de Pierre Assouline

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La République des livres
Pour saluer Jean Starobinski

Pour saluer Jean Starobinski

La disparition d’Yves Bonnefoy au cours de l’été 2016 ne m’avait pas seulement ramené du côté de ses livres mais de ses amis. Parmi eux, Jean Starobinski avec qui il avait composé Goya, Baudelaire et la poésie (107 pages), publié avec un soin extrême (couverture des plus subtiles dans la discrétion, et typographie assortie) par un petit éditeur suisse à l’enseigne vénitienne (La Dogana). A les suivre dans leur échange loin de toute cuistrerie médiatique mais si près de ce que Bonnefoy appelle « l’Arrière-pays », on se laissait convaincre que, ce qui importe à la poésie comme à la peinture, c’est « un acquiescement à la terre, à l’instant, à la couleur des choses » dans le fol espoir de conjoindre un rêve de beauté et une exigence de vérité. La définition, qui est de Starobinski, est d’une stupéfiante justesse. Les deux amis digressent pour notre plus grand bonheur, dans l’ardent désir de « s’établir dans l’unité« , mais n’oublient jamais Goya en qui Bonnefoy voit le seul créateur qui ait perçu en son temps, dans l’angoisse, que l’Occident devait s’éveiller de son rêve. La seule issue au pessimisme absolu, engendré par la mise à nu du fond bestial de l’humanité, serait la compassion absolue.

Après avoir relu leur échange alors que l’on annonce la disparition de Jean Starobinski à 98 ans, j’ai eu hâte de m’immerger dans l’épais recueil honorant le génie critique de celui-ci, qu’il se soit exercé sur la littérature, la peinture ou la musique. Ce n’est donc pas le spécialiste du siècle des Lumières auquel il a consacré des livres décisifs (il a bouleversé notre lecture de Rousseau dans La Transparence et l’obstacle qui déchiffrait son œuvre à la lumière d’un monde intérieur de la séparation et du rejet), ni le psychiatre si aigu dans son exploration de la mélancolie, que nous sommes appelés à retrouver là. Edité par Martin Rueff et intitulé La Beauté du monde (1344 pages, 30 euros, Quarto/Gallimard), le volume réunissait une centaine d’études qui constitue l’œuvre d’une vie, du moins dans son aspect critique et fragmentaire.pmfr75starobinskimanuel-braun

Rien de marginal dans ce travail. Ni à-côté, ni fond de tiroir, ni journalisme. Malgré leur dimension réduite, il s’agit bien d’essais, mûris comme tels après avoir été commandés par la circonstance. De quoi donner ses lettres de noblesse au genre de l’article de revue. De quoi refléter une esthétique, un art poétique, une sensation du monde. De plus, conformément au principe de cette collection, le livre comporte également une cinquantaine de documents qui retracent en détail la biographie méconnue de l’auteur, ses cours, ses conférences, ses bibliothèques, ses voyages, exercice rare mais plus passionnant qu’on ne le croit s’agissant d’une carrière essentiellement universitaire. L’ensemble est d’une richesse étourdissante. On y voit comment un grand lecteur et spectateur ne se contente pas de lire, d’écouter ou de regarder durant soixante ans mais « s’entretient » véritablement, au sens où l’entendait Hölderlin (« l’entretien que nous sommes… ») avec un créateur dès lors qu’il se place face à sa création, tendu vers un acquiescement permanent à la beauté du monde au sens où l’entendait Marsile Ficin :

« …cette grâce elle-même de la vertu, de la figure ou de la voix qui appelle et attire l’âme vers elle ».

Tout ce qu’il écrit se veut porté par une exigence de raison. Ses goûts, tropismes, dilections sont dès lors relégués au second plan, abandonnés à l’inconscient sans pour autant renier la sensibilité. Tout pour ce qu’il appelait « la relation critique » faite d’un difficile équilibre entre l’empathie et la mise à distance. Son idéal de critique mêle la rigueur méthodologique à la disponibilité de la réflexion. Ainsi entrait-il dans les œuvres curieux d’en démonter le sens et la forme : animé d’abord d’une sympathie spontanée, puis d’une volonté de les soumettre aux canons de l’analyse technique avant in fine de livrer son interprétation au trébuchet de la raison.

Le psychiatre surgit à nouveau sous la plume du critique dans « Une Mélancolie moderne : portrait du docteur Gachet, par Van Gogh ». On sait que l’un soignait l’autre. Starobinski a creusé cette mine qu’est la correspondance du peintre. Il s’est penché sur les années que l’étudiant avait passé à la Salpêtrière pour y acquérir un vrai savoir empirique sur la pathologie mentale. Puis il s’est souvenu que pour sa thèse de médecine à Montpellier, le jeune Gachet avait choisi d’écrire une Etude sur la mélancolie. Après quoi Starobinski a comparé ces symptômes aux portraits de Gachet par Van Gogh (inclinaison de la tête, bouche pincée…) pour y retrouver ceux que le médecin attribuait justement à l’individu mélancolique. Entouré d’objets qui rappellent les emblèmes de la vanité, Gachet dans sa solitude se dévoile comme un individu angoissé par la perte de ses forces vitales. Et Jean Starobinski de conclure sur une perspective infinie qui pourrait à elle seule nourrir tant de réflexions, vertu généreuse des fins ouvertes :

« Ce médecin en proie à l’anxiété est le témoin de l’anxiété du peintre : que devenir, si celui dont on attend le secours a lui-même besoin de secours ? «

la-beaute-du-monde-la-litterature-et-les-arts,M343892Quand d’autres critiques universitaires se défient du poème, Jean Starobinski lui a fait confiance pour tresser les fils de sa réflexion. Ce recueil a ceci de vertigineux qu’il nous permet d’assister à l’effervescence d’une puissante intelligence des œuvres lorsqu’elle est irriguée par une culture humaniste des plus vastes. De la pensée en action maitrisée par une écriture d’une rigueur exemplaire. On peut y picorer, le lire par sauts et gambades ou, comme il enjoignait de le faire avec les Fleurs du mal, le lire en continu afin d’en mieux percevoir la profonde unité et la cohérence d’une pensée. Il décrypte, apporte des réponses, esquisse des solutions, dévoile les ruses du masque, dénonce les impostures, mais sans jamais oublier que la littérature et les arts s’épanouissent dans la sphère de l’inachevable et que toute signification demeure en suspens.

« Comprendre, c’est transformer le monde.

Cela nous pousse à ouvrir des pistes, tenter des rapprochements, oser des analogies. De quoi éveiller notre perception des différences. Un tel parcours dans les œuvres, avec l’ouverture de cet esprit-là et l’acuité de ce regard-là, les deux convaincus qu’une recherche ne peut commencer que lorsqu’on se sent en compagnie, est de ceux qui nous permettent de nous expliquer ce qui nous arrive mieux que nous ne serions le faire. Car obsédé de clarté et de rationalité, le grand critique, tout à son art du contraste et du ricochet, est de ceux pour qui le lecteur est « la cible que s’invente la flèche ».

Son livre savant, si complexe et si nuancé, a toutes les qualités plus une : c’est aussi le livre d’un écrivain. Du type de ceux qui écrivent pour leurs amis en les imaginant innombrables. Il est impossible d’accorder fût-ce quelques lignes à chacun des auteurs et artistes auxquels il a consacré des pages et des pages d’analyse, de Ronsard à Pierre Jean Jouve, en passant par Lautréamont, Valéry, Breton, Kafka, Celan, Guardi, Michaux, Mozart, Monteverdi, Mahler, et bien évidemment Baudelaire qui n’a jamais cessé d’être son compagnon de route. Mais une fois qu’on l’a reçue, qu’elle soit poème, sonate ou dessin, que peut-on bien faire de la beauté d’une oeuvre d’art ?

En 1913, Aron Starobinski, père de Jean, émigra jeune et seul à Genève car l’université de Varsovie n’autorisait pas le Juif en lui à s’inscrire à la faculté de médecine. Dans le train, il fit connaissance d’un voyageur : « Où allez-vous, jeune homme ?- A Genève ? – Quoi ! Genève ! Refugium omnium virorum perditorum ! (le refuge de tous les hommes perdus). Louons cette ville où naquirent Nicolas Bouvier et Jean Starobinski, deux hommes perdus qui nous permettent aujourd’hui de mieux nous trouver. Et rêvons à ce temps où l’on pouvait entendre parler latin dans le train… Au fond, pour avancer dans la vie, on pourrait parfois se contenter de deux livres : L’Usage du monde de Nicolas Bouvier, indispensable bréviaire d’un maître à déambuler, et ce Quarto de Jean Starobinski, qui offre à sa manière un usage de la beauté du monde. Si je n’avais que deux livres à emporter en vacances, ce serait ceux-là.

