Le « Choses vues » planétaire d’Olivier Rolin
Au début, on se dit : Merde alors, encore un écrivain qui se regarde écrire et qui, en plus , le raconte. Dès la première page : « Je ne sais pas si je pourrai aller bien au-delà de cette page… je décide de me laisser mener par les mots… je me jette à l’eau… j’écris ce paragraphe, je m’arrête, me lève, commence à marcher, tourner en rond devant mon bureau… ». On poursuit néanmojns la lecture d’Extérieur monde (302 pages, 20 euros, Gallimard) parce qu’on a un contrat de lecteur avec cet auteur depuis une trentaine d’années. Entendez qu’on le suit de livre en livre et qu’il ne nous a jamais déçu, fidèle à une route tracée en toute indépendance des écoles, modes, tendances qu’il s’agisse des romans, des récits, des essais comme des articles. Et tant pis s’il remet ça ( cette détestable attitude de l’écrivain qui se demande s’il a raison d’écrire, et comment écrire, le genre de choses que l’on bannit dans ces ateliers de creative writing qu’il traite justement de « foutaises » dès la page 11). Car de ce mauvais départ on est aussitôt dédommagé par l’ambition du projet : se raconter sans écrire de mémoires ni autobiographie ni souvenirs, raconter le roman de sa vie sans en faire un roman. Olivier Rolin (Boulogne-Billancourt, 1947) a donc composé un admirable relevé des traces que le monde a laissé sur son existence pour peindre le tableau de la sienne. Il récapitule au mépris de la chronologie. Et tant pis si parfois (p. 56) il remet ça sur le mode « Ce livre que j’entreprends, auquel je commence à croire… » ou même (p. 178), « ce livre dont je ne savais encore s’il allait en être un »…
Des voyages, des villes, des paysages, des révolutions, des climats, des guerres, des rencontres, des ciels, des amis, des femmes. Voilà de quoi est fait ce manège dans lequel on peut grimper quand et où on veut. Ce qui les relie, outre le narrateur ? Ses livres. Un peu les siens et principalement ceux qui l’ont fait tel qu’il est devenu.
« On ne peut pas, même quand la mémoire vous fait de plus en plus défaut, empêcher,les livres de venir commenter la vie et la mort »
Son récit est couturé de lectures, sans la moindre cuistrerie ni le goût de l’épate, certaines classiques (Hugo, porté très haut, de même que Proust et Borges) et d’autres moins, plus aventureuses, souvent étrangères, glanées au cours de ses périples. Qui a lu Le Quart de Nikos Kavvadias ? Moi non plus. Difficile de résister à une lecture aussi emballante lorsqu’on est passionné de littérature – et aussi d’histoire littéraire car l’auteur ne dédaigne pas l’anecdote derrière le grand homme non plus que la visite de la maison du fameux écrivain. Il nous balade ainsi dans une langue parfaitement maitrisée (mais tout de même, écrire avec la sonate en sol majeur, c’est se condamner à n’écouter ni Schubert ni la musique de propre texte), tout en donnant l’impression d’avoir été partout et d’être dépaysé une fois en France. Il est vrai que lire Les Misérable sau Pôle nord, cela modifie le point de vue. Un peu comme de rencontrer une prof de danse à Oulan-Oude, en Bouriatie. Il y a de tout parce que la vie est faite de ce tout. Des gens de peu, des gens inoubliables, des gens bien, des petites gens et même des sales types. Un concentré d’humanité .
« Chacun a déposé en moi quelque chose que je ne saurais pas nommer, pas une « leçon », certainement pas, plutôt une très mince pellicule, de savoir, d’émotion, de rêve, et toutes ensemble ont composé à la fin ma vieille écaille jaspée de tortue marine »
Ses propres livres en étaient déjà le reflet mais sur le mode romanesque, Bar des flots noirs et L’Invention du monde, Port-Soudan et Méroé sans oublier le formidable Tigres en papier dans lequel il racontait le romantisme révolutionnaire de ses années 60. Ils sont parfois évoqués dans Extérieur monde, mais même lorsqu’ils ne le sont pas, on se sent pris dans un tête à tête complice avec l’auteur, ce qui en fait parfois un livre pour happy few. Pourtant, par la forme qu’il s’est donné et qui n’a rien d’un OLNI (Objet littéraire non identifié), on aurait plutôt envie de le rattacher au Lièvre de Patagonie de Claude Lanzmann et Alias Caracalla de Daniel Cordier.
Nostalgique, Rolin ? Sans aucun doute. Mais au moins lui ne s’en cache pas. Il n’en fait ni un drapeau ni une honte mais le simple fait de le reconnaître vaut aujourd’hui provocation au conservatisme. Sans verser dans la déploration de l’ancien combattant, sans craindre de passer pour archaïque, il demeure attaché à ce qui lui manque du XXème siècle qui l’a vu naitre, à commencer par la langue, des mots qui sentent désormais la naphtaline (« prospectus »), des lieux tramés de passé (les cimetières plutôt que la crémation, les confiterias historiques de Buenos Aires, les quincailleries du Paris de sa jeunesse), des institutions ( la BnF où ses manuscrits sont déjà déposés)… De la nostalgie à la mélancolie, il n’y a qu’un pas franchi par la remémoration de ses amis disparus, ce qui nous vaut des pages inoubliables. Dans le déroulé du film de sa vie, son Extérieur monde est plein d' »Intérieur nuit ».
Taciturne, plutôt sauvage, assez ours dans son genre, autocritique porté sur l’autodérision et la vodka, s’autorisant parfois des piques (« Le Clézio, ce prix Nobel pour boy-scout » et Jules Renard dont il sous-estime le Journal)), Olivier Rolin a composé un livre splendide sur l’éloignement du monde, avec ce que cela suppose de portée universelle, en tâchant de bannir l’intime de ses réminiscences. Il va jusqu’à un autoportrait physique qui découragerait tout caricaturiste d’aller plus loin tant c’est déjà assez cruel mais juste :
« Un être plissé-poché… une figure en carton bouilli éperonnée par le nez… tête de vieil ivrogne… gueule de poisson à grosses lèvres, mérou sortant de son trou… »
Kaboul, Sarajevo, Porvenir, Saint-Petersbourg, Valparaiso, Shanghaï… Où n’a-t-il pas été ? C’est un récit apaisé, presque doux tant il est fluide, toutes colères rentrées, plus rien de bourru. Ce qui lui confère la tranquillité d’une tonalité testamentaire. J’ignore de quoi ce pourrait être le nom mais, au-delà du simple signe ponctuation, un procédé rhétorique y est frappant : la parenthèse. Deux par page en moyenne pendant trois cents pages. Qu’est-ce qu’il intercale ! Battu, Proust ! En principe, selon le Traité de ponctuation française de Jacques Drillon, c’est un message que l’auteur ajoute à son texte, et qui se signale ainsi comme n’étant pas indispensable ; on ne peut les considérer comme des haltes reposantes tant elles sont longues (il y en a même une d’une page et demie !) ; sauf que si on les retirait du texte de Rolin, un tiers du livre disparaitrait ! Voyons les plutôt comme des commentaires, des confidences au lecteur, de nouvelles couches de récit. N’empêche qu’une éthique d’écriture gouverne Extérieur monde : outre le désir d’écrire par éclats et fragments, le fol espoir de n’être le centre de rien « même pas de mes récits ». Une illusion bien sûr mais seul compte le fait d’y tendre. (lire ici un extrait)
Olivier Rolin avoue quelque part que, tout orgueil bu, si son livre qui résonne de tant de lectures pouvait en faire lire d’autres il ne l’aurait pas écrit en vain. Qu’il se rassure. Quant à moi, je vais me jeter sur Choses vues pour le relire. Quarante ans après la première fois, ce sera sans aucun doute un autre livre.
(Photo Wright Morris, photographe actuellement exposé à la Fondation Cartier-Bresson)
1 375 Réponses pour Le « Choses vues » planétaire d’Olivier Rolin
« tout orgueil bu, si son livre qui résonne de tant de lectures pouvait en faire lire d’autres il ne l’aurait pas écrit en vain. »
Ciel, un homme de goûts !
Après Popaul, Passou! Il va être très difficile de ne pas lire ce Rolin, surtout que ce qu’en dit Passou me touche. A l’opposé de Moix!
Et Coatalem? Telerama, le Fig Mag et Paul le recommandent, ça fait du beau monde…Il est vrai que Paul peut être soupçonné de soutenir un breton par solidarité, maintenant qu’il est quasiment naturalisé…
Votre lecture d’Extérieur monde d’Olivier Rolin est saisissante de vérité. En écho, quelques fragments d’un courrier envoyé à un ami :
« J’ai terminé dans la nuit une première lecture de cet Extérieur monde. Ce livre me saisit par sa gravité.
Page 179 : « Mes amis morts, dont l’absence me pèse, me font de plus en plus léger, une plume prête à s’envoler, « un bateau frêle comme un papillon de mai ». Le monde et l’éloignement du monde…
Dans ce nouveau récit, la mort de son ami Serge est ce monde qui « s’éloigne de lui à toute vitesse ». Ce « bruit de terre tombant sur les planches qui font un toit au-dessus du corps ».
J’ai été bousculée par toutes ses lectures qui crèvent le texte comme un bouchon remonte l’épaisseur de l’eau pour revenir là où l’eau et l’air se touchent. Un pont de mots au-dessus de l’abîme. Un livre funèbre avant que plus aucun récit ne soit possible.
« L’amour aussi s’en va »… même si de belles jeunesses traversent l’écriture avec gourmandise et nostalgie, la « Passante » de Baudelaire, revient, insistante… comme le « Jardin du Luxembourg » en ce « multiple crissement des pas sur le gravier » et « ce poudroiement de poussière dorée »…
Une mémoire : Port Soudan… (le premier récit que j’ai lu de lui) et ce souvenir impalpable : Suite à l’hôtel Crystal. La mort annoncée qui n’était pas la mort…
Il fait par l’écriture « l’expérience de cet éloignement : comme une côte vue d’un bateau qui prend le large, le paysage lentement s’estompe »…
La langue « pure comme le cristal, à d’autres devenue obscure »… une « façon inversée d’écrire, partant de l’extérieur ». […] « voler, être porté, ne plus peser. Rêver, l’eau est le lieu des images sans suite, désaccordées, des songes décousus, des bribes de vie possibles, des ravissements, du vague, de l’inconstant. » […]
Livre tumultueux. Il semble manquer d’air et soudain, l’éblouissement d’un souvenir (lecture, paysage ou rencontre) lui redonne souffle. Il me fait penser au chevalier Antonius Block qui joue sa vie aux échecs avec la Mort face à une mer déchaînée dans ce film inoubliable d’Ingmar Bergman : « Le septième sceau ». »
@Bérénice
De Jean Rolin, un très beau récit : La clôture. (Le no man’s land qui sépare la porte de Saint-Ouen et la porte d’Aubervilliers, à la limite nord du XVIIIe arrondissement de Paris, vu de sa fenêtre.)
Saisissante de vérité, Christiane, pardonnez ma mauvaise humeur qui n’est pas à la confiture.
Closer, je n’ai aucune racine bretonne,même si je vis heureux en bretagne.
Oublions le douteux médiatique-circus à propos de Moix.
Pour revenir à Olivier Rolin,et à son texte si autobiographique….
