Proust toujours, encore et encore !
S’il est vrai que, selon la définition d’Italo Calvino, « un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire », avec la Recherche du temps perdu, on est servis ! Cela fait un siècle que ce roman suscite un Himalaya de gloses et ce n’est pas terminé, on en annonce d’autres, de toutes sortes et de partout. Il est vrai qu’il parait inépuisable. Un véritable geyser de sens, de sensations, d’émotions. Tout lecteur qui le relit à quelques années d’écart est assuré de découvrir un nouveau livre dès lors qu’il aura pris connaissance des études, essais et interprétations publiés dans l’intervalle. Cette saison n’échappe aux nouveautés proustiennes.
Il faut tout d’abord saluer la parution des Soixante-quinze feuillets (380 pages, 21 euros, Gallimard). Un recueil fondamental même si le lecteur non averti risque de s’y ennuyer. Les autres, plus nombreux qu’on ne le croit, catégorie qui ne compte pas que des généticiens de la littérature et des fétichistes de la proustolâtrie, vont y découvrir enfin ce qu’il n’espérait plus connaitre de leur vivant : cette liasse de papiers inédits de la main du maitre, annoncés par Bernard de Fallois en 1954 lorsqu’il avait exhumé des malles de Suzy Mante-Proust Jean Santeuil et Contre Sainte-Beuve et qu’il évoquait ces fameux « soixante-quinze feuillets ». Or ceux-ci avaient disparu de la circulation pendant un demi-siècle, l’éditeur les ayant distraits du lot… Sa mort récente permet de les faire réapparaitre par un coup de baguette magique. Ce qui nous donne enfin accès au socle de la Recherche, sa matrice, conçue par l’auteur au cours la mystérieuse année où il s’est décidé à s’y mettre vraiment. Et c’est passionnant comme peut l’être non un brouillon mais un premier jet avec ses tâtonnements et ses fulgurances ; on y voit les caractères se former, les personnages se déprendre lentement de leurs modèles, les descriptions s’affiner déjà, les paysages se mettre en place, les intrigues s’échafauder, les dialogues s’esquisser et les hésitations se dissiper. On est avec lui à ses côtés et cela n’a pas de prix.
Mais qu’est-ce qui a fait qu’un jour de septembre 1909 la mayonnaise a pris ? La mort de la mère, bien sûr, sauf que c’était quatre ans avant. Alors quoi ? Roland Barthes, qui se fie à son intuition, a une réponse : la technique. Il y revient dans Marcel Proust (385 pages, 24 euros, Seuil). Elle conjugue plusieurs facteurs selon lui : le fait que Proust a trouvé le moyen de dire « je » tout en étant original car ce « je » recouvre à la fois le narrateur, l’auteur et le héros ; le surgissement d’une vérité poétique des noms propres collant parfaitement aux personnages ; un changement de proportions ; enfin une structure romanesque empruntée à la Comédie humaine avec le retour des figures d’un volume à l’autre. Alors ça a pris…
Le plus étrange, c’est que même Barthes se laisse emporter par l’irrépressible volonté d’explication de la création alors que tout créateur le sait bien, la chose est irréductible à une explication rationnelle et argumentée ; tout au plus peut-on se contenter de réunir des pièces à conviction à condition de n’en être pas dupe. On croyait pourtant l’affaire réglée depuis que Balzac avait décrété que le génie en toutes choses relève de l’intuition ; mais non, et en lisant Barthes, on se souvient de la naïveté de Clouzot s’acharnant à filmer le geste de peindre de Picasso sur une vitre à travers laquelle le cinéaste croyait capter quelque chose de son acte créateur.
Heureusement que c’est sous-titré « Mélanges », un pur artifice comme le reconnait Bernard Comment, l’éditeur du Proust de Barthes (et son ancien élève). Ce recueil a quelque chose de démodé, plus daté que Proust même, un comble. Cela nous renseigne bien sur Barthes et donne une aperçu du grand roman qu’il n’a pas écrit (à étudier en littérature comparée avec l’adaptation de la Recherche que Visconti n’a pas tournée). A force de considérer la Recherche comme un mythe, à l’égal des vieux mythes de l’antiquité gréco-romaine, il a même envisagé de réécrire la Recherche dans cet esprit. Un prétexte à procrastination. Etrangement, Barthes a très peu écrit sur Proust tout au long de sa vie. Une quarantaine de pages en tout. Pourtant il avait un vieux compte à régler avec lui mais il aura passé sa vie à le repousser.
L’ensemble est assez hétéroclite : un dossier d’enseignement pour une cours donné à Rabat en 1970, des pèlerinages pour France culture sur les lieux parisiens de Proust au risque de verser dans le marcellisme car la biographie de l’écrivain le passionne… C’est peu dire qu’il s’identifie à lui et se projette en romancier de la mémoire. Comme lui il a attendu le baiser vespéral de sa mère, comme il s’est effondré à la mort de celle-ci, mais contrairement à lui… Alors à défaut d’écrire lui aussi sa vie sans la raconter, de son propre aveu, conscient de son impuissance à édifier une monument avec de la dentelle de pierre, il fait comme si il devait l’écrire. Pour la petite histoire, mais y en a-t-il de petites dès lors qu’elles contribuent à la grande histoire littéraire, Barthes est mort renversé par une camionnette rue des Ecoles en sortant du Collège de France où il s’était rendu juste pour vérifier la qualité du projecteur prévu pour projeter des photos de Nadar sur le monde de Proust qu’il devait commenter…
Le Cahier de l’Herne Proust (302 pages, 33 euros) sous la direction de Jean-Yves Tadié était attendu depuis toujours. Il est même incroyable que la célèbre collection créée par Dominique de Roux dès 1960 puis poursuivie par Constantin Tacou et désormais par sa fille Laurence Tacou ne s’y soit pas mise avant. Ce qui fait le prix de ce Cahier qui est donc une grande première s’agissant de l’écrivain qui domine un peu, tout de même, la paysage littéraire en France depuis un siècle, c’est qu’il n’advienne qu’aujourd’hui. Comme le maitre d’oeuvre le dit d’emblée, il s’agit moins d’augmenter la somme déjà considérable de nos connaissances sur l’homme et l’œuvre que de la faire vivre, de la maintenir en vie « et de lui garantir la jeunesse et une forme d’immortalité ». Comment parler de Proust sans se répéter ni ressasser après tant d’autres ?
L’ensemble rend justice à un trait de caractère de Proust que tous les contributeurs évoquent : son intense et irrépressible curiosité. Amis, relations, rencontres de passage, peu importait, il bombardait les gens de questions, pour la satisfaction de son esprit, un certain goût pour l’indiscrétion, mais surtout pour documenter son livre au plus juste, au plus vrai, au plus proche de l’exactitude. La correspondance est à cet égard un gisement des plus précieux puisqu’on y entend la voix de l’écrivain « sans l’enveloppe de la littérature »
On s’en doute, de brillantes analyses sont réunies dans ces pages. On dira que ce sont les membres habituels de la patrouille ce qui n’empêche pas la nouveauté et l’originalité. Le cas de Laure Murat approfondissant la sexualité comparée de Proust et Gide, qui passent pour les grands homosexuels de la littérature de leur temps alors que le premier se disait inverti (une âme de femme dans un corps d’homme) et le second pédéraste (amour des garçons), l’un en tenant pour l’exhibition de son moi par le biais du « je », l’autre n’ayant de cesse de le camoufler.
La seule consultation du sommaire donne une idée de la richesse de ce Cahier de l’Herne tant attendu. Des révélations, il y en a tout le temps avec Proust car il y a toujours une lettre perdue prête à surgir d’un tiroir oublié par des descendants distraits. C’est celle de la présence onirique de ses parents dans chaque instant de sa vie quotidienne, c’est un article inconnu de Reynaldo Hahn lui si proche de Proust jusqu’à sa mort mais discret à son sujet dans ses évocations, ce sont les rapports de Proust aux œuvres de Michelet, Taine, Gobineau, Stendhal, Flaubert, Racine examinés à nouveaux frais, c’est…
Valentine Thomson, sa cousine, se souvient dix ans après sa mort d’un homme grand, mince et longiligne alors qu’il mesurait 1,68 m ! Il y aurait trouvé matière à digresser sur les pièges de la mémoire et les défauts de perspectives de la réminiscence. Harold Nicholson, traitant de ses rapports avec l’Angleterre, assure qu’il avait contracté le goût de la phrase interminable à force de lire la Bible d’Amiens et de Sésame et les lys de Ruskin ; ce serait à cette influence qu’il devrait cette accumulation d’adjectifs, images, de métaphores, détails, symbole répétés et récurrents, le tout décrit au ralenti, qui passe pour sa signature stylistique. Dans un autre témoignage tout aussi édifiant, Reynaldo Hahn assure que ses dons divinatoires, ses brusques illuminations, son contact naturel avec le surnaturel avaient permis à Proust de traduire des milliers de pages de Ruskin alors qu’il ne savait pas l’anglais, interprétation qui ne manque pas de sel lorsqu’on sait que Maman, plus compétente en la matière, puis Marie Nordlinger, avaient grandement contribué à cette transhumance de l’anglais au français. Les souvenirs sur la reine de Naples, les recherches d’Edouard Roditi sur les bordels de Jupien/ Le Cuziat, l’étrange absence de son frère Robert, de ses amis Reynaldo Hahn et Lucien Daudet de la Recherche…
Enfin, ultime curiosité proustienne et cera tout pour… cette saison, « Proust et les célibataires de l’art » sous la direction de Thomas Carrier-Lafleur, Guillaume Pinson et Mélodie Simard-Houde publié par la Revue d’études proustiennes, 2020-2, No 12 (275 pages, 39 euros, Classiques Garnier). Quésako ? Le célibataire de l’art selon Proust, c’est avant tout l’amateur doué qui s’exprime du haut de son œuvre future. Artistiquement, il est stérile. Il a tout pour créer mais, paresse ou impuissance, il s’avère incapable de le faire. C’est un artiste dans l’âme, mais sans œuvre, d’où son amertume, son aigreur, son ressentiment. Le narrateur du Temps retrouvé qualifie ainsi de « célibataires de l’art » ces artistes sans vocation et ces écrivains sans œuvre (on les reconnait à ce qu’ils s’expriment du haut de leurs livres à venir) qui ne cessent de différer leur envol -le cas de Proust même jusqu’en 1909. Bloch, Saint-Loup et Charlus si dandies, Swann, personnages tragiques pour ne rien dire de Montesquiou qui est l’amateur absolu, sont des célibataires de l’art, incapables de cesser d’admirer pour enfin passer à l’acte et franchir le Rubicon tant ils redoutent cette heure de vérité. L’excès de leur enthousiasme est à la mesure de leur échec. Idolâtres de l’art mais créateurs ratés, ils n’ont d’autre choix que de faire œuvre de leur vie dans la mise en scène de soi.
Même si leur prisme parait un peu étroit, on ne peut en vouloir aux trois directeurs de ce numéro de considérer que la Recherche est « d’abord et avant tout » le grand roman des célibataires de l’art :
« Il n’y a pas de forêt derrière cet arbre ou de vérité derrière ce masque ».
On le sait, un grand mystère peut dissimuler aussi bien un splendide secret que le néant. Certains grands personnages de la Recherche n’y échappent pas. L’exercice est cruel, implacable même mais salutaire, comme dans la vie. Proust romancier, chroniqueur, critique d’art, pasticheur, épistolier n’a pas fini de nous parler fût-ce via des intermédiaires inspirés. Le dernier mot à Jean-Yves Tadié :
« Nous écrivons sur lui parce qu’il a écrit sur nous »
(Photos Jacques-Henri Lartigue ; manuscrit d’A l’ombre des jeunes filles en fleurs, photo D.R.)
1 697 Réponses pour Proust toujours, encore et encore !
et pour rester encore un instant dans le contexte, un tableau de Portinari (1944) sur les « Retirantes » du du sertão du Nordeste
https://www.todamateria.com.br/retirantes-candido-portinari/
maintenant je vais poursuivre mon dessin d’une grande table en bois massif que j’ai le projet de construire bientôt
—
Quand j’irai au Brésil, je viendrai vous saluer & boire une caïpirinha, Claudio Bahia.
Je forme le vœu que votre pays de cœur se sorte au plus vite du mauvais pas sanitaire et politique dans lequel il se trouve.
Bien à vous
Henri Mondor dont le Mallarme tient toujours avait l’ habitude d’ arriver auprès de ses internes et de commencer la journée par un poème. L’as, la jeunesse est facétieuse et un plus malin que les autres trouva que ces poèmes sortaient dans un ordre chronologique d’une anthologie. Ce qui fit que le lendemain, avant que Mondor ne se mette à réciter, ses internes lui servirent en chœur le poème du jour! ( Il y a un côté chirurgien du Parnasse, chez Mondor…) Leon-Pierre Quint ce n’est pas mal, mais parmi les historiques et les dinosaures, Georges Cattavi remettait déjà quelques pendules à l’ heure
Je ne sais pas si cette défense a déjà été tentée, mais il y a une possibilité qu’Hergé ne soit pas le père de Tintin.
Tintin serait beaucoup plus vieux, né avant Hergé, en fait.
