de Pierre Assouline

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La République des livres
Quelle heure est-il ?

Quelle heure est-il ?

Il peut paraitre extravagant, élitiste, snob ou déplacé de porter au pinacle une œuvre que presque personne ne peut voir. Ou alors dans des circonstances assez particulières. Et pourtant, on ne connait guère de spectateur de The Clock qui n’en ait émergé dans un état d’envoûtement et qui n’ait eu de cesse de s’en faire le héraut. Qu’on la qualifie d’installation vidéo, d’œuvre audiovisuelle ou simplement de film, la chose en question ne relève en réalité d’aucune catégorie. Elle n’en propose pas moins une réflexion inédite sur le Temps à travers un réexamen inédit de l’histoire du cinéma et complète merveilleusement le grand livre de l’historien David S. Landes L’Heure qu’il est. Les horloges, la mesure du temps et la formation du monde moderne (Gallimard, 1987).

Pour mieux saisir de quoi il s’agit, il faut déjà se figurer le dispositif qui permet le visionnage de The Clock de Christian Marclay, à savoir une salle qui permette la projection du film sur grand écran durant vingt-quatre heures ininterrompues de midi à midi ; le spectateur, assis dans des canapés espacés les uns des autres, peut entrer et sortir à sa guise, découvrir l’œuvre à n’importe quel moment sans que sa compréhension en pâtisse. Ce film hybride est constitué du montage d’environ dix mille extraits (entre quelques secondes et une minute en moyenne) de films datant des origines du 7ème art à nos jours, du nanar au chef d’œuvre, dans toutes les langues et tous les pays ; autant de citations et d’emprunts dont la technique doit à Dada et à Marcel Duchamp ; chaque fragment conserve sa musique et ses voix originales non doublées et non sous-titrées ; tous ont en commun de donner l’heure en temps réel à l’instant même où le spectateur les regarde soit par son évocation dans les dialogues soit par des montres, carillons, pendules, horloges, réveils, alarmes, cadrans numériques, coucous qui apparaissent à l’image, sans oublier les garde-temps d’autrefois qui donnaient l’heure la plus exacte partout dans le monde grâce notamment aux chronomètres de marine.

The Clock n’a pas d’autre intrigue que le Temps. Très vite, sa vision dégage quelque chose d’hypnotique qui entraine le spectateur dans une spirale sans fin, qu’il soit un simple amateur ou un cinéphile averti capable de reconnaitre au premier coup d’œil des plans du Cuirassé Potemkine, du Troisième homme, de Pulp fiction ou aux premières notes de musique la scène finale duel à trois dans Le Bon, la brute et le truand. Quelle que soit sa durée, chaque séquence semble réglée par un mécanisme de haute horlogerie par la grâce d’un montage virtuose qui élimine tout hiatus dans le passage de l’une à l’autre alors qu’elles n’ont rien à voir entre elles. Une diabolique machine à remonter le temps qui présente toute la palette des émotions soutenue par la partition immersive et addictive de ces tics-tacs coalisés qui agit comme un liant sonore entre les fragments. On peut en voir ici un extrait mais qui rend compte assez mal de l’effet produit en réalité car les séquences s’enchaînent (ici c’est un peu meilleur).

Christian Marclay, helvéto-américain né en 1955, s’est fait assister de six chercheurs pour mener à bien son œuvre pendant trois ans. The Clock a été révélé en 2011 lorsqu’il a été couronné du Lion d’or du meilleur artiste à la Biennale de Venise. Le film appartient conjointement aux collections du Centre Pompidou / Musée national d’art moderne, de l’Israël Museum de Jérusalem et de la Tate à Londres qui l’ont projeté ; mais cette œuvre itinérante a été déjà prêtée à nombre de musées à travers le monde tels que le White Cube de Londres, au MoMA à New York, le Berardo à Lisbonne. J’ai pu la voir cet été à Genève le Mamco l’’ayant projeté dans un cinéma désaffecté. En France, on peut ou on a pu le voir à la Fondation Luma à Arles depuis le 26 juin dernier. Il suffit de surveiller les programmations muséales…

C’est peu dire qu’il a partie liée avec la mort : « Une cigarette qui brûle, c’est le sablier du XX siècle, l’équivalent de la bougie dans un tableau du XVI siècle, la même valeur de memento mori » dit Maclay. Soudain le titre d’une série historique de la RTF puis de l’ORTF des années 50-60 nous revient à l’esprit et s’impose pour rebaptiser ce film venu de nulle part et semblable à nul autre : « La caméra explore le temps ». Mais avec un « t » capital à « Temps ».

(« Harold Lloyd dans Safety Last/Monte là-dessus, 1923)

Cette entrée a été publiée dans cinéma, Histoire.

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commentaires

1 086 Réponses pour Quelle heure est-il ?

rose dit: à

9h36.
Dimanche 24 octobre 2021

et alii dit: à

un souvenir :
un dimanche, j’ai fait une mauvaise chute et perdu connaissance; quand la connaissance m’est revenue, je répétais quelle heure est-il ?

Marie Sasseur dit: à

-Quelle heure est-il
-Ça change tout le temps.

« J’ai pu la voir cet été à Genève le Mamco l’’ayant projeté dans un cinéma désaffecté. »

Passou et sa Rolex… 😜

Janssen J-J dit: à

Vous avez beaucoup d’humour, passoul avec ce nouveau billet…. Il nous fait amèrement regretter la suppression des horaires précis des posts qui arrivent à jets continue sur votre blog et perturbent toujours autant les dialogues ou soliloques que les erdéliens entretiennent chez vous…, en multipliant les copiés-collés des uns et des autres pour s’y retrouver un brin… (sans compter le mal que cela fait à l’empreinte carbone…)
Pourriez-vous au moins nous expliquer les raisons de cette désastreuse décision que vous prîtes un jour sans avoir jugé bon de vous en expliquer ? Je vous en remercie par avance au nom de tou.te.s nos collègues. Belle journée à vous (JJJ -> 24.10.21@10.01)

renato dit: à

Vu aussi cet été, Passou, mais ma patience est probablement plus limité que la vôtre : 1440 minutes, d’où mon post précèdent.

Janssen J-J dit: à

le titre m’a fait penser à une comptine (cantine ?) scolaire un peu bébète, en vogue dans les années 1950…
J’ignore si elle est encore en usage et si des de la vieille Herdélie l’ont jamais connue ou chantée :
Quelle heure est-il, madame Persil ?
Neuf heures moins l’quart, madame Placard
En êtes-vous sûre, madame Chaussure ?
Évidemment, Madame Piment !

et alii dit: à

Le premier instrument de mesure du temps
Peut-on seulement imaginer ce que fut l’invention du cadran solaire ? À l’aide d’une tige et d’une surface graduée, les Anciens avaient trouvé la méthode la plus exacte de leur temps pour connaître l’heure de la journée ; et ils en avaient eu l’idée en observant le parcours de l’astre solaire dans notre ciel. Certes, ce système ne pouvait fonctionner qu’en journée, ce qui limitait son usage. Mais le cadran solaire n’était suppléé que par deux mécanismes : la clepsydre et le sablier, qui eux ne savaient pas calculer les heures, mais « seulement » mesurer les durées.
https://www.ohselection.com/guides/histoire-horlogerie/gnomon-cadran-solaire/

Jazzi dit: à

Le léZard a t-il perdu ses illusions ou ne s’en est-il jamais fait ?
Il est l’heure d’aller au cinéma pour une relecture de… Balzac !

et alii dit: à

. Le gnomon est l’ensemble du dispositif comprenant la tige plantée ou fixée, toujours verticalement, portant le nom de « style »,

Paul Edel dit: à

« Il y avait bien une douzaine de montres en devanture, une douzaine d’heures différentes, et toutes avaient la même assurance affirmative et contradictoire qu’avait la mienne sans ses aiguilles. Elles se contredisaient mutuellement. »William Faulkner, »Le bruit et le fureur »

pourmapar dit: à

J’ai pu la voir cet été à Genève le Mamco l’’ayant projeté dans un cinéma désaffecté.

Cette phrase vaut son pesant de cacahuètes!
Imaginons ce lieu abandonné laissé à la poussière du temps pour y exposer le temps.
Un abyme sans fond.
Bon dimanche.

et alii dit: à

CLEO
UNE HISTOIRE BELGE sur wiki
. Dans la Revue belge du cinéma3, Bernard Pingaud écrit : « Je ferai une remarque sur la division, au premier abord irritante, du film en treize petits chapitres. […] L’ironie mathématique de ces annonces est une manière de nous avertir, par l’absurde, que le temps ne compte plus. C’est comme si nous voyions tomber un à un les grains du sablier, tandis que sur l’écran, dans l’attente de l’heure fatidique, se déroulait un spectacle destiné à distraire notre attention. Le minutage du drame accuse son inconsistance et l’apparente inutilité des gestes qui remplissent ce long entracte. […]

Marie Sasseur dit: à

De quoi ca cause ?

