de Pierre Assouline

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La République des livres
Familles, je vous hais !

Familles, je vous hais !

Un siècle et des poussières après le cri lancé par André Gide, « Familles, je vous hais ! » n’a rien perdu de son actualité. Plusieurs témoignages sous forme de récits, parus ces deux dernières années dans le fracas du scandale médiatique, en attestent : Orléans de Yann Moix, Le Temps gagné de Raphaël Enthoven, Le Consentement de Vanessa Springora, La Familia grande de Camille Kouchner… Qu’il s’agisse de maltraitance infantile, de viol, d’inceste ou de pédocriminalité, la même question revient lancinante dans ces récits, formulée implicitement ou explicitement : « Où sont les parents ? ». Familles décomposées, recomposées, redécomposées, explosées. Père parti. Et alors ? Comme si le départ, la séparation, le divorce l’exonéraient d’une présence et le déchargeaient de toute responsabilité. Camille Kouchner n’a de cesse d’interpeller ses parents : « Où étiez-vous ? ». La chronique de la vie quotidienne vue par Yann Moix, enfant martyrisé, terrorisé, humilié, est accablante pour les parents.

La famille est la vraie cible de ces livres derrière celle officiellement désignée urbi et orbi. Au-delà de la dénonciation des coupables, la famille est constamment mise sur le grill de manière plus ou moins précise ou refoulée. L’inceste, crime de lien, touche au patriarcat donc à la domination. Or qu’est-ce que ce lien sinon celui de la famille ? Elle peut détruire l’enfant qu’elle est censée protéger. La maison de vacances est l’héroïne cachée du récit de Camille Kouchner, le lieu géométrique des passions, des bonheurs et des angoisses. Sanary, maison de famille mais de « cette famille de fous ».

« Familles, je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur » écrivait donc le jeune Gide dans Les Nourritures terrestres, poème en prose si l’on veut car le livre est en réalité inclassable tant il mêle les genres littéraires, a été publié en 1897 par le Mercure de France. Récit initiatique et sensuel, mêlant sensations et réminiscences, il encourageme à se rendre disponible à la vie et ouvert à la beauté du monde. Gide y invite surtout les lecteurs de sa génération à se débarrasser de ce qui les aliène à commencer par la famille. Si les Nourritures terrestres a été et continue à être lu comme un traité de vie, les tensions de notre société crispée célèbrent plutôt dans les livres de Moix, Enthoven, Springora, Kouchner des traités de survie.

La Familia grande, le plus récent d’entre eux, est une ode à une mère qui, à 20 ans, se disait fascinée par le bréviaire de Gide et n’avait de cesse de transmettre à sa fille sa passion pour ce livre. Elle l’enjoignait de « fuir sa famille », ce qui lui était d’autant plus difficile que celle-ci représentait « une sacrée bande ». Jusqu’à sa désintégration. « Liberté, liberté ! ». Tel était son  leitmotiv postsoixante-huitard. Sauf que l’inceste n’est pas une liberté. Des Nourritures terrestres, l’histoire littéraire a aussi immortalisé l’injonction lancée par l’auteur à Nathanaël dès la première page : « Et quand tu l’auras lu, jette ce livre- et sors », mais moins les injonctions suivantes à sortir de sa chambre, de sa pensée… De sa famille.

Que d’absences et de silences dans ces livres à explosions, comme on le dirait d’un moteur, avec la colère comme carburant. Quels concentrés de violences enfouies dans ces récits clivants. Impossible de les toucher du doigt sans s’y couper. Le lecteur en ressort en lambeaux, à l’image des auteurs. L’empathie se paie cash. On est autant touché moralement que physiquement. Yann Moix est le seul écrivain des quatre. Pour les autres, on saura plus tard, si l’essai est transformé. Un écrivain écrit par rapport à son secret. Mais s’il mange le morceau d’emblée, que lui reste-t-il ? C’est le risque- à supposer qu’on en calcule les conséquences lorsqu’on a une masse si oppressante à extirper de soi. Alors on verra bien, une fois que le temps aura fait son œuvre et que l’on aura séparé ces livres du bruit qu’ils ont fait. Philip Roth avait prévenu :

« Quand un écrivain naît dans une famille, c’en est fini de cette famille ».

La famille, l’autre tabou, une omerta infracassable. De quoi hésiter entre deux attitudes. Soit lancer un vibrant « Familles, je vous ai ! » tel Hervé Bazin, l’auteur de Vipère au poing, à qui l’on doit ce mot de résistance. Soit paraphraser une fameuse réflexion de Cioran pour l’adapter à la situation : il est incroyable que la perspective de couver peut-être un futur écrivain n’ait jamais fait renoncer un couple à avoir un enfant.

(Édouard Vuillard, Le Déjeuner Hessel, 1899, huile sur carton, musée d’Orsay » et « André Gide en 1893, peu avant de publier les Nourritures terrestres » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

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commentaires

1 486 Réponses pour Familles, je vous hais !

Clopine dit: à

Dans ma rue, lorsque j’étais enfant, il y avait une petite fille « qui ne jouait pas le jeu ». A savoir qui ne se plaquait pas les mains sur les oreilles, quand les garçons commençaient à employer « des mots sales », qu’ils insultaient le plus grossièrement possible les fillettes, juste pour montrer qu’ils étaient les plus forts, et qu’ils seraient bientôt des hommes, des vrais, qui n’expriment pas leurs sentiments amoureux et méprisent les femmes. Nous avions l’habitude, mes copines et moi, de refluer vers la quiétude de la maison quand les garçons tentaient ainsi de nous choquer. Mais la petite Pascale, elle, ne nous emboîtait pas le pas. Elle restait dans la rue, et simplement répondait aux garçons en employant le même vocabulaire, les mêmes insultes, le même recours aux images les plus crues – sexe et ordure…
Je comprenais bien que Pascale faisait preuve, ce faisant, de plus de courage que toutes les autres petites filles, mais il me semblait qu’elle tombait dans un piège. En parlant comme les garçons, elle adoptait sans s’en rendre compte leur manière de penser. Elle croyait combattre ainsi leur domination, elle ne faisait que l’intégrer, plus encore que les petites filles choquées qui se bouchaient les oreilles, pour ne pas entendre les insultes qu’on leur décernait.
Eh bien, quand je lis Virginie Despentes, je pense à cette petite Pascale. Une fille en colère, une rebelle, qui ne s’en laisse pas compter, qui ne joue pas le jeu… Mais qui se débat pourtant dans le piège de la domination. Certes, elle démontre ainsi sa conscience, elle souligne les rapports de force, elle lutte… Mais je ne peux m’empêcher de penser que les femmes qui dissocient à ce point la sexualité de leurs affects ont, encore plus que les autres, intégré la violence subie depuis la nuit des temps.
J’avais envie de dire à Pascale qu’elle se faisait du mal à elle-même, en singeant ce qu’il y avait de pire chez les garçons. Je n’ai jamais osé : elle aurait pu retourner sa violence verbale contre moi. Quand je lis Despentes, j’ai un peu la même sensation : ne pas pouvoir protester devant une démonstration si violente qu’elle en devient une passion triste…

bouguereau dit: à

oui, c’est du deuxième degré. Ouf.

le monde c’est que dlentertainment pour le camarade jibé..

bouguereau dit: à

entropie despentes ça sonrait mieux quelle dit bonne clopine..elle a -aussi- dloreille..drihihon que

Soleil vert dit: à

M et Mme Cana ont une fille …

Jazzi dit: à

La petite Pascale avait peut-être compris que la meilleure défense, c’est l’attaque, Clopine. Au moins les garçons ne l’emmerdaient pas, voire même la respectaient. Un modèle à suivre, qui avait jadis permis à Jeanne d’Arc de conserver intact son pucelage…

rose dit: à

Ont une fille, Jim.

Clopine dit: à

Peut-être, Jazzi, mais je ne crois pas du tout qu’elle était plus respectée que les autres. Au contraire : les garçons se fichaient d’elle. Mais Pascale n’était qu’un exemple, pour moi, pour tenter d’exprimer ce que je ressens à la lecture de Despentes (« baise-moi », et « kingkong théorie ». Dans les deux cas, les héroïnes ne s’en sortent qu’avec de la solidarité féminine, pas l’ombre d’un éventuel respect des hommes… Je trouve que c’est une question très intéressante, sans doute parce qu’elle rejoint mes ruminations quant à mon propre cas (ma définition du « respect »). Jouais-tu le jeu, toi ? Je veux dire, utilisais-tu ce vocabulaire blessant quand tu t’adressais aux petites filles de ton entourage, quand tu avais entre 8 et 11 ans ?

rose dit: à

Je la lis comme jubilatoire Virginie Despentes.

Fini les tenoras avec Jacqueline Laffont et Corinne Dreyfus-Schmidt.

Un seul bémol, l’hommage liminaire envers Gisèle Halimi.
L’a gagné bcp de batailles, mais l’était invivable et radine.

Clopine dit: à

Et nous ne sommes pas si éloignés que cela du sujet du jour…

Ah oui, je voulais dire à Marie Sasseur que grâce à un généreux donateur de liens internet, qui a longtemps arpenté la Rdl et désormais s’en tient éloigné, je vais pouvoir lire l’anomalie de Le Tellier. Je ne sais si je possède les qualités requises, que MSS a déniées à ses petits camarades de blog, mais en tout cas je viendrai dire ici ce que j’en pense, na.

Jazzi dit: à

Non, Clopine. Et je n’ai pas le souvenir que les garçons autour de moi jouaient à ce jeu-là !

rose dit: à

Stockard Channing (Betty Rizzo dans Grease).

Jazzi dit: à

Chez Virginie Despentes, il y a une dimension qui a changé la donne : « Devenir lesbienne a changé quelque chose pour moi, parce que j’ai rencontré Beatriz qui ne se vit pas comme une femme intellectuelle, mais qui a la mégalomanie d’un homme, au bon sens du terme. Ça m’a beaucoup aidée. Il y a un lien évident entre création et homosexualité pour les femmes (…). Alors que l’hétérosexualité peut te tirer vers le bas en tant que créateur. Pour moi, c’est quand je suis devenue lesbienne que j’ai compris à quel point c’était important. Ça libère vraiment un truc. Tu t’autorises plus. »

Janssen J-J dit: à

@ c’est un excellent critique de cinéma.

Oui, PE, je le pense aussi, mais n’ai jamais osé le lui dire, vu que je suis pas très compétent en cinéma, comme petit fonctionnaire frustré du mimin au rebut. Et puis, l’a trop de qualités positives et très peu de défauts négatifs, alh’ors on est un brin jalouses, jmb & metoo, forcément.
Mais je vous aime bien aussi, comme ex critique littéraire germaniste, écrivain, flâneur et poète. Vous êtes aussi un vrai romain, une belle personne. A bientôt. Portez vous bien.

@ ? Au fait…, c’est ahurissant cette histoire d’Harry Baur ! c incroyab’ !…

Janssen J-J dit: à

Les femmes entre elles tireraient le tout vers le haut de leur créativité potentielle. J’espère que c’est vrai dans l’ensemble, pour der nos jours d’aujourd’hui.
Il y a cpdt de notables contre exemples dans l’histoire du dernier siècle littéraire.
(Les deux Marguerites n’ont jamais couché ensemble, même sur le papier… dieu merci. En revanche, Simone et Violette, c’était chaud d’après la chronique).

NB/ hier, j’ai appris qu’Escal-Vigor (d’Eekhoud) était à peu près l’anagramme d’Oscar Wilde. Je pense que jzmn et les LGBJQ le savaient depuis bien longtemps (TVLG ?)

Marie Sasseur dit: à

« L’inceste, crime de lien, touche au patriarcat donc à la domination. »

Le patriarcat ici une notion reprise sans distance dans le billet, concept martelé par des mouvements identitaires dits  » féministes ».

Alors que les autres se demandent très naturellement où étaient les pères respectifs de Springora et de C. Kouchner…!

puck dit: à

@ MC bien d’accord

@greubou oui, mais faudrait voir plus en détail

@3j bien vu !

@christiane c’est bien

@Sasseur c’est bien

@Paul Edel pas mal…

@JiBé 2ème dégré Celsius ça fait combien en Fahrenheit ?

