de Pierre Assouline

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La République des livres
Scintillants éclats de Gracq

Scintillants éclats de Gracq

Avez-vous déjà essayé de caser le mot « langouste » dans un poème de langue française ? Il parait que c’est impossible. Il est tellement beau, fin, ciselé, fort, original, élégant, éclatant et si bien accordé à ce qu’il désigne qu’il ne peut se laisser réduire ni enfermer. C’est du moins ce qu’affirme Julien Gracq dans Nœuds de vie (165 pages, 18 euros, éditions Corti). Son dernier livre (mais il y en aura d’autres, rassurez-vous, à commencer par Notules dont la parution est annoncée pour 2027 selon son vœu afin de ne pas blesser des contemporains égratignés) est un recueil d’éclats de pensées, fragments, bribes autobiographiques, méditations et réflexions sur des sujets divers et variés mais tous abordés avec la rigueur (et tant pis si on y entend aussi l’écho de « raideur » ce qui n’est pas un hasard) stylistique, morale et intellectuelle ; c’est un livre qui prend place dans la suite du vrac de ses chroniques inaugurée en 1967 par Lettrines et poursuivie avec En lisant en écrivant, Carnets du grand chemin, treize ans après sa mort et cinquante ans après ses adieux à la fiction avec La Presqu’île.

On a l’impression de reprendre une conversation avec un aîné qui pourrait être un ami, mais d’une amitié que seuls des profs peuvent entretenir avec des élèves longtemps après avoir été leur enseignant de prédilection. Sauf qu’un maitre qui ne se donne pas pour tel ne risque pas d’avoir de disciples. C’est un kaleisdoscope de prose poétique et minérale dont Bernhild Boie, son exécutrice testamentaire, souligne à raison la sensualité dans son avant-propos, car sa langue réussit à être charnelle sans jamais cesser d’être cérébrale. La lecture en est prodigieusement vivante et plus encore pour ceux qui sont familiers de l’œuvre et de son auteur car ils y retrouvent son univers géologique et historique, tel que l’inédit publié il y a six ans sous le titre Les Terres du Couchant l’évoquait encore. La date de ces notes n’est nulle part mentionnée mais, en lisant entre les lignes, on comprend bien qu’elles remontent aux années 1975. Parfois, il garde ses distances ; d’autres fois, il s’ouvre, juste un peu ; ainsi lorsqu’il nous révèle l’importance de ses propres pavés disjoints sur son inconscient, une mystérieuse porte verte enchâssée dans un haut mur de prison, celui de l’asile de Saint-Florent-le Viel où il apprit à lire au début du siècle ; le souvenir de cette porte murée devant laquelle il est passé d’innombrables fois, « c’est l’occlusion mystique de la propriété foncière qui trouve là sa quintessence », explication qui n’en fait qu’augmenter le mystère… On se dit alors que nous avançons vers un monde où il y aura de moins en moins de gens avec qui communier sur la beauté profonde d’une page échappée du Grand Meaulnes ou sur les soldats sculptés sur un tombeau dans sa ville par David d’Angers et dont il écrit avec une gravité éloquente :

« Visages testamentaires, qui sont comme des signatures apposées à la dernière page d’une vie unifiée »

Son sens de la formule, dont il est heureusement économe contrairement au si gracquien Régis Debray, est toujours aussi acéré. Ici c’est pour dénoncer « la loi de l’omerta règne toujours sur la mafia enfantine » ; là c’est pour tacler le freudisme comme la thaumaturgie réussie d’un mage ; ailleurs pour railler le « terrorisme de la textualité » encore exercé dans les années 70 par des retraités de la littérature universitaire (suivez son regard…); ou encore pour penser que Gide a disparu de la circulation littéraire pour « n’avoir pas prévu que, sitôt après sa mort, Corydon pourrait défiler en cortège de la Bastille à la Nation ». Surréaliste un jour, surréaliste toujours !

« En littérature, je n’ai plus de confrères…»

Lorsqu’on lit ce surprenante aveu (encore que, cela lui ressemble bien), on se dit qu’on l’a déjà lu ailleurs, ce que l’éditeur ni le préfacier ne signalent, ces Nœuds de vie étant présentés comme la révélation d’un trésor inédit. Pas dans un livre mais dans un journal, Le Monde qui en publiait des extraits en… février 2000, soit de son vivant et avec son accord:

«En littérature, je n’ai plus de confrères. Dans l’espace d’un demi-siècle, les us et coutumes neufs de la corporation m’ont laissé en arrière un à un au fil des années. J’ignore non seulement le CD-Rom et le traitement de texte, mais même la machine à écrire, le livre de poche, et, d’une façon générale, les voies et moyens de promotion modernes qui font prospérer les ouvrages de belles-lettres. Je prends rang, professionnellement, parmi les survivances folkloriques appréciées qu’on signale aux étrangers, auprès du pain Poilâne, et des jambons fumés chez l’habitant…. »

Etrange ! Mais il en faudrait bien davantage pour gâter le bonheur de lecture procuré par Nœuds de vie. Parfois on débusque Louis Poirier prenant des notes, autrement dit le Gracq géographe, l’infatigable promeneur des bords de Loire, paysagiste en liberté. Il ne se paie pas de mots rares et précieux. C’est à peine si le sens d’un seul d’entre eux m’a échappé : « escampative » et rien dans le contexte pour l’expliciter (vérification faite, cela se dit dans le Sud pour évoquer une fuite, une absence secrète et furtive). Bien sûr, l’essentiel de ses réflexions est gouverné par le souci de la littérature et par les écrivains : Stevenson, Simenon, Morand, Apollinaire et Hugo surtout « débranché de toute influence vraie : une forme évacuée de la grandeur, sans pouvoir sur les esprits et sur les cœurs » car même lorsqu’il aime, il se doit d’égratigner, Lautréamont par exemple loué puis aussitôt rabaissé en comparaison du Rimbaud d’Une Saison en enfer ; ou de Valéry porté au pinacle pour sa poésie mais trop méditerranéen et traité in fine de « colosse de la pensée pour album » ; ou de Montherlant à la langue splendide mais à la morale de prêchi-prêcha ; quant à Stendhal, c’est simple, il était mal parti depuis le début car son ambition si jeune et sa rouerie l’ont perdu… Seuls ceux qui ignorent la dilection de Gracq pour les univers de Novalis,  Hofmannsthal, Poe seront surpris de ses pages pour Tolkien et le Seigneur des anneaux, « chef d’œuvre » loué par sa puissance d’affranchissement de tout univers déjà connu ici-bas. Des pages admiratives pour une fois sans réserve et sans mélange.

On pourra lui reprocher l’abus des italiques, traduction typographique d’un soulignement d’un mot sous sa plume, afin d’appuyer un effet, procédé décevant de sa part d’autant qu’il ne convainc pas lorsqu’il croit désamorcer cette critique :

«(…) je cherche sans modestie à introduire dans la véhicule de transport en commun du langage ce qu’a été l’usage du surcompresseur aux moteurs de grandes vitesses- à extérioriser ce surcroit de puissance nerveuse dont le coureur sait bien qu’il ne lui permettra de « faire le jour » entre lui et ses adversaires- et de dilater d’un coup la poitrine des spectateurs- qu’à condition d’être injecté au bon moment dans les muscles avec la brutalité d’une secousse tétanique ».

Certains passages sont de la veine de son fameux pamphlet, encore si actuel soixante-dix ans après sa parution, La Littérature à l’estomac. Notamment lorsqu’il excipe des conditions de publication de ses livres (le même petit éditeur depuis toujours, des ouvrages non massicotés, pas de publicité ni de promotion, des librairies choisies sur le volet, pas de livre de poche etc) pour s’enorgueillir de connaitre véritablement ses lecteurs, de contrôler sinon maitriser son public ; il le divise d’ailleurs en deux catégories : « les amateurs », qui se fraient d’instinct un chemin jusqu’à ses livres, et « les acheteurs dociles » qui se fient à la rumeur ; les premiers demeurent des fidèles contrairement au seconds dont « les mains sales » laissent des traces sur une œuvre et ainsi la corrompent au corps défendant de l’auteur fut-il étranger à tout cabotinage littéraire ; mais n’est-ce pas le prix à payer lorsqu’un écrivain confie ses livres aux éditeurs et libraires qui les laissent « faire le trottoir » ?

Il y a amplement matière à débats, affrontements et réflexions dans cet opus, si mince mais si dense comme toujours chez Gracq. C’est d’ailleurs, selon lui, le secret de toute prose bien ordonnée, ce sens des proportions entre le nombre de mots que l’on utilise pour écrire une phrase et l’importance de ce qu’elle transporte. Pas étonnant que lorsqu’il se laisse aller à définir en quoi consiste l’acte d’écrire pour un écrivain, comme le Rilke de Lettres à un jeune poète, il en fait une question de vie ou de mort, un absolu de l’existence qui exige la soumission totale au langage et à sa ses impératifs.

« Ce qui n’a jamais été dit « ainsi » n’a jamais été dit

Qu’on se le dise !

(« Julien Gracq dans ses vignes, juste derrière sa maison, à Saint-Florent-le-Viel » photo Roland Allard ; « Gracq chez lui à Paris » photo Henri Cartier-Bresson– ce dernier me raconta que l’écrivain lui avait instamment demandé de veiller à laisser sa verrue sur le nez dans l’ombre…)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature de langue française.

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commentaires

1 591 Réponses pour Scintillants éclats de Gracq

puck dit: à

sérieux Gracq n’était pas le dernier des imbéciles, je veux bien que quand j’ai pu dire la même chose sur ce blog tout le monde me soit tomber dessus en m’insultant, mais Gracq c’est différent, faut pas le prendre à la légère.

puck dit: à

où sont passés les autres commentaires ?

y’a encore un bug sur le blogapassou tous les commentaires ont disparu.

rose dit: à

La galette d’Ysengrin chez le père Castor.

et alii dit: à

chez ce patissier de la rue MONTORGUEIL? C4EST LE dimanche matin qu’on fait la queue dehors pour acheter sa poche de chouquettes

rose dit: à

« Religieuses à l’ancienne. »
De quoi rêver. L’eau m’en vient à la bouche.
😋

rose dit: à

Soleil vert

Bonsoir.
Fin du Goncourt.
Après une partie 1 enthousiasmante dans laquelle les personnages m’ont entraînée ds leur univers, la page 168 m’a stoppée ds le récit.
J’ai calé. (Ma chaudière aussi, je soupçonne J-JJ et surtout D. dans ses connivences avec les extra-terrestres).
La reprise de la partie 2 a été difficile et pour moi ennuyeuse, mais heureusement lors de la partie 3, ai retrouvé petite ferveur puis de nouveau tendresse affectueuse pour le devenir de ces personnages de la partie 1 que nous retrouvons avec bonté.

rose dit: à

Je n’ai pas appŕécié : les rappels constants à l’acte d’écriture et références multiples au concours, au jury et patin et couffin.
Ni les remarques acerbes vieilottes et dépassées style « sur internet perdonne ne pense » et « haro sur les réseaux sociaux » et sexualité de la femme qui aime se faire dominer par Raphaël, se douche et s’en va (un personnage féminin comme cela chez Éric Reinhard, dans Cendrillon, je crois, cheffe d’entreprise qui apprécie d’être humilée ; eh ho, stop). Et dernier point l’histoire d’amour entre André et Lycie, trente ans de différence d’âge, qui grâce au décalage temporel va trouver dénouement heureux et bébé à la clé. Même s’il ne mendie plus, non, eh ho, stop.

rose dit: à

J’ai plutôt apprécié :
à la toute fin, le troisième vol Air France à l’identique ; mais pas le missile. Aimé l’histoire sans fin, en boucle, Ouroboros.

Aimé également le clonage : aimé découvrir leurs solutions propres à chacun pour se dépêtrer de ce merdier. Particulièrement celles du p’tit Louis fort ingénieux et raisonnable.(aujoird’hui, ce sont les filles qui forment des couples avec leurs pères, et chronique de nombre de morts annoncée : certains semblent particulièrement incultes, ne rien savoir de la Loi, de la table des lois, de l’inceste etc..Je leur souhaite bien du vourage.).
J’ai aimé Blake aussi.
Sa froideur démoniaque et son côté serial-killer. Belle accroche pour entrer dans le bouquin.

rose dit: à

Bilan :

Il ne m’a pas paru que le thème du double soit prégnant. Ce sujet est plus subtil et nuancé que cela et ne nécessite pas une telle palette de personnages.
Ai compris ce récit comme une interrogation sur la temporalité et la possible évolution des échéances eu égard aux décisions prises.
Y aurait’il modification ?
In fine, je crois que non.
Ai noté que le mort meurt -David- et que la veuve se tape double chagrin.
Aussi qu’il n’y a pas de destin ; des choix à faire et des directions à prendre.
La scène du père qui commet l’inceste sur sa fille Sophie est intolérable. D’autant que la maman attrapera ultérieurement la maladie d’Alzheimer tellement elle ne peut pas/ elle refuse/ elle nie les faits tels qu’ils se sont passés.

Ai trouvé ce livre inégal.
Je me suis demandé si HLT était de confession juive.
Toute sa diatribe anti’religion m’a passablement gonflée.
Par contre, une de ses réflexions/pensées/analyses a porté ses fruits en mon esprit réflexif : grosso modo que celui qui se suicide est la victime de lui-même et en se supprimant supprime son bourreau.

Je l’entends comme « tout ce que l’on vit, on se l’invente » et cette maxime ouvre grande des portes au bonheur.

Bonsoir, soleil vert

et alii dit: à

je vérifie:il y a bien une scène d’épiphanie dans le Molière d’Ariane Mnouchkine,

rose dit: à

Nonobstant cette lecture ardue :
A Marseille, huit personnes ont été testées positives au variant anglais, très contagieux, au sein d’un cluster familial « élargi ». Au total, 23 personnes ont été diagnostiquées positives, sans que l’on sache si elles sont toutes contaminées par la nouvelle souche.

Que les marseillais totalement azimutés qui s’installent au R-U y restent.
Un cluster de 23 alors que le nbre maximum est six c inadmissible. Marseillais, suivez les règles.

Il neige.
Il fait moins quarante.
Nous avons le couvre-feu à 18 heures.
Les marseillais au pas (de l’oie, de la loi).

rose dit: à

Jazzi

Mon préféré dans ton JE(U) a été le 80 et sa suite.
Ai trouvé le tout terriblement lyrique et romantique et cela m’a foutue sur le cul (qui est du poulet, « ça viens,ici, viens, » quintet baroque en ut mineur).

rose dit: à

Nota bene
Ne trouve pas Gracq hautain non plus, mais pour d’autres raisons, trop longues à développer un brin sur cette chaîne.

