La loi Lang-Lindon n’a pas de prix
C’était il y a dix ans à Nancy pendant la grande manifestation du « Livre sur la place ». Juste avant de monter à la tribune pour y débattre en public des vices cachées et des vertus publiques du prix unique du livre, l’ancien ministre de la Culture me prit à part et me murmura à l’oreille :
« S’il vous plait, durant notre échange, ne dites pas « Loi Lang » mais « Loi Lang-Lindon » : ce ne serait que justice pour lui… ».
Sur ce plan-là au moins, on ne prendra Jack Lang en défaut de gratitude. « Lui », c’était Jérôme Lindon (1925-2001), directeur historique des éditions de Minuit, qui avait lancé dès 1979 une Association pour le prix unique du livre. Il y eut bien du mérite car même la Fédération Française des Syndicats de Libraires refusait de lui apporter son soutien au motif que tout libraire devait avoir le droit de fixer librement le prix de sa marchandise à l’égal de n’importe quel commerçant. Appelé à la rescousse, l’Etat se manifesta par le biais d’un arrêté Monory, du nom du ministre de l’Economie de l’époque, instaurant « le prix net », lequel non seulement laissait le libraire libre de fixer le prix de vente des livres dans sa librairie mais de plus interdisait aux éditeurs de conseiller un prix au dos du livre.
Il en fallait davantage pour décourager un homme aussi fidèle à ses convictions et aussi tenace dans ses combats que Jérôme Lindon. Comme il échangeait des correspondances avec François Mitterrand depuis 1977, il convainquit le premier secrétaire du Parti socialiste de faire figurer la question parmi les « 110 propositions pour la France » de son programme. Il eut gain de cause :
«100. La libération du prix du livre sera abrogée ».
Outre l’égalité de tous les citoyens face au coût du livre (le prix est fixé par l’éditeur et le rabais ne peut excéder 5%), l’éditeur de Samuel Beckett et de Claude Simon avait plaidé la nécessité de préserver et redynamiser le réseau de librairies indépendantes et exigeantes ; celles-ci proposaient, en sus des best-sellers, dictionnaires et guides de ventes faciles et rapides, des livres de plus faible tirage à la fortune plus incertaine et étalée dans la durée ; surtout, l’absence de risque pour les premiers devait permettre de financer la prise de risque pour les seconds. En ce temps-là, le diable, ce n’était pas Amazon mais la Fnac, grande surface qui faisait perdre 10% de parts de marché aux librairies indépendantes.
En 1974, l’ouverture par la FNAC d’un magasin rue de Rennes, dans le VIème arrondissement de Paris, amorçait le début de la crise car il fut aussitôt vite perçu comme une vaste librairie en self-service offrant un rabais de 20% sur tous les livres, au coeur même d’un quartier réputé pour ses librairies. Dans le même temps, supermarchés et hypermarchés (à commencer par E.Leclerc, le plus pugnace dans ce combat de père en fils) créaient des rayons de librairie surenchérissant sur l’importance de la ristourne (40% !) ce qui aggravait plus encore les inégalités vis-à-vis des librairies traditionnelles même si cela touchait essentiellement la production éditoriale de grande diffusion.
Le ralliement croissant d’éditeurs, notamment Gallimard et Albin Michel, et celui de libraires à l’entreprise de Jérôme Lindon, l’élection de François Mitterrand en mai 1981 et la nomination de Jack Lang comme ministre de la Culture changèrent la donne. Un simple arrêté ne suffisant pas (la liberté du commerce est inscrite dans la Constitution), la loi sur le prix unique du livre fut votée à l’unanimité le 16 août 1981. Une grande première, en Europe en tout cas, car le Net Book Agreement (NBA), qui avait été voté en 1899 au Royaume-Uni stipulait que le prix du livre était déterminé par l’éditeur et non plus par le libraire, et que celui-ci s’engageait à ne pas vendre les livres en dessous de ce montant ; il fut finalement abrogé en 1997 car il était devenu caduc, les grandes chaines n’ayant cessé de le violer.
En 2011, une loi étendit le principe au livre numérique. Aujourd’hui, la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Grèce, l’Italie, le Portugal, la Norvège, l’Espagne, la Slovénie, les Pays-Bas, Israël, l’Argentine, le Mexique et la Corée du Sud ont mis en place le prix unique du livre sur le modèle de l’exception française. Dans ses dernières années, Jérôme Lindon s’est battu avec succès pour le prêt payant dans les bibliothèques. Mais quarante ans après, les adversaires de la loi Lang n’ont pas désarmé. A l’heure du bilan, quand d’autres se réjouissent de la résistance du tissu des librairies, eux le déplorent au motif que leur survie est artificielle, qu’elles ne sont pas assez modernisées et que leur existence est obsolète à l’ère d’internet. Ils dénoncent l’« archaïsme corporatiste français ».
Au fond, ils reprochent aux libraires indépendants de s’être reposés sur la loi Lang pour se dispenser de tout ambition, ne pas investir, rater le virage technologique et figer leur activité. Il est vrai que l’échec retentissant du réseau « Mille et Uns libraires » censé rivaliser avec Amazon plaide en leur faveur. Mais quarante ans après, à force de concentrer tous les tirs sur la vente en ligne, on en oublie que lorsqu’un libraire ferme (Castella, place du Capitole à Toulouse il y a quelques années), c’est aussi que la hausse du montant des baux est devenue prohibitive pour des commerces à faible marge. L’algorithme de Google réserve une surprise au chercheur référençant les mots « loi » et Lang » lorsque surgit la couverture du livre du critique Michel Ciment Fritz Lang. Le meurtre et la loi – ce qui, à la réflexion… Au moins, avec la « Loi Lang-Lindon », il n’y aurait pas de risque…
(« Jérôme Lindon à son bureau, 23 octobre 1985 » photo John Vink ; « Jérôme Lindon et Alain Robbe-Grillet, 1961 » photo Henri Cartier-Bresson ; « Jack Lang en Caligula, Nancy 1958 »; Jack Lang annonce son projet de loi sur le prix fixe du livre, 1er juillet 1981, photo Francois Lehr)
1 369 Réponses pour La loi Lang-Lindon n’a pas de prix
Enfin, moi je continue à cacher les enfants, parce que le père qui bouffe ses enfants ou les rôtit ficelés, ce n’est pas ma tasse de thé.
—
C’est ce que l’on appelle de l’humour noir. Libre à chacun de ne pas apprécier.
Reste que la charge n’est pas anodine, trois siècles plus tard.
Et surtout qu’elle eut valeur prophétique puisque lors de la Grande Famine / An Gorta Mór, les familles paysannes irlandaises se sont littéralement entredévorés pour survivre tandis que bétail sur pied et beurre continuaient à être exportés sans solution de continuité vers la Grande Bretagne afin d’y nourrir la population des métropoles.
Swift fut le premier grand penseur à dénoncer le statut colonial de l’Irlande. Colonie de peuplement au Nord, colonie d’exploitation agricole au Sud. Sans parler de la main d’œuvre bon marché importée dans les filatures du Lancashire et du Yorkshire.
Voilà qui me semble un motif d’indignation autrement plus sérieux que la satire swiftienne, qui se donne d’emblée comme outrancière. Au 18e, cela faisait un certain temps que Saturne avait bouffé ses enfants & Shakespeare mis en scène des parents se repaissant à leur insu le de la chair de leur progéniture sous forme de tourte (Titus Andronicus).
Qu’y puis-je, la réalité historique et le sort réservé à certains humains me scandalise mille fois plus que n’importe quelle œuvre de fiction.
P.Edel dit : « Je comprends assez les réticences de Nabokov qui pointe chez Dostoïevski son messianisme, ses messages lourdingues, son prophétisme, ses prédications, son goût pour l’humiliation, sa complaisance dans leur malheur, son plaisir a voir les gens se déchirer, ses scènes paroxystiques, ses pleurnicheries, ses appels sans cesse à Dieu, ses scènes surjouées, sa haine de l’occident… »
Ouf !
Oubli : le film dostoïevskien-tchékhovien (pas mal comme scénaristes) de Nuri Bilge Ceylan
(humiliation, enfant qui tombe malade, argent brûlé, etc.)
https://www.youtube.com/watch?v=P1nQbYtTPQg
Relions-nous !
Une perfomance de la pensée
https://www.leparlementdesliens.fr/?utm_source=Philosophie+magazine&utm_campaign=31d12f8d88-newsletters_COPY_02&utm_medium=email&utm_term=0_dee8ebacdf-31d12f8d88-217926025
le parlement des liens suite
Prochain évènement
Les Conversations
des liens
Du 4 au 6 juin au Centre Pompidou, le Parlement des liens réunira 53 des plus éminents scientifiques, philosophes, économistes, juristes, anthropologues, médecins, écrivains, etc… pour éclairer la manière dont tous nos savoirs se refondent aujourd’hui à la lumière des liens et des interdépendances.
Plus de 30 domaines seront ainsi réinterprétés à l’occasion de 42 conversations. Deux « parlementaires » de domaines distincts seront en tête à tête pendant 45 minutes.
bonsoir
Lequel Shakespeare ne faisait que reprendre avec génie la vieille malédiction d’ Atree et de Thyeste. , quî, via Seneque, irrigue le theatre de la Renaissance, sauf en France sur ce point là où elle ne suscite que des œuvres au mieux médiocres et tardives : le four de Mauléon, dont Corneille rend compte quelque part, ou l’ Atree et Thyeste de Crebillon: Reconnais- tu ce sang? – Je reconnais mon frère « , etc.
Christiane, notez que ce portrait de Dostoievski par Paul Edel peut tout aussi bien s’appliquer à Soljenytsine pour ce qui est de prêcher, de sur jouer, de messianiser. Et que dire d’une monstruosité Tolstoienne telle que Les Spirites, pièce imbuvable? Mais si on veut des considérations sur le déclin de l’Occident, l’immoralité de la littérature Française, la mise en proces de Maupassant à défaut de Flaubert, on peut toujours consulter ses propos à son traducteur français des dernières années. En comparaison, Puck est peu de chose!
Très juste, P.R. Ces Grecs avaient une imagination parfaitement barbare!
M.Court,
Revenons au sujet Dieu /Jésus.
Je préfère Bernanos, Camus, Jankélévitch, Primo Lévi, Pessoa, Beckett, exprimant les mêmes doutes, le même désespoir, la même revolte,la même absence de Dieu, la même absurdité, le même silence…
L’Etablissement français du sang (EFS) appelle en urgence aux dons du sang. Les groupes O et B sont particulièrement recherchés.
Il est possible de donner son sang après une injection de vaccin contre le Covid-19, sans aucun délai d’ajournement à respecter, souligne l’EFS. Quant aux personnes qui ont eu des symptômes de Covid, elles doivent attendre 14 jours après disparition des symptômes pour donner leur sang.
Toutes les mesures de précaution sont prises pour les collectes de sang afin d’éviter les risques de transmission du coronavirus, avec le port du masque obligatoire pour tous, accompagné de mesures de distanciations et d’hygiène renforcées, ajoute l’EFS. La plupart des lieux de collecte proposent le don sur rendez-vous pour réduire le temps d’attente et mieux gérer la prise en charge de chaque donneur dans le respect des mesures de distanciation. Un site (dondesang.efs.sante.fr) et une appli (« Don de sang ») sont disponibles pour connaître les lieux de collecte et le site « mon-rdv-dondesang.efs.sante.fr » permet de prendre rendez-vous.
Mon sang n’a pas coulé.
Échec total.
Je les ai vus. De mes yeux vus.
Tout maigres et plus de patates.
https://images.app.goo.gl/KpiD2RaQqLGrT8TD6
(M’en fous, les enfants je leur trouve une planque, et je reste avec eux ; je ne les lache pas d’une semelld).
Genet admirait Dostoïevski.
Le lien oublié par et alii !
http://www.editions-galilee.fr/f/index.php?sp=liv&livre_id=3339
Keskeutuvoeu que des bretons des normands et des caennais comprennent à Dostoïevski.
L’Italie du nord, oui.
Michel Serres projetait de consacrer un grand ouvrage aux Fables de La Fontaine. Sa mort en 2019 l’en aura empêché. Les éditions Le Pommier ont toutefois pu rassembler les textes qu’il avait consacrés à l’auteur du XVIIe siècle, à partir des notes trouvées dans son ordinateur, et en faire un livre posthume, La Fontaine (Le Pommier, 2021). Nous vous proposons une première lecture du fabuliste par le philosophe : Les Compagnons d’Ulysse, fable où des humains changés en bête refusent de reprendre leur forme originelle.
https://www.philomag.com/articles/les-compagnons-dulysse-lhomme-une-bete-parmi-les-betes
Plus tôt dans la journée :
« pour un grand voyage, je vous recommanderais surtout « Les Frères Karamazov », que je lis actuellement. J’en aime beaucoup les passages sur le starets Zossima. puck pourrait nous en parler ? »
Heureusement que je suis là pour poser les bonnes questions !
ça relève tout de suite le niveau…
notice!
Presque 17 millions de FFP2 distribués aux soignants ont été rappelés par Santé publique France. En cause : du graphène, élément potentiellement toxique. Sa mention sur la notice aurait échappé aux autorités de santé. mediapart
une femme qu’on a oubliée?
Rencontre avec rita levi-montalcini.Un siècle d’avenir
https://www.courrierinternational.com/article/2009/04/16/un-siecle-d-avenir
L’œuvre de Spengler, son extrémisme et « sa prophétie de hyène » bien à part, le déclin de l’Occident est la marotte de ceux qui nourrissent l’idée de prendre le pouvoir — en promettant de restaurer une illusoire grandeur passée — et de l’exercer en limitant l’opposition démocratique ou pire (césarisme + ou – moderne), ou de ceux qui l’ont perdu après l’avoir exercé de manière arbitraire, en bref c’est la marotte des fascistes de tout bord.
Dans les faits l’Occident ne décline pas : il est en crise permanente. Peu importe si je parfois nous régressons ou quoi si nous nous arrêtons un temps, c’est par notre conscience et interprétation de la crise que nous produisons nos transformations ; et que in fine, envers et contre les archaïsmes des traditionalistes et dès nostalgiques, l’Occident évolue.
si parfois nous régressons ou si nous nous arrêtons
« Keskeutuvoeu que des bretons des normands et des caennais comprennent à Dostoïevski.
