La vocation des archives privées est-elle de le rester ?
Voilà un bien étrange phénomène : de temps en temps, on voit apparaître sur la place publique des fonds d’archives que les chercheurs cherchaient en vain depuis des lustres. Soit ils en savaient l’existence par la rumeur des colloques mais ignoraient tout de leur contenu exact faute d’y avoir jamais eu accès. Soit leur existence même leur était inconnue. Et bizarrement, lorsque ces papiers sont enfin dévoilés le plus souvent à la surprise générale, nul ne s’interroge vraiment sur leur origine jusqu’à enquêter sur leur provenance, alors que l’établissement de la source devrait être en principe posé comme un postulat avant tout examen et comme un préalable avant son exploitation. Deux cas très récents concernant l’histoire littéraire du XXème siècle devraient défrayer la chronique.
L’affaire Proust d’abord. En cette année du centenaire de l’attribution du prix Goncourt au deuxième volume d’A la recherche du temps perdu, les éditions de Fallois ont frappé un grand coup en publiant en pleine rentrée littéraire Le mystérieux correspondant et autres nouvelles inédites (188 pages, 18,50 euros). Une fois n’est pas coutume, passons rapidement sur le contenu : des ébauches, des fragments, des bouts dont l’intérêt est dans l’ensemble médiocre et scolaire sur le plan littéraire. Et pour cause : ce sont des textes de jeunesse, que l’auteur avait lui-même écartés puisqu’ils n’ont même pas nourri sa future cathédrale de prose, mais plutôt ses nouvelles Les Plaisirs et les jours.
Plusieurs de ces textes inédits traitent de l’homosexualité, thème qui n’est pas anodin dans l’univers proustien. Si le proustien s’ennuiera fermement à sa lecture, le proustologue s’en emparera avec gourmandise. Le cas de tout chercheur et généticien avec le moindre papier inédit. On apprend à cette occasion que Bernard de Fallois (1926-2018), homme de qualités, éditeur remarquable et proustien éminent, qui avait exhumé et reconstitué les manuscrits de Jean Santeuil (1952) et de Contre Sainte-Beuve (1954) en préparant sa thèse de doctorat sur la genèse de la Recherche, avait donc conservé par devers lui depuis soixante-dix ans sept cartons constituant un fonds d’archives proustiennes. Viennent-ils de la cave de Suzy Mante-Proust, nièce et héritière de l’écrivain qui avait ouvert sa cave et ses armoires au jeune thésard ? Ou d’ailleurs ? Ou les deux ? Nul ne sait et peu font l’effort de savoir.
Dans une note de l’éditeur, il est dit que « Bernard de Fallois avait exprimé formellement l’intention de mettre à la disposition des chercheurs l’ensemble des archives qu’il avait rassemblées », qu’il voulait éviter leur dispersion aux enchères et faire connaître plus complètement l’œuvre de Proust. Soit, mais que ne l’a-t-il fait de son vivant depuis les années 50, lui qui était parfaitement au fait de toutes les questions sans réponse que se posent les proustologues faute de certaines archives qu’il détenait et dont, aujourd’hui encore, nul ne connaît précisément l’origine ni l’inventaire ? Patientons encore un peu puisque par testament, son détenteur les a léguées à la BnF.
Le cas Genet ensuite. En lisant la dernière livraison des Cahiers de l’IMEC (No 12, automne 2019), on découvre sous la plume experte d’Albert Dichy, directeur littéraire de l’Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine, que Me Roland Dumas vient de lui faire don de trois valises pleines de carnets, cahiers, bloc-notes, lettres, dessins, scénarios que son client lui avait confiées quelques jours avant sa mort en lui disant :
« Merci de prendre soin de mes manuscrits ; vous en ferez ce que vous voudrez ».
L’avocat (et futur Garde des sceaux et ministre des Affaires étrangères du président Mitterrand) avait noué des liens d’amitié avec l’écrivain pendant la guerre d’Algérie ; et depuis, il gérait son œuvre littéraire et théâtrale, intercédait en son nom pour faire libérer des militants allemands et palestiniens. Rien de moins surprenant à ce que ses papiers rejoignent le fonds Jean Genet (1910-1986), l’un des plus anciens et des plus consultés de l’Imec. Ces documents inédits sont relatifs aux quinze dernières années de sa vie (les brouillons d’Un Captif amoureux, les textes sur les Black Panthers et les Palestiniens). Mais puisqu’il ne s’agit pas de sa vie privée (et quand bien même…) mais de son travail d’écrivain et de son engagement intellectuel, pourquoi Roland Dumas a-t-il attendu trente-trois ans pour s’en défaire quand tant de biographes, chercheurs, étudiants, thésards ont hâte de les consulter ?
Là encore, la question ne sera pas posée. Par définition, un fonds d’archives ne relève pas du domaine public lorsqu’il se trouve dans des mains privées. Mais lorsque ses détenteurs sont réputés faire grand cas de l’Histoire et de la Littérature avec force majuscules, Qu’ils savent l’importance que les chercheurs accordent aux trésors dont ils sont les détenteurs jaloux et le plus souvent secrets, ne sont-ils pas agités par un cas de conscience ?
(« Jean Genet à une manifestation de Black Panthers à Yale. 1970. Photo Leonard Freed/Magnum : « Marcel Proust vers 1891 » photo D.R. ; « Jean Genet » photo Alvaro Heras-Gröh)
601 Réponses pour La vocation des archives privées est-elle de le rester ?
@Voilà un bien étrange phénomène : de temps en temps, on voit apparaître sur la place publique des fonds d’archives que les chercheurs cherchaient en vain depuis des lustres. Soit ils en savaient l’existence par la rumeur des colloques mais ignoraient tout de leur contenu exact faute d’y avoir jamais eu accès. Soit leur existence même leur était inconnue. Et bizarrement, lorsque ces papiers sont enfin dévoilés le plus souvent à la surprise générale, (…)
Ne manque que la voix de Piéplu qu’on imagine cependant aisément
Bon choix de photos, Passou : le bourgeois et le voyou. Mais en définitive, qui est le bourgeois et qui est le voyou ? Proust et Genet, les deux faces du Janus gay…
Disons que Jean-Claude Casanova, à force d’avoir harcelé de Fallois, a fini par emporter le morceau : il pouvait publier ces rebuts après sa mort. Mais pourquoi en avoir confié les commentaires à un universitaire strasbourgeois parfaitement inconnu (Luc Fraisse) ? voila la question à laquelle PA ne répond pas… N’étant ni Proctologue ni Proustinien, (c’est quoi encore ces bêtes-là, CT ?), j’ai apprécié quelques-unes de ces nouvelles sans me demander si elles étaient médiocres ou scolaires. Au nom de quelle compétences peut-on d’ailleurs dire une chose pareille ? Toujours la même prétention. Moi, l’ébauche du dialogue entre Renan et Quélus-Caylus (Aux enfers) je l’ai trouvé d’une parfaite modernité. Je sais bien qu’on en retrouve le propos transposé dans un passage d’Albertine disparue, sur le tome duquel je peine actuellement, à l’âge que j’ai et avec toute mon inculture. Bon. So what ? Est-ce que cela doit me rendre plus suffisant pour autant et jouer les détachés ? Je lis les livres dans n’importe lequel de leur apparition historique, faisant du nécessaire le hasard du mon cheminement.
Quant à Genet, je n’ai rien à en dire pour le moment…
Assoul, quand aurez vous l’umilité un jour de ne peut pas nous prendre de haut, à « faire » comme si vous n’étiez pas concerné intimement par ce que vous avez choisi de nous raconter. Car, bon sang, vos choix ne sont jamais neutres, et honnêtement, le leurre que vous donnez à votre blog de la couverture de « l’actu littéraire » me parait de plus en plus tiré par les cheveux… si nous ne nous expliquez pas un jour la nature des objectifs précis du pensum auquel vous vous astreignez. Voilà. Surtout, ne répondez pas à cette légère aigreur. J’ai bu ce soir un très mauvais vin… Donc, je ne vais en faire la pub, ce n’est pas mon genre.
Merci quand même pour ce nouveau billet, je me permets de lui mettre 11/20. Et pourquoi pas ? Ce n’est pas insultant, c’est juste histoire de vous dire : « peut mieux faire »… et vous avez très souvent fait beaucoup mieux… AmicalMement, hein !
D’autant plus que demain, les archives ne seront plus constituées que de clés, USB !
Vous l’avez lu, Genet, JJJ ?
De qui est cet extrait ?
« Je le savais là, et j’étais plein d’espoir et de crainte, quand j’eus le privilège d’une de ses apparitions. Je reçu un tel choc que je ne sais s’il me fut porté par un changement de beauté ou par le fait que j’étais soudain mis en face de l’être exceptionnel dont l’histoire n’était familière qu’à la chambre bien gardée de mes prunelles, et je me trouvais dans la situation de la sorcière qui appelle depuis longtemps le prodige, vit dans son attente, reconnaît les signes qui l’annoncent et, tout à coup, le voit dressé en face d’elle et – ceci plus troublant encore – le voit tel qu’elle l’avait annoncé. Il est la preuve de sa puissance, de sa grâce, car la chair est encore le moyen le plus évident de certitude. »
Proust ou Genet ?
C’est bien que Me Dumas, sentant sa mort prochaine, ait transféré les valises à l’IMEC. Il ait également le légataire universel de Giacometti.
Réponse à la question précédente : Jean Genet : Miracle de la rose, L’Arbalète, 1946-1993, p. 20-21.
e les chercheurs accordent aux trésors dont ils sont les détenteurs jaloux et le plus souvent secrets, ne sont-ils pas agités par un cas de conscience ?
Pour Lacan la situation est tendue : il u a captation d’écrits.
D’ailleurs on dit « tomber dans le domaine public ».
Et là, gare, gare…
Jansen JJ
Ai bien peur que l’humilité ne s’apprenne pas, su ce n’est sous le harnais.
Il y a captation d’écrits par le gendre qui commet abus de pouvoir. Au grand dam des etudiants qui vénèrent le maître et attendent de comprendre.
Lucette : « je n’avais pas l’ambition de le rendre heureux, mais si je pouvais, moins malheureux. »
Ah les pompes à Dumas
Oui et sa grandeur envers la put..n de la République.
oh que oui, jzmn, « le journal du voleur » déclencha un réflexe professionnel déterminant dans ma vie d’enseignant-chercheur. Je raconte en quoi et comment, dans mes mémoires bio-bibliobrahiques au long cours encours d’écriture, que je déposerai dans quelques années à l’APA avant la nuit. Vous pourrez les consulter après ma mort, quand mon identité vous sera révélée. Nous avons pour l’instant tout le temps de parler de Jean Genet, une bonne dizaine de jours, je pense.
L’humilité bien sûr. Il faudrait qu’elle soit à la portée de tous. Mais qui peut prétendre en être continument le porteur ?… quand quelque bouffée d’orgueil intempestive guette en permanence chaque erdélien citoyen qui se respecte, lequel n’a souvent pour exister et « s’apparaître » que le pauvre blog addictif de l’rdl. C’est comme ça : un utile dégorgeoir aidant parfois à ne pas se suicider, ou moins pathétiquement, à se délester de la pression de la course du quotidien. Merci à vous.
d’ailleurs quand il était jeune homme, mon père Yvon avait exactement la même coupe de cheveux en brosse que sur la photo de Marcel. Je trouve cela très troublant. Marcel mourut en 1922, et mon père naquit en 1925. Il mourut en 20O1. Je pense que cette information capitale va bouleverser les erdéliens en général et pierre assouline en particulier (J.E., 29.11.19, 22.45)
Le dernier des À TWIT’ VITESSE visible à cette heure évoque un dévoiement télévisuel de Dickinson. Que saurions nous de la poésie d’Emilie sans la publication « d’archives privées » ? Toutes les archives ne se valent peut-être pas
Emily
tu t’intéresses à l’histoire du baseball en 3 volumes, toi, Jazmn ? Moi non… pas du tout, mais je vais quand même la lire et je l’offrirai ensuite à etalii pour calmer ses hardeurs… Foutez-moi la paix !
@ Avec un pronom masculin, l’amphibologie est complète : il s’est vu refuser l’entrée (on l’a refusé ou il a refusé l’entrée à quelqu’un).
Je pense qu’à ce sujet DHH devrait intervenir, car JD ne me semble pas avoir bien assimilé le problème de l’amphibologie. D’ailleurs ces chroniques sont de moins en moins intéressantes, comme l’avait bien remarqué CT. Il devrait les arrêter. Ce garçon est sur une mauvaise pente chevillarde. Bon maintenant je me couche. Place aux jeunes et aux insoumniaques, hein !
Jean Langoncet, comme vous le savez peut-être déjà, je pratique la magie blanche.
Je viens de réussir une opération assez inédite en rendant inépuisable le contenu d’une bouteille de lait ribot achetée samedi dernier. Je ne revèlerai pas comment j’ai procédé, sachez simplement que des gnomes et des ondines sont mis à contribution.
Voilà. Je bois 3 grands verres par jour depuis samedi et la bouteille est toujours pleine aux trois-quart.
Le mystère est aussi transparent que l’eau de Vichy : si il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème
Doi aussi J’ai acheté une bouteille de lait ribot couchée et non entamée dans mon frigidaire. Pourquoi ?
