de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Il se trouve qu’il est président…

Il se trouve qu’il est président…

C’est l’histoire d’un homme qui a un jour éprouvé un irrésistible besoin de parler. Quelqu’un d’important qui vivait dans la solitude glacée de son palais. Un autre que lui se serait confié à sa femme mais il n’en avait pas, juste des liaisons passagères. Ou à un ami mais il n’en avait pas non plus, tous étant devenus ses obligés en raison de son pouvoir. Ne lui restait plus qu’à s’en remettre à un psychanalyste, non seulement parce que celui-ci au moins saurait l’écouter mais parce qu’il saurait se taire. Seulement voilà, cet expert en autocontrôle s’avérait incapable de lâcher prise. Au lieu de quoi, inexplicablement, il accepta la proposition aussi audacieuse qu’insensé de deux journalistes, qui plus est spécialisés dans les enquêtes sur les dessous de la politique, de recueillir régulièrement ses réflexions, confidences, informations, sentiments sur les événements courants dont il était l’un des principaux acteurs si ce n’est l’instigateur.

Ce commentaire de sa propre action, en direct et à voix haute, dura près de cinq ans ; il se tint le premier vendredi de chaque mois de 19h à 20h à l’Elysée. 61 rencontres auxquelles il faut adjoindre un certain nombre de déjeuners et de dîners sans témoin soit à l’Elysée soit aux domiciles respectifs des deux journalistes toujours avec trois quart d’heure de retard. Résultat : une centaine d’heures d’entretiens en tête à tête, dûment enregistrées au magnétophone. A l’issue de cette expérience inédite, tant pour des hommes comme lui que pour des gens comme eux, l’annonce de la parution imminente de leurs conversations en librairie lui fit dire : « Je crois qu’il faut se mettre d’accord sur les citations, dans le livre… » alors que depuis le début, leur contrat oral et moral stipulait que rien de ce qu’il leur confierait ne serait off the record ; mais à la fin, il se demanda :holl

« Peut-être que je vais le regretter… Ce que vous avez enregistré, vous en prenez les éléments »…

Ce qui leur fit se demander si l’homme le plus important de France n’avait pas pété les plombs du jour même où il les avait acceptés et intégrés dans l’intimité de son cerveau en ébullition. Le résultat est là, passionnant, édifiant, ahurissant ; il galope vers les 100 000 exemplaires et ne s’arrêtera certainement pas en si bon chemin ; c’est sans aucun doute le seul livre dont on peut assurer qu’il changera le cours des prochaines élections : « Un président ne devrait pas dire ça… » (660 pages, 24,50 euros, Stock) de Gérard Davet et Fabrice Lhomme. A l’origine, il s’intitulait « Collapsus ». En effet…

Amateurs de petites phrases, passez votre chemin. Oh il y en a bien ici ou là, mais il faut aller les chercher et ce sport n’a d’intérêt que pour les bulletins radio du dimanche soir. L’ambition de ce document, car c’en est un dans la meilleure acception du terme, est toute autre : éclairer les coulisses du pouvoir, disséquer les tenants et les aboutissants d’une décision qui engage le pays, comprendre les mécanismes à l’œuvre au sommet de l’Etat, se trouver au cœur du secret. Rien n’est grisant comme de se sentir et de se croire dans le secret. Nombre de journalistes se sont enivrés de leur rôle pour s’être vus un jour confier un message à remettre discrètement de la part d’un président à un autre président. Il n’en faut pas davantage pour se bercer de cette douce illusion : agir sur l’Histoire en marche.

Il y a là de quoi confirmer mais preuves à l’appui, avec un grand luxe de détails et de la bouche même du cheval, l’inquiétante psychologie de François Hollande : dépourvu d’affect, indifférent à la culture, homme du consensus, indécis, résilient permanent, tout sauf un intello, incapable d’autocritique. Mais aussi artiste de la synthèse, grand cloisonneur de ses relations, expert en constat analytique a posteriori, prince de la combinazione politique à la française, doté d’une véritable empathie, volontiers castagneur. Aussi prévisible qu’insaisissable. Et contrairement à ce que prétend la légende, il ne se teint pas les cheveux : le noir corbeau, c’est héréditaire chez lui !

Pas de familiarité, pas de copinage, pas de tutoiement, pas d’abrazos. Chacun reste dans son rôle et n’en sort pas. Pourtant, qu’est-ce qu’il se laisse aller devant eux ! Oh, rien d’intime car s’il y a bien une chose qui lui fait horreur, c’est d’avoir à s’expliquer sur sa vie privée. Qu’on n’attende pas d’épanchement ni d’exhibition. De même il ne s’énerve, ne s’emporte et ne s’encolère jamais. Ce qui est toujours inquiétant. Des confessions donc mais pas que. Il reçoit des appels importants et règle des affaires d’Etat devant eux (on comprend que Le Monde soit bien informé, parfois…) ; par lui oubliés, ils tendent l’oreille :

 « D’invités, nous sommes devenus voyeurs. Sentiment étrange ».

Etrange, pour le moins. D’autant qu’après s’être lâché à propos des medias, il est capable de dire : « Là, on n’est pas dans une conversation offf… ». Et les journalistes de conclure : « En effet. » En effet… Un seul écrivain est cité mais c’est Pierre-Louis Basse, son conseiller aux grands événements (si, si, la fonction existe avec bureau et téléphone), non pour ses livres mais pour son action à ses côtés ; soyons juste, Daniel Pennac est également cité pour une formule (« L’avenir, c’est la trahison des promesses ») mais par eux et non par lui. Sinon, rien. On croit comprendre qu’il feuillette parfois des récits historiques (bien qu’il ne regarde jamais en arrière) à l’exclusion des romans mais pas un titre n’est évoqué en cinq ans. Ah si, tout de même, un livre l’est par le président mais il avoue ne pas l’avoir lu et assure qu’il ne le lira pas (Merci pour ce moment aux éditions de la Librairie philosophique Vrin)

Un président, c’est quelqu’un qui concède ses erreurs uniquement si elles soulignent ses qualités. Celui-ci ne déteste pas les formules choc, au risque de l’ambiguïté, telle :

« La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne demain ».

Traduction : si on lui offre les conditions de son épanouissement, elle se libérera de son voile et tout en demeurant religieuse pourra être le cas échéant une Française porteuse d’idéal… On apprend des choses sur les coulisses : c’est l’ancien leader communiste Robert Hue qui, au lendemain des attentats contre Charlie-Hebdo et l’Hyper casher, lui a soufflé l’idée d’organiser une grande manifestation sur le pavé parisien, les chefs d’Etat devant et les vrais gens derrière. Bien sûr il y est question de Florange, d’Arcelor Mittal, de la loi Travail, de l’inversion de la courbe du chômage, du mariage pour tous, des attentats, de l’état de guerre etc Tout y est vu de l’intérieur, jusques et y compris les absences, telle celle d’un grand projet culturel du quinquennat.

« Il se trouve que je suis président… »

holllllLa phrase qui tue revient souvent dans sa bouche, avec une variante (« Je suis d’une certaine façon président de la République…. ») mais c’est lui-même qu’elle devrait tuer. Davet et Lhomme ne sont pas en reste lorsqu’ils livrent quelques réflexions personnelles 

« Est-il sincère ? On ne peut l’exclure totalement ».

Le président Hollande s’est montré impuissant à définir sa fonction et à créer un lien avec les Français ; il a atteint des sommets d’impopularité alors que même ses adversaires s’accordent sur sa grande capacité d’écoute et qu’il aura été le plus accueillant, le plus communiquant tous azimuts et le plus disponible des présidents de l’avis des journalistes, même s’il s’en veut parfois de répondre à leurs sollicitations au vu des résultats, notamment les autres livres de confidences (mais alors, dira-t-on, pendant ce temps-là, il se souciait plus de son image que de son travail ?). Rien n’y fait : François Hollande aura été un homme invisible qui n’imprime pas.

Souvent, on se dit que ces deux enquêteurs ne sont pas très « Woodtsein » (entendez qu’ils n’ont rien des tombeurs de Nixon dans l’affaire du Watergate, du moins en la circonstance, contrairement à leurs enquêtes du Monde) car l’objet de leur investigation collabore pleinement avec eux ; mais lorsqu’ils disent consulter des notes diplomatiques prises par un conseiller de l’Elysée, ou mieux (ou pire….) la liste secrète des assassinats ciblés, c’est à dire des ennemis de la France à éliminer, terroristes à « neutraliser », on se pose des questions sur le fonctionnement des services…ou du président. De même, l’un des deux habitant tout près du Bataclan téléphone-t-il à Manuel Valls pour recueillir sa réaction et c’est lui qui apprend la nouvelle au premier ministre… Parfois, le tandem d’interviewers le concède, lorsque par exemple il affirme que l’Etat français ne verse pas de rançon aux terroristes preneurs d’otages à l’étranger, ce qui n’empêche pas les entreprises qui les emploient de le faire  :

« Difficile de savoir où se situe la vérité. Impossible de garantir que François Hollande nous ait tout dit ».

« Flanby », « Capitaine de pédalo », « Guimauve le conquérant », « Fraise des bois », « Monsieur petites blagues », « Culbuto », « Pépère ». Cela dit, tous ses prédécesseurs ont eu leur lot de ce côté-là. Méprisé pour son apparence débonnaire, pataud, patelin, chef de bureau, il a quelque chose de shakespearien lorsqu’il est évoqué seul la nuit dans son palais qui sent la mort. A côté de ces scènes d’anthologie, l’évocation de ses incontestables succès diplomatiques (Mali, crise grecque, Cop 21 etc) a l’air d’une figure imposée.

Alors, pourquoi a-t-il accepté le principe même de ce livre ? Certains ont imaginé que, comme Dominique Strauss-Kahn, reculant devant la décision de se présenter, il avait torpillé sa candidature avec cette initiative suicidaire ; mais l’hypothèse ne tient pas la durée de tout un quinquennat; à la fin peut-être, mais pas au début ni au milieu. Au vrai, nul n’en sait rien. Ce qui ne fait qu’augmenter l’énigme Hollande. Avant ce livre, on avait du mal à le déchiffrer ; à cause de ce livre qui en dit tant sur lui, on n’y comprend plus rien. Les auteurs ne sont pas naïfs : le président a voulu mettre en valeur son bilan. Mais le procédé choisi est tellement inexplicable qu’il laisse perplexe. Imprimer sa marque pour la postérité, à sa manière, en toute indépendance, en choisissant librement ses Commynes et sa façon de leur parler ? Certainement, mais encore ? Alors va pour le bilan faute de mieux, même si ce genre de choses s’établit en fin de parcours et non au fur et à mesure de l’action. Il y a de cela, même si, dans un récit très écrit, vif, alerte, rapide, imagé, jamais alourdi par les références tout en étant d’une grande densité d’information, ils ne sont guère indulgents avec lui. Ni complaisants ni agressifs. Juste une empathie critique parfois implacable :

« Ce président n’était pas fait pour cette époque, ou alors pour ce pays, voire les deux à la fois. On l’aurait bien vu en président du Conseil, sous la IVème République, ou en chef d’Etat gérant l’opulence et la quiétude des Trente Glorieuses, ou alors, aujourd’hui, chancelier en Allemagne, Premier ministre en Norvège… »

D’ailleurs, le dernier mot du livre n’est-il pas un nom, et ce nom celui de François Mitterrand ?

Emouvant car vraiment ému lorsqu’il a conscience que sa responsabilité peut entraîner la mort de citoyens Français, lorsqu’il doit consoler des familles hébétées par la disparition d’un des leurs massacré par des terroristes, il se retient encore. En fait, le seul moment en cinq ans où les deux journalistes du Monde l’ont vu se lâcher, s’abandonner même au pur plaisir, à un certain bonheur de vivre, à une réconciliation avec sa face la plus sombre, c’est quand il parle de football, qu’il regrette l’absence de formation « à la musculation du cerveau » des joueurs par la Fédération, ou les soirs de match à la télé. L’énigme des prochaines semaines n’en est que plus dense : un supporter invétéré du Red Star a-t-il ses chances pour reconquérir les Français en repartant de zéro, ou presque ?