@MC pas du tout d’accord avec vous

@Sasseur moi non plus j’aime pas les gens qui se contredisent

Jazzi dit: à

« c’est ahurissant cette histoire d’Harry Baur ! »
Oui, JJJ. Au point qu’après avoir vu le film de Duvivier sur Arte, l’autre jour, mes pas m’ont inconsciemment mené sur sa tombe…
J’ai le sentiment que le pendant, l’exacte contraire d’Harry Baur, dans le cinéma français de l’époque, c’est Le Vigan ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Le_Vigan#:~:text=Robert%20Le%20Vigan.%20Robert%20Le%20Vigan%20-%20nom,Le%20Quai%20des%20brumes%20ou%20Goupi%20Mains%20Rouges.

Marie Sasseur dit: à

Calendrier chinois: nous sortons de l’année du pangolin.

Bloom dit: à

Pour moi, c’est quand je suis devenue lesbienne que j’ai compris à quel point c’était important. Ça libère vraiment un truc. Tu t’autorises plus.

Exactement ce que nous disait ‘la belle Florence’ devenue depuis gardienne de prison –
doublement libre, face aux autres, simplement privées de liberté.

Bloom dit: à

Dans Je Suis Partout du 22 novembre 1941, Ferdine exprime son soutien à Lambreaux/Daxiat après qu’il s’est fait casser la gueule par Jean Marais.

Mon cher Laubreaux,
(…) Sur le plan raciste, alors je vous suis cent pour cent.
Raison de race doit surpasser raison d’État. Aucune explication à fournir. C’est bien simple. Racisme fanatique total ou la mort ! Et quelle mort ! On nous attend ! Que l’esprit mangouste nous anime, nous enfièvre !
Cocteau décadent, tant pis !
Cocteau Licaïste, liquidé !
A vous, bien affectueusement.
CELINE

Tua Michele dit: à

Reçu cet après-midi la répinse de Mme Aurélie Le Falc’her, Juge des Tutelles au tribunal judiciare de Marseille

Emma Tua

Le 5 février 2021

Madame,

J’ai bien pris connaissance de votre courrier du 29 janvier 2021.

J’ai tout à fait conscience que ka situation est difficile pour les personnes résidant en EHPAD et leur famille du fait des resteictions des droits de visite.
Toutefois, au regard des éléments contenus dans le dossier de botre maman, elle ne peut résider chez vous.

Je vous prie de croire, Madame, en ma parfaite considération.

Aurélie LE FALC’HER

Juge des Tutelles

Tua Michele dit: à

La réponse
Courrier daté du 5 février

Cachet de La Poste en date du 10 février.
Reçu aujourd’hui le 12 février.

Pas encore de réponse de Fabienne Boetto-Faurie, la mandataire judiciaire nommée par la Juge des Tutelles. Cabinet sis à La Ciotat.

Nous nous retrouvons, ma mère et moi à l’identique que lors de la fin de vie de mon père, Louis Tua.
Bafouées et n’ayant aucun droit à la parole. Niées, éliminées.
L’emportent les deux menteurs et les deux voleurs.
C’est assez stupéfiant, mais c comme cela.

bouguereau dit: à

Non, Clopine. Et je n’ai pas le souvenir que les garçons autour de moi jouaient à ce jeu-là !

8/11ans..c’est toujours l’age où physiquement certaines hont encore facilement le dessus..bonne clopine montrait son cul pour un carambar.tatata..y’en avait des comme ça

bouguereau dit: à

fais pas ta langue de pute rose..et pour rien grater

Bloom dit: à

Xin niu kuai le, fêtée à la Fujianaise hier soir, avec de délicieux raviolis en soupe, du poulet au concombre, champignons noirs et graines de sésame et deux belles dorade à la citronnelle cuites à l’étouffée.

bouguereau dit: à

Alors que les autres se demandent très naturellement où étaient les pères respectifs de Springora et de C. Kouchner…!

les histoires de famille ça regarde pas l’populo
https://www.youtube.com/watch?v=dBpNP7MsvFo

Tua Michele dit: à

Ils l’emportent provisoirement parce que ma mère est innocente et la justive va bien finir par être rendue.
Les mensonges finissent toujoirs par être dévoilés.

À la poubelle, les mensonges, dit ma mère.

Tua Michele dit: à

La Justice

Quoique les tenoras la jugent monstrueuse à de nombreuses reprises dans L’avocat était une femme.

bouguereau dit: à

Oui, JJJ. Au point qu’après avoir vu le film de Duvivier sur Arte, l’autre jour, mes pas m’ont inconsciemment mené sur sa tombe…

hencore!..il bzoin drepos baroz

bouguereau dit: à

Les mensonges finissent toujoirs par être dévoilés

ça spasse sur netflisque qu’il disait lassouline..

Soleil vert dit: à

rose dit: à
Ont une fille, Jim.

Non Entropie 🙂

rose dit: à

Jim Cana, pourtqnt Soleil Vert

rose dit: à

Bouguereau

Pck chez les aristos cela se passe mieux, avec le père qui ordonne, c’est un classique, « on n’en parle pas » ?
Au hasard, la famille De Villiers au Puy du Fou, avec un frère qui viole l’autre des années durant, dans l’omerta générale.

bouguereau dit: à

ha ça quand t’es dans les 100 familles ça vaut lcoup dse faire mettre par tonton quil disait georges marchais aux pove travailleurs qui avaient malocu..demande à dirphilou

Paul Edel dit: à

« Cher Scott Fitzgerald,
N »oubliez pas que vous et Mme Fitzgerald venez diner avec nous mercredi prochain à 8 heures (en compagnie de M. et Mme Joyce) et que nous comptons sur vous. Adrienne et moi habitons au 18 rue de l’ Odéon au 4eme sans ascenseur.
Meillers sentimetns
Sylvia Beach
 »
Il y a des invitations (juillet 1928)qui font rêver….Même sans ascenseur.
C’est sans doute au cours de cette soirée que Fitzgerald s’était proposé de sauter par la fenêtre pour témoigner à Joyce de son admiration.

bouguereau dit: à

y a un honnete nanar sur netflisque en cmoment qui s’appelle i am mother..qui dit vaut mieux havoir un robot comme manman ça boit pas..

bouguereau dit: à

Fitzgerald s’était proposé de sauter par la fenêtre pour témoigner à Joyce de son admiration

..tut tfais du mal polo

renato dit: à

« Il y a des invitations (juillet 1928)qui font rêver… »

Pourquoi au juste ?

D. dit: à

Ce soir c’est poisson pané.

bouguereau dit: à

polo il a bien ldroit d’soublier un coup de temps en temps sur la moquette rénateau..ça fait pas de lui un criminel de guerre qu’elle dirait bonne clopine

bouguereau dit: à

t’es trop obsédé par le boire et le manger dédé..tu dvrais aller te confesser

christiane dit: à

Jazzi dit: « (sur les mémoires d’Alfred Greven, je suis preneur, Christiane. Faut pas compter sur Phil pour nous en dire plus…)

Alors, c’est tout le livre de Christine Leteux qu’il faut lire, Jazzi, avec le même enthousiasme que Bertrand Tavernier dans sa préface, tant elle a su patiemment se plonger dans des documents souvent inédits : ces archives allemandes, ces extraits du journal de Goebbels, ces dossiers d’épuration.

Maintenant que je le lis en commençant par le début, je frissonne devant ce tableau qu’elle dresse de Paris, à l’automne 1940.
« Les Allemands occupent la Ville Lumière depuis le 14 juin 1940. Hitler est venu contempler sa prise dès le 28. Paris est son plus beau trophée de guerre, la capitale du pays le plus riche parmi ceux qu’il a conquis. Il esquisse un pas de danse face à la Tour Eiffel. […]
Paris est maintenant leur ville ; on y vient pour profiter des restaurants, des musées et faire des emplettes dans les boutiques de luxe. […]
Paris s’est vidé de ses habitants lors de l’offensive allemande du printemps. La plupart des gens de cinéma ont fui dans le sud de la France. l’industrie est à l’arrêt depuis mai 1940. […]
Nul ne sait combien de temps durera cette occupation qui commence. Alors, il faut bien retravailler bon gré mal gré. »
et là, elle saisit d’un trait habile tous ces êtres que nous connaissons par les films vus et revus comme Paul Meurisse à la terrasse du Fouquet, tout juste rentré à Paris. « C’est la cantine des gens du cinéma, où Raimu a ses habitudes. A peine installé, il voit un groupe de soldats allemands accompagné d’une fanfare qui défile sur la ligne centrale des Champs-Elysées, en direction de la place de la Concorde. Soudain l’Occupation devient un mot tangible et il fait un effort pour ne pas éclater en sanglots à cause des officiers allemands installés à une table voisine. Il remarque : « Nous étions vaincus, mais à cet instant précis nous comprîmes que l’humiliation escortait la défaite. »

C’est dans ce décor ahurissant qu’elle va faire apparaître Greven, à la terrasse de chez Maxim’s, au vestiaire où « un amoncellement de casquettes annonce qu’il y a peu de civils dans la salle : « énorme macaron à la boutonnière, une croix gammée », c’est Alfred Greven. Elle va déjà lui consacrer le chapitre 2. « arrivé en France durant l’été 1940, envoyé par le ministre de la propagande Joseph Goebbels pour contrôler et diriger l’industrie du cinéma français. »… et ce n’est qu’un début !
Jazzi, si tu t’intéresses au cinéma de ces années-là, à ces acteurs, à ces réalisateurs, à Alfred Greven, lis ce livre où Chritine Leteux apporte des éclaircissements convaincants, fait voler en éclats l’Histoire approximative telle qu’on l’a racontée.

christiane dit: à

Rose,
désolée…

christiane dit: à

Merci, Et Alii pour cette citation : « La mémoire, c’est la question de l’avenir, et pour l’archive, c’est toujours le futur antérieur qui, en quelque sorte décide de son sens, de son existence. C’est toujours dans cette emporalité là que les archives se constituent. » (Le futur antérieur de l’archive) » Derrida

Soleil vert dit: à

si vous voulez Rose
courage les malfaisants ne vont pas s’en tirer comme ça

Marie Sasseur dit: à

Passou, c’est pour le cas où vous auriez oublié vos vingt ans. A moins que vous ne les ayez pas vécus.

« La jeunesse de 2020, que l’on pourrait qualifier de ‘génération Covid’ car elle sera profondément marquée par la crise, est une génération en souffrance », analyse d’emblée Claudine Attias-Donfut, coauteure de Avoir 20 ans en 2020. »

Sans causer du futur amputé et compromis, avec ces presque deux années annulées.

https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/les-jeunes-face-au-covid-19-une-generation-en-souffrance

Marie Sasseur dit: à

Je me suis trompée de billet. C’est pour le prochain.

Marie Sasseur dit: à

Soleil vert vous encouragez la délinquance sur les réseaux sociaux , ça non plus, c’est pas bien

Marie Sasseur dit: à

Apres le patriarcat, le père Fouettard, lol.

et alii dit: à

j’airelu le billet sur Lagrasse, et à « famille d’esprit »,j’ai pensé « esprits « au plurielet à une maison hantée « d’esprits », puis au film de fellini
Juliette des esprits (Giulietta degli spiriti) film coécrit réalisé par Federico Fellini, sorti en 1965.

Jibé dit: à

@rose
bon courage, tant mieux si vous croyez en la justice, mais ne vous exposez pas comme ça. Même si, au demeurant, vous ne diffamez personne, c’est un principe de prudence que vous a déjà signifié JJJ et Christiane, avec bon sens.