Bonsoir

Chantal dit: à

à propos de patisseries, qui a regardé l’émission de Busnel où après nous avoir présenté son dernier livre, Sir Pivot a dégusté en live une « conversation » le jour de la galette des rois. J’ai été prise d’un fou rire en le voyant avaler sa gourmandise ! Sacré Pivot.

Reçu l’Anomalie pour Noël, comme j’ai du travail je ne lai pas encore lue …

DHH dit: à

@Christiane
Merci de ne pas m’imaginer comme les personnages du Saint Tropez de Sempe .
Vous avez raison evidemment et je reconnais avoir peu peu d’affinités avec ce monde, où on peut s’affonter en famille parce qu’on est en desaccord sur l’année où Soraya était avec Gunther Sachs.
La bastide provençale entourée d’oliviers dans laquelle vous m’imaginez j’aimerais bien ;Mais pour cela il faut ou être très riche, et avoir pu l’acquérir ou en avoir hérité parce qu’on a des racines dans ce terroir Rien de cela n’est mon cas
Vous avez bien compris, qu’avec ma référence aux pauvres, qui aiment voir de leurs yeux ces riches dont leur parlent Gala et autres papiers glacés, je souhaitais suggérer, mutatis mutandis comme on dit, comment on peut positionner les uns par rapport aux autres ceux qui sont des deux côtés de la frontière que Jazzi a rendue évidente
Peut etre le rapprochement n’est-il pas tout a à fait pertinent « exagéré « comme dit Jazzi et cette frontière est-elle un « gap » moins large que ce qu’il suggère
Mais je gardais un souvenir vif de la drôlerie et de l’intelligence de cet album de Sempe et de tout ce que j’ai pu entendre dire sur l’exactitude de ce qu’il montrait. Et c’est cette réminiscences qui s’est imposée à mon esprit, faute d’une comparaison plus subtile, devant la réalité que Jazzi avait mise à son insu en évidence
Et voila , encore post qui ne parle pas du billet et pas même de littérature

MC dit: à

D’ abord. , Puck il ne faut pas oublier l’émerveillement du vitrail de Rouen et la Légende de St Julien l’ Hospitalier. Ensuite on pourrait dire que quelque chose de l’ Éducation passe dans la Nouvelle éponyme de la Presqu’île. Enfin que Cophetua est un peu la version Gracquienne du Cœur Simple de Flaubert.L’un répudie le réalisme que l’ autre recherche les détails réalistes que l’ autre repudie superbement, la focale n’ est pas la même, mais le désenchantement du monde ( la Presqu’île) et la fuite du héros ( Cophetua) sont tousdeux au rendez-vous

B dit: à

Chantal, y a t il de la neige à Bruges?

Janssen J-J dit: à

p’tain, rôz, z’êtes une lectrice ach’ment profonde (en avais jamais douté), mais là, avec toute la gamberge que cette anomalie a provoqué chez vous, et ben pardon !… Avais encore rin lu de plus argumenté pour justifier plaisirs et déplaisirs… Seriez une vraie « critique littéraire », des fois, y’en a un bras qui pourraient se lever de bonne heure pour vous courir après, hein…, juste pour la mode Estie.
Bon, ce surkoi, faut que j’y alle, hein… Bonne nuit.

B dit: à

3J, puisque vous aimez les analyses critiques poussées je vous recommande de lire celle qu’offre érudit.org du Château d’Argol. Personnellement jamais je n’aurai pu entrevoir, imaginer la charge psychanalytique et signifiante de cette oeuvre. Je suis d’accord pour penser avec vous que Rose ne se foule pas, on dirait même qu’elle y met une certaine mauvaise volonté. La causticité du livre ne l’effleure pas, les croisades n’auront pas lieu dans son espace temps pas plus que l’inquisition, pour n’aborder que ce thème.

Jean Langoncet dit: à

@B

Jolie déclinaison en perspective : Napoléon vis à vis de César (le Précis des guerres dudit), Stendhal vis à vis de Napoléon, Gracq vis à vis de Stendhal, Nourissier vis à vis de Gracq … Des inédits de Gracq à rogner

Jean Langoncet dit: à

toute une filiation mal aiguillée désormais plongée dans l’ombre

Jean Langoncet dit: à

(AFP : avec un taux de 0,01%, le docteur Poche d’outre-Quiévrain remporte la palme haut la main ; le restant est mort de rire)

rose dit: à

Chantal

Pas vu la « conversation » que Pivot déguste en fin d’émission.
Z’avez publié votre sur votre collègue ?

rose dit: à

Janssen-JJ
Ne poussez pas mémé ds les orties.
L’ai fini par courtoisie pour Soleil vert que j’m bien.

rose dit: à

Z’avez publié votre papier, Chantal ?

B
Y a une sardine au plafond pourrait-on croire pour ce mince chat noir ?

rose dit: à

Ce surkoi.
Bien mieux que le Surmoi.

rose, déchaînée

Chantal dit: à

bonjour, la rdl, mon teste d’hommage à Jacques De Decker intitulé l’hommage à la Grande Roue sortira en février, patience et longueur de temps … j’ai corrigé les coquilles la semaine passée.

Il ne neige pas à Bruges, mais les touristes y sont prohibé, il est tout aussi interdit d’aller profiter de la neige sur le plateau des Hautes Fagnes. Néanmoins j’ai retrouvé un ami scout et nous avons été cueillir du gui en Ardenne profonde pour le nouvel an.

Me reste pour cette semaine d’étudier ma session de janvier en histoire de l’art, j’ai trois chapitre à réviser et comme les musées sont accessibles je peux aller voir les oeuvres qui correspondent aux cimaises des musées. L’autre jour j’ai été à train worl, voir les locomotives à vapeur et les planches de François Schuiten un émerveillement …

Marie Sasseur dit: à

« ma référence aux pauvres, qui aiment voir de leurs yeux ces riches dont leur parlent Gala et autres papiers glacés » dit la vieille hideuse.

Ben mon colon, on voit que c’est du vécu, ces persiflages sur les sans-dent.

Mais pas à Saint Trop’, ça se peut pas, les autochtones ne lisent pas Gala.
Meme hors saison, il n’y a pas de pauvres. Un monde qui a plutôt bien vécu cet entre-soi confiné.
Et pas de Yacht, ils sont à l’amarre dans des paradis fiscaux, où il fait plus chaud qu’aujourd’hui.

Le Tellier dans  » l’anomalie » en parle très bien de ces rêves de pauvres, comme une nécessité. Simplement il a d’autres  » références « .
Elles sont musicales. Et exotiques. Presque durassiennes avec cette soirée chez l’ambassadeur à Lagos.

Voilà où habite Slimboy:

https://www.jeuneafrique.com/1000018/economie/nigeria-horizon-2026-pour-le-manhattan-de-lafrique/

Marie Sasseur dit: à

Bonne année Chantal.

et alii dit: à

bien, puisque je suis si con, je vais le prouver encore en présentant mes excuses aux lettré-e-s erdéliennes pour n’avoir pas dit que dupoint de vue de l’histoire géo française, ce gateau à la frangipane s’appelle aussi un « pithiviers » mais que bien sur il y a des historiens du camp de Pithiviers;
j’en ai rencontrés faisant des recherches;mais bonne semaine moi, j’ai fait des rêves incroyables;
déjà qu’hier, j’avais rêvé de Chomsky(prénom Noam)

rose dit: à

nigérien/nigerian.

rose dit: à

Chantal
Contente de vous lire et pour vous de l’ami retrouvé et des musées ouverts !
Bonne suite à vous

rose dit: à

Pensé à HLT.

Et à la sgructure du récit.
Théoriquement -qu’est la théorie devenue ?-l’intérêt edt maintenu constant et croissant. Si l’auteur perd son lecteur en route, il l’a perdu.
Grâces sur lui, n’a pas perdu les jurés du Goncourt.

Chantal dit: à

Bonne année Rose et Marie Sasseur, et viva la liberta !

et alii dit: à

c’est en écoutant E todd (video,) hier au soir que j’ai songé aux pulsions normalisatrices de la RDL et à leur expression, (en comparant les relations des « critiques  » dans les entretiens, et j’avoue avoir pensé que l’erdélien était sans doute le wokese !
bien sur , un article:Le jargon et les abstractions étranges sont au cœur de la naissance d’une nouvelle élite, qui utilise la langue du wokese comme barrière à l’entrée
PAR
NICOLAS CLAIRMONT
https://www.tabletmag.com/sections/arts-letters/articles/woke-language-privilege

Marie Sasseur dit: à

Ça suffit ces pseudo études sossio sur ce qui est à admettre comme un groupe constitué les  » erdeliens ».

Je n’y vois plus, à une ou deux exceptions près, qu’un ramassis de vieux fonctionnaires aigris et analphabètes et autres donneurs de leçons pour attardés mentaux, tous genres confondus.

Leur élitisme ne risque pas de se frotter à cette audace qu’a eue Le Tellier de leur injecter une dose de sciences, comme l’a fait aussi j’y pense, Houellebecq , et contre laquelle ils sont immunisés, ces analphabètes prétentieux.

A l’année prochaine.

christiane dit: à

M.Court,
je devrais avoir « Le Roi Cophetua », un des trois récits publiés dans «La Presqu‘île» dans la journée. Je voudrais vérifier ce que vous avez écrit, à savoir qu’il n’y a aucun lien d’amitié entre le narrateur et Nueil, ce qui rendrait impossible l’attente, la rencontre intime avec la jeune femme.
Des souvenirs me reviennent d’avant le voyage : une permission, une invitation reçue, une visite qui y répond à l’ami qu’il n’a pas revu depuis le début de la guerre…
Pourquoi avez-vous écrit cette impossibilité de l’amitié entre eux ?

Janssen J-J dit: à

chère erdélienne sororale, bonne année 2022. Vous n’échapperez pas à la meute, car vous en êtes l’épicentre.
-> on a le droit d’être mitigée sur l’Anomalie, comme sur Houellebecq, cela n’autorise personne à injurier tout erdélien avec qui on serait un brin en désaccord pour s’extrair du lot commun. Nous sommes à stricte égalité face à la pandémie et à julien gracq, surtout si on n’a pas lu le château d’argol (ce qui est pas mon cas). Et nous avons tous nos soucis de chaudières, ce qui doit nous rendre plus humbles devant le feu éternel. (transition subséquante, c pkoi…)

-> je vous annonce « déjà qu’hier, j’avais rêvé de Chomsky (prénom Noam), (sic)… dégustant une galette à la frangipane, sur le quai de la gare de Pithiviers ». C’était atroce, car on n’arrivait pas à lui faire entendre que son comportement était à la fois suicidaire mais surtout indécent pour ceux qui n’avaient pas songé à s’emporter des vivres. Il n’avait aucune prescience de ce qui allait advenir, en dépit de sa tête farcie de philosophies critiques de l’histoire.

-> je trouve que Le Tellier a été correctement et diversement commenté sur la RDL, tant par les nuls que par les brillants. Et c’est rare qu’une lecture commune provoque ici de telles scintillations. Il faut donc saluer le prix goncourt 2020 d’exister, vu qu’il a permis ce mirac de réunifier un temps les composantes jeunes et non fonctionnaires de l’herdélie toujours 1 brin à cran…
Bàv, (11.1.21_9.55, impeached ?)

rose dit: à

Merci Chantal.
Donnez de tps en tps des nouvelles.

Marie Sasseur dit: à

Va t’occuper de ton poulailler. Je ne te lis plus , tu me pompes l’air.

Le gap cognitif , ici il est effroyable.

Et c’est bien tristement que s’il avait fallu prendre pour argent comptant la chronique rdl consacrée au roman primé de Le Tellier, reduite à l’auto- dérision d’un Vict∅r Miesel, sûr que je serais passée à côté d’un master piece. Ah.

Janssen J-J dit: à

Suis impatient de lire votre hommage à De Decker. Sera-t-il mis en ligne ?

Elodie m’apprend ce matin avoir découvert ce WE la forêt de Soignes, m’en fait l’éloge et m’invite à venir y faire excursion ce printemps quand les confinements seront levés.
https://fr.wikipedia.org/wiki/For%C3%AAt_de_Soignes
En consultant, je suis ébloui par cette hêtraie. J’imagine que vous confirmeries, non ?
Bàv,

Soleil vert dit: à

L’ai fini par courtoisie pour Soleil vert que j’m bien.

Je vous embrasse (en tout bien tout honneur)

Janssen J-J dit: à

Ramassons les perles matinales (sic transit) :-un ramassis de vieux fonctionnaires aigris et analphabètes et autres donneurs de leçons pour attardés mentaux, tous genres confondus.- dit la vieille hideuse. – ces analphabètes prétentieux-…. Comme du varech mazouté sur les îles de la Frise.

@ « Il fait moins quarante » (on est bien à Marseille, là au moins, la vache… 🙂 ?)

Chantal dit: à

Oui les 3 J il sera mis en ligne en même temps que sortira le recueil papier.

La Forêt de Soignes est très belle en effet, en ce moment elle est surpeuplée de cyclistes, de joggeurs, de trottinettes, alors j’explore des coins plus sauvages avec un spécialiste en voies latérales et ornithologies.

Bises et pour supporter la suite, une version originale de magnolia for ever :
https://www.youtube.com/watch?v=xuuWVxc0iSo

Bloom dit: à

La femme tuée lors de l’assaut contre le Capitole s’appelait Ashli Babbitt.
‘Babbitt’ (1922), est un roman de Sinclair Lewis qui satirise la médiocrité abyssale de la classe moyenne américaine.
Ne pas prendre la littérature à la légère.

christiane dit: à

Rose,
j’ai lu avec attention votre lecture de « L’Anomalie » d’Hervé Le Tellier que j’avais lu en décembre avant de le passer à mon fils.
Titre remarquable. Création ludique sur une proposition de départ alléchante : une anomalie dans le temps ayant pour conséquence de dupliquer les voyageurs réunis dans un Boeing, voyageurs qui à l’atterrissage devront affronter cette aberration : être deux et un !
Construction magistrale en puzzle pour ce membre de l’Oulipo, mathématicien et prisant l’humour.
Mais, le principe posé a entrainé l’écrivain dans une schématisation des personnages, surtout symboliques. Il ne s’est pas donné la possibilité d’approfondir chacun des onze personnages dans ces brefs chapitres. Je ne me suis pas vraiment attachée à eux.
Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier les styles narratifs et codes littéraires différents parfois proches du pastiche qu’HLT utilise avec brio.
Il traduit bien le monde d’aujourd’hui, son actualité, ses angoisses, ses aveuglements, ses fanatismes.
Ce roman inclassable fait rentrer dans le possible…
La partie centrale convoquant la réunion de religieux, scientifiques et philosophes pour trouver une explication rationnelle à cette « anomalie » et statuer sur le devenir de ces êtres, m’a un peu ennuyée.
Me reste deux questions, une concernant le réel qui n’est peut-être qu’une illusion, l’autre sur ce qu’être soi dans ce jeu de miroirs ?
J’ai aimé les questions que ce livre inquiétant et haletant pose et qui durent longtemps après qu’il soit refermé.
Merci, Rose, pour ce partage.

et alii dit: à

Scintillants éclats
et si le billet était le résultat d’une
scintigraphie (« La scintigraphie est une technique d’imagerie médicale « 

renato dit: à

Dans les faits ce sont les fascistes trumpistes qui ont cherché à voler l’élection.

