de Pierre Assouline

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La République des livres
Les sentinelles de nuit de Javier Marias

Les sentinelles de nuit de Javier Marias

Tout écrivain est d’abord un lecteur. Une évidence toujours bonne à marteler quitte à lasser. L’envie nous en prend chaque fois que, dans une interview ou une confession sur ce qui lui tient lieu d’art poétique, l’un d’eux, plus nombreux qu’on le croit, donne l’impression d’être venu au monde écrivain, né d’une génération spontanée qui ne doit rien à personne et à si peu de livres qui ont précédé les siens. Foutaises ! Parfois un petit, souvent un grand lecteur. De ceux qui ont le goût des autres et s’en nourrissent. Ils ont différentes manières de payer leurs dettes, à supposer que tous ne soient pas des ingrats. L’exercice d’admiration est le plus connu. Cioran l’a bien illustré dans un recueil fameux. Privilégiant un genre un peu différent, André Suarès a excellé dans l’art du portrait, sa façon de rendre hommage à ceux à qui il devait tant (les éditions Bartillat viennent de publier Miroir du temps qui en recueille plusieurs). Toute l’œuvre de Borgès semble un hommage permanent à ses aïeux en littérature. Ne disait-il pas, en une formule inoubliable :

« Que d’autres se flattent des livres qu’ils ont écrits : moi, je suis fier de ceux que j’ai lus ».

Javier Marias (Madrid, 1951), l’un des écrivains espagnols les plus passionnants à suivre parmi les contemporains, le fait à sa manière dans Vies écrites (Vidas escritas, traduit de l’espagnol par Alain Keruzoré et Stéphanie Decante, 206 pages, 17 euros, Arcades/Gallimard). Une façon qui n’est pas sans rappeler celle de Marcel Schwob dans ses Vies imaginaires (1896), qui trouva écho plus tard sous la plume de Pascal Quignard et celle de Pierre Michon. Voilà un écrivain complet. Non pas au sens de l’homme de lettres d’autrefois. Il ne se contente pas de briller dans tous les genres. Il prend des risques. Difficile d’ouvrir un nouveau livre (en français) de Javier Marias sans songer aux bonheurs de lecture qu’il nous a déjà procurés avec notamment des romans tels que Un cœur si blanc, Demain dans la bataille pense à moi ou plus récemment Si rude soit le début. Un enchantement réactualisé par l’engagement de l’auteur dans la cité à travers les prises de position de ses chroniques publiées dans la presse, principalement dans El Pais. Des billets souvent cinglants, acides, drôles, indépendants, d’un non-conformisme annoncé dès 1995 par son obstination à refuser systématiquement les prix littéraires officiels ou institutionnels, décernés par le ministère de la culture et d’autres : 

« Je ne veux rien devoir à un gouvernement, ni celui-là ni un autre. C’est une question de conscience ».

Le ton de ses Vies écrites est de cette encre. Une vingtaine de brèves biographies construites sur le même mode, dont l’esprit et l’angle sont annoncés par le titre : « Henry James en visite », « Thomas Mann en ses souffrances », « William Faulkner à cheval », « Yukio Mishima dans la mort », « Ivan Tourgueniev en sa tristesse »… Avec une certaine dilection pour les auteurs de langue anglaise, ce qui correspond à sa formation et à son goût (il a traduit Thomas Hardy, Stevenson, Sterne, Faulkner, Conrad, Nabokov en espagnol). Or rien n’est excitant comme d’avancer dans l’inconnu avec des gens très connus. Car on ne sait jamais où il va aller chercher son angle d’attaque.

Pas d’Espagnols dans cette rafle. C’est délibéré, on s’en doute. Il ne s’est pas autorisé, trop inhibé pour le faire ; il semble que critiques et collègues lui aient par le passé dénié son hispanité (langue, littérature, citoyenneté) ; sans quoi il aurait traité aussi bien March, Bernal Diaz, Cervantès que Quevedo, Valle-Inclàn, Aleixandre et Juan Benet). L’allure en est rapide et incisive comme une bonne nouvelle. Parfois, cela en dit plus qu’une épaisse biographie ; encore faut-il l’avoir lue pour le savoir. Marias isole un petit fait vrai et resserre sa focale sur la signification qu’il lui prête au risque du procès en saintebeuvisme – ou plutôt en saintebeuverie… Il a le culte du divin détail, du trait, de la flèche. Nabokov ne disait-il pas :

« Dans l’art élevé et la science pure, le détail est tout » 

Autant de vignettes savoureuses et de concentrés de vie. De l’anecdote mais en majesté. Le tout animé par une profonde empathie et une affection mâtinée d’humour- sauf pour Mann, Joyce et Mishima traités avec un humour dénué de la moindre affection… Rien de moins solennel que cet exercice irrévérencieux dans l’admiration. On sent que l’auteur s’y est amusé car c’est contagieux. Il jouit de ses formules :

« Après lui (Rimbaud), tout écrivain précoce ne pouvait être que tardif »

Qu’est-ce qui y est du ressort de sa pure fantaisie ? Nous n’irons pas vérifier. Je veux bien croire que Faulkner relisait le Quijote une fois par an. Ou que Joyce a vraiment dit qu’il rêvait de copuler avec une âme et qu’il était coprophile. Ou que Lampedusa accordait un tel prix à ses livres qu’il glissait des billets de banque entre les pages, ce qui faisait de sa bibliothèque un trésor à double titre. Ou que Rilke ait été « le plus grand poète du siècle (il y a peu de doute à ce sujet) » – et pourtant, Dieu sait que j’admire l’auteur des Elégies de Duino, mais enfin, la poésie, ce n’est pas les Jeux Olympiques et tout jugement littéraire est contestable.

« Rose, pure contradiction, plaisir/ de n’être rêve de personne entre tant/ de paupières » (épitaphe de Rilke par lui rédigée)

Bref, si ce n’est pas vrai, c’est vraisemblable. Bien sûr, emporté et grisé par son verbe, Javier Marias se laisse parfois aller à des généralités absurdes du style : « Lampedusa était excessif comme tous les écrivains ». Ou des mystères qui n’en sont pas comme le fait que chez Thomas Mann, perturbations intellectuelle et sexuelle aillent de pair. Mais il le fait avec une telle ironie, sans se prendre au sérieux, qu’on ne saurait lui en vouloir. Même lorsqu’il se trompe : non, cher Javier Marias, il est faux de dire que « jamais personne n’a rien dit contre Kipling » car il a été âprement critiqué, tant l’homme que l’écrivain, notemment par George Orwell qui l’a exécuté dans un essai à lui consacré dans Horizon (février 1942).

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, l’éditeur a eu la bonne idée d’accompagner Javier Marias en librairie en rééditant en poche ses nouvelles complètes, justement, sous le titre Mauvaise nature (493 pages, Folio), où l’on retrouve notamment « Ce qui dit le majordome » et « Quand j’étais mortel ». Tout cela venant à point et pas par hasard alors que paraît son dernier roman Berta Isla (Berta Isla, traduit de l’espagnol par Marie-Odile Fortier Masek, 590 pages, 23 euros, Gallimard) encensé lors de sa parution en Espagne il y a deux ans.

Quelqu’un a tué Janet. A partir de là… Berta Isla, une pure madrilène de la cinquième génération, beauté brune et sereine, plaisante et imparfaite. Elle fréquente Tomàs Nevinson, moitié anglais-moitié espagnol, depuis la classe de première. Ils allaient avoir quinze ans. Un couple si précoce était-il voué à développer une relation « pseudo-fraternelle », du moins dans les premiers temps, quitte à ce qu’elle les rattrape plus tard et gouverne leur vie autrement que les couples plus tardifs ? Une journée dans leur vie commune suffira à faire basculer leur destin vers l’inconnu. Berta Isla connaît-elle vraiment celui qu’elle croit aimer ? On en revient à Proust, dont la musique résonne en sourdine, et à ce qu’il en disait dans une lettre :

« Nous vivons auprès de gens que nous croyons connaître. Il nous manque l’événement qui nous les révèlera autres que nous les savons »

Tom Nevinson, très doué pour les imitations, ferait une taupe idéale. D’ailleurs L’Agent secret de Conrad traîne ses guêtres dans plusieurs pages, de même que les poèmes de T.S. Eliot et, plus inattendu, La Sculpture funéraire d’Erwin Panofsly. Ca se passe dans l’Espagne d’avant. Un pays où il n’y a pas de politique : juste les ordres du Généralissime. La trahison en est le fil rouge, ce qui n’étonnera pas les fidèles lecteurs de Javier Marias tant ils le savent obsédé par la chose. Lui-même en convient et la fait remonter à un événement traumatisant de la guerre civile : la dénonciation de son père, le philosophe républicain Julian Marias Aguilera, aux phalangistes par … son meilleur ami.

Douze après sa disparition, Berta Isla retrouve Tom, son jeune mari qu’elle croyait disparu au cours d’une opération spéciale des services secrets britanniques pour lesquels il effectuait une mission. Pénélope et Ulysse s’inscrivent en filigrane tout le long de ce récit couturé d’incertitudes, de masques, de silences et d’effacements. Le colonel Chabert est en embuscade dans certains chapitres : on espère retrouver le disparu donné pour mort mais on craint tant sa résurrection que son retour. Sauf que Tom aurait pu donner des nouvelles, tout de même. Les ordres ont beau dos. Elle ne saura jamais ce qu’il a fait pendant tout ce temps et en nourrira un ressentiment de femme trompée.

Il serait vain de dresser l’inventaire d’un tel roman, non seulement parce que cela gâterait le plaisir de le découvrir mais encore parce que sa richesse ne se réduit pas à une accumulation de morceaux de bravoure, de formules, de faux-semblants ou de situations. C’est une mélodie envoûtante qui nous enveloppe dès le début et ne nous lâche pas (à feuilleter ici pour s’en faire une idée). Tout ce qui y est dit, chanté, murmuré mais rarement hurlé, ne prend sens que par le tout. La fidélité ne s’explique pas et « les loyautés imméritées » encore moins.

L’auteur s’installe, prend son temps, digresse. Ses descriptions sont foisonnantes. Visiblement, il s’y plaît. Portrait de femme ou portrait de couple, ses portraits se déploient en un luxe inouï de détails dans la peinture de chaque trait. Il ne lui faut pas moins de trois pages pour dessiner le visage de son héroïne. Voilà un romancier qui engage à chaque fois une conversation jamais bavarde avec l’invisible lecteur traité en ami. Faut-il être parvenu à ce degré d’intimité pour employer si souvent l’expression « petite culotte » s’agissant de celle de ses héroïnes bien sûr, comme si l’homme derrière l’auteur éprouvait une certaine jouissance à accoler systématiquement le nom et l’adjectif. A la réflexion, un tel sous-vêtement ne saurait être autrement : a-t-on jamais entendu parler de « grande culotte » ? Ce serait donc pléonastique et uniquement justifiable par le plaisir secret qu’il y a à la prononcer. Mais ça passe comme le reste car Javier Marias a une rare qualité dont il fait preuve de bout en bout : la tenue, l’élégance.

A noter la qualité de la traduction Marie-Odile Fortier Masek, aussi impressionnante que pour Si rude soit la nuit. Même si « mature » en lieu et place de « mûr » me choquera toujours ; son origine latine ne fait guère de doute et « immature » sonne agréablement aux oreilles, mais c’est ainsi. Parfois, certains mots demeurent tels quels en espagnol. Ainsi imaginarias, aussitôt rattrapé après la virgule par « ces sentinelles de nuit » qui n’ont pour effet que d’en augmenter le mystère.

S’il y a en un que l’on ne s’attend pas à trouver au détour d’une page dans ce roman, c’est bien Gérard Philipe. Parfaitement, « le » Gérard Philipe ! Il surgit pourtant page 19 car sa coiffure rappelle celle d’un des personnages principaux (mais quel lecteur espagnol de 2017 peut bien avoir la moindre idée de la crinière en question ?). Et comme j’appartiens à cette catégorie de lecteurs qui ne peuvent s’empêcher de commencer, et parfois de poursuivre, la lecture de deux ou trois livres en même temps, mon trouble n’en a été que plus grand de constater que le récit lu en parallèle était Le dernier hiver du Cid (195 pages, 17,50 euros, Gallimard), vibrant portrait du comédien par le futur gendre qu’il ne put connaître, l’écrivain et critique Jérôme Garcin. A sa mort à l’âge de trente-six ans qui le figea dans les mémoires en éternel jeune homme, l’auteur avait trois ans.

On ne s’attend pas à lire quelque chose de critique ; on le sait porté par l’admiration ; sauf qu’elle ne verse jamais dans l’hagiographie. C’est d’un hommage qu’il s’agit mais si personnel, intime, privé, que l’empathie nous saisit dès les premières pages tant pour le peintre que pour le modèle. On le suit pas à pas dans le rétrécissement de ses jours d’août à novembre 1959 avant l’ultime tombée de rideau. Même avec le recul des soixante années, comment résister à cette allure et cet allant de « grand jeune homme inachevé », cette beauté, cette présence surtout, aussi manifeste dans le grand répertoire que dans des films tels que La fièvre monte à El Pao. Ou Modigliani dans Montparnasse 19. Claude Autant-Lara lui avait su lui faire des films à sa mesure en adaptant pour lui de grands livres (Le Diable au corps, Le Rouge et le noir, le Joueur), de même que René Clair (La Beauté du diable, Les Grands manœuvres). Quelle filmographie !

