n’a pas tort…!

u. dit: à

« Le Mal… »
« La Pensée… »

Même méfiance.

Tu en tires une tronche, Roger, ça ne va pas?
– Tais-toi, je pense le Mal.

La mauvaise langue dit: à

Mais il n’y a pas d’ontologie du mal possible. Il n’y a pas d’être du non être…!

Yoyo dit: à

Vous avez parlé de la pensée philosophique du mal. Si le mal n’est pas un concept, il n’est pas un objet de la pensée philosophique.

bouguereau dit: à

jeun..la choa c’est ton gel de douche à toi dracul..t’es addict a la pornographie sur internet?.rassure toi ma poule, socrate le disait déjà : c’est banal

Yoyo dit: à

La mauvaise langue dit: 26 avril 2013 à 16 h 52 min
Non, la pensée de H. Arendt n’est pas d’ordre psychologique mais métaphysique.

La mauvaise langue dit: 26 avril 2013 à 17 h 02 min
Mais il n’y a pas d’ontologie du mal possible.

Donc la pensée de H. Arendt n’est pas d’ordre métaphysique. Il y a là une contradiction dans vos propos.

rétropédalage dit: à

« Ça signifie que de quelque manière que la pensée aborde la question du Mal, elle n’arrive pas à l’épuiser. »

La mauvaise langue dit: à

Ce que vous pourriez dire, Passou, en réponse à ce que j’avais écrit et qui serait valable, non comme une objection, mais comme une précision à apporter à mon propos, — serait de dire que l’essence irrationnelle du Mal ne saurait justifier de ne pas chercher à répondre au défi que le Mal lance à la pensée, sauf à verser soi-même alors dans une forme d’irrationalité.

L’objection qu’on peut alors formuler à cette précision, c’est que le Mal aspire par nature à ce qu’on lui réponde, qu’on dialogue avec lui, c’est le piège qu’il nous tend. Et que toute pensée du Mal est d’emblée piégée. C’est ce qu’explique fort bien Éliette Abecassis dans son bouquin. C’est aussi tout le problème qu’évoque Gœthe dans son Faust dans les dialogue avec Méphisto.

La mauvaise langue dit: à

Ce n’est pas du tout du rétropédalage sauf si vous ne voulez polémiquer. Pour ma part, ça ne m’intéresse pas du tout. Je laisse ça aux crétins du blog, qui sont bien plus fort que moi à ce petit jeu infantile.

La mauvaise langue dit: à

Vous semblez confondre métaphysique et ontologie. C’est la faille de votre raisonnement.

La mauvaise langue dit: à

Le Mal est un fait du monde réel, pas un concept. Ce n’est pas intéressant ce débat. C’est insignifiant.

Yoyo dit: à

Vous semblez ne pas savoir que métaphysique, philosophie première et ontologie veulent dire la même chose. C’est l’origine de votre malentendu.

Sergio dit: à

bouguereau dit: 26 avril 2013 à 16 h 27 min
L’arrives pas à le ramasser quand il tombe par terre

Ha moi je connais que le Marseille… En cube ! C’est bon pour tout même les logorrhées… Euh… Enfin…

Yoyo dit: à

Le Mal est un fait du monde réel, pas un concept.

Le monde réel est un concept. Vos raisonnements sont impossibles à suivre.

La mauvaise langue dit: à

Bonne soirée.

Aïe dit: à

On dirait que ML est tombé sur un prof de philo, la discussion va pas durer, à mon avis.

christiane dit: à

@ bouguereau dit: 26 avril 2013 à 16 h 42
Oui…

Etty Hillesum en a dit :
« De petits enfants s’endormaient sur le plancher poussiéreux ou jouaient à la guerre entre les jambes des grandes personnes. Voici deux tout petits qui titubent, effarés, autour du corps massif d’une femme étendue sans connaissance dans un coin. Il n’y comprennent rien : leur mère reste ainsi étendue sans un geste et ne leur répond pas. Un vieux monsieur, droit comme un i, cheveux gris et profil aigu d’aristocrate, considère ce tableau infernal et répète sans cesse, se parlant à lui-même : « Un jour affreux ! Un jour affreux ! » Et, dominant le tout, le crépitement ininterrompu d’une batterie de machines à écrire : la mitraille de la bureaucratie. Par les multiples petits carreaux, on aperçoit d’autres baraquements en planches, des barbelés et une lande aride. »
(p.623 – « Une vie bouleversée »)
-Journal écrit sur 11 cahiers à spirale, de mars 1941 à septembre 1943, du camp de transit de Westerbork, en attendant d’être embarquée dans des wagons à bestiaux pour sa destination finale, Auschwitz…

Penseur du dimanche dit: à

Dire que le mal est, c’est déjà, d’une certaine manière, le penser… Dire qu’une chose est ou n’est pas, c’est le principe de toute pensée depuis l’antiquité grecque.

Mais dire qu’une chose est sans pouvoir dire en aucune façon ce qu’elle est, voilà qui relève de la non-pensée absolue. C’est s’exposer au bavardage, comme en témoigne l’accumulation de mots pompeux (scandale, infernal, etc.) dont use et abuse à plaisir Langue Mauvaise.

Le mal se pense d’abord à travers ses manifestations les plus concrètes : mort, maladie, violence, crime, etc. Le mal ne se pose ensuite en termes métaphysiques que pour l’espèce humaine, dans sa volonté de lui donner une signification. Mais la question du mal ne se pose pas du tout ainsi pour le lion, l’araignée, ou le virus bactériologique…

Pour en revenir au sujet, et contrairement à ce que pense LML, je ne crois pas que les criminels et génocidaires nazis aient éprouvé aucun remords en assassinant les Juifs, les Slaves et autres sous-hommes. Ils n’avaient dans leur grande majorité aucune conscience de faire le mal au sens banal du mot. Ils s’en fichaient. Bien mieux, ils pensaient agir bien, agir dans leur propre intérêt, pour leur survie, dans un renversement des valeurs où c’est le fort qui est menacé par le faible, l’Aryen qui est menacé par le Juif.

Pour ramasser ma pensée en une phrase, l’homme-nazi ne se sentait pas plus coupable de crime que le loup dévorant l’agneau. C’est cela, le nazisme : non pas seulement ravaler la victime, mais ravaler le bourreau au rang d’animal, hors du champ métaphysique – humain – du bien et du mal, d’où l’obsession nazie pour le corps, le biologique, tout ce qui fait de l’homme un animal comme un autre.

Le changement c'est pour Kant ? dit: à

« car se penser en dehors et le prétendre est contradictoire avec le sentiment d’humilité. »

évite soigneuneusement d’évoquer l’exclusion et sa pratique, ni les plus shootés aux comparaisons, mister propret…

bouguereau dit: à

Ils n’avaient dans leur grande majorité aucune conscience de faire le mal au sens banal du mot. Ils s’en fichaient

..bien sûr que non..tout ce qui est humain t’es décidément bien étranger..tu ne sais donc pas toutes les roueries et les aménagement necessaire pour essetorquer leur assentiment..c’est pas si fastoche de tuer des gens en grand..ça tombe pas sous son sens que de s’en foutre, il lui faut des raisons et des interets et beaucoup d’intoxication, beaucoup..mais aà force..il faut croire..etc?

gelositas dit: à

Nathalie Rheims : « Je suis outrée ! »
Le Point.fr – Publié le 26/04/2013 à 12:09
Le juge Burgaud, tristement célèbre pour avoir totalement raté l’affaire d’Outreau, porte plainte contre le réalisateur Bertrand Tavernier. Trop, c’est trop.

bouguereau dit: à

l’probloc christiane c’est pas d’avoir mal pour les autres..c’est que quand qu’on fait le témoin a leur place on s’autorise soi même et on désautorise ailleurs..et note que chus pas l’grenre a te sauhaiter bonne soirée comme on dit vas chier mon chien : tu vois christiane, le pire c’est de dévaluer ce qu’il y a de meilleur, c’est par la que ça commence, je ne te fais pas de procés d’intention, les procés d’intention c’est pasqu’on a quelquechose a gagner..rien ne me prouve que t’es quelquechose a gagner..il te sera plus facile de me faire ce crédit aussi

bouguereau dit: à

t’aies..c’est ventredi

Sarah Stienne dit: à

En fait, la question de Ml est celle de savoir si il y a un mal absolu.

christiane dit: à

Psssttt, les intellos, à 20 h sur F.C dernier volet de l’émission de P.Kervran « A voix nue » consacrée cette semaine à Margarethe von Trotta.
Ce soir : « Filmer des femmes qui pensent »
Discussion sur la figure de la femme dans son dernier film : « Hannah Arendt » et dans ses deux films précédents : « Hildegarde Von Bingen » et « Rosa Luxembourg ».

John Brown dit: à

« Pour ramasser ma pensée en une phrase, l’homme-nazi ne se sentait pas plus coupable de crime que le loup dévorant l’agneau. C’est cela, le nazisme : non pas seulement ravaler la victime, mais ravaler le bourreau au rang d’animal, hors du champ métaphysique – humain – du bien et du mal, d’où l’obsession nazie pour le corps, le biologique, tout ce qui fait de l’homme un animal comme un autre. (rédigé par penseur du dimanche)

Le problème, c’est que les nazis ne se pensent pas comme des animaux, mais comme des surhommes. Ce sont leurs victimes qu’ils prétendent ravaler au rang de l’animalité, sûrement pas eux. Ils ne se sont certainement pas pensés non plus comme des prédateurs « innocents ». Ils sont parfaitement conscients du caractère « non-naturel » de leur action, ils justifient leur racisme par la nécessité de « purifier » la société des sous-hommes ( Juifs, Tziganes, homosexuels, malades mentaux). Leur démarche relève du scientisme. Elle exprime un refus de la nature.

Blackpool Night Out dit: à

« En fait, la question de Ml est celle de savoir si il y a un mal absolu. »

« Absolu » c’est encore un mot redondant.

Diagonal dit: à

A tout hasard, je signale par ce lien http://champpenal.revues.org/8336
qu’il existe encore de jeunes chercheurs pour qui le mystère de « la banalité du mal » de A.A. fait encore sens, dès lors qu’ils se confrontent à des acteurs impliqués dans des guerres ou conflits plus récents. Finalement, ce post pourrait avoir son utilité par delà les débats sur le lieu de la projection du film, qui sait ?

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…@,…bouguerreau,…à,…11 h 21,…

…les autres criminels de tout poils, ils se rasent,…angelo,…

…rien à redire,…s’il faut mettre une caméra de surveillance sur chaque individu,…
…bonjours les dégâts,…version Stalag-13 Comic’s – 24h/24h,…question de se faire enfiler une jarretelle en promotion côté cuir-chevelue,…
…c’est direct la machine à remonter le temps,…et pizzas tutti frutti offshore au salon t.v.,…et le foot à deux balles,…etc,…

John Brown dit: à

« En fait, la question de Ml est celle de savoir si il y a un mal absolu » (rédigé par sarah stienne)

Ce n’est pas une question pour lui, c’est une certitude. Et sa compréhension de ce mal absolu n’a rien de philosophique, elle est théologique. Sur le Mal, LML se borne à nous resservir l’antienne de l’Ancien Testament, sous un voile transparent de baratin pseudo philosophique, soupe mal mixée où nagent les grumeaux de ses contradictions. Cela ne m’empêchera pas d’aller manger la mienne, autrement savoureuse.

Ang dit: à

« pizzas tutti frutti offshore au salon t.v.,… »

non, pas d’accord.