P.S. Son père mourra en 1965 sans avoir jamais réussi à obtenir la citoyenneté helvétique. Devenu une figure de la médecine et de la culture à Genève, on trouve en 1942 la signature du docteur Aron Starobinski, un homme qui n’était pas sans qualités, au bas de l’acte de décès d’un certain Robert Musil…

(  » Duelo a garrotazos (Duel au gourdin) de Francisco Goya, issue des peintures noires 1819-1823, Musée du Prado, Madrid ; Portraits de Jean Starobinski par Manuel Braun et Jean-François Robert)

Cette entrée a été publiée dans Essais, Philosophie, sciences humaines.

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commentaires

881 Réponses pour Pour saluer Jean Starobinski

Janssen J-J dit: à

Bon papier, commis dans l’urgence…

NB / ce qui nous arrive mieux que nous ne serions le faire

saurions ?

Pat V dit: à

Magnifique angle d’attaque critique que le votre Pierre Assouline!
Bravo!
Butor, Bonnefoy, Borgeaud une triplette de rencontres personnelles qui me font d’autant regretter de ne pas avoir rencontré aussi Jean Starobinsky…

https://www.youtube.com/watch?v=TN1WiDVe7GE

Pat V dit: à

Starobinski…

Petit Rappel dit: à

En hommage, cette belle définition de ce qu’est l’acte de lire princièrement exprimé par Carlo Ginzburg, en préface au cinquantenaire des Batailles Nocturnes (I Benandanti… »)

 » La lecture se présente toujours comme un assemblage de poupées russes. Quiconque a appris à lire ne lit jamais un seul livre, il en lit bien d’autres, évoqués ou cités, directement ou indirectement, dans les pages qu’il a en face de lui. Mais il y a plus encore: tandis qu’il lit un livre, il s’en remmémore en meme temps beaucoup d’autres… »

Clopine dit: à

La toile de Goya me faisait tant penser à une allégorie morale (l’humain dressé contre son frère humain s’enlise jusqu’aux genoux, comme si la haine n’était qu’un faux mouvement et, en vrai, un tragique « sur place ») que j’ai filé vérifier sur wiki ce qu’il en était. Las ! Il paraît que c’est un effet du « décrochage » du plâtre mural sur lequel était peinte la scène, et cet enlisement n’existait donc pas, à l’origine…

Dommage…

christiane dit: à

Je n’avais pas oublié ce billet. Hier – 15h26.

Jazzi dit: à

« Comprendre, c’est transformer le monde. »

Comprendre quoi et transformer comment ?

renato dit: à

Marsile Ficin, à un moment il faudra se mettre en adéquation : Marlilo Ficino. Ou alors on joue à comment appeler Proust ou Flaubert en italien.

christiane dit: à

hier, 18h26

renato dit: à

Oups ! Marlilo MarSilio…

Jazzi dit: à

« comment appeler Proust ou Flaubert en italien. »

Marcello Prousto e Augusto Flauberto ?

DHH dit: à

@ Christiane
un post pour vous sous le fil précèdent ,donc a l’abri des réactions de ceux et celles que nos ruminations d’étudiantes nostalgiques pourraient exaspérer

renato dit: à

La belle saison avance à grands pas, premier moustique dans l’air : il devait surmonter la barrière de lunettes pour arriver dans mon œil et il a réussi. Est-ce un hasard ou il s’agit d’un être — qui est et il ne peut pas ne pas être — doué d’une intelligence supérieure ?

Ed dit: à

Hier, je suis tombée – recommandation YouTube – sur le numéro de Stupéfiant spécial Houellebecq. Je n’ai pas appris grand chose, si ce n’est que les détracteurs de l’écrivain sont si rares qu’ils n’en ont cité que deux, dont…

Bref, quel courage de leur part ! Et leurs arguments sont convaincants, même pour une admiratrice de H. comme moi.

Autre scène bouleversante : l’écrivain soi-disant cynique et misanthrope qui font en larmes – et non « verse une larme hein » juste après la prononciation du mariage. Bouleversant, mais pas étonnant.

DHH dit: à

@ED
les détracteurs de serotonine sont peut-etre rares sur YUTUBE mais ils sont legion parmi les lecteurs?
Reportez vous au nombreux commentaires d’une sévérité sans appel qui s’accumulent sur AMAZON .ils sont signalés par une seule etoile qui représente leur note et encore parce que le système n’accepte pas de commentaire dépourvu de cette notation minimale

Jazzi dit: à

En effet, DHH !

Client d’Amazon
1,0 sur 5 étoiles

De très loin le plus mauvais
6 janvier 2019

Ayant lu tous les autres livres de Houellebecq, je peux dire que celui-ci est de loin, selon moi, son plus mauvais roman.
Outre les considérations sur les femmes, qui sont soit des « putes » soit des femmes au foyer, les homosexuels, tous des « lopettes », c’est l’absence de toute construction, et plus généralement de toute forme de travail, qui choque. Le style est flasque, mou, il n’y a pas de véritable structure narrative. Tout ce qu’il écrit est une redite, en moins bien, de ses précédents romans.
L’ensemble est juste un long ( et énième) monologue d’un narrateur (auteur?) dépressif, centré uniquement sur sa « b*** », sur les hôtels qu’il fréquente, sur ses ex-compagnes qu’il méprise (la japonaise conne et superficielle; l’intermittente dépressive…).
Et c’est peut-être là l’aspect le plus odieux du livre, Houellebecq écrit un prétendu roman dont le narrateur est un prétendu alter-ego, où il écrit exactement ce qu’il pense sur la société, l’Europe, les homosexuels ou les femmes, mais, sachant très bien qu’il ne pourrait pas dire des choses pareilles dans un essai, il choisit la forme du roman.
Puis, que dire de ces phrases à rallonge, sans intérêt ou du vocabulaire grossier, qui est là pour choquer le bourgeois (si tant est qu’il reste des gens que ça choque).
Enfin, toutes ces digressions sur des auteurs infiniment au-dessus de lui (Nietzsche traité de « vieille salope » dans Soumission, Thomas Mann ou Proust dans celui-ci) n’ont aucun intérêt.

DHH dit: à

@Jazzi
j’ai dit à peu pres la même chose que vous -en moins bien peut-être- dans le commentaire que j’ai envoyé sur Amazon et noté une étoile

Jazzi dit: à

Ce n’est pas moi qui dit ça, DHH, mais un client Amazon. Je n’ai pas encore lu Sérotonine et je ne suis pas pressé !

Marie Sasseur dit: à

Houellebecq est toujours en tête ?
Chouette.

Marie Sasseur dit: à

Ils sont anonymes les commentaires sur le site marchand ?

Marie Sasseur dit: à

Il y a eu un billet RDL sur « sérotonine »
Je vais voir s’il y a du new.

Marie Sasseur dit: à

Rien depuis le 2 février. Bizarre.

Ed dit: à

C’est Passou qui écrit cela sous de fausses identités ahah

Plus sérieusement DHH, je fais autant confiance aux commentaires d’Amazon qu’à ceux d’allocine, c’est-à-dire pas du tout. Babelio au contraire semble fiable, les profils sont récurrents et plus détaillés.

DHH dit: à

@ ed
Les commentaires sur Amazon ont au moins l’avantage qu’ils sont désintéresses et qu’ils ne procèdent pas de renvois d’ascenseurs ou de coups tordus entre éditeurs auteurs et critiques .
ils sont evidemment inégaux mais souvent si nombreux qu’il y en a nécessairement d’intéressants ce qui est notamment pour les 200 et quelques inspirés par sérotonine

Delaporte dit: à

Beau papier de Passou, que Starobinski a toujours beaucoup inspiré. Mais il ne faudrait pas s’en tenir qu’à un ou deux livres du maître. Ceux sur Rousseau, sur Montaigne, épais et flamboyants, sont également des livres de chevet.

Jazzi dit: à

Et les critiques des spectateurs sur Allociné sont souvent plus intéressantes et plus fouillées que celles des critiques professionnels, Ed.

