de Pierre Assouline

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Bagatelles pour un pensum

Bagatelles pour un pensum

Encore Céline ? Encore… A croire qu’on n’en finira jamais avec lui. Sauf que cette fois, c’est autant de l’homme et de l’œuvre qu’il s’agit, que de l’immense cohorte de ses fidèles lecteurs, confondus pour les besoins de la cause en autant de céliniens, célinologues, célinomanes, célinolâtres (heureusement qu’il ne signait pas Destouches !). La cause, c’est celle de Pierre-André Taguieff et d’Annick Duraffour, deux universitaires qui ont consacré énormément de temps, d’effort, d’énergie à effectuer des recherches sur un homme qu’ils vomissent et sur une œuvre qui les indiffère ; une telle attitude, qui n’est pas si courante en histoire littéraire, relève d’une psychologie qui nous échappe. Leur projet s’inscrit en gros caractères sur la couverture de leur pavé, moins dans le titre (exquis) Céline, la race, le juif que dans le sous-titre Légende littéraire et vérité historique (1182 pages, 35 euros, Fayard).

Ainsi, dans la France de 2017, il se trouve encore des chercheurs réputés pour prétendre détenir « la vérité historique » sur un sujet. C’est qu’ils ont vraiment pris au sérieux toutes ses élucubrations, ses délires, ses inventions. C’est qu’ils ont vraiment tout vérifié. Une telle naïveté ne donne déjà pas envie d’y aller voir car leur démonstration est de toute même épaisse d’un bon millier de pages. On y va tout de même et dès la page 42, dans les dernières lignes de la préface, on lit cette énormité doublée d’une ânerie :

 « On ne saurait considérer que l’écrivain, parce qu’on lui reconnaît du « génie », a toujours raison. Il n’a pas non plus tous les droits, à commencer par celui de mentir ».

Comme si les lecteurs de Céline lui donnaient raison ! Comme si un romancier n’était pas fondamentalement gouverné par le mensonge ! Nombre de chercheurs ont de longue date suffisamment déconstruit les trois pamphlets et analysé leurs sources pour que l’on sache déjà à quel point il pillait, manipulait, déformait. Et alors ? De ce genre de livres-là, on n’attend pas des informations. Ni des autres du même. Lorsqu’il écrit dans D’un château l’autre que Pierre Laval, avec qui il prétend souvent bavarder à Sigmaringen, lui a proposé le poste de gouverneur de Saint-Pierre et Miquelon (en 1944 !), on ne voit guère que Taguieff & Duraffour pour prendre ça eu sérieux. En revanche, s’il y a une chose que des essayistes n’ont pas le droit de nous imposer, c’est un pavé aussi indigeste, confus, bavard et in fine illisible. On s’interroge sur ce que la littérature a bien pu leur faire pour qu’ils manifestent ainsi tant de mépris à son endroit.

Leur postulat est clairement affiché : ils ne se demandent pas, contrairement aux pékins que nous sommes, comment l’admirable auteur du Voyage au bout de la nuit a pu écrire ses appels au meurtre mais plutôt comment l’ordurier pamphlétaire a pu écrire Voyage au bout de la nuit. Armés de cette idée à proprement parler renversante, ils ont épluché tout ce qui a été publié sur le sujet afin de prouver que Louis-Ferdinand Destouches était un être vénal, que les Allemands l’avaient payé, qu’il travaillait pour leurs services, qu’il était au courant de l’existence des chambres à gaz et qu’il mouchardait à tour de bras (il est vrai qu’il a même dénoncé Racine et le pape), mais ils n’avancent guère de preuve.

Ils veulent à tout prix faire de Céline un carriériste des lettres qui, après examen du marché, aurait choisi l’antisémitisme comme un créneau porteur pour se faire connaitre ! Faut-il avoir abdiqué tout esprit critique, à condition d’en avoir jamais été pourvu, pour imaginer que le Voyage au bout de la nuit a été conçu comme un produit marketing, que la haine des Juifs était un bon placement dans le débat d’idées et que tout ce que Céline a dit et écrit relevait du calcul et de la stratégie littéraire.

Salaud, Céline ? Oui, il aurait même mérité le titre de président à vie du Racisme Club de France. Cynique, misanthrope, arriviste, inhumain, égoïste, opportuniste tout autant, et alors ? Lui au moins n’a pas attendu l’Occupation pour cracher son venin antisémite. Dès les années 30 on savait à quoi s’en tenir avec lui, mais cela n’enlève rien au génie de l’auteur de Mort à crédit et à sa capacité à dynamiter la langue française dans la lignée d’un Rabelais.

Bien que le ton et l’esprit de leur livre hésite en permanence entre l’analyse rigoureuse de l’historien et les excès polémiques, ils ont voulu « démythologiser » Céline. Peine perdue : son œuvre n’en continuera pas moins à être des rares qui dominent le XXème siècle littéraire. Son oeuvre complète, pamphlets et correspondance inclus. En regard de ce massif littéraire, on n’a rien à faire de cette brique d’archivistes tant le jugement par lequel elle entend condamner un écrivain n’est animé que par la morale, sinon la moraline. De là à faire autant de salauds des céliniens, il n’y a qu’un pas. Accusés de complaisance, ils passent pour des négationnistes, ou peu s’en faut. Un comble lorsqu’on sait que Taguieff et Duraffour n’ont rien exhumé d’autre que les documents déjà publiés par les célinologues, seule leur interprétation tranche. Disons qu’ils sont les premiers à les découvrir pour la deuxième fois. Bagatelles pour un pensum ! Nous revient alors ce soupir de Céline à la fin de sa vie : « Dieu qu’ils étaient lourds !… »

(« Louis-Ferdinand Céline en 1959 », photo François Gragnon)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

1 105 Réponses pour Bagatelles pour un pensum

Petit Rappel dit: à

Il semble que les malheurs de Bruno Le Roux aient échappé à nos habituels lecteurs…

tristan dit: à

JC, nous plaignons l’infortuné Résumons et lui conseillons à l’avenir de passer sous une table Henri II, style moins périlleux pour un « m’as-tu-vu » quand je baise. Sinon, il y a le kamasutra-pour-homme-seul, on y risque tout au plus la fracture du poignet…

JC..... dit: à

Dame, MC !
Le Roux est socialiste…. ça excuse la forfaiture.

Widergänger dit: à

Mais oui, tout ce petit monde s’estime propriétaire de la République !

Widergänger dit: à

L’antisémitisme affleure parfois dans Le Voyage , parlant de la paix : « On pouvait deviner ce qu’elle serait, cette hystérique rien qu’à la voir s’agiter déjà dans la taverne de l’Olympia. En bas dans la longue cave-dancing louchante aux cent glaces, elle trépignait dans la poussière et le grand désespoir en musique négro-judéo-saxonne. »

JC..... dit: à

Renato me devient incompréhensible à la lecture ! Inquiétant pour lui ou pour moi… qu’en pensez vous, mon Général ?

JC..... dit: à

Se détendre en pratiquant la haine est absolument nécessaire, en tous temps, pour le peuple souverain à la recherche de plaisir facile !

Un péril étranger est nécessaire aux moutons qui adorent avoir peur du loup…

A cet égard voir les musulmans remplacer les juifs, les chrétiens montrer les dents, bref la haine se retrouver pimpante…. c’est bien sympa !

L’odeur doucereuse du putride amalgame nauséabond est un enchantement rare. Un raffinement sans égal…

renato dit: à

Personne ne vous oblige à « faire l’effort »…

Laura Delair dit: à

On savait que JC était un vrai neuneu mais pas à ce point, on dirait Dupontaignant

JC..... dit: à

Renato, personne ne m’oblige à lire, mais qui vous oblige à écrire ?

JC..... dit: à

…ta gueule, raclure de Laura !

Widergänger dit: à

Céline se plaît aussi à pasticher Proust, cité une fois dans Le Voyage, à propos de Mme Herote, équivalent de la Verdurin proustienne, mais le salon des Verdurin est ici « notre lingère-gantière-libraire Mme Herote » qui organise transferts de fonds et de marchandises vers la Hollande pour ses amis, depuis ce local situé « Impasse des bérésinas, derrière ls Folies-Bergères:

« Grand nombre de rencontres étrangères et nationales eurent lieu à l’ombre rosée de ces brise-bise parmi les phrases incessantes de la patronne dont toute la personne substantielle, bavarde et parfumée jusqu’à l’évanouissement aurait pu rendre grivois le plus ranci des hépatiques. Dans ces mélanges, loin de perdre l’esprit, elle retrouvait son compte Mme Herote, en argent d’abord, parce qu‘elle prélevait sa dime sur les ventes en sentiments, ensuite parce qu‘il se faisait beaucoup d’amour autour d’elle. Unissant les couples et les désunissant avec une joie au moins égale, à coups de ragots, d’insinuations, de trahisons. »

Et plus loin, le narrateur commente, avouant à demi-mot son pastiche : « Proust, mi-revenant lui-même, s’est perdu avec une extraordinaire ténacité dans l’infini, la diluante futilité des rites et démarches qui s’entortillent autour des gens du monde, gens du vide, fantômes de désirs, partouzards indécis attendant leur Watteau toujours, chercheurs sans entrain d’improbables Cythères. Mais Mme Herote, populaire et substantielle d’origine, tenait solidement à la terre par de rudes appétits bêtes et précis. » (Folio, p. 74)

JC..... dit: à

TRAPPES

Ville fief du socialo benoit Hamon, 70% d’islamistes en djelaba et niqab, son modèle de société laïque comme il l’a « pense »…

Que fleurissent à Trappes mille minijupes !

Widergänger dit: à

Cette référence explicite à Proust dont le pastiche vaut comme exercice de style en somme tout comme Proust lui-même s’y est livré, et sert par là-même à légitimer, en contraste, sa manière à lui et à définir de la sorte sa conception du roman en indiquant un changement de perspective par rapport au projet proustien.

Il ne s’agit plus désormais d’embrasser la complexité de la vie sociale et d’exprimer les richesses d’un Moi écœuré de tant de vacuité, mais de chercher surtout à témoigner de ses angoisses devant un monde de ténèbres.

En cela est aussi conforté Céline par la redécouverte dans les années 1930 de Kiekegaard et de sa philosophie existentialiste. On se passionne aussi pour Dostoievski et pour des romans comme Le Loup des steppes, de H. Hesse, roman d’introspection philosophique. C’est aussi l’époque où Valéry s’en prend à la science historique dont l’humanisme utopique a été mis en défaut dans son Discours de l’histoire, prononcé à l’occasion de la distribution solennelle ds prix au lycée Janson de Sailly, le 13 juillet 1932 : « Vous avez donc vu, par le rapprochement de citations et de formules précises, comment de différents esprits, procédant de même données, exerçant leurs vertus critiques et leurs talents d’organisation imaginative sur les mêmes documents, — et d’ailleurs animés (je l’espère) d’un désir identique de rejoindre le vrai, — toutefois se divisent, s’opposent, se repoussent, à peu près aussi violemment que des factions politiques. » (Pléiade I, p. 1129)

JC..... dit: à

« L’émission Quotidien sur TMC révèle lundi qu’avant de devenir ministre de l’Intérieur, le député de Seine-Saint-Denis a fait signer 24 contrats à durée déterminée à ses deux filles alors qu’elles étaient lycéennes puis étudiantes, pour un montant total qui avoisine les 55.000 euros.
Dix contrats pour l’une, 14 pour la seconde, entre 2009 et 2016. L’aînée aurait effectué son premier contrat dès l’âge de 15 ans grâce à une dérogation. » (Le Figaro)

LE ROUX sera t’il mis EN EXAMEN ?

