Italo Calvino tout sauf perché
La tentation est grande de faire d’Italo Calvino (1923-1985) un écrivain perché. Les journaux y résistent difficilement. C’est la rançon à payer lorsque le titre d’un livre ou le nom de son héros accèdent à une grande et durable notoriété. De quoi porter préjudice à son auteur. Non que cela soit infâmant mais son génie propre, l’ampleur de son œuvre, sa diversité risquent d’en souffrir. Le cas de Calvino et la faute à son Baron perché (Il barone rampante, 1957), fable virant au conte philosophique, second volume d’une trilogie constituée également du Vicomte pourfendu (Il visconte dimezzato,1957) et du Chevalier inexistant (Il cavaliere inesistente,1959) plus tard rassemblés au sein d’un volume unique Nos ancêtres (I nostri antenati) qui offre une vision allégorique de la condition humaine moderne tout en étant ancré dans le XVIIIème siècle. Cette trilogie héraldique, ainsi qu’il l’appelait, est un concentré de son art poétique, de ses réflexions inactuelles (et donc encore d’une brûlante actualité) et de ses soucis métaphysiques. Toutes ses histoires tournent autour de questions d’identité, d’intégration dans la société, d’obéissance à la loi, de goût de l’insurrection.
Calvino jongle en virtuose avec la satire, le roman historique, le fantastique, l’ironie, mais une ironie pleine de bonté, jamais blessante ni humiliante. Ses personnages sont extraordinaires, ils sortent vraiment de l’ordinaire puisqu’on y croise un jeune aristocrate monté dans un arbre et qui décide d’y passer la reste de sa vie au risque de passer pour fou ce qui est sans importance puisque, justement, il entend montrer à la société qu’il interpelle qu’elle manque de folie ; un chevalier génois coupé en deux par un boulet turc et dont le côté gauche et le côté droit vivront chacun leur vie avant de finir par se rejoindre etc. C’est son côté fabuliste, le mieux connu et les pédagogues n’ont jamais regretté de l’avoir inscrit au programme au collège comme au lycée. Mais l’autre Calvino n’est pas moins fascinant : le chroniqueur et le critique de La Repubblica, l’éditeur chez Einaudi, l’essayiste, bref un intellectuel tout sauf perché.
Le Cahier de l’Herne qui vient de lui être consacré sous la direction de Christophe Mileschi et Martin Rueff (304 pages, 37 euros) rend justice à tous les Calvino en Italo. Un vrai festival d’intelligence, d’érudition, de sensibilité, d’esprit de finesse. Ce n’est pas envoûtant comme pourrait l’être par exemple un semblable recueil consacré à Kafka, mais c’est d’une séduction sans égale. On est certes instruit par les contributions de ses amis de toujours, ceux qui l’ont vu naître à la littérature et ceux qui l’ont entendu murmurer ses derniers mots à l’hôpital de Sienne devenu depuis un musée, des souvenirs pour l’histoire littéraire qui complètent ceux distillés dans l’épais volume de correspondance, quelque trois cents lettres échangées dans les années 1940-1985, qui vient de paraitre sous un titre à la Pavese, Le métier d’écrire (édition de Martin Rueff, 800 pages, 30 euros). De quoi combler les calvinistes canal historique.
Mais l’essentiel n’est pas là : il est dans les textes mêmes de Calvino, inédits ou non, qui constituent le gros de ce brillant Cahier de l’Herne. Plus on s’y engouffre, plus on est épaté puis conquis par sa lucidité et l’acuité de son regard porté sur les écrivains et la littérature. Bien sûr, la politique y a sa part à commencer par l’illusion communiste de l’après-guerre à laquelle l’ancien jeune partisan a cédé comme tant d’autres avant de se raviser (en 1957, peu après l’entrée des chars soviétiques à Budapest). Mais ce qui demeure in fine le plus mémorable sous sa plume, jamais daté, c’est encore tout ce qui le ramène à sa seule, sa vraie passion : la littérature, et en son sein, palpitante et exigeante : la langue.
Il y revient sans cesse, plus profondément qu’aux écritures à systèmes et contraintes, n’en a jamais fini avec elle car il la traite avec une méticulosité d’entomologiste ; c’ est bien le moins pour un jeune homme qui évolua entre un père agronome, une mère botaniste et un frère géologue ; cela le conduisit au départ à se lancer dans des études d’agronomie avant de bifurquer vers la pente naturelle qui le conduisit vers la poésie, la lecture, l’écriture. Car, on ne le dira jamais assez, il y a d’abord un grand lecteur en tout écrivain, certains avouant préférer cette activité faussement passive à l’autre apparemment active. Au vrai, Italo Calvino n’arrête jamais. Fêté, célébré, consacré par des nombreux prix, il poursuit comme au premier jour son exploration permanente et tous azimuts des formes littéraires éprouvées par les grandes traditions romanesques dans différentes langues que l’on croirait apprises exclusivement à cet effet dans toutes les villes où il vécut sans jamais trahir son cher pays, sa terre, la Ligurie.
On a rarement découvert sous la plume d’un écrivain réfléchissant à son art une telle soif de culture. « Si on n’étudie pas, on va se faire avoir » écrit-il à plusieurs reprises comme si le temps pressait alors que cette lettre à un ami date de 1947. Etudier, étudier encore et toujours car dans son esprit, comme une invitation à chacun à ne pas s’endormir satisfait sur son stock de culture, il ne faisait aucun doute que la littérature était avant tout un instrument de connaissance. Imbattable est sa définition des classiques telle qu’il l’avait formulée dans un article de L’Espresso du 28 juin 1981 repris dans le second tome de Défis aux labyrinthes (Seuil 2003) :
« Est classique ce qui tend à reléguer l’actualité au rang de rumeur de fond, sans pour autant prétendre éteindre cette rumeur. Est classique ce qui persiste comme rumeur de fond, là même où l’actualité qui en est la plus éloignée règne en maître. Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire ».
Ce qu’il écrit de Cesare Pavese, ami, maitre vénéré qui l’avait adoubé, pilier de son Turin littéraire, et de Pier Paolo Pasolini, ami admiré malgré « les fortes réserves de poétique » que suscite en lui la lecture de son roman Les Ragazzi, rival de toujours (mais a-t-on idée de partager en deux le prix Viareggio pour distinguer deux jeunes écrivains en même temps, c’était en 1957 pour le Baron perché de l’un et pour Les cendres de Gramsci de l’autre !) est bouleversant car son émotion affleure entre les lignes. Et puis il y a la fraternité d’idées qui le liait à Raymond Queneau et à la bande de l’Oulipo dont il fut l’un des fidèles notamment pendant ses années parisiennes ; la ferveur pour Moravia, Vittorini, Hemingway vite supplanté par le massif de l’œuvre de Thomas Mann et tant d’autres encore, notamment Kipling jamais lâché depuis sa jeunesse et Conrad auquel il consacra son mémoire de maitrise de littérature anglaise. Ce qu’il aimait tant eux, ce n’est pas comme on pourrait le croire leur capacité à créer des personnages, exploit pour lequel il a peu de considération, mais leur faculté de transformer des faits en mots en logicien épris d’harmonie, tout de probité et de rectitude, ce que Pavese le premier sut déceler sous son jeune talent.
Par quelque côté que l’on s’en saisisse depuis la parution de son premier roman Le Sentier des nids d’araignée (1947), son œuvre déroute, étonne car elle ne correspond jamais à l’idée qu’on s’en fait (hormis les spécialistes, cela va de soi). Prenez par exemple Monsieur Palomar, livre du regard et du silence volontaire, entièrement fait de descriptions autour de cet observateur compulsif qui radiographie tout ce qui passe dans son champ de vision, son Bartleby et son Oblomov à lui, aussi résigné au silence que l’homme du sous-sol de Dostoïevski ne l’est pas. Dans ce grand petit livre, le charme même, Calvino est plus que jamais lui-même « l’homme à la langue entre les dents » comme l’observe Paul Fournel. D’après les maitres d’œuvre de cet ensemble très riche, son œuvre complète équivaut à sept volumes de la Pléiade. Peu de Français l’ont lue dans son intégralité. Outre la trilogie héraldique, Si une nuit d’hiver un voyageur (Se una notte d’inverno un viaggiatore,1979), mises en abyme encyclopédiques en rafales dans les pas d’un personnage nommé Lecteur à la recherche d’un manuscrit, a connu une vraie fortune critique.
On pourra désormais y ajouter ce Cahier de l’Herne car il est en grande partie du Calvino pur jus. Il faudrait en détacher les pages intitulées « Le livre, les livres », discours prononcé en italien à la Feria del libro de Buenos Aires (1984), les imprimer en un fascicule et le distribuer à tous les passants qui s’arrêtent devant la vitrine d’une librairie et hésitent à y pénétrer. Après l’avoir lu, ils ne pourront plus en sortir.
( « Italo Calvino, Marcello Mencarini, The Estate of Italo Calvino. »; « Italo Calvino chez lui, à Rome, en 1983. © ©Angelo TURETTA ; « Pier Paolo Pasolini con Italo calvino. Scatto da Federico Garolla © Centro Studi Pier Paolo Pasolini Casarsa della Delizia )
916 Réponses pour Italo Calvino tout sauf perché
@ rznette à la fontaine …
Je fus également durablement intrigué par l’incompréhensible « intérêt et principal ». Puis, ayant pigé un brin d’économie, fus-j intrigué par l’inversion : pourquoi pas, « principal et intérêts » ?ce qui eut été plus logique pour le capitaliste bas du plafond… Avant de comprendre en 3, qu’il lui avait fallu versifier, sans souci pour les générations futures…
Ce brave La Fontaine, quand même, déjà totalement limpide quasi intra utéro pour MC/PR. Quels hommes ! Bàv,
Comme beaucoup de grands (Shakespeare), La Fontaine a fait oeuvre de mise en forme, en vers et en rime de ce qui préexistait, permettant une mémorisation dont l’intérêt pour notre développement cognitif n’avait pas échappé aux pédagogues d’avant (Orwell apprenait par coeur des passages de Swift qu’il recopiait ensuite pour évacuer l’usage des adjectifs dans sa propre pratique).
LE CORBEAU ET LE RENARD
Un corbeau, ayant volé un morceau de viande, s’était perché sur un arbre. Un renard l’aperçut, et, voulant se rendre maître de la viande, se posta devant lui et loua ses proportions élégantes et sa beauté, ajoutant que nul n’était mieux fait que lui pour être le roi des oiseaux, et qu’il le serait devenu sûrement, s’il avait de la voix. Le corbeau, voulant lui montrer que la voix non plus ne lui manquait pas, lâcha la viande et poussa de grands cris. Le renard se précipita et, saisissant le morceau, dit : « Ô corbeau, si tu avais aussi du jugement, il ne te manquerait rien pour devenir le roi des oiseaux. »
Cette fable est une leçon pour les sots.
-Esope, Fables
Passage de la viande au fromage…à méditer.
contraception masculine irréprochable
Ah, cet art consommé d’enfiler sa chaussette! 🙂
cet art consommé d’enfiler sa chaussette!
Sûr que nous avons affaire à un vrai sportif et pas que du dimanche! 😉
Bon sang, J-j j, j’aimerais bien avoir une conversation « privée » avec vous. Loin du blog. Ce n’est pas de l’intérêt, rassurez vous, mais de la curiosité. Comment faites-vous, en gros, pour refuser la reproduction à ce point ? Une tour d’ivoire ? (Bon, on sait que la tour d’ivoire est carrée, même une nouille s’en rend compte…)
il y a des ouvriers fatigués qui passent avec d’énormes poutres sur l’épaule, et qui vous les fichent dans l’oeil
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Y’a marqué sur la porte : Chantier interdit au public. Faut lire, c’est tout.
refuser la reproduction à ce point
L’enfant, c’ est l’ engeance!
« Car, on ne le dira jamais assez, il y a d’abord un grand lecteur en tout écrivain, certains avouant préférer cette activité faussement passive à l’autre apparemment active. »
Mais toujours lucrative, c’est ben aussi, comme job, non ?