Delaporte dit: à

Vous devriez lire Sérotonine tout de suite, mais, en effet, si vous procrastinisez, avec Houellebecq vous le lirez quand il se sera fait moine, autre actualité. Sinon, Mgr Barbarin va remettre sa démission au pape. Tout le monde applaudit, à Lyon, cela va être une rénovation religieuse que les fidèles appellent de leurs voeux.

et alii dit: à

@P.Assouline
j’espérais beaucoup ce billet,et il est venu:merci à vous; je me souviens du premier starobinski que j’ai lu à la bib de LYON! » Portrait de l’artiste en saltimbanque »non ce n’était pas le premier, j’avais déjà étudié Rousseau(transparence obstacle)
courage!

DHH dit: à

@ Ed
Je ne veux pas squatter ici un espace Commentaire , qui plus est consacré Starobinski, en vous infligeant la lecture de ce que j’ai longuement écrit chez Amazon ,et que vous pouvez y retrouver si par hasard cela vous intéressait .
Je vous dirai simplement ceci : je n’ai pas aimé ce livre d’emblée dès les 20 premières pages, mais j’ai voulu en être sure, et je me suis prise par la main pour aller jusqu’au bout de cette lecture ;et puis malgré ma bonne volonté je suis restée sur ma première impression , avec la conviction que le succès de ce livre doit tout non au talent de l’ auteur, qui a par ailleurs d’autres livres réussis à son actif, mais à une opération marketing exploitant le marché potentiel de la marque « Houellebecq. »
«

ed dit: à

 » marché potentiel de la marque « Houellebecq. » »

Oui DHH, j’ai cette même impression en lisant les critiques de Sérotonine et en voyant le ramdam autour de sa sortie. On peut parler d’une « marque » Houellebecq, qui repose certes sur de grands livres, mais qui se repose surtout sur ces lauriers. Cela me rappelle ces anciens grands groupes qui font de mauvais concerts hors de prix, mais qui n’ont rien sorti de potable depuis des décennies.

renato dit: à

Communiqué

Encore 6 images et je fermerai le blog figure — memoria ; à ce moment les spectateurs pourrons donner une forme à ce travail sur la mémoire.

Les règles du jeu — à affiner — sont publiées ici :

https://sites.google.com/site/renatomaestriarchivio/agnizioni

L’authentification de la réalisation de dix joueurs est prévue, si vous voulez participer il faudra envoyer une carte postale à l’adresse qu’à un moment je mettrai en ligne — puisque je ne veux pas choisir, ce sera la date du cachet de la poste qui déterminera la liste des dix.

de nota dit: à

« Bon papier, commis dans l’urgence… »

euh, c’est de l’humour?

renato dit: à

pourrons > pourronT

gisèle dit: à

Christiane 4h06,sur quel fil? à propos de L’Education S. J’ai lu vos remarques;j’ai,pour ma part, clos le chapitre Flaubert;comme me l’avait demandé DHH ; et je tiens parole. Flaubert est inépuisable, et je vous souhaite de joyeux échanges. Je suis plongée dans tout autre chose.

gisèle dit: à

JJJanssen 7/03 9h30. Intéressante remarque sur les fenêtres, les portes chez Kafka. »fenêtres, portes, seuils, escaliers, corridors,qui sont des lieux de passage mais mettent d’autant mieux en évidence l’impossibilité de passer outre… »
Donc Starobinski…

Clopine dit: à

Jazzi, dans ton « goût du printemps », as-tu mis l’extrait de la Recherche du temps perdu sur les pommiers ?

DHH dit: à

Il y a plusieurs années le magazine littéraire avait consacré une livraison à Starobinsky.
Si j’ai oublié les divers articles de critique et d’érudition qui y figuraient , je garde un souvenir très précis de la relation par Butor d’un déjeuner plutôt intime auquel il avait été convié dans la maison du maître , avec quelques autres figures du monde universitaire et littéraire :chaleur et simplicité de l’accueil du maître de maison et de sa femme dans un cadre respirant le cocooning élégant et l’harmonie familiale ,conversation aimable sans rien qui pèse ni qui pose mais foisonnante d’idées, échanges de vues a bâtons rompus et sans pédanterie sur les colloques avenir ou les thèses en cours dirigés par les uns et les autres et sur ce qu’elles promettent.
Rien d’autre qu’un moment mondain certes, mais à cette lecture on a le sentiment que Butor a voulu nous dire quelque chose sur la générosité de l’homme et la modestie du savant

et alii dit: à

: 7 mars 2019 à 17 h 24 min
ET LES CERISIERS AU Japon ,Clopine?
et un poème des masques, de la mélancolie et des apparences:
Clair de lune
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune
Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres.

Paul Verlaine, Fêtes galantes

MARC SPORTES dit: à

J’ai découvert Jean Starobinski en 2016 avec « La beauté du monde » (La littérature et les arts) et grâce à 2 émissions de Répliques (remarquables) sur France Culture (une avec JS sur Rousseau et l’autre avec Martin Rueff, toutes 2 disponibles en réécoute). Cette oeuvre m’a ébloui, si bien que j’ai conservé le livre à porter de main sur mon bureau jusqu’au mois de décembre 2018, pour y puiser comme à une source de diamants à distribuer en chemin. Merci à Pierre Assouline pour l’hommage élégant rendu au grand humaniste de Genève.

et alii dit: à

le luth mélancolique le plus fameux
Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

PATRICE CHAROULET dit: à

Un antisémite bien inséré et honorablement connu

Le journal Le Monde du 5 mars 2019 rend compte d’un procès.
Christian P, 65 ans, chargé du budget au conseil départemental des Yvelines, à Versailles, titulaire d’un DESS de droit public, 2700 euros de salaire. On lui reproche d’avoir commis une cinquantaine
de tags avec un marqueur. Dans ce florilège, on relève : « Baise ta vieille au lieu de baiser les vieux ! » , « Macron à Dachau ! », « Juden raus ! »…Il a été pris en flagrant délit à l’aube.
Pour l’instant, il n’est poursuivi que pour les dégradations matérielles. Sur les propos, un autre procès aura lieu.
Au tribunal, il a déclaré dores et déjà : « Je n’ai absolument rien contre les juifs » et « J’ai pas fait allemand ». Il dit qu’il est gilet jaune, qu’il est révolté et qu’il a des difficultés financières.

Doit-on commenter ?

Clopine dit: à

Ey alii, merci pour les liens… La mélancolie n’est pas dans mon caractère. Mes tristesses (et j’en ai, hélas) ne s’accompagnent pas de cette douceur angélique que vous mentionnez ainsi, via vos liens…

Je rejoins Ed dans ses voeux de voir revenir Chaloux, (qui pourtant m’exècre et me le fait savoir), parce que je ne vois guère que lui, ici, capable de m’expliquer à moi-même pourquoi diantre je vois de l’Espagne quand j’écoute la Pavane de Fauré. Ca se trouve, c’est absurde, m’enfin ça se trouve, il y a bien là une sorte d’influence ? Enfin, j’aurais aimé lui poser la question. Tant pis…

Marie Sasseur dit: à

Doit-on commenter ?
Non on a déjà mis un lien.
Seul manquait le niveau du fonctionnaire.
Quel tableau.

Bérénice dit: à

Clopine, au risque de commettre une erreur dans la gestion du stock de pseudos,Charoulet pourrait à mon avis remplacer votre idole négative.

m'enfin dit: à

@18.39
je m’interroge sur la portée evocatrice du sous entendu de vos propos « faux syllogisme evocateur? »qui tendrait à pousser à la generalisation style BHL?
Et vous ajoutez pas de commentaire! Mais deboutonnez vous ,vous au moins vous respirerez mieux

et alii dit: à

vous aurez avancé

Jazzi dit: à

« Jazzi, dans ton « goût du printemps », as-tu mis l’extrait de la Recherche du temps perdu sur les pommiers ? »

Non, Clopine, mais j’aurais pu…

Jazzi dit: à

« euh, c’est de l’humour ? »

Tu crois que Passou l’avait en frigo, de nota ?

Bérénice dit: à

14h57, ce qui est bien avec ce nouveau roman c’est que les lecteurs familiarisés avec le langage mathématique peuvent calculer le temps de leur chute. L’impression que MH écrit une langue parlée, et qu’il est mû par une fâcheuse tendance à vouloir qu’au fond tous les hommes hetero peuvent se ranger, du plus brillant raffiné au mediocre, dans le meme sac. J’ai aimé son avis sur la marche des choses dans le monde agricole . Il dresse un état des lieux lucide .

Bérénice dit: à

Dans l’émotion, Jazzi, pour ceux qui l’ont approché de pres ou à travers son oeuvre.

Delaporte dit: à

Ce jeudi, un Figaro littéraire sans aucun intérêt. Y a même la chronique de Neuhoff qui vient en réduction, tant il ne s’est pas foulé, comme à son habitude. Le livre de Kauffmann sur Venise ne relève pas la sauce. Bref, à oublier.