« Cette vidéo d’une durée de 24 heures suit un principe simple, mais au résultat spectaculaire et vertigineux : l’artiste a collecté des milliers d’extraits de films indiquant l’heure – à travers des horloges, des montres, des dialogues… – et les a montés dans un ordre rigoureusement chronologique, jusqu’à faire le tour du cadran. De plus, chaque séquence est très précisément synchronisée avec l’heure qu’il est en réalité, nous entremêlant étroitement à la fiction. Autrement dit, si vous arrivez devant l’écran à 16h12, il montrera un passage de film se déroulant à 16h12. Le temps s’y écoule donc avec une précision… d’horloger. »

Et 10h46 il se passe quoi ?

Aucun intérêt.

et alii dit: à

ALICE connait le temps, elle le bat, même
« Si vous saviez le temps ainsi que moi, » dit le Chapelier, « tu ne parlerais pas de gaspiller ce . Il est lui . »

« Je ne sais pas ce que tu veux dire, » dit Alice.

« Bien sûr que non ! » dit le Chapelier en secouant la tête avec mépris. « J’ose dire que tu n’as même jamais parlé au Temps !

« Peut-être pas, » répondit prudemment Alice: « mais je sais que je dois battre le temps quand j’apprends la musique. »

— Ah ! ça y est, dit le Chapelier. « Il ne supportera pas de battre. Maintenant, si seulement vous restiez en bons termes avec lui, il ferait presque

et alii dit: à

UNE HISTOIRE connue:
un monsieur cherche le circonciseur (mohel) pour son fils et va à l’adresse qu’on lui a donnée;c’est une boutique d’horloger ;il rentre, se met d’accord avec le mohel puis lui demande:pourquoi avez vous mis des montres et des horloges en vitrine?
-et qu’est ce que vous voulez que je mette?

Marie Sasseur dit: à

 » La caméra explore le temps ». Mais avec un « t » capital à « Temps ». »

C’est signifiant ?

t est usuellement une variable, alors que T majuscule est un symbole.

Bon, à peine une heure, et je me fais déjà tartir dans ce truc foutoir, qui se veut  » expérience hypnotique  »

A plus tard.
10h58

et alii dit: à

filiation:
Jean-Jacques Rousseau. On ne saurait toutefois gommer l’influence sur son schéma de pensée d’une famille peuplée d’horlogers et d’un environnement où la mesure du temps représentait l’essentiel de l’activité. Non que les références horlogères dans les écrits de Rousseau soient des plus explicites, cette source d’inspiration est néanmoins suffisamment palpable pour que certains auteurs se soient risqués à des comparaisons audacieuses.

Né donc à Genève en 1712, Jean-Jacques Rousseau est le fils d’Isaac Rousseau (1672-1747), maître horloger comme son père, David Rousseau (1641-1738), et son grand-père, Jean Rousseau (1606-1684). Eut-il embrassé la profession, Jean-Jacques aurait donc représenté la quatrième génération d’une véritable dynastie de gardiens du temps. La mère du futur penseur, Suzanne Bernard (1673-1712), morte quelques jours après la naissance de son fils, était d’ailleurs elle-même fille d’horloger. Durant les dix premières années de son existence, Jean-Jacques aura donc pour cadre familier l’atelier de son père, revenu en terres genevoises après six ans passés à
in Rousseau : l’horlogerie, un symbole politique ?
6mn de lecture!
https://journal.hautehorlogerie.org/fr/rousseau-lhorlogerie-un-symbole-politique/

Janssen J-J dit: à

Petit jeu de société littéraire : de quel écrivain et bouquin oubliés s’agit-il ?… (en rapport avec le sujet du jour)
___
-> Le (TITRE DU ROMAN) est à côté aussi noir qu’on peut le souhaiter. A neuf heures du matin, un homme aux mains embarrassées dans un énorme manteau demande du cervelas, du pâté de tête et du salami à Mme Püchl, l’épicière de la Wiesengasse, et attend qu’elle ait tourné le dos pour les engloutir. A neuf heures du matin le lendemain, ce même homme est mort. Les deux policiers qui le regardent ne voient qu’une chose : il tendait les mains.

(nb / Murnau essaya d’acheter les droits de ce livre, et Hitchcock avoua un jour à Truffaut s’en être inspiré).

moralès sed laisse dit: à

Ça y est la trotteuse et alii est en marche!
Vingt quatre heures?
Boudiou!

Passou dit: à

JJJansen, La décision de supprimer l’heure des commentaires n’est pas de moi, vous pensez bien. En reconfigurant le blog, le nouvel hébergeur m’a assuré qu’elle avait disparu et qu’elle était impossible à rétablir…

et alii dit: à

chine :apport capital, le développement d’une horlogerie hydromécanique de précision entre les VIIIe et XIVe siècles, chaînon manquant entre les clepsydres antiques et les horloges mécaniques modernes de l’Occident
NEDDHAM RAPPORTE une polémique dont je n’ai pas un souvenir précis sur la présence d’une horloge au
PALAIS (de pékin) je crois je ne peux pas vérifier ici pas peut-être quelqu’un sait il

Jazzi dit: à

« Le tour du cadran » de Leo Perutz, JJJ.

et alii dit: à

horloge hydraulique chinoise (wiki)
C’est Su Song (1020-1101), un savant polyvalent attaché au palais, qui sera le maitre d’œuvre du projet, accompagné par toute une équipe, avec notamment Han Gonglian, un homme de métier astronome et mathématicien.

Après étude, un modèle en bois du mécanisme (rouages et échappement)validera les hypothèses retenues. Un prototype complet, toujours en bois, suivra pour vérifier le fonctionnement de l’ensemble. L’horloge est alors installée dans le palais impérial de Kaifeng et présentée à l’empereur en 1088. Sa construction finale en bronze suivra à partir de 1090.

En 1094, à l’issue de la réalisation, Su Song rédige son traité intitulé Xin Yi Xiang Fa Yao (nouvelle conception pour une horloge armillaire) qui décrit en détail la construction de cette tour-horloge ; son ouvrage ne comportera pas moins de quarante-sept schémas explicatifs.

En 1122, Kaifeng est envahie par les Jin. Ceux-ci transportèrent l’horloge dans leur propre capitale, près du Pékin actuel et l’y remontèrent. Elle continua peut-être de fonctionner quelque temps, mais sur ce point, les avis sont contradictoires.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Horloge_hydraulique_chinoise

Jazzi dit: à

« Qu’on la qualifie d’installation vidéo, d’œuvre audiovisuelle ou simplement de film »

« The Clock » est une anthologie cinématographique sur le thème des horloges au cinéma, Passou. Il y en a eu bien d’autres sur d’autres thèmes, notamment le baiser…

Janssen J-J dit: à

merci Passoul, mais je reste un brin sceptique. L’explication donnée par l’hébergeur était peut-être vraie pour le passé de votre ex blog, mais certainement pas pour son avenir !… ça n’a pas d’allure ni de bon sens, cette explication de l’impossibilité d’horodater la nouvelle configuration. Il n’aurait pas fallu vous en contenter, voilà ce que je pense… Cela dit, Pierre, cela vous aurait coûté un brin plus cher… et vous restez le maître de vos deniers, pour sûr. Je ne vous le reprocherai pas…, et jzmn en sait quelque chose… Bàv,
(il est 11.23 sur le méridien de greenwich, présentement).

renato dit: à

«… le développement d’une horlogerie hydromécanique de précision… »

Plus banalement, là où je vais en vacances les montagnards regardaient la position du soleil et de la lune par rapport à la Montagne (Matterhorn), ce qui impliquait une adaptation constante, maintenant ils regardent leur iPhone.

Janssen J-J dit: à

Bravo Jzmn… Bonne réponse !
Bàv,

Alexia Neuhoff dit: à

et alii dit: à

« … je crois je ne peux pas vérifier ici pas peut-être quelqu’un sait il »

Boudiou!(moralès sed laisse)

et alii dit: à

alexia, puisque vous êtes si douée, vous pouvez expliquer pourquoi Needham est si important pour interpréter la politique?

Janssen J-J dit: à

@ MSL Vingt quatre heures? Boudiou!
Dans la vie d’une femme, c’est bin long, anéfé, surtout celle-là,comme aurait dit Stefan…

Un peu plus difficile, jzmn… D’où est tiré la justification de ce livre par son auteur, en rapport aux temps…

« Le lecteur doit connaître l’humeur dans laquelle un objet, que nous en usions chaque jour ou que nous ne l’apercevions qu’au passage, commence à nous parler. Tel est le début de tout penchant et de toute manie de collectionneur. Nous nous prenons à sonder l’objet et nous nous y perdons. Il nous livre ses secrets et, pour peu que nous ayons de la patience, nous nous apercevons qu’un secret succède à un autre. Car la plus petite fleur pousse ses racines jusque dans l’infini et c’est notre penchant qui les découvre. La modestie de l’apparence n’est qu’un voile tiré. C’est ce qui m’est arrivé avec (XXX… titre du bouquin… Quel auteur étranger, date de la traduction en français par ?) ».
Bàv, et ne perdez pas vos illusions !

closer dit: à

Tu t’es pas foulé JzzB pour les Illusions Perdues…T’as dormi ?