Jibé dit: à

Mon département est en vigilance crues et neige-verglas. Qu’est-ce qu’on rigole! Froid de loup que les hivers de la guerre, entre 39 et 45, devaient connaître, si j’en crois le souvenir de mes parents; il faut dire qu’entre la faim, la trouille et les casqués, tout hiver devait leur sembler terrible. Par contre se souvenaient tous les deux des cerises dans les champs.
Je crois que je vais commander le livre de Christine Leteux, le cinéma étant un miroir révélateur de l’époque où il s’exerce. j’avais lu autrefois une passionnante Histoire du ciné sous le IIIeme Reich, entre Leni Riefensthal et le Juif Süss, esthétisme grandiloquent et calomnies,…Impossible de remettre la main sur les ref. (ne doit plus être édité, ça remonte à… oh la, plus que ça,…les années fin soixanre-dix, mes chères études)

renato dit: à

Grand-père qui fait une folie pour une danseuse c’est un grand classico, et al., la gestion du souvenir est un problème pour le fils — ou la fille —, pour les neveux c’est une anecdote amusante pour certains ou un ‘cher souvenir’ — objet d’affection — pour d’autres.

rose dit: à

Entropie Cana
Ou Cana Entropie, je n’ai pas compris.

Marie Sasseur dit: à

La rosse ne boit pas de jus de fruits, ou alors c’est du fermenté…

Marie Sasseur dit: à

« Grand-père qui fait une folie pour une danseuse c’est un grand classico »

C’est quel film de Fellini, ça ?

Bloom dit: à

Fitzgerald s’était proposé de sauter par la fenêtre pour témoigner à Joyce de son admiration.

Un certain attrait pour le vide, chez les Fitzgerald, au propre comme au figuré…Au plus fort de leur succès mondains, le couple Fitzgerald jette de l’argent du haut de la colonne Vendôme, et à Antibes, Zelda se jette tout habillée du haut des rochers en criant à Sara Murphy, modèle de la Nicole Diver de ‘Tendre est la nuit’: « Allons, Sara, nous ne croyons pas à la conservation de l’individu. »
Scott, rejeton d’une famille pauvre et prétentieuse du Minnesota, usé par l’alcool et la folie de sa riche héritière sudiste de femme, mourra oublié, seul, au cœur d’un hiver glacial comme celui qu’on connait en ce moment..

Marie Sasseur dit: à

Baz LUHRMANN. – C’était en 2002. J’étais à Pékin et je venais de terminer Moulin Rouge! J’ai eu l’idée de rejoindre ma femme, Catherine, qui venait d’accoucher de notre fille Lilly, à Paris, en prenant le Transsibérien. Je voulais faire le point et je m’étais souvenu que David Bowie avait fait l’expérience. Je voulais faire mon Bowie et retrouver l’atmosphère des romans de Dostoïevski. Mais j’ai découvert que le Transsibérien est l’anti-Orient Express. Tout y était dur, exigu, comme une boîte de sardines. La climatisation était dans un piteux état. J’ai quand même fini par embarquer avec des CD, deux bouteilles de vin et des livres audio. J’ai oublié les autres livres mais pas Gatsby. Je me suis installé dans une couverture et durant deux périodes de cinq heures d’affilée, j’ai plongé dans la lecture du Gatsby de Fitzgerald. Ce fut une expérience incroyable qui m’a littéralement fait sortir de mon corps. C’était comme une thérapie. Et quand la lecture s’est achevée, je me suis senti inconsolable. J’ai compris que c’était ça, la véritable littérature: être seul sans jamais se sentir seul. J’avais 40 ans, je découvrais ce livre pour la première fois avec ce vent de nouveauté et de fraîcheur. Ça a changé ma vie…

https://www.lefigaro.fr/festival-de-cannes/2013/05/14/03011-20130514ARTFIG00602-baz-luhrmann-tout-ce-qui-est-dans-mon-gatsby-le-magnifique-est-dans-le-roman.php

Gatsby incarné, inoubliable, par Di Caprio

Jazzi dit: à

Avec Gerhard Heller, pour la littérature, et Alfred Greven, pour le cinéma, pas sûr que la propagande nazi ait été appliquée à la lettre, Christiane.De la collaboration, en sens inverse !

christiane dit: à

Oui, Jibé, un livre passionnant pour ce qu’il dévoile de chacun de ces êtres face à l’Histoire. Cela me passionne plus, à vrai dire que l’histoire du cinéma. Quand je regarde ces films j’entre dans une fiction qui est alors ma seule préoccupation.
Je crois que ce livre vous plairait.

Jazzi dit: à

« C’est quel film de Fellini, ça ? »

C’est un grand classique du temps des cocottes de la Belle Epoque…

bouguereau dit: à

Ce fut une expérience incroyable qui m’a littéralement fait sortir de mon corps. C’était comme une thérapie

a sinmalo dans ta parka du haut des rempart mattant en bas l’entrée du tabac loto press ou qutu pourrais choir..ça c’est pas du rêve dair conditionné à la térezoune polo..c’est autrement du lourd qu’elle dirait bonne clopine

christiane dit: à

Certainement, Jazzi. Je verrai, en avançant dans le livre. Heureuse d’avoir pu partager un peu de ce livre avec toi. Je te laisse à d’autres échanges…

Bloom dit: à

une passionnante Histoire du ciné sous le IIIeme Reich, entre Leni Riefensthal et le Juif Süss, esthétisme grandiloquent et calomnies,…

Jibé, le second tome du grand œuvre de Jean-Michel Palmier, Weimar en exil (Weimar en Amérique) traite du destin des réalisateurs et acteurs/trices allemands. Lecture fascinante, comme tout ce qu’écrivit ce très grand historien parti trop tôt…

Marie Sasseur dit: à

Pas vu la version Redford de Gatsby. J’en reste à Di Caprio, qui a toujours servi totalement, et souvent dans la limite du possible, ses personnages. Et ça me suffit, autre que, car je ne suis pas du tout ferree concernant les dîners de Scott Fitzgerald.

renato dit: à

Grand-père qui s’est enfui avec une danseuse est un ‘cher souvenir’ de Giulietta, Jacques.

Marie Sasseur dit: à

Et Al sur ce coup vous êtes dépassé; la Juliette voyait en son cavaleur de mari, son pépé. C’est la version milanaise, ils ont toujours le coup fourré.

bouguereau dit: à

Par contre se souvenaient tous les deux des cerises dans les champs

ma parole..je comprends pourquoi hitler et les femmes fait un tabac sur le cable..merci comme dirait cricri

bouguereau dit: à

J’en reste à Di Caprio, qui a toujours servi totalement, et souvent dans la limite du possible, ses personnages

hon dirait ducastesque qu’y dirait drihihon

Marie Sasseur dit: à

Ducon, fais du d ou du puck, ça fait moins insupportable.

Soleil vert dit: à

On nous a présenté récemment un doc TV sur Chaplin en termes élogieux. J’ai souvenir d’un sacré documentaire commenté par Pierre Tchernia qui montrait le travail de Chaplin : de bouts d’essais en bouts d’essais, changeant d’acteurs parfois, il peaufinait les séquences jusqu’à la perfection.

Janssen J-J dit: à

Je profite de ce blog littéraire, amateur d’ordre et de justice, pour linker ce rapport alternatif visant à améliorer les rapports des policiers aux citoyens, objet prétendu du « Beauvau de la sécurité »,… (Entre nous, sur icelui, une caricature de consultation dont les travaux resteront déplorablement et géraldement politiciens pour le moment). J’estime que les lecteurs de la rdl méritent un peu plus de respect dans la réflexion générale. Elle demande à ne plus traiter la pédophilie incestueuse comme d’un problème d’insécurité et de risque de menace globale.
https://www.aefinfo.fr/assets/medias/documents/5/0/503768.pdf

@ Ce que je ne comprends pas, ce sont les raisons de l’acharnement de la JT à refuser son élargissement chez vous. Qu’est-ce qui ne lui inspire pas confiance, au juste ? Il faudrait creuser toutes les dimensions de cet aspect entre vous trois, plutôt que de commettre de telles imprudences. Essayer de se décentrer de l’indignation itérative sur l’échec quotidien. Comprendre d’où vient l’apparent blocage de l’institution ? Creuser la réception du conflit au sein de la fratrie divisée. Bien sûr, nous n’avons pas nous à immiscer, mais notre compassion est rudement prise à témoin… Donc l’erdélie réagit comme elle peut, sans indifférence, mais dans l’incompréhension et la craint… La plupart n’osent pas vous comprendre pour n’avoir pas à vous soutenir à meilleur escient. Vous savez ce que sont les dilemmes moraux dus à la souffrance à distance, pas besoin de trop boltanskiser… Il faut dormir aussi, pour ma part, le sommeil répare pas mal des affres de la veille. Un brin, au moins. Bàv,

bouguereau dit: à

Marguerite Duras, qui détestait Colette. Voilà qui ne se soigne pas par une cure de désintoxication

..ni en disant j’ai hinventé la soupe au poireau

Marie Sasseur dit: à

Je profite également de ce canal, pour vous donner des nouvelles de l’amoureux de Vaness’, et de ses complices.
On y retrouve une vieille degueulasse qui aime se faire frotter dans le métro, deux de nos meilleurs filousofes qui ont ruiné la réputation de la France pour très longtemps, une momie de l’akademie et un qui peut plus bander.

« Dans ce texte de quelque 85 pages, selon cette source, l’écrivain déplore l’attitude d’anciens amis qui l’ont lâché, sans en nommer aucun. En revanche, « Matzneff cite cinq soutiens indéfectibles, selon lui, auxquels il tient à rendre hommage: Catherine Millet, Dominique Fernandez, Bernard-Henri Lévy, Franz-Olivier Giesbert, Alain Finkielkraut », poursuit cette source. La romancière Catherine Millet avait déclaré en juin qu’elle ne regrettait pas d’avoir signé une pétition lancée par Gabriel Matzneff en 1977 pour la dépénalisation des relations sexuelles avec des mineurs. »

https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/affaire-gabriel-matzneff/dans-son-livre-auto-edite-gabriel-matzneff-rend-hommage-a-cinq-soutiens-indefectibles_4292527.html

bouguereau dit: à

ça fait moins insupportable

entre la princesse au pti pois et la poufiasse t’as choisi térezoune..sinon tu penses que tu frais pas deffets a meussieu courte

bouguereau dit: à

On y retrouve une vieille degueulasse qui aime se faire frotter dans le métro

voilà..fais profiter térezoune..fais profiter

Marie Sasseur dit: à

Ducon, encore une fois fais du d ou du puck. Sors un peu de ta condition de petit fonctionnaire du ministère de l’intérieur, a la retraite. A 65 ans, donne une autre image du salopard, que tu es.

et alii dit: à

“Être trop sérieux n’est pas très sérieux.” J’ai relu cette épigraphe, empruntée à un proverbe africain, dans un livre écrit par Peter Brook. Il s’intitule La Qualité du pardon et concerne des réflexions sur Shakespeare. Je l’ai relu en apprenant la mort de Jean-Claude Carrière, qui a traduit l’ouvrage en français, et parce que j’ai eu la joie d’animer une rencontre entre les deux amis, à la Maison de la poésie, à Paris. Ce souvenir de mai 2014 m’est revenu d’un éclair. Il est d’usage, pour ce type d’événement, de s’accorder au préalable sur un déroulé, les grandes lignes de l’échange et, en l’occurrence, sur quelques extraits que le traducteur voulait lire. Il me dit cependant, amical et prévenant, tout juste avant d’entrer en scène : “Votre déroulé est parfait, nous nous en écarterons.”
philomag
https://mail.google.com/mail/u/0/#inbox/FMfcgxwLsScxfVbrJMdjltrlnSxfRFlX

et alii dit: à

Comment parvenir à combiner ces deux forces, le désir contrarié d’ordre et l’irrésistible puissance du chaos ? Comment éviter de s’abîmer dans la contradiction, voire y trouver une forme de liberté ? Faire avec l’imprévu et l’imprévisible ? La réponse pourrait avoir trait au langage, à la capacité que nous avons de (mal) nommer le chaos du monde, avec des mots nécessairement insuffisants et heureusement équivoques. Peter Brook ne le déplore pas, au contraire. Tout le travail de l’acteur est même de ne pas forcer le sens, de ménager une vacance dans la parole. Car un mot “est un aimant. Posé sur un espace vide à l’intérieur, il peut, quand il est dit, amener à la surface un matériau enfoui dans l’inconscient. Et, dans quelques moments rares et forts, il peut tirer avec lui le matériau que se partage l’humanité.” Dire l’imperfection du monde ou la représenter, tailler dans l’étoffe informe dont nous sommes faits, être tragique mais pas trop sérieux, voilà à quoi les comédiens sont bons et nous entraînent… lorsqu’ils peuvent jouer.
philomag idem

et alii dit: à

Quel est le point commun entre Adam Smith, Martin Heidegger, J. W. von Goethe, un smartphone et la théologie chrétienne ? Un symbole : la main, répond Jochen Hörisch. Dans son essai qui vient de paraître outre-Rhin, le spécialiste de littérature allemande explore la complexité et la richesse de la métaphore manuelle à travers l’histoire.