L’Italie du nord, oui. »
Pas sûr. Demandez un peu à renato ce qu’il pense de la dimension religieuse chez Dostoïevski, rose…
j’ai du mal à voir à quel texte de Pessoa vous faites allusion, Christiane.Pour le reste, certains textes peuvent avoir des échos pauliniens façon » Ma puissance se déploie dans la faiblesse » . Bien à vous. MC
Christiane,
j’ai écouté hier soir la Grande Traversée consacrée à Virginia Woolf, passé un très bon moment, assez mal dormi, comme en attente de quelque chose. Ce matin, j’ai réécouté des extraits, mieux compris ce qui me bouleverse. J’écris cela juste pour exprimer mon étonnement, encore, à constater l’écho immense que son écriture provoque en moi. Convoquant des pensées « lentes et violentes », comme dit le poète.
En tout cas, je vous remercie d’avoir passé le lien.
La mort de la phalène, très touchant (au sens fort, touché comme à l’épée). Je pense à mes amis morts, aussi. C’est fou ce qu’on est fait de ces amours anciennes qui nous blessent par ce qu’on n’a pas assez osé donner, dire, engager.
Lytton Strachey, par ailleurs, est un type étonnant. Il a commenté des vies illustres de ses contemporains avec un humour impayable ( in « Eminent Victorians », si je me souviens bien). J’étais heureux de le croiser en cette occasion, près de Virginia, sa grande amie.
« Bien différente est la vie du religieux. On se moque de l’obéissance, du jeûne, de la prière ; cependant c’est la seule voie qui conduise à la vraie liberté ; je retranche les besoins superflus, je dompte et je flagelle par l’obéissance ma volonté égoïste et hautaine, je parviens ainsi, avec l’aide de Dieu, à la liberté de l’esprit et avec elle à la gaieté spirituelle ! Lequel d’entre eux est plus capable d’exalter une grande idée, de se mettre à son service, le riche isolé ou le religieux affranchi de la tyrannie des habitudes ? On fait au religieux un grief de son isolement : « En te retirant dans un monastère pour faire ton salut, tu désertes la cause fraternelle de l’humanité. » Mais voyons qui sert le plus la fraternité. Car l’isolement est de leur côté, non du nôtre, mais ils ne le remarquent pas. C’est de notre milieu que sortirent jadis les hommes d’action du peuple, pourquoi n’en serait-il pas ainsi de nos jours ? Ces jeûneurs et ces taciturnes doux et humbles se lèveront pour servir une noble cause. C’est le peuple qui sauvera la Russie. Le monastère russe fut toujours avec le peuple. Si le peuple est isolé, nous le sommes aussi. Il partage notre foi, et un homme politique incroyant ne fera jamais rien en Russie, fût-il sincère et doué de génie. Souvenez-vous-en. Le peuple terrassera l’athée et la Russie sera unifiée dans l’orthodoxie. Préservez le peuple et veillez sur son cœur. Instruisez-le dans la paix. Voilà notre mission de religieux, car ce peuple porte Dieu en lui. »
C’est propos du staretz Zosime des Frères Karamazov n’annoncent-ils pas le célèbre : « La religion opium du peuple » de Lénine et ce qu’il advint à la Russie peu de temps après ?
Une interview de William Self.
https://www.telerama.fr/livre/will-self-une-societe-sans-diable-n-existe-pas,122519.php
Jazzi
Avec renato, j’évite soigneusement la dimension religieuse* de quoi que ce soit.
Par exemple, le mot JUSTICE au scrabble, c’est parce que j’ai pioché les lettres adéquates.😇
La main de dieu là dedans, 🙏,pfff
La religieuse : au café, au café.
L’interdiction de circulation des véhicules vignettes 4 et 5 en IdF suscite un véritable tollé dont on sait déjà qu’il aura un impact sur le résultat des érections régionales.
Cette interdiction est une bonne chose sur le fond, les moteurs Diesel anciens concernés étant en effet un peu polluants. Par contre elle s’est accompagnée d’une communication calamiteuse, pour ce qu’il en existe. Et derrière en réalité peu ou pas d’aides suffisantes pour permettre aux classes concernées par la detentiin de crs véhicules de s’équiper en essence dernière génération ou hybride.
Les moteurs Diesel Euro-6 seront quant à eux visés en 2024 par la même interdiction alors, qu’ils sont extrêmement performants et ne rejettent en régime ordinaire quasimment plus de particules fines et d’oxydes d’azote, tous équipés des systèmes SCR adblue devenus obligatoires. C’est d’une bêtise sans nom quant on sait qu’un moteur essence a un rendement inférieur à ces Diesel Euro-6, et rejette des hydrocarbures imbrulés cancérigène que ne rejette pas un moteur Diesel dernière generation.
MC dit: « j’ai du mal à voir à quel texte de Pessoa vous faites allusion, Christiane.Pour le reste, certains textes peuvent avoir des échos pauliniens façon « Ma puissance se déploie dans la faiblesse». Bien à vous. MC »
C »est à plusieurs reprises dans Le Livre de l’intranquillité de Bernardo Soares de Fernando Pessoa.
Mon édition (Bourgois éditeur) est traduite du portugais par Françoise Laye.
pages 117/118 – repère 88 L.I.
« Où donc est Dieu, même s’il n’existe pas ? Je voudrais prier et pleurer, me repentir de crimes que je n’ai pas commis, et savourer le pardon comme une caresse qui ne serait pas vraiment maternelle.[…]
En fin ce compte, qui suis-je, lorsque je ne joue pas ? Un pauvre orphelin abandonné dans les rues des sensations, grelottant de froid aux coins venteux de la Réalité, obligé de dormir sur les marches de la Tristesse et de mendier le pain de l’Imaginaire. Quant à un père, je sais seulement son nom ; on m’a dit qu’il s’appelait Dieu, mais ce nom n’évoque rien pour moi. La nuit parfois, quand je me sens trop seul, je l’appelle et je pleure, je tente de me former de lui une idée que je puisse aimer… Mais je pense ensuite que je ne le connais pas, qu’il n’est peut-être pas ainsi, que ce ne sera peut-être jamais lui, le vrai père de mon âme…
Quand tout cela finira-t-il, ces rues où je traîne ma misère, ces marches où je me blottis, transi, et où je sens les mains de la nuit sous mes haillons ? si seulement Dieu venait un jour me chercher et m’emmenait chez lui, pour me donner chaleur et affection… J’y pense parfois et je pleure de joie, à la seule pensée de pouvoir le penser… Mais le vent traîne dans les rues, les feuilles tombent sur le trottoir… Je lève les yeux et je vois les étoiles, qui n’ont aucun sens… Et au milieu de tout cela il ne reste que moi, pauvre enfant abandonné, dont aucun Amour n’a voulu pour fils adoptif, ni aucune Amitié pour compagnon de jeu.
J’ai trop froid. Je suis fatigué, si las de cette solitude. Ô Vent, va chercher ma Mère. Emmène-moi dans la Nuit vers la maison que je n’ai pas connue… Rends-moi, ô silence, ma nourrice, mon berceau, et cette berceuse qui si doucement m’endormait. »
Rose, pour le salut de renato, il faut au contraire aborder inlassablement la religion et bien sûr celle catholique. C’est notre devoir.
« L’interdiction de circulation des véhicules vignettes 4 et 5 en IdF suscite un véritable tollé dont on sait déjà qu’il aura un impact sur le résultat des érections régionales. »
Lapsus hautement significatif de la part de D…
C’est propos ces propos
effectivement, je n’ai pas de lien à proposer pour demander une explication sur l’attente de certain-e-s
contributeurs trices,comme Jazzi ;
il est possible qu’il ait tous les droits et de commander les autres; SI C’EST LE CAS, P.Assouline confirmera ;
bonne journée
Une religieuse que j’aime bien ? celle de Hautlé à Gèneve :
https://hautle-ge.ch/wp-content/uploads/2019/07/produit-religieuse-Hautle-Geneve.jpg
Si Virginie Woolf jouait aux boules quand elle n’écrivait pas, pour ma part je n’écris pas et j’ai les boules quand même et même si j’admets ne ressentir que le lot de sentiments mérités. Pour ces hypersensibles au destin tragique comme le fut celui de V W le blues, la conscience, la mélancolie croissaient sur des terrains totalement différents des nôtres. Leurs tourments, leurs combats pour exister auraient il encore un sens à présent, je pense à la situation des femmes, en dehors de tous dérèglements psy? De fait, posant la question ,la réponse en dépit des évolutions, des révolutions , des apparences s’impose affirmativemen de mon point de vue, à quoi s’ajoutera pour densifier le sentiment de dereliction le délitement d’un monde, l’absurdité du progrès, la perte du réel.
Que chacun pense à son salut et le monde ira mieux.
renato, Jésus est venu vous sauver. Si vous le rejetez jusqu’à votre dernier souffle, il vous rejettera aussi. Faites très attention à ce terrible moment du dernier souffle où toute votre vie défile, et avec elle toutes les fois où vous avez rejeté le salut que le Christ Jésus, fils unique du Père, était venu vous apporter. La douleur sera terrible, indicible, quand les hordes infernales vous tireront vers elles. Vous supplierez mais il sera trop tard. Prenez bien conscience de la réalité de tout ça. Rejeter le Christ, c’est faire du mal.
D, nous avons le grand jeu militaire ici , 2 rafales, des hélico, porte-avions et tout un bazar encadré d’escadrilles, jamais vu en 20 ans de présence dans le secteur.
Si vous avez perdu votre réel, cherchez-le dans l’armoire à balais.
Renato, j’ai goûté à ce genre de pâtisserie, c’est délicieux.
D., veuillez laisser Jésus tranquille, S.V.P.
Il est le Chemin, la Vérité et la Vie.
Si vous le rejettez, vous suivez le chemin de l’Enfer, vous êtes dans le mensonge suggéré par Satan, votre ennemi, et vous ne vivrez pas en Lui mais mourrez éternellement dans les enfers.
à propos du »mensonge et de « la vérité » un texte fameux , toujours commenté:
Voici la situation de départ sur laquelle repose la présente polémique : Benjamin Constant cite « un philosophe allemand, qui va jusqu’à prétendre qu’envers des assassins qui vous demanderaient si votre ami qu’ils poursuivent n’est pas réfugié dans votre maison, le mensonge serait un crime ». Il s’agit en l’occurrence du philosophe Emmanuel Kant.
Cette controverse entre les deux grands intellectuels se situe dans le contexte de la Révolution française (tout au moins pour ce qui est de la première intervention du philosophe français), où la police encourageait la délation, ainsi que dans l’exemple suivant, cité par Benjamin Constant lui-même, se référant à la Révolution anglaise du siècle précédent : « Une femme connue pour sa bienfaisance avait donné asile à un fugitif ; le malheureux la dénonça ; il eut sa grâce : elle fut brûlée vive ».
UN DEVOIR DE VÉRACITÉ SOUS CONDITION
https://www.contrepoints.org/2017/10/25/132377-le-droit-de-mentir-de-benjamin-constant
je n’ai pas choisi le lien :alors que j’ai pensé qu’il en fallait un qui atteste de ce que j’avance
Tout baptisé est à la fois Prêtre. Prophète et Roi. Ceci me donne le pouvoir de vous parler de Jésus que vous rejetez par orgueil et confort. Vous êtes dans le péché et si vous dites que le péché n’existe pas vous le serez encore plus.
L’enfer est un beau sujet littéraire, D. ; en outre, si on a un caractère vindicatif on peut y jeter nos ennemis — bon, il serait préférable de ne pas avoir des ennemis, mais l’on n’est pas toujours maîtres de nos relations avec les autres, donc pour le plaisir on peut imaginer un enfer.
Bérénice, je ne cherche pas à vous rabaisser, mais je ne suis pas certain que vous soyez capable de reconnaître un Rafale.
« j’ai goûté à ce genre de pâtisserie, c’est délicieux. »
Je dirais même mieux, B, c’est divin !
Notre pire ennemi c’est nous-même, renato.
Vous ne le saviez pas ?
Oh merci bien à part! 😉
Oh merci en outre!
Toute suite les grands moyens, D. : «… rejetez par orgueil et confort », wow !
Je ne rejette rien, puisque je n’ai rien demandé, ses intentions ne me concernent point. Cela dit, je trouve d’une infinie vanité l’intention de sauver — racheter — l’humanité.
Oh merci cela dit!
Pour se changer des sentences de pizzaïolo.
Le bonheur est dans le pré :
puck n’aime pas Flaubert. Paul Edel ne raffole pas de Dostoëvski.
J’aime les deux, voire les quatre.
Il doit y avoir comme un défaut chez moi ?
Bon, avouons que Virginia Woolf n’est pas vraiment ma tasse de thé…
donne le pouvoir : mais le « droit »?
C4EST UN PEU LA QUESTION QUE JE SOULEVAIS AVEC LE « MENSONGE » sur ce blog qui se vante d’être un blog de thérapeutes psy ;
je rappelle ce que j’ai entendu récemment de mon médecin à son aide psy:primum non nocere
sur wiki:
L’origine de cette locution est incertaine. Elle ne se trouve pas dans le Serment d’Hippocrate de façon explicite, le passage qui pourrait s’en rapprocher est « Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice » (traduction Littré).
or, comme je l’ai prouvé encore récemment par des liens, P.Legendre avait insisté sur les ravages de gens qui s’avançaient en psy,(sociologues, psychologues juristes)
« Tout baptisé est à la fois Prêtre. Prophète et Roi. »
Et avant tout serviteur. Un peu de modestie, D.
je me dois de mettre desliens , « puisque » je ne suis pas baptisée ni chrétienne
je souligne que l’importance de ce « débat » a eu un incidence de publication:
« Benjamin Constant / Emmanuel Kant, Le droit de mentir, Mille et une nuits / La petite collection, septembre 2003, 94 pages.
