de Pierre Assouline

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Scintillants éclats de Gracq

Scintillants éclats de Gracq

Avez-vous déjà essayé de caser le mot « langouste » dans un poème de langue française ? Il parait que c’est impossible. Il est tellement beau, fin, ciselé, fort, original, élégant, éclatant et si bien accordé à ce qu’il désigne qu’il ne peut se laisser réduire ni enfermer. C’est du moins ce qu’affirme Julien Gracq dans Nœuds de vie (165 pages, 18 euros, éditions Corti). Son dernier livre (mais il y en aura d’autres, rassurez-vous, à commencer par Notules dont la parution est annoncée pour 2027 selon son vœu afin de ne pas blesser des contemporains égratignés) est un recueil d’éclats de pensées, fragments, bribes autobiographiques, méditations et réflexions sur des sujets divers et variés mais tous abordés avec la rigueur (et tant pis si on y entend aussi l’écho de « raideur » ce qui n’est pas un hasard) stylistique, morale et intellectuelle ; c’est un livre qui prend place dans la suite du vrac de ses chroniques inaugurée en 1967 par Lettrines et poursuivie avec En lisant en écrivant, Carnets du grand chemin, treize ans après sa mort et cinquante ans après ses adieux à la fiction avec La Presqu’île.

On a l’impression de reprendre une conversation avec un aîné qui pourrait être un ami, mais d’une amitié que seuls des profs peuvent entretenir avec des élèves longtemps après avoir été leur enseignant de prédilection. Sauf qu’un maitre qui ne se donne pas pour tel ne risque pas d’avoir de disciples. C’est un kaleisdoscope de prose poétique et minérale dont Bernhild Boie, son exécutrice testamentaire, souligne à raison la sensualité dans son avant-propos, car sa langue réussit à être charnelle sans jamais cesser d’être cérébrale. La lecture en est prodigieusement vivante et plus encore pour ceux qui sont familiers de l’œuvre et de son auteur car ils y retrouvent son univers géologique et historique, tel que l’inédit publié il y a six ans sous le titre Les Terres du Couchant l’évoquait encore. La date de ces notes n’est nulle part mentionnée mais, en lisant entre les lignes, on comprend bien qu’elles remontent aux années 1975. Parfois, il garde ses distances ; d’autres fois, il s’ouvre, juste un peu ; ainsi lorsqu’il nous révèle l’importance de ses propres pavés disjoints sur son inconscient, une mystérieuse porte verte enchâssée dans un haut mur de prison, celui de l’asile de Saint-Florent-le Viel où il apprit à lire au début du siècle ; le souvenir de cette porte murée devant laquelle il est passé d’innombrables fois, « c’est l’occlusion mystique de la propriété foncière qui trouve là sa quintessence », explication qui n’en fait qu’augmenter le mystère… On se dit alors que nous avançons vers un monde où il y aura de moins en moins de gens avec qui communier sur la beauté profonde d’une page échappée du Grand Meaulnes ou sur les soldats sculptés sur un tombeau dans sa ville par David d’Angers et dont il écrit avec une gravité éloquente :

« Visages testamentaires, qui sont comme des signatures apposées à la dernière page d’une vie unifiée »

Son sens de la formule, dont il est heureusement économe contrairement au si gracquien Régis Debray, est toujours aussi acéré. Ici c’est pour dénoncer « la loi de l’omerta règne toujours sur la mafia enfantine » ; là c’est pour tacler le freudisme comme la thaumaturgie réussie d’un mage ; ailleurs pour railler le « terrorisme de la textualité » encore exercé dans les années 70 par des retraités de la littérature universitaire (suivez son regard…); ou encore pour penser que Gide a disparu de la circulation littéraire pour « n’avoir pas prévu que, sitôt après sa mort, Corydon pourrait défiler en cortège de la Bastille à la Nation ». Surréaliste un jour, surréaliste toujours !

« En littérature, je n’ai plus de confrères…»

Lorsqu’on lit ce surprenante aveu (encore que, cela lui ressemble bien), on se dit qu’on l’a déjà lu ailleurs, ce que l’éditeur ni le préfacier ne signalent, ces Nœuds de vie étant présentés comme la révélation d’un trésor inédit. Pas dans un livre mais dans un journal, Le Monde qui en publiait des extraits en… février 2000, soit de son vivant et avec son accord:

«En littérature, je n’ai plus de confrères. Dans l’espace d’un demi-siècle, les us et coutumes neufs de la corporation m’ont laissé en arrière un à un au fil des années. J’ignore non seulement le CD-Rom et le traitement de texte, mais même la machine à écrire, le livre de poche, et, d’une façon générale, les voies et moyens de promotion modernes qui font prospérer les ouvrages de belles-lettres. Je prends rang, professionnellement, parmi les survivances folkloriques appréciées qu’on signale aux étrangers, auprès du pain Poilâne, et des jambons fumés chez l’habitant…. »

Etrange ! Mais il en faudrait bien davantage pour gâter le bonheur de lecture procuré par Nœuds de vie. Parfois on débusque Louis Poirier prenant des notes, autrement dit le Gracq géographe, l’infatigable promeneur des bords de Loire, paysagiste en liberté. Il ne se paie pas de mots rares et précieux. C’est à peine si le sens d’un seul d’entre eux m’a échappé : « escampative » et rien dans le contexte pour l’expliciter (vérification faite, cela se dit dans le Sud pour évoquer une fuite, une absence secrète et furtive). Bien sûr, l’essentiel de ses réflexions est gouverné par le souci de la littérature et par les écrivains : Stevenson, Simenon, Morand, Apollinaire et Hugo surtout « débranché de toute influence vraie : une forme évacuée de la grandeur, sans pouvoir sur les esprits et sur les cœurs » car même lorsqu’il aime, il se doit d’égratigner, Lautréamont par exemple loué puis aussitôt rabaissé en comparaison du Rimbaud d’Une Saison en enfer ; ou de Valéry porté au pinacle pour sa poésie mais trop méditerranéen et traité in fine de « colosse de la pensée pour album » ; ou de Montherlant à la langue splendide mais à la morale de prêchi-prêcha ; quant à Stendhal, c’est simple, il était mal parti depuis le début car son ambition si jeune et sa rouerie l’ont perdu… Seuls ceux qui ignorent la dilection de Gracq pour les univers de Novalis,  Hofmannsthal, Poe seront surpris de ses pages pour Tolkien et le Seigneur des anneaux, « chef d’œuvre » loué par sa puissance d’affranchissement de tout univers déjà connu ici-bas. Des pages admiratives pour une fois sans réserve et sans mélange.

On pourra lui reprocher l’abus des italiques, traduction typographique d’un soulignement d’un mot sous sa plume, afin d’appuyer un effet, procédé décevant de sa part d’autant qu’il ne convainc pas lorsqu’il croit désamorcer cette critique :

«(…) je cherche sans modestie à introduire dans la véhicule de transport en commun du langage ce qu’a été l’usage du surcompresseur aux moteurs de grandes vitesses- à extérioriser ce surcroit de puissance nerveuse dont le coureur sait bien qu’il ne lui permettra de « faire le jour » entre lui et ses adversaires- et de dilater d’un coup la poitrine des spectateurs- qu’à condition d’être injecté au bon moment dans les muscles avec la brutalité d’une secousse tétanique ».

Certains passages sont de la veine de son fameux pamphlet, encore si actuel soixante-dix ans après sa parution, La Littérature à l’estomac. Notamment lorsqu’il excipe des conditions de publication de ses livres (le même petit éditeur depuis toujours, des ouvrages non massicotés, pas de publicité ni de promotion, des librairies choisies sur le volet, pas de livre de poche etc) pour s’enorgueillir de connaitre véritablement ses lecteurs, de contrôler sinon maitriser son public ; il le divise d’ailleurs en deux catégories : « les amateurs », qui se fraient d’instinct un chemin jusqu’à ses livres, et « les acheteurs dociles » qui se fient à la rumeur ; les premiers demeurent des fidèles contrairement au seconds dont « les mains sales » laissent des traces sur une œuvre et ainsi la corrompent au corps défendant de l’auteur fut-il étranger à tout cabotinage littéraire ; mais n’est-ce pas le prix à payer lorsqu’un écrivain confie ses livres aux éditeurs et libraires qui les laissent « faire le trottoir » ?

Il y a amplement matière à débats, affrontements et réflexions dans cet opus, si mince mais si dense comme toujours chez Gracq. C’est d’ailleurs, selon lui, le secret de toute prose bien ordonnée, ce sens des proportions entre le nombre de mots que l’on utilise pour écrire une phrase et l’importance de ce qu’elle transporte. Pas étonnant que lorsqu’il se laisse aller à définir en quoi consiste l’acte d’écrire pour un écrivain, comme le Rilke de Lettres à un jeune poète, il en fait une question de vie ou de mort, un absolu de l’existence qui exige la soumission totale au langage et à sa ses impératifs.

« Ce qui n’a jamais été dit « ainsi » n’a jamais été dit

Qu’on se le dise !

(« Julien Gracq dans ses vignes, juste derrière sa maison, à Saint-Florent-le-Viel » photo Roland Allard ; « Gracq chez lui à Paris » photo Henri Cartier-Bresson– ce dernier me raconta que l’écrivain lui avait instamment demandé de veiller à laisser sa verrue sur le nez dans l’ombre…)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature de langue française.

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commentaires

1 591 Réponses pour Scintillants éclats de Gracq

et alii dit: à

je crois que P.Assouline avait fait, ancienne RDL? un billet sur Marcel Cohen et je ne doute pas que la personne qui contrôle et dit la norme saura vous le rappeler en toute bonne foi, si elle en est capable

Jazzi dit: à

« le mot « élitiste » sert de paravent à une baisse de la qualité littéraire de l’édition ? »

N’est-ce pas plutôt le mot « commercial », comme service commercial, qui est responsable de cet état de fait dans l’édition française contemporaine ?

B dit: à

que surtout leur question, c’est de commander imposer, dominer

Et c’est reparti pour des supputations qui ne reposent que sur votre curieuse tournure d’esprit, esprit qui se sent attaqué pour un oui, pour un non et pour rien. En plus de manquer d’impartialité, ne seriez vous pas un brin paranoïaque et sexiste. Comment armée de maigres lectures pour ma part me serait il envisageable de m’attaquer si j’étais encline à l’agression à votre grandeur! Vous déraisonnez et depuis tout ce temps que vous promettez, à moins que ce ne soit une menace, un chantage intellectuel et ou affectif, de partir et que vous exposez votre souci d’indépendance, votre indifférence, votre mépris pour ceux qui fréquentent les lieux, je me demande pourquoi vous insistez à y paraitre. Barrez vous et qu’on en parle plus, vous manquerez sans conteste à quelques-uns attachés à votre déséquilibre visible et lisible autant qu’à la mine de connaissances dont vous êtes le fier garant.

B dit: à

x, merci pour le peintre. Il est question de réouvrir les musées en France. Enfin! nous pourrons à nouveau suivant la chance que nous connaissons de vivre dans une régions ou une autre en profiter pour en plus de faire connaissance nous divertir des tristes actualités.

Jazzi dit: à

CORRESPONDANCE AVEC LA PROFESSEURE Z

Composé l’hiver dernier, juste avant l’arrivée du coronavirus, j’avais soumis le manuscrit de JE(U) au Mercure de France. En pensant que la collection du Petit Mercure, où j’ai publié 24 titres à ce jour, était le lieu le plus approprié pour son éventuelle publication.
Que pensez-vous qu’il arriva ?
Réponse :

« Paris le 13 janvier 2020

Cher Jacques,

Je vous remercie de m’avoir fait parvenir votre manuscrit intitulé « (Je)u »(sic). J’ai lu avec attention ce « Roman intertextuel » dans lequel le lecteur devient auteur. Le concept de votre texte, qui fonctionne un peu comme un pendant littéraire des collages de Dos Passos, est indéniablement intéressant et ludique.
Cependant je ne pense pas le retenir pour une publication prochaine, car il est trop bref pour être commercialisé efficacement.