Nous vivons à une « époque oublieuse de la main », écrivez-vous dans votre dernier ouvrage, Hände. Eine Kulturgeschichte [« Les mains. Une histoire culturelle » ; non traduit]. Pouvez-vous l’expliquer ?

Jochen Hörisch : Nous accordons une grande attention aux parties du corps les plus variées. Le cerveau comme « siège de la personnalité » ; les poumons, qui sont aujourd’hui particulièrement menacés ; ou encore l’intestin, parce que nous pensons que notre bien-être dépend de cet organe. Cependant, de moins en moins d’attention est accordée aux mains et à leurs capacités. Voyez la dévalorisation des techniques culturelles manuelles, comme l’écriture, le fait de jouer d’un instrument de musique ou la couture. Il s’agit là de pratiques manuelles au vrai sens du mot : manus, en latin, veut dire « main ».

“Nous n’utilisons pas nos téléphones portables avec nos mains, mais avec nos doigts. Nous vivons donc à l’ère du doigt, pas de la main”
Jochen Hörisch

Pour autant, nous manipulons nos smartphones à longueur de journée. La main joue un rôle essentiel dans notre rapport au numérique ?

On peut en avoir l’impression de prime abord. Mais si l’on regarde la chose de plus près, on peut constater que nous n’utilisons pas nos téléphones portables avec nos mains, mais avec nos doigts. Il est donc tout à fait correct de qualifier notre époque d’« ère digitale ». Digitus est le mot latin pour le « doigt ». Nous vivons donc à l’ère du doigt, pas de la main.

Est-ce une perte, à vos yeux ?

Je ne veux pas paraître trop pessimiste sur le plan culturel, mais je crois en effet que nous nous privons d’une partie importante de notre expérience du monde, si nous accédons au monde seulement en tapant et en glissant. Le toucher est une question beaucoup plus complexe. Pour s’en rendre…

Traduit par Octave Larmagnac-Matheron
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philomag

rose dit: à

Merci, je dors relativement pas mal.

G deux choses à avouer, une je ne peux pas -comme Damien face à son matricide. Il l’a dit à son confesseur qui a appelé son avocate Cecile De Oliveira, qui est liée par le secret professionnel.
L’autre, je ne peux guère, mais ai déjà soulevé le voile ici même. C’est dicible.

« Ce que je ne comprends pas, ce sont les raisons de l’acharnement […] ».

Les deux autres membres de la fratrie refusent que notre mère rentre vivre chez elle.
L’aînée a pillé le domicile, quatre fois, les deux premières avec l’accord du père, qu’elle a emmené, moirant, à la gendarmerie, pour dire « j’étais d’accord ». La seconde fois, les gendarmes ont dit que ce n’était pas la peine qu’il revoenne, le père mourant témoigner
Le cadet a volé, nombre de biens et doit, je pense, ou a déjà partagé le fruit des pillages de l’aînée.

De plus, depuis le 14 octobre 2020, ma mère attend une contre-expertise d’un médecin expert qui ne se fait pas.
Ma mère a été expertisée deux fois : la veille des obsèques de mon père, le 30 janvier 2019 par un expert psychiatre qui l’a déclarée gravement atteinte ; elle venait de vivre l’arrachement de son mari, cinq mois durant et les admonestations journalières de deux de ses enfants « tu es malade, va te faire soigner ».
Toute ma vie -à moi- mon père m’a répété « va te faire soigner (on dirait Marie Sasseur).
Ce soir, j’ai dit à ma mère « ils me font passer pour dangereuse ».
Ma mère m’a répondu cash, « tu n’es pas folle et tu n’es pas non plus dangereuse ».

C’est ce qui a été dit de moi à la directrice de l’Ehpad qui l’a transmis à la totalité de son personnel que j’étais dangereuse.

Il y a une déclaration réelle que je répèterai de vive voix au tribunal concernant l’aînée. Et une déclaration mensongère faite par le cadet au commissariat, cadet qui est cleptomane, menteur et tricheur.
On a donc dressé un portrait de moi qui ne correspond pas à ma réalité.

Le but étant de nous faire passer pour dingos ma mère et moi pour justifier la captation d’héritage auprès de mon père, le pauvre homme qui s’est fait blouser comme un bleu au cours de ses cinq derniers mois de vie.

Ma mère, mes deux enfants et moi-même avons été dépouillées des biens de mon père.

L’aînée manipule et monte les coups, elle est terriblement douée et là elle a mis la curatrice dans sa poche, elle est calculatrice et le cadet suit, parce que le pauvre garçon est cupide et aussi car il rompt son Oedipe avec sa maman en la poignardant dans le dos.

Moi, g deux blèmes, difficiles à verbaliser.
Qui trinque ? Ma mère.

Je conçois que cela soit difficile à lire, à comprendre et qu’il me faille porter ma part de responsabilité : elle est réelle et puissante : ma part à moi c’est « plus jamais ça ».
C’est à dire le père dominateur, turannique et castrateur qui t’écrase sous sa botte humiliante, plus jamais ça.

La JT ne fait que nous faire revivre à ma mère et à moi l’horreur que nous avons vécue les cinq derniers mois de vie de mon père (jazzi, double apocope aussi, trés mal à l’aise), c’est à dire que nous n’existons pas et n’avons pas droit à la parole.

Je n’attends pas de compassion.
Je demande son autorisation à ma mère systématiquement.
Merci de cet espace de liberté où je peux dire ce que je vis.

Bloom dit: à

What’s in a name?
FitzGerald est un nom normand avant d’être irlandais, qui remonte à l’invasion normande de l’île au 12e s. Les FitzGilbert, FizGibbon(s), FitzMaurice & autres FitzPatrick se plurent tellement de l’autre côté du canal St George qu’ils y prirent femme, et selon la formule consacrée, devinrent « plus irlandais que les Irlandais eux-mêmes », avant d’essaimer au quatre coins de l’anglosphère, poussés par les famines et les guerres, et attirés par l’aventure et les occasions d’enrichissement qu’offrait l’empire britannique (administré par des Ecossais et des Irlandais, plus que par les Anglais, aux commandes);
Les Irlandais américains n’ont jamais vraiment eu très bonne presse: catholiques, flics ou gangsters, briseurs de grèves, alcolos violents, racistes, antisémites…
Biden, redresseur d’image?

et alii dit: à

Dans le cadre de la réforme du baccalauréat menée par Jean-Michel Blanquer, la liste des philosophes du programme de philosophie de Terminale est passée de 57 à 83 noms. Parmi ces nouveaux entrants, plus de femmes. Aux côtés de la philosophe d’origine allemande Hannah Arendt, bien isolée dans cette agora masculine, se trouvent désormais les Françaises Simone de Beauvoir, Simone Weil, la Suisse Jeanne Hersch et les Britanniques Elizabeth Anscombe et Iris Murdoch. On trouve également des auteurs non occidentaux : le penseur chinois Zhuangzi, le bouddhiste indien Nāgārjuna, le philosophe et médecin perse Avicenne ainsi que le rabbin séfarade Maïmonide.

Concrètement, cela signifie qu’un texte de ces philosophes peut être proposé à l’examen et qu’on peut retrouver leur nom dans les nouveaux manuels de philosophie. « Enfin ! Le mythe académique de la « philosophie rien-que-grecque », qui fit les beaux jours du XIXe et du XXe siècle, semble heureusement se fissurer », se réjouit le philosophe et journaliste Roger Pol-Droit dans Les Echos. Il est désormais possible d’étudier officiellement dans les classes de terminales des œuvres de traditions taoïste ou bouddhiste et de présenter davantage de philosophes femmes afin de rappeler, s’il en était besoin, cette évidence : pour faire de la philosophie, nul besoin de descendre des Grecs ou d’être un homme.

Marie Sasseur dit: à

« ils pourrissent la soirée donnée en l’honneur d’Ernest Hemingway. »
Quand même…

Marie Sasseur dit: à

Plus fort que les nuits parisiennes

« Tous deux dénichent vite la Villa Saint-Louis, futur Hôtel Belles Rives. La maison est à ras des flots. On ne courait guère après. Elle appartenait à ces bâtisses qui avaient si peu de valeur qu’on les léguait aux jeunes filles sans dot, tant le rivage n’était guère prisé. Le chic était perché. On habitait les hauteurs (les Picasso, Glenn Gould, Rudolph Valentino) et l’on délaissait ces villas. Même à l’Hôtel du Cap, au cap d’Antibes, l’Eden Roc, donnant sur la mer, était considéré comme l’annexe. C’est pourtant là que furent lancés les bains de mer, les peaux dorées et les grands plongeons depuis les rochers rouge sombre. La mode était encore aux ombrelles. La Baule revendiquait le titre de la plage «la plus ombragée d’Europe». »
meme lien

Certes,  » Sanary », c’est coté aussi, depuis assez récemment.

Marie Sasseur dit: à

@Toute ma vie -à moi- mon père m’a répété « va te faire soigner (on dirait Marie Sasseur).

Heu, c’est à quel sujet exactement ?

Des psychiatres de la rosse ?
Ou de son internement prévisible ?

MC dit: à

Mais ni le Taoisme, ni le Bouddhisme n’ont fondé quelque chose d’ancien et de durable en France. Bon, une mauvaise tragédie baroque de Magnon, je crois, reprend un aspect de la légende de Bouddha, mais c’est sans le savoir!
Pour le reste, on a l’ Hypathie qu’on mérite, fabriquée par la ^propagande adverse, et dont le trait le plus remarquable reste sa mort, à défaut d’une oeuvre qui n’existe pas. Avons nous progressé avec ce qu’on appelait naguère le « Sartre sous Simone »? J’en doute un peu…

MC dit: à

Quand un écrivain est mort, meme s’il ne s’en est pas encore aperçu, il reste à sculpter son tombeau avec un théatre qui ne jouera plus et un palais presque vide…
Maurice Meterlinck,canablog,2008 Orlamonde…

et alii dit: à

monsieur court , je ne sais si l’on peut dire « progresser » (les philosophes remettent en question le concept de « progrès »;mais je crois que l’on a de nouveaux horizons d’études, et sinon de « savoirs » d’appréhension des questions nécessaires:
FONDATION MAISON DES SCIENCES DE L’HOMME
https://www.canal-u.tv/producteurs/fmsh/seminaires_par_date/2014/seminaire_genre_politique_sexualite_s_orient_occident
il serait dommage d’empêcher la jeunesse de les découvrir

SÉMINAIRE « GENRE, POLITIQUE, SEXUALITÉ(S). ORIENT/OCCIDENT »

et alii dit: à

archives:
http://www.archivesaudiovisuelles.fr/FR/Migration.asp?id=2233
Canal-U est le site de référence pour les ressources audiovisuelles de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Enseignants, chercheurs, étudiants ou publics curieux peuvent y trouver plus de 25 000 vidéos dans tous les domaines.

Canal-U est un projet de la communauté universitaire et scientifique dans son ensemble. Développé par la FMSH en relation avec
le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, il fait l’objet d’une labellisation qui assure la validité des contenus.
Il permet à chacun d’accéder gratuitement aux productions audiovisuelles universitaires et scientifiques.

et alii dit: à

Les portails de connaissance AAR
Amsud : la médiathèque latinoaméricaine
Azéri Buta : Le portail consacré à la Culture Azerbaïdjanaise
Averroès : la médiathèque France-Maghreb
Diversité linguistique et culturelle
Mondialisation et développement durable
Peuples et cultures du monde
Sémiotique, culture, communication

et alii dit: à

il me semble surtout que si l’on ne prépare pas les jeunes dans leur scolarité à la découverte de ces horizons et ces questions en leur laissant comprendre que nous y sommes tous très sensibles, on accroitra les possibilités de conflits, de révoltes et mésententes entre les générations et pas seulement les générations
ce blog se dit « lacanien »
scilicet était le nom d’une revue pour faire savoir

et alii dit: à

Le mot latin wikt: scilicet , terme fréquent dans les écrits de Lucrèce , signifie littéralement «tu peux savoir» ou «il te permet de savoir»,

rose dit: à

Sur le // entre Gatsby le magnifique (Soliman, Laurent etc.) et Citizen Kane, pas convaincue.