Jazzi j ai ditque j aimais les récits de Dostoïevski notamment l éternel mari mais c est vrai que je préfère les trois soeurs de Tchekov aux Frères Karamazov
On doit aux travaux des psychologues (Castro, 2012) d’avoir cherché à comprendre le
sens et les fonctions du mensonge dans le développement de l’enfant et tenté de
montrer pourquoi le mensonge est inhérent à la vie en société. Il n’est donc pas
surprenant que le théâtre, qui peut être considéré comme un « miroir grossissant » des
interactions humaines, mette en scène, quels que soient les genres du dramatique, des
personnages qui pratiquent le mensonge sous diverses formes (feintes, fourberies,
ruses, dissimulations…). Je pense aux affabulations de Dorante dans Le Menteur de
Corneille, aux stratégies mensongères de Iago dans Othello de W. Shakespeare, aux ruses
de Scapin dans Les Fourberies de Scapin de Molière, à l’hypocrisie d’un Tartuffe dans la
pièce du même Molière, aux mensonges de Victor et à ceux de son père dans Victor ou
les enfants au pouvoir de Vitrac, etc. Ils apportent la preuve que « L’homme est avant
tout un animal mendax », comme le rappelle Guido Almansi (1975), à la suite de saint
Augustin, de M. de Montaigne ou de J.-J. Rousseau
file:///C:/Users/WAM/Downloads/pratiques-2295.pdf
Pourriez-vous nous raconter votre dernier mensonge, et alii ?
Jibé, quand on s’enfouit dans la lecture des livres, du journal ou de la correspondance de Virginia Woolf on entre dans une conscience, celle des personnages ballottés par le temps et la sienne. Au fil de l’introspection on sort de l’évènement, du temps pour entrer dans leurs pensées, leur imaginaire. Leurs pensées deviennent si importantes que les actions sont peu à peu oubliées.
Dans « Vers le phare », une maison..; dix années de vie de la famille Ramsay. Je l’ai souvent sentie proche de Lily Briscoe, cette femme-peintre qui plante un chevalet dehors et s’efforce de peindre le paysage et d’être libre…
C’est un roman presque autobiographique. Son enfance… le phare de Godrevy…
Dans « Les Vagues », monologues qui s’enlacent dans une prose poétique. Dans « Orlando » presque un conte fantastique, mais il y a le sous-titre : « A biography »…
Pour « Les Vagues », j’ai lu la traduction de Cécile Wajsbrot (1993, Calmann-Lévy) bien après celle celle de Marguerite Yourcenar. Je crois que c’est Passou qui en avait parlé. Puis je suis revenue à Celle de M.Y. car c’est par elle que ce beau texte s’était inscrit dans ma mémoire. Ce flux et ce reflux terrible, inquiétant, entre les pensées ds êtres et ce qui vient du monde. La perte et la disparition comme un retour incessant dans ses textes. Et Clarissa Dalloway qui tente de remonter le temps de sa mémoire. Se souvenir…
Un cadeau : la Compagnie des auteurs (France Culture – M.Garrigou-Lagrange). Là, Virginia Woolf…(1/4)
ON L’ENTEND…
https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-philo/quest-ce-que-lire-selon-virginia-woolf
Transfiguration de ce qui a été par la magie d’une écriture sensuelle et profane. C’est un flux incessant, une écriture expansive qui émerge des pensées intérieures des personnages. Expansive comme les fractales de Sergio où quelque chose s’ouvrait à partir d’autre chose dans une répétition et une naissance.
Une forme nouvelle dans la littérature, des fragments savamment rapprochés mais jamais réunis.
Sa vie serait comme un texte de théâtre à lire « entre les actes », dans la solitude des « coulisses » comme le révèle le billet de Paul Edel
« Notre pire ennemi c’est nous-même… »
Peut-on parler de sentence de pizzaïolo ?
Étienne Klein: « Aimer la vérité, oui, mais pas déclarer vraies les idées que nous aimons »
Vue en plein écran
Selon Étienne Klein, l’amalgame actuel entre connaissances et croyances donne une prime à celui qui crie le plus fort et se montre le plus, notamment sur les réseaux sociaux. ©©Vincent MULLER/Opale
SIMON BRUNFAUT
04 mai 2020 11:15
Physicien et docteur en philosophie des sciences, Étienne Klein s’efforce depuis de nombreuses années, et au fil des ouvrages, à rendre les connaissances scientifiques accessibles au plus grand nombre. Aujourd’hui, il constate la montée du populisme anti-science. Il appelle ses confrères à mieux expliquer comment se forgent les connaissances scientifiques pour éviter, comme le pressentait déjà Nietzsche, que le goût du vrai disparaisse parce qu’il ne nous garantit plus assez de plaisir.
Avec la crise du coronavirus, Étienne Klein estime que c’est la question de la place de la science dans notre société, son rapport avec le politique notamment, qui se pose.
https://www.lecho.be/dossiers/coronavirus/etienne-klein-aimer-la-verite-oui-mais-pas-declarer-vraies-les-idees-que-nous-aimons/10224214.html
Je n’ai pas pu ne pas associer la Clarissa de V W à Clarisse de Musil. Je n’ai pas compris grand chose aux Vagues, je vous avais d’ailleurs demandé, Christiane, comment vous l’abordiez. Il me faudrait y revenir.
D, c’est dans un communiqué destiné aux riverains qui vont être un peu dérangés.
« Je n’ai pas compris grand chose aux Vagues, je vous avais d’ailleurs demandé, Christiane, comment vous l’abordiez »
Probablement comme ça, B.
https://ds1.static.rtbf.be/article/image/1248×702/c/1/0/884ce4bb65d328ecb03c598409e2b168-1481562861.jpg
Il est évident que les prêtres, les prophètes et les rois sont des serviteurs, Jazzi. Pléonasme.
J’ai des pigeons qui baisent sur mon balcon.
Le pigeon est un animal extrêmement fidèle. Un pigeon ou une pigeonne n’a dans sa vie qu’un seul époux. On ne peut pas en dire autant de tout le monde, hélas.
je crains que mon dernier mensonge ait été une promesse faite à moi-même (il n’y aurait aucun sens à l’écrire sur ce blog) mais je suis encore vivante et je ne peux donc affirmer que ce fût un mensonge
si je disais encore -car je l’ai dit hier -que je déteste les pigeons, même si je ne leur fais aucun mal, mais ne leur donne pas une miette,
ce serait peut-être un mensonge donc stop
Les pigeons sont intéressants si on élève les faucons.
Le comédien et humoriste Romain Bouteille, cofondateur du Café de la Gare avec Coluche, est mort
dans le monde
. A la Sainte-Catherine, le 25 novembre, les maisons de couture parisiennes organisaient des fêtes à l’occasion desquelles les catherinettes portaient des chapeaux compliqués, dans lesquels dominaient les couleurs de la sainte, le jaune et le vert, qui symbolisaient la foi et la connaissance.
comme le perroquet de Felicité!
c’est dans un article sur les modistes et les chapeaux anglais!
https://www.le-mot-juste-en-anglais.com/2021/05/lors-du-mariage-du-prince-william-et-de-katherine-les-femmes-qui-portaient-des-fascinator-hatsont-suscit%C3%A9-beaucoup-datten.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+typepad%2Fle-mot+%28Le+mot+juste+en+anglais%29
« La justice d’exception » ? plus fasciste c’est difficile.
2ème lettre aux Thessaloniciens
Chapitre 1
1 PAUL, SILVAIN ET TIMOTHEE, à l’Église de Thessalonique qui est en Dieu notre Père et dans le Seigneur Jésus Christ.
2 À vous, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ.
3 Frères, à tout moment nous devons rendre grâce à Dieu à votre sujet, et c’est bien de le faire, étant donné les grands progrès de votre foi, et l’amour croissant que tous et chacun, vous avez les uns pour les autres.
4 C’est pourquoi nous-mêmes sommes fiers de vous au milieu des Églises de Dieu, à cause de votre endurance et de votre foi dans toutes les persécutions et les détresses que vous supportez.
5 Il y a là un signe du juste jugement de Dieu ; ainsi vous deviendrez dignes de son Royaume pour lequel vous souffrez.
6 C’est justice, en effet, que Dieu rende la détresse à ceux qui vous l’infligent,
7 et qu’il vous accorde, à vous qui subissez la détresse, le soulagement avec nous lorsque, du haut du ciel, le Seigneur Jésus se révélera avec les anges, messagers de sa puissance,
8 dans le feu flamboyant ; alors il fera justice contre ceux qui ignorent Dieu et à ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus.
9 Ceux-là subiront comme châtiment la ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force,
10 quand il viendra en ce jour-là pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui ont cru ; or vous, vous avez cru à notre témoignage.
11 C’est pourquoi nous prions pour vous à tout moment afin que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé ; par sa puissance, qu’il vous donne d’accomplir tout le bien que vous désirez, et qu’il rende active votre foi.
12 Ainsi, le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous, et vous en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ.
«… afin que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé… »
Vous comprenez la arrogance que ce mot dévoilent, ou pas ?
la arrogance > l’arrogance
« Pléonasme »
Qu’est-ce que tu me sers à déjeuner, D. ?
Livre de l’Apocalypse de Saint Jean – Chapitre 2
1 À l’ange de l’Église qui est à Éphèse, écris : Ainsi parle celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, qui marche au milieu des sept chandeliers d’or :
2 Je connais tes actions, ta peine, ta persévérance, je sais que tu ne peux supporter les malfaisants ; tu as mis à l’épreuve ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas ; tu as découvert qu’ils étaient menteurs.
3 Tu ne manques pas de persévérance, et tu as tant supporté pour mon nom, sans ménager ta peine.
4 Mais j’ai contre toi que ton premier amour, tu l’as abandonné.
5 Eh bien, rappelle-toi d’où tu es tombé, convertis-toi, reviens à tes premières actions. Sinon je vais venir à toi et je délogerai ton chandelier de sa place, si tu ne t’es pas converti.
6 Pourtant, tu as cela pour toi que tu détestes les agissements des Nicolaïtes – et je les déteste, moi aussi.
7 Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises. Au vainqueur, je donnerai de goûter à l’arbre de la vie qui est dans le paradis de Dieu.
8 À l’ange de l’Église qui est à Smyrne, écris : Ainsi parle celui qui est le Premier et le Dernier, celui qui était mort et qui est entré dans la vie :
9 Je sais ta détresse et ta pauvreté ; pourtant tu es riche ! Je connais les propos blasphématoires de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas : ils sont une synagogue de Satan.
10 Sois sans aucune crainte pour ce que tu vas souffrir. Voici que le diable va jeter en prison certains des vôtres pour vous mettre à l’épreuve, et vous serez dans la détresse pendant dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de la vie.
11 Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises. Le vainqueur ne pourra être atteint par la seconde mort.
12 À l’ange de l’Église qui est à Pergame, écris : Ainsi parle celui qui a le glaive acéré à deux tranchants :
13 Je sais où tu habites : c’est là que Satan a son trône ; mais tu tiens ferme à mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même dans les jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, là où Satan habite.
14 Mais j’ai quelque chose contre toi : tu as là des gens qui tiennent ferme à la doctrine de Balaam ; celui-ci enseignait à Balak comment faire trébucher les fils d’Israël, pour qu’ils mangent des viandes offertes aux idoles et qu’ils se prostituent.
15 De même, tu as, toi aussi, des gens qui tiennent ferme à la doctrine des Nicolaïtes.
16 Eh bien, convertis-toi : sinon je vais venir à toi sans tarder ; avec le glaive de ma bouche je les combattrai.
17 Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises. Au vainqueur je donnerai de la manne cachée, je lui donnerai un caillou blanc, et, inscrit sur ce caillou, un nom nouveau que nul ne sait, sauf celui qui le reçoit.
18 À l’ange de l’Église qui est à Thyatire, écris : Ainsi parle le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme ardente et des pieds qui semblent de bronze précieux :
19 Je connais tes actions, je sais ton amour, ta foi, ton engagement, ta persévérance, et tes dernières actions surpassent les premières.
20 Mais j’ai contre toi que tu laisses faire Jézabel, cette femme qui se dit prophétesse, et qui égare mes serviteurs en leur enseignant à se prostituer et à manger des viandes offertes aux idoles.
21 Je lui ai donné du temps pour se convertir, mais elle ne veut pas se convertir de sa prostitution.
22 Voici que je vais la jeter sur un lit de grande détresse, elle et ses compagnons d’adultère, à moins que, renonçant aux agissements de cette femme, ils ne se convertissent ;
23cet ses enfants, je vais les frapper de mort. Toutes les Églises reconnaîtront que moi, je suis celui qui scrute les reins et les cœurs, et je donnerai à chacun de vous selon ses œuvres.
24 Mais vous, les autres de Thyatire, qui ne partagez pas cette doctrine et n’avez pas connu les « profondeurs de Satan » – comme ils disent –, je vous déclare que je ne vous impose pas d’autre fardeau ;
25 tenez fermement, du moins, ce que vous avez, jusqu’à ce que je vienne.
26 Le vainqueur, celui qui reste fidèle jusqu’à la fin à ma façon d’agir, je lui donnerai autorité sur les nations,
27 et il les conduira avec un sceptre de fer, comme des vases de potier que l’on brise.
28 Il sera comme moi qui ai reçu autorité de mon Père, et je lui donnerai l’étoile du matin.
29 Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises.
« mort
dans le monde »
On dit mort au monde, et alii !
B dit: « Je n’ai pas compris grand chose aux Vagues, je vous avais d’ailleurs demandé, Christiane, comment vous l’abordiez. Il me faudrait y revenir. »
« Les Vagues »… de Virginia Woolf.
Les Vagues de l’enfance à la vieillesse, les monologues de six personnages : Rhoda, Jinny, Suzanne, Neville, Bernard, Louis. Monologues intérieurs et pas dialogues car ils ne s’adressent pas la parole Toutefois ils communiquent mystérieusement par leurs pensées comme s’il y avait quelque part un imaginaire commun dans lequel ils puisent.