(Photos Michel Spingler, John Thys et D.R.)

Cette entrée a été publiée dans documents.

1140

commentaires

1 140 Réponses pour Il se trouve qu’il est président…

F..... dit: à

Faisons preuve de mauvais goût. Demander à des footballeurs, à des acteurs, à des écrivains, à des religieux, à des bonobos de parler d’intelligence, c’est prendre la porte des chiottes pour celle de la bibliothèque.
Ce qui n’ôte aucune des remarquables facilités que procurent les fonctionnalités de WC, bien équipés, à l’usager en recherche de solution pratique à la libération de ses boyaux engorgés par la rentrée littéraire.

F..... dit: à

A la question : « Pensez-vous qu’un politicien est intelligent ? », plus de 100% des politiciens répondent par l’affirmative. Sourires chez les scientifiques. Âpres discussions sur divers bancs. Incompréhension générale dans les commissariats. Fou-rires au siège du Syndicat de la Magistrature.

bérénice dit: à

WGG 23h49 est-ce que vous ne mélangeriez pas dans le même plat le mythe d’Orphée et celui d’Osiris?
Sinon ne pourrait pas s’accorder pour dire que la sociologie peut se passer de style et que le style serait le produit d’un déterminisme social?

la vie dans les bois dit: à

« Quand je dis « survoltage » à propos de Jauffret, je trouve qu’il dynamise, électrocute les situations, accélère son film et me semble d’une certaine artificialité un peu toc parffois, ànd’autres fois, personnelle et vraie.. » Paul Edel.

C’est pas beau ça, comme avis littéraire « rapide » ?
Avec boursouflure 1er, on dirait deux folles du régiment, qui vous causent de mots.

Bien entendu aucun des deux n’a lu  » les cannibales » de Jauffret, qui met en scène trois personnages dans un huis-clos toxique -litote!-
Qui m’a fait penser à une autre scène, bien plus aérée, de Duras, à laquelle je n’ai pas mis de guillemet.

Alors entre saint-germain-des prés, et le restau place Gaillon, voilà nos deux compères qui se pavanent.

Jeunes gens, prenez garde,

Il suivent le quai, franchissent la place, et caetera,
Passent l’eau sans bateau dans la saison des crues,
Et vont, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez l’individu dont vous avez parlé. (*)

avec leurs plumes au cul et leur trainée de rumeurs.

(*) merci Victor.

Langoncet, vous avez encore un an pour faire de votre juke-box littéraire, un gros tambour de foire. Pensez à refiler des boules quiès, à ceux qui voudraient bien enlever leurs sonotones, mais ne peuvent plus.

bérénice dit: à

« On se croyait original et l’on s’aperçoit que l’on n’est que typique ».

Evidemment , une déception, presque l’écrivain se voit transformé en santon, du typique au pittoresque et du pittoresque au folklorique il n’a qu’un pas pour ensuite passer au régionalisme puis au nationalisme, tout est affreusement politique.

bérénice dit: à

Jean Langoncet, Neil Young est pour moi comme une madeleine, adolescence, été et matins frais après des nuits de liberté à suivre des plus âgés sans savoir pourquoi, je n’avais jamais éprouvé la curiosité de le chercher pour le voir et pas seulement l’entendre, il ressemble à certains des amis que j’accompagnais de ma présence inutile et qui étaient un peu musiciens. J’aime beaucoup cet album, Harvest.

Jibé dit: à

« Paul Edel
-C’est un plaisir de discuter littérature avec vous,WGG.

WGG

Vous pensez bien, Paul, que je partage complètement ce que vous dites »

Je me demande si je ne préfère pas, finalement, les prises de bec entre commentateurs que les échanges de compliments ?

bérénice dit: à

Jibé votre régime crétois est excédentaire en huile d’olive, ne la jetez par sur le feu , un peu de repos et de pacification du débat après une foire d’empoigne sont les bienvenus, pourquoi devrait-on forcément n’exprimer que détestation, rejet, et si la critique ne peut être que négative rien n’oblige à la rendre ordurière.

Jibé dit: à

bérénice, chez Molière ça commence par un échange de compliments et on sait comment ça fini !

Jibé dit: à

WGG, la place Gaillon n’est-elle pas une dépendance décentralisée du clocher de l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés ?

Chaloux dit: à

C’est sans doute, Jacquot, que la littérature est tension. Là où la tension disparait, il n’y a plus de littérature.

F..... dit: à

Amusons nous de la panique solférinienne !
Monsieur le Président de la République Française, qui n’a aucune chance de gagner sa réélection, serait mis de côté pour 2017 au bénéfice de madame Royale, vieille idole rassie de la bravitude socialiste. Géniale hypothèse.
Finirons nous avec mademoiselle Julie de la Gaye, pour faire plus gai ? Tout est possible lorsque le changement baigne dans le lustre de l’extrême onction républicaine avariée.

renato dit: à

« Coluche le tirait de Tristan Bernard, qui l’avait entendu de la bouche même de Louis Capet, lequel le tenait d’Henri Jeanson. »

Au moins ici il n’y a aucune ambiguïté. Il arrive que l’histoire fasse son caprice et voilà que l’on découvre que Érasme avait déjà lu Simone de Beauvoir, et que Tertullien avait déjà lu Érasme.

F..... dit: à

Vous avez aimé le cartoon « JUNGLE à CALAIS » ? Bravo ! le présent vous intéresse…
Vous allez adorer la suite des aventures de nos migrants barbaresques parfaitement ignorés par leurs coreligionnaires muslims richissimes. Bientôt la reprise au CINERAMA du Calaisis : « JUNGLE 2, ils reviennent ! » notre nouveau thriller européen promis à un succès renouvelé.

renato dit: à

L’intelligence elle vient d’où?
Où trouve-t-on la sagesse?

Inutile de perdre son temps en inutiles recherches; il vaut mieux chercher son pain, on sait que c’est chez le boulanger qu’on le trouve.

Nicolas dit: à

Je me lève sur lac d’huile, la grande voile ne bouge pas d’un fil en attendant la bise. Il y a aussi l’intelligence dans la relation humaine. J’ai une amie qui lorsqu’elle me dit qu’un tel ou qu’une telle est intelligent(e), cela sous entend dans son rapport aux autres. Je vous laisse disserter là dessus. Belle et agréable journee.

gontrand dit: à

« Je ne vois pas pourquoi l’intelligence d’un footballeur supérieurement doué dans sa partie, j’entends l’intelligence de ses mouvements et de ses gestes, l’intelligence de leur efficacité et de leur beauté, devrait être placée au-dessous de celle d’un prix Nobel de physique »

Moi, je vois très bien pourquoi, Jean. Si toute l’intelligence footbalistique disparaissait soudain de la planète, cela ne changerait pas grand chose à nos vies.

Si toute l’intelligence scientifique et technique disparaissait, en une génération, nous retournons au néolithique…Pourquoi pas à près tout, les adorateurs de Gaïa seraient contents.

Moi, non.

Jean dit: à

Parmi les effets les plus remarquables de la supériorité de l’intelligence rationnelle dont les humains font un si remarquable usage, citons le réchauffement climatique et la disparition de plus de 40% des populations de vertébrés en 40 ans. Il n’est pas sûr que le recours massif de l’humanité à son intelligence rationnelle lui permette de survivre à de si massives catastrophes.

renato dit: à

« … nous retournons au néolithique… »

Au paléolithique, plutôt, car il y avait déjà une pensée scientifique (découverte du point futur) et technique (outils manufacturés). Pour les dieux on ne peut que faire des hypothèses, il vaut donc mieux s’abstenir.

F..... dit: à

Déridons nous, messieurs et mesdames, en lisant les commentaire de monsieur Jean, notre provocateur en chef appointé par Passou un manager que LVMH nous envie, monsieur jean qui croit dur comme fer que ce que disent les apocalyptiques déclaration de ces crétins d’écologistes n’a pas pour seul but le renouvellement de budget de leurs officines, leur permettant de boire à l’œil entre faussaires au Café du Commerce Equitable du coin !

F..... dit: à

On me pose une question à laquelle seul Nicolas peut répondre : « Qui a taillé la grand’voile qui attend un souffle d’air pour servir ? »

Jean dit: à

Si toute l’intelligence scientifique et technique disparaissait, en une génération, nous retournons au néolithique (Gontrand)

Personne ne songe à nier les merveilles que les humains doivent à l’usage de leur intelligence rationnelle ; quelqu’un faisait remarquer hier que nous lui devons quelques chefs-d’oeuvre de la littérature mondiale que les bonobos eussent été bien en peine d’écrire. Et quant à moi, je leur dois d’avoir prolongé ma vie de quelques années. Mais on ne peut pas nier non plus les effets massivement mortifères de l’usage de ladite intelligence rationnelle. les derniers survivants d’Hiroshima s’en souviennent comme si c’était hier. Nous, individus, sommes à la fois les acteurs minuscules et les victimes minuscules d’un aussi grandiose travail dialectique. Au vrai, l’avenir de l’espèce à laquelle j’ai la chance et le malheur d’appartenir, qu’on l’envisage en gros ou en détail, m’importe peu, et cette interrogation ne trouble en rien ma digestion. Mon inaltérable sérénité, je la dois à un effet que j’hésite à attribuer à l’intelligence rationnelle et que j’appellerai l’effet Louis XV : après moi le déluge.

boudegras dit: à

JC était déjà une andouille haineuse bien avant l’invention de la charcuterie et la propagation de la haine

Jean dit: à

J’attends avec une impatience gourmande de lire dans les gazettes que l’usage massif de son intelligence rationnelle a valu à l’espèce humaine de voir son effectif terrestre fondre de 90% en six mois.

Jean dit: à

En attendant, toute la supériorité de son intelligence rationnelle n’aura pas évité à notre président de se prendre sur le coin de la figure les dommages collatéraux d’une décision irrationnelle.

gontrand dit: à

« Mais on ne peut pas nier non plus les effets massivement mortifères de l’usage de ladite intelligence rationnelle. »

C’est bien pour cela qu’elle ne suffit pas et qu’il faut aussi une éthique (« science sans conscience » etc…), je suis d’accord. Peut-être qu’elle nous mènera à la disparition de la vie sur terre, peut-être que des avancées scientifiques inimaginables aujourd’hui nous sauveront la mise…La vérité est que personne n’en sait rien.

Je dirais de la civilisation fondée sur la science ce que Chevènement disait de l’Euro: il ne fallait peut-être pas monter dans l’avion, mais maintenant que nous somme à 10000 mètres d’altitude, il est un peu tard pour sauter en marche…

F..... dit: à

Rions ensemble mes frères et mes soeurs !
Pour l’instant, la rationalité humaine fait que la population mondiale croit se nourrissant mieux, se soignant mieux et conséquence, l’espérance de vie croit de même.
Seuls, les Papy Pampers gémissent leur crainte de l’avenir qui leur échappe, mais à titre personnel seulement. Â jeun, je vois cet avenir, radieux !… Hiroshima, Nagazaki, WW0, WWI, WWII Shoah compris, sont oubliés … Yooopee !

F..... dit: à

S’il a bien un manque grave chez lui, monsieur le Président de notre étroite République, c’est bien celui de l’intelligence. Chez lui, il vaut mieux parler de stratégie, de tactique instinctive, un peu comme celle du rat en cave, sauf le respect que nous lui devons par compassion et pure charité chrétienne, amusée par les évènements passés et actuels le concernant au premier chef.