Pour ce qui est de la suspension definitive du compte de DT par Twitter, par cette décision nous aurons pu faire le constat de la quantité de fascistes en puissance actifs à tous les niveaux de la société : oui, Twitter a le droit de suspendre un accaunt, car il n’est pas une institution publique — bon, evidemment le politique moyen, passablement inculte, se dit que demain ce pourrait lui arriver.

Chantal dit: à

Christiane je vais le lire puisqu’il est dans ma pile en bas, mais je me demandais un peu si cette histoire de Boeing détourné était vraiment si originale que çà, je me souviens avoir lu Homo Faber et cet avion qui aboutit dans le désert, un bouquin vraiment distordu dans le temps et je pensais également à la Modification de Butor.
D’ici jeudi j’ai de la matière à ingurgiter et un test à passer via Forms, étudier en ligne et surtout passer des test relève de l’équilibriste.

DHH dit: à

@J3
Vous avez mal compris le post que vous citez
La « vieille hideuse » n’est pas la personne a laquelle vous attribuez la brillante formule « ramassis de fonctionnaires aigris », mais pour l’auteur de la citation c’est l’une des figures les plus représentatives de ce triste ramassis de ratés analphabètes échoués sur cet espace commentaires

Jazzi dit: à

Lundi 11 janvier 2021.

Il me faut tous vous remercier d’avoir joué le jeu, c’est le cas de le dire.
Ce fut une expérience singulière de partage interactif de notre amour commun de la littérature, que seul peut offrir les réseaux sociaux.
J’ai reçu avec beaucoup d’intérêt et d’amusement vos réactions : entre ceux qui s’en sont tenus principalement au « Jeu », tels C.P. ou Clopine, et ceux qui comme Christiane ont préféré se polariser sur le « Je » du pseudo narrateur, la gamme fut large et témoigne bien du lien indéfectible qu’il y a entre l’écriture et la lecture : chaque lecteur en disant autant sur lui que sur le texte proprement dit.
Très drôles notamment les réactions insurrectionnelles : « Tu nous les brises ! », « Mais qu’est-ce qu’il te prend ! », « T’es Koku, t’as trop fumé la moquette ? »…
Paul Edel me tapant sur les doigts pour n’avoir pas mentionné mon emprunt à son cher Stendhal, que bien sûr il a immédiatement reconnu.
JJJ avouant même, après coup, comme toujours, une certaine jalousie, et DHH faisant un étonnant complexe d’infériorité !
Soleil vert, notre spécialiste en science fiction, disant avoir tout conservé, comme s’il s’était trouvé face à un objet littéraire plus ou moins identifié (OLPOMI) ?
Et D et ses pseudos, définitivement perdu dans le labyrinthe de son moi éclaté, rendu furieux par ma démarche inverse d’unité retrouvée et affermie !
Certains, comme rose et B se sont montrées plus expectatives et renato, comme à son habitude, aussi neutre qu’un natif d’helvétie.
Quant à Marie Sasseur, sans surprise et telle qu’en elle même, cherchant toujours le pire chez autrui, m’a traité aussitôt d’escroc à dénoncer sans tarder à la police…
Oui, belle et enrichissante expérience sur un texte qui se voulait et qui peut se lire aussi bien comme un long poème en prose, d’un narrateur lyrique et plein de larmes, sur son enfance, ses parents, ses amis et ses amours singulières, ses villes, ses voyages et son exil définitif, ses réflexions et pensées sur la vie et la mort, ou bien sous un aspect purement ludique : un entre-deux entre JE et JEU…
Encore merci.

DHH dit: à

De Sinclair Lewis, encore plus visionnaire que Babbit, ce roman quasi prophétique : »Ce qui ne peut pas arriver »( titre approximatif ,le titre exact m’échappe)

vanina dit: à

@ JJJ

soucis de chaudières, je compatis. Une grande maison à la campagne, quand la veille chaudière a refusé ses services, je me suis chauffée au bois qui restait dans le jardin, mon père avait une cheminée qui couvrait tout le périmètre du salon. J’étais seule, dormais sur un sofa et regardais le scintillement du bois, musique aidant, j’arrivais à traverser le Reich de la nuit sans trop de peine.( Bachelard , La flamme d’une chandelle.) Nettoyer la cheminée est un joli travail, le seul vrai problème est le vent. Une cheminée est un grand confort, la chaudière coute un max et ne produit que des déchets, et aucun reve. Bien à vous.

Marie Sasseur dit: à

« cette histoire de Boeing détourné » en fait n’est pas une histoire de détournement.

Pour la distorsion temporelle proche de ce qu’a imaginé Le Tellier, j’ai plutôt pensé en premier à ce qui était arrivé aux passagers d’un vol organisé par S. King, et porté à l’écran dans  » les langoliers ».
A cause du blond à capuche, dans l’un des premiers chapitres…
Effrayant de ne pas savoir lire, hein.
Ce gap chez les vieux hystériques ici, je le trouve abyssal.

vanina dit: à

@ DDH

It can’t happen here, 1935.

Chantal dit: à

bon ok, je zappe l’idée de la référence à Marx Frisch, et je me mets en mode polar à la S.King pour lire l’Anomalie ce soir, ma soupe chicons pommes de terre commence à fumer je vais me la mixer.

à +

Marie Sasseur dit: à

La lecture contrainte, c’est pas bon, Chantal.

Gracq devait être un mangeur de soupe bio, en circuit court.

Sa cantine est fermée. Pas définitivement, c’est à souhaiter.

https://www.lagabelle.com/fr/

B dit: à

3J, en plus il me semble que dans cette analyse ( rapidement survolée) le rôle des personnages n’est pas bien distribué, confusion entre Albert rendu responsable du viol et Herminien, le véritable « pervers », si l’on cède au versant psychologique.. Sous cet angle, je n’ai pas pénétré davantage le sens à conférer à ce récit surréaliste.

Je n’y vois plus, à une ou deux exceptions près, qu’un ramassis de vieux fonctionnaires aigris et analphabètes et autres donneurs de leçons pour attardés mentaux, tous genres confondus.
Évidemment avec ce regard accommodé, Marie, personne ne vous percevra pour ce que vous n’êtes pas et que vous détaillez ci dessus. Juste aussi mauvaise inconditionnellement et objective qu’ honnête, orgueilleuse et fière de vos faits d’armes, de toutes vos conquêtes, acquisitions ou annexions on le serait à moins. Néanmoins pourquoi vous commettre et compromettre en une si vilaine compagnie. Je ne comprends pas cette générosité d’où ressort une sorte d’altruisme pour tous ces indigents que nous sommes?

Bloom dit: à

It Can’ Happen Here, DHH. Dystopie effectivement très pertinente.
Mais que je sache, aucun Berzelius « Buzz » Windrip n’a été buté ces derniers temps…Performativité moindre.

Marie Sasseur dit: à

J’emmerde aussi la vieille folle qui ne maîtrise pas plus son clavier que le reste.

christiane dit: à

Bonjour, Chantal. Non le Boeing n’est pas détourné mais le même atterrit deux fois avec les mêmes passagers qui eux n’ont aucune conscience de la distorsion du temps : trois mois ou rien ! Chacun d’eux, alors, se retrouve face à lui-même ce qui est impossible et possible dans ce roman. Y a-t-il un des deux plus vrai que l’autre ? Et que feront les proches ( conjoints, enfants…) Face à deux mêmes ? Que feriez-vous face à vous même ? Avez-vous pensé à un double de vous à rencontrer ?
Les questions posées sont étourdissantes par leur poids de banalité dans un monde très actuel et sans S.F si ce n’est qu’un mathématicien facétieux joue avec le temps, le réel et l’illusion du réel. Ce sera certainement une bonne série télévisée mais pas un roman inoubliable. Une rêverie hallucinée aura traversé ce temps pour échapper au réel qui n’est pas très gai avec cette pandémie et ces événements politiques. Bonne année quand même…

Janssen J-J dit: à

@J3
Vous avez mal compris le post que vous citez

M’enfin, DHH, je ne faisais que citer des extraits et fragments habituellement orduriers de ma soeur… Bien sûr que la vieille hideuse, c’était vous, sous sa plume…
Et bien sûr que je ne reprends pas à mon compte ce genre d’amabilités…
Je crois que, très souvent, vous vous méprenez sur mes intentions, faut dire que j’en ai un brin marre de mettre des émoticones pour me faire comprendre. On m’a déjà reproché de n’être pas assez explicite dans mes adresses à chacun.e. Tant pis… La seule chose que je peux dire à lherdélie, c’est mon impuissance à l’égard de la paranoïa de chacun de ses membres, humbles et arrogants, petits et grands, caducées ou cabossés…
En outre, DHH, vous savez très bien combien je vous apprécie vu qu’on fait partie de la majorité des nuls incultes, mais que, nonobstant, nous avons néanmoins le droit de nous rebiffer de temps à autre contre la tyrannie des minorités agissantes, du genre des txfl ou des MS, de la race des êtres supérieures.
Voilà. Bàv, (NB / Parfois je me demande quel est votre âge exact, mais sacahnt la parfaite indiscrétion de cette question, je ne vous la pose pas explicitement).

@ jzmn, ma jalousie à votre égard n’est que relative, il ne faudrait tout de même pas qu’elle soit une nouvelle occasion de vous mettre en valeur à si peu de frais.
Votre récapitulatif a bien de la classe, en ce qu’il a fort justement réussi à rendre hommage à la diversité du caractère de vos commensaux. Laissez moi vous dire qu’il aurait été inattaquable s’il avait été écrit par Passoul, le berger. Je suis d’ailleurs surpris qu’il ne se soit pas fendu d’un hommage critique à son fidèle troupeau au sujet de votre petit Je(U). Ç’aurait été encore plus classe, non ?… Il devrait s’en servir d’illustration pour le 2e tome de ses brèves de blog, je trouve.

B dit: à

Vous savez, Marie, il y a des lieux appelés WC, toilettes, lieux d’aisance, vous pourrez y déposer vos matières fécales plutôt que sur mon pseudo, j’ai horreur des mauvaises odeurs.

renato dit: à

Voyons-voir !

Non, Jacques, pas « neutre qu’un natif d’Helvétie ». Après une lecture très partiale de l’objet que vous avez mis en ligne, j’ai simplement cité les quelques textes que votre éditrice semble avoir — heureusement — en mémoire. Rien de plus.

Janssen J-J dit: à

@ CH. / Chacun d’eux, alors, se retrouve face à lui-même ce qui est impossible et possible dans ce roman/.
en somme, on pourrait résumer votre phrase en parlant de ‘se retrouver face à des compossibles dans ce roman’.
DHH nous démentira sur la pertinence et l’acceptabilité de l’usage de ce syntagme, en l’occurrence. J’y ajoute, comme vous pouvez l’imaginer, une touche d’ironie (lourde, je sais, je sais…) en le décomposant en deux mots ou mieux encore, en inversant les syllabes. Bàv 😉

MC dit: à

Christiane, la première précision que Gracq donne sur le héros de Cophetua, c’est son état de journaliste parlementaire. La seconde est en effet qu’ils se sont déjà vus mais ne sont liés que par une » amitié naissante et un peu distraite ,mollement nouée « Jusque dans la correspondance, on reste dans le domaine de l’extériorité puisque le narrateur ne connaît pas le monde intérieur de Nueil, c’´est à dire sa musique. Le mobile du télégramme du musicien n’ est pas donné. Est- ce à l’ ami ( on a vu que cette amitié est surtout extérieure) ou au journaliste qu’il s’ adresse ? Et les motifs du narrateur me paraissent plus emprunts de curiosité, ce qui va lui permettre de deviner à demi mot le statut de la servante, que d’ amitié. Nueil est désigné par lui par son grade de lieutenant. L’ absence de tout dialogue renforce cette mise à distance des deux personnages, et l’incommunicabilité est l’un des maîtres mots du récit. Le narrateur ne saura pas ce que Nueil voulait lui dire, il ne connaîtra pas sa musique, il déclinera le rôle de substitut de Cophetua auprès de la servante. C’ est en tous cas un des sens possibles de sa fuite. S’il y a bien un récit ou l’ amitié ne joue pas, c’ est celui-ci puisque les deux etres concernes n’ ont aucun lien profond entre eux. Bien à vous. MC

puck dit: à

j’avais écrit un petit texte sur Camille Laurens et l’autofiction, à partir de son histoire avec son paparazzi :

