de Pierre Assouline

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La République des livres
 Italo Calvino tout sauf perché

 Italo Calvino tout sauf perché

La tentation est grande de faire d’Italo Calvino (1923-1985) un écrivain perché. Les journaux y résistent difficilement. C’est la rançon à payer lorsque le titre d’un livre ou le nom de son héros accèdent à une grande et durable notoriété. De quoi porter préjudice à son auteur. Non que cela soit infâmant mais son génie propre, l’ampleur de son œuvre, sa diversité risquent d’en souffrir. Le cas de Calvino et la faute à son Baron perché (Il barone rampante, 1957), fable virant au conte philosophique, second volume d’une trilogie constituée également du Vicomte pourfendu (Il visconte dimezzato,1957) et du Chevalier inexistant (Il cavaliere inesistente,1959) plus tard rassemblés au sein d’un volume unique Nos ancêtres (I nostri antenati) qui offre une vision allégorique de la condition humaine moderne tout en étant ancré dans le XVIIIème siècle. Cette trilogie héraldique, ainsi qu’il l’appelait, est un concentré de son art poétique, de ses réflexions inactuelles (et donc encore d’une brûlante actualité) et de ses soucis métaphysiques. Toutes ses histoires tournent autour de questions d’identité, d’intégration dans la société, d’obéissance à la loi, de goût de l’insurrection.

Calvino jongle en virtuose avec la satire, le roman historique, le fantastique, l’ironie, mais une ironie pleine de bonté, jamais blessante ni humiliante. Ses personnages sont extraordinaires, ils sortent vraiment de l’ordinaire puisqu’on y croise un jeune aristocrate monté dans un arbre et qui décide d’y passer la reste de sa vie au risque de passer pour fou ce qui est sans importance puisque, justement, il entend montrer à la société qu’il interpelle qu’elle manque de folie ; un chevalier génois coupé en deux par un boulet turc et dont le côté gauche et le côté droit vivront chacun leur vie avant de finir par se rejoindre etc. C’est son côté fabuliste, le mieux connu et les pédagogues n’ont jamais regretté de l’avoir inscrit au programme au collège comme au lycée. Mais l’autre Calvino n’est pas moins fascinant : le chroniqueur et le critique de La Repubblica, l’éditeur chez Einaudi, l’essayiste, bref un intellectuel tout sauf perché.

Le Cahier de l’Herne qui vient de lui être consacré sous la direction de Christophe Mileschi et Martin Rueff (304 pages, 37 euros) rend justice à tous les Calvino en Italo. Un vrai festival d’intelligence, d’érudition, de sensibilité, d’esprit de finesse. Ce n’est pas envoûtant comme pourrait l’être par exemple un semblable recueil consacré à Kafka, mais c’est d’une séduction sans égale. On est certes instruit par les contributions de ses amis de toujours, ceux qui l’ont vu naître à la littérature et ceux qui l’ont entendu murmurer ses derniers mots à l’hôpital de Sienne devenu depuis un musée, des souvenirs pour l’histoire littéraire qui complètent ceux distillés dans l’épais volume de correspondance, quelque trois cents lettres échangées dans les années 1940-1985, qui vient de paraitre sous un titre à la Pavese, Le métier d’écrire (édition de Martin Rueff, 800 pages, 30 euros). De quoi combler les calvinistes canal historique.

Mais l’essentiel n’est pas là : il est dans les textes mêmes de Calvino, inédits ou non, qui constituent le gros de ce brillant Cahier de l’Herne. Plus on s’y engouffre, plus on est épaté puis conquis par sa lucidité et l’acuité de son regard porté sur les écrivains et la littérature. Bien sûr, la politique y a sa part à commencer par l’illusion communiste de l’après-guerre à laquelle l’ancien jeune partisan a cédé comme tant d’autres avant de se raviser (en 1957, peu après l’entrée des chars soviétiques à Budapest). Mais ce qui demeure in fine le plus mémorable sous sa plume, jamais daté, c’est encore tout ce qui le ramène à sa seule, sa vraie passion : la littérature, et en son sein, palpitante et exigeante : la langue.

Il y revient sans cesse, plus profondément qu’aux écritures à systèmes et contraintes, n’en a jamais fini avec elle car il la traite avec une méticulosité d’entomologiste ; c’ est bien le moins pour un jeune homme qui évolua entre un père agronome, une mère botaniste et un frère géologue ; cela le conduisit au départ à se lancer dans des études d’agronomie avant de bifurquer vers la pente naturelle qui le conduisit vers la poésie, la lecture, l’écriture. Car, on ne le dira jamais assez, il y a d’abord un grand lecteur en tout écrivain, certains avouant préférer cette activité faussement passive à l’autre apparemment active. Au vrai, Italo Calvino n’arrête jamais. Fêté, célébré, consacré par des nombreux prix, il poursuit comme au premier jour son exploration permanente et tous azimuts des formes littéraires éprouvées par les grandes traditions romanesques dans différentes langues que l’on croirait apprises exclusivement à cet effet dans toutes les villes où il vécut sans jamais trahir son cher pays, sa terre, la Ligurie.

On a rarement découvert sous la plume d’un écrivain réfléchissant à son art une telle soif de culture. « Si on n’étudie pas, on va se faire avoir » écrit-il à plusieurs reprises comme si le temps pressait alors que cette lettre à un ami date de 1947. Etudier, étudier encore et toujours car dans son esprit, comme une invitation à chacun à ne pas s’endormir satisfait sur son stock de culture,  il ne faisait aucun doute que la littérature était avant tout un instrument de connaissance. Imbattable est sa définition des classiques telle qu’il l’avait formulée dans un article de  L’Espresso du 28 juin 1981 repris dans le second tome de Défis aux labyrinthes (Seuil 2003) :

 « Est classique ce qui tend à reléguer l’actualité au rang de rumeur de fond, sans pour autant prétendre éteindre cette rumeur. Est classique ce qui persiste comme rumeur de fond, là même où l’actualité qui en est la plus éloignée règne en maître. Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire ».

Ce qu’il écrit de Cesare Pavese, ami, maitre vénéré qui l’avait adoubé, pilier de son Turin littéraire, et de Pier Paolo Pasolini, ami admiré malgré « les fortes réserves de poétique » que suscite en lui la lecture de son roman Les Ragazzi, rival de toujours (mais a-t-on idée de partager en deux le prix Viareggio pour distinguer deux jeunes écrivains en même temps, c’était en 1957 pour le Baron perché de l’un et pour Les cendres de Gramsci de l’autre !) est bouleversant car son émotion affleure entre les lignes. Et puis il y a la fraternité d’idées qui le liait à Raymond Queneau et à la bande de l’Oulipo dont il fut l’un des fidèles notamment pendant ses années parisiennes ; la ferveur pour Moravia, Vittorini, Hemingway vite supplanté par le massif de l’œuvre de Thomas Mann et tant d’autres encore, notamment Kipling jamais lâché depuis sa jeunesse et Conrad auquel il consacra son mémoire de maitrise de littérature anglaise. Ce qu’il aimait tant eux, ce n’est pas comme on pourrait le croire leur capacité à créer des personnages, exploit pour lequel il a peu de considération, mais leur faculté de transformer des faits en mots en logicien épris d’harmonie, tout de probité et de rectitude, ce que Pavese le premier sut déceler sous son jeune talent.

Par quelque côté que l’on s’en saisisse depuis la parution de son premier roman Le Sentier des nids d’araignée (1947), son œuvre déroute, étonne car elle ne correspond jamais à l’idée qu’on s’en fait (hormis les spécialistes, cela va de soi). Prenez par exemple Monsieur Palomar, livre du regard et du silence volontaire, entièrement fait de descriptions autour de cet observateur compulsif qui radiographie tout ce qui passe dans son champ de vision, son Bartleby et son Oblomov à lui, aussi résigné au silence que l’homme du sous-sol de Dostoïevski ne l’est pas. Dans ce grand petit livre, le charme même, Calvino est plus que jamais lui-même « l’homme à la langue entre les dents » comme l’observe Paul Fournel. D’après les maitres d’œuvre de cet ensemble très riche, son œuvre complète équivaut à sept volumes de la Pléiade. Peu de Français l’ont lue dans son intégralité. Outre la trilogie héraldique, Si une nuit d’hiver un voyageur (Se una notte d’inverno un viaggiatore,1979), mises en abyme encyclopédiques en rafales dans les pas d’un personnage nommé Lecteur à la recherche d’un manuscrit, a connu une vraie fortune critique.

On pourra désormais y ajouter ce Cahier de l’Herne car il est en grande partie du Calvino pur jus. Il faudrait en détacher les pages intitulées « Le livre, les livres », discours prononcé en italien à la Feria del libro de Buenos Aires (1984), les imprimer en un fascicule et le distribuer à tous les passants qui s’arrêtent devant la vitrine d’une librairie et hésitent à y pénétrer. Après l’avoir lu, ils ne pourront plus en sortir.

( « Italo Calvino, Marcello Mencarini, The Estate of Italo Calvino. »; « Italo Calvino chez lui, à Rome, en 1983. © ©Angelo TURETTA ; « Pier Paolo Pasolini con Italo calvino. Scatto da Federico Garolla © Centro Studi Pier Paolo Pasolini Casarsa della Delizia )

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature étrangères.

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commentaires

916 Réponses pour  Italo Calvino tout sauf perché

et alii dit: à

pour mon anniversaire cette année,je ne savais plus mon âge: peut-être un des derniers?j’ai posé la soustraction au crayon A PEINE SI je savais encore le faire; ce n’est pas tres grave, mais quand même

Chantal dit: à

bon anniversaire itou Passou ! je me suis plongée dans la biographie de Simenon hier soir car ma belle fille doit rendre un travail d’ici fin juin sur le sujet des gens humbles comme personnages de son oeuvre dure.

rose dit: à

Entraînez-vous et alii !

J J-J dit: à

Signalons à ma soeur un nouveau récit d’Hervé le Tellier, son amoureux, des foik’y aurait caché, il s’appelle « Le nom sur le mur », c’est l’histoire d’André Chaix. Les autres peuvent également le lire, pas de raison qu’elle se le garde toute seule…, Bàv,

J J-J dit: à

ça vous fait du bien par où ça passe de nous raconter toutes ces horreurs cousues de fil blanc, jzmn ?

FL dit: à

« Rapport d’autopsie :

 Ostia/Roma : nuit du 1 au 2 novembre 1975 »

Quelle horreur ! Il s’est acharné.

FL dit: à

La première fois où des costumes étranges apparaissent dans un film de Pasolini c’est dans « L’Évangile selon saint Matthieu ». Jazzi (ou Renato je ne sais plus) nous ont appris ici même qu’ils sont empruntés à une peinture italienne.

C’est très réussi.

Je veux juste souligner que c’est la matrice d’où sont sortis tous les effets de costumes des films de Pasolini.

Il a dû se rendre compte alors qu’il y avait de véritables effets picturaux et poétiques dont on pouvait jouer.

Chantal dit: à

ah le Tellier s’est attaqué à restituer la vie d’André Chaix, il me semble que sa fille Marie l’avait déjà évoqué dans les lauriers du lac de Constance. A noter l’autre fille c’est Anne Sylvestre je crois …

Si j’ai du temps je vais néanmoins lire Calvino, tout perché qu’il soit.

FL dit: à

« Deux ans avant Theorema de Pasolini, un réalisateur danois sortait le même film, ‘Venom’.  »

J’arrive pas à trouver de références.