Je vous prie de croire, Cher Jacques, en l’assurance de mes sentiments les plus amicaux.

Isabelle G. »

Que faut-il penser et surtout que faire ?
Insister ou aller voir ailleurs ?
Quelqu’un pourrait-il m’expliquer le parallèle avec Dos Passos ?
Merci.

C.P. dit: à

Orgueilleux ? Simplement, je n’ai pas eu cette impression : l’année où « Le Rivage des Syrtes » était au programme de l’agrégation de lettres (cette même année à laquelle x, elle, fait allusion à propos de son amie d’enfance dans son adresse à Clopine), nous sommes allés à quelques-uns membres du jury rendre visite à Gracq, pour lui offrir un cadeau d’anniversaire et l’inviter à déjeuner. Conversation familière (en évitant de trop parler du « Rivage… »), géographie, histoire de Saint-Florent-le-Vieil et de la rue du Grenier-à-Sel, la Loire, Jules Verne le nantais, souvenirs des chevaux de Saumur mais aussi de la vieille jument Volante que son père attelait pour aller vendre sa marchandise, alors que les chevaux, animaux inquiets, lui font un peu peur.
C’est la même impression que retire de ses trois visites à Saint-Florent Jérôme Garcin et dont il parle dans « Cavalier Seul ». Gracq est bavard : divers sujets de conversation, de la littérature et des lectures récentes mais pas seulement, l’actualité politique (mais oui !) et les chevaux encore… Après sa troisième visite (Gracq a alors quatre-vingt-quatorze ans), Garcin dit : « L’oeuvre de Julien Gracq est hautaine, mais Louis Poirier est humble ». Curieusement, le déjeuner à L’Hostellerie de la Gabelle avec Garcin comporte les mêmes plats que nous avons vu Gracq manger sans rechigner sur la croûte : salade aux chèvres chauds, truite saumonée, glaces à la noisette et à la fraise, muscadet.
Voilà, c’était aussi pour le sourire.

Chère Christiane, il est vrai que Gracq est souvent mordant. J’ajoute à vos exemples son jugement touchant le Gide des « Faux Monnayeurs » : quand Gide se déprend du roman, il n’en reste plus guère qu’un « recueil d’anas ».

C.P. dit: à

Pardon : au pluriel, « ana » encore.

Marie Sasseur dit: à

anal?

Jazzi dit: à

Il suffit que l’on me dise de fermer ma gueule pour que je l’ouvre deux fois plus, Marie Sasseur. Pas vous ? Quelle dernière tête de gondole avez-vous lue ? « La Familia grande », peut-être ?

Marie Sasseur dit: à

Comme presque un million de lecteurs, je « voyage » avec Blake, en ce moment. En classe affaire.

Jazzi dit: à

C’est quoi cette histoire que l’Arlésienne ne serait pas une Provençale, MS !

Marie Sasseur dit: à

Ne pas confondre les cartes géographique et administrative.

rose dit: à

Prendre de l’altitude n’est pas être hautain.
L’écriture dit l’homme.

et alii dit: à

B et si c’était l’inverse chère B!
personnellement, je n’ai jamais interdit d’étudier « ceci » ni « cela » par exemple, déconsidéré les liens par principe sans explication proposer des interprétations sans les étayer(ce qui m’a été appliqué , y compris quant à mon « genre »; )
ce n’est pas ma personne que je présente comme « intéressante, lorsque j’insiste sur W.Benjamin, mais au moins ce dernier; mais vous aimez souligner la couleur de vos yeux, votre lexique psy; c’est peut-être la mode dans les conversations; l’autre « inconnu » n’est pas forcément un homme qui doit raconter le petit garçon qu’il fut !et je pense avoir cité plus d’une femme et même d’une femme juive dont l’oeuvre m’inspire respect et gratitude , »norme » ou pas « norme »erdélienne!
bon dimanche

renato dit: à

Pour Dos Passos, Jacques, voyez Manhattan Transfer et la trilogie USA.

C.P. dit: à

rose, sur « hautaine / hautain » : il s’agit de l’oeuvre, non de l’homme.

rose dit: à

CP
J’ai bien compris.

rose dit: à

Le grenier à sel servait à l’époque médiévale au paiement d’une taxe pour les bateliers sur la Loire.
Aujourd’hui, une petite pièce en entrant, la salle des cartes. Un a fait le lien entre les lieux évoqués dans les romans et les cartes ds les meubles à tiroirs.

B dit: à

ET ALII, je ne vous ai pas chapitre du titre de commandant ou d’adjudant. Quant à vos réactions qui ne se rattachent à rien de tangible,voyez vous-même. Moi, je vous trouve un peu atteint mais ce n’est qu’une appréciation, ça ne vaut pas pour vérité quoique au fil du temps votre profil finit par prendre des contours qui amuseraient les honnêtes psychiatres.

rose dit: à

Une immense pièce derrière au volume impressionnant, la hauteur sous barreau. Des tables au milieu, des bibliothèques au mur sous-dimensionnées, pièce nommée la Bibliothèque. Sont séparés les livres lus par JG, les siens propres, son oeuvre, qui a de la hauteur, ce qui en dit sur l’homme. Ceux des universitaires qui ont étudié son oeuvre.
Ce devait être le lieu de stockage du sel.
Le sel corrode. Comment étaient protégés les murs au M-Â ?

Soleil vert dit: à

« Quelqu’un pourrait-il m’expliquer le parallèle avec Dos Passos ? »

Effectivement Jazzi je ne vois pas le rapport.
Que faire ? En s’inspirant de Queneau, reprendre ces textes et à l’aide d’un logiciel robot-mixeur ou d’un cerveau légèrement alcoolisé proposer des inédits ?

rose dit: à

Derrière le grenier à sel et décalée, une petite maison en hauteur avec vue plein pot sur la Loire et ses remous. Des petites pièces réparties harmonieusement.
La maison est à l’image de l’homme qui l’habita simple et modeste.

B dit: à

Bien, alors aujourd’hui pluie, les yeux dont la coloration est aussi changeante que la couleur de la mer n’en prendront pas le gris; ils s’éclairent selon leur pigments pour certains iris, la luminosité les rend variables, la teinte est indéfinissable, aussi trouvais je que décrire des iris en leur attribuant l’instabilité d’un mer à prédominance verte soumise aux aléas météo , aux changements du ciel ainsi que de la couleur des nuages etaient une bonne idée. Vous devinerez qu’en bon Narcisse je ne me promène jamais sans un miroir de poche afin d’examiner en toutes saisons mon regard profond.

B dit: à

L’autre inconnu n’est pas forcement un homme

Penserez vous que je m’acharne si je confie qu’ici le travestissement est coutumier. Les hommes à mon avis l’utilisent plus fréquemment que les femmes. Pour finir, quelle curieuse femme vous semblez être à jouer contre votre propre camp sexué, transformant toutes femmes revendiquant une opinion personnelle en dominatrice, en matrone. Vous seriez une pauvre femme fragile victime de ses congénères? Pour quelles raisons, et alii ? Votre pelage, votre queue sont ils à ce point des aberrations expliquant que le groupe femelle vous rejette?

Janssen J-J dit: à

(sur une messe en si mineur de JSB)
Rien ne me met plus en joie demeure que de tomber sur l’expression « faire bisquer paul edel » (x, hier). M’aperçois qu’elle est connue et encore en usage alors que l’avais toujours cru (crue ?) vernaculaire et patoisante et par csqt, n’aurais jamais osé la prononcer ni l’écrire. Et tout à coup, ne me sens plus seul. Surtout que x. dit ici exactement ce qu’était mon intention : taquiner PE sur ce qu’il partage de plus cher avec Julien : Stendhal. Le taquiner était mon intention, et peut-être aussi un peu plus, le gratter dans le sens du poil pour le faire réagir… De fil et aiguille mentale, j’en arrive au souvenir de nos moqueries à l’égard du petit frère pour l’amener à le faire pleurer d’impuissance et de rage. On se ramassait des beignes de la mère arrivée à son secours, qui nous hurlait dessus : « arrêtez de lui lever la peau ! ». Faire bisquer quelqu’un, lui lever la peau, l’amener à le faire sortir de ses gonds… Oui.
Voilà les puérilités auxquelles nous nous livrons sur cette chaîne… quand les avocat.es s’en prennent aux pierres procureuses (dans les Ardennes ?)?

Bon didim (10.1.21_9.44)

Janssen J-J dit: à

@ jzman / Je ne sais pas trop quoi vous conseiller, mais je pense que c’est rapé pour une édition, non ? (hormis à compte d’auteur ?)… D’autant que vous avez déjà tout donné gratos à cette chaîne. Il aurait pas fallu. Mais ne l’auriez-vous pas fait, de guerre lasse et en désespoir de cause… finalement altruiste pour l’herdélie qui vous est si chère ?
Nous autres, les nuls, aimons à être « instrumentalisés » par les tactiques altruistes des primus inter pares de la RDL.
(flagornerie, là ?… Ben voui, hein ! JJJ, IL est pas à une putasserie près… / il-isme, prenons un brin de distance avec nous-mêmes).

et alii dit: à

Votre pelage, votre queue sont ils à ce point des aberrations expliquant que le groupe femelle vous rejette?
le loup de mer, sauf erreur a des écailles;sans doute ne sommes nous pas de la même « espèce »! reconnaissez que j’ai fait un effort pour vous répondre;et tenons nous en là ,chère numéricaine

Janssen J-J dit: à

@ B., elle est magnifique cette photo de la maison de JG, dites-donc, mais où est la vigne de l’arrière ? Vous êtes sûre que la Loire ne l’a jamais envahie ?

Janssen J-J dit: à

@ MS, vous êtes dans quel avion au juste, en ce moment… ? Un Boeing 747 ? Attention aux orages de grêle, hein ! vous risquez d’y rencontrer D, et de devoir apprendre à dialoguer avec lui, et ce sera long, car il est un brin anomalique. Hein !

Jazzi dit: à

« voyez Manhattan Transfer et la trilogie USA. »

Justement, renato, je ne vois pas le rapport avec JE(U) !

Janssen J-J dit: à

@ « Le sel corrode. Comment étaient protégés les murs au M-Â ? ». Excellente question, décisive pour julien gracq…
Me semble-t-il qu’on prenait le plus grand soin de récolter le salpêtre sur les murs corrodés par le sel. Au moyen âge, on parlait de poudre noire ou de sel de pierre. On le récoltait en grattant des pierres ou des briques situées dans des lieux sombres marqués par un environnement ammoniaqué, telles les caves d’affinages, les étables, les écuries, ou à défaut.
Du moins, je crois, c’est ce qu’on m’a appris à l’école primaire, si ms souvenirs sont bons…, mais il faudrait le faire vérifier par etalii.
Bàv,

Jazzi dit: à

« vous risquez d’y rencontrer D »

Non, en classe affaire, c’est plutôt TKT, JJJ !

puck dit: à

« La critique de Gracq est une critique de lettré, iconoclaste, à la Barbey »

un bon qui avait une poissonnerie à Romans sur Isère était descendant de la famille de Rouget de L’Isle et portait le nom, il avait épousé une descendante de la famille de Barbey d’Aureville.

Son fils qui avait repris la poissonnerie de son père avait eu la bonne idée de conserver le nom de son père et sa mère, et donner ce nom à sa boutique.

du coup la vitrine ça avait de la gueule : « Poissonnerie Rouget Barbey ».

désolé de faire part de cette épisode autobiographique qui n’intéressera sans doute pas grand monde.

Jazzi dit: à

D, je suis passé me faire raser le crâne, en prévision d’un troisième confinement possible…

Janssen J-J dit: à

… peut-être une analogie ludique avec « Deux Passou pour le prix d’un », et surtout pour la métaphore de NY, la ville cannibale vampirisant toutes les lectures qu’on pouvait en faire, dans un épouvantable patchwork en de multiples directions ?… Non ?