« (…) de grâce monsieur le philosophe frimeur, lui dit-il, épargne-nous ce soir tes cours de philo. Walter, vexé, se ravise, il leur propose de leur raconter une autre histoire, une histoire plus personnelle. Il m’est arrivé une histoire incroyable, dit Walter, vous voulez que je vous la raconte, demande-t-il tout en sachant que cette fois, ils ne refuseront pas qu’il la raconte. Encore une histoire de femme qui recherche sa moitié, don Juan, demande Matthieu en se levant pour lui pincer le menton. Ne riez pas, leur demande Walter, moi-même j’ai du mal à y croire. Walter commence à raconter son histoire, une histoire qui est, selon lui, tout sauf drôle. En septembre dernier, commence-t-il, j’étais en Toscane, jusque-là rien de nouveau, glisse Mathieu, chut, lui dit Samuel, laisse-le raconter. Walter reprend du début.
En septembre dernier j’étais en Toscane, dans une maison d’hôte, un endroit hyper classe, à deux pas de Florence et Sienne, avec piscine et terrain de tennis, au milieu des cyprès, un site comme on en voit sur les cartes postales. En me baladant, je passe devant le court de tennis je vois deux femmes en train de jouer, je reconnais l’une d’elle, une écrivaine, connue, l’autre je ne la connais pas. Je reste un moment à les regarder jouer, je commente leurs points, leur crie joli coup. Elles me remercient, je leur propose de faire l’arbitre, elles me donnent le score, je monte sur la chaise d’arbitre et je compte les points, les points litigieux je ne les donne pas à l’écrivaine mais à l’autre, comme quoi j’avais déjà une idée en tête, en tout cas je la trouvais mignonne, l’écrivaine conteste, me dit en riant que je fais du favoritisme pour son adversaire, on se marre bien, on se marre tellement bien que quand je propose à l’écrivaine de prendre un verre après le match elle accepte. Sa copine retourne dans sa chambre pour se doucher, on reste tous les deux sur la terrasse, devant ce paysage magnifique, on discute, je lui demande ce qu’elle fait dans la vie, alors que je le sais déjà, écrivaine qu’elle me répond, je ne lui dis pas que je le sais déjà, au contraire j’insiste en lui demandant quel genre de livres elle écrit, elle me répond des romans, je lui dis qu’en dehors des BD et des magazines je ne lis pas grand-chose, je fais le type impressionné qui n’y connaît rien. Elle me demande à son tour ce que je fais dans la vie, j’avais mon appareil photo avec moi, quand je pars en Italie j’aime bien prendre des photos, j’ai un super appareil, un Canon qui m’a coûté la peau des fesses, avec un zoom, un 300 mm qui vaut encore plus cher que le boîtier, elle regarde l’appareil, prend le zoom dans la main et me demande si je suis photographe. Et là, je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête, c’est peut-être de voir la façon dont elle tenait mon zoom dans sa main qui m’a fait perdre les pédales. En une fraction de seconde je comprends que si je lui dis que je suis philosophe, ou prof de philo, elle va me virer aussi sec. Je les connais ces écrivaines, ce qui les intéresse c’est l’exotisme, des trucs qui les font sortir de leur train-train quotidien, de leur routine, des profs de philo elles en voient tous les jours, la moitié des romanciers aujourd’hui sont des profs de philo. Non ce qu’elles veulent, pour nourrir leur inspiration, et aussi pour épater les copines c’est sortir avec un rappeur, un tueur à gages, un dealer colombien, un type qui sort de taule après avoir flingué une caissière dans le braquage d’une banque, ou même un preneur d’otages, ou un terroriste, mais un prof de philo ça ne les intéresse pas, ça n’épate pas les romancières, surtout pas leurs copines. Et là j’ai merdé, je l’avoue j’ai merdé, je lui ai dit que je faisais le boulot de Mathieu, comme quoi j’étais photo reporter, je couvrais les zones de guerre, avec bombardements, prises d’otages et tout le toutim, la totale, et quand je n’étais pas sur le front, pour arrondir les fins de mois, et aussi pour me détendre je prenais les stars en photo, à leur insu, je lui ai dit que j’étais paparazzi à mes heures perdues. J’ai expliqué que j’étais venu là parce que dans le coin vivait José Mourinho, l’entraîneur de Chelsea, elle ne connaissait pas mais ça l’a bien fait marrer, mon histoire la passionnait, j’ai dit que Brad Pitt aussi vivait dans le coin, avec Angélina, ils cultivaient des oliviers pour faire de l’huile d’olives dans le coin. Je me demande comment j’ai pu inventer toutes ces histoires, cette histoire de Brad Pitt et d’huile d’olive. Quand elle m’a demandé mon nom je lui ai dit que je m’appelais Mathieu Moine, je me suis dit au cas où elle irait chercher des infos sur internet au moins elle trouverait mon nom, enfin le tien Mathieu.
Les autres n’osent pas dire un mot, à l’exception de Mathieu qui répète d’un air abattu, tu t’es fait passer pour moi, tu lui as dit que tu t’appelais Mathieu Moine et que tu étais photographe. Après quoi le silence tombe sur la table, un peu comme quand le marteau du Dieu Thor s’abat sur le sol mais en plus silencieux.
Croyez-moi, je n’en suis pas fier, s’excuse Walter d’un air piteux, la suite vous l’imaginez, on a passé la nuit ensemble, au départ c’était le but, je n’avais menti que pour passer la nuit avec elle, le problème est que ce n’était que le début de l’histoire, je n’ai pas pu m’arrêter là, je vous jure, cette fille elle était trop craquante. Leurs vacances étaient finies, elles devaient rentrer sur Paris, résultat sa copine est rentrée seule et nous sommes restés seuls, tous les deux. On est partis à Florence. Je faisais le casse-cou, en traversant le ponte Vecchio je lui ai dit que je voulais prendre une photo de haut, je me suis mis en équilibre sur une rambarde, j’ai failli finir dans l’Arno. Un soir devant le musée des Offices j’ai escaladé un mur, pour me retrouver sur la tête d’une statue, je ne sais même plus laquelle, j’ai fait comme aurait fait Mathieu. Le même soir deux voyous ont piqué le sac à main d’une touriste, je les ai coursés, on s’est battus, comme l’aurait fait Mathieu, la différence c’est que moi je me suis retrouvé sur le carreau, avec un coup de couteau dans la cuisse, j’ai fini aux urgences, ils m’ont dit que la fémorale était à un centimètre de la blessure, à un centimètre près j’y restais. Pendant ce temps je la voyais qui jubilait en prenant des notes. Nous sommes allés voir des tableaux, elle me parlait des peintres, je lui répondais que je n’y connaissais rien, à part Léonard de Vinci, vous voyez le genre, le paparazzi bas de plafond, du genre à lui demander si della Francesca n’était pas un défenseur de la Juventus de Turin, ou faire des blagues du genre de dire son mec aurait dû mettre un préservatif devant un tableau d’une Vierge enceinte. Je vous raconte pas la suite, chaque jour je réinventais mon personnage, je réinventais mon rôle, un rôle de composition, le seul moment où je me suis fait peur c’est quand on a croisé le secrétaire des affaires culturelles de la mairie de Florence, un type petit, chauve, costaud, on se connaît depuis des années, il est venu vers moi pour me serrer la main, je l’ai poussé à l’écart en lui disant que je passerai le voir plus tard. Quand elle m’a demandé qui c’était, je lui ai répondu que c’était un garde du corps de Mourinho, l’entraîneur de Chelsea, il me disait que s’il me voyait rôder autour de la villa de son patron il me casserait un bras, ça l’a fait rire, elle l’a noté dans son carnet. Elle passait son temps à prendre des notes. Quand je lui demandais ce qu’elle notait, elle me répondait non non rien, c’était juste un petit journal de bord. Un journal de bord mon cul, je savais ce qu’elle avait en tête, ça ne me dérangeait pas, à la limite j’étais là pour ça, et ça n’a pas loupé.
Walter se lève pour prendre un bouquin dans la poche de sa veste, il le jette sur la table, un Voyage en Toscane. Tous restent là, figés, à regarder le livre sur la table. Mathieu rompt le silence le premier, elle parle de moi dans ce livre, elle cite mon nom, demande-t-il à Walter d’un air furieux.
T’inquiète, répond Walter, dans le livre tu ne t’appelles pas Mathieu Moine mais Simon Lévèque, elle a changé d’apôtre et t’as fait progresser dans la hiérarchie cléricale.
En plus tu trouves ça drôle, dit Mathieu de plus en plus furieux, tu as joué mon rôle dis-tu, cela signifie que tu penses que moi, ton ami d’enfance, je suis assez idiot pour croire que Piero delle Francesca est un défenseur de la Juventus de Turin, je vais te casser la figure, hurle-t-il, en se levant, Samuel est obligé de s’interposer entre eux.
Mais non, répond Walter, tu dramatises, je t’ai juste pris comme point de départ pour inventer le rôle de celui à qui elle voulait avoir à faire, pour prendre des notes, un type susceptible de l’intéresser pour écrire son livre, assez exotique et bas de plafond pour épater les copines et son éditeur, c’est plutôt marrant.
Marrant, répète Mathieu fou de rage, franchement je ne vois pas ce qu’il y a de drôle dans cette histoire, vous voyez quelque chose de drôle dans cette histoire, demande-t-il en se tournant vers Fanny et Samuel. Comment as-tu pu faire une chose pareille, demande Fanny, c’est une trahison. Non, c’est de l’escroquerie, rajoute Mathieu, de l’escroquerie pure et simple, on devrait te dénoncer.
Pourquoi, demande Walter furieux à son tour de voir la réaction de ses amis, qu’est-ce que ça change, ces auteures je les connais bien elles sont incapables d’inventer de la fiction, on le sait bien, elles n’ont pas plus d’imagination qu’une pendule, pour elles si une expérience n’est pas personnellement vécue ou si un sentiment n’est pas personnellement éprouvé alors il n’a aucune valeur, il n’existe pas, où est le mal si leurs personnages inventent eux-mêmes cette fiction qu’elles sont incapables d’inventer (…) si l’auteur n’est pas capable de faire appel à son imagination et bien, que les personnages de leurs romans le fassent à sa place.
Tu nous prends pour des imbéciles, demande Samuel, sortant de sa torpeur. La seule vérité dans cette histoire est que tu es un menteur, dit Mathieu qui n’arrive pas à se calmer. Le mensonge fait déjà partie de la vérité littéraire, répond Walter.
Sauf que la littérature prend déjà en compte l’existence possible de ce mensonge, répond Samuel, quand cette femme écrit une autofiction elle n’est pas dupe de l’existence de ce mensonge. Parce que maintenant tu t’y connais, toi, en littérature, tu vas nous faire un cours de littérature peut-être, avec ton diplôme d’ingénieur crie Walter agacé de la réaction de Samuel.
Il en connaît certainement plus que toi, riposte Fanny. Et puis c’est bon, dit Walter en se levant brutalement, vous m’avez tous gonflé, je préfère me barrer vous n’êtes qu’une bande de rabat-joie. Walter prend sa veste et s’en va, les trois autres restent un long moment sans dire un mot, je crois que je vais rentrer aussi, finit par dire Mathieu en se levant, je suis vraiment désolé, ajoute-t-il en ouvrant la porte. Nous sommes tous désolés, dit Samuel en regardant s’éloigner son ami.

Merci d’avoir pris ma défense, dit-il à Fanny en la prenant dans ses bras. Ils ont éteint les lumières, ils sont allongés sur le canapé du salon, un plaid polaire sur eux, dans le noir, par la fenêtre ouverte ils peuvent voir les étoiles dans le ciel, le plaid est si étroit qu’ils doivent se serrer étroitement pour qu’il puisse les recouvrir. Tu ne l’aurais pas fait, répond-elle, non, dit-il, je ne l’aurais pas fait. Pourtant tu en sais plus long que lui avec tous ces bouquins et ces revues que tu lis, dit-elle.
Je n’en sais rien, répond-il, je n’en suis pas sûr, tu sais Fanny, poursuit-il après un moment de silence sur le ton de celui qui est sur le point de révéler un secret ou d’avouer un crime, en plus de tous ces livres et ces revues de critique littéraire, depuis quelques années j’ai l’habitude d’aller sur un blog littéraire, il est fréquenté par des passionnés de lecture, la plupart sont de sacrées pointures, des érudits qui en savent bien plus long que moi sur les livres, parmi eux il y en a un qui signe ses commentaires Yorick, ce type est un clown triste, désespéré, il en veut au monde entier, il aimerait que les livres puissent rendre le monde meilleur, il exaspère les autres avec sa quête d’absolu, les autres ne le supportent pas, quand ils s’adressent à lui, le plus souvent pour l’injurier, ils ne l’appellent pas Yorick, ils l’appellent toujours mon pauvre Yorick, c’est idiot n’est-ce pas d’imaginer que les livres puissent changer le monde, je n’y ai jamais cru, et pourtant j’ai l’impression que quelque chose a changé en moi après avoir lu ces trois livres.
Peut-être, répond Fanny que les livres ne font rien d’autre que révéler des choses que nous avons déjà en nous avant de les lire, de nous en faire prendre conscience. Tu as sans doute raison, dit-il, peut-être est-ce parce que j’étais diminué, à cause de la fièvre, j’étais en position de faiblesse, peut-être est-ce ainsi qu’il nous faudrait toujours lire, en position de faiblesse, en étant soi-même diminué, je ne prétends pas avoir parfaitement compris ces livres, avoir saisi précisément les intentions de ces auteurs, sans doute ma lecture est-elle erronée, mais ce n’est pas grave de se tromper, cela n’a pas d’importance, c’est comme dans ces expériences scientifiques quand une erreur de manipulation permet de faire une découverte.
Tu n’as pas trouvé étrange cette histoire de Walter, lui demande-t-elle, sur le moment je lui en ai voulu mais maintenant, je ne sais pas pourquoi, je suis presque prête à lui pardonner sa malhonnêteté, ajoute-t-elle. Samuel ne répond pas, il ne sait quoi penser du mensonge de son ami, de ce roman se réclamant d’une vérité écrit sur la base de la malhonnêteté d’un de ses personnages. C’est drôle, dit-il soudain, aucun des livres de critique littéraire que j’ai lus n’aborde cette question, pourtant je crois les avoir tous lus, mais aucun de ces auteurs n’a imaginé une semblable situation, sauf peut-être le dernier livre que j’ai lu, Antimatière, l’auteur s’explique sur ce titre à la fin du livre en revenant sur la définition première, l’antimatière représente l’équivalent de toute la matière visible, chaque particule présente dans l’univers possède son antiparticule, les deux naissent au même moment, chacune est en tout point identique à son double, mais dotée d’une force exactement contraire, si les deux se rencontrent, elles se neutralisent, annihilant leurs forces respectives. Cette antimatière existe partout dans l’univers mais nous ne pouvons la voir ni la percevoir, elle nous est invisible et imperceptible, l’auteur reprend cette image pour l’appliquer à nos sentiments, comme si nous-mêmes possédions en nous ces deux entités, une matière perceptible et agissante et une autre imperceptible et contemplative, les deux sont capables de s’annihiler si elles entrent en contact (…) »

Jazzi dit: à

Merci aussi à x, qui m’a indiqué une filiation possible avec l’ « Autoportrait en lecteur » de Marcel Cohen, d’abord édité en Scandinavie avant de trouver un petit éditeur français.
D’autant plus que je travaille actuellement sur un « Autoportrait sous forme d’inventaires » (titre provisoire) dont je vous ai déjà donné ici quelques extraits (test qui s’est révélé positif)…
Sur le modèle du fier Condottière Gracq, ne me faudrait-il pas trouver mon José Corti contemporain ?
Tant l’édition d’aujourd’hui reste à réinventer !

