de Pierre Assouline

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La République des livres
Philip Roth ou la terrible ambiguïté du « je »

Philip Roth ou la terrible ambiguïté du « je »

Les réseaux sociaux vont-ils instrumentaliser sa biographie pour faire de Philip Roth (1933-2018) le Harvey Weinstein des Lettres américaines ? C’est à craindre et ce serait la pire des méprises. Cela abîmerait inutilement et abusivement le livre de Blake Bailey et son héros. Encore que le pire n’est jamais sûr. Ainsi vient-on d’apprendre que ce livre tant attendu par les lecteurs de Roth vient de voir sa commercialisation « suspendue«  par son éditeur même, WW Norton. Pourquoi, grands dieux, alors qu’il vient à peine de paraitre, qu’il connait un succès public et critique mérité (ici et ) ? Parce que près d’un quart de siècle après, quatre anciennes élèves de Blake Bailey (1963) viennent soudainement de se rappeler qu’il aurait eu naguère des « comportements inappropriés » (la litote d’insinuation qui tue désormais) lorsqu’il enseignait à la Lusher Middle School (Nouvelle Orléans) par des allusions à leur sexualité, des blagues salaces, qu’il les aurait ainsi « préparées » à de futures liaisons avec lui lorsqu’elles deviendraient adultes (!) et qu’il les aurait par la suite harcelées et même, dans un cas, violée. Prudent et courageux, c’est à dire cédant à la tyrannie ambiante, son éditeur a donc décidé d’interrompre temporairement la vente de son livre, le temps, on peut le supposer, d’enquêter sur ces accusations. L’auteur incriminé a d’ores et déjà tout rejeté en bloc et en détail par la voix de son avocat; l’école en question a précisé qu’elle n’avait jamais reçu de plaintes de quiconque à l’époque et par la suite; quant à son agent littéraire (The Story Factory), sans l’ombre d’un doute, il vient de le virer. Finalement, contrairement à ce que l’aurait craint, Philip Roth s’en tire mieux que son biographe, pour l’instant.

En l’autorisant à fouiller dans ses archives (correspondance, manuscrits etc) et à interroger ses amis et relations, à condition de les laisser, lui ses ayant-droits, rectifier toute erreur factuelle le cas échéant, l’écrivain lui avait juste dit :

« Je ne veux pas que vous me réhabilitiez. Rendez moi intéressant, c’est tout ce que je vous demande ».

Puis il lui avait suggéré un titre : « La terrible ambiguïté du « je » ». Finalement, ce sera Philip Roth. A biography– ce qui est au fond une autre manière de dire la même chose. Ce pavé de 900 pages, qui parait le 8 avril à New York chez Norton et à Londres chez Jonathan Cape (en France fin 2022 dans une traduction de Josée Kamoun sous la direction éditoriale de Ran Halevi chez Gallimard) s’est voulu à l’image de l’œuvre dans ce que celle-ci peut comporter de provocateur, d’indécent, d’obscène dans l’exposition de la vie privée.

Il suffit d’avoir lu quelques uns de ses romans de Portnoy et son complexe (1969) au Théâtre de Sabbath (1997) parmi ses trente et un livres pour deviner sans même l’avoir jamais rencontré qu’il était aussi invivable que complexe, et que la vie avec lui devait être aussi enrichissante qu’épuisante. Déjà, le simple fait qu’il ait tenu obstinément à s’assurer le contrôle de la biographie qui lui serait un jour inévitablement consacrée donne une idée de sa volonté de tout maitriser de ce qui le concernait- et plus encore à titre posthume. Dans ses dernières années, alors qu’il avait définitivement renoncé à écrire et que sa libido l’avait abandonné, il avait auditionné plusieurs biographes réputés.

Avec ses amies Hermione Lee and Judith Thurman, ce fut bref car elles avaient elles-même décliné sa proposition. Finalement, Ross Miller, professeur d’anglais à l’université du Connecticut et neveu du dramaturge Arthur Miller, s’avéra le plus sérieux ; le chantier avança, leurs liens se resserrèrent à mesure des confidences jusqu’à se rompre lorsque Roth jugea les questions de son biographe vraiment trop intrusives, surtout lorsqu’elles tournaient autour de « toute ces putains de conneries de misogynie » ; de toute façon, Ross Miller lui-même en avait assez de l’interventionnisme de son sujet, instruit par l’expérience lorsqu’il avait assuré l’édition des Œuvres de Roth pour la Library of America et que Roth avait tenu à rédiger lui-même la chronologie commentée tout en la signant du nom de Miller. Leur amitié n’y survécut pas.

C’est alors que Blake Bailey (1963) fut approché en raison de la qualité reconnue de ses trois biographies d’écrivains déjà parues (John Cheever, Richard Yates, Charles Jackson). Dès l’entretien d’embauche, il comprit qu’avec un vivant il en serait autrement qu’avec des morts, surtout si le vivant en question est précédé par sa légende : un sondage le désignait alors comme « le plus grand romancier américain vivant » maintes fois lauré aux Etats-Unis et à l’étranger tout au long du dernier demi-siècle, pour avoir élevé l’obsession de soi au rang d’un des beaux-arts avec un génie, une énergie, une intelligence, une veine comique, une puissance créatrice inégalées ; mais la légende de l’écrivain n’allait pas sans la réputation de l’homme chez lequel le meilleur côtoyait le pire mais rarement l’un sans l’autre : d’un côté généreux, tendre, vulnérable, drôle, attentionné avec ses amis et sa famille, de l’autre cruel, pervers, égoïste, autodestructeur, manipulateur, déloyal, obsédé sexuel, incapable d’aimer sans blesser. Un artiste, quoi. La littérature n’est pas un concours de beauté morale, dit il. Certes… Peu lui importait d’être odieux lorsqu’il avait l’impression que c’était du temps perdu pour l’écriture

« Pourquoi un goy de l’Oklahoma écrirait-il l’histoire de ma vie ? » demanda donc Philip Roth à Blake Bailey lequel lui répondit aussitôt : « J’ai bien raconté celle de Cheever sans être moi-même un bisexuel alcoolique issu d’une famille puritaine. » C’était parti pour sept ans d’immersion dans le rothland ! Dire qu’il y a du cambrioleur en tout biographe évite de reconnaitre qu’il y a aussi du prédateur en lui. Et du psychanalyste, avec un cas comme Roth plus qu’avec tout autre.

Bailey, qui a poussé la sympathie jusqu’à l’empathie, a eu la chance que son héros meure trois ans avant la parution du livre. C’est à peine s’il s’est engagé dans l’examen critique de l’œuvre, ce qui est assez singulier pour une biographie littéraire. Il s’est contenté du minimum syndical : un résumé de l’intrigue et une synthèse de la réception critique. A croire que l’œuvre l’intéresse moins que l’homme. Et là, il excelle tant son enquête est riche, neuve, fourmillante de détails inconnus sur sa lutte avec ses démons, ses conflits intérieurs, les traumatismes nés de ces deux mariages et le sentiment d’avoir été piégé, son hystérie sexuelle, son inclinaison pour les femmes beaucoup plus jeunes que lui… Son ressentiment vis-à-vis de Claire Bloom, sa deuxième épouse, demeurait inentamée malgré le passage du temps. Un passé qui ne passe pas manifesté par une soif de vengeance inextinguible. Dans un document de 295 pages intitulé « Notes pour mon biographe », il réfutait mot à mot les mémoires de celle-ci, publication qui l’avait anéanti ; il fallut toute l’influence de ses amis pour l’empêcher de publier ce texte cruel et implacable.

Il n’y a que les Américains et les Anglais américanisés pour accorder du crédit à l’expression « biographie définitive ». Les autres savent qu’une vie d’écrivain ne l’est jamais, elle est tout le temps en perpétuelle expansion, surtout après la mort, tant qu’on trouvera des témoignages, des lettres et des archives inédites…. Sans attendre 2050, date à laquelle l’accès aux archives Roth sera libre, on sait déjà que les temps ont changé. On ne couche pas avec ses étudiantes, comme il l’a fait. Les femmes, le rapport aux femmes, l’obsession des femmes. Selon son biographe, on a beau sembler s’éloigner du sujet, tout y ramène, tous l’y ramènent. Les confidences, les anecdotes, les témoignages relatives à ses comportements vis-à-vis d’elles (épouses, maitresses, liaisons…) mis en regard du traitement des personnages féminins par le romancier dans son œuvre offre un tableau qui ne passe plus aujourd’hui comme il passait autrefois ; ce qui était controversé, critiqué, dénoncé aujourd’hui ferait hurler.

L’air du temps a changé. Son biographe reconnait « sa stupéfiante insistance » avec elles. N’empêche qu’à son chevet comme à son enterrement, elles n’étaient pas minoritaires si l’on en croit le défilé de ses ex et de ses admiratrices dont plusieurs écrivaines connues (Susan Sontag …). Il y avait interdit toute présence divine et toute prise de parole à l’exception de la lecture d’extraits de ses romans par des amis choisis afin que nulle autre voix que la sienne propre ne l’accompagne dans l’au-delà. Too much ? Disons plutôt Roth jusqu’à la fin- et même un peu plus.

(« Philip Roth » dessin de John Minnion, « Philip Roth chez lui » photo James Nachtwey)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature étrangères.

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commentaires

1 512 Réponses pour Philip Roth ou la terrible ambiguïté du « je »

puck dit: à

Clopine, vous savez, je crois que cela vient du fait que les gens refusent de voir le monde tel qu’il est, si on parle d’injustices on s’entend répondre « qu’est-ce que vous faites vous ? » (du même qui quand une personne avait annoncé ici même la mort de son fils lui avait répondu : je sais ce que c’est de perdre un être cher j’ai moi-même perdu un chien) et ainsi de suite, interdisant ainsi toute forme de débat approfondi. du coup votre débat sur le féminisme vous ne l’aurez pas, on vous enverra paitre en vous collant sur le dos des clichés débiles !

et alii dit: à

toujours remonter les bretelles à Pierre, Paul, Jacques et Clopine,
c’est pas ce qu’on appelle des fixettes sur ce blog?
ALORS COMMENT?

puck dit: à

Jazzi dit: Faudrait voir à cesser de toujours remonter les bretelles à Pierre, Paul (…)

exact : pareil quand justement j’ai essayé de parlé de Paul et ses épîtres ! merci Jazzi.

puck dit: à

et alii, corrigez-moi si je me trompe, mais il me semble que vous venez ici juste pour vous amuser, à partir de là vous incapable d’avoir un minimum de sérieux !

Jazzi dit: à

« Tout le monde sait que dans les métropoles réellement cosmopolites personne n’a une vie interessante »

Mais d’où vous vient cette idée reçue, renato !
Seuls les ermites auraient une vie réussie ?

puck dit: à

alors que moi je viens ici pour me foutre de la tronche de ceux qui viennent ici, mais ça ne m’amuse pas, c’est totalement différent.

DHH dit: à

@et alii
pour connaître le personnage je peux vous assurer que le passé universuitaire que lui prete cette notice est scandaleusement exagéré sinon mensonger
Ce qui est sur c’est que tous ses choix professionnels et même personnels étaient dictés par le souci de faire du fric

Janssen J-J dit: à

mais ils en ont besoin, car ils ne se sont pas aperçus que leurs bretelles étaient bien avachies…
Bon maintenant on se calme et on retient son souff’… La capsule va décoller, la Reine est devant son poste elle aussi, malgré son deuil.
Il est 11.47 et 45′ (23.4.21)

puck dit: à

Jazzi dit: à

« Tout le monde sait que dans les métropoles réellement cosmopolites personne n’a une vie interessante »

Mais d’où vous vient cette idée reçue, renato !
Seuls les ermites auraient une vie réussie ?
 »

et voilà ! allez-y nom d’une pipe, voilà un sujet de discussion qu’il est intéressant ! faut y aller et pas avoir peur de parler de problèmes graves et profonds de nos sociétés modernes !

DHH dit: à

@Jazzi
il y a des familles où l’un comme l’autre est aussi grave et des familles où ni l’un ni l’autre ne l’est et ce quelque soit le degré de pratique religieuse des parents

renato dit: à

Ce n’et pas une idée reçue, Jacques, mais une consequence de l’anonymat.

Jazzi dit: à

« et voilà ! allez-y nom d’une pipe, voilà un sujet de discussion qu’il est intéressant ! »

Merci, puck, je ne cherche pas un biographe, j’ai déjà Hector qui connait ma vie mieux que moi, mais d’un agent littéraire pour me vendre au prix fort. Tu veux la place ? C’est payé 15% sur les bénéfs…

renato dit: à

Pauvre puck, pour ce qui est des morts que vous citez comme un con, il faudrait se tenir à ma chronologie ! mais c’est vrai qu’en bon communiste d’emprunt vous falsifiez les faits.