Sarah Stienne dit: à

BANALITÉ DU MAL
morale, politique
Notion à la fois descriptive et problématique introduite par H. Arendt à l’occasion du procès Eichmann. Elle entend souligner l’insignifiance et la trivialité du criminel en regard de la monstruosité du crime commis, et corriger ainsi la notion de mal radical, ce qui contraint à questionner nos présupposés moraux.
L’ ouvrage Eichmann à Jérusalem, résultant des reportages sur le déroulement du procès, comporte le sous-titre Rapport sur la banalité du mal. Contrairement à un contresens trop courant, il ne s’ agit pas de suggérer qu’il existerait un « Eichmann en chacun de nous ». Arendt prétend décrire la banalité et l’insignifiance du criminel nazi en regard de la monstruosité des crimes commis, qui ne sont ni pardonnables ni punissables de façon adéquate. « Aussi monstrueux qu’aient été les actes, l’ agent était ni monstrueux ni démoniaque. » ‘ Les caractéristiques sont ici négatives : Eichmann semble incapable de penser, ne réalise pas ce qu’il a commis, ni qui le juge et pourquoi, s’ exprime par clichés, est prêt à appliquer les normes et lois en vigueur pour autant qu’elles sont en vigueur, sans jamais leséprouver ou en éprouver la validité. Il n’a rien d’unIago ou d ‘un’ Macbeth. L’obéissance zélée n’est pas motivée ici par des convictions, mais par le pur respect de la légalité qu’ il s’agit d’appliquer, et Eichmann a recours à l’excuse classique : « Je n’ai fait qu’obéir, je n’étais qu’un rouage. » Or, explique Arendt en termes kantiens, si le cas Eichmann soulève une quaestio facti et fournit un concept, il faut soulever la quaestio juris et se demander de quel droit on le possède et l’ utilise. II s’agit dès lors de scruter le régime nazi, non plus pour en comprendre la structure politique, mais bien pour y discerner des enjeux moraux. Bon nombre d’individus ont pu accepter les règles inverses de celles du Décalogue (« tu tueras »),puis revenir à des normes plus habituelles, et donc changer le maximes comme on changerait de manières de table – loin que l’on puisse présupposer la présence en chacun
de préceptes moraux universels, contraignants et ineffaçables. Faut-il renvoyer la morale à son sens étymologique, de mores ou d’ethos, et réduire la moralité à une somme de coutumes, habitudes et manières inessentielles, en simple conformité avec telle ou telle société ? Ce serait précisément oublier que d’autres individus, dans des conditions similaires, ont été ca­pables de refuser de se comporter selon les normes en vi­gueur, de refuser de faire usage de « jugement déterminant », et ont agi et pensé en l’absence de toute règle pré-donnée. Ils ont su, à l’inverse d’Eichmann, éprouver la situation, ne pas s’immuniser contre l’expérience, se laisser affecter par elle, et ils ont su faire preuve de « jugement réfléchissant ». La « ba­nalité du mal » contraint, en réalité, à questionner ensemble la capacité à éprouver, à être affecté, la capacité à penser ou à juger (au sens du jugement réfléchissant kantien) et, par suite, les hypothétiques fondements de l’obligation morale, ou encore le fonctionnement de la conscience morale et ses réquisits.
^ Les utilisations aujourd’hui courantes de l’expression peu­vent sembler éloignées de cette interrogation anxieuse sur la moralité elle-même et sur son universalité de droit. Elles re­tiennent que le mal-faire ne présuppose pas nécessairement la perversité, qu’il tend à s’instituer en norme. Il s’agit de mon­trer comment tel système ou telle institution immunise ses membres contre la réalité de ce qui est commis et contre l’in­humanité de ses codes, et les rend complices de leur oppres­sion mutuelle. Mais, ainsi, on tend à souligner la souffrance de ceux qui sont des complices contraints, comme on peut inciter à un sursaut moral.
Anne Armel
Grand dictionnaire de la philosophie Larousse.

gelositas dit: à

absolu de mémoire signifie délié de tous liens
les us tirent (aux cartes) leur références
les autres se font tirer les cartes pour savoir tirer et quand et comment leur rêvée révérence!

Le changement c'est pour Kant ? dit: à

Prétendre connaître quelqu’un c’est déjà limiter l’existence. Par ailleurs prétendre que quelqu’un cherche à jouer l’oie blanche ou le mal absolu, cela ne vaut rien d’autre que ce que cela vaut et restera définif pour qui s’en satisfaira.

Il n’en demeure (!) pas moins qu’il est des situations où balancer avec un aplomb incroyable « t’admets pas que tout seul tu ne t’en sors pas » peut très, mais alors vraiment très très mal passer.

Et si l’on veut y trouver de quoi ergoter rayon règlements de compte, mais faites donc comme vous voulez !

pas nounou dit: à

« « pizzas tutti frutti offshore au salon t.v.,… »

non, pas d’accord. »

Le L…ange a tendance à faire grand cas des généralités

gelositas dit: à

non pas les us et coutumes et du bon usage des mores  »
mais les uNs

Sarah Stienne dit: à

Blackpool Night Out dit: 26 avril 2013 à 18 h 35 min

« En fait, la question de Ml est celle de savoir si il y a un mal absolu. »

« Absolu » c’est encore un mot redondant.
……???

Y a-t-il un mal absolu ?

« Même et, peut-être, surtout détachée de l’emprise séculaire de la théologie, la notion de Mal a continué à s’imposer à notre expérience, et de manière moins équivoque ou apparemment discutable que celle de Bien. Glacés par l’horreur et par le cynisme déployés en des temps supposés éclairés, anéantis par l’épou-. vante généralisée dont la Shoah reste la figure la plus accomplie, nous sommes tentés de parler de mal u couple ancien de l’absolu diabolique en révolte contre un absolu divin semble s’être substitué, dans le historiée-politique contemporain, un Mal autonome et impérieux, nourri comme l’arbre par la sève de la de l’idée même d’humanité osée et assumée par ceux qui, conscients d’être hommes parmi les hommes, en être porteurs et y trouver un contrepoids à la haine et à la violence ; un Mal emportant et dépassant Juité de ses effets ceux qui trouvent toujours de « bonnes » raisons à l’exercer. Est-ce à dire que nous ;ntrés dans une période de l’histoire qui ne relèverait plus que d’une vision sadienne des choses, ou que la e serait plus que cet autel sacrificiel que décrivait de Maistre, mais, contrairement à ce que pensait ce autel d’un sacrifice sans autre fin que lui-même ? Il y a, sans doute, ici, le risque d’une abdication de la raison, réflexion sur ce qu’on peut entendre comme absolu pourrait commencer à nous préserver. »
André Jacob in Grand Dictionnaire de la philosophie Larousse.
Le sujet y est magnifiquement développé en deux grands chapitres ;
a) Du théologique à l’ anthropologique.
b)Les deux sources du mal.
Et un grand schéma explicatif des concepts mis en œuvre dans sa démonstration philosophique y est visible.

Blackpool Night Out dit: à

Il en a qui croient vraiment qu’un Grand Dictionnaire de la philosophie fasse référence ?

La mauvaise langue dit: à

John Brown dit: 26 avril 2013 à 18 h 40 min

Cliché insignifiant. Au lieu de penser quelque chose, on balance des inepties sur les gens. Ridicule. Mais courant ici. Ça donne des airs.

Sarah Stienne dit: à

L’ objectif de André Jacob dans son essai : » Théoriser le mal pour mieux le saisir entre relatif et absolu appelle sans doute une méthode – génético-structurale – assurant le passage d’ u trait à l’ autre et éclairant l’ articulation d’ ensemble. La désabsolutisation par mise en relation conjoint un sens existentiel à une exigence procédurale.( Il va dans votre sens,Blackpool NO.)

Rappel nécessaire ...... dit: à

Le mal absolu de la philosophie : l’onanisme de groupe

D. dit: à

Le nanisme, on y peut rien. On naît comme on naît.

La mauvaise langue dit: à

@ Passou

Je vous ai trouvé le passage de H. Arendt qui dit exactement ce que j’ai écrit :
« A l’heure actuelle, mon avis est que le mal n’est jamais « radical », qu’il est seulement extrême, et qu’il ne possède ni profondeur ni dimension démoniaque. Il peut tout envahir et ravager le monde entier précisément parce qu’il se propage comme un champignon. Il « défie la pensée », comme je l’ai dit, parce que la pensée essaie d’atteindre à la profondeur, de toucher aux racines, et du moment qu’elle s’occupe du mal, elle est frustrée parce qu’elle ne trouve rien. C’est là sa « banalité ». Seul le bien a de la profondeur et peut être radical. »

Hannah Arendt, Correspondances croisée. (A Gershom Sholem). Arendt, Les Origines du totalitarisme… Quarto, Gallimard Paris 2002. Page 1358.

Irez-vous à présent aussi prétendre qu’il s’agit d’une démission de la pensée ?

Passou, ce n’est pas parce que je dis quelque chose qu’il faut immanquablement y voir une idiotie ou une marque de je ne sais quelle arrogance qui n’est pas de mon fait mais du regard aberrant que pose sur ce que j’écris ici des lecteurs qui ne savent pas lire…

Bonne soirée, cher Passou. Lisez E. Abecassis. Sa Petite métaphysique du meutre est un grand livre. Il vous donnera à penser. Et ne croyez pas, sous prétexte que vous avez un jour raté votre bac que vous ne sauriez pas penser, vous aussi. Il suffit de s’y mettre et de ne pas passer son temps à personnaliser toute pensée sous prétexte qu’elle est forcément émise par quelqu’un. La pensée existe en soi, en dehors de celui qui l’émet. Il faut apprendre à lire avec bienveillance si on prétend comprendre et donner des leçons. Ou alors être méprisant pour ceux qui émettent des propos inconsistants sans avoir réfléchi à ce qu’ils écrivent. Ce qui n’est jamais mon cas. Quand j’écris quelque chose ici, il y a toujours derrière de très nombreuses lectures et de longues méditations depuis toujours. Je le dis sans aucune prétention à quoi que ce soit.

Ce mépris pour la pensée est précisément le début de la banalité du mal. Mais on est loin d’épuiser la question du mal en le disant…

D. dit: à

J’y ai pensé toute la journée à la piscine et je ne pense pas, Thierry, que ma présence ici soit de l’ordre de l’accident.
J’oserais avancer le terme de prédestination.
Et j’oserais aussi avancer que c’est pareil pour vous.
Et je continuerais en pensant que c’est Dieu qui a voulu que nous nous rencontrions, parce que nous avions des choses à apprendre l’un de l’autre, et aussi pour d’autres raisons du domaine de l’affectif.

Blackpool Night Out dit: à

Il y a encore chez AJ une part de mythologie, Sarah Stienne, ou du moins de pensée mythique qui se représenterait dans la pratique par une approche jusnaturaliste.
Je conçois le mal dans une perspective normativiste (positivisme juridique) — très synthétisé, c’est par la norme qu’on définit la nature des faits. Mais ce n’est pas le lieu pour débattre de ça.