Le portrait, d’une sensibilité communicative, est de facture très gracquienne (on ne se refait pas) dans la précision lexicale, la justesse de l’observation, l’aigu du regard. Tous ses grands rôles sont rappelés au fil du récit et leur nombre paraît étourdissant pour une existence si brève : Hamlet, Lorenzaccio, le prince de Hombourg, Rodrigue, Ruy Blas, Richard II, Octave, Fabrice del Dongo, Monsieur Ripois,  Julien Sorel… Il y a de belles pages sur ses amis, l’écrivain Georges Perros en tête, Jean Vilar bien sûr son maître, René Clair. Des formules frappantes aussi. Christian-Jaque par exemple sur son Fanfan la Tulipe :

« Il jouait si bien que même le cheval croyait qu’il savait monter »

Son secret l’animait et le gouvernait intérieurement. Son secret : son père, un avocat Croix-de-feu et militant PPF devenu collabo sous l’Occupation, « affairiste notoire et requin d’affaires », condamné par contumace, planqué en exil après la guerre du côté de Barcelone. Le comédien ne cessa de se tourmenter pour le présent et l’avenir de celui à qui il avait pardonné ; à l’agonie, il s’inquiétait encore des moyens de subsistance de son père.

Compagnon de route du PCF, leader du syndicat des acteurs, TNP plutôt que Comédie-Française, il se voulait militant antifasciste et n’aurait pour rien au monde raté la marche de l’appel de Stockholm contre la bombe atomique… Sa mort prématurée lui aura évité d’incarner Raul Castro, combattant de la Sierra Maestra, comme il en conçut le projet au retour d’un séjour à Cuba à l’invitation de Fidel. Le mal le gagnait. Il était de plus en plus fébrile mais on lui proposait de plus en plus de rôles, à l’écran comme sur les planches : Le Procès d’Orson Welles, l’Histoire du soldat de Ramuz et les Bâtisseurs d’empire de Boris Vian. Lui n’en avait plus que pour les tragiques grecs. Alors que ses forces l’abandonnent tout doucement, il n’avait pas la tête ailleurs mais à Athènes.

Dans ces moments-là, on oublie le mal que la vie vous a fait. Mais vos amis posthumes, eux, n’oublient pas. Jérôme Garcin, l’homme du Masque et la plume, a bien raison de rappeler et de citer les critiques qui l’ont le plus atteint, celles qui ont vraiment cherché à lui porter préjudice, à lui nuire, à éteindre sa jeune carrière, à le tuer dans l’œuf, pour des raisons moins artistiques que politiques, pour la plupart publiées dans Arts de Jacques Laurent et signées d’un certain François Truffaut.

Gérard Philipe, ce n’était pas une certaine idée mais un certain moment de la France. Pour beaucoup demeure une stature de jeune dieu, mais pour l’auteur, c’est Gérard. Une ombre tutélaire à laquelle il devait ce livre affectueux. Il était habité par le sentiment de l’urgence, peut-être parce qu’il pressentait sa fin prématurée. Carcinome hépatocellulaire. Autrement dit : cancer primitif du foie. La Faculté lui donna six mois maximum. Lui voulut croire à un simple abcès amibien. L’entourage ne le démentit pas. A qui bon gâcher les derniers temps. On le traita. Il crut que les médecins venaient de lui offrir une seconde vie.

Elégant jusqu’au bout, Gérard Philipe. Une présence et une âme. Ce livre est le tombeau qu’il méritait. Il avait aussi été le Cid à Avignon. Il a été enterré dans le costume de scène de Don Rodrigue. Sûr que Javier Marias a du connaître ce détail.

(« Photo de couverture des éditions espagnole et française de Berta Isla » ; « Javier Marias » photos D.R.; « Les cigarettes Marcovitch », marque de cigarettes fumée par Tomas Nevinson, unique illustration reproduite dans Berta Isla page 98 ; « Gérard Philipe à une manifestation communiste » photo D.R. ; « Anne et Gérard Philipe » photo Marc Riboud ; « Gérard Philipe dans le Cid » photo D.R.)

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commentaires

1 094 Réponses pour Les sentinelles de nuit de Javier Marias

x dit: à

christiane
« sauf à s’appeler Michel Butor ! ou Bloom… »
ou Hélène Cixous, agrégée d’anglais, qui a écrit sa thèse sur Joyce (éditée sous le titre L’Exil de James Joyce — format door-stopper/butée de porte, qui mérite mieux que ce détournement, mais parfois nécessité fait loi).

x dit: à

Pablo75, merci pour les vidéos.
Au début de l’une d’elle j’ai aperçu un « endorsement » de Coetzee (détestable technique de marketing, je vous l’accorde, que de sortir ainsi une phrase de son contexte. On demande à voir l’article entier avant d’être convaincu, avec des arguments littéraires et pas une simple opinion).
Il est bien tard, je les regarderai demain (sans savoir ce que je serai capable d’en saisir ou d’en deviner).

En revanche, comme tout le monde ici, je crois, j’ai bien compris que vous n’aimiez pas Javier Marías, que vous ne pouviez pas le sentir, que vous estimiez que son physique ne plaide pas en sa faveur et que son pitch n’est pas au point (toutes considérations parfaitement extra-littéraires à mes yeux, mais c’est certainement moi qui suis de mauvaise foi).

Vous n’éprouvez pas la moindre curiosité vis-à-vis de ses romans, ni le moindre regret de n’en avoir lu aucun ; c’est bien votre droit.

Pour ma part, je n’éprouve ni remords ni honte pour avoir lu et aimé Berta Isla (et plusieurs autres de ses romans).

Quant à D.H.H., à qui je l’avais recommandé, elle est fort heureusement assez grande pour savoir ce qu’elle a à faire, suivre l’avis de l’un ou de l’autre, ou mieux encore ne se fier qu’à elle-même et aller feuilleter l’objet du litige avant de se décider.

Marie Sasseur dit: à

L’insemination artificielle pour toutes.

« c’est un peu léger. Je suis sûr que la figure du père n’est pas facultative. »
Mgr Michel Aupetit
sur franceinfo

Bérénice dit: à

Qui aurait une idée de l’identité du modèle sur la couverture, cette jolie femme. Une proche , une amie ou une parmi tant d’autres choisie pour sa beauté dans une agence offrant (comme pour les PMA )sur catalogue des portraits?

Marie Sasseur dit: à

Le projet « sociétal » de la macronie, en continuité de celui de la hollandie, resultant de l’orgie des anciens de 68, va prendre une autre tournure, dans la négation de la nature humaine et la transformation du genre humain.

C’est une petite scénette, d’un jeune aux dents longues, candidat en campagne présidentielle, déjà « grand-père 7 fois » dont les orientations sexuelles personnelles déjà quelque peu  » divergentes « , trans, trans-generationelles, qui revient à l’esprit.
Dans une classe élémentaire sa question avait déjà choqué , ceux à qui il la posait.
 » qui parmi vous a deux papas ou deux mamans ? » Maintenant on en est à parent 1 et parent 2.
Un droit de l’homme à devenir inhumain.

Bérénice dit: à

La figure du père , le père génétique, le père affectif, celui qui tient lieu de père remplissant ses devoirs. Avec la modification, il sera donné aux individus ainsi procrees un droit d’accès à l’identité du géniteur. Comme pour les adoptés, le problème finit souvent par se presenter, il serait à mon avis néfaste de continuer dans l’anonymat des dons . Je ne suis pas psychologue mais il est indispensable que l’enfant puisse avoir connaissance de ses racines génétiques. La notion de père est une chose fluctuante, symbolique dans le sens où un enfant s’attachera à celui qui lui procure amour et protection , peut être plus qu’à celui qui par hasard ou non a fécondé un ovule.

Bérénice dit: à

Cela dit, j’estime plus naturel que deux femmes risquent un enfant que deux hommes. Ceux ci ont tout obtenu, mariage, reconnaissance et obtiennent de l’état ce que la nature ne peut. Nous sommes suffisamment nombreux pour continuer de détruire notre monde , c’est une démarche évolutionniste qui ne respecte en rien les lois naturelles , qui vise à satisfaire une population égoïste et bien nourrie. Le progrès ne devrait pas servir ce genre de cause comme il ne devrait pas non plus servir à fabriquer des bombes. 7 milliards, bientôt 9 que nous prenons à abriter dignement.

Bérénice dit: à

Eduquent pour risquent.
Peinons pour prenons.

Chaloux dit: à

Oui merci Pablo. Marias a l’air d’un vieux proctologue qui n’en pourrait plus des gants en caoutchouc.

Marie Sasseur dit: à

« Photo de couverture des éditions espagnole et française de Berta Isla »
Et sur à peu près toutes les éditions traduites.

Fotografia scattata da Quentin de Briey, scelta per la copertina dell’edizione italiana del libro.

Le mystère de la photo Photoshop .

Alejandra Alonso during shooting.bcn may 2013

https://quentindebriey.tumblr.com/

Bloom dit: à

Christine,
si vous l’avez pas déjà fait, lisez le Portrait de l’artiste en jeune homme, merveilleux Bildungsroman qui chronologiquement se situe entre Dubliners (ah, la dernière nouvelle, The Dead, mise en scène de façon si poignante par John Huston) et Ulysse et où le protagoniste, Stephen Dedalus, double fictionnel de Joyce, passe de l’enfance à l’âge d’homme. Certains « épisodes » sont des sommets de la littérature anglaise: le collège jésuite de Clongowes Wood et l’apprentissage de l’animosité d’autrui, le diner de Noël (cf.The Dead) où le père de Stephen prend la défense de Parnell contre un invité qui ne voit en lui qu’un protestant coupable d’adultère, la punition injuste qui frappe Stephen de retour à Clongowes, et la réparation qu’il obtient auprès du proviseur, le nouveau collège de Belvedere où Stephen prend de plein fouet le violent sermon du père Arnall qui promet les feux de l’enfer aux pécheurs , enfin la scène où il renonce et au nationalisme irlandais, à L’Église catholique, à sa famille et à l’ambiance claustrophobe de l’Irlande avant de s’embarquer pour le continent et Paris, en déclarant (un peu pompeusement) « pour la millionième fois, je vais à la rencontre de l’expérience vécue afin de façonner dans la forge de mon âme la conscience incrée de ma race. »
Un peu long ce com, mais il faut redonner toute l’importance de ce grand livre dans l’oeuvre de Joyce. A bien des égards, les premiers chapitres de Ulysses sont la continuation du Portrait (avant que l’on prenne des chemins de traverses tortueux comme un Dedalus)…

C’mon, All Blacks!

D. dit: à

Bérénice, j’ai vraiment volé, exactement comme le fait Superman, mais moins vite. J’en ai été moi-même surpris. Je commence seulement à comprendre toutes ces légendes d’hommes-oiseau des civilisations passées.
Il est vraiment possible de voler physiquement et sans ailes, ou alors celles-ci commme ornement.

Bérénice dit: à

Ce grand livre…. Ce gros livre , Bloom surement est il aussi important qu’épais, pour le moment je n’ai juste à l’esprit que son volume. Et je ne suis pas la seule à ne parvenir à y rentrer, Emmanuel Devos confiait , un jour, qu’elle non plus n’y arrivait pas. Alors voilà j’y trouve comme une consolation considérant l’artiste , il s’y rencontre à coup sûr des difficultés que seuls les fameux peuvent vaincre.