Par rapport à Eugénie Grandet, j’ai perçu un plus grand respect du contexte historique. On ne trouve pas dans les IP des discours totalement anachroniques comme les discours féministes mis dans la bouche de la belle Eugénie. Il y a du sexe explicite à l’écran ce qui n’est évidemment pas le cas à l’écrit chez Balzac. Mais bon, c’est moins grave que des discours invraisemblables attribués à une jeune fille provinciale de la première moitié du 19ième siècle. Depardieu en éditeur véreux est bien entendu parfait. L’acteur (mort récemment je crois) qui joue le pourvoyeur stipendié de claques et de sifflets dans les théâtres, Lousteau, Nathan, sont très bons aussi. Les dames (Cécile de France et Jeanne Balibar) sont bien, sans plus. La petite Coralie est en revanche un peu trop insignifiante physiquement et psychologiquement pour faire croire à l’amour fou que lui voue Rubempré et le conduira à sa perte. Il est vrai que cet amour est complexe; l’intérêt y a sa part.

J’ai lu le livre il y a trop longtemps pour pouvoir relever des libertés de détail prises par le film dans l’intrigue. Mon impression d’ensemble est qu’il est assez fidèle, même si la longueur du roman (800 pages environ) suppose l’absence de très nombreux épisodes ou de personnages. Il me semble par exemple que la soeur de Lucien, Eve, et sa famille d’Angoulême ont une place plus importante dans le livre. L' »abbé » Herrera est zappé.

Globalement c’est un bon film. On ne s’ennuiera pas.

Jazzi dit: à

C’est Jean-François Stevenin qui sert la claque au plus offrant, closer.
Coralie aux bas rouges est en effet assez cagole dans le film.
Depardieu, c’est Antoine Gallimard, un ex épicier devenu éditeur…
On peut démultiplier les détails selon chacun, moi je me contente de faire une analyse globale.

M. Victor dit: à

Nos ancêtres ont illustré les âges de la vie : de l’enfance, la jeunesse, l’âge adulte à la vieillesse. En exprimant l’immuable identique pour tous, ils ont inventé des instruments pour mesurer l’écoulement du temps : simples bâtons ou obélisques, clepsydres ou sabliers, cadrans solaires, calendriers et cloches ont rythmé leur(s) temporalité(s).
Ils ont même inventé des contes, fables, légendes et autres histoires, frivoles ou sérieuses, pour mesurer le non-temps, intemporalité encore plus immuable que le temps.

Jazzi dit: à

Adaptateur = traditore

Pour plus de détails, tu peux toujours aller sur Allociné, closer :

La découverte du roman

C’est vers l’âge de 20 ans que Xavier Giannoli, alors étudiant en Lettres, a découvert le roman d’Honoré de Balzac. Il envisageait déjà d’en faire une adaptation : « J’étais allé à la Sorbonne pour être dans le quartier des cinémas. Je ne savais pas encore comment mais je voulais consacrer ma vie au cinéma. Tout revenait au cinéma, d’une manière ou d’une autre… J’ai alors commencé à accumuler des notes, des références visuelles, des études de critiques marxistes ou au contraire d’esthètes réactionnaires, car les critiques de tous bords ont voulu récupérer Balzac. »

Travail d’adaptation

Xavier Giannoli ne voulait pas se contenter de transposer tel quel le roman de Balzac en film : « L’art se nourrit de ce qu’il brûle. Le cinéma est par nature la transfiguration d’une réalité ou d’un livre. Sinon à quoi bon ? » Après avoir exploré le livre et son histoire pendant des années, le réalisateur a ressenti le besoin de s’en libérer. Il a décidé de se concentrer sur la deuxième partie du roman, Un Grand homme de Province à Paris, et souligne la contribution de Jacques Fieschi au scénario : « Il m’a apporté une approche sensible des personnages, m’a aidé à humaniser leurs relations quand Balzac me paraissait trop moqueur et punitif. »

Un personnage manquant à l’appel

Xavier Giannoli a décidé de ne pas faire apparaître le personnage intègre de Daniel d’Arthez : « Dans le roman, Rubempré est un moment tiraillé entre Lousteau et d’Arthez, entre le vice et la vertu, mais je trouvais cette distribution dramatique trop facile dans un film, trop didactique. Et puis filmer la simple vertu m’ennuyait… » L’esprit de d’Arthez circule cependant à travers d’autres personnages, qui tentent de mettre en garde Rubempré des dangers qui l’entourent.

L’importance de la musique

C’est par le biais de la musique que le réalisateur s’est replongé dans le livre : « C’est en écoutant beaucoup de musique que j’ai senti le roman devenir du cinéma. C’est la musique qui m’a ramené à ce qui se cherche au-delà des mots dans le travail du cinéma, surtout quand il s’agit d’une adaptation littéraire. » Il détaille ce processus : « J’écoutais aussi et surtout le concerto pour 4 pianos et orchestre de Bach, son incroyable architecture « choral » où les thèmes semblent dialoguer d’un piano à l’autre. Je pensais à tous ces personnages, à l’harmonie qu’il fallait trouver dans l’adaptation pour nouer toutes ces lignes de vie, toutes ces voix, tous ces tons, le tragique et le comique. C’est ainsi que le « mouvement » s’est imposé, la sensation très physique du mouvement, qu’il soit musical ou simplement celui des corps dans les salons, dans les différents quartiers de Paris mais aussi le grand mouvement d’une civilisation en pleine mutation. Il fallait exprimer cette vitesse et ce mouvement, en faire un enjeu de mise en scène. »

Reconstituer le Paris de la Restauration

Xavier Giannoli s’est battu pour tourner à Paris et tenait à filmer autant que possible dans des décors « réels » : « Le projet, c’était aussi de rendre hommage à « la splendeur française », son esprit, sa langue, comme ses étoffes et ses espaces. Tout cela est la même expression d’une civilisation magnifique, faut-il le rappeler ? » Il a tourné avec des objectifs très particuliers qui déforment discrètement les perspectives, assombrissent parfois les bords de l’écran. Cela lui a permis d’ajouter à sa vision réaliste un décalage, une vision poétique, presque fantastique, renvoyant au regard de Lucien qui découvre l’envers du décor.

Un Rubempré indiscutable

Le choix de Benjamin Voisin pour incarner le protagoniste principal d’Illusions perdues a été une évidence pour Xavier Giannoli : « Il avait une innocence sans mièvrerie, une sensualité sans vulgarité, une diction d’époque sans effort. Une évidence de cinéma où le moindre geste à une grâce sans calcul. Il était Rubempré, un Rubempré moderne. Tout s’incarnait… Il suffit de voir son assurance face à Depardieu. C’est le même métal. C’est animal. »

La création de Nathan

Le personnage de Nathan a été créé pour le film. Il condense trois personnages du roman : Raoul Nathan, journaliste intrigant ; Daniel d’Arthez, écrivain profond qui préfère à la compromission une vie difficile consacrée au travail ; Melchior de Canalis, poète mondain à succès, reçu dans les salons de l’aristocratie. Le réalisateur souhaitait pour ce rôle « un artiste, une icône. Un musicien, un écrivain… ou pourquoi pas un cinéaste. » C’est Xavier Dolan qui a été choisi : « Il a une énergie très pure et une intelligence hors du commun. Il a été enthousiaste en lisant le scénario, en a tout de suite compris les enjeux, à commencer par la place de l’artiste dans ce monde, la vanité et le goût de la beauté, malgré tout… Notre relation a été complice et concentrée, jusqu’à l’énorme travail de voix du narrateur qui éclaire le film de son ironie et de son humanité. »

M. Victor dit: à

Le Kronos de la mythologie dévorant ses propres enfants : le Temps avalant ses propres heures, minutes et secondes.

M. Victor dit: à

La Suisse n’est-elle pas le pays du temps.

Soleil vert dit: à

Trace de cette filiation horlogère, Rousseau fut souvent remonté contre ses contemporain.

closer dit: à

Merci pour ce complément JB. Ce qui est bien avec toi, c’est que tu ne te vexes pas…

Je me suis aperçu après coup que je n’avais même pas cité le personnage principal! Malgré ce que nous dit Allociné, je l’ai trouvé un peu léger ce Benjamin Voisin. Avant de s’écrouler, Rubempré a un parcours fulgurant qui suppose une personnalité plus affirmée que celle de Voisin, me semble-t-il.

Jazzi dit: à

« Le traité du sablier » d’Ernst Jünger, 1954. Traduit de l’allemand par Henri Plard,JJJ.

Janssen J-J dit: à

OK jazm, j’ai compris votre technique !…
Cela dit, il ne faut pas vous sentir vexé par les remarques de closer…
J’ai bien aimé vos 150 baisers, le cinéma peut re-rendre heureux et vous remonter le moral un peu bas ! (le commentaire est en outre excellent) ! Merci bien…

M. Victor dit: à

« Le mur du Temps » dernier livre, je crois, écrit par Jünger.