« »Est-ce que Hergé a réellement créé le personnage de Tintin? »: c’est le doute que tentera jeudi 15 avril d’instiller l’avocate du plasticien français Peppone, poursuivi pour « contrefaçon » devant le tribunal de Marseille par la société Moulinsart, gérante de l’œuvre du dessinateur belge. »
« L’avocate rappelle que l’illustrateur français Benjamin Rabier avait publié dans un album de 1898 les histoires de « Tintin-Lutin », un personnage vêtu d’un pantalon de golf et d’une houppette blonde.
« Or, pour revendiquer les droits d’auteur d’un personnage, il faut que l’œuvre soit originale pour qu’elle soit protégée », défend Me Cô. »
Et voilà le boulot.
@ Quand j’irai au Brésil, je viendrai vous saluer & boire une caïpirinha,
et vous serez le bienvenu
@ christiane, votre réponse arrivera au petit déj, sans craindre les virus; merci(le secrétaire qui lisse ses plumes)
J’ai l’impression que Milou aussi existait before Hergé.
Che lo sa , on ne connait pas la mère…lol.
Matt Groening, le créateur Homer Simpson, aurait été inspiré par un personnage créée dans les années 1920par le suédois Oscar Jacobsson, son nom Adamson.
A JJ Jansen:
https://larepubliquedeslivres.com/la-litterature-est-leur-vengeance/
Et déjà la houppette!
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8c/Rabier.Tintin-Lutin.1898.air_radieux.png
créateur D’Homer
@ Phil // MC. Que le nom de Simon Kra vous ait accroché…chapeau. Que Léon Pierre-Quint (attention au trait-d’union) soit un dinosaure, qu’importe, je ne cherche pas des vérités,des exégèses,mais des lectures personnelles,que Léon P-Q date, quoi de plus normal?
Dans la bibliothèque,il y a aussi la publication originale du « château de Cène »,et les livres de physique de mon arrière grand’mère,c’est ça une bibliothèque.
(expédié par le dernier courant d’air)
Jibé dit: à
Asthme:
quand j’étais gosse, je souffrais d’asthme, eh bien quand j’ai lu Proust, j’ai reconnu quelque chose qui m’évoquait ce trouble. La longueur des phrases, les pauses, les reprises brèves entre deux segments plus longs(…)
»
peut-être aussi cet « air » qu’on retrouve dans le prénom de presque tous les personnages : Alb(air)tine – B(air)gotte – Gu(air)mantes – V(air)durin – Cambrem(air)r – Gilb(air)rte etc…
« Il y a, chez Proust, une observation
clinique, qui est bien près de la science médicale. Il y a même une technique analogue
à celle du chirurgien qui soulève les chairs et sépare les ramifications des nerfs. »
bien vu !
on retrouve du médical aussi chez Flaubert (il a failli être toubib ?)
et aussi chez Tchekhov, qui lui était toubib, ce qui explique peut-être que c’est pas la même approche clinique.
« Nous écrivons sur lui parce qu’il a écrit sur nous »
J’aime bien cette phrase qui ne concerne que ceux qui ont lu Proust.
Le Proust , sociologue de la bourgeoisie qui aspire à un changement de classe.
Il y a un un , bien vivant, ecrivain de talent, qui a écrit sur vous.
Il sait de quoi il cause, c’est un insider.
Il est terrorisé, un cauchemar, à l’idée de ne pas échapper à son destin, celui d’une terrasse bourgeoise et momifiée dans la naphtaline, à Sainte Adresse.
« peut-être aussi cet « air » » dans les prénoms et patronymes etc
why not, puck?
Pollen, la météo d’abord…(et Proust après).
@Jibé
« permettez moi une question (exemple de Proust qui en bombardait!)
la maman d’un petit garçon, orphelin de père, me disait que son fils s’autodéclenchait des crises d’asthme lorsqu’il voulait la retenir près de lui »
et alii,
oui, c’est possible, mais pas comme vous le dites; c’est l’angoisse que son départ suscite qui déclenche la crise d’asthme chez le fils de cette femme.
J’ai connu ça, quand j’attendais quelqu’un qui avait du retard, que je commençais à regarder l’heure et à surveiller les pas dans l’allée, ma respiration devenait pénible. Longtemps je n’ai pas pu affronter le monde sans un inhalateur de ventoline ds la poche
PAN sur le bec. Joe Biden a prêté serment sur la Bible de Douai. Pourrait-il avoir connu Ruskin ?
Christiane
vous faite remonter des souvenirs très spécifiques, les nuits sans sommeil et ce sifflement si inquiétant qui emplissait le silence. J’aurais voulu appeler ma mère, mon seul recours.
Le confinement m’a fait très peur de ce point de vue, j’ai ressenti une analogie entre enfermement et suffocation, mais rien ne s’est passé. Une phobie de la poussière peut-être, pire pour moi que les pollens, mais c’est tout. Je n’ai presque plus jamais de crises, et elles sont toujours liée à des angoisses (la covid, pour un asthmatique, c’est une angoisse majeure, ce truc qui attaque les bronches!)
C’est pourquoi, aussi, je cultive la paix comme une plante rare, vitale, je cherche les paysages ouverts comme des océans d’herbe plus encore que le repli en chambre et son réconfort protecteur
Depuis deux ans, des artisans sont mobilisés pour restaurer les célèbres statues de Notre-Dame. Le journal du 13 Heures du jeudi 15 avril part à la rencontre de l’un d’entre eux, près de Périgueux en Dordogne.
( bilan carbone : mûrs pour les moissons du ciel en panoramique sur l’écran tactile du monospace zéro émission dans un rayon de 10 kilomètres du foyer à crédit. et l’hydrogène dans tout ça ? reste google pour évoquer la très salutaire existence de monsieur Poubelle. https://www.youtube.com/watch?v=Hv8aMwpcLxM )
« Notre-Dame de Paris : deux ans après l’incendie, des chercheurs tentent de retrouver la « grandiose » acoustique de la cathédrale
Alors que le le chantier de rénovation se poursuit, une équipe du CNRS étudie l’impact des choix architecturaux sur l’acoustique de l’édifice religieux. Les travaux ont aussi permis de révéler des décors datant du Moyen-Âge et jusqu’ici inaccessibles. »
(c’est pas gratuit de crever)
Et dire que Proust est mort en 1922… Dans le genre déferlante, qu’est-ce que ça va être l’année prochaine…
A la demande de l’intéressé, MM Jean-Yves Tadié, Paul Edel et Passou sont expressément priés, sous peine de poursuite devant les tribunaux compétents, de rectifier leurs affirmations diffamatoires et mensongères, de la manière suivante :
1/ : « Nous écrivons sur lui parce qu’il a écrit sur nous, à l’exception de renato. »
2/ : « Je me suis demandé, devant l’extraordinaire fascination de l’œuvre de Proust, toujours grandissante, si nous n’étions pas, nous lecteurs, à l’exception de renato, exactement comme ces pêcheurs et ces petits bourgeois, le nez collé aux vitres de l’aquarium de la salle de restaurant, devant le Grand Hotel, chaque soir. »
3/ : « Il nous apprend, à l’exception de renato, à écouter en nous-mêmes. Tant de lecteurs, à l’exception de renato, lui doivent leur oreille intérieure. Il nous apprend à lire, toujours à l’exception de renato, sans confondre la lecture et la conversation. »
« peut-être aussi cet « air » qu’on retrouve dans le prénom de presque tous les personnages : Alb(air)tine – B(air)gotte – Gu(air)mantes – V(air)durin – Cambrem(air)r – Gilb(air)rte etc… »
Bien vu ! C’est de toi, puck ?
Est-ce que les différences et les exceptions sont encore admises ou il faut faire acte de soumission à l’opinion dominante ?
« on retrouve du médical aussi chez Flaubert (il a failli être toubib ?)
et aussi chez Tchekhov »
Et chez Boulgakov donc!
renato, vous êtes en France, il vous faut aimer Proust et si possible vous extasier à sa lecture, même et surtout si vous l’avez peu ou pas lu parce que c’est chillant 95% du temps…
Si en plus, vous lui préférez Joyce, alors vous êtes vraiment un mauvais non-Français!
Hôtel Majestic, 1922, le Frenchy souffreteux et l’Irlandais bigleux se rencontrent pour la première et dernière fois.
James Juice se souvient:
“[the] talk consisted solely of the word ‘No.’ Proust asked me if I knew the duc du so-and-so. I said, ‘No.’” Proust was asked if he’d read Ulysses, and likewise replied in the negative. “The situation,” Joyce remembered, “was impossible.”
Version de Ford Maddox Ford, témoin de la rencontre (on dirait du Beckett):
Joyce said, “I’ve headaches every day. My eyes are terrible.”
Proust replied, “My poor stomach. What am I going to do? It’s killing me. In fact, I must leave at once.”
“I’m in the same situation,’ replied Joyce. ‘If I can find someone to take me by the arm. Goodbye!”
“Charmé,” said Proust. “Oh, my stomach, my stomach.”
Sûr qu’en se forçant un peu, Mark Musso et William Lévy font certainement aussi bien.
Joyce ne lut que quelques pages de Proust & déclara qu’il n’y décelait pas les traces « d’un talent particulier ».
Les petites mesquineries des « grands », hein…
Il n’aurait pas déparé la rdl,l’ Augustine Aloysius.
« Les petites mesquineries des « grands » »
Pas forcément de la mesquinerie, Bloom.
Il s’est seulement planté.
Proust ou Joyce n’était pas des auteurs évidents, au départ.
Seul le temps fait le tri et consacre…
Bloom j’ai lu Proust et j’admet que l’ennuyante chose qu’il a composé m’a épaté pour le travail de tricot sous-jacent, mais pas plus ; d’ailleurs à la longue on perçoit la machine ce qui n’est pas un plaisir pour l’oreille. Pour ce qui est des matériaux qui font la trame et la chaîne quoi dire ? rien ?
Jibé,
C’est intéressant nos sensations contraires à propos du confinement. Je ne me sens jamais en danger dans mon appart ou dans une maison où l’on m’accueille. Enfant, je dessinais des cercles autour de moi, disant que c’était ma maison. La maison c’est comme une coquille. Comme dans le tableau de Rembrandt où l’on voit un philosophe près d’une fenêtre (c’est important les fenêtres) dans une pièce un peu sombre. Il y a un escalier en colimaçon et un feu dans une cheminée. Il semble heureux, paisible, plongée dans un monde où il n’y a plus de temps.
L’infini que vous évoquez, il est aussi dans les pensées. Peut-être parce que l’on sait qu’on peut sortir quand on le veut, contrairement aux prisonniers (je pense à l’appel de Jazzi) et à d’autres prisonniers que j’ai connus surtout par le courrier.
Et pire que tout, je pense aux camps de déportation.
Je ne sens pas Proust en danger dans des chambres tant qu’il pouvait écrire et profiter d’une présence protectrice.
Mystère de l’écriture de Proust où Albertine est un homme qu’il rêve en vraie femme dans son écriture en la voyant en homme… alors que Charlus est une femme dans un corps d’homme. Qui était-il quand il écrivait le long monologue du narrateur ? Comme si l’écriture lui permettait d’être en permanence dans un triangle amoureux plein de métamorphoses.
Merci Passoul, mes excuses…, j’étais passé à côté… Deux enthousiasmes pour la même…, allez, j’embarque la Vénus !… le temps qu’elle arrive au Leclerc du coin, hein, et je vous dirais… car je sais que mon avis provincial, (sur la route de SJ de Composte) vous importe, comme dirait ma soeur, hein !… Bàv.
Peu de mystères me résistent. Mais Pinterest reste pour moi hermétique. Non pas que je ne sache pas le faire fonctionner : je le sais parfaitement. Mais je ne comprends absolument pas à quoi il peut bien servir ni quel intérêt il peut présenter.
N’hésitez pas à m’éclairer.