Jazzi dit: à

26 octobre 2019 à 9 h 58 min
Prenez de petits jokers en puissance, des enfants autistes lourds, rebuts de la société (syndromes également de tous ses malaises) pour lesquels elle ne peut rien et qu’elle ne veut pas voir.
Un de ces enfants ne cesse de tirer des signaux d’alarme !
Seules, les associations cultuelles et humanitaires, une juive et une musulmane, à travers les figures de Bruno et Malik, inspirées de la réalité et incarnées par Vincent Cassel en kipa et Reda Kateb, acceptent de s’en charger et de se consacrer corps et âme à cette juste cause.
C’est ainsi que « Hors normes » d’Olivier Nakache et Éric Toledano prouve, une fois encore, que l’on peut faire de bons films avec de bons sentiments.
C’est possible mais c’est plus dur.
Une bonne raison d’aller voir ce film, d’autant plus que 5% des bénéfices seront reversés aux deux associations à l’origine de l’histoire…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19582656&cfilm=265905.html

christiane dit: à

X,
c’est dans Portrait de l’Artiste qu’Hélène Cixous, traductrice de Joyce et auteur de la thèse « l’exil de James Joyce » (1968) essaie de comprendre la genèse de l’écrivain à partir de sa vie, là où tout commence par ces mots : « Once upon a time », le commencement de l’histoire de l’enfant, la genèse. L’histoire d’une légitimation familiale… Elle est proche de Lacan, de Derrida, de Foucault, Deleuze….
Née à Oran en juin 1937, elle a grandi en Algérie. La mort de son père alors qu’elle avait 10 ans bouleversera sa vie.
Dans cette thèse que vous évoquez, déjà, le centre de ses recherches : la genèse de l’écriture. Une écriture contre la mort, contre l’oubli.
Elle aussi essaie les mots dans tous les sens. Un auteur majeur que je connais mieux par son écriture poétique. Une écriture très complexe.
Si j’ai évoqué Michel Butor c’est par l’émission mise en lien où il explore avec subtilité Ulysse et Finnegans Wake, puis Bloom parce qu’ici et par rapport à Joyce (une de ses passions) c’est un interlocuteur généreux (encore ce matin). Il donne d’ailleurs une autre référence : Anthony Burgess (« Introduction au langage de Joyce »). Merci.

et alii dit: à

bien, on censure Derrida et joyce ;
c’est symptomatique de ce blog
In his “Ulysses Gramophone: Here Say Yes In Joyce” Jacques Derrida speaks of Ulysses
as an “overpotentialized text,” as a text which has “already [. . .] anticipated [. . .] the scene about
academic competence and the ingenuity of metadiscourse” (281). Ulysses anticipates its own
exegeses, anticipates whatever hermeneutics are developed to systematize and contain its
meaning productions, and, because of this anticipation,

Patrice Charoulet dit: à

SYLVIANE AGACINSKI

Dans vos réflexions de ce jour, vous parlez longuement et fort bien de Sylviane Agacinski. J’avoue que j’avais des préjugés à son sujet. Femme de Lionel Jospin !Quel courage, quel calvaire !ON pouvait craindre une…contagion.

Le monde est petit : Ce samedi martin, sur France Culture, dans son indispensable émission « Ré-pliques » Finkie avait invité cette philosophe, ainsi que Frédéric Worms, éminent spécialiste de Bergson et membre du Comité national d’éthique. Le débat sur la PMA,etc., très courtois, était très intéressant. Sylviane Agacinski me semble avoir raison Au passage, elle a cité une expression amusante de Michea , qui se moque de la chose , « le pourtoussisme ». A retenir !
Dans cette émission, répondant à une question de Finkie, la philosophe a donné des précisions sur l’annulation de la conférence dont vous parlez ici.

*Commentaire d’un texte de Philippe Bilger, sur son excellent blog

et alii dit: à

c’est dans Circonfession que Derrida joue sur « SYL
vie »

renato dit: à

Éventuellement :

Winds of May, that dance on the sea,
Dancing a ring-around in glee
From furrow to furrow, while overhead
The foam flies up to be garlanded,
In silvery arches spanning the air,
Saw you my true love anywhere?
Welladay! Welladay!
For the winds of May!
Love is unhappy when love is away!

Joyce, Chamber Music, IX

https://www.gutenberg.org/files/2817/2817-h/2817-h.htm#chap09

et alii dit: à

echo au billet sur ce lien censuré
e would I be like that bath of the nymph with my hair down yes only
shes younger or Im a little like that dirty bitch in that Spanish photo he has
nymphs used they go about like that I asked him about her and that word met
something with hoses in it [ . . .] then he goes and burns the bottom out of the pan
all for his Kidney. (18.560-8)
The “her” here most likely means the nymph in The Bath of the Nymph representation hanging
over Molly and Bloom’s bed; but, in the whole of Ulysses, it resonates to suggest Bloom’s own
infidelities,

Jazzi dit: à

« Voilà un cas de plagiat littéraire pour le moins… singulier : Susan Sontag aurait écrit le premier livre signé par son mari Philip Rieff. C’est du moins ce qu’assure une nouvelle biographie de l’intellectuelle new-yorkaise »

Ce n’est pas du plagiat mais de la négritude !
Comme jadis pour Colette et Willy, mais volontaire dans ce cas précis…

et alii dit: à

Ce n’est pas du plagiat
exact!
mais peut-être plus banal qu’on ne veut bien le croire!

christiane dit: à

Bloom,
encore une fois vous créez un lien, ô combien utile, cette fois entre Ulysse et Portrait de l’Artiste, cernant cette métamorphoses où « Stephen Dedalus, double fictionnel de Joyce, passe de l’enfance à l’âge d’homme ». Drôle nom de plume rappelant celui qui meurt malgré les plumes de ses ailes de cire supposées lui permettre de s’évader du piège du labyrinthe conçu pour Minos.
Non, votre com n’est pas long, il est utile. Donc, cette fiction-autobiographique lui ouvre le monde de l’incertain par ce père adoptif : Léopold Bloom. Oui, je vais le lire. Je m’attends aussi, lisant votre présentation, à une opposition entre la tradition morale des jésuites et les découvertes de l’enfant oniriques et sexualisées ; à la naissance du doute religieux (« Simon » Dedalus (Minos ?)… simonie / sodomie…). Ce n’est pas pour rien que Stephen Dedalus choisira « le silence, l’exil et la ruse » et les monologues intérieurs (personnages qui se construisent en parlant) d’un Stephen obsédé par la filiation. Veut-il devenir son propre père tel que Mulligan le résume à Haines ?
« C’est tout à fait simple. Il démontre par l’algèbre que le petit-fils d’Hamlet est le grand-père de Shakespeare et qu’il est lui-même l’ombre de son propre père. » (Ulysse)
Shakespeare ? les lectures de Stephen Dedalus… (votre autre passion !). Hamlet… Ulysse… Fils et pères… Les mères arrivent très tard !

et alii dit: à

négritudes
Un écrivain public strasbourgeois brise le tabou de la fraude aux thèses à l’Université
Il existe à Strasbourg une dizaine d’écrivains publics, à chacun sa spécialité : administratif, correction de romans, lettres de motivation, discours d’entreprises ou biographies. Thomas, lui, écrit mémoires et thèses à la place d’étudiants fainéants. Depuis son appartement idéalement situé à l’Esplanade, il raconte à Rue89 Strasbourg le tabou des « nègres littéraires » dans l’enseignement supérieur.
https://www.rue89strasbourg.com/ecrivain-public-strasbourg-fraude-theses-universite-140693

Bérénice dit: à

Et alii, anecdotique, je me suis demandé si je n’avais pas hérité du prénom pour s’il vit. Conséquences. J’ai souvent hésité entre vie et qu’elle vie et finir, ce n’est pas si terrible de plonger dans un tunnel qui semble ne pas avoir de fin et c’est agréable.

Bérénice dit: à

Quelle, mes excuses.

christiane dit: à

Oui, Renato, malgré la danse des vents de mai, « l’amour est malheureux quand l’amour est absent. ». On voit un Monet… une mer agitée… mais douceur et balancement.
Plus tard, comme pour les vagues, une forme brisée déroulera une pensée informelle.
En 2016, M.C Conner sous le titre « musique de chambre » et la vocation de Joyce » (sur la rdl) avait rappelé que c’est par la poésie que Joyce entra en littérature. (Mais je préfère l’ironie féroce de Joyce !)

christiane dit: à

Bloom,
oui, pour « Dubliners » (ah, la dernière nouvelle, The Dead, mise en scène de façon si poignante par John Huston).
Le dernier quart d’heure, inoubliable. L’homme regardant tomber la neige par la fenêtre après la révélation du secret. Il avait écouté sa femme, Gretta, lui raconter le trouble qui l’avait envahie en entendant une vieille chanson irlandaise : « Je pense qu’il est mort pour moi », avait-elle dit à son mari. »
Ce poème chanté « La fille d’Aughrim », a fait surgir dans cette soirée tant de mystère et de beauté, celui que lui chantait Michael Furey… Ah, le visage d’Anjelica Huston (Gretta Conroy dans le film)…
« Son âme s’était approchée de cette région où demeurent les vastes cohortes des morts. Il avait conscience de leur existence capricieuse et vacillante, sans pouvoir l’appréhender. Sa propre identité s’effaçait et se perdait dans la grisaille d’un monde impalpable : ce monde bien matériel que ces morts avaient un temps édifié et dans lequel ils avaient vécu était en train de se dissoudre et de s’effacer. Oui, les journaux avaient raison, la neige était générale sur toute l’Irlande. Elle tombait sur chaque partie de la sombre plaine centrale, sur les collines sans arbres, tombait doucement sur le marais d’Allen et, plus loin vers l’ouest, doucement tombait sur les sombres vagues rebelles du Shannon. Elle tombait, aussi, en chaque point du cimetière solitaire perché sur la colline où Michael Furey était enterré. Elle s’amoncelait drue sur les croix et les pierres tombales tout de travers, sur les fers de lance du petit portail, sur les épines dépouillées. Son âme se pâmait lentement tandis qu’il entendait la neige tomber, évanescente, à travers tout l’univers, et, telle la descente de leur fin dernière, évanescente, tomber sur tous les vivants et les morts. »
le film aussi s’achève sur le mot « dead ».

et alii dit: à

d’un Stephen obsédé par la filiation.
grande question des erdéliens!
je ne l’ai pas ignorée quand j’avais l’âge des contes de fée;il faut dire que ça obsède tout le monde , l’origine

et alii dit: à

SUR LE BLOG DE BILGER recommandé, un billet sur la pensée « complexe  » et « décomplexée » qui se termine par « Une envie d’être soi par le meilleur et non par le pire. »
même cela , les interventions sur ce blog ne m’en ont pas laissé la chance:sur ce blog, on se retrouve gibier pour prédateurs
bonne journée

Clopine dit: à

Sur France3 Normndie, lundi 28 à 23 h, le documentaire « j’aime pas Proust » : Patrice Louis, Tadié, etc.

Je vais regarder, bien sûr, en rageant évidemment (pourquoi ne m’ont-ils rien demandé à moi ?), wouarf.

Bon, inutile de répliquer à ce cri du coeur en me taxant de fatuité, n’est-ce pas. Je dis ça juste pour rigoler, et parce que c’est un peu vrai aussi : et je suis persuadée que tous les lecteurs de Proust auront ce bref moment de dépit – « ben, ils auraient pu venir me demander à moi aussi ! »

renato dit: à

[Impossible de parler de sans rappeler James Stephens, car Joyce disait qu’il formait avec Stephens un couple de jumeaux astraux « nés à la même heure du même jour dans la même ville » ; et Stephens : « Il parait que ce n’était pas le même lit, et ce fut le seul petit défaut dans nos relations ».
L’idée de la gémellité était tellement forte chez Joyce que dans l’une de ses dernières lettres il écrivait que s’il n’était pas arrivé à finir Finnegans Wake, seulement Stephens aurait pu porter le travail à terme.
La raison de cette confiance est simple : Stephens, connaissait comme personne le corpus mythique autant que le monde fantastique irlandais, il était doué d’une formidable habilité stylistique et possédait une oreille rigoureuse pour le rythme.
Par contre, l’écrivain Stephens est le contraire du dernier Joyce : simplicité apparente, usage déroutant d’un langage réduit à l’essentiel, thèmes élémentaires, qualités que l’on retrouve dans Le Pot d’Or — roman fabuleux et conte philosophique, c’est un livre dont quelqu’un (le nom me fuit) a dit : « Il est un hymne au non-sens, et le vrai non-sens n’est que sagesse renversée, incompréhensible pour un intellect non sage. » Si un lecteur croit que l’un des buts de l’écriture est l’émerveillement, Le Pot d’Or est le livre qu’il lui faut.]

renato dit: à

Oups !

parler de > parler de JOYCE

pardon

Bloom dit: à

Christine,
la traduction de la fin de la nouvelle est excellente mais ne peut rendre l’allitération en « f » qui rend la chute des flocons: « falling softly…softly falling…falling faintly….and fainly falling »
The dead se termine sur « the dead », « LES morts »…cette obsession des Irlandais pour leurs morts, plus ou moins célèbres, ces derniers généralement des martyres, collectifs comme les morts de faim des grandes famines (1741, moins connue mais proportionnellement plus mortelle que celle de 1845-49), les héros de la lutte d’indépendance, Wolfe Tone, Robert Emmet, Thomas Davitt, Parnell (tous quatre protestants), les rebelles de 1916, Pearse, Connolly et leurs camarades, puis Tom Barry, Michael Collins, Thomas MacCurtain et Terence McSwinney, ce dernier mort après une longue grève de la faim, comme Bobby Sands et les 9 autres volontaires républicains de 1981…
On tombe en plein dans les célébrations macabres/mortuaires avec Halloween la semaine prochaine, fête aseptisée et commerciale mais dont l’origine lointaine est le festival pré-chrétien de Samhain (« So-when »), où le monde des morts et des vivants se rapprochaient à la faveur du croisement de l’équinoxe d’automne et du solstice d’hiver, et où la nuit « du Brexit avorté », première partie de la journée païenne, servait aux morts pour se rappeler aux bons souvenirs des vivants, lesquels se voilaient le visage avec un masque ou le noircissaient avec de la suie (blackface « non appropriatoire », mesdames & messieurs les censeurs), ou encore demandaient des faveurs (trick or treat) aux autres vivants et se promenaient avec des lumières (lanternes)pour se garder des mauvaises rencontres. Le festival, commun à l’Écosse et à l’Irlande, traversa l’Atlantique pour se mélanger à la Toussaint, All Hallows (aussi All Saints’Day), devenu All Hallows Even(ing), puis Hallows e’en et enfin Halloween…
Au Mexique, le 2 novembre est pareillement jour de réjouissances macabres (voir Sous le volcan, de M. Lowry).
Bref, grand richesse de la culture populaire irlandaise, qui forme l’assise de l’imaginaire national et dont Burgess écrit qu’il est l’un des seul à échapper à toute analyse rationnelle ou psychanalytique…Raison supplémentaire pour se colleter avec.