C’est un mystère.
Déjà avec Piéplu, Jean Langoncet annonçait les shadocks.
Outre les archives privées qui la révélèrent poétesse : Emily romancière
Problématiser la question
http://stms-bse.discipline.ac-lille.fr/lettrehistoire/LettresHistoire/sequences-histoire-geographie/enseigner-par-competences-sur-lensemble-des-cycles-de-formation/problematiser-les-sujets-detude/problematiser/image_view_fullscreen
J’avoue n’avoir rien à dire sur cet article. Navrée.
Ed
Ne connais pas Saint Alban.
Passerai un jour sous la tour de l’horloge qui en est la porte.
N’avez pas fait un petit tour au musée d’art de Bâle ?
Aime beaucoup le ponton vermoulu et moussu avec la table et deux chaises rouges. Faut enjamber la fenêtre pour aller y lire un livre. Pas simple.
Ed
Vous ai répondu. Mon com n’est pas passé.
« On apprend à cette occasion que l’éditeur Bernard de Fallois (1926-1918)… »
L’éditeur idoine pour H. G. Wells et sa « Machine à explorer le temps ».
Lu récemment « Le festin chez la comtesse Fritouille », petit conte de jeunesse de Gombrowicz. Ai pensé à notre amie CT (comme l’abrège JJJ), non pas seulement à cause de la paronymie mais de l’analyse bourdieusienne qu’elle en pourrait tirer. CT l’avez-vous lu ?
« On ne va pas se mentir, cette petite ville située au bord du Rhin possède un charme fou, entre volets bigarrés », Tomtom la tomate…
Je suis toujours surpris par votre formule initiale, je l’entends partout, notamment parmi les jeunes générations. Quelle signification lui attribuez-vous, au juste ?… Pourquoi se mentirait-on ? En serions-nous arrivés au stade terminal d’une civilisation où le mensonge entre les êtres humains serait devenu la norme érigée en système, et l’honnête vérité son exception, exigeant de chacun de devoir s’excuser préalablement pour être écouté, sinon entendu des autres ?
@ JL si il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème
Seriez-vous marxiste sans le savoir, maître Jean ? (vous savez, l’histoire de remettre la pyramide hégélienne sur ses pieds…)
Je vous mets un brin de philo ce matin. « Foutez-moi la paix et GWG » auront un peu de répit pendant ce temps-là. Bien à vous,
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3102
sympathiques photographies des deux invertis qui ne pratiquaient pas dans le même sens.
« Le fonds Jean Genet, l’un des plus anciens et des plus consultés de l’imec »..mais quel est donc le profil de ces actifs consultants ?
Notre époque de non-stigmatisation n’a pas fini de ridiculiser les études sociologiques. A l’époque de Fallois le landerneau prenait moins de pincettes, le beau Roland l’a bien compris et s’en est payé une bonne tranche dans son hôtel socialiste de l’île Saint-Louis.
Alexiane des Chocolats belges a raison, Passoul. Il faut corriger, car laisser passer trop longtemps cette couille fait assez mauvais genre
Bernard de Fallois (1926-1918) = 1926-2018 !
Le correcteur littéraire de la rdl serait-il encore en panne, une fois ?
1/ c’est quoi le lait ribot ?
2/ des invertis aux pratiques différentes ? Vous y étiez Fil ? Et le beau Roland (?), c’était qui ? Barthes… çui qui négociait très mal le parasitisme des affects avec sa Déesse ?
@ AN, s/ WG… moi j’avais adoré « les Envoutés » qu’il avait publié en feuilleton durant des années sur une feuille de choux polonaise très courue durant l’entre 2 guerres… Mais la comtesse F. non… Où peut-on la trouver ?
voyons dear JJJ, votre acronymite ne compte pas le beau Roland ? Dumas, de la geste socialiste par dandysme.
Même dans l’inversion vous semblez perdre les pédales ! Pour votre gouverne: Barthes versait dans Camus (pas Albert), Proust dans Reynaldo (pas Rinaldi) et Genet dans les rosiers (à é-pines).
Dommage rose.
Autant évoquer le Vautrin de Balzac dans ces conditions… Quant à Alexandre Dumas, je ne connais rien de lui, ni de ses moeurs ni des endroits où il vécut, tu m’étonnes ! Je ne sais pas pourquoi j’ai toujours eu des préjugés à son égard c pas bien, je sais.
Perdre les pédales… oui, excellent Fil !… Camus Renaud, le pourri du tricks ? Rinaldi Hahn ?…
Quelle culture germanopratine vous avez… ! Un vria défi à jzmn… Je suis tjs ébouli (?) par les erdéliens de bonne volonté.
Bonne journée à vous.
Quant à l’autre Roland, je lui avais envoyé ce roman après son affaire, il ne m’avait même pas répondu, tellement il était vexé… Pourtant à Bdx, il y a quarante balais, une copine avait gardé ses enfants et me racontait l’envers du décor… C’était pas l’île st louis, mais c’était aussi distingué et il s’en passait des choses…
https://www.babelio.com/livres/Mankell-Les-chaussures-italiennes/146728
oui dear JJJ, tout se résume à des affaires de pompe(s) !
Bien qu’il en abuse, JJJ a besoin de temps en temps d’être réinitialisé. Paradoxal, non ?
tous ceux qui détiennent des « archives »ne désirent pas les remettre personnellement -peut-être pour ne pas dire pourquoi ils en sont les détenteurs, et ils recherchent parfois une « main innocente » et « bien introduite » pour s’en défaire et les restituer à un fonds « historique »
même des bibliothèques de conservation ne connaissent pas toujours la provenance -et l’identité-d’archives qu’elles détiennent et sont incapables de renseigner un chercheur
En effet, il n’est pas rare de passer devant l’hôtel de Soubise et de voir, à même le trottoir, cartons et sacs abandonnés nuitamment comme jadis des nourrissons sur le parvis des églises. Trèèèès suspect !
« archives privées » implique « archives publiques »
« La conservation des archives est organisée dans l’intérêt public tant pour les besoins de la gestion et de la justification des droits des personnes physiques ou morales, publiques ou privées, que pour la documentation historique de la recherche. »
https://www.codes-et-lois.fr/code-du-patrimoine/toc-partie-legislative-livre-ii-archives-texte-integral
Article L212-16
Le classement de documents comme archives historiques n’emporte pas transfert à l’Etat de la propriété des documents classés.
Le Conseil supérieur des archives, placé auprès du ministre chargé de la culture, est consulté sur la politique mise en œuvre en matière d’archives publiques et privées.
Il est composé, outre son président, d’un député et d’un sénateur, de membres de droit représentant en particulier l’Etat et les collectivités territoriales, de personnalités qualifiées et de représentants élus du personnel.
Tout fonctionnaire ou agent chargé de la collecte ou de la conservation d’archives en application des dispositions du présent titre est tenu au secret professionnel en ce qui concerne tout document qui ne peut être légalement mis à la disposition du public.
Les archives privées sont l’ensemble des documents produits ou reçus par des personnes physiques ou morales relevant d’un statut privé. Il peut s’agir d’archives familiales ou personnelles, d’entreprises, d’associations, de partis politiques ou de syndicats, d’archives cultuelles, d’archives d’architecte ou de photographe…
L’acquisition de ces documents peut se faire de diverses manières : don, achat, dation (paiement de droits de succession par le don à l’Etat d’un patrimoine), prêt pour numérisation.
http://www.archives43.fr/article.php?laref=24&titre=archives-publiques-et-archives-privees
En ce qui concerne les archives privées reçues à titre de don, de legs, de cession ou de dépôt, les Archives départementales de la Meuse sont tenues de respecter les stipulations du donateur, de l’auteur du legs, du cédant ou du déposant quant à la conservation et à la communication de ces archives (article L. 213-6 du code du patrimoine).
http://archives.meuse.fr/Venir-aux-Archives/p1634/Conditions-de-communication-des-archives
@Alexia Neuhoff.
‘En effet, il n’est pas rare de passer devant l’hôtel de Soubise et de voir, à même le trottoir, cartons et sacs abandonnés nuitamment comme jadis des nourrissons sur le parvis des églises. Trèèèès suspect !’
Vraiment ??je n ai jamais vu cela. Je ne remets pas votre parole en doute. Cela semble inconcevable. A la limite d un gag (douteux).
« … pourquoi RD a-t-il attendu trente-trois ans pour s’en défaire quand tant de biographes, chercheurs, étudiants, thésards ont hâte de les consulter ? »
Nous dites-vous…
Mais c’est l’oeuvre qui nous fait comprendre la biographie, plutôt que la biographie qui nous explique l’oeuvre.
N’est-il pas ?
Monsieur A.
Dementia affects people’s memory and also how they think and feel, but visiting an art museum can help alleviate depression and reduce stress levels, researchers in Australia have discovered.
While the positive impact of art on people’s mental health and wellbeing is increasingly recognized by doctors, a recently released study by the University of Canberra shows the significant benefits of experiencing art in a safe space for those living with dementia.
https://news.artnet.com/art-world/research-dementia-art-museums-1718127
The study published in the Journal of Alzheimer’s Disease reported reduced levels of depression, and improved quality of life, as well as cognitive function, in people with dementia who participated in a special program at the National Gallery of Australia in Canberra.
A group of 28 participants, each supported by a carer or family member, took part in the six-week program, which was followed up after 12 weeks. The art selected for discussion included a mix of paintings, sculptures, and textiles. The pieces were chosen to stimulate new thoughts and perceptions of art, and to encourage different types of discussion within the group.
on peut apprécier la « réponse » en fait question retournée par P.ASSOULINE/
Mais lorsque ses détenteurs sont réputés faire grand cas de l’Histoire et de la Littérature avec force majuscules, Qu’ils savent l’importance que les chercheurs accordent aux trésors dont ils sont les détenteurs jaloux et le plus souvent secrets, ne sont-ils pas agités par un cas de conscience ?
Invertis , traduire par homosexuels versant féminin. Est ce une façon de souligner une destinée , dear Phil? Pas l’impression que les concernés aient le choix. Est ce une raison pour les présenter de cette façon, c’est ringard et stigmatisant. Vous pourriez tout bonnement énoncer qu’ils étaient avant tout autre caractéristique des « pédales ».
« Je viens d’écrire au pape. » La phrase peut surprendre de la part d’un homme qui s’est toujours tenu à bonne distance des bénitiers, préférant les dieux de l’Olympe à celui de la Bible. « Je suis athée. Mais pas athée bêtement. Je réfléchis, beaucoup, tous les jours. » A 91 ans, ce personnage florentin en diable, cultivant l’ombre et la lumière, aimerait- il enfin passer à confesse ? Quand on lui pose la question, une lueur espiègle traverse son regard bleu. Sourire en coin, il sort alors une chemise cartonnée de son bureau.
Il en tire une lettre de plusieurs pages qu’il vient d’adresser au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme avec copie au pape François. Une plainte de sa dernière cliente, Alanoud al-Fayez, une épouse répudiée du roi Abdallah d’Arabie Saoudite. Elle y accuse ce dernier de retenir prisonnières dans son palais de Djedda leurs quatre filles âgées de 37 à 42 ans. La confession attendra. Dumas préfère encore les prétoires aux sacristies. Surtout quand ses dossiers mêlent pouvoir et promesse de barouf « Le tumulte me rajeunit », dit-il.
https://o.nouvelobs.com/people/20131129.OBS7662/roland-dumas-ce-qui-est-droit-c-est-emmerdant.html
« Viennent-ils de la cave de Suzy Mante-Proust, nièce et héritière de l’écrivain qui avait ouvert sa cave et ses armoires au jeune thésard ? Ou d’ailleurs ? Ou les deux ? Nul ne sait et peu font l’effort de savoir. »
Bref, un aigrefin, ce Fallois ! Cette Suzy a agi à la légère. Elle aurait pour le moins dû poster un laquais le temps de l’opération. On tremble à la pensée d’un JJJ débarrassant la cave de quelques flacons de Pétrus.
Chantal, vous plaisantez? Est ce qu’on n3 toucherait pas aux notions d’être là et de n’y être point?
Ed, vous ne commenterez donc pas votre lacune , sage choix qui vous permettra de vous nourrir au pied de ces grands arbres tout de tons automneaux ( bonjour Jean Marie) vêtus que nous avons modestement coutume de lire sur ce blog, ebaudis par la chute abondante de leur feuillage attendant un autre printemps tendrement verdoyant en l’absence de tronçonneuses.
Bdx ? 3J, bien qu’absolument ignorante de tout ce qui s’attache au billet ( sûrement est-ce criminel), c’est quoi?
Relisant le billet de Passou L’« inventoire » des archives du 3 janvier 2019, j’en relis les dernières lignes :
« […] Tout cela pour dire que les milliers de documents conservés à l’IMec attendent en permanence leurs (ré)inventeurs :
«Un fonds d’archives n’est pas qu’un «conservatoire», c’est aussi un «inventoire». Sans création, la mémoire est peau morte, sans mémoire la création est sans os».