Jazzi dit: à

Au-dessus de la maison de Gracq, sur la photo mise en lien par B, le poids de l’Eglise se fait rudement sentir !
Et pourtant, on ne dénote aucune religiosité dans les textes de monsieur Poirier.

Jazzi dit: à

Arrêtez de vous lever la peau (du crâne), JJJ !

Janssen J-J dit: à

J’essaie d’aider chacun.e à s’enlever les totos de la tronche (ou les papous dans la tête, comme on veut)
Mais vous m’avez devancé, comme d’habitude, jzmn…
Pourriez-vous m’élucider le sigle TKT pour ma collection, merci.

Jazzi dit: à

TKT était le grand amour de D, JJJ. Mais celui-ci n’en a pas voulu…

Janssen J-J dit: à

Bien noté vos écrivaines majeures sur la centaine de vos fragments : Beauvoir, Yourcenar, Sarraute, Duras.
Il en faudra du temps, pour ajouter CT et MS à votre collection, jzmn 🙂 !

Janssen J-J dit: à

vous ai demandé de m’épeler TKT, pas autre chose, voyons. Répondez tjs à côté des plaques…
(je rappelle au passage à l’orgueilleuse txlf, que le découvreur de la tactonique des plaques et de la dérive des continents fut claude allègre, le célèbre climatosceptique de ministre sémoire 😉 …

Bloom dit: à

Baroz, dans sa trilogie « USA », Dos Passos intercale des chapitres/ sections chroniquant les vies d’Américains moyens,les conflits entre patrons et ouvriers, au début du 20e s, avec une section intitulée The Camera Eye, collage de phrases au contenu plus autobiographiques, et une troisième , Newreels (actualités), qui intègre gros titres, slogans publicitaires, bios de personnages célèbres…Le tout offrant une vision kaléidoscopique de l’Amérique début de siècle…Œuvre ambitieuse de 1184 pages dans mon édition Penguin Modern Classics, 1978, offerte à ‘Aberdeen, un dominguo de Abril-80″…

Jazzi dit: à

Superbe papier sur le livre de Gracq, en effet, JJJ !
Le faire cohabiter avec celui, indigent, de Camille Kouchner n’est-il pas révélateur de notre époque ?
Orgueilleux, élitiste, Gracq ?
Indispensable, avant tout : le meilleur agent contre la pollution littéraire actuelle !

Jazzi dit: à

Merci, Bloom. Je comprends mieux. Du style de Dos Passos, on conserve surtout la narration chorale, dont Sartre s’est inspiré pour sa trilogie des Chemins de la liberté.

christiane dit: à

C.P.
Merci.
Dans votre évocation sensible de Julien Gracq, vous rappelez ces mots de C.Garcin : « Après sa troisième visite (Gracq a alors quatre-vingt-quatorze ans), Garcin dit : «L’œuvre de Julien Gracq est hautaine, mais Louis Poirier est humble. »

Je fais un lien avec ces lignes du Journal de bord (« Cahiers ») de Paul Valéry (vol.1) :
« Tout être ne laissera-t-il qu’un amas informe de fragments aperçus de douleurs brisées contre le monde, d’années vécues dans une minute, de constructions inachevées et glacées, immenses labeurs pris dans un coup d’œil et morts.
Mais toutes ces ruines ont une certaine rose. »
Une certaine rose…
Rester tranquille face à mes émotions littéraires et connaitre par vous le souvenir de cette rencontre simple et chaleureuse avec J.Gracq.
Chacun a ses convictions, sa sensibilité mais les avis éclairés permettent de mieux comprendre un texte, un livre, une œuvre, un homme.
Vous évoquez ce récit insolite, énigmatique de J.Gracq : Le Roi Cophetua.
Livre que j’ai trouvé inquiétant, fascinant. Tout à fait en accord avec cette pensée de P.Valéry.
Il note de ce voyage vers son ami Nueil, pilote de guerre, au début du livre, ce qu’il voit des fenêtres : « les cimetières de banlieue, crevant, épongeant çà et là la pluie noire » ou « les forêts nobles et vides qui barricadaient les avancées de la vie civile ».
Un train traversant brumes et pluies qui le conduit vers une maison vide, silencieuse et sombre dans le crépuscule où nul ne l’attend.
Lente métamorphose.
Une maison entourée par la guerre. La flamme d’une bougie vacillante. La nuit tombe. Le décor est planté.
L’attente… comme celle des sentinelles. L’attente, où naît le désir d’une idéale rencontre.
Il n’est que cette attente.
Une jeune servante, fugitive comme un songe, passe, le retient quand il veut partir et l’invite à prendre un repas.
Il découvre un tableau dans la pénombre : un roi, le genou fléchi devant une très jeune fille. « Le roi Cophetua amoureux d’une mendiante »…
La servante passe et repasse avec son flambeau.
Tout cela ressemble à une veillée funèbre. Son ami est-il mort ? Viendra-t-il ?
Il la suit dans sa chambre, où elle s’offre, nue… et silencieuse. Puis, elle s’endort et là j’ai lu le passage le plus étrange de ce récit (que j’avais noté sur un carnet) :
« Je la regardais, et il me semblait que je me regardais aussi me pencher sur elle. Je me sentais entrer dans le tableau, prisonnier de l’image où m’avait peut-être fixé une exigence singulière. »
Il n’y a rien à comprendre. C’est ainsi. A-t-il pris la place que son ami lui destinait ?
Il part, fuit, dans la forêt, à l’aube…
Un récit presque médiéval. Le Graal… Perceval…
Je pense aussi aux toiles de Chirico, hypnotiques.
Mystérieux Julien Gracq… quel rêveur ou médium, proche de Nerval (« Nadja »), de Bachelard (La rêverie), captant l’insolite, l’étrange d’un monde énigmatique, magnétique, entre vie et mort, réel et imaginaire. L’envers du monde ?

et alii dit: à

la tactonique des plaques
ça doit être ionique?
quelle idée que je me mêle des « conversations célestes » comme dit l’historien ATTIAS goncourt de la bio sur lequel P.Assouline fit naguère un billet ;
conversez, le ciel vous entendra peut-être

Jazzi dit: à

« vous ai demandé de m’épeler TKT »

Je ne donne jamais l’identité des erdéliens, surtout en leur absence. J’ai trop le respect de la vie privée des autres, contrairement à ce que dit la rumeur malveillante et censurante me concernant…

Marie Sasseur dit: à

@ Un Boeing 747 ? 

Non, c’est un Dreamliner.

Allô papa tango Charlie, nous perdons de l’altitude… le boeing 737 a disparu en mer de Java.

https://youtu.be/pLvL_9HQQoE

et alii dit: à

et wiki précise:
Pierre Assouline, « Jean-Christophe Attias : « Même-pas-rabbin », L’Histoire, no 439,‎ septembre 2017 (lire en ligne [archive]).

et alii dit: à

Sur l’histoire: Assouline dixit:
N’allez pas croire tout ce que l’on raconte sur Jean-Christophe Attias, c’est parfaitement vrai. Ainsi énoncé, le personnage est planté comme on le dirait d’un décor : volontiers provocateur, l’ironie disposée, le goût du paradoxe, l’esprit légèrement subversif, l’humour assez caustique et une irrépressible quête de liberté. Le titre du livre qu’il publie ces jours-ci est bien à son image, Un Juif de mauvaise foi. Son récit est ainsi fait qu’il ne peut que désespérer la critique tant il la désamorce, s’adressant à lui-même les reproches qu’on serait tenté de lui formuler.

Né à Bayeux, il est baptisé, sa mère étant catholique et ses parents s’étant mariés à l’église. Il sera Jean, comme l’apôtre et disciple préféré de Jésus, et Christophe, autant dire celui qui porte le Christ. Quant à Attias, c’est un patronyme séfarade d’Algérie, celui de son père juif. De quoi nouer un paquet de contradictions en trois mots, jouer sur l’effet de contraste en souriant lorsque la situation s’y prête ou le porter comme une croix dans le cas contraire.

Jean-Christophe Attias est le fils de son père, hanté par son souvenir. Philosophe de formation qui entretenait des rapports désinvoltes avec le judaïsme, celui-ci fut surveillant général de lycée, avant de devenir directeur de collège. Toute une enfance entre une présence, celle de son frère, et une absence, celle d’une soeur mort-née deux ans avant lui. « Ma soeur, en s’abstenant de vivre, m’a assurément fait beaucoup de mal », écrit-il. Longtemps, il aura porté cette blessure en lui, jamais refermée, inexplicablement, jusqu’à sa rencontre avec l’historienne Esther Benbassa le 3 novembre 1982, un « miracle » intervenu dans sa vie tant elle lui a permis de devenir ce qu’il est, de l’aider à se sortir d’un judaïsme qui le confinait et de vaincre ses démons : « Ma femme a tué pour de bon le fantôme d’une soeur qui hantait ma nuit, permettant enfin au jour de se lever. » Un mystère apaisé mais jamais vraiment résolu, augmenté même par l’ambiguïté de sa sépulture : une croix et une étoile de David entrelacées. Ainsi prend-il conscience que sa propre histoire est associée à la mort.

Pour sortir du doute, cet être qui se reconnaît double car « tissé de laine et de lin » choisit de tuer le baptisé en lui et de devenir un Juif vivant. Sa conversion, effectuée de la manière la plus orthodoxe, a pris effet officiellement le 5 février 1979. Il avait 20 ans, l’âge idéal pour se mettre soi-même au monde.

Un esprit indépendant

Il ne lâche pas son Spinoza portatif, ce Traité théologico-politique dont il n’a jamais cessé de se délecter. Le Portugais d’Amsterdam banni de sa communauté a dû quelque peu déteindre sur lui tant on retrouve chez Jean-Christophe Attias des échos de l’attitude de défi, de la volonté d’affranchissement, du goût de la polémique et de l’indépendance d’esprit du philosophe. On sent son ombre portée dans sa manière de rappeler : « Dieu n’existe pas, j’en ai toujours été persuadé », ce qui ne l’a jamais empêché de le prier ardemment, pas seulement durant ses cinq années de pratique orthodoxe, mais au-delà, puisqu’il fait de ce leitmotiv « la seule constante de [sa] vie spirituelle ». Vous en êtes troublé, dérouté, perturbé ? C’était bien l’objectif, sa manière à lui de dire que la seule question qui vaille n’est pas dans l’existence ou l’inexistence de l’Éternel, mais dans la confiance qu’on peut lui accorder ou pas. Si le français est bien sa langue maternelle, il ressent l’hébreu comme sa langue paternelle. Agrégé d’hébreu moderne et attiré par l’histoire contemporaine des Juifs, il ne se veut pas moins médiéviste. Pas mystique pour un sou, il s’est pourtant passionné pour la figure du kabbaliste du XIIIe siècle Abraham Aboulafia qu’il a traduit. Et tout cela fait de ce docteur en études hébraïques un pur littéraire, comme il aime à se définir.

Pas un ingrat, Attias. Il prend même plaisir à la reconnaissance de dettes en louant ses maîtres (Pierre Vidal-Naquet notamment) quitte, au passage, à donner quelques coups de griffe aux mandarins et aux abus de pouvoir des autorités administratives. Le récit de ses avanies lorsqu’il postula à la direction d’études sur la chaire « Judaïsme rabbinique » de la section des sciences religieuses de l’École pratique des hautes études, lui le laïc auquel on reprochait de n’être « même-pas-rabbin », et d’être roturier du judaïsme, ignorant du Talmud, candidat des protestants, sans aura communautaire, cheval de Troie des sciences humaines appliquées au judaïsme, entre autres noms d’oiseaux, vaut le détour. Comme un problème de légitimité, question qui est d’ailleurs au coeur de l’identité juive et qu’éprouvent également tous les minoritaires. Cette chaire tant convoitée, il y fut finalement nommé par le Ministère en 1998 après que le poste eut été mis au concours pour la troisième fois et qu’il y fut réélu pour la troisième fois.