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Sinon, je trouve que le billet n’explore pas assez science et littérature, et imperatif de la contrainte formelle. Car c’était un exercice de style parfaitement calviniste.
Le saviez-vous ? C’est Primo Levi qui a aidé Calvino, -tout ancien élève botaniste qu’il ait été, remember les fleurs bleues- Primo Levi qui l’a aidé à traduire la petite cosmogonie portative de Queneau, P. Levi chimiste, pour qui les tables de Mendeleiev n’avaient aucun secret.
Alors tout ça pour dire quoi, me direz vous.
Eh bien pour dire que Calvino et ChatGPT, c’est kif kif.
https://www.paulbraffort.net/litterature/critique/calvino_guerrier.html
@ CT, une dernière fois… Il y a des choix existentiels très tôt, qui font qu’on n’y déroge pas… Si vous ne pouvez pas le comprendre, je ne peux vraiment rien pour vous, hélas… Je n’ai jamais eu bcp de certitudes dans ma vie, mais celle-là fut sans doute la seule à laquelle je me sois tenue… La NON REPRODUCTION…, au sens propre du terme, voilà la seule discipline à laquelle je me sois tenue et pourquoi j’ai tant aimé Bourdieu & Cioran.
Quant à enfiler des chaussettes, une habitude très simple et nullement un acte héroïque, c’te connerie macho, kilekon !… Epi, une bonne inspiration aux temps du sida, quand on a longtemps milité à Aides, ce fut bien utile, croyez-moi pour assumer le slogan « couvrez-vous ! ». Etc, rptv, nom de dieu !… – Allez, sasuffit ast’heure…
@ Merci pour la vieille keufe, j’avais pas vu que vous aviez suivi mon actu… Bàv, des foik…
Clopine dit: à
Bon sang, J-j j, j’aimerais bien avoir une conversation « privée » avec vous.
Bon courage, hein.
Porte d’Ishtar
+964 771 277 9677
https://g.co/kgs/LXsgN9A
Je ne comprends guère pourquoi on persécute Donald Trump d’une telle façon.
Ce sont de basses manoeuvres pour empêcher l’élection d’un homme nettement plus compétent que celui actuellement au pouvoir. Ni plus, ni moins.
Bon, d’accord, je sors.
Bon anniv.Ô bélier ♈ que tu es.
https://images.app.goo.gl/T8fXYQbdz4uMF7D97
Je ne comprends guère pourquoi les hommes ou les femmes, hétéros ou homos, devraient obligatoirement se reproduire ?
La comparaison entre Esope et La fontaine racontant exactement la même histoire -au fromage près qui introduit l’odeur qui attire le renard -met en évidence le génie de La Fontaine ;
Là où Esope bavard et terne raconte platement , sans vie , soulignant son propos par de laborieuses explications, recourant au style indirect , La Fontaine croque les personnages les campant en quelques mots dans une posture et un langage qui résument leur profils respectifs entre le malin qui à l’odeur a repéré l’aubaine possible qui a jaugé sa proie et y a adapté son discours et le lourdaud qui se laisse avoir
il suffit pour mesurer le gap entre les deux texte de comparer les chutes de leurs contes entre le préchiprécha poussif et insipide d’Esope et le « cette leçon vaut bien un fromage » de la Fontaine
La fontaine a l’art de l’ellipse cette capacité de dire beaucoup avec rien
Pensons a ce vers des Animaux… où le Lion dit a propos de la peste qui s’est abattue sur la population que « le ciel a PERMIS pour nos péchés cette infortune »
il lui suffit du mot de « permis »noyé dans le discours hypocrite du lion pour exprimer une pensée sacrilège, celle qui ridiculise le thème de la souffrance rédemptrice ,cette chance que Dieu dans sa miséricorde offrirait à l’homme pour expier ses péchés
Ce principe chrétien qui sous-tend notamment l’oraison funèbre du grand Condé dans laquelle Bossuet salue l’immense miséricorde de Dieu ,qui a offert au défunt les dix années de souffrances qui lui ont permis d’expier une vie antérieure de plaisirs
Un canular assisté par Chapgpt que s’est amusé à monter mon fils
Tout le monde taire réuni pour l’anniversaire d’un de ses vieux copains quand celui ci a reçu la video du canular
C’était un message de Donald Trump en personne adressé au héros de la fête, s’excusant de ne pas être la ,car retenu au dernier moment par ses ennuis judiciaires, lui souhaitant un heureux anniversaire rappelant certains moments forts de la vie de cet ami et saluant en les appelant par leur prénom les copains qui étaient là
tout y était ,le personnage. sa voix ,son accent , sa posture, la cohérence avec le mouvement de ses lèvres ;gros succès, parait-il -il pour mon fils
Suite à
https://larepubliquedeslivres.com/italo-calvino-tout-sauf-perche/comment-page-1/#comment-1370932
Réponse de Pasolini : « L’Italie est petite-bourgeoise, fasciste, démocrate-chrétienne ; provinciale ; sa culture est un humanisme scolaire formel et vulgaire. Veux-tu que je regrette tout cela ? »
Pasolini regrette plutôt l’univers paysan, « pré-national et pré-industriel », qu’étant « un univers transnational… ne reconnaît même pas les nations en tant que vestiges d’une civilisation antérieure ».
Cela étant donné, il choisit de vivre stoïquement dans une société qu’il est capable de détecter pour ce qui la caractérise, c’est à dire discriminante par rapport à toutes les époques passées, porteuse d’une « volonté anxieuse de se conformer » qui n’opère plus seulement, comme elle l’a toujours fait, dans les limites des classes sociales et dans le respect des particularismes culturels, mais qui agit « selon un code interclassiste ».
En somme, l’Italie que Pasolini regrette est celle où personne n’est obligé d’abjurer sa culture pour être accepté dans la seule classe sociale que le consumérisme est prêt à admettre : la bourgeoisie — il est donc nostalgique « du peuple pauvre et vrai qui a lutté pour renverser le maître sans devenir ce maître ».
Et voilà pleuvoir les accusations de révisionnisme, d’apologie du fascisme. Et si elles pleuvent, c’est aussi en raison de la manière dont Pasolini décrit l’Italie dont il se dit nostalgique. Il propose des images vagues et poétiques, mythifiées ; il s’appuie sur des expériences et des souvenirs tout à fait personnels pour parvenir à démontrer la supériorité de ce monde perdu, et ça en poussant ses arguments à l’extrême. Voir le papier du décembre 1973, pour le Corriere della Sera :
« Aucun centralisme fasciste n’a réussi à faire ce que le centralisme de la civilisation de consommation a fait. Le fascisme a proposé un modèle, réactionnaire et monumental, mais il est resté lettre morte. Les différentes cultures particulières (paysans, sous-prolétaires, ouvriers) continuaient imperturbablement à se conformer à leurs anciens modèles : la répression se limitait à obtenir leur adhésion en paroles. Aujourd’hui, au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le consumérisme est totale et inconditionnelle. On peut donc dire que la tolérance de l’idéologie hédoniste voulue par le nouveau pouvoir est la pire répression de l’histoire de l’humanité ».
Bref, Pasolini, en condamnant l’homologation rampante non pas des coutumes extérieures, mais des consciences jusqu’à leur intimité la plus profonde, va jusqu’à minimiser les atrocités vécues par les masses du peuple italien pendant les vingt ans de la période fasciste, et le perçoit à nouveau sous un jour excessivement idyllique. Et il va jusqu’à dire que jusqu’à quelques années auparavant, les jeunes prolétaires « étaient fiers de leur modèle populaire d’analphabètes en possession du mystère de la réalité «, alors qu’aujourd’hui, honteux de leur ignorance, « ils ont commencé à mépriser même la culture »… « Mauvais temps, où le sous-prolétariat prend le mauvais chemin qui peut le conduire, un jour ou l’autre, je ne sais pas, à lire Vico, à lire Gramsci. Ayant perdu la splendide rudesse d’antan, ils sont aussi devenus des étudiants, des mal élevés ». Ou encore : « Quel merveilleux pays était l’Italie pendant la période du fascisme et immédiatement après ! La vie était telle qu’on l’avait connue enfant, et depuis vingt trente ans, elle n’a pas changé ».
Réponse de Pasolini à Calvino : » ce que je regrette « ,
sans effets spéciaux, ici :
Vous êtes un peu dure avec Esope, Rosanette. Et le fromage n’est pas qu’une affaire d’odeur, mais un trait culturel, le renard n’étant pas bête, mais homme, comme tout animal de fable.
En tous cas, il a pompé l’idée, l’histoire, le scénario, la storyline, & a fait de l’or avec du plomb, même si en traduction, et donc pour l’immense majorité de l’humanité, nombre des effets de style et de rime se perdent dans le passage d’une langue à l’autre.
A ce propos, Voltaire n’avait pas apprécié que les traductions des tragédies de Shakespeare viennent démontrer qu’il les avait amplement plagié pour, cette fois-ci, faire du plomb avec de l’or.
Comme l’exprime Orwell, par l’intermédiaire du personnage d’O’Brien dans ‘1984’, « Aucun livre n’est l’œuvre d’un seul individu ».
Pier Paolo Pasolini nel suo appartamento di Monteverde Nuovo con la prima copia de Ragazzi di vita, 1955.
pardon ! Pier Paolo Pasolini dans son appartement de Monteverde Nuovo avec le premier exemplaire de Ragazzi di vita, 1955.
Molière itou.
Mais qui retient-on ?
Molière.
Je m’abstiendrai de juger les méthodes entreprises par untel et unetelle sur le plan de la rédemption et de l’expiation.
Que chacun se fasse sa cuisine. Et si c’est un infâme brouet ou une sale engeance, qu’il/elle assume.
On est responsable de soi-même pas du voisin.
La rédemption et l’expiation ?! c’est quoi ça ?
Un extraordinaire article du Figaro sur les deux siamois monozygotes qui viennent de mourir en même temps. Calvino aurait aimé ! Un extrait de l’article :
« Lori et George sont nés le 18 septembre 1961. En réalité, ils ne sont pas nés jumeaux, mais jumelles – George s’étant déclaré transgenre en 2007. Ils sont ce que l’on appelle des jumeaux craniopages, c’est-à-dire lié par leurs crânes. Ils partageaient des os, des vaisseaux et 30% de leurs cerveaux, notamment les lobes frontaux et pariétaux. Une condition qui toucherait 2 à 6% des jumeaux siamois. »
L’article raconte comment ils ont mené leur vie, individuellement. Ils avaient chacun une chambre, qu’ils occupaient à tour de rôle. Ils ont eu une vie professionnelle qui les a comblés. Et même, pour l’un, une vie sexuelle. Et tout ça en étant collés par la tête. Allez, bonne soirée, faites de beaux rêves.
collés par la tête
Cela existe lorsque l’on est mentalement dépendant totalement de quelqu’un d’ autre.
Je vais acheter des saucisses.
mentalement totalement dépendant..
D est collé par la tête à l’endive par exemple.
Pourquoi la vie est un sentiment et ce dernier est toujours tragique ?
Pourquoi on devient vraiment vieux quand on n’est plus capable de haïr ?
ça se passe où, Damien ?
Et on va les enterrer dans un double cercueil ?
« Lori et George Schappell, officiellement reconnus comme les jumeaux siamois les plus âgés du monde, sont décédés le 7 avril dernier à l’hôpital de l’Université de Pennsylvanie à l’âge de 62 ans. Les causes de leur décès n’ont pour le moment pas été communiquées. » Figaro
Si ça se trouve Baroz, vous aussi vous avez un jumeau siamois attaché à votre tête. Vous nous l’auriez caché ! Il vous aurait apporté de l’aide dans l’écriture de vos articles et de vos livres. Cela expliquerait, cher Baroz, votre prodigieuse prodigalité livresque ainsi que votre surabondance de talents… On avait deux Barozi (au pluriel) pour le prix d’un. Je me marre !