Et tout cela dans un paysage de bord de mer propice à la rêverie et à l’éveil de leur sensualité. Les vagues miroitent. Le paysage change. Le lever du soleil semble éveiller les personnages encore enfants. Mais le temps passe puisque ces pensées traversent les âges de leur vie depuis cette fin d’enfance jusqu’à l’âge adulte et le coucher du soleil. Métamorphoses…
Plus le soleil poursuit sa course dans le ciel plus la solitude, la peur, les fantasmes gagnent les personnages et plus ils vieillissent.
Dans la deuxième partie un personnage idéal, lumineux, apparaît dans leurs pensées : Perceval. Destin tragique… Il sera l’absent… Les soliloques deviendront de plus en plus dramatiques. La souffrance et la cruauté gagnent leur vie.
Dans la préface, M. Yourcenar écrit : «Puis, on apprend sa mort, survenue là-bas à la suite d’une chute de cheval, et nous voyons réagir différemment devant la douleur ces six êtres pour qui Perceval restera à jamais l’image des moments les plus ensoleillés de la vie. Chacun donnera désormais aux questions que lui pose sa propre existence une réponse de plus en plus personnelle»
Rimbaud n’a-t-il pas écrit :
« Elle est retrouvée.
Quoi ? – L’Éternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil.
Âme sentinelle,
Murmurons l’aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu. […] »
Le soleil se couche à la fin du roman… Bernard dira : « Le voilà cet univers que Perceval ne voit plus. Regardons bien.»
Ce roman expérimental a une construction très sophistiquée, chapitres entrecoupés d’interludes en italiques, très descriptifs, parfois philosophiques et s’achève avec une seule phrase : « Les vagues se brisaient sur le rivage.»
Les vagues ? illusions et désillusions…
On a des oreilles et la raison nous dit que les monothéismes sont la pré-expression de tous les totalitarismes.
Il faudrait essayer Ivy Compton-Burnett, B.
Vous expliquerez cela, renato.
L’innocent est toujours puni dans les romans de Dostoievski, et que dire alors de « la Krotkaia », la pauvre fille mal marièe qui se tue, son mélange de désespoir, d’orgueil? C’est vrai, il écrivait mal pour Stellovski, qui lui soufflait sour le cou, mais ses femmes sont les seules femmes fatales de la litt.russe.
Apollinaria Suslova, sa beauté et son sale caractère l’ont éloigné pour toujours d’une vision béatifiante de la femme. Elle est souvent une fille, qui a une connaissance directe de la douleur, de la déperdition de soi. D. n’a jamais versé des larmes inutiles sur la condition humaine en Russie,et d’ailleurs il avait ses
plaies, ses souffrances, ses vices. Il jouait au casino de Baden-Baden ses derniers sous, en affligeant Anna Snitkina, un femme si douce qui l’a tendrement aimé.
Lis très lentement les pièces de Tchechov, en russe, fini « Ivanov », les mots qui reviennent plus souvent sont « je ne comprends pas », « c’est ma faute », « veuillez m’excuser »: après avoir exaspéré tout son monde, Ivanov se tue d’une balle juste avant son mariage. Un sens très vif des ridicules d’un milieu suffocant, et un antisémitisme qui est présent aussi dans « La steppe », des personnages loufoques, l’obsession de l’argent. La critique qui parle de la « déchéance de la classe des propriétaires », n’a pas tort, mais une vision sociologique ne tient pas compte de la richesse des nuances, de la compléxité des caractères, de la permanence du climat et des paysages, de tout ce qui fait de la lecture de Tchechov un immense plaisir.
C’est triste de se damner en public de cette façon. En tout cas. Car à vous lire vous êtes bel et bien un damné.
Oui oui, Christiane, une « forme nouvelle dans la littérature »!
J’ai entendu sa voix, beau cadeau, Christiane, et cette voix ne m’a pas étonné, non plus que son accent que je connais bien, de Londres et de la bourgeoisie un peu pincée, qu’on retrouve chez quelques hommes et femmes politiques. C’est touchant et drôle.
Vers le Phare est un merveilleux texte, je crois qu’on la retrouve dans beaucoup de petites touches par-ci par-là, et sa famille bien sûr. La fragilité de nos vies, les plaisirs minuscules et les grandes blessures. Vous avez raison, c’est un flux incessant et tout émerge de tout et revient sans cesse. J’aime encore mieux Vers le Phare que les Vagues, d’ailleurs, à cause des Ramsay et parce que la guerre est si bien perçue comme une rupture terrible.
Clarissa Dalloway, on pense à sa soeur, mais c’est bien elle aussi, « le » roman qui m’accompagne. Orlando, son rêve, son fantasme, son désir gémellaire, le partenaire idéal, le choix majeur. Etre du genre qui est libre et disposer de son corps. Virginia W. avait du mal avec le corps -pas avec les sensations brutes mais avec le corps tel que la société l’impose, dans ses rôles, ses postures et ses apparences.
D’ailleurs, les apparences, Woolf a toujours cherché à les traverser, n’est-ce pas?
On m’a offert un recueil de textes de Woolf consacrés à Londres, tous rassemblés avec plan d’époque à l’appui, (Londres, rivages 2019). J’aime énormément cette ville et j’y retournerai dès que possible, avec ce bouquin dans ma valise. Il y a des perles pour qui veut s’y promener et énormément de ses réflexions sur tel ou tel de ses amis, sa soeur, etc, les appartements. Vivacité, humour, sens du détail et des impressions chopées au vol, une varie réussite d’édition que ces textes assemblés là.
Je viens de lire votre post sur les Vagues, Christiane,
yep! Je me suis régalé!
Enfin, D., dieu, le diable, le paradis, l’enfer ce sont des inventions morales, rien de plus. Pour ce qui est des instances religieuses, de par leur pouvoir décisionnel arbitraire il ouvrent la route aux totalitarismes, le seul fait que Le pape dispose du pouvoir absolu — exécutif, législatif et judiciaire —, devrait suffire comme explication.
Le temps, c’est le fil qui lie tous les textes de Virginia Woolf, le temps passé, perdu et revenu, l’inéluctable fuite et le ressac, néanmoins, comme l’éternel retour toujours possible. Le temps perçu par les moindres fibres sensitives des êtres, que la mémoire garde et offre à nouveau pour le meilleur et pour le pire.
1 À l’ange de l’Église qui est à Sardes, écris : Ainsi parle celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles : Je connais ta conduite, je sais que ton nom est celui d’un vivant, mais tu es mort.
2 Sois vigilant, raffermis ce qui te reste et qui allait mourir, car je n’ai pas trouvé que tes actes soient parfaits devant mon Dieu.
3 Eh bien, rappelle-toi ce que tu as reçu et entendu, garde-le et convertis-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur et tu ne pourras savoir à quelle heure je viendrai te surprendre.
4 À Sardes, pourtant, tu en as qui n’ont pas sali leurs vêtements ; habillés de blanc, ils marcheront avec moi, car ils en sont dignes.
5 Ainsi, le vainqueur portera des vêtements blancs ; jamais je n’effacerai son nom du livre de la vie ; son nom, je le proclamerai devant mon Père et devant ses anges.
6 Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises.
7 À l’ange de l’Église qui est à Philadelphie, écris : Ainsi parle le Saint, le Vrai, celui qui détient la clé de David, celui qui ouvre – et nul ne fermera –, celui qui ferme – et nul ne peut ouvrir.
8 Je connais ta conduite ; voici que j’ai mis devant toi une porte ouverte que nul ne peut fermer, car, sans avoir beaucoup de puissance, tu as gardé ma parole et tu n’as pas renié mon nom.
9 Voici que je vais te donner des gens de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas : ils mentent. Voici ce que je leur ferai : ils viendront, ils se prosterneront à tes pieds ; alors ils connaîtront que moi, je t’ai aimé.
10 Puisque tu as gardé mon appel à persévérer, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre.
11 Je viens sans tarder : tiens fermement ce que tu as, pour que personne ne prenne ta couronne.
12 Du vainqueur, je ferai une colonne au sanctuaire de mon Dieu ; il n’aura plus jamais à en sortir, et je graverai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la ville de mon Dieu, la Jérusalem nouvelle qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, ainsi que mon nom nouveau.
13 Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises.
14 À l’ange de l’Église qui est à Laodicée, écris : Ainsi parle celui qui est l’Amen, le témoin fidèle et vrai, le principe de la création de Dieu :
15 Je connais tes actions, je sais que tu n’es ni froid ni brûlant – mieux vaudrait que tu sois ou froid ou brûlant.
16 Aussi, puisque tu es tiède – ni brûlant ni froid – je vais te vomir de ma bouche.
17 Tu dis : « Je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien », et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu !
18 Alors, je te le conseille : achète chez moi, pour t’enrichir, de l’or purifié au feu, des vêtements blancs pour te couvrir et ne pas laisser paraître la honte de ta nudité, un remède pour l’appliquer sur tes yeux afin que tu voies.
19 Moi, tous ceux que j’aime, je leur montre leurs fautes, et je les corrige. Eh bien, sois fervent et convertis-toi.
20cVoici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi.
21 Le vainqueur, je lui donnerai de siéger avec moi sur mon Trône, comme moi-même, après ma victoire, j’ai siégé avec mon Père sur son Trône.
22 Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises.
« son accent que je connais bien, de Londres et de la bourgeoisie un peu pincée »
Une impossibilité de reconnaître la voix plus rugueuse de Joyce ?
On demande Bloom au parloir !
On arrête les frais D., car les monothéistes n’ont jamais accepté ce qui est diffèrent et on en voit les conséquences.
vanina dit: à
L’innocent est toujours puni dans les romans de Dostoievski
»
oui, et pas que dans les romans de Dostoïevski.
par exemple vous savez combien il y a de victimes d’inceste en France : presque 7 millions dont plus des 3/4 de femmes. et encore ces chiffres correspondent àç ceux qui ont osé le dire. et ces chiffres augmentent chaque année, ils sont même en train d’exploser. On dit des « mineurs », mais le plus souvent ce sont des enfants et parfois même encore des enfants.
« J’aime énormément cette ville et j’y retournerai dès que possible, avec ce bouquin dans ma valise. Il y a des perles pour qui veut s’y promener et énormément de ses réflexions sur tel ou tel de ses amis, sa soeur, etc, les appartements. »
Pour une visite très limitée aux beaux quartiers de Londres, Jibé.
Pour les faubourgs populaires faudra chercher ailleurs !
https://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1899_num_8_37_6024
Dostoïevski n’est pas un écrivain, au sens où on entend ce mot en France.
Flaubert est un écrivain, comme il le dit lui-même : il a sacrifié sa vie à l’Art. Tu parles d’un sacrifice.
Dostoïevski a dit un truc marrant, il a dit un truc du genre : « si j’avais été un propriétaire terrien comme Tolstoï, peut-être que j’aurais pu moi aussi écrire des livres et devenir écrivain ».
Tout comme Bach ne se considérait pas compositeur. Il a dit un truc à peu près du même genre par rapport à Vivaldi, son rêve était de savoir composer des pièces comme Vivaldi pour se considérer lui aussi comme compositeur.
Bach avait raison : les partitions de Vivaldi circulaient dans toute l’Europe de son vivant, et après sa mort, il était célèbre et célébré partout, ses 4 saisons étaient un tube.
Par contre, à sa mort, Bach est tombé dans l’oubli, il n’a publié que 4 de ses oeuvres, et personnes n’en voulaient parce que c’était les plus rébarbatives.
Dostoïevski c’est pareil : il n’a jamais été un écrivain, c’était un tâcheron comme Bach, un petit ouvrier.
Y’en a plein d’autres qui sont pas des écrivains : Swift n’était pas un écrivain, ni Rabelais, ni Homère.
Par contre Flaubert, Proust et Stendhal, Céline, Gide etc… sont des écrivains, des vrais de vrai, pur jus. Même qu’ils sont vachement étudiés dans les universités, en classe de Lettres.
En revanche, on trouve beaucoup d’amour pour les enfants et les animaux dans les romans de Dostoïevski.
« Flaubert, Proust et Stendhal, Céline, Gide etc… »
C’est la liste de tes écrivains français les plus détestés, puck ?
d’ailleurs Dostoïevski écrit comme un pied, quans il décrit un endroit ça tient en deux phrases plus ou moins branloques, quand le Prince n’a pas dormi de la nuit et qu’il va s’assoupir sur un banc dans ce parc, on imagine la même scène décrite par Flaubert ça donnerait un tableau digne de ceux qu’on trouve au Louvre, par contre les descriptions chez Dosto c’est pas son fort, une gamin en 3ème il fait lieux que lui.
J’adore les descriptions chez Flaubert, et chez Proust aussi, ils ont un oeil redoutable et ils arrivent à convertir en mots ce tableau : ça c’est de la littérature ! de la littérature en 2D (2 dimensions).
par contre Dostoïevski écrit mal mais il écrit en 3D, et cette dimension supplémentaire elle échappe à l’écriture elle-même, cette dimension n’est pas « littéraire ».
Du coup on dit sur lui des conneries du genre c’est un auteur chrétien. Alors qu’il n’a jamais écrit un truc qui faisait l’éloge de la religion, mais c’est pas grave, c’est juste que comme on ne comprend pas trop à quoi correspond cette 3ème dimension on dit il est chrétien.
alors que c’est probablement l’auteur qui tape le plus sur la religion on dit de lui qu’il est un auteur « chrétien », et même des gens hyper calés en littérature pondent ce genre de débilité.
un « auteur chrétien » : question débilité les gens sont capables de tout.
Vous ne pouvez pas supprimer « les frais » de votre damnation, renato.
Jibé c’est un plaisir de partager avec vous l’écriture singulière de Virginia Woolf. Romancière, poète et philosophe car comme vous l’écrivez, le temps est son obsession tant il influe sur la vie de des personnages avec ce passé ressassé jusqu’à d’ouvrir comme un bourgeon vers tant de surprenantes métamorphoses.
La mort volontaire au bout de ce chemin de vie comme un désir d’effacer la conscience trop chaotique… De son moi indiscernable.
Son corps, oui mais surtout ses pulsions érotiques nées d’une enfance malmenée… Après et dans ce milieu social très élégamment et férocement corseté, elle a fait ce qu’elle a pu. « Sauve qui peut » par l’écriture et l’intelligence. Quelle plume incisive et délicate ! Parfois je pense à Tchekhov pour l’âme tourmentée et le temps.