Bloom dit: à

Pas faux, Renato, The Crock of Gold s’inspire de cette assise populaire dont je parle plus bas.
Reste que le statut de Joyce est ce qu’il est car il n’a produit que de très grands textes (A l’exception de sa pièce Exiles/ Exils? Les Exilés? – qui est barbante) et qu’il a contribué à jeter les bases du roman moderne.

Jazzi dit: à

« Christine »

ChristiAne, Bloom !

« On tombe en plein dans les célébrations macabres/mortuaires avec Halloween la semaine prochaine »

S’agissant d’Irlandais, il conviendrait surtout d’évoquer avant tout la fête des Morts et la Toussaint…

Delaporte dit: à

Qu’a-t-on à faire d’Hallowween, nous qui sommes de tradition chrétienne ? Américanisme mal digéré, imposé par la société de consommation putride : ces pauvres enfants qui mendient des bonbons empoisonnés, déguisés, dégénérés… C’est le jour des morts. Bientôt, ils ressusciteront. On ne saura plus où les mettre. Ce sera le bordel, et tout le monde sera dans la joie.

felix d dit: à

Regarder (à la TV) « Dubliners » de Houston, avec la nouvelle de Joyce sur les genoux, est une expérience à tenter … Film magistral . A la hauteur du texte .

et alii dit: à

billet lettre de Books
Le médecin Gavin ­Francis regrette que ses confrères cachent la vérité à leurs patients.

Vieillir dans la dignité, mourir avec grâce, par Gavin Francis (The Guardian)

et alii dit: à

Ces hommes-garçons incarnent le refus de la maturité qui s’affiche sur les écrans et dans la rue. Rien d’étonnant, dans une société où le modèle patriarcal est ébranlé, les repères du passage à l’âge adulte effacés et la culture jeune partout commercialisée.
Qu’est-ce que la maturité ? Historien de la culture populaire américaine, Gary Cross ne définit jamais le mot. Mais il
bookis

et alii dit: à

maturité mur billet
maturité in fluence de l’amaricain
books Ces hommes-garçons incarnent le refus de la maturité qui s’affiche sur les écrans et dans la rue. Rien d’étonnant, dans une société où le modèle patriarcal est ébranlé, les repères du passage à l’âge adulte effacés et la culture jeune partout commercialisée.
Qu’est-ce que la maturité ? Historien de la culture populaire américaine, Gary Cross ne définit jamais le mot. Mais il

et alii dit: à

Beaucoup éprouvent un sentiment de frustration et de confusion à l’égard de ce qu’est la maturité et de la question de savoir s’ils peuvent ou veulent y accéder. Je les appelle les hommes-garçons ».

Nous avons certes tous à l’esprit les personnages immatures de bien des films et romans contemporains, les Peter Pan débraillés qui ont pour seule idée de s’amuser et faire la fête, dépourvus de tout intérêt pour ces exigences de l’amour ou du travail qui pourraient les détourner de la recherche du plaisir immédiat (2). Certains sont des jeunes hommes qui refusent de grandir, d’autres des adultes qui cherchent à être jeunes.

christiane dit: à

@ Bloom, Jazzi et Renato
(A… a… A… merci Jazzi !)
« A une apostrophe près, Joyce cite une ballade populaire irlandaise « Finnegan’s Wake », qui narre comment le maçon Tim Finnegan tombé de son échelle en raison de son amour immodéré pour le whisky est pleuré par tous ses proches lors d’une « veillée » (wake) funéraire, et comment le bruit d’un bouchon qui saute le ramène à la vie. Récit archétypal de la résurrection, la ballade plonge de manière emblématique dans le monde du folklore qui sert de matière à Joyce. On sait que les wakes irlandais avaient conservé de nombreux éléments païens, et qu’autour du mort se déroulaient les jeux et danses les plus obscènes dans un tohu-bohu indescriptible, qui durait toute une nuit. Joyce vise à donner sa version d’une Bible des Bibles fondée sur la notion du péché originel, mais avec un accent parodique qui identifie la création, toute création, à un péché. Or, ce péché sert moins de prétexte à pénitence qu’à des réjouissances collectives. Telle est bien l’ambiance nocturne et festive à la fois du livre, qui se rapproche des spectacles de foire, des morceaux de bravoure des bateleurs, des conversations avinées des ivrognes, et mêle refrains naïfs, modèles religieux et culturels en une extraordinaire messe des fous. L’élimination de l’apostrophe est, de plus, typique du travail de Joyce, qui fabrique d’un rien un nouveau jeu de mots polyglotte (on dénombre plus de soixante-dix langues utilisées avec quelque constance dans ce livre-fleuve), car elle permet de déchiffrer dans « Finnegans » la négation (negans en latin) de la fin (en français).
Cependant, dès que Finn apostrophe la foule des « veilleurs » avec le refrain traditionnel de la ballade. « Eh quoi ? Vous pensiez que j’étais mort ? », ceux-ci répondent que oui, que le maçon bâtisseur de cités et civilisations – dont le modèle héroïque est à chercher du côté des légendes de Finn Mac Cool et de ses Fenians autant que chez Ibsen et son Halvad Solness – possède désormais un substitut : il s’appelle Humphrey Chimpden Earwicker, alias Here Comes Everybody (Monsieur Tout le Monde) ou en abrégé H.C.E. (Joyce s’amuse à inventer d’infinies variations sur ces initiales. »
(pp180-182) du James Joyce de Jean-Michel Rabaté.(Hachette)

christiane dit: à

Merci Bloom pour :
« la traduction de la fin de la nouvelle est excellente mais ne peut rendre l’allitération en «f» qui rend la chute des flocons: «falling softly…softly falling…falling faintly….and fainly falling»

christiane dit: à

Bloom,
j’ai commencé. J’en suis là : « lisez le Portrait de l’artiste en jeune homme, merveilleux Bildungsroman qui chronologiquement se situe entre Dubliners (ah, la dernière nouvelle, The Dead, mise en scène de façon si poignante par John Huston) et Ulysse et où le protagoniste, Stephen Dedalus, double fictionnel de Joyce, passe de l’enfance à l’âge d’homme. Certains « épisodes » sont des sommets de la littérature anglaise: le collège jésuite de Clongowes Wood et l’apprentissage de l’animosité d’autrui, le diner de Noël (cf.The Dead) où le père de Stephen prend la défense de Parnell contre un invité qui ne voit en lui qu’un protestant coupable d’adultère, la punition injuste qui frappe Stephen de retour à Clongowes, et la réparation qu’il obtient auprès du proviseur,[…] »
Je vous laisse pour lire la suite. c’est captivant.

et alii dit: à

Federico SABATINI (Torino Università) :
« In the Flash of an Eye a Multiplicity of Things » : The Poetics of the (In)Finite in James Joyce and Giacomo Leopardi. »
Atelier sous la direction de Franca Ruggieri (Università Roma Tre), « Reading Joyce in Italy »

Fabio LUPPI (Università Roma Tre) :
« Joyce in Rome (Joyce’s letters from Rome and G. Melchiori’s Joyce in Rome, 1984) »

Maria Domenica MANGIALAVORI (Università Roma Tre) :
« Joyce and Trieste »
info dehttp://jamesjoyce.over-blog.com/tag/jour%20d%27ulysse%202008/

Patrice Charoulet dit: à

RUE D’ULM A L’EPOQUE D’ALAIN

Dans la meilleure biographie d’Alain, celle de Thierry Leterre (éd. Stock), on apprend mille choses.
En voici une : Quand le jeune Emile Chartier (futur Alain) fut reçu à l’Ecole Normale de la rue d’Ulm, il y avait six épreuves : discours latin, version latine, thème grec, discours français, histoire, philosophie.
Qui , en 2019 , pourrait réussir un tel concours ? Levez le doigt !

et alii dit: à

un célèbre harpeur aveugle irlandais:
C’est pourtant durant ces périodes troublées que vécut l’une des figures les plus étonnantes
de la Renaissance en Irlande, le harpeur Turlough O’Carolan, né près de Nobber, Co. Meath
vers 1670 et mort en 1738. Il perdit la vue à l’adolescence et devint, après quelques années
d’études sous la direction d’un certain MacDermott Roe, harpeur itinérant et compositeur. Bien
que de l’avis de ses contemporains il n’ait pas été un harpeur brillant, il reste néanmoins gravé
dans la mémoire collective au travers de ses mélodies, environ deux cents. Certaines sont
clairement marquées par l’influence baroque de son époque, en particulier par quelques
compositeurs italiens comme Corelli et son élève Geminiani, ce dernier s’étant souvent rendu à
Dublin ; on ignore toujours si les deux hommes se sont rencontrés, mais selon toute
vraisemblance ce ne fut pas le cas25
.
On voit alors apparaître pour la première fois de l’Histoire irlandaise un genre que l’on peut
globalement qualifier de patriotique, quoique le fait soit discutable : le Aisling (en gaélique
‘vision’) est une forme poétique complexe dans laquelle un homme rencontre une belle jeune
femme (spéirbhean, ‘femme du ciel’) ; au terme d’une longue histoire, elle lui révèle être
l’Irlande, attendant le retour sur le trône d’Angleterre du ‘Bonnie Prince Charlie’ (le Prince
identité musicale irlandaise:
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00613334/document

Bloom dit: à

Film magistral . A la hauteur du texte .

Yep. Rarissime. Film testament d’un géant qui s’est nourri d’un autre géant. Offrande à sa fille Anjelica aussi, émouvante Gretta Conroy toute en intériorité; un Donal McCann remarquable dans le rôle de « l’ange » Gabriel Conroy, et un Freddy Mallins plus rond que nature dans l’interprétation magistrale de Donal Donnelly. Les Deux soeurs comme sorties de Tchékov…Pur chef-d’oeuvre

Pour en revenir à falling softly….soflty falling / falling faintly…faintly falling, où le passage de la postposition des adverbes de manière à l’antéposition, l’allitération en « f » viennent appuyer la répétition de « falling », la chute, des flocons, métaphore de la Chute de la grâce originelle, la chute de la conscience de Gabriel dans un état semi-conscient, la chute de la vie dans le maelstrom de la mort, la chute des vivants dans le monde des morts…

Bloom dit: à

discours latin, version latine, thème grec, discours français, histoire, philosophie.

Manque au moins une langue moderne, histoire de ne pas se prendre pour le nombril du monde.
Dans le cas d’Alain, concours général = con-court-général car pour écrire ce qui suit, il faut vraiment avoir été c.on, court de vue et sous-estimer le Général (sans parler de l’antisémitisme de la tribu des minables):

« J’espère que l’Allemand vaincra car il ne faut pas que le genre de de Gaulle l’emporte chez nous. Il est remarquable que la guerre revient à une guerre juive qui aura ses Judas Macchabée. » -Alain, cité par Marc Ferro, Pétain, Fayard,1987.

et alii dit: à

merci ,petitx , j’ avais justement très envie de chercher une harpe à cause du texte intéressant du lien que j’ai envoyé; et la harpe gaélique c’est important au moins dans mon idée!

Bloom dit: à

ChristiAne, Bloom !

Ach..damned. Sincerest apoogies, ChritiAne!

Jazzi dit: à

« Ces hommes-garçons incarnent le refus de la maturité qui s’affiche sur les écrans et dans la rue. »

Et pas d’équivalence femmes-filles, et alii ?

et alii dit: à

c’est fini le cinéma du critique ? qu’il lise la presse
. Pourquoi les assistants vocaux portent-ils pour la plupart des prénoms féminins ? Pourquoi un algorithme de reconnaissance faciale a-t-il fonctionné sur des hommes blancs et échoué sur leur collègue noire, étudiante au MIT comme eux ? Pourquoi les photos d’identité soumises par un ingénieur asiatique sur un site administratif ont-elles toutes été refusées au prétexte qu’il avait « les yeux fermés » ?