Janssen J-J dit: à

non non, M. V., c’est bien le Traité du Sablier, comme l’a copié-collé jzmn… Faites erreur, le Mur du temps n’est pas le dernier essai de Jünger…
Rien à voir : savez-vous si Lalo Schiffrin eut un lien de parenté quelconque avec Edouard Lalo ?
Bàv,

Bloom dit: à

Le Puit et le pendule, d’Edgar Poe, allégorie du temps qui nous est conté/compté…

« Il pouvait bien s’être écoulé une demi-heure, peut-être même une heure, — car je ne pouvais mesurer le temps que très imparfaitement, — quand je levai de nouveau les yeux au-dessus de moi. Ce que je vis alors me confondit et me stupéfia. Le parcours du pendule s’était accru presque d’un yard ; sa vélocité, conséquence naturelle, était aussi beaucoup plus grande. Mais ce qui me troubla principalement fut l’idée qu’il était visiblement descendu. J’observai alors, — avec quel effroi, il est inutile de le dire, — que son extrémité inférieure était formée d’un croissant d’acier étincelant, ayant environ un pied de long d’une corne à l’autre ; les cornes dirigées en haut, et le tranchant inférieur évidemment affilé comme celui d’un rasoir. Comme un rasoir aussi, il paraissait lourd et massif, s’épanouissant, à partir du fil, en une forme large et solide. Il était ajusté à une lourde verge de cuivre, et le tout sifflait en se balançant à travers l’espace. …
Trad. Charles Baudelaire

Jazzi dit: à

le puitS, me dirait et alii, Bloom !

JiCé..... dit: à

DIMANCHE 24 OCTOBRE 2021, 12h54, 23°, fort vent d’Est

Plutôt que toutes ces déconnades sans intérêt sur le temps, lisez ou relisez
« Et si le temps n’existait pas ? » de Carlo Rovelli, DUNOD 2014
ou
« La nature de l’espace et du temps » de Stephen Hawking et Roger Penrose, GALLIMARD 1997

Je sais ! je sais ! ce sont des scientifiques…
Et alors ? Personne est parfait !

D. dit: à

Honte à vous, familles autrefois catholiques, qui n’avez pas enseigné la religion à vos enfants et déserté les églises. En rejetant l’épouse mystique du Christ, vous l’avez Lui rejeté.

M. Victor dit: à

Janssen J-J,
Au temps pour moi…

et alii dit: à

MERCI Bloom
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : » Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
emember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! » Baudelaire

et alii dit: à

ULTIMA NECAT 9A C’EST UN SOUVENIR DE DRILLON

bouguereau dit: à

Carlo c’est fort cocasse jicé..stéfane c’est chiant..tous ses bouquins sont chiants..on sait pas cque c’est tout son jus dboudin..reuzment pour les belge y’en a pus

bouguereau dit: à

« Une cigarette qui brûle, c’est le sablier du XX siècle, l’équivalent de la bougie dans un tableau du XVI siècle, la même valeur de memento mori » dit Maclay

ça a toujours été une chanson..un bout rimé..trois notes..c’est mon coté moyen age hantisémite qu’il dirait jubé..on peut pas lui chter la pierre à ce povrome

bouguereau dit: à

C’est peu dire qu’il a partie liée avec la mort

la conrie suspend jamais son vol qu’il aurait dit marcel dassault dans le canard hanchéné..mais voilà..il l’aimait pas dans le canard..pourtant il volait mac chépacombien

Bloom dit: à

Exact, Baroz, la différence entre ‘the pit’ et ‘the pits’.

renato dit: à

La fonction de l’horloge dans L’Autre Côté (Alfred Kubin).

bouguereau dit: à

« Il y avait bien une douzaine de montres en devanture, une douzaine d’heures différentes, et toutes avaient la même assurance affirmative et contradictoire qu’avait la mienne sans ses aiguilles. Elles se contredisaient mutuellement. »William Faulkner, »Le bruit et le fureur »

havec mon ruawaï..lusque calme et volupté..qu’il dirait dirfilou..autre temps..autre moeurs..tu devrais updater hun peu polo

Bloom dit: à

D. ment…

Le Christ n’a jamais souri, encore moins rigolé. Voir nos maitres Jean Delhumeau & Jacques Le Goff.

Bloom dit: à

le puitS, me dirait et alii, Bloom !

Baroz, tu dirais quoi sur « le fureur..? », le fourreur? La furie? les sélectivités correctrices (correctives?). J’me Zemarre!

bouguereau dit: à

ta gueule poufiasse!

et alii dit: à

NUREMBERG /LES HEURES
A Nuremberg, la gnomonique s’épanouit sur une terre d’élection ; les noms de fameux cadraniers se retrouvent dans tous les traités de gnomonique : Hans Tucher, auteur du monument funéraire du cimetière Saint Roch et habile constructeur de diptyques en bois ou en ivoire encore nommés, de nos jours, diptyques de Nuremberg, tout comme ceux de Hans Béringer ou ceux de Paulus Reinmann, mort en 1609.
c’est à la conception même des « Heures de Nuremberg » que demeure attaché le nom de la ville. Pour la première fois, sans doute, le gnomoniste, au lieu de faire apparaître, docilement, sur son cadran, l’heure vraie du Soleil, qui demeure telle, même si on la transforme en système italique ou babylonique, va tracer des bornes arbitraires qui délimiteront, sur la surface du cadran, des portions d’année pendant lesquelles les horlogers « feront comme si » la déclinaison du Soleil ne variait pas. La corrélation de l’espace et du temps est, ici, éclatante : le temps est de l’espace découpé et l’homme s’affirme le maître du temps qu’il plie à sa commodité. Véritable révolution.
http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/doc_cadrans/h_nuremberg/heures_nuremberg.html

et alii dit: à

Le temps moyen de Greenwich (Greenwich mean time en anglais, abrégé en GMT) fut établi en 1675, à la construction de l’Observatoire royal de Greenwich, afin d’aider les marins à déterminer leur longitude en mer. La première zone du monde possédant un temps uniforme fut instaurée par les chemins de fer britanniques le 1er décembre 1847, à l’aide de chronomètres synchronisés et transportés à la main. Vers le 23 août 1852, des signaux temporels furent transmis par télégraphe depuis l’Observatoire Royal. Vers 1855, environ 98 % des horloges publiques de Grande-Bretagne utilisaient GMT, mais celui-ci ne fut adopté comme heure légale que le 2 août 1880. Certaines horloges de cette période possèdent deux aiguilles des minutes : l’une pour l’heure locale, l’autre pour l’heure GMT2.

renato dit: à

« Le temps n’existe pas. Il est nécessaire d’apprendre à penser le monde en termes non temporels, bien que cela soit difficile, au niveau de l’intuition, car nous sommes habitués à penser le temps comme une chose séparée et fluide qui coule. »
Carlo Rovelli, Qu’est-ce que le temps? Qu’est-ce que l’espace ?

Bloom dit: à

Si le temps n’existe pas, la durée, sa « métabolisation psychologique », existe bel et bien: on sait tous qu’une heure avec « bidule » passe plus vite qu’une heure avec « truc ».
Faulkner n’a certainement jamais lu Bergson, mais cela ne l’empêche pas d’être un des grands romanciers de la durée intérieure.

et alii dit: à

Abraham Joshua Heschel
Les Bâtisseurs du temps
Onze bois de Ilya Schor
ed Minuit

1957
Collection Aleph , 212 pages

Marie Sasseur dit: à

@Nos ancêtres ont illustré les âges de la vie.

Wikipedia est plus prolixe.

Les représentations des âges de la vie sont très nombreuses, notamment en peinture, sculpture et poésie. Christian Heslon[11] en répertorie quatre formes. Axel Kahn et Yvan Brohard[12], de même que Michel Zink et Henri Dubois[13], le confirment :

– les « Allégories des trois ou quatre âges de la vie » dont relève le présent tableau de Caspar David Friedrich. Par exemple : Les Trois Âges de la femme de Gustav Klimt (1905) ou L’allégorie du temps gouverné par la prudence du Titien (1565-1570) ;

– les « Vanités », qui représentent la beauté et la jeunesse dont le destin est la vieillesse et la mort, par le truchement d’un miroir ou d’un détail macabre déposé aux côtés d’une représentation de la beauté souvent féminine ;

– les « Degrés des âges », qui symbolisent le cours de la vie, en opposant une première période grandissement ou l’enfant, puis l’adolescent, gravissent les marches d’un escalier jusqu’à l’apogée du milieu de vie, avant de redescendre ces marches vers un inéluctable déclin ;

– les « Danses macabres » où jeunesse et Éros dansent ou échangent un baiser mortel avec différentes représentations de la mort (cadavre) ou de l’enfer (diables).

Tcetera, tcetera.

D. dit: à

renato, si le temps n’existe pas, l’espace n’existe pas non plus.

Marie Sasseur dit: à

@on sait tous qu’une heure avec « bidule » passe plus vite qu’une heure avec « truc ».

Surtout si truc est une blonde, comme aimait le dire Einstein.

Marie Sasseur dit: à

Le temps n’existe que par les modifications qui sont constatables.
C’est fondamental.

Bloom dit: à

Le temps n’existe pas. La mémoire, elle, est vive.

pourquoi racontons-nous ces
histoires ?
que sommes-nous venus chercher
ici ?
que sommes-nous venus
demander ?
loin de nous dans le temps et dans
l’espace, ce lieu
fait pour nous partie d’une
mémoire potentielle,
d’une autobiographie probable.
nos parents ou nos grands-parents
auraient pu s’y trouver
le hasard, le plus souvent, a fait
qu’ils sont ou
ne sont pas restés en Pologne, ou se
sont arrêtés,
en chemin en Allemagne,
en Autriche, en Angleterre ou en
France.