La question qui obsédait Stendhal, lorsqu’il est saisi par la tentation autobiographique –avec son « journal d’égotisme »- était:« le nombre de JE et de MOI » qu’il serait obligé d’utiliser dans ce genre littéraire. Un soir d’octobre 1832,à Rome, Stendhal (qui va avoir 50 ans )rentre chez lui après une soirée emmerdante à Rome chez l’ambassadeur, il décide : »je devrais écrire ma vie. .cette idée me sourit. oui mais cette quantité effroyable de « Je » et de « Moi » il y a de quoi donner de l’humeur au lecteur le plus bénévole.(..) on pourrait écrire, il est vrai, en se servant de la troisième personne » il fit », « il dit.. »
Astucieux , Rolin a utilisé parfois le « TU » amical et complice avec le lecteur au milieu du livre, c’est une jolie dérivation. Pour le reste, va- et- vient entre présent d’écriture,présent avec ses hésitations,ses doutes et le retour à des carnets tenus il a longtemps-souvent plusieurs années- pour marquer les jalons d’une vie de voyageur.
Le problème avec les articles de Passou c’est que j’ai en général un temps de retard sur les évènements, voire même deux.
En l’occurence j’en suis encore à Jean-Paul Dubois et même pas le livre chroniqué par Passou, que j’attaque juste (le livre, pas Passou !). J’ai acheté à la fois « La succession » et « Les hommes… » et j’ai pensé judicieux de les lire dans l’ordre dans lequel ils ont été écrits.
C’est peu de dire que « Succession » m’a passionnée. L’écriture est fluide et très agréable, avec un humour parfois absurde et on est suspendu aux histoires de famille et à l’histoire personnelle de ce joueur de pelote basque exilé à Miami. Pourtant Dieu sait que la cesta punta n’est pas a priori ma tasse de thé, c’est d’ailleurs probablement la raison qui fait que je n’avait pas été tentée de le lire au moment de sa parution. C’est une ancienne « Grande Librairie » donnée en lien ici, où Dubois était invité, qui m’en a donné l’envie. Je vous le conseille vivement. Il y a matière à réflexion !
Où pourra t-on lire la Correspondance complète de Christiane ?
Une de nos dernières grandes épistolières !
Faites comme moi, Lavande. J’achète le livre conseillé — pas tous les conseillés, disons 1 sur 20 — et je le range dans la pile des livres à lire. Il arrive que je lise un livre 10 ans après l’achat, plus aucun souvenir des causes de l’achat. Très apaisant.
Un bon entretien avec Olivier Rolin.
https://books.openedition.org/bibpompidou/1103?lang=fr
Sinon, Paul Edel, vous savez très bien que nombre de libraires défendent des livres négligés par les médias.
Jazzi, épargnez-nous Christiane, c’est déjà assez insupportable comme ça ses relectures wikipédiesques
ouf enfin de la vraie littérature comme on l’aime !
ras le bol de tous ces écrivains qui font rien que parler d’eux comme s’ils étaient le nombril du monde !
au moins là on renoue avec le grand récit d’aventure !
comme Moby Dick, non ?
et c’est là qu’on attend les réactions de tous les faux culs de ce blog qui pour le billet précédent disaient en avoir ras le bonnet des automachins !
Vivaldi Op 44 n 11 :
incroyable !
déjà pour le billet précédent il n’y avait aucun rapport entre l’éloge de passou et l’extrait du livre qui semblait être écrit avec ses pieds, et là on ne refait le coup !
qui parlait de crédibilité déjà ?
faut vraiment pas avoir peur du ridicule…
Puisque vous n’avez pas répondu à la question relative à la possibilité que les chiffres astronomiques allouées aux astronomes soient dédiées à des causes plus utiles, le premier et plus important faux-cul de ce blog c’est vous, hamlet : un petit moraliste à deux balles qui ferait mieux de ne pas juger les autres.
« Paul Edel dit: 1 septembre 2019 à 14 h 26 min
Lu deux bons romans de la rentrée (…) et « Extérieur monde » d’Olivier Rolin(Gallimard)
« Extérieur monde », de Rolin. Souvent envoyé en mission par le Quai d’Orsay pour parler de littérature française, de Hugo à Proust, ses préférés, Olivier Rolin se rend à Shanghai ou Bakou, à Port-, New York, Mexico ou au Portugal.. Sans oublier la Colombie ou la Sibérie .Rolin, l’auteur de « Méroé » et de « Tigre en papier » a une visible préférence pour la Russie, hanté par les victimes du passé stalinien,(voir son livre « le météorologue » )mais aussi une Russie intérieure, intime, personnelle, tchekhovienne ,marquée par des rencontres avec des personnages chaleureux. Chaque voyage a un plusieurs sens : Roin boucle sa valise pour s’éloigner de la vie quotidienne parisienne (bien qu’il y ait quelques pages admirables sur le jardin du Luxembourg) et oublier la disparition d’un ami, Serge, ou simplement pour larguer les amarres. Voir d’un hublot d’Airbus la planète défiler dans les derniers reflets de soleil sur une mer de nuages, avant la nuit. Il flotte un parfum de brume, de soudain brouillard, dans cette vie.
Le meilleur de ce livre-confidences est ce bilan d’une vie,ses echecs analysés dans un vagabondage mémoriel . Les confidences à propos des femmes tiennent une grande part. . Jeunes voyageuses entrevues, serveuses de bar, hôtesses d’un hôtel vide un dimanche soir, femme silhouettées, fugitives , flirts d’un jour, ou passion totale qui s’achève en clinique Cette ronde des femmes, si nocturne, forme une ombre périphérique puis soudain centrale dans cette autobiographie. »
»
passou est plus pudique : il ne parle pas de ses histoires de cul dans son articles…
« Paul Edel dit: 1 septembre 2019 à 14 h 26 min
(…)
Le meilleur de ce livre-confidences
(…)
»
Paul Edel préfère les livres confidences aux livres médicaments.
les livres médicaments sont aussi des livres confidences ?
et les livres confidences sont rien d’autre que des livres médicaments, ne serait-ce que pour soigner son égo et son besoin d’exister…
Si quelqu’un peut poser la question à ce charlatan d’edel qui sait décidément bien jongler avec les mots en fonction des ses amitiés et donc de ses vanités…
sur ce coup la subtilité qui m’échappe.
@Pablo.
Non, Pablo, je ne vois pas d’autre oiseau chez Ravel, sauf lui-même évidemment qui en était un bien curieux.
renato, non non non pas de morale !
je lis et je constate le manque de crédibilité de nos critiques littéraires pros et amateurs.
et ce manque de crédibilité je l’interprète comme une forme de « faux cul ».
je ne vois aucune leçon de morale ici.
ou alors renato il faudrait me l’expliquer, mais comme pour le reste je doute que vous en soyez capable.
et maintenant je vais vous lire !
soit vous allez changer rapidement de sujet, soit on va bien rigoler…
de grâce mes chers faux culs de mes deux : ne changez pas de sujet !
Rien à expliquer, hamlet, je vous ai dit pourquoi vous êtes un moraliste et un faux-cul. Lisez bien mon post. Il faut être propres sur soi avant de juger les autres.
J’ai lu l’extrait du livre qui est proposé par Gallimard. Je ne suis effectivement pas emballé par ce début, qui est du n’importe quoi. On n’y comprend rien. Que veut-il nous raconter ? Il a l’air de douter lui-même du bien-fondé de son projet. Il insiste sur ses doutes, les « affreux » de la création ? Cela va nous mener où ? Il faudrait tout lire, en aurons-nous le courage ? Pas dans l’immédiat. D’autres livres nous attendent…
« Le problème avec les articles de Passou c’est que j’ai en général un temps de retard sur les évènements, voire même deux. »
Ma chère Lavande, et c’est vous qui m’accusiez violemment de n’avoir plus de matière crise ! Allez, un petit effort intellectuel, ne vous laissez pas envahir par le vide ! Je me marre, comme disait Coluche.
Matière « crise », beau lapsus ! C’est mon inconscient qui exprime un tourment de « crise » à propos de Lavande. Saura-t-elle remonter la pente ?
« L’homme n’a pas tant d’ouverture à la nouveauté. Si c’est à celle des autres, tant pis pour lui. »
Julien Gracq, cité de mémoire.
Dire à quel point je me fous de la rentrée littéraire et des prix tous plus merbeux les uns que les autres, qui seront distribués à des imbéciles qui n’écrivent pas, comme le remarque justement Asensio, me semble trop difficile pour ce soir. J’essaierai demain.
renato je vais essayer de vous le dire dans un langage crypté comme vous aimez :
1/ sous le billet précédent, au sujet du livre de Moix, beaucoup de commentateurs ont dit en avoir ras le bonnet avec les livres « nombrilistes ».
vrai ou faux ?
2/ sous le billet précédent passou nous a fait l’ éloge d’un livre dont l’extrait qu’il nous a donné à lire démontrait que ce livre était mal écrit au point que vous avez dit vous-même que Moix n’était pas un écrivain.
3/ sous le billet précédent Edel a dit en avoir marre des « livres médicaments » par contre il semble aimer les « livres confidences » : je demande où est la différence ?
maintenant expliquez-moi, si vous le pouvez, où vous voyez que je donne des leçons de morale en posant ces questions ?
répondez à ma dernière question sans chercher à vous défiler svp !
Chaloux, quelle est votre interpretation préférée de ce qui suit, ma culture étant ce qu’elle est je suis toujours surprise d’entendre Faure pour une autre Pavane. J’aime beaucoup Ravel.
renato, vous comprenez bien que quand un critique nous fait l’ éloge d’un livre dont l’extrait qu’il nous donne à lire démontre que ce livre était mal écrit au point que vous dites vous-même que Moix n’était pas un écrivain cela pose la question de la crédibilité de la critique ?
est-ce donner une leçon de morale que poser cette question ?
c’est une question basique niveau maternelle !
est-ce une question de faux cul quand vous même dites que Moix n’est pas un écrivain ?
cela signifie que vous aussi êtes un faux cul ?
expliquez-moi nom d’une pipe !
Dites, Pierre Assouline, jetez-vous sur « choses vues », certes, mais aussi sur votre clavier azerty pour rajouter un « s » à ces « Misérable(s) », qui meurent un peu de froid sans lui…
(sinon, comme d’hab’, travail impeccable, m’enfin ça, vous devez avoir l’habitude, j’imagine que sur les bancs du collège, déjà, vos professeurs manifestaient leur approbation. D’ailleurs, c’est même ce qu’on pourrait vous reprocher, savez-vous ? Une maîtrise dans l’expression, la pleine possession de vos sujets, la tournure élégante… Et un poil, oh, un petit poil certes, d’application. Ne commencez pas à râler : ce petit poil n’est rien par rapport à ceux, innombrables et tellement vigoureux, qui poussent dans les paumes des mains de vos contemporains…)
(allez, souriez, quoi)
hamlet la pluralité des opinions ne rentre apparemment pas dans vos goûts ; ni la liberté d’opinion, d’ailleurs.
Cela dit, l’adresse d’une pharmacie littéraire pourrait vous interesser :
D’Olivier Rolin, j’ai beaucoup aimé Meroe, cette passion assiegeante le tigre de papier et le météorologue. Moins cette histoire de tableau en Amérique latine et suite à l’hôtel crystal. A vrai dire je n’achète plus de livres et je ne sais combien de temps il faudra pour que celui ci arrive dans les rayons de la bibliothèque municipale. Je suis dans un quarto de Blondin et l’Europe buissonnière après monsieur jadis.
