de Pierre Assouline

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La République des livres
Laissez partir les morts…

Laissez partir les morts…

Il y a des écrivains avec qui des lecteurs ont passé un pacte. Ils les suivent depuis longtemps, parfois depuis leurs débuts, leur demeurent fidèles avec plus ou moins de bonheur, les retrouvent à chaque nouveau livre avec un plaisir mêlé d’appréhension non par crainte d’être surpris mais par peur d’être déçu. Et cela dure ainsi pendant toute une vie de lecteur… Entendons-nous bien : quoiqu’on attende de lui, et certains même se croient en droit d’en attendre une certaine qualité d’écriture voire un certain type de livre, un auteur ne nous doit rien, il n’a aucun compte à nous rendre. Le pacte entre l’un et l’autre existe pourtant bien. Implicite, il ne procède d’aucun contrat. Aussi invisible que mystérieux, il relève d’une promesse non formulée. Jusqu’à ce que le lecteur de décide de le rompre- ou pas.

Ce pacte, c’est ce qui m’a fait lire Le Lièvre (148 pages, 15 euros, Gallimard), bref texte dont le titre ne dit rien et la quatrième de couverture pas grand-chose. Faut-il que ses romans (Des choses idiotes et douces), ses essais, ses poèmes, ses directions d’ouvrage (la Bible des écrivains) et ses traductions (Virgile, Shakespeare, saint Augustin) m’aient souvent emporté plus loin que moi, qu’ils m’aient aidé à me dépasser, pour qu’une fois de plus je fasse confiance à Frédéric Boyer au point de lui accorder quelques heures de ma vie. Car c’est bien cela que l’on sacrifie en choisissant d’entrer dans un livre : un saut dans l’inconnu et une part de notre existence.

Tout écrivain devrait le savoir : ce qui a été écrit les larmes aux yeux se lit les larmes aux yeux. C’était déjà vrai de peut-être pas immortelle que Boyer avait écrit après le décès accidentel que sa compagne la philosophe Anne Dufourmantelle. Si ça l’est un peu moins du Lièvre, c’est que les larmes sont elles-mêmes au centre de ce récit. Les larmes, leur retenue, leur refoulement et cet irrépressible empêchement de pleurer quand on est un homme au motif que Dieu vomit les tièdes. Tant pis pour Lui : il fait bon demeurer parmi eux :

« Les rescapés. Les enfants qui n’ont pas grandi. Les familles qui n’ont pas toujours eu les mots ni les gestes qu’il aurait fallu ».

Qui sait si le salut de leur âme ne les guette pas aussi. C’est si difficile de laisser partir les morts. Pourtant, la quête de la légèreté est à ce prix.

A la faveur d’une consultation chez un thérapeute qu’il appelle « le chaman », un parisien à l’approche de la soixantaine, effondré par deux violents deuils successifs, retrouve en lui l’enfant de 12 ans qu’il était au début des années 70. Son héros était alors le voisin de la maison familiale quelque part dans la banlieue de Toulouse. Une grande gueule, trouble, louche, ambigüe et charismatique, qui l’emmenait avec lui dans sa Renault Torino à la chasse dans les forêts gasconnes. Un jour, ils tuent un lièvre. Son baptême du feu. L’homme l’attribue à l’enfant pour le rendre fier de cette victoire, mais l’enfant en est embarrassé, il la rejette, il ne veut pas de ce sang de l’animal blessé à mort. Le voisin clame partout avec fierté que l’enfant a eu le lièvre mais l’enfant, qui sait que ce n’est pas vrai, fait semblant alors qu’il aimerait tant ramener à la vie l’encombrant cadavre de ce petit animal que les Anciens avaient érigé en totem de l’amour et de la résurrection. Avec une touche de pensée magique, le lièvre est fait agnus Dei.

Un jour le voisin disparait sous ses yeux. La police l’emmène on ne sait pas pourquoi. Dès qu’il a gagné la prison, sa femme a déménagé. Finies les grandes virées. Il disait que tuer n’était pas une décision mais une chance, un cadeau qu’on ne peut refuser, il suffit de mettre de côté la conscience et ses échappatoires. Cet homme était son professeur de liberté. Il fut le premier à le confronter à la violence des hommes et à la perte de l’innocence- mais à quel âge découvre-t-on vraiment l’idée de la perte ? Ce moment de sa vie y fit entrer le Mal et la mort. Le lièvre, dépecé et mangé, est mort et ressuscité. Telle est la dramaturgie tissée autour de ce souvenir remonté des ténèbres de ce pays perdu qu’est l’enfance longtemps après à la faveur de la mort des proches.

Ce récit plus poétique que réaliste, d’une beauté aussi discrète que saisissante, est bourré de remords et de regrets, d’émotions et de sensibilités, de larmes réprimées et de culpabilités, de terreurs intimes et de petites trahisons, de sacrifices et de renoncements, de nœuds et de dénouements -et de fantômes apaisés. Une telle osmose avec la nature, les animaux et les végétaux, ramène au Nouveau monde bien que le paysage très français d’un Lièvre se situe loin de la Virginie où le film de Terrence Malick fut tourné. Un filet d’eau l’irrigue de bout en bout. Des larmes le constituent. En s’écoulant, elles renvoient un seul et même écho : « Laissez partir les morts… ». Pas sûr que l’on s’en débarrasse jamais quand ils ont fait ce que nous sommes.

Roman, récit, conte ou fable, peu importe : ce n’est pas un livre touchant mais un livre qui nous touche et nous trouble durablement. Car c’est bien de la mort qu’il s’agit, celle des autres. L’arrière-pays de Frédéric Boyer, c’est l’entre-deux morts. Son Lièvre a la vertu et la générosité de ces grands petits livres qui ressuscitent d’anciens et toujours vifs bonheurs de lecture. Dans mon cas, c’est L’éloquence des larmes (Desclée de Brouwer, 2000), essai croisant peinture, musique, littérature qui disait comment la beauté, comme la mort, peut mystérieusement aider à vivre. Bref, limpide, cristallin, le livre avait été écrit à la lumière des tragédies de Shakespeare et de La Pesanteur et la grâce de Simone Weil. Son auteur Jean-Loup Charvet, historien de l’art et haute-contre formé par James Bowman, dirigea l’ensemble baroque « Les passions de l’âme ». Comme l’écrivait son éditeur Benoit Chantre, qui se chargea du manuscrit : « c’est un chant devenu pensée ». Car Charvet avait laissé son livre inachevé, emporté à 37 ans par une tumeur au cerveau. Plus de vingt ans ont passé mais certains passages n’ont jamais quitté ma mémoire :

« Si la musique a tant de force dans la représentation des larmes, c’est qu’elle rend le silence sensible … On ne s’élève pas en larmes car il est faux de dire qu’on tombe en larmes : on ne peut que fondre en larmes… Retient-t-on ses larmes où sommes-nous retenus par elles ?… Le gémissement, emblème sonore de la larme… La larme calligraphie de l’émotion… De l’éloquence muette et de cette sorte de joie qui fait pleurer… »

Mais vous pleurez, Milord ? Ça j’l’aurais jamais cru…

(« Funérailles shinto de l’acteur de Kabuki Danjuro, Tokyo, 1965 » photo de Henri Cartier-Bresson ;

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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commentaires

1 093 Réponses pour Laissez partir les morts…

D. dit: à

D’attractions, bien évidemment. Ce sont principalement des manèges. D’ailleurs interroge le bambin lambda de 10-12 ans, celui des maisons individuelle péri-urbaines, représentant le gros des visiteurs. Dans la plupart des cas il n’a jamais lu un album d’Astérix, n’en lira aucun après sa visite, ne comprend rien aux jeux de mots, aux références ou allusion socio-culturelles, n’est pas capable de situer les gaulois et les romains ni dans le temps ni sur une carte, même si on lui a enseigné ça en sixième.
Tout ce qu’il connait ce sont des films médiocres trahissant l’oeuvre originale et devant lesquels lesquels il a été passif, rigolant du gros tapant sur les romains.

D. dit: à

Le parc d’attraction c’est du pain et des jeux, première fonction : mal occuper la jeunesse. Secondement c’est l’attraction des touristes pour satisfaire l’économie et l’emploi.

D. dit: à

70 % en moins c’est ennuyeux économiquement. Ça c’est certain. Culturellement pas du tout.

et alii dit: à

Ad Vingerhoets is a clinical psychologist who focuses on stress and emotion. He has spent more than 20 years studying when and why we cry, and how the study of crying may help us obtain better insight into human nature.

et alii dit: à

Le pianiste Alfred Brendel écrivait : « Je verse facilement des larmes lorsque j’écoute de la musique, que je vis une pièce de Shakespeare ou que je rencontre une grande performance. La littérature n’a pas le même effet sur moi, semble-t-il. Je ne peux pas vous dire pourquoi, car la lecture a été une partie importante de ma vie. »
même lien

et alii dit: à

je pourrais raconter qu’un jour, je me mis au piano « pour moi, pour jouer-et non étudier », et je commençais de jouer une « fantaisie » de Mozart lorsque je sentis mes yeux s’emplir de larmes et que je m’effondrais en sanglots;
il n’y avait personne, j’étais seule , et je ne m’en remettais pas

et alii dit: à

une fantaisie de MOZART/

il y a 5 ans
Mozart : Fantaisie pour piano en ré mineur K. 397 par Ingmar Lazar
France musique
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Mozart : Fantaisie pour piano en ré mineur K. 397 par Ingmar Lazar, extrait vidéo du concert Génération Jeunes Interprètes,
https://www.dailymotion.com/video/x57cc1y

Jazzi dit: à

Je connais un jeune comédien beur qui joue les Gaulois au parc Astérix, D.
Un choc des cultures ou un métissage culturel ?

et alii dit: à

EN TRADUCTION? LE FAMEUX POEME D’Auden (que j’ aime aussi beaucoup )

‘Arrêtez toutes les horloges, coupez le téléphone’
Arrête toutes les horloges, coupe le téléphone,
Empêcher le chien d’aboyer avec un os juteux,
Silence les pianos et avec tambour sourd
Sortez le cercueil, laissez venir les personnes en deuil.

Laisse les avions tourner en gémissant au-dessus
Griffonner sur le ciel le message Il est mort,
Mettez des nœuds de crêpe autour du cou blanc des colombes publiques,
Laissez les agents de la circulation porter des gants de coton noir.

Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
Ma semaine de travail et mon repos dominical,
Mon midi, mon minuit, mon discours, ma chanson ;
Je pensais que l’amour durerait pour toujours : j’avais tort.

On ne veut plus des étoiles maintenant : éteignez tout le monde ;
Emballez la lune et démontez le soleil ;
Déversez l’océan et balayez le bois;
Au point ou cela en est cela ne peut plus s’améliorer.

WH Auden

Soleil vert dit: à

>JJJ « je préfèrerais pas »
C’est la traduction de Pierre Leyris, maintes fois répétée

Certes la forme « Je ne préfèrerais pas » est correcte ; mais Leyris opte pour une forme oratoire

On dirait du Queneau d’ailleurs

racontpatavi dit: à

(Cinquante ans après, Mathieu, ou du moins son marchand, doit toujours batailler pour revendiquer une place éminente au panthéon universel ).

Mais non, le prix des peintures de Mathieu ça monte sûrement en ce moment.

racontpatavi dit: à

Dernière vente de province à Rennes 28 et 29 juin 2021, d’un Mathieu, « Printemps massacre », huile sur toile signée et titrée. 146 x 113,5 : 369 000 euros.