Remarques sur le dossier Sarah Halimi Par Nathanaël Majster, Avocat à la cour En découvrant le dossier Sarah Halimi j’ai été surpris par l’absence de toute synthèse complète précise et professionnelle. De sorte qu’à moins de se livrer à une étude fastidieuse et détaillée de ce dossier il est impossible – à partir des synthèses de police – d’appréhender le déroulé exact des faits. Cette lacune a nourri une suspicion sur l’action de la justice. Nous avons donc fait ce travail de lecture du dossier à des fins d’information. Il n’est pas exhaustif. Notre dessein est qu’il puisse servir à reprendre cette enquête sur des bases saines si la Cour de cassation ouvrait la voie à un procès aux assises de Kobili Traore. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et pour rendre justice. Si nous pouvons modestement nous y associer, alors ce travail n’aura pas été vain. Nous ne reprendrons pas le résumé des faits, en supposant connus les préalables de l’affaire. Nous irons plutôt directement aux difficultés du dossier. Première partie : LES DIARRA Il convient de pointer l’ensemble des contradictions qui émaillent leurs témoignages et remettent en cause l’existence d’une séquestration. Le premier PV de constatation rédigé à 6h10 (D10) par monsieur Prevel (Commissariat du 11eme) indique que Traoré a « placé » et « enfermé » « toute la famille Diarra, à savoir six personnes dans une chambre ». C’est en ligne avec le contenu des appels entre la famille Diarra et la police depuis 4h20. Voici l’extrait du message radio diffusé à 4h21 par la police (D789) : « Une connaissance serait rentrée dans l’appartement et aurait enfermé tout le monde dans la chambre. La requérante et ses parents ne peuvent pas sortir de la chambre ». Cette information leur est confirmée lorsqu’ils arrivent sur place et s’entretiennent de la rue aux occupants de la chambre (D54). Le Commandant Youyoutte qui arrive sur place à 4h25 indique ainsi qu’il s’entretient avec « une jeune femme d’origine africaine au 3eme étage coté rue qui nous indique que l’individu est toujours dans l’appartement et qu’il a séquestré plusieurs personnes dans une chambre qu’il garde fermée à clef ». Pourtant le même jour à 10h40, le service de police judiciaire saisi, le 2eme DPJ livre une version très différente dans son procès-verbal de constatation (D42) : « Etant dans cette chambre notons immédiatement sur la gauche qu’une porte d’une penderie est sortie de ses rails. Devant nous trois meubles semblent avoir été bougés, bousculés, renversés. Précisons que cet état de fait est compatible avec les déclarations de la famille Diarra laquelle a précisé avoir placé un meuble derrière la porte de cette chambre pour empêcher toute intrusion ». Deux thèses différentes et contradictoires s’affrontent donc en effet chez les Diarra, chacune connaissant d’ailleurs des variantes. a) En faveur d’une « famille réfugiée » et non pas « séquestrée ». C’est la thèse présentée au commandant Bruno Jacquel et reprise dans son PV précité en cote D42 et qui porte comme titre « Eléments sur le déroulement de la séquestration ».Après que Traoré fut entré dans l’appartement des Diarra, « l’ensemble de la famille s’est alors retranchée dans la chambre des parents et a coincé la porte avec un meuble. Kobili a tenté de forcer cette porte mais n’a pas insisté » (D43). En D45 le policier ajoute cette constatation : « Devant nous 3 meubles semblent avoir été bougés, bousculés, renversés ». Thiéman DIARRA dans son audition (D274) donne une version un peu différente de ce que le commandant (…) Je peux envoyer la suite à qui voudra la lire : dites-moi votre mail ici (23p)!
Moi ce qui m’avait bien plu dans l’un des 7 tomes, c’était le plagiat hilarant de Ste-Beuve par je sais plus qui…
Un proustocorpologue érudit pourrait-il me resituer, voire copier coller le passage ? CT, peut-être ?
Le cadeau reçu d’une non erdélienne ce jour, le bouquin sur la genèse du temps perdu chez Gallim pour mon nouvel âge. Suis bin chanceux, vu que j’aurais pas à eu l’idée de m’en équiper…. Mais j’avais dû impressionner mon cercle depuis deux ans à m’en farcir l’intégralité de la RDTP. Personne n’avait jamais tenté pareille expédition… Et du coup, c bin vrai ça qui se vérifie : « on ne prête qu’aux riches » !…
Merci Marcel de Fallois…
De cette liste, le dernier ouvrage, cette « ultime curiosité proustienne » reste le plus étonnant. Car enfin, les « célibataires de l’art », loin d’être un thème à part entière d’A la recherche du temps perdu, c’est un incise de 2-3 pages à peine du Temps Retrouvé, un aparté – presque une halte, une récréation – dans la méditation sur l’art, la création, la maturation par le souvenir, qu’entame le narrateur dans le salon-bibliothèque de l’hôtel des Guermantes, avant de s’interrompre pour le Bal des Têtes; que de doctes barbons aient trouvé moyen de délayer pour en tirer 275 pages, voilà qui ne manque pas d’émerveiller.
Vous dessinez des cercles autour de vous, Christiane ? C’est que vous êtes une magicienne sans le savoir. Bienvenue.
Qu’est-ce que c’est un proustoproctologue ?
C’est enseigné à la fac cette discipline ?
J’attendons la mise au point de MC sur la remarque je trouve un brin tendancieuse, d’Ort sur les célibataires de l’art… Bàv, FDM…
Des spécialistes des pb digestifs de Proust impactant sa littérature… oui, c’est une nouvelle discipline médicale, on en trouve le 1er département spécialisé à l’hosto Henri Mondor. Devriez-vous y inscire, D., il est très couru, et il n’est pas encore trop tard pour vous d’aller y apprendre à bien digérer le temps perdu passé sur le siège à Marcel 🙂
@ Je peux envoyer la suite à qui voudra la lire : dites-moi votre mail ici (23p)
Oui merci Patrice, le voici : janssenj-jcovid19@wanadoo.fr
Maintenant, je me demande si c’était pas plutôt le plagiat hilarant du texte de l’un des frères Goncourt… Bon, c pas trop grave…
3J, Les célibataires de l’Art: pour une esthétique sans mythes, parJean-Marie Schaeffer, nrf essais.
@Proust ou Joyce n’était pas des auteurs évidents, au départ
depuis qu’ils le sont devenus, c’est tout un monde de chicanes qu’il faut réinventer pour tenter d’exister … the struggle-for-life c’est pas rien mon lapin
@ jzmn, je me demande toujours si un verbe doit s’accorder au pluriel avec deux sujets séparés par OU, plutôt que par ET… DHH, quid de la règ’ en usage ? Merci.
(ex, au delà du lieu commun…: « Proust ou Joyce n’était pas des auteurs évidents »),
Bàv,
évider : cnrtl.fr
Thiéman DIARRA dans son audition (D274) donne une version un peu différente de ce que le commandant (…) Je peux envoyer la suite à qui voudra la lire : dites-moi votre mail ici (23p)!
Je veux bien lire la suite ici.
Merci.
J-JJ
Alors que vous allez bien et que c’est réjouissant, se fiche d’un copain de blog avec ses accords fallacieux c pas top.
(@Pour ton nouvel âge… 66 ?
Bonne road !)
Brève chronique du critique SDF
Hier, alentour 17 heures, je suis entré dans la vieille librairie Delamain, fraîchement reliftée.
A la table des nouveautés, j’ai été interpelé par « La Porte Dorée » de Michel Braudeau (Stock, 150 p., 18 euros). L’auteur, au zénith de ses carrières parallèles : journaliste, éditeur, écrivain ressent le besoin de consulter une magnétiseuse, sise boulevard Soult, à la porte Dorée. On y apprend que celle-ci est lesbienne et vit avec sa compagne, qui lui sert d’assistante. Parfois, les deux dames, qui ont un joli brin de voix, donnent un récital de chansons de Patachou dans une brasserie en vis à vis du bois de Vincennes. Une impression de déjà vu emprunté à Modiano.
Juste à côté, un roman plus épais de Dominique Fernandez, « L’Homme de trop » (Grasset, 400 p., 23 euros). Où l’on voit que le vieux romancier académicien de 91 ans n’a rien perdu de sa faconde textuelle ! Il nous conte là les désenchantement de Lucas, un photographe gay soixantenaire, qui ne se sent plus en phase avec la génération des jeunes homos d’aujourd’hui. Il est vrai que Fernandez n’a pas eu à chercher bien loin l’inspiration de son dernier bouquin…
Toujours à côté, mais au format d’une maigre plaquette le dernier opus d’Edouard Louis, « Combats et métamorphoses d’une femme » (Seuil, 14 euros). Cette femme c’est sa mère. Ici, elle a quitté son père et vit pleinement sa vie. Son fils nous dit qu’elle se pensait issue d’une famille aristocratique tombée dans la panade. Et lorsqu’il lui a annoncé qu’il était pédé, elle se serait écriée : « J’espère qu’au lit tu ne joues pas le rôle de la femme ! » Plutôt Verdurin que Guermantes, non ?
D.,
tous les enfants sont magiciens…
Pas forcément de la mesquinerie, Bloom.
Il s’est seulement planté.
—
Mollo, Baroz. Joyce n’est pas un charlot: s’il n’y voit pas de talent littéraire, c’est soit qu’il n’y en pas pour lui, soit qu’il fait preuve de mauvaise foi.
Connaissant la détestation que se vouent les auteurs aujourd’hui, je pencherai pour le second.
Les violons du temps qui fait son œuvre etc. n’ont rien à voir avec le schmilblick.
Quand le métier de mon père se féminise.
Elle est bien jolie la tailleuse de pierre !
https://www.leparisien.fr/video/video-amelie-32-ans-restauratrice-sur-le-chantier-de-notre-dame-de-paris-15-04-2021-7S5O2OZW75H4HALFOB7LYFPINY.php
oui c’est ceuuulà, encore faudrait-il n’est-ce pas reinscrire chaque discours sur Proust dans son époque : on n’en parle pas de la même façon en 2021, dans les années 80, dans les années 60, 70,20,30,40 etc etc etc.
aujourd’hui ce Proust médicament qui soigne les crises d’asthmes et les spleens nostalgiques avec cette sainte religiosité encline à s’émerveiller sur la beauté du style en ignorant totalement la vacuité du fond en dit plus sur nous que sur lui, et chaque époque en dit plus sur elle que sur lui.
voilà par exemple un beau spécimen de proustien d’aujourd’hui :
un autre beau spécimen de proustien (il faut écouter l’intro elle est géniale !) où l’on se dit Il nous a laissé un Héritage :
Minable et unique échange entre les deux monuments de la litterature un soir de 1929 dans le taxi d’Odilon qui les ramenait tous deux d’une soirée musicale privée avec un couple d’amis les Schiff telle que racontée par Painter (page 423)
« Joyce se plaignit de ses yeux et Proust de son estomac. Proust demanda à Joyce s’il aimait les truffes. Il les aimait. Avait-il rencontré la duchesse de X? Non .Proust remarqua « je regrette de ne pas connaître l’œuvre de M. Joyce » .Joyce répondit « je n’ai jamais lu M. Proust .Lorsqu’ils furent arrivés au 44 rue Hamelin Proust dit à Schiff/:veuillez demander a Monsieur Joyce de se laisser reconduire par mon taxi »
Encore un lapsus de clavier 1920 évidemment et pas 1929
autre leçon à retenir de vos commentaires (en dehors de cette magnifique amitié qui lie les lecteurs entre eux) c’est de voir à quel point le « dire vrai » incite à s’inventer une fiction de sa propre vie.
parce qu’il faut bien voir, n’est-ce pas, mes amis, que la fiction ça fonctionne comme les poupées russes, quand on soulève celle du livre apparait, oh surprise ! celle du lecteur ! ainsi le lecteur fictionne sa lecture, il la fictionne parfois bien plus que ne ficionne l’auteur en s’inventant un tas de trucs dont on ne soupçonnerait point l’existence.
Elle a un sourire merveilleux cette jeune jolie femme.
Où l’on note que la suite des grands catastrophes débouche sur un énorme mieux.
Que la jeunesse ses illusions et son enthousiasme peuvent coopérer avec la vieillesse et son expérience.
Et Notre Dame restaurée sera toujours Notre Dame.
À Marseille, nous la nommons la Bonne Mère,.ce qui est une chance.
« Je peux envoyer la suite à qui voudra la lire : dites-moi votre mail ici (23p) »
voici la mienne :
« Proust ou Joyce n’était pas des auteurs évidents, au départ »
ni à l’arrivée.
@JJJ
su l’accord du verbe mis en facteur commun a deux noms reliés par »ou »
Selon la formule consacrée l’l’un ou l’autre se dit ou se disent
;mais ils est évident qu’on n’a plus le choix et que la forme plurielle s’impose des lors que le verbe introduit un attribut qui lui est necessairement au pluriel
« Albertine est un homme qu’il rêve en vraie femme dans son écriture en la voyant en homme… alors que Charlus est une femme dans un corps d’homme. »
marrant, on retrouve ça aussi dans « comme il vous plaira » de WS.
peut-être pour d’autres raisons remarquez.
« Seul le temps fait le tri et consacre… »
exact, ainsi en est-il de l’idylle entre Jeanne d’Arc (arrière grand-mère de Mireille) et Charles 007.
et je vous le prédis mes frères humains ! dans 50 ans les gens feront le procès d’un Proust qui n’a jamais osé dire que sa mère et sa grand-mère étaient juives !
je peux aussi vous dire la lecture que l’on fera de Proust dans 100 ans et aussi dans 150 ans, pour ceux que ça intéresse je peux l’envoyer, suffit de me donner votre mail (1250 pages).
« L’infini que vous évoquez, il est aussi dans les pensées ».
Christiane, je vous l’accorde, bien sûr, rien de plus infini que le rêve ou toute évocation mentale, consciente ou non. Ce qui nous permet de vivre et de survivre. Mais j’ai besoin d’échappée, au moins une « vue » sur le lointain, des toits, une mer de vignes, de blé, un océan, qu’importe. Je me vois mal dans la chambre calfeutrée de liège qu’on voit à Carnavalet et dans laquelle les fumigations épaississaient l’atmosphère …pour la rendre respirable. Je veux bien que Proust se soit senti mieux là que dehors, son dehors était à l’intérieur de lui, mais je ne pourrais pas.
Par contre, je me souviens aussi avoir tracé des micro-frontières autour de moi, imaginé que les limites du tapis étaient « ma » maison, « mon » bateau.
Je vis d’ailleurs très reclus, dès lors que les cours sont à distance, très casanier et heureux ainsi (sauf qu’aller partager un morceau de fromage de chèvre avec tel ou tel voisin en buvant un petit verre de rouge est un plaisir vieux comme le monde auquel je ne résiste pas).