Patrice Charoulet dit: à

Mésaventure

Grand utilisateur (et non collectionneur) de dictionnaires unilingues, le Dictionnaire de Furetière (1684), auquel il avait travaillé quarante ans durant, me manquait. J’ai décidé de l’acheter. Le prix ? 150 euros. On vient de me le livrer ce matin. Las ! Ce n’est que le tome 2, réédité par Slatkine reprints. Je fouille dans le catalogue de cette maison d’édition et je m’aperçois, trop tard, que c’est un dictionnaire en plusieurs tomes. Bien lire, avant de commander !

Marie Sasseur dit: à

@Signalons un nouveau récit d’Hervé le Tellier.

Vu. Hommage à André Chaix, jeune résistant drômois, mort à 20 ans.

Respect. Mais non, pas envie de cette histoire, là tout de suite.

Marie Sasseur dit: à

Un André Chaix peut en cacher un autre.
J’avais plutôt pensé à G’neve…

renato dit: à

«… sont empruntés à une peinture italienne »

Et pour cause, il avait suivi les cours de Roberto Longhi, voir son Le Caravage , au Seuil ; Masolino et Masaccio , éd. Pandora.

renato dit: à

C’est d’ailleurs Longhi qui, à partir de 1916, a regardé Artemisia Gentileschi comme l’une des figures les plus importantes du panorama de l’art italien du XVIIe siècle, bien qu’elle ait été un personnage longtemps passé inaperçu aux yeux des historiens et même de ses contemporains.

Marie Sasseur dit: à

Le père de Marie Chaix était un collabo de première bourre, on dirait, et rien à voir avec le nom sur le mur de Le Tellier.

renato dit: à

Au cours de l’hiver 1941, Longhi organisa un cours sur Masolino et Masaccio, auquel participa Pasolini, qui laissa le témoignage suivant :
« Mon souvenir personnel de ce cours est, en bref, le souvenir d’un contraste ou d’une forte comparaison de « formes ». En effet, des diapositives étaient projetées sur l’écran. Le cinéma agissait, mais comme une simple projection de photographies. Et il agissait en ce sens qu’un « cadre » représentant un champion du monde masolinien, dans cette continuité qui est précisément typique du cinéma, était « opposé » à un « cadre » représentant à son tour un champion du monde masaccien. »

Clopine dit: à

perso, depuis quelque temps (depuis toujours ?), je ne sais pas trop ce que ça veut dire « bon anniversaire ». Je n’en ressens plus que de la culpabilité (c’est vrai, quoi, obliger ainsi vos proches, ou ce qu’il en reste, à se manifester de façon conventionnelle et « obligatoire ». Et ne pas arrêter de se dire que la vérité serait plus proche de la réalité en les passant seule, ces foutus anniversaires, ainsi ce serait moins pénible, vous pourriez au moins les oublier…), mais bon, je veux bien admettre qu’il n’en soit pas ainsi pour tout le monde ! Alors, sincèrement, bon anniversaire, notre hôte, et merci pour ce drôle d’espace qu’est la Rdl ! Clopine.

Marie Sasseur dit: à

Signalons aussi, dans une association d’idées, la parution de ce roman acheté l’autre jour à la librairie, -avec le dico amoureux de la traduction de J. Kamoun, le banquet des Empouses de O Tokarczuk et le T2 du Kafka de Stach-
ce roman autrichien donc:  » les silences de Dunkelblum » de E. Menasse, Stock, mars 2024, 26,50 euros.

Bonnes lectures

et alii dit: à

a propos des grandes certitudes de la RDL
« Les Enfants des morts
Elfriede Jelinek
Traduit par : Olivier Le Lay
Ils tendent des miroirs aux vivants et les renvoient à la médiocrité de leur destin. Gudrun, thésarde suicidée dans sa baignoire, Karin, veuve racornie étouffée par une mère tyrannique, et Edgar, champion de ski mort dans un accident de voiture hantent, torturent, violent et tuent. Au cœur des versants autrichiens enneigés, la petite pension Rose des Alpes, se fait le théâtre d’une danse macabre.

Née en Autriche en 1946, Elfriede Jelinek est l’auteur de La Pianiste, disponible en Points et adapté au cinéma avec Isabelle Huppert. Elle a reçu en 2004 le prix Nobel de littérature et est également l’auteur de romans, disponibles en Points, dont Les Amantes, Avidité, Les Exclus et Lust.
Les Enfants des morts
Elfriede Jelinek
Traduit par : Olivier Le Lay
Ils tendent des miroirs aux vivants et les renvoient à la médiocrité de leur destin. Gudrun, thésarde suicidée dans sa baignoire, Karin, veuve racornie étouffée par une mère tyrannique, et Edgar, champion de ski mort dans un accident de voiture hantent, torturent, violent et tuent. Au cœur des versants autrichiens enneigés, la petite pension Rose des Alpes, se fait le théâtre d’une danse macabre.
Les Enfants des morts
Elfriede Jelinek
Traduit par : Olivier Le Lay
Ils tendent des miroirs aux vivants et les renvoient à la médiocrité de leur destin. Gudrun, thésarde suicidée dans sa baignoire, Karin, veuve racornie étouffée par une mère tyrannique, et Edgar, champion de ski mort dans un accident de voiture hantent, torturent, violent et tuent. Au cœur des versants autrichiens enneigés, la petite pension Rose des Alpes, se fait le théâtre d’une danse macabre.

MC dit: à

Oui, Monsieur Charoulet, le Furetiere comporte trois tomes, et valut à son auteur d’être « desacademise ». On soupçonne aujourd’hui Francois Eudes de Mezeray , autre académicien, d’y avoir collaboré. Quoi qu’il en soit, Furetiere vaut mieux que le Richelet, ou le dico de l’ Academie de l’époque. Ne serait-ce que par son sens de l’humour. Bien à vous. MC

MC dit: à

Signalons la parution pour la première fois en français des écrits bâlois de Nietzsche autour de la Naissance de la Tragédie, chez GF…. MC

Marie Sasseur dit: à

Le MaCaque vous donnera les références une fois qu’il les aura récupérées.

Marie Sasseur dit: à

C’est exactement ça, c’est au livre « enfants des morts » de Jelinenek que j’ai pensé en découvrant ce roman d’E. Menasse, traduit de l’allemand ( Autriche) par Fr. Toraille

Marie Sasseur dit: à

Aïe, lire Jelinek

Passou dit: à

Merci à tous ceux qui me voient un peu plus vieux, ce qui ne relève pas, hélas, d’un défaut de vision…

Chantal, Le père de Marie Chaix et Anne Sylvestre ne s’appelait pas Chaix mais Albert Beugras, c’était un haut membre du PPF, proche de Doriot, engagé dans la collaboration etc https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Beugras

Damien dit: à

J’ai réussi à me procurer, avec un jour d’avance, le livre de Rushdie. Il raconte l’attentat dont il a été victime, et c’est assez émouvant. Il ne ressent pas de haine, seulement du mépris pour son agresseur-assassin qui n’avait rien lu de lui. C’était un illettré, semble-t-il. Il aurait pu au moins lire « Les versets sataniques », et son honneur aurait été (presque) sauf. Eh bien non. Alors, quel sens peut avoir ce geste ? Aucun. Le témoignage de Rushdie est passionnant, en tant que victime absurde. Cette tentative de meurtre contre lui aura été à la source d’un renouvellement de lui-même. Je n’aimais pas trop Rushdie romancier, ni donneur de leçons de morale. Mais là, vraiment, il prend la parole à bon escient pour la première fois de sa vie. Evidemment, ce ne sont pas les tarés qui ont lancé cette fatwa contre lui qui ont raison, cet ayatollah de mes fesses, comme dirait Zazie. Oublions tout ce que Salman a écrit jusqu’à ce livre de confession, qui ne sort officiellement que demain. J’ai fait du charme à la libraire pour qu’elle aille m’en chercher un exemplaire. Elle m’avait dit : « Vous savez, M. Damien, c’est dans les caisses, en haut, et l’ascenseur est en panne ! » Je lui ai répondu : « Mais je n’en veux pas une caisse (pour vendre au marché noir ?)… J’en veux seulement un exemplaire. » Elle a daigné aller me le chercher en me disant : « Ce n’est pas autorisé ! » Quand elle est revenu, elle m’a demandé : « Vous voulez l’acheter aujourd’hui ? » J’ai dit : « Bien sûr ! » Tant qu’à faire. Je voulais le lire, pas l’admirer de loin comme la tour Eiffel. Voilà comment j’ai réussi ce hold-up aujourd’hui. C’est très agréable de lire un livre avec un jour d’avance. Seul circonstance négative, le livre coûte 23 €, un prix pharamineux… Apparemment, Salman Ruhsdie ne vient pas en France dédicacer son livre. Maintenant, il se méfie… Dans un catalogue, il y a un an ou deux, j’avais aperçu tel livre de Rushdie dédicacé : l’autographe ne donnait pas à l’objet une grande valeur ajoutée, puisque ça ne coûtait qu’une trentaine d’euros. Star d’un jour, mais quand même mondialement connu. Rushdie parle de sa problèmes d’argent, dans « Le couteau », il explique que c’est pour ça qu’il avait accepté de faire cette conférence près de New York. Il voulait changer la climatisation de sa maison. Il raconte que le chèque était important, il l’avait touché avant la conférence. Comme il était maculé de sang, après l’agression, il ne l’a jamais touché. C’est la police qui l’a gardé comme pièce à conviction, nous dit Rushdie. Je note que les organisateurs lui ont remis le chèque AVANT sa prestation, et non APRES. C’est une marque de confiance, peut-être. Je trouve ce détail amusant. Je me marre ! Bonne fin de journée.

Damien dit: à

En fait, je me suis mal exprimé. Rushdie a reçu le chèque avant la conférence et l’a rangé dans la poche intérieur de son beau costume Ralph Lauren. Après l’attentat, au cours duquel, voyant le sang gicler, Rushdie s’est dit que son costume allait être foutu, le chèque était taché de son sang et inutilisable. A tel point que la police l’a conservé comme pièce à conviction. Voilà ce que raconte Rushdie, sans se douter que tous ces détails auraient fait rigoler Groucho Marx.

Bloom dit: à

Mais là, vraiment, il prend la parole à bon escient pour la première fois de sa vie.

Jugement un peu hâtif. Joseph Anton?

Marie Sasseur dit: à

Voila un quiproquo qui a porté loin…merci Chantal.

C’est sûr que les deux sœurs Beugras n’ont eu plus qu’une hâte, changer de patronyme. Mariage pour l’une, pseudo pour l’autre. Je viens de lire un long texte qui retrace l’histoire de la famille de A. Beugras, dont il ne reste plus que les deux sœurs survivantes de cette époque de la collaboration de leur père.
Amnistié peut-être, maïs coupable pour l’éternité. Les bluettes pour enfants d’Anne Sylvestre paraissent du coup très anormales, disons.

Bloom dit: à

The night before the day after – le début de Knife, où il est question d’Italo Calvino, dans la langue du ghazal rusdien:

(…)
On that last innocent night, the night of August 11, I stood alone outside the guesthouse and looked at the full moon brightly shining down on the lake. Alone, wrapped in the night, just the moon and I together. In my novel “Victory City” the first kings of the Bisnaga Empire in South India claim descent from the Moon God, associating themselves with the “Lunar Lineage,” whose members included Lord Krishna and the mighty Achilles-like warrior Arjuna of the “Mahabharata”. I liked the idea that, instead of mere Earthlings going up to the moon in a ship oddly named after the Greek sun god Apollo, lunar deities had descended from the satellite to Earth. I stood there in the moonlight for a while and let my mind run on moon-stuff. I thought about the apocryphal story of Neil Armstrong setting foot on the moon and muttering, “Good luck, Mr. Gorsky,” because as a young boy in Ohio he had heard his neighbors the Gorskys quarreling over Mr. G.’s desire for a blowjob. “When the boy next door walks on the moon, that’s when you’ll get that,” Mrs. Gorsky replied. Sadly, the story was not true, but my friend Allegra Huston had made a funny film about it.