Sarah Stienne dit: à

« Il y a encore chez AJ une part de mythologie, Sarah Stienne, ou du moins de pensée mythique qui se représenterait dans la pratique par une approche jusnaturaliste. »

Je suis désolé, B.N.O. de ne pas très bien vous comprendre. Que voulez-vous dire exactement?
Bàv.

lili cube dit: à

étant étrangère à la problématique posée par ce film, j’ai cru comprendre que ce qui a mis harendt en danger vis-à-vis de l’intelligentia juive conservatrice, c’est d’une part le jugement posé son passé sentimental et d’autre part le fait qu’elle émet l’hypothèse que le mal dont furent victimes les populations civiles déportées n’est pas imputable au seul acharnement des nazis mais aussi au peu de résistance qui fut opposé dans le monde occidental à cette solution ..

le film est terriblement vintage et plein d’affects alors que c’est le reproche qui est fait à harendt , se laisser entièrement griser par la pensée philosophique et n’avoir pas l’amour de son peuple et lui préférer le raisonnement.

je le perçois comme une séance de rattrapage sur l’histoire à l’usage de ceux qui ne sont pas touchés de près par ce drame. Il permet de se faire une idée du petit microcosme auquel il tente de nous familiariser.

lili cube dit: à

renato pourrait aller voir le film, il y a un passage très dur où arendt fait lire une lettre d’insulte qui lui est adressée et la traite ea de poubelle.

je trouve le film assez caricatural et peu inventif dans sa forme, l’actrice fait une belle performance, c’est un peu la même ambiance qu’amour d’Haneke, le cent fois vu intérieur bourgeois avec bibliothèque et piano, avec un dressing room impressionnant. madame von trotta est peut-être communiste mais elle n’a pas oublié sa particule en matière de goûts.

Daaphnée dit: à

Il faut apprendre à lire avec bienveillance si on prétend comprendre et donner des leçons. Ou alors être méprisant pour ceux qui émettent des propos inconsistants sans avoir réfléchi à ce qu’ils écrivent. Ce qui n’est jamais mon cas.

Alors ça, ML, ce sera que vos propos arabophobes, votre cristallisation sur Israël comme terre légitime DU peuple « élu », ne témoigneraient pas que vous ayez pu être submergé par vos affects. Soit.
Vous êtes moins intelligent que ce que j’aurais préféré le penser ..
Mince alors!

lili cube dit: à

j’ajouterais que si la performance est de filmer la pensée en action dans ses particularités et étrangetés associatives, il est fort difficile sans aucun prérequis philosophique de retenir autre chose qu’une énergie à se donner la liberté envers et contre tout de donner son point de vue.

dans ce sens le film est intéressant, donner à voir une femme jugée brillante du point de vue de ses faiblesses et de ses contradictions.

Daaphnée dit: à

« madame von trotta est peut-être communiste mais elle n’a pas oublié sa particule en matière de goûts. »

AH et Heinrich Blücher donnent tous les deux des cours à l’université, lili cube, on les voit travailler dans leur appartement envahi par les dossiers de documents du procès …
C’est quoi, votre problème avec le décor ?

DHH dit: à

Il me semble qu’on comprend mieux le concept de banalité du mal si on voit dans l’expression une sorte d’hypallage ;ce n’est pas le mal, mais l’auteur du mal qui est banal.
J’ai en tete l’article de Carlo Guinzburg qui revient sur le theme du mandarin chinois de Diderot dont un homme ordinaire, éventuellement bon et sensible, peut décider allégrement la mort pou peu qu’il y trouve un avantage même minime
Guinzburg y suggère que c’est à la faveur la distance qu’il perçoit entre lui et sa victime qu’un homme tranquille peut se transformer en bourreau.
Et de faitcela se verifie que la distance procede de l’eloignement geographique, de l’eloignement racial (esclavagisme) de l’eloignement par deshumanisation de la victime (massacres nazis),de l’eloignement materiel par occultation de l’aboutissement du processus cruel dont on est l’auteur(réalité inscrite dans le droit canon avec la remise des condamnés au bras séculier)
Tout ceci est bien analysé ,s’agissant de la Shoah, à partir de l’observation sur longue durée du comportement des membres d’un bataillon particulier d’Einsatzgruppe etudié par Browning dans son ouvrage « des hommes ordinaires »
Un mémorial de la deportation vient de s’ouvrir aux Milles dans l’ancienne tuilerie qui a été le Drancy du sud de la France .j’ai eu l’occasion de le visiter récemment
De maniere heureuse ,la partie muséologique comporte un volet réflexif sur les mécanismes de glissement vers le mal , avec une contrepartie didactique destinée a sensibiliser les visiteurs aux risques de derive auxquels ils sont exposés en ce domaine et leur proposer des garde-fous .
Je ne sais pas s’il existe ailleurs en France quelque chose d’équivalent

D. dit: à

Vous avez mis longtemps pour arriver à des évidences, Daaphnée.

John Brown dit: à

Philosophe agnostique, Hannah Arendt introduit la notion de la banalité du mal pour penser le nazisme et la solution finale. Sur les modalités de celle-ci, il est possible qu’elle se soit partiellement trompée, notamment sur le degré de responsabilité des responsables des communautés juives. Cependant, il semble bien que ce qui lui a été vivement reproché par certains, c’est son refus de penser le nazisme, l’antisémitisme et la solution finale en termes de mal absolu. A ses yeux, ces réalités doivent pouvoir être interprétées par le philosophe, dans une enquête où l’anthropologie, la sociologie, l’Histoire et les sciences humaines en général ont leur mot à dire, et qui ne saurait donner que des résultats relatifs et partiellement douteux. Mais en tout cas, ces réalités que la philosophe se proposait d’examiner ne pouvaient pas être posées par elle au départ de son enquête comme la définition de ce qu’il s’agissait justement de tenter de définir, ce qui aurait été supposer le problème résolu à l’avance. D’un point de vue philosophique, le mal absolu est proprement impensable. Cette notion se situe hors du champ philosophique. En réalité, elle appartient au champ théologique. Plus précisément les Dix Commandements de l’Ancien Testament, dont le fameux « Tu ne tueras point », définissent le bien absolu, et par conséquent le mal absolu. Ils le définissent sans aucune justification. Dieu ne prend pas la peine d’expliquer pourquoi tuer, c’est le mal. C’est comme ça, un point c’est tout. Même de ce point de vue théologique, du reste, le nazisme et la solution finale ne sauraient faire figure de mal absolu : les nazis, en effet, n’ont pas tué tous les Juifs. ils ont même envisagé d’autres solutions que l’extermination. On peut donc toujours aller plus loin dans le sens du mal (à partir du moment où tout le monde est d’accord sur une même définition du mal); il n’y a jamais de mal que relatif, et très souvent, le mal des uns est le bien des autres. Faire intervenir la catégorie du mal absolu pour penser ce que l’on considère comme le mal, cela revient à s’interdire de penser le mal pour en dégager une définition, sinon universelle (ce qui probablement restera à jamais impossible), du moins qui réunira le maximum de suffrages. Faire appel, en tout cas, à la catégorie du « monstrueux » pour interpréter le crime collectif est tout aussi improductif que pour interpréter certains crimes commis par des individus : c’est agiter la marionnette de Croquemitaine pour impressionner les petits enfants, tout en se dispensant de l’effort d’explication. Mais l’horreur soulevée par les crimes des nazis est telle que, même bien des années après le procès Eichmann, nous peinons à construire de ces événements une connaissance qui tienne suffisamment à distance les facteurs passionnels.

lili cube dit: à

aucun mada’m daaphnée, mais le genre permanente et twin set je fume comme un pompier et monsieur est au régime salade, fait un peu écran au procès dont on ne voit que des bribes, au final c’est réussi ce Eichmann est une ordure et un pauvre type sans importance..

D. dit: à

Vous posez là un drôle de bloc, John Brown. Presque cubique, monolithique. Pas la moindre fissure, le granit dur, lisse, dense et massif.

D. dit: à

En apparence, parce qu’au fond, c’est déjà tout en train de se déliter : le mal est toujours relatif, etc.. Totalement inexact.

christiane dit: à

18:13
Vous n’êtes pas MàC. Vous ne pouvez pas comprendre.

bérénice dit: à

lilicube pensez-vous réellement que tous les problèmes de fond inhérents aux fonctionnements et dérèglements de l’ordre des sociétés doivent nous concerner de près au sens intégrés et effectifs sur nos vies pour qu’il leur soit accordé une réflexion, une analyse, une pensée soit le recul nécessaire à en saisir les mécanismes à l’oeuvre? Que tout ce qui n’est pas, pour résumer, en prise directe sur notre quotidien petit ou grand bourgeois ne mérite qu’indifférence et remise aux archives sans aucun travail? puisque vous êtes étrangère à la « problématique » du film vous situez-vous par delà le bien et le mal comme ces nazis qui inventèrent une belle machine de mort et d’horreur poussant bourreaux et victimes au delà de ce qu’un homme vivant ici peut imaginer devoir subir, une longue torture une agonie aux ralenti et douloureuse pour des millions d’êtres humains tombés dans le hachoir

bérénice dit: à

c’est un peu tard Virginia le système dans nos contrées est semble-t-il tombée en désuétude on se demande encore pourquoi

bérénice dit: à

tombé

david dit: à

hana arendt digne representante de la bourgeoisie juive gaucho anarchiste allemande detestait sa classe detestait le peuple voir ses les masses de juifs orientaux pendant le proces a jerusalem seul le happy few yeke l’interesser.juger israel qui etait en pleine gestation des slons fumants de la cote est bien a l’abri

bérénice dit: à

david pourriez-vous développer avec une façon plus certaine quoiqu’il faille aller chercher dans d’autres écrits des vérités historiques il semble que vous souhaitiez communiquer mais quoi je ne comprends pas tout de votre prose fumigène

lili cube dit: à

je me pose légitimement la question : est-ce que cela représente un intérêt quelconque que je m’y plonge à partir du moment où la focale de l’histoire se rétrécit dans la caméra de von trotta, comme une bougie qu’on souffle avant de se coucher ..

je suis plus préoccupée à vrai dire par ce qui se passe en Syrie aujourd’hui, et la vision de ce film m’a permis de penser à autre chose ..

je pensais voir un peu plus de jérusalem dans ce film que des intérieurs , des salons de thé et quelques prises du tribunal, un montage qui ne permet de se plonger dans rien. Réellement pour moi ce film est hybride et n’a pas trouvé son équilibre.

j’ai préféré lore le film australien qui est beaucoup plus créatif, poétique, qui a un vrai propos esthétique, mais ce n’est pas comparable avec un biopic qui doit respecter un tas de critères.

bérénice dit: à

D rien à vooir avec le thème en question mais j’ai repéré un alignement sur la cote écossaise on se demande encore comment ont-été dressés ces mégalithes qui pourraient constituer le but l’objectif ultime de notre prochain voyage d’agrément, qu’en dites-vous? ambiance bruyères lumières pénétrantes ombres et lignes pures embruns et goélands bruyants genets bruissants houle odoriférante vague incessante mémoire celtique

culture de la perle dit: à

Et ne croyez pas, sous prétexte que vous avez un jour raté votre bac que vous ne sauriez pas penser, vous aussi. Il suffit de s’y mettre et de ne pas passer son temps à personnaliser toute pensée sous prétexte qu’elle est forcément émise par quelqu’un.

u. dit: à

« Bonne soirée, cher Passou. Lisez E. Abecassis. Sa Petite métaphysique du meutre est un grand livre. Il vous donnera à penser. Et ne croyez pas, sous prétexte que vous avez un jour raté votre bac que vous ne sauriez pas penser, vous aussi. Il suffit de s’y mettre et de ne pas passer son temps à personnaliser toute pensée sous prétexte qu’elle est forcément émise par quelqu’un. La pensée existe en soi, en dehors de celui qui l’émet. Il faut apprendre à lire avec bienveillance si on prétend comprendre et donner des leçons. Ou alors être méprisant pour ceux qui émettent des propos inconsistants sans avoir réfléchi à ce qu’ils écrivent. Ce qui n’est jamais mon cas… »

Hihihi…
Ce ton docte est absolument poilant!

(Please, don’t stop!)

La perruque en folie dit: à

christiane dit: 26 avril 2013 à 21 h 18 min
18:13
Vous n’êtes pas MàC. Vous ne pouvez pas comprendre.