Jazzi dit: à

« Laissez moi vous dire qu’il aurait été inattaquable s’il avait été écrit par Passoul, le berger »

JJJ, Dieu s’est absenté du commentarium qu’il a créé. Cette décision n’appartient qu’à Lui…

puck dit: à

du livre de Gracq, Corti cite ce passage sur son site :

(…) le Français, lui, se classe au contraire par la manière qu’il a de parler littérature, et c’est un sujet sur lequel il ne supporte pas d’être pris de court : certains noms jetés dans la conversation sont censés appeler automatiquement une réaction de sa part, comme si on l’entreprenait sur sa santé ou ses affaires personnelles – il le sent vivement – ils sont de ces sujets sur lesquels il ne peut se faire qu’il n’ait pas son mot à dire. Ainsi se trouve-t-il que la littérature en France s’écrit et se critique sur un fond sonore qui n’est qu’à elle, et qui n’en est sans doute pas entièrement séparable : une rumeur de foule survoltée et instable, et quelque chose comme le murmure enfiévré d’une perpétuelle Bourse aux valeurs. Et en effet – peu importe son volume exact et son nombre — ce public en continuel frottement (il y a toujours eu à Paris des  » salons  » ou des  » quartiers littéraires « ) comme un public de Bourse a la particularité bizarre d’être à peu près constamment en  » état de foule « ): même happement avide des nouvelles fraîches, aussitôt bues partout à la fois comme l’eau par le sable, aussitôt amplifiées en bruits, monnayées en échos, en rumeurs de coulisses(…) »

puck dit: à

Flaubert a écrit un truc assez drôle dans une lettre à Sand, un truc du genre « je tâche de bien penser pour bien écrire, mais c’est bien écrire qui est mon but, je ne le cache pas ».

dans cet aveu on a tout Flaubert.

Jazzi dit: à

« le murmure enfiévré d’une perpétuelle Bourse aux valeurs »

La Bourse de Paris, ou Palais Brongniart, est une coquille vide désormais, puck. Tout se passe ailleurs. Il faudrait réactualiser tes informations…

puck dit: à

Flaubert ne dit pas aussi un truc du genre « le Beau dit le Vrai » ?

c’est le truc le plus bête qu’un auteur puisse nous pondre, même Bouvard ou Pécuchet ne pondent pas des sottises pareilles.

Monsieur Court comment un type « intègre » comme Gracq aurait pu laisser passer ce genre de connerie ?

christiane dit: à

Je comprends mieux votre intervention, M.Court. Ayant oublié le début, j’avais rejoint le narrateur dans le train, traversant ces paysages lugubres sur fond de guerre. Pour moi, l’amitié devenait source de transmission entre Nueil et le narrateur pour le tableau, la jeune servante. la fuite à l’aube ? un éloignement du sortilège du tableau. Si l’amitié est molle et inconsistante cette nuit étrange a moins de prix pour moi. J’aime dans les contes du Moyen-âge la transmission d’un héros défunt à un vivant pour que la légende continue. Je lirai, relirai les trois nouvelles avec d’autant plus d’intérêt qu’elles m’auront permis de croiser votre point de vue.

christiane dit: à

Puck,
Vous dites tant de choses que je n’ai pas le temps de trier, de réagir. Vous embrouillez les cartes comme certain qui tente de faire oublier sa goujaterie en multipliant les crèmes pâtissières où les liens multiples et étrangers les uns aux autres. J’aime assez les gens qui ont de la suite dans les idées. Cela permet de suivre une pensée malgré l’accumulation d’autres commentaires.

DHH dit: à

@J3
Il y avait un peu de second degré dans ma remarque: j »avais bien compris que vous retourniez contre l’auteur du post la delicate etiquette qu’elle me collait
Je suis vieille il est vrai, mais je ne crois pas être hideuse, pour une raison simple c’est qu’à mon âge quand on est sensible, généreux, attentif aux autres, riche d’experiences, cela se voit dans le regard ,dans la disposition des rides du visage, et cela n’est jamais hideux
Mon âge vous le connaissez , vous l’aviez deviné un jour ;et depuis le temps que je poste ici en évoquant des souvenirs datés, il n’est un mystère pour personne
Compossible pourquoi pas? mais ce n’est pas un syntagme c’est un néologisme qui pourrait viser l’entrée sous cette forme dans la langue avec le sens que vous lui donnez ;ce serait plutôt un mot-valise, mais pas tres reussi car les composantes de l’idée qu’il exprime ne sont pas tres apparentes… tandis qu’un mot comme « bourreaucratie » fait comprendre tout de suite ce qu’il veut dire

puck dit: à

Je crois bien que Camille Laurens est née dans une famille protestante où il est très malvenu de parler de soi, même le dimanche à table, non surtout le dimanche à table.

puck dit: à

« le Beau dit le Vrai » : c’est aussi le slogan publicitaire d’un fabricant de meubles.

et alii dit: à

SUIVRE?
NON assez de suivez moi jeune homme, même si c’est aussi un noeud :de rubans au chapeau;
je cherche d’autres paysages

Janssen J-J dit: à

@ DHH, merci pour cette réponse à triple dimension…
J’aimais beaucoup Georges Pernoud, sa Thalassa m’a fait longtemps rêver… Son sourire océanique, aussi. Bàl,

et alii dit: à

vu une video avec des »plumes de mer »
pas de mêli mêlo dans les ‘interprétations ;pure lumière
Les plumes de mer sont une créature magique. Vivant dans la mer de la grande profondeur, elles peuvent émettre de la lumière phosphorique. Les plumes de mer disposent aussi d’une capacité innée pour se protéger. Quand elles s’exposent au danger, elles parviennent à disparaître

DHH dit: à

@Puck
vous ecrivez
« Flaubert ne dit pas aussi un truc du genre
« le Beau dit le Vrai »?
C’est le truc le plus bête qu’un auteur puisse nous pondre, même Bouvard ou Pécuchet ne pondent pas des sottises pareilles ».
Je ne suis pas d’accord, ce n’est pas nécessairement une idée idiote;j’ai un souvenir de lecture, relatant comment une rencontre avec le beau a été le signe qu’on était dans le vrai.

Il s’agit d’un évènement relaté dans « la double hélice » œuvre dans laquelle Watson raconte par le menu les étapes de sa quête de la structure moléculaire de l’ADN, entreprise d’un gamin de 25 ans , qui a abouti à ce qui est sans doute la découverte la plus importante du Vingtième siècle
Il avait souhaité , pour faciliter sa recherche ,que chacune des structures moleculaires, qu’ il imaginait et testait ,de tâtonnement en tâtonnement, pour ce polymère porteur des caractères héréditaire et agent de leur transmission, donne lieu, à une modelisation en 3D de grande taille, composéee des boules reliées par des batonnets .
Un laborantin spécialisé était chargé de construire sur ses indications ces maquettes géantes qu’il installait chaque soir dans le labo au fur et a mesure des travaux de la journée
Watson raconte qu’un matin en arrivant au labo et découvrant la maquette correspondant à son hypothèse la plus récente, cette double échelle s’enroulant sur elle-même , il a d’abord subi un choc esthétique, un émerveillement devant la beauté et l’elegance de cette construction et que, devant cette rencontre avec le beau , il a su instantanément qu’il tenait son modèle moléculaire. Il avait compris avant même toute analyse ou vérification qu’il venait de de mettre en évidence la structure exacte de l’ADN .

Janssen J-J dit: à

@ Chantal… Votre Ben Mazué, il se prendrait pour Julien Doré par hasard ? ou l’inverse ?… J’avoue point trop aimer cette nouvelle génération de chanteurs de variétés pour midinettes sentimentales. Peut-être que je vieillis mal ?… Faut quand même voir les daubes qu’on vend aux foules sentimentales par l’ETANG qui court… :
(en 5 lettres, l’ai trouvé tout de suite dans mes MF : « Il n’aurait pas fait les affaires de Lamartine »)

Jazzi dit: à

« NON assez de suivez moi jeune homme, même si c’est aussi un noeud »

En argot, le noeud c’est le sexe, et alii !
Comment comprendre le titre du livre de Gracq, « Nœuds de vie » ?

Jazzi dit: à

DHH, puck est perdu dans sa tête, il dit une chose et son contraire…
En plus, il n’a plus de tuteur pour le redresser depuis le départ de son ami Pablo75 !

Bloom dit: à

Les aventures de Sgeg et Zobie, par Gracq Le Poirier.

D. dit: à

Oui moi aussi j’aimais Georges Pernoud et sa légendaire Thalassa. Nous n’oublions rien de ces quarante années passées avec lui. La péniche n’était plus à quai Citroën depuis déjà quelques années. Pernod, Pernoud, selon la logique des tests de qi, le prochain sera Pernouad.

Janssen J-J dit: à

le noeud c’est le sexe, et alii !… et chacun sait qu’elle est très portée sur la chose, en dépit de ses dénégations qui ne trompent que ses analystes lacaniens. En connait un rayon au sujet du nouement de l’aiguillette, sait comment te la dénouer… hein ! (humour)

Janssen J-J dit: à

 » Nœuds de vie » ?
Je crois qu’il avait voulu faire de l’humour en tronquant le titre de son copain Bazin et son noeud de vi-père…
« noeuds de vits « ?… est-ce de l’argot homosesssuel issu des bacroumes, mon père ?

et alii dit: à

pas de bol, les pseudos psys ne m’intéressent pas;je regarde une « révolution pour la neurologie » conçue par des éthologues professionnels;et je ne chanterai pas le « god save »

Bloom dit: à

noeud de vi-père…

Nom de Saint-Aignan, la vieille St Florent! Figurez-vous que bazin ne vît paire de noeud!

C.P. dit: à

Dexter, votre proposition touchant les motivations véritables de « Un Coeur simple » -si je les résume : une excuse artificielle et charitable contre le désamour que lui reprochait notamment Sand- m’a intéressé. Mais il y assez de grincements dans cette nouvelle pour que Flaubert ne s’y trahisse pas tellement. A commencer par le perroquet…
L’artifice ? Vous savez, Etiemble trouvait artificieux « Au Château d’Argol ». Pourquoi pas ? En réalité, dans ces textes extrêmes, le premier pour Gracq, le dernier pour Flaubert, il me semble que l’essentiel est qu’ils annoncent ou corrigent une permanence.
Il se peut bien aussi qu’un autre type de correction soit postérieur : c’est ainsi que j’ai compris les remarques de Marc Court touchant une relation plus subtile et évolutive qu’hostile entre Gracq (dans des fragments de romans ou nouvelles, non plus dans des élans critiques) et Flaubert.

Chantal dit: à

les 3 j je ne vais pas calquer mes goûts sur les vôtres, il se trouve que j’écoute des playlists en révisant, c’est plus difficile avec Cachemire de Led Zeppelin, non ?

Le Tellier attendra, j’ai reçu aussi la fabrique du crétins digital de Michel Desmurget, prix essai fémina, mes faibles neurones n’ont pas encore tout assimilé, je retourne au Quattrocento et à Holbein, tout faire à la fois est compliqué.

MC dit: à

Plutôt que Flaubert, Puck , cette formule évoqué votre peu regretté confrère Victor Cousin dont l’ éclectisme à tant fait pour discréditer la philo à la. française, et dont l’opus le plus consternant s’appelle du Vrai, du Beau, du Bien. Le graal de la perfection stylistique ne signifie pas la mort de la pensée. Et Gautier et Flaubert sont hantés par la mort, mais ni l’ un ni l’ autre ne jugent bon de faire partager leurs vues à leur public dans leurs romans. Pour se faire une idée du travail accompli, rien ne vaut la lecture de l’ Éducation Sentimentale de 1843 et de la version publiée. C’ est la distance qui sépare un jeune homme doué que son temps révulse d’un grand romancier qui a trouvé le point d’équilibre pour créer un tableau intemporel. Si j’ aime bien le Niesztche qui échappe à Wagner, je ne me sens pas tenu de le suivre dans son anathème visant  » ce petit bourgeois décadent qu’ on appelle Gustave Flaubert ». Bien à vous. MC

et alii dit: à

quant à l’aiguillette de boeuf:
(L’aiguillette baronne se situe entre le romsteak et la noix, dans la cuisse, autrement dit, entre le dos et les membres arrière du bœuf.)
alors bientôt le Le « bœuf gras » était une fête liée au carnaval avant le jeûne du carême.

Le rituel voulait que les bouchers promènent l’animal comme symbole

d’abondance et pour dernière occasion de faire bombance

avant l’abstinence. Le Roi Carnaval était livré aux flammes

le soir du Mardi Gras (jour où était mangé le bœuf gras)

Dans la sphère intellectuelle il était souvent le sujet

principal de pièces de théâtre ou de chansons

politiques, satiriques ou carnavalesques.
voyez la video d’ariane dans la langue de MOLIERE
et j’ai habité une rue MOLIERE)
http://blog-domi.over-blog.fr/2019/01/le-carnaval-aux-epoques-anciennes.html

puck dit: à

Jazzi dit: à

DHH, puck est perdu dans sa tête, il dit une chose et son contraire…
En plus, il n’a plus de tuteur pour le redresser depuis le départ de son ami Pablo75 !
 »

Jazzi vous êtes trop dur ! c’est vrai qu’il me manque mon pedro.

j’aimais bien ses majuscules, comment il disait à props de Mr Court et Bloom déjà : Ordure Morale Universitaire ?

ou Ordure Morale Intellectuelle ?

et moi j’étais l’Ordure Morale Stalinienne.

c’est vrai qu’il nous manque notre astrologue traducteur du Baudelaire en espagnol.

en plus je ne vois plus personne ici à qui j’aurais envie de pourrir la vie, c’est triste.

puck dit: à

Jazzi rassure-moi d’un truc : tu n’as pas grandi comme la Camille dans une famille protestante où il est mal venu de parler de soi ?

puck dit: à

CP, autant je ne fais pas confiance au Flaubert, autant je lui fais confiance dans ses lettres.

pourquoi ne pas le croire quand il dit à Sand :

« je tâche de bien penser pour bien écrire, mais c’est bien écrire qui est mon but, je ne le cache pas »

?

Bloom dit: à

« escampative »

Travaillant en ce moment sur Edouard Lire, Luis Karole et ‘le nonsense’, je suis toujours ravi de trouver sous la plume d’un écrivain un néologisme qui peut être amené à durer.
Je propose donc que se forme un comité de défense et propagation de l’adjectif ‘escampatif/-ve’ qui aura pour tâche principale d’en répandre l’usage dans le plus grand nombre de circonstances, afin que l’Académie française ou le Robert, voire le Larousse, finissent par l’intégrer à leur dico.
Escampatif est une simple dérivation, mais bien sympathique.
Carroll, lui, a légué deux mots-valises (‘portemanteau words’, en anglais) à la langue anglaise, dans A travers le mirroir:
– to chortle (chuckle + snort) = ‘glousser’, ou mieux encore, ‘gloucher’
– to galumph (galop + triumph) = sautiller gaiement.
Bien escampativement vôtre!

puck dit: à

MC dit: (…) Le graal de la perfection stylistique ne signifie pas la mort de la pensée (…)
 »

Mr Court autant je ne fais pas confiance au Flaubert écrivain, autant je lui fais confiance dans ses lettres.

pourquoi ne pas le croire quand il dit à Sand :

« je tâche de bien penser pour bien écrire, mais c’est bien écrire qui est mon but, je ne le cache pas »

?