Jean dit: à

En somme, son intelligence rationnelle est à la fois la meilleure amie de l’humanité et sa pire ennemie. Le recours à l’éthique permettra-t-il de surmonter une aussi massive aporie ? Rien n’est moins sûr. Mais, comme chantait l’autre, nous n’y serons plus, mes frères…. enfin, il faut l’espérer.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…Oui,!…et les russes qui attendaient, les deux bateaux sur commandes,!…

…comme si de les leurs avoir refuser, pour faire plaisirs aux U.S.A de N.Y,!…çà a changer quelque choses en Syrie,!…
…avec les événements d’aujourd’hui,!…

…questions de stratégies des conjectures,!…
…l’intelligence faut pas se pencher pour en ramasser à la pelle des électeurs, aujourd’hui,!…

…venez, mes poules aux pots d’Henry IV, petits petits aux bons grains des Frances, courbées en échines et ployez soumis aux Euros paradis partis en retraites fiscaux,!…

…mon Brexit des confiances aux leurres,!…

…çà avance mes tableaux,!…bien sur,!…
…payez d’avance,!…pas de facture,!…
…etc,!…

Nicolas dit: à

Exactement, il louvoie beaucoup trop. Et pour revenir sur sa phobie de la trace c’est pour elle qu’il fait des coups ce qui ne lui réussit pas très bien et qui nous déstabilise. Citons Passou « Le président Hollande s’est montré impuissant à définir sa fonction et à créer un lien avec les Français. »

Nicolas dit: à

Phobie?

Jean dit: à

Dialogue d’Hylas et de Philonoüs (suite):

— Pourquoi vous consumez-vous d’un amour aussi immodéré pour votre chat ?
— Parce que c’est mon chat.
— Réponse rationnellement irrecevable. Vous n’avez rien d’autre en magasin ?
— Parce qu’il est beau.
— Le sentiment du beau est-il rationnel ?
— Je n’en sais fichtre rien.
— Trouvez mieux !
— Parce qu’il est gentil.
— La sympathie pour un animal a-t-elle quelque chose à voir avec la rationalité ?
— ?????
— Décidément, vos réponses sont insatisfaisantes, d’un point de vue strictement rationnel. Faites un effort.
— J’aime mon chat … parce que je l’aime !
— Vous aggravez votre cas. Pensez-vous que le fait d’aimer votre chat puisse avoir un effet positif sur l’avenir de l’humanité et des espèces vivantes ?
— Oui !
— Votre Q.I. rationnel ne dépasse pas le score symbolique de 1. Au suivant !

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…le prix Nobel des Carabistouilles est attribuer à l’honorable  » Mandarin « , ni poils , ni griffes,!…
…une plume aux vents,!…un nouveau président ou un roman pompier d’états – unis,!…
…Ah,!Ah,!…etc,!…jouer, encore à cow-boys – indiens,!…autour du totem tricolore,!…etc,!…
…quel âge-mental,!…soumis à l’histoire,!…sur le dos,!…etc,!…

William Legrand dit: à

Madame Verniglia nous a confié : « JC a commencé un régime amaigrissant pour qu’on ne le reconnaisse pas : il en a pour plusieurs mois vus le kilos en trop de sa bedaine, les gens rigolent »

D. dit: à

Le style est l’une des composantes intervenant dans la qualité littéraire d’une œuvre, un point c’est tout. Il est recommandé d’y appliquer un coefficient de pondération en fonction du domaine littéraire et de l’époque.
Voilà ce qu’il en est. Et on en parle plus.

christiane dit: à

Pat V,
Merci, ce débat m’avait échappé. Je suis peu, à vrai dire, l’apparition des divers prix littéraires. Je comprends par ailleurs qu’il y ait une amertume quant à la bibliographie utilisée et passée à la trappe pour ce roman, Charlotte Delbo reste l’auteur de trois livres bouleversants Aucun de nous ne reviendra :
« (…) toutes les paroles sont depuis longtemps flétries/ Tous les mots sont depuis longtemps décolorés/ Graminée – ombelle – source – une grappe de lilas – l’ondée – toutes les images sont depuis livides./ Pourquoi ai-je gardé la mémoire ? Je ne puis retrouver le goût de ma salive dans ma bouche au printemps – le goût d’une tige d’herbe qu’on suce. Je ne puis retrouver l’odeur des cheveux où joue le vent, sa main rassurante et sa douceur./ Ma mémoire est plus exsangue qu’une feuille d’automne./ Ma mémoire a oublié la rosée/ Ma mémoire a perdu sa sève. (…)/ C’est alors que le cœur doit s’arrêter de battre – s’arrêter de battre– de battre./ C’est pour cela que je peux pas m’approcher de celle-ci qui appelle. Ma voisine. Appelle-t-elle ? Pourquoi appelle-t-elle ? Elle a eu tout d’un coup la mort sur son visage, la mort violette aux ailes du nez, (…) la mort dans ses doigts qui se tordent et se nouent comme des brindilles que mord la flamme, et elle dit dans une langue inconnue des paroles que je n’entends pas./ Les barbelés sont très blancs sur le ciel bleu./ M’appelait-elle ? Elle est immobile maintenant, la tête retombée dans la poussière souillée./ Loin au-delà des barbelés, le printemps chante/ (…) / Et nous avons perdu la mémoire./Aucun de nous ne reviendra… » (cité par Jean Hatzfeld dans « Le Monde des livres » le 15.05.2013, dans un magnifique article, toujours lisible sur le net.)

P.Edel et W.,
je me souviens bien de vos avis de lecteurs sur le beau roman de Luc Lang Au commencement du septième jour. Il me semble que c’est la troisième partie qui vous avait gênés (Afrique – sœur…). J’ai beaucoup aimé le lire et découvrir cette écriture très particulière pour évoquer ce drame et l’histoire des trois protagonistes vus par le narrateur. Le premier commentaire de W. (sur le blog de P.E) me parait plus intéressant que celui cité ici, de même le vôtre, Paul(qui m’avait donné envie de lire ce roman).

Quant à discuter sans fin sur les livres évincés lors du choix final des jury, c’est un peu la règle de ces jeux, toujours injustes pour ceux qui, retenus sur une liste, se voient rejetés au moment ultime du… couronnement ! Il est certain que ces prix font découvrir un auteur et vendre ses livres mais dans la durée, c’est souvent à la suite (à l’ensemble) du travail d’un écrivain qu’on jugera de l’éphémère ou du justifié de cette reconnaissance.
Ce qui m’intéresse, (quand c’est possible – je pense à l’unique et magnifique roman de Jean-René Huguenin La côte sauvage) c’est de m’habituer à l’écriture d’un écrivain, à le reconnaître à sa façon de travailler l’histoire, à ses thèmes qui finissent toujours par nous renvoyer à lui puisqu’on écrit toujours à partie de soi.

C’est agréable de retrouver la RDL à son top niveau, pleine d’échanges passionnants etde querelles sur les romans, les écrivains, les prix littéraires, le style, l’intelligence…
Sans oublier le billet de Passou qui sème dans nos consciences un trouble justifié.

Daniel Gasperini dit: à

Un roman inédit de Roberto Bolaño vient d’être publié en Espagne, « El espiritu de la ciencia ficción ».

Widergänger dit: à

Eh non ! le style n’est pas une composante de l’œuvre. C’est une vision du monde. C’est d’ailleurs ce qu’avait découvert Hölderlin bien avant Flaubert dans ses Remarques sur Antigone, de Sophocle, qui n’ont pas été comprises à l’époque.

Widergänger dit: à

Si injustice il y a sans doute dans l’attribution d’un prix littéraire, c’est une injustice qui ne dépend pas vraiment des membres du jury que je crois honnêtes et soucieux d’être justes précisément.

Il me semble à moi que c’est justice que le roman de Luc Lang ait été éliminé dans la dernière ligne droite pour de nombreuses raisons littéraires qu’il serait fastidieux de reprendre. Je ne crois pas, comme C.P. d’ailleurs, que ce roman laissera une trace durable dans l’histoire littéraire.

À chaque attribution de prix, c’est la définition de la littérature qui est en jeu, on n’en a pas suffisamment conscience. Mais c’est un enjeu colossal quand on y réfléchit cinq minutes, une sorte de modèle du fonctionnement démocratique.

Chaque année, on se met à réfléchir à ce qu’est la littérature, et on se remet à en débattre. C’est unique au monde. C’est un milliard de fois mieux que la démocratie athénienne. Et comme en la matière il n’y a aucune certitude, c’est le nombre qui fait loi et tient lieu de vérité, faute de mieux.

Bloom dit: à

Réduire la littérature au roman, c’est limiter l’amour au touche pipi.

Daniel Gasperini dit: à

Le style c’est le cache-sexe des emasculés, disait Gilles Tordjman. Les vrais artistes se contrefichent du littéraire, de son odeur de litière.

Widergänger dit: à

Le style c’est ce qui permet de faire surgir à la surface du texte d’autres niveaux de signification possibles, une cohérence au-delà de la conscience et de l’entendement, qui fait vivre la dimension absolue du langage, que Hölderlin appelait « co.nnexion supérieure », « co.nnexion plus infinie ». Le rythme jouait à ce propos pour Hölderlin un rôle primordial dans l’ordonnancement d’une expérience sensible qui permet de passer de l’intuition sensible à l’intuition intellectuelle. L’analyse des effets de rythme dans les phrases de Flaubert comme dans le style spiralé des phrases de Th. Bernhard illustrerait parfaitement cette théorie du rythme, que semble d’ailleurs reprendre de Hölderlin et développer Meschonnic et avant lui déjà le grand théoricien russe de la grande époque en Russie, Tynianov. Hölderlin est un pionnier en ce domaine des études littéraires.

Jean dit: à

Le journal « Le Monde » organise, début novembre, un forum sur le thème de l’héritage. L’héritage… Renier son héritage, c’est facile. Cracher dessus, c’est à la portée du premier venu. S’en libérer, c’est une autre affaire…

gontrand dit: à

« À chaque attribution de prix, c’est la définition de la littérature qui est en jeu, on n’en a pas suffisamment conscience. Mais c’est un enjeu colossal quand on y réfléchit cinq minutes, une sorte de modèle du fonctionnement démocratique. »

Il faudra qu’on m’explique comment le choix subjectif d’une dizaine de types et de nanas cooptés par eux-mêmes autour d’un bon déjeuner bien arrosé redéfinit tous les ans la littérature et est un modèle de fonctionnement démocratique!

Si c’est le cas, confions le gouvernement du pays à une dizaines de gugusses tirés au sort parmi les états-majors des principaux partis politiques et payons leur une bonne bouffe par semaine pour prendre les décisions qui s’imposent…

Jean dit: à

Il faudra qu’on m’explique comment le choix subjectif d’une dizaine de types et de nanas cooptés par eux-mêmes autour d’un bon déjeuner bien arrosé redéfinit tous les ans la littérature et est un modèle de fonctionnement démocratique!

A moi aussi. je goûte fort votre humour !

Widergänger dit: à

Die Verfahrungsweise des poetischen Geistes bei seinem Geschäfte kann also unmöglich hiemit enden [mit dem Widerstreit des Reinen und der Form, des Individuellen mit dem Allgemeinen des Wechsels]. Wenn sie die wahre ist, so muss noch etwas anders in ihr aufzufinden sein, und es muss sich zeigen, dass die Verfahrungsart, welche dem Gedichte seine Bedeutung gibt, nur der Übergang vom Reinen zu diesem Aufzufindenden ist.
(Hölderlin, Remarques sur Œdipe et Antigone)

Il est dés lors impossible que le mode de fonctionnement de l’esprit poétique en ses procédures aboutisse jamais à l’opposition du pur et de la forme, de l’individuel et de l’universel. S’il est conforme à la vérité, il faut bien que quelque chose d’autre se trouve en lui, et il faut que puisse être vérifié que ce mode de fonctionnement, qui donne au poème sa pleine signification, n’est que le passage du pur vers ce quelque chose qui reste à trouver.
(Hölderlin, traduction perso)

Jean dit: à

Il faudra qu’on m’explique comment le choix subjectif d’une dizaine de types et de nanas cooptés par eux-mêmes autour d’un bon déjeuner bien arrosé redéfinit tous les ans la littérature et est un modèle de fonctionnement démocratique! (Gontrand)

… ou comment le rappel ironique des réalités concrètes vient à bout en un tournemain d’une sottise péremptoire.