D. dit: à

Vous n’avez pas « Été massacre » ?

Janssen J-J dit: à

mais voyons… SV je n’ai parlé ni de l’un ni de l’autre !… Vous ne m’avez pas bien lu…
Vous avez écrit dans votre blog : JE PREFERAIS PAS
Je vous objecte d’écrire : je PREFERERAIS ne pas ou JE FREFERERAIS pas
et vous m’objectez : JE PREFERERAIS pas… (forme orale)
mais que JE NE PREFERERAIS pas… serait également correct…

Mais moi, je n’ai jamais parlé de ça, voyons !…

nb/ Et du coup…, le soleil a REVERDY Pierre, un brin… : c’est un poète pré-pompidolien, je croà 😉 qui n’a d’ailleurs rien à voir avec QUENEAU ou GIONO… Vous me suivez mieux, là ?
Bàv,

lmd dit: à

racontepatavi, c’est bien ce que je dis, le ou les marchands de Georges Mathieu ont pris les choses en main ; et pourquoi pas ?

Soleil vert, peut-être avez vous fait une faute de frappe, vous avez bel et bien écrit « I would prefer not to », « Je préférais pas »  avec 2 accents aigus.

Phil dit: à

Un choc des cultures ou un métissage culturel ?

Un cdd, dear Baroz

et alii dit: à

« Fie-toi à la trace des larmes et apprends à vivre. » Paul Celan

et alii dit: à

Les larmes modernes : larmes et modernité dans la littérature et les arts du XIXe siècle à nos jours
Paru le : 17/06/2010
Une étude comparée sur ce motif : Goethe et le langage des pleurs, l’esthétique des larmes dans l’opéra français, cataracte des larmes chez Bataille, pleurer après Auschwitz, la poétique des larmes chez Nelly Sachs et Paul Celan, Derrida, l’autre et le deuil… ©Electre 2021
4 de couv:
« , aucun des contributeurs n’a souhaité échapper au désir secret de voir poindre des larmes, de sentir venir quelque chose d’aussi doux et désespéré qu’un souvenir d’enfance. Qui n’a pas rêvé de frôler ainsi l’émotion de son lecteur ?

et alii dit: à

P.Celan
Même la solitude (« Auch das Alleinsein »)

Même la solitude ne suffit pas pour des pleurs
Puisque mille feuilles viennent vers toi pour, calmement,
Démêler leur douce nostalgie, ruisselante dans la torpeur…

et alii dit: à

Ton éclat (« Dein Schimmer »)

Ton éclat, ton éclat
Jamais, jamais ne s’approchera…

Ton silence, ton silence
Ruisselle des branches.

Si bien que des corbeaux, des corneilles
S’étonnent et surveillent.

Alors, en hâte, sans alarme,
Saisiront au vol des larmes.
Celan

Bloom dit: à

Wystan Hugh Auden malmené au dernier vers:

« Au point ou cela en est cela ne peut plus s’améliorer », pour « For nothing now can ever come to any good »?

==> « Car désormais, tout ne peut que mal finir. »

Soleil vert dit: à

1-Cher JJJ : Vous avez écrit dans votre blog : JE PREFERAIS PAS

c’est pas moi c’est Pierre Leyris

2-lmd
Soleil vert, peut-être avez vous fait une faute de frappe, vous avez bel et bien écrit « I would prefer not to », « Je préférais pas » avec 2 accents aigus.

*I would prefer not to, c’est pas moi c’est Melville

*« Je préférais pas » avec 2 accents aigus.

c’est pas moi c’est Pierre Leyris

hi hi

Bloom dit: à

Leyris opte pour une forme oratoire

Ce qui ne se justifie absolument pas car:

1/ l’auxiliaire « would » est à la forme pleine, celle du registre neutre, tout sauf agrammatical.
2/ « would prefer » est d’un registre bien plus soutenu que would rather (emploi du terme latin via le français de préférence au saxon) et convient à la situation:
3/ Dans l’administration, fût-elle américaine, la politesse est d’usage et s’accommode fort mal d’une entorse syntaxique. D’où la fermeté du refus, d’autant plus prégnante que celui-ci s’exprime dans une langue parfaitement neutre

Ergo,sur les plan du lexique, de la syntaxe, de la socio-linguistique et du sens, cette traduction est parfaitement infondée et totalement erronée.

Soleil vert dit: à

Bartleby : Bref, un mystère de plus, certes « je préfère » s’écrit avec un seul accent aigu, mais le traducteur l’écrit systématiquement avec deux accents aigus !!!!. C’est une traduction qui date de 1986

Au secours je rends mon tablier

Soleil vert dit: à

rectification : le conditionnel s’écrit bien je ne préférerais pas avec deux accents aigus

Bloom dit: à

I would prefer not to = Je préférerais m’abstenir.

Bloom dit: à

Leyris would have been well-advised not to.

Marie Sasseur dit: à

# »Une historienne spécialiste de l’impérialisme, une journaliste au Financial Times, un universitaire romancier ainsi qu’une actrice constituent le jury (littéraire !) du Booker Prize sous la présidence d’un théologien qui fut archevêque de Canterbury… » Passou.

C’est pas frais…

Et c’est une t(i)are?

Dr Rowan Williams.

He is a Fellow of the British Academy, the Royal Society of Literature and the Learned Society of Wales. In 2013, he was made a life peer, becoming The Rt Rev. and the Rt Hon. the Lord Williams of Oystermouth. He retired from the House of Lords in August 2020.

https://thebookerprizes.com/author/dr-rowan-williams

Jean Langoncet dit: à

@Bonjour Passou, quelle belle phrase vous avez retenue de ce roman, Climax, non encore paru, de T. B. Reverdy.

Est-ce une allusion à cela : « « Sans elle [la fiction}, la banquise, ce ne serait jamais que de la glace ». »

Le cas échéant, c’est de la tenue d’une pub kiss cool

D. dit: à

Je regarde le Palais royal de Madrid sur F2 et c’est très bien.

D. dit: à

Ça a confirmé mon idée que Velasquez ne casse pas trois pattes à un canard. Quoique Pablo (où est-il donc fourré ?! il manque ici) dit le contraire.

Patrice Charoulet dit: à

Je signale les entretiens qu’a eus Philippe Bilger avec …
Entretien avec Dominique Besnehard
Entretien avec Florian Bachelier
Entretien avec David Lisnard
Entretien avec Éric Neuhoff
Entretien avec Laurent Joffrin
Entretien avec Marion Maréchal
Entretien avec Thomas Morales
Entretien avec Arnaud Montebourg
Entretien avec Michel Laval
Entretien avec Ségolène Royal
Entretien avec François Sureau
Entretien avec Pierre Charon
Entretien avec Bruno Retailleau
Entretien avec André Bercoff
Entretien avec Edwige Antier
Entretien avec Philippe Grimbert
Entretien avec Michel Onfray
Entretien avec Valérie Thorin
Entretien avec Didier Maïsto
Entretien avec Jean-Pierre Jackson
Entretien avec Philippe Juvin
Entretien avec Frank Berton
Entretien avec Mathieu Bock-Côté
Entretien avec Alexandre Del Valle
Entretien avec Gilles Antonowicz
Entretien avec Pierre Jourde
Entretien avec Robert Zarader
Entretien avec Laurent Luyat
Entretien avec Pascal Boniface
Entretien avec Arnaud Péricard
Entretien avec Laetitia Strauch-Bonart
Entretien avec Jean-Loup Dabadie
Entretien avec Sylvain Tesson
Entretien avec Didier Barbelivien
Entretien avec Roselyne Bachelot
Entretien avec Stéphane Courtois
Entretien avec Béatrice Brugère
Entretien avec Renaud Camus
Entretien avec Jean-Yves Le Borgne
Entretien avec Jean-Claude Mailly
Entretien avec Christian Regouby
Entretien avec Roberto Alagna
Entretien avec Yasmina Reza [entretien audio]
Entretien avec Louis Vogel
Entretien avec Nadine Morano
Entretien avec Bertrand de Labbey
Entretien avec Jean-François Copé
Entretien avec Nathalie Kosciusko-Morizet
Entretien avec Frédéric Vitoux, de l’Académie Française
Entretien avec Emmanuel Carrère
Entretien avec Gilbert Collard
Entretien avec Bertrand Burgalat
Entretien avec Michel Bouquet
Entretien avec Alain Finkielkraut – Saison 2
Entretien avec François Bayrou
Entretien avec Thierry Mandon
Entretien avec Denis Tillinac
Entretien avec Mohed Altrad
Entretien avec Gilles-William Goldnadel
Entretien avec Natacha Polony
Entretien avec Florian Philippot
Entretien avec Patrick Poivre d’Arvor
Entretien avec Éric Dupond-Moretti
Entretien avec Roland Dumas
Entretien avec Julien Clerc
Entretien avec Frédéric Taddeï
Entretien avec Thierry Lévy
Entretien avec Fabrice Luchini
Entretien avec Serge Moati
Entretien avec Nicolas Dupont-Aignan
Entretien avec Michel Onfray
Entretien avec Xavier Bertrand
Entretien avec Michel Field
Entretien avec Grégory Coupet
Entretien avec Éric Naulleau
Entretien avec Henri Guaino
Entretien avec Olivier Besancenot
Entretien avec Élisabeth Lévy
Entretien avec Michel Erman
Entretien avec Edwy Plenel
Entretien avec Éric Zemmour
Entretien avec Robert Ménard
Entretien avec Hervé Temime
Entretien avec Alain Finkielkraut

P.-S. France Culture diffuse en ce moment des entretiens avec Gide. Quelle voix détestable et insupportable! J’ai entendu des entretiens avec Claudel, Léautaud, Jouhandeau, Simenon entre autres. Mais cette façon de parler de Gide, quelle horreur !

Paul Edel dit: à

Bonne série à propos de John Le Carré chaque matin, à 9 heures sur France Culture.

Phil dit: à

Mais cette façon de parler de Gide, quelle horreur !