Holà, mais Le FION, Le ROUX, c’est le même combat pour le fric des contribuables, votre pognon, les bolos !

JiBé dit: à

« Proust, mi-revenant lui-même, s’est perdu avec une extraordinaire ténacité dans l’infini… »

Il s’est perdu pour les uns et retrouvé pour d’autres. Où l’on surprend Céline en plein mensonge quand il dit ne rien devoir à la littérature et tout au cinéma.

JiBé dit: à

De même me semble-t-il, WGG, pourrait-on trouver des pastiches ou emprunts au Céline du « Voyage… » chez Sartre, dans « La Nausée » ou « Les Chemins de la liberté » ?

JC..... dit: à

Juste par curiosité, ces détails sur les lectures influençant, un peu, beaucoup, passionnément, un écrivain comme Céline ou d’autres, est ce important, signifiant pour l’œuvre, ou simple savoir pouvant être éventuellement utile ?

XYZ dit: à

raclure de Bloom !

On dirait du Céline, en encore plus médiocre (si, si, c’est possible).
Campa est un niaiseux comme on dit chez nous.

Widergänger dit: à

JC, ça fait partie de ce qu’on appelle doctement « l’intertextualité ».

On peut s’en passer, biensûr. Mais si on est curieux, si on ne se contente pas d’une lecture superficielle d’un roman aussi important, il est utile en effet pour la compréhension de l’œuvre de savoir avec quoi joue son auteur. Il s’agit d’un jeu savant, d’une complicité avec les lecteurs « happy few » comme dit Stendhal. Tout ce jeu plus ou moins savant fait partie de l’institution littéraire. Et on voit que Céline, avec sa grande gueule qui prétend à l’indépendance et à l’autonomie du génie isolé tombé d’un ciel de rêve, n’en est pas du tout exempt. C’est bel et bien un excellent lecteur de la littérature de son temps, au courant de ce qui se publie, de ce qui se dit et de la mode littéraire du temps.

Widergänger dit: à

Très certainement, Jibé. Le « style Céline » s’est diffusé dans toute la production littéraire de son temps et au-delà. C’est à un tel signe qu’on reconnaî^t^évidemment un grand inventeur de formes littéraires.

JC..... dit: à

Va pour l’intertextualité !

Widergänger dit: à

Le modèle littéraire, dont Céline s’inspire pour écrire Le Voyage, le moule formel, c’est le roman picaresque qui remonte à La Vie de Lazarillo de Tormes, publié en 1554 à Burgos, et ses successeurs, notamment en Allemagne Les aventures de Simplicissimus, de Grimmelshausen, publié chez Fayard avec une préface de Pascal Quignard. C’est avec ce moule littéraire qu’il joue, qu’il adapte à son ambition personnelle.

christiane dit: à

@JiBé dit: 21 mars 2017 à 10 h 02 min

« …Où l’on surprend Céline en plein mensonge quand il dit ne rien devoir à la littérature et tout au cinéma… »

Votre remarque ouvre à une réflexion sur le langage qu’utilise L-F. Céline dans ses romans. Un trucage, oui, pas si éloigné que cela du cinéma et un peu plus de la littérature. Il se régale du parler « peuple », refoulé à l’écrit, de l’utilisation fréquente de mots, de tournures des « ça » des « que ». Le Ferdinand qui parle par la bouche de Bardamu c’est le peuple contre les bourgeois, la rue contre le latin. Ce n’est pas son langage, ni celui de sa mère. Il s’invente une enfance de gens-de-peu dans « Mort à crédit » pour se confondre avec le narrateur. Comme si ses récits, sans passer par la médiation de la forme littéraire, naissaient du bouche-à-oreille. Le droit de mal écrire ! (Ces différents niveaux de langue que Bouguereau, Sergio, Emmanuel emploient ici ou là pour jouer avec la langue, se moquant eux-aussi de la justesse orthographique, des normes grammaticales, compressant le langage comme César le fait dans ses sculptures, utilisant la syntaxe de l’oral, des graphies étranges, faisant de leurs écrits , une pâtée verbale parfois difficile à déchiffrer.) L-F. Céline, donc, mais aussi Queneau et sa « Zazie dans le métro ».
LFC se donne au « vulgaire » tout en s’en éloignant avec précaution.
Lisons Henri de Régnier (Derval, 70 critiques) : « … or, cette langue de Zola, je la retrouve chez M.Céline, mais tournée en jargon, devenue parfois presque inintelligible et transformée par un apport argotique en une sorte d’affreux langage « populo’, dont la vulgarité fabriquée sonne d’ailleurs faux et dont la platitude ne se relève que par des scat.ologies ordu.rières sur lesquelles on marche à chaque pas. C’est dans un idiome fétide et truqué que le sieur Bardamu nous prodigue ses confidences. Écoutez-le nous dire : « Bon, que je me décidai » ou « Tania, qu’elle s’appelait ma nouvelle copine »(…) et nous serons édifiés sur la langue courante qu’emploie le héros du roman de M.Céline et sur la grâce des tours dont il use. »
Bien que ce billet et le commentaire clair et juste d’hamlet nous entraînent sur une dimension des livres de Céline, et sur la façon de distinguer l’écrivain de l’homme, je reste souvent éberluée par cette ouverture qu’il a créée par le langage et qui a essaimé depuis.

christiane dit: à

sur une autre dimension (avant dernière ligne)

bouguereau dit: à

céline srevendique du cinoche pour bicher les références bourgeoises..classiques..céline causait pas preum à la sorbonne dracul..mais au prospect..et deuz la sorbonne recevait 5sur5..sauf toi qu’est dmi savant sur le tard..c’est doublure conte doublure..en ctemps là c’était une seconde nature la litterature en frankreich

JC..... dit: à

Sœur Christiane de la Sublimation, honte sur vous !

J’admet que Bougboug use de la langue comme un cochon en liberté parce que nous sommes associé dans le gode-ceinture international. Je tolère Sergio car je le plains de vivre dans ces territoires à peine sortis de la glaciation ternaire, mais j’exècre votre Emmanuel qui est malade depuis tout petit !

Ce qu’il fait à la langue est un viol sans beaux enfants. Il est nul, ce gars … Emmanuel, c’est un dément, oui, certes, exact, pardi, nous avons affaire à un fou dangereux !

JiBé dit: à

Je sens, Christiane et WGG, que vous allez être taxés à votre tour de petits céliniens et probables antisémites par le commissaire du peuple Bloom ! Pour ma part, j’ai eu droit en sus à mes menaces et aucunes explications sur ce qui mettait reproché…

JiBé dit: à

à des menaces…

bouguereau dit: à

céline voulait faire du krogold mais voilà gallimard fait niet..du sinistre populo qui meurt dans l’caniveau ? jvais lui en chyer

Bloom dit: à

Lire Céline en anglais possède un avantage: le texte est bardé d’un appareil critique qui explique au lecteur les références qui, j’en suis sûr, passent au-dessus la tête de bien des lecteurs vrounzais.
Babel & ses usages…

bouguereau dit: à

t’es plus beau qu’nous en saint sébastien baroz..kabloom il a l’sens de l’esthétique comme dirait gen paul..prends le en bonne part

bouguereau dit: à

un appareil critique

french letter

JC..... dit: à

N’ayez pas peur !

Lorsque l’écharpe tricolore passera comme une couleuvre fasciste entre les seins de la Présidente Marine, l’immense Bloom du Quai désert sera en fuite au Paraguay, poursuivi par ses dettes de jeu à Macao, par l’amicale des endormeurs anglophones, et traqué de la juste haine de ses concubines vieillissantes ….

N’ayez pas peur !

JC..... dit: à

« Lire Céline en anglais » ….. ouahahaha !

JiBé dit: à

Ce qui m’était… J’en perds le peu d’orthographe qu’il me reste !

Sartre comme Céline prennent pour cible le bourgeois et portent au pinacle le cinéma. Mais l’un avait le souci du style, qui fait l’homme, et l’autre affectait de s’en contreficher…

Phil dit: à

Bloom, il y a effectivement un spécialiste anglais de Céline, comment s’appelle-t-il ? « Le pont de Londres » est souvent commenté chez les « britons ». Céline avait fait LEA avant la lettre, séjours linguistiques en Angleterre et en Prusse. Pour un Français normalement lettré, Céline se lit aisément sans notes de bas de page.

D. dit: à

Comme le dit Bruno, on peut travailler à distance.
J’ai pris R.V. à 11h 30 avec mon patron dans le but de le sensibiliser à ce concept qu’il semble totalemement ignorer.

D. dit: à

La brouette croate est-elle déclinée de la porquerollaise ou issue d’une branche ancienne bien distincte ?
Je m’intéresse à l’interpénétration des cultures.

Nicolas dit: à

Céline vous a bien pourri le cerveau. J’rigole. Vous avez vu le film?

JiBé dit: à

« Pour un Français normalement lettré, Céline se lit aisément sans notes de bas de page. »

Pas pour un commissaire politique, Phil !

JiBé dit: à

Dans sa monumentale biographie de Sartre, Annie Cohen Solal affirme que ce petit bourgeois découvre la classe ouvrière lors de sa captivité à l’issue de la Drôle de guerre. Ce n’est pas tout à fait exact, ça commence très tôt, en allant au cinéma…

« Je défie mes contemporains de me citer la date de leur première rencontre avec le cinéma. Nous entrions à l’aveuglette dans un siècle sans traditions qui devait trancher sur les autres par ses mauvaises manières et le nouvel art, l’art roturier, préfigurait notre barbarie. Né dans une caverne de voleurs, rangé par administration au nombre des divertissements forains, il avait des façons populacières qui scandalisaient les personnes sérieuses ; c’était le divertissement des femmes et des enfants ; nous l’adorions, ma mère et moi, mais nous n’y pensions guère et nous n’en parlions jamais : parle-t-on du pain s’il ne manque pas ? Quand nous nous avisâmes de son existence, il y avait beau temps qu’il était devenu notre principal besoin.
Les jours de pluie, Anne-Marie me demandait ce que je souhaitais faire, nous hésitions longuement entre le cirque, le Châtelet, la Maison Electrique et le Musée Grévin ; au dernier moment, avec une négligence calculée, nous décidions d’entrer dans une salle de projection. Mon grand-père paraissait à la porte de son bureau quand nous ouvrions celle de l’appartement ; il demandait : « Où allez-vous, les enfants ? »
« Au cinéma », disait ma mère. Il fronçait les sourcils et elle ajoutait très vite : « Au cinéma du Panthéon, c’est tout à côté, il n’y a que la rue Soufflot à traverser. » Il nous laissait partir en haussant les épaules ; il dirait le jeudi suivant à M. Simonnot : « Voyons, Simonnot, vous qui êtes un homme sérieux, comprenez-vous ça ? Ma fille mène mon petit-fils au cinéma ! » et M. Simonnot dirait d’une voix conciliante : « Je n’y ai jamais été mais ma femme y va quelquefois. »
Le spectacle était commencé. Nous suivions l’ouvreuse en trébuchant, je me sentais clandestin ; au-dessus de nos têtes, un faisceau de lumière blanche traversait la salle, on y voyait danser des poussières, des fumées ; un piano hennissait, des poires violettes luisaient au mur, j’étais pris à la gorge par l’odeur vernie d’un désinfectant. L’odeur et les fruits de cette nuit habitée se confondaient en moi : je mangeais les lampes de secours, je m’emplissais de leur goût acidulé. Je raclais mon dos à des genoux, je m’asseyais sur un siège grinçant, ma mère glissait une couverture pliée sous mes fesses pour me hausser ; enfin je regardais l’écran, je découvrais une craie fluorescente, des paysages clignotants, rayés par des averses ; il pleuvait toujours, même au gros soleil, même dans les appartements ; parfois un astéroïde en flammes traversait le salon d’une baronne sans qu’elle parût s’en étonner. J’aimais cette pluie, cette inquiétude sans repos qui travaillait la muraille. Le pianiste attaquait l’ouverture des Grottes de Fingal et tout le monde comprenait que le criminel allait paraître : la baronne était folle de peur. Mais son beau visage charbonneux cédait la place à une pancarte mauve : « Fin de la première partie. » C’était la désintoxication brusquée, la lumière. Où étais-je ? Dans une école ? Dans une administration ? Pas le moindre ornement : des rangées de strapontins qui laissaient voir, par en dessous, leurs ressorts, des murs barbouillés d’ocre, un plancher jonché de mégots et de crachats. Des rumeurs touffues remplissaient la salle, on réinventait le langage, l’ouvreuse vendait à la criée des bonbons anglais, ma mère m’en achetait, je les mettais dans ma bouche, je suçais les lampes de secours. Les gens se frottaient les yeux, chacun découvrait ses voisins. Des soldats, les bonnes du quartier ; un vieillard osseux chiquait, des ouvrières en cheveux riaient très fort : tout ce monde n’était pas de notre monde ; heureusement, posés de loin en loin sur ce parterre de têtes, de grands chapeaux palpitants rassuraient. »
(« Les Mots », 1964)
.

