de Pierre Assouline

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La République des livres
Les écrivains, images de marques

Les écrivains, images de marques

In hoc signo vinces : “Par ce signe tu vaincras ». La formule étant apparue dans le ciel à l’empereur romain Constantin 1er, il remporta la bataille du pont Milvius ( 312 de notre ère) et fit apposer le symbole chrétien formé des initiales grecques de Jésus-Christ sur son étendard militaire. Aujourd’hui, la devise orne chaque paquet de cigarettes Pall Mall. C’est ainsi qu’un mystique se dégrade en business. Certains écrivains sensibles aux sirènes de la publicité pourraient méditer cet exemple. A une époque où tout est label, l’écrivain, qui craint toujours d’être oublié, se doit de faire signe. Cela peut être signe de reconnaissance (gilet rouge de Théophile Gautier, chemise blanche décolletée de BHL, col roulé de Duras, parka dégueu de Houellebecq) ou des signes permanents et récurrents sur son propre site ou sur Twitter, Facebook, Instagram, étant entendu qu’il maitrise déjà son identité numérique. Forts de ses tirages, de sa notoriété, de sa popularité, il attire des agences de pub soucieuses de capter son univers pour en faire profiter une marque dépourvue de ce capital symbolique. Si JK Rowling, Tom Clancy, Stephen King notamment ont déposé leur nom au registre des marques, le dépôt de marque à l’INPI est un phénomène très mineur dans l’édition française ; encore concerne-t-il essentiellement la littérature sérielle, populaire ou policière, d’Alexandre Dumas à Gérard de Villiers. On a glissé du copyright, qui protège une œuvre unique, au trademark, qui protège une marque déclinée en série de produits aux créateurs multiples. On cite souvent le pactole rapporté à sa famille par le Petit prince de Saint-Exupéry, notamment les 450 objets qui en sont dérivés en vente sur son site ; mais il fait pâle figure en regard de « l’écrivain Obama » à la tête d’une véritable franchise avec sa femme : un contrat de 65 millions dollars avec son éditeur Penguin Random House, un autre de 50 millions avec Netflix, un autre encore de 20 millions avec Spotify pour des podcasts, sans parler des conférences à travers le monde et d’innombrables produits dérivés etc Mais comment conserver sa visibilité d’écrivain quand on n’a pas, comme lui, 126 millions d’abonnés sur Twitter et 34 millions sur Instagram ? Il ne suffit pas de répéter « Yes, I can ! » en français à longueur de journée (j’ai essayé, ça ne marche pas). N’empêche que l’air du temps, la tendance et les mutations des marques poussent l’écrivain à faire évoluer sa vocation première (raconter des histoires) vers le storytelling publicitaire, la marque-écrivain se faisant récit. Rien de mieux que l’aura culturelle pour une marque en quête de légitimité sur un terrain qui n’est pas le sien ; mais l’hybridation de la littérature et de la promotion commerciale ne va pas sans risque. On peut perdre son âme à déjeuner avec un publicitaire fut-ce avec une longue cuillère. Certains auteurs font des acrobaties pour concilier leur exigence littéraire doublée de leur morale d’écrivain avec les impératifs de la commande. La logique commerciale n’est pas celle de l’écriture -enfin, en principe. Le capital symbolique et le capital économique n’ont pas naturellement vocation à se rencontrer. Pour ceux qui organisent tout un marché autour de l’univers de l’écrivain, cela ne consiste pas seulement à inventer une « plume attitude » faite de pixels et de traits numériques ou à faire du placement de produit pour qu’une marque de whisky soit cité dans un roman. Reste à savoir si l’auteur ne perd pas un peu de son crédit dans l’affaire, et la marque une part de sa crédibilité. Dans les années 80/90, Paul-Loup Sulitzer, qui avait fait de son nom une marque, donnait l’illusion d’être quelqu’un pour avoir réussi à faire croire aux banquiers qu’il était écrivain et aux écrivains qu’il était banquier. Mais aujourd’hui, il n’existe déjà plus de son vivant. Des chercheurs ont été invités à réfléchir à ces questions qui relèvent autant de la sociologie culturelle que de l’histoire littéraire dans L’écrivain comme marque, un ouvrage collectif publié sous la direction de Marie-Eve Thérenty et Adeleine Wrona à Sorbonne Université Presses. Sa lecture est aussi instructive qu’édifiante. On y cause « éthos auctorial » à toutes les pages. Du lourd. Etonnant, non, un ouvrage universitaire, où le nom de l’écrivain est traité comme une marque, son livre comme un produit et le battage autour de son lancement comme de la stratégie communicationnelle sans que cela fasse hurler ? Il ne s’agit pas de les réduire à leur marketing mais d’envisager d’un autre point de vue leur stratégies d’auteur. Et qui sait, aussi, leur poétique. Enoncer une marque c’est induire implicitement chez le consommateur en univers de valeurs, l’écrivain devenant un passeur entre ledit univers et la marque qui y aspire. Encore faut-il qu’il y ait adéquation entre les deux personnalités, celle de l’auteur et celle de la marque afin de créer un effet de résonance de l’une à l’autre. Le cas dans l’esprit des publicitaires qui ont demandé à Véronique Ovaldé d’associer sa plume à la nouvelle Twingo pour le livre Réjouissez-vous, anthologie de la joie de vivre suivie d’une nouvelle. Ou de ceux qui ont convaincu David Foenkinos d’être l’auteur d’un OLNI (objet littéraire non identifié) qui fasse le lien, pour le compte de Nespresso, entre l’art d’éviter la rupture amoureuse et l’art d’éviter la rupture des capsules de café (ils doivent le prendre pour le George Clooney français). Ou Yann Moix, Marie Darrieusecq et Virginie Despentes faisant l’éloge de la malle en donnant de leurs nouvelles à Vuitton. Ou tant d’autres « écrivains voyageurs » en faisant autant et même plus pour les « escales littéraires » des hôtels Sofitel. Ou Joël Dicker s’associant à la campagne publicitaire de la compagnie aérienne Swiss, en faisant l’éloge jusqu’à prétendre écrire ses livres à bord d’un Airbus A320 : « Volez, lisez, rêvez ! » ; et le même mettant sa plume et son image au service de la nouvelle Citroën « DS 4 » en étant le héros de la campagne « The DS Writer » et l’ambassadeur de la marque ( !) (lire ici l’analyse de Jérôme Meizoz). Rien à voir avec l’usage répétitif des marques dans les romans de Michel Houellebecq, Orhan Pamuk ou de Bret Easton Ellis, et bien avant eux dans les Choses (1965) de Georges Perec qui s’y livrait à une ontologie de la pompe à coups de Weston, de Church et de Lobb, ce qui n’a rien d’un placement de produit mais relève plutôt de leur art poétique. Parfois ce sont des villes qui annexent dans leur matériel promotionnel tel glorieux écrivain qui en sont natifs : Bordeaux avec Mauriac, Montesquieu et Montaigne (on dirait qu’une nouvelle AOC est née dans le Médoc : « les 3 M » !) , Liré avec du Bellay, Château-Thierry avec La Fontaine… Quand on a de telle icônes de la culture classique à sa disposition, on ne passe pas à côté. Le rapport entre l’un et l’autre est si appuyé que parfois cela « peut aller jusqu’à donner l’impression que la ville est née de l’écrivain » selon Olivier Aïm et Annelise Depoux. L’identification est si forte que le site de Combourg en vient à présenter la ville comme « le berceau du romantisme », Chateaubriand ayant passé une partie de sa jeunesse en son château. Pourtant, si elle s’est professionnalisée et systématisée, l’agitation commerciale autour d’un écrivain n’est pas récente. e n’est pas d’aujourd’hui que des romanciers (pas les poètes, tout de même) fraient avec la réclame comme on appelait autrefois la publicité Qui ne connait la signature de Cocteau ou celle de Hugo ? Ils avaient tout compris. L’écrivain comme marque est à cet égard une mine : George Sand écrivit pour l’Eau parfumée, Victor Hugo prétendit n’user que de l’Encre Triple Noir, Joseph Kessel dût beaucoup à la compagnie pour l’écriture de Wagons-lits, Paul Morand eut des livres édités par la Grande maison de blanc et d’autres sponsorisés par les moteurs Gnome et Rhône, Françoise Sagan, auteure du slogan « Entrez dans l’Aronde ! », oeuvra pour Simca entre autres, Cocteau posa dans Paris-Match pour les téléviseurs Ribet-Desjardins ; quant à Colette, championne en la matière, ne se contenta pas de s’associer à Perrier et Lanvin ou d’ouvrir un institut de beauté à son nom : « l’auteur de la Vagabonde, dont les fenêtres donnent sur le jardin du Palais-Royal nous dit : oui, il faut fumer en buvant son café… et puis la fumée d’une LUCKY STRIKE et l’arôme du café prennent dans mes rêves la même couleur »… Pas d’ayant droit pour protester contre les tee-shirts « Balzac Paris » non plus que pour les cosmétiques Stendhal -le pouvoir des associations d’amis d’écrivains ne va pas jusque là. En revanche il y en a bien pour toucher des royalties sur « The Ernest Hemingway Collection » qui propose de « vivre la légende » du grand écrivain en vivant dans la copie de ses meubles, vêtements griffés de la copie de sa signature. Au fond, ca se faisait davantage autrefois que de nos jours, et les plus grands n’étaient pas les derniers à accepter la commande quand ils ne la sollicitaient pas. On se console comme on peut : pour une fois, ce n’était pas mieux avant.