And I thought about “The Distance of the Moon,” Italo Calvino’s story in “Cosmicomics” about a time when the moon was much closer to the Earth than it is now and lovers could leap up to it for romantic moon-trysts.

(…)

renato dit: à

« On ne peut pas s’exprimer de manière très sophistiquée avec ses orteils ».
Un qui évoque par ces mots son réveil après une tentative d’assassinat, désire mettre de la dérision dans ses propos ; et là où ce n’est pas possible, de la minimiser. Enfin, c’est ce que j’ai compris en lisant Knife, mais il est possible que j’aie mal compris.

Bloom dit: à

Le British sense og humour est dans la distance et le détachement, renato. Sans différentiel, pas d’humour…

Bloom dit: à

of..

Marie Sasseur dit: à

Un coup de mou Passou ?

Et pourtant votre participation vous fait gagner plein de points de vie, comme on dit dans le jargon.
Et puis on va tous préférer se cotiser pour une épée que pour une canne, quand même.

B dit: à

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Un parti qui dénonce les comportements « sectaires et totalitaires » de l’extrême gauche. A lire, c’est édifiant. Je me demande si les chemises ultra blanches de Jordan sont issues de la collection Hugo Boss; D, une petite idée sur ce détail du type qui ne manque pas d’air?

Chantal dit: à

Oh la boulette ! j’ai été faire un tour entre deux giboulées et de fait j’aurais dû y regarder de plus près.

Cet André Chaix c’est un bon cru cette fois !

Bloom dit: à

L’understatement, la litote, arme de désoliplation massive…

De Le Tellier, à lire absolument, ses nouvelles;la rencontre entre Érasme et Luther, l’étique et l’adipeux, en plein orage estival…Magistral.

Bloom dit: à

désopilation…
a la Gotlib….hips…!

J J-J dit: à

Kilebête et snob e damien… Il croit se distinguer en lisant le bouquin de Rushdie avant tout le monde (‘idem pour RM’)… en subornant une libraire…, alors que la salamé et le demorand son compère ont fait une itw de SR le 2 avril dernier, passée ce matin sur leur chaine où il raconte exactement ce que vient de dire le Damien… enfin, il faut bien dire que ces 2 oiseaux ont eu leur fiche de lecture préparée sans avoir lu le Couteau, mais ça rend toujours aussi ridicules les lecteurs primesautier de l’herdélie… Quant aux bévues sur André Chaix, c’est assez amusant, surtout quand elles faont tomber ma soeur dans son pièrge…
Au fait Chantal ou Rosanette, de qui Marie Chaix était-elle la secrétaire ?… je n’arrive pas à m’en souviendre… Sagan, peut-être ?
@ CT, j’aime bien me souvenir de l’anniversaire de Passoul chaque année. Cela fidélise une communauté virtuelle. C’es tout…. C’est déja pas mal suffisant… Qu’il soit « bon »… après tout, cela ne regarde que lui. Et s’il a été mauvais, il ne le dira point…
Moij, CT, si vous me dites votre jour et mois de 1955, je n’hésiterai pas à vous faire signe le jour dit, koiqu’il vous en coûte, possiblement… Et vous verrez à quel point vous nous en serez reconnaissante…
Bàv, ———-, vous êtes toujours un brin trop compliquée, mais un jour, vous deviendrez bcp + simple, en suij sûr, ma foi.——–

Janssen J-J dit: à

MC, … Secrétaire de Barbara, fut, j’ai trouvé. Inutile d’accourir. Merci.

Bloom dit: à

Sûre de ne jamais rater un train, avec Chaix comme indic…

Marie Sasseur dit: à

@Quant aux bévues sur André Chaix, c’est assez amusant.

Je n’ai pas trouvé cela  » amusant ».
Mais instructif, très, non sur André Chaix, jeune résistant drômois, mort en 1944, à 20 ans, mais sur le parcours d’un collabo, dont l’engagement aura poussé jusqu’au sacrifice de son fils aîné.

Tu devrais moins faire le mariole et prêter un peu plus d’attention aux commentaires, intelligents, que tu daubes.

renato dit: à

Vous n’envisagez les livres qu’en traduction Janssen J-J ? vous ne suspectez pas que l’on puisse les lire dans une autre langue que le fr. ?

renato dit: à

Autre souvenir de Pasolini relatif au cours de Longhi : « Quand je pense à la petite salle de classe, avec des pupitres très hauts et un écran derrière le pupitre, dans laquelle en 1938-39 (ou 1939-40 ?) j’ai suivi les cours de Roberto Longhi à Bologne, j’ai l’impression de penser à une île déserte, au milieu d’une nuit sans lumière. Et même Longhi venant et parlant sur cette chaire, puis partant, a l’irréalité d’une apparition. Il s’agissait en fait d’une apparition… La relation ontologique est absolument privée de toute précision pratique. C’est peut-être aussi pour cela que tout cela appartient à un autre monde… Ainsi, dans cet hiver bolonais du temps de la guerre, il était tout simplement la Révélation. »

Marie Sasseur dit: à

« mais il est possible que j’aie mal compris. »

C’est même certain.

Samuel dit: à

Pourquoi la vieillesse est un sauvetage par la sagesse pour certains et un naufrage dans la détresse pour d’autres ?

MC dit: à

La Sasseur ne lit pas Nietzsche, ou si peu. Le problème est qu’elle entend que tout le monde fasse comme elle. Et bien non. MC

MC dit: à

Accessoirement, Berryer fut député de Marseille. MC

Marie Sasseur dit: à

Si « tout le monde » a lu Nietzche comme je l’ai fait pendant des années , le MaCaque aura du mal à cacher son imposture pathétique.

D. dit: à

Je vais quitter ce blog. Trop de gens m’énervent.

D. dit: à

Je ne parle pas pour vous, Marie Sasseur, vous m’êtes sympathique.

renato dit: à

3J, belle surprise, à l’ouverture du colis de BHL un Taglio de Fontana est apparu : c’est la couverture de Knife. Je ne l’ai pas interprété (l’image) comme symbole de rupture ou de ruine, mais comme la possibilité qu’il y ait quelque chose de nouveau derrière, car la réaction créative de Rushdie à la tentative d’assassinat dont il a été victime était très attendue, du moins par moi, donc un brin d’anticipation et une réservation. Cette réaction était attendue déjà pour la parabole : l’Iran (pays chéri de la gauche) met un « contrat » sur la tête de l’écrivain pour offense au prophète ; après une décennie (+ ou —) le contrat est révoqué ; deux décennies s’écoulent et un abruti (the A) le poignarde.

renato dit: à

Je suspecte que le microsillon que D fait tourner ait subi un incident, car :  » Je vais quitter ce blog.Je vais quitter ce blog. Je vais quitter ce blog.  » ad lib.

Marie Sasseur dit: à

un abruti (the A)

_____

The A pour the ass, c’est expliqué dans les premières pages, en english, en même temps que le véritable purpose de ce book.

Après, le coup de knife dans la couverture, c’est bien vu, artistiquement.

Marie Sasseur dit: à

Sur la couverture en français du coup l’effet est un peu raté et rend moins bien que le tranché de la couverture anglaise.

Enfin, moi je compte sur Damien pour le lire.
Bonsoir

J J-J dit: à

@ Me RM, j’ai recensé un bouquin scientifique en anglais une fois, in my live. J’avais mis 4 fois plus de temps qu’à l’accoutumée pour en rendre compte… Bon, anéfé, je ne lis que les books traduits en français et j’en lis pas mal. Si vous avez déjà lu the knife, eh bé tant mieux for’you. Il était sorti en langue indigène depuis combien de temps déjà, RM ?… Quel intérêt à le lire maintenant en fr. ou en .it ? et pourquoi pas en hindi ? ———–

André ne fit pas de Chaix à Albert… on se demande qui lit quoi, du reste, c très amusant pour Nitch… et Huysmans…, un « défaut de vision » chez ma soeur, sans doute, comme dirait l’autre Anomalie. —- (Nothomb).

J J-J dit: à

quand on s’intéresse pas à luit, il quitte son blog et attend qu’on lui crie : « reviens Dédé, j’ai les mêmes à la maison »… Il rentre aussitôt-fissa, queue basse et calbut en berne, en rapportant sa laisse à maîtresse Marie, en espérant gronderies et caresses.

Damien dit: à

Enfin, moi je compte sur Damien pour le lire.

Chère Sasseur, ne vous privez pas de ce plaisir délicat, la prose de Salman Rushdie au meilleur. Et vous Paul Edel, toujours perspicace, vous en pensez quoi ?

Marie Sasseur dit: à

Oui merci de la correction, lire Nietzsche, avec toutes ses consonnes.

Je ne pense pas lire ce récit de Rushdie, même si c’est BHL ( sic) qui livre.
Mais c’est un événement mondial, alors autant de lecteurs avisés en perspective, de cette tentative d’assassinat, pousseraient il est vrai, à un go West to Chautauqua. Wait and see.

Marie Sasseur dit: à

Je pense que Rushdie va en profiter pour y donner une leçon de lecture de ses satanic versets, puisque ce n’était pas le motif de l’assaillant, qui ne les a pas lus.

Cela me fait sourire mal à propos, mais résumées par J. Kamoun, les 1001 nuits deviennent  » séduire ou périr « .
Bonne journée

Clopine dit: à

Samuel, Solon et Aristote. Lors de la renaissance, les humanistes ont délibérément choisi Aristote, ce qui a bien entendu eu des effets dramatiques : le capitalisme éclot (comme un champignon provient de l’humus) sur une vision du temps fléchée, vectorisée, qui ne laisse aucune chance à la vieillesse, juste sommée d’être un naufrage. Certes, je trouve que l’humanisme de la renaissance a eu du bon, parce qu’enfin l’homme était traité à l’égal des divinités, par exemple dans les tableaux, le plafond de la Sixtine etc. Mais enfin, si nous avions pu concevoir notre place dans l’espace-temps comme cyclique et non tendue vers un progrès illusoire, peut-être aurions-nous échappé au capitalisme ? Allez savoir.

Patrice Charoulet dit: à

Politique intérieure

Je suis adversaire des poutino-trumpistes français.