JiBé dit: à

Chez Céline, dans le Voyage…, ça donne d’aussi belles pages à mettre en regard de celles de Sartre, mais ici l’enfant est devenu adulte :

« Ils avançaient les gens vers les lumières suspendues dans la nuit au loin, serpents agités et multicolores. […]
Moi aussi j’ai été me traîner vers les lumières, un cinéma, et puis un autre à côté, et puis encore un autre et tout au long de la rue comme ça. Nous perdions de gros morceaux de foule devant chacun d’eux. J’en ai choisi un moi de cinéma où il y avait des femmes sur les photos en combinaison et quelles cuisses ! Messieurs ! Lourdes ! Amples ! Précises ! Et puis des mignonnes têtes par là-dessus, comme dessinées par contraste, délicates, fragiles, au crayon, sans retouche à faire, parfaites, pas une négligence, pas une bavure, parfaites je vous le dis, mignonnes mais fermes et concises en même temps. Tout ce que la vie peut épanouir de plus périlleux, de véritables imprudences de beauté, ces indiscrétions sur les divines et profondes harmonies possibles.
Il faisait dans ce cinéma, bon, doux et chaud. De volumineuses orgues tout à fait tendres comme dans une basilique, mais alors qui serait chauffée, des orgues comme des cuisses. Pas un moment de perdu. On plonge en plein dans le pardon tiède. On aurait eu qu’à se laisser aller pour penser que le monde peut-être, venait enfin de se convertir à l’indulgence. On y était soi presque déjà.
Alors les rêves montent dans la nuit pour aller s’embraser au mirage de la lumière qui bouge. Ce n’est pas tout à fait vivant ce qui se passe sur les écrans, il reste dedans une grande place trouble, pour les pauvres, pour les rêves et pour les morts. Il faut se dépêcher de s’en gaver de rêves pour traverser la vie qui vous attend dehors, sorti du cinéma, durer quelques jours de plus à travers cette atrocité des choses et des hommes. On choisit parmi les rêves ceux qui vous réchauffent le mieux l’âme. Pour moi, c’était je l’avoue, les cochons. Faut pas être fier, on emporte d’un miracle ce qu’on peut en retenir. Une blonde qui possédait des nichons et une nuque inoubliables a cru bon de venir rompre le silence de l’écran par une chanson où il était question de sa solitude. On en aurait pleuré avec elle.
C’est ça qui est bon ! Quel entrain ça vous donne ! J’en avais ensuite, je le sentais déjà, pour au moins deux journées de plein courage dans la viande. Je n’attendis même point qu’on ait rallumé dans la salle. J’étais prêt à toutes les résolutions du sommeil maintenant que j’avais absorbé un peu de cet admirable délire d’âme. »

Widergänger dit: à

Le cinéma vaut surtout pour Céline pour le climat qu’il met en scène des soucis de la vie moderne des classes laborieuses dans les années 30 ou les grands problèmes sociaux. Dèjà avec le muet, des films comme L’Argent, adapté du roman de Zola, avec Antonin Artaud, avec des films de guerre comme Quatre de l’infanterie, de Pabst (1930), M le maudit, de Fritz Lang (1931) qui met en scène la pègre berlinoise et les bas quartiers de Berlin, en France Marius, de Pagnol, les films de Tourneur, de René Clair, de Marcel L’Herbier, de Marc Allégret, de Jean Renoir participent de cette atmosphère populaire du petit peuple, des spectacles des « revues », des fêtes foraines qu’on retrouvent dans Le Voyage.

Mais c’est surtout les romans de guerre avec Maurice Genevoix, Sous Verdun, 1916, Henry Barbusse, Le Feu, 1916, Les Croix de bois, de Roland Dorgolès, 1919, L’Équipage, de Joseph Kessel, 1922, Les Hommes de bonnes volonté, de Jules Romain, qui brossent du poilu une image de l’Homme perdu dans un cataclysme qu’il a lui-même déclenché et qui en même temps le dépasse, avec leurs scènes obligées : l’engagement, le baptème du feu, l’attaque, la garde de nuit, le combat singulier, la mort des copains, les problèmes du ravitaillement, la débrouille, les plaisirs pris lors des permissions, l’attitude des gradés, etc. Céline n’arrive qu’après tous les autres, ce qui n’est pas sans influence sur le roman dans la mesure où, contrairement à ses devanciers qui réaffirment souvent, à travers les réactions de leurs héros, les valeurs de l’humanisme (la vie, le courage, la fraternité), Céline, lui, les tourne en dérision et l’écriture célinienne se mue en parodie d’une littérature et de schémas narratifs préexistants.

Il en est de même pour le roman d’aventures exotiques. L’Afrique, l’Asie étaient à l’honneur, sans compter l’exposition coloniale de 1931. C’est Gide dénonce les méfaits du colonialisme dans Voyage au Congo (1927), Retour du Tchad (1928), Michel Leiris, avec un peu plus tard L’Afrique fantôme, récit mi-poétique, mi-étude ethnologique.

C’est aussi la vogue des romans populistes avec le Manifeste (1929), de Thérive et Lemonier, très à la mode, avec Eugène Dabit, L’Hôtel du Nord. Le cinéma du réalisme poétique des années 30 reflète comme les romans de Céline les grands problèmes de la société : chômage, montée des périls, Années folles comme dans L’Âge d’homme, de Leiris, les mutations sociales, la misère des classes laborieuses que symbolisera Rancy dans Le Voyage, décrit comme un « Pays de cinéma d’avant-garde où les linges sales empoisonnent les arbres et toutes les salades ruissellent d’urine les samedis soir. » (p. 333) Le roman de Céline participe largement du climat des années 30.

JiBé dit: à

Parmi les influences, ne pas oublier Joseph Conrad, WGG. Gide, qui le traduisit, avoue s’être inspiré d’Au cœur des ténèbres, pour son Voyage au Congo. Idem pour Céline et son Voyage au bout de la nuit…

XYZ dit: à

Pour ma part, j’ai eu droit en sus à mes menaces et aucunes explications sur ce qui mettait reproché…

J&B, c’est pas du franzoze, ça.
‘mettait’… Se faire mettre, reproché…Injonction contradictoire ou culpabilité persistante? Ca la fout mal (!) pour un lettré…et puis « aucune » avec un ‘s’…la confusion règne…

Widergänger dit: à

Effectivement, Jibé. Conrad aussi.

Phil dit: à

Il est facile de considérer Céline comme un petit bourgeois pour mieux l’accabler dans cette classe honnie par la sociologie. Le récit des mésaventures de sa grand-mère qui l’a élevé passage Choiseul n’en fait pas du tout un petit-bourgeois, simplement un citoyen qui n’aura vécu que les revers des années folles, revers et leurs raisons objectives sur lesquels nos sociologues biographes dogmatiques ont bien du mal à se courber.

JiBé dit: à

Conrad :
« Un léger tintement de métal, derrière moi me fit tourner la tête. Six Noirs avançaient à la file, montant péniblement le sentier. Ils marchaient lentement, très droits, gardant en équilibre sur la tête de petits couffins emplis de terre, et le tintement rythmait leurs pas. Un chiffon noir leur ceignait les reins, et ses pans, noués derrière, se balançaient comme des queues de chien. Je voyais chacune de leurs côtes, les articulations de leurs membres saillaient comme les nœuds d’un cordage ; chacun avait au cou un collier de fer, et ils étaient tous reliés par une chaîne dont les ballants oscillaient entre eux, et cliquetaient en mesure. »

Céline :
« Des files de nègres, sur la rive, trimaient à la chicote, en train de décharger, cale après cale, les bateaux jamais vides, grimpant au long des passerelles tremblotantes et grêles, avec leur gros panier plein sur la tête, en équilibre, parmi les injures, sortes de fourmis verticales.
Cela allait et venait par chapelets saccadés à travers une buée écarlate. Parmi ces formes en travail, quelques-unes portaient en plus un petit point noir sur le dos, c’étaient les mères, qui venaient trimarder elles aussi les sacs de palmistes avec leur enfant en fardeau supplémentaire. Je me demande si les fourmis peuvent en faire autant. »

Est-ce du fait de la traduction de Jean Deubergue (Pléiade, 1985) que le mot « nègre » (sans majuscule) chez Céline devient « Noir » chez Conrad ?

Widergänger dit: à

La confrontation Sartre/Céline est intéressante, en effet, Jibé. Ma elle joue au détriment de Sartre. Du moins, c’est ce que je ressens à les lire. Céline est plus profond, plus lyrique.

JiBé dit: à

« sur lesquels nos sociologues biographes dogmatiques ont bien du mal à se courber. »

Nos ambassadeurs culturels aussi, Phil.

JiBé dit: à

Bien d’accord avec toi, WGG. C’est un peu besogneux chez Sartre, chez Céline ça s’envole…

Nicolas dit: à

Mouais mais si Celine utilise deux trois expressions pour faire peuple le reste est le résultat d’un lettré…. Sartre fait du Sartre.

Nicolas dit: à

Heureusement que Celine est la pour m’expliquer ce que ressent le quidam qui va au gaumont voir son super héros préféré !!! Je ne le remercierais jamais assez.

Widergänger dit: à

Les circonstances de la publication du Voyage éclairent aussi l’œuvre. L’accueil de Gallimard fut mitigé et âprement discuté. Soutenu par Malraux et E. Berl, il déroutait et effrayait des membres du comité de lecture comme B. Crémieux.

En revanche, il plut d’emblée à Denoël qui avait publié justement l’Hôtel du Nord, d’E. Dabit, ce qui souligne la parenté d’une œuvre à l’autre, parenté apparente bien sûr qui cache tout ce qui les sépare aussi : la dimension picaresque du roman de Céline, sa dimension métaphysique et existentialiste surtout comme une profonde méditation sur la condition tragique de l’Homme au-delà des circonstances des suites de la Grande Guerre.