Justement si, cricri-la-bougie!

John Brown dit: à

« Et ne croyez pas, sous prétexte que vous avez un jour raté votre bac que vous ne sauriez pas penser, vous aussi.  » (rédigé par LML)

Ah bon ? Passou a loupé son bac ? Bof, y en a bien qui se sont fait ramasser à l’agreg, alors…

Paul Ricoeur dit: à

Le scandale du mal
Paul Ricœur*

JE VEUX dire combien je me sens également reconnaissant et ému d’être reçu dans cette communauté qui est le résumé de la maison de mes pères. Et aussi d’avoir à parler ici en l’honneur d’Emmanuel Levinas, mon collègue, mon ami et notre maître.

Le sujet qui nous a été donné en partage défie les certitudes, les dogmatismes, et nous amène à entrecroiser nos désarrois. C’est pourquoi on ne reconnaîtra sans doute pas dans mon exposé la marque d’une tradition établie. Car si nous avons quelques traditions bien constituées concernant le mal moral, le péché, nous n’en avons point concernant le mal subi, la souffrance, autrement dit la figure de l’homme victime plutôt que de l’homme pécheur. L’homme pécheur donne beaucoup à parler, l’homme victime, beaucoup à se taire.

Je voudrais d’abord prendre la mesure de ce qui fait vraiment scandale pour la pensée et défi pour la foi, c’est-à-dire justement ce mal qui ne se laisse pas enfermer dans le mal moral.

Mal moral et mal physique

Je pense en effet qu’il faut commencer par restituer au mal physique son tranchant, le dégager de la gangue qu’on appelle le mal en général. Donc, lutter contre – la tendance à placer sous une même rubrique « mal moral » et « mal physique », quitte à réfléchir ultérieurement sur les forces qui poussent toujours à reconstituer cette nébuleuse du mal.

Du côté du mal moral, les conditions sont bien connues : d’abord un agent susceptible d’être tenu pour responsable : c’est le moment d’imputation ; ensuite quelque violation d’un code éthique reconnu par la communauté : c’est le moment d’accusation ; enfin l’application d’un blâme : c’est le moment de la punition, laquelle, ne l’oublions pas, consiste déjà à faire souffrir. Du côté du mal physique, les conditions sont autres : faisant face à l’imputation, le souffrir ; faisant face à l’accusation et à l’accusateur, la victime et son bourreau ; faisant face au blâme et à la punition, la plainte et la lamentation. Alors, pourquoi cette confusion entre les deux expériences, si elles sont si différentes ? Est-ce simplement une faiblesse de notre langage ? Pour une part, sans doute (j’évoque ici pour les philosophes la décision prise par Kant, au début sur l’Essai sur le mal radical, de distinguer entre das Böse et das Übel). Mais, outre que Kant parle beaucoup de das Böse et nullement de das Übel, il reste à expliquer pourquoi les deux termes sont si difficiles à distinguer. Est-ce parce que les deux expériences sont extraordinairement enchevêtrées ? Cela n’est pas douteux non plus. En effet, dans la mesure où l’homme fait souffrir l’homme, le pâtir sort d’une certaine façon de l’agir ; la méchanceté, la violence, produisent de la souffrance. En outre, le souffrir, comme le mot même de peine l’indique, résulte « légitimement » – comme du moins les hommes le croient – de l’action. Pour ces deux raisons au moins les deux formes du mal sont si étroitement mêlées que l’on peut se demander ce que serait la part véritable du mal physique si on arrivait à éliminer la somme incroyable de souffrances que les hommes infligent aux hommes. Mais je pense qu’il faut chercher plus profondément la raison de cette perpétuelle reconstitution de l’unité du mal. Tout se passe comme si c’étaient les mêmes forces démoniaques qui engendraient à la fois le mal-faire et le mal-subir, comme si le mal était un mystère, une sorte d’Ungrund, dont on ne verrait affleurer que deux fragments brisés, le mal-agir et le souffrir.

C’est cette dernière suggestion qui me met sur le chemin de la réflexion que je soumets ici. Qu’est-ce qui se comporte ainsi comme le gardien de la confusion entre les deux figures du mal ? C’est à mon avis le mythe. C’est la résistance du mythe en nous qui fait que nous avons tant de peine à dissocier le mal physique du mal moral. Si j’insiste tant sur ce point, c’est parce que la Bible me paraît nous orienter dans la direction inverse de celle du mythe. Par mythe, j’entends bien entendu un mode de pensée plus fondamental que le folklore ou la légende, à savoir les grands récits fondateurs qui, par rapport au problème du mal, présentent le triple caractère suivant : d’abord, ils disent comment toutes choses – et j’insiste sur le mot toutes – ont commencé ; le mythe couvre ainsi de façon indifférenciée l’éthos et le cosmos ; c’est ce qui se passe par exemple dans les mythes babyloniens qui rapportent dans un récit unique et englobant la naissance du monde et, d’un même souffle, celle de la condition misérable de l’homme. Deuxièmement, le mythe, pas plus qu’il ne distingue entre l’éthos et le cosmos, ne distingue entre le bien et le mal. La source de toutes choses est plutôt placée au-delà du bien et du mal. Mais surtout – j’insiste sur ce troisième trait du mythe avec lequel la pensée biblique est en permanent débat – le mythe contraint, face à tout problème, à penser en termes d’origine : origine de toutes choses, origine du bien et du mal, comme on vient de dire Le propre du mythe, dès lors, c’est de nous tirer en arrière, alors que notre problème face au mal est de penser, si j’ose dire, en avant, vers le futur. Je reviendrai sur ce point plus loin. Je voudrais auparavant insister sur la force et le prestige d’une pensée qui tire de cette façon en arrière vers l’origine, afin de bien mesurer le prix à payer pour une pensée qui renoncerait à la question d’origine.

Le mythe comme réponse

La force du mythe, en effet, contrairement à son apparence irrationnelle, c’est de paraître expliquer ; ainsi prétend-il répondre à la plainte lorsque celle-ci s’érige en interrogation adressée aux dieux. Pourquoi le mal ? Pourquoi trop de mal ? Pourquoi moi ? Pourquoi mes enfants ? Pourquoi les enfants ? (Dans la pensée hindoue la mort des enfants est comme le résumé de toutes les figures du mal, la pierre de touche du mal.) En somme, d’une certaine façon le mythe répond. Si l’on se livre, comme je l’ai fait en vue d’un article pour l’Encyclopédie de la religion de Mircea Eliade, à une investigation de type comparatiste, le mythe apparaît comme un fabuleux laboratoire de réponses et d’explications. Il n’y a pas d’hypothèses qui n’aient été essayées, des plus profondes aux plus saugrenues, pour expliquer l’origine du mal. Le mythe, considéré comme structure de pensée, paraît ainsi caractérisé par sa prétention à saturer la question du « pourquoi ». De là résulte sa persistance, bien au-delà de ce qu’on a pu appeler la pensée primitive. L’explication mythique se fraye un chemin, à travers notre culture occidentale, principalement par le canal de la gnose qui a rayonné sur plusieurs cultures pendant des siècles. Qu’on se rappelle la question des manichéens : unde malum ? – d’où vient le mal ? – à laquelle saint Augustin s’efforce de répondre. C’est encore cette insistante question d’origine qui domine les théodicées rationnelles de Leibniz et même de Hegel : pensez à cet égard au thème hégélien de la « ruse de la raison » dont Léopold von Ranke disait qu’il était « indigne de Dieu et indigne de l’homme ». La question d’origine s’insinue jusque dans une pensée pourtant hostile à toute théodicée rationnelle, comme celle de Karl Barth, qui fut mon maître et qui l’est encore à bien des égards. Le mal, pour le grand théologien protestant, est ce « néant » (das Nichtige) qui n’est pas l’œuvre de Dieu, au sens que Dieu fait toutes choses bonnes, mais qui néanmoins relève de ce que Barth appelle « la main gauche » de Dieu, dont toute la réalité consiste à n’avoir pas été voulue par Dieu, mais à exister de n’avoir pas été voulue. Sous cette étrange métaphore de « la main gauche » de Dieu, n’est-ce pas la force du mythe qui se fait sentir, par cet incessant retour à la question : « Comment cela a-t-il commencé ? »

Je disais plus haut que la pensée hébraïque, du moins dans sa ligne principale, résiste de toutes ses forces à cette inclinaison de la pensée vers l’origine ; elle n’y échappe toutefois pas, si grande est la force de persuasion du mythe ; même si elle le subvertit de la manière que je montrerai plus loin, elle en recompose à sa façon la séduction, sous la forme du thème de la rétribution. La rétribution, en effet, est à sa manière une théodicée : si vous souffrez, c’est parce que vous avez péché. Nous avons là le noyau de ce que Hegel, s’opposant à Kant, appelait la vision morale du monde. Or, il est bien vrai que c’est cette vision morale du monde qui régit une bonne part des imprécations prophétiques et, pour l’essentiel, l’historiographie deutéronomique. C’est précisément la crise de l’idée de rétribution qui est au centre du Livre de Job. Celui-ci peut être comparé à une expérience de pensée qui prend pour hypothèse le surcroît d’une souffrance absolument injuste. La thèse de la rétribution est brisée par cette hypothèse même. La sagesse marque ici l’accomplissement d’une ligne de pensée inverse de celle du mythe, dans la mesure où le thème de la rétribution rétablit la structure de pensée du mythe à l’intérieur d’une conception de l’histoire et du monde radicalement opposée au mythe. Ce qui affleure avec la sagesse, c’est le thème d’une contestation à double entrée, par laquelle l’homme met Dieu en procès, comme Dieu mène l’incessant procès de l’homme. En ruinant ainsi la thèse de la rétribution, la sagesse met à nu le scandale du mal : la victime ne veut pas être consolée – du moins dans la ligne de la pensée mythique.

Au-delà de la rétribution

La question que la pensée hébraïque me paraît poser est alors celle-ci : comment penser contre le mythe et au-delà de la rétribution ? Cette question me suggère trois thèmes de réflexion :

Premier thème : quel est le prix à payer pour une pensée qui aurait renoncé à la question « pourquoi » ? Le début de la réponse me paraît être celui-ci : pour une telle pensée le mal est une catégorie de l’action et non de la théorie. Le mal, c’est ce contre quoi on lutte, quand on a renoncé à l’expliquer. Or, il faut avouer que le prix à payer est plus élevé qu’on ne le suppose : le mal est rencontré comme une donnée inexplicable, comme un fait brut ; j’évoque ici un thème ancien d’Emmanuel Levinas, développé au début de l’Autre et le Temps (quatre conférences prononcées au Collège philosophique de Jean Wahl en 1947) ; ce thème est celui de l’exister sans existant, si on appelle existant cet être qui surgit et transforme le pur fait d’exister en acte libre et volontaire ; l’exister sans l’existant, c’est le « il y a » brut. N’est-ce pas là la figure même du mal ? Il y a le mal. Mais je ne sais dire pourquoi. Un tel aveu d’inscience me paraît avoir une valeur libérante considérable. J’évoque ici le pénétrant petit livre du rabbin Kuschner : When bad things happen to good people. Aux gens qui souffrent, et qui sont si prompts à s’accuser de quelque faute inconnue, le véritable pasteur des âmes dira : Dieu n’a certainement pas voulu cela ; je ne sais pas pourquoi ; je ne sais pas pourquoi…

Cette inscience de l’origine me paraît avoir un fondement biblique solide. Laissons provisoirement de côté les onze premiers chapitres de la Genèse. Le style général de la Bible me paraît être déterminé par la structure foncièrement conflictuelle entre l’agir divin et l’agir humain, comme si la Bible ignorait tout autre état de choses que celui où l’agir rencontre une résistance déjà là. Cette structure conflictuelle me paraît régir tous les « genres » littéraires enchevêtrés dans la Bible. Ainsi, au plan prescriptif, nous avons le commandement : « Tu ne tueras pas ». La présupposition du commandement c’est ceci : il y a déjà meurtre. C’est ce que le « genre » narratif confirme. L’histoire se déroule pour l’essentiel comme une histoire de sang et de larmes ; le fratricide paraît en quelque sorte primitif ; le premier mal, d’une certaine façon, c’est le meurtre d’Abel par Caïn. Tout au long des récits bibliques le rapport entre frères se révèle être meurtrier. À cet égard l’exégète juif américain Robert Alter me paraît avoir touché juste dans son livre The Art of Biblical Narrative (L’art du récit biblique). La source même du récit, dit-il, c’est une sorte de distension du temps, créée par une sorte d’écart sans cesse renaissant entre le dessein de Dieu et la récalcitrance humaine ; il n’est pas d’histoire, dans la Bible, qui n’affronte quelque chose comme l’inévitabilité d’un dessein (je rappelle la distinction que fait Isaïah Berlin entre l’inévitable et le nécessaire) et ce que R. Alter vient d’appeler la récalcitrance humaine. Cet écart, toujours présupposé, fait que le mal est toujours déjà là.