MC dit: à

Si la phrase est de Flaubert elle vaut manifeste des lecteurs formes par le romantisme et qui accueillent le réalisme comme une ordure avec des critiques allant crescendo visant Champfleury, Flaubert, et Zola. Il s’opère donc ici un renversement d’argument, contemporain de la crise de la Beauté classique telle qu’illustree par les Fleurs du Mal ( qu’on songe à la Charogne) et un peu plus tard Maldoror et les beaux comme de Lautreamont. Émerge au forceps dans ces textes ce qu’ on ne baptise pas encore une beauté de la modernité .L’ enjeu de cette querelle est d’autant plus violent qu’il postule la mort de Dieu et donc un narrateur ou un poète d’un pessimisme absolu. La cassure est radicale par rapport à l’optimisme dans l’ ensemble théiste du romantisme, et aux représentations mentales de ses lecteurs. De ce point de vue, les réalistes ne peuvent répondre que la beauté du vrai est. aussi légitime. D’ autant qu’ils sont souvent des romantiques venus trop tard (le Flaubert des Mémoires d’un Fou, le Zola. de longs poèmes en alexandrins). et qu’ils ont constaté la faillite de cet idéal. le père Hugo lâchant dans les Contemplations « Eh bien non ! le sublime est en bas!  » n’ avait pas prévu cette postérité là qui sans remords tuerait ledit père ! Bien à vous Mc

MC dit: à

Bien écrire se dit encore à l’ époque pour désigner un idéal de perfection littéraire. il paraît meme que ça peut encore s’employer pour Julien Gracq. On n’ a pu forger comme vacherie que le mot surrecrit à son égard, je suppose que ça veut dire trop bien écrit par rapport à la production courante.mais je reviens au sujet. Je ne vous ai pas dit que je mettais en doute cette formule, qui est peu intéressante. Vous le voyez dire à Sand « je tache de mal écrire? ». Elle pourrait le dire, elle le fait presque tout le temps, mais pas lui! Cela dit, il doit lui cacher ses gammes et exercices. Non’ nous parlions d’une autre citation que vous prêtiez à Flaubert, que j’ ai contestée, non sans tacher de l’ eclairer si d’aventure elle était de lui L’ essentiel est de voir qu’ il n’ y a pas une cloison étanche entre ce que Flaubert nous livre de lui dans la Correspondance, et les romans, ratage de Salammbo compris. Est- ce si dur à admettre? Valery disait que tout romantisme finit par le Parnasse. Le cycle enchantement désenchantement vaut aussi pour le roman ,que ce soit Flaubert ou Zola ou les grands de la SF…. Bien à vous. MC
réaliste, que

puck dit: à

Mr Court, effectivement ça la foutrait mal que Flaubert dise à Sand qu’il tâche de mal écrire, mais de là à lui avouer que pour lui la pensée est secondaire.

je vous laisse retourner la phrase et voir le résultat.

christiane dit: à

M.Court,
Voilà. Je viens de relire « Le roi Cophetua ». J’ai oublié votre intervention comme le narrateur oublie peu à peu Nueil dans ce récit qui est une réminiscence.
Tout se tient dans cette maison isolée, dans un village désert, balayé de pluie et de vent, entre cet homme et une femme. Mystérieuse approche faite de silence et d’inconnaissance. D’elle on sait peu de choses peu de choses : la masse lourde, presque orageuse des cheveux noirs, cette chevelure sombre comme un flot, une grâce fluide (elle semble glisser sans bruit dans cette maison).
La flamme des bougies donnera une lumière spectrale à la maison, provoquée par cette panne d’électricité. La forêt, la houle des arbres. La tempête.
Plus que le tableau du couloir, deux œuvres traversent ce récit, une gravure de Goya, deux femmes, une forme blanche, une forme noire et la légende d’Orphée qui suit Eurydice dans un sombre royaume .
C’est la femme qui mène la rencontre, le narrateur la suit comme dans un songe éveillé, tentant d’échapper au lieu et y revenant comme mû par un désir énigmatique. Leur nuit d’amour aussi est un songe : son corps sans crispation, sans réponse, une docilité hautaine. Le rare mot qu’elle prononce : ainsi, c’est ainsi…
Il y a aussi cette interrogation à la fin de la Nouvelle qui ramène le lecteur à Nueil : « Peut-être ne cherchait-il qu’à ressusciter pour lui à travers les autres un enchantement perdu ; l’éblouissement de la beauté qui lui avait été livré à l’improviste sous un tablier dans sa maison. »
Qu’est-il devenu ? dans la soirée, sur le journal, le narrateur ne verra aucune annonce du retour de l’escadrille à laquelle Nueil appartenait. Est-il mort ?
De musique, il n’y a que des partitions, deux pianos et des souvenirs d’avant la guerre…
Les premières pages offrent un tableau saisissant de la guerre de 14-18, la mêlée des Flandres, la boue, les tranchées, la fatigue écrasante, les mutineries, les morts.
Dans le train il songeait qu’il allait revoir Jacques Nueil, « une amitié naissante », quelques lettres échangées. « Il ne connaissait guère le compositeur qui cachait sa musique ».
Et ce télégramme qui l’invitait à le rejoindre chez lui dans l’après midi de la Toussaint à Braye la Forêt…
A nouveau, j’ai été happée par la beauté de cette écriture, son mystère.

Marie Sasseur dit: à

Le problème des romans bien écrits, bien construits et mal compris c’est qu’ils vont rejoindre le rayon pour illuminés, comme on a pu le lire ici.
A qui on va conseiller pour changer de flobêêêr, ces bouquins branchouilles, collection Van Eersel et compagnie, au hasard.

puck dit: à

contrairement à ce que disait CP quand le style prend le dessus sur la pensée on arrive à la quintessence de l’artifice.

Broch (ou Musil) dirait que quand le style (le beau) devient une fin en soi on est en plein dans ce qu’on appelle le « kitsch ».

Marie Sasseur dit: à

Le problème des romans bien écrits, bien construits et mal compris
Je cause bien sûr de ce roman de Le Tellier.

puck dit: à

en ce sens, si on suit ce raisonnement, on peut parler de kitsch pour Proust, Flaubert et Stendhal.

il me semble que c’est exactement ce que pointe Gracq dans son essai.

christiane dit: à

@DHH
Bravo pour cet exemple !
« La Double Hélice » de James D. Watson.
Mars 1953, un article publié dans la revue scientifique « Nature » par un chercheur alors inconnu exposait de manière autobiographique la découverte du « secret de la vie » : la structure de la molécule d’ADN…
(Je vois que vous ne vous passionnez pas seulement pour Manon Lescaut et Iphigénie !)

Janssen J-J dit: à

@ la fabrique du crétins digital de Michel Desmurget,

Il m’est tombé des mains, ce qui est rare pour un essai… Tellement il était mal écrit. Cet homme ne sait pas écrire sur du papier… A croire qu’il ait voulu parler de lui en « crétin digital », ou alors, il était complètement murgé… Et puis, l’unanimisme de tels réquisitoires, ça n’augure jamais rien de bon, Chantal, c’est comme les fusils à tirer dans les coins de MS. Des pétoires au prétoire (votre playlist m’a l’air bin hétéroclite)…
Bon courage pour vos révisions, ça va le faire, j’en suis sûr ! Ne vous laissez pas trop distraite par l’herdélie, par les débats sur le sens d’une phrase hermétique chez Falubert (sic) qui peuvent attendre. On n’arrivera pas à les trancher…, laissons les petits singes savants s’amuser entre eux, car ce site leur est dédié. Et occupons-nous plutôt de nos chaudières à bois ou à ma zoute (parait il qu’à Knokke, il en est d’excellents specimens), merci vanina ou renato pour leur soutien compassionnel, déjà.

et alii dit: à

« escampative »
tout à fait d’accord! une belle initiative , même à « manifester »

et alii dit: à

ily a des paysages qui ont du succès:
A landscape painting by Winston Churchill could sell for half a million pounds at auction in March. [Daily Mail]

Chantal dit: à

@ les 3 j de fait vous confirmer mon impression, sur la fabrique du crétin digital, je peine à le lire, il m’a été refilé par un ingénieur militant contre la 5 G mais je n’arrive pas à relier l’argumentaire avec la problématique. Je l’ai caché au fond d’une armoire, je ne tiens pas à vexer mon fils qui travaille à diffuser la pensée computationnelle auprès des jeunes enfants. En ce moment toute mèche est prête à flamber.

Je reviendrai vendredi après mon test et le papier de Drillon, ne ronger qu’un os à la fois me permettra de voir venir.

C.P. dit: à

Dexter, sur un Beau AUTRE, Marc Court vous a répondu. Je ne suis d’ailleurs pas sûr que ce « Beau » soit le « style » et le « bien écrire ».
On a tellement bavardé à propos de la pensée (ou de la non-pensée) de Flaubert que c’en est désespérant.
Vous avez dit assez clairement que « Un Coeur simple » relevait pour vous d’une complaisance « sandienne » rare chez Flaubert. Je lis pour ma part dans ce conte une tristesse féroce, et je crois qu’il y a bel et bien chez Flaubert d’autres éclats de de cette tristesse sociale que vous sous-estimez. Pensez aux comices agricoles dans « Madame Bovary » et à Catherine-Nicaise-Elisabeth Leroux : « Ainsi se tenait, devant ces bourgeois épanouis, ce demi-siècle de servitude. »

renato dit: à

J’aime beaucoup entendre un psy déchaîné contre les labos pharma, l’effet comique est des plus beaux.

Passou dit: à

Les ressemblances entre « Le rivage des Syrtes » et le « Désert des Tartares » ayant été évoquées par Paul Edel, et renvoyant à une lettre publiée autrefois dans un Cahier de l’Herne mais sans plus de précision, comme un vague souvenir, j’ai vérifié dans celui consacré à Julien Gracq. Voici ce que Dino Buzatti y écrit en 1969 après avoir reconnu d’emblée avoir lu et apprécié le roman de Gracq et avoir lui aussi, comme les critiques, relevé des analogies :

 » (…) Dans les deux livres il y a une attente pratiquement sans fin ; dans l’un et l’autre, au-delà des frontières (sable ou mer, il n’y a pas de différence) vit un peuple très lointain et mystérieux duquel peuvent venir des dangers et la mort (est-ce que je ne commets pas d’erreur ?). Toutefois, l’atmosphère me semble complètement différente, soit dans ses caractéristiques pour ainsi dire physiques, soit dans le sentiment qu’on se propose de susciter. (…)

Petit Rappel dit: à

Oui CP c’est la seule figure digne de ce tableau volontairement grotesque. C’ est aussi une figure silencieuse, en complète opposition à la logorrhée verbale du reste. Cordialement. MC

et alii dit: à

je viens de me promener, rêveusement, chez CLARO, d’où finalement j’ai ramené une brindille sur BUTOR/
rappelant que l’écrivain a même enseigné la géographie – « par erreur », précise aussitôt un Michel Butor flegmatique. Une carte des lieux visités par MB est projeté afin qu’on se fasse une idée du caractère éminemment nomade de ce « génie des lieux » – « je ne la connais pas », commente MB, l’expression gourmande. Puis la parole est donné à l’auteur de Mobile, via des questions posées par quelques personnes présentes.
il s’agit au départ d’ séminaire mensuel dans le cadre du programme de recherche dirigé par Michel Collot et Julien Knebusch intitulé « vers une géographie littéraire ». Butor en 410
https://towardgrace.blogspot.com/search/label/6%20810%20000%20litres%20d%27eau%20par%20seconde

Soleil vert dit: à

Jean-Marie Rouart se met à l’uchronie avec  » Ils voyagèrent vers des pays perdus »

j’achète ou pas ?

Paul Edel dit: à

Ce qui est frappant dans ce « Roi Cophetua » c’est ce deuil interminable de la guerre, ce temps de Toussaint dont on ne peut plus s’ échapper, ce deuil.Cette guerre 14-18 me parait être le vrai sujet du livre, comme si le songe et le charme inquiétant de cette femme (est-ce la Mort et l’amour mêlés dans une délivrance érotique d’un autre tourment jamais dit?) naissait dans l’esprit inquiet d’un soldat que l’expérience de la tranchée ne quitte plus.. Le narrateur est-il affirmé a connu la guerre. Il n’est jamais sorti d’un d’hivernage intérieur (comme notre confinement sans issue proche ?) car nous sommes dans la terrible année 1917, celle du désespoir des soldats, et des mutineries qui se multiplient. Selon moi le narrateur n’a pu se désempoisser de la boue, de la peur, de la solitude, de l’humidité, de l’angoisse, de la glaise (l’image revient souvent) dans les tranchées. On est dans pays-cimetière et ça pourrit et moisit comme les fleurs sur les tombes (l’image est bien là) .Pays qui moisit. L’absence de Nueil, je la vis comme l’image fabriquée, inaccessible du héros, du noble aviateur , sorte d’archange pour livre d’enfant , mais aussi belle image d’Epinal pour bourrage de crâne militariste avec ce culte idéalisé du héros.. Le côté patriotard du chevalier Guynemer ! le narrateur, lui, immergé dans sa soirée d’orage, d’ombres, d’attente inquiète est assailli par une sombre prémonition (la mort de Nueil ?) ,il rode et s’immerge dans le vertige lent de l’inquiétude. Il y a même une bascule dans le texte : il me semble, avec cette panne d’électricité, ces bougies, ce vide noir soudain, une’ propre mise en bière, le narrateur vit déjà dans un cercueil, et son attente est celle de quelqu’un qui assiste –en se dédoublant dans un miroir-, avec une curiosité mystérieuse à sa propre veillée funèbre .Le cinéaste Dreyer n’est jamais loin avec cette femme prêtresse et son béguin de de toile blanche. C’est une veillée funèbre par quelqu’un qui a déjà franchi le Léthé et qui voit les vivants de l’autre rive. Il y a veillée mortuaire évidente dans cette nuit-là, avec ces flambeaux, ces flammes de bougies vacillante. La servante est la prêtresse de la cérémonie ! Elle est distante, hautaine, sans visage car elle n’est au fond qu’une silhouette avec chevelure » d’orage » qui fait immédiatement penser à la femme surréaliste rêvée « explosante-fixe » chère à André Breton, l’ami de Gracq. Cette immobilité définitive de la corbeille à ouvrage sortie d’une tableau de Vermeer de Delft, puis le Goya , font palpiter un monde monde désertique d’un musée à l’abandon un monde muséifié figé qui brule froid.. Ce narrateur est-ce un revenant ? Un homme qui dort sur sa chaise en pensant à une servante d’auberge vue dans un musée hollandais ?
Le texte ouvre sans cesse des perceptives et les allées cavalières d’une nuit blanche DANS UN CRANE Mais l’œuvre gracquienne est celle d’un rêveur éveillé .Elle possède les dérapages, dérives mentales et images d’un insomniaque qui se tourne dans son lit. Une des images fortes c’est une Vierge « en haillons » dans une dérisoire Annonciation -et l’idée du viol n’est pas loin… d’autant que cette montée exquisément et sadiquement lente du désir, finit dans un lit .Mais, cureuse étreinte ! Elle associe à la fois le caractère détendu, « sans souci, sans pensée, sans inquiétude » de la femme avec un bref mouvement de panique de l’homme. Avec toujours, chez Gracq cette lucidité narquoise qui frappe, et lui fait remarquer ce « détachement un peu hostile qui vient avec la fin du désir. » Cette femme-fantasme, cette femme- sortilège, cette femme envoûtement qui allume l’homme comme une torche, je me suis demandé si ce n’était pas le songe de Grange dans ses tours de garde en forêt. Car enfin, l’attente qui ronge et s’étend sur toute l’œuvre de Gracq, cette imminence menaçante qui ressemble à un orage d’une soirée étouffant d’été, et qui n’éclate jamais.il ne résiste jamais à la fascination que lui inspire la montée d’une sauvagerie sentie ou devinée, que ce soit dans un paysage ou chez les humains. .Il fait monter haut la pression .Gracq rôde et approche d’un fantastique violent .Il devait envier à Jünger, son ami, ses orages d’acier.

rose dit: à

« […]vit un peuple très lointain et mystérieux duquel peuvent venir des dangers et la mort (est-ce que je ne commets pas d’erreur ?). Toutefois, l’atmosphère me semble complètement différente, soit dans ses caractéristiques pour ainsi dire physiques, soit dans le sentiment qu’on se propose de susciter. (…). »
Dino Buzatti le dit lui-même. Précisons peut-être que ce sont des soldats, qui habitent un fort et qui attendent d’autres soldats qui vont attaquer ce fort.
Chose qui n’arrive jamais.
Seule compte l’attente, interminable.