Daniel Gasperini dit: à

Le style c’est le cache-sexe des emasculéss, disait Gilles Tordjman. Les vrais artistes se contrefichent du littéraire, de son odeur de litière.

bernbard dit: à

William Legrand dit: 28 octobre 2016 à 10 h 43 min

il a fallu élargir les routes pour le laisser passer

Widergänger dit: à

Non pas. Mais fonctionnement de l’institution littéraire en France, qui a ses faiblesses, certes, mais ses procédures sont démocratiques dans la mesure où l’institution littéraire ne se restreint jamais à un jury enfermé dans sa tour d’ivoire mais englobe éditeurs dans la sélection des ouvrages publiés, la presse pour la critique des ouvrages, et par conséquent aussi le public d’une manière ou d’une autre.

Nicolas dit: à

Il est vrai que les prix sont une forme de marketing. Et donc? Je veux dire ne reste t’il plus qu’à leur cracher dessus? C’est une simple question.

Widergänger dit: à

Hölderlin a, à propos du style, l’intuition de ce que le philosophe Karl Jaspers appellera l’englobant (das Umgreifende), cet au-delà de toute opposition entre sujet et objet.
http://sophia.free-h.net/spip.php?article455

DHH dit: à

Comme si les échanges misérables violents et malveillants des jours précédents avaient agi comme une purge, le commentarium a repris un air civilisé.
Une progression du nombre de post intéressants; aucun post inconvenant aucune attaque ad hominem.
Les divergences de vues entre les uns et les autres s’expriment non plus en forme d’invectives réduisant l’autre a être un imbecile , mais sous forme de débats où s’opposent des arguments et non pas en fonction de la géométrie des sympathies et antipathies
Je retrouve donc du plaisir à lire les commentaires et dans cet espace désormais si policé, j’essaierai d’être en phase et de ne plus poster hors sujet comme j’en ai trop l’habitude

Widergänger dit: à

Les prix sont-ils une forme de marketing ?

Cette question est polémique.

Ils peuvent le devenir ; ils l’ont sans doute parfois été dans une dérive coupable. Mais en principe ils n’ont pas à se soucier de marketing. C’est accuser outrageusement les membres des différents jurys littéraires que de laisser croire qu’ils seraient soudoyés par des éditeurs ou que leur souci serait purement financier. Ça me paraît complètement aberrant de penser de cette manière. Il est clair au contraire que dans l’ensemble il n’en est rien.

Widergänger dit: à

DHH, vous voyez qu’il ne faut jamais désespérer. Tout finit par s’arranger chez Passou, avec un peu de bonne volonté on y arrive.

Nicolas dit: à

Le Goncourt n’est là que pour primer une des pointures bien connu, en aucun sortir un inconnu des limbes, enfin je crois.

Nicolas dit: à

Il faudra que je pense à ne pas guillotiner mes phrases.

Widergänger dit: à

Et, pour couronner le tout DHH, en même temps est revenu le soleil à Sitges. Un ciel bleu sans nuage avec les baigneurs qui crient sur la plage juste en bas de chez moi. Une journée splendide en perspective. Et en plus, l’écriture de mon roman avance. C’est le bonheur !

Widergänger dit: à

Je pense que ça dépend beaucoup des circonstances, Nicolas. Rien ne vous dit qu’un jour un inconnu ne sera pas primé…

Nicolas dit: à

Espérons le mais j’en doute.

Nicolas dit: à

De plus, je ne sais pas en littérature, mais il faut voir comment dans le cinéma et la musique les filles et fils de cooptent le marché. Ca en dit long.

Nicolas dit: à

Ce n’est pas pour cela qu’ils font de mauvais films. Mais pour en revenir à la littérature, une des critiques faites aux écrivains est qu’ils ont des sujets ne dépassant pas le bout de leur nez. Combien de livre d’un écrivain parlant d’un écrivain?

Paul Edel dit: à

voilà ce que mauvaise langue écrivait sur mon blog le
8 octobre 2016 à 11:25
« À mon avis, le roman de Luc Lang aurait gagné à être resserré et à densifier ses pages grâce à ce style dont nous parlions, intuitif, secret, très personnel, induisant un type d’angoisse tout à fait intéressant et très moderne comme le mot « compétence » à la fin du petit passage très dense que j’ai cité. Ce mot de « compétence » est tellement bien à sa place, tellement bien trouvé, tellement dans l’air du temps comme signe de l’enfer, avec tout l’abîme social et de déréliction métaphysique qu’il induit. Si tout était comme ça, son roman serait un vraiment très grand roman du malheur présent, de la tragédie du monde contemporain. Dommage qu’il n’ait pas bénéficié d’un bon conseillé littéraire. Vraiment dommage. On est passé à côté d’un chef-d’œuvre nouveau authentique. « 

Widergänger dit: à

Combien de livre d’un écrivain parlant d’un écrivain? (Nicoals)
________
À qui ou à quel livre faites-vous allusion, Nicolas ? Ne restez pas dans le vague si vous voulez convaincre.

Widergänger dit: à

Oui, je signe encore, Paul.

christiane dit: à

« Il n’y a rien de plus proche de la véritable humilité que l’intelligence. Il est impossible d’être fier de son intelligence au moment où on l’exerce réellement. Et quand on l’exerce on n’y est pas attaché. Car on sait que, deviendrait-on idiot l’instant suivant, et pour le reste de sa vie, la vérité continue à être. »

La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil

Widergänger dit: à

Et deux tourterelles qui ont maintenant pris l’habitude de quémander un peu de pain sur la terrasse. En voilà au moins deux qui ont tout de suite compris combien je suis gentil…

Widergänger dit: à

Je suis même obligé de baisser les stores tellement le soleil donne !

Nicolas dit: à

Je l’ai lu dans la presse Wgg, ma question était au premier degré même si elle n’en n’avait pas l’air. Je vous demande ce que vous en pensez, tous. Après Amdamsberg je vais m’attaquer à La vie devant soi de Romain Gary, j’ai lu les premières pages, une vrai rencontre. Y aurait t’il à tout hasard un genre d’équivalent contemporain de ce livre?

Jean dit: à

christiane dit: 28 octobre 2016 à 13 h 05 min

« Il n’y a rien de plus proche de la véritable humilité que l’intelligence. Il est impossible d’être fier de son intelligence au moment où on l’exerce réellement. Et quand on l’exerce on n’y est pas attaché. Car on sait que, deviendrait-on idiot l’instant suivant, et pour le reste de sa vie, la vérité continue à être. »

La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil

Comme c’est beau

Jean dit: à

« Comme si les échanges misérables violents et malveillants des jours précédents avaient agi comme une purge, le commentarium a repris un air civilisé. » (DHH)

C’est sans doute que chacun a consenti à mettre un peu d’eau dans son vin (de messe ?)

Jean dit: à

Les éructations de F. me rappellent celles de Polyphème sur son île , Une des Stoechades ? Je ne me souviens plus.

Jean dit: à

Les Stoechades. Quelques miettes semées le long de nos côtes par la main d’un dieu. Mais quelles miettes !

Pablo75 dit: à

L’exploit d’un gratte-guitares: analphabète à 24 ans, Prix Nobel de littérature à 75:

In terms of literary influences, Dylan has, at times, referenced and shown appreciation and even admiration for certain writers, and has at other times spoken of the same writers distastefully. For instance, in a 1965 interview with Paul J. Robbins, Dylan says of T.S. Eliot: “You read Robert Frost’s “The Two Roads,” you read T.S. Eliot – you read all that bullshit and that’s just bad, man, it’s not good. It’s not anything hard, it’s just soft-boiled egg shit.”

http://www.highbrowmagazine.com/1640-weird-and-wonderful-literary-world-bob-dylan

J.D dit: à

Lvdb,bien aimé vous lire à 6.59 sur jauffret et sur « gantseh megilleh »,la Grande affaire Goncourt;.ma chère vous ne manquez pas d’esprit quand vous voulez.Qui qualifiez vous de boursouflure 1er? Assouline ou Edel? aucun des deux ne mérite.
R.jauffret moindre mal? Lu les 4 finalistes .
Leïla Slimani ,pas grand intérêt.Les remarques sur C.Cusset dans le monde,pas aussi’extra littéraires’que ça? Ce qui a l’air ad hominem s’attaque à la peine qu’on a à trouver un auteur qui vaille la peine ou réponde aux critères que Wg a tenté de résumer .Petite année?

gontrand dit: à

Le Femina a été donné à un écrivain peu connu, édité par une petite maison…

Peut-on me dire à quand remonte le dernier Goncourt correspondant à cette description?

Jean dit: à

christiane dit: 28 octobre 2016 à 13 h 05 min

« Il n’y a rien de plus proche de la véritable humilité que l’intelligence. Il est impossible d’être fier de son intelligence au moment où on l’exerce réellement. Et quand on l’exerce on n’y est pas attaché. Car on sait que, deviendrait-on idiot l’instant suivant, et pour le reste de sa vie, la vérité continue à être. »

La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil

L’intelligence comme grâce de l’instant. Intelligence DE quelque chose, à un moment de notre vie. Rien de plus opposé à une conception de l’intelligence comme don, mesurable par QI que cette description de l’intelligence par Simone Weil. Rien n’est jamais donné à l’homme une fois pour toutes, et surtout pas l’intelligence. A chaque fois, tout est à refaire. Ce qui n’invalide pas l’exercitatio. Au contraire.

boudegras dit: à

Philippe Sollers, en grande forme, ce matin sur France-Inter a présenté « Contre-attaque » titre de son nouveau roman ; il a reparlé de « la France moisie », j’ai aussitôt pensé à deux personnes : MC et JC

Jibé dit: à

« j’essaierai d’être en phase et de ne plus poster hors sujet comme j’en ai trop l’habitude »

Au fait, c’était quoi le sujet du jour de Passou, DHH ?

Ah oui, « faut-il tirer sur l’ambulance Hollande ! »

boudegras dit: à

13:42, merci à DHH d’avoir fait sortir monsieur JC de ses gonds, le con…. urkurkurk

Sergio dit: à

Le problème de la cooptation c’est comment on fait pour trouver le premier…

rose dit: à

Et bien je ne partage aucunement votre vision du style. Pour moi, un écrivain qui a un style possède tout d’abord le sien propre. Son style lui appartient. Pis, le caractérise.
Le style ,’est pas quelque chose qui se construit (qui se corrige, qui se peaufine, pourquoi pas ?).
Le.style pour moi c’est un flot de paroles qui, de in petto, jaillit par le biais de la plume sur le paie (etc. Du clavier sur la machine).
Le style c’est une éjaculation verbale que rien nuit retenir. Un barrage qui se rompt et les flots qui s’engouffrent. Un bateau qui court sous le vent toutes voiles affalées.