Un authentique Juif diasporique

Ainsi le fils d’un Juif « un peu abstrait » est-il devenu un Juif « de mauvaise foi » après s’être progressivement éloigné de la pratique sans se renier : « La folie des religieux me fatigue, les intégristes m’effraient, les laïcards m’horripilent », dit-il, dans cet ordre. Désormais un authentique Juif diasporique. La dispersion a du bon. Comprenez qu’il a trouvé l’équilibre, l’harmonie, la légèreté davantage dans l’exil que dans le retour. Son dernier livre, il l’a écrit sur un lit de convalescence après une sérieuse alerte, sans archives ni notes, avec de la mémoire et un peu d’imagination.

Il n’y a pas de mezouza sur le linteau de la porte de son appartement parisien près de la Bastille, mais à l’intérieur, à l’entrée de son bureau. L’objet rituel, dont il n’a pas vérifié l’état calligraphique des extraits du Deutéronome qu’il est censé renfermer, lui a été transmis par sa grand-mère, qui l’a arraché de leur maison de Mascara en quittant l’Algérie. A ses yeux, il dit l’essentiel : l’exil et la fidélité.

Aujourd’hui, il ne se sent plus illégitime, même si on le renvoie souvent à un certain particularisme, ce qui n’est jamais très agréable. A la rentrée, il consacrera son séminaire de rechercheN’allez pas croire tout ce que l’on raconte sur Jean-Christophe Attias, c’est parfaitement vrai. Ainsi énoncé, le personnage est planté comme on le dirait d’un décor : volontiers provocateur, l’ironie disposée, le goût du paradoxe, l’esprit légèrement subversif, l’humour assez caustique et une irrépressible quête de liberté. Le titre du livre qu’il publie ces jours-ci est bien à son image, Un Juif de mauvaise foi. Son récit est ainsi fait qu’il ne peut que désespérer la critique tant il la désamorce, s’adressant à lui-même les reproches qu’on serait tenté de lui formuler.

Né à Bayeux, il est baptisé, sa mère étant catholique et ses parents s’étant mariés à l’église. Il sera Jean, comme l’apôtre et disciple préféré de Jésus, et Christophe, autant dire celui qui porte le Christ. Quant à Attias, c’est un patronyme séfarade d’Algérie, celui de son père juif. De quoi nouer un paquet de contradictions en trois mots, jouer sur l’effet de contraste en souriant lorsque la situation s’y prête ou le porter comme une croix dans le cas contraire.

Jean-Christophe Attias est le fils de son père, hanté par son souvenir. Philosophe de formation qui entretenait des rapports désinvoltes avec le judaïsme, celui-ci fut surveillant général de lycée, avant de devenir directeur de collège. Toute une enfance entre une présence, celle de son frère, et une absence, celle d’une soeur mort-née deux ans avant lui. « Ma soeur, en s’abstenant de vivre, m’a assurément fait beaucoup de mal », écrit-il. Longtemps, il aura porté cette blessure en lui, jamais refermée, inexplicablement, jusqu’à sa rencontre avec l’historienne Esther Benbassa le 3 novembre 1982, un « miracle » intervenu dans sa vie tant elle lui a permis de devenir ce qu’il est, de l’aider à se sortir d’un judaïsme qui le confinait et de vaincre ses démons : « Ma femme a tué pour de bon le fantôme d’une soeur qui hantait ma nuit, permettant enfin au jour de se lever. » Un mystère apaisé mais jamais vraiment résolu, augmenté même par l’ambiguïté de sa sépulture : une croix et une étoile de David entrelacées. Ainsi prend-il conscience que sa propre histoire est associée à la mort.

Pour sortir du doute, cet être qui se reconnaît double car « tissé de laine et de lin » choisit de tuer le baptisé en lui et de devenir un Juif vivant. Sa conversion, effectuée de la manière la plus orthodoxe, a pris effet officiellement le 5 février 1979. Il avait 20 ans, l’âge idéal pour se mettre soi-même au monde.

Bloom dit: à

la narration chorale, dont Sartre s’est inspiré pour sa trilogie des Chemins de la liberté.

Sartre était fan de DP, mais il s’en inspire dans le principe seulement, car chez Dos Passos, la typographie et la pagination matérialise le collage, avec italiques, MAJUScules, (absence de )ponctuation célinienne avant la lettre (…)
Exemple:

NOISE GREETS NEW CENTURY
LABOR GREETS NEW CENTURY
CHURCHES GREET NEW CENTURY

Mr McKinley i hard at work when the new year begins.

NATION GREET CENTURY’S DAWN

(…)

little windows of hotels around the harbor O que c’est beau la lune
and the big moon


Très novateur, on pense au vorticisme brit et à la revue « Blast! »

Bloom dit: à

Ce site ne permet pas de reproduire la typographie de Dos Passos, car il y a un blanc entre « harbor » et « O »

(Vive l’artisanat!)

Jazzi dit: à

Et et alii qui ne comprend pas pourquoi Passou parle de « scintillants éclats » !

Jazzi dit: à

En effet :

« John Dos Passos (1896-1970), William S. Burroughs (1914-1997) et James Graham Ballard (1930-2009) s’inscrivent dans une histoire anglo-saxonne du montage et du collage romanesques, voire une histoire nord-américaine (…) Si leurs pratiques s’inscrivent dans un processus historique, c’est aussi dans la mesure où chaque auteur a revendiqué l’influence du précédent (Burroughs affirmant le rôle pionnier de Dos Passos et Ballard revendiquant lui-même l’influence de Burroughs). Se dessine alors une sorte de généalogie du collage romanesque anglo-américain. »

renato dit: à

Contrairement à Sartre qui fut un intellectuel affligeant, Dos Pasos regarda de près la typographie dada et il en donna une nouvelle interpretation — fort interessanre par ailleurs.

Bloom dit: à

Sartre qui fut un intellectuel affligeant,

il faudrait peut-être expliquer en quoi consiste cet « affliction », renato. Je ne doute pas que vous ayez lu et L’être et le néant et La critique de la raison dialectique, mais il me semble qu’un petit argumentaire bien torché éviterait de passer pour un suiveur paresseux du débinage de Sartre…
BàV

Jazzi dit: à

« Sartre qui fut un intellectuel affligeant »

C’est vite dit, renato.

Marie Sasseur dit: à

Jean- Christophe, le converti, est- il de la famille de Richard coeur de millions, plus connu comme mari de l’ex- madame Martin- ex- Sarkozy ?

Il me semble que Passou en touche deux mots dans son voyage en Sefarad.

renato dit: à

Je me demande si vous l’avez lu, Bloom. Bon, il est vrai qu’en environnement français il faut aveuglement « admirer » Sartre — ce qui est aussi le cas d’étudier Breton plutôt que dada, je me souviens d’un libraire Parisien qui soutenait dur comme fer que dada était une consequence du surrealisme ! Enfin, vous deviendrez Européens lorsque vous auriez appris à vous tenir à la chronologie.

Cela dit, lisez Sartre indépendamment du préjugé nationaliste puis on en parle.

Paul Edel dit: à

Ce qui me ravit en lisant les jugements littéraires du professeur Gracq, c’est qu’il se refuse à utiliser un vocabulaire jargonnant, abstrait, ou de ce gris abstrait qui signale de loin la thèse universitaire Il me révèle à chaque fois, par un éclairage si personnel, si rapide, concis, que ca ressemble à un court-circuit salvateur. Sa conversation avec un Stendhal garde quelque chose de volatil difficile à exprimer, une impression soudaine au détour d’une page. Chez lui,un ensoleillement particulier, sur tel aspect des œuvres de Balzac ou de Flaubert que notre propre lecture avait un peu fossilisé. Stendhal, Nerval, Proust ou Flaubert ou Racine Baudelaire (« Vers sans cesse fléchissant sous le poids des souvenirs, des ennuis, des chagrins, des voluptés remémorées ») et tant d’autres, scolarisés, paralysés par des enduits et des couches d’interprétations reprennent une force vitale, se décrassent des dépôts successifs des commentaires-calcaires que chaque génération s’autorise avec son bagage culturel.
Gracq casse le sarcophage de l’habitude. Il a le don de la fraîcheur irrespectueuse en abordant les grandes figures.. Ce que je préfère en lui c’est le caractère buissonnier, enjoué, malicieux, récréatif,sournoisement insolent, imprévisible,taquin, de ses jugements. Parfois son coup de marteau sur la carapace de la gloire esquinte magnifiquement la vénération moutonnière. Hugo ou Flaubert en font les frais. O bienvenue irrespect !..
De plus ,il prend soin d’avouer combien l’humeur du moment incline son jugement : (« Il y a des heures où je n’ai plus de gout que pour les quelques récits modestes, sans intrigue, sans merveilleux apparent et même sans poésie éclatantes(..) ». On n’est pas plus modeste, lucide, et moins « élitiste » dans ce ton familier.

Bloom dit: à

J’ai bien lu Sartre, renato, et notamment les deux opus cités, ainsi que ses pièces, Le Mots et Les situations. N’en faites pas une histoire de nationalisme, ce qui est malhonnête me connaissant (my country right or wrong, très peu pour moi).
J’ai pu constater dans mes pérégrinations que dans les pays qu’on appelait autrefois du tiers-monde, Sartre fut et est encore quelqu’un d’extrêmement influent et admiré. Alors ne venez pas me resservir la soupe du nationalisme.
Ce qui me dérange chez Sartre, c’est son rôle d’intellectuel « organique », cette façon d’embrasser toutes les causes. Et puis dans une certaine mesure, son attitude pendant l’Occupation.
Mais sa réflexion, les concepts importants de « pour-autrui » et de « pratico-inerte », sa réflexion sur la conscience qui poursuit la pensée phénoménologique , le style des Mots, et les chefs d’œuvres que sont Huis-Clos et ses nouvelles, tout cela ne me semble pas mériter le qualificatif d’affligeant. A moinss de vouloir hurler avec les loups.
Très imparfait et critiquable sur bien des points, Sarte, mais pas « affligeant », non.

B dit: à

et alii, je n’ai que faire de votre condescendance. Vous etes comiquement envahissant et débordant. Tant d’autres qualités que je tairai car la taxinomie me fatigue.

vanina dit: à

Gabrielle Bonheur Chanel à cinquante ans de sa mort. Un souvenir de la part des femmes qu’elle a libérées des constrictions vestimentaires, elle qui était orpheline et a appris son art chez les nonnes. Un style qui vit toujours, un charme qui s’est répandu dans le monde entier, ses parfums inimitables, sa gardénia, ses souliers. Cendrillon a triomphé de son départ difficile.

Je constate avec plaisir que le livre de Emanuele Trevi, Sogni e Favole, est publié en France. Un dense petit livre, une promenade dans Rome, qu’il arpente quotidie, aboutit à une meditatio mortis et à un souvenir révélateur d’amis artistes, de leurs tourments, de leurs ombres, et de leur congé du monde.
La poésie facile de Metastasio n’est pas si facile, toute surface cache un trouble, si Metastasio a ses difficultés, imaginez les affres des contemporains…

Jazzi dit: à

« Ce qui me ravit en lisant les jugements littéraires du professeur Gracq »

Dans ses jugements hâtifs et hardis, il n’est pas sans rappeler le Angelo Rinaldi de la grande époque, avant que ce dernier ne tourne académicien !
Une critique d’humeur rafraichissante et revigorante.

renato dit: à

Ripetitio iuvat

L’œuvre de Sartre semble avoir disparu avec les 45 tours, pour cette simple raison j’aime imaginer Borges composer une fiction où le personnage est un intellectuel qui se définit par des lieux communs ; je l’imagine qu’afin de bien conduire sa narration il développe une praxis qui s’appuie sur la tendance du sens commun à faire la différence entre la réalité et l’apparence, entre une réalité de la surface et une réalité de la profondeur, entre divers genres de situations et de choses réelles : en un mot, popperienne — ou dans ces eaux-là —. Il se peut que seulement à ces conditions, seulement en étant le sujet de la narration d’un autre, la vie et l’œuvre de J-P. S. trouvent finalement un sens cohérent. Il y a le risque que cela devienne trop métaphysique pour mes goûts ; d’un autre point de vue, que la précision de l’imaginaire borgesien soit un trop beau cadeau pour un intellectuel qui a préféré croire que manifester avec des étudiants « en carrière » aurait pu combler les vides laissés par son incapacité d’interroger la littérature et en conséquence le concept de vérité — ce qui m’induit à relever le fait qu’il n’y a pas de contiguïté esthétique entre les lourdeurs de Sartre et la légèreté de Borges, ainsi je laisse tomber ma rêverie et je passe à autre chose.