Keupu est en train de nous faire un bad trip. Il s’accroche à son ephémère gloire d’hier.
Moins bien qu’hier mais mieux que demain.
de ses personnages – s’ouvrir – de son moi
C’est comment l’écriture en 3D, puck ?
Tu peux la lire par au-dessus, Jazzi. C’est tout.
Bernard dira : « Le voilà cet univers que Perceval ne voit plus. Regardons bien.»
–
Bernard ? Qui c’est ?
Par la tranche si tu préfères. Dans l’épaisseur de la, feuille. Tu coupes au fyr et à mesure avec des petits ciseaux.
« d’ailleurs Dostoïevski écrit comme un pied »
Je ne trouve pas, puck. Sa narration est vive et nerveuse, toute entière attachée à ses personnages. Il ne donne pas dans la description impressionniste, préférant mettre toute sa vigueur dans ses pensées. Outre son hypersensibilité, on le disait suppriment intelligent !
suprêmement
« Tu coupes au fyr et à mesure »
D., après un Claudio Bahia, tu pourrais nous composer un Clautz Bayern de Munich, avec l’accent bavarois ?
Pour répondre tardivement à l’invitation de Puck, je dirais que, comme le personnel de maison, il m’arrive en servant la soupe (mes fiches de lecture) de glisser quelques rapides anecdotes
Jack London – L’Appel sauvage
puck dit: à
d’ailleurs Dostoïevski écrit comme un pied,
Ma première impression était que ça faisait désordre, sans plan. C’est pas pour rien qu’on parle de jardin à la française
Ce qui est bien écrit se traduit bien :
« Mes frères, ne craignez pas le péché, aimez l’homme même dans le péché, c’est là l’image de l’amour divin, il n’y en a pas de plus grand sur la terre. Aimez toute la création dans son ensemble et dans ses éléments, chaque feuille, chaque rayon, les animaux, les plantes. En aimant chaque chose, vous comprendrez le mystère divin dans les choses. L’ayant une fois compris, vous le connaîtrez toujours davantage, chaque jour. Et vous finirez par aimer le monde entier d’un amour universel. Aimez les animaux, car Dieu leur a donné le principe de la pensée et une joie paisible. Ne la troublez pas, ne les tourmentez pas en leur ôtant cette joie, ne vous opposez pas au plan de Dieu. Homme, ne te dresse pas au-dessus des animaux ; ils sont sans péché, tandis qu’avec ta grandeur tu souilles la terre par ton apparition, laissant après toi une trace de pourriture, c’est le sort de presque chacun de nous, hélas ! Aimez particulièrement les enfants, car eux aussi sont sans péché, comme les anges, ils existent pour toucher nos cœurs, les purifier, ils sont pour nous comme une indication. Malheur à qui offense un de ces petits ! »
(« Les Frères Karamazov, 2e partie, ch. 10)
Jazzi, parce qu’on sent qu’il ne passe pas des heures à ciseler ses phrases, même traduit par l’autre imbécile c’est pas un styliste, mais intelligence sûrement, t’imagines pour avoir tout ce système dans la tête, parce qu’il avance comme un rouleau compresseur et tout se déploie dans ce mouvement, ça veut dire que tout prend forme dans son cerveau, et là il ne s’agit pas de trouver ses mots pour décrire un poirier en fleurs, mais de mettre en place un monde, une espèce de truc qui contient tout, pour le coup de l’intelligence il faut en avoir un sacré paquet, parce que rien n’est ni « intellectualisé » ni « théorisé », rien pour l’aider, il fonctionne sans filet et il ne tombe jamais.
Retour aux échanges de ces dernières heures, ici.
Dans ce livre regroupant des essais de Virginia Woolf sur le roman et la lecture :
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-classique/Essais-choisis
Un des essais est ajusté aux commentaires concernant les auteurs russes, c’est « Le point de vue russe » (de la page 159 à la page 173).
De Tchekhov, elle analyse la fin surprenante des nouvelles:
« Ce n’est pas une impression de simplicité qui nous envahit tout d’abord à la lecture de Tchekhov, mais l’étonnement. Quel est le but de tout ceci, et pourquoi en fait-il une nouvelle ? nous demandons-nous, nouvelle après nouvelle. Un homme tombe amoureux d’une femme mariée ; ils s’éloignent, se retrouvent et nous les quittons discutant de leur situation et de la manière dont ils pourraient se libérer « de ce lien intolérable ».
« Comment ? Demandait-il en se prenant la tête à deux mains. Comment ? et il lui semblait qu’encore un peu et il trouverait la solution, et alors commencerait une vie nouvelle, magnifique… » (Tchekhov, « La Dame au petit chien » – trad. E. Parayre pour La Pléiade)
Et c’est la fin. »
Puis V.W. donne un autre exemple et écrit : « Une fois encore, la nouvelle s’achève là.
Mais est-ce bien la fin, nous demandons-nous ? Nous avons plutôt le sentiment que nous avons raté les indices qui nous étaient destinés ; ou c’est comme si une mélodie avait brusquement pris fin sans les accords de conclusion attendus. Ces nouvelles restent, selon nous, sans conclusion, et nous nous préparons à rétorquer que les nouvelles doivent se conclure d’une manière clairement compréhensible. Ce faisant, nous soulevons la question de nos propres aptitudes de lecteurs. Lorsque la mélodie est familière et la fin appuyée comme c’est le cas dans la fiction victorienne, nous pouvons difficilement nous tromper, mais lorsque la mélodie ne nous est pas familière, que la fin tient en une note suspendue ou consiste à nous informer qu’ils continuèrent à discuter, comme c’est souvent le cas chez Tchekhov, il nous faut un sens littéraire très audacieux et aigu pour parvenir à entendre cette mélodie et en particulier les notes de fin qui portent l’harmonie à son point de perfection. Nul doute qu’il nous faut lire nombre de nouvelles avant de pouvoir sentir, et ce sentiment est essentiel à notre satisfaction, que nous tenons ensemble les différents morceaux et que Tchekhov ne s’est en rien égaré, mais qu’il fait entendre cette note, puis cette autre à dessein, afin de parfaire son propos.
Il nous faut chercher avant de découvrir où se situe vraiment l’intensité de ces étranges nouvelles. Les mots de Tchekhov lui-même nous mettent sur la voie. « De fait, pareille conversation était inconcevable du temps de nos parents ; la nuit ils ne parlaient pas, mais dormaient à poings fermés. Notre génération à nous dort mal, se languit, parle beaucoup et est toujours en train de se demander si elle a tort ou raison. » (Tchekhov, « Une visite médicale ».)[…]
Tchekhov est un analyste fin et délicat des relations humaines.[…] C’est l’âme qui compte, sa passion, son tumulte, son étonnant mélange de beauté et de vilenie. […] Les hommes sont tout à la fois des scélérats et des saints ; leurs actes sont tout à la fois beaux et méprisables. Nous aimons et haïssons dans le même temps. […] »
Puis elle passe à Dostoïevski et là Jazzi va être très content ! (prochain commentaire).
Virginia Woolf – « essais choisis » – folio classique.
« Le point de vue russe » (Suite)
« En fait, l’âme est le personnage central de la fiction russe. délicate et subtile chez Tchekhov, sujette à un nombre infini d’humeurs et de troubles, elle est plus profonde et plus vaste chez Dostoïevski ; elle succombe à des maladies violentes et à des fièvres virulentes, mais reste la préoccupation centrale. Peut-être est-ce pour cela que relire Les Frères Karamazov ou Les Possédés requiert un effort si grand […]. Les romans de Dostoïevski sont des tourbillons frémissants, des tempêtes de sable tournoyantes, des tornades stridentes et bouillonnantes qui nous aspirent. Ils sont tout entiers composés de la matière même de l’âme. Contre notre gré, nous sommes entraînés, pris dans une ronde vertigineuse, aveuglés, asphyxiés, et en même temps pris d’une étourdissante extase. Hormis Shakespeare, il n’est pas de lecture plus excitante. »
Deux autres pages puis :
« Aucune limitation de cette nature n’a pesé sur Dostoïevski. Peu lui importe que vous soyez noble ou roturier, un vagabond ou une grande dame. Qui que vous soyez, vous êtes l réceptacle de ce liquide troublé, cette précieuse matière nébuleuse, écumeuse, l’âme. Nulle barrière ne s’impose à l’âme. Elle déborde, elle inonde et se mêle à l’âme des autres. La modeste histoire d’un employé de banque qui n’a pas l’argent d’une bouteille de vin se fond, avant même que nous comprenions ce qui arrive, dans la vie de son beau-père et cinq maîtresses que celui-ci a tant maltraitées, dans la vie du facteur, celle de la femme de ménage, et celle des princesses qui vivent à proximité ; car rien n’est extérieur au monde de Dostoïevski ; et quand bien même il est las, il ne s’arrête pas, il continue. Il ne peut se contenir. t c’est toute l’âme humaine qui se déverse sur nous, chaude, brûlante, diverse, merveilleuse, terrifiante et suffocante. »
Puis elle continue sur celui qu’elle juge être le plus immense des écrivains russes, l’auteur de « Guerre et paix » : Tolstoï. (les quatre dernières pages).
Les romans de Dostoïevski sont des tourbillons frémissants, des tempêtes de sable tournoyantes, des tornades stridentes et bouillonnantes qui nous aspirent. Ils sont tout entiers composés de la matière même de l’âme.
C’est cela
Expliquez moi comment comprendre « l’Idiot » et son Prince Muichkine sans une référence christique,car Muickhine sursaute à la vue du malheur d’autrui,mais ça ne donne rien et son esprit de sacrifice n’aboutit jamais et reste impuissant devant le malheur humain.Bref, un dépressif de plus,et aucune solution sociale.
Christiane
je pense que Woolf a admiré en Tchékhov sa capacité à saisir les fluctuations des êtres et leurs incertitudes permanentes et qu’elle s’y est même reconnue (ce que vous avez fait). Chez elle comme chez Tchékhov, aucun mouvement de l’esprit ou du coeur n’est anodin, tout peut faire mal ou au contraire guérir, tout fait signe. D’où la très grande délicatesse de la peinture des sentiments. La sensibilité est parente, mais Woolf est plus sensitive encore (elle a du mal avec le corps, elle a été abusée par son frère par alliance, mais elle n’est nullement dégoûtée des sensations bien sûr) et nous offre un panel incroyable de correspondances entre toutes les perceptions possibles.
Merci d’avoir pris le temps d’aller chercher les sources: j’avais lu quelques unes de ces chroniques livrées par Woolf durant les années 20 et trente, ne me souvenait pas de Tchékhov, mais de Dostoïevski, si. Notamment la parenté qu’elle lui trouve avec Shakespeare (et elle n’a pas tort quant à l’effet produit sur le lecteur/spectateur. Il y a du roi Lear dans certains Dostoïevski par exemple. De la « tornade » et du frémissement, des grandes tempêtes de l’âme).
« Enfin, critiquer Faulkner au moyen de Dostoïevski, en utilisant la question de la morale judéo-chrétienne ne peut que surprendre quand on sait à quel point Dostoïevski fut lui-même un thuriféraire du Christ.
13Comment comprendre cela ?
14Les romans de Dostoïevski sont le lieu d’un conflit entre quantité de discours et de propositions existentielles, morales, métaphysiques. Or ce qui sidère n’est pas simplement le parcours de Raskolnikov ou d’Aliocha Karamazov, ou ce que ces personnages incarnent sur les plans théologique, philosophique ou politique, mais bien la relation entre ces différentes positions, c’est-à-dire le conflit lui-même, jamais fermé, jamais résolu. Ainsi, par exemple, de la scène des Démons, quand Stavroguine et Verkhovenski convoquent la réunion « des nôtres » afin de finaliser l’insurrection. S’affrontent alors la pureté des intentions des uns, la bêtise ou la folie des autres, et la rouerie de Verkhovenski, « escroc et non pas socialiste ». Dostoïevski s’oublie lui-même dans ce débat, et ce qu’il pense comme un furieux ou un histrion (en attestent sa correspondance et son journal). L’écrivain laisse exister le conflit, il lâche la bride à l’énergie folle, voire à l’intelligence qui s’exprime dans chacune de ces positions qui, au fil des pages, deviennent toutes légitimes. Et cela non par goût démocratique (Dostoïevski ne l’étant surtout pas) mais au nom des exigences intrinsèques du roman, qui ne peut se développer en tant qu’organisme vivant qu’à condition d’être obstinément conflictuel. » in cahiers Claude SIMON
Arbitrer l’opposition Faulkner/Dostoïevski
https://journals.openedition.org/ccs/1091
« Le grand écrivain, l’homme indépendant, droit et honorable entre tous, l’éloquent, le judicieux, le courageux défenseur de la liberté véritable et de l’ordre public, Mallet du Pan… » (Taine, Les Origines de la France contemporaine, t. 1 ,p. 593 , coll. « Bouquins ».
Deux hommes, deux vies. Tchekhov, vrai médecin, a soigné des moujiks avec une inaltérable modestie, sans faire de la morale, il a aidé ses frères, il a aidé à la lutte contre le choléra en 1892, aidé à construire dispensaires et écoles. Il traverse la Russie pour témoigner de la condition de l’épouvantable système pénitentiaire à Sakhaline. Pendant le Cholera, il écrit en aout 1892 à son ami Souvorine : »Je n’ai pas le temps d’écrire.la littérature est abandonnée depuis longtemps.(..) Quel dommage que vous ne soyez pas médecin et ne puissiez partager ma joie, c’est à dire que vous ne puissiez partager ma joie de soulager (..)
En octobre 92 : »j’ai inscrit d’aout au 10 octobre, sur mes fiches, cinq cents malades. En tout, j’ai dû en examiner près de mille. Cet été, la vie a été dure, mais il me semble maintenant que je n’ai jamais eu un aussi bon été » que celui-là. » , Dostoïevski, lui, dès qu’il a gagné de l’argent devint un forcené des tables de jeux et jacassant dans la presse son aversion pour l’Europe et la démocratie en laissant sa famille sans argent..