Widergänger dit: à

Le « prière d’insérer », du 5 octobre 1932 ne manque pas d’intérêt non plus aujourd’hui où presque chaque mot mériterait un long commentaire : « Le livre : roman impossible à classer, difficile à définir à cause de son originalité… L’auteur conte de la manière la plus humble et la plus candide ; les esprits non prévenus devront s’incliner devant la fidélité de son témoignage. Son public : les médecins que l’auteur attaque avec une particulière violence, les universitaires, les lettrés. »

Assez sidérant, non ?! Mais ça permet un peu de se mettre dans la tête de ceux qui le lisaient à cette époque de sa publication. C’était un bouquin qui faisait peur comme un baton de dynamite… Et d’autant plus peur qu’on ne savait le rattacher à rien de connu en littérature alors qu’il est littéralement farci de références littéraires, c’est ça la grande ironie ici.

JiBé dit: à

Sartre aussi a eu bien du mal a se faire éditer chez Gallimard, WGG.
Voir l’excellente émission de Bernard Pivot (1985).
https://vimeo.com/176753002

JC..... dit: à

Henri Emmanuelli est mort, ce qui fait qu’il va falloir qu’un con remplace ce con.

Que la famille soit assurée de toute ma compassion : la mort d’un être cher donne droit à des années de deuil.

RIP.

JiBé dit: à

Et pendant ce temps aucun éditeur n’a l’audace de « publier « Miss MacIntosh, My Darling » (1965) de Marguerite Young », un chef-d’oeuvre si l’on en croit Claro !

JC..... dit: à

Sans être salauds, les gens du milieu mathématique considèrent que Villani est à la raison ce que Mc Donald est à la gastronomie !

Bonne nuit à tous. A demain…

Widergänger dit: à

Belle et riche émission d’Apostrophe en effet, Jibé.

bouguereau dit: à

SaMais l’un avait le souci du style, qui fait l’homme, et l’autre affectait de s’en contreficher…

le style c’est l’aristo..l’agité c’est son cul

bouguereau dit: à

Heureusement que Celine est la pour m’expliquer ce que ressent le quidam qui va au gaumont voir son super héros préféré !!!

il l’esplique pas banane de nico il s’adresse à lui..c’est le spectateur son semblabe son frère..cf le début de guignolzband

Bloom dit: à

« Pour un Français normalement lettré, Céline se lit aisément sans notes de bas de page. »
—–

Phil, Le traducteur américain du Voyage et de Mort à crédit est Ralph Manheim. A ne pas confondre avec Milton Hindus dont il est question dans le mauvais film sorti récemment.

Ci-dessous 2 extraits du Voyage. En tant que normalement lettré (ce qui n’est pas mon cas), vous pigez bien sûr immédiatement la référence au « Tarapout » et au « Laugh Calvin ». Perso, sans les notes, « not the foggiest…. » Pas de triche, au débotté, bien sûr.

« Mais le « Tarapout » m’a attiré. Il est posé sur le boulevard comme un gros gâteau en lumière. Et les gens y viennent de partout pressés comme des larves. Ils sortent de la nuit tout autour les gens avec les yeux tout écarquillés déjà pour venir se les remplir d’images. Ça n’arrête pas l’extase. C’est les mêmes qu’au métro du matin. Mais là devant le Tarapout ils sont contents, comme à New York… »

« Le Directeur de l’hôtel « Laugh Calvin » avisait le voyageur que son amitié lui était acquise et qu’il prendrait, lui Directeur, le souci personnel de maintenir en gaieté le voyageur pendant toute la durée de son séjour à New York. »

bouguereau dit: à

..c’est un artifils..pour moquer les classiques..et pour dire au finiche aux héritiers ‘ vous vous êtes les produits dla copule des pérruques des clysther..c’est moi le vrai classique’ tu calcules nico?

D. dit: à

J’adore l’expression « milieu mathématique ».

bouguereau dit: à

Mouais mais si Celine utilise deux trois expressions pour faire peuple le reste est le résultat d’un lettré….

toutafé comme confucius.. c’est un dépozitère millénère..sauf que..raf..le dépositère c’est la déchêtrie..tu vas pas lui mette des cols mao comme mon fion à ferdinand..personne pour lui payer

bouguereau dit: à

« milieu mathématique »

un centre havec un rayon hinfini dédé..même de sirius tu sais pas dquel coté regarder

Nicolas dit: à

Oui j’entends bien, mais je ne suis pas un bourgeois des années 50.. et encore moins un écrivain ou un intello qui déblatère sur le sens de la vie…Faudra que je me pourrisse le cerveau un de ces quarte.

bouguereau dit: à

Sartre fait du Sartre

pourquoi y’a til sartre plutot que rien..

bouguereau dit: à

Oui j’entends bien, mais je ne suis pas un bourgeois des années 50..

c’est l’contingent ça..essaie de mentaliser que les culs sont grossièrement les mêmes par exemple..toudincou tu vois la lumière

bouguereau dit: à

Faudra que je me pourrisse le cerveau un de ces quarte

les cervelles sont fugace c’est certain..pas pour rien que ça se vend en triprie : faisandé c’est pu commercial du tout..dracul a beau faire..même havec beaucoup de beurre noir..personne y n’en veut

Phil dit: à

certes Bloom, c’est un bon exemple, donnez-nous donc au débotté les notes pour ces deux références aujourd’hui perdues ?
Céline est plus lu par nos amis anglais que par les Allemands à qui l’on fait croire qu’ils ont l’équivalent avec Döblin.

gardel dit: à

Après l’exercice de langue de bois d’Emmanuel Macron hier soir, on se demande avec qui il va gouverner, à part Alain Minc ou J. Attali. Avec Robert Hue, Alain Madelin, Mme. Pompili? Parce que c’est pas évident que Dany accepte le ministère de l’Intérieur. Comme disait un poète bengali :
« Sa main nue, solitaire ».

Nicolas dit: à

La dernière fois qu’on a parlé de la populace ici c’était via Yann Moix avec beaucoup de mépris. Je mentalise bien?

JiBé dit: à

Hamon a été de loin, le moins bon, ou le plus mauvais des cinq, hier, gardel. Il s’adressait au PS et aux Verts, pas à la France, et il nous a encore casé son slogan indigent dont il semble très fier, en guise de conclusion : « Voter pour moi, pour un avenir désirable » !

Bloom dit: à

Le « Tarapout » était l’appellation familière du cinéma Paramount, ancien théâtre du Vaudeville, aujourd’hui Gaumont Opéra, sur les Grands Boulevards …

« Laugh Calvin » joue sur le sérieux proverbial du président américain Calvin Coolidge, qui, paraît-il, ne riait jamais (je ne suis pas sûr que Jean Calvin ait été un irrésistible boute-en-train, non plus…)

Comkwa, Les traductions peuvent parfois nous permettent de percer l’obscurité de notre langue (essayez-donc Derrida en anglais, vous verrez, c’est limpide).

Nicolas dit: à

Hamon est malheureusement mauvais, mais plusieurs de ses idées sont loins de la droitisation putassière du reste de la bande. C’est clair. Dernière en date de Macron, mettre des PV dans les cités, genre indigent voir nauséabond et face à tant de connerie et de manque de réalisme je vois mon pays et son intelligentsia s’enfoncer comme jadis.

Widergänger dit: à

Le Tarapout était célèbres pour ses spectacles de « revues », avec des chansonniers, des artistes lyriques comme Fréhel, Jean Sablon, Maurice Chevalier, Lucienne Boyer, etc. Un spectacle complet qui avait les faveurs du public populaire de l’époque.

Ce qui est intéressant dans l’émission Apostrophe consacrée à Sartre/Céline, c’est qu’un intervenant (François Gibault, je crois, auteur d’une biographie de Céline) suggère que Céline était plus ou moins impuissant, plus voyeur qu’acteur de la chose. Cela rejoint ce que je disais à propos du caractère phallique de son style, cette colère permanente qu’il semble exprimer. Et c’est en cela que son style rejoint son idéologie, contrairement à ce que dit Henri Godard. Je ne crois pas du tout que son style soit à contre-courant, comme il l’affirme. On voit au contraire le fondement sexuel, à mon sens, de son écriture au « style émotif ». Et puis, les références à la médecine abondent, les « hépatiques » en particulier, qui vont dans le sens d’une vision biologique de la race humaine à la manière du nazisme.

JiBé dit: à

Et aussi des danseuses, durant l’entracte, WGG, la passion de Céline !

« son écriture au « style émotif » »

Notamment sa ponctuation hystérique (…!)

Laura Delair dit: à

Phil Oxera est plutôt du genre marrant en moins drôle

Sergio dit: à

JC….. dit: 21 mars 2017 à 10 h 47 min
vivre dans ces territoires à peine sortis de la glaciation ternaire

Faudrait dégeler tout le пермафрост au bleuet ! Et ensuite la calebombe des habitants… là pour ça on pourrait pas payer le gaz !

Delaporte dit: à

« Hamon a été de loin, le moins bon, ou le plus mauvais des cinq »

Je ne suis pas de cet avis, parce que je crois que, hormis malheureusement la dangereuse Marine Le Pen, tous les autres ont été mauvais. Hamon a été sauvé par son début d’explication sur le revenu minimum universel, énorme problématique, sujet essentiel. Hamon a mis là, dans sa campagne, le doigt sur un gros morceau. Il va pouvoir, je l’espère, en développer le thème jusqu’aux élections, et les Français vont comprendre que c’est lui le candidat qui est en phase avec les temps que nous traversons, au terme d’une évolution politique aussi vieille et capitale que la question du travail. L’abolition légale du travail est un programme qui ne fait que commencer, mais qui hante l’Europe.

Bob dit: à

gardel dit: 21 mars 2017 à 13 h 43 min
Il avait parlé d’une meuf (sa coach de vie (ou une des filles de celle-ci ? )? marinette ? LA journaliste qui a tout plaqué pour LUI ? une étudiante ?? Nadinette ? Rachida ??? Les Français veulent savoir )

Bob dit: à

Janssen J-J dit: 21 mars 2017 à 15 h 05 min
Ils le trouvent pas assez mode

Widergänger dit: à

Henri Godard me laisse un peu sur ma faim quand il prétend que les trois points de suspension c’est fondamental dans la phrase de Céline, que c’est par là qu’il ferait exploser la syntaxe. Je veux bien mais c’est un peu facile comme procédé.

Nathalie Sarraute reprend d’ailleurs elle aussi le procédé dans Le Planétarium pour capter les courants de la sous-conversation et les tropismes de la conversation. Il faudrait comparer avec l’emploi célinien pour mieux comprendre son usage par Céline de cette figure de l’interruption qui porte le doux nom en rhétorique d’aposiopèse… qui peut avoir des fonctions variées.

Mais c’est surtout par la dislocation de la phrase que Céline produit ses effets les plus sûrs, dislocation à droite et à gauche, avec détachement d’un éléments de la phrase qui porte de ce fait un accent d’insistance. Mais on trouve déjà ce procédé dans Corinne ou l’Italie, chez Mme de Staël, qui peut écrire par exemple :

« Quoi ! (…) ces talents, (…) vous les blâmeriez ! » (avec le pronom de rappel « les »)

« (…) elle a sûrement beaucoup entendu parlé de vous, la belle inconnue qui m’a secouru, car elle m’a fait bien des questions. »

C’est un procédé emphatique qui permet de transformer en thème un prédicat de la phrase et de sacrifier ainsi l’excellence grammaticale pour valoriser des effets rythmiques de la phrase et une continuité thématique de nature musicale pour une certaine qualité d’émotion et d’enthousiasme. Céline ne fera que développer ce qu’invente déjà Mme de Staël.