Vous êtes probablement lobotomisé, mister Charoulet. Abus du canal franceculture.

et alii dit: à

jelaissais à LMD le plaisir de revenir sur DERRIDA .VOICI UN LIEN.mais il n’est pas trop tard pourLMD
même s’il en pleure de rage:
 » Je pleurais sur Didon qui était morte. »
« Je pleurais dans la profonde amertume de mon cœur brisé. »
« Seules les larmes m’étaient douces et avaient pris la place de mon ami dans les délices de mon âme. »
« Je versais des larmes très amères, et je reposais dans l’amertume. Oui, j’étais malheureux et, plus chèrement qu’à mon ami, je tenais à cette vie malheureuse elle-même. »
« Je lâchai les larmes que je retenais, pour les laisser couler autant qu’elles voudraient et en faire un lit sous mon cœur. »
Les larmes d’Augustin, « toutes les larmes abandonnées ou retenues des Confessions », et toutes ses prières, ce sont pour Jacques Derrida les Confessions mêmes. Il dit pour désigner le livre d’Augustin, pour prendre aussi peut-être une pause augustinienne (car confesser ce que l’on fut c’est, semble-t-il, d’abord confesser ses lectures), que c’est dans la traduction « très libre » de Robert Arnauld d’Andilly qu’il a, jeune homme, découvert « les prières et les larmes d’Augustin ». Et son texte, Circonfession, écrit dans une dépendance si trouble, dans une subversion si belle des Confessions, assigne à ses propres larmes, à sa prière intime, inaliénable, leur place fondamentale près de celles d’Augustin, elles n’en sont pas discernables : « essayant en vain non seulement de pleurer mais je ne sais plus, de m’empêcher de pleurer, et fletum frenabam », « pourquoi je prends plaisir à pleurer à la mort de l’ami, cur fletus dulcis sit miseris ? », « toutes mes prières, toutes mes larmes d’amour, ce que je préfère à ma vie », « à la manière de sA je n’aime que les larmes, je n’aime et ne parle qu’à travers elles »…
Je pleurais sur Didon qui était morte. »
« Je pleurais dans la profonde amertume de mon cœur brisé. »
« Seules les larmes m’étaient douces et avaient pris la place de mon ami dans les délices de mon âme. »
« Je versais des larmes très amères, et je reposais dans l’amertume. Oui, j’étais malheureux et, plus chèrement qu’à mon ami, je tenais à cette vie malheureuse elle-même. »
« Je lâchai les larmes que je retenais, pour les laisser couler autant qu’elles voudraient et en faire un lit sous mon cœur. »
Les larmes d’Augustin, « toutes les larmes abandonnées ou retenues des Confessions », et toutes ses prières, ce sont pour Jacques Derrida les Confessions mêmes. Il dit pour désigner le livre d’Augustin, pour prendre aussi peut-être une pause augustinienne (car confesser ce que l’on fut c’est, semble-t-il, d’abord confesser ses lectures), que c’est dans la traduction « très libre » de Robert Arnauld d’Andilly qu’il a, jeune homme, découvert « les prières et les larmes d’Augustin ».
ttps://www.cairn.info/l-invention-du-commentaire–9782130505679-page-1.htm

et alii dit: à

Derrida:
Déplorer, Implorer, croire.

Tandis que le regard est lié à la fonction organique de l’oeil, les larmes en sont dissociées. Elles expriment la prière, la joie, la tristesse. Selon Derrida, la vérité de l’oeil humain ne réside pas dans la vision, mais dans les larmes. Quand l’homme perd la vue, alors il pleure, il implore. Ce retrait du voir, qui est paradoxalement l’essence de l’oeil (humain), permet de penser sans anticiper un horizon, une illumination. Il autorise un autre rapport à l’autre, une adresse où l’autre vérité des yeux, celle des pleurs, jaillit hors de l’oubli. C’est l’hypothèse de la vue : « l’homme commence à penser les yeux en les perdant, et alors il implore ». En disant « Me voici », j’entends la demande muette de l’autre, infinie, insupportable, je reconnais comme ma loi l’exigence de justice. Quand l’autre qui demande ou implore est invisible, l’exigence se fait absolue, inconditionnelle. C’est le moment originaire de la foi ou de la responsabilité.

Pour faire et défaire une croyance, une foi, il faut un temps d’arrêt, un suspens du regard. Il faut avoir connu la perte d’assurance ou la désorientation liée à l’aveuglement. C’est ce qui arrive au seul aveugle de l’Ancien Testament qui finisse par recouvrer la vue : Tobit. Il reçoit la vue d’un autre, de son propre fils.

Sans la relation entre perte de la vue, déploration, imploration, croyance et pensée, il n’y aurait peut-être ni langage, ni œuvre. Quand Freud a connu la pire expérience, la mort d’un enfant (sa fille), puis de son petit-fils, il a versé des larmes. Selon un témoin, ce serait la seule fois où on l’aurait vu pleurer. Il n’avait qu’une seule ressource pour se consoler : le travail, l’oeuvrance.

et alii dit: à

augustin:
Saint Augustin, docteur des larmes
« Cum quant suavitate plorat in gemitu qui orat ? Dulciores sunt lacrymae orantium quam gaudia theatrorum [1] ».

Saint Augustin pleure beaucoup ; de fait, les larmes sont très présentes chez saint Augustin, en particulier dans l’itinéraire raconté par les Confessions [2]. Ce qu’il vit et dit, il l’interprète. Ainsi celui que l’on pourrait appeler le Doctor lacrymae offre une herméneutique des larmes qui est riche de sens. Il est possible d’y lire en filigrane la dynamique du don : le don 2, c’est-à-dire l’être des larmes (1) ; le don 1, c’est-à-dire leur origine (2) ; le don 3, c’est-à-dire leur destination (3-7).

1) Les larmes et le débordement du cœur
Les larmes sont d’abord le signe d’un cœur débordé. Pour Augustin, les larmes sont le signe de la prière, mais de la prière intense. En ce sens, elles témoignent de l’union du corps et de l’âme [3].
http://pascalide.fr/saint-augustin-docteur-des-larmes/

Bloom dit: à

 » Comme l’a révélé Le Canard enchaîné, l’ancienne garde des sceaux a été mise en examen le 22 juillet pour « corruption passive par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale » et « recel d’abus de pouvoir » (…)
La justice s’interroge notamment sur la réalité et la légalité des missions confiées par Renault-Nissan à Rachida Dati entre 2010 et 2012 pour 900 000 euros hors taxe, soit 25 000 euros mensuels. Une période durant laquelle elle cumulait déjà les fonctions de députée européenne, conseillère de Paris et maire du 7e arrondissement. »
Le Monde, 28-7-21

La réalité des missions-fictions serait elle la malédiction de certaines familles politiques? S’agit-il du début d’un polar industriello-politico-ripou ? A suivre.

et alii dit: à

« . Or, pour continuer avec Augustin, ses larmes sont le signe du cœur touché par la grâce. Les larmes sont liées à la réception du don de la grâce et donc de l’humilité, on en a une confirmation en creux avec le néoplatonisme. On sait que si Augustin doit à la lecture de Plotin d’être sorti du manichéisme, notamment par la découverte de l’immatérialité et du caractère privatif du mal, en revanche, il s’en écarta par l’orgueil qu’il y percevait : entre christianisme et doctrine des « Platoniciens », il y a toute la différence qui « sépare la présomption et la confession », elle-même liée à la distinction entre ceux qui voient la patrie mais ignorent la voie, c’est-à-dire la grâce et ceux qui connaissent et la patrie et la voie [6]. Or, Augustin corrèle la présomption des livres des « Platoniciens » à l’absence de larmes : « Elles ne contiennent point, ces pages-là, le visage de cette piété, les larmes de la confession, […] ‘l’âme broyée de douleur, le cœur contrit et humilié’ (Ps 50,19) [7] ».

Qu’elles soient de regret pour le péché ou de désir de Dieu, les larmes sont toujours le signe d’une intense émotion, pour saint Augustin. Dans les deux cas, le cœur est débordé : soit dans la prise de conscience de sa capacité à faire le mal, soit dans l’irruption d’une grâce qui dépasse toute potentialité – et, en période de préparation, la prise de conscience de cette nouveauté absolue.
idem

et alii dit: à

Voilà pourquoi saint Augustin disait des pleurs de sa mère : « Ses pleurs coulaient plus abondants que les pleurs versés par les mères sur le corps d’un défunt. Car elle voyait bien que j’étais mort [15] ».

5) La vallée des larmes et le pain des larmes
À cette double espèce de cause (d’objet) des larmes, Augustin associe deux images bibliques différentes : le val des larmes (associé à la tristesse) et le pain des larmes (associé à la joie).

En effet, l’image de la vallée des larmes est empruntée au Ps 83,7 : « Il a disposé des montées en son cœur dans la vallée des larmes ». Or, le contexte indique notamment que le monde est un lieu de souffrance. La vallée des larmes serait donc notre terre en ce qu’elle présente de négatif et de pécheur, comme lieu où l’homme connaît le mal et le malheur. Toutefois, Augustin semble donner un sens plus moral qu’ontologique à l’expression biblique. « Descendez pour monter vers Dieu, car vous êtes tombés en montant contre Dieu. Dis-leur cela pour qu’ils pleurent dans la vallée des larmes ; enlève-les ainsi avec toi vers Dieu [16] ». Cela n’est pas pour déplaire à une théologie du don qui associe l’abaissement à l’humilité, ce qui est aussi un thème constant chez Augustin. Dès lors, de nouveau, la vallée des larmes est le symbole de l’humilité : « La vallée symbolise l’humilité, écrit Augustin après avoir cité Ps 83,7 ». Et les pleurs désignent alors l’attitude d’humilité de celui qui sort de son péché. Par les larmes, la personne s’élève, ce qui signifie qu’elle s’approfondit dans son cœur
même lien

Jibé dit: à

Suis allé voir Benedetta, salle très clairsemée, pass sanitaire en cause, paraît-il.
En tout cas, j’y étais, I would have been well-advised not to.
Neither did Paul Verhoeven.
J’ai vu et aimé Titane, pas vu Annette (mais pas envie du tout du tout)

et alii dit: à

, elles possèdent un actif pouvoir d’intercession : « Que des hymnes et des larmes montent en ta présence des cœurs de mes frères, qui sont tes encensoirs [22] ». Avec audace, saint Augustin rajoute au texte du psaume invitatoire

et alii dit: à

. À plusieurs reprises, Saint Augustin prête cette signification orante aux pleurs de sa mère sur lui : « Assidue aux larmes et aux gémissements, elle ne cessait, à toutes les heures de sa prière, de pleurer sur moi auprès de toi [25] ».

Jibé dit: à

Rachida Dati aurait-elle pu tremper dans un polar industrielo-politico-ripou? Je n’ose y penser. Pourtant.. à fois avocate chez Ghosn et représentante à Strasbourg, ou tu joins les deux carrière, ou il y en a une des deux que tu fais mal.
Mais présomption d’innocence, d’abord.

rose dit: à

, salle très clairsemée, pass sanitaire en cause, paraît-il.

Chez moi, au ciné. refus de demander le pass sanitaire. Donc, jauge passée à 49.

rose dit: à

Sinon, ai attaqué Absalon, Absalon, par la face nord.
Comme ce n’était pas évident, ai lu tout l’article de Jean Pouillon, mais pas la préface.
Courage, rose.

et alii dit: à

sur le monde au states:
Le sergent Aquilino Gonell, un mouchoir en papier à portée de main, a décrit le traumatisme que lui a causé le fait d’avoir subi pareille haine de la part de compatriotes. Arrivé de République dominicaine en 1992, engagé dans l’armée, il a servi en Irak, à l’âge de 25 ans. Il a eu plus peur à Washington le 6 janvier qu’à Bagdad. « Ça a été une bataille moyenâgeuse. Corps à corps, centimètre par centimètre. » Le policier défendait la terrasse ouest. La meute criait que les « traîtres » devaient être « exécutés ». « Je sentais que je perdais de l’oxygène. Je me suis dit : c’est comme ça que je vais mourir. »
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/28/etats-unis-l-emotion-des-policiers-lors-de-la-premiere-journee-de-la-commission-d-enquete-sur-l-assaut-du-capitole_6089753_3210.html

et alii dit: à

blanc le vêtement?
Jo Slater, costumière de « The One » : « Pour l’héroïne, je tenais absolument au total look blanc »
LE MONDE

Janssen J-J dit: à

@ Bl / ,sur les plan du lexique, de la syntaxe, de la socio-linguistique et du sens, cette traduction est parfaitement infondée et totalement erronée.

De laquelle parlez-vous au juste ?… on est complètement perdu !… Merci de rappeler la formule traduite que vous incriminez. Bàv

et alii dit: à

TIENS DONC le monde signale à l’occasion des J.O

note la juriste Juliette Gaté dans l’article « Nudité » de L’Encyclopédie critique du genre (La Découverte, 2016).