De la plainte à la louange

Le « genre » prophétique ne contredit pas cette structure narrative : la parole prophétique, c’est d’abord un « tu parleras contre… ». La consolation vient ensuite. Quant à l’hymne, qui traverse toute la Bible mais qui se rassemble dans le Psaume, il s’édifie sur la polarité de base entre la plainte et la louange. Certes le mouvement va de la plainte vers la louange – nous y viendrons plus loin –, mais la plainte est déjà là, comme structurant à titre primitif le discours, sans jamais pouvoir être éliminée. On objectera à tout ceci que la Bible connaît un mythe de création. Cela est vrai. Mais les récits bibliques de création diffèrent fondamentalement des mythes auxquels ils empruntent, en ceci qu’ils constituent la grandiose préface d’un drame essentiellement tourné vers le futur, plus précisément l’élection d’Abraham en Genèse 12. En ce sens, ils annoncent la possibilité d’une humanité qui, elle-même, se trouve dès l’origine confrontée avec le mal. On peut en outre se demander – mais je ne sais si Emmanuel Levinas me suivra sur ce point – si l’allusion au tohu wa bohu ne signifie pas que, sous la figure du chaos originel, le mal est toujours déjà là, comme ce avec quoi combat un acte de création qui est le début d’un acte de rédemption.

J’ai trouvé récemment une confirmation de ces vues dans le livre tout à fait extraordinaire de Northrop Frye, The Great Code. Northrop Frye n’est pas un exégète, mais un critique littéraire qui propose à ses étudiants d’anglais sa propre compréhension de la Bible en vue d’une meilleure compréhension de la littérature anglaise elle-même, laquelle, comme on sait, est imprégnée de pensée biblique. Or le Grand Code – expression empruntée à William Blake – repose sur la bipolarité fondamentale de tout le symbolisme biblique, Des figures négatives ne cessent d’être opposées à des figures positives, elles-mêmes organisées selon une progression ascendante de la Genèse vers l’Apocalypse. Ces figures négatives sont le chaos, le serpent, la captivité d’Égypte, le milieu marin avec son hostilité fondamentale et ses monstres, la déportation, le serviteur souffrant, la croix du Christ, les figures démoniaques de l’histoire (Edom, Rome, etc.). Northrop Frye voit la Bible, telle qu’elle est organisée dans le Canon d’abord juif, puis chrétien, parcourue par un vaste mouvement ascendant, présentant des hauts et des bas, dans une série de figures en U où les crêtes positives répondent aux crêtes négatives dont on vient de faire une brève énumération. Ainsi, pour une lecture attentive au symbolisme de base de la Bible et au lien typologique qui relie entre elles les figures, la bipolarité figurale, si on peut s’exprimer ainsi, est la présupposition même du discours biblique. Mais dans cette structure bipolaire le mal est toujours ce qui est laissé en arrière par le mouvement fondamental qui entraîne vers l’avant le mouvement des figures – mouvement polarisé par la figure du Messie.

« En dépit de… »

Deuxième thème de réflexion : qu’est-ce donc que penser selon l’avant, vers le futur, au prix d’un silence sur l’arrière, sur l’origine ? C’est d’abord, comme il a été suggéré plus haut, maintenir le mal dans la dimension pratique. Le mal, encore une fois, c’est ce contre quoi nous luttons : en ce sens, nous n’avons pas d’autre relation avec lui que cette relation du « contre ». Le mal, c’est ce qui est et ne devrait pas être, mais dont nous ne pouvons pas dire pourquoi cela est. C’est le non devoir-être. Je dirai encore ceci : le mal, c’est la catégorie du « en dépit de… ». C’est précisément le risque de la foi : croire « malgré » ; je trouve chez Tillich, théologien protestant que j’admire beaucoup, la reconnaissance expresse de cette catégorie du « en dépit de ». En cela, le théologien rend compte exactement de l’expérience authentique des croyants ordinaires : nul d’entre nous, me semble-t-il, ne dirait qu’il croit en Dieu – si c’est le cas – pour expliquer le mal. Si nous nous interrogeons les uns les autres, sans doute confesserons-nous que c’est toujours en dépit de… que nous croyons. (Je connais une petite communauté chrétienne qui, dans sa confession de foi de structure d’ailleurs trinitaire, commence chacun de ses articles par : malgré ceci, malgré cela, je crois en…, trois fois malgré.) Or n’est-ce pas là le mouvement que nous discernions plus haut dans la Bible, mouvement orienté de la Genèse vers l’Apocalypse ? Ce mouvement ascendant n’est-il pas scandé par une série de « malgré », prenant la place du « parce que » ? Quoi qu’il en soit de cette ressemblance entre la structure de la foi et celle des Écritures, je dirai que celui qui peut dire qu’il croit malgré l’objection du mal trouve en Dieu la source de son indignation, sans chercher en lui l’apaisement de son besoin d’expliquer.

Troisième thème : oserai-je dire, pour finir, qu’au-delà de ce « contre » et de ce « malgré », que peuvent assumer des communautés diversement instruites par la Bible, s’ouvre l’espace secret d’une sagesse personnelle, d’une sagesse qui ne peut pas être enseignée aux autres, sous peine de devenir immédiatement une falsification et une mystification ? Nous ne pouvons rien dire aux autres sur leur souffrance. Mais, peut-être, une fois confrontée à la nôtre propre, pouvons-nous dire : ainsi soit-il. Encore une fois, cela ne peut être enseigné, sous peine de reconduire l’autre à l’auto-accusation et à l’autodestruction. J’ose suggérer que ce mouvement de la pensée et du cœur est peut-être celui qu’accomplit le Livre de Job dans sa conclusion. Car, de quoi Job, supposé juste, se repentirait-il, sinon uniquement de s’être plaint ? Alors, mais alors seulement, on comprend en quel sens il peut être dit de Job qu’il est arrivé à aimer Dieu « pour rien », faisant ainsi perdre au Satan du conte populaire son pari initial… Aimer Dieu pour rien, c’est sortir complètement du cycle de la rétribution, dont la lamentation reste encore captive, tant que je me plains de l’injustice de mon sort. Peut-être est-ce là l’ultime réponse au « problème » du mal : atteindre le point de renoncement au désir, au désir même dont la blessure engendre la plainte ; renoncement au désir d’être récompensé pour ses vertus ; renoncement au désir d’être épargné par la souffrance ; renoncement à la composante infantile du désir d’immortalité qui ferait accepter la propre mort comme un aspect de cette part de négatif que Karl Barth appelait das Nichtige. Peut-être cet horizon de la sagesse fait-il se recroiser l’Occident juif et chrétien et l’Orient bouddhique, en un point situé très loin en avant sur la même voie de la douleur et du renoncement.

Je ne voudrais pas toutefois séparer ces expériences solitaires de sagesse de la lutte éthique et politique contre le mal, qui peut rassembler tous les hommes de volonté. Par rapport à cette lutte, l’expérience purement personnelle de renoncement ressemble à ces actions de résistance non violente qui sont des anticipations, en forme de paraboles, d’une condition humaine où, la violence étant supprimée, l’énigme de la vraie souffrance serait tout simplement mise à nu.

Paul Ricœur

* Ce texte est déjà paru dans le numéro spécial « Paul Ricœur », Esprit, juillet-août 1988. Il était repris des Nouveaux cahiers (no 85, été 1986). Il s’agissait de l’intervention de Paul Ricœur lors d’un débat avec Bernard Dupuy, Emmanuel Levinas, Elisabeth de Fontenay et Jean Halpérin, sur « Le scandale du mal ».

Daaphnée dit: à

au final c’est réussi ce Eichmann est une ordure et un pauvre type sans importance..

Mais non, lilicube, c’est justement parce que EIchman est un type banal et moyennement médiocre que le succés de la solution finale est d’autant plus inquiétant!
C’est bien en cela que AH pose le doigt sur le vrai problème.

La monstruosité, l’impensable n’est pas l’oeuvre d’êtres « exceptionnellement » monstrueux. C’est l’oeuvre de types médiocres qui a un moment donné de l’histoire ont leur place dans un système qui est fait pour eux.

C’est bien plus grave et inquiétant que si E. avait été un fou sanguinaire.

La mauvaise langue dit: à

Heureux de vous faire rire, u, uh uh… C’est pas tous les jours qu’on rigole ici en vous lisant.

Daaphnée écrit un authentique charabia qui défit l’entendement…

JB pense avec ses pieds… sans être drôle.

Pauvre pays ! Pays moisi.

dix versions dit: à

La focalisation sur Eichmann dans certains commentaires laisse à penser que d’aucuns n’ont pas vraiment compris qu’Arendt écrivait un autre genre de pages people.

La mauvaise langue dit: à

Mais faut arrêter de faire de la psychologie à deux sous en caricaturant la pensée de Arendt !

Si un type aussi insignifiant que Eichmann a pu jouer le rôle central qu’il a joué, ce n’est absolument pas une question de personnalité, enfin ! C’est tout le système nazi qui est ici en cause, qui n’a pas besoin de haut fonctionnaire hautement qualifié pour faire marcher le régime, mais hommes serviles et obéissants à des postes clés. Ce n’est pas un problème stupidement psychologique ! C’est un problème de structure ! Un problème de terreur qui fait que la structure se suffit à elle-même. Une structure qui repose précisément sur la dépersonnalisation des acteurs du régime. C’est d’ailleurs bien pour cette raison fondamentale que ce régime a tellement séduit un penseur aussi inventif comme Heidegger qui a tenté toute sa vie de fonder une pensée dépersonnalisée, qui se pense toute seule en quelque sorte. C’est ça le grand problème, et pas du tout cette misérable sauce psychologisante sur la personne de ce pauvre homme d’Eichmann. Le régime nazi est une option (caricaturale, certes) de la visée heideggérienne, il a mis tout de même quelques mois à le comprendre tellement il a cru rencontrer dans le monde politique, dans la politique nazie une confirmation de ses intuitions les plus fondamentales, l’impersonnalité de la pensée de l’être-là, du Dasein. Ce n’est pas du tout une erreur qu’aurait commise Heidegger. Il a simplement emprunté une fausse route croyant que c’était la bonne. Mais le fait qu’il a bifurqué sans le comprendre dit quelque chose de tout aussi fondamentale sur la pensée heideggérienne. Comme le socialisme peut conduire au Goulag si l’on n’y prend garde.