« Ecrire un code, c’est un peu comme écrire du texte, explique Flora Vincent, chacun a sa patte et y intègre sa subjectivité […]. S’il y avait plus de diversité dans les équipes de développement, elles se rendraient compte plus rapidement des problèmes car le premier réflexe consiste à tester les algorithmes sur soi-même. » Avec des mots simples, la chercheuse revient sur l’histoire de l’informatique, analyse la manière dont sont produits les algorithmes vecteurs d’inégalités, et fait part des solutions existantes pour y remédier. A.S. obs

renato dit: à

Pour qu’elle apparaisse ici il faut la coupé, dommage :

badabadabadadalgharakamminaronnkon-
nbronntonnerronntuonnthunrovarrhouna”i”ska”i”-
ntrounourdennenthrnuk!

renato dit: à

Pfff !
coupé > coupER

christiane dit: à

Bloom,
j’ai terminé les deux premiers chapitres. Ce qui m’a surprise c’est la façon dont la langue évolue. Elle suit le rythme du développement du langage et du raisonnement de l’enfant, puis de l’adolescent. Début : franchement naïf et succinct, fin du deuxième chapitre : une langue charpentée, riche, complexe suivant son monologue intérieur jusqu’à la pâmoison de ce premier rapport sexuel. C’est une fiction autobiographique extrêmement fine.
J’aime particulièrement l’éveil au mystère de ce voyage en train près du père assoupi :
« Il s’endormit à Maryborough. quand il s’éveilla, le train avait dépassé Mallow et son père dormait allongé sur l’autre banquette. La lumière froide de l’aube recouvrait la campagne, les champs déserts et les chaumières endormies. La terreur du sommeil s’empara de son esprit alors qu’il observait la campagne silencieuse ou entendait de temps à autre la respiration profonde ou un geste brusque de son père. La proximité de dormeurs invisibles lui communiquait une peur étrange, comme s’ils pouvaient lui faire du mal, et il pria pour que le jour se levât rapidement. Sa prière, qu’il n’adressait pas plus à Dieu qu’à ses saints, commença par un frisson car la brise matinale glacée glissait à ses pieds par la fente de la portière, et elle se termina par un chapelet de mots insensés qu’il déroula pour épouser la cadence obsédante du train ; et, silencieusement, toutes les quatre secondes, les poteaux télégraphiques encadraient telles des barres de mesure le galop des notes de musique. Cette musique effrénée dissipa sa terreur et, s’appuyant contre le bord de la fenêtre, il laissa ses paupières se refermer. » (traduction de Jean-Yves Cotté pour Gwen Catala Editeur pour la littérature anglophone – édition bilingue)

Je reconnais cette incantation un peu magique fait de mots bizarres du langage de puissance que les enfants prononcent pour éloigner une situation stressante, un danger ; incantation que l’on trouve dans les chants, comptines, contes populaires pleins de formulettes diverses, etc. Une transmission plutôt orale qui évoque les veillées comme lieu de transmission.

christiane dit: à

@Bloom dit: à

ChristiAne, Bloom !…
C’était drôle. J’avais envie de vous répondre en supprimant tous les « a » (G.Perec supprima bien la lettre « e » dans La Disparition mais l’exercice n’est pas facile !

et alii dit: à

MERCI petitx ,j’ai bien aimé et la marche et l’image affichée;j’ai cherché clarsach sur google et trouvé
La harpe celtique est un instrument de musique à cordes ancien, répandu en Irlande (cláirseach), en Écosse (clársach), au Pays de Galles (telyn), en Bretagne …
bonsoir!

DHH dit: à

les choses n’avaient pas beaucoup change dans les annéees 50
a l’ecrit il y avait six epreuves: trois dissertations en 6 heures ;français philo histoire, » epreuves de langues anciennes en 4 heures version grecque version et theme latins
pour les non hellénistes la version grecque était remplacée par une dissertation dans la langue étrangère de leur choix
tout le monde avait à l’oral une epreuve de langue vivante
je pense que cette situation est encore celle d’aujourd’hui

D. dit: à

Comment faites-vous pour ne pas vous sentir i nutile, renato ? Quel est le secret de cette totale absence apparente de scrupules ?

renato dit: à

Halloween, en Lorraine l’appellent Rùmmelpùtzenàcht… c’est une fête préchrétienne avec donc le mémé droit d’exister que les fêtes chrétiennes, en tout cas les unes et l’autre ce ne sont que des survivances folkloriques.

Bérénice dit: à

Christiane, un délire littéraire pour relever ce défi , hilarant! Quoiqu’il en soit de la fantaisie je n’imagine pas le travail qui lui a donné vie à moins que tout ceci soit sorti de Perec comme l’eau à une source.

Soleil vert dit: à

Merci pour tous ces commentaires ici et là sur Joyce, Pavese, quel régal

Bérénice dit: à

Ceux qui de plus lisent en VO goûtent à cette langue qu’aucune traduction ne délivrera, hélas. Sûrement est il trop hardi de commencer par l’Ulysse en n’ayant pas fait de surcroit le chemin par Homère. Mais à parcourir divers fragments , je comprends que Joyce soit aimé et admiré.

Delaporte dit: à

Nous avons changé d’heure. Il est 5 h 16. Nous avons « gagné » une heure de sommeil. Ce changement d’heure me fait toujours penser à l’occupation, où l’heure nazie régnait en Europe. C’est cette heure allemande qui règne toujours et s’impose, et crée un malaise. Il est question de supprimer ce changement d’heure, qui abîme depuis des décennies, deux fois par an, notre horloge biologique interne. L’Europe aura au moins réussi une chose, à défaut des reformes économiques.

Delaporte dit: à

Parallèle entre Houellebecq et Huysmans dans Libé. Huysmans s’est fait moine, oblat. Houellebcq pas encore, mais il y songe, évidemment (comme le laisse pressentir son interview dans le Spectacle du Monde) :

« C’est une parenté relative. Ils sont tous deux misanthropes. Mais il y a une vraie différence non littéraire : Huysmans est en quelque sorte passé à l’acte jusqu’à se convertir et à intégrer l’Église comme oblat. Tandis que Houellebecq n’a pas franchi le seuil qui va vers une autre vie. Ils ont aussi en commun l’intérêt pour Arthur Schopenhauer. Huysmans était un grand lecteur, à l’esprit éveillé : il voyait les choses avant les autres. Il a lu Schopenhauer avant qu’il soit bien connu et traduit. »

Delaporte dit: à

La Pléiade Huysmans est sortie, mais ils en ont exclu, faute de place, les romans religieux. Ils donnent ainsi une vision tronquée de Huysmans; On ne sait s’il y aura un deuxième volume, ce qui s’imposerait. Huysmans est un grand auteur, qui mériterait pleinement d’avoir ses deux tomes dans la Pléiade. Pour la plus grande gloire de Dieu.

Bérénice dit: à

Delaporte, l’heure * allemande correspond à ce qui nous sert encore jusqu’en 2021 d’heure d’été, 2 heures d’avance sur le cycle solaire. Et c’est l’heure que Mr Juncker a souhaité et négocié pour l’obtenir avant sa fin de règne.

Bérénice dit: à

Ma chatte Sophie, pour ceux s’il en est qui s’en inquieteraient, a été localisée par GPS dans la cave rendue de notre côté inaccessible par une plaque métallique rivetée, côté brasserie malgré l’explorations des lieux et en dépit de ses appels(2 fois)il reste impossible de l’apercevoir, de l’attraper afin de la rapatrier dans l’appartement. J’ai donc confié les croquettes , la gamelle en inox ainsi que le bol de terre provenant des pieds des monts Atlas fabriqué par les artisans locaux aux gestionnaires afin qu’elle ne meure pas de faim, de soif avant de se decider à réapparaître et à se laisser conduire vers sa peau de mouton. Tout cela en constatant que nous traitons mieux nos animaux que les humains , noyés, frigorifiés, torturés, bombardés, enflammés, chlorés, etc.

Bérénice dit: à

Il n’est que 7h45 et déjà les haut-parleurs crachent ici du bruit, que pourrait il nous parvenir que du bruit? Merci au maire et à son équipe culturelle.

Bérénice dit: à

Javier aurait il fait long feu? Hormis Pablo et Chaloux, il me semblait que les afficionados avaient beaucoup à en dire , les autres aussi , j’ai retenu * proctologue lassé de ses gants en plastique. Bizarre, les gants se fabriquent en latex et je lui verrais plus une ressemblance lointaine tirée par les cheveux avec le crooner espagnol qui fit s’émouvoir tant de femmes, un certain Julio Iglesias.
Chaloux pourra nous dessiner le chemin de sa metaphore.

Marie Sasseur dit: à

Une heure à perdre.

Le journal le monde libre n’est pas connu pour donner une lecture pertinente de Houellebecq, plutôt versé, le concernant, dans la chasse à l’homme.

Merci Delaporte de revenir sur le personnage du Pr François, expert de l’œuvre de Huysmans, autant de l’homme à la recherche la parfaite compagne popote, pot-au-feu, mais dont peu de personnes avant lui, n’avaient souligné sa grande inventivité en matière de néologismes.

Ce roman « Soumission », fable politique, est une forme de prospective. Et Houellebecq est un grand maître dans le genre.

Et pourquoi, je souhaite vous causer de prospective, allez-vous me demander, Delaporte.

Parce que ce mot , est utilisé pour désigner l’avenir des possibles.

Dans son roman « la clé USB », Jean-Philippe Toussaint, revient longuement sur ce mot, puisque son personnage principal , en vit, c‘est le cœur même de son activité professionnelle, chargé de prospective en matière de cybersécurité, pour le compte des institutions européennes.
Ce qui fait brutalement prendre un sérieux coup de vieux, soit dit en passant à cet espion , version polar à papa, de cet écrivain espagnol. Et rend bien dérisoires cette marginalité de l’agent un peu mytho du MI6, perdu dans les affres de sa double vie érotique insipide. On renverra les amateurs du genre littéraire, à Duras. Je pense que l’homme assis devrait renvoyer Marias en atelier d’écriture, à défaut de pouvoir décrire ce que manifestement il fantasme très grossièrement.

Ceux qui se livrent à de la prospective, ont parfois été violemment pris à parti par l’opinion, et les médias.
Cela s’est vérifié avec Houellebecq, par qui-vous-savez.
Ils ont été confondus avec des oiseaux de mauvaise augure, quand ils n’ont pas été craints comme des devins, exutoires de toutes les inquiétudes, accusés de tous les maux, y compris de vouloir conduire à la guerre civile. Rien de moins.

La prospective bien au contraire, explore les possibles, rationnellement. Et J-Ph Toussaint rappelle les précurseurs pour ce qui est de la prospective stratégique, dont l’intérêt est de proposer des scénarios. Mot emprunté à Hollywood, où l’industrie de cinéma l’a abandonné au profit de « screenplay ».

Parmi ces précurseurs, Toussaint cite Herman Kahn, qui dans son ouvrage « de la guerre thermonucléaire » en était arrivé à évaluer le nombre de morts, ce qui avait fait scandale.

Mais J-Ph. Toussaint cite également, parmi ces illustres inconnus, une figure de la prospective, « an inconventional French »qui lui avait eu cette idée absurde bien avant qu’elle n’advienne, que le marché du pétrole serait profondément déséquilibré, à partir de 1975, ce qui advint en 1973.

Cet homme c’est Pierre Wack, personnage qui peut apparaitre fantasque, « un vrai hippie qui faisait des pèlerinages en Inde pour rendre visite à son gourou, le swami Prajnanpad, et passait ses journées assis en lotus dans son bureau à faire de la méditation. Et c’est à ce pistolet que la Royal Dutsch SHell allait faire appel au milieu des années 1960 pour mettre en place un système de planification mondial pour l’ensemble des activités du groupe pétrolier, de l’extraction des hydrocarbures à la distribution de l’essence dans les stations-service.(…) Considérant que la façon ancienne de faire des plans à cinq ans au sein de la Shell n’était plus opérante et que les modèles du futur ne prenaient pas assez en compte les données extérieures à l’industrie.op. cit. p. 19.

« ciel mon mari », Delaporte c’est donc ce qui est arrivé à Mme Wack, quand elle a découvert son mari, dans ce roman de J. Ph. Toussaint, en lisant par hasard un extrait de son roamn, dans un magazine littéraire. Et s’en est émue dans le courrier des lecteurs, reprochant à l’auteur d’avoir fait un jeu de mot à propos de Wack/Dac, et ne reconnaissant pas son mari, digne professeur à Havard, habillé comme un hippie auquel il manquerait une clochette de Hare Krishna. 😉

Bon dimanche, Delaporte, prions le ciel – bas , gris et moche du côté de Balbec- pour J-P. Dubois qui nous a fait tant de bien.

Bloom dit: à

C’est une fiction autobiographique extrêmement fine.

Bien observé, Christiane, je crois que les narratologues, espèce que l’on est obligé de fréquenter pour les concours, appellent cuistrement cela la focalisation interne, doublée de mimesis et de vraisemblance…Genette se parodiait d’ailleurs volontiers, le seul dans cette confrèrerie qui ait eu un peu d’humour…

Il me semble que c’est le vaste monde que Joyce portait en lui, pas seulement l’Irlande.

Bonne suite de lecture!

D. dit: à

Dans son annonce « géante » Trump confirmera sans doute aujourd’hui la présence extraterrestre sur Terre et les contacts déjà établis avec eux.

Jazzi dit: à

9 h 41 min

De la prospective à la science fiction il n’y a qu’un pas, Sasseur Marie !
Et ce qui advient toujours c’est ce qui n’avait pas été prévu…

Marie Sasseur dit: à

Et l’erreur des cons est de confondre prospective et prédiction.

Jazzi dit: à

Mais où alors placer l’anticipation, Sasseur Marie ?

et alii dit: à

DEJA VU A L’OCCASION D’UN AUTRE BILLET
Prospect Park est un parc public de New York aux États-Unis, situé dans l’arrondissement de Brooklyn. Avec une superficie de 2,1 km2, c’est l’un des plus grands parcs de la ville.
bonne journée

rose dit: à

Michèle Fourniret aussi est une oblate.
Comme quoi.