Mais oui, je pense aussi qu’on peut être très libre, respirer large et profond, entre quatre murs , à condition (pour ce qui me concerne) d’avoir une lucarne au moins pour voir loin. L’infini est ailleurs de toute façon, dans notre capacité à le convoquer, vous avez bien raison
Ce n’est pas faux, Puck. J’ai assisté au cette répétition à l’école du théâtre. Les étudiants, hommes et femmes s’en donnaient à coeur joie en travestissements, jouant à tout de rôle homme deguisey en femme et femme déguisée en Joe pour sonder le coeur de l’autre.
Quant aux métamorphoses du genre chez Proust, c’est un de ses talents et sûrement une de ses névroses, qui est qui et qui je désire quand je te regarde…
Marre de l’androïde en mal de création !
« Minable et unique échange entre les deux monuments de la litterature »
pourquoi donc ?
c’est normal : Joyce en bon irlandais qu’il était avait une sainte horreur des rentiers !
lui à cette époque était obligé de donner des cours d’anglais pour survivre : Proust représente tout ce qu’il déteste.
« et je vous le prédis mes frères humains ! »
Tu t’es toujours planté dans tes prédictions, puck.
Tu aurais dû faire historien, pas voyant extra lucide ou auteur de science fiction !
Dans les deux pages consacrées à Dante par le Fig Littéraire d’hier, il y a un entretien très intéressant avec Alessandro Barbero, auteur d’une récente biographie du poète.
Je relève notamment que, selon lui, la langue de Dante est très lisible pour les italiens d’aujourd’hui, contrairement au français des 13/14 ième siècles pour les français d’aujourd’hui. Si je compare avec l’espagnol de Cervantès pourtant 200 ans plus « jeune » que l’italien de Dante et qui est très difficile pour les hispanophones du 21ième siècle, il y a là pour moi une énigme.
Si les érudits du blog avaient une idée là-dessus, je serais preneur…
On voit que tu as lu le Painter, puck !
Mais dans la version complète ou expurgée ?
« lui (Joyce) à cette époque était obligé de donner des cours d’anglais pour survivre : Proust représente tout ce qu’il déteste. »
Pas si con le puck quand il veut!
Se choisir soi-même, une petite mère, la technique masculine, l’enfant magicien si on lui en a laissé le loisir, courir dans les couloirs lorsqu’on aura intégré le corps de ballet, guérir, pleurer le matin en regardant icelui, savoir qu’il a guéri avant que de mourir,
https://youtu.be/tcL9TQjNYSA
Proust en carton, dans lequel des cartons ?
Closer, renato nous a fait il y a peu un court très détaillé et passionnant sur l’origine et l’évolution de la langue italienne !
Puck, c’était a ce propos. Ce jour-là Anne Alvaro dirigeait la répétition sous la verrière du CNDAD
Avec la prolifération de robots féminins tels que Sophia et la popularité des assistantes virtuelles féminines telles que Siri (Apple), Alexa (Amazon) et Cortana (Microsoft), l’intelligence artificielle semble avoir un problème de genre.
Ce déséquilibre entre les sexes dans l’IA est une tendance omniprésente qui a suscité de vives critiques dans les médias (même l’Unesco a mis en garde contre les dangers de cette pratique ) car elle pourrait renforcer les stéréotypes sur le fait que les femmes sont des objets.
Mais pourquoi la féminité est-elle injectée dans des objets artificiels intelligents? Si nous voulons freiner l’utilisation massive du genre féminin dans l’IA, nous devons mieux comprendre les racines profondes de ce phénomène.
Rendre l’inhumain plus humain
Dans un article publié dans la revue Psychology & Marketing , nous soutenons que la recherche sur ce qui rend les gens humains peut fournir une nouvelle perspective sur les raisons pour lesquelles la féminisation est systématiquement utilisée dans l’IA. Nous suggérons que si les femmes ont tendance à être plus objectivées dans l’IA que les hommes, ce n’est pas seulement parce qu’elles sont perçues comme l’assistante parfaite, mais aussi parce que les gens attribuent plus d’humanité aux femmes (par rapport aux hommes) en premier lieu.
conversation
DHH dit: à
@JJJ
su l’accord du verbe mis en facteur commun a deux noms reliés par »ou »
Selon la formule consacrée l’l’un ou l’autre se dit ou se disent
;mais ils est évident qu’on n’a plus le choix et que la forme plurielle s’impose des lors que le verbe introduit un attribut qui lui est necessairement au pluriel.
Voilà Janssen J-J.
DHH 💡💡💡 et ses lumières.
Je me permets de rajouter l’oeuf. 🥚
Et je vous assure de cela, Janssen J-J , vous rassuré-je, puissé-je vous rassurer, sur les oeufs, 🥚🥚🥚🥚🥚🥚, pas un poil. Cela vous évitera de chercher.
Remontée des saumons (17.4.21_9.49)
____
@ la forme plurielle s’impose des lors que le verbe introduit un attribut qui, lui, est nécessairement au pluriel – > je transmets à jzmn afin qu’il en prenne bonne graine. Merci, fidèle DHH.
@ Puck, votre adresse mail nous revient tel le boomerang moyen, pourriez-vous la vérifier et la corriger. Merci. Mon sentiment est qu’à défaut d’idées diversifiées, vous ne disposez plus guère que d’une idée très fixe dont vous tartinez cette chaine à longueur de temps… C’est d’ailleurs, entre nous, ce qui vous rend si Saint-Patrick.
@SMS (duconasse ?…, une familiarité parfois bienveillante…). Merci, vous au moins, êtes attentive aux accidents de parcours dans les road movies… Je savais qu’on finirait par se croiser sur des routes interlopes. A cet effet, je prévois toujours de garder une pastille de Viagra sur moi. Sait-on jamais ?
@ PA, notre bon directeur de conscience. Préférant avoir un temps d’avance sur mes congénères dans l’annonce des nécrologies, je vous adresse d’ores et déjà mes vœux de gratitude en espérant avoir la chance de vous croiser sur la n° 68, partie un jour de Casablanca, la + Royale de toutes !
Belle journée préparatoire…
____
Bàv tous.tes…, et notamment à N-D de la Garde au chaud, que je n’oublie jamais.
Parmi les exilés d’Egypte, ne pas oublier Dalida, la chanteuse au regard triste et à la belle voix chaude…chaude…chaude…
Certes, JzzB, mais comment expliquer cette différence d’évolution entre les trois langues ? La France, état centralisé qui a policé la langue au 17ème siècle et l’a coupé de ses racines populaires, par opposition à l’Italie éclatée en principautés et dont le toscan (l’italien) est resté plus ou moins figé dans sa pureté originelle ?…Mais pour l’espagnol, cette explication improvisée marche a priori moins bien.
« Elle est bien jolie la tailleuse de pierre ! »
Il n’y a plus de métier d’homme, JB, il faut s’y faire…
Bjr, jzman… Alors, combien de Jeannes d’Arc avez-vous vendues au bûcher, depuis hier ?…
Je sais, « c’est une question pas top »… Je vous ‘taquine’ un brun, hein… Bàv et à C !
(NB / toujours pas vacciné à l’astrakan en Zénéca, perso…, et vous, quid ? Dans nos contrées reculées, arrive au compte-goutte, alors qu’à Paris, il y aurait offre pléthorique, parait-il. Vive les Parigots !).
« Proust ou Joyce n’était pas des auteurs évidents »
On est immédiatement choqué par le « …n’était pas des auteurs évidents »…C’est évident !
j’ai connu des des juifs exilés d’Egypte qui avaient des noms grecs ( Bialobos ; Politis)
cela signifie -t-il que leurs ancetres etaient là au temps des Ptolemée ?
@ CT : « Celle des « féministes » qui comptent combien de fois vous écrivez un nom de femme, combien de fois un nom d’homme ; quand il s’agit d’une femme, si vous en dites du bien, ou du mal ; si vous en dites du mal, vous êtes un macho, même si celle dont vous parlez est une conne finie. Ces « féministes »-là, les femmes les détestent ».
Il en sait quelque chose, apparemment !… Quel homme, ce Vendredi aux limbes du pacifisme ! – Bàv,
lui à cette époque était obligé de donner des cours d’anglais pour survivre : Proust représente tout ce qu’il déteste.
(.uck)
__
Faux.
A Paris, Joyce était lui aussi rentier, recevant une somme importante de Harriet Weaver, sa mécène. Il avait même obtenu une « bourse royale » anglaise….
Après la publication de Ulysses le 2 février 1922 par Shakespeare & co, le jour de ses 40 ans, les ventes, souscriptions, etc lui permirent de vivre normalement avec sa fantasque famille.
C’est à Trieste, avant que Pound ne l’invite à s’installer à Paris qu’il a bouffé de la vache enragée et émargé chez Berlitz.
Heureusement, il y a rencontré un ami, Italo Svevo, l’« Italien Souabe », de son vrai nom Ettore Schmitz, un juif qui ne se haïssait pas, lui.
1922, année Ulysses. Joyce, Adrienne Monnier, Sylvia Beach – the Magic Triangle.
Les conneries sans fotes d’ortogafe ou cokilles restent toujours des conneries, .uck, et traduisent un manque de respect insigne & pour le lecteur & pour le sujet traité.
@ C’est évident !
C’est bien ce que je disais, Closer : un évident lieu commun…
(vous êtes un garçon, je crois, cpé).
Parmi ces exilés aussi Paula Jacques qui a joliment parlé de sa vie familiale la-bas
Belle nouvelle de Drago Jančar : L’élève de Joyce. À travers la vie de son étudiant, d’une foule à l’autre, de la violence vue comme libératrice à aveugle, l’histoire agitée de la Slovénie et une réflexion sur le rapport au langage.
(Aucun risque de divulgâcher puisque l’incipit annonce la fin, déterminant le mode de lecture et le rapport du lecteur au point de vue du protagoniste.)
A Trieste un hôtel propose une suite quatre étoiles « Joyce ». La bora dégage les destins, pensez-y dear Bloom, c’est aussi l’occasion d’aller spiter sur la tombe de Morand
Je crois qu’il bluffait comme d’hab, pour faire de l’effet à closer…
—
M’enfin, moi ce que j’en dis…, hein, c’est comme de péter une durite chez jean rolin ou jean castex… (Jean convient néanmoins cependant… Il faut défendre l’asthme et l’honneur de Joyce, ce qui n’est pas acquis, tandis que pour Proust, c déjà fait)…
Tiens ! Txfl, n’est pas encore debout ? Ses tartines beurrées de confiotes sont pas encore prêtes ?… mais qu’est-ce qu’elle nigeasse ? Allez donc toquer à ses contrevents s’ils sont pas encore ouverts… Sait-on jamais ?
C qu’on aura besoin de tout le monde aujourd’hui, à la rdl.
Duconnard, si tu pouvais changer de ton, nous n’avons pas gardé les cochons ensemble, je n’en ai pas a eu à connaitre, …avant la rdl.
Et n’oublions pas l’estimable journaliste Robert Solé, le cairote naturalisé chez nous depuis longtemps, talentueux tarbouche à tout…
https://robertsole.wordpress.com/essais/
Tu pinailles, Bloom. Pour une fois que puck a raison. Rien de comparable entre la situation financière de Proust qui, comme Flaubert, aura passé sa vie à dilapider sa fortune, et Joyce, à charge de famille, qui aura continuellement tiré le diable par la queue !
« je n’en ai pas a eu à connaitre, …avant la rdl. »
Mais tout est bon dans le cochon, MS !
@ Duconnard, si tu pouvais changer de ton,
Après vous, Peggy… ma cochonne adorée !…
L’est bien bonne, celle-là 🙂
Ah jzmn ! arrêtez de me parasiter, hein… vous me coupez tjs mes effets… c dingue, ça !
un avocat qui s’était d’abord installé bld St Germain
et écrivit sa bio me dit qu’il aurait voulu être écrivain et avoir comme clientèle les personnages de la Recherche; comme il déménagea et cessa d’écrire,je suppose que les clients rêvés ne sont pas venus mais à leur place des mafieux et des assassins!
alors les pp, (petits parricides erdéliens) vous vous fichez des clochers et de leurs secrets martinvillageois?
Il est bientôt midi.
« Philippe de Villiers à propos de Macron : « Il n’a pas le goût de la France. Ce pays est trop vieux pour lui (…) Il veut le refaire (…) C’est son reset à lui et son cancel intime ». Sûr que Villiers, lui, n’a pas le goût de la langue française. »
Et vlan, un coup de Passou dans la gueule à de Villiers !
pour le fil « papier »
» puisque c’était sous la forme de mots qui me faisaient plaisir, que cela m’était apparu, demandant un crayon et du papier au docteur, je composai malgré les cahots de la voiture, pour soulager ma conscience et obéir à mon enthousiasme, le petit morceau suivant que j’ai retrouvé depuis et auquel je n’ai eu à faire subir que peu de changements :
Proust et Joyce n’étaient surtout pas des auteurs littérairement compatibles. On peut prendre l’oeuvre de Joyce comme une entreprise de déconstruction, voire de démolition de l’écriture aristocratico bourgeoise proustienne.
et même quand Joyce va coacher Svevo pour l’aider à écrire Zeno on peut voir ce livre comme une attaque du « psychologisme » proustien, une façon de le tourner en ridicule.
c’est drôle ces personnes qui comme Enthoven, prisonnier de leur vénération n’arrive même pas à prendre suffisamment de recul pour essayer de comprendre ce que Vauquier a voulu dire.
à son habitude Enthoven préfère se moquer de lui, le tourner en ridicule, sans se rendre compte qu’il s’enfonce lui-même dans ce ridicule.
n’arrivENT
Jazzi tu peux essayer de ne pas prendre ma défense stp : ça me rend mal à l’aise.