Le second est intimement lié à son rosebud.
Et l’entièreté du film se rattache à ce dévoilement de la luge dans la petite enfance et le départ arraché à une quiétude incommensurable et même au bonheur tout court. Tout le film conduot à cette fin.

Quant au Gatsby récent, même si pas vu l’ancien, De Caprio n’est pas à la hauteur. Il a excellé +++ dans Le Titanic saisi à plein emploi par James Cameron.
Et il n’est pas trop mal dans certains Quentin Tarantino, disparu depuis son installation en Israël. A dû trouver l’amoooouuuurrr, l’heureux homme. Tant pis pour nous, ses spectateurs.

Dans Gatsby De Caprio est à contre-emploi.
Il n’a pas l’envergure.
Me souviens uniquement de la virée en Mouton-Dubonnet à toite berzingue vers NYC.
Du reste, que nib, que dalle.
Relire le roman, sans nul doute.
Mais cette vie de nababs dans une frénésie démesurée, ce je m’enfoustisme luxueux dans ces villas exubérantes plantées le long de ? l’Hudson ?, non plus haut et à droite, cette manière de perdre son temps à ne rien faire, cette vie « out of order » ne sont pas rendus par l’esthétique de ces images trop bien léchées.

rose dit: à

Je crois bien que personne ne songe à briller ici de quelconque manière.

rose dit: à

Il me semble aussi que Clopine va bien et reprend sa place usuelle confortable dans l’edifice erdélien ; je m’en réjouis.

rose dit: à

Zut, ce n’est pas une Mouton-Dubonnet

« La mythique Rolls-Royce Phantom I Ascot double capot Sport Phaeton de 1928, qui a un rôle capital dans le film de Jack Clayton en 1974, avec Robert Redford, Mia Farrow, Bruce Dern et Sam Waterston,.de Gatsby le magnifique a été mise aux enchères ».

Janssen J-J dit: à

Je n’attends pas de compassion. ELLE EST LA, A L’ETAT VIRTUEL, BIEN SUR QUE VOUS NE L AVEZ PAS DEMANDEE
Je demande son autorisation à ma mère systématiquement. LUI LISEZ-VOUS CE QUE VOUS ECRIVEZ ICI ?
Merci de cet espace de liberté où je peux dire ce que je vis. C’EST PASSOU QUI VOUS LE DONNE. JE TROUVE MAGNIFIQUE QUE VOUS PUISSIEZ LE DIRE ICI ET/OU AILLEURS…
Merci pour votre réponse étoffée, rôz, bonne nuit.
(*en ce moment sur mezzo : m argerich et d barenboïm côte à côte au piano, sont beaux, c’est calmant… Debussy ?). Il ressemble de + en + à Ph Sollers.

rose dit: à

systématiquement. LUI LISEZ-VOUS CE QUE VOUS ECRIVEZ ICI.
Oui.
Pas encore le com.de ce soir.
Mais je lui lis courriers à la Juge, courriers à la curatrice, à son avocate.
Elle me demande d’entrer en contact avec les deux membres de ma fratrie. Je ne peux pas.

Je suis dans l’incapacité totale de pardonner et je n’ai pas une attitude chrétienne. Je ne tends pas, sous les coups, la seconde joue.

Et pire, je le dirai demain.
Depuis le début, lorsque jazzi était si mal à l’aise, je lis à ma mère ce que j’écris qui la concerne et les réponses que vous lui faites ou que vous donnez.
Avec une palme d’or toute particulière pour l’idée géniale de B sur le cornet comme pour les petites filles rempli de surprises + gourmandises.
Et je mets toujours des choses à partager avec le groupe des moins 1 pour le goûter. Je suis leur mécène. Mara, la grande organisatrice et ma maman la p’tite reine.

Aujourd’hui, Mara m’a dit « elle veut rentrer chez elle, mais moi j’ai trouvé une amie ». Elle l’appelle Emma et la tutoie. C’est l’amour. Je lui ai dit « quand elle sortira, on vous verra encore parce que l’on vous aime. »

Voilà, cette entrée forcée en Ehpad nous aura appris cela, cette femme aide-soignante extraordinaire qui aime ma mère comme sa propre mère et qui prend soin d’elle avec amour. Je ne lui ai pas encore dit que je parlais d’elle ici, en termes laudatifs, mais elle est une des très belles rencontres de ma vie.

rose dit: à

C’EST PASSOU QUI VOUS LE DONNE. JE TROUVE MAGNIFIQUE QUE VOUS PUISSIEZ LE DIRE ICI ET/OU AILLEURS…

C’est Passou qui nous le donne à tous.
En Septembre 2018, lorsque j’ai commencé, c’était écrire ou crever tant la douleur était insupportable.
Lundi 8 février, lorsque ma mère m’a téléphoné en pleurant pck sa cinquième dent venait de tomber, je conduisais, ce fut comme un coup de poignard.
Lors des derniers mois de vie de mon père, ma maman avait déjà perdu cinq dents.

Je ne supporte pas de voir ma mère souffrir.

La nuit suivante, ai publié les lettres sans pseudo.
Le lendemain, ai été émue de lire le billet de Pierre Assouline, Famille je vous hais. Je le remercie de cela.
Mais je ne hais pas ma famille, même si elle est passablement déglinguée. C la mort du père qui a suscité ce tsunami.
Nous, ma mère et moi avons été blackboulées sous la vague.

Merci de votre intervention et de vos remarques.

La question qui se pose est pourquoi. Je n’ai pas la réponse.

rose dit: à

Celle de l’amant chinois de Marguerite, sur le bac qui traverse le Mékong, c’est la Morris Léon-Bollée.

Jazzi dit: à

« Elle me demande d’entrer en contact avec les deux membres de ma fratrie »

Il n’y aura pas de solution possible tant que vous n’aurez pas jeté un voile sur votre amour propre et respecté pleinement la volonté de votre mère, rose. Facile à dire, plus difficile à faire…

D. dit: à

Je n’ai finalement pas mangé le poisson pané, savez-vous pourquoi ?

rose dit: à

Vous êtes très mignon jazzi et très peu réaliste.

D. dit: à

Répondez pas tousse à la fois

rose dit: à

Non. Pourquoi D.?

Jean Langoncet dit: à

@bouguereau dit: à
Marguerite Duras, qui détestait Colette. Voilà qui ne se soigne pas par une cure de désintoxication

..ni en disant j’ai hinventé la soupe au poireau

Combien de femmes inscrites sur les monuments aux morts des deux guerres, braves villageois et citadins ? L’art du camouflage après celui du camouflé n’empêche pas le mérite agricole, qu’il a dit le distributeur de poireaux. Puis les guerres, ça sert à rien qu’à enrichir les terriens ; c’est naître qu’il aurait pas fallu qu’a dit Céline

D. dit: à

Eh bé parce qu’il est pa né.

Jean Langoncet dit: à

ça sert à rien qu’à > ça sert rien qu’à

Jean Langoncet dit: à

(‘7.february 1971 the swiss women is aloud to vote. 50.jears ago’)

Jibé dit: à

Jean Michel Palmier: merci Bloom! Il a écrit sur Jünger… « Weimar en exil », je note merci encore!

MC dit: à

Les archives de Greven, on ne les a pas, ce qui explique peut-etre qu’il ait été si vite blanchi. Je ne parle pas de Mémoires. Trop de choses sues sur tout le monde à un point nodal de l’Histoire, si on veut garder intact le mythe des films si fraçais de la Conti.C’est du moins ce que l’on dit. On dit aussi qu’elles ne sont pas perdues pour tout le monde…

il vient de paraitre chez Tallandier 4OO pages sur le Paris occupé. Je donne la référence au cas ou.
Bien à vous.
MC

Janssen J-J dit: à

Oui jzmn, « Weimar en exil » est une étude très fouillée sur l’intellgientsia’ allemande ayant en grande partie migré à temps aux States et à leurs difficultés d’adaptation respectives. Des années de travail auxquelles se consacra Palmier, découvert à 34 ans, dans un livre à la ouverture grise brochée que je mis au firmament de ma biblio. Cette étude fut suivie d’un non moins important « Retour à Berlin », tout aussi documenté… Je me souviens du long passage sur la réadaptation mouvementée de Thomas Mann et ses siens en Allemagne.
JM Palmier,comme auteur admiratif de Jünger, en effet, dans un joli petit essai subjectif dédié rêveries « sur un chasseur de cicindèles »…
Beaux souvenirs, bloom et jazm… merci ! B. N.
Vous ne pouvez pas passer à côté de cela.

Jean Langoncet dit: à

@Combien de femmes inscrites sur les monuments aux morts des deux guerres

C’était une évocation des guerres d’Indochine et d’Algérie, mais le propos peut s’étendre à celles de 14-18 et 39-45 ; tant que des survivors tiennent tête aux historiens

Jean Langoncet dit: à

@Vous ne pouvez pas passer à côté de cela.

Sans dropper une pièce au clodo du coin ; tant qu’il y aura des Janssen J-J pour gloser, la république sera généreuse aussi bien que gentiment moqueuse
https://www.youtube.com/watch?v=O3TnHUrH8ws

rose dit: à

Eh bé parce qu’il est pa né.
Et j’ai l’impression que ce n’est pas demain la veille.

rose dit: à

La cicindèle

« La Cicindèle champêtre est une espèce de coléoptères verts, parfois bleuâtres, plus rarement noirâtres. C’est un insecte chasseur redoutable d’une grande rapidité et d’un appétit féroce. Elle attrape ses proies à la course et effectue des vols courts en cas de danger. »

rose dit: à

En fait, je ne me suis jamais senti bien qu’au milieu des blés, ou dans une salle de concert à ciel ouvert, ou respirant l’odeur des planches d’un théâtre, ou immergée dans un bon film dans une salle obscure, ou admirant les frondaisons, humant l’odeur de la terre mouillée, des herbes, de la paille et du crottin.

Faisable.

Bloom dit: à

3xJ et Jibé,
Jean-Michel Palmier a écrit deux ouvrages-clé sur Walter Benjamin, ‘Walter Benjamin, Un itinéraire théorique’, aux Belles Lettres et surtout, ‘Walter Benjamin, le chiffonnier, l’ange, et le petit bossu’, chez Klincksieck, un épais volume indispensable à la connaissance de l’homme et à la compréhension de sa pensée et de l’Allemagne des années 20 et 30.
Avant de le lire, je vivais dans le 15e sans savoir qu’y avait résidé, à quelques rues de chez moi, au 10 rue Dombasle, l’auteur du Concept d’histoire…Pas même une plaque à l’époque, manquement heureusement réparé en en 2007.
Une lettre bouleversante rédigée par JM Palmier sur son lit d’hôpital alors qu’il était en fin de vie figure en appendice du petit bossu, livre essentiel sur la grande classe de l’inclassable Benjamin.
(Les germanistes français de l’époque, à une ou deux exception près, n’en sortent pas grandis..)

B dit: à

D, je pensais à vous cette nuit et à votre poisson pané aussitôt converti en poisson carré ( rectangulaire ou parallepipédique si l’on est porté par l’honnêteté scrupuleuse) et tout ceci me menait à penser qu’il vivait des êtres exceptionnels et de là, de cette exception apparaissait un sous ensemble, celui des exceptionnellement conscience. A éviter, évidemment.

https://www.tomsguide.fr/des-scientifiques-recherchent-un-passage-vers-une-5eme-dimension-qui-pourrait-expliquer-la-nature-de-la-matiere-noire/

B dit: à

Cons, rayez conscience, svp, merci. Mes excuses

B dit: à

Bloom, à vous lire, toujours je me demande si vous n’avez pas vécu mille vies et une nuit de plus. De plus, vous lisez tant que votre sexualité me semble en danger à moins d’opter pour de nouvelles positions ou d’acquérir des gadgets permettant de poser le livre et lire tout en oeuvrant au plaisir et à la satisfaction de votre épouse et des maîtresses dont un homme tel que vous ne doit pas manquer de conquérir aussi inlassablement qu’il arpente ce cosmos littéraire.