Bloom dit: à

Ralph Manheim, juif allemand émigré aux US dans les années 30 a traduit en anglais Céline (Voyage, Mort à Crédit, D’un château l’autre), mais aussi Brecht, Handke, Grass et…Mein Kampf pendant la guerre…

Bob dit: à

Janssen J-J
Ils ne prennent pas BH au sérieux : il ne fait pas dans l’esbrouffe
Au sujet du décès d’Emmanuelli, réaction du beauf varois : JC….. dit: 21 mars 2017 à 12 h 40 min ‘Henri Emmanuelli est mort, ce qui fait qu’il va falloir qu’un con remplace ce con.’

JiBé dit: à

Pour la ponctuation de Céline, faudrait demander à Giovanni Sant’Angelo, de confirmer si, chez lui aussi, ça vient d’un problème lié à une perte de l’érectilité, WGG ?

Widergänger dit: à

On trouve aussi cette figure de l’aposiopèse chez Aragon dans Aurélien mais c’est pour créer un climat poétique de rêverie qui traduit en même temps un vague nihilisme du personnage en train de réfléchir dans son for intérieur avec une incertitude productrice de rêverie chez le lecteur quant à l’identité du locuteur, le héros ? le narrateur ? :

« Je demeurai longtemps errant dans Césarée…

En général, les vers, lui… Mais celui-ci revenait et revenait. Pourquoi ? c’est ce qu’il ne s’expliquait pas. Tout à fait indépendamment de l’histoire de Bérénice… l’autre, la vraie… D’ailleurs il ne se rappelait que dans ses grandes lignes cette romance, cette scie. Brune alors, la Bérénice de la tragédie. Césarée, c’est du côté d’Antioche, de Beyrouth. territoire sous mandat. Assez moricaude même, des bracelets en veux-tu en voilà, et des tas de chichis, de voiles. Césarée… un beau nom pour une ville.  »

On voit les effets remarquables qu’en tire ici Aragon qui valent amplement ceux de Céline. La dislocation de la phrase n’est pas ici au service d’une colère mais d’une rêverie délicate, incertaine et poétique.

Widergänger dit: à

Ce n’est pas impossible, Jibé…

Delaporte dit: à

Aujourd’hui, dans La Croix, François Sureau se lance dans une méditation vague sur le temps présent à partir du destin fulgurant et insolite d’un écrivain du XVIIIe, Nicolas Gilbert, né en 1750, mort trépané en 1780, et qui avait choisi le mauvais camp :

« Au-delà de l’anecdote, le mécanisme de ses déboires mérite qu’on s’y arrête. De son temps, Gilbert a été vu, et haï, comme le défenseur de l’absolutisme, un agent stipendié du pouvoir, la tête de Turc du camp des Lumières et de la raison. »

Laura Delair dit: à

JiBé à 15 heures 29 : vous suggérez que, comme JC qui lui ressemble physiquement, Céline ne pouvait pas bander ?

Widergänger dit: à

Trépané, pour la tête de Turc du camp des Lumières et de la raison, ça s’impose…!

JiBé dit: à

La différence avec madame de Staël, WGG, c’est que chez elle, les trois points de suspension, entre parenthèses, sont un blanc, un temps de respiration prolongé. Ou un temps de rêverie, chez Aragon. Mais chez Céline, ce qui pose problème, ou qui fait question, c’est le point d’exclamation placé juste à côté. Il ne respire pas, il s’écrie, continuellement. Rien de reposant…

Widergänger dit: à

J’avais écrit à la mairie de Wloclawek en Pologne pour me plaindre du fait que le musée de la ville ne mentionnait pas la présence de plus de cinq siècle de la communauté juive.

Je viens de recevoir une réponse de Joanna Rudek Inspektor… Le problème c’est que c’est écrit en polonais… Le décryptage va me prendre sans doute un certain temps… Mais je suis curieux de savoir ce que cette « inspecter » a à me dire. Mais ils sont polis en Pologne, ils répondent…

Mais toujours pas de lettre de la mairie d’Auschwitz pour les questions soulevées.

D. dit: à

Delaporte dit: 21 mars 2017 à 15 h 00 min

Hamon à commis une monumentale erreur en renvoyant Marine Le Pen à ses « faits divers ». Il a oublié que c’est une majorité de Français tranquilles qui y sont au quotidien confrontés, désormais jusque dans les campagnes les plus reculées. Tout ceux qui vivent l’enfer au quotidien plus tous ceux ayant déjà subi de graves préjudices, c’est à dire des millions de Français, apprécieront la façon dont Hamon minimise cela. C’est proprement dégueulasse mais ça ne m’étonne pas trop de lui au final. Quand on est du PS on est du PS. Et il est du PS, à fond.

Widergänger dit: à

Non, Jibé, les points de suspensions entre parenthèses sont de moi ! C’est pas ça que je visais à montrer mais la dislocation de la phrase comme chez Céline.

Delaporte dit: à

Nicolas Gilbert, c’est un peu l’ancêtre au XVIIIe de Houellebecq. D’autant plus que Huysmans admirait le bonhomme. Tous ces gens, y compris notre Houellebecq, étaient faits pour devenir moines…

Widergänger dit: à

D. n’a pas tort sur ce coup, en effet. Je pense que la dénégation permanente par les socialistes de la réalité vécue par les gens qur le terrain va leur coûter très très cher. Ils ne sont pas prêts de revenir au pouvoir avant très très longtemps.

Delaporte dit: à

D. dit: 21 mars 2017 à 15 h 54 min
Je ne peux pas vous laisser dire ça. Hamon a eu bien raison de s’en prendre à la manière primaire et populiste de penser de Marine Le Pen.

D. dit: à

En tous cas, électoralement parlant, ça va lui couter cher cette connerie, l’ambulance PS à 3 pneus crevés va crever son 4ème. Je me délecte à l’avance des résultats et de son allocution au soir du premier tour. On va voir clignoter ses oreilles. Il réalisera qu’il n’est plus rien et certainement pour toujours !

D. dit: à

Vous ne pouvez pas me laisser dire ça mais je le dis quand même, figurez-vous…

Widergänger dit: à

Peut-être, Delaporte, mais ce n’est pas ce que les gens comprennent.

D. dit: à

En tous cas, électoralement parlant, ça va lui couter cher cette co.nnerie, l’ambulance PS à 3 pneus crevés va crever son 4ème. Je me délecte à l’avance des résultats et de son allocution au soir du premier tour. On va voir clignoter ses oreilles. Il réalisera qu’il n’est plus rien et certainement pour toujours !

Delaporte dit: à

Sureau nous donne quelques précisions très intéressantes sur Nicolas Gilbert :

« En 1780, victime d’une chute de cheval, il est trépané et meurt à l’hôtel-Dieu. La Harpe ne désarme pas, publiant après sa mort qu’il est en réalité mort fou, à l’asile, ayant avalé la clé de sa chambre. […] Les romantiques le redécouvriront et Vigny s’inspirera de ses Adieux à la vie. »

Widergänger dit: à

Et puis y en a deux pages ! Ça commence bien : « Pan M A ».

bouguereau dit: à

suggère que Céline était plus ou moins impuissant, plus voyeur qu’acteur de la chose

dracul fait le pti personnel à vontraube..c’est pas un scret que celine et proust achetaient des jetons au bordel..pulsion scopique..banal et rémunérateur comme à toute époque..et que proust achtait des rats pour les enfiler à laiguille à chapeau..ça doit avoir à faire avec sa prose…pove dracul

Widergänger dit: à

Je crains fort que D., hélas, n’ait raison ! Hamon va disparaître dans un trou de l’histoire… un petit trou de souris… mangé par le gros matou… Ça me fait penser à la nouvelle de Kafka qu’il écrivit à la fin de sa vie.

bouguereau dit: à

Il réalisera qu’il n’est plus rien et certainement pour toujours !

comme si toi t’étais tout pour jamais dédé..tu forfantes comme si tu voulais te convaincre dédé..sois plus sur de toi..et dominateur

Delaporte dit: à

Hamon, après avoir ouvert un débat sur un sujet fort comme le travail, ne va pas disparaître comme ça. Il ouvre une voie…

Laura Delair dit: à

Merci JiBé, c’est bien ce que dit aussi William Legrand, le biographe de JC

bouguereau dit: à

la réalité vécue par les gens qur le terrain

prends ta lire ton triangle ou ta grosse caisse plutôt que ce fifre de guerre dracul..propos de sous prefet qui craint pour sa rente

bouguereau dit: à

ce qui fait qu’il va falloir qu’un con remplace ce con

et ça te touche de prés keupu..

Widergänger dit: à

À mon avis, Delaporte aurait besoin lui aussi d’une petite trépanation pour se remettre les idées en place…

Bob dit: à

Widergänger dit: 21 mars 2017 à 15 h 57 min
Le plus drôle c’est que l e genie de la finance à sa mémere est dans la droite ligne du ps et il va se faire élire comme s’il était l’innovation ou un nouveau messie

D. dit: 21 mars 2017 à 15 h 54 min
Et D fait chevalier servant de trumpette

bouguereau dit: à

Il ne respire pas, il s’écrie

scribouilli de partition de haute contre baroz..t’as pas faux baroz..c’est laffetrie qui menace le style

Soleil vert dit: à

« Comme si les lecteurs de Céline lui donnaient raison ! Comme si un romancier n’était pas fondamentalement gouverné par le mensonge ! »

… doivent pas connaitre Aragon, les auteurs de ce pavé …

Bob dit: à

Delaporte dit: 21 mars 2017 à 16 h 13 min
à quoi bon parler à ces neuneux vous perdez votre temps

Bob dit: à

à 16h18 le gros tas de .. a fait une tentative pour articuler

rose dit: à

Bah… On chwrchait des valeurs à la grande guerre -dont la fraternité est une composante, derrièrre la défense aveugle de la Patrie- et soudain un gueule
La guerre c’est dégueulasse. Mourir c’est trop con. J’ai peur bordel de merde.

Même Maurice Genevoix ne l’a pas dit comme ça. Toutes les descriptions préalables l’étaient sans jugement de valeur.
Il gueule ce que tout le monde sait et que personne ne dit. Son horreur de la guerre.

rose dit: à

on cherchait

derrière

Widergänger dit: à

Non, Macron va se faire élire pour plusieurs raisons:

1°) parce qu’il est soutenu par tous les apparatchiks de gauche, et hommes de l’ombre comme J. Attali et le mathématicien Cédric Villani qui y croit dur comme fer;

2°) parce qu’il veut poursuivre l’intégration européenne sans laquelle il n’y a pas de survie possible de la France dans le concert des nations ;

3°) parce que c’est un homme pleins d’idées et de ressorts qui a la carrure d’un homme d’Etat ;

Cela suffira-t-il à son maintien au pouvoir ? C’est là tout le problème. Qui vivra verra. Les archaïsmes sont puissants dans la société française. Ça peut tourner aussi au cauchemar.

Sergio dit: à

Tiens on reparle plus de ce film sur Ferdine où il est censé beugler comme un veau toute la sainte journée… Un an déjà, je crois…

Bloom dit: à

Ce que dit Claro du livre de M.Young est assez alléchant. Je relève toutefois, qu’à la différence de Ulysses, ce « pavé » n’a jamais été interdit à la publication pendant 10 ans, contrairement au Dangerous Book (Kevin Birmingham) de Joyce.
C’est tout l’honneur de la France que de l’avoir publié, grâce au courage d’une Américaine, féministe, lesbienne et visionnaire, la grande Sylvia Beach, de Shakespeare and Co, à l’époque situé 12 rue de l’Odéon.
Kudos to thee, Sylvia!

rose dit: à

Ds tome IV, livre troisième, chapitre VIII Victor Hugo, in Les Misérables, la cadène (note 49 : Hugo a vu le départ des forcats à Toulon et l’a déjà décrit dans Le.dernier jour d’un condamné) raconte les sept voitures auxquelles sont enchainées les forçats. Toute la lie humaine. Les bagnards. Cayenne.

rose dit: à

Mon père aussi.