Tant le néologisme que la métaphore sont signés d’un homme de qualité qui avait voué sa vie au théâtre, Jean-Loup Rivière. Ce fut son dernier article. »
Des chercheurs, des historiens, des biographes, des éditeurs d’archives retrouvées mais aussi tant de romanciers, des cinéastes puisant dans l’Histoire de quoi nourrir leurs fictions, créant des personnages qui la traversent, des romans pour la piéger, lui donner une force d’inconnu, celle de l’Histoire en train de se faire. (Passou n’est pas le dernier à s’autoriser cette liberté. Je pense entre autres à Sigmaringen, Lutetia…)
J’aime assez ce « mentir-vrai »… J’aime assez cheminer sur cette frontière ambiguë entre réel et imaginaire.
Histoire ? recherche, informations, archives, amas de documents, connaissance et…récits.
Pour autant je ne confonds pas le travail de l’historien fait de rigueur et de travail sur des sources documentaires avec une reconstruction imaginaire du passé mais, comme j’aime l’autonomie des êtres de fiction…
DUMAS ET Guyotat par exemple,bref la littérature, un entretien(vous noterez que ça ne sort pas de wiki!merci)
https://books.google.fr/books?id=ZkJlBAAAQBAJ&pg=PT77&lpg=PT77&dq=DUMAS+GENET&source=bl&ots=r_11hymtnZ&sig=ACfU3U14eC1SofuZZER4Tjj1LmIcOfzxDw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiZ1731sZLmAhWo4YUKHbgEAa44ChDoATAAegQICxAB#v=onepage&q=DUMAS%20GENET&f=false
Etre là, n’y être point…
Le mentir-vrai…
Même si tout cela est du même tonneau, ce n’est pas de cela dont je parle.
Mais qu’importe…
pause:on a demandé ce qu’était le « lait ribot »:comme sice contributeur n’avait pas pu le chercher lui-même!c’est un excellent exercice de chercher, on trouve autre chose d’inattendu, un souvenir même
donc le lait ribot, c’est le babeurre
allez, bonne soirée, ce soir,je me couche très tôt !j’ai déjà ingurgité mes remèdes avec de la limonade, et vidé ma boite de mouchoirs ; vous avez christiane qui va mettre la gomme!
Chantal,
aucun rapport avec vos commentaires, je soliloque… Je pensais à La semaine Sainte d’Aragon et à Don Quichotte.
Le bagne, par Jacques Derrida
http://www.les-lettres-francaises.fr/2018/04/le-bagne-terre-promise-jean-genet-par-derrida/
lait ribot:et gare à la ribote!
Mais qu’importe, impossible pour un homme de devenir ecrivain sans avoir vécu . Je pense à cela en vous lisant et si même la vie de cet homme qui écrit ne se résumait qu’à une lecture incessante dans laquelle il puiserait inspiration consciemment ou pas. Or il est question d’ecrits biographiques d’archives retraçant le parcours de l’ecrivain et pas seulement, de notes, de carnets, d’esquisses, de brouillons.
Chacun sa route, Christiane…
Une autre Archive, aussi…
Mais c’est l’oeuvre qui nous fait comprendre la biographie, plutôt que la biographie qui nous explique l’oeuvre.
Chantal , je crois qu’il existe un mouvement dans les deux sens. A moins de considérer uniquement l’écrit comme l’envisage Salomé, – je ne connais la vie qu’à l’écrire -.
derrida parla publiquement de son amitié pour Genet à son séminaire;je trouve un article là, infiniment plus rongé par le doute. C’est ce qu’on découvre à la lecture de La Sentence, court texte qui aurait dû paraître au mitan des années 1970 : Genet s’était entendu là-dessus avec Gallimard et en avait même organisé la mise en page (délirante, sous influence Derrida).
Trop désemparé pour être le livre du retour
L’histoire ne dit pas pourquoi il a préféré renoncer à cette publication. Mais à la lecture, on peut rapidement en deviner la raison profonde : La Sentence est un texte bien trop désemparé pour être présenté au public de l’époque comme le livre du retour. Aujourd’hui, alors que son auteur aurait 100 ans, et que tout cela est loin, on lira La Sentence comme des notes avancées dans lesquelles Genet s’adressait en premier à lui-même.
Avec une virtuosité inouïe, il tire d’un trajet en avion entre Paris et Tokyo, et dans la résonance du « sayonara » qu’adresse aux passagers l’hôtesse de l’air, l’intuition que pour la première fois de sa vie il laisse la morale judéo-chrétienne tomber d’elle-même en plein ciel (et par le trou des chiottes : « Je me levais pourtant afin d’aller chier à l’arrière de l’avion, espérant me libérer d’un ver solitaire vieux de trois mille ans »).
Et de s’offrir au texte comme un corps qui tout à coup n’a plus de Dieu devant qui se présenter. Plus de Dieu donc plus de sentence, car Dieu pour Genet est un « Dieu Voyeur », un « Dieu-Judas », une sorte de super maton qui nous place dans une position de bagnard.
Lui, l’ex-taulard devenu (en cellule) écrivain, voit alors mieux comment s’organisent les liens si étroits du verbe et de la loi. En 1975, sa parano politique et sa méfiance de la langue et de ce qu’on lui fait dire l’amènent à entrevoir un système négatif et global où chaque mot prononcé invente son propre condamné, formule sa propre sentence.
Autour de ces quelques feuillets anxieux, il fait serpenter un second texte – J’étais et je n’étais pas -, monté contre, tout contre, moins allégorique, plus précis, vif (sur les Black Panthers, sur l’époque), qui vient parasiter le premier, le faire trébucher, occupe une fois la marge, une autre fois le centre, se déplace autour et dedans, comme un curseur sur l’écran d’un grand jeu vidéo, attentant à la page, dynamitant sa propre langue : tout rendre au verbe, coup par coup.
Renonçant à la sortie de ce livre, il ne publiera rien avant dix ans.
Philippe Azoury
La Sentence, suivi de J’étais et je n’étais pas (Gallimard), 42 pages, 17,50 euros
infiniment plus rongé par le doute. C’est ce qu’on découvre à la lecture de La Sentence, court texte qui aurait dû paraître au mitan des années 1970 : Genet s’était entendu là-dessus avec Gallimard et en avait même organisé la mise en page (délirante, sous influence Derrida).
Trop désemparé pour être le livre du retour
L’histoire ne dit pas pourquoi il a préféré renoncer à cette publication. Mais à la lecture, on peut rapidement en deviner la raison profonde : La Sentence est un texte bien trop désemparé pour être présenté au public de l’époque comme le livre du retour. Aujourd’hui, alors que son auteur aurait 100 ans, et que tout cela est loin, on lira La Sentence comme des notes avancées dans lesquelles Genet s’adressait en premier à lui-même.
Avec une virtuosité inouïe, il tire d’un trajet en avion entre Paris et Tokyo, et dans la résonance du « sayonara » qu’adresse aux passagers l’hôtesse de l’air, l’intuition que pour la première fois de sa vie il laisse la morale judéo-chrétienne tomber d’elle-même en plein ciel (et par le trou des chiottes : « Je me levais pourtant afin d’aller chier à l’arrière de l’avion, espérant me libérer d’un ver solitaire vieux de trois mille ans »).
Et de s’offrir au texte comme un corps qui tout à coup n’a plus de Dieu devant qui se présenter. Plus de Dieu donc plus de sentence, car Dieu pour Genet est un « Dieu Voyeur », un « Dieu-Judas », une sorte de super maton qui nous place dans une position de bagnard.
Lui, l’ex-taulard devenu (en cellule) écrivain, voit alors mieux comment s’organisent les liens si étroits du verbe et de la loi. En 1975, sa parano politique et sa méfiance de la langue et de ce qu’on lui fait dire l’amènent à entrevoir un système négatif et global où chaque mot prononcé invente son propre condamné, formule sa propre sentence.
Autour de ces quelques feuillets anxieux, il fait serpenter un second texte – J’étais et je n’étais pas -, monté contre, tout contre, moins allégorique, plus précis, vif (sur les Black Panthers, sur l’époque), qui vient parasiter le premier, le faire trébucher, occupe une fois la marge, une autre fois le centre, se déplace autour et dedans, comme un curseur sur l’écran d’un grand jeu vidéo, attentant à la page, dynamitant sa propre langue : tout rendre au verbe, coup par coup.
Renonçant à la sortie de ce livre, il ne publiera rien avant dix ans.
https://www.lesinrocks.com/2010/12/13/livres/livres/deux-inedits-devoilent-un-jean-genet-ronge-par-le-doute/
Vivre n’est pas une condition pour écrire.
Pour beaucoup d’écrivains, l’imagination y suffit amplement.
« Que nomme le nom de Dieu ? »
Jacques Derrida
Ozy, impossible d’imaginer à partir de rien. Il y a forcement un point de depart , un amarrage dans le réel . A quels auteurs pensez vous?
Incroyable cette bouteille de lait ribot, je viens encore de m’en taper deux grands verres et elle est presque pleine. Maintenant j’ai peur qu’elle déborde dans le frigo en mon absence.
Tu bois du lait ribot, Ed ?
Chantal,
merci pour cette belle chanson du groupe … « Archive ». Mélancolique et envoûtante avec cet harmonica et la basse. Photos très belles. Atmosphère un peu triste pour cet amour perdu.
Oui, tant de promenades solitaires sur ce fil de commentaires…
Jean Genet, sa part d’ombre, par Ivan Jablonka
Bérénice,
Je pense aux auteurs anonymes des « Mille et une nuits » et à ceux de la Bible, entre autres.
Des Élohims, des Prophètes, des Anges, des Djinns, des Efrits et autres Maradas !
Seule une imagination fertile et foisonnante peut permettre ce genre d’étranges divagations sur lesquelles sont basées toutes les mythologies et toutes les religions.
Nous vivons dans le réel mais nos croyances sont imaginaires.
je voudrais remarquer-et vous prie de m’en excuser-que genet meurt un 15 Avril, et Sartre aussi, que c’est ce qu’on nomme un syndrome d’anniversaire, que j’ai d’autant plus remarqué qu’un contributeur de ce blog a son anniversaire le 15 avril , et moi aussi;si bien que cette date est une sorte de reliance de vie et de mort pour nous
j’ajoute que de Beauvoir est morte le 14 avril 1986 ? GENET ? LE 15 avril 1986 .
EXCUSEZ MOI
Chantal L.
Merci pour cette archive chantée,
D
Le mien est du lait fermenté, je pense du kéfir.
@Janssen J-J dit: à
@ JL si il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème
Seriez-vous marxiste sans le savoir, maître Jean ? (vous savez, l’histoire de remettre la pyramide hégélienne sur ses pieds…)
Ni panthère noire, ni madeleine matinée de cacao, je tiens le marxisme pour un des pires fléau des temps modernes, consubstantiel à l’industrialisation et la marchandisation de tout depuis deux siècles. Je suis le monsieur Jourdain de la république : attaché à l’intérêt général aussi bien qu’aux libertés individuelles sans le savoir. Bref, un simplet. La bise à vous
Ed
C’était pour vous vous remercier de cette promenade hors sentiers battus le long de ce ruisseau, en passant sous la porte de l’horloge, ding dong, et plus loin avec ce petit ponton vermoulu, garni de mousse verte, avec une table et deux chaises rouges. Pour y aller lire, il s’agit d’enjamber le rebors de la fenêtre.
🧐
Et le musée d’art Ed ?
Le Rhin à Bâle est déjà frontière, depuis Constance, me semble-t’il.
Ding dong.
Proverbe serbe : un homme sans femme, c’est comme une église sans cloche.
Bon.
Hum.
Tiens ?
je tiens le marxisme pour un des pires fléau des temps modernes, consubstantiel à l’industrialisation
C’est un fléau resté au stade embryonnaire. Où voyez vous que ces principes économie politique ou de politique économique sont appliqués ?
Pour le moment on peut constater les bienfaits du capitalisme privé et du capitalisme d’état( Chine). C’est assez incroyable, jamais le monde n’a été aussi riche et n’a décrété paradoxalement autant de pauvres dans nos pays comme s’ils étaient les excréments d’un système parfait
Excreté pour décreté.
Ou alors c’est du lben. Écrit lait fermenté. Et en arabe.
@c’est comme une église sans cloche.
Et un facteur sans vélo.
Ou aient pu l’être sans que se greffent une dictature et une corruption dévoyant ses orientations et ses buts. Il est admis qu’aucun système à ce jour autre que le capitalisme n’a garanti autant aux individus en terme de libertés et de progrès. Je crois cependant que nos libertés sont en passe de disparaitre, nous serons bientôt tous en fiches signalétiques et aux Dieux plaisent que ne nous arrivent pas un de ces bons despotes éclairés qui décident ce quoi en faire. Orwell n’est pas très loin.
@Orwell n’est pas très loin
Venez donc habiter en France Bérénice, je vous adopte. On a au moins des principes que l’on peut espérer animer.
Un vélo electrique sans facteur, au prix black Friday. Avez vous acquis une trottinette électrique, Jean?
J’y vis, Jean, ce n’est guère rassurant mais surement suis je dépressive pour ne comprendre, percevoir, voir et vivre que trop d’éléments déprimant.
Quelque chose cloche, en effet.
Dingue, est ce que ce mot ne viendrait pas de ding dong, sonné comme une cloche , tout à fait sonné.