La focalisation interne c’est le récit conduit de l’intérieur.
Le contraire est la focalisation externe.

>Marie Hélène S. de chez Annelise.
Vous avez bcp extrapolé.
Pas de haine envers les agrégés. Pas de rancoeur envers Jérôme Garcin.
Pas de rage contre ce blog.
Je le trouve réservé à un microscome, c’est tout.
Le commentarium a bcp évolué : avant, c’était adolescents boutonneux face à la starlette hyperdoué, ce côté là admiratif s’est calmé.
Reste qu’il n’est guère ouvert.
Et puis, avoir FFC dans sa chambre d’étudiante, voir Wiseman vieillir ou faire ses courses avec Vigo Mortensen au Yellowstone, cela apporte quoi, à qui ?
Rien à personne, si ce n’est dire j’étais là. Et dans bien des cas, je vous le dis, dont le 11/09, c’était mieux de ne pas y être dans la grosse pomme.

Voler ?
Et puis après ?
Cela n’empêche pas de massacrer autrui de voler ?

Bon dimanche

rose dit: à

Jazzi

Cherchez chez les pionniers/pionnières : ils sont légion.

rose dit: à

microcosme, je crois

rose dit: à

Starlette hyperdouée

DHH

Les choses changent vraiment depuis l’internet démocratisé, non ?
Ai cru comprendre en vous lisant que la France était totalement responsable, plus que l’Allemagne par le sort infligé aux juifs en Algérie, au Maroc, etc. L’a-t’elle reconnu ?
En fait, c’était une avance sur l’horreur qui allait suivre. Mais les gens comprenaient-ils ce qui était en route ? Ou pas encore ?

Bien cordialement DHH

et alii dit: à

Revue Critique
Critique n° 855-856 : Eric Chevillard. Angles d’attaque

et alii dit: à

oblate:pour le féminin:voir CNRTL
II empr. du lat. eccl. oblata «offrande, pain offert pour l’eucharistie, hostie», part. passé fém. substantivé de offerre (Blaise Lat. chrét., Du Cange).

et alii dit: à

Incertitudes des prédictions en médecine. Entre Art et Science, l’art médical reste une humanité
lle souligne les risques que les politiques font courir à leur pays en basant leur politique sur de pareils mirages. L’utilisation de simulations réalisées par des experts n’est souvent rien d’autre qu’une forme moderne de la consultation d’oracle comme à Delphes antique

et alii dit: à

Prédiction et prévention en médecine
On a annoncé récemment la découverte par des chercheurs belges d’une méthode permettant de prédire une évolution vers la démence de type Alzheimer; cela illustre les résultats importants auxquels peut mener la science. On a alors envie de penser qu’on est proche de la prévention de la maladie alors qu’en fait on en est loin – en tout cas il n’y a pas forcément de rapport entre l’une et l’autre chose. Avant d’envisager de mettre en oeuvre un dépistage systématique au sein d’une population, un certain nombre de critères doivent être satisfaits, notamment de nature éthique. Un tel critère majeur est qu’on doit pouvoir tirer des suites pratiques pertinentes de la découverte d‘une pré-maladie : il est impératif de disposer d’un moyen thérapeutique améliorant significativement le pronostic de l’affection dépistée. De plus, le système de santé du pays doit être en mesure d’appliquer ce moyen à ceux qui le nécessiteraient. Si ces conditions ne sont pas remplies, on découvre des signes selon quoi des personnes ont – vraisemblablement – un avenir qui sera marqué par telle maladie et ceci sans pouvoir les aider. En termes bruts, on annonce une mauvaise nouvelle, cas échéant des années avant le déclenchement de la pathologie, et on ne peut apporter – au mieux – qu’un soutien moral… Alors que sans dépistage ces personnes vivraient sereinement, sans épée de Damoclès sur leur tête et sans les soucis graves ou la dépression que cette annonce entraîne. Ensuite, si on peut répondre positivement aux questions ci-dessus, il convient d’examiner la complexité et le coût (rapport coût-bénéfice) liés à l’objectif d’atteindre l’ensemble de la population qui devrait être testée.

et alii dit: à

@renato voyez les images que je n’ai pas réussi à sortir seules:
This “self-forgetful pleasure” calls to mind Jeanette Winterson’s wonderfully paradoxical notion of active surrender as the crucible of our joy in art and the fulcrum for art’s transforms power over the self. But while there is a distinct difference between how nature and art each effect unselfing, Murdoch argues that what separates great art from the bad and the mediocre is precisely this capacity for stripping down the self rather than inflating the ego — a notion evocative of Tolstoy’s insistence that “a real work of art destroys, in the consciousness of the receiver, the separation between himself and the artist.” Murdoch writes of this dissolution of the self in the presence of great art:
An Occasion for Unselfing: Iris Murdoch on Imperfection as Integral to Goodness and How the Beauty of Nature and Art Leavens Our Most Unselfish Impulses
brain picking

renato dit: à

Je me souviens : Le musée des obsessions ( Kunsthalle, Berne) :

https://www.flickr.com/photos/dalbera/43687041791

à droite La Veuve du Coureur de Robert Müller — aux murs Jacques Villon, Francis Picabia, Emma Kunz — au centre Hinrichtungsmaschine de Werner Ruck et Paul Gysin.

christiane dit: à

Bloom,
j’ai passé des heures affreuses, stupéfaite, à lire les chapitres 3 et 4 ! (Je fais une halte). Cette retraite, ces confessions, ce prêche horrible du recteur oppresseur qui martèle la concupiscence et le péché de la chair à ces jeunes enfants, dont le pauvre Stephen Dedalus, jusqu’à les abrutir, est vraiment la clé de l’écriture transgressive postérieure de James Joyce.
Quand le poids de ce lavage de cerveau chez les jésuites aura disparu, il s’en donnera à cœur-joie pour construire une tour de Babel insensée pleine de chausse-trapes avec ces phrases illisibles, ces calembours étymologiques, ces emboîtements, ces agglomérats de caractères (merci, Renato) dans ses romans Ulysse et Finnegans Wake pour ne pas être rattrapé.
Vive l’homme complet et sa jouissance ! (idem pour la femme) que cet homme exaspéré a crées pour traverser ces ténèbres, cette révolte. Comme le soc d’une charrue qui creuse la terre du langage et la retourne, bouleversant radicalement son œuvre, après ce désastre, il écrit. Tout est ramené à la secousse et au déferlement de sa parole qui se dérobe et nous étreint tour à tour, à la puissance du langage. Il tient la badine, qu’enfant il a subie douloureusement, pour en fesser les bien-pensants et inverse avec délice le jeu de la loi qui l’accusait, le menaçait (coupable avant de l’avoir été), écrivant comme un voleur, volant les mots, les détournant, rusant.
Mais pourquoi cette circularité voulue par Joyce ? Ne s’est-il pas échappé du labyrinthe enfermant Dédale ?

Marie Sasseur dit: à

Voyez Delaporte, c’est un dimanche formidable. J’ai lu deux finalistes du dernier carré Goncourt 2019. C’est ainsi qu’Amelie et J-P Dubois dont grands.

Jazzi dit: à

En plein travail autour de l’écriture du « je » (la focalisation interne dixit Bloom), je vais lire ce « Portrait de l’artiste en jeune homme ». En attendant, dans le même genre, je relis le superbe « Confession d’un masque » de Yukio Mishima…
Sinon, je viens de signer un nouveau contrat pour un futur Goût de… historique. La nouvelle tendance de cette collection. Devinez sur quel personnage j’ai jeté mon dévolu ?

et alii dit: à

je veux remarquer ici que renato ne déçoit jamais, quelles que soient nos attentes

Marie Sasseur dit: à

Enfin , il y en a d’autres qui attendent de voir comment Passou chroniquerait A. Nothomb.
Et là, y’aurait du sport. Pourvu qu’elle n’ait pas le prix Goncourt.

Marie Sasseur dit: à

« Dans un tweet, le président américain a promis une « énorme » annonce. »

Attendons. Il se peut que renato n’y soit pour rien. 

Marie Sasseur dit: à

Trump ne va va pas annoncer le départ de la transat Jacques Vabre. C’est tout ce qu’on sait.

renato dit: à

Je ne peux qu’espérer que l’affabulateur Étatsunien n’ait pas pris au sérieux les révélations de DLP à mon propos…

Clopine dit: à

Jazzi, un goût de… Napoléon ? (tes origines méditerranéennes ?)

Ou un goût de César ?

Marie Sasseur dit: à

Si les Ricains n’étaient pas là…

« Abou Bakr al-Baghdadi, plusieurs fois annoncé disparu, est bien mort. Le président américain Donald Trump confirme ce dimanche l’information qui avait fuité dans la nuit.

Après avoir promis dans la nuit « une annonce très importante », et annoncé une conférence de presse pour 14 heures, heure française, alors que Donald Trump est rarement à la Maison Blanche le dimanche, plusieurs sources diplomatiques, en Iran notamment, avaient annoncé la neutralisation de Baghdadi dans la nuit de samedi à dimanche à Idlib, où il était vraisemblablement arrivé 48 heures plus tôt.

« La nuit dernière, les Etats-Unis ont abattu le premier grand terroriste du monde. Abou Bakr al-Baghdadi est mort. Il était le fondateur et chef de Daech, l’organisation terroriste la plus monstrueuse du monde », a commencé le président. »
Le Parisien

Paul Edel dit: à

Excellent ultime sélection des Goncourt.

Jazzi dit: à

Les quatre derniers sélectionnés sont : « Amélie Nothomb devra se confronter avec Jean-Luc Coatalem («La part du fils», Stock), Jean-Paul Dubois («Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon», L’Olivier) et Olivier Rolin («Extérieur monde», Gallimard). »

renato dit: à

Selon DT il n’a pas été abattu, « Il s’est fait exploser dans un tunnel, tuant ses trois enfants ».

Jazzi dit: à

Clopine, Napoléon, Louis XIV et Marie-Antoinette sont déjà parus.
J’avais proposé un De Gaulle et un Jeanne d’Arc. C’est celle que l’on avait pas crue et que l’on a eu cuite (à Rouen !) qui a été retenue…

renato dit: à

« … explosé dans un tunnel… » : « la mort du rat ».

Marie Sasseur dit: à

renato était dans le coup. Quel homme!

Marie Sasseur dit: à

Il est 15h14, et les endormis se réveillent.

C’est dire si les vieux ici supportent mal le changement d’heure…

renato dit: à

Je n’étais pas sur ce coup, désolé, car après avoir déclenché par mégarde l’invasion de l’Irak, ils m’ont mis à la retraite…

renato dit: à

Il y a de bon que nous sommes ici sur un blog de littérateurs…

Marie Sasseur dit: à

On comprend, renato, vous avez déserté quand c’était trop tard. On attend que vous alliez au bout de votre pensée: celui qui est devenu le chef de daech est en fait une créature de Bush jr.

christiane dit: à

Bloom,
voilà. Livre refermé. Pas trop aimé le dernier chapitre aussi lourd à digérer qu’un pudding mais bien aimé la traversée. Voilà, effectivement qui éclaire les livres qui suivront. encore merci pour votre aide.
Sur ce je vais revoir « L’Eclipse » de Michelangelo Antonioni.
«Voyageurs sans bagages ni destination, les personnages d’Antonioni sont des vagabonds du sentiment. Il serait faux pourtant de ne voir dans cette errance qu’une fuite de soi : elle est aussi recherche de son identité propre. S’égarer, se perdre dans le concret de la nature ou des choses est aussi une façon de se retrouver, une fuite vers soi-même.» (Aldo Tassone, Antonioni, Flammarion.)

Marie Sasseur dit: à

Indémodable sur la rdl, le livre qui vous a fait iech, et qu’elle est contente de refermer, après avoir tiré la chasse.

https://youtu.be/xOA2peektmo

Delaporte dit: à

« Les quatre derniers sélectionnés sont : Amélie Nothomb devra se confronter avec Jean-Luc Coatalem («La part du fils», Stock), Jean-Paul Dubois («Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon», L’Olivier) et Olivier Rolin («Extérieur monde», Gallimard). »

A mon avis, Nothomb et Rolin sont hors jeu. Le favori est Dubois, mais l’outsider a p)lus que des chances. Je parie pour Coatalem, à mon avis c’est lui qui devrait l’avoir. Il a un CV éblouissant, et c’est un travailleur de force, sans chichi. Son roman est recta, certes un peu moins pire que médiocre, juste ce qu’il faut pour complaire. Il parle de la Shoah, mais cela reste romanesque, style « secret de famille », ça plaît. Il travaille à Géo, c’est moins catastrophique qu’au Point, ce boulet puant. A mon avis, Coatalem est le bon père de famille qui devrait toucher le gros lot cette saison. Qu’en pensez-vous, Popaul ?

Delaporte dit: à

Handicap pour Coatalem : le titre de son livre n’est pas bon. Mais tout est comme ça, dans ce livre. Il ne s’est pas vraiment creusé la cervelle, il a écrit au fil de la plume (quoique après une enquête solide, qui l’a fait voyager de par le monde). Dubois, c’est trop éblouissant. Coatalem, les jurés ne vont pas se sentir contraints de l’élire. C’est lui qui va remporter la coupe.