Quelle jolie femme était Charlotte Rampling.
Chaloux, cette version ne me semble pas optimale, vous en auriez une autre en réserve?
Je ne sais pas, Bérénice, pour moi c’est une oeuvre pour piano.
Mais, cette version, très exacte, peut-être.
Boulez. Je n’aime pas le compositeur ni le bavardeur mais j’apprécie le chef d’orchestre.
Charlotte Rampling morte ? N’est-ce pas une de ces rumeurs, les plus détestables à mon sens ? Etes-vous sûre de vous ?
renato, pharmacie ?
c’est pour essayer de ne pas vous rendre que vous évitez donc de vous poser des questions ?
quand j’aurai un peu de temps je vous ferai un petit cours de philo sur la notion de pluralité et vous verrez que c’est très loin de l’idée que vous avez décidé de vous en faire.
ce que vous décrivez s’apparente plus à ça :
https://www.la-croix.com/Debats/Chroniques/Cesser-faire-politique-dautruche-2018-10-16-1200976286
@Pablo
@Chaloux
Ravel: Trois beaux oiseaux du Paradis (Trois chansons), Le martin-pêcheur (Histoires naturelles).
MM
oubli : c’est pour essayer de ne pas vous rendre « malade » que vous évitez donc de vous poser des questions ?
Clopinettes, suis sur Arte. Elle a quelques années de moins dans Sous le sable.
Clopine dit: 1 septembre 2019 à 21 h 24 min
Charlotte Rampling morte ?
Qui a écrit ça?
Pierre Assouline n’a jamais été beau. Donc il est immortel.
X
Et puis ça, mon dieu…
Clopine dit: 1 septembre 2019 à 21 h 07 min
« Ne faites pas aux autres ce que vous voudriez qu’on vous fît, car rien ne prouve qu’ils aient les mêmes goûts que vous ».
En-dessous d’un certain niveau de compréhension, ne vaudrait-il mieux pas se taire?
Je pose la question.
Hurkhurkhurk!
La semaine passée, elle était à son apogée dans On ne meurt que deux fois.
Je me pose des questions, hamlet, mais pas stupides comme les votres. Pour la leçon de philo, j’ai mieux parmi mes fréquentations. Faites bon voyage.
renato : merci 😉
Mais est-il ce qu’on offre pas souvent des choses que l’on aime et nous tentons de détecter une coincidence entre notre gout et le gout de celui à qui l’objet est destiné. Je ne me vous guère offrir une chaise en plastique verte fluo par exemple.
Est ce qu’on ,
Quand on dit que quelqu’un ETAIT (suit ce que vous voulez…), la confusion est certes possible. Et comme cela est arrivé récemment à Charlotte Rampling (la rumeur de son décès veux-je dire…)
Chaloux, savez-vous que votre obsession, là, va vous mener à votre perte ? Imagine-t-on quelqu’un monté sur de grands chevaux, certes, ne jamais en descendre ? Une vexation ne jamais trouver un motif à relativiser ? Un prurit ne jamais trouver sa pommade, un dérangement ne jamais rêver d’ordre, une épreinte ne jamais trouver, enfin, je ne dis pas les toilettes mais au moins la chasse d’eau, afin d’oublier tout ça ?
Bon, c’est vous qui voyez, n’est-ce pas. M’enfin, la fatigue aidant, le gloussement hurkien devient légèrement hystérique.
A part ça, vous allez bien ? Sans rire ?
La grande, la magnifique, l’inaltérable Charlotte Rampling n’est pas morte ! La fausse nouvelle a circulé sur le Web ; en vain. Terrible époque de dégénérés !
Boldoclopine, comme les visages d’actrices prennent bien la lumière, votre prose prend parfaitement le ridicule. Vous êtes si sotte, si bornée, si volaille, que vous me faites rire presque à chacune de vos interventions. Le rire n’est pas une maladie sauf dans certains cas très précis, quand il est sans cause, ce qui n’est pas le cas ici, loin de là. Fin de la consultation.
Hurkhurkhurk!
Puisque la population est masculine et que ce film est ponctué de scènes de coīt, qui aurait vu post coītum animal triste? Est ce une réalité atteignant tous les hommes?
Bolsonaro est mort d’un accident de voiture il y a exactement 6h.
« Des voyages, des villes, des paysages, des révolutions, des climats, des guerres, des rencontres, des ciels, des amis, des femmes. Voilà de quoi est fait ce manège dans lequel on peut grimper quand et où on veut. »
je me demande si le point la virgule sont placés au bon endroit ? faut-il lire plutôt :
Des voyages, des villes, des paysages, des révolutions, des climats, des guerres, des rencontres, des ciels, des amis. Des femmes, voilà de quoi est fait ce manège dans lequel on peut grimper quand et où on veut.
?
Oui, j’ai compris, Bérénice : vous n’avez en aucun cas voulu dire que Charlotte Rampling était morte. Mais ma réaction était due au fait que, sur internet, la « fake new » avait circulé, et que j’ai cru, bêtement, que vous en aviez été victime. L’emploi de l’imparfait a fait le reste. J’espère que tout cela n’enclenchera pas une détestation profonde, mais bon… ici, tout est si mal interprété. Bref.
dans le voyage de Stevenson on avait une ânesse, au nom sympa et évocateur de « Modestine ».
la disparition de l’ânesse dans le roman de voyage a changé la donne dans la mesure où il a bien fallu trouver d’autres mammifères à monter…
Tout au contraire, ici tout est fort bien interprété. Par quelques uns.
à noter aussi que les villes retenues diffèrent selon les critiques.
pour edel : Shanghai ou Bakou, New York, Mexico
pour passou : Kaboul, Sarajevo, Porvenir, Saint-Petersbourg, Valparaiso, Shanghaï.
les attachés de presse n’ont plus ne sont plus ce qu’ils étaient, avant ils auraient donné à tous les critiques une liste type des villes visitées, sinon c’est le bordel…
La pauvre bête, Stevenson la martyrise. Il y a une très belle préface sur le sujet de Gilles Lapouge dans l’édition GF.
si ça se trouve c’est une faute de frappe : il suffit d’une seule lettre pour passer de « victime d’une rumeur » à « victime d’une tumeur ».
Clopine, n’ayez crainte, je discréditer coincée au chapitre love aéré nd peace pour la majorité et lisse pour les autres, certains dont je tairai le nom mais la liste est cependant longue.
Je suis restée coincée au chapitre love and peace pour la majorite, posse pour les autres mais la liste de ces autres est néanmoins longue. Je tairai le nom de tous ces jean foutre à mes yeux.
PISSE.
« Le Clézio, ce prix Nobel pour boy-scout »
ça c’est pas une pique : c’est une évidence.
Par peur des représailles, déjà quand on n’a rien fait de mal, ou pensé il en est toujours qs hi viennent pour le plaisir scandalisée votre petite entreprisecalors il as viens bien, Clopinettes, que je ne prendrai pas ce ris qs je. Je contient ma liste noire un peu comme Onfray a pu lie le livre noir de la psychanalyse, c’est une symétrie voulue.
Bérénice, fichtre, je ne comprends rien, mais alors rien, que pouic, nada, que dalle, à ce que vous écrivez. Demain, peut-être ?
Vandaliser, imaginez bien, que je ne prendrai pas ce risque.Clopine.
A jamais, ce sera tout. Ce qui est certain c’est que vous fournissez l’effort quand vous en décidez, c’est bien ça, c’est vous qui décidez? Pourtant c’est clair mais vous faites obstruction comme d’habitude.
Bérénice, je vais vous dire le fond de ma pensée. Le pastis, c’est traître, le rosé, aussi, quant aux autres substances psychotropes, quand on est dimanche soir et qu’il s’agit, dès le lundi matin, d’aller gagner sa vie, ben la question se pose : le vin en vaut-il la chandelle ?
D’un autre côté, si vous émargez à l’éducation nationale, on peut tout comprendre en ces temps de rentrée. Affronter ça, mon dieu. Autant lugubrement commencer à creuser le trou, au cimetière, qui vous permettra certes de passer l’hiver loin de la pluie, mais vous ensevelira de tombereaux de terre glaise. Pourtant, songez-y, des échappées existent : l’automne est si beau, quand il le veut…
Je ne suis plus votre amie depuis longtemps, Chaloux, j’imagine sans peine que cette amitié ne vous manque pas, vous remplacez par des saucisses et je ne sais quoi. Je vous hais, vous me dégoûtée pour différentes raisons mais je comprendrais aussi que ce puisse être réciproque. Je ne vous en voudrais pas plus ni moins.
Degoutez. Intellectuellement, moralement, physiquement.
Bérénice : c’est quoi cette histoire de chapitre « love and peace » ? ça m’intéresse.
la chanson « the Weight » a été composée en 1968, époque encore crédible, comme avaient été crédibles les années précédentes de la « Beat Génération ».
la question est de savoir à partir de quelle années le monde n’a plus été crédible ?
pour arriver en 2019 où passou nous présente le livre de Moix comme une histoire de buzz commercial l’évènement littéraire de la rentrée…
il existe une piste : Jesus est mort à 33 ans, Mozart à 35, par contre Hendrix, Joplin et Morrison sont tous trois morts à 28 ans, soit 5 ans de moins que Jésus.
Je ne sais pas si vous vous y connaissez en numérologie ésotérique et numérologie kabbalistique, sinon c’est pas grave, ce sont des calculs qui vous donnent une fin de crédibilité datant de 1971 !
c’est une date importante à retenir, à partir de 1971 le monde a cessé d’être crédible !
et c’est comme ça que les bénéficies engrangés par une chanson comme Imagine de Lennon qui prônait un toit pour les sans abris a permis à Yoko Ono de devenir la première promotrice immobilière de la côte Est, ce qui a marqué la fin complète de la crédibilité, qui ensuite s’est confirmée dans l’utilisation du langage HTML dans les logiciels de recherche sur internet, HTML signifiant, je vous le rappelle au cas où vous ne le sauriez pas : Hello Très Marrant sous Lithium, langage utilisé par le FBI pour traquer les anciens gauchistes ayant participé à Woodstock !
j’y pense : Rolin ne serait pas par hasard un ancien gauchiste ?
j’espère que Closer ne le sait pas, en tout s’il vient ici il faut surtout éviter de le lui dire sinon il va encore nous péter un boulon…
21h 42
Si avoir recours à un pseudonyme est lâche (selon certains),
Choisir la lettre de la variable algébrique et de tout ce qui est inconnu (quelconque ou incognito, presque rien ou je ne sais quoi) serait une lâcheté avec exposant.
Que les censeurs exultent : cette couardise expose à quelques fâcheux quiproquo
Et augmente le risque de devenir parano.
On l’a vu chez autrui
(Puisque vous portez un domino
Vous pouvez être n’importe qui.
Inutile de protester, on vous dit que vous êtes celui-ci.
On le sait mieux que vous, quand même !)
On le découvre pour soi quand on sursaute, pris d’une inquiétude extrême.
Oubliant qu’on est invisible,
On se croit (un instant, un instant seulement) pris pour cible.
Rolin était même marxiste !
alors moi je comprends pas que moi je me fasse aligner à chaque fois que je parle de Marx et pour les autres ça passe comme une lettre à la poste !
c’est limite deux poids deux mesures !
c’est injuste, je suis le seul marxiste à me faire limite lyncher.
et en plus Hugo, les Misérables…
quelle misère d’injustice !