Paul Edel, Aliocha correspondrait plus à ce que vous dites.
On perçoit les affinités de Dostoïevski avec chacun. par exemple Ivan le socialiste idéaliste, qui pense qu’en rendant le monde meilleur cela rendra les hommes meilleurs, on sent bien que c’est pas son truc, sauf qu’il n’en fait pas son « Homais », Ivan reste crédible, ses arguments tiennent la route.
Par contre Aliocha, dont on pense au départ qu’il sera son préféré, du fait de sa bonté naturelle, son côté « christique », il le lâche juste après la mort du starets, non seulement il le laisse tomber, mais il montre que sa bonté est évanescente, c’est un personnage transparent, inodore, incolore, un type qui refuse de vivre, ataraxique comme ces moines bouddhistes qui se cassent loin du monde pour atteindre la sagesse, des gens à la fois ridicules et insupportables.
Et je crois que pour le Prince c’est pareil : Dostoïevski ne l’aime pas, tout ce qu’il trouve intéressant chez lui c’est le fait que sa bonté naturelle agace les gens, comme elle nous agacerait tous : la bonté naturelle est un truc absolument insupportable parce qu’incompréhensible, un truc inhumain, en tout cas qui ne nous parle pas, c’est même peut-être pour ça que le Christ a été crucifié.
Sauf pour une personne bien précise autour de laquelle tout le livre tourne : Nastassia, cet amour véritable nourri de cette bonté est la seule chose qui aurait pu la sauver, d’ailleurs elle hésite, et elle choisit l’autre.
Pourquoi Dostoïevski fait ce choix ? Si le Prince était vraiment un personnage christique il aurait accompli ce miracle de guérir cette femme de son mal, en fait non parce qu’il pense que cet bonté est totalement inutile aux hommes, ce n’est pas ça qui vani les consoler, ni les guérir de leurs maux, la bonté du Prince ne sert à rien !
à partir de là vous voyez dans le Prince une figure christique ? alors cela vous donne une idée de ce pensait Dostoïevski du Christ !
Du coup je le redis : ceux qui voient en Dostoïevski un auteur « chrétien » se mettent le doigt dans l’oeil, il passe son temps à ridiculiser la religion et les croyants.
Pour la simple raison que c’est une voie trop facile : si les choses étaient aussi simplistes Dostoïevski n’aurait aucun intérêt : il écrit à hauteur d’homme, il écrit dans le monde, au milieu des hommes, il ne va utiliser des ficelles aussi stupides parce qu’il sait bien que les choses sont plus complexes.
c’est pas Flaubert !
» De plus, rappelons-nous la note laconique, mais si caractéristique, des carnets de Crime et Châtiment :
— Qu’est-ce que le temps? Le temps n’existe pas; le temps c’est des chiffres, le temps est le rapport de l’être au non-être.
N’existe, en somme, que l’expérience de l’individu et, par conséquent, que la durée concrète en quoi elle s’organise; quant au non-être — le non-vécu —, la conscience le saisit, le maîtrise tant bien que mal au moyen de l’artifice des dates, par un jeu de siècles, années, jours et heures, bref par des «chiffres». Kirilov, qui a lu l’Apocalypse, ne dit-il pas : «Il est des instants, vous arrivez à des instants où le temps s’arrête soudain et le présent devient éternité. […] Le temps n’est pas un objet […]»? Muichkine, épileptique comme l’auteur, connaît des secondes de vision qui «se caractérisaient par une fulguration de la conscience et par une suprême exaltation de l’émotivité subjective», moments qui valent toute une vie. »
http://www.bon-a-tirer.com/volume93/jw.html
« Ce dont on ne peut parler, il faut l’écrire » : c’est sur cet axiome que l’écrivain Philippe Forest, auteur de L’Enfant éternel (Gallimard, 1997), établit ce qu’il nomme une « poétique du deuil », sorte de témoignage impossible, sans cesse coupable de trahir la disparition qu’il porte et néanmoins continuellement appelé à poursuivre le rappel mélancolique des disparus. Dans ce magnifique essai, l’auteur fait entendre la voix de trois « nécromanciers », Dostoïevski, Faulkner et Camus, rappelant que, chez tous trois, l’expérience de la douleur fut à l’origine de l’œuvre. Le 16 mai 1878, Dostoïevski perdit son fils, Alexeï, âgé de trois ans, puis écrivit Les Frères Karamazov. Le 16 janvier 1931, quelques jours après sa naissance, est mort le premier-né de Faulkner, « et l’on dit que c’est de ce chagrin que sortit Lumière d’août ». Si Camus, pour sa part, ne connut pas un tel malheur, « il fut lui-même cet enfant donné pour mort dont le fantôme fait retour dans chacun de ses récits ». A travers chacun des romanciers, c’est aussi un autoportrait oblique que livre Forest, dont toute l’oeuvre littéraire creuse cette énigme du deuil.
in le monde
https://www.lemonde.fr/livres/article/2010/06/25/le-roman-infanticide-dostoievski-faulkner-camus-de-philippe-forest_1378448_3260.html
Ce soir c’est morue en brandade.
La brandade vient du participe passé du verbe provençal brandar, qui signifie « remuer ». Le nom occitan de la spécialité est brandada de bacallá / brandada de bacalhau.
Il existe un Bach qui a pu dire » si la basse continue n’est pas à notre service elle est au service du diable » Ce qui est , cher Puck’ bien digne du Dostoievski marque de christianisme que vous niez à longueur de colonnes’. L intérêt ressenti pour Vivaldi ne doit pas être maximise : une dizaine de concertos transcrits, dont aucun pour violon’ et sûrement pas les Quatre Saisons. L’opposition tout aussi artificieuse entre compositeur ( Vivaldi ) et tacheron’ Bach, destinée à renverser la première catégorie au profit de la seconde ne tient pas une minute. Vivaldi aussi. a produit massivement, et des choses fort publiables , de concertos interchangeables en opéras dont l’histoire de la musique a heureusement fait l’économie de retenir la plupart. Et je ne suis pas sûr que le recyclage du matériel dans les cantates Bachiennes n’atteint pas aussi parfois ses limites. Puisque vous invoquez Homere, je rappelle le proverbe quandoque bonus humérus dormitat. Ouî, souvent le bon Homere sommeille. Il en est de meme du Bach oublie. Après la génération de ses fils, Comment ne l’eut-il pas été en un temps où la musique était faite pour être consommée et non conservée? Et plutôt que de risquer un parallèle suggéré , il eut été plus honnête de signaler que le meme oubli toucha Vivaldi, et pour plus longtemps encore. Mais cela eut mis votre comparaison par terre. Et de la même manière, votre distinction clopinesque entre les auteurs d’université ( littérature pur jus) et les autres ( les tâcherons). On pourrait vous répondre que bien des tacheron s’encombrent les programmes de l’université et que tous les purs jus n’y figurent pas, mais vous le savez, et on ne se donne ici que la peine d’ère lever votre sophistiqué, laquelle croit pouvoir modeler l’histoire de la musique et de la littérature à son gre. MC
L’ami Sermadiras reprend « Le rêve d’un homme ridicule », de Dostoïevski à Avignon cet été. A voir et écouter pour ceux qui aiment le fracas des tempêtes sous les crânes.
https://lebruitduoff.com/2019/07/13/le-reve-dun-homme-ridicule-la-belle-adaptation-de-dostoievski-de-jean-paul-sermadiras/
A peu près entièrement d’accord avec MC.
et on ne se donne ici que la peine d’ère lever votre sophistiqué,
–
C’est juste là-dessus, qu’je tique.
c’est à dire que vous ne puissiez partager ma joie de soulager (..)
oui, quand on a connu de vrais médecins,(infirmières, aidants) on ne peut être insensible à cette joie d’avoir soulagé, aidé, trouver un traitement pour leurs patients, même quand ces derniers étaient des personnes très « dures » (« inhumaines ») :il y a eu un authentique partage, et parfois un « combat » entre malades et soignants
« Je suis un homme ridicule. Maintenant on me traite de fou. Ce serait une promotion, si on ne me trouvait pas toujours aussi ridicule. Mais maintenant, je ne vous en veux plus, maintenant je vous aime tous, et même quand vous vous moquez de moi ».
Quoi, Dostoïevski plagie puck !
« cette joie d’avoir soulagé, aidé, trouver un traitement »
Trouvez l’erreur de et alii ?
« L’ami Sermadiras reprend « Le rêve d’un homme ridicule », de Dostoïevski à Avignon cet été. »
Avec Bloom tout le monde s’appelle l’ami…
(Paul, tu fais du mauvais Sainte-Beuve : Tchekhov le gentil et Dostoïevski le méchant. Là, on n’est plus dans la critique littéraire mais dans le catéchisme !)
Bien vu . une gaffe du correcteur, D ! Lequel improvise trop sur cette tablette et s’obstine à ignorer les circonflexes. Bien à vous. MC
On se croirait revenu à la grande époque de la RDL !
(Faut dire, en toute modestie, que puck et moi on est de sacrés animateurs…)
Espérons que ce ne soit pas là son chant du cygne : un ultime « disputatio » littéraire de la RDL ?
*puck, ce que tu dis sur le christianisme de Dostoïevski est très intéressant. Dans les Frères Karamazov, même le très orthodoxe Staretz doute : la figure du Christ est plus un idéal qu’une réalité donnée pour acquise. Ton point de vue sur le grand Russe est original et profond, quasi mimétique. Tu n’as pas besoin de ramener le pauvre Flaubert à titre de comparaison. Là, tu redeviens lourd…
Avec Bloom tout le monde s’appelle l’ami…
—
Seulement les amis.
Jazzi, j’imite Puck qui a fait de Flaubert une vieille baderne réac !et puis, mon ami, depuis quelque temps, depuis que tu as travaillé sur la Bible, tu vois du catéchisme partout.Stop!
Oui mais chez toi, tous très bien choisis et talentueux ou bien placés, Bloom.
Bloom c’est chic !
Pourquoi, Virginia Woolf, très fine critique littéraire, n’a pas cru bon d’éditer Joyce ? C’est pour moi un mystère. Tu aurais des explications ?
très bien choisis et talentueux ou bien placés, Bloom
—
Le résultat de 15 années dans le rézo, Baroz. Et ce n’est pas terminé!
« tu vois du catéchisme partout »
Surtout pour le dénoncer, Paul.
Et aussi pour contredire Christiane, qui trouve que je m’aplatis devant toi…
Mr MC : « tâcheron » pour moi c’est plus qu’un compliment, c’est comme l’ouvrier qui construit des cathédrales avec toute l’humilité d’un serviteur.
le contraire serait un type qui vous dirait un truc du genre : « moi j’ai sacrifié ma vie à l’Art ! »
un type qui dit ça n’est pas un tâcheron, c’est un grand artiste, comme pedro qui savait ce qu’est le Grand Art.
ni Bach, ni Dostoïevski n’avait cette ambition ni cette prétention, ils n’étaient pas des besogneux parce qu’il possédait leur art, mais ils étaient de simples ouvriers de la même eau que ceux qui ont justement bâti des cathédrales en empilant des pierres les unes au dessus des autres.
quant à Vivaldi je suis désolé si c’est Bach lui-même qui a fait cette remarque de regretter de ne pas l’être (dommage nous ne pouvons l’inviter sur le blogapassou) – il ne s’est même pas rendu compte que ce qu’il faisait était un million de fois plus grandiose que Vivaldi.
et cette remarque de Bach est à mettre en miroir à celle de Dosto qui a dit : « si j’avais un oisif (propriétaire terrien) comme Tolstoï j’aurais pu être écrivain ».
et je pense pas que pour l’un et l’autre ce soit des coquetteries.
mais ça vaut le coup de le signaler vu que ces derniers nous avons eu droit à des sommets d’autosuffisance et de prétention piqués de ci de là dans la correspondance de notre cher ami Gustave ! disons que le signaler c’est comme ouvrir les fenêtres pour prendre une bouffée d’air pur !
Woolf à propos de Joyce.
« J’ai terminé Ulysse, et j’ai l’impression que c’est un coup manqué. Il a du génie, je dirais, mais une pureté inférieure. Le livre est long. C’est trouble. C’est prétentieux. C’est plébéien, pas seulement dans le sens évident, mais dans le sens littéraire. Un écrivain de classe, je veux dire, respecte trop l’écriture pour admettre les trouvailles, les surprises, les coups d’éclat. Il me fait continuellement penser à un collégien inexpérimenté, plein d’esprit et d’ingéniosité, mais si conscient de lui-même, si égocentrique qu’il perd la tête, devient extravagant, maniéré, tapageur, empressé, suscite la pitié chez les personnes bienveillantes, et chez les personnes sévères un simple ennui ; et l’on espère que les années le guériront ; mais comme Joyce a quarante ans, cela semble peu probable. Je ne l’ai pas lu très attentivement ; et une seule fois ; et il est très obscur, de sorte que je ne doute pas d’avoir méconnu ses mérites plus qu’il n’est licite. J’ai l’impression que des myriades de petites balles tapent et tambourinent le lecteur, mais qu’un coup mortel en pleine figure, on ne le reçoit pas… comme chez Tolstoï, par exemple ; mais il est tout à fait absurde de le comparer à Tolstoï. »
Mais aussi : « Je ne doute pas d’avoir négligé ses mérites (de Joyce) plus qu’il n’est permis. »
Il faudra voir ce que donnera le récent Cultural Combat — voir Grèce vds Rome, Shakespeare vs Milton, Vermeer vs Rembrandt, Fleming vs le Carré, Verdi vs Wagner, et ainsi de suite.
« Et ce n’est pas terminé ! »
Ministre de la Culture ?
Va falloir choisir la bonne carte, Bloom !
Par ailleurs, lire Ulysse donnait à Woolf l’impression d’être « attachée comme une martyre au bûcher », et elle était agacée par le « langage simple » de Joyce, tout en étant « prête à admettre » à T.S. Eliot que Joyce était un génie, dans une plus grande mesure qu’Ezra Pound et Wyndham Lewis.