DHH dit: à

correction :quel que

racontpatavi dit: à

rose dit: à

La pédale douce ou la pédale woua woua ?
Racontpatavi

Je ne suis pas une personne à raconter sa vie. Surtout ici où tout le monde s’y engage!
Ouah!

racontpatavi dit: à

Ho merci conséquence de l’anonymat!

renato dit: à

Le mythe cueillon des maîtres à penser qui avaient toujours raison nonobstant la preuve des bévues qu’ils se sont payé. Et passons sur les empêcheurs de tourner en rond qui n’arrivent pas à descendre de la roue installée dans leur cage pour les distraire.

racontpatavi dit: à

Et encore merci bon communiste! 😉

christiane dit: à

Toujours émerveillée en regardantle décollage de la fusée, les étages se détacher, les moteurs se mettre à feu.
Le premier redescend et tombe dans l’océan. Quelques minutes avant que les moteurs du deuxième s’éteignent.
Puis l’apesanteur, puis l’ISS. Le plan d’orbite semble impeccable.
Premières images à l’intérieur de la capsule. Ils vont bientôt pouvoir se détacher et ôter leur casque. Ça y est, le deuxième étage s’est détaché. Ils sont hors de danger.
Je comprends JJJ. Son inquiétude.
Ils semblent détendus
Le petit jouet flotte, signe d’apesanteur.
Je regarde tout cela avec les yeux de l’enfant qui lit Jules Verne.

renato dit: à

Saul Steinberg, pour ne faire qu’un exemple, aimait New York parce que la ville lui garantissait l’anonymat — son voisin de palier ne savait rien de lui ni de son passé et il ne voulait rien savoir.

Brinqueballe dit: à

« Le mythe cueillon des maîtres à penser qui avaient toujours raison nonobstant la preuve des bévues qu’ils se sont payé. »

Mais que signifie ce charabia?
Jazzi, traduisez-nous comme vous le faite d’habitude, ces propos confus du cuisinier de Kolmar.

Déjà,écrire le « mythe couillon », cela aurait plus de fesse, non?

Jazzi dit: à

L’anonymat des grandes villes n’est-il pas le gage d’une vie intéressante, renato ?

renato dit: à

Tiens ! voilà un aigri qui s’en prend aux erreurs de frappe !

Et oui, le Mythe des Maîtres à Penser est un mythe couillon.

christiane dit: à

Ah ça oui, Jazzi. Une merveille !
Mais là c’est en vrai et on doit de là-haut être tellement ému de voir notre di petite planète flotter dans l’infini et protégeant la vie par cette si mince et si fragile couche de l’atmosphère. On doit aimer être de cette petite boule bleue.

Brinqueballe dit: à

qui s’en prend aux erreurs de frappe !

Pépère, on a pas même souligné tes multiples fautes d’ orthographe ni tes divagations syntaxiques qui rendent la compréhensibilité de ton texte plus que confuse…

Jazzi, traduisez SVP!

renato dit: à

Une vie intéressante n’a plus aucun sens, Jacques, car désormais de millions de gens font les mêmes expériences. Une artiste que j’ai longtemps fréquenté aimait dire qu’une vie intéressante était désormais à la portée de tout le monde, le difficile était de ne pas en faire tout un plat. D’ailleurs, nous avons tous, je suppose, entendu quelqu’un dire « ma vie est un roman », et nous faire des exemples d’une banalité sans nom.

Brinqueballe dit: à

Compréhension…

renato dit: à

Je préfère mes « multiples fautes d’ orthographe ni tes divagations syntaxiques » à Vos aberrations conceptuelles, Brinqueballe.

Jazzi dit: à

« On doit aimer être de cette petite boule bleue. »

Oui, Christiane, mais est-ce que ça rend la vie de Thomas Pesquet plus intéressante ?

MC dit: à

Mieux, je ne sais pas,Jazzi, mais largement inspiré, oui. En Melies se croisent les machines de théâtre dépeintes en grande partie dans Monnet in « L’ Envers du Théâtre » et « L’ Envers du décor ». Ouvrages fondamentaux pour la compréhension des effets speciaux XIXeme. De sorte qu’on peut comparer ce Voyage à une sorte de réduction ciné-théâtrale de revues lunaires, dont le Voyage dans la Lune d’ Offenbach, lointainement inspiré de Verne, a été un exemple des années post 1870. Avant le Cinéma, il y avait un genre très populaire pour ses effets spéciaux, c’était la Féérie dont le Chatelet garde un souvenir l’affiche de la Biche au bois, une des plus populaires du second Empire. Melies est un auteur de féeries dont il connaît tous les trucs et qu’il transpose au cinéma. MC

D. dit: à

La France n’a absolument plus les moyens de se payer ce genre de participation spatiale.
Et il y a le problème du coût écologique faramineux. Certes on fait travailler quelques centaines de gens avec ces missions mais le jeu n’en vaut pas la chandelle. Certains essayent de faire croire que si. Mais la réalité, en vérité, en 2021, c’est que pas du tout.

Jazzi dit: à

ROBERT BRESSON

Jeanne monte au bûcher

« C’est le privilège du cinématographe de remettre au présent le passé. » déclare Robert Bresson dans la préface du scénario du Procès de Jeanne d’Arc, publié au Mercure de France. Grâce à son film (1962), avec Florence Delay dans le rôle titre, revivons les derniers instants de notre héroïne, le 29 mai 1431, en présence des hautes autorités anglaises, représentées par le comte Warwick, et de l’évêque français Cauchon …

LA PLACE DU MARCHÉ

Des soldats anglais, en grand nombre, contiennent la foule. Jeanne, dans sa chemise de suppliciée, pieds nus, est debout devant la tribune. Les frères Martin et Isambart l’entourent. Derrière elle, le bourreau.

JEANNE

Je demande à avoir la croix.

Le frère Isambart part la chercher à
l’église voisine.
Un soldat anglais fait une petite croix de
deux brindilles et la donne à Jeanne qui la
serre contre sa poitrine.

JEANNE (tombant à genoux)

Je me recommande à Dieu, à la Bienheureuse Marie, à tous les saints. De ce que j’ai fait et dit, je ne charge ni mon roi ni personne. Je salue tous ceux qui sont présents.

Warwick fait un signe à l’huissier qui
Aussitôt s’avance vers Jeanne.

JEANNE (couvrant la petite croix de baisers)

Saint Michel, saint Michel, sainte Catherine, sainte Marguerite !

Précédé du bourreau, suivie du frère
Martin, encadrée de soldats anglais, elle
s’avance rapidement vers le bûcher. On la
moque, on l’insulte sur son passage, on lui
Fait un croc-en-jambes.
Elle monte l’échelle. Elle arrive sur la
Plate-forme.
Le bourreau et son aide l’attachent au
poteau, puis allument le feu.
Ils y jettent les vêtements et les objets de
Jeanne. La foule s’est tue. On entend tinter
la cloche d’une église lointaine.
Le feu crépite et gagne peu à peu tout le
bûcher.
Le frère Isambart apporte en courant la
grande croix que le frère Martin lève au
niveau de Jeanne.

JEANNE (d’une voix ferme)

Les voix que j’ai eues étaient de Dieu. Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par le commandement de Dieu. Non, mes voix ne m’ont pas déçue. Les révélations que j’ai eues étaient de Dieu.

Elle tousse, suffoque.
Le cardinal, l’évêque, les prélats anglais
et français, tous les occupants de la tribune
se lèvent d’un seul mouvement. La chaleur
devient intolérable. Le bourreau et les frères
Martin et Isambart se reculent. On entend
un ronflement terrible.

JEANNE (poussant un cri)

Jésus !

Elle disparaît dans la fumée des flammes.
Quand le feu s’apaise, tout le monde est
Encore figé. Seul, un chien circule à travers
la foule. Puis des pigeons se posent sur le
toit de la tribune et s’envolent. Sur les restes
du poteau calciné et fumant, visible maintenant,
la chaîne qui contenait Jeanne est vide.
(Roulement de tambours.)
© Éditions du Mercure de France, 2002

renato dit: à

Dans l’espace urbain postmoderne, Jacques, dont l’existence est définie par le capitalisme rationnel et le processus de marchandisation, l’exceptionnel, dilué dans l’anonymat, disparaît.

et alii dit: à

DHH
je n’en doute pas;je me souviensde jeunes médecins racontant qu’ils s’étaient orientés vers la chirurgie esthétique parce que c’était leur avenir assuré; intéressant? je l’ignore

christiane dit: à

Thomas Pesquet, Jazzi ? Pas plus que d’autres astronautes, pas plus que Mermoz. Les aventuriers du ciel. Et puis tous les cinéastes (merci M.C) qui ont donné images à rêver. Un astrophysicien, Michel Cassé, qui avait accepté d’accompagner mes élèves au cinéma voir « La guerre des étoiles » (G.Lukas) avait longuement parlé avec eux après la projection de la paix, du silence dans l’espace, des mondes infinis, de la naissance des étoiles, des trous noirs… Un élève lui avait demandé : « Mais, m’sieur, qu’est ce qu’il y a après l’infini, autour de l’infini ? » Alors, il leur avait lu un poème de Rimbaud…

vanina dit: à

Richard Sennet a écrit, entre autres, un essai sur les conditions de vie d’un étranger dans un endroit dont il ne connait quasiment rien, voire Herzen , pendant son exil en Occident. Par ricochet, il arrive à gloser la trop connue histoire du Marchand de Venise, il y a plusieurs manières d’etre quelque part et de ne pas appartenir à l’endroit: raisons linguistiques, de koiné,de vécu personnel qui se refuse au déplacement.
La grande ville est en cela parfois plus miséricordieuse que le patelin. Et l’anonymat serait le moindre des soucis des pauvres hères qui parcourent la planète sans papiers. Ou parfois un gage de libertè pour les surveillés peu consentants. La Bovary se déplacait à Ruen pour ses pauvres ébats, les femmes trouvent souvent dans une ville ces fragments de liberté qui encouragent des décisions difficiles, des organisations d’entre aide. Un travail.

200 ans de la mort de Charles Baudelaire, grand poète de la ville. Parler de ses Petites Vielles, des Tableaux Parisiens, pourrait déclencher quelque chose de valable sur ce sujet passionnant.D’accord avec Christiane, qui sait faire la part des choses, sur les féminismes.

Salut sororal à Jazzi, non mon père a chaviré dans sa chaudière tous mes souvenirs de jeune fille, pas de photos, ni de lettres. Ni des siennes, d’ailleurs, qui arrivaient à ma mère par marche à pied de 25kms., par temps de guerre.C’était la version athlètique des fiancés de la der de der.

et alii dit: à

e Voyage dans la Lune : Premier film de science fiction
n film français en noir et blanc et muet datant de 1902.
Il a été réalisé par le français Georges Méliès sur la base du roman de Jules Vernes « De la Terre à la Lune » en utilisant des techniques d’animation et des effets spéciaux innovants pour l’époque.

Le film suit les aventures de scientifiques qui sont envoyés sur la Lune à l’aide d’un énorme canon, observent un lever de Terre, se font capturer par des sélénites, les habitants de la lune, et parviennent à s’échapper et à rentrer sur Terre où ils sont accueillis comme des héros.