B.O.X dit: à

Ne pas oublier que le texte de Hannah Arendt dâte de 50 ans !!!.
Le tronc d’un palmier augmente chaque année,
de même que la pensée que l’on puisse comprendre sur un tel sujet.
Cette putain d’humanité que les Allemands ont été capable de nous expliciter…

Comment l’oublier ??? ?? ?

Blackpool Night Out dit: à

« renato pourrait aller voir le film, il y a un passage très dur où arendt fait lire une lettre d’insulte qui lui est adressée et la traite ea de poubelle. »

Je remet en ligne : « … il serait grand temps que pour commenter on soit inscrit. » … « Moi, je suis évidemment dérangé par l’approche d’un totalitarisme par le champion d’un autre totalitarisme, mais si je dois en faire part, je spécifie — j’aurais donc écrit : la poubelle de l’histoire. » « Le reste ce ne sont que des faux… »

B.O.X dit: à

Pas vraiment conne, cette conne,
juste un peu trop proche de son sujet,
à son époque !!!.
LML :
Magadan est encore trop éloigné pour vous !!!.
Dommage :
vos ossements auraient pu servir de marche-pied…
J’eusse aimé aider Chalamov afin qu’à pieds secs,
la possibilité de survivre ne vous soit pas donnée !.

Blackpool Night Out dit: à

« Cette putain d’humanité que les Allemands ont été capable de nous expliciter… »

Bof, Kubilai Khan, petit fils de Genghis Khan (4 000 000 de victimes), a à son actif 19 000 000 de victimes ; avec se 17 000 000 de victimes, Tamerlan fait mieux que Genghis mais moins bien que Kubilai. Plus près de nous Léopold II de Belgique occupe une belle position avec 10 000 000 de victimes, et Hideki Tojo 4 000 000 ne rigole non plus. Enfin, il y a toujours quelqu’un qui se montre capable de nous expliciter l’humanité…

Blackpool Night Out dit: à

Ah ! J’oubliais la Rébellion Taiping (Dynastie Qing) qui fait 12 000 000 de victime entre 1859-1864 principalement par l’œuvre magistrale de l’impératrice Cixi.

B.O.X dit: à

Ah que j’adore :
ce crétin de LML,
mon plaisir à moi !!!.
lors Le Passouline laisse passer
une marque de lessive sans cadeaux !.
Bravo, Oscar, November, Uniforme, X-ray !!! !! !.

Ardeur éprise de logique dit: à

‘ se penser en dehors et le prétendre est contradictoire ‘

Il faut voir, en outre, si l’on n’a point répété la même chose plusieurs fois: par exemple, en disant que le désir est l’appétit de ce qui est agréable; car tout désir s’applique à ce qui est agréable. II s’ensuit que ce qui est identique au désir s’applique aussi à l’agréable, et par là, la définition du désir devient l’appétit de l’agréable de l’agréable ; car il n’y a pas de différence à dire le désir ou l’appétit de l’agréable; et chacune de ces expressions s’applique également à l’agréable. Mais peut-être n’y a-t-il rien là d’absurde. L’homme, en effet, est bipède, et ce qui est identique à l’homme est bipède : or, animal terrestre bipède est identique à l’homme: donc l’animal terrestre bipède est bipède. Mais il n’y a rien là d’absurde; et le bipède lest pas attribué deux fois à l’animal terrestre; car alors bipède serait attribué deux fois à la même chose; mais le bipède est dit de l’animal terrestre bipède, de sorte que le bipède n’est attribué qu’une seule fois. Et de même pour le désir; car s’appliquer à l’agréable n’est pas attribué à l’appétit, mais à la totalité; de sorte que l’attribution ne vient ici qu’une seule fois. Ce n’est pas une absurdité du reste de répéter deux fois le même mot; mais seulement il est absurde d’attribuer la même chose plusieurs fois à une même chose. C’est ainsi que Xénocrate prétend que la réflexion est la faculté qui définit et qui observe les êtres. La définition ici est déjà une sorte d’observation, de sorte qu’en ajoutant : Et qui observe, il dit deux fois la même chose. Et de même encore, ceux qui prétendent que le refroidissement est la privation de la chaleur naturelle ; car toute privation s’applique à ce qui est naturel, donc il est inutile d’ajouter: naturelle; mais il suffit de dire privation de la chaleur, puisque la privation elle-même indique assez qu’il s’agit d’une chose naturelle.

Aristote – Topiques – Livre 6 – Chap 3 [141a]

B.O.X dit: à

A lire :
« Des écrits sous la cendre »,

ou le texte de Chalamov « La brouette »…

et que raison garder par rapport à notre humanité !!!.

B.O.X dit: à

Le reste :
Mam’zelle Paumette, ou Veuve poignée …
Main gauche, main droite,
bonne dormition.
Bravo, Oscar, November, Uniform, X-ray .

B.O.X dit: à

La pensée existe en soi, en dehors de celui qui l’émet. Il faut apprendre à lire avec bienveillance si on prétend comprendre et donner des leçons. Ou alors être méprisant pour ceux qui émettent des propos inconsistants sans avoir réfléchi à ce qu’ils écrivent. Ce qui n’est jamais mon cas. Quand j’écris quelque chose ici, il y a toujours derrière de très nombreuses lectures et de longues méditations depuis toujours. Je le dis sans aucune prétention à quoi que ce soit.

LML : tes prétentions,
tu sais où je me les fours***.

B.O.X dit: à

« Bof, Kubilai Khan, petit fils de Genghis Khan (4 000 000 de victimes), a à son actif 19 000 000 de victimes ; avec se 17 000 000 de victimes, Tamerlan fait mieux que Genghis mais moins bien que Kubilai. Plus près de nous Léopold II de Belgique occupe une belle position avec 10 000 000 de victimes, et Hideki Tojo 4 000 000 ne rigole non plus. Enfin, il y a toujours quelqu’un qui se montre capable de nous expliciter l’humanité… »… .. .

Et Dieu ne laissa que Noé et sa famille …

Va te faire enculer (en français) !.

B.O.X dit: à

Oh, certainement :
« Une chanson douce
que me chantait ma maman … »… .. .

Platonicien rigide dit: à

> Il faut voir, en outre

Effectivement, je suis outré de cette démarche péripatéticienne qui fait bon compte de la tension dialectique.

tensiomètre dit: à

un post d’une personne particulièrement fidèle a eu la générosité de dire au autres
« vous ne pouvez pas comprendre »
ce n’est pas une injure… ad hominem /
ce n’est qu’un rappel De la philosophie DE la poétique DE la puissance erdélienne indexée aux H et aux A du nom de la philosophe HannaH Arendt

tensiomètre dit: à

de dire auX autres -c’est qui ces- et ses -autres?
I would prefer not , (ou de la bart -bisation des désirs et du désir !

tensiomètre dit: à

sinon impossible de filmer la pensée en action.
moi la pensée en supposition,
La pensée en pensées
excusez -de -cette petite fleur!

tensiomètre dit: à

qui a vu La Pensée en interconnexion ?

bérénice dit: à

Mais la conscience – savoir de soi par soi – n’épuise pas la notion de subjectivité. Elle repose déjà sur une « condition subjective », sur une identité que l’on appelle  » Moi » ou « Je ». Il est vrai que, interrogeant sur le sens de cette identité, on a coutume soit d’y dénoncer une substance réifiée soit d’y retrouver le « pour soi » de la conscience. Dans le traditionnel enseignement de l’idéalisme, sujet et conscience sont des concepts équivalents sans que soit soupçonné le « qui » ou « l’un » – non-relation, mais absolument terme- à moins qu’il ne soit le terme d’une irréversible assignation, dissimulé, peut-etre, sous la notion périmée de l’âme. Terme irréductible à la relation et cependant en récurrence – Moi en soi-même comme un son qui résonnerait dans son propre écho; nœud d’un ondoiement qui n’est pas, à nouveau conscience. Le terme en récurrence sera recherché ici par delà – ou avant – la conscience et son jeu, par delà ou en deçà de l’être qu’elle thématise, hors l’être et, dès lors, en soi comme en exil; sous l’effet d’une expulsion – dont il convient d’expliciter la positive signification; sous l’effet d’une telle expulsion hors d’être, en soi;expulsion en ce qu’elle m’assigne avant que je me montre, avant que je m’installe : je suis assigné sans recours, sans patrie, déjà renvoyé à moi-même, mais sans pouvoir m’y tenir – astreint avant de commencer. Rien qui ressemble à la conscience de soi, ce qui n’a de sens que comme surgissement en moi d’une responsabilité antérieure à l’engagement, c’est à dire d’une responsabilité pour autrui. J’y suis un et irremplaçable – un en tant qu’irremplaçable dans la responsabilité. Envers une tapisserie laquelle court à l’endroit dans la responsabilité et dans l’être a lieu. Rien qui ressemble à la conscience de soi : la réduction de la subjectivité à la conscience domine la pensée philosophique qui, depuis Hegel, s’efforce de surmonter le dualisme de l’être et de la pensée, en identifiant, sous différentes figures, substance et sujet. Ce qui revient aussi à défaire la substantitivité de la substance, en relation de la conscience de soi. Dans la philosophie précisément se produirait la successive et progressive découverte de l’être à lui-même. Le savoir – la dé-couverte – ne s’ajouterait pas à l’être de l’étant – à l’essence. L’essence de l’être mènerait son train comme une vigilance exercée sans répit sur cette vigilance même, comme possession de soi. La philosophie qui énonce l’essence comme onto-logie, parachève cette essence – cette lucidité de la lucidité – par ce logos. La conscience accomplit l’être de l’étant. Pour Sartre comme pour Hegel le Soi-même est posé à partir du pour-soi. L’identité du « je » se réduirait ainsi au repliement de l’essence sur elle-même. Le je ou le soi-même qui semblerait en être le sujet ou la condition, le soi-même prenant figure d’étant d’entre les étants, se réduirait en vérité à une abstraction prélevée sur le processus concret de la Conscience de Soi ou de l' »ostentation » de l’être dans l’histoire ou dans l’étirement du temps où, à travers ruptures et retrouvailles, l’être se montre à lui-même. Le temps, l’Essence, l’Essence comme temps, serait l’absolu même du Retour à Soi. La multiplicité de sujets uniques, « étants », immédiatement, empiriquement rencontrés, procéderait de cette conscience de soi universelle de l’Esprit : brins de poussière recueillis sur son parcours ou gouttes de sueurs qui perleraient sur son front à cause du travail du négatif qu’il aura accompli, moments oubliables dont ne compte que l’identité due à leur position dans le système et qui se résorbe dans le Tout du Système.
La réflexion sur soi de la conscience, le Moi percevant le Soi, ne ressemble pas à la récurrence pré-alable du soi-même, à  » l’un  » sans dualité aucune, de soi-même, d’emblée acculé à soi, au pied du mur, ou tordu sur soi dans sa peau, mal dans sa peau, en soi déjà hors de soi? Son inquiétude ne traduit pas non plus une quelconque dispersion en phases, extérieures les unes aux autres, dans un flux de temps immanent, au sens Husserlien, retenant le passé et mordant sur l’avenir. Le soi-même n’est pas le pole idéal d’une identification à travers la multiplicité des  » silhouettes psychiques  » Kerygmatiquement proclamé le Même, en vertu d’un mystérieux schématisme du discours. Le soi-même ne porte pas son identité comme le portent les étants, identiques en tant que dits sans dédits et qui, ainsi, se thématisent et apparaissent à la conscience. La récurrence irrésiliable du soi-même dans le sujet est extérieure à toute distinction entre moments qui pourraient s’offrir à une activité synthétisant de l’identification et du rassemblement – rappel ou attente. La récurrence du soi-même ne se desserre pas pour se resserrer en s’éclairant ainsi comme la conscience qui s’illumine en s’interrompant et en se retrouvant dans le jeu temporel des rétentions et protensions. Le soi-même n’entre pas dans ce jeu d’étalages et de dissimulations qu’on appelle phénomène (ou phénoménologie, car l’apparoir du phénomène est déjà discours). Les verbes, les adjectifs possessifs et les figures syntaxiques dont on voudrait user pour désarticuler la singulière torsion ou contraction de soi-même, réfugié ou exilé dans son propre plein jusqu’à l’éclatement ou à la fission – en vue de sa reconstitution en guise d’identité identifiée dans le Dit – portent déjà la marque du soi-même, de cette torsion, de cette contraction, de dette fission. C’est peut-être cela aussi le sens de la formule mystérieuse de Leibniz  » le moi est inné à lui-même « . Le  » se  » du  » se maintenir  » ou  » se perdre  » ou du  » se retrouver « , n’est pas un résultat, mais la matrice même des relations ou des événements qu’expriment ces verbes pronominaux.