Je vous conseille de visiter le jardin botanique d’Akureyi, très agréable au mois d’août surtout… Je crois que J. Joyce ne l’a jamais fréquenté.
https://earth.google.com/web/@65.6751302,-18.0934126,57.16726808a,404.51770086d,35y,0h,45t, /data=CkcaRRI_CiUweDQ4ZDI4ZjEwMDk3YmFlNjM6MHg0NDIyN2Q3ZTJmMTAxZmZjKhZMeXN0aWdhcsOwdXIKQWt1cmV5cmFyGAMgASgC
et alii que ne veut pas que je m’adresse à elle, JJJ qui ne veut pas que je le parasite, puck qui ne veut pas que je prenne sa défense…
Heureusement qu’il me reste renato, sinon je vais me retrouver au chômage technique !
google earth en chômage technique ? Nos satellites qui décon.nent ?
Les petits protégés de la RDL, Jazzi!
( Qui est la maman poule? 😉 )
@ etablii… Pour rester dans le sujet proustien du jour avec philippe de Villiers…
https://www.journaldemontreal.com/2021/03/07/la-folle-epopee-dun-hockeyeur-quebecois–en-egypte
Bàv,
@ Raconte-nous ta vie… Merci pour cette jolie estampe japonaise érotique… Bàv,
Hier, je suis passé devant le 5, rue Saint-Benoît et j’ai relue la plaque : « L’écrivain Marguerite Duras… »
Mais où sont passées les féministes !
(Drillon a piqué la recette de la soupe pomme de terre poireau de Clopine…)
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7a/Plaque_Marguerite_Duras%2C_5_rue_Saint-Benoît%2C_Paris_6e.jpg
Dans les Mémoires d’une jeune fille rangée, nous pouvons lire ceci : « Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail (…) Mon père avait trente ans, ma mère vingt et un, et j’étais leur premier enfant. (…) Aussi loin que je me souvienne, j’étais fière d’être l’aînée : la première ».
(nb // je n’avais encore jamais ouvert ce livre -> il a l’air passionnant, non ?).
Villiers t’est infiniment supérieur, Jazzi.
Il faut que tu t’en souviennes.
Bien sûr, Jibé, je comprends et partage tout cela sauf qu’arrivée à ce moment de ma vie, je deviens poreuse. Je suis traversée par extérieurs qui deviennent intérieurs et inversement. Il suffit que je fasse le vide de toute pensée pour que le monde s’échange et je ne manque de rien, ni roulement des vagues, ni tempête, ni éclosion d’une fleur, ni la fuite du sable entre les doigts, ni les parfums. Mon corps me sert de boussole. Tout ça, c’est à cause des livres, des couleurs. La magie de l’enfance ne s’est pas fanée comme elle l’aurait dû. Souvent je me réveille en chantonnant des comptines anciennes et je rêve de paysages connus mais inconnus, les deux étroitement unis comme des « eaux étroites ».
Oui, le ciel est immense. De ma fenêtre grand ouverte je regarde un couple de pigeons fondant nid dans les tuiles rondes et rouges d’une cheminée d’où jamais ne sort de fumée. Les habitants sous le toit doivent avoir choisi une autre énergie pour se réchauffer. Et plus haut, un moineau perché sur une antenne les regarde de son petit œil rond et vif. Un nuage dessine un éblouissement face soleil, une ombre face terre. Les fleurs du balcon ouvrent leurs bourgeons et j’en guette, crayon en main, l’éclosion.
J’ai reçu l’étrange livre de Michel Rostain « Le Vieux ». Je sais maintenant que l’éditeur est Calmann Levy.
F.Busnel ne parle jamais des éditeurs et des traducteurs tant il est fasciné par la proximité des écrivains.
M.R, on le reconnaît mais il me semble que l’excellence chez lui passe par la voix orale, le ton, les gestes, les regards, les sourires. C’est un homme de théâtre et d’orchestre. Sans les autres, sa voix si singulière résonne comme dans une pièce vide. De plus tout le récit repose sur le suicide et la mort des vieux qui s’interrogent comme la Zelinda.
JJJ, vous auriez aussi les mémoires d’une jeune fille dérangée ?
Je préférais hamlet à puck. Il était moins con.
JJJ Je crois avoir défendu Montesquiou comme ne méritant pas d’entrer dans cette ctégorie des « célibataires sans oeuvre ».
Coucou !
C’était l’appartement situé juste au dessus du Dôme, JJJ.
Christiane, hier j’ai revu aussi, au carrefour du boulevard du Montparnasse et de la rue de Rennes, près du kiosque à journaux, un personnage que tu devrais croquer. Je le vois à cet emplacement depuis des années. Je l’ai appelé l’homme aux puzzles. Plus très jeune et pas si vieux, il est assis devant une table improvisée, où l’on voit un grand puzzle terminé tandis qu’il en compose minutieusement un autre. Entre les deux, une petite coupelle où l’on peut déposer des piécettes.
MC, l’oeuvre la plus notoire de Montesquiou c’est le Palais Rose, avenue Foch, qui a hélas disparu !
qui aura continuellement tiré le diable par la queue !
—
Archi-faux, Baroz, il a vécu assez confortablement à partir du début des années 20 et pendant ses 20 dernières années.
C’est malhonnête d’en faire un pouilleux. Tu connais des gens qui tirent le diable par la queue et se payent un secrétaire comme Beckett?
C’est à la limite de la calomnie, cette vision misérabiliste.
Pour info, Augustine & moi sommes en contact très rapproché: il était sur mon épaule pour la trad des poèmes. Je vais essayer de le calmer car je sens qu’il s’agite…Rien de plus difficile à gérer qu’un familier indigné…Life is hard, so is death.
Dear Phil, je me tiens toujours à très bonne distance de Morand & de sa Morue. Si d’aventure, j’allais à Trieste, presque sur le chemin de mon bon village de San Leo, rest assured I’ll stay clear from the stink of the rubbish tip!
ah Jazzi, si tu savais mon ami ! le carrefour du boulevard du Montparnasse et de la rue de Rennes ! j’y allais faire mes courses, maintenant je préfère aller à auchan.
figure-toi que c’est là, à ce carrefour, que j’ai eu la révélation de Saint Paul ! j’y faisais mes courses, comme à mon habitude, et j’y suis tombé, par hasard sur un homme de foi, un abbé, un homme au grand coeur, l’abbé Chamel, c’était son nom.
l’abbé Chamel de carrefour restera à jamais dans mon coeur…
Il est vertigineux de penser, DHH, que ces juifs égyptiens qui portent des noms grecs sont peut-être des descendants des rabbins traducteurs de la Bible des Septante !
Bon, alors, finalement Puck a dit une connerie sur Joyce et Proust ! Moi qui trouvait que ce n’était pas con du tout…
de Villiers…J’ai été amené à bosser avec une de ces très proches parentes.
Elle ne m’aimait pas trop.
Ça tombe bien, moi non plus.
Mais alors, pas du tout…
Dans la famille Piston, je demande…
La France rance.
par Michel Schneider
« Dans son autobiographie, le poète William Carlos Williams raconte qu’on lui a décrit ainsi la scène. Joyce est déjà là, saoul et mal habillé, lorsque Proust arrive, drapé dans des fourrures. Les deux écrivains s’assoient sur des chaises côte à côte, tandis qu’un cercle d’admirateurs attend que fusent les mots d’esprit. Mais ils n’entendent que le genre de bavardage qu’engagent deux hommes plus très jeunes qui se croisent dans la salle d’attente d’un médecin, ou le bafouillage des personnages de Samuel Beckett encombrés de leurs petites plaintes corporelles comme de choses d’une extrême importance. Joyce : “J’ai des migraines tous les jours et ma vue est épouvantable.” Proust : “Ah ! Mon estomac ! Cela me tue. Il faut que je parte.” “Je suis dans la même situation, répond Joyce, et j’aimerais bien trouver quelqu’un qui me prenne par le bras. Au revoir.” “Charmé, conclut Proust. Oh, mon estomac, mon estomac !” Léon-Paul Fargue rapportera des mots qu’il aurait entendus grommelés par Joyce au sortir de cette soirée. “Je ne mettrai plus jamais les pieds dans une pièce où je courrais le risque de rencontrer ce personnage.” Autre écrivain présent, Ford Madox Ford confirme la scène. Mais Sydney Schiff affirmera que rien ne s’est passé ainsi. Joyce lui-même dira par la suite que la conversation avait simplement consisté en un mot : non. “Proust m’a demandé si je connaissais le duc Untel. J’ai répondu : non. J’ai demandé à Proust s’il avait lu Ulysse et j’ai jugé la situation impossible après qu’il m’a répondu : non.”
Une autre version de la scène évoque un scénario qui ressemble à ces fins de nuit qui tournent mal. Violet Schiff se souvient de Joyce complètement saoul grimpant de force dans le taxi avec lequel le couple raccompagnait Proust et abaissant la vitre immédiatement, ce que, sachant la peur de Proust des courants d’air, Violet fit immédiatement cesser. Pendant le court trajet, Proust ne cessa pas un instant de parler sans s’adresser une seule fois à Joyce. Quand le taxi arriva à la hauteur de son immeuble, Joyce manifesta le désir de monter à l’appartement avec les autres, mais Proust, visiblement las de sa compagnie, était bien résolu à se débarrasser de lui. “Permettez que mon taxi vous reconduise chez vous”, lui dit-il en se hâtant d’entrer dans l’immeuble avec Violet Schiff, tandis que le mari de celle-ci tentait de persuader Joyce de retourner chez lui. Ils montèrent à l’appartement, et Proust fit servir à ses amis du champagne, de la bière et du café. Exit l’Ulysse aviné.
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Proust m’a demandé si je connaissais le duc Untel. J’ai répondu : non. J’ai demandé à Proust s’il avait lu Ulysse et j’ai jugé la situation impossible après qu’il m’a répondu : non.
Que reste-t-il de cette non-rencontre ? Des récits de témoins ou de témoins de témoins. Des fictions ? La plus romanesque des versions de la rencontre Proust-Joyce reste celle que Nabokov donnera en février 1936 dans une lettre à sa femme Vera : les deux écrivains ne se sont rien dit. Rien de rien. “Même pas : non. Joyce avait rencontré Proust une fois, par hasard. Ils se sont trouvés dans le même taxi. Une question de vitres. L’un voulait la relever, l’autre l’abaisser.” Thème très nabokovien : une vitre. Il y a toujours une vitre entre soi et les autres. On voit à travers, mais on s’y heurte quand on veut la franchir avec des mots »…
https://www.lepoint.fr/livres/proust-et-joyce-de-gaulle-et-franco-ils-se-sont-rencontres-28-04-2018-2214314_37.php
‘
il me semblait UE P.ASSOULINE AVAIT FAIT UN BILLET sur la rencontre Proust Joyce;je ne le trouve pas
bonne journée
Roman
Quand Proust et Joyce se rencontrent au Ritz
http://www.lorientlitteraire.com/article_details.php?cid=14&nid=4957
closer, la langue italienne a évolué dans le temps, l’it. de la Renaissance n’est pas l’it. du Risorgimento qui n’est pas l’actuel it. standard, et il y a des grandes différences entre les divers états de l’évolution, il est cependant vrai que presque tout le monde peut comprendre la langue de la Comédie, ce qui est probablement une conséquence des programmes scolaires : pas de « traductions » ni de résumés.
Incidemment, n’ai pas lu le papier de Barbero mais je suppose qu’il n’y est pas question de « toscan » mais de « toscan florentin », car le modèle de langue qui a été codifié était le toscan des classes instruites de Florence, c’est-à-dire une variété écrite — littéraire — avec des influences latines et vulgaires, et non le florentin parlé, car lorsqu’au XVe siècle Florence atteint la suprématie économique et culturelle, le florentin assume le rôle langue littéraire de prestigie, et se présente comme l’alternative à l’hégémonie de la langue latine. Le processus s’est consolidé dans la première moitié du XVIe siècle avec l’épanouissement des grammaires de la langue vernaculaire, qui ont répandu le modèle florentin comme langue littéraire dans toute l’Italie. Cela dit, toutes les caractéristiques du florentin ne sont donc pas acceptées par la norme, en fait, l’italien standard n’a jamais, depuis la codification du XVIe siècle, coïncider exactement avec le florentin.
Difficulté de la vie bien à part — ce qui est tout à fait contingent —, Proust représente la fin d’une phase historique ‘régionale’ — le roman français — ; Joyce le debout d’une nouvelle phase décidemment cosmopolite, et contrairement à Proust il en est conscient.
J’avais lu ,contrairement a ce qui aeté dit plus haurt que le Palais rose etait l’hotel de Boni de castellane un des modeles de Saint-loup et non la demeure de Montesquiou qui habitait a la Muette le unsomptueux bartiment qui abrite aujourd’hui une partie des bureaux de l’OCDE
Jazzi au secours !.qui est dans le vrai?
Je n’en ai pas fait un pouilleux, Bloom, voyons.
Il faut dire qu’en ce temps-là, la vie à Paris n’était pas chère.
Je connais les adresses de Joyce dans la capitale et je me souviens qu’il prenait ses repas au restaurant tous les soirs.
Le salaire de Becket ne devait pas être bien gras !