Il est connu pour la célèbre image de l’atterrissage dans l’oeil de la Lune :
https://www.laboiteverte.fr/le-voyage-dans-la-lune-premier-film-de-science-fiction/

et alii dit: à

n Nicola Gardini dans le quotidien Il Sole 24 Ore, n’a rien de « spontané, même lorsqu’elle semble l’être. Elle sélectionne et réorganise des éléments choisis selon des critères esthétiques et tend à imposer des normes grammaticales ». À l’inverse, la langue des marchands est ouverte : « Le vocabulaire, les expressions idiomatiques, les fautes, même, passent d’une langue vernaculaire à une autre, créant un espace composite qui semble ignorer le concept d’identité linguistique, tant au niveau national que sur le plan individuel. »

Tomasin en fait la démonstration à travers l’exemple de six personnes de nationalités diverses. L’avantage des marchands est, bien entendu, qu’ils savaient écrire et qu’ils ont laissé des Mémoires, des lettres et des contrats. « À partir d’un échantillon de ces écrits, Tomasin dévoile le fonctionnement de la contamination verbale, explique Gardini. Il passe de la situation spécifique de chacun à l’examen d’idées plus générales : la marginalisation progressive du latin, l’exportation du français et de l’italien, le recours aux traductions, l’essor des dictionnaires. »

Europa romanza. Sette storie linguistiche, de Lorenzo Tomasin, Einaudi, 2021.
books

christiane dit: à

A propos du « Rendez-moi intéressant » de Philip Roth, je relis « Corps du roi » de Pierre Michon (Verdier).
Dans les dernières pages du livre, l’auteur vit une drôle d’expérience…
« A la BNF, la Très Grande Bibliothèque de France, la quadruple stèle François-Mitterand, flanquée de noms de victoires, Tolbiac, Austerlitz, j’arrivai à midi le 12 juin 2002 pour lire Booz endormi. Je ne déteste pas cet endroit rude, dressé sur un champ de bataille au milieu d’un désert. Il prédispose au vide, au remuement amer des gros bouquins qu’on ne lira pas, aux alcools raides. Il aspire le vide universel : l’ensemble, on le sait, est une immense esplanade délavée comme un pont de bateau, coincée entre quatre bouquins de béton posés sur le pied et ouverts sur rien, à pic, illisibles. Ça contient des livres. C’est pensé à la serpe, dans une mimésis hâtive, mais très efficace et juste. […] Ça ne manque pas de gueule. […] Le taxi m’avait déposé à l’ouest, près de la Seine ; il faut monter aussi vers le fauteuil de pierre de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle, je venais de le lire dans le train de la main de Hugo. On monte vers le vide et la toute-puissance.
Je traversai vite cet entonnoir sidéral, ce trou perdu où les quatre in-octavo de cent mètres se renvoient l’un à l’autre le vent jour après jour. Nul ne s’y attarde, c’est trop beau peut-être, c’est trop raide. Je fus vite dans le sous-sol du bouquin de l’est, où je devais lire, et où je lus. […]
Personne ne s’avisa de ceci : en cours de lecture, je décrochai […] Je m’aperçus soudain que je n’étais plus dans le texte, j’avais décroché depuis deux ou trois vers : ça décollait sans moi, ça roulait tout seul comme un moulin à prières. Oui, le fil ténu et puissant qui m’avait lié si longtemps au vieil homme endormi […]le fil avait cassé net. Je lus la fin avec un parfait détachement […]
Le livre refermé, je ressentis un peu de culpabilité, mais une fierté singulière, coupante, froide, un sentiment de toute-puissance : ce poème, je n’y croyais plus, mais j’y faisais croire aussi bien que si j’y croyais, peut-être mieux. j’avais vaincu ces vers. J’étais un homme libre. »

Janssen J-J dit: à

@ Ch. – Oui j’avais de l’inquiétude pour Thomas P., mais maintenant, ils sont hors de danger. Je respire. Non, ce n’était pas une histoire semblable à celles de Jules Verne. C’était du direct, à moins qu’on nous l’ait encore fait accroire par une savante mise en scène. Je me souviens surtout d’un merveilleux échange avec vous sur 2001, ODE… Là , on partait sur des bases plus solides.
@ Jzmn. – Je ne sais pas si la vie de TP est intéressante, et je m’en tape. Mais je sais que ce qu’il vit en ce moment est intéressant pour lui (en intensité émotionnelle du moins), pour moi aussi (id… par pure projection mentale), mais certainement moins que lui, bien sûr, car moi ça ne dure pas bcp.
@ RM.-, tout l’enjeu des erdéliens devrait être comme le mien et le vôtre : comment s’y montrer le plus inintéressant possible, encore plus que Philip Roth ? Quelqu’un veut-il écrire ma biographie, la plus ennuyante qui aurait jamais été écrite. Je suis prêt à à payer d’un bon prix tous mes éléments d’inintérêt de moi-même de façon à les rendre plus pittoresquement pires encore sur le papier que dans ma vie réelle, sur un support dont je ne garderai qu’un exemplaire à mettre au feu à ma mort.
@ Vanina – N’oubliez pas que Richard Sennett est à la vie urbaine ce que le conjoint de Saskia Sassen est à la vie mondaine. Une sociologie copulativement consacrée à l’international.
@ RM. – le « Mythe des Maîtres à Penser » est un mythe couillon. Et c’est bien pourquoi André Glucksman, chef de file aronien des « nouveaux philosophes » de jadis devint le meilleur specimen du soljénitsynisme le plus intransigeant. Que ne reçumes nous pas de sa part de volées de bois verts quand nous ne nous insurgions pas contre les drame de la Tchéchénie… des volées de bois vert de ce maître à dépenser toujours en colères !…
@ jzmn, j’aime tout le monde dans la mesure où tout le monde est anonymement INTERESSANT en soi. Chacun a son potentiel. Je ne songe aucunement à taper sur quatre d’entre tout ce beau monde, dont l’assortiment paul, pierre, jacques et clopine. La solidarité victimaire a toujours quelque chose de ridiculement hilarant, et vous le savez fort bien, jzmn. (encore de l’auto-pub pour jeanne !?… – vous croyez pas d’exagérer un brin, là… avec vos 15%, après tout ce que vous avez amassé comme pognons depuis le temps ?).
Bàv, – ..

christiane dit: à

Le texte que P.Michon lisait dans le train :
« |…]Là, sous une armature de bois qu’il a enlevée à demi et qui ne tombe jamais entièrement que pour les visiteurs couronnés, j’ai vu le fauteuil de pierre de Charlemagne. — Ce fauteuil, bas, large, à dossier arrondi formé de quatre lames de marbre blanc nues et sans sculptures, assemblées par des chevrons de fer, ayant pour siège une planche de chêne recouverte d’un coussin de velours rouge, est exhaussé sur six degrés, dont deux sont de granit et quatre de marbre blanc. […] »
(« En voyage », tome I (Hugo)- Lettre IX. Aix-la-Chapelle. — Le tombeau de Charlemagne. – Texte établi par Gustave Simon, Librairie Ollendorff, 1906).

christiane dit: à

Oui, JJJ, je me souviens, aussi.

Jazzi dit: à

Pourquoi voir de l’auto promotion lorsqu’il s’agit uniquement de don, JJJ ?

Janssen J-J dit: à

allons allons, jzna, souvenez-vous que le jeune stendhal avait en sainte horreur l’hypocrisie des bourgeois et des curés… personne depuis jeanne, ne fait le don de sa personne. Même Marcel le reconnaissait volontiers dans sa correspondance avec émile.
Le don appelle toujours le contre-don, pour ne pas dire la contre-danse…

et alii dit: à

O.K. Puck, excusez moi d’avoir évoqué la bible du roi Jacques ;je rêvais surement; mais j’aime tellement dormir!
la nuit passée, j’ai rêvé de Lascaux!

renato dit: à

Janssen J-J, l’un de mes amis, antifasciste — Giustizia e Libertà — fit de la prison pour avoir distribution de tracts, c’était en 1945. L’une de mes profs et amie gouta aussi aux prisons fascistes pour avoir traduit L’Adieu aux armes — accusée de tentative de démoralisations des forces armées, ce qui est absurde. Alors, ce que j’ai pu faire dans ma vie n’a rien d’extraordinaire car j’ai pu m’exprimer librement sans que le prix de mes opinons soit la prison.

puck dit: à

christiane dit: A propos du « Rendez-moi intéressant »
 »

chère Christiane : « rendez-moi » ce serait plus cool que le « rendez moi », parce que d’un point de vue juridique « rendez-moi » renvoi à un dû, une chose qui appartient à la personne à qui on doit rendre, par contre « rendez moi », sur le même plan juridique, renvoie à une chose indue, qui serait de l’ordre de la transformation, de la métamorphose, de la prestidigitation, voire carrément une arnaque.

renato dit: à

pour avoir distribution > pour distribution

Patrice Charoulet dit: à

Petite recherche

Sur Google, cherchez « Australopithèque », « Homo abilis », « Homo erectus », « Homo sapiens »,
« l’homme de Neandertal ».Cliquez à chaque fois sur « images ». Vous en verrez une foule.

Combien de blonds aux yeux bleus ? Combien de futurs Français de souche ?

vanina dit: à

New Yorker,March 29 2021

Whe he was good. A life of Philip Roth by David Remnick
Ce serait un pensum de la lire, cette bio. D’autant plus que la vie de Roth est assez connue, à tous points de vue. Relire les romans, encore trop pour moi.Il y a du bon, mais c’est souvent si amèrement prévoyable. Une débandade cruelle vers la fin.
Le jeune homme de Newark, homme à succès , n’avait pas du talent pour le bonheur?
Le coeur des hommes est insondable, Henry James.

christiane dit: à

Ah, merci, Puck. Pouvez-vous m’expliquer pourquoi la règle : « Les pronoms personnels situés après un impératif se joignent à lui et entre eux par un trait d’union. » ne s’applique pas ici ?

Alexia Neuhoff dit: à

Voici les dernières phrases de la tribune qu’Alain Blum consacre à la mort de Marc Ferro, son directeur de thèse (Libération) :
« Sa machine à écrire n’était jamais bien loin. Il n’était pas passé à l’ère du numérique, des réseaux sociaux, d’Internet, et pourtant était au courant des transformations du monde contemporain qu’il observait avec sympathie et inquiétude. »
Des phrases qui font du bien. Comme quoi on peut être connecté aux réalités du monde sans le truchement de l’électronique, possiblement mieux même. Si cela pouvait en inspirer certain.e.s de lâcher le clic…

MC dit: à

Ah Christiane ?Je fais partie des gens qui peuvent encore se réciter pour le plaisir de la musique ce très incorrect Booz endormi, ou Moabite rime avec subite, ou Booz ressemble beaucoup à Hugo ,et Ruth , à ses servantes. Peguy, qui dit parfois des choses justes parle à ce propos de « seule vue païenne du Mystère de l’Incarnation », ce qui est bien vu.

Merci à Clopine de ses considérations sur Roth et l’ humanité qu’il dépeint. Tout à fait d’accord. Bresson parti du Procès de Jeanne, certes, Jazzi, mais Dreyer n’ est-il pas l’ initiateur de la démarche en filmant d’emblée l’ exemplaire du Procès de l Assemblée Nationale? Avec phrases du Procès dans le film, fut- il muet? ´. Dans Le Paradoxe du Biographe, consacré à Tulard et Pernoud me semble-t-il celle-ci dit avoir su bien après que son appartement parisien avait été celui de Falconetti. Se non e vero..,

christiane dit: à

Puck,
mais j’aimerais que vous reveniez sur cette distinction :
puck dit: « «Rendez moi intéressant, c’est tout ce que je vous demande », cette phrase de Roth est tout de même hallucinante, parce que le « rendez moi » montre qu’il était sûr de ne pas l’être, tellement sûr qu’il fallait en appeler au talent du biographe pour «rendre» cette vie intéressante.
Et c’est bien là qu’on voit toute la différence entre Bellow (ou Singer) et Roth : c’est que pour Bellow toute vie était intéressante, ce qui se retrouve dans ses romans. Alors que dans le même temps Roth a dû faire des efforts en ajouter des tonnes pour réussir à rendre intéressante la vie de ses personnages (cf le suédois et sa fille dans la Pastorale, ou le prof boxeur dans la tache, idem dans ses Portnoy et idem dans tous les autres). »

PS : j’ai compris pour rendez moi. Merci pour cette distinction. Passons à l’autre…

Marie Sasseur dit: à

L’humanité qu’il dépeint, lol.
Monica, vient par là…🤣
L’humanité qu’il dépeint : la schizophrénie d’une certaine société américaine, très prude et  » en même temps » très, heu, transgressive.

Marie Sasseur dit: à

Dire de Roth qu’il était atteint d’ « hystérie sexuelle », on tremble de voir un tel tribunal se mettre en place.

christiane dit: à

Oui, Puck, c’est lumineux :
« «rendez-moi» ce serait plus cool que le «rendez moi», parce que d’un point de vue juridique «rendez-moi» renvoi à un dû, une chose qui appartient à la personne à qui on doit rendre, par contre «rendez moi», sur le même plan juridique, renvoie à une chose indue, qui serait de l’ordre de la transformation, de la métamorphose, de la prestidigitation, voire carrément une arnaque. »

Sauf que
le premier exemple («rendez-moi» renvoi à un dû, une chose qui appartient à la personne à qui on doit rendre), ça ne colle pas avec la suite : « intéressant ». Rendez-moi devrait être suivi de la chose empruntée ou volée. Ici : impossible !

Marie Sasseur dit: à

Il y a un autre auteur qui a fait les frais de cette bronca très franchouillarde.

Le prof François, dans le roman  » Soumission ».

Bloom dit: à

On peut aussi ne rien avoir à faire du propos de Claude Lévy et s’en tenir à sa propre lecture.

Dans ce cas on ne traine pas son travail dans la boue. On la ferme épicétou.

et alii dit: à

AI WEIWEI: ARTIST, ACTIVIST, ARCHITECT, TEACHER, AND NOW MEMOIRIST.
A new book by the famed figure, focused on his life, will be released in November—it will be translated into 13 languages, according to the Bookseller. On Instagram, Ai said that he decided to write the volume in 2011, while being detained by Chinese authorities. Titled 1000 Years of Joys and Sorrows, the book will delve into his relationship with his father, the noted poet Ai Qing , who was persecuted during the Cultural Revolution. “I resolved that if I was released I would write down what I knew of my father and tell my son honestly who I am, what life is like, why freedom is so precious, and why autocracy fears art,” Ai said in a statement. A book of Ai Qing’s poetry is also coming out in November with a cover by Ai Weiwei’s son, Ai Lao.