Bloom dit: à

Le moment où Jean Valjean prend la main de Cosette et porte le seau…un des sommets de la littérature universelle…

Sergio dit: à

Les points d’exclamation, cela veut dire qu’il a le pétrole en écrivant, et qu’il veut communiquer au bon lecteur ces fortes émotions ; mais cela peut être toutes sortes d’émotions, pas nécessairement la colère, ou la haine et caetera. En plus, même dans ces derniers cas, il peut vouloir manifester une certaine Verfremdung vis-à-vis de son propre discours, voire de sa propre émotion : cela peut être l’un des rôles des points de suspension (précédant le point d’esseclamation)…

Sergio dit: à

Nom de Dieu le seau fallait en coiffer Javert ! Ca ferait comme dans le Goulag (Dimitri)…

Bob dit: à

WG 16h35
rien de nouveau

Phil dit: à

merci Bloom, visiter Paris avec Céline peut avoir son charme, il faut bien sûr ne pas rester coincé de la bretelle ethnique.
la prose célinienne provoque parfois un rire irrépressible, celui qui fâchera toujours les fâcheux. heureusement que la littérature ne se contente pas des barbants Barbusse.

Nicolas dit: à

Le cabinet D&W vous conseil tous les jours entre 8h et 18h sur la RDL. Avis avisé de vrais gens dans la vraie vie.

Bloom dit: à

…rire irrépressible….

Vrai, Phil, mais un rire qui se fait toujours aux dépens des autres, jamais de soi-même. Pensez à la description des Parisiens prenant l’autoroute de l’ouest au début d’Un Château l’autre…
Différence majeure avec l’humour juif ou irlandais, par essence gorgé d’auto-dérision (archétype – Roddy Doyle, A Star Called Henry; Woody Allen, The Kugelmas Episode)

rose dit: à

Si le cerveau clamse restent les intestins qui sont le deuxième cerveau.
C’était tendance XIXème les humeurs. Le foie la rate la bile. L’humeur noire.

Widergänger dit: à

Pendant le voyage vers N Y :

« On m’avait laissé tout seul. Le voyage continuait évidemment… Mais lequel ? »

Arrivant à N Y :

« Pour une surprise, c’en était une. À travers la brume, c’était tellement étonnant ce qu’on découvrait soudain que nous nous refusâmes d’abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu’on était on s’est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous… »

Question à cent balles : Quelle est la fonction ici des aposiopèses ?

Maintenant, un extrait du Planétarium de Nathalie Sarraute. Gisèle, une jeune femme vivant en couple avec Alain, universitaire, discute avec sa mère, un grand écrivain au tempérament autoritaire. La conversation tourne autour de leurs projets de décoration, notamment de l’acquisition d’une bergère d’époque, que le jeune homme veut absolument acheter. La mère ne comprend pas cet entêtement. C’est elle qui prend la parole dans cet extrait où elle démolit son futur gendre par des insinuations de plus en plus meurtrières :

« Chez Alain, c’est une passion, c’est de la frénésie… quand il s’y met, ça devient une idée fixe… J’en ai dit un mot à son père un jour, il ne m’a pas dit non, je suis sûre qu’il était de mon avis… c’est pour ça que son travail n’avance pas comme il veut, que sa thèse n’est pas terminée… C’est une façon de s’oublier, de se rattraper sur des futilités… Un homme a d’autres chats à fouetter, il se moque de ces choses-là, ds bergères Louis XV, des fauteuils…qu’ils soient comme ça ou autrement… pourvu qu’il y ait quelque chose de confortable où l’on soit bien assis, où on peut se reposer… Je sais ce que tu vas me dire, qu’il aime ce qui est beau… Je comprends ça très bien… Qu’il aille dans les musées, qu’il regarde de beaux vieux meubles, des tableaux, des œuvres d’art, il n’y aurait rien à redire à ça… mais ces courses chez les antiquaires, ce besoin d’acheter… il faut absolument que ce soit à lui… ces efforts… comme tante Berthe qui passe son temps à fignoler des petits détails comme si elle devait recevoir le pape, quand elle n’a jamais été capable d’offrir une tasse de thé à une amie… Tout ça, vois-tu, non… ce n’est pas ça… »

Ici, les points de suspension traduisent la réprobation de plus en plus virulente de la mère de Gisèle pour Alain, et laisse entrevoir l’image idéale, ici déçue, qu’elle se faisait de son gendre. Sous le vernis des rituels de la conversation bourgeoise, avec ses réticences, ses perfidies se cache l’écran des intériorités blessées, des blessures narcissiques de la belle-mère. L’écriture vise ici une certaine psychologie sociale, mais une psychologie d’où la société est pour ainsi dire gommée ; elle vise une certaine intimité irrationnelle du sujet parlant, mais une intimité d’où les mécanismes de l’inconscient sont exclus. La position adoptée par Nathalie Sarraute est intermédiaire et difficile à tenir : l’espace de représentation n’est ici ni la scène de l’histoire (la scène, comme chez Balzac), ni celui de l’inconscient (comme chez Céline parfois directement inspiré par Freud) mais à la lisière entre les deux, en marge de la scène évoquée, sur l’écran d’un dispositif littéraire devenu, depuis Proust, une zone, c’est-à-dire non plus une simple limite mais un espace de la représentation qui conquiert sa propre autonomie.

rose dit: à

Le.luvre quand il démarre franc et massif, souvent derriére y a une tristesse phénoménale. Il toyche au teagique.
Ce doit être ça la joie tragique. Le rire tonitruant.

rose dit: à

Rien à voir ave Martin Scorcese ni avec Michael Cimino.
Et leurs Tony, truands. De haut vol. Et alcool prohibé.

rose dit: à

Le rire franc et massif

Delaporte dit: à

Pour revenir à cette élection présidentielle, il faut se dire qu’il pourrait y avoir des surprises concoctées par les électeurs, et que ne font pas apparaître les sondages. Il y a aussi la question de la manipulation électorale par algorithmes, comme aux USA. Quel pouvoir financier est derrière, qui veille sur l’informatique et vous lave le cerveau ? C’est la nouvelle inconnue du problème, et on a vu ce que ça a donné avec Trump.

Delaporte dit: à

Nouvelles révélations du Canard sur Fillon, nouveau scandale, on n’en peut plus :

« En 2015, l’actuel candidat de LR à la présidentielle a touché 46 000 euros pour organiser une réunion au sommet avec le chef d’Etat russe, affirme le Canard Enchaîné dans son édition à paraître mercredi. »

JiBé dit: à

Personnellement, je recoure beaucoup à l’aposiopèses, notamment ici dans mes commentaires, et j’aurais tendance à ponctuer souvent de points d’exclamation, mais je me réfrène…

Janssen J-J dit: à

Je trouve l’attitude de Bruno Le Roux infiniment plus saine que celle de Fion. Il se retire au profit d’un petit mec, Matthias Finkl, pour assurer l’intérim d’un mois et qq.; faut-il espérer que ce gars là de 50 balais, un lapin de cabinet, ne va pas aller se faire cirer les pompes gratos pour 50000 euros à son tour. Cette fin de règne !… Comment en est-on arrivé là ? des ministres amateurs qui ne tiennent pas leur DCRI, laquelle balance à tout va pour La faire accéder au pouvoir et entrer dans un trend mondial, via le frexit. Heureusement, ils n’y arriveront pas ! A l’Intérieur, la résistance a commencé de s’organiser. La FPIP, le petit syndicat lepéniste n’a pas encore corrompu ni gangrené tous les esprits.

Janssen J-J dit: à

mais non il n’a que 40 balais… ou là là ça craint, FH n’a plus personne à mett’ aux manettes… du ministère le plus puissant du pays !

Janssen J-J dit: à

ce matin, j’avais mis un rebond sur le profil de Cosme, et expliqué que sa femme préférait le regarder en face, elle savait à quoi il pensait… pas de recours aux forêts… Et puis, le robot a tout déglingué du message, allons savoir pourquoi. Alors je me suis barré sans avoir dit merci au retour du jedi. Donc là, ce soir, je me rattrape. On rêve sur le voyage en Italiques des autres, c dans l’ère.

D. dit: à

Le parquet national financier a accordé aux juges chargés de l’affaire Fillon un réquisitoire supplétif pour élargir leurs investigations pour des faits présumés d’escroquerie et de faux et usage de faux.
L’enquête sur les emplois présumés fictifs de Péneéope Fillon a été élargie aux chefs « d’escroquerie aggravée » et de « faux et usage de faux ». Les enquêteurs se demandent si des documents signés par le couple ne sont pas des faux destinés à justifier la réalité du travail effectué.

la vie dans les bois dit: à

Merci Barozzi 12H04, pour cette évocation des fourmis processionnaires,  » formes en travail ».
Je trouve une vraie densité dans la mise en forme romanesque de cette scène.

Le style de Louis Destouches, lorsqu’envoyé au Cameroun, -il a 22 ans – était autre lorsqu’il écrit à ses parents; un ton qui dénote une grande proximité, et une réelle confiance, celle qui con fides.

« Chers Parents
Il faut que je vous narre la fin de mon ami le prospecteur Jim Eccles.
Jim Eccles était un grand garçon roux, souriant, ans âge, natif de Bristol.
Depuis sa plus tendre enfance, au service de compagnies diverses, sous les climats les plus variés il recherchait dans tous les terrains imaginables tous les minéraux possibles.
(…)
Un long rayon de soleil doré enfilait le trou de la cloison, striait l’ombre de la chambre, passait dans les cheveux roux de Jim Eccles, juste au-dessus du cervelet.
En se baissant, pour laver sa figure, le soleil avait tué Jim.
Votre fils »
http://antoinebrea.blogspot.fr/