Delaporte dit: à

« Tu crois que Passou l’avait en frigo, de nota ? »

C’est aussi mon avis. Un homme avisé en vaut deux. Après tout, on savait qu’il allait mourir un jour.

Delaporte dit: à

D, vous mangez quoi ce soir ? Moi, ce sera de la tomme corse et du jambon de Bourgogne. Je sens que je vais faire des jaloux, notamment cette pauvre Ed, exilée à Hambourg.

Bérénice dit: à

18h39, j’avais noté au passage une espèce de dissonance entre les actes commis et le profil de l’individu mais je ne me souvenais plus en quoi elle résidait. Comme quoi, la formation, le niveau socio professionnel ne représentent aucunement des garanties intellectuelles et morales.

Bérénice dit: à

Delaporte, sans vouloir faire du mauvais humour, d’une part cet intellectuel avait atteint un âge où il faut s’attendre à la mort mais d’un point de vue strictement medical est ce que la mort est une urgence?

P. comme Paris dit: à

« et alii dit: 7 mars 2019 à 19 h 41 min
vous aurez avancé »

Merci bien de faire avancer les cons,
Dieu vous le rendra.

Bérénice dit: à

98 ans . Comment imaginer ce qu’une personne de cet age ressent, elle vit sur un fil fragile.

Marie Sasseur dit: à

(il a bouleversé notre lecture de Rousseau dans La Transparence et l’obstacle qui déchiffrait son œuvre à la lumière d’un monde intérieur de la séparation et du rejet),

Pourquoi cette parenthèse.
J’espère qu’il s’est attardé aussi sur comment JJ Rousseau s’est barré de G’neve. Un vrai « systeme » organisé.

« P.S. Son père mourra en 1965 sans avoir jamais réussi à obtenir la citoyenneté helvétique. »
C’est bizarre, ça, peut-être qu’ol ne l’a jamais demandée. Mais il est vrai que même avec un travail, et residence permanente, aujourd’hui encore c’est pas gagné pour ceux ,candidats au changement.

Moi ce que je trouve bizarre, c’est cette mélancolie heureuse en 1942, pas vous ?
Certes on a pu en voir faire du ski à Megeve le week- end la même annee et que cela vous choque. Et pas là, les concerts, la teuf, strange…

Phil dit: à

Détrompez-vous, Dekaporte, on mange très bien à Hambourg, ville natale du père de Montaigneàcheval et du considérable Lagerfeld.
Martin du Gard s’y rendait tout spécialement pour se taper du matelot (probablement en sauce).

Marie Sasseur dit: à

Et en 1942 à Megeve, il y avait un monde fou, fou, fou.

et alii dit: à

: 7 mars 2019 à 19 h 57 min
je nedoute pas que vous compreniez la mélancolie de Durer mieux que tous les érudits racontez donc

Marie Sasseur dit: à

On mange surtout des saucisses a Hambourg, j’dis pas des p’tits jesus de Lyon, mais, ca doit ressembler quand même, cette cochonaille.

renato dit: à

On peut bien manger partout ; mal aussi, d’ailleurs.

C. dit: à

@gisèle dit: 7 mars 2019 à 17 h 10 min
C’était la nuit dernière donc sous le fil précédent (la mafia en Sicile), vers 4 heures de la nuit. J’y retourne d’ailleurs pour tenter de répondre à l’énigme de DHH.

Marie Sasseur dit: à

On est en plein carême, là n’est pas le sujet de manger bien ou mal, à Hambourg ou à Petaouchnok.
Moi je suis remontée comme un coucou suisse qui aurait avalé un pot de moutarde à c’t’heure. Alors pensez que je ne suis pas partante pour un dîner de con.

Clopine dit: à

Jazzi, non : tu aurais dû !

Pour des raisons diverses, je me suis attaquée à ce passage (les pommiers dans Sodome et Gomorrhe) par la face nord. Eh bien, cela confirme tout ce que je sais de Proust : à savoir que la Recherche est définitivement et absolument fractale. Tout, dans ce mince passage des pommiers, est construit exactement dans la même logique et le même souci de démonstration que l’ensemble de l’oeuvre. Accessoirement, c’est une horreur à apprendre, parce que la pensée est tellement présente à chaque mot et chaque adjectif, qu’il faut être souple comme un serpent et attentif comme une bête de proie pour faire siens ces mots-là.

Bon.

Je remercie vraiment pour les musiques – Boccherini surtout. Je ne sais, pour moi il est associé à l’enfance, et au pizzicato du « ballet de Sylvia » de Delibes. C’était un des très rares -voire le seul- disque de « musique classique » que nous possédions, à la maison, un 45 tours dans une pochette rose…

Pardonnez-moi de divaguer ainsi. Faut vraiment que je me surveille, maintenant que je deviens vieille, pour de sûr : sinon, on me retrouvera bientôt divaguant dans les couloirs en chantant « colchique dans les prés ». Soupir.

Marie Sasseur dit: à

Une pub pour le papier cul.

Delaporte dit: à

La nourriture à Hambourg, Ed pourrait nous en dire deux mots, quand elle aura un accès de sincérité. J’imagine que pour Lagerfeld, c’était plutôt les matafs sonnants et trébuchants qu’il recherchait dans les bars à homosexuels. Il ne s’intéressait pas du tout à la bouffe, et ne buvait jamais d’alcool. Il avait réussi à maigrir de 40 kilos, je crois. En ne mangeant que des salades. J’espère que Ed se tape de temps en temps une belle saucisse, denrée rare à Hambourg, comme je le crains.

et alii dit: à

La traversée de la mélancolie
Julia Kristeva
Dans Figures de la psychanalyse 2001/1 (no4), pages 19 à 24

et alii dit: à

Je voudrais simplement rappeler deux points essentiels : d’abord une tentative de définition de ce vaste champ fort complexe et hétérogène qu’on appelle sans doute un peu abusivement d’un seul mot, soit « mélancolie », soit dépression, qu’il importe pourtant de différencier. Ensuite, une approche du rapport entre cette expérience-là et l’économie de la sublimation qui est, en fait, celle de l’écriture et donc de la littérature.

closer dit: à

Je suis très surpris de votre commentaire sur Sérotonine, DHH.

Entre les 20 premières pages (et même sensiblement plus) et la fin du roman il y a en effet un abîme. Comme d’habitude Houellebecq commence par d’évidentes provocations, qui sont en réalité le prix qu’il paye pour être considéré comme suffisamment transgressif par les pontifes qui dominent la scène intellectuelle et avoir le droit de continuer vers ce qui lui importe vraiment. Ce qui lui importe vraiment, c’est l’impossibilité d’aimer dans un monde qui se disloque et il l’exprime comme personne d’autre. Rien d’original dans cette souffrance, mais on n’a pas trouvé depuis longtemps quoi que ce soit d’original sur le sujet. Tout est dans la manière, absolument personnelle et incomparable, qui est celle de MH.

« C’est un petit comprimé blanc, ovale, sécable. »
Et la suite se déroule, impassible, implacable, hypnotique, impossible à lâcher…

et alii dit: à

Posons donc cette hypothèse, que certains, j’en suis sûre, contesteront : le sublime naît dans la mélancolie. La preuve ? Holbein, Nerval, Dostoïevski, Duras, Beckett, Céline et tant d’autres. Mais le beau peut-il être triste ? La beauté a-t-elle partie liée avec l’éphémère et donc avec le deuil ? Ou bien le bel objet est-il celui qui revient inlassablement après les destructions et les guerres pour témoigner qu’il existe une survivance à la mort, que l’immortalité est possible ? KRISTEVA

Bérénice dit: à

Clopine, je l’avais mis en lien il y a pas mal de temps, ma mémoire ne me permets pas un grand magasin mais j’ai découvert ce fandango par un matin clair, ensoleillé entre hiver et printemps, ma voiture est encore le meilleur des endroits pour écouter de la musique. J’imagine que la sonorisation ferait bondir un musicien mais c’est mieux que sur ma chaine hifi. Surement est ce que nous nous deformons les oreilles à coup de mauvais appareils. Je n’entendrai jamais la différence, ai je de plus une bonne oreille. Aucune idée, en conduisant c’est un plaisir, je me shoote littéralement à ce mélange conduite+musique.