Janssen J-J dit: à

… même la Chine millénariste a fini par n’y point échapper, cherchons l’erreur. Quand nous serons morts, il n’y aura plus de capitalisme, voilà qui nous est somme toute bien réconfortant. Et rien ne nous interdira non plus d’entrer dans un nouveau cycle de cyclosporine, ma fille, ma bataille. Car nous sommes dans un entre deux d’espace-temps qui, certes, nous accable, rien d’autre pourtant qu’une énième transition cyclothymique dépressurisée. Au sein d’un cycle d’éternel retour qui n’est jamais tout à fait le même que celui d’avant ou d’après ou des autres simultanés.
Gardez bon espoir, Cyclopine ! Un grand œil trouillard et fou vous fixe, vous scrute, vous enregistre et vous observe à la loupe… Attention à ne pas retomber dans le pessimisme habituel, il y a encore, ce faisant, icite, une bonne marge d’aménagement sur la piste cyclable des deux roues libertaires, contigument (?) à la voie des bagnoles capitalistes ? Non ? Bàv
(JE, 18.4.24_10.09)

J J-J dit: à

Si « tout le monde » a lu Nietzche (sic) comme je l’ai fait pendant des années… (cf. supra), tu m’étonnes qu’elle l’a pigé de traviole durant toutes ses vaines années d’apprentissage pour le capès raté deux fois !, Autant ast’heure aller se faire expliquer les satanic versets (re-sic), plus fastoches que Nitch, même s’il n’en restera pas grand chose non plus… L’aura toujours mis son groin de sel à l’herdélie.
« La chaine du service public » s’enorgueillit d’avoir 7,5 mions d’auditeurs fidélisés tous les jours. Ce qui fait chaud au cœur. Mais le Front N. s’apprête à remporter les Européennes haut les mains… Et cela fait froid au dos.
Mort, où est ta victoire d’audience, entre chaud et froid ? Battre le faire pendant… et ccp.-

J J-J dit: à

@ RM (oups)
Il est vrai que lorsque Adrian Dalsey, Larry Hillblom et Robert Lynn fondèrent DHL en 1969, ils n’imaginaient point aller révolutionner le monde de la logistique et en devenir le leader mondial. Ils réussirent même à y embarquer les nouveaux philosophes en chemise blanche de l’époque dont certains, tels les BHL moyens, ne se sont jamais vraiment remis.

J J-J dit: à

Même que l’autre ballot s’est fait avoir par DHL avec son Furetière en un seul tome ! Quelle équipe ! 🙂
On rigole et on ruisselle (avec les saute ruisseaux) —
Bonne journée à tou.tes les dupont.es la joie (triste) !

morales sed laisse dit: à

« Lors de la renaissance, les humanistes ont délibérément choisi Aristote, ce qui a bien entendu eu des effets dramatiques : le capitalisme éclot »

Franchement où avez-vous été pécher cela, bonne clopine?

Aristote bien lu par l’ Europe médiévale, aussi et surtout…

FL dit: à

« Cela me fait sourire mal à propos, mais résumées par J. Kamoun, les 1001 nuits deviennent ‘séduire ou périr’ . »

Sans vouloir me mêler de la controverse, si le sultan fait exécuter ses partenaires, c’est que son épouse a eu des relations sexuelles avec un homme originaire d’Afrique noire pendant une orgie.

Il faut lire la description dans une version non expurgée.

C’est assez raciste finalement. Et pas très conforme avec le puritanisme badass.

Aujourd’hui ça serait pas publié.

Libération lancerait un « débat ».

Je ne sais pas ce qu’en pense les wokes. Parce qu’on n’est pas vraiment dans une safe-zone. Et pourtant il n’y a pas un seul Européen en vue.

Bon ça reste un chef d’oeuvre.

FL dit: à

On demanderait à l’auteur d’amender son texte.

FL dit: à

La Bible non plus ils osent pas. Pourtant il y a à redire.

FL dit: à

* pensent

renato dit: à

La récupération des œuvres d’Aristote (copie ou traduction de presque toutes les œuvres aristotéliciennes) est un phénomène de réception culturelle qui a eu lieu dans l’Occident au cours du Moyen Âge — de la moitié du XIIe au XIIIe siècle —.

Sans se perdre dans l’érudition académique, dans Le nom de la rose le narrateur est un novice bénédictin qui, devenu un vieil homme, reviens sur les lieux du crime (et des activités intellectuelles de son Maître), ramasse quelques fragments de la bibliothèque incinérée et les réassemble, tentant par ce geste et par l’acte d’écrire de récupérer, d’une part, un morceau de civilisation perdu à jamais (la légendaire deuxième partie de la Poétique d’Aristote, obscur objet de haine et de désir) et, d’autre part, l’expérience de ces jours si importants pour sa formation en tant qu’homme.

Clopine dit: à

Oui, Renato, Eco a parfaitement décrit le phénomène dans le Nom de la Rose (bouquin qui, au départ, se voulait être une farce, comme une plaisanterie, et je crois qu’Eco a dû être surpris de l’interprétation qu’on en a fait. Le film, notamment, détourne ce thriller médiéval avec clins d’oeil permanents (Guillaume « De Baskerville », une oeillade à Conan Doyle, par exemple), en le tirant vers un niveau plus « premier degré ». Même si ce film est une incontestable réussite, il adapte tout de même le livre, par exemple il donne une place beaucoup plus considérable au personnage de la paysanne.. Bref. . Mais Eco ne répond pas à la question du pourquoi… Pourquoi spécialement Aristote, veux-je dire… Et en quoi ce choix d’Aristote a permis que plus tard, notre appréhension du temps et de la vieillesse a été vectorisé, notamment au moment de bascule qu’a été la Renaissance. Je ne suis pas assez savante pour étayer mes propos de manière érudite, et donc je ne peux pas dire « où j’ai été pêcher ça » (sous-entendu : il n’est pas possible que cette pauvre Clopine puisse avoir une opinion sur quoi que ce soit, quelle idiote !) , alors, mettons ça sur le compte de l’intuition, tenez… Mais néanmoins je crois avoir raison, et continuerai à me faire confiance. Un peu comme Sean Connery proclamant « j’ai raison » devant l’inquisiteur, sachant ce qu’il risque mais ne pouvant se résoudre à taire ce qu’il croit être juste…

Clopine dit: à

… Et je continuerai à penser qu’à côté des déterminismes économiques et sociaux si bien révélés par Marx et qui nous permettent de comprendre l’apparition du capitalisme, notre manière d’appréhender le temps (et donc la vieillesse) a joué aussi son rôle. Mais bon.

Paul Edel dit: à

Damien 1) je ne suis pas toujours « perspicace » (quel mot délicat et charmant comme un papillon voletant sur une haie ) et
2) j’ai comme la vague intuition que Pierre Assouline -qui juge du poids de chaque roman chaque année à la table des Goncourt- va nous parler bientôt de ce « Couteau » de Rushdie et l’analyser avec sa compétence habituelle. Mais je crois que dans le cas de Rushdie, même s’il avait écrit un livre définitivement nul, le problème ne serait pas là, car toute peine de mort, écrivain ou pas, est une infamie. 3) Pour l’instant j’écoute Clopine nous parler d’Aristote.

Paul Edel dit: à

Damien, comme je ne souhaite pas vous décevoir par ma réponse, je vous livre cette réflexion trouvée dans le « Candide » de Voltaire:
« Candide épouvanté, interdit, éperdu, tout sanglant, tout palpitant, se disait à lui-même: « Si c’est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres? »

morales sed laisse dit: à

Pourquoi spécialement Aristote, veux-je dire…

Parce que la confrontation philosophique, métaphysique, avec Platon est fondamentale pour l’ avancée de la notion de vérité.

morales sed laisse dit: à

3) Pour l’instant j’écoute Clopine nous parler d’Aristote.

Et alors vous en pensez quoi, Paul Edel, de ses généralités?

morales sed laisse dit: à

– « Le regain d’intérêt que connaît l’éthique d’Aristote à partir du xxe siècle dans le courant de « l’éthique des vertus » peut se justifier par une certaine inadaptation des modèles dominants de l’éthique moderne (kantisme et utilitarisme). Le cadre théorique qu’Aristote offre à la quête de valeurs de l’homme moderne peut s’organiser autour des axes suivants : la visée de la vie bonne comme accomplissement de soi dans la totalité de son être ; le rejet de principes généraux de conduite reproduisant implicitement la forme du commandement divin ; la prise en compte d’un certain sens de l’existence intégrant aussi bien l’aspiration au bonheur que l’incertitude et la dureté de la vie ; la valeur d’une sagesse pratique fondée sur une raison ouverte sur l’expérience et le souci de la complexité du réel. »

renato dit: à

Les liens et les ponts entre les générations ne sont pas des peanuts, Clopine (Léonard est encore amplement un homme médiéval, p. ex.). Que la vie active plutôt que la vie contemplative ait été privilégiée dans la sphère florentine est une chose qui ne demande pas d’explication, car soit un dieu généreux et vaguement folichon nous offre un âge d’or parcouru de rivières de miel, soit il faut agir, et cela signifie : production, commerce, profit, épargne, capital.

Reste que le capitalisme sait se corriger, surtout quand l’argent est en jeu, et c’est une bonne chose. Alors que tous les systèmes alternatifs vont dans le mur, à tel point que les Chinois, moins bêtes que beaucoup d’autres, ont opté pour une forme de capitalisme.

En bref, et sans vouloir faire la leçon aux sachants, le capitalisme est une possibilité qui porte en elle la capacité de ne pas se scléroser. Il y a des hauts et des bas, certes, mais cela dépend des personnes qui agissent à un moment donné, les générations successives peuvent améliorer ou empirer les choses, peu importe, tant que le réel reste impermanent.

J J-J dit: à

la différence entre CT et MSL à propos d’Aristote, c’est qu’on préfère lire les humbles propos généralistes de la première, plutôt que les copiers-collés même pas sourcés, qui se croient « savants »… du deuxième.
En cela, Paul Edel sait rester un erdélien attentif.
Et poui, il y a les autres qui prétendent, toute fausse modestie mise à part, ne pas « vouloir faire de leçon aux sachants, tout en en donnant volontiers aux ignorants sur un capitalisme non sclérosable en plaques. Une opinion comme une autre, ni + ni – chère qu’une sottise sur « l’impermanence du réel ».
(cf. « la chevelure sacrifiée », Bohumil Hrabal)

J J-J dit: à

@ l’avancée de la notion de vérité.

Pour MSL ou MST, elle se trouverait surtout chez Nitch, qui aurait dépassé la socio aristotélicienne au retour éternel de la philo platonicienne.
(cf. PMF, La vérité guidait leurs pas) –

renato dit: à

Et voici le 3J, que du haut de son arrogance crache des jugements à tout va.

Paul Edel dit: à

Morales
Mon incompétence philosophique étant claire, nette, évidente ,définitive, je ne me permettrai pas de juger ce qu’écrit Clopine, d’autant que je crains une congestion cérébrale dés qu’il s’agit D’Aristote. Mais je crois que Clopine devrait s’intéresser aux travaux de brecht, à son didactisme marxiste, à ses pièces engagées, et à ses notes de travail , car à une époque Brecht avait décidé de mettre en vers « Le Capital » de Karl Marx. Réfugié aux Etats unis à partir du 21 juillet 1941 j crois qu’il a renoncé, d’autant que le FBI surveillait ses déplacements, ses amis, sa villa, et ce scénario qu’il écrivait avec le cinéaste Fritz Lang pour le film « les bourreaux meurent aussi », excellent film par ailleurs.

Marie Sasseur dit: à

@Autant ast’heure aller se faire expliquer les satanic versets (re-sic), plus fastoches que Nitch, même s’il n’en restera pas grand chose non plus

_____
Tu l’as dit ducon.

Le  » côté Nietzsche  » c’est « familièrement » prendre plaisir à vivre en solitaire, savoir s’occuper soi-même et donner aux autres plus qu’on n’en exige d’eux-mêmes (Nietzsche, Bâle, 1875)

Tiens, amuse-toi avec ces Iraniens, lol, de la famille à Zara et tout ce tralala.

https://www.lepoint.fr/monde/au-coeur-de-l-iran-les-zoroastriens-entretiennent-le-feu-sacre-23-07-2023-2529225_24.php#11

morales sed laisse dit: à

la différence entre CT et MSL à propos d’Aristote, c’est qu’on préfère lire les humbles propos généralistes de la première

Propos humbles généralistes mais erronés à propos d’ Aristote.
C’est comme les cours d’ aquarelle, humbles et généralistes, radsoc.
Radsoc, comme le radis : rouge pardessus, blanc en dessous et toujours près de l’assiette au beurre des généralités!
Jusqu’aux bout des pinceaux celui-là! 🙂

renato dit: à

Et en lisant aussi bien les naïfs que les arrogants, on comprend que la gauche est à reconstruire, mais que si les bien intentionnés veulent briser le siège de la droite, ils devront d’abord nettoyer les écuries.

morales sed laisse dit: à

@Paul Edel,
Aristote s’exprime clairement, même en traduction.
J’aime bien votre authentique humilité d’écrivain mais lire l’ Éthique à Nicomaque, c’est bien intéressant.
Bàv.