In fine, dans l’essai Modern Fiction elle choisit Joyce comme un exemple remarquable de fiction moderne :
« En tout cas, c’est ainsi que nous essayons de définir la qualité qui distingue le travail de nombreux jeunes écrivains, dont Joyce est l’exemple le plus remarquable … Ils essaient de se rapprocher de la vie, et de conserver plus sincèrement et plus précisément ce qui les intéresse et ce qui les anime, même si, pour ce faire, ils doivent renoncer à la plupart des conventions. »
Merci, renato.
Je l’avais lu. En bref, elle le trouvait un peu too much vulgaire, l’Irlandais !
Bloom peut-il lui pardonner ?
d’avoir trouvé ! O.K.
bonsoir
puck, je crois que « tâcheron » est « négatif » toujours ;maintenant si on est au pays d’Alice ?
tâcheron est négatif ? depuis quand ?
def du Larousse : « Personne qui travaille beaucoup, à des tâches sans prestige, exigeant surtout de la régularité et de l’application. »
où voyez-vous qq chose de négatif ?
Jazzi, tu ne t’es jamais aplati devant moi Dieu merci! L’écrivain qui a le mieux compris » Ulysse » de Joyce au moment de sa publication c’est l’autrichien Hermann Broch. il a écrit des pages merveilleuses, il faut que je retrouve ça au fond de mon grenier avant que les souris ne les grignotent.
c’est comme le : « modeler l’histoire de la musique et de la littérature à son gré » de MC.
bien sûr que lire c’est modeler à son gré.
sinon quoi ? s’en tenir aux canons officiels des institutions ?
c’est à cause de ma réponse à Paul Edel ?
qu’est-ce que j’y peux si voir le Christ dans le Prince c’est un contresens complet ?
Paul Edel avait fait le même contresens de lecture pour « les carnets du sous sol » y voyant l’histoire d’un type masochiste, un névrosé dépressif : c’est un contre sens complet ! et j’y peux rien !
si maintenant on n’a plus le droit de donner son avis sur un livre sur un blog dédié aux livres il faut le dire parce que vos avis institutionnalisés je m’en tape complet !
Tu as un grenier, Paul !
C’est du luxe.
Moi, j’ai juste une cave, où je ne descends pratiquement jamais…
Le ministre des outre-mer (à gauche), Sébastien Lecornu, et des représentants du parti politique L’Union calédonienne, à l’hôtel Matignon, le 26 mai.
Le ministre des outre-mer (à gauche), Sébastien Lecornu, et des représentants du parti politique L’Union calédonienne, à l’hôtel Matignon, le 26 mai. STEPHANE de XXX
Le grand canaque au fond et au milieu, il fout une petite chiquenaude à Lecornu et la négociation est finie. Hop.
Décidément, qu’est-ce que j’en aurai appris sur Dostoïevski depuis 24 heures, et sur Puck
avec Et alii et PE et MC en contrepoint; pas mal, j’apprécie
D!! encore de la morue ?? et le soir ??!!
Décidément, D, vous êtes incorrigible
Avec tout votre savoir vous n’avez pas sû trouver une nutritionniste pour vous conseiller?
bon, vous êtes surement un bon-vivant épicurien, alors il n’y a plus de remission…
Et moi, je pue de la gueule, Claudio Bahia !
PUCK CNRTL
. Un tâcheron de l’écriture, du roman policier. Courtial dans l’intimité, n’éprouvait que du mépris, dégoût à peine dissimulable… pour tous ces tâcherons minuscules, ces mille encombreurs de la science (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 399).Voilà, mon petit père, ce que sont les véritables assistants de laboratoire. Les autres sont des tâcherons, des hommes de peine ou, si tu préfères, de simples salariés (Duhamel, Combat ombres, 1939, p. 70).
PUCK CNRTL précise « péjoratif »
« James Joyce et le temps présent » (1936), c’est du costaud, en lien avec les préoccupations propres de Broch (le problème de la connaissance et celui de la dissolution des valeurs). Mais attention on y retrouve aussi son combat contre le kitsch qui me semble aller dans le sens de puck :
« Toujours le point de vue de l’artiste a été de faire du bon et non du beau travail. Celui qui travaillait pour faire beau a été en tous temps, avant d’avoir rien fait, prisonnier de l’art de pacotille. Mais il est bien dans la nature de la vision bourgeoise du monde, ou plus justement de la vision béotienne qui l’a précédée et qui, à ce qu’on peut prévoir, lui survivra, de considérer l’œuvre d’art comme un moyen de jouissance, comme une création purement esthétique dont l’ultime idéal est tiré de l’art de pacotille. » (Création littéraire et connaissance, p. 211)
(Broch manifeste déjà son admiration pour Joyce dans « La vision du monde donnée par le roman » de 1933, une remarque incidente à propos de la création d’unité dans l’œuvre achevée, pp. 242-243 du même recueil)
Votre connaissance de la littérature allemande vous le rend certainement plus accessible.
Dans le même domaine (germanique), je ne sais pas si vous vous souvenez que Walter Benjamin plaçait Dostoïevski parmi les précurseurs du surréalisme, de sa veine noire :
« Entre 1865 et 1875, un certain nombre de grands anarchistes, sans lien entre eux, travaillèrent à leurs machines infernales. Et le surprenant est que, indépendamment les uns des autres, ils réglèrent leurs mécanismes d’horlogerie exactement à la même heure: quarante ans plus tard explosaient en Europe occidentale, simultanément, les écrits de Dostoïevski, de Rimbaud et de Lautréamont. Pour être plus précis, on pourrait détacher de l’ensemble de l’œuvre de Dostoïevski un texte qui ne fut publié qu’en 1915, « La confession de Stavroguine ». Ce chapitre des Possédés, qui présente une très étroite affinité avec le troisième « Chant de Maldoror », contient une justification du mal qui exprime certains motifs surréalistes avec plus de force qu’aucun des actuels [1929] porte-parole de ce mouvement n’a su le faire. Nul n’a compris comme lui l’inconscience dont fait preuve le petit-bourgeois qui croit que le bien, quelle que soit la vertu virile de celui qui l’exerce, est inspiré par Dieu, tandis que le mal naîtrait de notre seule spontanéité […] Il a reconnu aussi l’abjection comme quelque chose de préformé — dans le cours du monde, certes, mais tout aussi ben en nus-mêmes — comme quelque chose qui nous est suggéré, sinon imposé, tout comme la vertu pour le bourgeois idéaliste. Le Dieu de Dostoïevski n’a pas seulement créé le ciel et la terre et l’homme et l’animal, mais aussi la bassesse, la vengeance, la cruauté. »
Il y a aussi un texte plus ancien de W. Benjamin consacré à L’Idiot, je ne sais pas si ça intéresse quelqu’un ?
(Merci à Vanina d’avoir évoqué La Douce.)
claudio B
jazzi considère qu’il est prioritaire non seulement sur ce blog mais pour tout dans la vie et qu’il a droit à « l’infaillibilité » qu’on dit pontificale;il m’a d’abord calomniée par principe (politique) la premier mois que j’ai posté; il s’érige en conseiller omniscient en toutes choses ; jusqu’où ira-t-il au nom de sa récente chrétienté, avec ceux et celles qui ne suivent pas ses prescriptions, je ne sais;il a ôté à mes yeux tout intérêt aux jeux de commentaires de ce blog
Mon commentaire précédent s’adressait bien sûr à Paul Edel.
le premier mois
renato, je suis préoccupé ce soir parce que je vous aime bien et si vous ne vous convertissez pas vous resterez damné pour l’éternité. Moi je ne le souhaite pas. Je n’y reviendrai plus. Tout vous a été dit. Vous êtes sans doute et du moins je l’espère quelqu’un qui ne fait aucun mal à personne seulement ça ne suffit pas. Il ne faut pas rejeter Dieu et son Église. Très sérieusement. Voilà, j’ai terminé. Je m’en tiens là.
Grand amateur de romans russes dans les années 1920, Bataille a lu avec
attention deux des intercesseurs de Dostoïevski en France, Thibaudet et Gide.
Le premier, qui dessine aussi des chemins possibles pour l’entreprise littéraire
de Bataille, met l’accent sur la problématique du parricide — et la profanation
des figures parentales sera constante dans les romans de Bataille. Le second
insiste sur l’opacité des personnages, leurs excès, sur un certain penchant vers
« l’informe », et sur le récit intitulé L’esprit souterrain (ou Le sous-sol) : autant
de points que retiendra Bataille. Mais comptera surtout pour lui la lecture que
donne Chestov, dans Les révélations de la mort, en 1923, du Sous-sol, et
l’analyse qu’il fait de l’homme souterrain : de cette analyse, « Dirty » sera à la
fois une mise en récit et une mise en excès.
https://www.erudit.org/fr/revues/tce/2008-n86-tce2295/018625ar.pdf
@ Jacques Barrozzi
totalement horrifié d’avoir oublié de vous mentionner; et pourtant je vous ai lu intégralement pour ce qui est des divers extraits tirés des frères Karamazof et autres extraits sur le starets et tout le reste aussi.
Estou com muita confusào, me perdoa
Jibé dit: « Je viens de lire votre post sur les Vagues, Christiane, yep! Je me suis régalé! »
Et pourtant , il y avait encore tant de choses à dire, Jibé.
Un livre dont on ne saurait dire si c’est un roman, une rêvasserie, de la poésie (une élégie ?). C’est quelque chose d’abstrait, d’impersonnel, comme elle l’avait désiré. C’est un livre très différent de « Mrs Dalloway » ou de « Vers le Phare ». Elle en parle beaucoup dans son Journal, cherchant à le définir : « Les Vagues, cela n’était pas un roman, soit. Mais était-ce pour autant un poème en prose ? »
Le dîner d’adieu à Percival, puis l’annonce de sa mort, sont au cœur du livre. Percival, étrange personnage, le seul qui n’est pas de voix mais dont tous parlent et à qui ils pensent et dont ils sont tous amoureux.
Un livre qui n’a pas la logique dramatique d’un roman mais qui suit, en neuf parties, séparées par les interludes et par la course du soleil, le mouvement des vagues, le temps qui passe dans la vie de chacun d’eux. Eux ? des voix associées à des prénoms. Quatre garçons et trois filles et Percival.
« La mort et ses violettes » hante le livre. Peut-être l’écho des morts dans sa famille : sa mère Julia, sa demi-sœur Stella, son père Sir Leslie, et surtout son frère, Thoby (Percival ?). Mélancolie, nostalgie… Sont-ce les revenants de la forêt ? Et si ce livre était un requiem ?
Les personnages que l’on découvre vivent sans père ni mère, allant de la nurserie de la petite enfance au pensionnat, puis dans leur vie d’adulte. Dans son Journal, elle écrit : « Et donc j’ai plongé dans mon grand lac de la Mélancolie. Et qu’il est profond, mon Dieu ! Quelle mélancolique-née, je suis ! Le travail représente la seule planche de salut. Aussitôt que je cesse de travailler, je sombre de plus en plus profond ; et, comme toujours, je sens que si je m’enfonçais encore plus je parviendrais à la vérité, cette vérité tangible qu’il n’y a rien… rien pour personne. » (23 juin 1929). Le 2 juillet elle commença à écrire Les Vagues…
A la fin, le long monologue poétique de Bernard, remettra en ordre le déroulement de cette histoire qui en est une sans en être une et c’est lui qui terminera le livre avec ce défi : « C’est la mort contre qui je chevauche, lance couchée et cheveux au vent comme ceux d’un jeune homme, comme ceux de Percival, quand il galopait aux Indes. Je plante les éperons dans mon cheval. Contre toi je me jetterai, invaincu et inébranlable, ô Mort ! »
La fin est brutale : « Les vagues se brisaient sur le rivage. »
Bonne nuit.
Não é nada, Claudio.
Não é nada, Claudio
J’ai rêvé que ma mère rentrait chez elle.
J’attendais au dehors du tribunal. Ma mère était dedans avec le juge, je parlais dehors du bureau avec une sommité et elle ne rentrait pas dans le bureau, je me penchais par la porte pour voir ma mère mais ne la voyais pas. Et puis je savais que ma mère allait sortir et rentrerai chez elle.
11 juin à 10h. Quatrième fois que ma mère aura été traînée devant un Juge des Tutelles.
J’ai rêvé sa sortie avant 2h36 le 2 juin 2021. Je sais que j’irai dans la con-cathédrale m’allonger comme le christ en croix et que je pleurerai si j’ai la chance que mes larmes coulent.
Christiane,
C’est magnifique ce que vous écrivez ici et cette manière de se plonger dans le travail pour échapper à la mélancolie.
Ce que vous écrivez sur l’impersonnalité est extrêmement touchant.
Juste signaler que les vagues ont bien des manières de venir se briser sur le rivage.
Bataille d’une insuffisance rénale est dcd d’une insuffisance respiratoire.
Quel nom porté !
Une des petites filles de ma maman est venue manger avec elle vendredi dernier et après le repas, elles ont joué à la bataille.
🙄
Ce vendredi, elle va revenir.🙂
Ma maman, lorsqu’elle voit ses petits-enfants.
du moins je l’espère quelqu’un qui ne fait aucun mal à personne
En espérant pas aux chats non plus.
À l’origine, ouvrier payé à la tâche.
https://www.cnrtl.fr/definition/t%C3%A2cheron#:~:text=Personne%20qui%20ex%C3%A9cute%20avec%20application,’%C3%A9criture%2C%20du%20roman%20policier.
Aujourd’hui, une aubaine : puisque nous avons appris que l’argent n’a aucune importance et ne conduit pas nos vies, nous travaillerons moins et aurons du temps libre. La chance !
et alii dit: à
claudio B
jazzi considère qu’il est prioritaire non seulement sur ce blog mais pour tout dans la vie.
J’ai un frère cadet comme cela.
C’est l’amour de leur mère qui les a constitués comme cela, invincibles. Ce qui ne les empêche pas de les trahir.
À ce jour, je vous informe si changement en vue, crois avoir compris que c’est un acquis jusqu’à la mort.
Ce n’est pas de l’amour, c’est de l’adulation.