Bérénice dit: à

Permet.

et alii dit: à

– Une citation de Jean de La Fontaine, Les Amours de Psyché et de Cupidon (1669) :

J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique,
La ville et la campagne, enfin tout : il n’est rien
Qui ne me soit souverain bien,
Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique.
ENCORE KRISTEVA
http://www.pileface.com/sollers/spip.php?article2043
Eva Bester interviewe ses invité(e)s autour de ce fil rouge « Remède à la mélancolie », déniche chaque jour une gourmandise anti-spleen, insolite ou simplement divertissante. Elle prend soin des âmes des auditeurs depuis 4 saisons avec son émission tous les dimanches à 10h.

Julia Kristeva, était l’invitée de l’émission du dimanche 25 novembre 2018 et évoque Proust, “L’homme qui en savait trop”, Jean de La Fontaine, l’expérience psychanalytique, Cecilia Bartoli ou une fabuleuse horloge astronomique… Découvrez tous les remèdes de notre invitée !
http://www.pileface.com/sollers/spip.php?article2043

et alii dit: à

Eva Bester interviewe ses invité(e)s autour de ce fil rouge « Remède à la mélancolie », déniche chaque jour une gourmandise anti-spleen, insolite ou simplement divertissante. Elle prend soin des âmes des auditeurs depuis 4 saisons avec son émission tous les dimanches à 10h.

Julia Kristeva, était l’invitée de l’émission du dimanche 25 novembre 2018 et évoque Proust, “L’homme qui en savait trop”, Jean de La Fontaine, l’expérience psychanalytique, Cecilia Bartoli ou une fabuleuse horloge astronomique… Découvrez tous les remèdes de notre invitée !
J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique,
La ville et la campagne, enfin tout : il n’est rien
Qui ne me soit souverain bien,
Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique.la fontaine

Bihoreau duc de Bellerente dit: à

«Gachet dans sa solitude se dévoile comme un individu angoissé par la perte de ses forces vitales.»

J’ai connu un jeune homme qui allait avoir vingt ans et qui souffrait de la même angoisse. Il a vieilli, fort élégamment, mais continue d’être angoissé. Simple trait de sa personnalité, de son caractère, de son tempérament, ou fruit de notre époque ?

Bérénice dit: à

A la suite de Kristeva, j’imagine qu’il doit se trouver des liens sur l’esthetisation, de l’horreur par exemple, des ruines, des champs de bataille. Il y a surement une limite au delà de laquelle il n’est plus possible de rendre le sujet beau. Cela me ramène au spectaculaire parce qu’il est impossible de les trouver beaux des écorchés accueillis dans les expo internationales et qui vraisemblablement sont des chinois exécutés.

D. dit: à

Demain c’est poisson. J’en demanderai un gros, par amour de mon poissonnier.

Delaporte dit: à

« Découvrez tous les remèdes de notre invitée ! »

Et travailler pour les services secrets bulgares, cela faisait aussi partie de la thérapie ? A propos de Sollers, je suis allé cet après-midi dans une librairie, et j’ai feuilleté son immonde nouveau roman intitulé « Le nouveau ». Cela ne vaut rien, et on n’a pas du tout envie de le lire en entier. Il nous casse les pieds avec Shakespeare, et quand même, il faut le faire ! Et puis, il nous dit que c’est un « roman ». Mais ce n’est qu’un amas de citations et de gribouillis sans intérêt sur l’auteur dramatique anglais. Et alors, quelqu’un va lire ça ? Peut-être PaulEdel ? Dites-nous, PaulEdel, vous aimez toujours Sollers ? J’espère que cela vous passera, car cela vous décrédibilise complètement à mes yeux, sachez-le !

Delaporte dit: à

Jadis, PaulEdel s’était montré enthousiaste pour Sollers, ici même, comme si le blog de Passou méritait cette confession interdire et de mauvais goût. Est-ce que c’est toujours le cas, PaulEdel ? On aimerait savoir si vous avez fait quelque progrès en littérature. Ce serait bien que vous admettiez enfin que vous vous trompiez méchamment.

et alii dit: à

dans le fol espoir de conjoindre un rêve de beauté et une exigence de vérité. le billet

et alii dit: à

« Car en quoi est-il plus convenable d’éteindre la soif et la faim que d’expulser la mélancolie ? »
Spinoza, Éthique, partie IV, prop. 45, cor. 2, scolie

renato dit: à

« Mais une fois qu’on l’a reçue, qu’elle soit poème, sonate ou dessin, que peut-on bien faire de la beauté d’une oeuvre d’art ? »

Parfois, en lisant le journal, il m’arrive de penser :  » Est-ce que la culture sert vraiment à quelque chose ? »

et alii dit: à

Foucault semble avoir passé une bonne partie de sa vie au plus près des formes les plus avérées de mélancolie : imprégné de la littérature qui depuis le romantisme baigne dedans (des mélancoliques Nerval et Tchekhov au mélancolique Roussel), enfoncé dans l’histoire qui semble par essence ne jamais pouvoir faire son deuil du passé puisqu’elle se donne pour tâche d’en assurer la « résurrection » (notamment dans la généalogie du mélancolique Nietzsche annonciatrice de la mort de Dieu et de la mort de l’homme), penseur des origines fêlées de notre modernité et en proie, suivant la belle formule de Mathieu Potte-Bonneville, à une constante « inquiétude des sols » (notamment si proche, en vérité davantage au début qu’à la fin, de la mélancolie heideggérienne d’une terre originaire et oubliée). Bref, quoi qu’il ait pu prétendre ici ou là, Foucault semble n’avoir rien eu ni d’un « quiétiste » bienheureux, ni d’un « positiviste heureux » ; il ne s’est en tout cas jamais réfugié très longtemps dans ces deux sanctuaires traditionnels de la lutte contre la mélancolie. Mais alors comment a-t-il fait, au moins dans les dix dernières années de sa vie, pour surmonter toute cette théorie d’expériences mélancoliques sans s’y abîmer ? Pour « continuer », suivant le slogan beckettien qui conclut L’Ordre du discours, tout en se prémunissant de l’épuisement mélancolique qui lui semble inévitablement corollaire ?
https://vacarme.org/article1396.html

Bérénice dit: à

21h50 le largesse et domination doit être intéressant. Largesse, je vais essayer de m’en souvenir. Les affichages Decaux entrent ils dans un processus dominateur… Oui, évidemment oui, ils visent à la subversion psychique pour anéantir l’individualité, occupent le paysage urbain comme ici certains colonisent l’espace du commentaire. Neo colonie as liste marchand, guerre économique, stratégie de lobotomisation collective, afficher plus pour capter et retenir captif le passant.

https://lesmoutonsenrages.fr/nous-sommes-manipules/les-techniques-de-manipulation-des-masses-2/

Jean Langoncet dit: à

@» Est-ce que la culture sert vraiment à quelque chose ? »

Aux nourritures terrestres comme on dit communément à Fixin

Bérénice dit: à

Se décorer.

Jean Langoncet dit: à

Sur le plan de ce qu’on ingère … Gobe ?

Bérénice dit: à

J’admets une reserve quant au lien les moutons enragés, concernant les attentats qu’un pouvoir laisserait selon les auteurs organiser. Je ne suis pas de cet avis quand bien même nous révolutions les fruits d’une politique étrangère étrangère.

Bérénice dit: à

Recoltons pour revolutions. Mes excuses.

Jean Langoncet dit: à

Enfin vous connaissez sans doute cette anecdote des poissons rectangulaires dans les rayons marchands et des sangliers sur les flots dans l’art poétique

G S'A dit: à


…j’espère lire, de nouveaux  » riches « ,!…
…avec quelles cultures, çà vient; n’importe quoi,!…
…tout est bon, etc,!…

Ed dit: à

Malheureusement la Chaloupe ne reviendra pas car la Chaloupe est colère – oui bon ca, on a l’habitude -contre Assouline, et ca, c’est plus problématique.

Ed dit: à

Qui est au niveau des Liminanas en ce moment ? Qui ?

gisèle dit: à

***Salle Cortot,c’est le 29 AVRiL que joue le pianiste Irakli Avaliani.
TOUT le mois de Mars,c’est Ludwig Van: les quatuors Razumovsky

G S'A dit: à


…rien; c’est pour vérifier,…que les liaisons fonctionnent bien,!…
…etc,!…

Clopine dit: à

Bah, Ed, rien d’étonnant aux errements « féministes » de Marlène Schiappa. Celle-ci occupe un ministère et a un portrait de Macron dans son bureau. Alors…

Cependant, c’est intéressant au-delà de la personne, insignifiante. Car cela dit bien que « femme politique » contient les mêmes germes qu »homme politique ». Quand le second terme bouffe le premier, quoi.