Emmanuel Lévinas
Autrement qu’être
ou au dela de l’essence

bérénice dit: à

A la mémoire des êtres les plus proches parmi les six millions d’assassinés par les nationaux-socialistes, à coté des millions et des millions d’humains de toutes confessions et de toutes nations, victimes de la même haine de l’autre homme, du même antisémitisme.

Blackpool Night Out dit: à

Sarah Stienne,
vous me rappelez l’objectif de André Jacob : « Théoriser le mal pour mieux le saisir entre relatif et absolu appelle sans doute une méthode – génético-structurale – assurant le passage d’un trait à l’autre et éclairant l’articulation d’ensemble. La désabsolutisation par mise en relation conjoint un sens existentiel à une exigence procédurale. »

C’est trop compliqué pour être vrai, aurait dit mon prof de lettres, simplifions donc :
Le droit est une technique sociale qui fait de l’emploi de la force un monopole de la communauté de droit au service de la paix sociale. Afin que la technique soit élégante, il s’agit de dégager le droit de ses fondements idéologiques et moraux, pour n’en faire qu’une technique de régulation, une pure technique au service de l’État laïc.

(Pour ce qui concerne André Jacob, étant donné que le droit est une connaissance systématique soumise à un principe, son unité systématique sera cohérente selon le concept subjacent. Or en amont d’AJ on perçoit encore une métaphysique du droit, c’est-à-dire un arrière-goût kantien. Bref, aucune trace de l’idée éthique de l’unité de l’homme, ni d’ailleurs d’une hiérarchie de normes sous une norme fondamentale.)

Rappel nécessaire ..... dit: à

Aux yeux d’un goy, rien ne distingue la Shoah de tous les autres meurtres de masse que l’homme a fait dans l’Histoire, au nom de ses idéaux, si ce n’est son caractère industriel, plannifié, remarquablement exécuté et proche dans le temps et l’espace.

Ce n’est pas la première tentative d’épuration, d’éradication ethnique au monde : les Juifs considérés comme sauvages à éliminer, population à détruire. On en connaît d’autres sur tous les continents.

On peut même prétendre que le « travail » du Goulag, ou du Laogai, sur des populations moins exotiques, plus banales, plus communes, moins distinguées, moins jalousées, est effroyablement plus représentatif de ce que l’homme peut faire à son même, dès qu’il le déconsidère au nom de son idéologie. Des exemples sous les yeux, tous les jours, ici même de l’aveuglement intelligent. !

Bref, médiatisation juive de la Shoah, essayant de « distinguer » ce meurtre de masse des meurtres antérieurs, tentative d’explication de l’aventure nazie par le mal, alors qu’il ne s’agit que d’impérialisme… et mise sous silence pendant des décennies, des siècles du passé, notre passé, dérangeant… Eichmann ? des milliers d’autres nazis ? Des éxécutants sans importance…

Souhaitons longue vie à Israel, au prise avec l’impérialisme musulman ! Que Dieu leur épargne un second holocauste.

bérénice dit: à

0h41 simple question Aristote? Est-ce bien cette antiquité qui résonna avant l’édification d’autres savoirs et de nouvelles approches, ceci réagissant à ce que vous offrez à lire en terme de définition de la notion de Désir. Wim Wenders vieux cinéaste nous offrit il y a fort longtemps un film où il fut question d’un homme qui pour accéder à l’objet de son Désir (bien avant le fameux mariage pour tous)dut choisir entre y accéder et aimer mais perdre son pouvoir surnaturel ou ne pas et conserver ce pouvoir qui le différenciait de tout autre individu existant. De fait y repensant je dirai qu’on ne peut pas tout obtenir et que désir et amour dépossèdent alors qu’en l’occurrence nous sommes confrontés à un sentiment passionné qui nous possède, qui est plus fort que nous, la passion nous prive de notre pouvoir à décider imprimant sa volonté. Après bien sur nous sommes tous parfois un peu comme des animaux, quadrupèdes à s’exciter sur tout support pourvu que l’on en obtienne une satisfaction totalement complète ne serait-ce que physique, les sens obtenant toujours notre préférence, un assoiffé boit, un affamé se rassasie, un obsédé copule avec plus ou moins de raffinement dans sa quête sexuelle en fonction de ce que son standing et sa sensibilité lui autorisent en terme de recherche de plaisirs.

John Brown dit: à

Dans la nuit du vendredi 26 avril au samedi 27 avril 2013, une grave explosion s’est produite à l’usine à gaz théologico-philosophique LML (niveau de gravité 9 sur l’échelle de Ricoeur) au niveau de l’unité réfrigérante Elyette Abecassis. Les écrans de contrôle reçoivent en boucle le message suivant : « attention mal absolu : passou l’a pas son bac / attention mal absolu : passou l’a pas son bac ». Les pompon les pompiers sont sur place.

Blackpool Night Out dit: à

Vous généralisez trop facilement bérénice : « Après bien sur nous sommes tous parfois un peu comme des animaux, quadrupèdes à s’exciter sur tout support pourvu que l’on en obtienne une satisfaction totalement complète ne serait-ce que physique… ».
Avez-vous essayé de manger du carton ou des pneus ? Les chèvres, par exemple réussissent dans cet exploit, je ne sais pas si le goût du fromage en ressent… je crois que oui… jamais essayé… Quant à copuler avec du carton s’il est mouillé on peut, je suppose, en tirer quelque chose d’intéressant… enfin… faut voir aussi la qualité de la colle… puis, la consistance du tout… aussi. Un vieux pneu c’est hors discussion… même en disposant de lubrifiants de grande qualité… ce serait trop artificiel, surtout si le pneu est assez vieux pour être rêche… voyez-vous, une vieille personne un peu rêche… n’allez pas me méprendre ! je parle d’une vieille personne… homme ou femme, peu importe… qui est d’un abord difficile… un caractère peu aimable… bien, voyez-vous, une vieille personne un peu rêche, vous lui rappelez les beaux jours de sa jeunesse et c’est vraiment exceptionnel qu’elle ou il ne devienne pas tout de suite aimable… même si, pour la grande majorité, les années de la jeunesse c’était galère…

Bon, vous avez sans doute compris où je veux pleuvoir… si non tant pis…

tensiomètre dit: à

mais si passou l’a tout bacH ?ça fer pas que les gens qui la jouent étrange la bouclent un peu ?

Brigitte Artichaut dit: à

Faudrait vous mettre pensée en suppositoire avec bac mieux si sablé au fond de la gorge et taper seulement si vous arrivez à respirer ..

tensiomètre dit: à

ça fera pas que les gens qui uoi ?

il a osé l’écrire ! quoi?
le père en tant que l’impossible à supporter.(JAM)
et si ce n’est pas le mal aussi , ?

Chère Essence.... dit: à

Emmanuel Lévinas est le pompiste le plus intelligent que je connaisse….

tensiomètre dit: à

ARTICHAUTS

tensiomètre dit: à

méconnaissance qui lui sera reprochée dans ses jugements sur ce pays.
autre reproche : elle n’Y a pas connu , (y : en allemagne)
il est bienbête de reprocher à quelqu’un de n’avoir pas vécu à tel endroit à telle époque , mais il arrive qu »on puisse lui faire le grief d’écrire avec imprudence d’écrire sans une connaissance suffisamment élaborée des questions qu’il présente et du public auquel il les présente

tensiomètre dit: à

Arendt répondit quand même aux reproches de Scholem qu’elle était la petite juive : ce qui atteste d’un certaine intuition des rapports présupposés comme légitimes entre « intellos », et « intello juifs » , et auxquels elle souscrivait. …

le crémier de JC....... dit: à

tensiomètre,
je puis vous l’avouer désormais, votre lien sur le coming-out des Asexuels de Pont AVEN m’y autorise, JC a été expulsé de notre île pour trahison antisexuelle. Il est parti comme Simenon le fît, lui aussi, la queue entre les jambes…

Trahison, le jour où il s’est mis à défiler sur la Place d’Armes en brandissant une pancarte « A bas la dictature du sexe à Porquerolles ! » suivi par un être indéfinissable qui affichait ce slogan dément :  » Sea, Sail, Sun, no Sex ! »

Ils sont partis en flottille, nos traîtres, fonder un ashram destiné à convertir les mâles, les femelles et les invertis que le mieux pour connaître enfin la Paix, c’est de ne plus toucher à ces dégoutantes pratiques sexuelles ! vous vous rendez compte !

« N’y va pas, chéri, je t’en supplie ! » m’a crié ma tendre et douce, ce matin… J’irai pas. Je perds un ami et un bon client. Qu’est ce qui lui a pris ?

tensiomètre dit: à

cherc crémier e peux vous remercier de cet info vitale par une autre plus histoirenne :
« L’ancêtre du VIH n’aurait pas 70.000 ans, mais 5 millions d’années »
Une coévolution qui change la génétique

C’est du moins la conclusion des travaux menés par deux chercheurs américains, Alex Compton et Michael Emerman, du Fred Hutchinson Cancer Research Center de Seattle. À la différence de leurs prédécesseurs qui ont estimé l’âge de ces lentivirus en fonction de leurs taux de mutation, ces deux scientifiques se sont focalisés sur les traces d’une coévolution génétique entre le virus et ses hôtes.

magnetostore dit: à

Tensiomètre en jachère a un artichaut dans le cul et s’agite de peur qu’il s’échappe ..

J.Ch. dit: à

hors sujet : parution chez Albin Michel de
« Comment vivre ? une vie de MONTAIGNE en 1 question et 20 tentatives de réponse » par
SARAH BAKEWELL… superbe !

tensiomètre dit: à

la question des supposés journaleux erdéliens ce n’est même pas pourquoi leur coeur serait phosphorescent , c’est le trope de la pointe qui rebique

Rappel nécessaire.... dit: à

hors sujet : le « Montaigne et la philosophie » de Marcel Conche, PUF, écrits entre 85 et 93, c’est à dire avant le délire Corsica, tient toujours la route…

magnetostore dit: à

Rappel nécessaire a un artichaut dans le cul et s’agite de peur qu’il s’échappe ..