Paula Jacques… DHH,
je me souviens, nous l’avions évoquée. Elle venait d’être reçue dans le cadre des Bibliothèques de l’Odéon, au salon Roger Blin, par Tobie Nathan pour la parution de son récit « Au moins il ne pleut pas » (Stock) qu’elle situe durant l’hiver 1959. Deux adolescents orphelins égyptiens, Solly, le plus jeune et Lola sa soeur, débarquent à Haïfa sous une pluie glacée (d’où le titre). Où aller pour ne pas être séparés ? Ils obtiennent un abri chez deux femmes étranges, Ruthie et Magda, qui vivent liées par une mémoire commune (ce sont deux rescapées des camps…)
J’avais aimé ce livre. Nous avions échangé sur le récit et sur l’auteur.
Je vous avais parlé d’un des personnages et vous m’aviez répondu : maintenant vous comprenez mon pseudo.
A moins que ce soit à propos d’un autre livre dont nous avions parlé : « Mendiants et Orgueilleux » d’Albert Cossery ? Je ne sais plus… Mais je n’ai pas oublier votre nom ce qui m’a permis de retrouver vos belles introductions et annotations dans les Petits Classiques Larousse (Iphigénie et Andromaque).
Beaux souvenirs.
@JJJ
ces « memoires d’une jeune fille rangée que vous fangeux(sic) qui les attendaient cdecouvrez elles ont ete la bible des filles de ma génération qui revions d’autre choses que du destin fangeux(sic) qui les attendaient claquemurées a court terme aux choses du ménage
Les « mémoires d’une jeune fille dérangée » cela existe aussi ,c’est un livre de Bianca Lamblin qui raconte combien a ete déstabilisant dans sa vie un piege sexuel monté par le couple Sartre Beauvoir et dans lequel elle est tombée adolescente
Oui, DHH, je confonds peut-être Boni de Castellane et Montesquiou !
renato, le Paris de la fin du XIXe siècle, alors capitale mondiale, et le roman français n’étaient pas vraiment ce que l’on pourrait qualifier de « régional »…
Au temps pour moi et ma mémoire fantaisiste, DHH !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_Rose_de_l%27avenue_Foch
Post relu ,le précèdent étant incompréhensible
@JJJ
ces « Mémoires d’une jeune fille rangée que vous découvrez ,elles ont été la bible des filles de ma génération, nous qui rêvions d’autre choses que du destin fangeux(sic) qui nous attendait, c’est à dire être claquemurées a court terme aux choses du ménage.
Les « mémoires d’une jeune fille dérangée » cela existe aussi ,c’est un livre de Bianca Lamblin qui raconte combien a ete déstabilisant dans sa vie un piege sexuel monté par le couple Sartre Beauvoir et dans lequel elle est tombée adolescente
les mémoires d’une jeune fille dérangée ?…
non j’ai pas ça, mais d’une fille rongée, oui.
Au dessus du Dôme ? eh bé, l’a pas trop bougé dans sa vie gmprtine, vu qu’elle est dans le cimetière d’à-côté…
Sur cette chaine, il y a encore de beaux restes de tels confinements qu’étaient nullement obligatoires à l’époque. Ah, ces parigots ! Heureusement, on vient de nous prendre un vénéluézien (sic) à l’ODP. Parait que ça va décoiffer driyon… Bravo Gustavo ! Bàv, MSM.
https://www.parismatch.com/Culture/Musique/Le-chef-d-orchestre-Gustavo-Dudamel-nouveau-directeur-musical-de-l-Opera-de-Paris-1733705
Jazzi dit: « Christiane, hier j’ai revu aussi, au carrefour du boulevard du Montparnasse et de la rue de Rennes, près du kiosque à journaux, un personnage que tu devrais croquer. Je le vois à cet emplacement depuis des années. Je l’ai appelé l’homme aux puzzles. Plus très jeune et pas si vieux, il est assis devant une table improvisée, où l’on voit un grand puzzle terminé tandis qu’il en compose minutieusement un autre. Entre les deux, une petite coupelle où l’on peut déposer des piécettes. »
Je ne l’ai jamais vu, Jazzi, mais hier, achetant des fleurs dans un kiosque ouvert sur rue, j’ai été surprise de voir épinglé au mur un immense quadrillage sur papier où quelques cases étaient peintes (à l’huile) dans des tons raffinés. J’ai appris que l’un des deux fleuristes reconstituait patiemment une œuvre. Un peu ton histoire… Mais le fleuriste et le modèle étant absents je n’ai pu que supposer des œuvres possibles. J’y retournerai sans demander de quel tableau il s’agit, pour voir l’avancée du travail et le reconnaître, si je le peux… Les tons choisis allaient bien avec les plantes : des camaïeux de vert et de bleu. Un travail très soigné, surprenant. L’angle du tableau, un coin, en haut à gauche. Feuillages sur fond de ciel ?
Janssen J-J dit: « Au dessus du Dôme ? eh bé, l’a pas trop bougé dans sa vie gmprtine, vu qu’elle est dans le cimetière d’à-côté… »
Là, c’est imparable ! Le Flore, aussi…
Ensuite, tu pourras lire les autres journaux de Simone, tout aussi intéressants, JJJ
______________
SIMONE DE BEAUVOIR
En attendant les bobos
Après la Première Guerre mondiale, Montparnasse fut le point de ralliement de la bohème internationale, notamment des peintres : La Coupole, le Sélect, le Dôme, la Rotonde, la Closerie des Lilas… furent autant de centres où les artistes aimaient à se retrouver. Mais juste avant la Seconde Guerre mondiale, un mouvement migratoire vers Saint-Germain-des-Prés commença à s’esquisser. Dès l’hiver 1938-1939, parmi les fidèles du Flore et des Deux Magots n’appartenant « ni tout à fait à la bohème ni tout à fait à la bourgeoisie », on pouvait déjà apercevoir Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, alors tout deux en plein anonymat et elle, passablement midinette.
« Souvent Olga descendait de Montmartre à Saint-Germain-des-Prés. Ce fut elle, je crois, qui m’emmena pour la première fois au Café de Flore où je pris l’habitude, avec elle, avec Sartre, de passer mes soirées. L’endroit était devenu le rendez-vous des gens du cinéma : metteurs en scène, acteurs, script-girls, monteuses. On y coudoyait Jacques et Pierre Prévert, Grémillon, Aurenche, le scénariste Chavanne, les membres de l’ancien groupe « Octobre » : Sylvain Itkine, Roger Blin, Fabien Lorris, Bussières, Baquet, Yves Deniaud, Marcel Duhamel. On y voyait aussi de très jolies filles. La plus éclatante, c’était Sonia Mossé dont le visage et le corps superbe – bien qu’un peu plantureux pour ses vingt ans – avaient inspiré des sculpteurs et des peintres, entre autres Derain ; elle relevait sur sa nuque, en torsade savantes, d’admirables cheveux blonds ; la sobre originalité de ses bijoux, de ses toilettes me ravissait : j’admirai, entre autres, une robe de coupe stricte mais taillée dans un vieux et très précieux cachemire. Elle était en général accompagnée d’une plaisante brune, aux cheveux coupés court, et d’allure garçonnière. Parfois Jacqueline Breton faisait une apparition, des coquillages aux oreilles, les yeux hérissés de piquants, agitant, dans un cliquetis de bracelets, des mains aux ongles provocants. Mais le type féminin le plus répandu, c’était ce que nous appelions « les bouleversantes » : des créatures aux cheveux pâles, plus ou moins rongées par les drogues, ou par l’alcool, ou par la vie, avec des bouches tristes et des yeux qui n’en finissaient pas.
Le Flore avait ses mœurs, son idéologie ; la petite bande de fidèles qui s’y rencontraient quotidiennement n’appartenaient ni tout à fait à la bohème ni tout à fait à la bourgeoisie ; la plupart se rattachaient, de manière incertaine, au monde du cinéma et du théâtre ; ils vivaient de vagues revenus, d’expédients ou d’espoirs. Leur dieu, leur oracle, leur maître à penser, c’était Jacques Prévert dont ils vénéraient les films et les poèmes, dont ils essayaient de copier le langage et le tour d’esprit. Nous aussi, nous goûtions les poèmes et les chansons de Prévert : son anarchisme rêveur et un peu biscornu nous convenait tout à fait. Autrefois L’Affaire est dans le sac, plus récemment Drôle de drame, mis en scène par Carné, avec Barrault, Jouvet, Françoise Rosay, nous avaient charmés. Surtout nous avions aimé Quai des brumes, admirablement joué par Gabin, Brasseur, Michel Simon et par la merveilleuse inconnue qui s’appelait Michèle Morgan ; le dialogue de Prévert, les images de Carné, le brumeux désespoir qui enveloppait le film nous avaient émus : là aussi, nous étions d’accord avec notre époque qui vit en Quai des brumes le chef-d’œuvre du cinéma français. Cependant, les jeunes oisifs du Flore nous inspiraient une sympathie nuancée d’impatience ; leur anticonformisme leur servait surtout à justifier leur inertie ; ils s’ennuyaient beaucoup. Leur principale distraction, c’était « les bouleversantes » : chacun avait, avec chacune, successivement, une liaison de durée variable, mais en général brève ; le circuit bouclé, on recommençait, ce qui n’allait pas sans monotonie. Ils passaient leur journée à exhaler leur dégoût en petites phrases blasées entrecoupées de bâillements. Ils n’en avaient jamais fini de déplorer la connerie humaine. »
(« La Force de l’âge », Editions Gallimard, 1960)
Jazzi, à propos de : « C’est son reset à lui et son cancel intime ».
Problème des petites phrases citées (de troisième main) : comment savoir, hors contexte, si le vocabulaire employé l’est par négligence (à attribuer à Villiers) ou à dessein, pour railler la novlangue managériale du président de la start-up nation (en French dans le texte, syntaxe comprise) ?
Et voilà la futile mise au point de Jacques. Faut-il lui répondre ou le laisser mijoter dans son provincialisme parisien ?
@ … claquemurées (a court terme) aux choses du ménage… et de n’entrevoir point de plaisir plus touchant qu’un idole d’époux et des marmots d’enfants, que l’rajoutaiENT… Philaminte OU Bélize ?… Dieu merci, diraient Grillon et MC, on en est bien rev’nus de ces temps-là !…
(ps&nb/ Michelle Perrot pensait comme vous, dit-elle dans sa préface à la bonne dame de Nohant, bien qu’elle soit un peu plus âgée que vous, je pense, DHH, Michelle Perrot, veux-je dire)… Cela dit, Beauvoir est hélas passée à côté d’Aurore Dupin du Devant, comme de pas mal d’autres femmes plus grandes qu’Elle.
SIMONE DE BEAUVOIR
Les larmes de Sartre
« Il y avait un mode d’expression que Sartre plaçait presque aussi haut que la littérature : le cinéma. C’est en regardant passer des images sur un écran qu’il avait eu la révélation de la nécessité de l’art et qu’il avait découvert, par contraste, la déplorable contingence des choses données. Par l’ensemble de ses goûts artistiques, il était plutôt classique, mais cette prédilection le situait parmi les modernes ; mes parents, les siens, tout un vaste milieu bourgeois regardaient encore le cinéma comme « un divertissement de bonniches » ; à l’Ecole Normale, Sartre et ses camarades avaient conscience d’appartenir à une avant-garde quand ils discutaient avec gravité des films qu’ils aimaient. J’étais moins mordue que lui mais je le suivais quand même avec empressement dans les salles d’exclusivités, dans les petites salles de quartier où il avait repéré des programmes alléchants ; nous n’allions pas là seulement pour nous divertir ; nous y apportions le même sérieux que les jeunes dévots d’aujourd’hui quand ils entrent dans une cinémathèque.
J’ai raconté comment Sartre m’avait détournée des « films d’art » pour m’initier aux chevauchées des cow-boys et aux histoires policières. Il m’emmena un jour au Studio 28 pour voir William Boyd dans une classique histoire hollywoodienne : un flic honnête et au grand cœur découvre que son beau-frère est un criminel. Drame de conscience. Il se trouva qu’on donnait en début de spectacle un film qui dès les premières images nous coupa le souffle : Le Chien andalou de Bunuel et Dali dont nous ignorions les noms. Nous eûmes quelque peine ensuite à nous intéresser aux tourments de William Boyd. Il y eut d’autres grands films, pendant ces deux années : Tempête sur l’Asie, La Symphonie nuptiale, Jeunes Filles en uniforme, Les Lumières de la ville. Nous observâmes avec une curiosité rétive les débuts du cinéma sonore et parlant : Broadway Melody, Le Spectre vert. Dans Le Fou chantant, Al Johnson chantait Sonny boy avec une émotion si communicative que j’eus la surprise, quand la lumière revint, de voir des larmes dans les yeux de Sartre : il se faisait volontiers pleurer au cinéma et je regrettai la peine que j’avais prise pour m’en empêcher. Le Million nous fit rire, nous charma, nous ravit ; c’était une réussite parfaite, mais nous la tenions pour exceptionnelle et nous n’approuvâmes pas Jean Prévost quand il écrivit avec audace : « Je crois aux possibilités et à l’avenir artistique du film parlant. » Hallelujah pourtant eût été bien moins émouvant privé des chants des acteurs noirs, de la beauté des spirituals, et, dans la mortelle poursuite qui achève le film, du chuintement de la boue, du froissement des feuillages au sein d’un tragique silence. Et que serait-il resté de L’Ange bleu si on en avait effacé la voix de Marlène Dietrich ? Nous en convenions. Mais tout de même Sartre avait trop aimé le muet pour envisager sans mécontentement que le parlant pût jamais le supplanter ; sans doute réussirait-on à le débarrasser de certaines grossières imperfections techniques, à accorder la sonorité des voix avec les distances et les mouvements ; mais le langage des images, pensait Sartre, était un tout qui se suffisait ; on le gâterait si on lui en superposait un autre ; la parole était, selon lui, incompatible avec cet irréalisme – comique, épique, poétique – qui l’attachait au cinéma. »
(Op. cit.)