Jazzi dit: à

Oui mais Nothomb créerait la surprise et donnerait un coup de jeune aux vieux Goncourt !
Et Dubois a trop été donné gagnant, avant même le départ…

Delaporte dit: à

Comme Popaul le sait (pour avoir travaillé au Point quarante ans, à écrire des articles innommables pour un lectrorat puant) les Goncourt aiment bien couronner des journalistes. Coatalem est l’homme idéal.

Jazzi dit: à

Rolin aussi, Delaporte !

Delaporte dit: à

On s’achemine vers un Goncourt sans histoire. Avec à nouveau un livre médiocre couronné, mais d’un auteur brillant à l’oral. Un journaliste. Un qui a mis les mains dans le camboui, dans le caca. Un méritant. Ah ! comme il le mérite, ce Goncourt. Qu’il va être content ! Je ne crois pas une seconde, Jacuzzi, que Nothomb l’aura. Bien sûr, c’est une femme, mais qui écrit comme un homme. Et puis, le Goncourt a déjà couronné tellement de femmes, ils n’ont plus à faire leurs preuves. Nothomb n’est aimée que de ses lecteurs, car, même des Goucourt perçoivent tout de suite l’escroquerie Nothomb. Pivot par exemple, même lui, ne l’aime pas. Lui attribuer le Goncourt serait une petite plaisanterie dont ils se passeront. Ils tiennent à leur crédibilité !

Marie Sasseur dit: à

On trouve une critique, pour ceux qui ne liront pas cette histoire de famille.

« La part du fils est un ouvrage sous-tendu par la volonté de l’auteur de faire croire que son grand-père serait mort en déportation pour actes qualifiés de Résistance (action clandestine et para-militaire).

Tout au long de cet objet littéraire indéterminé, le texte est savamment orchestré, émaillé d’indications subliminales visant à portraiturer un grand-père Résistant actif, terroriste héroïque.

Si cette affabulation n’était que passagère dans le livre, cela ne prêterait pas beaucoup à conséquence. Mais elle court tout au long de l’histoire, elle en forme la colonne vertébrale. Elle en constitue le début et la fin, l’alpha et l’oméga.

« Est-ce que la vérité c’est l’exactitude ou est-ce que c’est l’émotion que vous ressentez par rapport à un fait ?! » demande Jean-Luc Coatalem (profession journaliste, par ailleurs) sur le plateau de LGL…
Eh bien c’est exactement la définition de la post-vérité : « post-truth, en anglais, fut le mot de l’année 2016, selon l’Oxford Dictionnary. Il se rapporte, explique la publication britannique, aux « circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence sur l’opinion publique que ceux qui font appel à l’émotion ou aux croyances » »

https://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/la-part-du-fils-pour-les-nuls-218855

Delaporte dit: à

« Rolin aussi, Delaporte ! »

Il a toujours eu un succès d’estime, mais quel écrivain pitoyable ! Il sue l’ennui. Il ne sait pas écrire en français, c’est clair. Vous me dites qu’il a été journaliste, cela ne m’étonne pas. Cette année, il nous a offert son plus mauvais livre. Lui-même en est conscient. C’est dire. Lui-même ne croit pas à ce qu’il invente. Et puis, il est vieux. Apathique. C’est un homme fini et malade. J’ai déjà assisté à une conférence publique qui lui était consacrée : il arrivait à peine à parler d’une voix audible, et semblait étranger à ce pourquoi il était là. Il inspire le malaise. Il donne toujours l’impression de sortir de vingt ans de prison. Il est triste comme une porte de prison. C’est un looser…

renato dit: à

Chez Paul, Böll

Delaporte dit: à

Sublime ssaeur, merci pour le lien. je vois très bien les Goncourt voter pour un « fake news », comme on dit, qui feraittriompher une post-vérité, tellement à la mode aujourd’hui. Un peu comme Duras qui avait inventé son amant chinois. Coatalem invente son grand-père résistant. Nous sommes dans le roman pur, l’invention pure et totale. je sens que les Goncourt vont aimer.

renato dit: à

« … lorsqu’on est limité, y’a guère de « raison », que ça change. »

Il [George W. Bush] a mal interprété le fait : il ne s’agissait pas d’une action de guerre, mais d’une action criminelle qui aurait dû être traitée comme telle — police, Interpol, etc. —.

renato dit: à

On pourrait paraphraser Andreotti : nous sommes victime de deux conneries opposées.

Marie Sasseur dit: à

« je vois très bien les Goncourt voter pour un « fake news » »
Delaporte, il y a un precedent recent. L’auteur primé avait tellement rendu crédible son récit que des lectrices- il faut saluer ce déséquilibre du lectorat…- l’avaient pris pour argent comptant, pensant lire un récit historique. Elles cherchaient à savoir ce qu’était devenu l’un de leur famille disparu pendant la première guerre mondiale et lui avait demandé des renseignements.
Rire de l’auteur du bon tour qu’il leur avait joué et qui s’en fichait comme de l’an quarante… Il a réalisé les meilleures ventes du Goncourt des dernières années.
Et l’amant de Duras n’a été reconnu par personne, lol.

et alii dit: à

billet culotte
25% des hommes voleraient des culottes
obs
c’est surement « la petite »

renato dit: à

« 25% des hommes voleraient des culottes »

Moi, je demande la permission, toujours.

Paul Edel dit: à

Aimez vous Böll, Renato?

Delaporte dit: à

Sublime Sasseur, il y a eu aussi l’affaire Ajar, entourloupe qui a permis à Gary d’obtenir un second Goucourt. Les jurés ont foncé sans rien voir. il en sera de même avec Coatalem, même s’il y en a comme Passou qui ne sont pas nés de la dernière pluie.

Marie Sasseur dit: à

Delaporte, mauvais joueur !

Marie Sasseur dit: à

Cette affaire Coatklem est justement l’anti-Gary, le contre-exemple absolu. Vous ne pouviez faire pire, Delaporte.
Alors que le sujet historique est vaste. N’a-t-on pas lu des autofictions frelatees…

Portmann dit: à

Lisant rdl et rdc; sans intervenir la plupart du temps afin d’éviter les tombereaux d’âneries. Hallucinante chute des niveaux des pages culturelles de cette réputation sur les réseaux.
Proctologue, c., alcoolique. Les commentaires volent bas.hargneux.Décomplexés. Péremptoires,scatos (à ch., ne reste que la chasse d’eau) . démocratisés ?Pierre assouline traîné derrière le kart. Jérôme Garcin discrédité par son mariage!?.journal « puant ». Tribunal neuf fois sur dix vide de procès, ubuesque. quel mépris.Anne Lise Roux, »ha!hein! vise la starlette « ;cette saillie partant d’une femme, honte à elle d’être vendue à ce type de sexisme !

La chasse aux sorcières rappelle la cabale contre Mia Hensen -Love, son film avec huppert, « L’avenir »;ALR trop belle pour être talentueuse.une poule, forcément.On zappe le travail de fond, les mots d’autrice,la nouveauté d’angle .

Membre et secrétaire générale d’un club ciné de quadras. Plutôt des scientifiques. Nous alignions nos sorties sur ses billets. Dîner-débat ensuite pour lutter contre la sclérose professionnelle/ désertification culturelle. Parce qu’elle est jeune et jolie, ALR se fait écharper.les articles, eux, sont éblouissants.Ils échappent à la mode,au discours officiel. Aucun de nous parmi les boutonneux « adorateurs ». Pas parce que nous sommes silencieux que le oua-oua icite, ouvert en continu, nous submerge.
La blague du Martiniquais « parti niquer », bof.nos étudiants laborantins acnéiques en ont de meilleures.

Le livre d’Amélie Nothomb la replace,pour la première fois depuis longtemps, dans une compétition sérieuse . Bonne chance à ceux qui sont en lice, à elle surtout.

Paul Edel dit: à

Sur le plan technique, il quelques passages languissants et piétinants au milieu du texte (qui n’est pas un roman) ça se perd dans des détails sans intérêt..

Soleil vert dit: à

Ca me rappelle « l’affaire » Françoise Giroud.
Un sujet qui aurait intéressé mon père.
Le grand-père de M Coatalem n’ en reste pas moins un homme respectable.

Je mise sur la baronne. Son mot préféré de la langue française est PNEU. Il semble que dans ce livre elle soit passée à Pneuma. Une progression matière à un bon début d’article.

Paul Edel dit: à

Sur le plan technique,COatalem a des passages languissants et piétina du tout ) ça se perd dans des détails sans intérêt..

renato dit: à

Oui, Paul, j’aime Böll — malheureusement, mon allemand étant très approximatif (bernois), lu on it. Beaucoup aimé Portrait de groupe avec dame.

Paul Edel dit: à

m… M.. et M..!!!!! ce petit clavier de portable ..est infernal.. j’vas ouvrir des huitres de saint-jacut pour les amis

renato dit: à

Oups !

lu on it > lu En it

Pardon

DHH dit: à

@Rose
pour vous en réponse a votre question:

Il y a deux volets de portée tres différente dans la persécution des juifs pendant la période de la collaboration
D’abord l’exclusion qui est une affaire essentiellement française
C’est a dire la mise en place pour les juifs de restrictions discriminatoires de leurs droits comme l’avait fait l’Allemagne à partir de 1933 Ce projet antirépublicain qui visait a redonner aux juifs le statut qu’ils avaient avant la révolution correspondait à une aspiration de certaines factions dans l’extrême droite des années 30
L’Etat français a répondu a cette aspiration, désormais portée par les nouvelles elites au pouvoir, en instaurant des septembre 1940 un statut de juifs ,texte qui notamment exclut les juifs de la fonction publique et de certaines professions et prévoit l’aryanisation des biens *A une première version de ce statut, insuffisamment précis sur certains points s’est rapidement substituée une seconde version, encore plus sévère dans ses exclusions, ,juridiquement calquée sur l’exemple allemand, et sans doute peaufinée avec les juristes allemands de la collaboration
Ces mesures d’initiative purement française, participant pour leurs intiiateurs des valeurs purificatrices de la Revolution nationale s’appliquaient à toute la France, sans distinction entre zone libre et occupée, et donc évidemment aux départements français d’Algérie considérés comme faisant partie intégrante du territoire national
De plus des mesures complémentaires ont été prises en Algérie ,dans la perspective d’y tester ce qui à terme pourrait être étendu à toute la France : le renvoi des élèves des écoles publique , et surtout la perte de la citoyenneté française pour cette population, ce qui était en Algérie facile à instituer puisque la simple abrogation du décret Cremieux permettait cette exclusion difficile juridiquement à mettre en œuvre en métropole
Dans tout cela les allemands n’ont d’autre responsabilité que d’avoir permis avec l’armistice et la collaboration l’avènement d’un Etat antirépublicain soucieux de prendre ces mesures , et peut ont-ils aidé a leur définition juridique
Le deuxième volet de la persécution juive en France pendant la guerre c’est l’extermination, monstruosité inouïe, entreprise sui generis résultant du vaste et ambitieux projet nazi d’éradiquer la peste juive et de créer par ce crime qu’a été la Shoah un espace judenrein en Europe
De facto, en acceptant à la demande de l’occupant de mettre au service des rafles et de la déportation sa police son administration, et ses trains, la France de Vichy y a largement concouru à ce crime. Jusqu’a quel point les responsables savaient où ils envoyaient ces malheureux qu’on déportait ? sans doute parmi ceux « qui ne savaient pas » beaucoup savaient mais ont fait du zèle
Mais ce volet ne concerne pas les juifs vivant alors en Algérie, s’ils ont eu a subir sous une forme aggravée les mesures françaises d’exclusion ils n’ont pas été victimes de l’extermination et tout ce qu’ils ont subi de douloureux venait de décisions autonomes du gouvernement en place
En en assumant la responsabilité à travers ’les réparations qu’elle nous a données l’Allemagne a placé très haut son sentiment de culpabilité pour tous les malheurs que directement ou indirectement l’idéologie et l’ordre Nazi ont apportés a u monde
Je l’ai écrit sur le registre proposé à l’expression des remerciements

et alii dit: à

Le Concerto d’Aranjuez (Concierto de Aranjuez en espagnol) pour guitare et orchestre en ré majeur est une œuvre du compositeur espagnol Joaquín Rodrigo composée en 1939, lors de la dernière année de son séjour à Paris.
https://www.youtube.com/watch?v=CY29JlyAH7c

et alii dit: à

Joaquín Rodrigo, 1er marquis de los Jardines de Aranjuez, né le 22 novembre 1901 à Sagonte (province de Valence) et mort le 6 juillet 1999 à Madrid, est un compositeur espagnol aveugle.

et alii dit: à

sur wiki
Atteint de cécité, Joaquín Rodrigo composait en braille. Puis il dictait chaque partie séparée de ses partitions, note par note, à un copiste, ce qui est un travail très laborieux, qui lui prenait beaucoup plus de temps que d’écrire l’œuvre en elle-même. Puis, le travail du copiste effectué, il devait vérifier chaque partie avec sa femme au piano, avant de pouvoir envoyer la partition à un éditeur.