B dit: à

Remplacez dont par qu’un, svp, merci. De nouvelles excuses. 7h58.

Jazzi dit: à

A propos de Mauricio Pochettino, entraîneur du Paris Saint-Germain, tous les journalistes prononcent pochettino (comme un oeuf poché) au lieu de poquéttino. « ch » en italien se prononce « que » et non pas « cheu »

Bloom dit: à

C’est ce que certains appellent le « multi-tasking », B..! L’éclectisme est très mal perçu dans ce pays de casaniers qui attendent les vacances pour se mettre à commencer d’exister vraiment.
Vous me faites sourire et ce faisant ajoutez quelques heures à mon espérance de vie. Soyez-en remerciée!
(Rassurez-vous, vos craintes ne sont pas fondées).

Jibé dit: à

Beaux souvenirs, bloom et jazm… merci ! B. N.
Vous ne pouvez pas passer à côté de cela.

JJJ, je vous réponds, parce que c’est moi que vous appelez jazm, en l’occurence, mais on s’en fout, l’important c’est de reparler de ce grand monsieur, Palmier, dont je n’ai pas lu le titre sur Weimar mais les pages sur Jünger, dont je me souviens l’intelligence, le regard spécifique. Très content d’avoir eu l’occase d’en reparler!

Jibé dit: à

@Bloom
merci derechef, je connais le Walter Benjamin de Palmier, mais (ce n’est pas ma spécialité), je ne sais pas lequel des deux j’ai lu (c’est ma compagne de l’époque qui était germaniste, on apprend beaucoup avec ses partenaires et ami(e)s). En tout cas, je vais chercher, ça me booste de lire vos lignes.

@Christiane, vous voyez, grâce à vous je commande le livre de Ch Leteux et, suscitant un com de Bloom, je vais replonger chez Palmier. Là on peut dire que ce blog a une fonction réjouissante! Merci!

B dit: à

Bloom, mon interrogation provient de la multitude et non de l’éclectisme que je ne reprocherai à personne. C’est du temps, beaucoup de temps aussi pour l’être moyen, cela paraît incroyable de pouvoir cumuler vie sociale, vie professionnelle, familiale, loisirs et ce temps que vous consacrez à l’exploration.

B dit: à

JB Martin, comme les chaussures?

Alexia Neuhoff dit: à

En opposition avec cette haine qui gangrène quelquefois les familles (et fait grand tapage), je recommande la lecture de « Mon père et ma mère » d’Aharon Appelfeld, dans lequel un garçonnet dessine par touches le portrait d’une famille aimante, l’été 38, au bord d’une rivière, en Europe centrale. Certes, il y a dans ce roman ce qu’il faut de mauvais sentiments pour faire littérature (et de la meilleure en l’occurrence) mais pas de haine, du moins à l’intérieur de l’isba de location de la famille ni dans la communauté des Juifs rassemblés dans cette villégiature. La haine et la menace sont à l’extérieur, dans l’esprit et les actes des paysans ukrainiens qui préfigurent les horreurs à venir. C’est aussi le tableau remarquable d’un groupe social que son identité juive aimante et fracture, d’une « tribu » (mot du père) malgré les apparences disloquée, d’un agglomérat d’individualités qui ne sont plus sur le même chemin.

B dit: à

AN, à ce propos auriez vous regardé hier sur Arte ce film qui témoigne du tiraillement douloureux d’un officier allemand en tête des troupes cosaques en Ukraine et rattrapé par l’armée rouge, responsable en tant qu’officier allemand de l’exécution de prisonniers de guerre puis condamné à mort et enfin déporté au goulag. Cela rappelle la 25 eme heure bien que cet homme n’appartint qu’à un seul des fronts. Les circonstances et conséquences historiques ont été terribles pour les cosaques opposés aux rouges et ralliés au Reich. Un jeu de plaques tectoniques fracassant des vies puis déplaçant les peuples. J’ignorais ce versant du front à l’est.

Clopine dit: à

Merci, Rose. Le chemin à parcourir s’étend encore, interminable, devant moi, avant que j’atteigne cette sérénité que j’associais à la vieillesse, mais bon, je le parcours avec constance – d’autant que je n’ai pas le choix. La bonne nouvelle, c’est que j’ai recommencé à lire – cela faisait six mois que je n’y arrivais presque plus-, et que je parcours avec plaisir les cours magistraux de l’université sur Balzac et Apollinaire. La curiosité m’est indispensable, j’étais terrifiée de l’avoir perdue, avec tant d’autres choses…

B dit: à

Un voyage dans une memoire fragmentée et forcément cloisonnée alors qu’il tente à 92 ans de revoir l’unique femme ( cosaque et comme lui deportée dans un goulag) qu’il a aimé.

et alii dit: à

Tout d’abord, pour parler de la famille Chinoise, il faut expliquer le concept de « piété filiale ». La piété filiale est la dévotion d’une personne envers ses parents et ses ancêtres, c’est donc une vertu. C’est l’éthique même instaurée par Confucius 孔子 qui selon lui permettait d’instaurer une bonne société. C’est un mode de pensée qui est toujours d’actualité. On trouve tout d’abord cette notion dans le « Classique de la piété filiale » écrit pendant la période des Royaumes Combattants par Zengzi 曾子, disciple de Confucius. Il y a également une collection d’histoires « Les 24 exemples de la piété filiale » écrit par Guo Jujing que tous se devaient de connaitre. La moralité de toutes ces histoires est une totale piété aux ascendants et ce, même après leur mort. C’est un devoir à part entière. On peut voir lors des mariages que les enfants s’inclinent devant leurs parents comme l’on s’inclinerait devant un Dieu. Par ailleurs, le jugement que l’on fera sur une personne sera également basé sur la filialité envers sa famille et il n’est pas rare d’entendre les familles juger un membre sur sa filialité.
https://blog.lespetitsmandarins.fr/article/la-famille-chinoise#:~:text=Dans%20chaque%20pays%2C%20la%20famille,premier%20plan%20devant%20l'individu.

et alii dit: à

expressions avec « père »
petit père des peuples, Noèl, des peuples,de la nation,Combes,

et alii dit: à

Fête de famille est une comédie dramatique française réalisée par Cédric Kahn sortie en 20191.

B dit: à

Dieu le( notre) père tout puissant.

Janssen J-J dit: à

@ Bonjour JiBé, désolé de vous avoir confondu avec jzmn, mais vous vous souvenez pourquoi. J’ai apprécié votre rebond sur Palmier, et remercie Bloom d’avoir cité ses études sur Benjamin. Quand « je déballe ma bibliothèque », elles n’y sont pas…, et il m’a donc allumé la curiosité. Bonjour Bloom.
@ Bonjour à Jean L. Je sais pas trop comment prendre votre remarque d’hier sur ma glose, mais au final, plutôt positivement…, si la générosité moqueuse peut sévir sur la RDL. Je me reconnais assez dans cette épinglette.
@ B., on peut lire avec éclectisme beaucoup de choses sur le sexe qui dispense de perdre son temps à le pratiquer. En vieillissant doucement, c’est un peu mon cas. Pas vous ? – Je reviens souvent vers le ‘divin marquis’ (ou autres) qui autrefois, m’ennuyait pas mal. Mais récemment j’ai trouvé ridicule et grotesque le pamphlet d’Onfray à son sujet. DAF est redevenu indispensable en ces temps d’hystérie morale sur le cul.
Bien à vous tous et toutes (13.2.21_10.06)

et alii dit: à

Tous essayent à leur manière de trouver leur place. « C’est ce que je pense de la famille profondément, que c’est difficile de trouver sa place et que quand on se réunit, quand on est à nouveau tous ensemble, c’est l’enfance qui se rejoue », explique Cédric Kahn, à la fois acteur et réalisateur. Au milieu de ce bazar, Andréa, la grand-mère forte mais discrète, essaie en vain de contenir la tempête. « C’est une femme qui parle peu mais qui n’en pense pas moins. En tout cas, elle ne peut pas s’exprimer comme elle le voudrait parce qu’elle tient à l’équilibre de sa famille », analyse Catherine Deneuve. Le réalisateur parle du choix de Catherine Deneuve pour le rôle d’Andréa comme d’une « évidence ». « Tout ce qu’elle est entre en résonance avec le film », explique Cédric Kahn.

B dit: à

Nous attendons toujours son règne à moins que nous l’ayons idéalisé.

Nicolas dit: à

Je me souviens de cette titraille å propos de Chantal Thomas, « Le grand art de l’infinie délicatesse » qui on ne sait plus pourquoi serait parfaitement réac.

Pour ce papier j’ai plusieurs propositions. « L’ecrivain ce connard fini »
« Le lièvre et la tortue »
« D’une contradiction à l’autre »
« Citer Gide c’est bien beau… »
« Point trop il n’en faut »
« L’autofiction ou l’imperieux roman ? »
« Cioran était il drôle? »

Janssen J-J dit: à

@ B., votre histoire de cosaque m’a surtout fait penser à la Cavalerie rouge d’Isaac Babel (1926) que j’ai lu récemment grâce à une suggestion de notre amie DHH. J’en profite pour la saluer, et vous conseiller dans la foulée de laisser tomber « Le cavalier suédois » (de Léo Perutz) dont on fait grand cas, mais qui ne vaut pas triplette. Bàv,

B dit: à

3J, malencontreusement, je capte depuis plus de 25 ans radio cul sur ma radio head et je dois vous dire que je suis rassasiée un peu comme un cuisinier qui à force de sentir les odeurs et vapeurs n’a pas faim au moment du repas.

rose dit: à

Cela ne vaut pas tripette, je crois plutôt.

rose dit: à

Le père fouettard.
Le père Goriot.
Le père Pétuel.

rose dit: à

Le Père Icoloso Sporgersi.

Ayutayo.

Phil dit: à

Escal Vigor, jamais cité ici, l’avez-lu JJJ ? son procès devance Gide, avant d’être lâché. Greven, écrits non publiés qui circulent en Allemagne, M. Court, indeed il faut se rabattre sur les mémoires de Heller, autorisés l’instance Arte, pour goûter la sauce piquante du cinéma de Paris en guerre, comme Jean Marais tiré d’occupations délicates.

Janssen J-J dit: à

Ducon à SMS / Je n’ai jamais pensé que Catherine Millet fût une ‘vieille dégueulasse’ (sic). Il faut vraiment être machinée du cul pour penser de la sorte ! M’étonne pas, du reste. Feriez bien bien de la relire, ça vous aérerait du covid.
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vie_sexuelle_de_Catherine_M.
Il est vrai que ça se passait dans l’ancien monde un brin débridé et déri-dé (da-da, 🙂 !

D. dit: à

Bérénice, ce midi je mange mon poisson pané.

D. dit: à

Bérénice, ce midi je mange mon poisson pané.