Georges Perec, Récits d’Ellis Island. Histoires d’errance et d’espoir

Cité en exergue du livre d’Amos Reichman, « Jacques Schiffrin. Un éditeur en exil »

M. Victor dit: à

Le temps, mâle, n’excite pas. la mémoire, femelle, excite tout et rien.

Marie Sasseur dit: à

Bah oui, victor, faut ressasser le gender grammatical, gagner du temps et en faire perdre, au moins plusieurs heures.

et alii dit: à

Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu’à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.

Le temps aux plus belles choses
Se plaît à faire un affront,
Et saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.

Le même cours des planètes
Règle nos jours et nos nuits
On m’a vu ce que vous êtes;
Vous serez ce que je suis.

Cependant j’ai quelques charmes
Qui sont assez éclatants
Pour n’avoir pas trop d’alarmes
De ces ravages du temps.

Vous en avez qu’on adore;
Mais ceux que vous méprisez
Pourraient bien durer encore
Quand ceux-là seront usés.
Ils pourront sauver la gloire
Des yeux qui me semblent doux,
Et dans mille ans faire croire
Ce qu’il me plaira de vous.

Chez cette race nouvelle,
Où j’aurai quelque crédit,
Vous ne passerez pour belle
Qu’autant que je l’aurai dit.

Pensez-y, belle marquise.
Quoiqu’un grison fasse effroi,
Il vaut bien qu’on le courtise
Quand il est fait comme moi.

POUR BRASSENS

Jazzi dit: à

D. n’existe pas non plus !

Soleil vert dit: à

Décès de Marcel Bluwal

D. dit: à

Tu as raisin, Jazzi. Ce n’est pas parce que je me manifeste que j’existe.

Damien dit: à

Le film de Giannoli m’a semblé relativement satisfaisant. Il recrée avec peine une atmosphère balzacienne, car il filme trop avec des gros plans, ce qui certes évite les dépenses de décors ou de costumes. Les scènes avec la marquise d’Espard sont très bonnes, néanmoins, grâce à la performance de Jeanne Balibar. On sent que c’est elle qui gouverne en sous-main le monde. C’est une divinité. Lousteau et Lucien me semblent représentés avec trop de conformisme, de platitude. Lucien, notamment, est joué par un acteur qui a du mal à faire croire à son personnage, malgré ses qualités de jeune premier. Les scènes intimes avec Coralie sont dénuées d’intérêt tragique, ennuyeuses. C’est très peu balzacien, je pense. En revanche, Depardieu est formidable — et Nolan en Nathan, excellent. Et puis Cécile de France, comme toujours, parfaite. Elle coïncide exactement avec le personnage, une aristo provinciale déclassée, une pauvresse, en quête de volupté avec son protégé aux avantages physiques qui lui font oublier son horrible mari. Le destin les séparera. Paris !

D. dit: à

Qui c’est, Bloom ?

D. dit: à

Je ne suis rien. La preuve.

D. dit: à

Vous savez, 5oleil vert, tous ces physiciens médiatèques ne compte pas pour moi. Ce n’est pas parce qu’on cause à la radio qu’on a raison. Sauf Finkielkraut qui est l’exception qui confirme la règle.

Jazzi dit: à

« Décès de Marcel Bluwal »

Il était encore en vie, Soleil vert !

Le film a un côté didactique appuyé, Damien. Notamment quand Lousteau explique à Lucien le fonctionnement de la presse et du journalisme. Mais ça fait partie du charme historique et documentaire du film. Il y a aussi de beaux grands plans extérieurs, aux Tuileries et au Palais Royal, où l’on nous explique dans le détail les diverses formes de prostitution et les divers tarifs des prostituées…

Soleil vert dit: à

>D. dit: à
Vous savez, 5oleil vert, tous ces physiciens médiatèques ne compte pas pour moi.

Cette interview est néanmoins instructive

>The Clock de Christian Marclay. Il y a aussi le roman de De Lillo : point Oméga, qui évoque une projection du film Psychose d’A H étirée sur 24h

et alii dit: à

Des archéologues britanniques auraient découvert en Ecosse un calendrier lunaire datant d’il y a dix millénnaires, raconte la BBC. C’est deux fois plus vieux que le calendrier qui détenait le record jusqu’à présent et remontait à l’âge de bronze.

L’installation a été mise au jour dans le nord de l’Ecosse, à Warren Field dans l’Aberdeenshire, par une équipe de l’université de Birmingham. Il s’agit de douze fosses alignées en forme d’arc, selon le journal The Scotsman, représentant les mois et les phases lunaires. A l’époque de leur utilisation elles pourraient avoir été occupées par des poteaux en bois ou en pierre, avancent les scientiques.

et alii dit: à

Le calendrier nilotique de l’Égypte antique par exemple se basait sur le Nil et ses fluctuations, comme son nom l’indique. Le calendrier chinois quant à lui utilise la lune et le soleil et ses cycles ne se renouvellent pas en même temps que le calendrier Grégorien. C’est pourquoi, bien que le calendrier Grégorien soit celui utilisé officiellement en Chine, le nouvel an chinois est encore aujourd’hui célébré selon le calendrier chinois pour des raisons traditionnelles.

Le calendrier utilisé actuellement dans le monde entier ou presque est qualifié de « Grégorien » car institué par le pape Grégoire XIII en 1582. En effet, le calendrier Julien utilisé précédemment manquait de précision par rapport aux cycles astraux, une problématique récurrente dans l’élaboration de calendriers dans les différentes civilisations. D’abord appliqué uniquement dans les pays catholiques en raison de son origine papale, le calendrier Grégorien s’est depuis étendu à la quasi-totalité des pays du monde (tous sauf six).
https://www.lesaviezvous.net/societe/le-plus-vieux-calendrier-du-monde-date-dil-y-a-10-000-ans.html

renato dit: à

Organ2/ASLSP
ASLSP vaut As SLow aS Possible

L’exécution actuelle* a débuté en 2001 et doit se poursuivre pendant 639 ans, se terminant en 2640.

* Église Saint-Burchardi, Halberstadt, Allemagne.

https://youtu.be/6yUzaZDq3Hg

et alii dit: à

five o clock
et les after eight

et alii dit: à

Quelle heure est-il ?
Comptine
Quelle heure est-il ?
Il est midi.
Qui vous l’a dit ?
La petite souris.
Où donc est-elle ?
Dans la chapelle.
Et que fait-elle ?
De la dentelle.
Et pour qui ?
Pour les dames de Paris.

Marie Sasseur dit: à

Il sera bientog l’heure de prendre un petit café.
Très bonne intervention d’E. Klein, donnee en lien.

Parmi les multiples aspects du, ou des temps evoques, l’écoulement du temps est une notion qui  » parle », quand on cause de temps humain, sciences humaines, biologie, histoire. ( certaines lois de science physique aussi, bien sûr)
L’aspect phénoménologique est aussi intéressant.
Je crois que Nietzsche a aussi écrit sur la notion de  » suite d’événements » dans le gai savoir. Où il ne voyait aucun enchaînement qui participe d’une logique, d’ailleurs.
La question de savoir si un instant, un phénomène, existe ailleurs, au présent ou au futur , dans l’univers est celle qui me plaît à propos du temps, comme elle était aussi proposée dans une variation sensationnelle, par Le Tellier, dans  » l’anomalie « .

Pas perdu mon temps, merci.

Marie Sasseur dit: à

Il sera bientog l’heure 

Oui, oui, bientôt.
Mais changement de programme, je vais peut-être aller au ciné.
On propose  » mourir peut attendre « 

moralès sed laisse dit: à

« grâce à la performance de Jeanne Balibar. »

J’aime tes fesses. Et elle crie avec conviction à chaque volée de bois vert.
Voir la vidéo tournée avec Philippe Katerine.
Là aussi il y a performance! 😉

Passou dit: à

Non, Jazzi, The Clock n’est pas une simple anthologie. Le travail de montage y est remarquable et donne du sens à l’ensemble. Reparlons-en quand vous l’aurez vu.
Quant aux « Illusions perdues », le partage l’avis positif de Closer. Bien fait, entrainant, bien joué avec une prime à la Balibar, Depardieu et même les autres. Il y a du rythme, c’est mené tambour battant. Une curiosité : celle qui joue Coralie, fiancée de Rubempré, fait étrangement penser en tous points à celle qui jouait Constance Mozart dans « Amadeus »…
Cela dit, le film que j’ai vu juste après est vraiment admirable: « Tout s’est bien passé » de Francois Ozon avec un trio d’acteurs (André Dussolier, Sophie Marceau, Géraldine Pailhas) exceptionnel. C’est l’adaptation du récit d’Emmanuelle Bernheim sur la mort volontaire de son père. Décors a minima, à la limite du du théâtre filmé mais du grand art.

Bloom dit: à

La grande affaire, résumer « A la Recherche du temps perdu »….