La dengue est une maladie tropicale avec incubation, bérénice.
Des patins à roulettes, jean, puisque le vélo a le plateau qui déraille.
Si vous voulez être libre, Bérénice, il faut voter pour la seule personne qui puisse nous libérer : Marine Le Pen.
D, je vis sous le régime de l’aliénation et de la loi du plus fort. C’est génial.
Rose,
Pas eu le temps. En revanche, je suis allée le lendemain à celui de Dijon, qui sentait encore la peinture fraîche. Enfin une autre peinture ahah.
Pour la petite table au bord de la rivière, j’étais émerveillée devant et ai jalousé les habitants de l’appartement. Ils vivent dans un petit coin de paradis. Très heureuse que vous ayez prêté à cette photo en particulier !!!
Bons baisers de Gand
Au moins je ne suis responsable que pour moitié de ma veulerie. L’autre brillante moitié se charger faire la publicité pour mieux se désolidariser. C’est un système schizophrène, d’ailleurs comme dans toutes les atteintes de types psychiatriques je n’en ai pas décidé . Qui déciderait d’être volontairement aliéné?
Très belle architecture que celle du dijonnais, ED, avec ces clochetons éparpillés à travers le vignoble , ces lintaux de fenêtres caractéristiques, les armoiries des ducs de Bourgogne, ces tuiles vernissée, ces châteaux du XIII ème, patrimoine dans un parfait état et entretenu. Jolie ville , dynamique et vignoble d’exception.
bien triste de voir lentement mourir ce blog qui fut jadis si vivant.
Ed, j’ai découvert un peu de cette région en compagnie d’un ami, qui malheureusement m’a faussé compagnie six mois après. Il avait pour la visite sorti de son garage une vielle et même antique Benz décapotable ainsi qu’une Porsche bleu marine. Pour la balade en décapotable il m’avait prêté un plaid et je portais un chapeau en laine, ça fallait déjà. J’attendais de le revoir et la fin des grèves, il a hélas disparu avant des radars des vivants.
Callait pour fallait. Comme pour le lait. Il a du mourir d’une embolie massive, un truc du genre qui prévient pas.
hamlet dit: à
bien triste de voir lentement mourir ce blog qui fut jadis si vivant
Oui. En // avec la pendule et le calendrier.
Dans une indifférence totale.
Drôle d’expérience que de vivre cela.
Sans même les parents de Vincent Lambert pour refuser qu’il soit débranché.
Où finalement, après avoir accordé importance primordiale aux commentateurs qui nourrissent dans un flux constant, je réalise que c’est celui qui tient le blog qui imprime sa marque.
Grande tristesse aussi.
j’ai visité Dijon lors d’un voyage où on visite aussi
la source de la Seine;très belle ville Dijon!
Avec les hospices de Beaune. Les toits de tuiles vernies ou émaillées. Ne me suis jamais arrêtée.
Embolie massive foudroyante si pas traitée à temps.
Et on n’emporte rien.
Si encore on a été heureux avant.
Ou si on a ri.
Vous devriez Rose, dedans avec la structure apparente de la charpente, cela donne l’impression d’être dans un camion renversé. Les chênes des forets primitives comme pour Notre Dame ont servi. C’est assez impressionnant.
Galion et non camion. Correcteur.
ce Moïse de la chartreuse de Champmol est aussi très connu avec son front « bulbeux »;je ne me ouviens pas de l’avoir vu sur place, mais souvent en reproduction
https://www.flickr.com/photos/51366740@N07/8209490521
Rose, sa disparition m’a attristée, pour une fois que j’avais un ami qui de plus jouait piano.
Après ça, rose, j’en suis,à souhaiter que ma mère atteigne 100ans. Je me sens moins seule même à distance.
…
…on a toujours ce qu’on mérite, c’est très loin de la réalité-vérité,…
…
…la démocratie, à coup de » serrer la vis « ,
…
…la population en zizanie nourrie,…
…
…situation d’accepter du n’importe-quoi, et l’éphémère au provisoire, risque de perdurer,…
…
…trop de gens, étranger, à tout bout de champs, qui se contente de peu,…et sont avec des dogmes d’esclaves-domestiques, à tout échelons,…
…
…nos démocraties de » façades « ,…
…fonder une famille, dans des situations » impossible » à vivre,…longue durée,!…
…
…tout se résume par l’économie politique et sociale,…et le rejet de l’esprit libre de propriétaire indépendant,…
…le climat et le bio, des prétextes pour serrer les vis,…T.V.A.,compris,…
…j’en passe,…la fin du monde occidental,…etc,…etc,…Bip,!Bip,!…Go,!…
…
…
…Samedi 30 novembre 2019 à 23 h 57 min,…
…
Bérénice
Je l’espère pour votre maman. Et pour vous, j’espère qu’elle gardera toute sa tête. 🙆♀️
Et que vous pourrez vous rencontrer régulièrement.
Lorsque fin 2018, première moitié 2019 ai vécu avec la mienne, pour l’accompagner, ai appris de nombreuses choses dont j’étais ignorante.
Le meilleur pour vous et pour votre maman Bérénice.
Merci Rose de vos sympathiques souhaits. Vous savez tout ceci relève du subjectif car nous n’avons jamais été très proches mais on renâcle à perdre le dernier parent jusqu’à un âge avancé. C’est assez bizarre pourtant respectant l’ordre naturel.
Pas de doute là-dessus, la RdL n’est plus ce qu’elle était. Elle se délite, elle se lézarde, elle menace ruine. Pas mal de contributeurs s’en sont allés, soit que l’abri n’était plus très sûr, le plafond s’étant affaissé, soit qu’ils ne supportaient pas qu’elle soit devenu le bastion d’une forcenée, d’une Calamity Jane mitraillant du matin au soir. Quelques poulettes viennent encore picorer ça et là et s’échangent recettes de cuisine et tuyaux de syndicats d’initiative. La touche Femme actuelle en plein Désert des Tartares.
Et alii
J’espère que vous allez mieux.
Un peu de magnesium ?
Bérénice
Oui pour le subjectif.
Aussi pck l’on nous a farci la tête de monceaux de stupidités. Or, dès la sortie de l’utérus le cordon est bien coupé.
Dingue vient, il me semble, de dinguer qui vaut vaguer… puisque la cloche résonne dans le mot, on peut se poser la question de savoir avec quels moyens cet objet sonore vague.
rose, merci!
le sommeil est un extraordinaire réparateur!
je n’ai pas toussé, pris mes remèdes (et même mes cigarettes!)
je prévois encore du sommeil, et pour vous tous de belles inspirations; topiaires ou pas;
je ne savais pas qu’on dit:Faire un valdingue
(Jex, 1/12/19, 09.30)
« Seulement des mauvais cultivateurs » ?… « Ouvrez donc une école et vous fermerez une prison », disait notre grand homme dans un bel élan de générosité…
De quels messages « les Misérables » de Ladj Ly sont-ils les porteurs aujourd’hui ? Après avoir vu ce film hier soir, je suis passé tout à tour par 4 sentiments et 1 conviction.
Qu’apprendre à faire des films aux autres quand on a passé toute sa vie à Montfermeil peut mener à Cannes. Que parler avec autant de justesse du boulot des ‘bacqueux’ composant avec des ‘leaders de paix et de guerre’ sur fond de tensions ethno raciales est possible. Qu’aspirer à se reproduire dans une vie de famille est dans l’ordre de la nature, que l’on soit malien ou breton. Que le besoin de vengeance d’ados en meute aveuglée par la colère peut devenir incanalisable, et doit par conséquent nous amener à réfléchir ensemble à des solutions pratiques plus qu’idéologiques. Que l’épisode du lionceau volé est le vecteur d’une pacification générale possible, y compris parmi la plupart des erdéliens fort éloignés de ce monde-là : or tous, ici ont également besoin de tendresse, de bienveillance et d’un brin d’humanité
(NB : Bxl => Bdx = Bruxelles => Bordeaux)
Tiens ! G. S’A…
Oui, je suis né un 15 avril. Et cela m’attriste pour sartre genet et alii, tous morts à cette même date d’un cancer du poumon babeurre.
Alexia, vous avez raison , néanmoins je dois vous avouer que l’intellectualite à mes yeux ne dit rien de son homme et même sert de temps à autre à abriter de drôles de charlots. Mais il est vrai que ça nous donne à lire, à nous remplir, à prendre et avoir des airs de ce que nous ne sommes pas et ne serons jamais. Il faut bien colorer les jours à quelquechose qui vaille d’etre exposé, discuté, debattu, n’est ce pas , que serions nous sans le discours, sans ce vêtement pour habiller nos imperfections, nos creux et nos vides, nos lâchetés nos égoïsmes, nos crimes et nos exploits et bien sur tous nos talents intelligents.
mais vous savez, JJJ, j’ai eu une amie bibliothécaire qui était aussi du 15 avril;elle avait un asthme terrible et a quand même été grimper aux indes avec sa mère, un jour que je repassais à Paris, je suis allée à la bib pour la voir et on m’a montré une affichette:elle était morte et vait donné son corps à la science médicale;j’ai beaucoup pensé à elle avec l’actuel scandale
Stockage « indigne » au Centre du don des corps : entretien avec Axel Kahn
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/stockage-indigne-au-centre-du-don-des-corps-entretien-avec-axel-kahn_139408#xtor=EPR-1-%5BSEAActu17h%5D-20191129
alexia vous n’êtes pas tjs sympa, je tombe sur votre message et ne le comprend pas. Etait-il humorisitique / (Bien qu’il en abuse, JJJ a besoin de temps en temps d’être réinitialisé. Paradoxal, non ?) /// Des failles, des hauts et des bas… sur la rdl. Que ne venez vous pas plus souvent rehausser le niveau, h.? … Les terroristes vous manquent à ce point ? Vous inquiétez pas, vont revenir après la gueule de bois du black friday.
J’espère qu’elle avait échappé à l’abandon. Oui, cette affaire est triste, moi aussi ma prof de français salvatrice avait voulu donner son corps à la science, et quand je suis revenue la voir un jour, elle n’était plus là, ses cendres avaient été dispersées, et aucun lieu pour me recueillir sur sa mémoire. En est resté une plaie béante, un deuil qui ne put jamais se clore. Tous les jours quand j’écris ici ou ailleurs, je pense à elle. Elle sera oubliée de tous, Jeannine A., quand je mourrais à mon tour. Pour ma mère, j’espère que non, il y aura des survivants qui en garderont plus longtemps la mémoire.
Mes amitiés à toutes les mamans des erdélien.nes, endormies à jamais, léthargiques pré-linmbiques ou bien encore estra-lucides.
On dit valdinguer.
Lorsqu’un bateau gîte fortement, les objets valdinguent dans le carré.
Mais vaguer a-t’il lien avec vaquer ?
Comme vaquer à ses occupations.
Renato,
Merci. Chose peu aisée car partager sa réflexion n’implique pas ingérence. La prise de décision reste au porteur du projet. Parfois, chez les artistes, le projet sait être communautaire. L’influence est réciproque, hors désir de domination (tout doit d’abord passer par moi, tu n’existes qu’à travers mon regard porté sur toi), c’est franchement tentant, chez ces artistes belges autour de la sculpture mis en lien par et alii, hier.
Alexia, non seulement la RdL est finie, mais la littérature aussi.
Lorsqu’une civilisation s’effondre, et c’est bien ce qui survient, les Arts s’effondrent avec -et ce qui en traite. Même moi je me sens effondré.
C’est surtout le départ de JC qui a initié le processus de délitement. Je ne plaisante pas en écrivant ça. Il est une intelligence très supérieure, bien supérieure à la vôtre (pardon) vous tout ici réunis.
Nous sentons tous le besoin de passer les rennes à une nouvelles génération, leur permettre de concrétiser leur élan seulement voilà il n’y a personne chez les jeunes, seulement voilà il ne se trouve chez eux aucune orignalité.
comme il y a quelqu’un sur ce blog qui connait Saint-Ouen(je crois que c’est christiane)j’ajouterai que mon amie Danièle, si dévouée à la bibli et aux lecteurs trices et au-delà-parce qu’elle s’occupait aussi de la discothèque et du ciné club et protégeait souvent des jeunes un peu « errants »et gardait leurs instruments de musique par exemple, avait travaillé pour le dictionnaire :elle m’a appris à m’orienter dans une bibli , les travées de livres, les -drôles de visiteurs d’une maison de retraite voisine;je lui dois plus qu’à n’importe quel prof de lettres!
Allons, allons, JJJ, vous ne me ferez pas croire que vous ne comprenez pas. Votre méprise Roland Barthes (RB)pour Roland Dumas (RD)- pourtant explicite sous la « plume » acérée de Phil- m’a amusée. Et j’ai voulu -ironiquement- souligner que pour quelqu’un qui ne lésine pas sur les initiales, etc. Capito ?
Janssen J-J
Suis allée regarder qui était ce gars de Montfermeil.
« Qu’aspirer à se reproduire dans une vie de famille est dans l’ordre de la nature, que l’on soit malien ou breton. »
Ce n’est pas de notre génération. Si l’on a accepté, bien poussées, de se reproduire, on ne l’a pas dans une vie de famille.