Janssen J-J dit: à

@ Bl, Jibé, SV et St Augustin : à tout hasard, Balthazar…, Connaissez-vous ?… – ainsi que le mauvais roman de Daniel Pennac, « Bartleby mon frère ? »
https://www.babelio.com/livres/Melville-Bartleby–Je-prefererais-ne-pasUn-fondeme/536010
Bàv, oui… Ne cédons pas à la présomption de culpabilité chez nos ancien.nes ministres de la Justice… Les ‘peines plancher’ pour les multirécidivistes du 7e arrondissement et autres, ont été partiellement abolies… Je préférerais.

D. dit: à

Maintenant que nous avons dépassé 50 % de notre population vaccinée, il peut être envisagé d’accentuer notablement le don de vaccins aux pays étrangers pauvres. Je pense à plusieurs d’Asie du Sud-Est, d’Amerique du Sud, d’Afrique.

et alii dit: à

TWEET /
Utilisez-vous le mot cagnard, qui désigne un emplacement exposé au soleil et à l’abri du vent ? Il serait dérivé du provençal cano « canne de Provence », désignant une sorte de roseau avec lequel on faisait des barrières pour abriter les jardins du soleil !
Je ne l’utilisai pas mais maintenant,qui sait? Rose doit savoir

D. dit: à

La réalité des missions-fictions serait elle la malédiction de certaines familles politiques? S’agit-il du début d’un polar industriello-politico-ripou ? A suivre.

Que deviennent les Fillon ? Vous avez des nouvelles ?

Jazzi dit: à

28 juillet 2021 à 10 h 10.
« Bonne mère » de Hafsia Herzi.
Présenté dans la sélection Un Certain regard du Festival de Cannes 2021, ce second film de l’actrice Hafsia Herzi, révélation de « La Graine et le mulet » d’Abdellatif Kechiche, peut se voir comme un bel hommage à sa mère, à toutes les mères.
Tourné avec une majorité d’acteurs non professionnels dans les quartiers Nord de Marseille, le film est l’occasion de dresser un beau portrait de femme.
Emouvante Halima Benhamed, tout à la fois un coeur simple devenue par la force des choses une authentique mère courage.
Film de femme dans un univers de femmes, ou les hommes brillent par leur absence, leur manque et leur faiblesse ou une étrange soumission… sexuelle !
La bonne mère de l’histoire, sous la protection de celle de la ville, pleine de grâce et d’amour et dont la douceur naturelle triomphe toujours du monde de brutes où elle évolue ne manquera pas de vous faire verser de chaudes larmes…
Préparez vos mouchoir !
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19592556&cfilm=225024.html

Soleil vert dit: à

Janssen J-J dit: à
@ Bl, Jibé, SV et St Augustin : à tout hasard, Balthazar…, Connaissez-vous ?… – ainsi que le mauvais roman de Daniel Pennac, « Bartleby mon frère ? »

Je ne connais pas. Je sais qu’avant la pièce de théâtre il y eut un livre de Pennac: mon frère

lmd dit: à

Soleil vert, la controverse persiste ; sur votre blog vous écrivez «…le récit bascule dans une espèce de fable moderne à la Beckett. « Je préférais pas » : le conditionnel qui rend fou a laissé de marbre les contemporains de Melville…». Vous mentionnez donc le conditionnel (ce que n’est pas préférais qui à moi me paraît être l’imparfait de l’indicatif) et qui évoque «je préférerais…» qui est la forme que tout le monde met au centre de ce débat.
Je vois que J. Drillon s’est une fois emparé de la question ; il dit que Leyris traduit par « je préférerais ne pas» et que Michele Causse a changé d’avis  «J’aimerais mieux pas»aprés «Je préférerais n’en rien faire».
https://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20120416.OBS6303/traduire-bartleby-j-aimerais-mieux-pas.html
J’ai (à la maison) les deux éditions Gallimard et le Nouveau Commerce ; donnez moi le temps de vérifier .

Janssen J-J dit: à

Bjr rôz, merci, êtes vraiment formidab’ de solidarité… Espère que vous allez vite me rattraper pour m’encourager, car le dernière étape de la face nord est vraiment épuisante… Je pensais pas qu’elle aurait été aussi difficile et donc, de si lente avancée !

Janssen J-J dit: à

@ lmd, au moins vous vous m’avez bien compris !… Merci… car parfois j’ai bien désespéré du monde diplomatique… hein ! Bàv,

D. dit: à

Du gnagnagnajecomprendspascommmentgnonvafaire ce matin à l’annonce de l’éviction scolaire des collégiens-lycéens non vaccinés positifs au covid. Le blabla des inégalités et patati et patata…
Seulement voilà : mon petit neveu qui a 13 ans a reçu sa première dose fin juin (et n’en a pas été incommodé) et recevra la seconde à la mi-août sur son lieu de vacances. Etonnant, non, cette furieuse envie de se distinguer pour creuser encore davantage les inégalités ? 😁

D. dit: à

Ah oui, au fait, rappelons-le : c’est totalement gratuit ! Même po besoin d’augmenter l’allocation de rentrée qui dans bon nombre de cas sert à acheter un nouveau smartphone aux parents.
Gratuit, vous rendez-vous compte !

et alii dit: à

Je ne l’utilisaiS pas! ou lala! qu’est-ce que je vais prendre!

D. dit: à

Ou lala ça s’ecrit pas comle ça.

Janssen J-J dit: à

@ lmd, merci…. Pour une fois que Drillon dit qq chose d’intéressant, rendons lui grâce en ajoutant notre grain de salaison ‘rdl …
« J’aimerions autant pas » !… hein ? Je file dans l’île de ré pour la journée, c’est pas écartable.

et alii dit: à

avez-vous connu la grenouille d’Albert Simon?
c’était la passion de mon ex-mari!
Les journalistes de la station ne se privent pas de le blaguer gentiment, y compris à micro ouvert, laissant entendre que son principal instrument scientifique est ….une grenouille installée dans un bocal avec une petite échelle, plaisanterie si connue qu’elle est reprise dans une chanson de Carlos Senor Météo : Ma grenouille est malade/et elle n’a plus vingt ans/ Le soleil est en rade/elle avait annoncé du beau temps…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Simon

Jazzi dit: à

Ma lecture personnelle de « Bartleby in « Le Goût de la paresse »…
_____________________

HERMAN MELVILLE

Jusqu’au boutisme de la paresse

Plus fort qu’Oblomov, Bartleby ! Si le premier se montre réfractaire à toute activité, le second, lui, se révèlera carrément suicidaire face au travail. Pourtant tout avait bien commencé lorsque son employeur, le narrateur de la nouvelle éponyme d’Herman Melville (1819-1891), l’avait engagé dans son étude afin de copier essentiellement des actes notariaux. Dans les premiers temps, celui-ci s’était montré particulièrement zélé : premier arrivé, dernier parti et ne prenant jamais de pause à l’heure du déjeuner, se contentant de se nourrir de biscuits au gingembre. Jusqu’au jour où l’employeur lui demanda divers menus services, tel par exemple, d’aller chercher une lettre à la poste. Dès lors, Bartleby lui opposa un sempiternel « je ne préférerais pas » (I would prefer not to). Puis peu après, il cessa complètement ses activités de copiste. C’est alors que le narrateur, confus et perplexe, découvrit que Bartleby squattait jour et nuit son étude. Il décida de le congédier, mais se heurta une nouvelle fois au refus, têtu, de Bartleby, qui lui rétorqua qu’il préfèrerait ne pas changer de lieu. Totalement déconcerté, mais ne pouvant se résoudre à employer la force, l’employeur, en désespoir de cause, décida de déménager, abandonnant Bartleby sur place. C’était compter sans le propriétaire de l’immeuble et le notaire qui lui succéda. Bientôt, ceux-ci vinrent se plaindre auprès de lui et le prier fermement de les débarrasser de l’encombrant Bartleby, dont la responsabilité, pensaient-ils, lui incombe.

« Lorsque je montai l’escalier de mes anciens locaux, je trouvai Bartleby assis en silence sur la rampe du palier.
« Que faites-vous là, Bartleby ? demandai-je.
– Je suis assis sur la rampe », répondit-il doucement.
Je l’emmenai dans le cabinet de l’homme de loi, et celui-ci nous laissa.
« Bartleby, lui dis-je, vous rendez-vous compte que vous êtes pour moi une source de grands tracas en persistant à occuper ce vestibule après votre renvoi du bureau ? »
Pas de réponse.
« Allons, c’est une nécessité, de deux choses l’une : ou bien vous ferez quelque chose de vous-même, ou bien on fera quelque chose à votre sujet. Voyons, dans quelle sorte d’affaire voudriez-vous entrer ? Voudriez-vous vous engager à nouveau comme copiste ?
– Non, je préférerais m’abstenir de tout changement.
– Aimeriez-vous à être commis aux écritures dans une épicerie ?
– Ce serait trop enfermé. Non, je n’aimerais pas être commis, mais je ne suis pas difficile.
– Trop enfermé ! m’écriai-je ; mais vous restez enfermé tout le temps !
– Je préfèreras ne pas être commis », reprit-il, comme pour régler une fois pour toutes cette petite question.
« Aimeriez-vous à tenir un bar ? Ce n’est pas une occupation qui éprouve la vue.
– Je n’aimerais pas du tout ça. Mais, encore une fois, je ne suis pas difficile. »
Sa loquacité inaccoutumée m’encouragea. Je revins à la charge :
« Eh bien ! alors, aimeriez-vous à courir le pays en encaissant des factures pour le compte de marchands ? Votre santé en serait améliorée.
– Non, je préfèrerais autre chose.
– Vous plairait-il alors d’accompagner en Europe quelque jeune homme de bonne famille qui profiterait des avantages de votre conversation ?
– Pas du tout. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait rien de bien défini là-dedans. J’aime à être sédentaire. Mais je ne suis pas difficile.
– Sédentaire vous serez donc ! m’écriai-je, perdant toute patience et, pour la première fois dans l’histoire de mes exaspérantes relations avec lui, me mettant bel et bien en colère. « Si vous ne quittez pas les lieux avant la nuit, je me verrai obligé… en vérité je suis obligé de… de… de quitter les lieux moi-même ! » conclu-je assez absurdement, ne sachant à quelle menace recourir pour intimider son inertie et forcer son consentement. Estimant tout autre effort inutile, j’allais partir précipitamment lorsqu’une dernière idée me vint à l’esprit – une idée qu’au demeurant je n’avais pas laissé de caresser déjà.
« Bartleby, dis-je du ton le plus doux que je pusse prendre dans des circonstances aussi irritantes, voulez-vous m’accompagner chez moi maintenant – non pas à mon bureau, mais à mon logis – et y rester jusqu’à ce que nous ayons décidé ensemble tout à loisir des dispositions appropriées à prendre pour vous ? Venez, allons-y de ce pas.
– Non, pour l’instant je préfèrerais m’abstenir de tout changement, quel qu’il soit. » »
(« Bartleby le scribe », traduit de l’anglais par Pierre Leyris, folio 2903,
éditions Gallimard, 1996)

Après cette vaine tentative de reclassement, le nouvel occupant des lieux, moins conciliant que l’ancien, fera appel aux forces de l’ordre, qui, au motif de vagabondage, conduiront Bartleby aux Tombes. La prison centrale de New York, construite dans le style d’un tombeau égyptien. Là, prostré, refusant l’aide alimentaire de son ancien employeur, Bartleby s’éteindra comme une flamme, en emportant avec lui le secret et les motivations de sa petite phrase au conditionnel. Comme si le « Je ne préfèrerais pas » de Bartleby faisait étrangement écho, retro activement, à l’impératif « C’est naître qu’il aurait pas fallu » de Louis-Ferdinand Céline dans Mort à crédit ?