Ne peux pas me prononcer sur Le rivage des Syrtes.

rose dit: à

Soleil vert dit: à
L’ai fini par courtoisie pour Soleil vert que j’m bien.

Je vous embrasse (en tout bien tout honneur)

Ah, je note, fini le temps béni de la sieste à poil dans les coquelicots.
Depuis, gel hydrolique, masque et gestes barrières.
Bien cordialement,

DHH dit: à

@ CP
Comme vous je pense qu’il faut être attentif au message politique que délivre Flaubert avec un « coeur simple » ,nouvelle dont la dimension de critique sociale est essentielle .
Je l’ai déjà dit ici en ces termes:
Avec un cœur simple Flaubert veut aussi montrer les ravages humains d’un système qu’il exècre
La vie de Felicité est , d’exclusion en exclusion, une longue histoire de rétrécissement du monde autour d’elle :elle est exclue de l’amour parce que son promis épouse celle qui lui paie un remplaçant; elle est privée de partager le deuil de sa maîtresse parce que leurs mondes ne communiquent pas, et elle doit vivre dans la solitude de son cœur la douleur d’avoir perdu l’enfant à laquelle elle s’était attachée ; elle est exclue d’une pratique normale de la religion ,parce que ,pauvre, donc mal soignée elle est devenue sourde ;enfin les aléas de la vie militaire lui arrachent son dernier lien affectif avec le monde humain, son neveu enrôlé parce qu’il était pauvre. Alors il n’y a plus que le perroquet qui la rattache au monde des vivants.
L’histoire de Félicité est l’archétype de ces vies de domestiques d’autrefois ,enfermées dans la servitude ,condamnées à la solitude morale, et qui, sans espérance ni désespoir, acceptent avec résignation et passivité des destins scellés une fois pour toutes parce qu’elles sont nées du mauvais coté.
Félicité est la sœur d’un autre personnage ,fugacement esquissé par Flaubert dans Madame Bovary: Cette pitoyable Catherine Leroux qui doit recevoir une médaille pendant les Comices »pour avoir servi cinquante quatre ans dans la même ferme ».Félicité et son perroquet , objet ultime de son affection ,ne sont pas loin ,lorsque Flaubert nous dit de Catherine Leroux ,que « dans la fréquentation des animaux elle avait pris leur mutisme et leur placidité ».
Au moment d’aller recevoir sa médaille des mains d’un de ces notables verbeux et suffisants qui président aux Comices , elle se fait même encore rudoyer parce qu’elle ne comprend pas qu’on l’appelle ,parce qu’elle hésite à monter sur l’estrade, »ne sachant s’il fallait s’avancer ou s’enfuir […..] et pourquoi les examinateurs lui souriaient » et Flaubert conclut ce face à face entre l’opprimée et les oppresseurs par cette phrase définitive:
« Ainsi se tenait devant ces bourgeois épanouis ce demi-siècle de servitude »

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Marie Sasseur dit: à

« Il fait monter haut la pression .Gracq rôde et approche d’un fantastique violent .Il devait envier à Jünger, son ami, ses orages d’acier. »

Comme disait l’autre: trommelfeuer.

Marie Sasseur dit: à

Le vent était mou, ça c’est du flobêêêr, pour vieilles hideuses engoncées dans leurs domesticité.

Janssen J-J dit: à

@ SV, Ils vont tous s’y mettre et ça ne me dit rien qui vaille… Ils ont flairé un bon créneau ou quoi ?
https://www.albin-michel.fr/ouvrages/ils-voyagerent-vers-des-pays-perdus-9782226457806
Où alors, ne pas rendre compte du contenu, mais enquêter sur les raisons sous-jacentes de cette apparente bifurcatoin pour le « genre uchro »…
SV, m’est avis que vous devez avoir une petite idée…
Allez-y quand même, c’est votre devoir, car c’est vous le pro, et ça devrait pas vous faire peur. Vous avez su pas mal nous trousser Le Tellier à sa juste mesure, n’hésitez pas à dégommer cet opportuniste de Jean-Marie Rouart…
(c’est mon clin d’oeil ‘en biais’. Je m’explique sur ma mauvaise foi, et ne cherche pas à vous influencer… Il se trouve que j’ai toujours eu une mauvaise opinion de ce type, depuis la lecture très déçue de son bouquin « ils ont choisi la nuit »… cette collection d’écrivains suicidés alignés m’avait passablement exaspéré, et donc, depuis, plus rien… Je sais, c’est un brin injuste).
Bon courage à vous,

Marie Sasseur dit: à

Il y avait aussi un n° de magazine Lire consacré à Gracq. Pas mal foutu. Il a dû servir à un ou deux qui voulaient passer l’agreg en dilettante.

C.P. dit: à

rose, vous avez très bien dit « l’attente ». La dernière page, cependant, du « Rivage des Syrtes », magnifique, à la fois illustre « l’ explosante fixe » d’André Breton ET met en marche le héros, c’est-à-dire une action de roman (genre auquel les Surréalistes étaient hostiles) … et dont on ne saura rien.

Janssen J-J dit: à

@ Il devait envier à Jünger, son ami, ses orages d’acier.

euh…, une amitié pas vraiment documentée… C’était ‘sur les falaises de marbre’ qu’il lui enviait… Pas ‘Orages d’acier’, voyh’ons donck ! (battement de tambour ?)

rose dit: à

Bloom dit: à
La femme tuée lors de l’assaut contre le Capitole s’appelait Ashli Babbitt.
‘Babbitt’ (1922), Elle est de June.

Son double, du mois de Mars est Oshli le Hobbitt. Dans l’autre avion d’Air France.

Marie Sasseur dit: à

J’offre une galette aux fruits confits à qui développe la formule mathématique que Le Tellier a osé mettre en littéral dans un roman. Page 165.
Le Saint Cyrien avionneur disparu aurait relevé le défi , il n’y a que cette pensée qui me fait plaisir.

rose dit: à

« Il traduit bien le monde d’aujourd’hui, son actualité, ses angoisses, ses aveuglements, ses fanatismes.
Ce roman inclassable fait rentrer dans le possible…
La partie centrale convoquant la réunion de religieux, scientifiques et philosophes pour trouver une explication rationnelle à cette « anomalie » et statuer sur le devenir de ces êtres, m’a un peu ennuyée.
Me reste deux questions, une concernant le réel qui n’est peut-être qu’une illusion, l’autre sur ce qu’être soi dans ce jeu de miroirs ? »

Christiane

Oui, j’ai trouvé ce roman très contemporain. Ds 59 ans, il sera sans les livres d’histoire. Tout y est, la pandémie, Emmanuel Macron etc.
Je me suis attachée aux personnages uniquement ds la partie I.
Le milieu m’a fait décrocher du récit ; j’y ai perdu l’intérêt.
La 3ème partie est comme un inventaire de comment les fens se.comportent en cas de grand danger ou d’énorme mitatoon.
Et le moins que nous puissions dire est que ce n’est pas gagné.
Ce sont peut-être André l’architecte et le p’tit Louis, par leur tolérance et inventivité qui tirent le mieux leur épingle du jeu.

Ne parllns pas de Blake, lui c un cas. Moi et que les autres crèvent. Son autre moi en l’occurence. Pas de pitié pour les salauds pourrait-on rétorquer, mais peir de se retrouver très peu nombreux.

rose dit: à

Il sera dans les livres d’histoire.

« Me reste deux questions, une concernant le réel qui n’est peut-être qu’une illusion, l’autre sur ce qu’être soi dans ce jeu de miroirs ? » »

Christiane

Oui. D’accord avec vous quant au premier point. Le fruit de notre imagination.
Le second, de la parfaite ordure au sexagénaire exemplaire.
À chaque personnage une variante sans la réaction. Est-ce pour cela qu’il a mis autant de personnages ?

et alii dit: à

j’ai trouvé sur fabula un article a partir du colloque signalé par Claro: on y lit:
que de son côté, la géographie se fait souvent culturelle et s’intéresse de plus en plus à la littérature, comme en témoignent les travaux d’Yves Lacoste et de Jean-Louis Tissier sur Julien Gracq, lui-même géographe et écrivain8, la thèse de Marc Brosseau sur les « romans géographes » et celle de François Béguin, sur « la construction des horizons »9. Cet intérêt s’inscrit dans le courant en faveur d’une « géographie humaniste »,

puck dit: à

« Toutefois, l’atmosphère me semble complètement différente, soit dans ses caractéristiques pour ainsi dire physiques, soit dans le sentiment qu’on se propose de susciter. »

et vlan dans les rotules des innombrables qui font le lien entre ces deux livres qui n’ont rien en commun sinon leur côté « en attendant Godot ».

rose dit: à

C-P

Je le lirai.
Ne savais ce point commun.
Dans Le désert des tartares, c stupéfiant. Attendre quelque chose, quelqu’un qui n’arrive pas.

C-P
Qu’est-ce qye l’explosante fixe d’André Breton, je vous prie ?

christiane dit: à

Et pourquoi pas, Paul Edel ? J’aime votre dérive vers la mort, les cimetières et tous ces soldats épuisés, dégoûtés par cette longue guerre, ces tranchées boueuses. Gracq et la mort… Et ce tableau de Goya, Mala noche, je suppose, où sur la lande, par une nuit d’orage, deux femmes avancent contre le vent. Mort et invite érotique… Sacré et transgression. Comme Perceval, le visiteur convoité la femme du chevalier absent. Je pense à un autre ecrivain, Noël Devaulx. C’est un songe, une toile étrange…

puck dit: à

@le coeur simple : Flaubert aurait adoré voir la façon dont vous tombez tous dans le panneau.

Flaubert n’en a rien à cirer de Félicité : elle n’est pour lui qu’un moyen de taper sur ces bourges qu’il déteste !

comme quand Flaubert refile du pognon aux gitans devant le regard outré de tous les passants : il le dit lui-même : les gitans il s’en tape : ce qu’il veut c’est faire chier les bourgeois.

et avec Bovary c’est pareil.

et c’est bien pour cette raison que Sand et ensuite Gracq disent qu’il utilise ses personnages comme des marionnettes juste pour atteindre le but qu’il se fixe.

et je ne sais pas combien de fois et dans quelle langue il faut vous l’expliquer pour que vous le compreniez alors qu’un gamin de 8 ans l’aurait compris depuis belle lurette.

Félicité Flaubert il s’en tape le coquillard !

Marie Sasseur dit: à

leur côté « en attendant Godot ».

Surtout quand on sait que Beckett, confiné dans un mas, provençal?,un maquis, attendait de pouvoir passer à l’action, et que de cette attente , est né Godot.

rose dit: à

Jazzi

« long poème en prose, d’un narrateur lyrique et plein de larmes, sur son enfance, ses parents, ses amis et ses amours singulières, ses villes, ses voyages et son exil définitif, ses réflexions et pensées sur la vie et la mort »

Et romantique ? Mmmmhhhh ?

Marie Sasseur dit: à

La « dérive vers la mort », Edel.
Votre sort est entendu. La croque- mort qui rôde sous les remparts de St Malo, en nde permanente, a déjà pris vos mesures.

Paul Edel dit: à

Marie Sasseur, .C’est curieux mais je crois que sur les remparts de Saint-Malo,ou dessous, la Mort nous tient par la main, aussi bien moi que vous et tant d’autres frères et sœurs , c’est comme ça ma petite sœur.Fantastique non?

Marie Sasseur dit: à

Ca dépend Paul. Je ne copine pas avec la grande faucheuse, comme d’autres s’en délectent.
Statistiquement , je vous mets une génération dans la vue…
Mais ce ne sont que des statistiques.
Faites attention quand vous allez vous promener sur votre plage pourrie, où les mouettes mazoutées, etc.

Janssen J-J dit: à

… mon dieu, qu’elle est méchante…

@ Ch… Je vous suggère d’essayer de trouver des substituts au verbe « aimer ». Par exemple :
adorer
affectionner
apprécier
avoir
chérir
désirer
estimer
être
être porté sur
idolâtrer
prendre
raffoler
s’amouracher
s’attacher
se complaire
s’intéresser
trouver
vouloir
Ce serait plus pittoresque, non ? 🙂 Et puis, de temps en temps quelques antonymes, sans vouer les gens aux diables, pour autant. Enfin je dis ça… hein, avec une 😉 Chacune fait comme il se le sent, de toute façon.

rose dit: à

Avez-vous pensé à un double de vous à rencontrer ?

Christiane

Ben non, jamais.
Mais puisque vous lui posez la question, je lui dirai « ma chérie, je te laisse là, je me casse »

Mon nouveau prénom serait rose, je vivrai sûrement en Argentine, dans la péninsule de Valdès où les baleines viennent se reproduire en avril. Je serai une pêcheuse de perles, en apnée, hors saison, à Tuamotu, dans le Pacifique, chez moi.