Jean Langoncet dit: à

A l’agité du bocal

Je ne lis pas grand-chose, je n’ai pas le temps. Trop d’années perdues
déjà en tant de bêtises et de prison ! Mais on me presse, adjure, tarabuste. Il
faut que je lise absolument, paraît-il, une sorte d’article, le Portrait d’un
Antisémite, par Jean-Baptiste Sartre (Temps modernes, décembre 1945). Je
parcours ce long devoir, jette un œil, ce n’est ni bon ni mauvais, ce n’est rien
du tout, pastiche… une façon de « Lamanièredeux »… Ce petit J.-B. S. a lu
l’Etourdi, l’Amateur de Tulipes, etc. Il s’y est pris, évidemment, il n’en sort
plus… Toujours au lycée, ce J.-B. S. ! toujours aux pastiches, aux
« Lamanièredeux »… La manière de Céline aussi… et puis de bien d’autres…
« Putains », etc… « Têtes de rechange »… « Maia »… Rien de grave, bien sûr. J’en
traîne un certain nombre au cul de ces petits « Lamanièredeux »… Qu’y puisje
? Etouffants, haineux, foireux, bien traîtres, demi-sangsues, demi-ténias,
ils ne me font point d’honneur, je n’en parle jamais, c’est tout. Progéniture de
l’ombre. Décence ! Oh ! je ne veux aucun mal au petit J.-B. S. ! Son sort où il
est placé est bien assez cruel ! Puisqu’il s’agit d’un devoir, je lui aurais donné
volontiers sept sur vingt et n’en parlerais plus… Mais page 462, la petite
fiente, il m’interloque ! Ah ! le damné pourri croupion ! Qu’ose-t-il écrire ?
« Si Céline a pu soutenir les thèses socialistes des nazis c’est qu’il était payé.  »
Textuel. Holà ! Voici donc ce qu’écrivait ce petit bousier pendant que j’étais
en prison en plein péril qu’on me pende. Satanée petite saloperie gavée de
merde, tu me sors de l’entre-fesse pour me salir au dehors ! Anus Caïn pfoui.
Que cherches-tu ? Qu’on m’assassine ! C’est l’évidence ! Ici ! Que je
t’écrabouille ! Oui !… Je le vois en photo, ces gros yeux… ce crochet… cette
ventouse baveuse… c’est un cestode ! Que n’inventerait-il, le monstre, pour
qu’on m’assassine ! A peine sorti de mon caca, le voici qui me dénonce ! Le
plus fort est que page 451 il a le fiel de nous prévenir: « Un homme qui trouve
naturel de dénoncer des hommes ne peut avoir notre conception de l’honneur,
même ceux dont il se fait le bienfaiteur, il ne les voit pas avec nos yeux, sa
générosité, sa douceur, ne sont pas semblables à notre douceur, à notre
générosité, on ne peut pas localiser la passion. »
Dans mon cul où il se trouve, on ne peut pas demander à J.-B. S. d’y
voir bien clair, ni de s’exprimer nettement, J.-B. S. a semble-t-il cependant
prévu le cas de la solitude et de l’obscurité dans mon anus… J.-B. S. parle
évidemment de lui-même lorsqu’il écrit page 451: « Cet homme redoute toute
espèce de solitude, celle du génie comme celle de l’assassin. » Comprenons ce
que parler veut dire… Sur la foi des hebdomadaires J.-B. S. ne se voit plus que
dans la peau du génie. Pour ma part et sur la foi de ses propres textes, je suis
bien forcé de ne plus voir J.-B. S. que dans la peau d’un assassin, et encore
mieux, d’un foutu donneur, maudit, hideux, chiant pourvoyeur, bourrique à
lunettes. Voici que je m’emballe ! Ce n’est pas de mon âge, ni de mon état…
J’allais clore là… dégoûté, c’est tout… Je réfléchis… Assassin et génial ? Cela
s’est vu… Après tout… C’est peut-être le cas de Sartre ? Assassin il est, il
voudrait l’être, c’est entendu mais, génial ? Petite crotte à mon cul génial ?
hum ?… c’est à voir… oui certes, cela peut éclore… se déclarer… mais J.-B.
S. ? Ces yeux d’embryonnaire ? ces mesquines épaules ?… ce gros petit
bidon ? Ténia bien sûr, ténia d’homme, situé où vous savez… et
philosophe !… c’est bien des choses… Il a délivré, parait-il, Paris à bicyclette.
Il a fait joujou… au Théâtre, à la Ville, avec les horreurs de l’époque, la
guerre, les supplices, les fers, le feu. Mais les temps évoluent, et le voici qui
croît, gonfle énormément, J.-B. S. ! Il ne se possède plus… il ne se connaît
plus… d’embryon qu’il est il tend à passer créature… le cycle… il en a assez
du joujou, des tricheries… il court après les épreuves, les vraies épreuves… la
prison, l’expiation, le bâton, et le plus gros de tous les bâtons: le Poteau… le
Sort entreprend J.B.-S… les Furies ! finies les bagatelles… Il veut passer tout à
fait monstre ! Il engueule de Gaulle du coup !
Quel moyen ! Il veut commettre l’irréparable ! Il y tient ! Les
sorcières vont le rendre fou, il est venu les taquiner, elles ne le lâcheront
plus… Ténia des étrons, faux têtard, tu vas bouffer la Mandragore ! Tu
passeras succube ! La maladie d’être maudit évolue chez Sartre… Vieille
maladie, vieille comme le monde, dont toute la littérature est pourrie…
Attendez J.-B. S. avant que de commettre les gaffes suprêmes !… Tâtezvous
! Réfléchissez que l’horreur n’est rien sans le Songe et sans la
Musique… Je vous vois bien ténia, certes, mais pas cobra, pas cobra du tout…
nul à la flûte ! Macbeth n’est que du Grand-Guignol, et des mauvais jours,
sans musique, sans rêve… Vous êtes méchant, sale, ingrat, haineux,
bourrique, ce n’est pas tout J.-B. S. ! Cela ne suffit pas… Il faut danser encore
!… Je veux bien me tromper bien sûr… Je ne demande pas mieux… J’irai vous
applaudir lorsque vous serez enfin devenu un vrai monstre, que vous aurez
payé, aux sorcières, ce qu’il faut, leur prix, pour qu’elles vous transmutent,
éclosent, en vrai phénomène. En ténia qui joue de la flûte.
M’avez-vous assez prié et fait prier par Dullin, par Denoël, supplié
« sous la botte » de bien vouloir descendre vous applaudir ! Je ne vous
trouvais ni dansant, ni flûtant, vice terrible à mon sens, je l’avoue… Mais
oublions tout ceci ! Ne pensons plus qu’à l’avenir ! Tâchez que vos démons
vous inculquent la flûte ! Flûte d’abord ! Retardez Shakespeare, lycéen ! 3/4
de flûte, 1/4 de sang… 1/4 suffit je vous assure… mais du vôtre d’abord !
avant tous les autres sangs. L’Alchimie a ses lois… le « sang des autres » ne
plaît point aux Muses… Réfléchissons… Vous avez emporté tout de même
votre petit succès au « Sarah », sous la Botte, avec vos Mouches… Que ne
troussez-vous maintenant trois petits actes, en vitesse, de circonstance, sur
le pouce, Les Mouchards ? Revuette rétrospective… L’on vous y verrait en
personne, avec vos petits potes, en train d’envoyer vos confrères détestés,
dits « Collaborateurs » au bagne, au poteau, en exil… Serait-ce assez cocasse ?
Vous-même, bien entendu, fort de votre texte au tout premier rôle… en ténia
persifleur et philosophe… Il est facile d’imaginer cent coups de théâtre,
péripéties et rebondissements des plus farces dans le cours d’une féerie de
ce genre… et puis au tableau final un de ces « Massacre Général » qui secouera
toute l’Europe de folle rigolade ! (Il est temps !) Le plus joyeux de la
décade ! Qu’ils en pisseront, foireront encore à la 500e !… et bien au-delà !
(L’au-delà ! Hi ! Hi !) L’assassinat des « Signataires », les uns par les autres !…
vous-même par Cassou… cestuy par Eluard ! l’autre par sa femme et
Mauriac ! et ainsi de suite jusqu’au dernier !… Vous vous rendez compte !
L’Hécatombe d’Apothéose ! Sans oublier la chair, bien sûr !… Grand défilé de
filles superbes, nues, absolument dandinantes… orchestre du Grand
Tabarin… Jazz des « Constructeurs du Mur »… « Atlantist Boys »… concours
assuré… et la grande partouze des fantômes en surimpression lumineuse…
200.000 assassinés, forçats, choléras, indignes… et tondues ! à la farandole !
du parterre du Ciel ! Chœur des « Pendeurs de Nuremberg »… Et dans le ton
vous concevez plus-qu’existence, instantaniste, massacriste… Ambiance par
hoquets d’agonie, bruits de coliques, sanglots, ferrailles… « Au secours ! »…
Fond sonore: « Machines à Hurrahs ! »… Vous voyez ça ? Et puis pour le clou,
à l’entr’acte: Enchères de menottes ! et Buvette au sang. Le Bar futuriste
absolu. Rien que du vrai sang ! au bock, cru, certifié des hôpitaux… du matin
même ! sang d’aorte, sang de fœtus, sang d’hymen, sang de fusillés !… Tous
les goûts ! Ah ! quel avenir J.-B. S. ! Que vous en ferez des merveilles quand
vous serez éclos Vrai Monstre ! Je vous vois déjà hors de fiente, jouant déjà
presque de la flûte, de la vraie petite flûte ! à ravir !… déjà presque un vrai
petit artiste ! Sacré J.-B. S.

L.-F. Céline.

Jean Langoncet dit: à

555 en attente

D. dit: à

En effet, l’attitude de Bruno Leroux est louable.
Contrairement à celle de Fillon.
Pour une fois qu’on est d’accord, JJJ !
Mais enfin là-dessus ça n’était pas difficile.

rose dit: à

Se mouiller
Prendre un bouillon
Boire la tasse

Etc.

Jean dit: à

D. dit: 21 mars 2017 à 19 h 54 min
En effet, l’attitude de Bruno Leroux est louable.
Contrairement à celle de Fillon.

Louable ? Après un coup pareil, il ne lui restait qu’à démissionner. Pour le reste, il convient de les renvoyer dos à dos. Ces gens ont indécemment arrosé femme et enfants (sans qualification professionnelle pour Fillon, mineurs pour l’autre) avec l’argent du contribuable et pour des montants parfaitement indécents. Cela porte un nom : népotisme.

rose dit: à

un_perro_andaluz burro.jpg

D’autres s’en sont pris au piano.

rose dit: à

Stanley Kubrick dans Orange Mécanique reprendra l’incision de l’oeil avec un rasoir ; celle utilisée par Luis Buñuel dans Le chien andalou.

Jean dit: à

Entièrement d’accord avec ce billet. Céline est pour moi l’illustration la plus remarquable, dans la littérature française du XXe siècle, de la vérité de la distinction célèbre que proposa Marcel Proust (un écrivain que Céline n’aimait pas, mais c’est une autre histoire) entre le moi de l’homme « ordinaire » et le moi de l’écrivain-artiste. Les cibles que se fixe le premier n’ont rien à voir avec celles que se fixe le second. Pour n’avoir tenu aucun compte de cette distinction ni de la distance qui sépare les démarches du premier de celles du second, le tandem Taguieff/Duraffour a allègrement mélangé ces torchons que sont « Bagatelles pour un massacre » et « Les beaux draps » avec ces serviettes que sont « Mort à crédit », « Guignol’s band », « Casse-pipe » ou la trilogie finale. J’avais dix-huit ans quand j’ai découvert « le Voyage » et je ne savais rien de l’antisémitisme de l’auteur ni de ses positions pendant la guerre. Ce fut pour moi une chance car c’est le génie de l’artiste auquel j’ai été confronté, sans que rien vienne l’obscurcir. Quand j’ai découvert « Mort à crédit », j’en savais davantage sur l’homme mais l’éblouissement que me procura l’artiste n’en fut pas amoindri : c’est que, dès le premier contact, le pli était pris, et je savais distinguer les torchons des serviettes. Est-ce que les turpitudes personnelles d’un Sade ôtent quoi que ce soit à l’éclat de « la Philosophie dans le boudoir » ? Est-ce que le fait qu’il ait assassiné sa femme ôte son éclat à la musique de Gesualdo ?

Bloom dit: à

Selon les informations du Monde, le parquet national financier (PNF) a délivré, jeudi 16 mars, un réquisitoire supplétif pour « escroquerie aggravée, faux et usage de faux » aux juges d’instruction en charge de l’enquête sur les époux Fillon – Serge Tournaire, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau –, ouverte pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de ces délits, trafic d’influence et manquement aux obligations déclaratives.

Ça se corse, comme disait la mère Pietri…De quoi FF pourrait-il démissionner, lui?

Jean Langoncet dit: à

Vote sanction, contestataire au premier tour, Fillon devrait se retirer, le camp de l’abstention … Et si pas de second tour ?