Bloom dit: à

C’est Rushdie qui parle le mieux des 1001 nuits, de ces « Arabian Nights » qu’il a lu dans la version de Richard Burton. Non seulement ces textes disparates l’ont nourri, mais ils ont inspiré nombre de ses romans (Les Enfants de Minuit avec son « récit cadre » écrit dans l’ugence de la mort prochaine, Haroun ou la mer des histoires, ou encore Two Years, Eight Months & Twenty-Eight Nights).
Mme Josée Kamoun, très bonne traductrice (bien que parfois vivement contrestée, notamment pour sa retraduction de 1984) était inspectrice générale d’anglais, et comme beaucoup de fonctionnaires à la retraite, singulièrement des linguistes elle traduit pour améliorer l’ordinaire et repousser la fatidique échéance comme Shérazade. Mille et une journées à jouer de l’entre-deux.

L’art poétique de Rushdie, définit très tôt:
Salman Rushdie :

« (…) Le groupe avec lequel j’ai des affinités en tant qu’écrivain n’est pas seulement un groupe de personnes qui écrivent aujourd’hui, mais aussi un groupe d’auteurs pour lesquels les procédés du roman naturaliste ne suffisent pas.

Amina Meer : De qui parlez-vous ?

SR : Parmi les écrivains actuels, (Italo) Calvino et (Gunter) Grass, (Milan) Kundera – mais la tradition plus ancienne, qui est vraiment celle dont je me suis inspiré, est celle d’écrivains comme Gogol ou Dickens, qui ont cette capacité d’être à la limite entre le surréel et le réel. Qui comprennent que le surréel ne fonctionne que lorsqu’il est fortement ancré dans le réel, dans le monde tel qu’il est. Dickens peut utiliser un réseau métaphorique tout à fait surréaliste, mais il le fait fonctionner dans un Londres parfaitement identifiable et crédible. Si cet ancrage n’existait pas, le produit de l’imagination ne fonctionnerait pas. Voilà ce que j’ai appris de ces écrivains.
J’ai également beaucoup appris de tous les récits dont est riche la tradition littéraire indienne. Et des Mille et une nuits. L’écriture fantastique a infusé dans la culture espagnole quand les Arabes ont apporté avec eux les Mille et une nuits. Et elle me vient aussi des musulmans (…) J’ai grandi en lisant des histoires de chevaux qui volent et de manteaux invisibles, que j’adorais. Il me semble que c’est de ce lieu que naissent toutes les histoires.
(….)
– Entretien entre Ameena Meer and Salman Rushdie
BOMB , Spring, 1989, No. 27, pp. 34-37

Bloom dit: à

« 13:21
Le Slip français victime d’une fuite de données personnelles » (Le Monde)

Slips absorbants et autres couches anatomiques demandées en urgence…
Ze fun!

J J-J dit: à

@ pas d’arrogance altière dans les jugements à l’emporte pièce, très cher Maestricht… Pas mon genre, ni le vôtre, j’imagine. Que me chaut que CT se goure à propos de ses généralités sur Aristote ?… Ses intuitions seront toujours pour les doctes, des suggestions indignes d’intérêt. Pmp, je me fous d’Aristote si vous saviez, croyez quand même pas que j’ai pas autre chose à lire au 21e s ! Catherine Pancol, par exemple – Je ne donne pas de leçon de Brecht à Mme CT, non plus…, vu que cet auteur ne m’a jamais intéressé non plus.
Quant à mes aquarellables, vous ne les avez jamais vues et seriez étonné de pmes progrès fulgurants, en comparaison des vôtres, MSL ou MDR, j’imagine Josacyne.

@ « prendre plaisir à vivre en solitaire, savoir s’occuper soi-même et donner aux autres plus qu’on n’en exige d’eux-mêmes »… Tu plaisantes, j’imagine.. Trente ans de lectures à ce point erronées de nitch pour en arriver à se forger une philo aussi ridiculement crad’socl.
Etait bin la peine !…

@ Le radis rouge et blanc dans l’assiette au beurre noir…, tu nous l’as déjà fait au moinss trois fois, PMF, tu crois pas que t’es un brin lourde à force, en Herdélye ? dans l’autre vie, peut-être pas, mezissi, ouij. A la Nichte ! Couchée !…

Patrice Charoulet dit: à

Langue française

Ce 18 avril, à la radio, j’entends un homme politique français dire « en filigramme ». S’il me lit ici, je lui apprends que «filigramme » pas un mot français. Tous mes lecteurs le savent, il aurait dû dire « en filigrane ».

poussière dit: à

« Généralités » sur Aristote et aussi Platon, cela me rappelle les discussions animées du temps de l’adolescence avec un ami qui l’est resté.

Patrice Charoulet dit: à

CHEVEUX

Je sais qu’en France neuf blondes sur dix sont des brunes qui sont allées chez le coiffeur. Je présume qu’elles font cela pour plaire davantage à qui préfère les blondes.
Parfois, assez rarement, je croise des dames qui ont des cheveux roses, verts ou violets. Loin de moi l’idée de les critiquer. Je m’interroge toutefois. Sauf jour de carnaval ou soir de bal costumé, y a -t-il un seul être humain séduit pas des cheveux roses, verts ou violets ? A moins que le but de la manœuvre soit de sembler peu banale et d’attirer l’attention, en devenant unique en son genre.

morales sed laisse dit: à

unique en son genre.

Tout le contraire de la généralité.
Aristote sans les cheveux de couleur! 🙂

J J-J dit: à

@ si les bien intentionnés veulent briser le siège de la droite, ils devront d’abord nettoyer les écuries

Depuis le temps que la gauche nettoie ses écuries, on ne voit pas pourquoi la droite, flanquée de son extrême, devraient monopoliser le reproche permanent de ne pas les avoir suffisamment astiquées. Sans doute pour mieux détourner l’attention nasale des relents émanés de la célèbre propreté de ses propres étables… Qui ne pueront jamais autant…
(la femme aux cheveux roux -> Orhan Pamuk)

J J-J dit: à

@ Furetière le furtif :
« Toum’électeurs le savent, je vote pour mon Bel Ami F-X ! »…

renato dit: à

Personne ne se fait d’illusions sur la propreté de la droite, 3J, mais il y a des gens dans la gauche actuelle qui sont pourris intérieurement, et ils sont plus dangereux que les idiots.

Marie Sasseur dit: à

Re
en espérant que le mot banni ( toujours à découvrir n’y soit plus)

Ah. Eh bien merci Madame « l’inspectrice générale » pour tant de lectures qui sans vous seraient restées à l’état de labeur.
C’est sûr que des états de service font plus envie que d’autres, et ceux-ci sont remarquables.

« Josée Kamoun est traductrice littéraire depuis 1985. Agrégée d’anglais, docteur ès lettres, elle a obtenu une licence d’anthropologie sociale et soutenu une thèse de doctorat en littérature sur des romans de Henry James. »

Et pour ceux, curieux, que cela intéresse on renverra, sans cuistrerie surtout quand comme moi on n’a pas fait langues zO’, à la première entrée de son dictionnaire,
A comme Alf Layla, wa Layla. Une somme de finesse et d’intelligence, ce qui, encore une fois, nous change des enclumes.

lmd dit: à

Je ne me souviens plus du tout pourquoi il m’est venu un jour l’idée de poster des commentaires sur la RDL…
Pour la mise en route de la mécanique des Milles et une nuits, il ne faut pas mélanger : le roi Shah Zaman allant rendre visite à son frère le sultan Shahriyar, mais revenant à l’improviste trouve son épouse au lit avec un jeune esclave travaillant aux cuisines et leur coupe de cou ; puis il s’aperçoit chez son frère que la femme de celui-ci, parti à la chasse, fait la fête avec ses servantes dont certaines sont des hommes, noirs, déguisés en servantes et elle-même se réserve Mas’ud , un esclave noir (il lui mit les jambes en l’air se glissa entre ses cuisses et la prit). C’est le sultan Shahriyar qui décide alors de désormais faire mourir ses femmes dès le lendemain de leur nuit de noce ; jusqu’à Shahrazade, la fille de son vizir, qui s’en tire grâce à son récit suspendu chaque matin.

MC dit: à

Outre qu’en effet Aristote commence à paraître au onzième-douzième siècle, ce qui est un peu tôt pour Marx, il me semble que Guillaume de Baskerville est bien une trouvaille d’ Éco. Me trompe-je ? MC

Patrice Charoulet dit: à

à JJJ

Non , Monsieur. Je ne vais pas voter pour la liste LR, mais pour la liste macroniste. Je viens de renouveler mon adhésion pour l’année 2024.
Je suis franc et sans masque.
N’hésitez ni à nous dire votre nom et pour qui vous aller voter. Faites comme moi.

Patrice Charoulet dit: à

JUIFS

Nombre de Juifs sur notre planète ? 15 millions…seulement. Beaucoup ont été tués au milieu du
XXe siècle. Beaucoup souhaitent les exterminer. Les Juifs n’ont pas l’intention de les laisser faire
et se défendent. Ils font bien de se défendre.

renato dit: à

«… ce qui est un peu tôt pour Marx… »

L’évhémérisme bien à part, on doit à Évhémère un roman de voyage assez intéressant L’Écriture sacrée (ou Inscription sacrée, qui est par ailleurs à l’origine de l’évhémérisme), et probablement l’idée de l’athéisme, il est en effet surnommé L’Athée… mais je m’éloigne du sujet.
Le roman raconte le voyage dans des îles paradisiaques de l’océan Indien. Le narrateur y découvre des conditions de vie idylliques, on dirait une société ordonnée selon un système communiste qui aurait réussi, mais surtout le souvenir des hauts faits des rois anciens. Il apparaît ainsi que les dieux du panthéon grec ont été des rois anciens honorés comme dieux après leur mort en souvenir de leurs inventions civilisatrices. Le roman est connu grâce à des fragments conservés par Diodore de Sicile et Lactance, mais je crois que les heureux jeunes du XXe siècle peuvent lire i>Inscription sacrée (L’Écriture sacrée) en donnant e quelques sous à un notoire commerçant qui a pignon sur le net.