Des lectures moins conventionnelles de Proust, et peut-être ouvrant du coup de nouvelles perspectives seraient possibles, par exemple : https://www.viabooks.fr/article/et-si-le-reve-chez-marcel-proust-relevait-d-une-fonction-chamanique-124922 « Et si le rêve chez Marcel Proust relevait d’une fonction chamanique ? » …
@JJJ
je crois que c’est plutôt Armande, celle qui ne peut pas accepter l’idée de « dormir près d’un homme vraiment nu », vers qui a disparu des editions scolaires
« Un lapin contre une massue. »
Ça rappelle Einstein à qui on demanda comment il envisageait WWIII et qui répondit : « WWIII je ne sais pas, mais WWIV sans doute avec des massues. »
Cher jzmn, y at-il des œuvres majeures de la littérature mondiale que vous n’auriez pas lues, même des tout petits morceaux (pour en garnir vos goûts histoire de les dupliquer ici)…, de sorte à ce que je puisse vous édifier sur vos manques à mon tour… Puissé-je vous clouer du bon Bec, hein.
Chère Ch…, eh bé, des fois, je préfère votre humour parisien à celui de jzmn… Merci. Bàv.
Vous savez bien tirer parti de vos toitures, c’est comme si on y était, je me souviens de la vue sud de mon 91, bld Bessières, 17e en face du lycée Lakanal nord), de 1982 à 1986, sous les combles du 7e étage sans ascenseur… Je crois qu’il n’existe plus, ce lycée… Le grand tribunal de la porte de St Ouen a chamboulé tout le quartier, y compris les ateliers Berthier… et les belles de nuit n’y sévissent plus. Elle ne prenaient pas cher encore à cette époque, d’après le témoignage des routiers qui y stationnaient leur semi remorque un quart d’heure, ça leur suffisait. Là-haut, les pigeons roucoulaient néanmoins, insoucieux du monde d’en-bas. Excusez ces souvenirs un brin moins prosaïques…
Au fait, cette fresque, ce serait pas ce peintre naïf qui colorait des jungles pensives… Comment s’appelle-t-il déjà ?
Bàv,
Armande ? dépourvue d’un ver de terre à poil à ses côtés ?
Un détail piquant dans quoi Armande-SMS-Béjard va sûrement retrouver sa porcherie… Merci pour cette anecdote…
Avec vous, DHH, on s’ennuie pas et on s’instruit tous les jours des choses classiques (du Ménage et de Voiture, comme ajouterait… un brin érudit, MC de Montesquiou) ! 🙂
À propos de « célibataires ».
Il faudrait revenir à la source, c’est-à-dire le Grand Verre où les célibataires cherchent à rejoindre — prendre — la figure vierge d’en haut qui est pure et aussi sexualisée en puissance ; mais non seulement ils ne peuvent la rejoindre, ils ne peuvent même pas esquisser une tentative de rencontre.
finalement Puck a dit une connerie sur Joyce et Proust !
»
ah bon ? laquelle ?
que toute l’oeuvre de Joyce n’était qu’un travail de démolition de l’écriture bourgeoise de Proust et autres du même tonneau ?
non prenez par exemple Ulysse : le type fait en ne heure ce que fait Proust en une vie.
et le coup de Svevo je suis sûr que c’est en rapport avec la Recherche et ce psychologisme débile de penser être capable d’entrer dans la tête de ses personnages.
aucun auteur à peu près sérieux ne sera capable de vous dire avec certitude ce que ses personnages ont dans la tête et ni pourquoi ils font ce qu’ils font quand ils le font !
du coup Joyce a suggéré à Svevo l’idée de raconter l’histoire d’un faux cul sympathique probablement pour se foutre de la tronche de Proust.
enfin je ne pourrais pas vous le dire avec certitude parce que aucun lecteur peut entrer dans la tête d’un auteur et faire du psychologisme à 2 balles, mais j’en suis à peu près sûr.
dans tous les cas un type comme Joyce n’aurait pu blairer un blaireau comme Proust, ça c’est absolument pas possible, les irlandais détestent toutes ces mondanités à la con, un irlandais il préfère aller boire avec vous de la Guinness des records dans un pub en regardant un match de rugby, et Proust c’était pas le genre à regarder du rugby en buvant de la bière, donc normal qu’il puisse pas se l’encadrer et il avait raison, parce que franchement je ne comprends vraiment pas qu’on puisse aimer cette tête à claques !
« d’après le témoignage des routiers »
Sont sympas les routiers et ont bon dos, JJJ !
@J3
la difference d’âge entre Michelle Perrotet moi est sans incidence sur nos visions de l »avenir à l’adolescence .
Jusqu’au début des années 60 les filles étaient toutes menacées du même destin
Merci Renato pour ce rappel de l’histoire de la langue italienne. Vous avez raison, Barbero parle du « dialecte de Florence » et non de toscan. Il est tout de même impressionnant que ce « dialecte » soit facilement lisible aujourd’hui, 700 ans plus tard ! Je doute que cela ne soit dû qu’à l’éducation, ou alors l’éducation en Italie devrait servir d’exemple à beaucoup de pays. Si l’on cherche un texte contemporain en français, on peut citer « La Vie de Saint Louis » de Joinville, vers 1305/1309, traduit en français moderne dans le Livre de Poche. Peut-être M Court a-t-il des idées sur le sujet (la lisibilité des textes français des 13-14ième siècles)…
A triple jelly, non seulement tu vas garder ta porcherie verbeuse où tu te sens bien a ton aise, mais tu n’as pas, ni ne peux avoir, idée de ta ridicule gesticulation sur ton clavier.
Je dois un bien avouer, Houston do you copy that, que vu le nombre d’hommes auxquels j’ai eu affaire dans ma vie, et ça continue, tu n’es pas du tout représentatif de ce genre humain. Inutile que je te fasse un dessin.
Ben non, jzmn, je faisais une enquête sociologique à l’époque sur le sujet de la gêne occasinnée par le racolage de rue (actif vs passif) parmi les riverains, pour le compte du ministère de la J…., et comme vous le savez peut-être, en tant que journaliste du guêpier, la science exige de saturer l’ensemble des protagonistes concernés du système d’action concret étudié (cf. Crozier), dans sa composante qualitative. On commence la cueillette en bas de chez soi par le biais d’entretiens non directifs aléatoires, puis par la méthode boule de neige on passe à des entretiens semi directifs plus formatés et systématisés, ce qui amène à se diriger inévitablement hors de votre quartier, jusqu’au bois de boulogne, par exemple… Enfin bon, je vais pas vous apprendre nos métiers respectifs à nos âges, hein ?… Mais laissez-moi vous dire qu’il convient souvent de payer de sa personne, et parfois de ses propres deniers, en sociologie… Ce qui ne veut pas dire d’épouser les causes étudiées, hein !… « S’indigéniser » un brin d’abord, puis se retirer progressivement dans son empyrée pour objectiver les données recueillies in situ… Déréaliser le monde prosaïque pour le rendre lisible aux commanditaires plus éloignés, en leur suggérant quelques propositions normatives dont ils sont en général friands, et c’est là où les choses deviennent toujours un peu compliquées, au CNRS. Etc, enfin bref… Bàv.
La connerie, puck, serait d’avoir surestimé la différence de niveau de vie entre Proust et Joyce. Ceci dit, la haine de classe n’a pas besoin d’un fossé abyssal entre les moyens des uns et des autres; c’est sans doute même le contraire. Si Joyce avait été aussi riche que Proust, il aurait peut-être haï tout aussi bien son attitude snob, mondaine, obsédé par l’aristocratie…
Assez de tergiversations vagabondées à propos du » célibataire » proustien.
Allons voir du côté de la précision d’ Antoine Compagnon :
» Comment ces célibataires de l’art ont-il la passion de la botanique, à la fois comme une forme de sociabilité et comme un remède à la mélancolie? Comment Ximénès Doudan, qualifié de brillant moraliste, incarne-t-il le modèle de la procrastination chez l’essayiste?
Antoine Compagnon, titulaire de la chaire « Littérature française moderne et contemporaine , (Histoire, critique, théorie) », arrive presque au terme de sa grande enquête autour de « Proust Essayiste ». A partir de la mi-août, cette enquête s’ouvrira à d’autres approches en compagnie de Luc Fraisse, de Donatien Grau, d’Evelyne Bloch-Dano et de Clément Girardi, qui ont été reçus en séminaire par Antoine Compagnon.
En fin de cours précédent, Antoine Compagnon a proposé de « continuer de traquer », nous dit-il, « le spirituel et malin Doudan », ce modèle de « l’esprit délicat né sublime », « sceptique distingué », mais aussi « anti-modèle », qui porte la « blessure de l’écrivain sans oeuvre » aux yeux de Proust.
Antoine Compagnon a mis en valeur
« l’importance souterraine de ce précepteur, devenu homme de compagnie de la famille du duc de Broglie, mais aussi familier du clan de Coppet, conversationniste distingué, essayiste en chambre… »
Sa gloire posthume a même été relevée entre autres, par Barbey d’Aurevilly, rappelle Antoine Compagnon qui cite le grand écrivain, évoquant « le charme de l’esprit de Doudan », dans la recension de ses œuvres en 1876, après sa disparition :
« Ce Doudan, qui s’appelait Ximénès et qui n’était pas cardinal, — l’aurait-il été que ce n’eût pas été comme Ximénès, mais comme Bembo, — ce Ximénès Doudan sortait de terre, comme une taupe, ou de Douai, cette taupinière, et serait resté un petit professeur perdu quelque part sans les de Broglie, qui le prirent chez eux comme précepteur, et qui tombèrent bientôt sous le charme de cet esprit à qui les bégueules de la politique ne résistaient pas et qui, plus fort que Don Juan qui ne séduisait que les femmes, accomplissait ce tour de force et de souplesse de séduire des doctrinaires… Joubert avait été l’ami de Chateaubriand. La proportion est bien gardée. Ximénès Doudan est à Joubert ce que le prince de Broglie est à Chateaubriand. »
Le cours précédent s’était achevé sur l’entourage du duc de Broglie et sa visite au chansonnier Béranger, à la prison de Sainte-Pélagie, où étaient enfermés les auteurs engagés, de tous bords, en un temps de grande agitation politique, dans la première moitié du XIXe siècle.
Alors qui étaient Doudan et son ami Raulin au XIXe siècle ? Quel est leur rapport à la « botanique »?
Antoine Compagnon cite Mme de Villeparisis, dans Guermantes :
« Je n’ai aucun mérite à connaître les fleurs, j’ai toujours vécu aux champs, répondit modestement Mme de Villeparisis. Mais, ajouta-t-elle gracieusement en s’adressant au prince, si j’en ai eu toute jeune des notions un peu plus sérieuses que les autres enfants de la campagne, je le dois à un homme bien distingué de votre nation, M. de Schlegel. Je l’ai rencontré à Broglie où ma tante Cordelia (la maréchale de Castellane) m’avait amenée. Je me rappelle très bien que M. Lebrun, M. de Salvandy, M. Doudan, le faisaient parler sur les fleurs. J’étais une toute petite fille, je ne pouvais pas bien comprendre ce qu’il disait. Mais il s’amusait à me faire jouer et, revenu dans votre pays, il m’envoya un bel herbier en souvenir d’une promenade que nous avions été faire en phaéton au Val Richer [chez Guizot] et où je m’étais endormie sur ses genoux. J’ai toujours conservé cet herbier et il m’a appris à remarquer bien des particularités des fleurs qui ne m’auraient pas frappée sans cela. Quand Mme de Barante a publié quelques lettres de Mme de Broglie, belles et affectées comme elle était elle-même, j’avais espéré y trouver quelques-unes de ces conversations de M. de Schlegel. Mais c’était une femme qui ne cherchait dans la nature que des arguments pour la religion. » (II, 571)
Antoine Compagnon cite également une « tirade curieuse » à propos de Swann, alors qu’il est marié et père de famille, il reste cependant, note-t-il « un célibataire, ou tel un célibataire, le modèle du célibataire, de Joubert à Doudan » :
« Je ne peux pas dire comme je trouve que Swann change, dit ma grand-tante, il est d’un vieux ! » Ma grand-tante avait tellement l’habitude de voir toujours en Swann un même adolescent, qu’elle s’étonnait de le trouver tout à coup moins jeune que l’âge qu’elle continuait à lui donner. Et mes parents du reste commençaient à lui trouver cette vieillesse anormale, excessive, honteuse et méritée des célibataires, de tous ceux pour qui il semble que le grand jour qui n’a pas de lendemain soit plus long que pour les autres, parce que pour eux il est vide et que les moments s’y additionnent depuis le matin sans se diviser ensuite entre des enfants. »(I, 33-34)
Nous gagnons le Collège de France pour le cours d’Antoine Compagnon, le 2 avril 2019, aujourd’hui « Ximénès Doudan ou les célibataires de l’art » (deuxième partie du cours « A mon âge, on relit » sur le site du Collège de France). »
JJJ,
Le douanier Rousseau ? Ah oui, ça pourrait être cela. Je vous dirai mais c’est vraiment sa palette et sa méticulosité
De plus cela collerait avec l’univers végétal de ce kiosque fleuri
Vous avez des intuitions incroyables ?