Hamlet, après 1990 et depuis 2000 l’espoir est enterré. Là on lui offre une crémation en attendant les radiations. Pourquoi selon vous de plus en plus d’hommes dysfonctionnement ?.
Dysfonctionnent. Excusez toutes ces fautes .svp.
hamlet, si vous n’avez pas ouvert le lien,le voici, et ne faites pas l’idiot
Olivier Rolin. Entretien avec Nathalie Crom
https://books.openedition.org/bibpompidou/1103?lang=fr
bonsoir
( En bonne place au « club des 27 », figure Brian Jones ; Bill Wyman a dit de Jones : « … Il a créé le groupe. Il a choisi les membres. Il a nommé le groupe. Il a choisi la musique qu’on jouait. Il nous a trouvé des concerts… Très influent, très important et puis il a perdu son pouvoir peu à peu — extrêmement intelligent — et il l’a gâché et tout s’est envolé.» Bill Wyman a dit de Jones : « … Il a créé le groupe. Il a choisi les membres. Il a nommé le groupe. Il a choisi la musique qu’on jouait. Il nous a trouvé des concerts… Très influent, très important et puis il a perdu son pouvoir peu à peu — extrêmement intelligent — et il l’a gâché et tout s’est envolé. »
https://www.youtube.com/watch?v=Rqqaw9iN0Js )
le pire pour un ancien bolchévique c’est quand il ne reste plus que la vodka pour vous évoquer la Russie.
et alii merci mais je l’ai déjà lu, je connais l’histoire pratiquement par coeur.
c’est ce qu’il y a de bien avec la littérature, suivant comme on tourne les choses elle vous permet de justifier tout et n’importe quoi.
mais vous le savez : l’important n’est pas l’histoire que nous vivons, mais l’histoire que nous nous racontons.
j’ai déjà écouté 2 fois Rolin en conférence je peux vous dire que son numéro est très au point.
vous remarquerez que la plupart de ses réponses commence par « je », il fait partie de ceux souffrent de ce syndrome qui consiste à avoir du mal à s’oublier ne serait-ce qu’une seconde, un peu comme clopine.
« I want to write scenes that are frightening and inimitable. I don’t want to be as intelligible to my contemporaries as ** who […] is bound for the Museums. I am sure I am far enough ahead to have some small immortality if I can keep well. »
Non, ce n’est pas Stendhal.
Mais c’est un critère (et un contre-critère) comme un autre.
De Nota, Le problème avec l’extrait du livre que donnent les éditeurs, c’est que c’est toujours le début et que très souvent le début d’un roman, c’est ce qu’il y a de moins réussi, de moins significatif d’un auteur.
Euh là, Passou, vous êtes sûr de ce que vous dites là ? On a tous tellement en tête d’admirables débuts, qui vous donnent envie de courir jusqu’à la page suivante ; je ne donne pas d’exemple parce que là, précisément, on n’est pas couché de bonne heure m’enfin… Z’êtes vraiment sûr de vous ?
et alii, vous voyez une phrase comme :
« ce qui fait que ma vie est infiniment plus grande que ma vie et que le passé n’est pas une chose figée, pour moi et pour tous ceux qui lisent, c’est la littérature. C’est un grand service qu’elle nous rend. »
c’est tellement « cliché » « stéréotypé » que ça pourrait être une phrase utilisée par un romancier pour parodier un « écrivain ».
c’est dommage que personne n’y ait pensé.
deux poids deux mesures ? Ce n’est pas nouveau. Il suffit de relire « Les animaux malades de la peste »…
Cela dit, ce n’est tout de même pas du même ordre d’apprécier les livres d’O. Rolin et d’en dire du bien que d’avaliser les prétentions littéraires du carambouilleur dont il était question sur le fil précédent.
L’indignation, tout autant que l’admiration, gagne à être sélective ou du moins graduée.
« ma vie est infiniment plus grande que ma vie »
c’est tellement trognon…
celui qui a une vie infiniment plus grande que sa vie ne dira jamais que sa vie est infiniment plus grande que sa vie.
c’est comme seuls les imbéciles disent « les livres m’ont permis d’échapper à l’imbécillité de mon époque ».
et ça il suffit d’avoir quelques grands auteurs pour le savoir.
personne ne dit jamais de lui-même « ma vie est plus grande que ma vie », ce sont les autres qui le disent pour lui, mais jamais lui-même, à moins d’avoir… j’en sais rien, je ne sais même pas ce qu’il faut avoir pour sortir ça.
comme ça :
« (…)Dans la mythologie, les héros sont des hommes qui cherchent à égaler les dieux. Après tout, égaler les dieux, c’est pas mal, c’est une ambition. Alors oui, j’ai lu L’Iliade. Achille ! Je n’ai jamais rêvé d’être Myrmidon, mais enfin, c’est un grand personnage !(..) »
ça aussi c’est hyper trognon.
et ce qui hallucinant c’est que s’il sort des trucs de ce genre pendant une conférence tout le monde est subjugué…
et là on se dit wow y’a comme un ‘blème quelque part…
x dit: 1 septembre 2019 à 23 h 24 min
x, oui d’accord avec vous, vous avez mille fois raison, désolé ! c’était juste pour emmerder paul edel.
( https://www.findagrave.com/memorial/1724/ronald-c_-mckernan )
Passou, le début des romans ne seraient pas significatifs du talent d’un écrivain? Alors, pourquoi diable cet intérêt pour les incipits? Pour démontrer combien les débuts d’un roman ne rendent pas justice au talent d’un auteur?
Je lis toujours le début — je lis rarement des romans, Cause-effet, peut-être ?
C’est curieux, les étudiants et déjà les élèves de lycée ont appris à soigner particulièrement le début et la fin de leurs copies, sous prétexte que les correcteurs débordés liraient en diagonale, accorderaient un peu d’attention au plan et à ces deux « bouts » du pensum. (Affreuse légende sans doute.)
Et nos auteurs, sachant pertinemment que c’est ce chapitre qui va être diffusé, que le client potentiel après avoir parcouru la quatrième de couverture commence en général par le début (à part les adeptes de la page 69 ou autre nombre fétiche personnel), ces risque-tout, ces incorruptibles ennemis de tout compromis, ne soigneraient pas particulièrement leur premier chapitre ?
Seuls les débutants doivent croire qu’il y aurait des critiques suffisamment indignes ou surmenés pour procéder de la même façon que les correcteurs (imaginaires bien sûr).
Ou alors ces esprits mesquins qui nous ont fait tant de mal (sur les blogs notamment), ce public un peu frotté de littérature et qui se croit quelque chose alors qu’il n’est rien…
Que voulez-vous, les gens sont méchants et surtout jaloux des surhommes infaillibles, capables de lire excessivement vite et (en même temps) parfaitement bien, de leur capacité à ne dormir que deux heures par nuit tout en gardant l’esprit clair et le jugement sûr.
@ Chaloux
Il y a aussi « Le martin-pêcheur » des « Histoires naturelles ».
Tu connais ce petit film?
Ravel parlant à Olin Downes
https://www.youtube.com/watch?v=Nf-IWOhRRYo
MM dit: 1 septembre 2019 à 21 h 27 min
Oui, on avait parlé hier:
– Daphnis et Chloé, où ils annoncent l’aube
– les « Trois beaux oiseaux du Paradis », des « Trois chansons pour chœur a cappella »
– Et les « Oiseaux tristes », de « Miroirs »
« …les confiterias historiques de Buenos Aires… »
Il manque l’accent: confiterías.
ah, ces rois remplis de vaillance ! Le bouillant Achille arrive à 32’54 » (le poing levé)
https://www.youtube.com/watch?v=hw2-oZmTHCw
Rêves héroïques avoués, à moitié pardonnés ?
Je me demande si nos politiques aussi ne se rêvaient pas pompier ou architecte en chef des monuments historiques ou policier. Cow-boy parisien (« un de nous deux est de trop dans cette ville »)
Dompteur. Magicien comme Merlin l’enchanteur. Père fouettard. Barbier (« demain on rase gratis »). Hôtesse de l’air, qui sait. Un nouveau filon pour le storytelling et les métaphores filées.
« Souvent envoyé en mission par le Quai d’Orsay pour parler de littérature française ».
Paul Edel dit: 1 septembre 2019 à 14 h 26 min
Si j’ai bien compris, Olivier Rolin c’est un ex maoïste sans la moindre lucidité ni le moindre sens du ridicule dans sa jeunesse (« membre dirigeant de l’organisation maoïste Gauche prolétarienne, il est engagé dans la « branche militaire » de la Nouvelle résistance populaire. La Gauche prolétarienne refuse pourtant le passage à l’acte qu’aurait constitué une action violente. Le mouvement NRP, créé pour être le bras armé possible d’une lutte révolutionnaire, est resté pacifique jusqu’à l’auto-dissolution ») qui a passé sa vie à voyager aux frais du contribuable pour nous raconter ses impressions de touriste parigot embourgeoisé. Un futé, quoi, au cynisme de médiocre typiquement « sollersien ».
Et son flair littéraire a l’air d’être aussi fin que celui qu’il a pour la politique: « Jules Renard dont il sous-estime le Journal… ».
La rentrée littéraire française ou La Foire aux Nuls.
il existe une piste : Jesus est mort à 33 ans, Mozart à 35, par contre Hendrix, Joplin et Morrison sont tous trois morts à 28 ans, soit 5 ans de moins que Jésus. Je ne sais pas si vous vous y connaissez en numérologie ésotérique et numérologie kabbalistique, sinon c’est pas grave, ce sont des calculs qui vous donnent une fin de crédibilité datant de 1971 ! c’est une date importante à retenir, à partir de 1971 le monde a cessé d’être crédible !
hamlet dit: 1 septembre 2019 à 22 h 48 min
Sauf que Hendrix, Joplin et Morrison font partie de la fameuse liste de musiciens morts à 27 ans. Donc, il va falloir que tu refasses tes calculs numérologico-kabbalistiques… (on savait que tu étais nul en littérature, nul en philosophie, nul en politique, nul en art, nul en histoire, nul en musique, nul en prophéties, nul en éthique, nul en orthographe, nul en boxe verbale, nul en trollerie, nul en écriture, nul en culture générale… et maintenant on apprend que tu es, en plus, nul en calcul et nul en ésotérisme. Si à cela on ajoute, que tu es aussi nul en absence et nul en promesses, cela commence à faire un peu trop de nullités cumulées, tu ne crois pas?)
« …écrire avec la sonate en sol majeur, c’est se condamner à n’écouter ni Schubert ni la musique de [du] propre texte… »
Sviatoslav Richter plays Schubert: Sonata no. 18 in G Major
« Dans un trou vivait un hobbit. Ce n’était pas un trou déplaisant, sale et humide, rempli de bouts de vers et d’une atmosphère suintante, non plus qu’un trou sec, sablonneux, sans rien pour s’asseoir ni sur quoi manger: c’était un trou de hobbit, ce qui implique le confort. »
« Où ? Quand ? Comment ? Quoi ? Qui ? Pourquoi ? La leçon de journalisme donnée… de sang-froid par Truman Capote » tweet.
Leçon de journalisme ?! Parce que au cours de la scolarité obligatoire il n’apprennent plus ça ?
Incidemment, dan le Tristram, Sterne dit que lorsqu’un élève se posait ces questions il savait écrire.
D’ailleurs, j’ai mis cette séquence en exergue au jeu figure :
se posait ces questions il savait écrire > se pose ces questions il sait écrire.