Jibé dit: à

JJJ, votre réponse à Clopine est un régal, à divers titres.

Quant à votre appréciation de Carrère d’Encausse vis à vis de Ferro, qui rejoint la mienne, vous avez juste: une arriviste vs un historien profond et assez humble pour admettre quand il se trompe et ne pas la ramener quand il a vu clair.
(Le pouvoir confisqué et l’Empire éclaté, quand ils sont parus, ce n’était pas révolutionnaire (si j’ose), il suffisait de savoir regarder -ça prenait l’eau de toute part).

Et votre Anéfé, juste pour savoir, vu que vous êtes au Sud: vous-même, vous n’avez pas dénasalisé? – j’aimerais bien vous imaginer parlant)

Jibé dit: à

Bloom,
passionnants vos renvois sur les colonies et la guerre (et quelle série de « belles gueules »); je viens de passer un fort bon moment.
(et j’ai visité le site de l’AF de Dhaka, ce que je n’avais jamais eu l’occase de faire)

Marie Sasseur dit: à

Charoulet, si le port du masque est encore de rigueur, on peut dire que lorsque vous enlevez le vôtre, ça contamine sévère.
Lorsque vous tombez le masque, vous sortez de l’ambiguïté. Et un toquard de plus, ma foi, vous êtes ici en compagnie.

Jibé dit: à

christiane dit: à
A propos du « Rendez-moi intéressant » de Philip Roth, je relis « Corps du roi » de Pierre Michon (Verdier).

voilà une excellente idée, et quel plaisir de relire ces lignes: il y a là des expressions d’une justesse et d’une précision incroyable, même si on n’a pas connu telle expérience; du coup je viens de sortir le bouquin de ma bibliothèque et je vais m’y remettre
Relire, c’est si bon (enfin quand c’est du bon) et je vous le dois. Vous avez des intuitions étonnantes, je trouve (comme le dit aussi JJJ, je crois)!

DHH dit: à

@MC
vous nous dites que vous pouvez vous reciter par cœur la fin superbement érotique de Booz endormi, ,ce sein nu ,ce vieillard qui ne sait pas encore qu’une femme est là ,et qui n’a pas la veille osé espérer le retour des matins triomphants , toute la scene baignant dans une ombre nuptiale et solennelle
Avec ce rappel est-ce votre âge que vous révélez? êtes vous de cette génération ,la mienne, où presque tous nous avons appris au lycée ces vers que pouvons encore reciter par coeur? ou plus jeune seriez vous une exception parmi des congénères qui ont été dispensés du « par coeur » dans leurs études secondaires?

Bloom dit: à

Sur la photo soldats britanniques venus du Penkab, tous des Sikhs.

Pas vraiment, rose. Ce sont ce que les Brits apellaient des « races martiales ». Il y a effectivement des Sikhs, mais aussi des Dogras, des Rajpouts et des Pashtos. Tout dépend de la façon dont ils nouent leurs turbans.
Ceux qui sont allés en Inde savent que les Sikhs, originaires du Pendjab, grenier à blé du pays, sont des gens particulièrement fiables. Or, en Inde, c’est à leur dépens que se font les blagues belges…. »Sardar sahib (titre sikh) entre dans un salon de massage… »
Je ne suis pas peu fier d’avoir exhumé cette photo des archives du fort d’Ivry.
La photo date de 1917 et a été prise près de Compiègne. Une des dernières divisions indienne à servir sur le font occidental, les autres ayant été envoyées en Palestine et Moyen Orient.

Marie Sasseur dit: à

MALVERN, Pa. — DO you want to know what it was like to have Philip Roth as a professor?

I’ll tell you.

Let me take you back to the ’70s, when I was an English major at the University of Pennsylvania and Philip Roth came to teach two seminars there, one in creative writing and another in comparative literature. Though I had dreams of being a writer, I lacked the self-confidence to take creative writing, so I signed up for the literature seminar, which was English 275.

Frankly, I just wanted to be in the same room with him.Plus the seminar was titled, as I remember, “The Literature of Desire.” Who wouldn’t want to read dirty books with Philip Roth?

Trust me, in this regard I was no different from the 15 other students in English 275, almost all of whom were women in love with Philip Roth.

https://www-nytimes-com.cdn.ampproject.org/v/s/www.nytimes.com/2014/05/04/opinion/sunday/english-class-with-mr-roth.amp.html?amp_js_v=a6&amp_gsa=1&0p19G=6214&usqp=mq331AQHKAFQArABIA%3D%3D#aoh=16191868820177&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&amp_tf=Source%C2%A0%3A%20%251%24s&ampshare=https%3A%2F%2Fwww.nytimes.com%2F2014%2F05%2F04%2Fopinion%2Fsunday%2Fenglish-class-with-mr-roth.html

Marie Sasseur dit: à

« Philip Roth duck-walked into our World Literature class in the troubled spring of 1965, fingering an invisible cigar. Pure Groucho Marx.

I was a junior minoring in English. The brilliant, 30-year-old author of Goodbye Columbus was more than 30 years away from what many consider his literary self-actualization. And, no, the Swedish Nobel Committee continued to say, Maybe not.

Funny man, sure! But with a point. Always a point. We’d read Franz Kafka’s The Castle, a comic masterpiece that would come to be eponymously famous as Kafkaesque. Roth’s duck walk, he would explain, indicated that The Castle was a Marx Brothers script. That’s what it would be were he to make a movie of it—a story about a land surveyor who arrives to accept a job in a chaotic bureaucracy only to discover it has absolutely no record of him whatsoever.

That’s a taste of what it was like to have had Mr. Roth as my teacher at Penn.

In the fall of 1964 I heard he would be teaching a class on world literature. I applied and was accepted.

I have had many superb literature professors but no one taught like him because no one could. Ours was a small, select class. We all knew we had a semi-private audience with a superstar. I read recently that he was called a “priest of literature.” (Rabbi would be more like it—although the Roth of Portnoy and other stunners would not bring rabbinical to mind, though there may well have been something of the Talmudic in the layered complexity of his vision.)

In his class, we were asked about an author, a scene, a character, a line of dialogue that could come only from a writer with such an astonishing gift. You can bet we all tried damn hard to conjure our cleverness.

He was never condescending. Or stuffy. Frequently funny. Not infrequently stunningly insightful. We knew his boundaries. His own work and its critical reception was off limits, as was personal life.

We read the great books which, I believe, formed a great writer’sweltanshauung—his take on the universe in an era before the technorati upended the literati. It was the age of the so-called New York Intellectual, when to be called that meant your interests expanded from literature to culture, politics, the arts, and everything everywhere.

We read Dostoevsky, Tolstoy, Gogol, Mann, Genet.

In his class there was an air or celebrity and, as one would expect, there was plenty of sex. Roth decoded Tolstoy’s delicately nuanced literary strategy to handle the sexual consummation scene of Vronsky and Ann Karenina. We read Thomas Mann’s Death in Venice and Vladimir Nabokov’s Lolita, and Roth asked us whether it made any difference that Von Aschenbach’s lust was for the pretty, young boy, Tadzio, while Humbert Humbert had the hots for the teen “nymphet,” Lolita. »

Robert Brown W’66 is professor of media and communication at Salem State University, in Massachusetts.

https://thepenngazette.com/philip-roth-gave-me-an-a-minus/

Marie Sasseur dit: à

C’est sûr qu’à côté le Beiley, ça fait tache.

Bloom dit: à

Sympas commentaires, Jibé,thanks.
Nous avions mis l’expo photo en ligne (belle prouesse de notre graphiste-informaticien), mais le site a expiré, hélas…

Cela dit, elle a voyagé dans les AF d’Inde et du Népal. A Dacca, elle a été exposé au Musée de la guerre d’indépendance et à l’Université-où-Malraux-prononça-un-fameux-discours – La ville est tellement tentaculaire qu’elle décourage les meilleures volontés de mobilité, d’où la nécessité de répliquer les événements en plusieurs endroits stratégiques.

Rebelote en fin d’année à Pondichéry, avec, entre autres, un ancien membres du MI6 parmi les intervenants…
https://www.thehindu.com/news/cities/puducherry/acknowledging-world-war-i-heroes-of-former-colonies/article6589694.ece?_

Janssen J-J dit: à

Dans l’Antiquité, on ne savait pas très bien où situer l’utérus chez les femmes, c’était quelque chose de mouvant et de non stabilisé dans le corps, ça se baladait, et on pensait que la semence se perdait jusqu’à remonter à la tête de la récipiendaire… Il en est resté durant des millénaires une croyance selon laquelle la femme seule était sujette à l’hystérie… Même le bon Freud apèrs Charcot essayèrent de donner un semblant de crédit à de telles billevesées.
Or, on le sait, rien n’était plus faux. Et nous savons aujourd’hui que même des écrivains peuvent être parfaitement atteints « d’hystérie sexuelle ». Le problème, c’est qu’on ne sait plus très bien ce que cela signifie exactement cette métaphore, surtout chez Philip Roth. Expliquez-nous svp et rendez-le nous + intéressant, si possib’ ! Merci bien.

NB / on peut m’entendre sur la toile et même m’y voir assez souvent, encore faudrait-il que je signale mes coordonnées. Vous seriez tellement déçu par mon élocution et mon apparence, mon pauvre ami !… comme le fut naguère SMS lors de notre dernier RV avec Passoul à Science Po… Non, plus jamais ça ! –

et alii dit: à

Freud apèrs Charcot essayèrent
essaya le sujet, c’est Freud!

Bloom dit: à

l’utérus (…) c’était quelque chose de mouvant et de non stabilisé

Un peu comme la capsule russe Vostok 1…

et alii dit: à

excuse:essaya;

lmd dit: à

Va-t-on préférer lire la biographie d’un écrivain qu’on estime plutôt qu’un de ses livres qu’on n’a pas encore lu ? Le temps de lecture raisonnablement alloué à Ph. Roth entre en concurrence avec tant d’autres.
Ce sont d’énormes piles de livres qu’on met dans la balance.

christiane dit: à

JJJ,
oui, nous avions parlé ces dernières semaines de Dante, Joyce, Shakespeare, Flaubert et Beckett et des rois. Et encore sous ce billet, l’homme et l’oeuvre.
Michon évoque ces corps de chair, vulnérables, soumis à la maladie, à la mort, à la vieillesse, au grotesque à l’apparence et l’opération magique qui les fait entrer dans l’éternité par l’œuvre, l’écriture. Le roi, le corps éternel, c’est la littérature.
«Le roi, on le sait, a deux corps : un corps éternel, dynastique, que le texte intronise et sacre, et qu’on appelle arbitrairement Shakespeare, Joyce, Beckett, Dante, Joyce, Beckett, mais qui est le même corps immortel vêtu de défroques provisoires ; et il a un autre corps mortel, fonctionnel, relatif, la défroque, qui va à la charogne, qui s’appelle et s’appelle seulement Dante et porte un petit bonnet sur un nez camus, seulement Joyce et alors il a des bagues et l’œil myope, ahuri, seulement Shakespeare et c’est un bon gros rentier à fraise élisabéthaine.» (Introduction)
Et il évoque la salle des masques mortuaires au musée Carnavalet, ces répliques qui ont collé à leur peau. (p43 , dans le chapitre consacré à Flaubert.)
Heureuse que l’on se rencontre par ce livre.

Janssen J-J dit: à

Anéfé…, j’aime bien singer les méridionaux, et notamment un ancien ministre de la santé reconverti dans l’écologisme, comme s’appelait-il déjà… Dès que je l’entendais, j’étais mdr… (ah oui douste-bazyl)

@ RM – ce que j’ai pu faire dans ma vie n’a rien d’extraordinaire car j’ai pu m’exprimer librement sans que le prix de mes opinons soit la prison
Msia ne vous excusez pas d’être plate, comme moi, nous n’avons pas eu à défier la mort, la prison, la torture, la shoah, l’antisémitisme, la persécution des minoritaires, pourquoi devrions nous être intéressants ? Et comment pourrait-on se singulariser quand on n’a pas de tels atouts, et que tout le monde se branle de la recherche industrieuse du bien public, en dehors de sa mise en scène personnelle sur les beaux blogs privés ?

@ Pour celzéceux qui n’auraient pas vu thomas & djammel, ni lu philip roth, et voudraient n’en avoir pas trop d’honte à cause que ce serait pas intéressant, et pour les pipoles rigolos…
https://www.youtube.com/watch?v=hvWBn6pwbWY

Janssen J-J dit: à

Kantorowicz, chère Ch., c’est jibé qui vous y a branchée et qu’il faut punir, pas moi…, mais yes : King’s two bodies reste anéfé un incontournab’ !…, à mes z’yeux aussite… Bàv2.

christiane dit: à

Oui, JJJ, je sais que c’est Jibé. Lapsus… Parfois vos pensées sont proches.

