de Pierre Assouline

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La République des livres
N° 92 La prostate de Godeau

N° 92 La prostate de Godeau

Par Jacques Drillon

La canne des vieillards, qui ne cesse de glisser et de tomber, par pure insubordination.

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Personne ne sait
Combien il y a d’accords de septième diminuée dans le Requiem de Mozart ; mais il suffirait de compter.

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Les obsolètes : les concombres qu’on faisait dégorger dans du sel, et systématiquement trop salés.

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De Gaulle après son opération de la prostate : « Avant j’étais la France, maintenant je suis un continent. »

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Un unique psychothérapeute pour perroquets, pour tout le Royaume-Uni !

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Jean Gabin, qui a beaucoup souri, puis moins, puis plus du tout.

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Les personnages du Faiseur, la pièce de Balzac, qui passent cinq actes à attendre Godeau : « Godeau !… Mais Godeau est un mythe ! est une fable ! Godeau, c’est un fantôme… Vous avez vu Godeau ?… allons voir Godeau ! »

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Police
Se faire acquitter avec mention honorable et les félicitations du jury.

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Une porte, toutes jupes troussées

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Nain réel : « J’étais petit, je n’ai pas changé, c’est le moins qu’on puisse dire » (Pieral, incipit de Vu d’en bas).
Nain fictif : « Un jour, le nain du cirque Barnaboum se mit à grandir » (Marcel Aymé, incipit du Nain).
La littérature voit les choses d’en haut.

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Le solrésol, langue imaginée par Jean-François Sudre (1866). De même que le braille consiste en six points dont les multiples combinaisons signifient des lettres, des notes, ce qu’on voudra, le solrésol, langue universelle convenant même aux sourds et aux aveugles, combine les sept notes de la gamme, ou leur initiale, pour donner des lettres, des mots, des temps, des modes, et ainsi de suite. On les emploie : en disant ou en écrivant le nom de ces notes, en les chantant ou en les jouant, en les symbolisant par une série de signes sténographiques (éventuellement dessinés en l’air avec le doigt), en les transformant en chiffres de 1 à 7 (ou en coups frappés sur une table), en les représentant par les sept couleurs, en les plaçant de la main droite sur une portée figurée par les doigts de la main gauche. La transcription proprement dite des mots en notes obéit à des règles comparables à celles de certaines langues idéogrammatiques, organisées autour de « clefs ».

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Le manque de sommeil et l’excès de sommeil, qui mettent dans le même état de malaise.

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Le soleil, qui ne nous tient pas rigueur de ce que nous faisons subir à la lumière.

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Le dernier goulag, fermé en 1991.

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Les villages médiévaux, les quartiers anciens, absolument vitrifiés par le tourisme. Et il y a des gens qui y vivent encore, comme à Venise. Prions pour eux.

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(Dernière minute)

L’affaire Kouchner. Un grand hebdomadaire titre : « Inceste : la fin d’un tabou. » Eu égard à la quasi universalité du tabou de l’inceste, on peut dire que c’est un titre malheureux.

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L’Orchestre Philharmonique de Radio-France, qui va devoir donner des concerts de « hip-hop ».

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(Radio France, suite)
La Maison de la radio vient d’être rebaptisée « Maison de la Radio et de la musique ».
Or nous avons écrit, ici même, il y a quelques mois:
« Les compresseurs de son, à la radio, qui descendent les forte, remontent les piano (c’est bien la peine de faire des nuances), et donc haussent les bruits de fond ou le souffle de bande dans les silences de la voix parlée ou de la musique : Être – pchhhhhh – ou ne pas être – pchhhhh – telle est – pchhhhh – la question. »
Il n’a pas été remédié à cet état de faits. Et l’obscur tâcheron responsable de cet écrasement général n’est toujours pas en prison. Nous proposons donc de rebaptiser plus exactement la Maison de la Radio et de la Musique :

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(Pro domo, rappel)

 
Ce volume reprend les Papiers recollés, deuxième série de Papiers, parus sur le site Bibliobs.com en 2017. Un volume de 168 pages, cahier couleur, 20 €. Disponible sur commande en librairie ou chez l’éditeur : par lettre (Du Lérot, 23 Grande Rue 16140 Tusson), par mel (du.lerot@wanadoo.fr), en ligne (http://www.dulerot.fr), ou par téléphone (05 45 31 71 56 – 05 45 31 63 25).
Tirage limité. Achetez cet ouvrage absolument déconfiné, offrez-le ! Vous ne pourrez pas le voler…

j.drillon@orange.fr
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La troisième série (Papiers découpés) fera l’objet d’une publication en volume et n’est plus en ligne. La première (Papiers décollés) a été publiée sous le titre Les fausses dents de Berlusconi (Grasset, 2014), la deuxième (Papiers recollés) sous le titre Le cul rose d’Awa (Du Lérot 2020, disponible sur commande en librairie ou chez l’éditeur, http://www.dulerot.fr).

 

Cette entrée a été publiée dans Les petits papiers de Jacques Drillon.

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