D’où tant d’éclatements.
Il a fallu 40 ans pour que les mentalités démarrent à bouger.
Janssen J-J
En sortant, vous ne dites pas, pour vous, l’impact de cette intertextualité sur les Misérables.
le petit oiseau veut rentrer dans la photo:
https://www.pinterest.fr/pin/582653270519198208/?utm_campaign=rtpinrecs&e_t=7ca69deb89564bbc8b42977458ff59cf&utm_content=582653270519198208&utm_source=31&utm_term=10&utm_medium=2004
A propos de Proust, s’attarder sur le fichier, pour les néophytes.
Plume acérée , certes, des legmotifs trahissant de vieilles obsessions aussi , des marottes poussiéreuses d’un patrimoine vieillissant. Gare à la naphtaline!
D, concernant JC, n’éprouvez vous pas que les temps sont suffisamment chargés pour se passer des provocations d’un agitateur aux propos franchement réactionnaires et racistes ? L’emulsion n’a je crois hélas besoin de personne pour courir à la cata économique, sociale, politique.
Bonjour à GSA. L’écologie a bon dos , les pollueurs ne sont pas justement les payeurs et quelle lenteur pour obtenir de cet archisysteme de rares modifications. Un peu l’impression que la prise de conscience âgée de bientôt une décennie d’urgences n’accouche que de discours à foison, quelle moisson!
C’est comment l’expression déjà ? Bien mal acquis , faute à moitié pardonnée ?
@Alexia Neuhoff, vous dîtes: « Pas de doute là-dessus, la RdL n’est plus ce qu’elle était. Elle se délite, elle se lézarde, elle menace ruine. Pas mal de contributeurs s’en sont allés, soit que l’abri n’était plus très sûr, le plafond s’étant affaissé, soit qu’ils ne supportaient pas qu’elle soit devenu le bastion d’une forcenée, d’une Calamity Jane mitraillant du matin au soir. Quelques poulettes viennent encore picorer ça et là et s’échangent recettes de cuisine et tuyaux de syndicats d’initiative. La touche Femme actuelle en plein Désert des Tartares. »
Alerte et féroce portrait de groupe, Alexia. Ajoutez-y le lien offert par Chantal « Again » du groupe « Archive » et ce soupir matinal de hamlet.
Je vois les choses autrement. La permanence ? Passou et ses billets, ses rares interventions et son choix, rare sur la toile, d’offrir un blog sans modération ou presque… car il laisse(ait) s’entre-déchirer ou se charmer les fauves de cette jungle. La « mauvaise » que vous épinglez n’est pas la seule à avoir déverser ici haine, mensonges, ironie mordante, insinuations dégradantes. Ces fils de commentaires permett(ai)ent tout, y compris l’usage de plusieurs pseudos.
La ventriloquie assumée de certains permet de s’offusquer, de se moquer de soi-même, de se menacer sans grand risque de procès.
Il y a eu aussi et encore parfois ces éclats d’érudition, parfois bienvenus, parfois poussiéreux, ces citations impersonnelles mais intéressantes du ventre de wiki, ces passages de livres lus et aimés ou moqués. Ces intervenants aussi rêvant d’une consécration littéraire suivis de leurs adorateurs figés et têtus.
A croire que le « taulier » comme certains le nomment, hors ses billets variés et intéressants, aime(ait) étudier ce grand foutoir où se fracassent ou s’harmonisent les voix des uns et des autres.
Une « nef des fous » digne d’un Jérôme Bosch, dérivant vers le paradis des déments ou accueillant les bizarres créatures qui peuplent Dulle Griet.
Ces fous, partout et tout le temps rythm(ai)ent le spectacle. Parfois une comédie-ballet quand Gisèle se greffe sur Mezzo.
Et Molière et ses farces qu’en dirait-il ? « Nous pouvons aussi prendre chacun un personnage et nous donner ainsi la comédie les uns aux autres. Le carnaval autorise cela. »
Une métamorphose continue, se transformant jusqu’à, ayant atteint son apogée, mourir en implosant. Le sacrifice de la fête ? qui commencerait par « les montres molles » de Dali. Monde onirique où le temps s’amollit. Les heures et les minutes ne défilent plus, ni les jours mais coulent. Un songe proche de la réalité oscillant entre sommeil et mort.
Et pour répondre à Ozymandias qui donne parole à Derrida : «Que nomme le nom de Dieu ?» je répondrai : le verbe (« Au commencement était le Verbe… et le Verbe était Dieu… » selon Saint Jean.
Mais je préfère la relativité historique du romancier Aragon dont je relis, avec délice La Semaine sainte.
L’Histoire et ses acteurs. Et quels acteurs ! Que s’est-il passé entre le 19 et le 26 mars 1815 ? Bien sûr Napoléon revient de l’île d’Elbe et Louis XVIII s’enfuit de Paris avec ses princes traversant une ville en effervescence, mais surtout, il introduit au cœur de cette débâcle un personnage étonnant : le peintre Théodore Géricault et ses compagnons de hasard dont le chemin se confond avec celui des fuyards.
Ce pourrait être une autre page de l’Histoire évoquant le théâtre d’aujourd’hui. « Il fallait ici INVENTER, CRÉER, c’est-à-dire mentir» écrira Aragon de son roman et pourtant il avait pris le parti de respecter des détails historiques vérifiables.
Tout cela, Alexia, pour vous dire que c’est un jeu de chamboule-tout ! Ce n’est pas le monde réel pas plus que dans La Semaine sainte. C’est de l’écriture, des parenthèses succédant à des parenthèses, un fil de commentaires à suspense… Des petites choses qui font l’histoire de ce blog.
Les acteurs sont en coulisse, changeant de costume. Acteurs à découvrir comme Géricault voit les autres pour la première fois. « Le peuple sans nom. Paysans, garçons de ferme, postillons, maréchaux-ferrants, plâtriers, charbonniers,scieurs de bois… » ou Caravage et sa leçon de ténèbres peignant la Vierge comme « une femme du peuple portant sur elle toute l’histoire de l’agonie ».
Et pour nous ? Quelle découverte des autres et de nous-mêmes à l’ombre des billets de Passou ?
althusser suite:ses archives avaient été refusées , sauf par l’imec sur les conseils de DERRIDA:
e Louis Althusser fut tristement célèbre pour avoir étranglé son épouse. » Après le fait divers, ses archives ont été refusées par toutes les bibliothèques, y compris celle de l’Ecole normale supérieure, où il avait enseigné toute sa vie « , relate Albert Dichy, directeur littéraire de l’Imec, qui les a acceptées. » En déballant les cartons, nous avons découvert un manuscrit soigneusement enveloppé dans du papier kraft qui ne figurait pas dans l’inventaire « , poursuit Albert Dichy. Il s’agit d’une autobiographie. Althusser l’avait écrite après le meurtre de sa femme, comme pour se l’expliquer à lui-même. Malgré les réticences de certains proches et sur les conseils notamment de Jacques Derrida, l’Imec décida de le coediter avec les éditions Stock sous le titre » L’avenir dure longtemps »
voir aussi la demande de Robbe Grillet pour ses cactus!
https://www.lepoint.fr/villes/le-for-t-interieur-des-ecrivains-02-02-2012-1432550_27.php
Et Alii
J’ai lu La Semaine sainte d’Aragon car un jour vous aviez évoqué Théâtre-Roman. et Le mentir-vrai et Paul Edel Aurélien.
Un homme dans l’Histoire…
La postérité est parfois une mauvaise langue…
(oui, j’ai habité 10 ans Saint-Ouen…)
Les archives du compositeur Iannis Xenakis sont la propriété de la famille qui en assure la conservation et la mise à disposition des chercheurs.
Elles comprennent :
oui Lily, vous permettez Alexia Neuhoff que je vous appelle Lily ? oui Lily tout se délite, s’effondre, tout se meurt… à partir de là cet article de passou il faut le lire non pas comme un article consacré à Jean Genet, mais bien plutôt à Jean Chrysanthème…
christiane,jeconnaissais déjà des poèmes d’ARAGON en 4ème , cours de français;mais à Saint OUEN, il était « chez lui »;je me souviens d’une expo de photos, où il y avait donc une photo d’aragon; la bib donnait un petit fascicule où cette photo était reproduite, je l’avais mise sur mon mur:ce fut un scandale! « et qui est cet homme? » et blabla pire que si j’avais été l’immoraliste en personne! et j’ai dû la retirer ;mais j’ai continué de lire Aragon et d’aller à la bib où je travaillais à l’étage ,tranquille , quand je n’allais pas à la Sorbonne; c’est là que je donnais rendez-vous à mon amie Colette,aujourd’hui dans l’édition,la traduction et des incursions dans le journalisme dans un autre pays;en fait on savait toujours où me trouver ! j’ai là aussi vu l’année dernière à Marienbad ;la bib invitait parfois des écrivains et critiques, mais après la mort de mon amie la bibliothécaire, c’était trop triste pour moi d’y retourner , et puis j’avais une autre vie et je ne suis pour ainsi dire jamais retournée à Saint-Ouen
Ce n’est pas de notre génération. Si l’on a accepté, bien poussées, de se reproduire, on ne l’a pas dans une vie de famille.
Je pensais à ces trois types dont l’un s’est rapproché de son fils dans le 93 à cause de la garde alternée : à l’autre qui le soir doit encore faire la police à l’égard de ses deux petites filles qui se chamaillent. Et au futur papa qui a pété les plombs et pleure dans les bras de sa mère en sa cuisine. Elle lui dit en arabe : mon fils, tu as fait ton travail, alah te pardonne.Meme en tant que femme de mon époque, je peux comprendre qu’un homme veuille se reproduire sans se poser de uestion, une femme de notre génération oui bien sûr qui n’est pas vouée à élever ses enfants avec un père. Mais pourquoi ces femmes là voudraient-elle à tout ptix des enfants ? C’est de l’ordre de la nature ou de la culture ?…
Une leçon de l’intertextualité ? Mais enfin, elle y est précisément de part en part. Élevons mieux nos gamins chez nous et à l’école de la république laîque et obligatoire tout en les aidant à sortir de leur misère économique et sociale, ils ne lanceront pas de bombes incendiaires sur les keufs, ne filmeront pas les petites copines à leur insu, ne joueront plus à la guerre et n’iront plus en prison. N’est-ce pas ce que croyait aussi Jean Valjean, le bacqueux de province du film à qui l’imam soufie a décidé de faire confiance quand il lui remit la clé USB ?
Voyons r., nous qui avons osé dire grand biendes Misérables de VH. Mais il faut en dire autant de cette nouvelle mouture. L’intertextualité a du bon, je vous assure.
et alii, oui vous avez raison, les archives d’Alexandre Tansman aussi appartiennent à ses deux filles Mireille et Marianne…
pour dire ne vous embêtez pas pas à faire la liste de toutes les oeuvres qui appartiennent aux descendants vous allez y passer des plombes et au final ça n’intéresse personne.
les Misérables de VH ?
VH ? vous voulez parler du film en VHS ? ces cassettes vidéos ne sont plus utilisées depuis bien longtemps, elles sont mortes avec le temps, comme le blog de passou.
et essayez de vous relire avant d’envoyer vos commentaires svp.
d’où l’obsession de passou pour ces histoires d’archives, de légataires, d’héritage, tout ça, ça pue la mort.
passou n’oubliez pas de faire votre testament avant de mourir.
tout a commencé par l’idée de se dire que la culture est une affaire d’histoire, d’héritage, les morts parlent aux vivants.
bien sûr c’est vrai, jusqu’à un certain point. Ce point étant qu’il faut laisser la place la vie, à l’avenir.
comme d’avenir il n’y avait point, le passé a pris toute la place, il a rempli le présent, nous voulions parler avec les morts, ces derniers ont pris le pouvoir, leur mort a contaminé la vie.
À propos de «…INVENTER, CRÉER, c’est-à-dire mentir», replay :
[Si l’on croit à un beau papier paru dans le Liverpool Classical Monthly [10, 1985 : A.D. Fitton Brown, The unreality of Ovid’s Tomitan exile], pendant presque 20 siècles Ovide nous aurait floués en nous laissant croire avoir vécu 8 horribles années d’exile sur les rives de la mer Noire tout en restant chez soi à Rome (Eliot aussi pleura près de l’eau : « By the waters of Leman I sat down and wept… »). Ovide parle de froid et de glace, bref, il décrit une Roumanie qui serait située dans l’océan Glacial Arctique, mais les températures ne cadrent point. Certains critiques, tout à fait crédibles, ont fait de la météo comparée et — surprise ! — à l’époque il n’y avait pas de différence entre les conditions climatiques de la Roumanie et celles du centre de l’Italie [encore Fitton Brown] — et que dire du vin qui se transforme en glace dans l’écuelle ? —. On peut se demander pourquoi recueillir des drôles de noms de poissons si ce n’est pour badiner en ébauchant dada — en écrivant Halieutique ! Peu importe. Est-ce que le poète a bâclé le scénario de sa propre légende ? Qu’importe ? L’expression carmen et error ne renverrait à rien qui serait réellement advenu ? C’est insignifiant ! D’ailleurs, Auguste n’étant pas homme à jouer « l’Empereur Élégant sur les terrasses vêtu d’une trabea transparente », ce qui sous-entend qu’il n’était pas bête du tout, et en conséquence que Corinne lui ait semblé un prétexte insuffisant pour se mettre en colère, il parait plus raisonnable d’arrêter son regard sur l’opinion du Dr Bonnejoy [Le Végétarisme et le régime rationnel, Paris 1891] qu’en se référant à l’éloge de Pythagore [Métamorphoses, livre XV], avance l’hypothèse qu’Ovide était pythagoricien et végétarien, ce qui aurait provoqué sa disgrâce, car « c’était blâmer ouvertement les usages de la cour ; ainsi, la disgrâce du prince l’atteignit. Mais comme cela arrive souvent dans ce milieu, de tout temps voué à la fausseté et à tous les vices, ce ne fut pas, sans doute, la véritable raison qu’Auguste mit en avant : et, de nos jours encore, l’obscurité règne sur les authentiques motifs de l’exil du poète de l’Art d’aimer ». Reste la question de savoir pourquoi Ovide aurait inventé non seulement une Corinne, mais un exil aussi. Pourquoi fabuler ? Mystère ! Il avait une carrière, il avait déjà écrit les Métamorphoses et « il travaillait à une œuvre dans laquelle il traitait avec un sens mondain et amusé de la littérature le calendrier romain » [Maurizio Bettini, I classici nell’età dell’indiscrezione, Einaudi, Torino 1995] : aurait-il inventé un exile seulement pour se répandre en élégiaques lamentations ?