Marie Sasseur dit: à

@Le temps de lecture raisonnablement alloué à Ph. Roth entre en concurrence avec tant d’autres.

Temps de lecture de quelques romans de Ph Roth, étalé sur 20 ans, j’en suis…ça ne représente pas nom plus une exégèse.
Mais assez toutefois pour comprendre comment se fait l’enfumage médiatique…

et alii dit: à

Susan Sontag : Les écrivains de fiction ont été rendus très nerveux par un problème de crédibilité. Beaucoup ne se sentent pas à l’aise de le faire directement et essaient de donner à la fiction le caractère de non-fiction. Un exemple récent est My Life as a Man de Philip Roth ,un livre composé de trois nouvelles: les deux premières sont prétendument écrites par le narrateur à la première personne du troisième. Qu’un document sur le caractère et l’expérience de l’écrivain semble avoir plus d’autorité qu’une fiction inventée est peut-être plus répandu dans ce pays qu’ailleurs et reflète le triomphe des manières psychologiques de tout regarder. J’ai des amis qui me disent que les seuls livres d’auteurs de fiction qui les intéressent vraiment sont leurs lettres et leurs journaux.
https://bostonreview.net/archives/BR01.1/sontag.html

Marie Sasseur dit: à

ça ne représente pas non plus une exégèse.

puck dit: à

« Mais assez toutefois pour comprendre comment se fait l’enfumage médiatique… »

je plussoie

puck dit: à

« Sauf que le premier exemple («rendez-moi» renvoi à un dû, une chose qui appartient à la personne à qui on doit rendre), ça ne colle pas avec la suite : « intéressant ». Rendez-moi devrait être suivi de la chose empruntée ou volée. Ici : impossible ! »

à moins de demander de rendre la monnaie sur un billet de 50 euros alors qu’on a refilé qu’un billet de 10.

puck dit: à

dans tous les cas cette notion de « rendre plus intéressant » on la retrouve dans le romans de Roth.

dans la Pastorale (le meilleur Roth à mon avis), au bout de 20 pages on a compris que le type a quitté un milieu pauvre pour venir faire fortune aux US qui représente pour lui une « terre promise ».

pas de bol il faut en plus que Roth ajoute que le type a épousé miss Amérique, là on a envie de dire « halte là c’est trop ! »

cette façon de surligner, de souligner, de mettre en gras c’est prendre les lecteurs pour des imbéciles.

sa fille pareil ! la fille accumule tous les aspects pour que le lecteur comprenne qui elle est, révoltée, bègue comme Moïse (bonjour l’allusion à la Terre Promise), anorexique etc…

en plus sans un seul élément qui irait dans l’autre sens et qui ferait entrer le doute ou créerait une ambiguïté : Roth est un écrivain sans ambiguïtés.

et tout ça parce que dans sa tête il se dit ça va me permettre de rendre plus « intéressant » mes personnages, sauf que passer un certain ça appauvrit le tout !

le côté sympa c’est que ça permet au plus grand nombre de comprendre ce qu’il veut dire, et aussi aux critiques un peu bas de plafond, et à partir de là c’est un emballement médiatico littéraire où on nous fait passer ce type pour ce qu’il n’est pas, et à un niveau où il n’existe pas.

Claudio Bahia dit: à

deux faits divers en France:
dans un petit village des vosges un petit chien qui traversait la rue principale a été touché par une voiture, et n’a pas survécu.
Dans les Ivelynes, une agente de police, mère de deux adolescents a été touchée à la carotide par un couteau; elle non plus n’a pas survécu.
Et votre petit Micron a envoyé un twit qui disait « nous ne céderons rien ». Si j’osais, j’éclaterais de rire, de son comique de situation, mais non, je ne suis pas courageux, en tout cas pas autant que l’homme au couteau qui lui a osé s’attaquer SEUL à une femme désarmée.
Mais il ne s’est rien passé, vous pouvez tous continuer à échanger sur PR, ses femmes, son sexe, etc..
Finalement, notre Gouvernement n’est pas pire que le votre, et vous avez ce à quoi vous avez droit, Amen

Bloom dit: à

alors il a des bagues et l’œil myope, ahuri, seulement Shakespeare et c’est un bon gros rentier à fraise élisabéthaine.»

Il n’a pas tort sur le fond, Michon, à ceci près que Joyce était plus que myope, puisque quasi-aveugle à la fin de sa vie, malgré ses nombreuses opérations…d’où l’aperception d’un monde réduit à des sonorités qui se télescopent, qui aboutit à ce phénoménal Finnegans Wake, fait pour être slammé, rappé, rock and rollé, bluesé etc, texte sauvage à nul autre pareil, modernité indémodable, total surréaliste.
Quant à Shakespeare, s’il était effectivement propriétaire terrien dans le Warwickshire, il était avant tout acteur et directeur de troupe en la grande ville de Londres. Le seul portait attesté de lui est le Chandos, dans lequel il ne porte pas de fraise-à-la-Henri IV (le nôtre) mais un large col provenant d’une de ses longues chemises blanches que l’on portait sous son pourpoint à l’époque élisabetho-jacobéenne.
On n’en voudra pas à Pierre Michon de ces quelques approximations, car, comme Quignard, il sait s’y prendre pour procurer d’intenses plaisirs de lecture.

MC dit: à

DHH. Sans etre de votre génération’ j’ai certes appris des poèmes assez tôt dans cette Bretagne qui n’ appliquait pas les réformes du Ministère jusqu’ à Francois Bayrou,, mais je suis revenu à à Booz plus tard, je dirais dans les annees 1980. Je me souviens que le remémorer mentalement durait à peu près le temps du trajet du bus que je prenais a l’epoque. A la même époque ,je me suis mis au Funérailles de l’ Empereur, du père Hugo, et aux vers libres de La Psyché de Corneille, moins connue mais pas moins belle:  » A peine je vous vois que mes frayeurs cessees/ Laissent s’évanouir l’ annonce du trepas/ Et que je sens couler dans mes veines glacees/ Un je ne sais quel feu que je ne connais pas…. ». J’ en profite pour vous répondre sur les deux dénouements de Racine. Ce qui fait que celui de Phedre me paraît un peu en retrait sur celui d’Iphigenie, c’est que je vois moins le monstre de Racine que celui de Moreau le jeune. A l’opposé, le dénouement d’ Iphigenie me semble aller plus loin parce qu’il joue d’ abord sur le retour des éléments. C’ est sûrement très subjectif, et vous avez probablement raison de renvoyer l’un à l’autre. Mais je conserve une préférence pour Iphigenie. Bien à vous et toujours au plaisir de vous lire. MC

et alii dit: à

j’aime bien la réponse de Sontag:. Quand je parle d’écriture, oui. L’écriture est une activité mystérieuse. Il faut être à différents stades de conception et d’exécution, dans un état de vigilance et de conscience extrêmes et dans un état de grande naïveté et ignorance, bien que cela soit probablement vrai de la pratique de tout art, cela peut être plus vrai de l’écriture parce que l’écrivain – contrairement au peintre ou au compositeur – travaille dans un médium que l’on utilise tout le temps, tout au long de sa vie éveillée. Kafka a déclaré: « La conversation prend l’importance, le sérieux, la vérité de tout ce que je pense. » Je suppose que la plupart des écrivains se méfient de la conversation, de ce qui sort dans les usages ordinaires du langage. Les gens gèrent cela de différentes manières. Certains parlent à peine du tout. D’autres jouent à des jeux de dissimulation et d’aveu, comme je joue sans doute avec vous. Il n’y a que tellement de révélateurs que l’on puisse faire. Pour chaque révélation de soi, il doit y avoir une dissimulation de soi. Un engagement à vie dans l’écriture implique un équilibre entre ces besoins incompatibles. Mais je pense que le modèle de l’écriture comme expression de soi est beaucoup trop grossier. Si je pensais que ce que je fais quand j’écris est de m’exprimer, je ferais du junk ma machine à écrire. Ce ne serait pas habitable avec. L’écriture est une activité beaucoup plus compliquée que cela.

Jazzi dit: à

« Finalement, notre Gouvernement n’est pas pire que le votre, et vous avez ce à quoi vous avez droit, Amen »

C’est du puck tout craché !
Il n’y a pas plus de Bahia à Claudio que de Porquerolles à JC…

Janssen J-J dit: à

mais moi j’ai tjs pensé que micron était encore plus veule que bolso… Alors vous pensez bien que les pb de philip roth et de marilyne m., hein… surlignés par notre ami puck, faut pas en prendre la mouche!.
Oui, nous avons ce à quoi nous avons consenti, et on va pas se plaindre, surtout au Tchad… Moi j’essaie de pas trop me plaindre de mes souvenirs égotistes… Là, je vous comprends pas trop sur ce coup, chez claudio. Tout ça ne sont que des faits divers gravitationnels, on est bien OK, non : le breixit, bolso-, le chien des vosges, la future mort de la reine, les Yvelines, les 4 ans du trumpisme et les 4 filles du dr March, le dessin de la table, le trouillefoutisme, -naro, les fusées d’elton jones, ifigénie en tauride, le foutraquisme éclairé du colombarium, lakovid etalii… et surtout, maya la paye…
Bàv (tchin – advienne qui comprendra’)

Moralès sed laisse dit: à

Finalement, notre Gouvernement n’est pas pire que le votre

Garde tes conneries bolsonariennes de propos pour là où tu es, connard!

renato dit: à

Le roman est un organisme « qui ne sera plus jamais le même ». Et les romans modernes peuvent être lus de différentes manières. « Comme un conte de fées pour le simple, une parabole pour le sage, une révélation directe de la réalité pour ceux qui l’ont intégré à leur être », selon John Middleton Murry. Comme « une machine à produire des états poétiques » (Paul Valery), ou comme « un autel sur lequel, très respectueusement posés, intensément là, il y a un chat mort, une coquille d’œuf, un bout de ficelle » (H. G. Wells). Comme « une collaboration de toutes les facultés de l’écrivain, y compris la faculté de contrefaçon, vers l’acte créateur » (E. M. Forster) : ou « briser la complexité de la méthode narrative, qui sont des couches de protection pour couvrir une vision héroïque essentiellement simple » (Graham Hough, dans l’essai sur Conrad).
Alberto Arbasino, Certi Romanzi

racontpatavi dit: à

Oh merci Lapsus!

Janssen J-J dit: à

pourtant, vous aviez toutes les qualités requises pour entreprendre une bonne exégèse de l’œuvre de phil de roth… hein, depuis vingt ans… Mais qu’avez-vous pondu depuis votre mémoire sur l’influence de jk-huysmans dans les oeuvres de michel H et de michel O ?
Bàv,

renato dit: à

Bien, aujourd’hui journée mondiale du livre.

Bloom dit: à

Allez, où que vous Zoyez, twistez vos tongues avec le perce oreille à J’aime Juice, tabarnak de cibouère!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

The Ballad of Persse O’Reilly (ie Perce Oreille)
(James Joyce- Finnegans Wake)

1. Have you heard of one Humpty Dumpty
How he fell with a roll and a rumble
And curled up like Lord Olofa Crumple
By the butt of the Magazine Wall

Of the Magazine Wall/Hump, helmet and all?

2. He was one time our King of the Castle
Now he’s kicked about like a rotten old parsnip.
And from Green Street he’ll be sent by order of His Worship
To the penal jail of Mountjoy

To the jail of Mountjoy!/Jail him and joy.

3. He was fafafather of all schemes for to bother us
Slow coaches and immaculate contraceptives for the populace,
Mare’s milk for the sick, seven dry Sundays a week,
Openair love and religion’s reform,

And religious reform/Hideous in form.

Janssen J-J dit: à

@ connard!…
un SMS signé bien chaud… de notre kamarade moraline en laisse. Ajoutons : ducon, toquard, whisky et p’tites pépites…
Ne vous en faites pas, Claudio, si vous êtes usurpé et sinon, de penser ce que vous dites…
Nous sommes des vôtres : ils z’onbu leur verre comme les z’au-au-tres (i.e;, chanson à boire de nos contrées, en début de soirée).

Jazzi dit: à

L’ambiguïté du « je » (moi moi) n’est donc pas plus terrible que celle du « tu » (moi distancé) ou du « il » (moi transposé)…

B dit: à

Dans ce cas on ne traine pas son travail dans la boue. On la ferme épicétou.

Pourquoi ça, autorisés et libres sommes nous de dire même sans la connaitre de fond en comble que nous n’adherons pas à une theorie. Trainer dans la boue est un peu fort pour cette courte réaction de D, pico, Hamlet?. On la ferme, et puis quoi encore. Ce n’est pas parce que vous Disposez de 55 tonnes d’arguments, de noms propres divers et variés, d’affectation toutes aussi mirobolantes les unes que les autres que tout ce chargement devrait interdire à quiconque d’énoncer un simple sentiment, une position. Défensez-vous la technique du rouleau compresseur?