et alii dit: à

pleurer chez son psy
La patiente leva alors la tête, me laissant enfin découvrir son visage et ses yeux, d’un bleu turquoise lumineux, magnifique. Elle commença alors à parler, égrenant les uns après les autres « tous les malheurs » de sa vie. Aussitôt, des larmes commencèrent à rouler sur son visage, des larmes continues dont j’eus l’impression qu’elles sortaient de tous ses pores. J’étais comme pétrifiée devant ce jaillissement, devant cette femme qui pleura pendant toute la durée de l’entretien, ne sachant comment réagir et me reprochant d’avoir posé en guise d’introduction cette question idiote. Pendant (ou malgré) ses larmes, elle raconta ses tentatives de suicide, sa stérilité, sa rupture amoureuse survenue deux ans auparavant et puis… sa naissance après le décès d’une sœur, dont elle porte le prénom, et la souffrance qui y est attachée. Elle évoquera aussi l’incendie de la maison familiale, alors qu’elle était adolescente, le départ de son père qui quitta sa mère peu de temps après, et les tentatives de suicide de celle-ci consécutives à l’abandon marital. Pendant ce récit où les pertes s’accumulent et se répondent, les larmes ne cessent de couler… à la manière d’un trait d’union, d’un fil conducteur entre tous ces événements tragiques. Parfois, des sanglots lui coupent la parole, et c’est tout son corps qui pleure alors sous l’effet de spasmes. Son nez coule. J’ai irrationnellement peur qu’elle se transforme en flaque d’eau, qu’elle ne puisse plus reprendre ses forces, ses esprits, se rassembler pour tenir debout et franchir le seuil du bureau en sens inverse. « Cela semble difficile pour vous de parler aujourd’hui » est la seule chose que
https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2011-1-page-64.htm

D. dit: à

Est-ce que les psy pleurent devant leurs patients ?

et alii dit: à

De cette équivalence symbolique avec les excréments, les larmes tireraient leur fonction de décharge, provoquant un soulagement du fait de l’expurgation de la douleur psychique engendrée par la destructivité interne. Les larmes seraient ainsi, en quelque sorte, la projection hors de soi, du mauvais en soi, autorisée par l’introjection d’imagos rassurantes.
même lien

et alii dit: à

il ne faut pas parler à D DE SAUCISSE :il fondra en larmes imbuvables

D. dit: à

Tout ça c’est des conneries, de la couille de loup en barre de 12.
Les larmes apparaissent tout simplement à la suite de la congestion d’une partie du visage situé vers le nez et les yeux. L’émotion forte provoque cette congestion tout comme beaucoup d’autres facteurs : poussières, corps étranger, allergènes, traumatismes, infections etc… C’est un phénomène automatique de rinçage à fonction évacuatrice physique et certainement pas psychique.

D. dit: à

Alors hein, les introjections et les imagos…

et alii dit: à

positif énonciatif se manifeste
sous la forme élémentaire de la figure d’allocution : un personnage est
mis en scène s’adressant à un autre qui est absent, ou mort, ou de soi
dépourvu d’existence humaine. Et la thématique anthropologique est
essentiellement la déploration d’un deuil du personnage numéro un ;
cette thématique est elle-même susceptible de diverses
in
https://www.persee.fr/docAsPDF/casla_1283-3878_2013_num_13_1_1120.pdf

et alii dit: à

voir p .145:
gilité. Il est donc normal, inévitable, atavique, que, sous des formes
diverses, la mort, le mortel, en constituent l’atmosphère évidemment et
scandaleusement naturelle.
Pour en montrer la permanence, je prendrai simplement un double
exemple, de tout à fait aujourd’hui. Il y a peu d’années, deux grands
poètes français alors vivants, nos amis et collègues Claude Esteban et
Michel Deguy, ont perdu leur femme. De la déréliction impartageable de
leur douleur intime, ils ont chacun, de leur sub

et alii dit: à

Déploration sur la mort de Charlemagne, écrit en 814 par un moine de Bobbio, sont bâtis selon un « schéma rigide ».
https://books.google.fr/books?id=piONBAAAQBAJ&pg=PT1127&lpg=PT1127&dq=D%C3%A9ploration+sur+la+mort+de+Charlemagne,+%C3%A9crit+en+814+par+un+moine+de+Bobbio,+sont+b%C3%A2tis+selon+un+%C2%AB+sch%C3%A9ma+rigide+%C2%BB.&source=bl&ots=PYcJ9C3DDo&sig=ACfU3U0BJM_9Po1qV6rNEjl3KqvDrZLfUw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiuyoqvwIXyAhUJohQKHePTCswQ6AEwBHoECAIQAw#v=onepage&q=D%C3%A9ploration%20sur%20la%20mort%20de%20Charlemagne%2C%20%C3%A9crit%20en%20814%20par%20un%20moine%20de%20Bobbio%2C%20sont%20b%C3%A2tis%20selon%20un%20%C2%AB%20sch%C3%A9ma%20rigide%20%C2%BB.&f=false

et alii dit: à

une étude du poème Déploration sur le trépas de Jean Ockeghem, écrit par Guillaume Crétin à l’extrême fin du xve siècle, selon deux axes de lecture principaux : la représentation de l’harmonie des chœurs et de la disharmonie des cœurs d’une part, et la problématisation du topos d’humilité de l’auteur, d’autre part. Après une brève introduction contextuelle consacrée aux concepts d’harmonie et de disharmonie ainsi qu’à une perspective générale sur le poème, la première partie de l’article traite du premier axe de lecture : il y est montré que, si la beauté des chants (harmonie des chœurs) semble a priori contraster avec le trouble des sentiments (disharmonie des cœurs), les frontières sont en fait brouillées et les chœurs sont gagnés par le désordre des cœurs, traduisant le rejet de la gaieté qui caractérise le chant funèbre. La seconde partie de l’article entend questionner la position d’infériorité dans laquelle se place Guillaume Crétin en tant qu’auteur : après s’être affirmé incapable d’écrire le poème qu’on lui enjoint de composer, après en avoir appelé à ses illustres prédécesseurs et contemporains et avoir reconnu la supériorité de la musique sur la poésie, l’auteur semble en effet prendre à revers les attentes du lecteur et, par un habile jeu de mise en abyme et une exploitation de la valeur performative du poème, se couronner comme le prince des poètes.
https://journals.openedition.org/medievales/7253?lang=fr

D. dit: à

J’apprends à l’instant que l’Arc de triomphe de Paris sera empaqueté de gigantesques toiles de tissus et de longues corde, entre les 18 septembre et 3 octobre prochains. Cet acte incomprésible car inutile sera autofinancé.

D. dit: à

Et il y aura évidemment des foules de gogos pour venir le prendre en photo et faire des selfies crétins et narcissiques devant. Pauvre France.

Jazzi dit: à

Que de larmes, que de larmes, et alii !
Seriez-vous une femme fontaine ?

et alii dit: à

pour ceux qui n’auraient pas lu les pleurs dans la déploration (en lien)je répète:
« Musiciens se doibvent huy contraindre,
Et en grandz pleurs leurs cueurs baigner et taindre,
En le voyant ainsi mort allité (v. 116-118)
et
Les chants sont gagnés par le trouble des pleurs, dans le rondeau de David :

27 Ockeghem fut le trésorier de l’abbaye Saint-Martin de Tours.
En chant de pleur doibt bien psalmodier
Tout bon esprit, et bien estudier
A lamenter ce Tresorier notable27 (v. 128-130)
et
Aux assistens fort contristez du cas,
De voix tremblant, resonnant un peu cas,
Piteusement la matiere poursuyt,
Et en plorant dit le mot qui s’ensuyt. [Rondeau de Chiron] (v. 166-169)

15Le sens « sonner faux » paraît pertinent dans ce contexte : il n’y a rien d’étonnant, en effet, à ce qu’un chanteur qui pleure et dont la voix tremble se mette à chanter un peu faux.

et alii dit: à

à jazzi:
Oh! Tu chantes faux, tu chantes faux
Tu vas nous gercer les oreilles
Tu chantes faux, tu chantes faux » ce sont les paroles d’une barcarole

Jazzi dit: à

« Oh! Tu chantes faux, tu chantes faux »

Hélas, c’est vrai. Comme une casserole !
Et Dieu sait combien, comme Soleil vert, j’aime la chanson…

et alii dit: à

Depuis début 2018, Philippe Mangeot collecte, rassemble et partage au Centre Pompidou des fragments d’un discours passionnel contemporain.
Oscillant à dessein entre les sens classique et moderne du mot « passion », entre agencement émotionnel et stylisation d’une idée fixe, les chapitres successifs de l’Observatoire des passions alternent les questionnements thématiques (sur la guerre ; sur le rire et les larmes ; sur la foi, etc.) et la réunion aléatoire de passions singulières. La séance du vendredi 14 mai correspondra à ce second cas de figure.

Avital Ronell / Le bureau des plaintes existentielles
https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/cKGLMLg

et alii dit: à

« Décidément vous voulez tout, jouer sur les deux tableaux, gagner sans ne rien perdre, la nouveauté sans les affres du changement, la révolution sans les armes, ce « dîner de gala » dont parlait Mao, ou l’amour sans les larmes »
inhttps://atoposophie.wordpress.com/2013/08/25/la-religion-du-substitut-sur-avital-ronell/

rose dit: à

Les larmes du Japon.
Horrible.
Pourvu qu’ils ne se soient pas fait seppuku. Ces grands gaillards.

Bloom dit: à

De laquelle parlez-vous au juste ?… on est complètement perdu !… Merci de rappeler la formule traduite que vous incriminez. Bàv

3J, « Je préférerais pas. »
Rien lu au sujet de Bartelby dont on fait un peu trop grand cas en France, à mon goût.
Le Melville de Mardi, Billy Budd ou de Moby Dick, oeuf corse, est d’une toute autre portée métaphysique, et celui de Typee ou de Omoo est bien plus palpitant.