Clopine dit: à

Renato, comment vous dire sans vous froisser (contrairement à beaucoup ici, je n’ai jamais l’intention délibérée de froisser, du coup je me tais souvent. Tenez, la dernière c… de Charoulet, sur la couleur des cheveux des femmes -a-t-il seulement songé que les appréciations de la « beauté » ou de la « laideur » sont directement issues d’un simple point de vue ? Que pense-t-il de l’influence de l’ethnie ? Du henné au rouge brique des nattes africaines ? Enfin, bref, c’est tellement évident que… Mais je me tais, oh, je me tais !), sans vous froisser, donc, Renato, je subodore que vous préférez le capitalisme au communisme ou autre forme socio-économique de gouvernement des hommes, ce que l’histoire, notamment l’histoire stalinienne ou nazie, pourrait « justifier ». Mais cependant, si vous n’avez pas compris que le capitalisme est totalement mortifère, c’est que vous devez adhérer à ce qui fait le pilier justificatif de cette théorie, depuis le « enrichissez-vous » de Guizot au marché d’Adam Smith, à savoir la croyance dure comme fer qu’on doit chercher la croissance infinie… Dans un monde fini. Et c’est ce qui fait précisément crever notre monde « fini », ô combien. M’enfin, ce que j’en dis, tiens, je m’en vais aller voir de combien les glaciers du monde ont fondu, de combien de degrés les océans se réchauffent, et de combien de rapports du GIEC sont mis à la poubelle (sans compter, évidemment, le fait que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres sont de plus en plus pauvres). Non, je ne suis pas en colère (encore que). Je crois que je suis plus navrée qu’en colère.

Clopine dit: à

(mais plus ça va, plus je me demande si Charoulet existe vraiment. Ca me sidère quand même)

J J-J dit: à

@ Charoulé. Mon nom n’a aucun intérêt et si Jean-jacques Janssen ne vous convient pas, vérifiez mon identité en vos innombrables dico, dans le who’s who éd. 2023, notamment, vous serez bien étonné de m’y retrouver avec mon illustre ascendance.
Je vais voter pour la liste de Kluxman (sic), fils d’André et conjoint de Léa, pro européen et écolo social démocrate, parait-il. Pour qui voulez-vous que je vote, franchement, la paysanne de Macron ?
Je ne vois pas en quoi il serait plus pourri intérieurement que la moyenne de ladite « gauche caviarde », et s’il devait y en avoir dans sa liste, j’ai pour habitude de m’accommoder de quelques brebis galeuses, sachant qu’il y en a bien moins que dans les listes adverses. Voilàj, c très simple… Cela dit, rien ne m’interdira de n’y point aller, à cause d’une panne d’oreiller ce jour là, ou de devoir aller secourir un votant du front national en train de se noyer dans la rivière d’en bas. Bàv, Flacelière.

Janssen J-J dit: à

@ à JJJ /// Non, Monsieur.
Madame… SVP, merci.

renato dit: à

Clopine, tous les systèmes sont mortifères, déjà seulement parce qu’ils sont des systèmes ; le capitalisme l’est simplement moins que d’autres.

Kilékon dit: à

(sans compter, évidemment, le fait que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres sont de plus en plus pauvres).

Vous avez oublié les cons clopine, car les cons eux-aussi, sont de plus en plus cons! 🙂

Sauvons les nouveaux riches! 🙂

Kilékon dit: à

Hélas, les cons se trouvent autant chez les riches que chez les pauvres!
Non aux néo-riches et non aux néo-pauvres!

Samuel dit: à

Pourquoi on s’enrichit toujours sur le dos des pauvres qui ne savent que s’appauvrir ?

renato dit: à

Je me souviens qu’à dix-huit ans, libre comme un oiseau, je fréquentais jusqu’à tard dans la nuit le Santa Tecla, un club autour duquel, malgré son nom (en plus d’être une amie de Paul, celui des épîtres, elle était apôtre et protomartyr), s’organisait la vie nocturne milanaise. La vocation du club était le jazz, mais un public varié s’y retrouvait, ne serait-ce que pour la possibilité d’une occasion… donc, face à un public varié en quête d’occasions, l’improvisation n’était pas vraiment toujours la bienvenue.
J’ai donc loué un atelier abandonné, je l’ai un peu aménagé et j’y ai organisé des rencontres avec les musiciens de passage. Un soir que je recevais plusieurs Européens (je ne citerai pas les nationalités pour ne blesser personne), soudain le téléphone sonna, c’était Steve Lacy, tout le monde était content : voilà un « grand improvisateur qui se joint à nous ! »
Bon, Steve est arrivé, il a un peu soufflé dans son soprano, puis la séance a commencé, et à un moment il a joué quelques mesures d’une chanson qui faisait fureur sur les plages :

https://youtu.be/VtWLUYFWb7M?si=u0jom7bUktyuIoml

Sandale  et conflit, car le motif ne correspondait pas aux standards en usage (free jazz)… enfin-bref, un standard en usage étant représentatif du système, selon les prophètes du free jazz, ce motif n’était pas conforme. Steve a très joliment mis fin à la controverse en disant qu’au Moyen-Âge, ils l’auraient brûlé vif…

Claudio Bahia dit: à

Patrice Charoulet écrit, ose écrire:
« …je lui apprends que «filigramme » pas un mot français. »
Si c’est de l’allemand, il fallait écrire: »che lui apprendre que Phylikram pas une mo franSSais, Donnerwetter !!
Moralité: que ce soit de l’allemand ou du français, la grammaire ne vole pas très haut chez M ou Mme Chaloulet

Bloom dit: à

Populisme version indienne:
Balveer Arora, ancien président de l’Alliance française de Delhi, faisait remarquer sur France Info qu’en 10 années d’exercice autoritaire et ethniciste du pouvoir, Modi n’a jamais organisé de conférence de presse…

Pour une analyse sans concession de ce qu’est devenue la soi-disant « *plus grande démocratie du monde » (nain économique et politique comparé à la Chine), on peut écouter C. Jaffrelot sur FC ce matin. Ainsi qu’A.Roy, considérée comme une « folle » par quasimment tout le monde en Inde, dont les propos sont d’autant plus urgent à méditer.

*Pays de la plus grande aide alimentaire au monde, cela dit, puisque 800 millions de personnes reçoivent 5kg de riz par mois dans le cadre du programme alimentaire mis sur pied pendant la pandémie & reconduit pour s’assurer la victoire électorale…
Qunad on envoie un engin sur la lune et qu’on fait péter sa bombe nucléaire, ne pas nourrir le petit peuple ferait désordre…

Claudio Bahia dit: à

@ « …A moins que le but de la manœuvre soit de sembler peu banale et d’attirer l’attention, en devenant unique en son genre. »
Unique en son genre, M. Charoulet l’est certainement;
une sorte de Professor Knatschké des temps modernes. J’espère qu’il n’a jamais eu à « éduquer » une Elsa…

MC dit: à

Guizot n’ à pas dit « Enrichissez-vous « , mais « enrichissez-vous par le travail et par l’épargne ». Ce qui ressemble tout à fait au Protestant qu’il était, La dessus, Laurent Theis, Guizot. MC

MC dit: à

Nous apprenons la mort de Georges Forestier, Dix-septiemiste de haut vol, de haut vol, et excellent molierien. Que la terre lui soit légère …. MC

rose dit: à

Ai pensé exactement (genau) le contraire :
Les bluettes pour enfants d’Anne Sylvestre paraissent du coup très anormales, disons.
Elle a guéri toutes les saloperies de son père.
Hey, bravo Anne Sylvestre !

rose dit: à

Clopine dit: à
(mais plus ça va, plus je me demande si Charoulet existe vraiment. Ca me sidère quand même).
>Clopine

À pas de géants, vous avancez.
Aujourd’hui, j’ai anthropomorphisé toute la journée et avec vous, en pensées.

D’abord relire l’historique de Shéhérazade juste au-dessuw de votre post sur les cheveux.

En Iran, ils ont toujours peur de cette histoire, d’où les cheveux voilés.
Les hommes ont des clés, ils ne les utilisent pas.
Or, ce sont de bonnes clés.
Quand d’un groupe de gorilles on dit le harem des gorilles, et d’un groupe d’éléphants ont dit la famille éléphant, on induit. Quand on décrit la famille gorille gorille en attribuant aux femelles la douceur, l’affection, la tendresse, on induit.
Ai vu un comportement de trois aujourd’hui.
Trois très séparés. La femme s’est rapproché du mâle et couchée à ses pieds. Lui régnait imperturbable. L’ado. jouait, se blottissait contre sa mère, tentait de nouer le lien avec le père. C’était loin d’être gagné.
Puis, le mâle s’est couché, loin mais près de la mère. L’ado.a joué mais est resté lointain du père. Puis l’a un peu approché mais en se méfiant de la baffe.

rose dit: à

Spice
Et alii
Pas reconnu Victoria.
C’est la.petite en mini-top rouge et survêt.bleu ?

rose dit: à

Aphrodite
On dirait cette nouvelle star de la TV reçue par Macron à l’Élysée.

renato dit: à

Pas vu cette nouvelle star, avez-vous une photo ?

D. dit: à

la vie nocturne milanaise

…ça vaut pas l’escalope.

et alii dit: à

quel est le couturier qui va signer les futures tenues scolaires?
Attal a-t-il recommandé quelqu’un?

rose dit: à

Je la retrouverai. Elle est en fauteuil roulant et toute de travers. Avec son mari qui pousse le fauteuil roulant. Votre Aphrodite ressemble à cette femme héroïque, en morceaux, la tête droite. Heureusement que ma mère m’a appris  » ans comme on est soi-même, on voit les autres « , cela me sauve la vie, encore hier soir.
En passant, hier, ai rencontré deux personnes en grande souffrance et un cacatoès blanc, aussi.
Terrible la grande souffrance. Pas encore cap. mais plus tard, je leur proposerai, avec leur accord, un grand hug et je les prendrai dans mes bras.

Bloom dit: à

Salman Rushdie sur Les Enfants de minuit, 2021

« Quarante ans, c’est long. Je dois dire que l’Inde n’est plus le pays où se déroule ce roman. Lorsque j’ai écrit Les Enfants de minuit, j’avais à l’esprit un arc historique allant de l’espérance – une espérance tachée de sang, certes mais réelle – de l’indépendance à la trahison de cet espoir avec ce que l’on a appelé l’état d’urgence, suivie de la naissance d’un nouvel espoir. L’Inde d’aujourd’hui, pour quelqu’un comme moi, est entrée dans une phase encore plus sombre que celle des années de l’état d’urgence. L’augmentation épouvantable des agressions contre les femmes, le caractère de plus en plus autoritaire de l’État, les arrestations arbitraires de personnes qui osent s’opposer à cet autoritarisme, le fanatisme religieux, la réécriture de l’histoire pour l’adapter au récit de ceux qui veulent transformer l’Inde en un État nationaliste hindou et majoritaire, et la popularité du régime malgré tout, ou pire, peut-être à cause de tout cela – tout cela génère une sorte de désespoir.
Lorsque j’ai écrit ce livre, j’ai associé Saleem avec son long nez au dieu Ganesh à la trompe d’éléphant, la divinité protectrice de la littérature, entre autres choses, & c’était pour moi quelque chose de parfaitement simple et naturel, même si Saleem n’était pas hindou. La totalité de l’Inde appartenait à chacun d’entre nous, c’est du moins ce que je croyais profondément. Et j’y crois encore, même si la montée d’un sectarisme brutal semble indiquer le contraire. Je trouve de l’espoir dans la détermination des femmes et des étudiants indiens à résister à ce sectarisme, à se réapproprier l’Inde ancienne et laïque et à rejeter les ténèbres. Je leur souhaite bonne chance. Mais pour l’instant, en Inde, il est de nouveau minuit. »

https://www.theguardian.com/books/2021/apr/03/salman-rushdie-on-midnights-children-at-40-india-is-no-longer-the-country-of-this-novel

Patrice Charoulet dit: à

Langue française

veto

« veto » est un mot latin qui signifie « je m’oppose ». En conséquence, « opposer son veto » est un pléonasme ; on dit mieux « mettre son veto ».

et alii dit: à

les vieux

Clopine dit: à

Incroyable ! J’ai reçu un mail d’un pays lointain, d’un vieil homme désormais (pas Clopin, hein, ahaha) qui me dit « vouloir me remercier de ce que je lui ai donné ». Bon sang. Je ne lui avais rien donné : je lui avais tout pris…

Clopine dit: à

Bon d’accord, je prends peut-être ce blog pour une séance de psy. Et bon d’accord, je suis peut-être un peu trop sévère avec moi-même. Comment dire ? Je ne le referai plus. Arrête, le chien, avec cette patte en l’air et ces yeux battus.