Moi je, arghh, suis heureuse de ne pas être à la place de mon frère.
Myriam S. de l’ARS Paca.
La tâche du mandataire judiciaire de répartir équitablement les visites de ka famille auprès d’un majeur protégé.
Nommée le 18 novembre 2019, elle m’a laissée jusqu’au 9 février 2020 sans que je puisse voir ma mère ni lui parler au téléphone.
Et je ne l’avais pas vue depuis le 27 juillet 2019, six mois coupée de tous liens avec ma mère volontairement.
Les gens obèses, ils ont lourd à porter.
C’est leur histoire.
Nommée
FBF mandataire judiciaire.
Ferait mieux +++ de faire le métier pour lequel elle a fait des études.
et alii dit: à
PUCK CNRTL précise « péjoratif »
Je n’ai pad vu péjoratif ds le cntrl, mais Homme de Peine, oui.❤
M.x et alii et autres affinités
Ce chapitre des Possédés, qui présente une très étroite affinité avec le troisième « Chant de Maldoror », contient une justification du mal qui exprime […].
C’est une histoire qu’il n’a pas assez lutté. S’agit d’extirper de soi.
Tout être humain est confronté à cela.
On peut de nouveau et encore et encore regarder le combat de Jacob avec l’ange.
Gustave Doré et les autres.
Nota bene : la Bible et toutes ses annexes ce n’est pas de la religiosité mais de la culture gé.
Et toc.
Bis : tout le toutim sur Dostoïevski c’était bien fortement passionnant.
aussi la bassesse, la vengeance, la cruauté. »
Il y a aussi un texte plus ancien de W. Benjamin consacré à L’Idiot, je ne sais pas si ça intéresse quelqu’un ?
Oui, cela m’intéresse.
Merci.
L’Irlande s’oppose à l’imposition mondiale minimale de 15 %
« Le pays, l’un des plus pauvres de l’Union européenne au début des années 1980, a fait de son taux d’imposition sur les sociétés de 12,5% un véritable totem. »
Revenir à la grande famine et à la grande marche pour aller chercher des patates, pas question.
rose:voyez : »B. − Péj. Personne qui exécute »
vous trouverez bien un reproche à me faire
« … du moins je l’espère quelqu’un qui ne fait aucun mal à personne… »
Occupez-vous du mal que vous pourrez faire, D., ce serait déjà une bonne action. Pour ce qui est de mon salut, vous n’avez pas à vous faire du souci : je sais quoi faire de ma vie, et n’ai pas de projet pour ce qui adviendra après ce qui ne représente pas un problème dans mon présent.
[tâcheron
B. − Péj. Personne qui exécute avec application des tâches sans prestige. Un tâcheron de l’écriture, du roman policier. Courtial dans l’intimité, n’éprouvait que du mépris, dégoût à peine dissimulable… pour tous ces tâcherons minuscules, ces mille encombreurs de la science (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 399).Voilà, mon petit père, ce que sont les véritables assistants de laboratoire. Les autres sont des tâcherons, des hommes de peine ou, si tu préfères, de simples salariés (Duhamel, Combat ombres, 1939, p. 70).]
pourrez > pourrIez
Merci x de parler de « la dissolution des valeurs « qui hantait Broch. Kundera, qui admirait Broch, en a parlé plusieurs fois dans son œuvre,et c’est à Broch que Kundera emprunte sa théorie du Kitsch.. Pour revenir à Jame Joyce, Broch déclare que la réussite de Joyce tient à la contraction temporelle, à sa quête de la plus grande simultanéité. C’est d’ailleurs ce que fait Broch dans sa « mort de Virgile » en se concentrant sur les quelques heures ultimes du poète latin. Francois Giroux, l’universitaire a écrit là-dessus : » En concentrant Ulysse sur dix-huit heures, de neuf heures à trois heures du matin, d’une journée banale d’un homme banal au début du XXesiècle, avant 1914, Joyce donne à Broch la force nécessaire pour dépeindre les dix-huit dernières heures de Virgile en proie à la mort: le poète, conscient de son trépas, est aiguillonné par la fièvre et poussé à s’expliquer avec la mort au cours de la moins quotidienne de ses journées. Pour Broch, l’œuvre de Joyce parvient, grâce à la complexité des temporalités, à rassembler une énergie suffisante pour faire face à la privation de centre. «L’homme privé de centre», voilà bien la condition partagée d’une époque (les années 30) découvrant des forces centrifuges potentiellement mortelles pour la civilisation ».
Le post précédent est parti par erreur. Voyons :
On vit très bien sans centre car on peut assumer-intégrer tout ce peut advenir — puisque on se projeté irrémédiablement hors de soi-même —, ça dans la deuxième phase de l’homme post ancien.
Pour la première phase je laisse la parole à Klee : « Du centre à la périphérie, de la périphérie au centre », le centre étant le sens et la substance, la périphérie la forme tangible que cela prend.
COMME VOUS,Renato, les avis, conseils, constats de personnes dont j’estime particulièrement la « démarche » me servent parfois de « guides » mais avec des réserves, et pas seulement parce que je suis convaincue que nos différences ne comptent pas moins que nos points communs d’humains;
bonne journée
Mes chers frères et soeurs erdéliens, méditons aujourd’hui les dernières paroles du starets Zosime, juste avant son trépas :
« Mes Pères, je me demande : « Qu’est-ce que l’enfer ? » Je le définis ainsi : « la souffrance de ne plus pouvoir aimer ».
« Mais malheur à ceux qui se sont détruits eux-mêmes, malheur aux suicidés ! Je pense qu’il ne peut pas y avoir de plus malheureux qu’eux. C’est un péché, nous dit-on, de prier Dieu pour eux, et l’Église les repousse en apparence, mais ma pensée intime est qu’on pourrait prier pour eux aussi. L’amour ne saurait irriter le Christ. Toute ma vie j’ai prié dans mon cœur pour ces infortunés, je vous le confesse, mes Pères, maintenant encore je prie pour eux.
Oh ! il y a en enfer des êtres qui demeurent fiers et farouches, malgré leur connaissance incontestable et la contemplation de la vérité inéluctable ; il y en a de terribles, devenus totalement la proie de Satan et de son orgueil. Ce sont des martyrs volontaires qui ne peuvent se rassasier de l’enfer. Car ils se sont maudits eux-mêmes, ayant maudit Dieu et la vie. Ils se nourrissent de leur orgueil irrité, comme un affamé dans le désert se met à sucer son propre sang. Mais ils sont insatiables aux siècles des siècles et repoussent le pardon. Ils maudissent Dieu qui les appelle et voudraient que Dieu s’anéantît, lui et toute sa création. Et ils brûleront éternellement dans le feu de leur colère, ils auront soif de la mort et du néant. Mais la mort les fuira… »
Walter Benjamin « L’Idiot de Dostoïevski » (revue Die Argonauten, 1921)
« Dostoïevski se représente le destin du monde dans le médium que lui offre le destin de son peuple. C’est l’approche typique des grands nationalistes […] Il n’est par conséquent aucun mouvement de la vie humaine profonde qui ne trouve son lieu décisif dans l’aura de l’esprit russe. »
« Il suffit pour [se] convaincre [du grand art de cet écrivain] de prendre conscience de l’effroyable rapiéçage dont se compose tant bien que mal le personnage romanesque de genre inférieur. Celui-ci résulte d’un collage puéril où se mêlent la personne nationale, la figure locale, la personne individuelle et la personne sociale, sur quoi l’on plaque, pour compléter le mannequin, la répugnante croûte des données psychologiquement palpables. La psychologie des personnages de Dostoïevski, au contraire, ne constitue nullement le point de départ réel de l’écrivain. Elle n’est en quelque sorte que la sphère délicate où s’enflamme le gaz primitif de l’élément national, produisant au passage la pure humanité. La psychologie est seulement l’expression des états limites de l’existence humaine. […] Il ne s’agit pas plus de la “Psyché” russe que de celle de l’épileptique. La critique ne justifie son droit d’aborder l’œuvre d’art que pour autant qu’elle respecte le territoire propre à cette œuvre […] c’est imprudemment transgresser cette frontière que de louer un auteur pour la psychologie de ses personnages […] le romancier moyen use de ces clichés éculés auxquels ensuite la critique peut donner un nom et que, justement parce qu’elle peut leur donner un nom, elle couvre aussi d’éloges. […] Il serait honteux et faux de mesurer l’œuvre de Dostoïevski à l’aune de pareilles notions. Il s’agit au contraire de saisir l’identité métaphysique que l’élément national ainsi que l’élément humain acquièrent dans l’idée de la création dostoïevskienne. »
« [S]on caractère fondamental, c’est d’être un épisode […] dans la vie du personnage principal, le prince Mychkine. Sa vie avant et après cet épisode reste pour l’essentiel plongée dans l’ombre, en ce sens aussi qu’il séjourne à l’étranger pendant les années qui précèdent et qui suivent immédiatement l’action. […] [Sa vie] n’est pas seulement un échec au regard des normes sociales […] Sans qu’on y prenne vraiment garde, il est plongé dans la plus totale solitude: toutes les relations dans lesquelles il est impliqué semblent bientôt tomber dans le champ d’une force qui interdit l’approche. Cet être, malgré sa parfaite modestie, son humilité même, reste parfaitement inabordable, et de sa vie rayonne un ordre qui a justement pour centre sa propre solitude […] ce qui entraîne […] quelque chose de tout à fait singulier: tous les événements, à quelque distance qu’ils se déroulent, sont attirés vers lui par gravitation, et cette gravitation de toutes les choses et de tous les ^etres vers un seul, voilà ce qui fait le contenu de ce livre. Ils sont cependant aussi peu enclins à l’atteindre, que lui à leur échapper. »
« Si la vie du prince Mychkine se présente sous forme d’épisode, c’est seulement pour manifester symboliquement l’immortalité de cette vie. […] [Cette vie immortelle] n’est [pas] celle de la nature, ni celle de la personne[…] Du prince Mychkine on peut dire au contraire que sa personne s’efface derrière sa vie comme la fleur derrière son parfum ou l’étoile derrière son scintillement. La vie immortelle est inoubliable, tel est le signe auquel nous la reconnaissons. C’est la vie qui, sans mémorial, sans souvenir, peut-être même sans témoignage, échapperait nécessairement à l’oubli. »
« Mais le pur mot pour exprimer la vie en son immortalité, c’est: “jeunesse”. […] De même que Dostoïevski, comme penseur politique, place toujours son ultime espoir dans une régénération au sein de la pure communauté populaire, le romancier de l’Idiot voit dans l’enfant le seul salut pour ces jeunes et leur pays. C’est ce que ce livre, dont les figures les plus pures sont les natures enfantines de Kolia et du prince, suffirait à établir, même si Dostoïevski n’avait développé dans Les Frères Karamazov l’infinie puissance salvatrice de la vie enfantine. Cette jeunesse souffre d’une enfance blessée, parce que c’est précisément l’enfance blessée de l’homme russe et du pays russe qui a paralysé sa force. […] Tout le mouvement du livre s’apparente à l’effondrement formidable d’un cratère. »
Rose, heureuse que vous ayez apprécié. Virginia Woolf est un très grand écrivain. Quant aux autres débats… j’ai traversé malgré moi le catéchisme à deux balles de deux hommes qui se cherchent querelle puis se rabibochent. Qu’allais-je faire dans leur échange ? Mystère et boules de gomme….
(En passant : selon le même Walter Benjamin, l’étude de Gide sur Dostoïevski « est à de nombreux égards un autoportrait », du moins en ce qui concerne la place centrale accordée à la faiblesse comme « insatisfaction de la chair, inquiétude, anomalie » ; remarque sans acrimonie dans le contexte d’une « Lettre de Paris » de 1936, consacrée au « nouvel adversaire » de Gide, Maulnier.)
Christiane
je lis au matin ce post qui me (nous) souhaite bonne nuit.
Ce que vous écrivez des « Vagues » est très juste, je pense aussi que Percival est Thoby, le frère tant aimé et mort si jeune, qu’elle appelle « mon cher Grincheux » ds une lettre; en tout cas il est une allégorie d’un idéal humain perdu. Une allégorie de la perte qui hante les aimés esseulés. Quand je pense à Woolf, je pense à une femme tremblée, comme le sont certains dessins, une femme incertaine, et si forte dès qu’elle écrit! Je pense aussi à toute la tendresse et à la drôlerie qu’elle exprime dans sa correspondance avec soeur et amis, amantes, tout son monde.
Il y a dans les Vagues quelque chose d’inépuisable. Certes, elles se brisent sur le rivage, mais elle reviennent sans cesse, alimentées d’une même eau du large, sans cesse. Grâce à vous, je l’ai repris, et aussi les Années, et encore la correspondance (1901-1941), c’est un voyage en fait. Voyage dans nos familles et nos regrets, un ancien monde plein de frémissements jeunes et frais, quand nous étions capables de courir sur un rivage sans penser à rien d’autre, quand des êtres aimés et disparus offraient à foison une vie que que avons perdue avec eux. Mais peut-être est-ce de moi que je parle, après tout. Avant tout.
V Woolf à propos de Joyce:
« je reconnais que Joyce est sous-estimé, jamais pourtant un livre (Ulysse) ne m’a autant ennuyée. »
(et autres mentions ds cette lettre à Gerald Brenan, 1er dec 1923)
« Une femme douce » de Robert Bresson (1969), adapté de « La Douce » de Dostoïevski.
Dieu que Dominique Sanda était belle !
https://www.bing.com/videos/search?q=la+douce+film+Bresson&&view=detail&mid=F5E940CC778A9D64F9ECF5E940CC778A9D64F9EC&&FORM=VDRVSR
merci,x!
Et sa voix, la voix de Dominique Sanda…
Oui, Paul Edel ; contraction temporelle et unité de temps que l’on retrouve dans Entre les actes, nous en avions déjà parlé sur votre blogue à propos de la modernité de Woolf. Laquelle est aussi une intellectuelle (qui a été plongée dans la vie intellectuelle depuis son enfance) et dont les romans regorgent d’échos, d’allusions ( plutôt que de citations explicites) aux œuvres de la culture anglaise.
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