Blackpool Night Out dit: à

Puisque Montaigne tient la route n’importe quel con y touche tient la route, même MàC, c’est tout dire !

tensiomètre dit: à

mon plus drôle souvenir de conf de philos sur Arendt, c’est d’avoir entendu qu’on lui reprochait non pas son premier amant, mais son mari!
une manière de la réduire au genre de gamine sous influence
de quoi se plaint on , que ni l’interprétation, ni l’histoire ne marchent plus aujourd’hui ?
il y en a au moins une sur ce blog qui ne pas comprendre ça , non plus , et beaucoup d’uns

D. dit: à

Je sais bien Bérénice de mon cœur que toutes vos considérations me sont adressées. Plutôt que le camping je vous propose la location d’une maison. Pour le programme détaillé, cliquez sur le D.

tensiomètre dit: à

une pièce de théâtre pour un cours de critique
Arendt a accordé un rendez-vous dans une arrière salle de troquet à P.Assouline : qu’est ce qu’ils se disent : racontez !

Blackpool Night Out dit: à

« une manière de la réduire au genre de gamine sous influence »

Bof, ça c’est le milieu avec ses haines, ses envies, ses jalousies. Que ces petitesses entrent dans le jeu académique aussi en dit long sur l’état de dégradation du milieu.

tensiomètre dit: à

précision: vous écrirez 2pièces l’une, peu avant le procès d’Eichmann, l’autre peu après.

tensiomètre dit: à

ce blog est fréquenté par des gens sans imagination , au lexique très limité et aux expériences de pensée pauvres .

Sourd.... dit: à

ne m’en parlez pas !

J.Ch. dit: à

laissons les ricaneurs machos ricaner… pour revenir à Montaigne, ce qui intéressant : ce livre est écrit par une femme, anglaise de surcroit

Blackpool Night Out dit: à

« ce blog est fréquenté par des gens sans imagination , au lexique très limité et aux expériences de pensée pauvres . »

Ça doit être pour cette raison que vous y trouvez votre compte. Vous vous faites l’idée que puisque de votre point de vue la pensée des autres ne vaut pas grande chose, personne ne prêtera attention au fait que la votre est carrément fruste.

Blackpool Night Out dit: à

« … ce livre est écrit par une femme, anglaise de surcroit »

Vous êtes quelqu’un qui n’a aucune conscience de ce qu’il écrit. Est-ce qu’être femme et anglaise garantit une qualité quelconque ?

Doktor Priapus (service psychologique) .... dit: à

J’entends tensiomètre, ah ! je l’entend, je me tend…

tensiomètre dit: à

il y en a qui ne savent pas même faire une proposition de thème à penser avec un bibliographie : (P.Assouline en propose beaucoup).
j’ai assez de scènes en mémoire de philosophes assez renommés en arrière salle de bitrot m^me pour donner les indications de la scénographie .
c’estpour ça que je n’ai pas esoin d’écrire « con »à chaque post ! et que même les gueulantes de mauvaise langue ne me semblent pas si folles .
Arendt tiendrait-elle un blog en son nom aujourd’hui ?

Blackpool Night Out dit: à

[Ah ! J.Ch., j’ai la chance de ne pas être auteur… si c’était le cas je vivrais des cauchemars à la seule idée que vous appréciiez mon travail… Non, parce que « femme » et « anglaise » comme critères c’est vraiment quelque chose…]

Doktor Priapus (service psychologique) .... dit: à

Arendt ? Un blog ? Qu’est ce qu’un blog ? Peut-être l’équivalent d’un viol collectif en Inde : il faut en être, participer entre élus, se montrer …

Blackpool Night Out dit: à

« Arendt tiendrait-elle un blog en son nom aujourd’hui ? »

Une question de cet acabit et t’es disqualifié à vie !

tensiomètre dit: à

quelqu’un sait-il ce qui dans l’espace littérature, philosophie et sciences humaines garantit quoi que ce soit ? et sur blog ?
combien de philosophes renommés ont-ils pris plaisir à participer,( juste participer )à des canulars délibérés ?

Doktor Cunni (service vétérinaire) .... dit: à

Si l’Allemagne devient le Bouc émissaire du PS, c’est que la Chèvre sent qu’elle va y passer …. pauvre bête !

tensiomètre dit: à

on ne diqualifie plus, on met en QuArendtaine

le concept et le percept dit: à

La piscine qui se noie dans un verre d’ eau, un comble!

Doktor Groddeck (service psychanalytique) .... dit: à

« Mardi 30 avril, leçon 4 : «Freud et la famille» avec Elisabeth ROUDINESCO, universitaire, historienne et psychanalyste. Inscrivez-vous. »

Amenez vos jeunes enfants, armés de leur tambour AAA, ramage, tapage …..

Thin on top dit: à

J’observe une calvitie croissante dans le domaine des idées.

Pétrole Hannah dit: à

Je souhaiterais quelque chose de plus de plus dense, de plus touffu au sommet.

Phénomène tocquevillien ou de la boétien? dit: à

Je reste circonspect devant ce poil que l’on rase à moitié sur le crâne et qui pousse à moitié sur les joues.
Nous adoptons un look de bagnard.

Absence de pensée dit: à

L’égalisation du poil au sommet et à la base me paraît reposer sur un écrasement égalitariste de la dialectique.

tensiomètre dit: à

on ne 10- qualifie pas quand on ne sait pas qualifier

Butte témoin dit: à

Devant ce sillon tracé vers l’homogène, la femme fait motte.
Elle ne pourrait que couper le haut sans pouvoir laisser pousser le bas.
L’identité pour tous, dans son cas, fait passer du bagne au pavillon des cancéreux.
Demain : aux terrasses des cafés, des poupées Barbie sans perruques.

bagnard hagard dit: à

Nous adoptons un look de bagnard.

Avec casque sur les oreilles?

Doktor Mayol (service postiche capillaire) .... dit: à

Vouliez-vous du toupet au sommet ? vous l’avez….

le concept et le percept dit: à

Pétrole Hannah dit

Quel toupet!

Blackpool Night Out dit: à

« … quand on ne sait pas qualifier »

Il n’y a qu’un adjectif pour vous qualifier et on préfère ne pas en faire usage… ce serait inutilement salissant et pour l’auteur de ces lignes et pour le blog…

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…dans toute cette histoire, on peut en déduire que seul Mr.Hitler,…est débaucheur et pervers des peuples,…genre faire de l’Allemagne un bordel de putes,… » qu’est ce qui à changer aujourd’hui dans toute l’€urope,…la continuité,…),…

…une logique comparative très édulcorée,…

…Lucky Luke et les Dalton,…en insérant le personnage de  » Joe Dalton « ,…aux prémisses analogiques à Hitler,…et ses frères  » Dalton « , ses allemands  » collabo’s  » moutons de Panurges,…

…mais , c’est d’un quotidien,…les enfoirés collabo’s aux partis politiques et toutes associations à but lucratif,…et de distanciation sociale,…

…interdire quoi,…le retour à la basse-cour,…ou les cochons qui se nettoient dans la boue ou « gay » parade,…le retour aux sources,…
…analysez,…Oui,…mais comme une montre, une horlogerie, une pendule, un simple mécanisme,…qui à foiré,…Oui,…
…y avait il réellement consensus,…ou un sabotage social ou de classe était’il déjà programmé dans le Reich-stad, pour faire une révolution ( camouflé ),…sans guillotine, avec comme seule  » terreur « , le nazisme du Robespierre Allemand,…Mr.Hitler,…
…et, quels prétextes pour engluer toute l’économie dans l’armement et la  » purification « , ethnique selon son carnet de musique,…quelles ramifications avec les industriels, et accords d’espionnages pour faire une belle guerre mondiale,…
…ou toute les victimes, excusez du peu,…ne sont pas seulement des  » saints bordels juifs « ,…
…maintenant,…on à nos arabes, nos congolais,…la revanches ethnique,…ou remettre l’homme médiéval dans le cochon de basse-cour à deux poils au cul sans culotte,…mon Show à l’ail,…aux pieds,…un « sus-sucre »,…mon chien, à cheval,…brave-bête,…la sainte-vierge t’a coupé ta langue,…mon Show est là,…ma biroute à moi,…
…etc,…je suis Show-là bite,…ma pension en plus des mort à crédit à poils de chameaux,…de royale franc-maçonnerie Show là bien,…la morale sociale,…

tensiomètre dit: à

ceux qui ‘ont qu’un mot devraient réviser au moins leurs différents dictionnaires.
je sais aussi trouver des gestes d’ailleurs , et des grimaces éloquentes sur la toile . mais je ne suis pas un petit garçon qui emmerde les vieux profs racornis en tourisme éducatif permanent dans les troquets : l’ambroisie, c’est fini et le nectar vaut pas un pétard, et les dieux ne squattent même plus les cieux !
c’est un temps pour les systématiques de blogs : on refait même la clinique ad hoc

Blackpool Night Out dit: à

Non, tu n’es pas un petit garçon qui emmerde les vieux, t’es un vieux con imbu de soi-même qui emmerde tout le monde.

Ta maman dit: à

Je sais bien Bérénice de mon cœur que toutes vos considérations me sont adressées. Plutôt que le camping je vous propose la location d’une maison. Pour le programme détaillé, cliquez sur le D.
_____________

M’enfin Dédé, t’es tout décoiffé pour passer à table! Ran-ge ta bi-te dans ton slip!

Polémikoeur. dit: à

Peut-être qu’à la banalité du mal,
consistant pour les uns à déborder
sur les autres, à prendre ainsi
leurs aises aux dépens du droit
de leurs égaux à exister au moins
pareillement, il convient d’opposer
un refus constant du laisser faire,
de lutter contre les incivilités,
toujours plus d’indifférence
et d’inattention pour autrui.
Sociétellement.

J.Ch. dit: à

à renato : ce que je voulais simplement dire à propos du livre sur Montaigne, que c’est la première fois qu’une anglaise présente un point de vue original… faut pas chercher midi à quatorze heurs pour faire votre prétentieux comme dab’ !

Dispense Kleenex dit: à

Maintenant que c’est une tête bien conditionnée
Il se fera aisé de le jeter, de l’exploser.

Bye.

tensiomètre dit: à

11 h 11 min
pauvre petit toujours à parler de toi!
lis donc les tweets au lieu de faire tes caprices ;; tu comprendras que tut peux te préparer à ton éclipse de blog : DHH peut t’aider puisqu’elle est grammairienne et femme venue d’un pays où il y a du soleil !Elle t’apprendra peut-être à te questionner sur ta fatuité à te prendre pour une bombe…parce que tu te fais mousser

Jacques Barozzi dit: à

« le nectar vaut pas un pétard, et les dieux ne squattent même plus les cieux ! »

tensiomètre est un vrai jeune poète !

Blackpool Night Out dit: à

Je maintiens, J.Ch., j’ai la chance de ne pas être auteur…

Cela dit il est évident que si ça ne vous plait pas c’est prétentieux… mais bon, nous sommes sur terre… entre humains… et par-dessus le marché sur un blog…

Enfin-bref, vous dites « c’est la première fois qu’une anglaise présente un point de vue original… » ; or, j’ai le livre sous la main, pourriez-vous me dire où se cache l’originalité ? question de comprendre un point de vue…

Polémikoeur. dit: à

Peut-on vraiment, à 19 ans,
commander et recevoir par Internet
une kalachnikov et accessoires
pour finir par tirer au hasard
– pour l’essayer ? – mais sur
des personnes bien réelles ?
Banalité du mal ou épaisseur
des terminaisons nerveuses ?
Il y a, dans le même monde,
des tombes en Normandie
indiquant 19 ans aussi.
Déblorquement.

Blackpool Night Out dit: à

« pauvre petit toujours à parler de toi! »

Tu fais erreur, c’est de toi qu’on parle, et en gros c’est de toi que tu parle à longueur de journée… mais maintenant tu m’as fatigué. Bonne journée.

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