Tout le monde connait le sketch des Monty Python, « The All-England Proust Summarizing Competition » où les participants au concours disposent de 15 secondes pour résumer La Recherche.
https://www.dailymotion.com/video/x3djb7m

S’il avait participé à cette compétition, Gérard Genette, feu le célèbre narratologue proustien, l’aurait peut-être gagnée. Pour lui, le chef d’oeuvre de Proust pourrait se résumer de la sorte: « Marcel devient écrivain ».
Pas mal vu, même si, comme le dit fort à propos Pierre Jourde, on sent qu’il manque un petit quelque chose…

bouguereau dit: à

pour reiser c’étaient les copines

bouguereau dit: à

on sent qu’il manque un petit quelque chose…

tutur et tatave..il nous la refait

bouguereau dit: à

Il sera bientog l’heure

Oui, oui, bientôt.
Mais changement de programme, je vais peut-être aller au ciné.
On propose » mourir peut attendre «

toujours a procastiner ce vieux tableau de térezoune

bouguereau dit: à

où l’on nous explique dans le détail les diverses formes de prostitution et les divers tarifs des prostituées…

ça cause ça cause..ça raque pas et ça fait même pas une belle jambe qu’elle dirait bonne clopine..et fais moi du cinéma qu’il dirait dirfilou

bouguereau dit: à

comment dédé!?..finkielkraut est mort!..mais qu’est qu’on va deuvnir..

bouguereau dit: à

Tu as raisin, Jazzi. Ce n’est pas parce que je me manifeste que j’existe

tant qu’a dlessence a prix coutant chez carouf..

bouguereau dit: à

renato, si le temps n’existe pas, l’espace n’existe pas non plus

havant..le plus pire c’est qu’y aurait pus d’argent qu’il dirait damien victor pladza

bouguereau dit: à

Georges Perec, Récits d’Ellis Island. Histoires d’errance et d’espoir

faire du long havec « dans quel étagère »..est ce la peine de le faire..chte ldemande pas

Bloom dit: à

faire du long havec « dans quel étagère »..est ce la peine de le faire..chte ldemande pas

Ca ne risque pas de t’arriver, le boug, ZE king of ze forme courte…épigrammatik épicétou…

Marie Sasseur dit: à

Merci Passou pour les liens, qui ne m’avaient pas paru si évidents, ce matin… Oui, on est déjà le soir de ce futur d’hier.

Alors on peut voir ici:

https://www.dailymotion.com/video/xkvbi2

Marie Sasseur dit: à

Une question se pose, ces 24h du temps, sans boire, ni manger, ni dormir.

Bonjour les zombies hypnotisés à la sortie.
Les yeux qui sortent de la tête, non ?

Jean Langoncet dit: à

time left

Marie Sasseur dit: à

« Une journée passe donc à l’écran en une à deux secondes (à la cadence de l’époque du muet : 16 images par seconde) »

Passou, la prochaine fois, essayez donc la version time-lapse.

rose dit: à

Ouais. Ce qui est très tendance aujourd’hui est d’appeler son fils Aaron.
Pourquoi ?
Je ne le sais pas.

Marie Sasseur dit: à

…ok, c’est l’heure de la démente.

A demain.

et alii dit: à

un dessin de Léonard de Vinci, objet d’une féroce bataille depuis plus de cinq ans. A force de rebondissements, de mauvais coups et de délais étirés à l’infini, le propriétaire octogénaire de l’oeuvre, le ministère de la Culture et la maison de ventes aux enchères Tajan ont transformé ce qui ressemblait en 2016 à un joli conte de fées en une sombre querelle autour d’un morceau de papier de 19,3 centimètres sur 13, devenu un trésor convoité valant 15 millions d’euros. express

Janssen J-J dit: à

Tel un flocon de neige qui fond lorsqu’on s’en saisit, le temps s’est progressivement délité sous les assauts de la science : je sais dorénavant que le temps s’écoule plus lentement en plaine qu’en altitude et qu’à l’échelle des étoiles et des planètes, le temps varie d’un point à l’autre, Pour le temps perdu à la recherche des illusions, je ne sais pas trop s’il faut suspendre le vol.
Plutôt OK avec PA sur le film d’Ozon…, mais sans plus… Va-t-il contribuer à faire avancer la cause du SAPO chez nous autres, comme le fit son précédent film sur les silences du cardinal de Barbarin et du vieux colonel Bramble ?…. Je l’espère… Il convient de marcher désormais dans le temps du dépassement de la désastreuse loi Léonetti, d’en finir une bonne fois pour toutes avec cet état intermédiaire qui voudrait ménager les chèvres et les choux….
J’ai appris ce matin qu’un homme en état de mort cérébrale avait été greffé avec le rein d’un cochon, et que ce patient se serait mis à uriner deux fois. L’histoire ne précise pas si l’animal avait donné son accord pour un tel sacrifice, ni s’il eut son mot à dire sur l’identité religieuse du receveur. Il y a encore pas mal de progrès à faire en matière d’éthique, comme dirait jm bouguereau.
Bàv,

Marie Sasseur dit: à

Le temps est l’une des ressources les plus précieuses que nous possédons et l’un des plus beaux cadeaux que nous pouvons offrir aux autres. Cependant, nous ne pouvons pas faire plus ou récupérer ce que nous avons perdu. C’est précisément à cause de cela que nous devons apprendre à le valoriser comme il le mérite et une mesure intéressante pour y parvenir est d’éviter les voleurs de temps.

https://nospensees.fr/3-voleurs-de-temps-que-vous-devez-eviter/

et alii dit: à

expression:
 » Je suis remonté comme une pendule »

et alii dit: à

autre expression
ne pas nous en chier une pendule [v]

et alii dit: à

L’Internaute > Expressions > Conflit > Remettre les pendules à l’heure

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Remettre les pendules à l’heure »

Signification

Faire une mise au point.

Origine

« Remettre les pendules à l’heure » est une expression qui se base sur la synchronisation. Elle signifie « faire une mise au point », afin que les choses soient claires pour tout le monde.

et alii dit: à

… l’art du contretemps »
Ginette Michaud
ce numéro de Rue Descartes – « (In)actualités de Jacques Derrida » – avec reconnaissance, mais non sans un certain trouble, car il coïncidait avec l’idée que j’avais moi-même choisie comme titre de mon recueil d’essais [1]
[1]
Jacques Derrida. L’art du contretemps, Montréal, Éditions Nota…, y voyant la proposition la plus forte, la plus résistante de sa pensée. Derrida a déjà dit comme il aimait ce mot, « contretemps », qui portait la chance de la Nachträglichkeit, du retard et du détour, de « ce qui survient en anticipation ou dans l’après-coup », de cette autre temporalité de la différance : contretemps « juste à temps » et hors calcul, « Pour dire le contraire ou autre chose que prétendent dire la temporalité de la conscience ou la conscience du temps [2]
[2]
« Outre mesure », Contretemps, n° 1, hiver 1995, n. p. », comme l’écrit René Major dans la revue (co-fondée par Derrida) qui répond à ce vocable.
ce numéro de Rue Descartes – « (In)actualités de Jacques Derrida » – avec reconnaissance, mais non sans un certain trouble, car il coïncidait avec l’idée que j’avais moi-même choisie comme titre de mon recueil d’essais [1]
[1]
Jacques Derrida. L’art du contretemps, Montréal, Éditions Nota…, y voyant la proposition la plus forte, la plus résistante de sa pensée. Derrida a déjà dit comme il aimait ce mot, « contretemps », qui portait la chance de la Nachträglichkeit, du retard et du détour, de « ce qui survient en anticipation ou dans l’après-coup », de cette autre temporalité de la différance : contretemps « juste à temps » et hors calcul, « Pour dire le contraire ou autre chose que prétendent dire la temporalité de la conscience ou la conscience du temps [2]
[2]
« Outre mesure », Contretemps, n° 1, hiver 1995, n. p. », comme l’écrit René Major dans la revue (co-fondée par Derrida) qui répond à ce vocable.

M. Victor dit: à

« N’interrogeons plus les mots ou bien ils crèveront de rire d’avoir été gonflés de tant de sens encombrants ».
Victor Segalen (Équipée).

et alii dit: à

« Qu’attendons-nous, rassemblés sur l’agora?
On dit que les Barbares seront là aujourd’hui.
Pourquoi cette léthargie, au Sénat?
Pourquoi les sénateurs restent-ils sans légiférer?

Parce que les Barbares seront là aujourd’hui.
À quoi bon faire des lois à présent?
Ce sont les Barbares qui bientôt les feront.

Pourquoi notre empereur s’est-il levé si tôt?
Pourquoi se tient-il devant la plus grande porte de la ville,
solennel, assis sur son trône, coiffé de sa couronne?

Parce que les Barbares seront là aujourd’hui
et que notre empereur attend d’accueillir
leur chef. Il a même préparé un parchemin
à lui remettre, où sont conférés
nombreux titres et nombreuses dignités.

Pourquoi nos deux consuls et nos préteurs sont-ils
sortis aujourd’hui, vêtus de leurs toges rouges et brodées?
Pourquoi ces bracelets sertis d’améthystes,
ces bagues où étincellent des émeraudes polies?
Pourquoi aujourd’hui ces cannes précieuses
finement ciselées d’or et d’argent?

Parce que les Barbares seront là aujourd’hui
et que pareilles choses éblouissent les Barbares.
Pourquoi nos habiles rhéteurs ne viennent-ils pas à l’ordinaire prononcer leurs discours et dire leurs mots?

Parce que les Barbares seront là aujourd’hui
et que l’éloquence et les harangues les ennuient.