Parmi les systèmes électoraux, le scrutin uninominal majoritaire à deux tours est un vote simple sans pondération se déroulant sur deux tours au maximum :

Au premier tour, l’électeur doit choisir un candidat parmi plusieurs. On compte alors le nombre de voix obtenues par chaque candidat. Si un candidat recueille la majorité absolue (plus de 50 % des suffrages exprimés), il est élu. Sinon, on organise un second tour, généralement une ou plusieurs semaines plus tard, avec souvent un nombre plus réduit de candidats ;
Au deuxième tour le candidat qui recueille le plus de voix (majorité relative), parmi les suffrages exprimés, est élu.

rose dit: à

Il pourrait nous rembourser de ses propres deniers les études que nius avons payées à nos enfants de nos économies.

Ce qui ne passe plus c’est faites ceci pendant qu’eux font l’exact contraire.

Pense bcp au gros joueur le petit gars qui a joué avec les fonds de sa banque. Pauvres banques toujours derrière les escrocs.

Quand à çui qui écrit Macron va gagner. Parce que les couillons voteraient pour un banquier ?

Jean Langoncet dit: à

Macaron élu dès le premier tour ; venant d’une vieille démocratie réputée corrompue, cela aurait de l’allure aux yeux du monde.

rose dit: à

On peut faire comme en Espagne faire traîner les élections trois ou quatre ans. Refuser l’un. Refuser l’autre. Mais voter.

Jean Langoncet dit: à

Macaron oui, mais pas de Saint-Emilion. De chez Adam, à la rigueur.

Phil dit: à

Le rire de Céline a mûri pendant les deux générations qui le précédent, Bloom, pour finir dans cette danse des mots encore vivante aujourd’hui. Il y faudrait bien davantage qu’un événement historique, fût-il une guerre, pour le contraindre.

Sergio dit: à

Boh y a qu’à voter les pleins pouvoirs comme pour le Maréchal au premier type qui passe dans le couloir… Mais qui foute la paix aux dactylos, hein ! Le monde entier aime pas…

Sergio dit: à

Le rire de Céline

Moi c’est la traversée pour l’Angleterre, tout le monde est malade sur le pont ; j’avais arrêté de lire dans les six sept minutes…

Widergänger dit: à

Moi, il me semble que l’emploi de l’aposiopèse chez Céline, qui est encore modeste dans Le Voyage au bout de la nuit prend néanmoins d’emblée une valeur touchant l’inconscient célinien visible déjà dans le passage que j’avais indiqué où il s’interroge sur le sens de son voyage :

Pendant le voyage vers N Y :

« On m’avait laissé tout seul. Le voyage continuait évidemment… Mais lequel ? »

Arrivant à N Y :

« Pour une surprise, c’en était une. À travers la brume, c’était tellement étonnant ce qu’on découvrait soudain que nous nous refusâmes d’abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu’on était on s’est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous… »

C’est le vertige phallique de Céline que signifie en abyme les points de suspension pour dire de quel voyage il s’agit : « droit devant nous… » il y a la ville phallique, verticale annoncée par cette allitération en /d/ : « Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, etc. », chapitre qui se termine précisément par une évocation du « fou tre » dans l’inconscient du texte à propos de New York :

« Elle leur cache tout la vie aux hommes. Dans le bruit d’eux-mêmes ils n’entendent rien. Ils s’en fou tent. Et plus la ville est grande et plus elle est haute et plus ils s’en fou tent. Je vous le dis moi. J’ai essayé. C’est pas la peine. »

C’est tout à fait semblable au problème kafkaïen visible dans la description de la tour du château au début du Château décrite comme un gigantesque phallus qui vient crever le toit de la tour.

Widergänger dit: à

Ça expliquerait aussi qu’ils se mettent à « rigoler » devant les tours de New York, par l’aspect grotesque du phallus ainsi imagé dans la verticalité new yorkaise.

Widergänger dit: à

Les archives indiquent en effet que Céline était payé comme agent des services allemands. Annie Lacroix-Riz l’indique dans son bouquin. Et les archives, elle, elle les a consultées.

Widergänger dit: à

Cette histoire de style est fondamentale parce que derrière se cache tout le problème de la virilité fasciste, de l’esthétique fasciste avec les Brecker & Cie, à laquelle Aragon oppose précisément son esthétique dont la figure tutélaire est Elsa et la « femme » comme « avenir de l’homme ». Loin d’être à rebours de ses engagements politiques, la poétique de Céline est l’exacte expression de son fascisme politique, contrairement à ce que prétend doctement Henri Godard.

Widergänger dit: à

Et la virilité fasciste c’est celle qui est aussi à l’œuvre dans les grands établissements contemporains du capitalisme mondialisé du néolibéralisme qui s’étend sur toute la planète, virilité qu’analyse en détail Christophe Dejours dans son grand livre Souffrance en France. La banalisation de l’injustice sociale en tant que spécialiste de la pasychologie du travail, et où il voit dans cette virilité la banalisation du mal à l’œuvre dans le nazisme et la fameuse « zone grise » théorisée par Primo Levi à propos des grands établissements capitalistes.

D. dit: à

La solution, c’est donc Attali.

D. dit: à

Pourquoi personne ne veut voir chez Céline de la tendresse noyée dans la pudeur ?

Delaporte dit: à

En ce mercredi, Chevillard rend hommage au canard enchaîné :

« Le canard que l’on ampute du croupion ne tombe pas mort instantanément. Il a le temps de finir sa page. »

rose dit: à

C’est drôle les sujets de bourdon. Pour un costume, une robe de bal, (Travolta est fabuleux) pas de déprime.
Par contre, mon séjour volontaire en EPAD m’a foutu le spleen. Je finis la première semaine, je rempile. Florence Aubenas le sait pour l’analyse sur le terrain faut du temps.
Cela me permet de constater la monumentale erreur de l’ex-daaa…ée. Ici, ce n’est pas un grand hôpital. Très loin de là.
Par exemple, hier, alors que j’empruntais une chaise du couloir piur coudre, un a hurlé par la fenêtre « ma chaise ».

Toutefois, de là à prendre Manhattan pour de nobles phallus érigés !
C’est une île, longue et étroite, et c’est une histoire d’occupation du territoire.

rose dit: à

Je suis la plus jeune. Le directeur a six ans de moins que moi. Si je faisais un boogie-boogie, ce serait bien avec lui. On pourrait enchaîner avec un road-movie à Honolulu.

rose dit: à

Mircea Eliade aussi est sujet à la nostalgie. Je ne crois pas que la mort soit la seule composante. Ni la perte d’un état antérieur idéalisé.

rose dit: à

Je vais essayer d’appliquer le Satyagraha.

JC..... dit: à

La démocratie est bien malade. Les hommes chargés du bien public l’ont empoisonnée à l’argent facile.

Dame ! il faut bien que la dette soit équitablement distribuée entre escrocs…

Aucun de ces glands ne mérite notre suffrage.

XYZ dit: à

La démocratie est bien malade.

Moins que les fèces de ton acabit, Campa.

rose dit: à

Campanella Tommasso

Bonjour JC

rose dit: à

Rose tu pensais pourtant l’exact contraire ce matin en cousant ?

rose dit: à

L’exact contraire. C’est exact.

rose dit: à

Alors ?
Alors j’ai parfaitement bien compris la métaphore du piano.

Tu n’as pourtant que parfaitement envie de totalement foutre le camp ?
Moui.

Ma métaphore est celle de la pyramide. Je descends seule le labyrinthe qui mène à la chambre des tombeaux.
Éminemment seule.
Lorsque j’arrive au sarcophage, je suis en lien avec le chagrin immense qui se dégage du mort.
Je porte son chagrin.
Son chagrin est mon chagrin.

C’est l’immensité du chagrin du mort. Pas le mien.

Lourd à porter.

Je ne le connais pas. Ne sais rien de l’histoire. Suis le/en lien.

Bloom dit: à

La démocratie fonctionne pas si mal que cela: la presse joue son rôle de contre-pouvoir, le ministre fautif démissionne in peto…
Ceux qui fuient leurs responsabilités courent au suicide. Les régressifs immatures rêvent d’un pouvoir genre Big Brother biélorusse mâtiné de néo-fascisme bien de chez nous: pour eux, la vie sera encore plus dure.
Comme disait le gros Winston: « …democracy is the worst form of Government except for all those other forms that have been tried from time to time ».

JC..... dit: à

La « démission » de cette nouille de Bruno Le Roux ? C’est l’habillage de son « licenciement » exigé par Cazeneuve. Guignol’s Gang….

renato dit: à

À propos de « forêt en marche ». Que cela plaise ou non, Shakespeare est un auteur Maniériste (Arnold Hauser, « Histoire sociale de l’art »). Indépendamment des préjugés qui prospèrent chez les clients des bistrots artistiques et littéraires, incapables de faire la différence entre maniérisme et maniéré, c’est surtout la forme des relations que les artistes entretenaient avec le pouvoir qui les définit ; ce qui amène à des situations où l’on serait tenté de croire qu’ils étaient les captifs désarmés du pouvoir. Évidemment le Baroque porte l’expression du devenir et de l’instabilité (Wölfflin, « Renaissance et Baroque ») ; certains artistes (Greco, Bruegel, le dernier Michelangelo) avaient cependant déjà ouvert une brèche dans le domaine des principes classiques et suscité un profond sens d’incertitude : un premier pas dans un territoire où l’aléatoire des repères déstabilise les spectateurs.

tristan dit: à

@D. du 22 mars 2017 à 1 h 18 min
D. comment avez-vous fait pour nommer le lien ‘Céline’ dans l’éditeur de commentaires ?

la vie dans les bois dit: à

On va renvoyer dos à dos les deux pseudo-chercheurs du CNRS et leur lectorat-voyeur, de mouvances extrémisstes.

Puisqu’il s’agit quelque part de Politique – publique, et en 2017- des pamphlets de Céline, ne leur en déplaise à ces deux heideggeriens de l’akadémie, tout à leur haine, plus que recuite.

Extrait, en forme de conclusion, d’un travail d’étudiant- bibliothécaire, et qui necessite un peu plus d’intelligence que n’en n’ont les lecteurs de ce brûlot anti- Céline, chroniqué ici.

« Offre rare parce que non rééditée légalement
depuis plus de soixante-dix ans,
offre abondante en regard de la prolifération actuelle de copies électroniques de ces éditions sur le Web: les pamphlets antisémites de Céline –Bagatelles pour un massacre, L’École des cadavres,Les Beaux draps– résident à bien d’autres égards
encore dans ce clair- obscur qui, associé à la gloire controversée de leur auteur,
n’en finit pas de brouiller leur statut. Documents de haine et documents d’histoire,
ouvrages connus parce que polémiques, méconnus aussi parce que peu lus, ou
appréhendés par extraits, pièces à conviction sans cesse invoquées dans les procès médiatiques stériles qui visent le « grand écrivain, mais parfait salaud
»,les pamphlets restent largement assimilés à l’œuvre fictionnelle de leur auteur.
Mégarde fondamentale, qu’induit leur halo littéraire et leur actuelle décontextualisation, mais qui perd toute substance à la lecture de ces textes, aussi pénible celle-ci soit-elle. Car les pamphlets sont bien des ouvrages essentiellement politiques.
Leur caractère raciste, antisémite, antimaçon et pronazi en témoigne, de même que la décision qui préside à leur non réédition– et qui fait d’eux, à plus d’un titre, des documents litigieux en bibliothèque »
http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/60384-une-approche-du-livre-litigieux-en-bibliotheque-le-cas-des-pamphlets-de-louis-ferdinand-celine.pdf

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