Bloom dit: à

Alexia Neuhoff, on dit que les gens heureux n’ont pas d’histoire(s); par extension, les familles heureuses n’ont pas d’histoire(s)…sauf quand l’Histoire vient les percuter de plein fouet, comme ce fut le cas pour les Juifs européens, et singulièrement Aharon Appelfeld et sa famille…
Cette haine déversée en tombereaux mit un terme à des millions de vies faites de simples bonheurs familiaux et individuels. Par miracle, certaines purent en réchapper.
Mon ami Andrew a écrit un livre que je traduirai peut-être un jour, ‘A Family History of Smoking’, où il relate les semaines passées avec sa mère et plusieurs autres familles juives dans les caves d’un immeuble de Budapest lors de bombardement alliés de 1944. Avec beaucoup de pudeur, il raconte ce que l’on devine être « le sacrifice de chair » que dut consentir sa mère, plusieurs fois par semaine, afin d’obtenir de ceux qui contrôlaient le quartier, ne les dénoncent pas aux Allemands et collabos hongrois…Puis vint la ‘libération’ par les troupes Soviétiques qui substitua une violence à une autre…
Avec ses parents et sa sœur, il réchappa de cet enfer et débarqua un beau jour de 1947 en Australie avec les oreillons. Ne parlant pas un mot d’anglais, il fut mis en apprentissage dans une classe de couture…
Devenu plus tard un des tout meilleurs spécialistes de Shakespeare (ainsi qu’un merveilleux traducteur du français), il rendit hommage à sa famille de fumeurs invétérés dont bon nombre, du côté de son père notamment, partirent en fumée…

et alii dit: à

aujourd’hui par la télé et la toile les gens sont tenus de ne rien ignorer des familles (des)politiques et des acteurs – trices et de s’identifier à eux ; ça change du « confessionnal » d’antan

et alii dit: à

Les systèmes familiaux désignent dans l’œuvre d’Emmanuel Todd les différentes formes de familles qu’il a identifiées dans le cadre de ses recherches en sciences humaines et sociales, selon la filiation intellectuelle de Frédéric Le Play, reprise à partir des années 1960 par certains historiens de la famille en Europe. Emmanuel Todd étudie l’influence des systèmes familiaux sur les grands mouvements de société en Europe et dans le monde: idéologies, systèmes politiques et économiques1, religions. Le terme de « système familial », employé également en thérapie familiale systémique ainsi que par d’autres historiens de la famille (G. Augustins par exemple), n’est pas fixé dans l’œuvre de Todd, qui emploie également selon les ouvrages les termes suivants: « types », « formes », « structures » ou encore « modèles » familiaux.

et alii dit: à

wiki précise
Emmanuel Todd complexifiera par la suite considérablement sa classification des systèmes familiaux dans son ouvrage l’Origine des systèmes familiaux, en introduisant les notions de patri/matri/bilocalité, de corésidence temporaire, de famille intégré, de famille avec proximité, et de cycle alpha de développement de la famille. Cela le conduira à définir 15 systèmes familiaux différents concernant l’Eurasie
il y a des vidéos de E.Todd

Janssen J-J dit: à

@ Bien sûr Fil que j’ai lu Escal-Vigor, il y a très très longtemps… J’avais trouvé ça lourdingue et pleurnichard à l’époque, mais pas mal audacieux. En ce moment, je passe en revue les résumés de tous les bouquins de littératures que j’ai lus depuis cinquante ans, et dont je donne la trace en fin d’année, en navigant sur la toile pour retrouver les plus anciens… C’est un ‘exercice de mémoire’ salutaire, d’après mon neurologue qui a constaté mes progrès. J’apprends des tonnes de choses pas vues ni capturées aux époques où je lisais « éclectique » tout ce qui me tombait sous la main, du temps où l’internet n’existait pas. J’ai toujours gardé le goût de l’imaginaire des autres dans leur diversité historique, culturelle et genrée. Cela a beaucoup servi ma vie intellectuelle professionnelle dissociée des mondes littéraires et romanesques, plus austère et pas tous les jours enchantée.
Désormais débarrassé de toute contrainte proifessionnelle, ma retraite plus paresseuse en est devenue d’autant plus agréable.
Voilà pour le contexte, cher Fil et autres erdéliens. Mais je rassure SMS par la même : je ne me suis jamais pris pour JK Huysmans, son idole, lequel dut se farcir la rue Cambacérès durant 20 plombes à établir des passeports, comme FK à vérifier des constats d’accidents du travail dans sa société d’assurance pragoise. Et voui, tout le monde a dû gagner sa croûte un jour ou l’autre, ma bonne dame, zou. Et cela ne justifie pour autant aucune arrogance péteuse, hein !
Bàv, Phil, le fidèle et discret subtil de l’erdélie.

Bloom dit: à

Yes 3xJ, pour avoir eu l’honneur de travailler avec, je confirme. Une intelligence rare et solaire.

christiane dit: à

Bonjour, Jibé,
heureuse d’avoir pu échangé quelques mots avec vous t avec Jazzi. Oui, lisez ce livre de C. Leteux qui nous apprend tant de choses sur l’histoire trouble du cinéma sous l’Occupation.
Bertrand Tavernier, en 2002, dans un documentaire, « Laissez-Passer », restitue assez bien cette société de production française Continental-Films, créée en France par les nazis, (Geobbels) pendant l’occupation.
Alfred Greven, son directeur, nazi, cinéphile aimant le cinéma français des années 30, manipulateur mais épris d’une étrange liberté, (si proche de Göring, son rempart contre J. Goebbels dont il enfreint les ordres), y est évoqué. Greven réussit à produire trente films, dont certains sont devenus des classiques (« Le Corbeau », L’Assassinat du père Noël », « L’assassin habite au 21 », « La main du diable », « Premier rendez-vous », « Au bonheur des dames »…) et a su s’entourer des meilleurs réalisateurs : Clouzot, Decoin, Tourneur, C.Jaque, Le Chanois, Carné, Cayatte… et d’acteurs prodigieux : D.Darrieux, Raimu, P.Fresnay C’est un cinéphile mais un nazi.
Ce livre dévoile le sort terrible d’Harry Baur arrêté par la Gestapo, torturé lâchement et laissé pour agonisant.
La Continental ? compromissions, lâchetés, courage, talent, dits et non-dits…
(UGC est née de ses décombres.)
Hier au soir, j’ai recherché dans Jacques le fataliste comment Diderot avait subtilement inclus dans un dialogue entre Jacques et son Maitre, la narration de l’Hôtesse à propos des amours contrariées de Mme de la Pommeraye et du marquis d’Arcis. La Maître y prend la défense (modérée) de Mme de la Pommeraye (« Sa méchanceté, d’où lui vient-elle ? Du marquis des Arcis… »), ce qui a été gommé dans le film « Mademoiselle de Joncquieres » d’E.Mouret.
Dans le livre, aucun décor, aucun costume pour nous ravir à cet échange de paroles. Mlle Duquênoi et sa mère suivent le même chemin de honte, de mensonges et d’innocence (fille) que dans le film.
Bon, je m’éloigne un temps.
Merci.

rose dit: à

Et le père Colateur.

et alii dit: à

todd:
« Revue des Deux Mondes – Avec ce retour à l’état naturel, il ne se serait rien passé depuis Homo sapiens ?

Emmanuel Todd – Si. Un phénomène est nouveau et même tellement nouveau que je ne peux, à son propos, être ni optimiste ni pessimiste. C’est ce que l’on nomme l’émancipation des femmes, que j’évoque à plusieurs reprises dans le livre, et que je voudrais appeler différemment tant il m’apparaît inédit. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nous allons assister au dépassement des hommes par les femmes sur le plan éducatif dans la plupart des pays avancés, avec une grande variabilité d’un pays à l’autre. Un tel dépassement, concernant la seule éducation primaire, n’avait alors été observé que dans les sociétés antillaises – où chez les Noirs du Brésil –, où l’esclavage avait provoqué une explosion de la famille et une alphabétisation inégalitaire des garçons et des filles.

On peut aussi évoquer la Suède des XVIIIe et XIXe siècles. Mais le dépassement des hommes par les femmes, pour l’éducation supérieure, auquel on assiste aux États-Unis, en Angleterre, en France ou en Suède, est vraiment quelque chose de nouveau que j’observe sans pouvoir l’interpréter. L’ancien modèle de réussite subsiste dans les seules études scientifiques. Les maths et la physique restent des bastions masculins. On peut donner à cela des explications socio-culturelles, mais je ne suis pas persuadé qu’elles fonctionnent. Je ne saurais pas dire pourquoi les hommes ont ce rapport spécifique aux sciences dures qui crée un pôle de résistance masculine, particulièrement dans un pays comme la France, où le rôle des grandes écoles scientifiques dans la reproduction sociale demeure très important […]

rose dit: à

D. dit: à
Bérénice, ce midi je mange mon poisson pané.
Voilà, iu bien D mange un foetus de poisson, ce midi ou bien il mange un
axolotl.
Dramatique.
Autant que de renoncer à faire l’amour alors que l’on vieillit doucement.
Miserere.

rose dit: à

La bonne nouvelle, c’est que j’ai recommencé à lire – cela faisait six mois que je n’y arrivais presque plus-, et que je parcours avec plaisir les cours magistraux de l’université sur Balzac et Apollinaire.

Clopine
Excellente nouvelle avec deux auteurs magnifiques, vous êtes vernie.
Il me semble que la curiosité, c’est comme le vélo, une fois chevillée au corps, elle est perpétuelle. Bravo à vous ! Chaque fois que je remplis une brouette de bois, je pense à vous dans votre chaleur douillette.
Et, est-ce que vous cuisinez encore si ce n’est pas indiscret ?

Jazzi dit: à

Famille, je ne vous hais point
Voilà ce que je disais du film, et alii

8 septembre 2019 à 13 h 36 min
« Fête de famille » de Cédric Kahn.
Je n’étais pas très chaud pour aller voir cette énième histoire de grande réunion familiale avec déballage sordide et règlement de vieux comptes à l’appui.
D’autant plus que l’on est pas tenu d’aller voir tous les films avec Catherine Deneuve, devenue au fil du temps une actrice stakhanoviste, toujours juste dans son interprétation mais dans des rôles guère différents.
Un peu comme pour Isabelle Huppert.
Un film sur trois annuellement suffit pour suivre leurs carrières flamboyantes.
Je m’étais dit que j’irais plutôt voir son film suivant où pareillement confrontée à un rapport mère-fille intense, mais cette fois-ci face à Juliette Binoche, a été encensé au dernier festival de Venise.
Et puis finalement je me suis laissé tenter.
Tandis que la comédie se met en place autour de Catherine Deneuve dans le rôle de la mater familias, régnant sur une belle demeure provinciale, sans chichis, au centre d’un vaste parc et s’activant frénétiquement aux fourneaux pour sa petite tribu : un mari effacé et aimant, un fils ainé irréprochable (Cédric Kahn), un cadet passablement loufoque (Vincent Macaigne) et une fille hautement problématique (Emmanuelle Bercot) ainsi qu’une joyeuse cohorte de concubines et de petits-enfants affectueux, la comédie vire peu à peu au drame.
Première surprise, Deneuve ne tire plus ici sur ses éternelles fines cigarettes blanches ni ne mange et boit comme un trou !
Moins hédoniste et plus soucieuse du bien être de sa descendance, celle-ci abandonne même la vedette à Emmanuelle Bercot, qui prend peu à peu le dessus et devient le centre du film.
Tout s’emballe à cause de la folie de cette dernière.
L’expression d’une grande souffrance personnelle qui va faire voler en éclat l’harmonie de façade.
Remarquable interprétation de l’actrice, qui m’a renvoyé par ses crises excessives et imprévisibles, aux scènes vécues dans mon enfance et à un traumatisme personnel.
L’émotion pour moi était au rendez-vous !
Chacun y retrouvera-t-il son compte ?

rose dit: à

D’innocence, lorsqu’on se retrouve prostituée avec sa mère, c’est bien vite dit.
Son amoureux s’en persuade, puis le même, mari, s’en fout.
Tout le monde n’est pas Marlon Brando dans Un dernier tango à Paris.

renato dit: à

Finalement une bonne nouvelle : Mélenchon chez Hanouna 3% de part d’audience.