Pourquoi ce trouble, cette subite
inquiétude? – Comme les visages sont graves!
Pourquoi places et rues si vite désertées?
Pourquoi chacun repart-il chez lui le visage soucieux?

Parce que la nuit est tombée et que les Barbares ne sont pas venus
et certains qui arrivent des frontières
disent qu’il n’y a plus de Barbares.

Mais alors, qu’allons-nous devenir sans les Barbares?
Ces gens étaient en somme une solution. »
Traduction du grec: Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras

hamlet dit: à

Il est morne, il est taciturne, il préside aux choses du temps. Il porte un joli nom, Saturne, mais c’est Dieu fort inquiétant. En allant son chemin, morose, pour se désennuyer un peu, il joue à bousculer les roses, le temps tue le temps comme il peut. Cette saison, c’est toi, ma belle qui a fait les frais de son jeu, toi qui a dû payer la gabelle, un grain de sel dans tes cheveux. C’est pas vilain, les fleurs d’automne, et tous les poètes l’ont dit, je regarde et je donne mon billet qu’ils n’ont pas menti. Viens encore, viens ma favorite, descendons ensemble au jardin, viens effeuiller la marguerite de l’été de la Saint-Martin. Je sais par cœur toutes tes grâces, et pour me les faire oublier il faudra que Saturne en fasse
Des tours d’horloge, de sablier. Et la petite pisseuse d’en face peut bien aller se rhabiller…

puck dit: à

Je sais par cœur toutes tes grâces, et pour me les faire oublier il faudra que Saturne en fasse des tours d’horloge, de sablier. Et la petite pisseuse d’en face peut bien aller se rhabiller…

https://www.youtube.com/watch?v=y103KslcV6g

Jazzi dit: à

« Le travail de montage y est remarquable et donne du sens à l’ensemble. »

C’est le b a ba de toute bonne anthologie qui se respecte, Passou.
En tout cas des miennes.

Témoignage :

« J’ai intégré cette collection avec Le goût de Cannes, qui se voulait un hommage à ma mère, qui venait juste de mourir.
Depuis, me prenant au jeu de cette forme littéraire qui me passionne et m’incite à la lecture, je n’ai cessé d’en publier.
Lorsque nous parvenons à un accord sur un titre géographique, thématique ou historique avec l’éditrice, voilà comment je procède.
Dans un premier temps, je laisse remonter à ma mémoires les livres que j’ai lu sur le sujet et qui ont motivé dans mon subconscient mon désir pour un titre particuliers.
Le filtre du temps ayant fait son travail, c’est à partir d’eux que je vais alors pouvoir composer mon plus beau bouquet de textes d’anthologie.
Généralement, un livre me conduit à un autre, et peu à peu se construit le manuscrit.
Il me faut progressivement le structurer en trois parties de neuf extraits chacune (3 x 9 = 27), un choix arbitraire qui s’est imposé à moi et auquel j’ai rarement dérogé !
Ce n’est que lorsque le manuscrit est déjà bien avancé, avec des extraits qui sont autant de pièces constitutives du puzzle général, que je rédige l’introduction : contrairement aux autres auteurs de cette collection, je n’hésite pas alors à entrer en scène et à parler de mes proches, de mes souvenirs d’enfance, de mes expériences personnelles… car le goût que je propose au lecteur est avant tout mon propre goût.
Ainsi se met en place le « roman à plusieurs voix » que je lui donne à lire sur : Cannes, Nice, les Jardins, le bonheur, le cinéma, la marche, le café, le rêve, l’été, la Corse, la mer, les îles Baléares ou encore les chats…
Fruit d’une enquête complète sur le site géographique ou le thème retenu, chacun de mes goûts de… se veut à la fois subjectif et universel.
Je lis tout ce qui a été écrit sur le sujet, dans la littérature francophone et étrangère (celle du moins qui à fait l’objet d’une traduction), tous genres (romans, textes autobiographiques, poèmes, pièces de théâtre) et toutes époques confondus.
Chez moi, la sélection des extraits se fait d’instinct : les fragments recherchés se détachent comme « naturellement » au cours de mes lectures, et iront occuper, sous un angle différent et original, la case qui leur était plus ou moins consciemment octroyée dans le plan d’ensemble !
On dirait que c’est eux qui me trouvent plutôt que l’inverse et lorsque je tombe en arrêt dessus, je me dit à chaque fois : « Ah oui, c’est bien ça ! »
Mon travail s’apparente un peu à celui d’un réalisateur de films documentaires, montant bout à bout les plans qu’il a tournés.
L’enquête, la recherche, la réalisation de l’ouvrage, la rédaction des textes d’introduction, de présentation des extraits et de liaison me prennent environ de six à huit semaines : un temps de concentration intense, qui m’occupe 24h/24. »

Publications au Mercure de France :

2021 : Le goût de Jeanne d’Arc ;
2020 : Le goût de la paresse ;
2019 : Le goût du printemps et Le goût de la Méditerranée ;
2017 : Le goût du Portugal et Le goût de la beauté ;
2016 : Le goût de l’été ;
2013 : Le goût de Versailles et Le goût de l’Afrique ;
2012 : Le goût de Montpellier et Le goût de la campagne ;
2011 : Le goût du bonheur et Le goût des Îles baléares ;
2010 : Le goût du tabac et Le goût du rêve ;
2009 : Le goût du café ;
2008 : Le goût de Nice, Le goût de la marche et Le goût du cinéma ;
2007 : Le goût des chats, Le goût de la Corse et Le goût de la mer ;
2006 : Le goût de Cannes et Le goût des jardins ;

et alii dit: à

Savoir qu’on n’a plus rien à espérer n’empêche pas de continuer à attendre.

renato dit: à

L’espoir est donné à ceux qui n’ont plus d’espoir, et al

Jean Langoncet dit: à

Et les belles dames du temps jadis, keupu ? Villon sur le gibet préfigure la branloire pérenne et survit à l’ange de l’histoire en son musée très bien surveillé

Jean Langoncet dit: à

Angelus Novus réduit à une idole à des fins politiques

puck dit: à

Jeannot belles dames et beaux mecs : quand une vieille dame voit passer un beau garçon ce dernier n’imagine pas que derrière ses rides et cheveux blancs elle le voit avec ce même regard de la jeune ado pleine de rêves amoureux et de désirs de baiser volés qu’elle fut autrefois, n’est-il pas ?

puck dit: à

pour une fois que je fais gaffe à la conjugalité doit manquer qq virgules.

Jean Langoncet dit: à

Lui dérider les fesses et pourquoi pas, keupu ? Quatre-vingt-quinze fois sur cent cela ne se produit pas, le temps ne fait rien l’affaire …

puck dit: à

Savoir qu’on n’a plus rien à espérer n’empêche pas de continuer à attendre.
 »

on peut donc pas parler de temps sans parler de Marcellito ?

Jean Langoncet dit: à

Dylan attendra

puck dit: à

« Lui dérider les fesses… » Jeannot Lapin t’es qu’un grossier personnage : je parlais de ce regard empli de désir sur lequel le temps n’a pas prise pour autant que l’esprit ne patauge pas encore dans la semoule.

puck dit: à

tout comme le temps n’a pas prise sur la honte, le remord, la culpabilité, les regrets, tout cela reste intact, et si ces regrets n’existaient pas le temps s’arrange pour les faire naitre lorsque l’on arrive à l’aube de son existence.

C’est en effet une drôle de chose que la vie, un mystérieux arrangement d’une logique sans merci pour un dessein futile.

Le plus qu’on puisse en espérer, c’est quelques connaissance de soi-même qui arrive toujours trop tard comme une moisson de regrets inextinguibles.

puck dit: à

quelques connaissanceS de soi-même qui arriveNT toujours trop tard comme une moisson de regrets inextinguibles.

Jazzi dit: à

« quand une vieille dame voit passer un beau garçon ce dernier n’imagine pas que derrière ses rides et cheveux blancs elle le voit avec ce même regard de la jeune ado pleine de rêves amoureux et de désirs de baiser volés qu’elle fut autrefois, n’est-il pas ? »

C’est trop beau pour être de toi, puck !
Je peux t’assurer que c’est aussi le cas d’un vieux mec qui voit passer un bel Apollon, puck…

Jean Langoncet dit: à

Sinon keupu, les traductions de titres de films s’apparentant souvent à des transpositions délirantes (Québec excepté, où on est assez pointilleux sur l’usage du français vis à vis de l’anglais), vous qui êtes parfaitement bilingue, comment traduiriez vous en français le titre de ce film : A Clockwork Orange ?

puck dit: à

There are places I’ll remember all my life though some have changed, some forever, not for better, some have gone and some remain. All these places have their moments with lovers and friends i still can recall, some are dead and some are living, in my life I’ve loved them all.

B dit: à

22h06. Exactement.

Jazzi dit: à

…surtout quand on a été soi-même l’un de ces bels Apollons…

Et alii a oublié de citer le nom du poète Constantin Cavafy, ci-dessus !

puck dit: à

vous qui êtes parfaitement bilingue
 »

vous êtes vraiment un très grossier personnage, sachez jeune homme que je n’ai jamais embrassé 2 femmes en même temps !

puck dit: à

22h08

puck dit: à

22h09

puck dit: à

qu’est-ce qui faut pas faire pour arranger les choses sur ce blog.