et alii dit: à

bloom, sur BATLEBY que j’ai lu quand je suivais le séminaire de Derrida, » Le propos de Gisèle Berkman n’est pas ici d’ajouter son interprétation personnelle, mais de montrer en quoi et pourquoi ce texte de l’un des plus grands écrivains américains du XIXe siècle a tant donné à penser aux philosophes du XXe, et particulièrement au courant que l’on peut approximativement situer en France entre 1960 et 1980. Cette très énigmatique nouvelle a irrigué les textes d’auteurs comme Blanchot, Deleuze, ou Derrida qui, chacun à leur manière, ont accompagné la sortie du hégélianisme, de la pensée systématique et circulaire. Leur point commun est d’avoir cherché à se mouvoir en direction de ce que Foucault a appelé « la pensée du dehors ». Tous ces auteurs, hantés par l’entre-deux, la limite, la différence, ne pouvaient que trouver dans la figure de Bartleby et sa formule indécidable, un aliment hautement calorique pour leur propre réflexion. »
https://laviedesidees.fr/Bartleby-le-prefere-des.html

et alii dit: à

bloom, voici l’une des plus récentes interprétations de Bartleby;elle me frappe parce que lorsque j’ai commencé d’envoyer des commentaires sur la RDLil y a eu comme un accord pour me « normer »(ce fut le mot)
le commentaire nouveau est celui d’un psy professionnel ,Gori, qui commence ainsi:
 » c’est bien parce que nous sommes aujourd’hui davantage dans une société articulée à la norme plutôt que dans une société articulée à la Loi ou du moins à une Loi fondée par un véritable système juridico-politique. Cette extension sociale de la norme requiert le consentement des sujets, leur servitude volontaire et leur intériorisation des normes.
– La deuxième idée, c’est que l’évaluation telle qu’elle se pratique aujourd’hui est une véritable dévaluation. Elle est la matrice de cette servitude volontaire qui au nom de la religion de la science, de la rationalité technique et de la logique comptable produit une soumission sociale librement consentie.
– Troisième idée : pour résister à ces dispositifs de servitude que constituent les normalisations des pratiques professionnelles et sociales, il faut toujours davantage s’engager dans une culture des métiers, de leur éthique et de leur finalité spécifique. C’est au nom de cette culture professionnelle et de la communauté qui l’incarne que nous pourrions risquer une position collective d’objecteurs de conscience face à cette politique de civilisation qu’est l’évaluation. »
http://www.appeldesappels.org/interventions-de-la-journee-du-22-mars-2009/de-l-extension-sociale-de-la-norme-a-la-servitude-volontaire–762.htm#xd_co_f=OTg1N2EwNDUtYTgxOS00ZDg3LThkZmUtNTQwYjNiYzdkODFk~

et alii dit: à

pour faire résonner encore une fois des noms proposés sous ce fil, encore une citation:
« . Et avec cette douceur magique qui désarme tous ses interlocuteurs Bartleby produit ce que Melville appelle « une fraternelle mélancolie ». Bartleby, ce copiste de Wall Street, publié au milieu même du XIXe siècle, n’est-il pas la figure mélancolique sur laquelle se fracasse le management de notre civilisation qui naufrage au moment même de son triomphe comme disait René Char ? Famélique Bartleby, ombre qui hante désespérément toutes nos

et alii dit: à

à propos de GORI, je connais des psychologues femmes qui ont été ses élèves et sont des « tyranneaux »comme il les évoque dans son article;
wiki précise qu’ Il est psychanalyste, membre du conseil d’administration d’Espace analytique7. Il a occupé en 2015-2016 la chaire de philosophie : « Le gouvernement des individus et la psychanalyse » de l’école des sciences politiques et religieuses de l’université Saint-Louis de Bruxelles.
c’est mon histoire belge !

et alii dit: à

bibliographie donnée sur fr;inter:
La fabrique des imposteurs écrit par Roland Gori(Les liens qui libèrent)

et alii dit: à

D, ce que dit Sollers:
Chacun des « I would prefer not to » [3] est un vif coup de marteau frappant de plein fouet les fondations du monde humain, trop humain de l’avoué. Fragilisés par la répétition des impacts, les repères vacillent, les appuis se délitent et s’effondrent.

closer dit: à

Je viens de terminer Terra Alta de Javier Cercas en VO. Un extrait du billet de Passou du 4 juin dernier:

« Terra Alta est une réussite sans mélange dont les personnages, dont on sent bien à quel point l’auteur les aime à commencer par Melchor, sont si puissants et si attachants dans leur fragilité qu’ils pourraient faire passer l’intrigue au second plan. »

L’intrigue ne passe pas au second plan. On est constamment et de plus en plus accroché par elle. C’est la technique classique du roman noir; ça commence lentement et ça va crescendo jusqu’à ce que l’on tourne les pages fébrilement…Une petite erreur dans le billet de Passou, c’est un compagnon de prison, un français, qui met « Les Misérables » dans les mains de Melchor…et Melchor qui les met dans les mains d’une jeune femme.

La présence du roman de Hugo n’est pas trop pesante. Evidemment comme le note Passou, le héros appelle sa fille Cosette mais ce n’est pas gênant. Relisez le billet de Passou, tout y est. Je serais plus mesuré que lui dans l’éloge dans la mesure où le dénouement est un peu tiré par les cheveux. Mais c’est presque toujours le cas dans le roman noir, si bon soit-il.

Après un intermède, je lirai sans doute « Independencia », toujours en VO. L’espagnol de Cercas est très lisible, sauf les passages en argot ou en langue populaire, comme d’habitude.

Patrice Charoulet dit: à

Se prévaloir de sa lucidité, passe encore ; mais se prévaloir de sa couleur de peau, autrement dit de sa dose de mélanine !

et alii dit: à

pendant toute une vie de lecteur… Entendons-nous bien : quoiqu’on attende de lui, et certains même se croient en droit d’en attendre une certaine qualité d’écriture voire un certain type de livre, un auteur ne nous doit rien, il n’a aucun compte à nous rendre. Le pacte entre l’un et l’autre existe pourtant bien.
et à propos de Derrida qui voulait surprendre le lecteur dans son attente (d’où les critiques)
je trouve un étude qui cerne cet aspect:
« e. D’abord, j’ai assez insisté là-dessus, ces textes semblent conçus pour empêcher
la lecture. Mais ce qui rend le paradoxe plus frappant encore, c’est qu’ils relèvent du
commentaire : le lecteur est donc en droit d’attendre, conformément au pacte de lecture du genre,
un texte didactique. Or c’est évidemment tout le contraire qu’offrent ces textes doubles » in
La rhétorique du commentaire dans les
textes doubles de Jacques Derrida /
https://discovery.ucl.ac.uk/id/eprint/10093002/1/Thevenet__thesis.pdf

et alii dit: à

une étude :très intéressante

et alii dit: à

même thèse, si c’est plus « facile »:
La rhétorique mise en œuvre dans ces textes consiste à rompre encore et encore le contrat
de lecture que le lecteur peut raisonnablement supposer avoir passé avec le texte (à travers le
genre annoncé du livre, l’éditeur, le nom de l’auteur sur la couverture, bref : toutes les
informations du paratexte qui construisent les attentes du lecteur). Les textes soutiennent cette
rhétorique par une stratégie de déception du lecteur (déçu dans ses attentes mais aussi trompé par
le texte) qui se fait volontiers stratégie de contradiction, comme si le texte cherchait absolument à éveiller l’hostilité du lecteur, à s’en faire un ennemi. Il y a une insolence dans ces textes, qu’on
ne saurait trop prendre au sérieux. Ainsi Derrida parle-t-il, plutôt que du « dispositif » (mot des
journalistes qui l’interrogent) en deux colonnes de Glas, de « l’indispositif », en raison de « ce
qui en lui travaille sans cesse à indisposer »88 ; et un peu plus loin : « L’indispositif dans le
dispositif ou comme autre dispositif, comme ce qui fait faux-bond au dispositif, c’est peut-être
plus intéressant, plus inévitable. S’il y a des effets de lecture recherchés, ils sont là : que faut-il
faire pour indisposer ? »89. « Indisposer » le lecteur, « faire faux-bond » à ses attentes, tout faire
en somme pour que le lecteur ne soit ni dispos ni bien disposé, mais qu’il s’indispose contre le
texte : voilà ce qui rend les choses intéressantes, et « inévitable[s] », c’est-à-dire calculées,
anticipées, soustraites au hasard. Quand on s’attendrait à ce que le texte soit conçu pour plaire,
on s’aperçoit qu’il est stratégiquement agencé pour rebuter.à éveiller l’hostilité du lecteur, à s’en faire un ennemi. Il y a une insolence dans ces textes, qu’on
ne saurait trop prendre au sérieux. Ainsi Derrida parle-t-il, plutôt que du « dispositif » (mot des
journalistes qui l’interrogent) en deux colonnes de Glas, de « l’indispositif », en raison de « ce
qui en lui travaille sans cesse à indisposer »88 ; et un peu plus loin : « L’indispositif dans le
dispositif ou comme autre dispositif, comme ce qui fait faux-bond au dispositif, c’est peut-être
plus intéressant, plus inévitable. S’il y a des effets de lecture recherchés, ils sont là : que faut-il
faire pour indisposer ? »89. « Indisposer » le lecteur, « faire faux-bond » à ses attentes, tout faire
en somme pour que le lecteur ne soit ni dispos ni bien disposé, mais qu’il s’indispose contre le
texte : voilà ce qui rend les choses intéressantes, et « inévitable[s] », c’est-à-dire calculées,
anticipées, soustraites au hasard. Quand on s’attendrait à ce que le texte soit conçu pour plaire,
on s’aperçoit qu’il est stratégiquement agencé pour rebuter.à éveiller l’hostilité du lecteur, à s’en faire un ennemi. Il y a une insolence dans ces textes, qu’on
ne saurait trop prendre au sérieux. Ainsi Derrida parle-t-il, plutôt que du « dispositif » (mot des
journalistes qui l’interrogent) en deux colonnes de Glas, de « l’indispositif », en raison de « ce
qui en lui travaille sans cesse à indisposer »88 ; et un peu plus loin : « L’indispositif dans le
dispositif ou comme autre dispositif, comme ce qui fait faux-bond au dispositif, c’est peut-être
plus intéressant, plus inévitable. S’il y a des effets de lecture recherchés, ils sont là : que faut-il
faire pour indisposer ? »89. « Indisposer » le lecteur, « faire faux-bond » à ses attentes, tout faire
en somme pour que le lecteur ne soit ni dispos ni bien disposé, mais qu’il s’indispose contre le
texte : voilà ce qui rend les choses intéressantes, et « inévitable[s] », c’est-à-dire calculées,
anticipées, soustraites au hasard. Quand on s’attendrait à ce que le texte soit conçu pour plaire,
on s’aperçoit qu’il est stratégiquement agencé pour rebuter.

Marie Sasseur dit: à

« Il y a des écrivains avec qui des lecteurs ont passé un pacte. »
Oui, mais ces  » lecteurs », on les nomme plus souvent: editeurs, ou  » aidants » par leurs o’tits noms ( famille proche, amis, sapiteurs, directeur de thèse, collègues, etc., toutes les listes de remerciements en fin de volume)
Sinon, c’est pas un pacte, c’est un marché de dupes.

Marie Sasseur dit: à

par leurs p’tits noms .
Dont ce pacte avec Boyer, faudrait voir les clauses.

et alii dit: à

excuses et précision: c’est P23 /24 de la thèse

Jean Langoncet dit: à

et alii prétend avoir pactisé avec le diable mais le manque d’âme de ses envois laisse plutôt penser à un pacte passé entre algorithmes vaguement déréglés

Marie Sasseur dit: à

« Quand on s’attendrait à ce que le texte soit conçu pour plaire,
on s’aperçoit qu’il est stratégiquement agencé pour rebuter. »

C’est le lot de Passou, mais on apporte de la plus-value à ses billets.

et alii dit: à

puisqu’elles n’ont pas été évoquées comme telle sur la RDL
Retour sur l’avènement des sound studies et sur leur récent développement en France : cette discipline, telle qu’elle a été définie par Jonathan Sterne dans son ouvrage The Sound Studies Reader (Routledge, 2012), se situe à la croisée du sonore et du social. Son ambition n’est pas tant de faire du son un objet de recherche inédit que d’apporter un regard nouveau sur les grandes questions historiques, philosophiques et politiques. »musique oblige:
https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2017-2-page-21.htm

Marie Sasseur dit: à

Tout a fait, Et Alien, on n’a pas signalé ce petit plus technologique.
Je viens de tester les earpods en wifi. C’est très pratique, on peut lire un livre sans les mains.

hot pepper dit: à

D. dit: à

Est-ce que les psy pleurent devant leurs patients ?
***
Et les musiciens devant l’orchestre?
( Voir le cas de Louis Soutter.)