Donc, Baroz, ça se passe aux USA, mais on ne sait pas comment ils vont être enterrés. Cela vous chagrine ? Vous auriez aimé savoir, hein ? On ignore de quoi ils sont morts. l’un a dû casser sa pipe, et automatiquement, si vous avez suivi depuis le début, ça a dû entraîner la mort de l’autre. Le deuxième jumeau est donc mort de son vivant, aurait dit Coluche. En fait, c’est une mort extraordinaire, pour les deux. Pour le premier qui tue son frère, et pour le second qui est tué par la mort du premier. Le crime est parfait, dommage qu’Agatha Christie n’ait pas eu cette idée. Résultat des courses : deux morts, un crime, un homicide. Cherchez l’erreur. C’est pas humain !!!
La question qu’on peut se poser : est-ce que maintenant on va les séparer ? Je pense que non. Ils seront enterrés dans le même cercueil — à moins qu’ils n’aient décidé la crémation. C’est possible, car c’était des jumeaux très intelligents et prévoyants. Si vous lisez leur vie, vous verrez qu’ils ne s’en laissaient pas compter. Je les aime bien, ces siamois monozygotes ! D’ailleurs, il paraît qu’ils étaient connus. L’un des deux aimaient donner des conférences sur la gémellité, pendant que l’autre ne disait rien (il n’aimait pas les conférences). Baroz, vous ne les connaissiez pas, parce qu’ils ne sont jamais venus à Paris. Anne Hidalgo ne les a pas invités. Encore une bévue. Allez, bonsoir à tous !
« On avait deux Barozi »
C’est pas une raison pour ne mettre qu’un « z » à mon nom, Damien !
Si ça se trouve, l’un votait Trump et l’autre Biden ?
(Vous avez des détails sur les rapports sexuels de l’un…)
Et on va les enterrer dans un double cercueil ?
On va creuser un trou pour un trou.
Moi c’est « travailler prenez de la peine, c’est le fonds qui manque le moins », qui me remplissait de perplexité.
Qu’est ce c’était donc que ce « fonds »???
« Je ne comprends guère pourquoi les hommes ou les femmes, hétéros ou homos, devraient obligatoirement se reproduire ? »
Obligatoire ou non, t’imagine si personne n’avait voulu se reproduire? Pas de Barozzi, pas de closer, pas de Passou!!!
Maria Tipo
La future présidente de la République française doit maintenant faire une promesse électorale : faire enlever toutes les plaques de plomb de la cathédrale Notre-Dame de Paris et les faire remplacer par des plaques de cuivre doré à la feuille.
Bien sûr, closer.
Il s’agit seulement de respecter les hommes et les femmes qui n’ont pas envie de se reproduire.
Le plomb ôté pourra servir à fabriquer des semelles qui seront envoyées gratuitement dans le monde entier.
Merci de ne pas me couper, Jazzi. Tu as assez commenté comme ça aujourd’hui.
Il y a assez de monde comme ça sur Terre.
Inutile de se reproduire, en effet. Mais la fornication sans mariage religieux est un péché, d’une part, et le mariage sans intention de procréer en est un autre.
Les choses étant dites, chacun agit selon son libre arbitre et s’expliquera en temps voulu devant le Juge céleste.
Pas de Barozzi, pas de closer, pas de Passou!!!
–
Personne n’est indispensable, aux dernières nouvelles.
Il se trouve, renato, que dans ma bibliothèque de ma villa de Chaville, est installé exactement le même modèle de radiateur en fonte que sur votre photo.
On a jamais fait mieux. La fonte est très silencieuse, aucun bruit d’écoulement, aucun gargouillis, ni tic tic tic de dilatation comme sur les radiateurs en acier. Les seuls défauts de la fonte sont son poids et qu’elle casse en cas de choc violent.
La fonte conserve la chaleur, avez-vous aussi dans votre bibliothèque le livre que Pasolini tient à la main, dear dédé ?
J’ai aussi une marmite en fonte, dans laquelle je fais sauter des pommes de terre et braise des endives (séparément).
s’expliquera en temps voulu devant le Juge céleste.
VOIL0 QUI EST « CLAIR »;aucune explication n’est requise sur la RDL sur ce point
Non, Phil. Je ne lis pas de livres italiens. Je ne comprends pas ce qui est écrit dedans.
Le livre a été traduit, dédé, mais peut-être suffit-il de voir le film.
Ah bon.
@Renato
En dépit nos différences (qu’est ce que cela fait?) grand merci pour Maria Tipo que j’avais un peu oubliée. Je ne verrais pas D 845 comme elle, mais en effet, elle est absolument sensationnelle. (On aimerait un enregistrement un peu moins mauvais). Merci aussi pour le Pasolini. Très intéressant.
Azerty
(me voilà pas ravi de ne m’être pas ravisé assez tôt)
Passionnant ce qui a été raconté sur Pasolini.
M’intéresse ce paradoxe : ce type, qui sait tout, sur tout, comprend tout, avec un niveau inégalé et se fait assassiner sur une plage à Ostie.
Clopine,
Votre récit très détaillé sur les lectures de votre enfance m’a fort intéressée. Vous semblez dire que, dès cinq six ans nous sommes déjà déterminés. Je remonterai antérieurement au premier moule, l’utérus. Ce que vous dites sur la détermination, ce matin, me parle.
Sur le père aussi.
Ne sais pas comment jazzi et vous avez une mémoire si détaillée.
Moi, je lisais aussi les rouge et or de chez Flammarion. J’en avais trois préférés. Le troisième, je l’ai retrouvé un jour dans une brocante, ou bien chez Emmaüs.
Mais, en tête, à part que je piquais les livres réservés aux garçons, Picsou ( on voit le résultat, délétère) et les Pieds Nickelés, ai un seul titre en tête Le bon petit diable de la Comtesse de Ségur. Ses conneries, constantes, je ne m’en souviens pas, mais, il ne s’amendait jamais et une personne adulte complice lui avait fait un coussin en cataplasme qu’il portait sur ses fesses pour adoucir les raclées.
Voilà, c’est mon livre phare de l’enfance.
Dans les paradoxes, un qui me fascine aussi est d’être éminemment intelligente et totalement borné. Il y a les choses qui me stupéfient, comme ça.
Comme ces trois jeunes filles dans mon dortoir qui s’agitent comme des fourmis dans mon dortoir, qui est aussi le leur, dès potron minet, six heures du mat.
Intelligent/e
borné/e
Pas d’apanage.
Moi ce sont les mathématiques que je ne comprenais pas. Les livres, je touchais ma bille. Mais les mathématiques, j’ai toujours été dans une incompréhension totale.
Et j’ai une image gravée dans ma mémoire : celle de cette petite bonne femme très mince (paraît -il qu’elle avait six enfants (au moins)) et qui au lycée, en seconde, remplissait l’immense tableau blanc de son écriture noire et serrée sans laisser un cm² de libre. Elle était vêtue d’une grande blouse blanche, longue et informé.
Elle, et Marie Hélène Chanezon. J’étais muette et terrée, et un jour, j’ai fait un exposé écrit en géographie. En rendant la copie, elle m’a dit « ce n’est pas toi qui a fait ça ? ». J’ai répondu « ben oui ».
Elle m’a invitée chez elle avec d’autres élèves et je suis passée de l’ombre à chaque fois à la lumière. J’ai redoublé ma seconde et j’ai redoublé ma terminale.
Informe.
Chez moi, lorsqu’on me souhaite bon anniversaire, je réponds merci.
Vedo, Maria Tipo a été initiée au piano par sa mère qui avait été l’élève de Busoni, elle est donc une témoin important dans l’histoire du piano. Ici, elle se concentre avant un concert.
https://lesempio.blogspot.com/2010/10/maria-tipo.html?q=tipo
(En suivant le lien sous la photo : Scarlatti, enregistré en 56)
Henri 8 lui il voulait se reproduire mais uniquement sous la forme mâle. Problème, le seul garçon qu’il a engendré, Édouard, n’a pas vécu bien longtemps, suffisamment pour permettre à ses protecteurs Somerset et Northumberland de s’engouffrer dans la brèche ouverte par sa nationalisation du catholicisme et de propulser le protestantisme au rang de religion d’état. Après un bref retour à l’orthodoxie cathique sous Mary la sanglante, c’est Élisabeth, fille de Catherine d’Aragon, qui trouvera la bonne formule du compromis. Ironiquement, l’héritage du tenant de la loi phallique aura été mieux que dignement représenté par la fille de celle qu’il a repudiée.
Quant à Catherine Parr à qui un film est consacré, c’était une dévote soumise qui n’a pas eu grands mérites.
Orthodoxie catholique.
«… éminemment intelligente et totalement borné. »
Je ne serais pas si catégorique : intelligent et cultivé et un brin borné, me conviendrait mieux.
Carlo Dossi, un intéressant écrivain, initiateur dans la pratique de la « ligne lombarde » théorisée par les frères Verri, a écrit : « Une certaine stupidité est nécessaire à la pensée ».
Qu’est-ce que la stupidité ?
Je ne voudrais pas non plus cacher qu’en ma qualité de poète, je connais la stupidité depuis bien plus longtemps, je pourrais même dire que j’ai parfois entretenu avec elle des relations collégiales. Dans les lettres, dès qu’un homme ouvre les yeux, il se voit confronté à une résistance, une opposition à peine descriptible, qui semble pouvoir se présenter sous n’importe quelle forme : qu’elle soit personnelle, comme celle, respectable, d’un professeur d’histoire de la littérature qui, habitué à viser des distances incontrôlables, est désastreusement pris à contre-pied à l’époque contemporaine, ou sous des formes génériques, omniprésentes, comme la transformation du jugement critique en jugement commercial, depuis que Dieu, dans sa bonté difficilement compréhensible pour nous, a accordé le langage humain même aux créateurs de films parlés.
Robert Musil.
Il est vrai qu’en français a été traduit « bêtise », mais je trouve le mot « stupidité » plus parlant !
Les dernières pages de Dialektik der Aufklärung, un livre écrit par Max Horkheimer et Theodor Adorno pendant la Seconde Guerre mondiale et publié aux États-Unis en 1944, sont consacrées au thème de la stupidité. L’exemple de l’escargot bien à part, chacun pourra sortir La Dialectique de la Raison de ses rayons et jeter un coup d’œil… enfin, selon eux : « La stupidité est une cicatrice. Elle peut concerner une capacité parmi d’autres, ou l’ensemble des facultés pratiques et intellectuelles. Chaque stupidité partielle d’un homme marque un point où le jeu des muscles éveillés a été entravé plutôt que favorisé ».
Le cours de l’or et du cuivre sont hauts, mais tant pis. Le budget existe.
@ r^z ///lorsqu’on me souhaite bon anniversaire, je réponds merci.///
Toutes mes excuses pour le retard. Merci infiniment.
@ Bl /// – J’aime beaucoup l’humour de votre « loi phallique », mais peut-être était-il involontaire…
Quant à la loi salique, ce fut bel et bie une sale invention phallocrate !… La primogéniture mâle… L’a bonne mine, ast’heure…
Bàv
Pasolini est inquiétant.
Je ne suis aucunement attiré par ce personnage et par son oeuvre.
Voilà.
« Un critique moins diplomate parlerait de ‘conneries de poète’, en soulignant que l’idéologie de Pasolini ce ne sont que des ‘divagations sur une Arcadie qui n’a jamais existé’. »
On a fait plus poli comme critique, mais le talent de ce critique anonyme est réel : la formule rend compte de l’oeuvre de Pasolini toute entière, des poèmes frioulans jusqu’à « La Trilogie de la vie », peut-être même jusqu’à « Salo » : le regret d’une Arcadie qui n’a jamais existé.
Pasolini, artiste classique.
Qu’est-ce que j’ai vu de Pasolini en premier ? Pas ses films. Peut-être même pas d’extraits de ses films. Sans doute des photogrammes. Mais lesquels ? Ses fascinants personnages étrangement vêtus j’imagine. Ce sont eux qui servent d’illustrations habituellement.