C.P. dit: à

Dexter, je passe tardivement mais voici :

Comme à votre habitude, vous ne louez Saul Bellow que pour mieux écrabouiller Philip Roth, que vous considérez comme un tâcheron, un besogneux, un pue-la-sueur, tout juste capable d’écrire des romans à la fois autobiographiques et pseudo-historiques. Seulement et franchement, je doute que vous ayez lu « I married a Communist » et l’uchronie « The Plot against America ». Les personnes et les personnages y sont (pour moi) intéressants et pas du tout « hors du commun ».

et alii dit: à

sait s’y prendre pour procurer d’intenses plaisirs de lecture.
lorsque ROTH PARLE « métier » (d’écrire,donc) autant que je me souvienne, ce qui prime pour lui,à ce qu’il dit, c’est de procurer au lecteur « d’intenses plaisirs », pas de « s’exprimer »,

Marie Sasseur dit: à

Si vous n’avez pas compris depuis le temps que triple jelly et bahia  » cohabitent « , je me demande bien, pourquoi vous venez ici.

Janssen J-J dit: à

Chic un jeu proposé par SV. J’aime bien les jeux de société, et je vais pas voir la solution.
Voici mes réponses, j’espère avoir tout juste,

1 – Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn (dans Le meilleur des mondes / A. Huxley)
2 – Klaatu barada nikto (in En un combat douteux, de J. Steinbeck)
3 – AAA AAG AAC AAU (in Les falsificateurs / d’A. Bello)
4 – Ar ia ari ar isa ve na a mir ia a sa… (dans la Horde du Contrevent/ d’A. Damasio) –
5 – The yes needs the no to win… against the no (d’un baudet en Poitou, alias Tartarin le Raffiné).

J’ai gagné combien, là, hein ?
« A très vite »…, SV, comme on dit dans les séries)

C.P. dit: à

Dexter, je passe tardivement mais voici :

Comme à votre habitude, vous louez (vaguement) Saul Bellow pour mieux écrabouiller Philip Roth, que vous considérez comme un tâcheron, un besogneux, un pue-la-sueur, tout juste capable d’écrire des romans à la fois autobiographiques et pseudo-historiques. Seulement et franchement, je me demande si vous avez lu « I married à Communist » et l’uchronie « The Plot against America ». Les personnages et les personnes y sont (pour moi) intéressants et pas du tout « hors du commun ».

Janssen J-J dit: à

Cher Claudio,
avez-vous bien reçu par delà nos SMS, les ondes de notre « cohabitation » erdélienne, au moinss ? Je sais bien que vous êtes un brin en retard sur le tout du monde, mais quand même, il faut répondre à son incertitude angoissée. Merci. A vous cogac j’ai… ou caïpirinha-je…

et alii dit: à

vie intéressante;le « je » de Roth;
« dans cet entretien:
« Quant à La Contrevie et ses chapitres qui contredisaient le destin d’un personnage du chapitre précédent, je ne sais pas pourquoi j’ai procédé ainsi… Quand c’est arrivé, dès le deuxième chapitre, ça m’a tellement plu que j’ai écrit l’ensemble du livre de cette façon.

Vous ne théorisez pas votre travail ?

Non, je n’ai pas ce talent. D’ailleurs, ça ne m’intéresse pas.

Ces dernières décennies, vous avez commencé à vous mettre en scène dans certains de vos livres. Pourquoi ?

Quand je me fais apparaître dans Patrimoine (1991), par exemple, c’est parce qu’il s’agit d’un livre sur la mort de mon père, sur ma famille, pas d’un livre de fiction. Donc il me semble normal d’y apparaître en tant que moi-même. Dans Tromperie (1990), le sujet est l’adultère, et je m’interrogeais sur la façon d’apporter quelque
https://www.lesinrocks.com/livres/philip-roth-mon-conseil-a-un-ecrivain-debutant-arreter-decrire-33695-31-10-2011/

renato dit: à

La question de la décision — comment agir — chez le romancier n’étant point différente que chez les autres artistes, il faudrait ne cherchez loin, ou plus loin que le sens donné par la page — cité de mémoire : « Toute idée politique dans un roman c’est comme un coup de pistolet au milieu d’un concert ».

Marie Sasseur dit: à

Et puis si vous n’avez pas compris non plus, comment fonctionne triple jelly, un harceleur pervers narcissique, ni ne l’avez reconnu sous ses multiples pseudos, ( bourré ou a jeun) je me demande bien, pourquoi vous venez ici.

Et ils se disent lecteurs ?

Une plaisanterie.

Sur ce, JE recommande la bio officielle .

http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Les-faits

( me fait penser qu’un autre, -il n’est pas le seul écrivain, tout aussi  » séduisant « – n’a pas non plus laissé d’autres dire à ses lecteurs, sa vie, sa  » vie à brûler « )

Soleil vert dit: à

>JJJ :J’ai gagné combien, là, hein ?

*léger toussotement*
La route est longue mais la pente est douce 🙂

Soleil vert dit: à

« l’uchronie « The Plot against America ». Les personnages et les personnes y sont (pour moi) intéressants et pas du tout « hors du commun ». »

tout à fait

D. dit: à

Pesquet n’est en rien un aventurier du ciel, c’est un salarié, grassement payé, sans compter ses multiples émoluments qui lui tombent de toute part, médias, etc… Il est simplement l’une des personnes qui convenait le mieux pour ce travail qui soit dit en passant ne sert pas à grand chose. Il n’est même pas issu des combattants.
J’ai davantage de considération pour mon médecin, les caissières de mon supermarché, qui en ce moment risquent davantage que lui.

Il est bon de remettre les choses en place.
Un salarié bien payé pour un travail qui ne sert pas à grabd chose. Proche des footballeurs en quelque sorte. Ces derniers sont mieux payés je pense. Toutefois.

christiane dit: à

Claudio Bahia dit: « Dans les Yvelynes, une agente de police, mère de deux adolescents a été touchée à la carotide par un couteau; elle non plus n’a pas survécu. »

Oui, terrible.

D. dit: à

Vu à l’instant au journal télévisé de France 2 : une institutrice a invité des élèves à regarder Pesquet à la télévision : tous assis serrés les uns contre les autres, sans masque.
En plein confinement, cherchez l’erreur.

christiane dit: à

Janssen J-J dit: « Kantorowicz, chère Ch., c’est jibé qui vous y a branchée et qu’il faut punir, pas moi…, mais yes : King’s two bodies reste anéfé un incontournab’ !…, à mes z’yeux aussite… Bàv2. »

Oui, lui, c’était l’Histoire du Moyen-âge et ce « corps du roi », mythique.
Michon s’est saisi de cette double image pour aller à la rencontre des deux « Je » de l’écrivain. C’est un essai que j’aime beaucoup.

Janssen J-J dit: à

La route est longue mais la pente est douce, VC

sur ce coup là, je dirais plutôt du kerouac que du mccarthy… J’ai bon cette fois ? Non, pas encore… ? Ben merd’alhors ! Décidément, je ferai jamais mon entrée triomphale en SF avec mes pseudo SMS, genre moralès S S, voui c encore moij, çui-la et brinqueballe, et tout ce qu’on voudra bien me coller sur le dos, au poing où j’essuie…, hein !

D. dit: à

Terrible, mais qu’avez-vous fait pour que les lois soient durcies afin dnempêcher significativement ces meurtres à répétition commis par des ennemis de la France et des Français, circulant en toute liberté et impunité sur notre territoire ?

Que dalle. Sortez vos mouchoirs et larmoyez, vous serez obscènes.

christiane dit: à

C.P. dit: « Dexter, je passe tardivement mais voici : Comme à votre habitude, vous louez (vaguement) Saul Bellow pour mieux écrabouiller Philip Roth, que vous considérez comme un tâcheron, un besogneux, un pue-la-sueur, tout juste capable d’écrire des romans à la fois autobiographiques et pseudo-historiques. Seulement et franchement, je me demande si vous avez lu « I married à Communist » et l’uchronie « The Plot against America ». Les personnages et les personnes y sont (pour moi) intéressants et pas du tout « hors du commun ». »

Voilà une réaction qui me satisfait pleinement, plus que la salade de Dexter-Puck.

christiane dit: à

Bel échange entre DHH et M.Court.
Une des raisons de venir, ici.

christiane dit: à

D. dit: « Pesquet n’est en rien un aventurier du ciel, c’est un salarié, grassement payé, sans compter ses multiples émoluments qui lui tombent de toute part, médias, etc… »

Voilà un des raisonnements qui me ferait fuir cet espace-commentaires !

Janssen J-J dit: à

« Toute idée politique dans un roman c’est comme un coup de pistolet au milieu d’un concert ».

Ça donne souvent des bons films, comme chez Hitchcock par ex.. l’homme qui en savait trop
https://www.youtube.com/watch?v=P0CFqKsDbA0

christiane dit: à

renato dit: « Le roman est un organisme « qui ne sera plus jamais le même ». Et les romans modernes peuvent être lus de différentes manières. « Comme un conte de fées pour le simple, une parabole pour le sage, une révélation directe de la réalité pour ceux qui l’ont intégré à leur être », selon John Middleton Murry. Comme « une machine à produire des états poétiques » (Paul Valery), ou comme « un autel sur lequel, très respectueusement posés, intensément là, il y a un chat mort, une coquille d’œuf, un bout de ficelle » (H. G. Wells). Comme « une collaboration de toutes les facultés de l’écrivain, y compris la faculté de contrefaçon, vers l’acte créateur » (E. M. Forster) : ou « briser la complexité de la méthode narrative, qui sont des couches de protection pour couvrir une vision héroïque essentiellement simple » (Graham Hough, dans l’essai sur Conrad).
Alberto Arbasino, Certi Romanzi »

Des ouvertures à méditer…

christiane dit: à

et alii dit: « Susan Sontag : Les écrivains de fiction ont été rendus très nerveux par un problème de crédibilité. Beaucoup ne se sentent pas à l’aise de le faire directement et essaient de donner à la fiction le caractère de non-fiction. Un exemple récent est My Life as a Man de Philip Roth ,un livre composé de trois nouvelles: les deux premières sont prétendument écrites par le narrateur à la première personne du troisième. Qu’un document sur le caractère et l’expérience de l’écrivain semble avoir plus d’autorité qu’une fiction inventée est peut-être plus répandu dans ce pays qu’ailleurs et reflète le triomphe des manières psychologiques de tout regarder. J’ai des amis qui me disent que les seuls livres d’auteurs de fiction qui les intéressent vraiment sont leurs lettres et leurs journaux. »

Passionnant.

Janssen J-J dit: à

D. n’est jamais à Court d’idées Longues… Ses indignations sélectives sont à ses gratins dauphinois ce que ses représentations politiques sont à Mme Michegru commentant un fait divers sordide…
Et sa jalousie à l’égard de thomas éclate en sanglots longs de l’homme blanc qui n’aura jamais pu se hisser dans l’espace, pour en apporter quelque chose de plus utile que ses simagrées intersidérales habituelles. Quand les gens se dévoilent un brin, c qq chose…
Bàv,

Janssen J-J dit: à

Il est tellement rare voir McCullers riante :
et on comprend bin pourquoi, vu le ratelier de profil… C’est une saillie de TW, à côté, qui l’avait fait éclater ainsi, RM ?

renato dit: à

Tennesse Williams, Janssen J-J.

Jibé dit: à

Christiane
Michon est tout plein de talent et de pertinence, je suis content que vous m’ayez incité à reprendre son livre. J’avais beaucoup, en son temps, travaillé sur le Kantorowicz, comme tous les historiens de ma génération et je trouve très pertinente l’utilisation de ce concept pour approcher les deux natures de l’écrivain. Tout cela m’a fait passer une super fin d’après midi, au soleil, en prime.

poussière dit: à

une pensée pour les mal(^-es)-comprenant edr

Jazzi dit: à

« Des ouvertures à méditer… »

Ou des fermetures à contourner avec le manifeste du surréalisme ou le Nouveau Roman.

Jibé dit: à

JJJ
je ne tiens pas à vous rencontrer physiquement dans je ne sais quel lieu culturel ou autre bistro, prenez le en bonne part, vous êtes très bien ici. D’ailleurs je suis un ours, je ne sors plus de ma campagne que pour mes cours. Je ne sais ce que vous penseriez de mon physique d’athlète (!) ou de mon accent (oui oui, j’en ai un, mais pas du tout méridional) donc nous sommes à égalité. La voix, c’est la seule particularité de chacun que je me plais à imaginer, comme la démarche d’ensemble. Chez vous, chez Christiane, DHH, Bloom, Jazzi, Soleil Vert, etc… souvent, chacun, je vous « entends ».