Bérénice dit: à

Closer, lu votre avis sur le dernier Houellebecq. D’accord avec vous. Ce qui n’engage que moi , je ne suis pas en possession de l’immense culture livresque commune à beaucoup ici mais à côté des provocations sexuelles qui d’ailleurs à la fin sont les mêmes que celles présentes dans la possibilité d’une île, c’est l’effet que produit ce livre où les hommes boivent un peu, beaucoup trop
L’aristocrate est attachant, émouvant de courage et désespoir. Il m’a rappelé quelqu’un rencontré , disparu .

et alii dit: à

les premiers masques
Bon chevalier masqué qui chevauche en silence,
Le Malheur a percé mon vieux coeur de sa lance.
verlaine

Ed dit: à

Top clopine.

Paul Edel dit: à

Cher Delaporte, je vais encore me décrédibiliser un peu plus à vos yeux en confessant que j’aime les livres gais, pimpants, ironiques, second degrés, de Sollers. Un détail, vous écrivez que je me trompe « méchamment, » .Non, je me trompe, comme tout le monde, mais quand je me trompe, c’est ni méchant ni gentil, c’est intime et facile, un jour, à corriger. Je vais vous faire une confidence : je vieillis et j’ai tendance à devenir plus heureux, primesautier, dégagé de l’éducation des enfants, délivré d’une salle de rédaction qui s’échauffait sur des trucs qui ne m‘intéressaient que moyennement comme « le mal de dos » des français » ou « quoi faire de votre argent » .
Les petits tyrannies du boulot quotidien ont fondu comme par miracle, et les sinuosités et les compromis de l’âge mûr ont disparu.. Je lis Stendal et Gombrowicz à n’importe quelle heure, ce sont de fidèles amis … J’écris ce matin du côté de la gare maritime de Saint-Malo au bord de l’eau .Elle donne une mémoire enfin liquide . Mémoire de surface rêveuse, goute miroitante d’oublis et d’illusions, mémoire évasive, leste, diaprée, distante et déja posthume comme si j’étais de l’autre côté des vivants. C’est très agréable cette petite distance, ce monde éclairé à l’envers…. donc j’écris dans un petit café avec une vieille table en Formica, des goelands q picorent et secouent du bec des moules sur le parking, là, en plein soleil, entre les flaques de la dernière averse. Le gros batiment blanc, « Le Pont-Aven »,embarque des semi- remorques anglais ou espagnols dans un bref et régulier fracas métallique ; on voit des hommes en combinaison orange qui, sur une passerelle, tirent des câbles.. Je lis Sollers : « On publie de plus en plus, ou plutôt on poublie. Aussitôt imprimé, aussitôt oublié. Les tweets, les blogs, donnent à chacun et chacune la possibilité d’exhiber, en quelques mots, la folie normalisée. Les livres sont devenus de drôles de machins visqueux, enfance malheureuse, enfers familiaux, délires sentimentaux, demandes essoufflées d’amour.Ca ne se vend pas, mais peu importe. Une telle surproduction prouve la bonne volonté démocratique générale, la dépense tarée dans l’égalité. » C’est de Philippe Sollers, dans Médium, Gallimard,2014 17,50 euros .Bonne matinée Delaporte.

Marie Sasseur dit: à

« Le regard de Simone Martini a percé le voile corporel de Laure, qui attirait les yeux de l’amant à un point tel que ce dernier en était réduit à projeter l’idée de sa beauté idéale derrière le voile, sans jamais la fixer [11]. Dans une sorte de « pacte de générosité [12] », Pétrarque parle de « cortesia », de courtoisie amicale : Simone, dans un moment privilégié d’inspiration artistique, prête ses yeux à son ami pour qu’il puisse concrétiser son imaginaire au-delà du voile. La vision de Simone, que Pétrarque évoque dans son poème, correspond à la conception thomiste de la « visio », qui ne signifie pas voir mais percevoir (« apprehensio »). Dans ce sens, la beauté de Laure serait « id cuius apprehensio placet [13] ». Selon Thomas d’Aquin, ce regard perceptif est dû à un plaisir désintéressé, « interesseloses Wohlgefallen » selon Kant [14]. »

Lavande dit: à

Top, Paul Edel, comme dirait Ed

Je retrouve Opitz43 transplanté de Rome à Saint-Malo.

et alii dit: à

le grand Meaulnes l’un des premiers romans à saltimbanques que j’ai aimé et qu’une cousine m’avait offert

Phil dit: à

le prestigieux passou devrait nous faire une notule sur le Grand Meaulnes. Pauledel nous livrerait quelques perles entre deux huitres et henry brulard. malgré tout ce qu’il fume, Sollers est bien conservé. Mauriac, qui manque aujourd’hui au landerneau pour torcher les médias cathophobes, avait raison.

Clopine dit: à

Paul Edel, c’est incroyable le charme que vous avez quand vous parlez de vous, comme si vous vous regardiez, amusé ou désabusé, mais toujours juste en fait. On se croit tout de suite dans une scène d’exposition cinématographique, dont vous seriez à la fois le protagoniste et le caméraman. Vous arrivez à donner de la grâce à des semi-remorques qu’on débarque de pesants ferrys, c’est dire !

Franchement, je préfère cela à vos épîtres littéraires sur ce qu’il convient d’admirer chez celui-ci , ce qu’il faut avoir lu de celui-là et ce que vous subodorez rester ignoré de tel ou tel internaute, parfois en vous plantant complètement, d’ailleurs…

(et je partage désormais avec vous ce sentiment d’allégresse que la légèreté de l’oisiveté procure aux retraités, quand ceux-ci ont encore une bonne santé physique, bien sûr).

Marie Sasseur dit: à

« Cela nous pousse à ouvrir des pistes, tenter des rapprochements, oser des analogies. »

Et avoir beaucoup beaucoup de temps, vaut surtout pour la haute-voltige.

« Comme l’exemple, l’analogie est un procédé d’argumentation. Mais une analogie est plus qu’un simple exemple. L’analogie est souvent utilisée pour faire comprendre des idées abstraites en les mettant en relation avec un domaine concret présentant des rapports semblables entre ses éléments. C’est un procédé d’argumentation très souple et très riche. Cependant, les domaines mis en relation par l’analogie n’étant pas identiques sous tous les rapports, le raisonnement par analogie n’est jamais totalement satisfaisant. Il faut donc en user avec précaution : on peut (presque) tout faire dire à une analogie.

Ainsi, le recours à l’analogie est plus un procédé rhétorique qu’une démarche rigoureuse. »

http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/ressemblance-et-analogie

renato dit: à

« … la journaliste lui demande s’il pourrait aimer une femme de 50 ans, il répond « Ah non, il ne faut pas exagérer, je trouve ça trop vieux »

Voilà un bel exemple de manque de savoir-vivre désormais dominant dans le monde contemporain : la journaliste manque d’éducation et l’écrivain manque de tact.

Cela dit, la Ministre ha raison : « Depuis quand doit-on rendre compte de ceux qui nous attirent ou qui ne nous attirent pas sexuellement ? »

Jazzi dit: à

« G S’A dit: 8 mars 2019 à 8 h 10 min

…rien; c’est pour vérifier,…que les liaisons fonctionnent bien,!…
…etc,!… »

A force de s’abstenir, GS’A va finir par disparaitre !

Ed dit: à

« Cela dit, la Ministre ha raison : « Depuis quand doit-on rendre compte de ceux qui nous attirent ou qui ne nous attirent pas sexuellement ? » »

Approuved by Humbert Humbert.

closer dit: à

Ne vous fatiguez pas à répondre à Delaporte, Paul. C’est un obsessionnel. Sollers fait partie de ses fixettes négatives, avec Neuhoff et d’autres…Mais reconnaissez que Sollers n’est qu’un bon faiseur, agréable à lire, stimulant, intelligent, doté d’une grande culture, mais que l’on oublie aussitôt refermé son livre…Une bonne conversation avec un brillant causeur autour d’une tasse de café ou d’un bon whisky…ça fait plaisir, on ne s’ennuie pas, c’est déjà pas mal, mais c’est tout.

closer dit: à

En rendre compte, non Ed (11h26)…mais depuis quand doit-on en parler d’une façon évidemment blessante pour une grande partie de la population? Il n’avait qu’à se taire. On s’en contrefout de ses préférences…

Delaporte dit: à

« Une telle surproduction prouve la bonne volonté démocratique générale, la dépense tarée dans l’égalité. » Sollers cité par PaulEdel

Cette phrase d’un roman de Sollers exprime toute la haine de l’auteur maoïste pour la démocratie, sa haine du genre humain. Sollers se réfugie dans sa tour d’ivoire, égoïstement. Il hait tout ce qui pourrait ressembler à de l’amour ou de la compassion. Il méprise son prochain, et, en bon lecteur de Sade, voudrait le voir encore davantage souffrir. Pour moi, mon cher PaulEdel, Sollers est un contresens radical sur la littérature. D’ailleurs, qui le lit ? Qui va acheter cette petite crotte qui s’appelle « Le Nouveau » ? Même vous, PaulEdel, vous ne l’avez pas encore lu. Sollers passe dans les médias putrides, parce qu’il fait leur jeu, le jeu de la haine et du mépris, de la fausseté et du mensonge. Cher PaulEdel, vous valez mieux que cela, votre description des mouettes ou des goélands était parfaite, ce matin, on se disait que vous devriez écrire un nouveau roman, pour donner une leçon de gaieté et de libertinage intellectuel à Sollers. Vous écraseriez cette larve de Sollers sans aucun mal. Car ce qui l’attend, c’est de finir dans une immonde agonie (qui a déjà commencé avec « Le Nouveau »). Bonne journée, PaulEdel.