Bien peu peuvent se targuer d’avoir un style.
Aujourd’hui, de vivant, je vois Houellebecq et Angot.

rose dit: à

n’est pas
papier
ne peut retenir

bernbard dit: à

« le commentarium a repris un air civilisé. » (DHH)
ça va pas durer : ils reprennent des forces tels des gladiateurs

Jibé dit: 28 octobre 2016 à 14 h 37 min
Exactement

bernbard dit: à

pablo analphabète

Sergio dit: à

Il y a un moyen de pas toucher à son style, c’est de jamais se relire, en sorte de ne pas savoir de quoi il est fait. Seulement on a quand même envie pour voir si c’est beau…

Ou alors si, le mieux, de tout enregistrer oralement et de faire transcrire ; il doit y en avoir encore assez qui le font.

la vie dans les bois dit: à

@13h56, no way, kiss kiss, bye bye.

Widergänger dit: à

« C’est le passé qu’il faut redéfinir, dit-il. Dans ce présent instantané, il est en danger. Les morts eux-mêmes sont très en danger parce qu’il est arrivé quelque chose au temps. Hamlet dirait que le temps est sorti de ses gonds. Il y avait quelque chose de pourri au royaume de Danemark ? Il y a quelque chose de maintenant suffocant dans la République française. Il faut changer la répartition passé-présent-avenir. Puisque le présent est devenu instantané, il contamine le passé. Et quand le passé n’est plus vivant, il n’y a plus non plus de futur. C’est pour ça que tout le monde a peur ! ».
« Sollers, Contre-attaque, Grasset)
________
Tout à fait d’accord. Le présent est devenu à la fois instantané et omniprésent, réduisant le passé et le futur à une peau de chagrin. Quand il dit que les morts eux-mêmes sont en danger, on voit bien ce qu’il veut dire : la barbarie est en train de détruire la culture, l’héritage du passé.

Paul edel dit: à

Gontrand un Goncourt donné à un inconnu chez un petit éditeur ça remonte à 1972 avec l épervier de maheux de Jean carrière l éditeur était Pauvert par ailleurs le livre de Sollers « contre attaque  »
est une série d entretiens avec un journaliste du monde

Jibé dit: à

Commercialement parlant, Pauvert était en effet un « petit » éditeur, Paul, mais un grand en réalité… Quant au Goncourt, il fut fatal à Jean Carrière, par ailleurs gendre de Robert Laffont, me semble-t-il…

JJJanssen dit: à

attribuer un prix goncourt le jour du départ de barak obama, je vois là comme un mauvais présage.

loubachev dit: à

Paul Edel, on peut aussi citer Atiq Rahimi, Pierre de patience, chez P.O.L. en 2007 ou 2008.

christiane dit: à

Que de sagesse dans ce billet de rentrée de « Parenthèses » mis en lien (https://parenthese.hypotheses.org/1484), à droite du billet (« like page ») : « Être historien(ne) à l’ère de l’infotainment » :

« …Selon Bouveresse, celles et ceux, parmi les intellectuels et les chercheurs, qui optent pour le soutien des médias plutôt que celui du monde académique doivent inévitablement en payer le prix. La célébrité et la reconnaissance médiatique obligent d’être prêt à transiger avec la rigueur de l’analyse, de travailler dans l’urgence et de proposer des commentaires dignes d’une discussion de comptoir. En gros, on est en plein dans les travers de l’infotainment où la diffusion des résultats de recherche n’est pas la motivation principale pour une chaîne de télé. Il faut que ce soit divertissant, amusant, si possible qu’il y ait un clash entre invités tout en évitant le bad buzz. »
Suit un beau clin d’oeil à Pivot qui avait su faire se rencontrer Fernand Braudel et Pierre Bourdieu, en 1979, sur le plateau de l’émission « Apostrophes ». Karl Kraus et Robert Musil sont de bons référents. Musil est cité : « Ce qui est douloureux dans le cas du journalisme est le contraste entre ce qu’il est et ce qu’il pourrait être » (De la bêtise, traduit de l’allemand par Matthieu Dumont et Arthur Lochmann, Paris, Editions Allia, 2015. Voir p. 17) et plus loin : « (…) s’il peut être bête de se targuer de son intelligence, il n’est pas toujours judicieux de se faire une réputation d’imbécile. De cela, on ne peut rien généralisé ; ou plutôt, l’unique généralisation qui serait ici permise devrait consister à dire que le plus avisé dans ce monde est celui qui sait se faire aussi discret que possible ».

Un bon moment de lecture (et de bon sens) mais qui pourrait m’expliquer le mot « infotainment » ?

Jacques Chesnel dit: à

Trouvée dans mes relectures cet énoncé de William Faulkner : « Les femmes savent des choses que nous ne savons pas, que nous n’avons pas encore apprises er que nous n’apprendrons peut-être jamais. Est-ce parce que chez un homme, tout est bien étiqueté, catalogué, systématisé : ce qu’il croit être bien et ce qu’il croit être mal, ce qu’il croit devoir arriver et ce qu’il croit inévitable, ce qu’il croit ne pas devoir arriver et ce qu’il croit impossible ? (Un homme dangereux, nouvelle)

loubachev dit: à

Vérification faite, c’était en 2008, et le titre complet est Syngué Sabour, pierre de patience.

Jacques Chesnel dit: à

« Trouvé » cet énoncé, bien sûr

Polémikoeur. dit: à

Si le présent est instantané,
n’est-il pas inexistant ?
Plus il est instantané,
moins le présent dure
et moins il existe.
Qu’est-ce que le présent
si ce n’est le temps de l’action ?
Sans présent, que devient l’action ?
Qu’entraîne la disparition de l’action,
chute dans le passé, aspiration dans le futur
ou désintégration sur place ?
Concordansedutempérament.

Paul Edel dit: à

POL étant rattacché au groupe Gallimard, je ne l’ai pas considéré comme un « petit éditeur ».

Paul Edel dit: à

pardon.. « rattaché »..

Jean dit: à

qui pourrait m’expliquer le mot « infotainment » (Christiane)

Le divertissement (pervers) qui consiste à consacrer une grosse part de son temps à consommer de l’information ? Vice favorisé par l’usage quotidien d’internet…

christiane dit: à

@Jean dit: 28 octobre 2016 à 18 h 12 min
Merci, Jean.

Jean dit: à

cette douce illusion : agir sur l’Histoire en marche.

C’est en effet l’inverse qui est plus courant, même pour les gens au pouvoir : c’est l’Histoire en marche qui agit sur vous. Et rudement. Dommage que Bouguereau ne soit plus là, avec ses sempiternels godes-ceintures pour expliquer comment.

Jean dit: à

@ christiane

Je pense qu’ « infotainment » a été forgé sur le modèle d’ « entertainment »

boudegras dit: à

Quand on lit le commentaire de 17 heures 45, j’ai quand même un doute concernant Christiane qui doit être un mec, non ?

Jean dit: à

c’est l’Histoire en marche qui agit sur vous. (mmoui)

Pour agir sur quelqu’un ou quelque chose, il faut avoir un coup d’avance. C’est en général l’Histoire qui l’a. Nos gouvernants donnent bien plus souvent l’impression de rattraper le coup que d’anticiper. Gouverner, c’est prévoir ? Et si c’était bien plus souvent tenter de rattraper le coup pour limiter la casse ? Voyez l’attentat de Nice. Voyez Calais.

Widergänger dit: à

Le sens du mot « infotainment » est contenu dans le texte qui en parle.

Jean dit: à

« Infotainment » me fait penser à un « infountainment » : internet comme robinet ouvert sous lequel nous lapons jusqu’à plus soif un flot d’informations de toutes sortes, sans intérêt ni utilité la plupart du temps.

Jean dit: à

« Infotainment », « clash », « bad buzz » : quelle horreur que ce jargon, à faire se retourner Etiemble dans sa tombe. Virginie Despentes en abreuve son lecteur dans son « Vernon Subutex », mais c’est avec virtuosité, et pour peindre le petit monde qui s’ébroue dans ce langage « up to date ». Sacré roman, que ce « Vernon Subutex ».

Delaporte dit: à

« Philippe Sollers, en grande forme, ce matin sur France-Inter »

Il peut être en forme, depuis qu’il est à la quasi-retraite et qu’il ne fout plus grand chose. Travailler n’a jamais été son fort. Ses romans s’en ressentent.

christiane dit: à

« L’épervier de Maheux » de Jean Carrière (prix Goncourt 1972) – ce qui aura des conséquences tragiques pour cet écrivain tourmenté… Il est mort en mai 2005 à 76 ans… Il écrivait : « Le Goncourt est l’archétype de l’arme à double tranchant et la tâche la plus urgente pour un écrivain qui l’a connu est de s’en faire blanchir par l’oubli ».
Quel beau livre… Souvenir intact.Le Haut-pays des Cévennes si aride, farouche et venteux, où les fermes ne sont plus habitées, les hameaux abandonnés. Exode rural… Il ne reste que des vieux, taiseux comme Reilhan et ses fils, Abel le solitaire qui tire avec un mauvais fusil sur des lièvres et des grives, glane des chataignes, bucheronne pour l’hiver. Le médecin qui se fait narrateur désabusé. Je me souviens dans ce roman écrit dans une langue râpeuse d’une grande force de la première neige : « pression inouïe du silence, calfeutrant de son étoupe le sang au fond des oreilles. », du Mael de Mort, de La Can de Ferrière et de Maheux, le lieu central imaginaire du roman.

Delaporte dit: à

Un pt’it bobo, et c’est KO :

« Le comédien André Dussollier, 70 ans, a annulé toutes les représentations de sa pièce « Novecento » au Théâtre du Rond-Point à Paris, après s’être légèrement blessé sur scène. »

loubachev dit: à

Delaporte dit: 28 octobre 2016 à 19 h 04 min

Une fracture du talon est effectivement un petit bobo, c’est pourquoi le communiqué dit « légèrement blessé », mais, si vous avez vu le spectacle de Dussolier, vous savez qu’il y danse, grimpe sur un escabot, etc. Alors, bien sûr, il aurait pu se présenter sur scène avec une béquille, titiller la commisération du public dans le registre « voyez comme je suis brave à 70 ans », mais cela aurait-il aidé le spectacle ?

Delaporte dit: à

Le petit article sur Catherine Cusset, dans le Monde des Livres, est sur le fond assez vrai, mais quant à la forme, qu’a à faire la critique littéraire de tenir ainsi des propos aigres qui n’ont de littéraires que l’intention ? La crise de la critique, c’est aussi cela, ce manque de générérosité, de goût, de coeur, qui font ainsi du Monde des Livres un désert de l’esprit.

loubachev dit: à

escabeau.
(il n’y avait pas de jeu de mots)

Jean dit: à

La crise de la critique, c’est aussi cela, ce manque de générérosité, de goût, de coeur, qui font ainsi du Monde des Livres un désert de l’esprit.