De nota, L’incipit, c’est vraiment l’entame, la première et éventuellement la deuxième phrase du roman. Le début, les premières pages. Or c’est là que l’auteur se rode ; après, il trouve sa vitesse de croisière. Je suis partisan de demander systématiquement aux jeunes auteurs de refaire leur début une fois qu’ils ont trouvé leur rythme. Les vieux de la vieille, eux, le savent bien qui le jettent. Enfin, ce que j’en dis… Rien de systématique dans tout ça.
« Les vieux de la vieille »
Dubois, Moix, Rolin… que des valeurs sûres et confirmées, en attendant le Modiano nouveau, Passou !
Rien d’intéressant parmi les premiers romans ?
Le propre du critique et des jurés de prix littéraires n’est-il pas semblable à celui du chien truffier et de découvrir les nouvelles pépites ?
Pablo75 dit: 2 septembre 2019 à 1 h 16 min
La rentrée littéraire française ou La Foire aux Nuls.
Le plus curieux c’est que cette usurpation de la littérature par la plus crasse nullité n’engendre à la longue aucun sentiment de honte. Plus ils vont, plus ils sont contents d’eux-mêmes.
« Bouriates »
—
Du bon usage de l’exotisme lexical. On imagine que pour un Bouriate, un Béarnais doit sembler rudement dépaysant.Comment peut-on être Bouriate? Comme on est béarnais, je suppose.
En revanche, comment Depardieu peut-il être mordove? Zat iz ze kwestionne zat kwestionz…
Plus sérieusement, le programme Stendhal, imaginé par Yves Mabin Chennevières, poète, diplomate & écrivain:
« Le programme Stendhal soutient des auteurs de langue française dont le projet d’écriture justifie un séjour à l’étranger d’une durée d’un mois minimum.
En contrepartie d’une allocation forfaitaire de séjour, les écrivains apportent leur concours aux actions d’échanges culturels menées par les postes du réseau culturel français à l’étranger (colloques, lectures publiques, rencontres, ateliers d’écriture).
Témoin de l’ouverture au monde de la littérature française, le programme Stendhal a contribué aux succès de Maylis de Kerangal, Marie Darrieussecq, Emmanuel Carrère, Patrick Deville et bien d’autres. »
Site de l’Institut français.
Généralement, les choses se passent sans nuages… Quand l’auteur invité se comporte en diva, et fait preuve d’une khônerie qui déshonore la (fausse) confrérie, on maudit Stendhal et le choix parisien…
Immanuel Wallenstein c’est lui qui a inventé le concept d’economie monde popularisé par Braudel et outrageusement accommodé à sa sauce par Attali
Wieviorka c’est le type qui confond le signe paix dans le monde avec des symboles de l’extrême droite. Comme Griveaux confond bulldozer et monte-charge. Doivent bien s’entendre tous les deux. Les retweets d’Assouline ont une belle unité.
un concept: entretien avec ECO U
. L’objectif ? Mettre en pratique la gymnastique intellectuelle qui s’impose selon lui si l’on veut parvenir à s’orienter dans le grand choc entre les civilisations qui s’opère devant nous. Ce qu’il appelle le « polylinguisme mental », ou la capacité non pas de parler une langue unique et de se projeter dans l’universel, mais de mesurer les différences, subtiles et décisives, entre les concepts fondamentaux de chaque culture. Après plus d’une heure d’un entretien virevoltant où nous avons abordé toutes les grandes questions qui l’ont occupé, nous nous promenons quelques instants devant la pyramide du Louvre. Devant ce temple de la culture, alors que des touristes le reconnaissent et l’interpellent, en français, en italien ou en anglais, voilà qu’il me livre une clé de réponse. « Vous m’interrogiez sur la manière dont j’étais passé de l’exégèse de la pensée de saint Thomas, sujet de ma thèse à Turin, à la saisie des mutations de l’esprit du temps. Mais saint Thomas ne s’occupait que des mutations contemporaines. C’est grâce à lui que j’ai appris à faire cela. » La Somme théologique, géniale anticipation de Wikipédia ?
https://www.philomag.com/les-idees/entretiens/umberto-eco-philosopher-cest-regler-ses-comptes-avec-la-mort-6493?utm_source=Philosophie+magazine&utm_campaign=e37f60a075-EMAIL_CAMPAIGN_2019_05_10_02_57_COPY_05&utm_medium=email&utm_term=0_dee8ebacdf-e37f60a075-217926025
« polylinguisme mental »
Et non seulement, Eco conseillait de construire des phrases en employant les mots plus courts — peu importe la langue —, p. ex. : « Give me a pizza, vite ».
« j’y pense : Rolin ne serait pas par hasard un ancien gauchiste ?
j’espère que Closer ne le sait pas, »
Je le sais mon bon hamlet, ça me fait de la peine, mais s’il fallait éliminer de nos lectures et de nos fréquentations tous ceux qui ont été atteints par la lèpre gauchiste dans leur jeunesse, il ne resterait plus grand monde. L’important est qu’ils aient renoncé aux idées criminelles de leur jeunesse. L’idéal serait qu’ils demandent pardon, tel Moix demandant pardon à la TV pour ses dessins orduriers et absous par le révérend père BHL « va et ne pèche plus ». Mais ne rêvons pas; il sera toujours exigé moins de ceux qui ont erré à l’extrême gauche que de ceux qui se sont égarés de l’autre côté…Normal, les premiers détiennent l’essentiel des leviers de commande de notre société. Leur orgueil, leur immense auto satisfaction, leur certitude d’avoir au fond toujours été les meilleurs malgré quelques erreurs vénielles, leur solidarité tacite, tout cela les protègent.
Vous, en revanche hamlet, je vous soupçonne de continuer à vivre dans le péché! Je ne peux expliquer autrement l’acharnement que vous avez montré contre Flaubert pendant des jours et des jours, fouillant partout à la recherche d’indices pour le mettre en accusation comme ignoble bourgeois conservateur! Quel intérêt?
Moi, voyez-vous, je sais bien qu’Aragon, par exemple, était une belle ordure communiste. J’ai lu quand je les ai rencontrés par hasard ses textes à la gloire de Staline et du Guépéou. J’ai lu aussi les textes immondes produits par Sartre, appelant au meurtre. Mais il ne me viendrait pas à l’idée de passer des heures à en rechercher d’autres, ni d’acheter Le Livre Noir du Communisme, ni la récente trilogie de Thierry Wolton qui fait le point sur toutes ces horreurs. Je sais que cela existe en cas de besoin d’information, ça me suffit. Penser que des gens achètent le récent pavé de Taguieff et x sur Céline pour bien se conforter dans l’idée qu’il était une ordure (pavé contesté d’ailleurs par des céliniens sur des bien des points) et que des gens de la qualité de Taguieff aient passé des mois à l’écrire, me laisse pantois.
Un des indices les plus clairs de la fin de la culture est la quête obsessionnelle de la pureté morale (selon les critères dominants bien sûr) des artistes et des écrivains au détriment du jugement sur la qualité de leur œuvre. Au fond, nous rejoignons les régimes totalitaires. C’est parfaitement illustré dans « L’œuvre sans auteur ». Hier après-midi, Arte évoquait le peintre allemand Max Libermann. Son œuvre n’était en rien de « l’art dégénéré », mais il était juif. On peut certainement trouver des cas symétriques en URSS à la même époque avec des artistes « ennemis du peuple ». L’important n’est pas ce que l’on fait, mais ce que l’on est.
Déprimant tout cela mon cher hamlet…profitons du beau temps pour aller nous promener.
@DHH, vous faites erreur, Wallerstein a repris le concept d’économie-monde proposé par Braudel.
pour renato
https://www.flutecolors.com/techniques/pizzicato/
On sort quelques titre de la pile des livres à lire, puis on regarde les étagères bien rangés des livres lus et on en rélit un de 30 ans d’âge.
H.G vaut Humani Generis.
quelques liens utiles :
http://philofrancais.fr/cours-2-incipit-roman-2
http://ecrire-un-roman.com/incipit-roman-techniques/
https://daventuresenecritures.wordpress.com/2018/03/08/soigner-son-incipit-astuces/
https://www.entre2lettres.com/lincipit-cette-phrase-a-soigner-avec-une-extreme-attention/
https://www.osez-ecrire-votre-roman.com/ecrire-debut-roman-accrocheur-incipit/
http://www.jedeviensecrivain.com/ateliers/comment-rediger-un-incipit/
Closer. N’est on pas aussi ce que l’on fait ? un criminel commet des crimes, un artiste aboutit dans son art. Sinon n’importe qui peut prêcher et fiche tout d’une sincérité affichée, publiée, entendue, regardée pour temoignage utile et bénéfique aux orties une fois sorti des éclairages d’une exposition vivriere. Je suis d’accord avec vous pour un totalitarisme mais pour moi ce serait celui resultant de la surveillance des moindres faits, gestes, paroles qui prive ou rétrécit l’aire du privé, de l’intime, du secret individuel qui ne concerne que l’individu dans son propre périmètre, sa cellule. L’artiste a un role effectif dans la société qui le fait vivre, à la limite je préfère encore un qui avoue ses fautes qu’un autre donneur de leçons , sans retour sur son mode de vie et d’agissement mais vivant d’une tout autre façon que ce qu’il tend à offrir au public en partage habité de prétendue sincérité , laissant penser qu’il est en parfaite adéquation avec résultat de son travail, sa quête et sa récolte intellectuels.
L’invention de Braudel
« La Méditerranée existerait-elle sans Fernand Braudel ? Il était né dans la Meuse, en 1902, à Lumeville-en-Ornois, où il passera ses années d’enfance. Son père, instituteur dans la région parisienne, le fait venir à Paris en 1909. L’adolescent se passionne pour l’histoire au point de passer en 1922 l’agrégation et d’obtenir un diplôme d’études supérieures sur Bar-le-Duc sous la révolution. C’est cependant à la géographie que vont ses préférences : c’était alors une matière plus en pointe que l’histoire, confisquée par les positivistes. En 1923, Braudel avait été nommé à Constantine, en Algérie, l’année suivante à Alger : c’est la découverte de la Méditerranée à laquelle il décidera, trois ans plus tard, de consacrer une thèse, « Philippe II et la politique espagnole en Méditerranée, de 1559 à 1574 ». En 1924, il lit La Terre et l’évolution humaine, de Lucien Febvre, futur fondateur de l’Ecole des Annales, qui allait révolutionner la science historique. Nommé à Paris en 1932, il découvre un climat hostile à l’Ecole des Annales. Le gouvernement lui propose, comme à d’autres Français, dont Lévi-Strauss, la faculté de São Paulo, au Brésil ; il y restera jusqu’en 1937, y trouvant notamment l’idée de faire entrer l’économique dans l’histoire. De retour en France, il entre à l’Ecole pratique des hautes études. Fait prisonnier le 29 juin 1940, il vit dans un oflag, près de Mayence. Il donne des conférences à ses camarades détenus, travaille à sa thèse avec les moyens du bord, ses gardiens, qui le surnomment Magnifikus, lui fournissant quelques livres, dont ceux de Max Weber. C’est là qu’il met au point sa théorie du « temps long », « quasi immobile », sa conception de l’histoire se répartissant ainsi : 1. Les grands ensembles géographiques, le climat, les courants marins, la flore, etc. 2. Les fluctuations plus rapides, comme le mouvement des marchés financiers, les prix, les échanges, etc. 3. L’ « écume » c’est-à-dire ce qu’on nomme aujourd’hui l’histoire évènementielle : les batailles, les individus, par exemple. Le monde méditerranéen lui offrait un champ merveilleux, , se réduisît-il, pour sa thèse, à l’époque de Philippe II d’Espagne ; mais Braudel consacrera d’autres livres, plus accessibles, à la Méditerranée, après son élection au Collège de France, en 1949, enfantant une nouvelle génération de chercheurs comme Le Roy Ladurie, Duby, Le Goff, Furet, Vernant, mais aussi une autre qui le contestera en partie, surtout à l’occasion de Mai 68 : Foucault, Derrida, Lévi-Strauss, l’historiographie se scindant en deux branches : l’histoire des mentalités (avec Duby et Le Goff), et l’histoire évènementielle, ces deux branches ayant la faveur du public, comme on l’a vu avec le phénoménal succès de la monographie de Le Roy Ladurie : Montaillou, village occitan, en 1975. Mai 68 a détaché Braudel des Annales. Il se consacre à un autre grand projet : L’Identité de la France, qui paraîtra après sa mort, en 1986, un an après son élection à l’Académie française. Braudel est un historien infiniment séduisant par ses connaissances comme par son style. La Méditerranée lui doit beaucoup. Il suffit d’ouvrir un de ses livres pour comprendre que nous ne savions pas ce que nous croyions savoir, ou que nous le savions mal : il nous permet de replacer nos connaissances dans la longueur d’une temporalité qui définit une civilisation multiple, contradictoire, mais d’une infinie richesse. »
(Richard Millet « Dictionnaire amoureux de la Méditerranée », éditions Plon, 2015.)