Paul Edel dit: à

Jazzi, oui Rinaldi et Gracq !Angelo avait bien lu Gracq ,mais chez Rinaldi une jubilation dans la démolition des oeuvres,( son côté « videur de boite de nuit repérant les escrocs,les fausses valeurs dans le bal des vrais écrivains..) ça va de Bodard (le correcteur automatique veut m’imposer « bobard » ce qui est rigolo,non? )à Claude Simon.. je ne crois pas du tout au côté « hâtif » de Gracq, mais bien au contraire, une longue familiarité avec ses auteurs de prédilection (en gros le massif poétique et romanesque du XIX°)D’où ses corrections de trajectoire dans ses jugements, tout au long des années..

puck dit: à

« Parfois son coup de marteau sur la carapace de la gloire esquinte magnifiquement la vénération moutonnière. Hugo ou Flaubert en font les frais. O bienvenue irrespect !.. »

ah bon ? même Flaubert ?

et alii dit: à

je ne sais où B A VU DE LA CONDESCENDANCE DE MA PART POUR SON CORRECTEUR et ses appels érotiques non partagés! si elle n’a rien d’autre à proposer que sa levrette, qu’elle se ravise pour chercher des amateurs de sa zoophilie;

puck dit: à

Gracq était prof de français, Darreieussecq et Lafon aussi sont profs de franchoui.

et quand on compare leurs bouquins on peut voir l’évolution de l’éducation nationale.

puck dit: à

« Parfois son coup de marteau sur la carapace de la gloire esquinte magnifiquement la vénération moutonnière. Hugo ou Flaubert en font les frais. O bienvenue irrespect !.. »

Flaubert ? et Proust aussi ?

B dit: à

En fait, Le roi, seulement.

puck dit: à

j’aime pas la critique trop intellectuelle !

la lecture doit rester un plaisir simple.

c’est pour ça que j’aime bien les articles de passou.

Marie Sasseur dit: à

@Gracq était prof de français.

C’est faux.

et alii dit: à

oui, puck, c’est d’ailleurs une madame LAGARDE ET MICHARD QUI A CRU QUELLE POURRAIT M4EMPËCHER DE LIRE Gracq;elle s’est trompée

puck dit: à

Marie Sasseur dit: à

@Gracq était prof de français.

C’est faux.
 »

ah bon ? il était prof de quoi alors ? d’histoire géo ?

Marie Sasseur dit: à

« En 1928, Louis Poirier, plus connu sous son pseudonyme de Julien Gracq, a été reçu au baccalauréat avec mention Très bien. Admis en classe préparatoire au Lycée Henri IV à Paris, il suivit les cours de philosophie d’Alain. En 1930, Louis Poirier fut admis à l’École normale supérieure et suivait en parallèle des cours à l’École libre des sciences politiques (il en sortit diplômé en 1933).
Choisissant d’étudier la géographie, en hommage à Jules Verne, dira-t-il par la suite, il fut l’un des élèves d’Emmanuel de Martonne et d’Albert Demangeon, deux grands géographes. »

https://pierrickauger.wordpress.com/2016/12/11/louis-poirier-professeur-dhistoire-geographie/

puck dit: à

moi j’ai lu le Rivage des Syrtes !

il y a longtemps je l’ai lu.

hé ben c’est un bouquin qui parle de rivage et de Syrtes, un truc hyper perché même que parfois il faut relire 3 fois la même pages pour pas se perdre, j’ai dû commencer la lecture en 1986 et la finir en 2004.

puck dit: à

prof d’histoire géo ? ouai j’ai gagné !

on gagne quoi au fait ?

à l’époque les profs d’histoire géo ils étaient sacrément perchés, plus perchés que les profs de philo ou de lettres d’aujourd’hui, comme Camille Laurens au hasard.

Camille Laurens est restée très « enfantine », elle a gardé un côté « les malheurs de Sophie ».

et alii dit: à

mais si ça vous inquiètetant que ça, vous pouvez regareder la video entretien du français niçois:
voilà un site:
SFAR, J. (2015). SI DIEU EXISTE: LES CARNETS DE JOANN SFAR. PARIS: DELCOURT.
Après sa subordonnée hypothétique «Si Dieu existe», Joann Sfar n’ajoute rien. Pas même trois points de suspension.

«Le carnet s’appelle Si Dieu existe. Je me suis dit qu’avec un titre aussi con, j’allais attirer du monde. »

Et d’ailleurs:

puck dit: à

Camille Laurens c’est le genre « quand j’étais enfant je m’enfermais dans ma chambre pour lire Mamde de Sévigné, pendant que ma maman faisait la cuisine et mon papa il coupait du bois dans le jardin, plus tard je suis tombé amoureuse de mon cousin, j’avais 9 ans… »

Jazzi dit: à

Qu’est-ce que MàC, tout aussi passionné de géographie, disait de Gracq ?

Marie Sasseur dit: à

Écrivaine- géographe. Actuellement, en France, à part Sylvain Tesson, c’est rarissime.

Jazzi dit: à

« Je me suis dit qu’avec un titre aussi con, j’allais attirer du monde. »

ça n’a pas manqué, et alii est tombée à pieds joints dans le panneau !

Marie Sasseur dit: à

Écrivaine- géographe…gosh.

Jazzi dit: à

« Écrivaine- géographe »

Sylvain Tesson est une femme ?

et alii dit: à

carnets juifs canari SFAR
Se reconstruire après  »Charlie »
Joann Sfar, le dessin comme prière VIDEO

Marie Sasseur dit: à

Ca va, ça va, la tafiole. J’ai corrigé.

Jazzi dit: à

La tête de gondole Tesson c’est l’anti Gracq !

et alii dit: à

il y a longtemps que je lis SFAR

christiane dit: à

Extrait d’un blog que j’aime beaucoup, celui de Michel Volkovitch, ce portrait sensible de Julien Gracq, publié dans la rubrique « Pages d’écriture » en novembre 2015 – n°146 :
http://volkovitch.com/rub_infime.asp?a=1511

Soleil vert dit: à

« …James Graham Ballard (1930-2009) s’inscrivent dans une histoire anglo-saxonne du montage et du collage romanesques, »

Ballard rien a voir avec Dos Passos. On peut le voir comme un Max Ernst littéraire (d’où l’idée de collage…). C’est un rêveur surréaliste. Mais pour les collages de texte à la Dos Passos en SF voyez plutôt du côté de Tous à Zanzibar » de Brunner.

rose dit: à

Puck

« […]bouquin qui parle de rivage et de Syrtes, un truc hyper perché même que parfois il faut relire 3 fois la même pages pour pas se perdre, j’ai dû commencer la lecture en 1986 et la finir en 2004. »
Avec mon petit camembert Pâturages es célibataire, je ris.
Vous me battez.
Pour ma part, ai repris l’Anomalie. Sans passion.

Marie Sasseur dit: à

Le copieur-colleur du blog, voleur éconduit par la Rachilde , avec des tocs et ses fixettes est un vrai kapo.

Paul Edel dit: à

Puck, une réserve sur Flaubert? Sur Hugo,?sur Proust? ils s’en remettront non? ce sont des blessures légères. le pronostic vital n’est pas engagé pour ces colosses.C’est le Samu qui le dit.

rose dit: à

MàC sa grande passion c’était les gares et leurs trains.

christiane dit: à

Quant à l’auteur de ces chroniques concernant Julien Gracq :
« Michel Volkovitch a enseigné la traduction à l’université Paris VII de 1991 à 2012, et il continue de l’enseigner au CETL de Bruxelles comme à l’ETL de Paris. Traducteur incontournable de la littérature grecque contemporaine, notamment des deux premiers livres d’Èrsi Sotiròpoulos (Zigzags dans les orangers, chez Maurice Nadeau, et Dompter la bête, chez Quidam), il a reçu plusieurs prix littéraires pour ce travail de passeur (le prix Nelly-Sachs en 1996, le prix Laure-Bataillon en 2004 pour sa traduction du Miel des anges de Vanghèlis Hadziyannìdis, etc). On lui doit également une Anthologie de la poésie grecque contemporaine, 1945-2000 publiée dans la collection Poésie/Gallimard.
Il est également l’auteur de livres plus personnels, qu’il présente comme des récits de voyage en région parisienne (Le bout du monde à Neuilly-Plaisance, et Transports solitaires), et il a rassemblé dans son Verbier, herbier verbal, en 2000, et dans Coups de langue en 2007 (tous deux aux éditions Maurice Nadeau) les chroniques qu’il a écrites pour La Quinzaine littéraire, dans lesquelles il aura su montrer avec la même intelligence heureuse que le Julien Gracq des fragments critiques, à quel point une certaine littérature contemporaine française peut-être d’une richesse et d’une subtilité extraordinaire. »

rose dit: à

Les trains et leurs gares.

Janssen J-J dit: à

à part Sylvain Tesson, c’est rarissime.

J’aimerais citer un anthropologue écrivain amoureux fou de la géographie physique, Martin de la Soudière (le frère benjamin de Vincent), hélas trop peu connu de l’herdélie, mais bien plus intéressant que l’insupportable Tesson. Sait-on jamais ? quelques liens éventuels
https://www.franceculture.fr/personne/martin-de-la-soudiere

Soleil vert dit: à

Soleil vert dit: à
« …James Graham Ballard (1930-2009) s’inscrivent dans une histoire anglo-saxonne du montage et du collage romanesques, »

Ballard rien a voir avec Dos Passos. On peut le voir comme un Max Ernst littéraire (d’où l’idée de collage…). C’est un rêveur surréaliste. Mais pour les collages de texte à la Dos Passos en SF voyez plutôt du côté de Tous à Zanzibar » de Brunner.

RECTIFICATION : le rédacteur fait référence à l’unique œuvre de Ballard que l’on peut considérer comme un collage, à savoir « La foire aux atrocités »

rose dit: à

Pas vu l’église.
Est derrière.
Pas vu la vigne derrière aussi, dans le jardin j’imagine.
Il a décidé de son vivant que sa maison d’habitation serait résidence d’artiste mais je ne sais comment il a choisi Brunehilde Hautbois comme exécutrice testamentaire.

Marie Sasseur dit: à

@C’est le Samu qui le dit.

Et le SAMU peut-il faire un débriefing du voyage à Rome, tous les deux sans personne, du professeur de géo ?

Marie Sasseur dit: à

Lien: « Ethnologue (CNRS), spécialiste du monde rural, Martin de la Soudière a publié notamment Poétique du village . Rencontre en Margeride  (2010), Lignes secondaires  (2008), Au bonheur des saisons. Voyage au pays de la météorologie  (1999) et L’hiver. À la recherche d’une morte saison  (1987). »

Merci pour les autres. Je passe.

Janssen J-J dit: à

@ Ca va, ça va, la tafiole. J’ai corrigé.

Ras le bol, ma (connasse de) soeur…
Vous étiez supposée vous être calmée… ç’a pas duré bin longemps, hein…, même pas un mois complet ! C’est-i que vous êtes pas encore vaccinée ?…
A l’année prochaine dans la 5e dimension avec vos souris chauves, pangolines et autres visonnes.
Next.

Marie Sasseur dit: à

Voilà que le connard de keuf refaire sa crise. Entre kapos de ce blog, ils se soutiennent.

Marie Sasseur dit: à

D’un toquard, l’autre, ils se jettent comme des clébards en chaleur sur le moindre commentaire.