D. dit: à

Ce soir c’est tête de veau.

Clopine dit: à

Je lis « mademoiselle Fifi » de Maupassant. Ca devrait me remettre les yeux en face des trous ? Quelle drôle de métaphore, d’ailleurs, ces yeux en face des trous. Puisque ce sont juste les trous qui restent ! Ahaha.

Bloom dit: à

Qu’on ne s’y trompe pas, Modi & ses supporteurs ne sont pas seulement antimusulmans, mais aussi antichrétiens

En 2022, pas moins de 600 attaques contre des églises chrétiennes ont été répertoriées.
Pour mémoire, A. Roy a grandi dans une famille où rite syriaque et hindouisme étaient mêlés. On faisait des puja et on fêtait Noël…

En tous cas, ces attaques n’empêchent pas un parlementaire européen du R. national (qui assistait ostensiblement à la messe à Notre-Dame des Anges à Pondichéry quand il était député des Français de l’étranger) de faire le jeu de la propagande de Modi. Quand la main droite-extrême ignore ce que fait la droite.
https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/thierry-mariani-epingle-pour-sa-participation-a-des-operations-de-propagande-en-inde_174139.html

Patrice Charoulet dit: à

à Claudio Bahia

En écrivant quelques lignes, j’ai oublié un mot. On a beau se répéter : « Toujours se relire trois fois. »
Parfois, on ne se relit pas et l’on a bien tort.

vedo dit: à

@Renato,
Est-ce que c’est vraiment la pression des tournées qui a poussé Maria Tipo à une semi-retraite? Quelle est la cause, quel est l’effet. Ses enregistrements récents de concerto de Mozart m’ont beaucoup moins convaincu. Grâce à vous, j’ai aussi découvert ses « Kinderszenen », quand elle était jeune. « Von fremden Ländern… » est en effet sensationnel (et montre qu’elle avait beaucoup plus que de la virtuosité), Hasche-Mann est fantastique, mais c’est ce qu’on attend d’elle pour une pièce comme çà. En revanche, à ma surprise, Träumerei m’a complètement déçu. Bon, stop. C’est un blog de littérature.

Patrice Charoulet dit: à

Langue française

Suggestion

Il y a des champions qui parviennent à faire deux fautes de prononciation sur ce mot en le prononçant comme le mot « sujétion », qui n’a rien à voir.
Dans « suggestion » , le « g » se prononce « g », et le « t » se prononce « t ».

Bloom dit: à

Le préopinant met en scène le combat des ténèbres et de la nuit et son doigt devient plus important que la lune qu’il montrait.

rose dit: à

Josée Kamoun
Séduire ou périr.
Avais résumé les deux pitchs de Shéhérazade en « je ne veux pas mourir » & »il va devenir monogame ».
Séduire, elle s’en fout Shéhérazade, puisque dans le lit de sultan, d’ores et déjà, elle est.

rose dit: à

Un élève un jour, en troisième, je vais retrouver son prénom me dit « un silence assourdissant ». Je le congratule bruyamment devant la classe entière, il est au fond, près du radiateur et de la fenêtre, le félicite en lui demandant « où as-tu trouvé cela ? ». Souriant, il me répond » madame, c’est vous qui l’avez dit ». J’étais pas mal épatée de dire de si jolies choses pendant mon cours. Puis, il enchaîna en me disant « vous avez pas mal de personnages dans votre tête,vous. »

Voilà, les élèves de notre classe qui ne se font pas remarquer, comment c’est qu’ils apprennent au prof.

rose dit: à

Shéhérazade, je l’ai eu en classe.
Je lui souhaite de beaux et gros progrès.
En cinquième.
Un jour, alors que nous jouions Vendredi ou la vie sauvage, en sixième nous avions joué Le corbeau et le renard aussi, après le naufrage, mis en scène avec vidéo, bateau, voile, immense drap blanc de grand-mère et tout le toutim, on a simulé les rames, ça aurait pu dégénérer, j’ai toujours tenu en mains les rênes de la mise en scène (et la seule fois, curieuse et attentive, j’ai laissé faire, lors de la mort de mon père, il a fallu voir la débandade qui a suivi, et le naufrage subséquent), et bien Shéhérazade, une fois saine et sauve, son équipage mort, elle est allée faire les poches des morts.
La consigne donnée avait été « vous amenez un objet indispensable pour votre survie ».
C’était une mise en scène théâtrale géniale. Sofia avait été aussi catastrophique que Shéhérazade mais je n’ai pas le détail de ce qu’elle avait fait.
Moi, j’avais triché, comme d’hab., puisque j’avais emmené un minuscule flacon en verre rempli de cinquante mille graines. Et puis, je crois bien avoir réveillé les morts. Puisque, sur une île déserte, seule, ah non merci.

rose dit: à

>Clopine,

Y a Miss Harriet aussi.
P.S : moi, je suis sortie du puits.

Excellent écrivain de nouvelles, Maupassant.

rose dit: à

>Chantal,
Nous aussi avons eu des giboulées en mars.
Mais, maintenant, avril, crois bien que nous sommes revenus en hiver. C’est pour faire marcher le proverbe « En avril, ne te découvre pas d’un fil ».

rose dit: à

Marrant (rien de marrant), je vois un homme sec, laid, vieux.
Je pense aux comportements que chacun répète ad libitum lorsqu’il ne sait pas s’en échapper, défaire, libérer.
Maintenant qu’il a encaissé plein pot sa part de pognon à elle, sans vergogne, sans rechigner et sans remords, il a quitté le navire, qui de toute manière avait coulé, a quitté sa complice de forfait, et mène sa galère seul avec sa compagne de fortune.
Bien sûr qu’il porte l’entière forfaiture : en affalant les voiles, et en laissant courir le navire sous le vent, en s’éloignant et des côtes rocheuses et des bancs de sable, et de la côte en général, la tempête s’apaisait et il s’agissait de réparer les dégâts. Qui, lorsqu’il s’agit d’orques, sont gravissimes.
Ce qui est marrant, oui, c’est d’encaisser, puis de se barrer.

rose dit: à

La couverture anglaise de THE KNIFE est éloquente et superbe.

Bloom dit: à

Pas de The devant Knife. C’est la notion pure et brute, celle du dictionnaire. Pas un couteau particulier comme l indiquerait l’usage de l’article défini.

Bloom dit: à

Couverture tranchante et incisive dint j’ai évoqué l’idée d’un avant et d’un après la plaie centrale à la place du « i »

Bloom dit: à

Lire Le dieu des petits riens, excellemment traduit par Claude Demanuelli et son mari.
Un des chefs d’œuvres de la littérature universelle.

Bloom dit: à

Dont…

renato dit: à

Pas demain, mais lundi !

Janssen J-J dit: à

Je suis désolé, j’espère que vous n’en souffrirez pas trop jusqu’à lundi… Ah ces crottes de chien partout sur les trottoirs italiens. Mais que fait la police municipale de Colmar ou Milan ?
Bàv, RM.

D. dit: à

Je reviens d’un voyage d’étude de quelques jours en province. Je ne peux pas dire où ni de quoi il s’agit.
J’ai une théorie, en tout cas.

D. dit: à

J’aurais aimé vous en dire plus je ne souhaite pas révéler de secret, c’est un principe.

D. dit: à

J’ai connu quelques Jean-Jacques. Tous des baratineurs. Bien entendu, hors de question d’en faire un cas général.

renato dit: à

Il ne s’agissait pas d’une crotte, Janssen J-J, mais d’une dépression dans la chaussée.

Info — si vous voyagez avec votre chien. Le montant de l’amende si vous ne ramassez pas les crottes (comportement irrespectueux) dépend de la municipalité dans laquelle vous vous trouvez : 250 euros à Rome, 400 à Trieste, 450 à Milan, 100 à 500 euros à Naples. De plus, vous risquez une amende pour le simple fait de ne pas avoir sur vous un kit de ramassage des excréments. Ce n’est pas tout : si le chien fait ses besoins sur un bien d’intérêt historique ou artistique et que le propriétaire ne le ramasse pas, le code pénal prévoit une peine d’emprisonnement de trois mois à un an et une amende de 1 000 à 3 000 euros.

et alii dit: à

ah, ces crottes:
Daniel Gómez del Barrio, conseiller municipal à la mairie d’Illescas, près de Tolède, a été contraint de démissionner après la fuite de vidéos le montrant en train de manger ses propres excréments.
Il se présentait comme « un esclave sexuel méprisable »
Son limogeage est intervenu après la révélation d’une vidéo dans laquelle il apparaît en train de manger ses excréments. Dedans, il se présente comme un « esclave sexuel méprisable » qui souhaite être « humilié et utilisé comme urinoir ».

L’ex-conseiller ne s’est pas encore exprimé sur son départ de la mairie. Mais une vague de critiques a éclaté autour de sa pratique de la coprophagie. Très commune chez certains animaux, elle consiste pour un être vivant à consommer ses excréments. Selon les vétérinaires, ce comportement traduit généralement un stress.

En revanche chez l’homme, si elle se manifeste par « du plaisir », la pratique est inhabituelle et considérée comme un trouble psychiatrique.

Bien que les vidéos soient datées d’il y a plusieurs années en arrière, Daniel Gómez del Barrio a présenté sa démission lors d’une session plénière le 27 mars, selon El Diario.

midi libre

lmd dit: à

J’espère que la RDL ne va pas consacrer un samedi printanier à des histoires de crottes.

Pour en revenir à Italo Calvino, finalement j’ai sorti de leur étagère les petits livres de Calvino ; Le Chevalier inexistant  avec, je l’avais oubliée, une préface de Roland Barthes (1984) – La mécanique du charme– et par chance je l’ai trouvée à copier :
http://www.matisse.lettres.free.fr/rubriquecursives/calvino/barthes.htm
Et j’ai relu, de longue souriant, ce Chevalier inexistant.

Bloom dit: à

Dans le monde de l’édition de l’anglosphère, book désigner est un vrai métier. Le choix d’une couverture peut donner lieu à de sérieuses prises d’ouzbek.
De très belles couvertures (Paul Lynch, J.Coe…)…
Comme pour les jardins, les éditeurs d’ici font dans la géométrie et la sobriété.

Bolibongo dit: à

consacrer un samedi printanier à des histoires de crottes.

A chacun ses priorités! 🙂
D’un langage, la crotte bègue,
la crotte bique.
Et bisque rage.

Clopine dit: à

Ce matin, j’ai encore entendu un superbe pot-pourri d’approximations, de philosophie à la petite semaine, de sophismes, d’opinions non étayées, bref, ça doit être ce qu’on appelle une émission culturelle. Soupir. Un exemple ? Il est question de néo-féminisme, et, à propos du patriarcat, voici ce qui sort : « mais quand on en sera au matriarcat, les femmes seront-elles mieux loties ? » (franchement, ces pauvres types n’ont pas compris que le féminisme n’a pas pour but de substituer un pouvoir par un autre, mais réclame juste l’égalité, m’enfin, ne pas gâcher sa salive pour ça. C’est juste Finkielkraut et consorts. Autant dire des pantins médiatiques.)