(« Portrait au début de l’année 1957 de la jeune romancière française Françoise SAGAN près de sa voiture de sport GREGOIRE-SPORT avec laquelle elle a un violent accident de la route en mars-avril 1957 sur la Nationale 7 à Milly-la-Forêt.
Son goût pour les voitures de sport a choqué ses contemporains » (légende garantie d’origine) photo Keystone)

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commentaires

992 Réponses pour Les écrivains, images de marques

rose dit: à

« de répondre aux questions que personnellement je me posais. Notamment sur l’inné et l’acquis dans l’homosexualité, et pour lesquelles je n’ai jamais obtenu finalement de réponses satisfaisantes. »
Moi non plus. Jamais eu.

et alii dit: à

le chrisme :
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X6vbU6Fr7FA6poNeoUvMUFqmfRW6wgqlZ9rbnoQuMEJpmnYq9HgblK7pTYUeboLS2Gp1WC8q9GgLlHRLUq2etzKiBxug9Pu0ra0KPVYfZWN6Un1HUfCvHdCxVurbt3e1KtjXTfwXHKCqs/qpx7bOIBTBBKo6558xD4tkSjpYrV9E0yxUZNMMhrYyTOlVLFNyFdOUWsU2JVYJTGnnpotMSVXsTI/EKrEpoUp47b3Uuv13XGvZKZTBV9v3ei/v+h+j1Yg3pqdCgQAAAABJRU5ErkJggg==

Jazzi dit: à

En effet, DHH ! Mais le lectorat de Gai Pied avait un fort pouvoir d’achat. Voyant la pub dans GPH, certains lecteurs ont dû penser que les Antilles étaient pleines de promesses et il y a eu peut-être un fort contingent d’homos qui y sont allés ces années-là… J’y travaillais !

Il y a des antisémites et des homophobes partout, et alii.

rose, l’homosexualité est un mystère. Bien des années après, j’ai découvert que mon frère ainé, deux fois marié et père de trois enfants, y était abonné, quand j’y écrivais. Plus récemment, à l’occasion d’un diner de famille chez ma soeur, où nous étions réunis autour de ma mère, il a déclaré publiquement qu’il était à voile et à vapeur. Sa deuxième femme a confirmé…

Janssen J-J dit: à

Bilger et le Volatile font tout un plat des mémoires de Richard Burton.
https://www.philippebilger.com/blog/2020/12/jaurais-bien-aim%C3%A9-conna%C3%AEtre-richard-burton.html
On dit que c’était un homme qui, s’ennuyant, il passait ses journées à lire des bouquins. Et que sa copine Liz, peinait à lire en un mois un nanar qui n’aurait pas pris une demi-journée. Je ne vois pas pourquoi j’irai lire ses mémoires, j’ignore tout de la vie de cet acteur, et n’aurais pas aimé le connaître. IL n’était pas de mon époque. En revanche, si JC l’a lu -ce qui est fort probable-, qu’il nous dise ce qu’il en a pensé. Ce qui serait bien + utile que de ses habituelles simagrées nihilistes dont on croit pas un mot.

DHH dit: à

@Alexia et autres lecteurs deçus de Mendelsohn
Avez-vous eu, au dela de votre deception ,eprouvé comme moi une impression bizarre sur la partie Télémaque ?
Je sentais a la lire ,et avec un certain inconfort, que le cours dispensé par menselsohn qui en constituait la matiere, avait éte conçu pour un auditoire non français C’était comme si nourrie au La garde et Michard, je me retrouvais en face du personnage Fenelon et de son œuvre devant quelque chose d’exotique qui ne correspondait pas à mon imaginaire scolaire
Et cela independemment me semble –t-il du fait d’avoir lu ou pas ce Télémaque , ou de ne connaître de Fenelon que son nom, et le couple de manuel de littérature qu’il formait avec Bossuet
L’avez-vous éprouvé comme moi ?