Peu importe comment chacun organise « la mise en scène de la différence originelle » : Ovide a probablement inventé sa légende ; le Douanier l’a sans doute inventé — le Mexique, la Jungle, le Désert —, les deux avec d’admirables résultats. Il y en a qui s’obstinent à organiser « la mise en scène de la différence originelle » par le biais de faits réels et ils n’arrivent à rien. « The justification of art is the internal combustion it ignites in the hearts of men and not its shallow, externalized, public manifestations. The purpose of art is not the release of a momentary ejection of adrenaline but is, rather, the gradual, lifelong construction of a state of wonder and serenity », dit Glenn Gould]
Après le Black Friday :
https://blogfigures.blogspot.com/2012/05/ben-shahn-supermarket_20.html
Pour saluer Mariss Jansons :
Bon, renato, si vous n’avez que ça à nous proposer je préfère quitter ce blog pour toujours.
@ et essayez de vous relire avant d’envoyer vos commentaires svp.
C’est vrai, excusez-moi, je ne pensais pas qu’on pouvait confondre VH (Victor Hugo) avec VHS (Video Home System).
Aexia a raison, j’ai besoin d’être un brin réinitialisé.
Bien à vous, Dextère (mais non, tout n’est pas foutu, vos enfants grandissent bien, je crois, à l’abri des agitations de la cité des Bosquets à Montfermeil).
Savez-vous si l’Hyper Casher du 20e arrt. participe au « black friday » de cette semaine ? Merci de nous tenir au courant, jzmn, vous qui connaissez bien ce quartier parisien.
Merci, Renato, pour ce replay à propos de «…INVENTER, CRÉER, c’est-à-dire mentir».
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Et Alii,
sa poésie, oui. J’avais aimé dans les années 60, le disque de Léo Ferré intitulé « Les Chansons d’Aragon » et ceux qui ont suivi, sans oublier Jean Ferrat.
Quant au Paris mélancolique, bien sûr il y a la magie d’Aurélien avec pour cœur battant l’île Saint-Louis, la Seine, les quais et « le cri égorgé des remorqueurs », la piscine de la rue Oberkampf où Aurélien se dissout, le Panthéon… L’hôtel Istria où il a vécu avec Elsa triolet.
Les bistrots, la nuit, pour l’infatigable promeneur noctambule qu’il était redevenu à la mort d’Elsa.
Les passages parisiens, ces trouées dans la ville éclairés par la lumière glauque des verrières, reliant l’extérieur et l’intérieur…
Et avant tout cela, la Closerie des Lilas, le Dôme, La Rotonde, ces brasseries du quartier Montparnasse qui accueillaient écrivains et peintres, la librairie d’Adrienne Monnier rue de l’Odéon, la descente du boulevard saint-Michel, le boulevard Raspail.
Ce triste quai de la gare de l’Est en 1918 où sa mère lui infligea la réalité de sa naissance, de peur qu’il soit tué à la guerre dans savoir qui il était.
Et après tout cela, il écrira : » Tous les oiseaux se sont enfuis d’entre mes branches. » (Théâtre-Roman). Ce sera les nuits du désir, de la drague nocturne, de l’étourdissement dans le Paris gay. Un gouffre… une dernière étreinte…
Une petite visite de Saint Ouen en deux heures ?
SAINT-OUEN
DE RESIDENCES ROYALES
EN HABITAT SOCIAL
Départ : place de la République,
métro, Mairie de Saint-Ouen
Arrivée : rue des Rosiers,
Métro, porte de Clignancourt
Partant de la mairie de Saint-Ouen et y aboutissant, le travelling circulaire de la place de la République nous permet d’effectuer, d’un simple regard, un voyage spatial et temporaire allant du second Empire au début du 21e siècle. Fournisseur officiel de chaussures militaires, Alexis Godillot, qui a donné son nom à cet élément essentiel pour la bonne marche des armées, fut décrété par Napoléon III maire de Saint-Ouen en juin 1857. Un mandat qu’il exerça jusqu’à la chute de l’Empire, treize ans plus tard. C’est à cet industriel, qui installera par la suite une importante tannerie sur le territoire de la commune, que nous devons l’actuel hôtel de ville. Construite en 1866-1868 par l’architecte Lequeux, bien avant les mairies de banlieue généralement édifiées sous la Troisième République, celle-ci s’orne, dans la salle du Conseil municipal, de peintures marouflées représentant des scènes de la vie locale à la fin du 19e siècle. Réalisées en 1917 par le peintre Paul Gervais, elles ont été classées à l’inventaire des monuments historiques en 1993. De style classique et sobre la façade en pierre de taille de l’hôtel de ville s’harmonise relativement bien avec le récent bâtiment blanc en forme de bateau de la Médiathèque, édifié par l’architecte Jean-Pierre Lott en 2008. Entre ces deux extrêmes, le 20e siècle s’illustre ici par un immeuble d’HLM des années 60, suivi du centre administratif et social Fernand-Lefort et des deux bâtiments d’habitations en brique, tous trois construits dans les années 30.
Dirigeons-nous vers le boulevard Jean-Jaurès. Puis tournons, à gauche, dans la rue Albert-Dalhenne. Sur le terre-plein central, baptisé espace Jean-Moulin, un monument en forme de nef et en fonte de fer de couleur rouille, réalisé en 1985 par le sculpteur Diska, marque le quarantième anniversaire de la « Résistance contre le nazisme ».
Plus loin, sur le trottoir de gauche, au n°48, nous découvrons l’immeuble futuriste, en verre et acier, aménagé en 1997 par l’architecte Jean-Paul Viguier pour la société Alstom Transport. C’est sur ce site qu’en 1921, la Compagnie française Thomson-Houston, spécialisée dans l’appareillage électrique, avait construit une première usine. Sa fusion, en 1928, avec la Société alsacienne de constructions mécaniques donna naissance à Alsthom (contraction d’Alsacienne et de Thomson, aujourd’hui simplifié en Alstom). A son apogée, au milieu du siècle dernier, cette société comptait alors plus de 3 000 salariés. Vendu à Areva en 2004, le site industriel de Saint-Ouen a été fermé en 2006. Aujourd’hui, cet immeuble de bureaux témoigne de la reconversion amorcée à la fin du siècle précédent par la ville dans les métiers du secteur tertiaire.
Entrons ensuite, à gauche, dans le parc Abel-Mézière. A l’issue de la traversée de ce grand jardin public, nous avons la surprise de nous retrouver devant l’entrée d’un joli château, qui nous ramène, lui, à l’époque précédant l’industrialisation de la commune. A la Restauration, plus précisément. En ce temps-là, Saint-Ouen n’était encore qu’un modeste village d’environ 900 habitants, essentiellement des agriculteurs, pêcheurs et artisans. Son site privilégié, en surplomb de la Seine et de ses îles et à mi chemin entre Saint-Denis et Paris, avait favorisé l’installation en ces lieux de plusieurs résidences aristocratiques. C’est dans l’une d’entre elles, alors propriété du comte Vincent Potoki, que, le 2 mai 1814, Louis XVIII signa la « Déclaration de Saint-Ouen », prélude à la future Constitution qui aboutira au rétablissement de la monarchie. L’ancien château du comte Potoki ayant été endommagé par les Alliés, Louis XVIII, fit édifier à son emplacement, entre 1821 et 1823, par les architectes Hittorf et Huvé, cet élégant pavillon carré à l’italienne, en pierre de taille, qu’il offrit à sa maîtresse, la comtesse du Cayla. A l’époque, le château était entouré d’un vaste parc à l’anglaise de 27 hectares qui s’étendait jusqu’au fleuve. Racheté en 1965 par la municipalité et ouvert au public, il abrite désormais le conservatoire de la ville, son musée d’Histoire locale ainsi qu’une importante collection d’œuvres contemporaines.
Ressortons du parc, à droite du château. Traversons la rue Albert-Dalhenne et remontons, en face, la rue Saint-Denis. Même si ce n’est pas de prime abord évident, nous pénétrons ici dans le Vieux Saint-Ouen. Aujourd’hui, un ensemble composite moderne s’est substitué aux vieilles maisons de l’ancien village. Néanmoins, le nom des rues conserve encore la mémoire du passé. Sur la place d’Armes, une sirène tenant dans ses mains un poisson tente héroïquement de nous faire ressouvenir des pêcheurs d’antan !
Prenons, à gauche, la rue du Moutier. Puis rendons-nous, à droite, sur la place de l’Abbé-Grégoire. Là se dresse l’église du Vieux Saint-Ouen, dont les parties les plus anciennes, d’inspiration romane, datent du 12e siècle. Les nombreuses modifications apportées par la suite confèrent désormais un style architectural hétéroclite à cet édifice, qui a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1933. Rappelons ici que la ville doit son nom à Audoenus Dado, évêque de Rouen. Personnage influent de l’entourage du roi Dagobert, apprécié pour son action en faveur des malheureux, il mourut à Clichy en 684 et fut sanctifié sous le nom de Saint-Ouen. Dès la fin du 7e siècle, une chapelle primitive fut érigée à sa mémoire à cet emplacement. L’un de ses doigts, ayant pour vertu supposée de soigner la surdité, y était conservé. C’est pour accueillir les pèlerins, devenus de plus en plus nombreux au cours des siècles, que les Audoniens firent construire l’édifice actuel. Le site de l’église, en raison de sa situation de promontoire, offre un vaste panorama, allant de Saint-Denis au quartier de la Défense. A nos pieds, des plants récents de vignes rappellent que, pendant des siècles, Saint-Ouen fut un village de vignerons. Sur notre gauche, nous distinguons la haute tour de béton de 100 mètres de hauteur de l’usine d’incinération des ordures recyclées par la CPCU (Compagnie parisienne de chauffage urbain). Inaugurée en 1990, celle-ci occupe en partie le site de l’ancienne « gare d’eau » et des docks de Saint-Ouen, qui vit naître, dès 1830, le premier pôle de développement de l’industrie audonienne. Cette large portion du territoire communal, passablement en friches aujourd’hui, fait l’objet d’un vaste projet de réaménagement global.
Longeons l’église, et tournons, à gauche, dans la rue des Châteaux. Des anciennes demeures aristocratiques que reliait jadis la rue, là aussi il ne reste plus rien. Nous remarquons toutefois, dans le prolongement de l’école Anatole-France, le bâtiment de l’Institut supérieur de Mécanique de Paris, sis au n°3 de la rue Fernand-Hainault. Reconstruit en 1961, cet établissement national s’est installé dans les locaux de l’ancienne école de commerce et d’industrie, ouverte par la ville en 1928, et qui avait été partiellement détruite par les bombardements de 1944.
Tournons, à droite, dans la rue Francis-de-Pressensé. Face à nous, au carrefour de la rue Saint-Denis, nous découvrons l’immeuble conçu en 2005 par l’architecte Hugues Girou pour le groupe Oger International, une société d’ingénierie de la construction, dont le siège social occupe désormais plus d’1,3 hectare du Vieux Saint-Ouen. A nouveaux seigneurs, nouvelles demeures !
Poursuivons notre cheminement, à droite, dans la rue Saint-Denis. Puis tournons, à gauche, dans la rue Jean-Jacques-Rousseau. Prenons, enfin, à droite, la rue Rabelais. De pavillons en petits immeubles, nous traversons là un îlot plus paisible et résidentiel de cette commune en pleine mutation post industrielle.