Jibé dit: à

« Toute idée politique dans un roman c’est comme un coup de pistolet au milieu d’un concert »

non non
moi c’est quand je lis une marque, du type « il monta dans sa mercédès classe x et posa son sac vuiton sur le siège passager », que ça me casse la magie romanesque. A la limite « plume sergent major », je supporte. Pérec est un des rares à savoir faire, avec Duras. Ernaux? Bref, des pointures.

MC dit: à

CP Heureux que vous appréciez Complot contre l’ Amerique, pas très aimé par ici. Bien à vous. MC. Marie l’Éclusière : on se fiche des identités. Surtout si le dialogue est intéressant.

Jean Langoncet dit: à

@il monta dans sa mercédès classe x

j’aime plus le jazz ; du déclassement des routes nationales : « Georges Gerfaut est un homme de moins de quarante ans. Sa voiture est une Mercedes gris acier. Le cuir des sièges est acajou, et de même l’ensemble des décorations intérieur de l’automobile. L’intérieur de Georges Gerfaut est sombre et confus, on y distingue vaguement des idées de gauche. Au tableau de bord de la voiture, au dessus des cadrans, se voit une petite plaque métallique mate où sont gravés le nom de Georges, son adresse, son groupe sanguin et une représentation merdeuse de saint Christophe. Par le truchement de deux diffuseurs – un sous le tableau de bord, un sur la plage arrière – un lecteur de cassettes diffuse à bas niveau du jazz de style West-Coast : du Gerry Mulligan, du Jimmy Giuffre, du Bud Shank, du Chico Hamilton. Je sais par exemple qu’à un moment, ce qui est diffusé est Truckin’, de Rube Bloom et Ted Koelher, par le quintette de Bob Brookmeyer.
La raison pour laquelle Georges file ainsi sur le périphérique avec des réflexes diminués et en écoutant cette musique là, il faut la chercher surtout dans la place de Georges dans les rapports de production. Le fait que Georges a tué au moins deux hommes au cours de l’année n’entre pas en ligne de compte. Ce qui arrive à présent arrivait parfois auparavant. »

Jean-Patrick Manchette, Le petit bleu de la côte Ouest

renato dit: à

De quoi relève la stratégie d’un artiste ?

«… un coup de pistolet au milieu d’un concert »
Stendhal in Racine et Shakespeare

Demandée sur la signification la plus profonde de la civilisation dans toute culture, l’anthropologue Margaret Mead répondit que le premier signe de civilisation pouvait être reconnu dans un fémur cassé puis guéri : puisque c’est la preuve que quelqu’un a pris soin de quelqu’un d’autre.

puck dit: à

C.P. je n’ai pas dit que les personnages de Roth étaient « hors du commun », au contraire j’ai dit qu’ils étaient « sans ambiguïtés » et sans surprise, parce qu’ils sont là pour servir un but. Dans la trilogie américaine : Pastorale, la Tache et j’ai épousé un communiste, Roth veut prendre à contrepied des moments de l’histoire américaine récente : la contre culture des années 70, le mccarthysme et le politiquement correct, avec des attaques collatérales par exemple antiféministe (cf la mort du vieux dans la ¨Pastorale). Une fois cet objectif défini Roth va employer une stratégie, des tactiques et utiliser des personnages. Une telle façon de procéder ne laisse pas beaucoup de place à l’inventivité et à la surprise.

La chose marrante c’est qu’au départ Roth a voulu endosser le costume du « mauvais garçon » pour se démarquer de Bellow (et aussi de Malamud que je connais moins), et là c’est pareil il joue ce rôle en versant dans le porno, l’ironie mal placée, presque le mauvais gout, au final le résultat est lourdingue.

Roth est (pour moi) un auteur du calcul, de l’intention, de la préméditation..; Ce qui m’a fait tiqué dans le titre de ce bouquin sur Bellow où l’on trouve le mot « tactique » (tactique narrative je crois bien), parce que quand on lit Bellow on ne perçoit pas cette tactique et ce côté « prémédité » et « calculé », au contraire quand on lit Bellow (ses 4 premiers livres) tout n’est que spontanéité et surprise, parce que lui même ne semble pas savoir où il veut aller contrairement à Roth.

Après je comprends bien que c’est une histoire de sensibilité de chaque lecteur (j’ai le même problème avec la musique). Chez Bellow, je ne sens pas de réécriture, tout semble être écrit d’une traite, alors que quand je lis Roth j’ai l’impression de lire un truc qui a été réécrit cent fois pour trouver la bonne stratégie. Les personnages hors du commun ce n’est pas le problème, le problème c’est la respiration, le tempo, la spontanéité et surtout la surprise : Roth ne me surprend jamais, j’ai toujours l’impression de savoir ce qu’il va écrire à la page suivante, et par exemple sur la contre culture américaine je préfère bien mieux lire par exemple Pynchon.

renato dit: à

Dans Armance : « Ce n’est pas sans danger que nous aurons été historiens fidèles. La politique venant couper un récit aussi simple, peut faire l’effet d’un coup de pistolet au milieu d’un concert

Marie Sasseur dit: à

Courtaud le scientologue analphabète, on se fout de vos avis, commentaires de commentaires sur un auteur que vous n’avez pas lu.
Bien le bonsoir à madame, enfin au tas de vieux papiers qui en tient lieu, qui vous donne bien du plaisir de voyeur, on dirait . Cochon, en plus.

puck dit: à

et je ne fais que donner mon humble avis, par contre ce qui devrait sidérer les rdliens c’est de lire des commentaires de ce tonneau, mais là personne ne moufte, ce qui en dit long sur votre compte à tous :

 »
Bloom dit:
Puck off, vous êtes un sinistre crétin.
Vous insultez un de mes anciens professeurs, ami de Bellow qui plus est, simplement pour exister un peu ici. Sans l’avoir lu, vous condamnez (‘rabaisser…’, pratique proprement fascisante.
Vous ne le lirez pas parce que vous ne lisez rien ou très peu et venez faire le pitre ou le paon au lieu de lire.
Vous êtes un pervers polymorphe, tour à tour sadique & masochiste, surtout le dernier, tant vous avez clamé bien haut avoir aimé vous faire flageller par Pedro57.
Passez sur ce que j’écris, allez exercer vos moqueries sur d’autres.
Vous êtes un triste clown (+ pervers + tendance fascisante). Le gendre parfait du siècle.
« 

Janssen J-J dit: à

Dites-moi en plus sur la voix que vous « entendez »… Ça m’intéresserait, le cas échéant… En touk, on a pas mal de similitudes de caractère, de pratiques et de culture commune, apparemment, jibé, ça me fait du bien chaud, l’apparition de ce double ursidé virtuel sur le tard, croyez-le bin… Pourvu qu’on aille pas se fout’ s/ la gu… à cause de désaccords sur proust vs ste beuve, hein ! Bon allez, j’y vas, bonn’soirée… Le lune monte, on peut planter tout un tas de simples, c même le bon moment. Enfin, je dis ça, j’ai rin dit… Bàv,

DHH dit: à

@MC
Ce qui fait la force du dénouement d’Iphigénie ,c’est que malgré son air de happy end plaqué ,il est en fait l’aboutissement d’un des fils de la trame tragique de la pièce, la jalousie d’Eriphile son besoin devorant de voler son bonheur a Iphigénie ,d’être a sa place , et elle finit par etre tragiquement comblée dans cette aspiration en subissant à sa place le destin terrible auquel l’objet de sa jalousie était destiné ?
Effectivement dans Phedre le morceau de bravoure d’écriture hugolienne avant la lettre ,que constitue le récit de Théramène, altere par sa flamboyance baroque la violence tragique de ce dénouement ,ce moment ultime où Thésée comprend trop tard qu’il est l’artisan de la fin cruelle et immeritée de son fils, ayant enclenché a tort contre lui une machine de mort qu’il ne peut plus arrêter

Janssen J-J dit: à

@ mais là personne ne moufte,
Vous allez pas chialer, si ?… J’ai été un brin sidéré par la violence de cette saillie de bl. à votre endroit, puck… Je n’en ai rien dit, car je suis incapable de trancher entre deux options possibles : ou bien, il a raison à 120%, ou bien il a tort à 110%.
Je n’ai jamais vu autant de profondeur argumentative dans un comparatif comme celui que vous établissez dans votre ressenti de Roth vs Bellow, (=120), mais dans le même temps, tout se passe comme si à force de ressasser votre argumentaire comparatif, vous n’arriviez pas à vous convaincre de sa pertinence (=110)… Ce que Bl., désemparé puis exaspéré, interprète comme de la mauvaise foi ou de la fumisterie intégrale…
Moi, j’avoue encore ne pas trop savoir à quoi m’en tenir…
J’ai dit avoir souvent trouvé Roth inégal, mais pas toujours ressenti le caractère trop finalisé ou intentionnalisant de ses romans, comme si on ne retrouvait pas ça chez Bellow… J’ai par ex. trouvé que certains de ses passages dans planète Stammler, don de Humbolt ou autres, étaeint lourdingues, attendus et besogneux, et donc nullement toujours fluides. Je me souviens d’avoir eu le malheur d’évoquer icite son Ravelstein, (Allan Bloom, à la veille de sa mort du sida), mais que n’avais-je pas dit ! Ce fut la curée, on faillit me massacrer… et vous aviez vous-même participé à cette cabale, tellement ce dernier bouquin vous avait choqué au point de l’avoir considéré comme une bévue. Bref, pour moi aussi, Bellow fut inégal.
Bon alors (so what ?)… On peut peut-être passer à un autre sujet, c pas la SMS qui va nous départager toussa, quand même !… Avec ses nbreuses casseroles de geek du darkweb qui se la pète chez passoul, on va quand même pas donner crédit assa.
Bàv, puck-dexter etchetera, vous « jouez » gros…, en général… et souvent, trichez avec grâce et génie. J’adore parfois me laisser prendre à votre légo, mais dans l’ensemble, vous me lassez, car il est devenu sans grande surprise. Il n’a vraiment rien de bellowien et tout de rothien. Hélas, for you… Bàv, ne prenez jamais ombrage… c mon conseil.

Janssen J-J dit: à

ah DHH, mais le Stendhal n’arrête pas de dire pis que pendre de Racine, rampant devant la royauté, (et de Voltaire, n’en parlons point..), tandis qu’il adule les vers de Corneille, son art de la réplique entre protagonistes… Un aspect de son caractère timide et soupe au lait, qui avait pas mal de points communs avec le mien, j’aurions jamais cru ça… Tout dans ses souvenirs me rapproche de ce petit garçon pétri de doutes et rongeant son frein, tandis que tout dans les MOT m’éloigne de cet aristo libéral de Chateaubriand, suintant de vanité dans la conscience de devoir sculpter l’immarcescible statue de son génie à la postérité.

Janssen J-J dit: à

Tennesse Williams, Janssen J-J.

oui oui, c’est ce que j’avais mis : « TW »… pouvez vérifier…
Est-ce de votre part une précision pour les autres erdéliens, RM ? En général, ils décryptent assez bien mes sigles et initiales, surtout MC/PR… Hein !

x dit: à

Pardon pour le doublon, je n’avais pas vu…

Janssen J-J dit: à

oui, c la séquence que je voulais cruster, merci x dit,… j’avais pas su la retrouver, mais c’était bien ce film, anéfé…

puck dit: à

ben désolé mais oui je vais chialer en public ici même parce que quand Monsieur Paul Edel dit ici même qu’il trouve chez Roth un côté besogneux personne ne lui dit rien et quand c’est moi on me tombe dessus, et moi quand c’est comme ça et comme je suis une personne hypersensible quand je lis ça je me précipite dans ma chambre me jette dans mon lit et chiale sur mon oreiller tout le malheur que je porte en moi tellement qu’après je suis obligé de mettre mon oreiller dans le sèche linge !

alors maintenant si ce blog est désormais interdit aux personnes sensibles qui chialent hé ben il faut le dire haut et fort qu’on sache à quoi s’en tenir.

c’est vrai ça qu’est-ce que j’y peux si je suis pas un gros dur comme vous.

renaro dit: à

Je préfère ne pas vous dire ce que je pense de l’usage de sigles et initiales, Janssen J-J.

renato dit: à

L’art et la manière, Dexter, c’est ce qui vous manque.

D. dit: à

Tu sais où tu peux te le foutre, mon gratin dauphinois ?

D. dit: à

Voilà un des raisonnements qui me ferait fuir cet espace-commentaires !

Fuyez, fuyez !

x dit: à

Sinon, déceler à tout bout de champ du fascisme ou du bolchévisme chez les autres alors que « casse-pieds » suffirait, c’est un peu fatigant.
Et paradoxal, si l’on songe que l’un et l’autre régimes supportent très difficilement la provocation et la plaisanterie.