Clopine dit: à

Cependant, tout de même. Les marionnettes ne sont que des marionnettes, mais, s’agissant de marionnettes à gaine, on peut se demander quelle main s’introduit là-dedans, pour les faire bouger…

D. dit: à

Je t’en foutrais, moi des simples faits de ne pas avoir sur soi un kit de ramassage des excréments…

Janssen J-J dit: à

@ une dépression dans la chaussée
autrement dit, un nid de poule…Koikil en soit, je n’ai pu m’empêcher de compatir, vu a priori mon hyperempathie avec tous les gens, même virtuels… Arès quoi, vient la réflexion sur l’impermanence du réel. Comment peut-il raccorder les deux, me dis-je ?. et la remise à bonne distance? Quand je lui dis, « je t’emmerde, mon bon », il me dit : « je négocie très mal le parasitisme des affects avec les cons arrogants « … Or, finalement, ça veut dire exactement la même chose… –
Mais il ne le croit pas, et au fin fond de la classe, près du poêle, le silence reste des plus assourdissant. Comme c’est beau. -… et toujours si surprenant. (Assurbanipal)
Bàv, du 20.4.24_14.40, soleil et 18°. Nous aurons beaucoup d’abricots, s’il ne gèle pas le 1er mai. Les poules du voisin pondent avecune régularité astronomique… TVB dans le monde réel, un jour sans un jour avec… – Et hop !

Clopine dit: à

Et hop ! Ca, c’est sensationnel, JJ-J. Le saut élégant par-dessus l’obstacle… Dommage que j’ai les genoux foutus, sinon, je vous jure : et hop ! Et hop !

Clopine dit: à

Mais c’est vous qui avez raison, bien sûr, et ceci dit sans ironie aucune.

Clopine dit: à

les genoux foutus, entre autres, hein. Le coeur, aussi.

renato dit: à

Il est vrai, Janssen J-J, qu’ils font partie de la décoration urbaine, mais ils sont aussi une bonne raison de faire attention à où l’on met les pieds — pas toujours bien sûr — de sorte que lorsqu’un accident se produit, on ne peut que remercier sa propre distraction… les chiens font ce qu’ils peuvent pour aider.

Cela dit, pouvez-vous imaginer l’ennui d’un monde sans devenir ?

J J-J dit: à

ça alors, après trois mois de souffrance en attendant une IRM dans notre désert médical, il s’en suivit ^la détection d’une fêlure au ménisque, et le toubib m’a fait une infiltration d’une liquide apparenté à de la synovie bourrée de cortisone. Bon, dpeuis ça va mieux et j’ai pu nettoyer le coteau herbu durant toute la matinée sans aucune douleur à la génuflexion. Pour le coeur ça va encore…, la peine n s’y est pas jointe, il bat à peu près normalement. Je suis sûr que votre moral est au beau fixe, à hue et à dia. Sasn aucune ironie. Pourquoi y aurait-il. On sent que vous reprenez du poil de la bête à l’herdélie. Moij’e suis content pour vous, telle que vous apparaissez.
Courage, colpinette, hein ! 🙂

Bloom dit: à

It is 200 years today: Lord Byron meurt d’une fièvre à Missolonghi en route pour rejoindre la révolte des Grecs contre les Turcs (19 avril 1824).
Mad, Bad and Dangerous to know, l’homme qui inventa la culture de la célébrité, une sorte de John Lennon de la Régence.
RIP, vampyre begetter!

Janssen J-J dit: à

@ pouvez-vous imaginer l’ennui d’un monde sans devenir
Non, ne puis-je pas, et encore moins d’un monde sans passé, pour nous infléchir… Et pourant, oui, on vit dans un présent éternel à équidistance des deux pôles à chaque instant. Celzéceux qui en ont une extra lucidité ne s’ennuient jamais, ils me l’ont fait comprendre, je ne les ai pas toujours admis car ils m’ont fait peur, tels des minéraux rêvant peut-être de devenir des végétatifs vivants, sans aucun souvenir.
Ils sont comme dans une impermanence innocente au monde. Bàv,

x dit: à

lmd, merci pour le texte de Barthes que je ne connaissais pas et pour votre commentaire qui évoque enfin cet « ancêtre »-là : création de la seule force de sa volonté, tout à son idéal chevaleresque, prenant ses devoirs de paladin tellement au sérieux qu’il semble déborder Charlemagne sur le terrain de la foi comme de la foi en la victoire, et agace très vite les chevaliers trop humains, bons vivants et nettement moins perfectionnistes.
Mais Calvino ne se contente pas de jouer sur la comédie des ridicules et de fournir une variante bouffonne ou post-moderne de l’Arioste : il construit, il fournit à travers ses prémisses fantastiques (la « condition » du chevalier) une figure qui rend le comportement de celui-ci compréhensible et donne à voir à travers ses inévitables conséquences (et à imaginer aussi) de quoi nourrir la compassion, voire la tendresse pour un psycho-rigide. Cela en toute légèreté, sans avoir à passer par l’analyse psychologique, en montrant plus qu’en disant.
Agilulfo, « un vide qui parle » écrit Barthes — et qui parle de façon d’autant plus tranchante et rigide, attachée aux règles et aux règlements, à la théorie et à l’idéal (la vie telle qu’elle devrait être) qu’ils constituent sa seule structure (à part l’exosquelette de l’armure), son unique façon (fictive) d’être au monde, sa seule consistance.
À méditer peut-être (non à propos des mondes possibles, mais du nôtre).
De même que le délicieux épisode érotique — l’être inexistant (dont un synonyme pourrait être : virtuel) n’est-il pas à la fois le parfait support des projections, indissociable des émotions qu’il donne, et le parfait « être de fuite », virtuose de l’absence amoureuse (voir La Prisonnière et les Fragments d’un discours amoureux).
(Quant à la subtilité du « penseur du récit », le jeu avec le narrateur non fiable mérite le détour — d’ailleurs tout aussi appréciable en tant que péripétie et retournement de situation, à attribuer au « métier » de l’artisan raconteur pour les allergiques à la théorie.)

Puisque vous avez le livre à portée de main, j’aurais une question à propos du personnage représentant une sorte de contrepartie au chevalier : écuyer-Protée, doté d’un corps mais dont l’existence se fluidifie dans l’identification aux autres et au monde (figuration possible, quoique comique, du poète ou du romancier au sein de l’histoire racontée, comme le bateleur dans le roman des tarots et de la combinatoire : Le Château des destins croisés).
Auriez-vous l’obligeance de retrouver comment ont été traduits en français ses noms multiples et changeants ? Dans la version italienne (v.o. pour le roman, mais comment assigner une « origine » au personnage ?) on le nomme « Gurdulù » à sa première apparition, puis, ailleurs, « Omobò », et l’on apprend que selon les régions, les pays et les armées : « Gurdurù o Gudi-Ussuf o Ben-Va-Ussuf […] o Bertinzùl o Martinbon o Omobon o Omobestia oppure anche il Brutto del Vallone o Gian Paciasso o Pier Paciugo. »
La traduction du chapelet de noms d’Agilulfo ne serait pas sans intérêt non plus, mais vous n’avez peut-être pas que cela à faire…

Janssen J-J dit: à

Il est vrai que la discussion savante lmd vs petitix ne laisse pas de nous méduser en rentrant les ovins à la grange. Hélas, je ne peux guère y participer n’ayant plus de vicomte pourfendu sous la main. En revanche, si par une nuit diverse, une voyageuse… ou monsieur Palomar… il y aurait autre chose à dire… Bon, mais c’est pas le sujet, pour l’instant c’est Rolon Barth,… Taisons nous.

Pendant qu’on y est, (rien avoir) je me suis-j demandé si l’entrée d’lmd en écriture à l’herdélie ne provint pas d’une humiliation liée au cha.loux, de sinistre mémoire, qui révéla un dessin ou une toile d’icelui pour la moquer et humilier son auteur. A moins que je ne confuse – iusse. J’ai la mémoire flancharde, on le sait. Donc, prière de ne m’en pas vouloir, si… par une nuit d’hiver, un voyageur s’égara.
Demain, je dirai mon sentiment sur les Yeux de Mona, le best-seller du jeune Thomas Schlesser, ou sur l’essai gothique du journaliste Guillaume Durand, « Déjeunons sur l’herbe »…
A cause des aquarellables, je commence à lire des trucs sur l’histoire de l’hard, ce dont je n’avais jamais eu l’idée auparavant, sauf depuis Arasse, qu’on n’y voyait rien. Ma retraite post covid me fait prenre de drôles de bifurcations, -et pas inintéressantes-, voilà pareil espoir que j’aimerais insuffler à tous nos internautes efflanqués de l’ère dellie.
Bienveillances à elles et zeux, c’est ma tournée. Ca va je nous le faire… Au pluriel, ça prend un x !

Samuel dit: à

Pourquoi ce pauvre Janssen J-J n’arrive toujours pas à oublier Cha.loux comme une pauvre femme qui n’a jamais oublié son violeur ?

FL dit: à

Le Chevalier inexistant avec, je l’avais oubliée, une préface de Roland Barthes

Roland Barthes avait ses têtes. Georges Perec lui demandait avec insistance une préface qu’il refusait.

Alors qu’il en a accordé une à Renaud Camus (tout en trouvant le livre ennuyeux. Ce qui est vrai.), à Gérard Miller et aux frères Bogdanoff.

FL dit: à

« Le Chevalier inexistant avec, je l’avais oubliée, une préface de Roland Barthes »

Janssen J-J dit: à

Parce qu’il y avait tellement de haine en lui, qu’il m’a toujours fait pitié à ronger son frein dans son cul de basse fosse. Voilà pkoi je ne l’oublie pas… Personne ne sait s’il est mort de rage ou quoi, la bave aux lèvres ou sil a jeté son poit de chambre sur la porte de Widergranger ou du Boulez sur celle de P75… Mais vous, Sam, vous devez le sav-muelson, non ? Dites le nous alhors au lieu de déblatérer vos insanités habituelles, vous seriez bien plus utile à l’édification commune du souci des autres.
Merci pour votre éventuelle compréhension, Bàv

Janssen J-J dit: à

On voit mal pourquoi une pauvre femme aurait oublié son violeur… Le Samuel doit habiter dans un monde d’ours bisounés… En pyjama pilou, voyez-vous ça d’icite, puck et obéron !… Bàv,

rose dit: à

« Alors qu’il en a accordé une à Renaud Camus (tout en trouvant le livre ennuyeux. Ce qui est vrai.), à Gérard Miller et aux frères Bogdanoff. »

Et bien merde alors.
Comme ceux qui n’ont jamais eu le Goncourt.

rose dit: à

Ménines à Venise.
Imposition, violence infligée à nos corps.
Aimé beaucoup Bottero et aussi ce qui est monumental.
Grand lien entre Venise Italie et Espagne. Relier plutôt que séparer.
L’idée serait d’aller à Madrid et d’exposer une œuvre venant de Venise.

rose dit: à

Aime. Encore. Toujours.

rose dit: à

Plutôt que de râler.
L’ancienneté (l’ancien été suggère le correcteur) de Vélasquez(l’historicité) me paraît bien coller avec celle de Venise (pas Jeff Koons, ô miserere).
Vu une petite fille peinte par Vélasquez ici, au musée. Ces robes, crénom !

rose dit: à

Rien avoir.
C’est le pitch.

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