@Rose @Clopine
Comme pour vous, Rose et Copine , il y a pour moi des lectures d’enfance qui se sont installées pour toujours dans mon esprit. « Les diaboliques de Barbey d’Aurevilly » sont une de ces lectur s qui ont fasciné mon enfance ,une lecture qui a toujours été là avec moi, et le souvenir de cette rencontre est resté intact dans ma vie d’adulte :
Voici comment j’avais voulu raconter mon histoire d’amour avec ce texte :
J’avais 10 ans et je vivais solitaire chez ma grand-mère, une femme très âgée ,en tête à tête avec elle, situation austère imposée par la fréquentation du lycée ,ce qui n’aurait pas été possible chez mes parents ,qui vivaient dans un village sans enseignement secondaire., Chez elle comme dans toutes les maisons sans livres il y en avait quelques-uns échoués la ,et disséminés n’importe où au hasard des circonstances ,
Fouillant un jour au fond d’un placard j’en découvris deux, qui devaient y avoir été dissimulés volontairement, un porno « 12 nuits de la vie d’une femme « et « les Diaboliques » dans une édition sans doute bon marché, mais cependant imprimée sur un papier glacé ivoire avec une couverture verte cartonnée agrémentée de fioritures noires ;et surtout le texte était truffé de pages représentant des scènes en noir et blanc, certaines de style complaisamment salace, relatives aux moments forts de chaque nouvelle .
J’étais plongée dans ma lecture du « Rideau cramoisi, » lorsque ma grand-mère découvrit avec horreur entre mes mains ce livre qu’elle n’avait pas lu mais qu’elle imaginait sulfureux , ;Il venait en effet, me dit-elle, de son jeune frère, à qui il avait été offert, assorti de la recommandation expresse ne pas le laisser lire aux « jeunes filles .Ce frère de ma grand-mère devait mourir au chemin des dames , ce qui situe cette édition au tout début du siècle dernier .
Il était trop tard pour me retirer le livre que j’avais en main et que j’exigeais de garder. Ma grand’mère penaude se resigna à me laisser poursuivre cette lecture « pas de mon âge » bourrée de récits et d’illustrations « inconvenants » ,dans laquelle je me vautrai avec une avidité à laquelle le flirt avec l’interdit avait une large part .
Plus tard, marquée par cette première rencontre, j’ai lu et aimé bien d’autres œuvres de Barbey d’Aurevilly que j’ai pu apprécier avec ma sensibilité et ma culture d’adulte, mais je gardais très précisément en mémoire, avec un sentiment nostalgique de perte, la vision des pages et des illustrations du livre dans lequel je l’avais découvert, et qui était évidemment perdu depuis longtemps victime de déménagements et autres vicissitudes
Or il y quelques années, je me promenais un dimanche à Beaune, et tout à coup mon cœur a bondi quand j’ai vu dans la vitrine d’un bouquiniste le sosie de mon Barbey d’enfance ,même format ,même couverture verte cartonnée, avec le même graphisme noir pour le titre et les mêmes fioritures décoratives :C’était évidemment la même édition …..mais c’était dimanche et la boutique était fermée
Dès lundis, à peine arrivée à mon bureau, j’ai téléphoné pour commander le livre. Et pour être bien sûre de ne pas me tromper j’ai demandé à mon interlocutrice, médusée par la précision de ce souvenir d’enfance, de vérifier si on y trouvait bien quelques-unes des illustrations que j’avais en tête avec leur légende , notamment celle où on voit un officier en tenue devant le corps nu de sa maitresse qui l’a trompé ,s’apprêtant à lui cacheter le sexe à la cire brûlante avec cette légende : »sois punie par où tu as pêché fille infâme ! »(La messe de l’athée)
Définitivement rassurée par ces coïncidences, sure d’avoir retrouvé le Barbey de mon enfance, je me suis empressée d’en faire l’acquisition, et, le retrouvant ,le coeur battant, apporté par la poste, comme ressuscité ,ce fut par un effet de madeleine , le revécu d’impressions oubliées ,la résurgence en moi de mon moi d’enfant sérieuse et solitaire
trop stupide pour suivre la RDL,bonne journée;
non sans rappeler un nom:
Dans Stupidity, elle combine des éléments biographiques (le récit d’un cours de Tai Chi à New York, où elle a pu faire l’expérience de se sentir stupide) avec des références aux grands auteurs et philosophes des canons américains et européens. Avital Ronell est une philosophe unique en son genre, qui tend vers une philosophie qui constituerait une « épreuve athlétique » et qui serait véritablement en acte. [Auteur : Julien Alliot]
Et sur les « 12 nuits de la vie d’une femme », vous n’avez aucun souvenir, Rosanette ?
Très joli récit Rosanette, et on peut sans doute, à sa lecture, comprendre qu’à travers Barbey, vous avez découvert que les livres peuvent être transgressifs ! Si le milieu dans lequel vous viviez était très sévère, quelle fenêtre ouverte, là ! Et puis, j’entends surtout dans votre récit qu’à 10 ans, vous avez obtenu de continuer votre lecture… De quoi vous asseoir dans votre conviction que la lecture était le meilleur passeport pour vous permettre de les ouvrir, ces fenêtres !
(bon, à part ça, les diaboliques, que j’ai lu moi aussi, ne m’a pas laissé un souvenir tel que le vôtre. Peut-être parce qu’il n’y avait pas d’illustrations « pornographiques » dans le poche ? En tout cas, je trouvais les scènes un brin « euphémisées », la langue du 19è recouvrant les récits d’un voile tout de même pudique, et puis à mon sens le but n’était pas d’émoustiller « sexuellement » le lecteur, mais de lui procurer les sensations qu’un journal comme « Détective » procure à ses lecteurs (mélange d’effroi, d’attirance et de répulsion).
Puisqu’ici sont évoqués les souvenirs de lecture d’enfance … adolescence …
Je lis avec plaisir et j’aurais envie de partager les miens qu’il me faudrait formuler.
Vu hier au soir, les chroniques de Téhéran pour oublier les drones du WE lancés sur Israel et la crise qui menace de s’enflammer n’importe où, si ce pays veut vraiment riposter comme il le prétend… Vu le commentaire de jzmn sur ledit film, après coup, et n’aij rien compris en quoi il était gai (gay ?). Quelques notes d’humour par ci par là, aij vu, pour échapper à l’asphyxie et à la tristesse insondables des résistants à la dictature religieuse quotidienne et insidieuse des « street level bureaucrats » bien zélés du régime.
N’importe quoi, parfois, jzmn !…. Bàv,
Jazzi, dans ce poème de 1960, alors qu’il se promène vers les thermes de Caracalla, dans Rome, Pasolini se prend à rêver d’une vie calme et quasi petite bourgeoise. Il y place immédiatement son amour de la peinture. Vers les thermes de Caracalla
(..)
Seul à crever, j’ai moi aussi des rêves
qui me tiennent ancré au monde,
sur lesquels je passe comme si je n’étais qu’un œil…
Je rêve, ma maison, sur le Janicule,
vers la villa Pamphili, verte jusqu’à la mer :
un dernier étage, plein de soleil antique
et toujours cruellement nouveau de Rome ;
je construirais, sur la terrasse, une baie vitrée
avec des rideaux sombres d’une impalpable toile :
j’y mettrais dans un coin, un bureau,
fait sur mesure, léger, avec mille
tiroirs, un par manuscrit,
pour ne pas attenter aux faméliques
hiérarchies de mon inspiration…
Ah, un peu d’ordre, un peu de douceur ,
dans mon travail, dans ma vie…
Je placerais tout autour des chaises et des fauteuils,
avec un guéridon ancien, et quelques vieux tableaux, de cruels maniéristes,
avec des cadres d’or, contre les soutènements abstraits des baies vitrées…
Dans ma chambre(un simple
petit lit, avec des couvertures fleuries
tissées par des femmes calabraises ou sardes),
j’accrocherais ma collection
de tableaux que j’aime encore : à côté
de mon Zigaina, je voudrais un beau Morandi,
un Mafai, de quarante, un De Pisis,
un petit Rosai, un grand Guttoso…
………………………………………………….Extrait du poème « Vers les thermes de Caracalla » dans le recueil « la religion de mon temps »(1961) traduit par José Guidi.
La catachrèse sur le ‘fascinus’ était volontaire, 3J, l’occasion trop belle.
Relisant pour la n-ième fois l’histoire de la Réforme anglaise, acte politique s’il en est, je constatais que bien avant Radio Londres, c’était les Anglais qui parlaient aux Anglais, grâce aux protestants exilés sur le continent qui purent échapper aux barbecues allumés par Mary la Sanglante et son monstrueux gouvernement opposé au « common weal », à l’intérêt général…
Un autre extrait du même poème, Paul
Où vas-tu, errant dans les rues de Rome
dans les bus et les tramways qu’on prend
pour rentrer chez soi ? Pressé, obsédé, comme
si t’attendait le travail patient
que les autres à cette heure quittent pour revenir au foyer ?
Instants qui suivent le dîner, où l’air
sent la misère tiède et familiale
dans mille cuisines dispersée, par
les longues rues éclairées,
que, plus brillantes, guettent les étoiles.
Sur le quartier résidentiel règne la paix
dont chacun à demeure se contente,
non sans lâcheté, et dont chacun voudrait
emplir chaque soir de sa vie.
Être différent ! – dans un monde pourtant
fautif – cela signifie ne pas être innocent…
Allez, descends, à travers les sombres méandres
du boulevard qui conduit au Trastevere :
soudain, immobile et défaite, semblant
arrachée à la fange d’autres siècles
– pour donner du plaisir à quiconque pourra dérober
un jour encore à la mort, à la peine –
tu trouves à tes pieds Rome tout entière…
Je descends, par le pont Garibaldi,
je fais courir mes doigts sur le parapet,
contre le rebord ébréché de la pierre,
dure dans la touffeur qui émane
tendrement de la nuit, sur la voûte
des platanes échauffés. Plaques en pâle
succession, sur l’autre rive, emplissent
le ciel délavé, de plomb, plates,
les terrasses des immeubles jaunâtres.
Et je regarde, marchant sur le pavé
défoncé, d’ivoire, ou plutôt je flaire,
prosaïque, ivre, – piqué d’étoiles
vieillies et de fenêtres sonores –
le grand quartier familial :
le sombre été le dore,
humide, entre les relents douteux
que le vent, avec la pluie, venu des champs
du Latium répand sur les rails et contre les façades.
De même que sent, dans la chaleur si dense
qu’elle en devient espace,
la muraille au-dessous :
du pont Sublicio jusqu’au Janicule
la puanteur se mêle à l’ivresse
de la vie qui n’est pas la vie.
Indices impurs que par là sont passés
de vieux ivrognes de Pont, d’anciennes
putes, des graines de voyous
dévergondés : traces humaines
impures qui, humainement corrompues,
viennent nous dire, calmes et violentes,
ces hommes-là, leurs viles douceurs
innocentes, leurs pitoyables aspirations.
(traduit de l’italien par René de Ceccaty,
Editions Gallimard, 1990)
Des souvenirs d’enfance à se refaire.
Les arbres du Baron perché
« Dans son livre Le Baron perché, Italo Calvino évoque plus de trente essences d’arbres, marquant le lien fort de l’auteur avec la botanique. L’écrivaine et illustratrice Pascale Favre s’inspire de la vie du baron dans les arbres pour créer un environnement graphique arborisé pour les vitrines de la MRL. »
https://m-r-l.ch/evenement/vitrine-baron-perche-italo-calvino
@ La catachrèse sur le ‘fascinus’ était volontaire, 3J, l’occasion trop belle.
N’en avais-j point vraiment douté, à vrai dire, Bàv,
Les chroniques de Téhéran, neuf portraits de femmes, hommes et une enfant soumis à la dictature religieuse des représentants anonymes du régime des mollahs, JJJ.
« quotidienne et insidieuse », en effet, où les individus sont considérés hypocritement comme des objets sexuels à fouiller au plus intime…
Loi salique, primogeniture agnatique.