Parvenus dans la rue du Landy, face au groupe scolaire Paul-Langevin, tournons à gauche. Nous empruntons à présent une ancienne voie principale du vieux bourg, qui menait jadis à la célèbre foire du Lendit (située dans la Plaine Saint-Denis, c’était le plus important marché en gros de la région parisienne au Moyen Âge. On pouvait s’y approvisionner en soierie, en cuir, en parchemin et toutes sortes de produits artisanaux mais aussi y acquérir des bestiaux et des chevaux). Entrons maintenant, à gauche, dans la clinique du Landy, au n°23. Le joli pavillon de droite, au crépi jaune, visible depuis la rue, est la plus ancienne maison de Saint-Ouen. C’est là que résidait Séraci Lachaume, cultivateur, maire de 1826 à 1831. Plus loin, au n°53, nous remarquons également une autre belle maison de maître, en brique rouge, qui a conservé son vaste parc à l’arrière. Pour combien de temps ?
Tournons, à droite, dans le boulevard Jean-Jaurès. Celui-ci marque la frontière entre le Vieux Saint-Ouen et la ville nouvelle. Nous longeons, à gauche, le mur du cimetière communal, ouvert en 1850, après que l’ancien cimetière situé jusqu’alors au nord de l’église du Vieux Saint-Ouen fut fermé. Ici, parmi les audoniens anonymes, reposent la comtesse du Cayla et les principales édiles de la commune.
Prenons, à gauche, la rue du Docteur Bauer. La monumentale patinoire municipale, en béton et acier, domine le carrefour de toute sa masse depuis 1980. Juste après, sur la droite, à l’angle de la rue Ampère, nous pouvons contempler l’arrière du collège Jean-Jaurès. Un élégant bâtiment en brique des années 30. Face à lui, l’édifice formant un bloc gris abrite les archives des sociétés Gaumont et Pathé. Une part importante du patrimoine cinématographique français.
Tournons, à gauche, dans la rue Claude-Monet. De part et d’autre de la voie s’élève un vaste ensemble d’Habitations à Bon Marché (HBM). C’est logements sociaux, dans le style des constructions en brique de l’époque, furent édifiés en 1935 pour le compte de la société anonyme « Le Foyer Audonien ».
Au bout de la rue, dirigeons-nous dans l’avenue des Marronniers, à gauche. Puis, à droite, dans la rue Godefroy. Les six voies en cul-de-sac, sur la gauche, baptisées « villas Godillot », furent créées par l’industriel du même nom, précédemment évoqué, pour loger le personnel de la manufacture qu’il avait installée dans le voisinage, en 1875. Là, 150 ouvriers produisaient annuellement 50 000 peaux destinées aux fameuses chaussures qui firent la réputation de leur patron. Aujourd’hui encore, les villas Marcelle, Clotilde, Ernestine, Juliette, Louisa et Roger perpétuent le prénom des contremaîtresses et du contremaître de l’ancienne tannerie Godillot.
Prenons, justement, à droite, la rue Godillot. A notre gauche, la haute silhouette grise de l’ancienne gare du chemin de fer du Nord, ouverte en 1910 et désaffectée en 1968, est toujours en attente de jours meilleurs ! En face, le complexe d’Eurosites, regroupant autour d’un jardin privatif 23 salles de conférences, séminaires et congrès, semble afficher une belle prospérité. Nous sommes déjà à l’heure des nouvelles communications. Plus loin dans la rue, les bâtiments en béton et brique, représentatifs des constructions industrielles de l’Entre-deux-guerres de la société Fenwick, sont toujours visibles. Néanmoins, ayant fermé son site de production audonien en 1980, les locaux de cette entreprise, spécialisée dans les chariots élévateurs à bras, n’abritent plus, aujourd’hui, que des entrepôts et ses services commerciaux et d’études.
Tournons, à gauche, dans la rue du Docteur Bauer. Sur le trottoir de gauche s’étire l’élégante façade de la caserne des sapeurs-pompiers, réalisée dans le style des années 30, en brique et céramique, par l’architecte A. Coudert. A travers le porche d’entrée, au n°89, nous pouvons apercevoir l’imposant hangar à camions éclairé de sa haute verrière aux poutres métalliques.
Engageons-nous dans la rue Blanqui, à droite. Au n°3, sur le trottoir de gauche, la lourde bâtisse en pierre de meulière, est la maison où le docteur Bauer vivait et donnait ses consultations. Résistant de la première heure, il fut fusillé par les nazis en 1942, à l’âge de 32 ans. Plus loin, en face, au n°10, nous pouvons voir les immeubles de bureaux construits par la société Ferodo, en 1955, pour accueillir ses services commerciaux. Au début des années 20, cette société avait ouvert une usine d’équipements automobiles au 15, rue Etienne-Dolet, ainsi que nous allons l’évoquer juste après. Signalons encore l’immeuble contemporain, au n°21. Bâti en1971 par l’architecte Jean de Mailly, c’est aujourd’hui le siège social de la marque Celio.
Tournons, à gauche, dans la rue Etienne-Dolet. Les deux bâtiments perpendiculaires, qui occupent la majeure partie de l’espace gauche de la voie, ont été construits en 1979 à l’emplacement de l’usine Ferodo par l’architecte Jacques Starkier. Grâce à leur structure en escalier, les locataires de l’Office public d’HLM de Saint-Ouen, peuvent y jouir de larges terrasses.
Prenons la rue Charles-Garnier, à droite. Le bâtiment d’angle, en brique rouge, au n°1, sur la gauche, est l’ancien centre social et sportif, construit pour le personnel de la société Ferodo en 1960. Du temps de la pleine activité de l’usine, celui-ci, outre les salles de sport et de conférences, pouvait y bénéficier d’une bibliothèque et d’un restaurant d’entreprise. Depuis 2001, l’association Mains d’œuvres a transformé l’édifice en un lieu de création artistique ouvert à tous les Audoniens. L’autre côté de la rue Charles-Garnier est bordé de ravissants petits pavillons, agrémentés d’un jardinet, édifiés en 1910 par la Société Le Foyer pour les agents de la Compagnie des chemins de fer du Nord.
Tournons, à gauche, dans la rue des Rosiers. Tout le monde connaît Saint-Ouen, sinon la ville, du moins son célèbre marché aux Puces. La rue des Rosiers est la voie royale donnant accès aux principaux marchés couverts, qui s’y sont établis de façon sédentaire depuis le début du 20e siècle : Vernaison (1920), Malik (1921), Biron (1925), Vallès (1938) et Malassis (1989). A l’origine, les chiffonniers, repoussés hors de Paris après la guerre de 1870, venaient déballer leurs marchandises dans cette zone comprise entre les fortifications et les premières habitations de Saint-Ouen. Ambiance pittoresque, où l’on voyait des baraques foraines, des guinguettes et des roulottes de gitans cohabiter à proximité des jardins maraîchers. Dès 1891, un droit de stationnement fut demandé aux marchands qui occupaient les trottoirs chaque dimanche. En 1908, le métro vint desservir cette « Foire aux Puces » qui, relayée par la presse, commence alors à connaître une grande notoriété. Après la Seconde Guerre mondiale, les ferrailleurs et les chiffonniers cédèrent peu à peu la place aux brocanteurs, antiquaires ainsi qu’aux revendeurs de fripes. Depuis 2001, les « Puces » sont protégées au titre du patrimoine. Rien ne nous empêche donc, pour peu que nous ayons pris la peine de venir ici en week-end, de terminer notre découverte de Saint-Ouen en allant chiner tout à loisir ! Mentionnons, toutefois, au passage, sur la droite, le beau bâtiment en brique de l’ancienne imprimerie Chaix, le célèbre éditeur de L’Indicateur Chaix, édifié en 1878. Racheté par la commune après le dépôt de bilan de cette société au début des années 80, l’édifice a été reconverti en hôtel industriel pour accueillir des entreprises spécialisées dans les métiers graphiques. Signalons encore, sur le trottoir d’en face, au n°77, les deux têtes en pierre d’Egyptiens, qui nous contemplent depuis le sommet de la porte d’entrée des ateliers Steinitz.
Souvenons-nous enfin, que, pour tout objet ou vêtement convoité ici, il est particulièrement recommandé de marchander !
©J.Barozzi
Un livre écrit et photographié par votre serviteur
http://www.parigramme.com/livre-promenades-dans-le-grand-paris-70.htm
Jazzi n’écoute pas 3J, on en a rien à taper de savoir si les boucheries cachères font le black friday.
parle-nous plutôt du film de Guédiguian et de Marseille, cette ville qui, comme le blog de passou est en train de mourir.
Jazzi tu sais que Marseille est la seule ville en France qui est entièrement subventionnée par l’état, pas que pour ses réalisateurs de l’Estaque gare, pour tout !
en fait économiquement c’est une ville très simple : on a des pauvres malades qui sont soignées par des riches toubibs qui se payent leur baraque, leur Porsche et leur bateau avec l’argent de la sécu.
si on rayait Marseille de la carte les comptes de sécu redeviendraient bénéficiaires.
sinon Marseille ne produit aucune richesse.
je n’arrive pas à comprendre comment on arrive à maintenir une paix sociale dans cette ville.
au moins au Brésil c’est simple, les pauvres sont violents, du coup ils ont élu un président complètement timbré qui au prétexte de nettoyer les villes est en train de perpétrer un génocide à grande échelle dans les favelas et autres quartiers pauvres des grandes villes.
il a une armée de types aussi timbrés que lui qui débarquent dans ces quartiers et tirent sur tout ce qui bouge.
ce qui se passe au Brésil c’est l’avenir de Marseille, et peut-être aussi de la France, voire de l’Europe.
et ce n’est pas en recrutant deux ou trois joueurs et un entraineur brésiliens que ça les sauvera.
il en parle de ça Guédiguian ? ou bien il s’en fout ?
Jazzi, dis-moi, ça t’a faire rire le coup de Jean Genet et Jean Crisantème ?
t’as compris la blague ?
en fait c’est parce que le genet est une plante, une vivace qui produit des fleurs jaunes au printemps, un truc assez joli et joyeux.
alors que les crisantèmes tu vois ce que c’est ? c’est pas joyeux.
du coup, comme le type il s’appelle Jean Genet et que je parlais du blog de passou qui est en train de mourir j’ai dit il faut l’appeler Jean Crisantème.
t’as compris la blague ? non ? c’est pas grave laisse tomber.
Merci, Jazzi, pour cette belle mémoire, ce livre et d’autres. Te souviens-tu de la remarque de M.Court le jour où nous évoquions le château de Saint-Ouen concernant le financier et homme d’État Jacques Necker (1732-1804) qui posséda un château à Saint-Ouen et sa fille, Madame de Staël (1766-1817) qui y résida plusieurs années ? (Il ne reste aucune trace de cette demeure. Seul, le château que fit construire Louis XVIII sur l’emplacement de celui de Joachim Seiglières, encore visible. Celui que tu évoques.
L’Histoire est un palimpseste !
J’ai ce document, plein de vieilles photos et cartes postales (parfois drôles) du Vieux-Saint-Ouen, créé grâce au fond des Archives municipales de la ville avec la collaboration de P-J. Derainne pour le texte.
https://www.saint-ouen.fr/fileadmin/user_upload/fichiers/SIP/Culture_et_patrimoine/Histoire_Patrimoine/livret-quartiers-Vieux-Saint-Ouen.pdf
J’ai de cette ville où j’ai vécu dix ans une brume de souvenirs qui passe par des rencontres, des amis, des rues, des souvenirs familiaux. Je n’en ferai pas un livre juste quelques carnets enfouis au milieu de mes paperasses.
Parfois je m’interroge me demandant ce qu’est devenue l’espiègle petite Rom qui passait ses journées près de sa mère (qui mendiait assise, un bébé sur les bras à la sortie du métro). Un jour, elle a pu aller à l’école dans une classe de non-francophones. Je ne sais si ça a duré… (Sa mère vivait dans un no man’s land sous les ponts de l’autoroute menant à Saint-Denis dans un abri précaire fait de bric et de broc… Un autre destin les attendait…)
Beaucoup aimé aussi la vitalité de la librairie Folie d’encre et L’Espace 89 qui offre toujours une programmation (théâtre, cinéma, chorégraphie, concerts) remarquable.
Ouais, j’avais compris, hamlet Jean Crysanthème l’auteur des Pompes funèbres !
Christiane, pour réaliser ce livre sur les 20 communes situées de l’autre côté du périf parisien, je suis d’abord allé à la mairie de chacune d’entre elles et j’ai demandé si l’on pouvait m’offrir en service de presse les ouvrages historiques publiés sur leur ville, des ouvrages généralement introuvables, hors commerce. Tous ont accepté, sauf la plus riche: Neuilly sur Seine ! J’ai gardé tous ces livres dans ma bibliothèque.
Ensuite, j’ai sillonné chaque ville et déterminé un itinéraire de promenade de deux heures, à pied, permettant de voir l’essentiel de son patrimoine. Et puis j’ai pris des photos. A Saint-Ouen, tandis que je photographiais un immeuble, au fond d’un square public, une bande de jeunes m’a apostrophé. Le chef de la bande s’est avancé vers moi et m’a demandé, d’un air menaçant, ce que je photographiais. Je lui ai expliqué mon travail et lui ai montré que ni lui ni sa bande n’étaient sur les photos. J’ai senti que j’étais à deux doigts de me faire tabasser et taxer mon appareil photo…
Sur le film de Guédiguian et Marseille, j’ai tout dit dans le billet précédent et sur la RDC, hamlet. Même que ça a agacé rose !
28 novembre 2019 à 15 h 12 min
« Gloria Mundi » de Robert Guédiguian.