Ouaip, j’lui souhaite bon courage à l’autre moi, j’l’m bcp, à gérer la bande de cinglés qui l’entoure. Quand elle.me rejoindra, je ne sais dire sa capacité de patience, j’lui aurai construit dans les deux lieux choisis une ‘tite cabane à côté de la mienne. Le ‘tit poële servira juste à nous faire cuire un légume à manger.

Non B. je ne me suis pas foulée. Je n’ai personne à convaincre.
Si j’avais qq.courage, je le relirais. Mais je n’en ai pas.

rose dit: à

Chacune fait comme il se le sent, de toute façon.

Parce que vous aussi êtes une fille Janssen-JJ ?
Mais où va-t’on ?

Paul Edel dit: à

Janssen, relisez ce que Gracq dit dit de Jünger dans son texte « Sur Ernst Jünger », 1965, et ce qu’il dit clairement de cette œuvre « non urbaine », « conquise à travers les pires moments de l’histoire » et il cite « les orages d’acier » et ne les exclut pas une seconde!

D. dit: à

Ce soir c’est endives au jambon.

D. dit: à

Les avionneurs, même Saint-Cyrien, je croyais qu’il s’occupaient que d’avoine ?

rose dit: à

puck dit: à
j’avais écrit un petit texte sur Camille Laurens et l’autofiction, à partir de son histoire avec son paparazzi :

« (…) de grâce monsieur le philosophe frimeur, lui dit-il, épargne-nous ce soir tes cours de philo. Walter, vexé, se ravise, il leur propose de leur raconter une autre histoire, une histoire plus personnelle.

Merci puck.
Comme c’est beau.

rose dit: à

(en 5 lettres, l’ai trouvé tout de suite dans mes MF : « Il n’aurait pas fait les affaires de Lamartine »)

Janssen-JJ : le lac.

Soleil vert dit: à

… avant la galette, j’ai repéré ces mots de Levinas:
« Le moi, ce n’est pas un être qui reste toujours le même, mais l’être dont l’exister consiste à s’identifier, à retrouver son identité à travers tout ce qui lui arrive. Il est l’identité par excellence, l’œuvre originelle de l’identification. » Ca pourrait peut-être s’appliquer à L’anomalie mais je ne suis pas Finkielkraut.

C.P. dit: à

rose, trop simplement, et vous trouverez plus et mieux :

le moment surréel / suspendu où les contradictoires s’annulent et où éclate « l’Or du temps ».

christiane dit: à

La gravure de Francisco Goya « Mala Noche » (« Mauvaise nuit ») :
https://fundaciongoyaenaragon.es/obra/mala-noche/906
C’est une eau-forte de la série « los caprichos ».
Je crois que c’est celle-ci que Julien Gracq évoque dans sa nouvelle « Le Roi Cophetua » :
« Brusquement le souvenir de la gravure de Goya se referma sur moi ; Sur le fond opaque, couleur de mine de plomb, de la nuit de tempête qui les apporte, on y voit deux femmes : une forme noire, une forme blanche. Que se passe-t-il sur cette lande perdue, au fond de cette nuit sans lune : sabbat – enlèvement – infanticide ? Tout le côté clandestin, litigieux, du rendez-vous de nuit s’embusque dans les lourdes jupes ballonnées de voleuse d’enfants de la silhouette noire, dans son visage ombré et clos, aux lourdes paupières obliques. Mais la lumière de chaux vive qui découpe sur la nuit la silhouette blanche, le vent fou qui retrousse jusqu’aux reins le jupon clair sur les jambes parfaites, qui fait claquer le voile comme un drapeau et dessine en les encapuchonnant les contours d’une épaule, d’une tête charmante, sont tout entier ceux du désir. Le visage enfoui, tourné du côté de la nuit, regarde quelque chose qu’on ne voit pas ; la posture est celle indifféremment de l’effroi, de la fascination ou de la stupeur. Il y a l’anonymat sauvage du désir, et il y a quelque tentation pire dans cette silhouette troussée et flagellée, où triomphe on ne sait quelle élégance perdue, dans ce vent brutal qui plaque le voile sur les yeux et la bouche et dénude les cuisses. »

Marie Sasseur dit: à

L’anonymat sauvage du désir. Edel, sortez couvert. Vous allez devoir numéroter vos abattis, la croque-mort est une vorace.
C’est autre chose que le romantiss schleuh a la Junger, vous pouvez en être sûr.

Jazzi dit: à

NE RATEZ PAS MONSIEUR KLEIN sur Arte !

christiane dit: à

JJJ
Le verbe aimer, ici, me permet de faire le tri. Quant à envoyer quelqu’un au diable, c’est l’envoyer le plus loin possible de ma vue !

rose dit: à

Merci C-P

Regardé déjà ; approfondirai ensuite.

Marie Sasseur dit: à

Je vais regarder Robert, sur la 5.
J’aime bien Robert. Mais je prefere les truites.

Petit Rappel dit: à

Rappelons à Puck et à DHH qu’il existe un texte très célèbre intitulé de l’ éminente dignité de la pauvreté «  que Flaubert pouvait connaître…

puck dit: à

Marie Sasseur dit: à

leur côté « en attendant Godot ».

Surtout quand on sait que Beckett, confiné dans un mas, provençal?,un maquis, attendait de pouvoir passer à l’action, et que de cette attente , est né Godot.
 »

chez Buzzati c’est le contraire il attend de passer à l’inaction.

et chez Gracq le lecteur attend de ne plus avoir de moquette après l’avoir toute fumée.

puck dit: à

Petit Rappel dit: à

Rappelons à Puck et à DHH qu’il existe un texte très célèbre intitulé de l’ éminente dignité de la pauvreté « que Flaubert pouvait connaître…
 »

je ne sais pas s’il connaissait ce genre de texte, par contre il devait connaitre le célèbre petit texte qui explique comment mettre la pression sur ses locataires quand ils sont en retard pour payer leur loyer.

puck dit: à

erratum : chez Gracq le lecteur attend de recevoir sa nouvelle moquette après avoir fumé l’ancienne.

il existe une bonne adaptation cinématographie de ce livre : Jonathan le Goeland.

puck dit: à

je sais pas pourquoi quand je parle de Flaubert avec des personnes ici j’ai l’impression de parler avec des gens qui me disent avoir couler une goutte de sang sur la statue du Christ de leur petite église.

c’est peut-être ça qu’on appelle la « religiosité » ?

Jean Langoncet dit: à

@De retour chez lui, Passou préfère mettre l’éclairage sur Julien Gracq.
Grand écart avez-vous dit ?

Foison d’articles dans le Landerneau des influenceurs en tous genres sur « l’inédit ». La face cachée de Gracq, qui distingue d’emblée ceux qui se rapportent à une oeuvre « exigente » … Et un service de presse efficace chez Corti.

B dit: à

Pour reprendre L’ idée du Moi, un moi géologique composé de strates plairait peut être à Gracq. Le paysage observable ne serait que le résultat des dépôts, des accidents comme les plissements, successifs. N’apparait à la conscience de l’autre qui le rencontre que le résultat du travail opéré par le temps. Le psychologue sans faire appel à aucune poésie prendra en compte ces différentes couches et tentera de comprendre leurs,articulations responsables de l’être au présent, toujours en composition quoique les adultes soient souvent  » achevés » . Du mo8ns les grands axes d’une personnalité et ce qui survient lieu de sensibilité. L’ idée courante des imbéciles qui ne changent pas serait elle fausse dans ces conditions.
Est ce que Levinas ne rejoint pas le courant l’existentialiste .

puck dit: à

rose dit: à

puck dit: à
j’avais écrit un petit texte sur Camille Laurens et l’autofiction, à partir de son histoire avec son paparazzi :

« (…) de grâce monsieur le philosophe frimeur, lui dit-il, épargne-nous ce soir tes cours de philo. Walter, vexé, se ravise, il leur propose de leur raconter une autre histoire, une histoire plus personnelle.

Merci puck.
Comme c’est beau.
 »

rose ne vous moquez pas svp ! sérieux c’est vrai ? vous aimez ? vous savez l’important pour moi c’est plutôt le style, en plus quand j’écris je ne pense qu’à mes lecteurs, en fait je n’écris que pour eux, ce petit passage est tiré d’un petit épisode autobiographique (le paparazzi dans le bouquin de Laurens en vrai c’est moi…) et ma foi j’ai toujours peur d’ennuyer mes lecteurs en leur racontant les détails de ma vie privée, du coup si vous dites que c’est beau c’est vachement cool parce que je suis de ces auteurs (les plus grands à mon sens) pour qui le beau dit le vrai.

B dit: à

de ce qui leur tient lieu de sensibilité. Mes excuses.

puck dit: à

B ne vous excusez pas c’est pas très grave.

vous savez les profs d’histoire géo disent des trucs sur les écrivains que les profs de littérature ne permettront jamais de dire.

c’est pour ça que j’aimerais bien lire un livre de critique littéraire écrit par un plombier, ou un peintre en bâtiment.

B dit: à

Puck, c’est ce que j’ai pensé en vous lisant, tout l’écoeurement autobiographique mais un écrivain peut il se defaire de tout ce qu’il a vécu, de ce à quoi il prend part avec ou sans adéquation, de ce dont il est le témoin passif, à ses attentes et le constitue, y compris son idéal qui forcement transparaît d’une façon ou d’une autre.

B dit: à

Écoeurement, est un objet tombé de je ne sais où et pas du correcteur.

puck dit: à

B Est ce que Levinas ne rejoint pas le courant l’existentialiste .
 »

oui !!!!!!!!!!!! mais un existentialisme plus proche de Heidegger que Sartre, sauf que contrairement à Heidegger il ne considère pas l’autre comme un souci.

B dit: à

J’ai peu lu Levinas, à des années lumières de ma capacité de compréhension. Mais quand il parle de visageité et de responsabilite engagée des lors que ce visage est appréhendé, n’est ce pas là un souci de l’autre.

B dit: à

A l’origine, Puck, j’avais écrit tout n’est sûrement pas autobiographique.

B dit: à

Walter n’est il pas aussi le compagnon de Clarisse dans l’homme sans qualités?

B dit: à

Je ne copine pas avec la grande faucheuse, comme d’autres s’en délectent.

Shakespeare, lui même, avec son – Être ou ne pas être – là est la question pourrait être accusé d’hésitation si l’on interprète cette pensée comme uniquement attachée à un choix.

 » Dormir, rêver, peut-être oui, mais au sommeil de la mort, les songes à venir, quand règne enfin la paix en notre fatal désordre, nous doivent retenir. Là se tiennent les égards qui prêtent à malfortune longue vie. »

B dit: à

Quand au livre gratifié du prix, je l’ai lu comme une critique de notre comtemporaneité, avec ses aspects absurdes et logique, tout y passe, tv réalité et promotions, integrisme et grégarite,hysterisation des foules manipulées et anti-progrès, angoisses des sexagénaires installés se choisissant de jeunes compagnes, hasard sortant miraculeusement de la misère quelques happy du continent africain , show business, pédophilie des êtres que des événements ont ébranlés, cirque médiatique, compromission face à l’argent, mépris des gens de couleurs en dépit de leur intelligence et diplomes, reconduction des racismes en dépit de l’existence d’une élite issue issue de la fraction le plus desheritée . Une attention à l’inexplicable à partir de laquelle l’ idée du puissance qui nous échappe et sur laquelle se repose le nom de Dieu. En toile de fond, pour moi, la question du double virtuel dont chacun fait ce qu’il veut et de la virtualité dans laquelle nous sommes nombreux à évoluer pour communiquer tenant lieu de realité parallèle et de réalité débutant les relations qui rencontraient avant tout ceci le terrain de l’échange en une realite faite de la rencontre physique ailleurs que dans ce qui me paraît s’appeler un non-lieu.

Jazzi dit: à

« Et romantique ? Mmmmhhhh ? »

Non, rose, plutôt élégiaque, ce qui n’est pas tout à fait la même chose…

B dit: à

Pour finir. Premier essai de confection de galette des rois plutôt concluante. J’ai choisi une recette traditionelle à la frangipane . Il a beaucoup neigé. Un froid de canard assez dissuasif .

C.P. dit: à

Pas plus de religiosité dans le goût de Flaubert, -autant que celui de Gracq- que d’ablettes au Sahara.
En revanche, Dexter, votre image d’église m’amuse, car :

disant « Flaubert », et non « l’écrivain », vous l’évoquez comme un homme étranger à toute compassion. Or je ne crois pas que vous ayez lu toute la Correspondance entre Flaubert et Georges Sand. Il est vrai qu’Elle lui reproche souvent son peu d’amour pour ses personnages (amour qu’attendrait le lecteur ? ), et Lui répond que cependant il se sent parfois comme « une vieille chaisière ». Mettons qu’il résiste à ce sentiment…

Mon vieux gars Dexter, mon gars Maurice, je vous aime bien, vous le savez, mais vous usez beaucoup de « penser / pensée » à propos de littérature. Lorsqu’André Breton associe Gracq aux attentes du Surréalisme, -en acceptant, en promouvant « Au château d’Argol »malgré la répugnance surréaliste pour le genre du roman (qui avance trop vers une fin)-, il parle de clairvoyance, de sensibilité, d’émotion(s), non de « pensée ». Vérifiez, sans tout de même faire de moi un irrationnel abruti, si vous le voulez bien.

Jazzi dit: à

« J’ai choisi une recette traditionnelle à la frangipane. »

A manger seule ou à partager, B ?

Jazzi dit: à

@Paul Edel

As-tu lu « Noeuds de vie » et compte-tenu de tout ce que tu sais sur l’oeuvre de Julien Gracq, qu’en penses-tu ?
(ne perds pas ton temps avec Marie Sasseur, c’est du temps perdu pour rien…)

Et que dis-tu à propos de ce succès d’édition du dernier Goncourt. Il semblerait que toute les belles-mères et les cousins de province l’aient trouvé dans leur petits chaussons au pied de leur sapin de Noël !

Jazzi dit: à

Et personne n’a regardé ce chef-d’oeuvre de Joseph Losey, Monsieur Klein, incarné et produit par Alain Delon !
En fait, les deux Klein étaient juifs, mais l’un deux ne le savait pas et l’apprendra à ses dépends…

Jazzi dit: à

C.P., n’avez-vous pas compris que D.exter est complètement azimuté : vous dites blanc il dit noir, vous dites noir il dit blanc. Avec lui on tourne éternellement en rond et l’on ne se mort jamais la queue !
C’est pas un mauvais chien, faut juste le dresser : une caresse par ci, une bonne claque par là…

C.P. dit: à

Cher Jacques, je connais bien « Monsieur Klein ». Ma femme l’a encore revu hier soir, moi non : Losey est un auteur politique mais aussi un cinéaste du destin, et ce film, comme d’autres de lui, m’a toujours semblé de très grande qualité, mais me met mal à l’aise. Vous me direz qu’il est fait pour ça.

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