Paul Edel dit: à

Si on veut savoir ce que furent les années 1924 à 1928, entre Zelda et Scott Fitzgerald, il faut lire la longue lettre de Zelda Fitzgerald, écrit à la fin de l’été 1930, de la clinique de Prangins, en Suisse, pendant sa relative guérison après sa très grave crise dépressive du printemps 193O. C’est » l’envers du paradis » et une récapitulation du drame du couple vécu et ressenti vu par la femme. .. C’est un bilan vertigineux d’un couple qui se désagrège .Cette prose précise, aigue, admirablement rédigée récapitule les hauts et surtout des bas de leur relation depuis leur rencontre jusqu’à la déroute de la clinique suisse. Zelda détaille toutes les failles et fêlures grandissantes de leur mariage depuis le succès de Scott .on comprend ce que fut la » grande nouba alcoolisée » sur la french Riviera , de palaces en villas louées, de réceptions en cocktails et bals, une frénésie de bals, de rencontres pour s’étourdir,, de Naples à Antibes, d’idées fantasques nées dans le gin, « et tu buvais, ,et tu buvais » avec multiplications de flirts, de crises de jalousie, etc . cette chute dorée et argentée, cette fureur de vivre un peu déglinguée dura plusieurs années, aussi bien d’un palace de Manhattan jusqu’à sur la Côte d’azur, aussi bien de la rue de Tilsitt à partis avec les Murphy qu’à à La Closerie des Lilas avec l’ami ( et rival ) Ernest Hemingway . Des étés de réceptions, de voyages, de querelles, de nuits blanches et d’humeurs noires (avec violences physiques au moins une fois) de Nice à Antibes, ou Saint-Raphaël. Reproches de flirts ou tromperies réciproques qui se multiplient, absences de Scott de plus en plus fréquentes. Ajoutez les angoisses de Scott devant la page blanche, et complexes et angoisses de toutes sortes. Disputes qui s’achèvent par des scandales, interventions de la police, ou même en prison à Rome ( Scott se battait dans les bars avec le premier venu quand il était ivre).Il y a aussi de la part de Zelda des soupçons d’une homosexualité cachée de Scott.
Cette lettre est vraiment capitale si on veut connaitre la version féminine de ce que Scott écrit dans son admirable « tendre est la nuit ». La lettre de Zelda se clôt par ces mots :
« J’ai continué à danser toute seule, et quoiqu’il arrive, je sais encore dans mon cœur que c’est un jeu impie et abominable, que l’amour est amer et qu’il n’y a rien d’autre, et que le reste c’est pour les mendiants passionnels de ce monde et que c’est à peu près comme ces gens qui s’excitent avec des cartes postales obscènes. »

et alii dit: à

je me suis fâchée avec une amie à propos de la bio de Sylvia Plath

rose dit: à

Excellente nouvelle, Hanouna, 3% d’audience. Il était temps.

Jibé dit: à

 » Du marquis des Arcis… »), ce qui a été gommé dans le film « Mademoiselle de Joncquieres » d’E.Mouret. »

@Christiane, je n’ai pas aimé ce film, trop « reconstitution », trop clean et trop anachronique en même temps; quelque chose ne va pas là dedans.
Ou alors, c’est que j’aime trop Jacques le Fataliste, et que je mets la barre très haut.
Bonne journée à vous Christiane

Jibé dit: à

@et alii, merci d’attirer mon attention sur l’article de Todd dans la Revue des deux Mondes: interrogation fondamentale sur le dépassement des hommes par les femmes, difficulté à interpréter la résistance des hommes via les « sciences dures », un beau champ de réflexion en perspective.

Phil dit: à

Bienheureux JJJ, le temps de lire une seconde fois les meilleurs livres, une nécessité, disait Yourcenar recluse du mont désert. Tout de même une vigueur de la prose dans Escal Vigor et belles trouvailles dans les noms de lieux.
Dear Bloom, votre ami rappelle « J’ai quinze ans et ne veux pas mourir » C. Arnothy, 1955, se serait pas publiée aujourd’hui sans protestations ni retouches.
Budapest retrouve ses qualités paramount dans « L’enfant du Danube » de János Székely, rapidos aux oubliettes en France, faute d’atouts éditoriaux estimés par les nombreux grimaçants aux commandes.
« C »est un cinéphile mais un nazi », dear Christiane, le titre pour Arte qui permet de commencer l’émission par la fin.

et alii dit: à

sur le monde
« Sylvia n’est pas folle. Elle veut être libre, être elle-même. Ce qui la déboussole, la condamne, dès 19 ans, aux tentatives de suicide, et la transforme en « pauvre marionnette de peau et d’os », c’est cette indécision, cette contradiction : d’un côté, la difficulté à être comme les autres, un « modèle d’épouse et de mère » (affolant leitmotiv, chez elle) ; de l’autre, son avidité à vivre sa différence, son désarroi d’être soumise aux schémas. Redoute-t-elle de succomber à « ce néant de l’appartenance » ? Elle préfère mourir, ou écrire.

Sylvia Plath : née en 1932, morte en 1963 du « sommeil des noyés ». Il y a, entre-temps, un mariage de deux mille trois cents jours avec Ted Hughes, poète complexe, tour à tour sombre et mondain, fasciné par les sciences occultes et l’astrologie. Mais le tandem formé par Sylvia Plath et Ted Hughes perdura jusqu’à la mort de ce dernier en 1998 : le veuf publia les manuscrits inédits de sa femme et la rendit célèbre, il se mit lui-même en scène dans ses propres écrits comme passeur dévoué, ne cessa de ressasser le thème de l’échec des hommes dans la vie conjugale. Ce qui fait le suc de la magnifique biographie de Diane Middlebrook, c’est le récit de l’union de ces deux êtres à la fois si complices et si différents, l’histoire d’un mariage qui appartient à l’histoire littéraire parce qu’il reflète une collaboration salutaire (ils s’encouragent mutuellement), parce qu’il
https://www.lemonde.fr/livres/article/2006/06/22/la-legende-de-sylvia-et-ted_786638_3260.html

Jazzi dit: à

« le dépassement des hommes par les femmes »

A elles les postes influents et le pouvoir.
Pendant ce temps, les hommes auront tout le temps de devenir plus… intelligents !

Soleil vert dit: à

Marie Sasseur dit: à
« Grand-père qui fait une folie pour une danseuse c’est un grand classico »

C’est quel film de Fellini, ça ?

La Dolce vita

Et dans Roma, il y a un grand-père qui sorti de son EPHAD grimpe au sommet d’un arbre en criant : « JE VEUX UNE FEMME ! »

et alii dit: à

Plath:
Je l’ai encore refait
un an parmi dix
j’y suis arrivée –

comme un miracle ambulant, ma peau
brillante comme un abat-jour de nazi
mon pied droit

un presse-papiers
mon linge juif,
sans caractère, magnifique

serviette enlevée
o mon ennemi,
est-ce que je fais si peur?

le nez, les orbites des yeux, toute la denture ?
le souffle aigre
s’évaporera en un seul jour.

Bientôt, bientôt la chair
le trou de la tombe sera mon chez moi sur moi
et m’aura mangée

Et je suis une femme tout sourire
je n’ai que trente ans.
Mourir
Est un art, comme tout le reste.
Je le fais vraiment très bien.

Je le fais si bien que cela ressemble à l’enfer
je le fais si bien que cela semble réel
j’imagine que vous puissiez dire elle a un appel.
C’est suffisamment facile de le faire dans une cellule
C’est suffisamment facile de le faire et de rester sur place.
C’est le théâtral

retour en scène dans le vaste jour
à la même place, avec le même visage, le même cri
amusé et brutal :

« Un miracle ! »
Cela me met K.O.
Il y a une plainte

pour mes cicatrices béantes, il y a une plainte
pour l’audition de mon cœur –
cela ira au bout.

et il y a une plainte, une très importante plainte
pour un mot ou un contact
Ou une goutte de sang

ou une parcelle de mes cheveux sur mes vêtements.
Et oui, et oui, Herr Doktor,
et oui, seigneur ennemi.

Je suis ton opus,
je suis ton objet précieux
le bébé en or pur

qui hurle en fondant en un cri perçant
je me tourne et je brûle.
Ne crois donc pas que je sous-estime ta grande préoccupation.
Cendre, cendre –
tu as fouiné et remué.
Chair, os, il n’y a rien ici –

un gâteau de savon
un anneau de mariage,
un plombage en or.

Seigneur Dieu, seigneur Lucifer
fais gaffe
fais gaffe.

Jaillissant de mes cendres
je m’élève avec mes cheveux rouges
et je bouffe les hommes comme l’air.
Dame Lazare
si quelqu’un peut le mettre en anglais? Merci

rose dit: à

Quant au point de vue de la femme, Laissez-moi de Marcelle Sauvageot, un brûlot, une dignité inouïe.

Marie Sasseur dit: à

Soleil vert, je n’au pas vu le film Giulietta spiriti, auquel pensait Et Al.

Mais Dantzig, si :

« A un moment donné, il faut s’en extraire et il faut la dépasser. Il faut ridiculiser la religion (…). C’est comme un psychodrame qui se rejoue dans la tête de Juliette, sans cesse, avec des fantômes qui sont des nonnes, dont on ne voit jamais le visage et qui sont des silhouettes bleues, qui sont d’ailleurs pas spécialement menaçantes, mais inquiétantes. … donc il faut, s’évader de ça et ça va faire écho d’ailleurs à un épisode dans la vie du grand père où il s’était évadé en avion. Alors, c’est peut être fantasmé dans le souvenir de la petite Juliette. Il a enlevé une écuyère qui se produisait comme par hasard dans un cirque. L’écuyère est jouée par Sandra Milo (…) et cette écuyère se réincarne sous les traits d’une des voisines de Juliette, une voisine étrange qui a eu une espèce de grand-palais un peu délabré, un peu délabré, en contraste avec la petite maison de poupée de Juliette et de son mari. »

https://www.franceculture.fr/emissions/personnages-en-personne/juliette-des-esprits-ou-la-reconciliation-avec-les-fantomes

Jazzi dit: à

Un peu plat le poème de Plath…

et alii dit: à

Plath
Me dit qu’il y en a une douzaine ou deux.
Aussi je ne pourrais jamais raconter
où tu avais mis les pieds, tes racines.
Jamais je ne pus te parler.
La langue était coincée dans ma mâchoire.

Cela coince dans le piège des fils de la barbe.
Ich, ich, ich, ich,
je peux difficilement parler.
Je pensais que tout Allemand était toi
et la langue obscène.

Une locomotive,une locomotive
me déportant comme un juif
Un juif de Dachau, Auschwitz, Belsen.
Je commence à parler comme un juif.
Je pense que je devrais bien être un juif.

La neige du Tyrol, la bière légère de Vienne
ne sont ni pures ni vraies.
avec mes ancêtres tziganes et ma chance bizarre
et mon sac de contrefaçon et mon sac de contrefaçon
je dois être un morceau de juif.

Toujours je t’ai vénéré
avec ta Luftwaffe, ton charabia
et ta moustache si soignée
et tes yeux d’aryen, d’un bleu d’acier
Panzer-man, panzer-man, O toi—

Pas Dieu mais une croix gammée
si noire qu’aucun ciel ne pouvait glapir au travers
Chaque femme adore un fasciste,
la botte sur le visage, la brute
le cœur de brute comme une brute comme toi.

Tu es devant le tableau noir, papa
dans cette image que je garde de toi,
une crevasse au menton au lieu de ton pied
Mais pas besoin du diable pour cela, non pas moins
que cet homme noir qui

déchire en deux mon joli cœur rouge
J’avais dix ans quand ils t’ont mis en terre.
À vingt ans j’ai tenté de mourir
et de revenir en ar
rière, en arrière, en arrière vers toi.
je pensais que les os le permettraient enfin.

Mais ils m’ont chassé du sac
et ils m’ont coincé en moi-même avec de la glue.
Alors j’ai su que faire.
J’ai fait un modèle de toi
un homme en noir avec l’apparence de Meinkampf

Et l’amour de la torture et de la baise
et je me suis dit je le dois, je le dois
Ainsi papa, je suis enfin au-delà.
le téléphone noir est hors des racines,
les voix ne peuvent plus se faufiler au travers.

Si j’avais tué un homme, j’en aurai tué deux
Le vampire qui dit qu’il est toi
et buvait toute l’année mon sang.
Sept ans, si tu veux vraiment savoir.
Papa tu peux te recoucher maintenant

Il y a un pieu dans ton cœur noir et gras
et les gens du village ne t’ont jamais aimé
Ils dansent sur toi et te piétinent .
Toujours ils ont su que c’était toi.
Papa, papa, toi salaud
je suis passé au travers.

Extrait de: 2011, Sylvia Plath

Soleil vert dit: à

“Nous n’utilisons pas nos téléphones portables avec nos mains, mais avec nos doigts. Nous vivons donc à l’ère du doigt, pas de la main”

C’est ça les successeurs de Derrida, Foucault et Camus ? 😂

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