Delaporte dit: à

« Ne vous fatiguez pas à répondre à Delaporte, Paul. »

Attention, closer, vous semblez haïr le dialogue. Très mauvais signe. Vous nous aviez habitué à mieux. Ceci dit, vous avez raison : Sollers est gadget, un « scoubidoubidou » chanté par Sacha Distel, dixit Modiano à Apostrophes.

Delaporte dit: à

Je crois que tout le monde déteste Sollers. Comme il est vieux, on lui passe ses crises de gâtisme. Avant, les gens étaient plus critiques. Des manifestants avaient voulu lui casser la gueule, dans la rue, alors que Sollers les insultait. Ce débris humain se croit tout permis. Il est convaincu d’avoir raison en tout. Mais quel con !

Delaporte dit: à

Son oeuvre sera vite oubliée. Vous verrez. Dans vingt ans, on lira encore La Maîtresse de Brecht, mais Le Nouveau aura passé par pertes et profits depuis longtemps.
D’ailleurs, remarquez une chose, PaulEdel : on ne parle que des romans de Sollers qui sortent, jamais de ceux qui sont parus il y a même quelques années, et qui sont déjà oubliés. Au fur et à mesure, on oublie Sollers. Lui aussi « poublie » ! Qui aujourd’hui irait acheter un vieux Sollers pour en faire ses délices ? Personne, même pas PaulEdel !

Delaporte dit: à

La cote de Sollers ne vaut rien. Sur Amazon, n’importe lequel de ses vieux bouquins est à moins de 1 euro ! Sinon, c’est de l’arnaque.

renato dit: à

« Approuved by Humbert Humbert. »

Puisque vous n’avez pas compris pourquoi Nabokov a créé ce personnage avec le langage qui le caractérise, je classerais votre drôle de commentaire parmi les horreurs de jeunesse dont vous êtes coutumière.

Jazzi dit: à

« vous devriez écrire un nouveau roman »

Stendhal à Milan !

Jazzi dit: à

« les horreurs de jeunesse »

Passée la trentaine on ne peut plus parler d’erreur de jeunesse, renato. Ed est dans sa pleine maturité !

Jazzi dit: à

« La cote de Sollers ne vaut rien. Sur Amazon, n’importe lequel de ses vieux bouquins est à moins de 1 euro ! »

Serais-je un génie ?
Les miens valent généralement plus d’occasion que neufs !

Clopine dit: à

Renato, à mon sens, le problème n’est pas « ce qui nous attire sexuellement » et dont on devrait, ou non « rendre compte » (encore qu’à mon avis personne n’a obligé Moix à « rendre compte » de ses attirances, il les a déballées tout seul, hein, et ça se trouve ne s’en mord même pas les doigts, vu que nous vivons une époque où tout vaut mieux que l’obscurité, pour des types comme lui), mais bien ce qui se cache derrière cette objectivation de l’autre, qui n’est plus un être humain mais est simplement défini par l’usage sexuel que Moix pourrait en faire.

« je ne peux plus désirer que des jeunes femmes asiatiques de moins de 50 ans », c’est à mon sens assigner à une personne humaine des critères d’objectivation, et c’est ça qui est grave. A mon sens. Quels que soient les critères en question. Assigner à la femme un rôle sexuel où son identité s’efface. Elle n’est plus une personne mais un catalogue de caractéristiques physiques. Réduite à son rôle d’objet sexuel.

C’est en cela que Moix dévoile la profondeur de son machisme. Et prouve que si peu de choses ont bougé dans la tête des hommes,, depuis 1949, année de parution du deuxième sexe de Simone de Beauvoir, qui explique tout cela bien mieux que je ne le saurais faire.

Ed dit: à

renato. Essayez, (essayez !) de comprendre. Le journaliste de l’extrait que j’ai publié explique bien en quoi c’est machiste !

Jazzi dit: à

Moins de cinquante ans, on peut comprendre, mais pourquoi exclusivement asiatiques ?
Qu’est-ce qu’elles ont de plus que les autres ?

renato dit: à

Clopine, je ne sais rien de cette histoire de cons, je me tiens donc au lien mis en ligne par Ed : « … la journaliste lui demande s’il pourrait aimer une femme de 50 ans, il répond « Ah non, il ne faut pas exagérer, je trouve ça trop vieux ».

Cela étant donné, je maintiens :
la journaliste manque d’éducation ;
l’écrivain manque de tact ;
la Ministre a raison.

Jazzi dit: à

Parce que moi, chez les asiatiques, c’est ce qu’ils ont en moins qui me gêne…

Jazzi dit: à

Un journaliste bien élevé est un journaliste (professionnellement) mort, renato !

Ed dit: à

Moi aussi jazzi…Du coup j’objectivise le corps des hommes. Oups.

Ed dit: à

12:17
Demandez à Houellebecq !
Elles sont soumises en apparence. Les hommes adorent ca.

renato dit: à

Ed, je ne mets pas en question le machisme de l’écrivain — c’est une évidence — mais le manque de savoir-vivre des personnages donnés : la journaliste et l’écrivain.

Cela dit, personne ne peut vous empêcher de déclarer vos préférences ; mais personne ne doit se permettre de vous poser la question : les différences entre public, privé et intime ne sont pas là pour faire de la conversation.

DHH dit: à

Ed
votre analyse du grand Meaulnes n’est pas arrivée à me faire aimer ce roman que je trouve artificiel et surestimé
mais je sais que ce point de vue n’est pas répandu tant pis pour moi si je n’ai pas su comprendre;je suis ouverte à toute argumentation

renato dit: à

«…mais pourquoi exclusivement asiatiques ? »

Le préjugé est encore vivace que les femmes asiatiques sont plutôt soumises et serviables, Jacques.

Clopine dit: à

… Et qu’elles ressemblent plus à des enfants, sont moins agressives sexuellement, ne comptent pas de Marylin dans leurs rangs ce qui rassure les mecs, et se ressemblent toutes. Franchement, dans le genre préjugés, vous êtes assez relous, sur la Rdl…

Clopine dit: à

Ed, objectiver les mecs c’est déjà ça, mais là vous les « objectivisez », c’est carrément pire ça se trouve. Vous les clouez à une cible et confrontez leurs attributs à vos critères de choix, c’est ça ? Longueur, poids, aspect général et aptitude à l’effort ?

christiane dit: à

Je tourne les pages de l’essai de Jean Starobinski… Je pense à sa mort.
Qui a évoqué sur ce fil « La Mélancolie » de Dürer ?
Gottfried Benn y voit un «Génie sans sommeil, assis à même la pierre, auréolé de patience, qui n’attend rien, les coudes sur le genou, la joue appuyée sur le poing, silencieusement en train d’accomplir ses œuvres publiques et secrètes jusqu’à ce que la douleur se soit fait entendre, que la mesure soit pleine et que les images s’éloignent de lui dans la pâleur de l’achèvement.»
Martin Rueff dans son introduction évoquant L’Encre de la Mélancolie de Jean Starobinski lie cet essai à son autre essai La beauté du monde par « Les solutions que les artistes auront apportées au miroir pétrifiant que leur tendait la mélancolie. […] Faire œuvre de mélancolie, c’est convertir l’énergie destructrice en énergie constructive et l’aphasie en parole. C’est animer la statue de pierre. »
Suivent alors comme attachés par un fil d’Ariane pour les sortir du labyrinthe des études où il fait la part belle à Diderot, Baudelaire, Montaigne, Rousseau, Jouve, Caillois, Valéry… où J.Starobinski alterne analyses et citations d’œuvres
Et me reviennent de cette lecture trois œuvres d’art :
– « La mélancolie » de Dürer où un ange perplexe, peut-être angoissé, « ne peut maîtriser l’univers des objets symboliques qui l’entourent » : volumes géométriques primordiaux, livres épars, instruments de mesures, devenus inutiles et impuissants à réveiller sa force vitale. Un désordre… où les objets sont devenus des souvenirs, des secrets… morts. Un passé « ravagé ». L’ange de la mélancolie se pétrifie presque.
– Un paysage de Giorgio De Chirico. « un décor presque vide où de rares acteurs circulent sans se rencontrer. »
– un extrait du Journal de bord de Valéry :
« Tout être ne laissera-t-il qu’un amas informe de fragments aperçus, de douleurs brisées contre le monde, d’années vécues dans une minute, de constructions inachevées et glacées, immenses labeurs pris dans in coup d’œil et morts.
Mais toutes ces ruines ont une certaine rose. »