22h10

puck dit: à

Jazzi ça c’est pas de moi : « C’est en effet une drôle de chose que la vie, un mystérieux arrangement d’une logique sans merci pour un dessein futile. Le plus qu’on puisse en espérer, c’est quelques connaissance de soi-même qui arrive toujours trop tard comme une moisson de regrets inextinguibles. »

c’est de Conrad dans Coeur des Ténèbres.

quant au reste c’est bien évidemment de moi ! je peux dire de belles choses moi aussi jeune impertinent !

puck dit: à

oupss : quelques connaissances de soi-même qui arriveNT

Bloom dit: à

Time warp, time lapse…

Time and again, time off = quality time.

Jazzi dit: à

« Quelle heure est-il ? »

14 h 45 à l’horloge.
Mourir en pleine lumière, quoi de mieux ?
Finir dans le feu…

Janssen J-J dit: à

dans Le JEU DES POSSIBLES…, François JACOB, le père d’Odile, explique Paley et sa métaphore du G H :

« De fait, la principale preuve de l’existence de Dieu a longtemps été « l’argument d’intention ». Développé notamment par Paley dans sa Théologie naturelle, publiée plusieurs années avant L’Origine des espèces, cet argument est le suivant. Si vous trouvez une montre, vous ne doutez pas qu’elle a été fabriquée par un horloger. De même, si vous considérez un organisme un peu complexe, avec l’évidente finalité de tous ses organes, comment ne pas conclure qu’il a été produit par la volonté d’un Créateur ? Car il serait simplement absurde, dit Paley, de supposer que l’œil d’un mammifère, par exemple, avec la précision de son optique et sa géométrie, aurait pu se former par pur hasard. »
—————-
Ah ! s’écria la centenaire, qu’on pût encore me désirer… etc. Bàv,

B dit: à

L’heure zéro, célèbre roman de la non loin célèbre romancière :

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/10589

0n peut aussi se souvenir du méridien de Greenwitch qui règle notre faisceau sauf pour ceux qui vivent au Brésil, à Calcutta ou je ne sais où où il ne règle pas nos montres.

Jazzi dit: à

Il est évident que c’est l’homme qui a inventé Dieu, pas le contraire.
Internet est-il notre actuel Dieu universel ?

Jazzi dit: à

« une comédie humaine où le cynisme des personnages n’à d’égal l’immoralisme de la société dans laquelle ils baignent (nous baignons encore)… », disais-je à propos des « Illusions déçues ».
Le milieu peu ragoûtant des salles de rédactions d’aujourd’hui n’a rien à envier à ceux de jadis !

Jazzi dit: à

Illusions perdues, oups !

B dit: à

Internet est-il notre

actuel Dieu universel ?

Plutôt diabolique, sous des allures universalistes, c’est un porte grande ouverte à tout et n’importe quoi y compris le pire bien que ses bénéfices pour l’humanité ne puissent être reniés. Dans la balance reste à savoir si le plus l’emporte sur le moins, le mal s’avère souvent triomphant, d’ailleurs sans lui nulle littérature, le problème étant ce qu’il permet dans notre monde réel et à la multitude de profil des utilisateurs.

Jazzi dit: à

J’ai dû fumer un joint avec Marie Sasseur ?!

Jazzi dit: à

Pas de Dieu sans Diable, B, et inversement…

Giovanni Sant'Angelo dit: à

…dimanche, 24 octobre 2021 à 22 h 39 min.

…un plus dans nos horizons d’horlogers de l’air du temps,!

…les cartes et tableaux,  » Géopolitiques « , n’ont seulement; sur les économies sociaux et politiques du globe actuel,…

…mais, aussi, les  » géopolitiques « , qui interfacent, par les industries,!…d’actionnaires et leurs développements, dans la  » morbidité des Judas « , de concurrences déloyales; entre – elles, pour les crimes-organisées du gain et profits divers,! contre les classes – laborieuses des pays,…

…se jouer de tout les stratagèmes ( témoins de Judas compris, corruptions, et soudoyer, dans chaque état ),…pour monopoliser, T.V, jeux, médias, les essuyer- tout -hygiéniques,les saints et diables, pour se faire enterrer, comme des chiens – idiots,…en folklores et strapontins hiérarchiques, et duper les peuples en diversions des passions et comme à des crétins des non-sens critiques,…
…des égalités corrompus,!…pour se faire des guerres de boutons,!…etc,!…etc,!..
…Ollé,!..Ollé,!…
…en psychobiologie de tauromachie,!…consommateurs. du capitalisme aux vertus de profits et autres  » paradis – fiscaux « , sans concurrences des dispositions techniques, pour y accéder,!…

…etc, etc, avec deux fois riens,!…

…sans  » Masters en étiquettes corrompues d’archétypes des pouvoirs « ,!…

B dit: à

C’est une métaphore, ne suis pas croyante. Le bien, le mal coexistent en dehors de toutes references à l’un ou à autre.

B dit: à

Pas de bien sans mal, sombrons donc dans le mal, la lecture sera simplifiée et nos neurones au repos.

puck dit: à

Il est évident que c’est l’homme qui a inventé Dieu, pas le contraire.
 »

Non ! Dans la douleur ou dans la joie, nous croyons que le temps est quelque chose, et il n’est rien, puisqu’il n’exista pas pour Dieu, il ne devrait donc pas exister pour nous. C’est le temps qui nous sépare de Dieu. Si nous obtenions cette grâce de ne jamais savoir l’heure, nous serions déjà dans l’éternité bienheureuse, et la souffrance serait alors pour nous comme une barque rapide sur un affluent du Paradis.

B dit: à

Je déplore l’absence de Closer à la langue si bien pendue, ne se serait elle pas dessechée à force de parler et d’indiscrétions. Peut on estimer que telle n’est pas son heure, 23h12.

B dit: à

Transcendance, ou la mort. Le premier écolo pensait quant à lui que ce serait l’utopie ou la mort, par syllogisme, on arriverait au même constat. Dieu, une utopie.

puck dit: à

l’homme n’a pas inventé Dieu, car Dieu est inhérent à l’essence même de la notion d’humanité, Dieu représente cet horizon où l’homme pourrait enfin accéder à son « humanité ».

M. Victor dit: à

Google, l’ordinateur absolu a remplacé Dieu, l’ordonnateur suprême.

puck dit: à

Dieu, une utopie
 »

Dieu n’est pas « une » « utopie » il est par essence « utopie » dans la mesure où sa présence est destinée à guider l’homme pour atteindre un endroit dont il sait qu’il existe parce qu’il nomme cet endroit « humanité », mais dont le moyen d’y accéder reste un mystère.

l’homme est un drôle d’animal, le seul qui sait qu’il pourrait réussir à devenir une entité qu’il n’a jamais été, cette entité il la nomme « humanité. il imagine cette « entité » comme étant ce qui permettrait de vivre dans un monde harmonieux et juste. à chaque nouvelle génération humaine se rejoue le même pari d’atteindre ce lieu « humanité, et bien que toutes les générations qui ont précédé ont échoué il reste en chaque humain une petite lueur d’espoir de se dire qu’un jour, une génération y parviendra, que cet échec des milliers de fois répété n’est ni une malédiction, ni une fatalité, Dieu n’est là que pour définir cet horizon.

M. Victor dit: à

Mourir en plein sommeil ou dormir en pleine mort ? Que choisir ?

M. Victor dit: à

Vivre dans les livres ou se livrer à la vie ?

M. Victor dit: à

Être entièrement à part ou être à part entière ?

Jansssen J-J dit: à

@ je fais gaffe à la conjugalité

…bien des choses à votre moitiée, al’hors… Doit être drôlement conjuguée !

M. Victor dit: à

Visitation. Nativité. Dormition. Assomption.
Chrétiennement vôtre,

Janssen J-J dit: à

@ Mourir en plein sommeil ou dormir en pleine mort ? Que choisir ?
Merci de l’avoir posée MV, elle ne cesse de me tourmenter depuis quelque temps, je suis au bord de basculer d’opinion, préférant désormais la deuxième option pour l’équilibre de ma terreur…
De toute façon, Baudelaire : « et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde »… Un vers qui troubla toute sa vie le regretté Pierre Pachet (dixit dans, « La force de dormir »)…

M. Victor dit: à

Vie antérieure.
Mort postérieure.
C’est passé demain.
Ça passera hier.
Souvenir d’avenir.

puck dit: à

la différence entre l’ancien testament et le nouveau tient au fait que dans le nouveau l’amour a remplacé la loi : ça c’est peut-être une utopie. C’était le grosse trouvaille de Paul : se passer de la li en misant sur l’amour. Ma foi, peut-être qu’un jour ce sera possible, et que l’amour puisse rendre inutile la loi, mais pour l’instant cette belle trouvaille de Paul est arrivée quelques millénaires trop tôt où il vaudra mieux compter sur la loi plutôt que sur l’amour du prochain. Toujours est-il que Dieu n’est en rien concerné par ce genre de bourde, c’est juste le problème des hommes qui n’ont pas la notion de « bon timing », loi ou amour Dieu il s’en fout.

M. Victor dit: à

JJJ,
Pour l’équilibre de votre bonheur de dormourir, les deux options sont bonnes.
BàV,

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