Jibé dit: à

JJJ @ Bl, Jibé, SV et St Augustin : à tout hasard, Balthazar…, Connaissez-vous ?… – ainsi que le mauvais roman de Daniel Pennac, « Bartleby mon frère ?

je connaissions pas ça, mon frère, point du tout.
L’île de ré, quelle chance, ça va vous remettre d’aplomb de la cervelle, JJJ, vous arriverez même à bout d’AbsalonAbsalon!

et alii dit: à

les plus beaux et les plus performants

et alii dit: à

Le liquide des cartouches est vendu aussi cher que des vins grands crus ou que du parfum Chanel N°5 par les fabricants comme HP, Epson ou Canon. Explications.

Bloom dit: à

La possibilité d’une île:

« New Zealand, Iceland, the UK, Tasmania and Ireland are the places best suited to survive a global collapse of society, according to a study. »
The Guardian

(We would perfer not to, yet…)

Janssen J-J dit: à

…. la « sidération psychique », voilà ce qui se passe le plus souvent, SMS…

https://www.lemonde.fr/societe/video/2021/07/25/siderees-pourquoi-certaines-victimes-de-violences-sexuelles-ne-reagissent-pas_6089490_3224.html

On est parfois dans cet état de stupéfaction paralysante en lisant certains propos misogynes sur cette chaine littéraire… !

Bàv à tte l’herdélie, j’espère que tout ira bien aujourd’hui 29/7/21@9.19. L’eau Atlantique est chaude et les vacanciers ont l’air calme et reposé dans le camping 4 étoiles avec mobiles homes confortables.

et alii dit: à

Céline Caron, une enseignante narbonnaise, mère de trois enfants a vu son fils partir en réanimation, 4 jours après la 1re injection du vaccin Pfizer. Le jeune de 18 ans a été victime d’une myocardite.

Quentin,18 ans, scolarisé en BTS à Narbonne se remet de sa myocardite, une inflammation du muscle cardiaque. Il a regagné le foyer familial après son hospitalisation mais ne sait pas s’il aura des séquelles. Aujourd’hui sa mère témoigne. Pourquoi prendre la parole aujourd’hui ? Je ne suis pas contre les vaccins, et nous sommes tous vaccinés à la maison. Je veux relater ce qui nous est…

et alii dit: à

sur slate:
pour D CHIEN
La meilleure façon de cuire une saucisse à hot-dog

Janssen J-J dit: à

@ La présence du roman de Hugo n’est pas trop pesante. Évidemment, comme le note Passou, le héros appelle sa fille Cosette mais ce n’est pas gênant. Relisez le billet de Passou, tout y est. Je serais plus mesuré que lui dans l’éloge dans la mesure où le dénouement est un peu tiré par les cheveux. Mais c’est presque toujours le cas dans le roman noir, si bon soit-il.
—–
Tout à fait d’accord avec cette opinion. Merci de l’avoir formulée. Il fallait au moins ce dénouement un poil capillo pour la peine d’être resté assez longtemps à végéter, le temps que se mettent en place tous les éléments de l’intrigue de ce thriller quasi métaphysique, et qu’arrive enfin la délivrance espérée…

Janssen J-J dit: à

@ etalii & drillon : Le scrabble admet beaucoup d’anglicismes que l’on néglige généralement en France, quitte à manquer des points stratégiques : fun et hard sont parfaitement acceptables, par exemple.

lmd dit: à

Soleil Vert, après vérification sur mes étagères d’amateur de Melville ;
Gallimard, 1945, Les Iles Enchantées et Bartleby l’écrivain, Pierre Leyris : je préférerais ne pas le faire (et déclinaisons suivant les cas).
Le Nouveau Commerce 1995, Michèle Causse; je préférerais n’en rien faire.
Mille et une Nuits,1997 Bernard Hoepffner : j’aimerais mieux pas.

Mais je crois que ceux qui n’ont aucune responsabilité de traducteur préfèrent le syntagme brut – je préférerais ne pas . –

D. dit: à

Qu’est-ce que c’est slate ?!

Janssen J-J dit: à

N’hésitez pas à aller déguster l’une des meilleurs glaces du pays rhétais qui soit si vous passez dans l’île, il y a au moins cinq points de vente désormais, et vous êtes confronté à un assortiment de plus de 80 parfums… Les Parisiens en sont oufs !…. S’ils ne font pas tous la queue à St Martin (encore que ce soit du dernier chic de s’y mêler au peuple en vélo hollande), ils s’en font livrer jusqu’à leur modeste résidence secondaire de 250 m2 environ aux Portes, bien abritée des pins.
https://la-martiniere.fr/nos-magasins/

D. dit: à

Mais et alii, en temps normal tout un tas de gens démarrent des maladies sévères, y compris des jeunes de 18 ans.
Seule une enquête médicale pourrait déterminer si cette injection en est la cause et par quel mécanisme. Ce qui est sûr c’est que des centaines de millions de personnes à travers le monde n’ont rien développé du tout et parmi elles des milliers seraient mortes du virus ou restées invalides.

Bloom dit: à

Becciu, le cave du Vactican:

« Un procès s’ouvre mardi au Saint-Siège, impliquant le cardinal Becciu et dix prévenus dans une vaste escroquerie ». Le Figaro.

Becciu et ses acolytes: les caves du Vatican.

D. dit: à

et alii dit: à

D, ce que dit Sollers:
Chacun des « I would prefer not to » [3] est un vif coup de marteau frappant de plein fouet les fondations du monde humain, trop humain de l’avoué. Fragilisés par la répétition des impacts, les repères vacillent, les appuis se délitent et s’effondrent.

Bof.

Soleil vert dit: à

lmd dit: à
Soleil Vert, après vérification sur mes étagères d’amateur de Melville ;

Mon édition folio, Pierre Leyris, parution 1996, traduction 1986

Soleil vert dit: à

>JJJ : Ouh la, comment ça fonctionne ce truc ?

Les non-vaccinés, nouveaux furtifs ?

et alii dit: à

René Crevel, à la recherche de Paul Klee

Les éditions de la variation publient dans leur collection « regard(s) » des petits carnets contenant de grands écrits. Vient ainsi de paraître une critique d’art sur Paul Klee signée René Crevel et publiée pour la première fois en 1930 à la NRF ; un essai poétique qui s’inspire du parcours des sœurs Brontë et de leur frère Patrick Branwell, toujours signé René Crevel, et enfin un texte d’Antonin Artaud qui déplore l’arrivée du cinéma parlant. Des petits délices.

et alii dit: à

Patrice Trigano VENDIT SES TIMBRES POUR ACQUERIR UNE TOILE DE Mathieu

Jazzi dit: à

29 juillet 2021 à 11 h 30.
« La Loi de Téhéran » de Saeed Roustayi.
Qu’est-ce qui m’a gêné dans ce thriller brillant sur fond de réalisme social ?
L’impression de découvrir une certaine réalité iranienne contemporaine avec les codes d’un polar traditionnel occidental.
Et aussi l’intensité des dialogues ininterrompus et heurtés semblables à une partie de pingpong endiablée entre les deux protagonistes principaux, les comédiens confirmés Payman Maadi et Navid Mohammadzadeh dans les rôles respectifs du flic et du voyou.
Deuxième long métrage du jeune cinéaste iranien Saeed Roustayi, 31 ans, présenté dans la sélection officielle du festival de Venise 2019 et primé au festival du film policier de Reims, « La Loi de Téhéran » est un film efficace, haletant, sur fond d’une problématique sociale lourde, qui ne manque pas d’interroger le spectateur.
Malgré la peine capitale par pendaison réservée aux trafiquants, la société iranienne, principalement dans ses couches populaires, est l’objet d’une flambée d’usagers de drogue, passant ces dernières années de 1 à 6,5 millions de consommateurs, notamment de crack.
La religion, opium du peuple, ne suffisant pas visiblement à canaliser le désenchantement général.
Mêlant la fiction au documentaire, le film enchaîne les scènes les plus époustouflantes et éprouvantes : courses poursuites, descentes de police, promiscuité dans des prisons crasseuses et surpeuplées, services de police et de justice en proie à la corruption, misérabilisme des consommateurs et exécutions collectives des dealers.
Un film coup de poing dont on sort un peu groggy, renouant néanmoins avec un cinéma iranien qui, malgré une censure prégnante, parvient à produire paradoxalement des oeuvres à la dimension politique forte et dérangeante.
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19590055&cfilm=273179.html

Patrice Charoulet dit: à

SALAIRES DES AMIS

J’ai eu plus de trois amis dans ma vie. Ancien prof, j’ai eu des amis dans l’enseignement. Inutile de demander à un ami fonctionnaire son salaire : c’est trouvable partout.
Trois amis ne ma région, et presque de mon quartier, ont eu une profession qui ne les a pas mis dans la misère. L’un, qui est décédé, était sorti 7e de l’ENA et fut conseiller mâitre à la Cour des comptes.
Les deux autres furent chefs d’entreprise. Etant d’un naturel curieux, j’ai posé, un jour, la même question à ces trois amis : « Tu gagnes combien par mois? ». Tous les trois m’onr répondu : « Je ne te le dirai pas. »
Aux Etats-Unis, ces trois amis m’auraient probablement répondu, j’imagine. Dans notre pays, on est très embarrassé, même avec un ami, quand il faut dire combien l’on gagne, surtout , quand on a l’impression de gagner beaucoup d’argent.
C’est comme ça.

D. dit: à

Johnny Ventura vient de nous quitter.

Jazzi dit: à

Moi j’ai demandé à mon ami Hector combien il avait finalement hérité de sa mère (il m’avait accablé en se plaignant qu’il n’allait rien rester), il m’a répondu que c’était personnel. Un ami de près de soixante ans !

Jazzi dit: à

« il m’a répondu… »

Prenant un air choqué par ma question. Alors qu’il sait que je n’ai rien hérité de la mienne…

lmd dit: à

Soleil vert, dans quelle librairie ?

Jazzi dit: à

Hector a un petit pactole, placé avec intérêt, au cas où… Il a aussi un seul neveu, riche à millions, notaire sur la Côte d’Azur, qu’il ne voit jamais et ne demande pas de ses nouvelles.
Contrairement à moi, il n’a jamais eu de compagnon de vie, seulement des aventures sans lendemain.
Je lui ai dit, en riant, que je ne trouverais pas anormal qu’il me lègue sa fortune au cas où il mourrait avant moi.
Il m’a répondu vertement que si c’était le cas, j’en serais le dernier informé, car je serais bien capable, selon lui, de lui faire son compte pour toucher le magot !
A quoi tient l’amitié ?

et alii dit: à

UNE DE MES AMIES ME RACONTA QUE lorsque son père mourut,son premier mari (elle en eut plusieurs) se précipita pour lui parler de sa part d’héritage ; (elle l’a renvoyé)

et alii dit: à

pacte, contrat, etc:
Lâché par Albin Michel, Éric Zemmour publiera son prochain livre à son propre compte. L’éditorialiste sulfureux a décidé de s’autoéditer, affirme Libération. L’auteur avait annoncé la sortie d’un nouvel ouvrage pour cet automne, mais son éditeur historique avait finalement décidé de rompre leur contrat, en raison des prises de position politique d’Éric Zemmour. Selon le quotidien, la société civile d’Éric Zemmour, Rubempré, « s’est muée le 15 juillet en SARL et a étendu son objet à l’édition d’ouvrages ».