Janssen J-J dit: à

Chacun peut chialer tout son sou, bin sûr, ce serait un grand progrès de le reconnaître parmi les gros durs et petits mous de l’herdélie… L’essentiel pour eux est de ne point salir de larmes d’encre noire les draps des erdéliennes, vu qu’elles auraient encore à les laver, les rincer, les faire sécher, les repasser, les plier et les ranger…, ce qui serait encore du boulot de bobonne pris sur la confection des repas et l’espace d’expression du commentarium. Voyez ?…
Bon, je fils au lit dans les draps bien propres de bobonne garni d’un petit sachet de lavande volée à l’abbaye du Thoronet, il y a deux ans… BN à tous.tes,

D. dit: à

C’est tout ce que vous avez à nous montrer de Klee ?! Que j’aime beaucoup, soit dit en passant.

puck dit: à

« déceler à tout bout de champ du fascisme ou du bolchévisme chez les autres »

je crois que c’est que renato décrit comme avoir l’art et la manière ?

D. dit: à

Paul Klee est d’autant plus remarquable qu’il a réussi ce tour de force de prouver qu’il était possible d’être Suisse (dans l’âme) et artiste.

Jazzi dit: à

« après je suis obligé de mettre mon oreiller dans le sèche linge ! »

Et il ne te reste plus qu’à mettre ta tête dans le four à micro onde, puck.
Quel dramatique destin que le tien !

renato dit: à

Toute référence au bolchévisme serait valorisant pour un (ex)communiste d’emprunt.

x dit: à

Sans coup de pistolet.
De l’importance, quand même, du percussionniste (et pour lui de se présenter à l’heure.)
Le temps file et on ne gagne pas à tous les coups la course contre la montre.
Un de mes films préférés.

Otar Iosselliani, Il était une fois un merle chanteur :
https://www.youtube.com/watch?v=fR0rR_TRlNA

Brinqueballe dit: à

si l’on songe que l’un et l’autre régimes supportent très difficilement la provocation et la plaisanterie.

C’est comme la diète de Kolmar!?

renato dit: à

Un coup de pistolet est un film sorti en 1942, inspire par la nouvelle d’Alexandre Pouchkine Le Coup de pistolet, publiée en 1831.

Jazzi dit: à

Bloom a une fâcheuse tendance à insulter son prochain, c’est en effet bien navrant…

John B dit: à

Un coup de pistolet ça fait un fameux troudeballe!

Brinqueballe dit: à

Surtout s’il a été fomenté avant la dernière guerre!

Brinqueballe dit: à

Vous auriez du écrire « trou de balle », John B.
C’est du Rimbaud mal placé.
Ou plutôt imprécis.

Brinqueballe dit: à

Ce n’est pas Jazzi qui avait obtenu un 17 sur 20 au tir à balles réelles avec la MAT 49 pendant son service militaire et même que l’adjudant chef inscrivait le score final sur le casque à l’aide d’une craie?

Jibé dit: à

JJJ
« Dites-moi en plus sur la voix que vous « entendez »… »
exprimé comme ça, ça fait Jeanne d’Arc, mais bon, il s’agit d’autre chose; dans mon imaginaire, vous avez une voix de basse, un peu rauque peut-être.
Il semble en effet, que nous ayons quelques points communs, comme Christiane en a d’ailleurs fait la remarque aujourd’hui justement. NB/ j’ai un chat mais pas de poules, mes salades sont prometteuses et j’ai planté des tomates cet après-midi en pensant à la lune. Sans oublier d’intercaler des oeillets d’Inde pour éviter que les pucerons ne s’y mettent (et avec les pucerons, les fourmis) -parce qu’aujourd’hui, pas de cours.
Ah, et comme vous je suis natif d’avril, ce qui veut presque ne rien dire (en effet, nous avons vécu nos premiers mois durant des jours longs. Je pense que naître en octobre ou novembre, ce qui impose des journées courtes durant de longs mois offre une autre perspective au démarrage. C’est mon côté almanach du père Benoît, j’imagine:)

Jean Langoncet dit: à

@énigmatique ou pas ?

tout éléctrique, pourquoi pas ? tant qu’il y a des chauffeurs

« Dans ma distraction je n’avais pas vu une voiture qui s’avançait; au cri du wattman je n’eus que le temps de me ranger vivement de côté (…) je restais, quitte à faire rire la foule innombrable des wattmen (Proust, Temps retr., 1922, p. 866). »

Jean Langoncet dit: à

@the night watchman

« Ain’t it just like the night to play tricks when you’re tryin’ to be so quiet?
We sit here stranded, though we’re all doin’ our best to deny it
And Louise holds a handful of rain, temptin’ you to defy it
Lights flicker from the opposite loft
In this room the heat pipes just cough
The country music station plays soft
But there’s nothing, really nothing to turn off
Just Louise and her lover so entwined
And these visions of Johanna that conquer my mind
In the empty lot where the ladies play blindman’s bluff with the key chain
And the all-night girls they whisper of escapades out on the « D » train
We can hear the night watchman click his flashlight
Ask himself if it’s him or them that’s insane
Louise, she’s all right, she’s just near
She’s delicate and seems like the mirror
But she just makes it all too concise and too clear
That Johanna’s not here
The ghost of ‘lectricity howls in the bones of her face
Where these visions of Johanna have now taken my place
Now, little boy lost, he takes himself so seriously
He brags of his misery, he likes to live dangerously
And when bringing her name up
He speaks of a farewell kiss to me
He’s sure got a lotta gall to be so useless and all
Muttering small talk at the wall while I’m in the hall
How can I explain?
It’s so hard to get on
And these visions of Johanna, they kept me up past the dawn
Inside the museums, infinity goes up on trial
Voices echo this is what salvation must be like after a while
But Mona Lisa musta had the highway blues
You can tell by the way she smiles
See the primitive wallflower freeze
When the jelly-faced women all sneeze
Hear the one with the mustache say, « Jeez, I can’t find my knees »
Oh, jewels and binoculars hang from the head of the mule
But these visions of Johanna, they make it all seem so cruel
The peddler now speaks to the countess who’s pretending to care for him
Sayin’, « Name me someone that’s not a parasite and I’ll go out and say a prayer for him »
But like Louise always says
« Ya can’t look at much, can ya man? »
As she, herself, prepares for him
And Madonna, she still has not showed
We see this empty cage now corrode
Where her cape of the stage once had flowed
The fiddler, he now steps to the road
He writes ev’rything’s been returned which was owed
On the back of the fish truck that loads
While my conscience explodes
The harmonicas play the skeleton keys and the rain
And these visions of Johanna are now all that remain »

Jean Langoncet dit: à

(66… ce n’est pas une découverte)

MC dit: à

Tout de meme DHH cette jalousie d’Eriphile ne suffirait pas si ce n’était Calchas, Grand Pretre, qui levait l’énigme. Et par rapport à Phedre, il y a dans ce récit d’Ulysse plusieurs voi
Celle de Calchas , Voix d’un Dieu qui transcende le destin d’Eriphile:
« Le Dieu qui maintenant vous parle par ma voix
M’explique son oracle, et m’instruit de son choix.
Un autre sang d’Hélène, une autre Iphigénie,
Sur ce bord immolé y doit laisser sa vie…
Elle me voit,n m’entend, elle est devant vos yeux,
Et c’est elle, en un mot que demandent les Dieux ».
Mais aussi voix d’un politique qui connait toute cette intrigue des amurs d’Helène et de Thésée, et ne la devoile que pour calmer un camp au bord de la guerre civile.
« Une file en sortit que sa mere a celée.
Du nom d’Iphigénie elle fut appelée.
Je vis moi-meme alors ce fruit de leurs amours
D’un sinistre avenir je menaçai ses jours,
Sous un nom empruntée sa noire destinée
Et ses propres fureurs ici l’ont amenée.. »
Noces de la politique et du fatum. Eriphile est donc prédestinée à mourir.
L’auto-immolation d’Eriphile , qui se passe de Calchas, réactive les forces naturelles que les Dieux bloquaient;
« A peine son sang coule et fait rougir la terre,
Les Dieux font sur l’Autel entendre le tonnerre,
Les vents agitent l’air d’heureux fremissements,
Et la Mer leur répond par ces mugissements.
La Rive au loin gémit, blanchissante d’écume,
La flamme du Bucher elle-meme s’allume,
Le Ciel brille d’éclairs, s’allume, et parmi nous,
Jette une sainte horreur qui nous rassure tous. »
Il y a là un dechainement des forces naturelles par une mobilisation des quatre éléments qu’on serait en peine de retrouver à ce point dans Phèdre.
Le transport en Tauride de la victime par divinité interposée parait ici le fait de simples d’esprit. Plus un bruit qu’une réalité, quelles que soient les velléités raciniennes d’écrire une Iphigénie en Tauride.
« Le soldat étonné dit que dans une nue,
Jusque sur le bucher Diane est descendue ».
Le travelling racinien part du camp en rebellion, se focalise via Calchas sur Eriphile et les conséquences de son sacrifice, relativise tres fortement le thème du transport en Tauride, tandis que la pièce se termine sur une ironie atroce pour qui connait le mythe, dans les deux derniers vers voués à Clytemnestre. C’est un peu comme la fin du peplum a truquages Jason et les Argonautes, quand Zeus, parlant de Médée et de son époux, dit quelque chose comme « Ces deux-là, je les réserve pour d’autres aventures! »
Bien à vous.
MC

MC dit: à

Je ne vois pas dans la fin de Phédre cete virtuosité là.

Petit Rappel dit: à

Retour à Méliès et à la Lune. Le thème de la capture des terrestres n’est pas Vernien puisqu’on reste « Autour de la Lune ». Certes, le Voyage dans la Lune d’Offenbach utilisait ce ressort. Mais c’est Wells avec ses Premiers Hommes dans la Lune qui le réactualise et là les dates sont nintéressantes car la première édition anglaise doit etre de 1901

vedo dit: à

« Bene Sophocles, cum ex eo quidem iam adfecto aetate quaereret, utereturne rebus veneriis, ‘Di meliora!’ inquit; ‘libenter vero istinc sicut ab domino agresti ac furioso profugi. »

rose dit: à

Ah, et comme vous je suis natif d’avril, ce qui veut presque ne rien dire.

Sympa pour Passou.

Cela veut juste dire que vous naissez au printemps et pouvez dire « Je suis du printemps », excusez-moi du peu.

rose dit: à

Jamais vu puceron et encore moins fourmi coloniser les tomates.
D’où sortez-vous votre manuel du jardinage ?
Bravo pour les oeillets d’Inde.

Marie Sasseur dit: à

« Ah, et comme vous je suis natif d’avril, ce qui veut presque ne rien dire.
Sympa pour Passou. »

La famille Belier.

https://youtu.be/xwPuR44ZugU

renato dit: à

D., Klee est né à Munchenbuchsee près de Berne de mère suisse et de père allemand prof de musique. La bio est connue, études en Suisse et enseignement en Allemagne jusqu’à 1933 quand, peu de temps après leur arrivée au pouvoir, les nazis ont commencé à persécuter les représentants de l’art moderne. L’appartement de Paul Klee à Dessau fut perquisitionné par la police, il lui fut interdit de peindre car jugés dégénérés et suspendu de ses fonctions de professeur à l’académie de Düsseldorf. Le 23 décembre 1933, Klee s’exile avec sa femme Lily. Retour à Berne, et puisque le père, de nationalité allemande, n’avait jamais demandé la nationalité suisse Klee est rentré « chez lui » en tant qu’immigrant étranger.

Les lenteurs de Berne lorsqu’il fut question de lui donner la nationalité sont à mettre à charge à
1, en 1934, accords entre Suisse et Allemagne relativement à l’octroi de la nationalité suisse au citoyens allemand ;
2, en 1939, rapports secrets d’un fonctionnaire inconnu et destinés au chef de la police du canton de Berne indiquaient que l’art de Klee était l’œuvre d’un malade mental et comment il aurait pu avoir une influence négative sur la scène culturelle locale. Le dossier indiquait également que Paul Klee n’avait aucun lien réel avec la Suisse.

Berne, très critiquée pour ces faits, a voulu se « faire pardonner » avec le Zentrum Paul Klee Berne :

https://www.zpk.org/fr/

Marie Sasseur dit: à

« Calchas, Grand Pretre, qui levait l’énigme.
Calchas , Voix d’un Dieu qui transcende le destin d’Eriphile »

Courtaud, se peut-il que J.Racine ait monotheisé un classique de la Tragédie grecque en une allégorie religieuse, et transformé l’oracle en curé ?

Ca m’étonne.

puck dit: à

Jazzi dit: à

« après je suis obligé de mettre mon oreiller dans le sèche linge ! »

Et il ne te reste plus qu’à mettre ta tête dans le four à micro onde, puck.
Quel dramatique destin que le tien !
 »

merci Jazzi, y’a bien que toi que me comprends snif…

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