Vous exagérez. J’ai signalé l’excellent compte-rendu du livre de Marielle Macé par Jean Birnbaum : les qualités que vous regrettez de ne pas rencontrer plus souvent s’y trouvent. (Le Monde des livres du 21/10)

rose dit: à

Jacques Chesnel dit: 28 octobre 2016 à 17 h 45 min

ça m’va bien Jacques Chesnel

merci de cette citation de Faulkner ! Les hommes courent plus vite que les femmes, mais les femmes savent zigzaguer et connaissent les raccourcis 🙂

christiane dit: à

@Delaporte dit: 28 octobre 2016 à 19 h 15 min
Bien d’accord avec vous et Paul Edel sur le ton de cet article d’Eric Loret.
@Jean dit: 28 octobre 2016 à 18 h 47 min
idem ! insupportable…
@boudegras dit: 28 octobre 2016 à 18 h 35 min
Pourquoi cette impression ? les femmes et les hommes s’expriment-ils différemment ? Ont-ils des centres d’intérêt divergents ? Cela ne me vexe pas mais me rappelle un très beau souvenir : ma prof de dessin -années collège- me disait que je dessinais comme un garçon. Et je sais que c’était un compliment car les petites fleurs, les chichis, ce n’était pas vraiment ma recherche. J’aimais les constructions, les traits fermes, les tons plutôt sombres ou claquant. Dans de domaine je n’ai pas changé. Dans celui de l’écriture, j’essaie d’aller à l’essentiel pour être claire. Pas toujours facile – alors on me dit -ici- que j’en met des tartines. Bof ! J’aime citer les gens intéressants, il y en a tant, femmes ou hommes. Bref, être un homme ? je trouve que vous avez de la chance mais je ne sais pas trop pourquoi…

Jean dit: à

La crise de la critique, c’est aussi cela, ce manque de générérosité, de goût, de coeur, qui font ainsi du Monde des Livres un désert de l’esprit. (Delaporte)

J’ai lu l’article : il n’est pas tendre en effet. Mais la critique est mesurée ; et puis, pourquoi faudrait-il montrer de l’indulgence pour un livre qu’on juge médiocre ?

rose dit: à

christiane et le plancher exposé devant saint Anne, le gars n’était pas des Cévennes ?

rose dit: à

>christiane
Longtemps, j’ai pensé cela, qu’être un homme c’était un sacré privilège ; puis, j’ai changé d’avis, après la quarantaine.
Cet après-midi, en allant chercher un presse purée manuel, dans une ferme, ai vu l’étalon noir bander.

Magnifique.
Et impressionnant.
Je l’ai dit à mon pote Alain qui m’a répondu que les étalons bandaient souvent comme ça. J’ai proposé de lui mettre une femelle mais elle était dans un champ d’en bas et lui tout en haut.
Alain m’a dit que eux aussi les mecs ils bandaient souvent comme ça.

Bon, je vous le dis, je suis restée coite.
Quand je suis repartie, 30 minutes après, il ne bandait plus ; c’était très beau et impressionnant tout autant.

gontrand dit: à

Merci Paul.

1972, cela fait 44 ans! Et encore, Jibé conteste la notion de petit éditeur pour Pauvert…

Je trouve cela assez lamentable, pour être franc.

closer dit: à

 » et le titre complet est Syngué Sabour. »

Ça me rappelle une blague de MàC à l’époque: « Cinq gays ça bourre! »

J’ai bien ri, la preuve, je m’en souviens…

christiane dit: à

@rose dit: 28 octobre 2016 à 19 h 30 min
Leur ferme est dans le Béarn mais c’est la Guerre d’Algérie qui a démoli Jeannot ainsi que le suicide de son père, puis la mort de la mère.
Vous regardez cet étalon comme une enfant ! Quand je pense homme-femme, plus que le physique je pense au mental, à l’expression de la sensibilité, à l’esprit d’analyse, à la façon d’être en société, dans l’univers du travail où les hommes font moins d’histoires, les femmes y sont souvent plus bavardes et querelleuses. Mais la tendresse, le courage, la sincérité, le don d’aimer leur appartiennent pleinement. Je suis contente d’avoir connu la maternité et les joies du couple.

Paul Edel dit: à

Pauvert était un tres grand éditeur par le choix de publier des Darien et compagnie, mais un homme seul harcelé financèriemeent par la justice francaise,procés pour ses publications érotiques.. Il ne publiait pas beaucoup de romanciers, et il était bien loin des grands éditeurs dont il se moquait volontiers. une sorte d ‘anarchiste, fouineur de textes anciens, se lancangt dans une édition magistrale de tout Hugo.. etc.. et un sacré découvreur de textes érotiques.

rose dit: à

anars comme sacco et vanzetti

Jean Langoncet dit: à

‘(…)In 1965 everyone had been after me to listen to Dylan carefully — to sit down and listen to the words and the music. I absolutely did not want to hear Dylan. I imagined, without admitting it to myself, that Dylan was a threat to poetry — or to my poetry. I sensed that a new mode of poetry, or rebirth of an old one, might replace my mode.(…)’

By Michael McClure
March 14, 1974

http://www.rollingstone.com/music/news/bob-dylan-the-poets-poet-19740314

Sinon, pour répondre aux préoccupations de DHH, si je devais voter pour élire un président parmi le personnel politique des prétendants, je voterais pour Hollande ; n’y voyez aucune consigne mais, de grâce, quoi qu’il advienne, puissiez-vous lourder Bernadette, Marine et Ségolène … On aura assez à faire avec Hillary

Jean dit: à

La crise de la critique, c’est aussi cela, ce manque de générérosité, de goût, de coeur, qui font ainsi du Monde des Livres un désert de l’esprit. (Delaporte)

Toujours à propos de cet article du « Monde des livres » sur l’ouvrage de Catherine Cusset, si la critique littéraire est un art éminemment subjectif, la lecture d’un article de critique ne l’est pas moins. Delaporte a parfaitement le droit de juger médiocre l’article d’Eric Loret, et moi de le trouver suffisamment éclairant, et nous avons tous deux nos raisons, plus ou moins bonnes. Toutefois, à moins — cas rarissime — d’être en mesure de convaincre un critique de partialité malhonnête ou d’incompétence flagrante, le lecteur est fort démuni, s’il n’a pas lu le livre dont il est question, pour juger du degré de pertinence de la critique ; il est contraint d’en rester à des impressions assez sommaire concernant le contenu de l’ouvrage ciblé, ses qualités et ses défauts, ainsi que les qualités et les défauts du critique. Une solution — non pleinement satisfaisante mais assez éclairante — consiste à confronter, dans la mesure où c’est possible, plusieurs points de vue ; il arrive que la presse spécialisée propose un débat contradictoire, en général à propos d’un livre susceptible de provoquer des jugements fortement contrastés. Du côté du lecteur, d’autres facteurs entrent en ligne de compte, comme la connaissance qu’il peut avoir d’autres ouvrages de l’auteur. En ce qui me concerne, je crois n’avoir lu de Catherine Cusset qu’un seul livre, dont le contenu, le ton, l’écriture, n’avaient guère retenu mon intérêt ; c’est sans doute aussi pourquoi j’ai accueilli l’article d’Eric Loret avec moins de défaveur que Delaporte. La littérature est un art difficile, la critique aussi et la lecture tout autant.

rose dit: à

Parfois, c’est l’écrivain lui-même qui parle de son oeuvre. Convaincant, on achète son bouquin..Pas convaincu/e, on passe son chemin.
Après, l’écrivain devient éditeur, pour s’auto-éditer, éditer ses potes et tout le monde fait tout. C’est une vie en autarcie.
Le point de vue qui l’emporte, c’est le point de vue de celui qui lit le livre.
Je ne sais quelle est la part de bonheur de l’écrivain s’il n’est pas lu.
En ce qui concerne le lecteur, la part de bonheur à lire est complète et grande.
Critique, c’est un métier.

rose dit: à

je me demande si dans l’église du saint sépulcre, je vais pouvoir aller voir le tombeau de jésus christ, le toucher, pleurer.

Jean dit: à

Je ne sais quelle est la part de bonheur de l’écrivain s’il n’est pas lu. (Rose)

Ce n’est pas seulement une question de part de bonheur. Un écrivain qui n’est pas lu n’existe tout simplement pas. La dernière étape de la création littéraire, c’est au lecteur qu’il revient de la franchir ; tout livre a deux auteurs : celui qui l’a écrit et celui qui le lit. Chaque fois qu’un nouveau lecteur se présente, le livre est à nouveau pleinement créé. Umberto Eco, je crois, s’était penché sur cette question de la responsabilité du lecteur dans la création du livre dans « Lector in fabula », mais, si je me rappelle bien, il insistait beaucoup trop sur l’art avec lequel, selon lui, l’auteur construisait son livre comme une machine à prendre le lecteur au piège, pour le conduire là où il voulait. Il me semble que la marge de liberté du lecteur et sa capacité de re-créer le livre, d’une façon, éventuellement, non prévue par son auteur, sont beaucoup plus grandes.

Paul Edel dit: à

Jean, l’auteur de l’article du « Monde » a tout à fait le droit de ne pas aimer le livre de Catherine Cusset, bien sûr ! il commet cependant une erreur grossière : il oublie le contenu global et la charpente du « roman » .Il oublie la nature même du texte! C’est une femme choquée par le suicide d’un proche et qui refait en flash back les étapes d’un naufrage. Ce garçon, presque son double professionnel, fut brièvement son amant , et ensuite l’ ami privilégié, vous savez celui à qui on peut téléphoner au milieu de la nuit… Le livre est une analyse, par étapes, d un effondrement. Toute la sismographie des affects est exprimée avec délicatesse. Prose nuancée et d’une grande sobriété. Cusset cherche à comprendre ce qui a poussé son ami au suicide,le point aveugle, le moment opaque, et quelles furent les étapes de ce naufrage. Or le critique du Monde , dans une étonnante manœuvre réductrice et caricaturale, expéditive, focalise le texte sur sa propre haine de classe contre les normaliens, ces « privilégiés ». Il ne révèle pas l’œuvre, il l’a cache et la défigure.

christiane dit: à

Allez faire un tour chez Sergio (Amayerling). Bien triste nouvelle…

Delaporte dit: à

Je crois aussi que l’article du Monde s’est livré à une trop facile critique de classe, déversant une sorte de haine contre les normaliens. Le livre de Cusset avait évidemment un arrière-plan, dans lequel se passait l’action. Mais ce n’était au fond qu’un décor adéquat, de manière à nouer au premier plan des choses subtiles sur une amitié brisée par un suicide. Là se trouvait l’essentiel, que le critique n’a pas vu. Il a lu peut-être lu le livre, mais mal, trop rapidement, et il n’a pu exprimer dès lors qu’un avis d’une pauvreté immense.

Jean dit: à

Paul Edel dit: 28 octobre 2016 à 22 h 12 min

Voilà ce que, tout-à-l’heure, je disais souhaiter : la découverte d’un autre point de vue, convaincu et convaincant, de la part de quelqu’un qui a lu le livre (ce qui n’est pas mon cas ni celui de la plupart des lecteurs du « Monde des livres »). Vous me donnez envie de lire ce livre de Catherine Cusset. Merci !

Toutefois, à propos du milieu normalien, s’il est certain que le critique du « Monde » ne déborde pas de sympathie pour lui, faut-il aller jusqu’à parler de « haine de classe » ? Après tout, ce qu’il en dit dérive de ce qu’en décrit Catherine Cusset.

Delaporte dit: à

Un peu comme si un critique, voulant parler de « Madame Bovary », s’arrêtait obsessionnellement sur sa haine du clergé.

Widergänger dit: à

Le journaliste du Monde sur Cusset, encore un qui ne se serait pas remis de son échec au concours…? Une telle haine contre les normaliens est bien typique de la France. On ne trouve ça nulle part ailleurs.

Delaporte dit: à

Néanmoins, coup de bol, le Monde fait un grand papier sur Pierre Guyotat. C’est un parti pris. Du mal de Cusset, et du bien de Guyotat. Pourquoi pas ?

closer dit: à

Je viens d’écouter l’entretien de Patrick Cohen avec Philippe Sollers (en tout cas les 8 ou 9 premières minutes). Les efforts de ce pauvre homme pour essayer d’éveiller encore une lueur d’intérêt de la part des milieux intellectuels parisiens font pitié. Il en est à ressortir sa France moisie d’il y a 17 ans et son concept d’identité heureuse qui aurait inspiré Juppé…

« La vieillesse est un naufrage. »

Jean dit: à

Je me demande ce que Pierre Bourdieu, lui-même ancien normalien, aurait pensé, et du livre de Catherine Cusset, et de l’article du critique du « Monde ». Voilà qui me donne envie de relire « la Noblesse d’Etat ».