Fréquemment dans ses œuvres, Joaquín Rodrigo fait apparaître le chant du coucou, qui est comme un signe distinctif de son œuvre.

Rodrigo est enfin directeur du département musical de Radio Nacional de España et occupe dès 1939 la chaire de musique Manuel de Falla créée pour lui à l’Université de Madrid. En 1980, il reçoit la Médaille d’or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l’Éducation, de la Culture et des Sports2. En 1991, il est anobli par le Roi Juan Carlos I avec le titre de marquis de los Jardines de Aranjuez. Il reçoit en 1996 le Prix Prince des Asturies.

Marie Sasseur dit: à

La part du fils pour les nuls, lien Agoravox écrit par :

Pascale Mottura

octobre 2019

P.S. :

Concernant ma « part de fille », je signale avoir écritune chronique publiée par la revue L’Inactuelle le 28septembre dernier, titrée « La Résistance à l’oubli ».Ce texte a pour but d’attirer l’attention de latroisième génération (et de la quatrième…) sur le faitque, grâce aux archives, il est possible de s’armerafin de mieux résister à tous ceux qui tenteraient debiaiser, voire d’occulter l’histoire. J’y développe unpoint de vue critique sur La part du fils, mais sansentrer dans les détails, ce que j’ai pris la peine defaire ici. 

Cf. : https://linactuelle.fr/index.php/2019/09/28/resistance-oubli-pascale-mottura/

« D’où je parle », et pourquoi ? : grand-pèrematernel mort en déportation à 37 ans, Croix deGuerre 39/45 avec palme, Médaillé de laRésistance, Légion d’Honneur à titre posthume

Que le grand-pere de M. Coatlem ait été respectable n’est absolument pas le sujet.

rose dit: à

Merci DHH
Où DHH, à Paris ou au musée de Berlin ?
C’est le mot que je cherchais zèle.
Mais donc, subissant cela, les juifs vivant au Maroc et en Algérie restaient’ils vivre là-bas ou bien émigraient-ils ?
Pourquoi les gens assistant à cela ne se sont-ils pas insurgés contre ces décisions iniques ?
Comment a-t’il été possible de restaurer la confiance après telle trahison ? Je vous ai toujours lue parler avec beaucoup de respect de la France.
Outre la décision monstrueuse d’éliminer le peuple juif, n’y avait-il pas en parallèle ce désir délirant de créer une race modèle- de blonds aux yeux bleus- avec des mères porteuses, ou bien cela est- il secondaire ?

Est-ce que l’on peut qualifier – ou est-ce outrepasser les faits ?- ce qui s’est passé dans les départements français d’Algérie et du Maroc de « terrain d’entraînement » sur ce qu’il allait advenir ensuite ?
Je découvre, DHH, par le décret Crémieux, le Claim’s etc. et ce que vius racontez, un pan d’histoire qui m’était tout à fait inconnu. Je vous remercie des explications données.

rose dit: à

EtvDHH, ce que vous nommez aryanization des biens est ce que l’on appelle la spoliation ?

Marie Sasseur dit: à

@ « Ca me rappelle « l’affaire » Françoise Giroud. »

A quel sujet soleil vert ?

Bérénice dit: à

Jazzi, 9h41, oui, c’est pourquoi après le 11 septembre les services secrets ou de surveillance se sont tournés vers les auteurs de SF qui possèdent une capacité imaginative supérieure à la moyenne puisqu’il nous faut envisager l’inenvisageable, inimaginable. Si vous ajoutez l’inimaginable à tout ce que nous connaissons des risques et pièges que nous avons installés un peu partout, dessus, dessous à côté avec en saupoudrage tout ce qu’on tente d’oublier de l’infligė, il y a de quoi devenir insomniaque quand bien meme l’inimaginable restera bien gardé dans les secrets des états. La fin du monde dans un délai qui avoisine la durée d’une vie fait partie du paysage, de l’inconscient collectif. Et cela ne calme aucunement la marche des choses , les hommes sont de plus en plus désespérés, de plus en plus déséquilibrés, de plus en plus dangereux en croyant, me semble t il, n’avoir plus rien à perdre et plus grand chose à espérer d’une communauté de valeurs qu’ils rendraient possibles. A quoi servirait elle

hot pepper dit: à

Il se peut que renato n’y soit pour rien.

renatoflash!

Marie Sasseur dit: à

Si soleil vert voulait bien expliquer en quoi ce livre de Coatlem est comparable à une « affaire » Françoise Giroud, comme il le pense ?

Soleil vert dit: à

Marie Sasseur> »Que le grand-père de M. Coatlem ait été respectable n’est absolument pas le sujet. »

Il me semble néanmoins utile de le rappeler, car l’écrivain s’est engagé hélas dans une démarche dont il ne mesure peut-être pas toutes les conséquences.

Marie Sasseur dit: à

S’il y en a ici qui s’habituent à ce que l’on raconte n’importent quoi sur n’importent qui, il arrive qu’on lise des trucs comme le fait que le livre de Coatlem sur son grand-père, qui fait réagir pour le coup,une petite-fille de résistant, avec analyse très précise de ce livre, j’ai plus de difficulté à comprendre l’allusion que fait soleil vert à propos d’une « affaire » Françoise Giroud ».
Mais soleil vert va nous éclairer ?

Marie Sasseur dit: à

Ouh la  » qui racontent n’importe quoi »

Soleil vert dit: à

Marie Sasseur dit: à
@ « Ca me rappelle « l’affaire » Françoise Giroud. »
A quel sujet soleil vert ?

Qui a été résistant, qui ne l’ a pas été ? Françoise Giroud avait été victime d’une cabale à l’époque, à propos de sa médaille de la résistance

Marie Sasseur dit: à

soleil vert, Pascale Mottura semble avoir bien analysé les conséquences d’un récit comme celui de Coatlem.

Est-ce trop insister de vous prier de bien vouloir preciser, votre  » « affaire » F. Giroud « ?

Delaporte dit: à

Qu’il y ait à propos de Coatalem toute une « affaire » louche, déjà, voilà qui est bon signe, car les Goncourt aiment ça. Ils sont attirés par les gros scandales comme les mouches par la merde. Ce sera leur joie de couronner un tel candidat, avec à la clef une polémique qui va leur faire une publicité d’enfer. Mais le jeu est dangereux ! – Popaul, vous nous aviez laissé sur une bonne impression de ce livre de Coatalem, que vous trouvier remarquable. Il faut croire que votre engouement a fait long feu ! Aujourd’hui, vous nous dites que c’est de la daube, que ce n’est même pas un roman, etc. Vous avez retourné vite fait votre veste et votre jugement. Ce n’est pas très scientifique. Ni rigoureux. Ces mauvaises habitudes vous viennent du Point, où vous avez travaillé plusieurs décennies, à écrire des articles débiles pour un lectorat puant ? Quoi qu’il en soit, c’est aujourd’hui Coatelem qui en fait les frais. Je suis déçu par vous, une fois de plus, Popaul !

Marie Sasseur dit: à

Francoise Giroud a fait l’objet d’au moins deux biographies, soleil vert.
Mais vous semblez connaitre votre sujet ?

Marie Sasseur dit: à

En plus , c’est un nom qu’il va falloir mémoriser. Coatalem

Delaporte dit: à

« Vous ne pouviez faire pire, Delaporte. »

Sublimissime Sasseur (pour une fois que je comprends ce que vous dites !), tout le monde vous le dira : si, je peux faire pire… Je vous assure. Et je ne m’en prive pas, oh non !!!

Soleil vert dit: à

MSS’il y en a ici qui s’habituent à ce que l’on raconte n’importent quoi sur n’importent qui

Je suis moi-même petit-fils de résistant, cité dans le Musée de la résistance en ligne, et flinguer quelqu’un, même s’il s’est fourvoyé n’est pas dans mes habitudes

Marie Sasseur dit: à

Edel avait dit grand bien de ce livre de Coatalem. Et maintenant, ce n’est même plus un roman ?
Il n’est pas admissible en liste Goncourt, alors. C’est un motif d’exclusion, ça, m’sieur Pivot !

Marie Sasseur dit: à

Oui merci soleil vert de copier-coller mes énormités.
Je voulais écrire : Il y a a qui racontent n’importe quoi, sur n’importe qui.

« Je suis moi-même petit-fils de résistant, cité dans le Musée de la résistance en ligne, et flinguer quelqu’un, même s’il s’est fourvoyé n’est pas dans mes habitudes »
Là encore, ce n’est pas la précision que j’espérais.
Pascale Mottura a effectué l’analyse du livre de Coatalem. Remarquable, et colère justifiée.
Digne descendante de son grand-père.

Non, vous ne « flinguez » pas, soleil vert, mais vous avez insinué un truc à propos de F. Giroud, qui mériterait de votre part quelque chose de plus étayé.

Bérénice dit: à

Delaporte, il y a tres longtemps, je faisais un stage de je ne sais plus quoi à Paris, mon employeur etait généreux, hotel tue du Bac, diners japonais, et j’avais été tres surprise de découvrir les bureaux du Point au dessus ou au dessous du lieu de formation, provinciale jusqu’aux derniers neurones, je ne les voyais pas comme ça. J’ai une autre anecdote autour du journalisme que je ne vous confierais qu’à voix basse, de bouche à oreille.

Delaporte dit: à

Popaul est parti ouvrir des huîtres pour ses amis (pruve qu’il en a encore), mais est-ce responsable alors qu’on aborde les questions les plus graves sur la littérature, en l’occurrence sur Coatelem et son roman flamboyant et en trompe l’oeil. Qui est une invention fictionnelle sur son grand-père et la Résistance. Choses terribles ! Popaul a mis tout cela derrière lui, il ne reviendra pas sur ce roman dont IL FAISAIT L’ELOGE, plutôt que celui de Modiano, QU’IL N’A PAS LU (oui, vous avez bien lu !!!). Incroyable ! Il préfère rester sur le rivage de Saint-Malo, à l’affût d’une mouette mazoutée, d’une vague polluée, d’une merde qui s’écrase sur l’asphalte putride. Bonne promenade, PaulEdel !

DHH dit: à

@Rose
c’était a Paris
ces registres etaient mis a la disposition du public dans les bureaux où les demandeurs venaient faire enregistrer leurs dossiers.
il y avait des bureaux aussi dans d’autres villes de France et aussi en Israel
non les juifs algériens n’ont pas emigré ;Ou auraient-ils pu aller ?
dans le climat d’antisemitisme qui sévissaient alors les européens d’Algerie ont accueilli cette eviction des juifs comme une bonne nouvelle;ma mere racontait souvent l’air de bonheur et l’absence totale de paroles de sympathie de ses collègues institutrices quand leurs collègues juives dont elle était ont fait leur dernière classe
j’etais une toute petite fille mais parmi les premiers mots que j’entendais et que je répétais il y avait ‘limoger »et « reintegrer »
t

Marie Sasseur dit: à

J’ai retrouvé la meilleure critique littéraire publiée sur la rdl, de ce livre de Coatalem, Delaporte!

« Je jette désormais des bouts de biscuits bretons  » Galettes Pleyben pur beurre » tôt le matin aux goélands qui planent entre les toits, vers l’estuaire de la Rance.Le soir je lis Coatalem ,superbe écrivain, sélection Goncourt. »

Alors que déjà , un peu de curiosité, sur le contenu de ce livre, avait été vite douchée, à cause de raccourcis historiques impensables et tellement gnangnans. Cela concerne les V2.

J’ai aussi relu la critique d’Edel sur la cle USB de J-Ph Toussaint, qui fera date !

D. dit: à

…on ne commence pas une phrase par « Ma chatte Sophie »…

Jean Langoncet dit: à

Coatlem ? Celui qui a participé mercredi dernier à l’émission télévisée La grande librairie ?
Je devais être mal luné ce soir-là mais quelle impression sinistre m’ont fait les intervenants. C’est sans doute que la littérature doit être plurielle (et pas une pensée des animateurs pour Tosches cf. la page facebook de la RDL)

Jean Langoncet dit: à

A propos de facebook et de Zuckerberg, des connarDs en meute qui s’élancent à sa suite, de Trump le tonitruant et du congrès des Etats-Unis à l’approche des élections, don’t bogart that joint :
https://www.youtube.com/watch?v=w-3tHcQjTQs

Paul Edel dit: à

Oui, Coatalem a réussi une bonne enquête familiale mais ce n’est pas un roman! lisez un peu Marie Sasseur, vous la gentillesse et la douceur faite femme. Vous aussi Delaporte, sortez de votre discours répétitif, lisez Coatalem ça vous changera de Bernanos; et si vous vous donnez la peine de le lire vous constaterez une baisse de régime évidente au milieu de son enquête.ah, ces deux espiègles..heureusement qu’ils sont là pour nous distraire.

Marie Sasseur dit: à

Oui Paul Edel, je lis. Vos enfumages aussi. Hélas!

D. dit: à

Le Nothomb à Goncourt et qu’on en finisse !

Soleil vert dit: à

D. dit: à
Le Nothomb à Goncourt et qu’on en finisse !

OUI

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