Une histoire de succession.
Un royaume arboricole
Italo Calvino a campé son histoire durant le siècle des Lumières, en Ligurie, région d’où est originaire sa famille. À cette époque, différents royaumes se déchirent encore le territoire de l’actuelle Italie. Le narrateur intradiégétique, frère cadet du protagoniste, raconte comment à l’âge de douze ans, le 15 juin 1767, Côme défie l’autorité paternelle en grimpant dans la grande yeuse du jardin. Dégoûté par les escargots qu’on le force à manger, mais surtout ennuyé par les idées désuètes de son père, à contre-courant du siècle des Lumières, qui se «targu[e] d’avoir droit au titre de duc d’Ombreuse et pens[e] uniquement à des questions de généalogie, de successions, de rivalités, d’alliances», (Calvino: 12), Côme sort de table et monte dans un chêne. Il n’est pas étonnant que pour se révolter, Côme décide de grimper à un arbre. Son geste d’insoumis est un pied de nez aux ambitions généalogiques de son père. Le jeune homme ne redescend jamais sur terre, devient le Baron perché d’Ombreuse, et disparaît à l’âge de 65 ans, alors qu’agonisant sur la cime d’un noyer au centre de la place, il s’accroche à l’ancre d’une montgolfière en déroute prise dans le vent. À la fin du récit, le narrateur ajoute : «C’est ainsi que nous le vîmes s’envoler, entraîné par le vent, freinant à peine la course du ballon – et disparaître au-dessus de la mer. […] il ne nous accorda même pas la satisfaction de le ramener sur terre après sa mort.» (Calvino: 393)
https://oic.uqam.ca/publications/article/larbre-refuge-lieu-et-symbole-daffirmation
@ROSANETTE
ce n’est pas parce que j’ai lu « chemin des dames »où mon père fut combattant que j’ai gôuté avec plaisir ce « livre « retrouvé » dans une vitrine, la chance que vous l’ayez aussitôt ramené dans vos affaires et comme vous le racontez ici pour la RDL.
J’ai souvent repensé à mes livres d’enfants, ceux ce la collection rouge et or, et puis reliés cartonnés vert,même si ce ne furent pas mes préférés; j’ai aimé DICKENS parce que je m’y retrouvais, je crois, tous ces livres qui furent donnés à je ne sais qui par ma maratre, qui avait laissé sur les étagères autour de mon lit les livres à la mode quand elle se maria(et que j’ai feuilletés, pour patienter dans la pièce où j’étais enfermée avec moult interdictions:il y avait donc des livres supposés « érotiques »qui la préparaient à devenir cette femme qui n’était intéressée que par le sexe;comme j’ai longtemps adoré Dickens,et l’angleterre;mais en rouge et or, je les ai tous eus(comme on dit des amants et maîtresses)les chiens « perdus sans collier » « l’auberge de l’ange gardien »; »maroussia », oui, je crois que notre première rencontre avec les livres et les languesestdécisive!, ce sont eux « les anges gardiens » de l’auberge de la vie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rouge_et_Or_(collection)
Maroussia (titre original russe : Маруся) est une nouvelle de l’écrivaine russo-ukrainienne Marko Vovtchok publiée en 1871. En France, la nouvelle a été adaptée en roman par l’éditeur français Pierre-Jules Hetzel, roman qui a paru en 1878 sous le nom d’auteur P. J. Stahl (pseudonyme de l’éditeur). Elle relate l’histoire, au xviie siècle, de la petite Maroussia, au temps où l’Ukraine essaie de se libérer des emprises polonaises et russes. L’Académie française décernera au roman le Prix Montyon en 1879
WIKI/
Maroussia est un très grand succès en France. Ce récit patriotique de la lutte ukrainienne contre l’envahisseur ennemi raconté via le personnage de l’attachante petite Maroussia, trouve un écho particulier en France à une époque où l’Alsace-Lorraine est occupée par les Prussiens (il trouvera un nouvel écho lors des deux guerres mondiales) : « Derrière l’Ukraine, il faut lire l’Alsace et la Lorraine envahie par la Prusse ; derrière Maroussia, il faut voir une petite Alsacienne. (…) Marko Vovtchok a écrit un récit militant. Utilisé comme œuvre de propagande, Maroussia a été transformée à tort en littérature de jeunesse, mais les enjeux étaient bien plus grands. »3 La dernière gravure de l’édition française de Hetzel montre une Maroussia se tenant fièrement debout, le bras levé, telle la statue de la liberté ; la légende du dessin titre : « Il est malheureusement plus d’une Ukraine au monde ; veuille Dieu que, dans tous les pays que la force a soumis au joug de l’étranger, il naisse beaucoup de Maroussia capables de vivre et de mourir comme la petite Maroussia. »4.
Et pour revenir à l’enfance je pense que nous avons les uns et les autres des souvenirs de bêtises que nous avons faites et qui auraient pu avoir des conséquences graves, de risques insensés que nous avons pris dans l’insouciance et l’ignorance de la jeunesse, ; Chez moi leur évocation ne me parle pas vraiment de moi ,mais m’installe dans la peau des parents de ces gamines écervelées ,et cela m’envahit de colère et d’ inquiétude rétrospectives pour ces sales gosses
@et alii
j’ai lu comme vous Maroussia a l’adolescence ;c’était au début des années 50 et ce roman très lu par la jeunesse figurait toujours dans le bibliothèques de classe avec d’autres aussi répandus et comme lui oublié comme la série des Jalna ,les clés du royaume ,les romans de Pearl buck
j’ai complètement oublié Maroussia que j’avais beaucoup aimé ,mais même alors je ne crois pas avoir compris que cela se passait en Ukraine ;un roman peut-etre interessant à redécouvrir dans le contexte actuel
HIER? OU AVANT6HIER? LA GAMINE QUI PRENAIT DES RISQUES 2TAUT UNE Mère de96ans qui partait vaillamment « se faire écraser » nous dit-elle, encore comme on la rattrapait avec sin déambulateur!
la première dame que j’ai connue assez insupportable était la mère d’un commissaire de police, dont le fils était mort en Algérie;
elle priait quotidiennement agenouillée devant une photo de DE Gaulle;
j’ai tendance à ne pas me mettre dans la peau des autres et me méfier de leurs identifications parentales « avouées »,même à des livres!
les gens peuvent se mentir à eux mêmes
ETAIT
NON PAS LE FILS MAIS UN FILS
Bel échange sur les premiers livres !
Une découverte suivie de près, chez moi, avec les premiers films…
Brève esquisse d’une filmothèque sauvage
Le samedi soir ou le dimanche après-midi, nous allions en famille à l’Azur Cinéma de Rocheville. Un cinéma de quartier, situé au début de l’avenue des Broussailles, à la périphérie de Cannes. Cette petite salle en pente douce et au vague décor à l’italienne, toujours bondée, constituait alors l’un des principaux point de rencontre des habitants. Un lieu particulièrement folklorique, haut en couleur, où nous découvrions, après le court métrage et les actualités d’usage, et selon le bon vouloir de son propriétaire et projectionniste, des films populaires à grand spectacle. Parmi les péplums, westerns, drames policiers ou comédies drolatiques, je me souviens des films de Charlots, qui nous faisaient tant rires, ou de la série des Joselito, l’enfant à la voix d’or, qui me faisait pleurer. Je me souviens aussi de films plus édifiants, se voulant historiques, tels Néfertiti reine du Nil, Samson et Dalila, Les dix commandements, ainsi que de la série des Maciste. Je me souviens également que parfois, à l’entracte, tandis que l’ouvreuse déambulait parmi les rangs avec sa grande corbeille en osier débordante de bonbons et de crèmes glacées, des membres de l’association La Roue Tourne nous proposaient d’acheter des billets de tombola au profit des vieux comédiens indigents.
Après la mort soudaine de mon père, juste avant ma onzième année et mon entrée en sixième, l’une de ses soeurs aînées, revendeuse au marché Forville de Cannes, me proposa de venir l’aider sur son stand, le dimanche matin. Me permettant ainsi de gagner mon argent de poche et d’aller désormais seul au cinéma, après le déjeuner, dans les nombreuses salles du centre ville.
Auparavant, je suivais avec assiduité sur l’écran de la télévision trônant au milieu du buffet de sa salle à manger, l’émission d’actualité cinématographique La séquence du spectateur, qui présentait trois nouveautés de la semaine et m’aidait dans mes choix.
De cette période, mais pas forcément dans cet ordre-là, je me souviens de West side story, de Sean Connery dans les premiers James Bond, de Michèle Mercier dans la série des Angélique, de Borsalino, avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, de Brigitte Bardot dans L’Ours et la poupée de Michel Deville. Je me souviens aussi que les ouvreuses nous accompagnaient à notre place dans le noir avec une lampe de poche et aussi d’avoir vu Les Oiseaux, d’Alfred Hitchcock, au Vox, rue d’Antibes.
Peu de temps après la mort de mon père, ayant réussi à convaincre ma pauvre mère d’acheter une télé, je pus découvrir, parallèlement, tout un tas d’oeuvres plus anciennes. Notamment sur la chaîne RMC, où était présenté un film chaque soir. Me constituant ainsi une culture cinématographique composée essentiellement de films français mais aussi hollywoodiens datant de l’avant jusqu’à l’après Seconde Guerre mondiale. Tels les films dits de « qualité française », tant décriés par les cinéastes de la Nouvelle Vague, dans les colonnes des Cahiers du Cinéma. Ce qui ne m’empêcha pas par la suite d’apprécier le cinéma de François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Eric Rohmer ou Jacques Rivette. C’est sur le petit écran que je pus voir Un Carnet de bal de Julien Duvivier ou Remorques de Jean Gremillon avec Jean Gabin et Madeleine Renaud. Ainsi que tous les films de Sacha Guitry, pour lequel j’avais un faible et dans la plupart desquels Pauline Carton tournait toujours des rôles de bonne. Mais aussi la série des Don Camillo avec l’inénarrable Fernandel et la plupart des films où Louis de Funès incarnait des second rôles, plus inquiétants que comiques, avant qu’il ne devienne la vedette que l’on sait grâce à Gérard Oury.
Je me mis aussi à m’intéresser au festival de Cannes et à lire la presse spécialisée. Je me souviens de Sophia Loren se promenant sur la Croisette entourée d’une nuée de photographes, d’avoir croisé Michèle Morgan au détour d’une rue, d’avoir lu que le Cléopâtre, avec Liz Taylor et Richard Burton, avait été, le film le plus cher de toute l’histoire du cinéma.
Durant les années précédant le bac, je lisais passionnément les critiques cinématographiques de Jean-Louis Bory dans le Nouvel-Obs. Désormais, au joli mois de mai, je parvenais à m’introduire, par une porte dérobée, dans l’ancien Palais des Festival, situé alors au centre de la Croisette. Séchant les cours, j’y découvris l’essentiel des films en complétion, telles les oeuvres du cinéma italien, alors à son apogée : Fellini, Antonioni, Visconti ou Pasolini. Je me souviens encore du trouble que me causa Terence Stamp dans Teorema ! C’est là que je vis également Cris et chuchotements de Bergman ou encore India Song de Marguerite Duras. Tandis que dans les sections parallèles, je découvrais le
« nouveau cinéma allemand » : Fassbinder, Herzog, Wenders, ou encore les premiers longs métrages de Lars Von Trier.