Jazzi j’ai aimé un premier roman d’une femme de quarante ans, Marion Bursaux, pour « Silences », éditions Verne.
Belle surprise que je dois à mon libraire préféré.. Marion Bursaux raconte l’histoire de deux familles, l’une polonaise, et l’autre française. Avec l’émigration d’une partie de la famille polonaise en France, les mariages, on découvre, par révélations successives, recoupements, les « silences », déchirures, blessures, disparition de certains, bref ce qui s‘est passé depuis 1939 dans cette famille emblématique… Séquences précises dans ce puzzle bien ajusté. on remonte donc l’histoire récente de la Pologne .Les secrets de familles et ses silences à propos de la comprend la culture la résistance pendant 39-45, les Soviétiques, l’étouffoir de stalinisme . L’auteure, visiblement bien documentée, élucide tout ça par petites touches, ce qui transforme le livre en enquête sur ce qui s’est passé après l’invasion de la Pologne ,les dépeçages et découpages du pays… l’extermination des juifs, l’influence de l’église catholique romaine sous la stalinisme. J’ai admiré surtout l’habileté de la chronologie, la sobriété du ton, le soin des détails vécus.
Un seul défaut à mon avis : au début, un peu trop de personnages sont mis en place ensemble, mais poursuivant la lecture, on comprend qui est qui et on reste « accroché ».
INSULTES
Des supporteurs de foot ayant mis une insulte, inadmissible, sur une banderole, un débat national.
Je préfère m’occuper des insultes visant nos forces de l’ordre.
Ayant fréquenté pas mal de prétoires, j’ai certes vu des prévenus, à qui l’on reprochait d’avoir insulté des policiers. Par exemple, un samedi soir, après la course-poursuite d’un ivrogne. Le président ne dit pas au prévenu : ‘Monsieur , vous avez insulté … », il précise toujours : « Vous avez dit : « Pédé, enculé, je nique ta mère,etc. » On ne peut guère parler d’indifférence des parquets ou des gouvernements successifs.Dans ce cas, le prévenu est la plupart du temps sanctionné. Ce dont je me réjouis.
Mais quid pour les foules de manifestants, à commencer par les gilets jaunes ? Il y a eu un million d’insultes en neuf mois. Impunies.Et cela me désole.
Les incendies volontaires, les jets de pavés, les pillages ne m’ont pas réjoui davantage. Que le président français s’appelle Truc ou Machin.
de nota : c’est d’autant plus idiot que si Moix avait entrer les mots « comment soigner son incipit » sur google il aurait trouvé environ 850 sites divers et variés pour trouver des conseils dont celui de l’atelier d’écriture de Saint Fargeau dans la Nièvre tenu par l’ancienne institutrice de l’école primaire communale, une dame fort sympathique de 82 ans.
avait entré…
de Nota
Braudel a peut-être inventé la formulation en langue française du concept défini par Wallerstein ,auquel il se refere expressément en tete du volume qu’il consacre a l »economie monde , avec une note rappelant le travail de cet historien intitulé
: »the modern world system » publié en 1974
Ceci dit. Les engagements politiques sont determinés par une quantite de facteurs internes, externes, empiriques, milieu, propagande. Acceptation coupable de pratiques inhumaines ou délétères. Oui, c’est curieux de constater que des idéaux en dépit des millions de morts et mauvais traitements connus furent epousés sans plus de remise en cause des defauts de ces systèmes et touchant à liberté de penser, d’expression, de choix, de refus, à l’absence d’existence contre pouvoirs qui équilibrent les démocraties et leur donnent leur définition.
Merci, Paul. Il me semble que c’est cela que l’on est en droit d’attendre des critiques littéraire : un débroussaillage général, un premier tri et ensuite le rappel des valeurs sûres. Et non le contraire !
« Ayant fréquenté pas mal de prétoires »
En tant qu’inculpé, Patrice Charoulet ?
Braudel se refere d’ailleurs expressément à une definition de Wallerstein pour definir l’espace occupé par une economie monde : eonomie monde
c’est une zone »où pour les gros trafics et dans les deux sens la perte pour l’echange dépasserait le gain »
closer : oui je suis au courant, même au courant du CSAGTMF (Confrérie Secrète Anciens Gauchistes Troskystes et Maoïstes Français) !
Si vous cherchez sur google vous ne trouverez rien, ils communiquent entre eux par le biais de l’UWL4 : l’Under Web Level 4 – système de communication crypté sous Linux Ubuntu utilisé entre autre par les agents du mossad infiltrés dans le Hezbollah pour communiquer avec leur famille.
Toutes ces questions relèvent d’un problème d’équilibre dans l’univers, comme la proportion entre la lumière des étoiles et l’obscurité du ciel la nuit, le yin et le yang, le Bien et le Mal, ce genre de truc si vous voyez ce que je veux dire.
par exemple ce n’est pas un hasard su exactement à la même époque où Descates écrivait le Dsicours de la Méthode, Cervantès écrivait de son côté don Quichotte : pour préserver l’équilibre cosmique entre les choses.
Au final, au point où j’en suis dans mes recherches il semble que depusi quelques années nous assistions à une dérive où la littérature semble devenir, de moins en moins, une école de modestie, pour compenser cet équilibre universelle entre le yin et le yang il faut s’attednre à quelques catastrophes, du genre la disparition des abeilles ou le retour en force de l’extrême droite en Allemagne.
Pour hamlet :
« Je panse donc j’essuie. »
le seul problème est que Braudel est mort en 1895, époque où les maisons dans le sud est de la France coutant plus de 5 millions d’euros n’étaient pas achetées que par des gamins de moins de 35 ans.
c’est le genre de détail qui vous change le paysage économico-social.
@DHH,le terme « économie-monde » apparaît pour la première fois en 1949 dans la Méditerranée de Braudel, en 1949, Wallerstein avait 19 ans…
closer, hamlet, ce livre que vous semblez n’avoir pas lu en son temps !
https://blogs.mediapart.fr/jean-jacques-birge/blog/091117/lettre-ouverte-ceux-qui-sont-passes-du-col-mao-au-rotary
oh que si Jazzy ! c’est l’époque où un(e) membre très (trop) proche de ma famille venait travailler en Porsche 911 chez Maspero.
ce n’est pas un hasard su exactement à la même époque où Descates écrivait le Dsicours de la Méthode, Cervantès écrivait de son côté don Quichotte : pour préserver l’équilibre cosmique entre les choses.
hamlet dit: 2 septembre 2019 à 11 h 33 min
Sauf que quand Cervantes écrivait Don Quichotte Descartes n’était pas né…
Notre Grand Expert en Tout et N’importe Quoi entretient avec la vérité le même genre de relation que Yann Moix.
hamlet ou le Moix du Blog.
le seul problème est que Braudel est mort en 1895
hamlet dit: 2 septembre 2019 à 11 h 43 min
Exclusivité du Moix du Blog, qui le sait de source sûre: Braudel est mort avant d’être né.
Montale, Mediterraneo, 1924
Antico, sono ubriacato dalla voce
ch’esce dalle tue bocche quando si schiudono
come verdi campane e si ributtano
indietro e si disciolgono.
La casa delle mie estati lontane,
t’era accanto, lo sai,
là nel paese dove il sole cuoce
e annuvolano l’aria le zanzare.
Come allora oggi la tua presenza impietro,
mare, ma non più degno
mi credo del solenne ammonimento
del tuo respiro. Tu m’hai detto primo
che il piccino fermento
del mio cuore non era che un momento
del tuo; che mi era in fondo
la tua legge rischiosa: esser vasto e diverso
e svuotarsi cosi d’ogni lordura
come tu fai che sbatti sulle sponde
tra sugheri alghe asterie
le inutili macerie del tuo abisso.
Dans Ossi di seppia, 1925
De la primauté de l’oeuf sur la poule ou inversement !
« Immanuel Maurice Wallerstein, né le 28 septembre 1930 à New York et mort le 31 août 2019, est un sociologue américain. Il est surtout connu pour ses travaux sur la mondialisation. Wikipédia
Date et lieu de naissance : 28 septembre 1930, New York, État de New York, États-Unis
Date de décès : 31 août 2019
Épouse : Beatrice Friedman (m. 1964–2019)
Influencé par : Karl Marx, Fernand Braudel, André Gunder Frank… »
Moix annonce qu’il va enfin fermer sa gueule.
Un grand moment, longtemps attendu, à savourer.
Moix annonce qu’il va enfin fermer sa gueule.
Chaloux dit: 2 septembre 2019 à 12 h 08 min
Méfie-toi. Rappelle-toi que le Moix du Blog nous avait promis son absence définitive de ce site qui n’était pas assez bien fréquenté pour lui et il est revenu très vite.
Ce genre de personnages, s’ils ferment leur guele, ils explosent.
Quand c’est moi qui pose ici les questions fondamentales de base, renato : « Où ? Quand ? Comment ? Quoi ? Qui ? Pourquoi ? » et cherche les réponses y afférentes, on ne me traite pas de journaliste mais de… concierge !
ouai, et quand j’ai dit, sur ce blog, au moment de son attribution, que le Nobel de le Clezio était un Nobel de boyscout, je me suis fait quand même ratatiné, notamment par paul edel…
alors que là tout le monde trouve ça touchant et rigolo.
misère de misère, que d’injustices j’ai pu subir sur ce blog, je sais pas comment j’ai pu trouver le courage de m’en relever, de toutes ces agressions et autres diverses humiliations !