Jazzi dit: à

« MàC sa grande passion c’était les gares et leurs trains. »

Oui, rose, mais qui lui permettait de traverser les paysages et de rejoindre les villes.
Souvenir de ses papiers d’histoire-géo passionnants ici et sur son blog !

Marie Sasseur dit: à

En plus ils se font des cachoteries… faux- culs jusqu’à l’obscène.

DHH dit: à

Impeccable effet discriminant de l’opération « « Jazzy » »
Elle a officialisé la frontière entre les commentateurs habituels :
D’un côté , les grands ,les lettrés ,qui ont tout lu , tout digéré tout commenté avec finesse et métier ,et qui a l’occasion savent aussi ecrire avec élégance et brio . Ceux-là ont tout de suite compris où Jazzi voulait en venir, et ont identifié tous, ou presque tous, les morceaux de littérature avec lesquels il a composé son paysage intérieur
Et les autres, nous autres, majoritaires, qui venons lire ce qu’ils ont écrit ,y allant parfois d’un grain de sel timide, parce que le hasard veut que sur un sujet particulier on ait quelque chose à dire , d’ailleurs rarement d’ordre vraiment littéraire ,
Et à la lumière de ce clivage , ces sans grade m’ont fait penser à ces gens qui, quittant le camping où ils passent leurs vacances, viennent en habitués passer l’apres-midi à Saint Tropez pour passer en revue sur le port les yachts de luxe et jouir de la proximité fugace et fantasmée avec leurs occupants, que leur procure cette virée

Jazzi dit: à

Par souci d’égalité homme-femme, il faudrait trouver un terme équivalent pour désigner une beauf au féminin (Le terme « beauf » désigne généralement une personne plutôt de classe moyenne ou populaire, aux idées étroites, aux manières vulgaires, aux goûts douteux, nourrie de préjugés et peu tolérante).
Quoi de mieux que une « mariesasseuse » ?

Marie Sasseur dit: à

Billet: « Son dernier livre (mais il y en aura d’autres, rassurez-vous, à commencer par Notules dont la parution est annoncée pour 2027 selon son vœu afin de ne pas blesser des contemporains égratignés) »

Curieux.

MTP en a-t-elle été  » égratignée  » de ce manuscrit non publié ?
Penser à téléphoner au SAMU.
Savent intervenir en urgence.

https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/11/19/manuscrit-cache-gracq/

Soleil vert dit: à

Il existe un autre type de collage en SF – je ne sais pas si cela se pratique ailleurs, quoique wiki cite Les Quatre d’Agata Christie – c’est le fix-up.

A mon avis cela n’ a rien à voir avec les pratiques citées plus haut (plus bas ?) , c’est un assemblage de nouvelles réunies en roman. Il y a une unité narrative contrairement par exemple à l’effet mosaïque deLa foire aux atrocités. Cela tient aussi (Van Vogt) d’un impératif commercial; Le roman se vend plus que la nouvelle. Le fix-up c’est du recyclage. En dehors de cette pratique, bien des nouvelles à succès sont gonflées à la taille romanesque (le business toujours)

et alii dit: à

En géographie, « peu de gens se consacrent à l’étude des rythmes » [1] et parmi eux, rares sont ceux à proposer une définition satisfaisante du mot. Michel Lussault fait par exemple du rythme « la scansion interne d’un temps » [2], envisageant le rythme dans une seule dimension, la dimension temporelle, laissant de côté sa dimension spatiale. Or, mon postulat principal est que le rythme s’inscrit dans l’espace et doit, en géographie, être un concept permettant de penser l’espace, ou, comme le dit Michel Lussault, de penser ce que les hommes font avec l’espace.

Pour penser en rythmes en géographie, il faut avant tout définir un nouveau mot pour cette science.

Penser avec le rythme en géographie : pourquoi et comment ?
– Pourquoi une réflexion sur le rythme s’est-elle imposée ? Pour pouvoir penser les mobilités touristiques de façon plus complexe qu’avec les termes de flux ou de mobilités, pour ancrer ces mobilités dans le temps et dans l’espace, à la manière de ce que l’école suédoise de géographie a fait autour d’Hägerstrand sur les budgets temps.

– La difficulté ça a donc été de trouver comment définir ce terme, qui n’existe pas vraiment en géographie, et qui n’est quasiment pas utilisé (quelques utilisations en géomorphologie mais ça reste confidentiel vu l’état actuel de la géomorphologie).

Jazzi dit: à

DHH, il ne faut pas exagérer !

et alii dit: à

Il est certain que pour construire le concept de rythme, le géographe n’est pas obligé de passer par l’art ou par Delaunay. Le fait de faire référence à ces toiles se justifie cependant par le fait qu’elles donnent à voir un phénomène qu’il est quasiment impossible de cartographier de façon satisfaisante. Elles permettent de comprendre ce qu’est le rythme spatio-temporel d’un phénomène, et par conséquent de servir de support à la construction d’une méthode pour l’analyser. La toile permet le passage de l’espace peint à l’espace réel. Cette analogie entre espace pictural et espace des sociétés peut ainsi être utilisée par le géographe pour construire un concept qui lui permettrait d’étudier un phénomène dans ses dimensions spatiale et temporelle, et non plus seulement spatiale.

Définir le rythme en géographie

De mes détours par la linguistique et l’art contemporain, j’ai récolté de quoi nourrir ma propre définition du rythme en géographie. Détour également par la chronobiologie et les mathématiques dont je ne fais pas mention ici.
Pour citer cet article : Maie Gérardot , « Les enjeux du rythme pour la géographie », Rhuthmos, 2 décembre 2012 [en ligne]. http://rhuthmos.eu/spip.php?article763

Marie Sasseur dit: à

« Juillet 2019. Conformément au souhait de Gracq, la publication de ce cahier reste impossible. Je le vérifie dans le testament qu’il a rédigé en 2000, où il est indiqué explicitement que tout texte inédit ne pourra être publié qu’à partir de vingt ans après sa mort, soit en 2027. Dont acte. Par curiosité, je me mets à lire la suite du testament et notamment la partie concernant le legs de ses biens matériels. Outre la maison de Saint-Florent, les différents appartements (à Paris, en Vendée) et terrains agricoles, on trouve une liste de sept héritiers parmi lesquels, en toute logique, André Charlot, dernier membre de la famille de Gracq encore en vie (la sœur de l’écrivain étant décédée au début des années 2000). L’écrivain lui cède un million de francs.

Mais une deuxième personne se voit léguer la même somme : mademoiselle Marie-Thérèse Prat, née le 6 mars 1910 à Lannion, domiciliée à Brest. La date de naissance, le lieu, les initiales, tout semble correspondre. Soixante-dix ans après cette fameuse année parisienne et cette histoire d’amour inachevée, voilà donc révélée l’identité de celle que Julien Gracq aura aimée passionnément ! Qu’en conclure ? Que l’auteur fit une dernière déclaration à Marie-Thérèse Prat par ce geste ultime, sans jamais l’avoir revue ? Ou qu’après l’année 1931 des échanges se sont poursuivis ? épistolaires, réels, les deux ? Si elle se vérifiait, cette deuxième hypothèse troublerait l’image bien entretenue de « l’ermite de Saint-Florent »… Elle révèlerait un élan sentimental que rien ne pourrait éroder, ce qui constitue un témoignage émouvant – qu’on soit un écrivain de la trempe de Gracq ou un anonyme tout entier à sa propre vie. »

Le manuscrit caché de Julien Gracq

par Christine Marzelière

19 novembre 2019

D. dit: à

Je crois que tu t’es fait une copine, Jazzi.

et alii dit: à

de saint tropez, je ne connais que le musée; évidemment on fait connaissance du gendarme sur la RDL(ce n’est pas pour ça qu’on y vient;on laisse ça aux « snobs »)

B dit: à

MS, je louange votre participation mais n’aviez vous pas déclaré délaisser les litterateurs comme Gracq si tant est qu’il s’ en trouve des clones? A moins que ce ne fut que provocation ou encore que j’aie mal enregistré.

B dit: à

You tube dispose de Julien Gracq à propos de Andrè Breton, Julien Gracq et Chateaubriand, en entretiens. (Rien de J G à propos de Jane Austen.).

Soleil vert dit: à

renato dit: à
Si on se tient à l’usage du temps les trains et leurs gares sont plus intéressants que les aéroports.

La nostalgie Bécaud, Dimanche à Orly mais aussi :

https://www.youtube.com/watch?v=KXlBUPWnOGE

Marie Sasseur dit: à

« mal enregistré  »

Ces vieux kapos ne savent plus tenir leurs fiches.

B dit: à

Ah tiens, pourtant ‘j’ai lu de vous une remarque sui indiquait que ce n’était pas votre tasse, surement l’avez vous lu après. Ce serait une explication. Ne reprochez pas aux gens qui gardent en mémoire quelques bribes sans capturer l’écran d’etre flics ou des surveillants, dans ce cas ici manquent des miradors compte tenu des potentiels qui s’ y promènent.

B dit: à

Si vous etiez epiciere, Marie, vous ne seriez aimable et correcte qu’avec vos clients. C’est deplaisant car vous n’etes pas épicière et je ne suis pas cliente. Que faire alors pour trouver la paix, une paix méritée, cultivée, travaillée?

MC dit: à

Juste un petit rectificatif. Dans Cophetua, il n’ y a pas d’amitié préexistante entre le héros et le musicien. Sinon le mécanisme de l’ attente ne pourrait pas jouer de la manière dont il joue, bec le déplacement de l’ attention du héros vers le rôle mystérieux de la servante, qui occupe peu à peu le centre du récit. Clopine, j’ ai voulu expliquer pourquoi Paul Edel a réagi. Cela n’ infirme pas le texte de Camille Laurens dans son ensemble. Si on veut un compte-rendu caricatural, le Mathieu Lindon de Libé Livres en est un bon exemple. Bien à vous. MC

Soleil vert dit: à

Gracq et Tolkien. (à propos des « Terres du couchant ») in fabula

« En même temps, l’écrivain français y exprimait un désir de s’évader, encore plus radicalement que dans Le Rivage des Syrtes, de la référentialité « réaliste » courante, et c’est cette fois un livre que Gracq ne lira que bien plus tard qui pourrait nous donner la clé du recul de notre auteur face à un « grand saut » dans le légendaire auquel il ne pouvait complètement se résoudre. Ce livre, c’est Le Seigneur de anneaux de Tolkien, qui était alors encore en cours d’écriture et qui ne serait traduit en français qu’au début des années 1970. Gracq semble même ne l’avoir découvert que quelques années plus tard, si l’on en croit l’enthousiaste évocation qu’il en fait en 1986 dans son entretien avec Jean Carrière :

Je n’ai pas de réserve envers les écrivains d’aujourd’hui, je suis seulement un très mauvais lecteur de romans nouveaux (je les abandonne le plus souvent vers la quinzième ou la vingtième page). La dernière très forte impression de lecture que j’ai ressentie en ce sens m’a été causée, il y a sept ou huit ans, par Le Seigneur des anneaux, de Tolkien, où la vertu romanesque ressurgissait intacte et neuve dans un domaine complètement inattendu.
Peut-être faut-il relativiser les deux derniers mots de cette citation : si Gracq a jugé Tolkien « totalement inattendu », c’est sans doute plus eu égard à la production romanesque française contemporaine que par rapport à ses propres attentes.

En relisant cet aveu de fascination à la lumière des Terres du couchant, on a en effet l’impression que le livre de Tolkien est apparu à Gracq comme la concrétisation d’un rêve romanesque qu’il avait fait, tout en refusant de l’assumer lui-même. Et l’idée de B. Boie que Gracq aurait voulu dans Les Terres du couchant « déplo[yer] toute la carte de la terre et embrasse[r] toute l’étendue des temps » trouve ici une pertinence nouvelle.