L’une des principales raisons de mon installation à Paris, où je m’inscrivis à la faculté de Droit de la rue d’Assas au début des années 1970, fut que j’étais assuré de pouvoir y visionner l’essentiel de la production cinématographique mondiale. De fait, sans adhérer pleinement à une quelconque obédience cinéphilique, dès mon arrivée dans la capitale, je pus aller presque tous les soirs au cinéma. Pour les films classiques, de préférence à la cinémathèque du Trocadéro : beau temple art déco, prolongé d’un vaste jardin vallonné sur la Seine, face à la tour Eiffel. Pour les films de référence, absolument incontournables, et ardemment guettés sur le Pariscope ou L’Officiel du spectacle, j’avais le choix entre les nombreuses salles indépendantes du Quartier Latin et de Saint-Germain-des-Prés. Mais aussi en divers autres points de la capitale. Je me souviens des « mélos flamboyants » de Douglas Sirk. Je me souviens du cri inimitable de Jane Mansfield dans le film La blonde et moi. Je me souviens aussi qu’on l’appelait « le buste » et qu’elle est morte décapitée dans un accident de voiture. Je me souviens du cinéma Le Wepler, place de Clichy, et de ses cendriers incrustés dans les accoudoirs pour les fumeurs. Je me souviens des premiers films porno distribués en salle. Je me souviens de Jodie Foster dans Taxi Driver. Je me souviens de Marlon Brando dans Le dernier tango à Paris. Je me souviens du documentaire Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophüls et de Nuit et brouillard d’Alain Resnais. Je me souviens d’Emmanuelle Riva dans Hirohima mon amour, de Bette Davis dans All about Eve, de Brad Davis dans Midnight express et Querelle de Brest, du regard de Jean-Pierre Léaud découvrant la mer à la fin des Quatre-cents coups, de L’Important c’est d’aimer de Zulawski, de la première apparition à l’écran de Carole Bouquet dans Cet obscur objet du désir de Luis Buñuel ou encore celle de Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou dans Les Valseuses de Bertrand Blier.
Je me souviens…
Bel échange sur les premiers livres !
Une découverte suivie de près, chez moi, avec les premiers films…
Brève esquisse d’une filmothèque sauvage
Le samedi soir ou le dimanche après-midi, nous allions en famille à l’Azur Cinéma de Rocheville. Un cinéma de quartier, situé au début de l’avenue des Broussailles, à la périphérie de Cannes. Cette petite salle en pente douce et au vague décor à l’italienne, toujours bondée, constituait alors l’un des principaux point de rencontre des habitants. Un lieu particulièrement folklorique, haut en couleur, où nous découvrions, après le court métrage et les actualités d’usage, et selon le bon vouloir de son propriétaire et projectionniste, des films populaires à grand spectacle. Parmi les péplums, westerns, drames policiers ou comédies drolatiques, je me souviens des films de Charlots, qui nous faisaient tant rires, ou de la série des Joselito, l’enfant à la voix d’or, qui me faisait pleurer. Je me souviens aussi de films plus édifiants, se voulant historiques, tels Néfertiti reine du Nil, Samson et Dalila, Les dix commandements, ainsi que de la série des Maciste. Je me souviens également que parfois, à l’entracte, tandis que l’ouvreuse déambulait parmi les rangs avec sa grande corbeille en osier débordante de bonbons et de crèmes glacées, des membres de l’association La Roue Tourne nous proposaient d’acheter des billets de tombola au profit des vieux comédiens indigents.
suite…
Après la mort soudaine de mon père, juste avant ma onzième année et mon entrée en sixième, l’une de ses soeurs aînées, revendeuse au marché Forville de Cannes, me proposa de venir l’aider sur son stand, le dimanche matin. Me permettant ainsi de gagner mon argent de poche et d’aller désormais seul au cinéma, après le déjeuner, dans les nombreuses salles du centre ville.
Auparavant, je suivais avec assiduité sur l’écran de la télévision trônant au milieu du buffet de sa salle à manger, l’émission d’actualité cinématographique La séquence du spectateur, qui présentait trois nouveautés de la semaine et m’aidait dans mes choix.
De cette période, mais pas forcément dans cet ordre-là, je me souviens de West side story, de Sean Connery dans les premiers James Bond, de Michèle Mercier dans la série des Angélique, de Borsalino, avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, de Brigitte Bardot dans L’Ours et la poupée de Michel Deville. Je me souviens aussi que les ouvreuses nous accompagnaient à notre place dans le noir avec une lampe de poche et aussi d’avoir vu Les Oiseaux, d’Alfred Hitchcock, au Vox, rue d’Antibes.
@jazzi
Je n’en ai qu’un souvenir précis :une phrase tirée de la nuit du dépucelage ,que ma pruderie naturelle m’empêche de citer
suite…
Peu de temps après la mort de mon père, ayant réussi à convaincre ma pauvre mère d’acheter une télé, je pus découvrir, parallèlement, tout un tas d’oeuvres plus anciennes. Notamment sur la chaîne RMC, où était présenté un film chaque soir. Me constituant ainsi une culture cinématographique composée essentiellement de films français mais aussi hollywoodiens datant de l’avant jusqu’à l’après Seconde Guerre mondiale. Tels les films dits de « qualité française », tant décriés par les cinéastes de la Nouvelle Vague, dans les colonnes des Cahiers du Cinéma. Ce qui ne m’empêcha pas par la suite d’apprécier le cinéma de François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Eric Rohmer ou Jacques Rivette. C’est sur le petit écran que je pus voir Un Carnet de bal de Julien Duvivier ou Remorques de Jean Gremillon avec Jean Gabin et Madeleine Renaud. Ainsi que tous les films de Sacha Guitry, pour lequel j’avais un faible et dans la plupart desquels Pauline Carton tournait toujours des rôles de bonne. Mais aussi la série des Don Camillo avec l’inénarrable Fernandel et la plupart des films où Louis de Funès incarnait des second rôles, plus inquiétants que comiques, avant qu’il ne devienne la vedette que l’on sait grâce à Gérard Oury.
Je me mis aussi à m’intéresser au festival de Cannes et à lire la presse spécialisée. Je me souviens de Sophia Loren se promenant sur la Croisette entourée d’une nuée de photographes, d’avoir croisé Michèle Morgan au détour d’une rue, d’avoir lu que le Cléopâtre, avec Liz Taylor et Richard Burton, avait été, le film le plus cher de toute l’histoire du cinéma.
Durant les années précédant le bac, je lisais passionnément les critiques cinématographiques de Jean-Louis Bory dans le Nouvel-Obs. Désormais, au joli mois de mai, je parvenais à m’introduire, par une porte dérobée, dans l’ancien Palais des Festival, situé alors au centre de la Croisette. Séchant les cours, j’y découvris l’essentiel des films en complétion, telles les oeuvres du cinéma italien, alors à son apogée : Fellini, Antonioni, Visconti ou Pasolini. Je me souviens encore du trouble que me causa Terence Stamp dans Teorema ! C’est là que je vis également Cris et chuchotements de Bergman ou encore India Song de Marguerite Duras. Tandis que dans les sections parallèles, je découvrais le
« nouveau cinéma allemand » : Fassbinder, Herzog, Wenders, ou encore les premiers longs métrages de Lars Von Trier.
suite…
Après la mort soudaine de mon père, juste avant ma onzième année et mon entrée en sixième, l’une de ses soeurs aînées, revendeuse au marché Forville de Cannes, me proposa de venir l’aider sur son stand, le dimanche matin. Me permettant ainsi de gagner mon argent de poche et d’aller désormais seul au cinéma, après le déjeuner, dans les nombreuses salles du centre ville.
Auparavant, je suivais avec assiduité sur l’écran de la télévision trônant au milieu du buffet de sa salle à manger, l’émission d’actualité cinématographique La séquence du spectateur, qui présentait trois nouveautés de la semaine et m’aidait dans mes choix.
suite…
De cette période, mais pas forcément dans cet ordre-là, je me souviens de West side story, de Sean Connery dans les premiers James Bond, de Michèle Mercier dans la série des Angélique, de Borsalino, avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, de Brigitte Bardot dans L’Ours et la poupée de Michel Deville. Je me souviens aussi que les ouvreuses nous accompagnaient à notre place dans le noir avec une lampe de poche et aussi d’avoir vu Les Oiseaux, d’Alfred Hitchcock, au Vox, rue d’Antibes.
suite et fin
L’une des principales raisons de mon installation à Paris, où je m’inscrivis à la faculté de Droit de la rue d’Assas au début des années 1970, fut que j’étais assuré de pouvoir y visionner l’essentiel de la production cinématographique mondiale. De fait, sans adhérer pleinement à une quelconque obédience cinéphilique, dès mon arrivée dans la capitale, je pus aller presque tous les soirs au cinéma. Pour les films classiques, de préférence à la cinémathèque du Trocadéro : beau temple art déco, prolongé d’un vaste jardin vallonné sur la Seine, face à la tour Eiffel. Pour les films de référence, absolument incontournables, et ardemment guettés sur le Pariscope ou L’Officiel du spectacle, j’avais le choix entre les nombreuses salles indépendantes du Quartier Latin et de Saint-Germain-des-Prés. Mais aussi en divers autres points de la capitale. Je me souviens des « mélos flamboyants » de Douglas Sirk. Je me souviens du cri inimitable de Jane Mansfield dans le film La blonde et moi. Je me souviens aussi qu’on l’appelait « le buste » et qu’elle est morte décapitée dans un accident de voiture. Je me souviens du cinéma Le Wepler, place de Clichy, et de ses cendriers incrustés dans les accoudoirs pour les fumeurs. Je me souviens des premiers films porno distribués en salle. Je me souviens de Jodie Foster dans Taxi Driver. Je me souviens de Marlon Brando dans Le dernier tango à Paris. Je me souviens du documentaire Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophüls et de Nuit et brouillard d’Alain Resnais. Je me souviens d’Emmanuelle Riva dans Hirohima mon amour, de Bette Davis dans All about Eve, de Brad Davis dans Midnight express et Querelle de Brest, du regard de Jean-Pierre Léaud découvrant la mer à la fin des Quatre-cents coups, de L’Important c’est d’aimer de Zulawski, de la première apparition à l’écran de Carole Bouquet dans Cet obscur objet du désir de Luis Buñuel ou encore celle de Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou dans Les Valseuses de Bertrand Blier.
Je me souviens…
Peut-être faut-il distinguer le désir d’avoir un enfant du désir d’être parent; cela ne me semble pas très simple
Mes excuses pour le doublon !
(ça ne passait pas sans être morcelé…)
Dictionnaires (suite)
Explication. La liste de dictionnaires que vous avez lue est une copie de l’émile que je viens d’adresser à quelqu’un.
Un ami , sachant que j’ai presque deux cents dictionnaires unilingues, m’avait signalé qu’il était en train d’écouter un conférencier qui avait notamment précisé qu’il possédait…6OO dictionnaires ! J’ai remercié mon ami et j’ai appris le nom du conférencier. Le conférencier est un nouvel « ami » sur Facebook. Je lui ai communiqué mon adresse postale, mes numéros de téléphone, etc. Le conférencier me téléphone aimablement. La conversation dure une heure. Nous échangeons des informations, entre amoureux des dictionnaires.
Par gentillesse, je lui signale par écrit quelques dictionnaires moins connus et moins utilisés par les amateurs de dictionnaires. D’où cette liste.
« une phrase tirée de la nuit du dépucelage »
Suspense torride et insupportable, Rosanette !
Que peut-on dire à cette occasion ?
Rosanette, vous pourriez mettre des points, comme dans les premières éditions de « La P… respectueuse » de Jean-Paul Sartre ?
Qui c’est, cet Émile ?
Langue française
Sur France Culture, ce mardi, j’entends une éminente universitaire, très intéressante, dire soudain « un espèce de jeu ». Or, le mot « Espèce » est féminin, quel que soiut le genre de son complément .
Je suis sûr et certain que cette dame n’aurait jamais dit « un espècee de maison ». Que s’est-il passé dans son esprit ? Elle a pratiqué une sorte d’accord par anticipation, en faisant « espèce » du masculin , le nom qui suit étant lui-même de ce genre.La langue courante pratique souvent ainsi.
Il convient de ne pas l’imiter et de considérer « espèce » comme un nom féminin… en toutes circonstances.
Ce Facebook ou Mr Charoulet s’affiche avec une face de moutard?
Rosanette, avec un peu de chance, vos illustrations de Barbey eussent été de Rops! ( Félicien , pas Daniel!)