Page 783, pour une citation de P-J.Jouve (« Lorsque couchés sur le lit tiède de la mort
… Enfin nous approcherons avec majesté de nous-mêmes […] », je retournerai à Orsay.
Ce sommeil semble être le seuil d’un souvenir. Où ai-je vu ce temps immobile ? c’était au musée Orsay : « Madeleine au Bois d’amour » d’Émile Bernard. Une grande toile (138×163 cm). Une jeune femme allongée comme un gisant, songeuse, en appui sur sa main. E.B. l’a peinte à proximité de Pont-Aven, en Bretagne. C’est un tableau onirique, un seuil incertain entre vie et mort. Pas de ligne d’horizon, pas de perspective. Couleurs mates posées en grands aplats de couleurs. contours appuyés. La femme, passive, sereine, paraît flotter sur le sol, entre vie et mort comme dans le texte de Valéry. Sommeil ? Songe ?

Dans le coin du « critique SDF » : un texte puissant de Roméo Fratti : « De l’individu à son double ».
Sur ce fil, un homme médite face à la mer…

Tout est lié. Viennent en cortège C.Rosset et Michel Foucault (Qui en a parlé sur ce fil ? C’était une question sur sa résistance, je crois…). Je termine donc ce soliloque par ces mots de Michel Foucault :
« […] comme si, soudain, se profilait en relief le creux même de notre existence : la finitude, à partir de quoi nous sommes, et nous pensons, et nous savons, est soudain devant nous, existence à la fois réelle et impossible, pensée que nous ne pouvons pas penser, objet de notre savoir mais qui se dérobe toujours à lui. »

Marie Sasseur dit: à

Nous on n’objective pas, on les calcule, y’a une nuance.
Et beaucoup trop sont proches de la nullité.

Marie Sasseur dit: à

98 ans, il etait effectivement d’un age raisonnable.

Phil dit: à

« artificiel et surestimé »(dhh). sans doute n’aimez-vous pas assez l’histoire des campagnes françaises dont le Grand Meaulnes ravive les mythes.

Ed dit: à

Trop juvéniles jazzi ! C’est votre came ca ?

Clopine dit: à

Phil, les « mythes de la campagne française » dans le Grand Meaulnes ?

Les parents du narrateur sont instituteurs, et arrivent au village. Le grand Meaulnes « vient d’ailleurs », et Franz n’est pas vraiment le « paysan du coin ».

D’ailleurs, l’arrivée au château des invités met tout l’écart possible entre ces derniers et les protagonistes du roman, tout enveloppés, eux, d’une sorte de brume aristocratique.

Tout comme les batailles des écoliers ont bien plus à voir avec les enfants terribles de Cocteau qu’avec la guerre des boutons de Pergaud.

Ce contraste permanent entre les héros et leur environnement est même un ressort essentiel du livre…
Mais je suis curieuse de connaître ce qui, dans ce roman, vous renvoie vous aux « mythes de la campagne ». Car ceux-ci, c’est vrai, existent, depuis le roman de Renart à la bête du Gévaudan. Et les romans champêtre de Sand en témoignent. Mais tout cela, justement, me semble si éloigné du Grand Meaulnes !!!

Votre opinion, s’il vous plaît ?

renato dit: à

Objectivez, objectivez, « quelque chose restera ».

Marie Sasseur dit: à

S’exprimant à l’Elysée devant un grand portrait en noir et blanc de Simone Veil, Aissa Doumara Ngatansou a déclaré accueillir ce prix « avec beaucoup d’émotion » et l’a dédié « à toutes les femmes victimes de violences et de mariages forcés, à toutes les rescapés de Boko Haram », le groupe djihadiste actif au Nigéria et dans les zones frontalières.
Figaro

Jazzi dit: à

Non, Ed. Pour moi l’idéal c’est l’homme de 35-45 ans, sans critère à priori de race ni de couleur…

Rouleau de printemps est un peu excessif concernant les goûts de Ed, et alii. J’aurais dû écrire qu’elle cherche son « nom », petit et craquant !

Ed et renato, bien sûr j’ai pensé que Yann Moix fantasmait sur la pseudo soumission des asiatiques. Mais ce n’est donc pas un critère esthétique qui anime son désir…

Jazzi dit: à

son « nem »

closer dit: à

« je ne peux plus désirer que des jeunes femmes asiatiques de moins de 50 ans », c’est à mon sens assigner à une personne humaine des critères d’objectivation, et c’est ça qui est grave. »

C’est surtout complètement con, Clopine. Le désir surgit souvent quand on ne l’attend pas. Ce pauvre Moix devrait se reposer…

« L’objectivation » comme vous dites, elle n’est pas le privilège des hommes. Beaucoup de femmes sont fidèles à un « type d’homme », pas vous?

Quant aux asiatiques, celles que l’on peut rencontrer en occident ou dans les milieux cosmopolites d’Asie n’ont rien de particulièrement soumises! Dans le fin fond de la campagne chinoise ou vietnamienne, peut-être et encore…Leur séduction vient tout simplement de leur beauté exotique que l’on croit à tord ou à raison un peu mystérieuse…

closer dit: à

« L’objectivation » comme vous dites, elle n’est pas le privilège des hommes.

Voilà que je parle comme Hollande! Supprimons le « elle ».

Petit Rappel dit: à

Sauf erreur, une belle analyse de Melancholia Dans Frances Yates, La Philosophie Occulte à l’époque Elizabethaine.
madame Yates était aussi historienne d’Art.

christiane dit: à

@Petit Rappel dit: 8 mars 2019 à 13 h 57 min
Merci, M.Court. Je cherche….

Ed dit: à

En dehors de leur petit zizi, ils sont souvent petits tout court. Or je suis plutôt grande. Oui cest un archaïsme, mais bon. J’objective

Petit Rappel dit: à

Sauf erreur, je ne vois pas en quoi Le Grand Meaulnes évoquerait les romans de Cocteau qui n’a guère publié alors que des poésies. A moins qu’évoquer Cocteau ne signifie réécrire un Roman Courtois? Mais Alain-Fournier peut-il faire autrement, lui qui est en pleine idéalisation de la Dame de ses pensées?

Ed dit: à

Mais jazzouille je vous ai déjà dit en plus : l’amant chinois.
Et puis c’est ridicule les goûts annoncés parce que je suis toujours sortie avec des petits méditerranéens.

Marie Sasseur dit: à

Objectiver?
 Faire passer de l’état de donnée intérieure à celui d’une réalité extérieure correspondante, susceptible d’étude objective.

uniformisation.

En Corée du sud, le gouvernement veut limiter l’influence des stars de K-pop « toutes identiques » sur une jeunesse toujours plus obsédée par l’apparence.
En Corée du sud où la beauté est un critère de réussite, le ministère de l’Egalité des genres a tenté de faire bouger les choses. Des directives ont été publiées la semaine dernière pour demander aux chaînes de divertissement de cesser de privilégier la minceur et de sexualiser les femmes en leur imposant des tenues très courtes et sexys. Il dénonce un « grave problème d’uniformité parmi les chanteurs » et s’inquiète de l’influence des stars de K-pop sur les plus jeunes.
20 minutes

Ed dit: à

Des femmes soumises dans la campagne vietnamienne ?? Jamais de la vie. Ce sont des tigres à la maison, dixit la totalité des Vietnamiens que nous avons rencontrés. Et encore, ceux qui ne parlent pas anglais doivent en dire des choses sur les Vietnamiennes. Vive les tigers at home.

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