@de nota
au temps pour mo
vous avez raison le mot apparaît entre guillemets comme une transposition de l’allemand (page 340 de mon édition celle de 1963)
mais je crois que la theorisation du conceppt est de Wallerstein et c’est à ses travaux que se refere Braudel dans l’ouvrage de 1975 où figurent les references que je donnais je donnais les références
misère de misère, que d’injustices j’ai pu subir sur ce blog,
Arrêtez de pleurnicher sur votre sort, fhamlet. Vous pourriez être Yann Moix…
le truc le plus marrant serait que dans son prochain bouquin Rolin nous parle de son enfance, quand ses parents lui mettaient des raclées.
et comment il s’en est sorti de ce traumatisme à la littérature.
faire en sorte que sa vie soit plus grande que sa vie.
alors celle-là, le coup de la vie plus grande que la vie, faudra que quelqu’un me l’explique, parce que j’ai pas tout compris du concept.
c’est du spinozisme ou du nietzschéisme au cube.
@Jazzi dit: 2 septembre 2019 à 9 h 09 min
Ne pas inclure Olivier Rolin dans « la rentrée littéraire ». Il est ailleurs et depuis longtemps.
Passou l’incluant dans une liste qui se voudra exhaustive au fil des semaines embrouille le lecteur de son blog.
Rolin ? Relire Edel, ici ou ailleurs… (et pas hamlet).
Deux Circus parus au Seuil (2012). 3000 pages alternant romans, articles de Presse, critiques… pour suivre ce « très long chemin parcouru, souvent en zigzags et à l’aveuglette. » comme l’écrit Raphaëlle Rérolle, dans « Le Monde des livres », 12/02/2010 (pp. 1055 à 1062), en évoquant de ses livres « ce mélange de récit de voyage et de rêverie, de jeu et d’invention, de défi et de réflexion sur la création […], une promenade littéraire à multiples entrées », avec « la disparition au cœur du geste littéraire. […], des livres liés à un dépaysement. […] « Étranger », disposé à « l’exil »…
Ou, comme Rolin l’écrit dans un long article en 1999 : « Les hasards nous mettent sur le chemin de nos destinées, et c’est lorsque nous divaguons que nous devenons ce que nous devenons ce que nous devons être. » (p.11 – Circus 2.) (Admirable premières pages d’Extérieur monde.)
(Et à propos du 18h09. Inutile d’attiser la jalousie de qui tu sais…)
je ne pleurniche pas ! j’ai juste dit qu’au moment du Nobel de le Clezio j’avais dit que c’était un Nobel de boy scout.
refiler sans doute pour mieux dissimuler les malversations financières.
voilà c’est tout.
Bonjour, Lavande.
Juste ces deux incises pour Olivier Rolin.
j’attends juste que les commentateurs envoient enfin une pétition à passou pour lui demander de me virer !
je les trouve juste un peu longs à la détente.
du coup, je ne vois plus trop quoi inventer.
qui pourrait me refiler des tuyaux ?
n’empêche que si Rolin avait écrit le livre de Moix et inversement, Paul Edel aurait lui aussi inversé ses jugements.
c’est marrant de voir fluctuer les alliances sur ce blog au gré des vanités…
vous êtes tous une sacrée bande faux derches !
j’ai entendu trop rapidement ce matin, sur France Mu et non France Cul, qu’il va y avoir une sorte de concert-émission autour de Simenon, où notre hôte serait impliqué, côté écriture ?
Une musique spécifique pour Simenon ?
Ou bien un choix de musiques qui tenterait une évocation réussie de l’écrivain ?
Allez savoir… Dis comme cela, c’est assez mystérieux. Pour évoquer Simenon, le prisme « musical » est , comment dire ? Etendu ?- à mon sens… Disons de Raoul de Godewarsvelde au voyage d’hiver de Schubert… Y’a de la marge ! Quelqu’un sait quelque chose ?
christiane ? pourquoi ?
j’ai juste dit que cette littérature manquait quelque peu de modestie.
où est le mal à dire cela ?
le lien entre littérature et modestie est une chose importante.
la littérature est aussi un lieu, une école… de modestie.
ce n’est pas qu’un lieu de narcissisme et autres vanités ?
non ?
c’est un peu comme en philo la différence entre Jankélevitch et Onfray.
Rolin est quand même plus proche d’un Onfray que d’un Janké ?
non ?
sérieux je ne vois pas le mal à dire ça.
…en passant par « les petites femmes de Paris », bien entendu.
(bon d’accord, je sors.)
et c’est typiquement français ? non ?
on a parlé dernièrement de Toni Morrison, c’est autre chose, non ?
le seul truc dommage dans l’histoire, c’est que si le « MOIJE » était une discipline sportive olympique on raflerait plus de médailles d’or que les US, Chine et Russie réunis.
Il y aurait bien une solution pour remédier à la déperdition des centaines de livres parus et à la concentration médiatique sur quelques auteurs seulement.
Puisqu’il faut en passer par un diffuseur tout puissant, pourquoi les éditeurs de livres ne font-ils pas comme les producteurs de films. Au lieu de deux grandes vagues saisonnières (rentrée de septembre et rentrée de janvier) ils pourraient adopter un système équivalent aux « sorties de la semaine » cinématographiques ?
Une périodicité à petite dose, répartie tout au long de l’année…
«…on ne me traite pas de journaliste mais de… concierge ! »
Les finalités y sont peut-être pour quelque chose, Jacques.
« Au début, on se dit : »
Et après, les premières pages, on se dit, -encore une rentrée de Khagneux, avec toutes les références, Hugo, Perec, Le Clezio, etc.
puis on se dit : 72 ans, un dernier tour de piste, et la barque de Charon en maraude, est déjà là dans les commentaires.
Et alors, on se souvient qu’on avait bien aimé « le chasseur de lions », et que Hugo déjà, y était cité in extenso , sur la famine a Paris, en 1870, les parisiens mangeaient des rats.
Des choses vues bien parisiennes.
Mendelssohn, Anne Sophie-Mutter :
Les questions ne dérangent que ceux qui ont quelque chose à cacher, renato…
Hier, à la messe, une très belle lecture pour bien commencer la rentrée. C’est un texte du Siracide, que bien peu ici doivent connaître, et que par exemple un Rolin, bouffi de vanité littéraire, ne doit pas relire souvent ! :
_______________________
Lecture du livre de Ben Sira le Sage
Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité,
et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur.
Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser :
tu trouveras grâce devant le Seigneur.
Grande est la puissance du Seigneur,
et les humbles lui rendent gloire.
La condition de l’orgueilleux est sans remède,
car la racine du mal est en lui.
Qui est sensé médite les maximes de la sagesse ;
l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute.
Tu rêves JB 12h16!
Les questions que tu poses sont plutôt: « Avec qui? » et « Dans quelle position? »
Au fait, tu avais commenté « Une grande fille »? Si oui, ça t’ennuierait de remettre ton commentaire? Merci d’avance.
« l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute. »
L’idéal du Delaporte, c’est une bouche qui insulte.
Je réponds toujours aux questions et aux demandes, closer.
8 août 2019 à 15 h 06 min
« Une grande fille » de Kantemir Balagov.
Après le très remarqué « Tesnota », son premier long métrage, ce jeune prodige du cinéma russe de trente ans a reçu le prix de la mise en scène de la section Un Certain Regard à Cannes pour ce second film.
Prix mérité, car la mise en scène et le regard sont incontestablement certains chez lui.
Inspiré du roman « La guerre n’a pas un visage de femme » de Sveltlana Alexievitch, prix Nobel de littérature en 2015, « Un grande fille » retrace le portrait d’Iya et Masha, deux jeunes femmes rescapées de la Seconde Guerre mondiale.
Le moins que l’on puisse dire est que Kantemir Balagov n’a pas peur de se confronter à des sujets lourds et à se renouveler.
Alors que « Tesnota », film hyper contemporain, évoquait la communauté juive du Caucase du Nord (la région natale du cinéaste), « Une grande fille » est l’occasion pour lui de s’essayer au film historique.
Ici, l’histoire s’enchâsse dans la grande Histoire et nous transporte à Léningrad, à l’automne 1945.
La grande fille, au sens propre du terme, remarquablement interprétée par l’actrice Viktoria Miroshnichenko, dépasse d’une bonne tête les hommes et les femmes qui l’entourent.
Prénommée Iya (Violette en grec, selon l’un de ses vieux voisins), elle est surtout surnommée « la Girafe ».
Dotée d’un petit garçon malingre et d’un traumatisme, qui la rend par instant absente au monde, l’un est l’autre fruits de la récente guerre, elle promène sa longue silhouette maladroite à l’hôpital de Léningrad, où elle a trouvé un emploi d’aide soignante, au service des soldats revenus plus ou moins en entier du front.
C’est là que la rejoindra Masha, incarnée par la toute aussi remarquable Vasilisa Perelygina, une fois démobilisée à son tour.
Les deux jeunes femmes, compagnes de guerre, et que lie un secret, partageront le même travail à l’hôpital et le même appartement communautaire.
Chez Balagov, les femmes ont toujours le rôle principal, tandis que les hommes sont généralement relégués au second plan.
Du Saint-Petersbourg d’alors, superbement reconstitué, on ne verra que quelques scènes générales, le film privilégiant plutôt les huis-clos et les dialogues intimistes entre les protagonistes.
Donnant ainsi au film une forme théâtrale et, grâce à ses cadrages et au travail sur les couleurs à dominante vert et rouge, une forte influence picturale.
A noter de magistraux plans-portraits de femmes à leur toilette !
Il y a comme un air de Bergman chez Balagov.
A quoi ressemblera son prochain film ?
« l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute. »
L’idéal du Delaporte, c’est une bouche qui insulte.
____________
C’est très injuste de dire ça. J’essaie de me défendre, c’est tout. Quant à l’insulte, jamais je n’en profère de méchante ou de calomnieuse. Saint François de Sales écrivait qu’on avait le droit, dans le monde, d’être vigilent et acerbe quand on était pris à la gorge par des interlocuteurs malveillants. J’en ai fait ma devise.
« Les questions ne dérangent que ceux qui ont quelque chose à cacher… »
Absolument pas, mais si ça vous plaire de le croire personne ne vous l’empêche. Se souvenir quand même que l’expression « n’avoir rien à cacher » est de triste mémoire — très en vogue chez les fascistes —.
Cela dit, entre vous et hamlet, j’ai assez entendu de poncifs pour la journée.
Tu dois confondre vigilance et malveillance, Delaporte !
plaire > plait
Trop c’est trop, pense Alexandre Moix:
Merci, quels dossiers bien classés JB!
Vous citiez en exemple Truman Capote, renato.
Pour mémoire :
« Après De sang-froid, Truman se lance un nouveau défi : écrire un livre sur le « beau monde », qu’il fréquente assidûment. Si naguère on était amusé par sa langue de vipère et ses bons mots, ce n’est plus le cas en 1975 lorsqu’il commence à publier les textes de Prières exaucées. Son entourage se sent trahi, outré de voir leurs secrets sur le papier glacé du magazine Esquire.
« Capote mord la main qui l’a nourri », titre le New York Times. Il aura suffi de quelques phrases de trop pour qu’il passe de coqueluche à paria. Même les critiques n’ont pas reconnu la qualité de son texte – inachevé –, considéré comme un amas de bavardages médisants. Truman Capote est déjà sur la mauvaise pente, écrivant peu, sortant trop, et ce texte précipite sa chute. »
Je tiens à jour le manuscrit de mon « Journal cinématographique » closer. Il me suffit de connaitre la date de sortie du film pour retrouver aussitôt ce que j’en ai écrit…
Jacques :
1 — j’ai cité ce tweet de Passou — en haut à droite — ;
2 — vous êtes prié de lire mon post sans vos habituelles œillères.