Je crois qu’une fois de plus, avec cette évocation des lectures enfantines, j’ai fait un peu dérapé le blog. Et, savez-vous, je n’en suis pas mécontente… Calvino est un bon écrivain, qui ne m’a jamais fait rebrousser les poils de l’avant -bras. Je suis femme, ceci explique sûrement cela.
Je veux dire qu’après ma lecture du baron perché, j’étais totalement indemne. Vous aviez compris, j’en suis sûre. Alors, pourquoi ne pas parler d’autre chose, puisque notre hôte nous le permet ?
Trouvé sur le facebook de Patrice Charoulet, il parle tout seul, ça c’est sûr! 🙂
dès cinq six ans nous sommes déjà déterminés. Je remonterai antérieurement au premier moule, l’utérus. Ce que vous dites sur la détermination, ce matin, me parle.
rose plussoyant clopine.
Et de la fameuse phrase de SDB : on ne nait pas femme, on le devient vous en dites quoi?
Les hauts de Hurlevent, ça, ça l’a carrément donné des frissons. Parce que l’histoire est racontée par Nelly, la servante. Mais le baron qui se perche… De toute façon, les barons sont par définition perchés, sur leurs ergots, sur leurs ego. Ahahah.
« Je remonterai antérieurement au premier moule, l’utérus. Ce que vous dites sur la détermination, ce matin, me parle. »
Attention de ne pas confondre le O avec le 0 (zéro), Monsieur Charoulet. Erreur typographique majeure.
Une suggestion de voyage : Sentier Robert Walser, Herisau, canton d’Appenzell Rhodes-Extérieures.
Au musée d’Herisau, des documents originaux de ses années à Herisau, des exemplaires dédicacés et des éditions originales.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/99/Altes_Rathaus_%28Museum%29_in_Herisau.jpg
En d’autres mots, à propos des frissons, laissons les petits esprits s’entrechoquer et ramper pathétiquement, et promenons-nous…
renato a un grand esprit. C’est notoire.
On a retrouvé des descendants du Baron.
Les écureuils ont gagné
Et dédé un tout petit !
Julia ‘Butterfly’ Hill, la ‘baronne’ rampante :
https://the-ethos.co/wp-content/uploads/2022/04/julia-butterfly-hill-ethos.webp
Julia « Butterfly » Hill à un autre moment :
Enfant je passais beaucoup de temps le nez plongé dans les livres au gré des saisons, l’été tout particulièrement était dévolu à ce passe-temps qui me permettait d’échapper aux corvées ménagères en me tapissant au fond d’une pièce isolée. De mes deux grands-pères qui vivaient à une quinzaine de kilomètres l’un de l’autre, on ne savait lequel était le plus intarissable sur les diverses épopées et tragédies de leur vies, mais en prenant la tangente il était facile d’ouvrir quelques pans supplémentaires de leurs expériences diverses. Leurs bibliothèques m’ont ouvert des horizons imprescriptibles et remis en question l’éducation imposée par mes parents. Dans la pièce la plus fraîche de l’atelier il y avait une petite étagère en pitchpin qui offrait quelques reliures de carton, ce n’était pas à proprement parler des romans, mais des études de nus, des albums destinés à faire des croquis, il y avait toutes sortes de physiques exposés, de la starlette américaine à la femme plateau africaine, quelque suédoises émancipées et des découpes de journaux de Marina Vlady. Cela me sidérait cette variété de figures féminines, moi qui ne possédait encore aucuns de ces attributs. Je craignais que l’on me surprenne à contempler ces images, une sorte de pudeur pas vraiment définie. Je montais parfois à l’étage et sur la table de nuit du grand-père, sous l’imposant dyptique des apôtres Pierre et Paul croqués par Rubens , un seul livre de chevet : les lions les tigres et moi de Roman Prosque. Sorte d’ancêtre des frères Bouglionne qui racontait sa vie passionnée avec les fauves en Afrique du Sud. Je feuilletais ce livre avec une sorte d’effroi car rien n’était caché des méthodes éducatives des tigres, et des lions enfermés dans des cages défensives et la description de leurs nourritures carnassières. Dans un passage mémorable il expliquait comment il avait réussi à trouver la bonne dose de somnifères pour les rendre inoffensifs mais encore joueurs.
Alors que le monde observe les missiles iraniens, le régime renforce la répression et durcit les sanctions contre les femmes qui portent mal le voile, car fait tout son possible pour s’attirer le soutien des fondamentalistes islamiques les plus extrémistes. Et Mélenchon, que dit-il ?
@ Peut-être faut-il distinguer le désir d’avoir un enfant du désir d’être parent; cela ne me semble pas très simple (écureuil)…
Rien n’est plus simple, au contraire. OK pour distinguer les désirs profonds du géniteur de ceux de la génitrice, et encore !… M’enfin, quand on est irresponsable et uniquement gouverné par ses désirs, on ne devient pas « parental ». On s’empêche de fabriquer des malheureux condamnés à vie pour cause de stupidité de leurs géniteurs. L’arrêt Perruche l’a assez démontré.
« Fouiller en permanence dans l’intimité sexuelle des gens » n’est pas propre à une pulsion de masse bridée par une quelconque théocratie obscurantiste. C’est le propre de toute religion révélée qui s’impose à sa « communauté », malade des interdits que ses informateurs imposent à toutes les catégories de la population tout en s’interdisant d’interroger les désirs troubles de ses censeurs patentés. Comme au temps de la théocratie pontificale catholique qui n’eut rien à envier aux régimes des mollahs actuels d’un islam radical, etc.
(brainstorming)
@MC
Ce n’est pas le cas ,et le contraire m’aurait étonnée pour cet ouvrage qui relève apparemment d’une édition populaire et que j’ai le souvenir d’avoir payé très peu cher-(autour de 20 euros ).
Il se trouve qu’interpellée par votre post j’ai cherché puis trouvé l’ouvrage sur internet a partir des noms de la collection »,Modern -Bibliothèque » et de l’éditeur « Atrhème Fayard » ;il y est proposé à 8 euros (apparemment en mauvais état) .
La fiche indique le nom de l’illustrateur Marodon , quelqu’un qui n’a pas dû laisser un nom chez les spécialistes de livres anciens .
Dear Renato, les discussions politiques sur ce forum ne sont pas gratifiantes.
Deux ans avant Theorema de Pasolini, un réalisateur danois sortait le même film, « Venom »
à MC
L’abréviation de « Monsieur » est « M. » et non pas « Mr ».
à D
Un excellent écrivain français, que je ne nommerai pas, préfère « émile » à « e-mail ». Je lui emprunte cette…trouvaille.
Comme au temps de la théocratie pontificale catholique qui n’eut rien à envier aux régimes des mollahs actuels d’un islam radical, etc.
Rien chez les juifs ?
P.S : à force de s’en raconter des tartines, on doit bien finir par en croire un bout !
à MC
« une face de moutard ». Vous avez de bons yeux. J’ai en effet préféré remplacer ma photo actuelle (79 ans) par ma photo de premier communiant.
Vous faites bien de lire ma page Facebook (4600 amis) : elle vaut le détour.
Madame ou monsieur MC, à quel nom dois-je chercher pour trouver ce que vous écrivez là-dessus ?
D. dit: à
Attention de ne pas confondre le O avec le 0 (zéro), Monsieur Charoulet. Erreur typographique majeure.
Pas si on le fait volontairement, ce qui est mon cas. Le O maj. est si rond que c’est un plaisir !
Merci Chantal ! Ô combien nous avons eu des enfances diverses et variées !
« Tu n’auras point d’autre dieu que moi », c’est le principe de tous les totalitarismes… que cela plaise ou pas aux monothéistes.
Qu’en dis- je de SdB ?
On est femme.
Ce matin, j’ai vu des canards, deux par deux et un cygne.
Mâle et mâle, femelle et femelle. Le cygne, quid ? Attendant Roland Barthes ?
Un mâle a approché une femelle de près, l’a pincée à la cuisse pour qu’elle dégage et hop, pousse-toi d’là qu’je m’y mette.
Alors ça, Rosanette ! Merci de votre récit enlevé !
@ RM, Tu n’auras point d’autre dieu que moi, et tu n’auras point de désirs impurs, volontairement.
Hélas, je n’ai pas encore lu le récit enlevé de Rosanette, il semblerait pourtant fort intéressant. Peut-être bientôt. Bàv,
Le Bar du goëland n’a pas trop de succès, c’est un peu dommage pour le boulot du barman.
Vous n’avez pas le droit, Rose. Un point c’est tout.
renato dit: à
Et dédé un tout petit !
–
…forcément, renato. Le vôtre est immense. Forcément.
Vedo, lorsque Maria Tipo, préférant la vie à la carrière, quitta la scène, déclara : « Vous voyagez, vous mangez, vous dormez seul. Il y a le concert, oui, mais il ne dure que quelques heures, et ensuite vous êtes à nouveau seul avec vous-même ». Une remarque qui rappelle, en plus concis, Busoni, il est vrai que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts : « Pour commencer, l’horaire des trains. On s’y retrouve. / On y arrive enfin : page cent trois. / Pas de correspondance. La correspondance est donc impossible ? / Et pas de wagon-lit ? Amen, tant pis. // Endormi, frigorifié, j’arrive à onze heures. / Il y a un type : « La répétition attend ». / « Je n’ai pas encore pris mon petit-déjeuner. » L’homme répond : / « Désolé, la répétition est publique. » // Alors j’y vais. Je saute de l’hôtel, / le conseiller me reçoit d’un ton doux-amer : / « Vous êtes un peu en retard ! Cela fait déjà un moment / la jeune femme a chanté ses numéros ». // Je me précipite au piano. Mes vêtements de voyage / Je les porte encore. Et mes mains sont froides. / Et maintenant, c’est fait. Malheureusement, il y avait, / la critique : trop vieux pour sortir le soir. // Qu’importe si la soirée se passe merveilleusement bien ? / La critique est faite sur la répétition. / Seulement pas de rappel, parce qu’il est tard, / et la gare est loin. // Encore trempé, j’arrive à mon coupé. / « Messieurs dans le wagon ! », et le train est déjà en marche. / Et nous partons quand même sans dîner, / et demain matin, la répétition est à dix heures.
Mon esprit est plutôt dans la moyenne, dédé, mais on est trop souvent confrontés à des trop petit… frissonnants…
Pourquoi les clochards, les vagabonds et autres SDF sont des gens qui vivent en marge même de la marginalité ?
Donc, J J-J, on peut avoir des désirs impurs involontairement, c’est-à-dire sans faire exprès ?
Pourquoi je préfère Moravia et Buzzati à ce scolaire et médiocre Calvino ?
Pourquoi Renato et si superficiel dans ses jugements ?
Au lieu de nous balancer sa grammaire normative comme s’il s’adressait à des demeurés, le sieur Charoulet de Dieppe aurait pu éveiller notre intérêt en évoquant le rapport entre « épices » et « espèces ». L’ancien français « espice », issu du latin « species », avait entre autres le sens d’«apparence », de « genre », mais également de « denrée » ; il n’était pas rare que l’on payât pour certaines marchandises avec des épices & donc en espèces.
Espèce de … (à chacun sa suite).
Ne me dites pas Samuel que vous êtes un type frissonnant !
JJJ, à propos du « Bar Le Goéland », vous seriez surpris du nombre de phrases qui ne sont pas de mon imagination ni de la fiction mais entendues dans deux trois cafés de Saint-Malo.
@Pourquoi je préfère Moravia et Buzzati à ce scolaire et médiocre Calvino ?
Me too, surtout Buzzati, depuis que j’ai lu une fausse biographie » la dernière enquête de Dino Buzzati ».
En lisant un peu « sur » Calvino, son œuvre, le décalage fantasque des personnages et situations, j’ai un moment fugitivement pensé à A. Baricco. Mais non, c’est pas pertinent.