Widergänger dit: à

On peut sans doute parler de haine de classe dans la mesure où la réussite au concours d’entrée de Normale Sup est tout de même très liée à une sélection sociale de toute évidence. Moi qui ai passé les deux, Normale Sup de la rue d’Ulm et de Saint-Cloud, je peux vous l’assurer. Mon ancien prof de Nanterre, Claude Blum, qui nous faisait des cours géniaux sur Montaigne dont je parle assez souvent ici, nous le disait lui-même (au début des années 80). Il était lui-même ancien élève de Saint-Cloud, et agrégé de philosophie et de lettres modernes. Quand je me revois à cet âge-là, il était évident qu’il m’était impossible de réussir au concours qui ne sélectionne en fait que les fils de prof et des cadres supérieurs. Un copain qui y est entré, F. Briot, fils de deux profs, n’a eu que 7/20 à l’oral en commentaire de texte. Il est arrivé 7ème à l’agrégation. C’est aujourd’hui un bon dix-septiémiste, spécialiste du genre des Mémoires, il a passé sa thèse sur le Cardinal de Retz et a publié un excellent petit bouquin sur Théophile de Viau; il a aussi écrit sur Jean Echenoz. Mais il était déjà brillant en khâgne.

Nicolas dit: à

« Albert Thibaudet distinguait trois sortes de critiques, celle des journalistes, celle des professeurs et celle des écrivains. » Quelqu’un sait qui est Albert Thibaudet?
Pour ma part je pense qu’un critique ca se suit, on peut se faire une impression d’un livre, d’un film ou que sais je que quand on commence à bien le connaître.

Widergänger dit: à

Il est certain que le fait d’entrer dans une des grandes écoles prestigieuses (Normale Sup, Polytechnique, HEC, l’ENA) vous confère un statut social à part. Vous appartenez alors à la Noblesse d’Etat. C’est très français. La noblesse d’État recrute la noblesse d’Etat. Bien sûr il y a toujours quelques exceptions (Claude Blum en était une ) mais elle ne font que confirmer la règle. En France, on regarde d’où vous venez avant de regarder ce que vous faites de votre vie. C’est l’inverse des États-Unis. Ce n’est ni bien ni mal, mais c’est comme ça.

Widergänger dit: à

Toutes les formes de critiques sont bonnes. Elles n’ont simplement pas le même but ni la même ambition. La critique universitaire se veut scientifique ; la critique journalistique n’en est pas moins liée à la vérité de l’œuvre mais elle est moins regardante sur la méthode, sur les principes qui la gouvernent et sur le but, et c’est tant mieux. Quant aux écrivains, ils ont le regard de l’homme de métier, de l’intérieur de l’atelier en somme, c’est tout à fait précieux et irremplaçable. Baudelaire parlant de l’Éducation sentimentale, c’est passionnant.

Jean dit: à

Nicolas dit: 28 octobre 2016 à 22 h 56 min
Quelqu’un sait qui est Albert Thibaudet?

Si je me rappelle bien, Albert Thibaudet, critique, s’était fixé pour règle de ne jamais parler que des oeuvres qu’il aimait et admirait, jugeant contre-productive parce que forcément injuste et sommaire, toute critique hostile, même partiellement. il est certain que ce choix vous interdit les éreintages et les exécutions sommaires, mais vous protège-t-il de succomber aux tentations des complaisances et du copinage ?

Widergänger dit: à

Albert Thibaudet a écrit un excellent ouvrage sur Flaubert, que je lisais déjà quand j’étais en khâgne.

rose dit: à

ras le … de lire la vieillesse est un naufrage.

Pas pour tout le monde.

Nicolas dit: à

Un critique de bonne humeur. Je vois merci.

rose dit: à

Être brillant n’implique pas être puant.
Je connais des gens brillants qui sont d’une humilité à toute épreuve.

D. dit: à

Je pense que vous faites allusion à moi, Rose.
Je vous en remercie.

Widergänger dit: à

Absolument, rose. F. Briot était un bon copain, pas du tout puant. Il a eu plus de chance que moi, c’est tout. Lisez ses bouquin, ils en valent la peine. Il a écrit un bouquin très intéressant sur le genre des Mémoires : Usage du monde. Usage de soi, Enquête sur les mémorialistes d’Ancien Régime, Paris, Seuil, 1994. C’est la synthèse la plus remarquable qu’on puisse trouver aujourd’hui sur le genre des mémoires. Il écrit notamment des mémoires : »écrire ses mémoires, c’est se ressaisir, opposer son nom et son point de vue à l’anonymat du bruit. » C’est fondamental et d’une grande portée.

rose dit: à

Jean dit: 28 octobre 2016 à 22 h 09 min

l’importance que vous accordez au lecteur, je la conçois et la partage avec vous.

Par contre, je pense tout particulièrement à Vivian Maier, et à d’autres, il me semble que le bonheur peut provenir de créer et pas d’être lu, vu, admiré. Bâtir une oeuvre confidentielle, qu’un illustre inconnu découvre, dévoile, montre au grand jour. Comme un jackpot.

Moi, je crois fondamentalement à l’entière solitude du créateur, dans sa bulle. Je crois qu’il y a une scission profonde entre ceux d l’extérieur et ceux de l’intérieur.

Je suis toujours incroyablement sidérée de découvrir que tous les artistes étaient incroyablement en lien fin du XIXème, soirées de Médan ; XXème Benjamin Péret, Juan Miro. C’était comme des bandes de potes, toujours ensemble, incroyablement liés (Zola le narre dans l’ Oeuvre, toujours pas finie, crénom). Bouffant, baisant, discutant ; des ethnies d’artistes faisant le monde, le construisant, participant de plain pied à son évolution. Crevant. Sans être une seconde dans le naufrage, toujours de l’avant, toujours dix sept ans.

Je laisse de côté les snobinards, cocteau et consorts, ceux du grand monde, les ambassadeurs, les germano-pratins/baratins et jean hedern allier et BHL les cols remontés les chemises blanches.

Non, je parle de ceux les mains dans le cambouis et Hans Hartung et Ana Eva Bergman. Qu’il lui a fallu une guerre et une jambe en moins pour s’installer à Antibes avec elle, au milieu des pins parasols ; lui de son fauteuil roulant, dans on atelier immense, elle debout dans son tout petit atelier, avec ses ors et ses argentés, ses lignes et ses ronds,

https://fr.pinterest.com/pin/551339179356266535/

Ah, ouaip, j’admire cela, cette union faisant la force (et la soupe à…l’ aussi)

Jean Langoncet dit: à

Malraux cédait-il aux démons de minuit

rose dit: à

non D je pensais à une ethnologue de chez moi ; mais, oui, vous aussi, bien sûr. Des gens qui partagent leur savoir ainsi ; je ne sais pour les normaliens.

rose dit: à

Oui, ce qui me sidère aussi, c’est la multiplicité des talents et des expériences, peinture, collage, arts plastiques, céramique, sculptures et les écrivains au milieu des artistes. Un bain.
`
un écrivain s’inscrit alors comme un artiste ; en cela widergänger, je comprends mieux ce que vous disiez que l’écrivain donne une représentation du monde. La sienne.

dexter dit: à

très bel article, vraiment magnifique, on y sent quelque chose de…, comment dire, non plus on y voit profondeur de l’ordre d’un… comment dire, non vraiment une profondeur, plutôt une largeur d’un ordre, non pas une largeur, je pense, mais je peux me tromper qu’il faudrait multiplier la profondeur par la largeur, pour obtenir une surface, non pas vraiment une surface, mais un volume, qu’on obtiendrait en multipliant la surface obtenue à partir du produit de la profondeur par la largeur, en la multipliant par quelque chose qui serait de l’ordre d’une hauteur, oui un volume, votre article est beau de par son volume qui est le produit de la profondeur multipliée par la hauteur et la largeur, non pas un volume qui concernerait la forme géométrique de l’article mais plutôt le fond, le volume du fond, non pas un volume du fond dû à la forme de votre article mais bien plutôt à sa forme, c’est ça, le volume du fond de la forme, c’est fou d’y parvenir juste en associant des mots à d’autres mots, c’est même fou d’imaginer ce qu’on peut faire avec des mots…
vous savez quoi passou ? je serais vous, je postulerais pour devenir membre de l’oulipo, il n’y à l’oulipo que vous trouverez des lecteurs capables de tirer toute la substance de votre article, dans la substance j’entends quelque chose qui se soustrairait de la forme et du fond, pour obtenir dans le fond une espèce d’épure de la forme, une forme qui est dans le fond épurée, et mazette quelle belle épure, une épure elle-même épurée de tout ce qui peut nuire, de façon générale à l’obtention d’une épure digne de ce nom.
sérieux passou, vous devriez faire lire votre article à l’oulipo, ils vous nomment illico membre d’honneur de leur noble congrégation.

Pat dit: à

Rose,sincèrement, vous croyez vraiment que :  » Le style c’est une éjaculation verbale que rien ne peut retenir. » ?

D. dit: à

Dexter, vous avez beaucoup trop multiplié.
Votre truc est déjà dans la 8ème dimension et on y comprend plus rien.

rose dit: à

Widergänger dit: 28 octobre 2016 à 23 h 32 min

je vous crois bien dans ce que vous dites : néanmoins, ayant lu Paul Veyne et ses Mémoires (pas fini le suivant, crénom de nom, que fais-je ces temps ?) ayant lu aussi Mémoire de fille d’Annie Ernaux et aussi d’autres mémoires, je ne crois pas que certaines histoires soient plus chanceuses que d’autres.

Pour les chemins hérissés d’épines, ai comme l’impression qu’il faut en passer par là pour ouvrir les portes fermées.

A vous lire, je crois plutôt que « vos petits chéris » ont eu la chance d’avoir un prof comme vous, affectueux et attentionné.

Un amphi de 300 étudiants qui jouent sur leurs téléphone portables alors que vous faites cours au lieu de vous dévorer des yeux, qu’en auriez-vous fait ?

Je vais retenir cette référence de Briot sur les Mémoires (ai pas mal de bouquins en jachère).

Pat dit: à

Bon, je vous avoue que c’ est effectivement le cas dans Eden, Eden, Eden de Pierre Guyotat mais encore?

Pat dit: à

je m’ adressais à Rose que je salue.

rose dit: à

Pat (à chou)

oui.
C’est comme cela que je vois l’écrivain : face à un bureau et écrivant. Un pavé ; trente tomes, douze volumes. 450 ouvrages.
Le travail, je le vois après mais pendant, je le conçois comme une éjaculation verbale ou quasiment le cerveau ne suit pas la vitesse d cela main.

Je ne dis pas non au travail, ni non au brouillon, ni non aux retouches etc.
Mais après.
Or, c’est en cela que le style, à mes yeux n’est pas un effort pour « bien faire », « se mettre dans un moule » etc. mais le jet premier. Je crois que c’est soi qui fait le style et non pas le style qui fait le sujet.

Et parfois, ô joie, ce qui apparait est « un » style. Qui appartient en propre à l’auteur.

Brefle.
J’admets que ma conception de l’écrivian est proche de celle du forçat. Du travailleur de force. Du mineur de fond.

rose dit: à

qu’est ce qui est effectivement le cas ? Pat. (ô gaz)

« le rire de l’innocent que l’on souille et qui ne le sait pas. »

à dire vrai, comme ça, me semble que la vertu de l’innocent est de savoir que l’on le souille, mais qu’il reste innocent. Et il le sait ; que l’on le souille.