Provisoirement titré « La France n’a pas dit son dernier mot », l’ouvrage devait paraître le 15 septembre. Albin Michel, qui avait déjà publié plusieurs livres signés Zemmour, avait annoncé, fin juin, mettre fin à cette collaboration car le polémiste « veut devenir un homme politique » et a l’« intention de s’engager dans la
https://www.lepoint.fr/politique/eric-zemmour-compterait-publier-lui-meme-son-prochain-livre-29-07-2021-2437231_20.php?M_BT=8578862840#xtor=EPR-6-%5BNewsletter-Mi-journee%5D-20210729

Soleil vert dit: à

lmd dit: à
Soleil vert, dans quelle librairie ?

Bartleby ? Le Divan, mais l’ont-ils encore ?

Jazzi dit: à

Ouf, Zemmour n’est pas écrivain !
Voilà ce que disait à ce sujet Stendhal dans le « Le rouge et le noir », roman situé dans la France de 1830 :

« La politiques est une pierre attachée au cou de la littérature (…). La politique au milieu des intérêts d’imagination, c’est un coup de pistolet au milieu d’un concert. Ce bruit est déchirant sans être énergique. Il ne s’accorde avec le son d’aucun instrument. Cette politique va offenser mortellement une moitié de lecteurs, et ennuyer l’autre qui l’a trouve bien autrement spéciale et énergique dans le journal du matin… »

Jazzi dit: à

La politique…

closer dit: à

Quel gaffeur ce Barozzi!

Tu sais très bien qu’en France on ne parle jamais de l’argent des amis, sauf dans leur dos bien sûr…

Personne ne veut répondre, soit de peur d’avoir l’air trop minable, soit de peur d’avoir l’air trop riche.

De plus, dans le cas de ton ami, il ne voulait sans doute pas se dédire, t’ayant dit qu’il ne toucherait rien, alors qu’il a reçu un paquet!

D. dit: à

Deux considérations importantes :

– 1) encore trop de barbes. La barbe est un signe de sagesse. Beaucoup de jeunes gens denués de sagesse portent une barbe. Cela jure. Pitié réservez la barbe aux sages, aux saints.

– 2) Triste spectacle donné par la France aux Jeux olympiques. Non pas à cause du peu de médailles d’or, ça on s’en fiche, Bloom a bien raison mais par l’état nerveux des athlètes, quasi-hystérique : pleurs, tremblements, prostration, scrupules multiples et insensés. Comment peut-on être aussi expert et performant physiquement et aussi faible psychiquement ? Je ne le comprends pas.

D. dit: à

Peut-être que Monsieur Charoulet aurait un avis ?

et alii dit: à

closer
il n’est pas impossible que son ami le « connaisse bien »

et alii dit: à

À partir de mercredi, si l’on est en mesure de présenter un pass sanitaire valide dans les lieux où il est exigé, il ne sera plus obligatoire de porter le masque. Sauf consigne contraire de la part de la direction de l’établissement, ou de la préfecture. Cela ne vaut pas non plus pour le travail.
Cette mesure a été incluse dans le décret paru ce lundi 19 juillet dans le Journal officiel. « Les obligations de port du masque […] ne sont pas applicables aux personnes ayant accédé aux établissements, lieux et événements » concernés par le pass sanitaire. Mais des exceptions seront possibles.

D. dit: à

Et puis il y a tout simplement un problème de maintien. Tout ces sportifs en manquent. Le sport devrait renforcer le maintien et c’est le contraire helas.
Hier dans un parc près de chez moi un type courait torse-nu. Je l’ai fait stopper et lui ai demandé de se vêtir le torse, lui rappelant qu’il était sur la voie publique à Paris. C’était un type de l’Est. Il a très bien compris et a mis un tee-shirt qu’il est allé chercher dans son sac qu’il avait mis dans une haie.
Comme quoi il suffit d’expliquer. C’est quand on n’explique pas et laisse faire que les choses ne vont plus.

et alii dit: à

D cet homme avait-il des tatouages ?(comme l’athlète
aux JO)

lmd dit: à

Soleil vert, le Divan ? C’est bon à savoir, parce que dans les autres librairies ils n’acceptent pas de remplacer le présent du conditionnel par l’imparfait de l’indicatif.

rose dit: à

« Dans notre pays, on est très embarrassé, même avec un ami, quand il faut dire combien l’on gagne, surtout , quand on a l’impression de gagner beaucoup d’argent.
C’est comme ça.

D. dit: à
Johnny Ventura vient de nous quitter.

D. dit: à
www.http://youtu.be/F9856fSiVog

Jazzi dit: à
Moi j’ai demandé à mon ami Hector combien il avait finalement hérité de sa mère (il m’avait accablé en se plaignant qu’il n’allait rien rester), il m’a répondu que c’était personnel. Un ami de près de soixante ans ! »

Jazzi et Patrice Charoulet

L’argent est sans doute le meilleur élément pour déterminer le degré de pathologie des gens. Il en dit long sur soi-même.

rose dit: à

P.S
Ainsi Macron a copié ses vestes sur Johnny Ventura.
Que ce soit son style, cet alignement de boutons, je l’admets.
Copié par d’autres, c’est ridicule.

rose dit: à

Macron Brigitte.

lea levy dit: à

POURCEUX QUI SE QUESTIONNENT SUR L’AMITIE/
Notre nouveau hors-série en kiosque : L’amitié. Ce que nous avons de meilleur ?

hot pepper dit: à

Patrice Trigano VENDIT SES TIMBRES POUR ACQUERIR UNE TOILE DE Mathieu

Ah, c’ est une magnifique toile pour le camping!

D. dit: à

Eh bien non absolument aucun tatouage ni piercing.

D. dit: à

L’argent ? Qu’est-ce que vous voulez dire par-là, Rose ?!
Je suis né avec presque rien en poche et je suis maintenant très aisé, non par mérite mais par chance. Je donne des sous au fisc non pas avec joie réelle mais assez content de compter parmi ceux qui peuventle faire. J’avoue avoir récemment hésité entre un hélicoptère et une plus belle maison. J’ai choisi la belle maison, pour la planète. Un sacrifice. Je louerai l’hélicoptère de temps à autre. Il faut savoir être raisonnable.

Jazzi dit: à

rose, et alii vous dira que l’on sait depuis Freud que l’argent est un substitut de l’amour…

Patrice Charoulet dit: à

« CYRANO DE BERGERAC »

Plusieurs années, dans mes classes de 4e d’un collège de Saint-Denis de La Réunion, j’ai choisi de faire découvrir à mes élèves , pendant trois mois, la pièce d’Edmond Rostand « Cyrano de Bergerac». En fin de trimestre, mes élèves, enchantés, ont pu voir en classe le film « Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau, où Gérard Depardieu incarne le héros de la pièce.

Ce souvenir me revient en ouvrant à l’instant mon programme télé, puisque ce soir, lundi 29 juillet, à 21h15 ,TMC diffuse ce film admirable. Ma revue télé lui, attribue 4 étoiles. C’est justifié !

et alii dit: à

rose, je crois à l’amitié; mais je sais que
ce que j’appelle amitié est fini pour moi ;

rose dit: à

D.
Vous êtes déraisonnable.
À chacun ses choix.
Vous partirez nu et cru.

rose dit: à

Et alii

Sans doute aurez-vous encore sur votre route de quoi vous contredire.

et alii dit: à

Robin Dunbar, anthropologue britannique et professeur de psychologie évolutionniste à l’Université d’Oxford, rapporte que la plupart des humains ne sont capables d’entretenir qu’un nombre limité d’amitiés à la fois. Dans son livre Amis: Comprendre le pouvoir de nos relations les plus importantes, il classe nos connaissances par niveau d’affinité: amis
slate le rappelle et au delà!
http://www.slate.fr/story/206846/nombre-amis-ideal-etude-anthropologue-relations-reseaux-sociaux

rose dit: à

J’ai tenu 3’11 amis d’internet. C’est un tort.

rose dit: à

Jazzi

Jazzi dit: à
rose, et alii vous dira que l’on sait depuis Freud que l’argent est un substitut de l’amour
Ds la biographie que j’ai lue, il démarre très pauvre, travaille bcp, gagné sa vie durement.

Jibé dit: à

« la société civile d’Éric Zemmour, Rubempré, « s’est muée le 15 juillet en SARL et a étendu son objet à l’édition d’ouvrages ».

Rubempré, ce type se prend pour un héros de roman, évidemment.
Se prend d’ailleurs pour un sale type d’arriviste qu’il est. Accompagné de quel abbé?

et alii dit: à

’époque aime parler de l’amour : avec vulgarité et confusion, souvent ; avec tact et précision, quelquefois ; avec amour, rarement. Ce discours, qui entend si peu l’amour, associant ou dissociant en particulier, à chaque fois de façon abstraite et unilatérale, l’amour et la sexualité, ne s’y entend guère plus en amitié. Pourquoi ? Parce que ce discours n’entend pas la question, pourtant étrange et déroutante, de l’intimité à l’œuvre dans l’amitié. Ou, mieux, parce que ce discours n’entend pas la sorte de folie qui transperce et traverse l’intimité à l’œuvre dans l’amitié, interprétant platement cette intimité sur fond de réciprocité, et non de disproportion, et la rabattant naïvement sur une forme de présence, et non d’absence. Or, il y a, très précisément, et de la disproportion et de l’absence au cœur même de l’amitié. C’est ce qui en fait tout le problème, c’est aussi ce qui en fait tout le charme.
https://www.cairn.info/revue-etudes-2002-12-page-625.htm

et alii dit: à

Maurice Blanchot, dans un texte intitulé L’Amitié, écrivait ainsi, avec force :

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L’amitié, ce rapport sans dépendance, sans épisode et où entre cependant toute la simplicité de la vie, passe par la reconnaissance de l’étrangeté commune qui ne nous permet pas de parler de nos amis, mais seulement de leur parler, non d’en faire un thème de conversations (ou d’articles), mais le mouvement de l’entente où, nous parlant, ils réservent, même dans la plus grande familiarité, la distance infinie, cette séparation fondamentale à partir de laquelle ce qui sépare devient rapport.
(L’Amitié, Gallimard, 1971, p. 328)

Jibé dit: à

JJJ et Soleil Vert
à propos de Damasio, j’ai eu l’occasion d’entendre les morceaux musicaux qui accompagnent La Horde de Contrevent et les Furtifs. Bof.
L’intérêt, c’est la tentative d’oeuvre d’art totale. La volonté de rendre sensible l’oeuvre par différents sens, plutôt. Mais j’ai trouvé les deux fois que ce n’était pas en accord, donc…
Damasio a un discours très construit à ce propos, et intéressant. Il bosse aussi à Grenoble et dans le Vercors sur du concret, de la conversion architecturale des mondes qu’il met en roman et musique. Sur Marseille, j’imagine qu’il suit aussi cette démarche. Mais pour ce que j’en connais, il est meilleur comme romancier. Et plus convaincant dans le discours que dans la mise en son.

D. dit: à

Y’a pas plus raisonnable que moi bien au contraire. Je fais en sorte que mes biens servent à quelque chose. Il n’y a rien que je possède qui ne serve pas souvent, avec le plaisir de savoir que mes héritiers le recevront. Il y a plus de 3000 ans, les hébreux ne faisaient rien d’autres avec leur troupeaux de chèvres, leurs tentes, leurs vêtements et ustensiles, leurs terres. Les utiliser, les transmettre.

Paul Edel dit: à

Mort de l’écrivain italien et éditeur Roberto Calasso.

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