18En ne publiant dans La Presqu’île que le fragment qu’il a rebaptisé La Route, et qui se situe à peu près à la fin du premier tiers (p. 75-93) des Terres du couchant, Gracq a privilégié la part dynamique de son roman. Presque toute la seconde partie, avant une ultime fuite, se déroule en effet dans la ville assiégée et se rattache clairement au registre de la fièvre obsidionale qui informe déjà Le Rivage des Syrtes et Un balcon en forêt. La Route, par contre, frappe par l’impression de fuite en avant qui s’en dégage ; fuite lente et plutôt paisible, il est vrai, car, hors contexte, ces pages ne se ressentent presque pas de la menace qui plane par ailleurs sur Les Terres du couchant. Le choix de Gracq est donc allé assez logiquement vers ce que son roman avait de plus original au sein de sa production. Cette reprise n’était cependant pas sans troubler le lecteur qui, même ignorant du fait que La Route s’insérait dans un plus vaste tissu, ne pouvait s’empêcher de le subodorer : la première phrase (« Ce fut, si je m’en souviens bien, dix jours après avoir franchi la Crête que nous atteignîmes l’entrée du Perré… ») appelait à l’évidence un avant du récit, et la fin abrupte sur ces étranges hétaïres qui accompagnent brièvement les voyageurs frappait tout autant par l’évanescence de cette évocation. Il est vrai que si Les Terres du couchant documentent amplement ce à quoi se rattachaient les premières phrases de La Route, la disparition des femmes y reste sans solution…

19Toujours est-il que ce sur quoi insiste La Route, cette errance et ce compagnonnage, auxquels Gracq ne nous avait guère habitués, se retrouvera dans la suite du récit, y prenant même par moments des teintes quelque peu orientales. Évoquant « cette grappe d’hommes accrochée au milieu du désert » (p. 104), Gracq nous assure que « ce sont ici les nuits retrouvées de la Bible » (p. 163) et nous peint une société qui semble parfois moins attachée à un mode de vie ancestral qu’en quête perpétuel d’on ne sait quel graal :

les visages ici s’éveillent l’un à l’autre et s’éclairent, comme ceux que tire de l’ombre en cercle un feu de camp dans la forêt, comme ceux des nomades qui se rencontrent au bord d’un puits (p. 160).
Bien sûr, les différences avec Le Seigneur des anneaux restent tout à fait considérables, et il ne suffit pas d’un passage où sont évoqués « les armes accrochées au-dessus du lit et l’anneau au doigt de la main retombée » (p. 109) pour nous en rapprocher significativement. Si l’idée d’une communauté de héros unie pour le salut d’un peuple apparaît assez tolkienienne, la sobriété et le déroulement elliptique du récit gracquien restent aux antipodes de l’esthétique légendaire si l’on ose dire « décomplexée » de l’auteur anglo-saxon ; car de fait, c’est bien de cela que Gracq parlait dans la citation produite plus haut lorsqu’il évoquait « la vertu romanesque » ressurgie « intacte » de l’œuvre de Tolkien, qu’il enviait de toute évidence, tout en se sachant lui-même incapable d’une telle innocence. Les Terres du couchant apparaissent ainsi comme la pointe extrême d’une tentation de Gracq vers un « romanesque pur », dont il s’est refusé les moyens, par fidélité à une esthétique aporétique dont la tradition française, par ailleurs, est longue. De surcroît, « déployer toute la carte de la terre et embrasser toute l’étendue des temps », comme disait B. Boie, n’est pas une tâche qui s’improvise ; Tolkien l’a bien montré, qui a consacré sa vie entière, et une érudition impressionnante, à la création de son monde des « Terres du milieu », nom qui rappelle d’ailleurs de manière étonnante le titre du roman renié de Gracq. Cette coïncidence constitue ainsi, après les ressemblances que l’on sait doublement fortuites (les deux romans ont été écrits en même temps et leurs auteurs ne se connaissaient pas) qu’entretiennent Le Rivage des Syrtes et Le Désert des Tartares de Buzzati, une autre rencontre troublante de l’œuvre de Gracq avec celle d’un de ses grands contemporain.

Invoquerons-nous, pour finir, Gracq comme l’un des pères secrets de l’heroic fantasy ? L’inférence est sans doute à la fois exagérée et inutile. Comme Jünger et Tolkien, Gracq est profondément marqué par Wagner, point de départ beaucoup moins contestable de la résurgence moderne du merveilleux nordique et médiévalisant. Gracq n’approuvait sans doute pas la vogue moderne des sous-produits de l’œuvre tolkienienne. Son enthousiasme pour cette dernière l’eût peut-être cependant rendu indulgent pour les productions les plus réussies de l’heroic fantasy d’aujourd’hui. Ainsi (au delà d’une référence commune à l’empire romain) Le Trône de fer (A Game of Thrones) de George R. R. Martin n’est-il pas sans nous rappeler, avec son évocation menaçante d’une « frontière » derrière laquelle s’agitent des forces prêtes à envahir le Royaume des Sept Couronnes, l’atmosphère des Terres du couchant.

Entre Jünger, qu’il lui répugnait de démarquer, et Tolkien, dont il pressentait le travail démiurgique, Gracq se sentait sans doute par trop à l’étroit. Mais l’abandon des Terres du couchant, tout en témoignant de sa volonté de s’en tenir au plus près de ce dont il se croyait capable, a en même temps mis un point final à son activité de romancier (si l’on excepte les deux récits qui, en complément de La Route, formèrent le recueil de La Presqu’île), puisqu’Un balcon en forêt a été terminé avant qu’il n’abandonne définitivement Les Terres du couchant. Que celles-ci soient le dernier roman de Gracq en dit donc long sur le traumatisme que représenta son écriture. En refusant de pénétrer sur la terre promise de la « vertu romanesque », Gracq est devenu lui-même le roi pêcheur émasculé dont il avait évoqué avec angoisse la gaste terre. Mais le trop peu de romans qu’il nous a laissés nous demeure heureusement un irremplaçable viatique.

Libre à chacun de décider si Les Terres du couchant sont ou non un livre raté. Pour ma part, j’y retrouve à son zénith la beauté lancinante de la phrase gracquienne, j’admire sans réserve son ouverture vers des horizons nouveaux et je me refuse à lui imputer à grief d’avoir stérilisé son auteur, car « sa grâce même » vient précisément de ce que, comme le disait Claudel (à la fin de La Ville), la promesse dont elle reste porteuse « ne peut être tenue ». »

christiane dit: à

Merci, M.Court, pour cette précision. Dans mon souvenir il y avait un lien d’amitié. Je ne me souviens plus de la présentation de leur relation et des motifs de ce voyage, juste la maison vide, le soir qui tombe, la chandelle, cette femme-enfant, ce tableau et son influence dans la nouvelle. Ce recueil « La presqu’île » serait à relire. Soleil Vert évoque « La route » du même recueil. Son commentaire est intéressant.

christiane dit: à

Merci,B, pour le lien « Terres de Femmes ». J’avais oublié ces pages d’Angèle Paoli que je consulte plutôt pour la poésie.

et alii dit: à

trouvez christiane un entretien avec J.G sur la poésie:
En 1969, Julien Gracq répondait aux questions de Jean Paget.
Troisième thème de l’entretien : la poésie, « Liberté Grande ».
je ne le trouve pas du tout hautain

Bloom dit: à

les malheurs de Sophie

-les masseurs de philo

(Plus capilotractés:

– les maso de fileurs

– les sophismes de Mahler)

A Sylvain Tesson, préférer Nicolas Bouvier et Colin Thubron, grands écrivains ET véritables aventuriers, eux.
Le député conservateur dissident devenu depuis indépendant et écrivain Rory Stewart a relaté un incroyable périple En Afghanistan ainsi qu’un livre remarquable sur la frontière anglo-écossaise (Les Marches).
Pour une écriture géographique & naturaliste stricto sensu, les ouvrages de Robert Macfarlane, passionné de géologie, dont seul Underland (Les Arènes), consacré à la vie sous terre, est traduit en français.
Trois ouvrages majeurs:
– Silt
– The Wild Places
– The Old Ways

Janssen J-J dit: à

aux spécialites : peut-on trouver dans les écrits de j. gracq une recette de la galette des rois à la frangipane ?
Si oui, pourriez-vous m’en donner la référence en retour, ou du moins à l’ère Delly en général, soyons partageux. Merci.
Bàv,

Marie Sasseur dit: à

Encore un donneur de leçon qui voyage sans bagage ?

Voyage en binôme : A Nicolas Bouvier préférer Thierry Vernet, plus sincère et moins fuyard, qui ne tire pas toute la couverture à lui.

puck dit: à

quand j’animais mon petit club de lecture d’une petite vielle très provinciale, une fois je leur avais collé au programme la lecture du « Rivage des Syrtes ».

on devait se coltiner la littérature française contemporaine et hop ! on avait dû passer de le Clezio (un truc à la con dont je me souviens pas le nom) au Rivage des Syrtes !

ils l’avaient tous lu et en plus ils avaient tous kiffé à donf !

c’est la séance dont je me souviens le plus, c’était hyper planant ! j’avais l’impression qu’ils avaient tous fumé la moquette, j’avais adoré. du coup Gracq je l’aime bien.

Janssen J-J dit: à

@ dext / on avait dû passer de le Clezio (un truc à la con dont je me souviens pas le nom)

C’était pas « la ronde et autres faits divers » par hasard ?
Je me demande si je n’y étais pas, à cette séance, car je me souviens bien d’avoir plané plusieurs fois avec Fanchon V. (ou Aliette P. ?)-, à la relecture du Rivage dans un cercle. Mon souvenir un peu éthéré est qu’il était animé par un sombre crétin qui se la pétait « prof de français » alors qu’il ne sentait pas vraiment Gracq comme nous autres, les orséniens merdeux.
Mais c’était peut-être pas le même cercle. On fumait pas mal de joints à cette époque. D’ailleurs… Sait-on assez à quel point le Rivage gagne à être lu et relu sous la moquette ?
C’est là qu’on en perçoit vraiment le mieux les éclats scintillants, croyez-moi !…

christiane dit: à

Et Alii,
eh bien vous, vous ne manquez pas d’aplomb : « à trouver christiane un entretien avec J.G sur la poésie, En 1969… »
Je vous avais fait un beau cadeau, une émission enchantée de la compagnie des poètes et vous m’avez envoyée sur les roses avec vos histoires d’amies qui voudraient vous enfermer dans je ne sais quelle situation désobligeante. Et tout innocent, vous voilà comme si de rien n’était me demandant de trouver un entretien poétique. Trouvez-le vous-même madame l’irascible !

Janssen J-J dit: à

@ B. Permettez_moi d’en avoir douté un brin itou, merci.

christiane dit: à

De plus, Et Alii, je regarde sur Arte un superbe documentaire sur Le Caravage.

christiane dit: à

Et après, Et Alii, j’écouterai Montserrat Caballé chanter La Norma à Orange. Quelle belle soirée.

rose dit: à

B
Merci
Devant le grenier à sel
Derrière surélevée la maison d’habitation.
Mais quelque chose était juste ce matin : elle est en bord de Loire.