Alors, pourquoi, rit’il ?

rose dit: à

je vous salue aussi Pat (à Thrace)

dexter dit: à

une des plus belles phrases de l’article, en tout une de celles que je préfère c’est : « Et contrairement à ce que prétend la légende, il ne se teint pas les cheveux : le noir corbeau, c’est héréditaire chez lui ! »

cette phrase démarre sur un démenti : « contrairement à ce que prétend la légende », ce que prétend la légende ! la légende, tout le monde sait ce qu’est une légende, surtout dans le milieu littéraire où la légende occupe une place considérable..

le lecteur pense forcement à toutes ces lectures, à ces légendes maintes et maintes fois lues dans tous ces récits légendes qui narrent des légendes depuis que la légende existe, et là son oreille se dresse car il s’agit de démentir une légende !

il attend la suite, mais la suite ne se fait pas attendre longtemps, c’est peut-être une faiblesse, vous auriez pu broder un peu et laisser le lecteur en haleine avant d’arriver à votre chute des cheveux.

la chute des cheveux arrive un peu tôt à mon goût, des cheveux noir corbeau, d’autant que dans « noir corbeau » il y a un mot de trop dans la mesure où tout le monde sait qu’un corbeau est toujours noir, je veux dire il est noir sur tous les continents, à tel point qu’un corbeau qui serait d’une autre couleur que noir aurait du mal à faire admettre à des ornithologues qu’il soit bien un corbeau.

et là, quand le lecteur lit que le « noir corbeau » peut-être héréditaire, il peut commencer à avoir des doutes sur cette transmission génétiques touchant cette espèce d’oiseau qui fait en sorte que deux corbeaux noirs n’ont jamais rien donné d’autre que des corbeaux, eux même noirs comme leurs parents.

je ne me permettrais pas de vous dire, passou, qu’no ait à faire à de l’enfonçage de porte ouverte, ni vous faire un cours de génétique, mais quand même, je pense qu’un gamin de six ans sait que si les corbeaux sont noirs ils ne doivent essentiellement à leur hérédité.

rose dit: à

ne lirai pas le bouquin du suicide.

Me semble que si un se suicide, ce n’est pas pour vous quitter vous, mais pour se quitter lui-même.

rose dit: à

si vous ne donniez pas chacun tant de titres d’ouvrages à lire dans l’immédiateté, je lirai au plus vite Pierre Loti. Quand il a écrit lorsqu’il vivait sur le bosphore, dans la corne d’or.

Ai retrouvé ce matin un de John Le Carré un classicos l’espion qui venait du froid ; pour ne pas mourir idiote, je vais le lire.

Pat dit: à

Rose a lit pas alors?

rose dit: à

lis pas une ligne Pat y bulaire

bisous

salut
(rose dort, ô thé, vienne la nuit, sonne l’heure, les jours s’en vont, je demeure)

rose dit: à

dexter, quoiqu’il en soit, soyez heureux, tournez, virez, mais soyez heureux

salut à tous

dexter dit: à

désolé passou, quand vous dites « le noir corbeau, c’est héréditaire chez lui ! »

ce n’est pas chez lui le corbeau ?

je veux dire vous n’essayez de dire : le noir corbeau est un caractère héréditaire chez les corbeaux ?

je veux dire ce passage ne concernait pas les corbeaux à proprement parler ?

c’est dommage, je veux dire que c’est dommage qu’aucun journaliste ne se soit jamais penché sur cette question de la couleur des corbeaux.

du coup quand j’ai lu que le noir corbeau était un caractère héréditaire chez cet oiseau, j’ai trouvé que c’était intéressant d’ouvrir cette brèche qui a si peu souvent été abordée par les journalistes.

tant pis, je pensais dans un premier temps que votre article portait sur les corbeaux, en le relisant je me rends compte que je me suis trompé.

un journaliste et un corbeau c’est pas pareil, encore que…

christiane dit: à

Mais alors, personne n’a lu mon petit message à 22h20 ? Personne n’est allé chez Sergio ? Daaphnée nous y apprend la mort de Ueda que beaucoup, ici, ont connu et apprécié. Elle est loin, à des milliers de kilomètres, elle est venue jusqu’à nous tant elle a de chagrin. Ne vous souvenez-vous pas des dialogues de CP et d’Ueda et de ceux avec Daaphnée, xlew et avec beaucoup d’entre nous ? Tout ce que vous dîtes est passionnant mais un ami est mort… Bonne nuit à tous.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…il faut écrire à jeun, si,!…ainsi, tout prévôt,…le volume profond, le chocolat chaud,!…
…tout le reste,…à jeun, aussi,!…
…servis avec des gants de toilettes à jeun,!…
…les connaisseurs apprécieront, of course,!…
…encore un petit effort à jeun,…Oui,!…

…mais, tenez-vous aux barres parallèles du Brexit en Ceta,!…
…en passant pour le Canada, un petit tour à Londres, ajuster ses of courses à jour,!…

…le Brexit au peuple, à deux mains,!…etc,!…

…les fausses-factures,…liées à des réseaux 007 , du chiffre,…( lettres ouvertes, locataires , employés des services divers,…escomptés des bénéfices collatéraux,…en parasites collabos,!…

…les états aux bords des gouffres pour se faire des riches en plâtre de Paris, du Seuil aux fesses,!…Ah,!Ah,!…
…partout des escrocs titrés à nos finances,!…
…etc,!etc,etc,!…je dirais même plus, avec mon Dupont clavier,!…

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…Christine,!…bien sur on s’en souvient, très bien,!…et de Daaphné,!…c’est exquis,!…
…mais si, comment à t’il fait,!…
…pour passer, ou virer de bord,!…oublié sa bouée sur le pont,!…le bateau à chaviré,par un vent de miss seine,!…
…il en à avalé, plus que sa tasse à café,!…etc,!…il nous remonte chaque semaine, bien salé d’histoires bien crus,!…
…un remplaçant, pour une vigie d’amours pacifiques,!…etc,!…
…accortes,!…

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…Chistine à christiane,!…qui dit mieux,!…
…etc,!…

Pablo75 dit: à

@ Jean

« Un écrivain qui n’est pas lu n’existe tout simplement pas. La dernière étape de la création littéraire, c’est au lecteur qu’il revient de la franchir ; tout livre a deux auteurs : celui qui l’a écrit et celui qui le lit. Chaque fois qu’un nouveau lecteur se présente, le livre est à nouveau pleinement créé. Umberto Eco, je crois, s’était penché sur cette question de la responsabilité du lecteur dans la création du livre dans « Lector in fabula »… »

Permets-moi de te dire que ces idées-là, si modernes, sont complétement stupides. Un écrivain qui n’est pas lu est aussi écrivain que l’écrivain le plus lu, sinon plus. Saint-Simon, fray Luis de León, Emily Dickinson, Pessoa ou Wittgenstein, entre beaucoup d’autres, n’étaient pas des écrivains parce que leurs oeuvres ont été publiées et connues bien après leur mort?

Les oeuvres existent par elles-mêmes, qu’elles aient des lecteurs ou pas. Et elles n’ont qu’un auteur: celui qui les fait. U.Eco peut dire la messe s’il veut: une oeuvre peut être interprétée par des lecteurs de façon différente, mais elle a été écrite d’une seule façon et elle est immuable. Autrement dit: l’oeuvre n’a strictement rien à bran.ler du type qui la lit.

Tout le reste ce sont des envies d’enc.uler des mouches en plein vol, l’activité principale de tous les fanatiques de la « modernité » (le mot le plus co.n du XXe siècle) depuis quelques décennies.

Je suis toujours effaré de voir comment les gens (et je ne pense spécialement à toi), répètent bêtement, en questions d’Esthétique (aussi), les idées à la mode, les idées dominantes, en les acceptant comme de moutons, sans aucun sens critique, même si elles sont stupides. Sartre l’a dit, Lévi-Strauss l’a dit, Barthes l’a dit, Boulez l’a dit, Foucault l’a dit, Blanchot l’a dit, Eco l’a dit, donc c’est forcément vrai.

Et aucun mouton de ceux qui suivent toutes les modes esthétiques a l’air de se rendre compte qu’elles changent tous les 30-40 ans, qu’aujourd’hui, par exemple, personne lit les critiques marxistes ou existentialistes ou structuralistes, comme dans 40 ans personne lira les penseurs et critiques les plus lus aujourd’hui.

Que « le peuple », qui est « inculte » et pas très « intelligent », qui n’a pas fait des études et qui ne lit pas, suive des modes stupides est normal. Mais que les gens « intelligents », « cultivés », qui ont fait de « hautes » études, qui lisent et qui admirent les grands auteurs lucides qui se sont toujours moqué de la pensée dominante de leur époque (comme un un Baudelaire, par exemple), aient besoin de suivre les modes intellectuelles, voilà qui est beaucoup plus surprenant (dans ce blog il y a de beaux exemplaires de ces moutons de l’Esthétique).

Le sens critique, la lucidité, l’insoumission, seraient aussi dans les questions intellectuelles beaucoup plus rares que l’intelligence et que la culture?

bérénice dit: à

Que « le peuple », qui est « inculte » et pas très « intelligent », qui n’a pas fait des études et qui ne lit pas, suive des modes stupides est normal.

Pablo, nul besoin de suivre une mode pour être stupide, là cela devient inquiétant car la définition si l’on est atteint flirte avec l »anormalité, le paranormal et en poussant un peu, en y mettant un peu de bonne volonté la monstruosité, personnages de série B c’est raté.

bernbard dit: à

closer dit: 28 octobre 2016 à 22 h 39 min
 » La vieillesse est un naufrage. »

mais closer toujours jeune et fraîche

de nota dit: à

Ce sale c.onnard de crabe a chopé Ueda, comme je l’apprends sur le site de Sergio (Signalé par Christiane) j’aimais souvent beaucoup lire ses interventions ici, pour l’humour, l’ ironie, la courtoisie et, ça va sans dire, l’intelligence qu’elles exprimaient.
Paix à son âme.

bérénice dit: à

6h47…. et tellement spirituelle, agile, fine mouche .

renato dit: à

E….. & Janssen J-J, des horloges pour vous (un chaque) sous le fil Carré!

renato dit: à

« … l’oeuvre n’a strictement rien à bran.ler du type qui la lit. »

« C’est le spectateur qui fait l’œuvre », si cette proposition est fausse on peut employer les pages des livres pour emballer les sandwichs lorsqu’on organise un déjeuner sur l’herbe.

renato dit: à

« La vieillesse est un naufrage. »

C’est une vieille rengaine, ennuyeuse et stupide. Je connais des « vieux » très en forme même côté neurones, dont un né en 1910 qui pourrait vous apprendre quelque chose à propos du « numérique ».

Jibé dit: à

Serait-ce faire injure à la mémoire de ueda que de nous dire qui il fut, de la part de quelqu’un(e) qui l’aurait connu par devers l’anonymat de son pseudo ?

christiane dit: à

Jibé,
pour te répondre, j’avais mis en lien la page des commentaires du blog à Sergio car je n’osais faire un copié collé des paroles bouleversantes de Daaphnée et de Xlew. Le commentaire a disparu quand j’ai voulu l’envoyer… Je ne peux que t’inviter à aller sur le blog à Sergio…
http://amayerling.hautet

Passou dit: à

Jibé, Jean Carrière n’était pas le gendre de Robert Laffont, vous confondez avec Alain Carrère.

Paul Edel, Attention à la sanctification du « petit éditeur ». Je préfère l’expression « éditeur indépendant », plus significative. Ce que vous dites de Pauvert est exact mais n’est crédible que si vous ajoutez qu’il ne payait ni ses auteurs ni ses imprimeurs (et ce n’était pas à cause de ses démêlés avec la justice et la censure) en entrainant parfois certains dans ses faillites.

boudegras dit: à

le comble de l’hypocrisie ? : JC déclarant, chez sergio, avoir perdu un frère en la personne d’ueda, quel salopard !

bernbard dit: à

à 7 h 58 min

… tout à fait

closer dit: à

« La vieillesse est un naufrage. »

« C’est une vieille rengaine, ennuyeuse et stupide. »

Non, c’est une citation,, un peu trop utilisée je le reconnais…

bernbard dit: à

9 h 53 min

Ces personnages fictifs, vous y croyez?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*