Puisque il est question, grâce à Bloom, de « denrée » :
@@bloom
le sens premier d’épices est effectivement « denrées », d’ou matière susceptible de constituer un paiement en nature puis par évolution semantique un paiement sous n’importe quelle forme e
Un sens oublié mais qui s’est maintenu longtemps dans le vocabulaire judiciaire pour designer des cadeaux contribuant a la rémunération,ou a la corruption des juges
Neanmoinsi je ne crois pas que cette dérive dans le sens de « rémunération » justifie le rapprochement etymologique que vous faites avec les espèces du paiement « en espèces » ,ce qui est un sens récent.
Du moins c’est ce qui ressort des deux articles correspondants (épices. espèces )du dictionnaire étymologique de Bloch Wartburg
Mais M Charoulet avec tous ses dictionnaires et ceux de son nouveau copain doit pouvoir nous éclairer
D. dit: à
Vous n’avez pas le droit, Rose. Un point c’est tout.
J’ai pris le gauche.
Du blog de Me Capelo … du genre qui se mesure, se compte et se pèse
@Bloom
un sens « professionnel »de denrée
a prononcer Ave un accent du Morvan
c’est le petit pactole en objets divers , qu’a travers cadeaux et petits larcins se constituaient avec avidité les nourrices pendant les deux ou trois ans qu’elles passaient dans une famille bourgeoise ,
elles remportaient ce tresor quand elle retournaient dans leur village retrouver l’enfant qu’elles avaient quitté pendant toutes ces années pour procurer à un enfant de riches les lait dont elle l’avait privé
« Mais M Charoulet avec tous ses dictionnaires et ceux de son nouveau copain doit pouvoir nous éclairer »
Un assemblage incestueux ou une gémellité retrouvée, Rosanette !
@Jazzi
non !j
e n’écrirais pas la phrase que j’ai en mémoire , qui ne représente pas des paroles ,mais qui décrit des avec un réalisme gênant -pour moi du moins- des prémices
Quelle enfance baroque, Chantal !
J’laime pas, Pasolini.
À chacun ses goûts et ses dégoûts, D.
Je trouve que quand même un rejeton d’une aussi grande famille aurait dû avoir d’autres aspirations que celle d’être communiste. Ça fout les boules à tous les Pasolini qui ont précédé, ce genre de déchéance.
Et puis finir comme il a fini…on pourra dire que, bien-sûr, c’est pas de sa faute etc., mais enfin, bon.
Voilà, quoi. Il faut bien dire ce qui doit être dit.
C’est bien joli de poser devant des radiateurs en fonte, mais au final, à quoi ça sert ? La vérité est ailleurs.
Et puis ce genre de pantalons, franchement… Je n’aime pas du tout du tout.
Je vais vérifier que mes poules dorment. A cause de renato, je les ferme plus tôt, à 20 heures en ce moment, et je repasse ensuite jeter un oeil, voire si elles dorment bien. Je n’ai pas que ça à faire, je suis extrêmement occupé, mais je ne veux pas d’ennuis.
Déjà que JJJ décortique chacun de mes commentaires pour y trouver la petite bête.
Malheureusement pour lui, je suis irréprochable.
Une fois il m’ a dit qu’il fallait que je regroupe mes commentaires en paquets de commentaires. Eh bien figurez-vous qu’en réalité, absolument rien ne m’y oblige.
Voilà.
J’ai écris voire, mais c’est voir. Évidemment.
Je ne crois pas avoir caché, ni Clopine non plus, entre autres, que je répondais au nom de Marc Court, Monsieur Charoulet. Pour le reste, caprice d’algorithmes ou non, j’ai été surpris de voir Facebook vous proposer comme un « ami « possible de votre serviteur. Ce qui explique ma connaissance de votre photo. Bien à vous. MC
Enfin D., voyez-vous les limites de votre éducation ? La question du goût est légitime, vous n’appréciez pas le travail de Pasolini et c’est votre droit ; mais son mode de vie… enfin ! porter une critique sur sa façon de conduire sa vie c’est vraiment du moralisme de boutiquier !
Boutiquier et mal poli !
@ RM, un désir impur involontaire d’après ma catéchèse enfantine c’est quand tu perds ta semence dans ton sommeil, par exemple, à cause d’un rêve érotique. Cela n’est pas peccamineux. En revanche, si tu te masturbes en pensant à une femme à poil, c’est un désir impur volontaire que tu dois absolument confesser au prêtre pour t’en faire pardonner.
@ M’enfin, Paul, je sais parfaitement que vos dialogues sont directement issus de la palabre entendue dans les bars de saint-malo. Je les entends moi-même et les relie entre eux. Des éclats, de fragments restitués tels bruts de décoffrage, comme je vous l’ai écrit, ce me semble… Le coup de vendeur d’alarme qui sonne toujours au moins deux fois… par exemple,
@ D / Une fois il m’a dit qu’il fallait que je regroupe mes commentaires en paquets de commentaires… Eh bien, il réitère cette suggestion de manière comminatoire, pour le mieux être de tous les erdélien.ns
@ Avoir comme « ami », M. Charoulet sur l’instagram aux 4000, quelle horreur, MC ! Je vous plains
@ Vos poules de Meudon, sont-elles de bonnes pondeuses, comme celles de Marans, par chez moi ?
C’est selon toute probabilité une demande algorithmique, JJJ, et je n’y ai pas répondu.Bien à vous. MC
En effet , Rosanette , on le trouve néanmoins entre les deux guerres, illustrateur du Livre Moderne Ferenczi. Mais ce qu’il a pu faire avant, mystère complet! Ça me parait sage et un brin applique. Bien à vous. MC
Merci encore Renato, pour ce lien des ballades par Maria Tipo. Pas encore eu le temps d’aller plus loin que la 2e. Quand je l’écoute, j’écoute surtout-si je peux le dire-le piano, la pianiste, plus que si c’est comme cela que Chopin jouerait. (Sans doute assez différemment, d’après Alan Walker qui montre bien comment Chopin avait peu d’intérêt pour Schumann, ayant une conception tellement différente de la main d’un pianiste). Comparé avec une autre interprétation de la même sonate par un pianiste de référence. On a l’impression qu’il réfléchit à comment bien la jouer. MT « y va totalement » avec une présence de pianiste extraordinaire. Humblement–de ma part–, la 1er ballade, est éblouissante. C’est une autre dimension. Et chaque note, au début…Encore merci.
L’énergie et la singularité de MP me fait un peu penser à Maria Yudina–sans les excentricités, mais je ne veux pas comparer.
0 Marc Court
Grand merci de votre aimable réponse.
17 avril
Bonnanniversaire Passou !
Heureux homme qui peut désormais voyager assis dans les transports en commun, oui, à partir d’un certain âge on vous cède la place, et non, ce n’est pas forcément un inconvénient !
😉
Et puis, il y a de l’espoir, la jeunesse à répondu » presente ! » :
45% des milliers de visiteurs du festival du livre Paris 2024 qui vient de fermer ses portes, avaient moins de 25 ans.
Bon anniversaire également à Pierre Assouline (in, mon Dictionnaire amoureux de l’Herdélie).
Beaucoup de joie en outre, ce matin, à l’ouverture du printemps, au grand magasin. Cet entretien fort émouvant avec Salman Rushdie, le romancier plus vivant que jamais. L’amour sera toujours plus fort que tous les obscurantistes de la coutellerie. Oui. L’amour sera l’amour, l’amour, il y aura toujours plus d’humour dans le monde. Nous n’avons que lui à défendre en herdélie, à défaut de pouvoir décréter le bonheur universel de ceux qui aiment trop la mort de leurs semblables en général et la leur en particulier.
Bàv, monsieur P.A. et à votre accompagnatrice, si elle existe bien telle qu’on peut l’imaginer (17.4.24_8.55)
Apparemment, Marc, l’algorithme de Mister Charoulé est fort poli avec vous ! – Vous êtes bin chanceux ! Bonne journée pour l’avancée de vos nouveaux travaux. Bàv, –
« Votre accompagnatrice »*, c’est la dernière ! L’avant dernière étant (retenez votre souffle) :
« Marco Polo, Claude Lévi-Strauss et Sylvain Tesson nous font rêver par(?) la littérature. »
* Est-elle une entité propre ou bien participe-t’elle à l’homme augmenté ?
Bon anniversaire Pierre Assouline
https://sammlung.staedelmuseum.de/en/work/job-on-the-dungheap
Bon Anniversaire Pierre Assouline
https://www.diariodellarte.it/wp-content/uploads/2021/02/Francesco_Petrarca_nello_studiocrop.jpeg
* Est-elle une entité propre ou bien participe-t’elle à l’homme augmenté ?
Laissons à Rosanette le soin de vous répondre sur ladite créature, le cas échéant (lcé). Elle en sait Long, Marguerite, sur « la nuit du dépucelage » 🙂
où — l’on voit un officier en tenue devant le corps nu de sa maitresse qui l’a trompé , s’apprêtant à lui cacheter le sexe à la cire brûlante avec cette légende : »sois punie par où tu as pêché fille infâme ! »(La messe de l’athée) — / sic… Eh bé, hein, sage erdélienne ! 🙂 Bàv,…
« s’apprêtant à lui cacheter le sexe à la cire brûlante »
Dès potron minet on nous donne une petite leçon de sadisme.
Les gouttes de cire brûlante sur la peau féminine, les premiers tracas judiciaires du Marquis de sade!
Quel anniversaire Passou!
« s’apprêtant à lui cacheter le sexe à la cire brûlante »
Ah, ces Saintes hurlent de chasteté!
Quelqu’un.e d’au parfum peut-il nous parler de cette poétesse photographe ?… Personnellement, je ne connais point son œuvre. rBl, peut-être ?
Merci d’avance, bàv
https://www.ronslate.com/on-seeing-the-body-poems-and-photographs-by-rachel-eliza-griffiths/
Rapport d’autopsie : Ostia/Roma : nuit du 1 au 2 novembre 1975
L’homme était allongé sur le ventre,
le visage contre terre.
Il portait des pantalons du genre « jeans »
et un maillot de corps de style débardeur.
Il avait un bras écarté,
l’autre était resté sous la poitrine, replié.
Ses cheveux lui retombaient sur le front.
Ils étaient maculés de sang coagulé.
Ses joues, habituellement creuses,
étaient tendues par une enflure.
Le visage, déformé, était noirci
par les hématomes et les blessures.
Les mains étaient meurtries, griffées.
Les doigts de la main gauche
étaient coupés et fracturés.
La mâchoire gauche était brisée.
L’oreille droite, tailladée.
L’oreille gauche, arrachée.
Nombreuses blessures sur les épaules.
Entre le cou et la nuque,
une lacération profonde.
Le cadavre porte sur la poitrine
les marques de pneus de sa voiture.
Fracture du sternum.
Dix côtes brisées.
Ecchymoses larges aux testicules.
Foie lacéré en deux points.
Le coeur a été poignardé.
Le cadavre, identifié,
est celui de
Pier Paolo Pasolini,
53 ans.
C’est un moment difficile ce jour où pour la première fois on vous cede place dans un autobus
les premiers temps on a même la coquetterie de refuser tout en remerciant pour montrer qu’on est sensible a ce geste poli et attentif ,mais au fond on enrage
Et puis on s’habitue ,on apprécie et les remerciements sont sans arrière pensée
« Les femmes Malossaines ont une particularité qui leur est imposée à la naissance : on leur scelle le vagin au fer rouge. Plaie sanglante et ouverte, qui laissera place, peu de temps après, à un cachet plat, hermétiquement clos, hormis un minuscule trou de la grosseur d’une tête d’épingle : canal creusé dans la chair vive avant qu’elle ne s’éteigne, et qui permettra ensuite à la femme Malossaine de lâcher son légendaire jet d’eau, puissant et fin comme un fil de soie. »
dommage,que côté musique,personne n’ait commenté:
Kadyrov en Tchétchénie vient d’inventer un nouveau type de censure, en limitant le tempo des musiques autorisées. Il sera désormais interdit d’écouter des œuvres dont le rythme ne se situe pas entre 80 et 116 battements par minute.
bonnejournée
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