Éventuellement :
« Où ? Quand ? Comment ? Quoi ? Qui ? Pourquoi ? La leçon de journalisme donnée… de sang-froid par Truman Capote » tweet.
Leçon de journalisme ?! Parce que au cours de la scolarité obligatoire il n’apprennent plus ça ?
Incidemment, dan le Tristram, Sterne dit que lorsqu’un élève se posait ces questions il savait écrire.
D’ailleurs, j’ai mis cette séquence en exergue au jeu figure :
Pour énerver un peu plus hamlet, je recommande le remarquable article de Jacques Julliard dans le Figaro d’aujourd’hui:
« Obsolescence de Marx, actualité de Tocqueville »
Je l’avais lu aussi renato…
« renato dit: 2 septembre 2019 à 14 h 39 min
« Les questions ne dérangent que ceux qui ont quelque chose à cacher… »
Absolument pas, mais si ça vous plaire de le croire personne ne vous l’empêche. Se souvenir quand même que l’expression « n’avoir rien à cacher » est de triste mémoire — très en vogue chez les fascistes —.
Cela dit, entre vous et hamlet, j’ai assez entendu de poncifs pour la journée. »
et la pluralité des idées alors ? qu’est-ce que vous en faites ?
à la place vous préférez donner vos leçons de morale à 2 balles !
sérieux, quelle condescendance mon pauvre renato !
Delaporte 14h 30
On ignorait que La Bruyère était un semi-journaliste, un presque écrivain, un semi-casuiste.
Mais on se souvient de sa formule
« Un dévot est quelqu’un qui sous un Roi athée , serait athée ». Et on suppose non sans vraisemblance, que vous ne la lui pardonnez pas
In an English language editorial on Sunday, the Xinhua state news agency said “the end is coming for those attempting to disrupt Hong Kong and antagonise China”.
The Guardian
« closer dit: 2 septembre 2019 à 15 h 04 min
Pour énerver un peu plus hamlet, je recommande le remarquable article de Jacques Julliard dans le Figaro d’aujourd’hui:
« Obsolescence de Marx, actualité de Tocqueville »
»
ça ne m’énerve pas du tout.
je suis plutôt assez favorable à une large pluralité des idées.
l’important est de ne pas rompre l’équilibre cosmique, énergétique et spirituel, entre le yin et le yang…
Jazzi 13h 04
d’accord sur l’absurdité de la double « rentrée littéraire » sous cette forme, mais ta proposition paraît hautement paradoxale dans la mesure où cette plaie de la vie littéraire actuelle est liée à la dérive contre nature pour rejoindre le tempo (absurdement rapide) de la première « industrie culturelle » : la nouveauté sans cesse renouvelée pour stimuler l’attention et l’appétit des consommateurs.
S’aligner sur la rotation de plus en plus rapide des « divertissements » (les films restent de moins en moins longtemps à l’affiche et tout se joue lors de la première semaine, à la limite le mercredi de la sortie) n’est pas compatible avec le temps long nécessaire à l’écriture (en amont) ; en revanche l’augmentation des cadences n’affecte pas les imposteurs qui écrivent n’importe comment et guère ceux qui pondent régulièrement leur petit produit calibré (l’habitude, les réflexes acquis diminuant le temps de fabrication).
C’est tout aussi incompatible, en aval, avec l’acclimatation du public à des innovations véritables ou à la diffusion par le bouche à oreille d’une réputation méritée (par contraste avec une campagne de promotion orchestrée).
C’est mauvais pour les librairies ordinaires, qui n’auraient pas davantage que maintenant intérêt à s’encombrer d’un fonds si elles ne vendent plus que les nouveautés dont on parle ou vues à la télé (et qui, elles, seront éventuellement reprises pour faire de la place aux suivantes et être mises au pilon). Mais sans fonds, rien ne les distingue plus des rayons des supermarchés qui vendent les mêmes produits « de saison » vite périmés.
Cela n’offrirait même pas de meilleures chances à des auteurs débutants ou peu connus ou « atypiques », sans même parler des auteurs jugés « difficiles », car les critères médiatiques ne changeraient pas pour autant. Et la volonté de renouvellement rapide des produits conduirait toujours (et toujours plus) à la nécessité de multiplier les auto-entrepreneurs, les Uber-auteurs (à ne pas confondre avec les Überautoren !), et à leur mise en concurrence pour davantage de flexibilité (donner aux clients ce qu’on suppose qu’ils veulent).
Qu’en pense de nota ?
Bien vu, Closer.
Et sur le Moix qui a tout fait pour être haïssable, le démontage sans pitié du courageux Robert Redecker, vivant toujours sous le coup d’une Fatwa bien vite oubliée, me semble-t-il.
MCourt
closer, je dirais même plus que non seulement je suis pour une pluralité des idées, mais je trouve justement qu’aujourd’hui nous ne donnons pas assez de place au libéralisme.
je vous avoue même que parfois toute cette avalanche de pansée marxiste, notamment au niveau des médias, m’exaspère un peu.
du coup je pense que quand on peut donner l’occasion (si rare) à des libéraux de s’exprimer il ne faut pas hésiter à le faire.
ça ne peut que faire du bien à tout le monde.
je dirais même plus qu’il faudrait aller plus loin au niveau libéral, il faut en finir une bonne fois pour toute avec tous ces systèmes de contrôle plus ou moins étatiques qui continuent d’exister par ci par là.
comme la sécurité de l’emploi des fonctionnaires, c’est d’un archaïsme incroyable… et en plus ils viennent râler pour demander des augmentations de salaire… on croit rêver !
hamlet dit: 2 septembre 2019 à 15 h 10 min
Il faudrait prendre connaissance du fil avant d’ajouter une perle en plastique au bêtisier.
« pansée marxiste »…
renato, c’est quoi cette histoire de fil ?
je suis pour une pluralité des idées quel que soit le fil !
sinon après c’est trop facile.
ça tourne à la pluralité de ses idées, ce qui n’a aucun sens.
renato, d’ailleurs toutes ces leçons de morale que vous avez balancées à Delaporte au sujet de Ulriche Meinhoff je trouve que ça ne va pas trop dans le sens d’une pluralité des idées.
faudrait voir à redresser la barre.
« … c’est quoi cette histoire de fil ? »
Voilà l’utilité de la séquence « Où ? Quand ? Comment ? Quoi ? Qui ? Pourquoi ? »
« renato dit: 2 septembre 2019 à 14 h 10 min
Mendelssohn, Anne Sophie-Mutter »
cette violoniste pour moi ça reste un mystère, je n’ai jamais compris comment elle a été aussi loin en étant aussi nulle.
si on en écouter une bonne il faut plutôt l’écouter elle, clarté du discours, présence aucune affectation, aucun trémolo inutile, fidélité extrême à ce qui est écrit, on n’est à des années lumières de Mutter :
« Qu’en pense de nota ? »
Bonne question, x !
Le temps long à l’écriture d’un livre l’est aussi pour un scénario. Et faire un film est encore plus difficile que publier un livre !
sérieux à de Hahn l’autre on dirait de la barbe à papa tellement ça colle et c’est sucré.
vous avez quoi tous dans les oreilles ?
« Tu dois confondre vigilance et malveillance, Delaporte ! »
C’est vous, mon cher Jacuzzi, qui confondez tout ! Vous confondez « malveillance » avec humour et satire. Je ne suis jamais malveillant, parfois un peu méchant, mais c’est si agréable et ça ne porte pas à conséquence. Vous-même, Jacuzzi, avez-vous eu jamais à souffrir de ma prétendue « malveillance » ? Jamais, j’en suis sûr. Parce que j’ai un grand fonds de bonté et de miséricorde et que je ne suis pas trop susceptible, sauf d’en l’instant. Un jour, je viendrai vous voir, Jacuzzi, lorsque vous serez dans ce café sous les arcades de la Comédie Française. ;Cela me fera plaisir de discuter avec vous et de vous serrer la main. Vous voyez que je ne suis pas rancunier !
Nous sommes tous nuls et nulles, car la nullité seule informe les intervenants de ce blog, sauf l’omniscient hamlet…
« renato dit: 2 septembre 2019 à 15 h 27 min
« … c’est quoi cette histoire de fil ? »
Voilà l’utilité de la séquence « Où ? Quand ? Comment ? Quoi ? Qui ? Pourquoi ? »
»
renato : qu’importe les Où ? Quand ? Comment ? Quoi ? Qui ? Pourquoi ?
la pluralité c’est la pluralité !!!
« Nous sommes tous nuls et nulles, car la nullité seule informe les intervenants de ce blog, sauf l’omniscient hamlet… »
comme je défends la pluralité des idées je ne vous contredirai pas, même si je ne l’aurais pas tout à fait présenté sous cette forme.
sérieux ce pauvre Delaporte il dérouille et il a droit à des leçons de morale à chaque fois qu’il nous pond un truc.
c’est même plus du non-respect de la pluralité, c’est limite du harcèlement discriminatoire.
Delaporte, nous allons bientôt fêter l’anniversaire de la naissance (ou de la mort?) d’Ulrike Meinhof, ne serait-ce pas le moment pour nous parler un peu d’elle ?
il me semble que ça fait longtemps que vous nous en parlez plus ?
Cézanne :
« il me semble que ça fait longtemps que vous nous en parlez plus ? »
J’en ai parlé hier même, à propos de Popaul, soi-disant spécialiste de la culture germanique et qui n’osait pas réévaluer l’héritage intellectuel grandiose d’Ulrike Meinhof, parce qu’il est conformiste. Popaul est conformiste, il n’aime pas l’anarchie, ni la vérité. Il se plante sur les auteurs contemporains et il n’aime pas Ulrike Meinhof : voilà le sombre tableau de cette vieille ganache totalement rabougrie !
Tiens ! après avoir fait preuve d’intolérance à caractère pseudo-marxiste, hamlet parle maintenant de pluralité. Aurions-nous affaire à une girouette ? Mystère et bulle de gomme !
A propos de l’offre inflationniste de « produits culturels » (films, livres, disques, expos, etc.) elle doit répondre, en toute logique commerciale, à une demande, à un insatiable appétit de « nouveauté ». Se jeter sur le dernier opus de Mlle Nothomb participe du même élan que se jeter sur la dernière génération d’ iPhone d’Apple. Il s’agit de l’avoir et de montrer qu’on l’a. Quitte à ce qu’ils ne servent l’un et l’autre qu’à orner la table basse du salon ou voisiner avec la tasse de café sur une terrasse en vue. Ce ne sont que des objets d’exposition qui ont pour fonction de montrer que l’on est dans le coup, à la pointe de la modernité, parmi les prems. C’est pour 20 ou 1000 € afficher son insondable aliénation à la dictature du consumérisme.
On peut y résister.
Anne Sophie-Mutter
cette violoniste pour moi ça reste un mystère, je n’ai jamais compris comment elle a été aussi loin en étant aussi nulle.
hamlet dit: 2 septembre 2019 à 15 h 34 min
C’était la Grosse Connerie Musicale de la Semaine.
Jean Sibelius – Violin Concerto in D minor, Op. 47
ANNE-SOPHIE MUTTER (violin), ANDRIS NELSONS (conductor). Royal Concertgebouw d’Amsterdam
https://www.youtube.com/watch?v=LgMJQnx25nc
Du moins cher Delaporte n’en suis-je pas à brailler obsessionnellement la Chevauchée des Walkyries comme vous le faites à la gloire de la seule et infortunée Ulrike Meinhof!
Hojoto Hataha…
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