Et alii dit: à

vous voulez rire christiane, moi, je l’ai écouté cet entretien! et d’autres aussi! il parait qu’il ne faut pas mettre de liens , sauf pour les galettes et les salades !vous voyez que vous interprétez de travers! je suppose que vous avez à peu près analysé les enregistrements des sites sur la toile;
j’ai aussi écouté HADDAD Gerard sur sa psychanalyse; et il y a une video sur LEIBOWITZ son maître qu’il a traduit;j’ai connu d’autres personnes qui ont travaillé avec LEIBOWITZ ? ET MËME DES POETES.

rose dit: à

Julien Gracq est un homme très mince quasi ascète. Une recette de galette dans ses écrits me surprendrait fort.
Chez Ysengrin, plutôt.

et alii dit: à

moi, quand on me dit s’aller « au diable » je sais quel genre de diable fut LEIBOWITZ : TRES BEAUX WITZ!

rose dit: à

une blage juive chez HLT.
C dieu qui cherche à comprendre qq chose ds le chaos qu’il a crée.

rose dit: à

Blague

christiane dit: à

Et Alii, votre problème : vous ne faites pas confiance, votre vanité vous tend inapte à recevoir un cadeau. Vous voulez tout savoir sur tout et méprisez les autres. Bien sûr qu’on finit par vous envoyer au diable !

rose dit: à

Incidemment.
Où est la France ? Le beau pays de mes amours.

rose dit: à

Incidemment.
Où est la France ? Le beau pays de mes amours.
0,07.
Au-dessus du Costa Rica. 😉

Janssen J-J dit: à

excellent docum sur le Caravage en effet. Et la suite avec MC, pas mal non plus. Pendant ce temps, ON me prépare le dîner, c bin commode.
Ne vous laissez pas faire, c bien !… même si on pourra jamais prétendre avoir le dessus avec le diable boiteux. Hélas, mène.
Bàv

christiane dit: à

Monserrat Caballé dans le théâtre antique d’Orange. Le mistral s’est levé. Les voiles claquent. Mais elle chante paisiblement, tient sa note. Une pure beauté dans ce rôle de Norma. C’est la nuit. Le chant monte sous les étoiles. Gisèle avait offert cette retransmission magique.

christiane dit: à

JJJ,
Vous mettez de l’ambiance ici avec votre amie indomptable ! Oui, Et Alii abuse…

et alii dit: à

ça va bien les « je suis médecin » et autres ritournelles de « donnez moi vos mots »
au fait Yeshayahou Leibowitz avait fait aussi des études de médecine , lui, et était historien de la science

B dit: à

D, lu sur un compte tweeter:(un peu dans votre style)

Variant coronavirus anglais : la ville de Bagneux sera rasée par une frappe nucléaire tactique d’ici 20 secondes.

B dit: à

Un autre communiqué tout aussi sérieux:

Pour lutter contre le variant anglais de la Covid, Olivier Véran annonce que les affichettes dans les aéroports seront bilingues.

christiane dit: à

DHH,
Je vous écris écoutant Monserrat Caballé. Je vous imagine mal au camping de Saint Tropez, pas plus que sur le port regardant la foule des riches oisifs avec envie. Plutôt dans une bastide l’arrière-pays, au milieu des oliviers et des cigales, entourée de vos livres et de votre famille, regardant, écoutant, transmettant. La liste exhaustive des auteurs des ouvrages choisis par Jazzi comptent moins que ce qu’il essaie de dire de sa vie, par eux. Vous, vous évoquez un livre, un auteur et le monde s’éclaire et la langue offre ses secrets…

et alii dit: à

Fabophilie — Wikipédiafr.wikipedia.org › wiki › Fabophilie
La fabophilie (ou favophilie) est une activité qui consiste à collectionner les fèves de galettes
allez les parisiens, rue MONTORGUEIL CHEZ STOHRER C’EST COMME DE LA PUB

christiane dit: à

Compte moins

B dit: à

3J, reconnaissez tout de même qu’en dehors des risques liés aux crues, cette maison fait rêver là où elle est située.

puck dit: à

Mon souvenir un peu éthéré est qu’il était animé par un sombre crétin qui se la pétait « prof de français »
 »

yep ! c’était moi ! j’y crois pas, vous y étiez ! c’est fou les coincidences.

c’étazit vous le petit grincheux de sciences po petit fonctionnaire à la con qui ralait tout le temps ?

le monde est petit.

B dit: à

Norma sur Fr musique?

et alii dit: à

STOHRER
À PARIS DEPUIS 1730
LA PLUS ANCIENNE PÂTISSERIE DE PARIS

Stohrer, la plus ancienne pâtisserie de Paris, a été fondée en 1730 par le pâtissier du roi Louis XV, Nicolas Stohrer. Cette institution de la rue Montorgueil a tout d’un mythe… Un décor somptueux classé Monuments Historiques, signé par un élève de Paul Baudry (qui a œuvré au décor de l’Opéra Garnier).

et alii dit: à

Babas au rhum (inventés par Nicolas Stohrer), puits d’amour, religieuses à l’ancienne, bouchées à la reine d’exception…

Fidèle aux traditions, la famille Dolfi, qui tient les rênes de la Maison, souhaite perpétuer l’esprit de Stohrer en s’appuyant sur un héritage exceptionnel et le savoir-faire de Jeffrey Cagnes, son chef pâtissier.

puck dit: à

Paul Edel dit: à

Puck, une réserve sur Flaubert? Sur Hugo,?sur Proust? ils s’en remettront non? ce sont des blessures légères. le pronostic vital n’est pas engagé pour ces colosses.C’est le Samu qui le dit.
 »

comme vous y allez, pas très respectueux pour notre prof d’histoire géo, Gracq aussi c’est un colosse.

et si Gracq allume Flaubert c’est qu’il avait de bonnes raisons de le faire.

comment il dit déjà ? il parle de littérature de rentier me semble-t-il ?

si vous aviez un extrait histoire de rigoler un peu.

puck dit: à

et alii dit: Babas au rhum
 »

j’aime bien les babas au rhum, je le préfère sans le baba.

j’aime bien aussi la poire belle Hélène sans la poire.

et alii dit: à

et la tarte chiboust! pour la rime
Pâtissier de Stanislas Leszczynski, ex-roi de Pologne, duc de Lorraine et père de Marie Leszczynska, future épouse de Louis XV. Il est le créateur du baba au rhum, mythique recette née d’un kouglof jugé trop sec par Stanislas, que le pâtissier arrosa de vin de Tokay (le rhum intervint plus tard) ou de Malaga, selon des versions divergentes. On lui doit également une somme d’autres grands classiques de la pâtisserie française, de la tarte chiboust au puits d’amour en passant par la religieuse à l’ancienne.

et alii dit: à

La crème Chiboust ou crème (à) saint-honoré est une crème pâtissière, allégée à chaud de blancs d’œufs battus en mering

Et alii dit: à

c’est DRILLON QUI VA SE LECHER LES BABINES
Chiboust est le nom du pâtissier habitant à Paris, rue Saint Honoré, créateur du « saint-honoré », célèbre pâtisserie créée en 1846.
Il est le créateur de la crème Chiboust qui accompagne le saint-honoré : c’est une crème pâtissière, aromatisée à la vanille, allégée avec des blancs d’oeufs montés en neige – que l’on ajoute à la crème pâtissière encore chaude.

puck dit: à

le baba au rhum est une invention polonaise ?

ça m’étonne pas.

et alii dit: à

puck, vous n’avez rien compris
Nicolas Stohrer était un pâtissier français. Il est connu comme le pâtissier de Marie Leszczyńska, épouse du roi Louis XV de France.
la patisserie aujourd’hui:
En 1864, elle est décorée par le peintre Paul Baudry. L’immeuble comporte un bas relief qui surmonte le portail : un globe terrestre est entouré des attributs des arts et des lettres.

christiane dit: à

B,
Non c’était sur Arte, à la suite du Caravage. Une demi-heure de pur bonheur. 1974. La Norma a Orange. Et l’évocation de cette artiste incomparable par des professionnels et son frère. Je revois toujours ces images du concert en plein mistral et elle majestueuse, sereine, avec émotion.

Janssen J-J dit: à

@ B / cette maison fait rêver là où elle est située. mais oui, elle me fait rêver, mais je fus déçu qu’elle n’appartint pas à JC !
@ puck / oui c’était bien moi, mais je ne souviens plus vous avoir donné mon identité professionnelle, d’autant qu’à l’époque j’étais encore un étudiant en perdition, repêché in extremis des sables mouvants de la Loire
@ Ch. / nous avons la lourde tâche de jouer aux animateurs de l’rdl, avec jzmn, vous le savez. Bien sûr, on peut pas avoir juste à tous les coups. Mais les encouragements sont appréciés, croyez le bien.
@ jzm /Pourtant, rose, il ne sortait pas sans la fève !/ Est vraiment fair-play, mon frère d’herdélie… dès qu’il me sent en difficulté, il me rescousse. Supporte pas qu’on l’agresse, alors qu’il a tant de talent, surtout çui de se moquer de lui-même. Voilà pourquoi, Ch. l’est pas rancunier, s’intéresse vraiment aux autres. Une « heureuse nature », c’est si rare… Préservons ses fragilités, plutôt que de l’engoncer… Hein !
(NB / j’ai joui d’une bonne journée confinée, pu faire une balade de deux heures sous le soleil radieux, malgré le ressenti glacial de l’atmosphère à cause de la bise – je sais, il ne faut parler des fragments banals de sa vie privée, ici, tant pis pour les grinsseux).

D. dit: à

T’as rien pigé, keupu.

Paul Edel dit: à

Puck, je suis- sans être d’accord-, alerté et troublé parce que qu’écrit Gracq quand il nous entretient de « l’éducation sentimentale » en déclarant; «la volonté de dégout avec laquelle Flaubert traite presque tous ses personnages les mécanise et les fait grimacer :que des fantoches dans cette chronique » (..) Ce qui m’émeut parfois, c’est l’incapacité où se trouve Flaubert de donner vie réellement à son héroïne: trop irradiée de partout par un souvenir obsédant, elle est au milieu d’un roman comme un BLANC où tout relief s’efface, décolorée, on dirait, par la lumière trop intense par un monde petit bourgeois à la Labiche. Je ne suis pas d’accord du tout sur le mot « fantoche » de Gracq ,mais Gracq touche à une faiblesse de Flaubert que Sand, à l’époque, a compris immédiatement. (elle lui reproche judicieusement son manque d’empathie pour ses personnages) Elle lui écrit et le conseille dans ce sens pour expliquer l’incompréhension globale qui accueille le roman.. Flaubert en tiendra compte. Il écrira ce grand texte « Un sœur simple ».. Gracq a raison de pointer que l’homme Flaubert était déçu de l’humanité dans cette ‘Education sentimentale » -comme Madame Bovary fut déçue que la vie à Yonville ne ressemble pas à un ses lectures romantiques d’adolescente.
Parfois la prose de Gracq laisse une curieuse trace et des résonances ou réverbérations dans chaque mot. Elle fait parfois songer à aux gammes et essais d’un organiste qui résonne longtemps dans la demi pénombre d’une cathédrale, un dimanche soir d’hiver.

Jazzi dit: à

Lors d’un de ses voyages officiels à Paris, la reine d’Angleterre a demandé à faire un détour par la pâtisserie Stohrer, et alii. Moi, quand je passe devant, je ne manque jamais d’aller m’acheter une petite douceur, ne serait-ce qu’un croissant ou un pain au chocolat. Poussez la porte !
https://stohrer.fr/en/

puck dit: à

Paul Edel, sur ce coup je ne suis pas trop d’accord avec vous.
Effectivement Gracq dit que Flaubert utilise ses personnages comme des marionnettes dans un but précis, et il a raison.
Effectivement Sand lui dit dans une lettre exactement la même chose : et elle a raison.

Maintenant vous dites il en a tenu compte et vous citez « un coeur simple », comment dire ? pour réfuter cette critique tout le monde cite ce coeur simple, ce petit conte c’est une petite exception dans l’oeuvre de Flaubert, c’est tellement une exception qu’on a l’impression qu’il a écrit ça sans y croire parce que c’est pas son truc, sauf que tout le monde le sort de son chapeau popur vous dire : vous voyez Flaubert aimait ses personnages… c’est faux !

mais il a bien réussi son coup ce coeur simple illumine toute son oeuvre et montre un auteur que ses vénérateurs auraient aimé qu’il soit sauf qu’il ne l’a jamais été.

du coup le faut oublié ce coeur simple et le considérer comme une erreur de parcours.

en plus Flaubert est un enfumeur de première et le miracvle est de voir la façon dont il aura enfumé tout son monde, sauf Gracq qui n’est pas tombé dans le panneau de la carte du « coeur simple » qu’o, nous sort du chapeau.

rose dit: à

Dans ses vignes !!!
« Julien Gracq dans ses vignes, juste derrière sa maison, à Saint-Florent-le-Viel » photo Roland Allard ;  »

Juste derrière sa maison.

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