Pas ? mais !
vu le nombre d’hommes auxquels j’ai eu affaire dans ma vie, et ça continue,
eh bé, ma grosse gorette !… c du propre, la vantardise marseillaise ! Est-elle solub’ dans l’pernod-pastis, au moinsss ?
Et il sait jargonner creux, abscons, ce boursouflé, et résonne comme un tambour.
La dernière de Michèle à Emma. Un rien nous fait rire.
« Est-ce que que tu sais ce qu’est un cheval ?
Non.
Et bien, c’est un âne qui a raté sa vie. »
Elle est bonne comme blague, non ?
Il faut dire qu’en ce temps-là, la vie à Paris n’était pas chère.
—
Vrai.
Lire le « Paris » de Huysmans, chez Bartillat, avec la soupe au singe – un peu antérieur, mais pas tant.
Pour que mes quatre grands parents y aient vécu toute leur vie, il fallait que la ville ne soit pas cher, en effet.
Le Paris monocellulaire, muséifié et laid d’aujourd’hui n’a plus grand intérêt que pour les touristes étrangers qui n’y reviendront plus avant longtemps. Lyon est plus belle (refaite à l’identique en Chine) et Marseille plus vivante.
« Pouilleux » est une hyperbole (trope que tu connais certainement)
Quant à Beckett, il mangeait beaucoup car il était très sportif. Çà consomme sacrément, un génie longiligne!
Ancien lecteur à Normale Sup, il ne monnayait pas ses services pour des queues de cerises.Un protestant de la très sélecte bourgade de Foxrock sait la vraie valeur de l’argent. Et du travail. Et quand il s’appelle Samuel Beckett, il sait la vie, la mort, le monde et les êtres.
closer, parmi les conditions que j’ai posé aux mères de mes enfants pour leur laisser la garde sans partage, il y eut l’obligation pour les enfants de fréquenter le lycée classique en Italie. Il s’agit d’école secondaire de deuxième grade très exigeante : lettres classiques (latin, grec ancien, langues et littérature) —. Pour l’université ce fut selon leur choix.
Je ne sais pas quel est le niveau du lycée scientifique, j’espère qu’il ne soit pas le même que l’artistique qui est innommable. Par exemple, j’ai eu un assistant qui sortait de cette école où l’on aurait au moins dû ouvrir le grands textes critiques ; or ce garçon n’avait même pas idée des travaux de Roberto Longhi.
@ du boursouflé dukon.. Touchée…, duconasse ! Merci de me voussoyez, comme il sierait entre gens qui n’ont pas nagé dans la même bauge… Ai-je déjà dit.
@ Emma & Michèle. Non, rin compris, décodez-nous la blague pour la RDL, svp… Personne n’osera, sinon. Merci d’avance, rôz.
d’école > d’UNE école
Perso, je n’arrive pas à m’intriguer pour ces histoires alimentaires de Beckett, Joyce et Proust… Je ne sais pas à quoi ça tient. J’admire celzéceux que ces sujets corporels passionnent. J’aimerais tant comprendre leur monde intérieur « grenouillard » (?). Bàv,
Nous admirons les éléments privés de votre classieuse biographie italienne, RM.
Moi, du moinss qui n’ai pas eu la même. Étonnamment pourtant, depuis quasi à ma naissance, je connaissais déjà les travaux de terrassement de l’entreprise Roberto Longhi.
Bàv,
Roberto Longhi, celui des cafetières à pression ?
Vous avez rason DHH, c’est Boni de Castellane qui est responsable de feu le Palais Rose, avec tout le talent de l’architecte Samson.
Et quant à consoidérer le français du Quatorzième siècle comme illisible, tout depend de quel texte. Il ne me semble pas que Froissart soit illisible, pour ne parler que de lui.
MC
Villiers, rance !? Il n’y a pas plus frais au contraire ! Vous dites ça pour le dénigrer, Bloom. Ce n’est pas sympathique.
Je pense que Bloom aurait aimé être acteur au Puy du fou.
Roberto Longhi :
Pour l’exemplaire de Marcel Proust.
« Nos deux deuils sont amis et frères:
Vous pleurez celle qui longtemps,
Eloigna les destins contraires
De vos pas et de vos instants.
Moi je pleure une ame profonde
Mise un jour sur mes noirs sentiers
Pour m’éaider à porter un monde
De chagrin et d’inimitié.
Melangez vos larmes aux notres;
Que j’ignore en ces noirs chagrins,
Si les pleurs sont miens, ou sont votres,
Dont nos yeux furent les écrins. »
(Le kitsch poètique empeche -t-il l’émotion? Ou jugeons nous ce poème meilleur qu’il n’est parce que nous connaissons son dédicataire?)
Raison supplémentaire de ne plus aimer Lutèce,euh Parisss, pardon…
« Le RN sera domicilié désormais 114 bis, rue Michel-Ange, dans le 16e arrondissement de Paris ». Le Monde
Vivement que les supporters de foot reviennent au Parc pour pouvoir se soulager dans les rues circonvoisines. En l’absence de pissotières idoines, voilà un lieu d’aisance tout trouvé.
Et si l’engeance est un jour ou une nuit au 55, rue du Faubourg Saint-Honoré, l’on pourra ressortir les piques, les canons, les fusils et retrouver les bons vieux réflexes des Parisiens d’antan. Pour que les différentes générations de Parisiens se donnent la main par delà les siècles & fasse cause Commune, Hip Hip Hip Hourra!
J’aime la Vendée, D., surtout la bleue. Le meilleur resto thaï de France est à Challans. Cordon bleu.
Je n’aime pas beaucoup le 16ème qui n’est pas assez aristocratique. Mais c’est une bonne adresse quand même. Décidément je sais pas ce que vous avez aujourdhui, Bloom, vous allez vous en prendre à qui à présent ? A Poutine, au Pape ?
Non, à Challans on mange du poulet.
Pour l’exemplaire de la Ducxhesse de Rohan
Vous aimez des gens haissables,
Au popint que cent fois, mille fois,
On écrit, et sur tous les sables,
Que l’on deteste votre choix.
Puis, quand par dépit et par haine
On ne veut plus vous plaire, enfin
On s’aperçoit que votre chaine
Retenait d’un fil fort et fin.
On se persuade que votre ame
A de mystérieux abris
Ou votre gout élit, proclame
Ce qui vraiment n’a plus de prix.
On se range avec politesse,
Dans ce groupe des beaux liens
Et l’on songe qu’une Duchesse
Peut bien avoir des petits chiens.
(de fait, les poètes choisis par cete Duchesse de Rohan là rendent Montesqiuou très estimable par comparaison,, ce qui n’est pas peu dire! Ah, Henri Allorge et son Histoire de la Musique en Sonnets ou en grandes machines de stakhanoviste de la métaphore!)
Janssen J-J
La vraie blague, énorme.
Est-ce que que tu sais ce qu’est un âne ?
Non.
Et bien, c’est un cheval qui a raté sa vie. »
Elle est excellente comme blague, non ?
Versus Michèle à Emma cet aprem :
Est-ce que que tu sais ce qu’est un cheval ?
Non.
Et bien, c’est un âne qui a raté sa vie. »
Elle est bonne comme blague, non ?
J’attends votre confirmation.
Drillon, Jacques
B*, grand spécialiste des discours d’enterrement, qu’il apprend toujours par cœur, parfois dix ou quinze feuillets.
Préposé aux éloges funébres. Comme Bossuet.
Plus talentueux que Raphaël Enthoven qui lit son feuillet lors de l’éloge de Proust anti-Vauqiez, avec sa clausule « longtemps je me suis couché ».
Tant que vous vous réveillez la matin, rien à signaler.
Pour l’élégance ,James Joyce avait une longueur d’avance sur Proust https://www.pinterest.fr/pin/311874342942146887/
(quel plouc ce Marcel).
le revoilà!
certains affirmant que Bode avait été dupé par un faux tandis que d’autres pensaient qu’il s’agissait bien d’une œuvre de la Renaissance, mais pas de Léonard.
Le mystère est maintenant résolu. Selon une étude publiée aujourd’hui par la revue Scientific Reports, Ina Reiche, en collaboration avec le laboratoire des Musées français et l’Institut de recherche de chimie de Paris, et anciennement avec le laboratoire Rathgen à Berlin, a étudié le matériau en cire, en utilisant la datation au carbone 14 , aux côtés de Lucile Beck et Ingrid Caffy, du Laboratoire de mesure du C14 de l’Université Paris-Saclay.
Ce n’était pas une mince affaire. L’analyse des échantillons prélevés sur le buste a confirmé que le matériau était de la cire de spermaceti, qui provenait de la cavité de la tête du cachalot et était couramment utilisée dans les bougies du XIXe siècle, avec un petit ajout de cire d’abeille. La datation au radiocarbone est donc compliquée par le mélange de sources terrestres et marines car, explique l’article, «le carbone consommé par les organismes en eau de mer profonde et peu profonde est plus ancien que celui consommé sur terre». Selon l’article, «pour compliquer davantage la procédure, l’emplacement de la source marine doit être connu pour calibrer avec précision le matériel marin», et les baleines et les cachalots sont connus pour parcourir de longues distances. Les chercheurs ont donc dû trouver une formule pour combiner les courbes d’étalonnage atmosphérique et marine, en respectant les proportions de chaque composant dans le buste.
https://www.theartnewspaper.com/news/leonardo-sperm-whale?utm_source=The+Art+Newspaper+Newsletters&utm_campaign=f2f7f2d5a8-EMAIL_CAMPAIGN_2021_04_15_03_05&utm_medium=email&utm_term=0_c459f924d0-f2f7f2d5a8-43644573
Côte à côte, pas
main dans la main : je vous observe
vous promener dans le jardin d’été – les choses
qui ne peuvent se mouvoir
apprennent à voir ; je n’ai pas besoin
de vous chasser à travers
le jardin ; les êtres humains laissent
des traces de sentiments
partout, fleurs
éparpillées sur un chemin de terre, toutes
blanches et dorées, certaines d’entre elles
à peine soulevées par
le vent du soir ; je n’ai pas besoin
de vous suivre là où vous êtes à présent,
dans les profondeurs du champ empoisonné, pour connaître
la cause de votre fuite, passion
humaine ou rage : pour quoi d’autre
laisseriez-vous tomber
tout ce que vous avez réuni ?
Louise Glück, « L’Aubépine » dans le recueil L’Iris sauvage, qui vient de paraître chez Gallimard, dans une traduction de Marie Olivier.
Janssen J-J dit: à
Remontée des saumons (17.4.21_9.49)
comme je suis une toute petite sardine, j’ai bien du avoir passé par les mailles du filet; et ma réponse n’appelait pas de commentaires, sauf Bloom qui a relevé ma table en bois massif; je comprend, nouis sommes chez Proust, et c’est très bien ainsi
Comparaison âne/cheval n’est pas raison – Enregistrons ce besoin de noter et de compter les pissotières autour des stades de fouteballe :
1° – Chostak notait dans ses carnets des idées musicales, mais aussi les résultats des matchs de fouteballe, le nom des joueurs, leur surnom.
2° – Vivement que les supporters de foot reviennent au Parc pour pouvoir se soulager dans les rues circonvoisines.
=> Une confirmation exemplative.
Christiane,
« F.Busnel ne parle jamais des éditeurs et des traducteurs tant il est fasciné par la proximité des écrivains.
M.R, on le reconnaît mais il me semble que l’excellence chez lui passe par la voix orale, le ton, les gestes, les regards, les sourires. »
Sur Busnel, voilà bien une de ses limites, il n’est pas assez précis et il est un peu trop satisfait des rencontres qu’il fait. Son erreur sur le titre de Delphine Horvilleur est bien typique.
Intéressante votre remarque sur M.R, je ne suis pas étonné à vrai dire, vous pointez toujours juste.
Quant aux toits de Paris, voilà bien une mer que j’ai trouvée belle! Une tourterelle en ce moment, chaque matin, conchie le seuil de la grange de mon jardin… c’est mon seul grief vs les oiseaux!
La porosité intérieur/extérieur dont vous parlez m’enchante! moi qui suis un « spécialiste » des milieux de vie et des cultures, je peux vous dire la perméabilité des hommes et de leur écosystème! Sans rire, vous en proposez un exemple, intime celui-là, et si apaisé, … c’est exactement ce que je ressens lorsque je me promène, une sorte de , comment dire, « conssubstantation » avec le monde qui n’est plus seulement autour ou avec moi mais inséparable. Avec les livres, c’est fréquent aussi, depuis tout gosse: « je deviens cela », j’intègre le récit ou tout autre proposition (par exemple la poésie de Rimbaud, je la vis, elle me prend, je ne sais pas dire autrement, je la « deviens », ceci sans emphase, très simplement comme on glisserait d’une dimension ds une autre)
« … L’Iris sauvage, qui vient de paraître… »
Très en retard n’est-ce pas ?
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