Je craignais une certaine lassitude, à la longue, un certain prêchi-prêcha post communiste. J’y suis allé en traînant un peu la patte et puis, très vite, divine surprise, l’émotion fut au rendez-vous…
De tous les comédiens du film, c’est surtout Gérard Meylan, « l’autre visage de Guédiguian », qui m’a le plus touché…
Le cinéaste, contrairement à son habitude, ne nous montre plus un Marseille pittoresque, entre la Joliette et les calanques de rêve, mais le Marseille du XXIe siècle, en voie de barcelonisation et d’ubérisation définitives.
Là, le personnage incarné par Gérard Meylan n’a plus sa place. C’est un homme inutile, qui se révèlera pourtant essentiel au moment capital. Face au non sens de la vie, à la violence du monde, il est réduit à écrire des haïkus : « Je marche sur le toit de l’enfer et je regarde les fleurs »…
Au début, Ariane Ascaride, en technicienne de surface à la coiffure impeccable de grand faiseur et vivant en HLM, m’a fait un peu grincer des dents, et puis la comédienne de talent, primée à juste raison à Venise, a très vite pris le dessus !
Là dessus, la jeune génération d’après la bande habituelle à Guédiguian, menée par Anaïs Demoustier, Robinson Stevenin et Grégoire Leprince-Ringuet semble bien mal barrée. « Il faut conserver la solidarité », plus familiale et amicale que syndicale, prêche le personnage las et désillusionné joué par Ariane Ascaride.
Me gène bien un peu que Guédiguian fasse passer les chauffeurs de taxis marseillais, économiquement agressés par les Ubers, pour des fachos.
Gloria ça vient d’où ?
Mais de John Cassavetes (« Gloria », 1980), évidement !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19584745&cfilm=269632.html
Leopardi, Le Gênet :
Renato, l’amplification des épreuves climatiques est une loi du genre chez l’exilé, mais il n’est pas dit que ses inexactitudes remettent en question l’exil lui même. Le Père Caussin se plaignait dans ses lettres de ce que le bruit des vagues de l’Odet à Quimper l’empêchait de dormir! Il n’en est pas moins resté assigné à résidence à Quimper jusqu’après la mort de Louis XIII…
L’illusion peut jouer aussi dans l’autre sens: en Belgique Hugo choisit Jersey parce qu’il pense que le climat y est ensoleillé. il serait facile si on n’avait que ces deux textes de mettre en doute les deux exils…
Bien à vous.
MC
Sur notre gauche, nous distinguons la haute tour de béton de 100 mètres de hauteur de l’usine d’incinération des ordures recyclées par la CPCU (Compagnie parisienne de chauffage urbain).
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Very exciting !
Comment s’appelait le type des éditions de la reconquête qui se baladait au Paraguay et avait un site aux couleurs des nazis ? Il y a une dizaine d’années.
J’ai un trou de mémoire.
Philippe Régnier ?
Alpes de Haute Provence alerte orange.
La Laye, dont le barrage a été ouvert, le Largue sont sortis de leurs lits.
La population en zone inondables est recueillie dans écolesnou salles.polyvalentes.
Il pleut, depuis cenmatin 5 heures, des trombes d’eau. Un déluge.
À Poitiers aussi, il.pleut sans arrêt.
Je ne doute pas du sérieux de ton travail de recherche, Jazzi. Mais j’aime quand un passant laisse une information intéressante. Ce jour-là c’était M.Court.
Quant au document joint en lien, il est postérieur à la parution de ton livre, évoque le Vieux-Saint-ouen et les gens qui y vivaient.
L’Histoire change les lieux, efface, reconstruit…
Ainsi ai-je vu naître la Serre et les jardins ouvriers derrière Alstom et un immense jardin cultivé sans pesticides, avec des haies pour les oiseaux.
Ainsi ai-je vu les jardins partagés des Docks que les « jardiniers » s »empressaient de transformer en jardins individuels…
Ainsi ai-je vu les dealers prendre possession des escaliers des cités, y faire la loi, fouiller les passants entrant dans les immeubles, utiliser des gamins pour faire le guet et dans le même temps pu observer les passages des nantis des quartiers chics de Paris venir furtivement acheter de la drogue pour leurs soirées folles…
J’ai déménagé…
et à D. qui reprend un passage de ta description (« Sur notre gauche, nous distinguons la haute tour de béton de 100 mètres de hauteur de l’usine d’incinération des ordures recyclées par la CPCU (Compagnie parisienne de chauffage urbain).– Very exciting ! »), j’ajouterais qu’en contrebas de cette usine d’incinération vivotait un camp de Roms. Ils ont été expulsés, invitant les audoniens, la veille pour une fête. J’y suis allée. Caravanes modestes, souvent sans roues et baraques tenues le plus proprement possible. Gosses jouant entre des tas d’ordures accumulés le long des murs. Fumées âcres rabattant sur le camp des odeurs insupportables, qui piquaient les yeux.
Oui, des tours, où on loue à pas cher un environnement… pollué… et moche.
Rose,
quelle angoisse ce doit être pour les habitants encore pataugeant dans la boue et les dévastations précédentes.
Une angoisse antédiluvienne qui remonte à la surface de notre temps. Ne sommes-nous pas les enfants de Noé ?
oui c’est ça, Rose, merci. Avec un z. Philippe Régniez.
Jean-Pierre Petit habite à Pertuis à côté de la rivière, j’espère qu’il n’a pas eu trop de pépins avec ça parce qu’il se fait vieux.
AI REGRETT2 DE NE PAS VOIR le nom de GABRIEL Péri à saint OUEN (ou j’ai lu trop vite?°C4EST UNE GRANDE AVENUE qui mène à la mairie et que tout le monde connaissait et après coup recherchait (post)or le nom de gabriel PERI a été chanté par ARAGON et restera dans l’histoire)
Un peu de ciel sur le silence
Le soleil est beau quand il pleut
Le souvenir a les yeux bleus
A qui mourut par violence
Dans le cimetière d’Ivry
Les bouquets lourds de nos malheurs
Ont les plus légères couleurs
Pour plaire à Gabriel Péri
Ah dans leurs pétales renaissent
Le pays clair où il est né
Et la mer Méditerranée
Et le Toulon de sa jeunesse
Dans le cimetière d’Ivry
Les bouquets disent cet amour
Engendré dans le petit jour
Où périt Gabriel Péri
Redoutez les morts exemplaires
Tyrants qui massacrez en vain
Elles sont un terrible vin
Pour un peuple et pour sa colère
Dans le cimetière d’Ivry
Quoi qu’on fasse et quoi qu’on efface
Le vent qui passe aux gens qui passent
Dit un nom Gabriel Péri
Vous souvient-il ô fusilleurs
Comme il chantait dans le matin
Allez c’est un …
Louis Aragon
Légende de Gabriel Péri
Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre
Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d’amies
Ajoutons-y Péri
Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux
Tutoyons-nous son espoir est vivant.
Paul Éluard
Au rendez-vous allemand, Paris, Éditions de Minuit, 1945.
merci Jazzi, comme critique je trouve que c’est bien.
et tu trouves que ce clan d’ex techniciens de surface résiste bien à l’embourgeoisement ? comme Joey Starr ? ou iam ?
c’est ça qu’il y a de bien dans le communisme : ça permet de faire des films qui plaisent bien au public.
autant sur le plan politique le communisme n’a pas percé, autant sur le plan cinématographique il aura permis d’enrichir un max de personnes.
le christianisme aussi il a enrichi des gens, et pourtant il a bien percé.
et pourtant, si on y regarde de près le christianisme c’est pas moins con que le communisme.
on se demande à quoi ça tient ces histoires de perçage.
« D. dit: à
Jean-Pierre Petit habite à Pertuis à côté de la rivière »
c’est marrant cette coïncidence j’ai aussi un pote qui se prénomme Jean Pierre et qui habite à Pertuis au bord de la rivière, si ça se trouve ils se connaissent.
Jazzi tu sais quoi ? je t’aime bien. et j’aime bien tes critiques, je les trouve rafraichissantes, toi aussi tu es un mec rafraichissant, des fois t’es un peu branque, mais en gros t’es rafraichissant.
t’es un bon gars !
Jazzi tu sais pourquoi je te dis ça ? parce que comme le blog de passou est en train de couler il faut dire à ceux qu’on aime qu’on les aime, avant que le bateau coule et que les erdeliens se fassent bouffer par les petits poissons.
Jazzi tu savais que le Titanic a coulé parce que le type qui était responsable de la surveillance en haut de son mat il avait oublié ses jumelles dans sa chambrée, s’il n’avait pas oublié ses jumelles il aurait pu voir l’iceberg d’assez loin pour l’éviter, je me souviens plus du nom de ce type, un étourdi, un poète sans doute, lui aussi devait être un bon gars, chaque année on devrait célébrer sa fête.
Jean Pierre Petit à Pertuis, au bord de la rivière.
Il s’agit de la Durance. J’ai regardé le bulletin crues. Deux sont en alerte rouge le Calavon et l’Ouvèze. La Durance ça va.
Au pire on a la cave ou le rez de chaussée noyé.
On n’arrête pas l’eau.
1000 brebis sont mortes noyées aussi.
Ai fait une potée auvergnate. Et une soupe de pois cassés. S’il faut ravitailler les mouillés, j’irai. Ma cocotte est trop petite.
On ne rigole pas ici, je vous le dis.
Les salopards non plus, on ne les arrète pas.
Jazzi ! en fait pour le type qui a oublié ses jumelles, en fait je crois que c’était pas vraiment un oubli, l’armateur avait pompé l’air de tout le monde en clamant haut et fort que ce bateau était indestructible qu’il a dû se dire que ça servait à rien qu’il prenne ses jumelles.
On est à 380 et l’an dernier à 250. Les unités mon pote n’en a pas parlé.
Enfin, pour nous, c’est le moment de dire
Que d’eau, que d’eau.
Rose t’habites à Pertuis ? je croyais que tu vivais à la Rose ? ou au Merlan ? ou à Saint Barnabé ? tu sais que quand j’étais gamin il y avait aussi des moutons à Saint Antoine, je me demande quel âge a Guediguian, si ça se trouve j’ai joué au foot contre lui, les matchs Saint Antoine contre l’Estaque ça se terminait toujours en bagarre, c’était tous des grands malades à l’Estaque.
On est sous l’eau.
C’est le moment qu’a choisi le grand parapluie.pour craquer. On l’attrape par le manche.
si ça se trouve Guediguian jouait à la JSA ? l’équipe de la juenesse sportive arménienne, quand on jouait contre eux aussi ça se terminait en bagarre, c’était tous des grands malades à la JSA.
Non, c’est Jean Pierre Petit qui habite à Pertuis.
L’Estaque, y a eu Cézanne qui a peint la baie de Marseille de cet angle là. Trois quarts de biais.
C’est un quartier.
Saint Antoine c’est les quartiers nord.
Guedidjian il est septuagénaire : il cornaque Ascaride.
Sûr qu’il s’en fout de nous.
Il vit sur le mythe de son enfance. Dans ces.quartiers pauvres et populaires. Autre chose qu’Endoume.
rose ! tu sais nager au moins ? tu sais ce que c’est ? c’est des histoires de dérèglements climatiques !!!
t’as vu qu’il y a eu aussi un séisme juste à côté de la centrale nucléaire du Tricastin ? à 20 kms près il n’y avait plus personne dans un rayon de 200 kms ! et Pertuis y est !
on vit dans un monde de grands malades.
je sais pas si à l’Estaque il y a eu Cezanne, par contre je sais que l’équipe minimes de foot qu’ils avaient à l’époque c’était tous des allumés de première, la moitié ont fini au Baumettes et l’autre moitié s’est fait flinguée par les flics.
Normalement l’unité c’est millimètres.
Demain, je vais aller acheter une gouttière, vider ma deuxième évacuation celle près de laquelle le hérisson hiberne. Demander au maçon de finir les angles du toit.
Écoper le rez de chaussée.
Vider la poubelle de cent litres pleine d’eau sous la vieille gouttière
Prévenir la voisine que son bassin se vide chez moi et fait une rivière.
Essayer de faire rapatrier ma terrasse en polyuréthane avant que cela ne redémarre.
Hamlet
Je sais nager et j’ai un canoë trois places. Avec ceintures de sauvetage.
Les Baumettes sont archi pleines. Z’ont déménagé, je crois bien.
À Marseille sévit le marché de la drogue.
rose, je te parle d’une époque où aucun habitant de l’Estaque avait jamais entendu parler de Cezanne.
non pour entendre parler de Cezanne fallait aller 20 kms plus au nord, à Aix en Provence.
mais si ça se trouve aujourd’hui on doit trouver un resto ou un bar à l’Estaque : « chez Cezanne » avec des reproductions de ses tableaux au mur.
Le Tricastin est dans la.vallée du Rhône.
Les grands malades sont ceux qui ont l’argent comme priorité. Cela les rend fous parce qu’insatiables. Lorsque nous cueillerons des marguerites dans la Margeride, ils erreront hagards.
rose, le marché de la drogue ? oui les romains Marseille a toujours été un lieu important d’échanges commerciaux, à l’époque c’était plus le pinard.
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