Janssen J-J dit: à

si vous voulez consulter l’intégralité des archives du journal 20′, il vous suffit de cliquer sur ce lien. J’y ai retrouvé plusieurs de mes itws.
https://archive.org/details/newspapers?and%5B%5D=languageSorter%3A%22French%22&and%5B%5D=subject%3A%22Edition+France%22&sort=-downloads&and%5B%5D=collection%3A%22newspapers%22
Apparemment, le journal du gai pied n’a pas versé ses archives à cette banque. Peut-être le trouve-t-on sur la banque de la BNF… Mais comment y accéder et est-elle gratuite, jzmn. En revanche, en langue francophone, sur la présent, on trouve l’intégralité du journal canadien « l’Orignal enchaîné ».
Bonne navigation, txfl.

Bloom dit: à

Richard Burton.

3xJ, le grand gallois*, né dans l’une des vallées minières du sud de la Principauté, a été enterré avec un livres de poèmes de Dylan Thomas, l’autre grand gallois, dont il avait immortalisé la pièce pour radio, ‘Under Milk Wood’/Sous le bois de lait’, un des sommets de la langue anglaise. Cette petite heure et demie de ‘fun and games’ vaut à elle seule bien étals de librairies.
Enjoy the jaunt on « the sloeblack, slow, black, crowblack, fishingboat-bobbing sea ». Et n’oubliez pas de lire Llareggub à l’envers pour vous munir d’une variante e f* all…
https://www.youtube.com/watch?v=WJtzOD3KbLM

*Francis, son quasi homonyme, explorateur, aventurier, soldat, cartographe, ethnographe, espion, orientaliste, linguiste et traducteur des mille et une nuits, est plus victorien, mais pas moins passionnant en diable.

Janssen J-J dit: à

@ JB, je viens de cliquer et suis impressionné par tous vos papiers. Mais en dehors des titres et des dates, comment accéder aux contenus ?
Cela dit, à étaler cette source de revenus, même ancienne, ne craignez-vous pas qu’on vous croie de tendance orientée homosexuelle ? Avez-vous pensé à votre réputation parmi les fidèles de l’herdélie ?
Bàv, et bravo pour votre coming-out comme on dit dans nos campagnes, chez la mère placard.

(à compléter cette comptine qui me revient soudain, si elle vous parle aussi :
– quelle heure est-il, madame ?
– neuf heures moins l’quart, madame ?
– en êtes-vous sûre, madame ?
– évidemment, madame ?)

Tchin, c’est l’apéro ! à dégager les anglais !

Janssen J-J dit: à

Merci Bl, je ne connaissais pas le vôtre, mais fort bien le nom de ce cinéaste que je n’ai pas non plus trop fréquenté… J’ignore donc quoi en penser, jzmn nous le dira sûrement.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tim_Burton
Sait-on au juste pourquoi A-LR a décidé, un jour, d’en finir à jamais avec son blog de la RDC ?

Jazzi dit: à

« pourquoi A-LR a décidé, un jour, d’en finir à jamais avec son blog de la RDC ? »

Personne ne le sait, JJJ. Peut-être C.P. ? Mais il faut préciser que la RDC, n’était pas SON blog (un satellite de la RDL de Passou) et avait été créé précédemment par Sophie Avon.

« comment accéder aux contenus ? »

Je n’en sais rien. Je crois qu’il faut aller consulter sur place, non sans avoir pris au préalable un RDV.

rose dit: à

Sait-on au juste pourquoi A-LR a décidé, un jour, d’en finir à jamais avec son blog de la RDC ? J-JJ
On ne savait pas que c’était à jamais.
Et elle n’a rien dit.
Y a des gens comme ça.
C-P peut-être ?

B dit: à

Jazzi, il y a même un livre de cuisine, all you can eat. Désopilant, je pleure de rire.

renato dit: à

« comment accéder aux contenus ? »

Webmachine
Pour récupérer vieux papiers :
https://web.archive.org
vous tapez l’adresse désiré.
Un calendrier par années apparaît, choisissez l’année.
Un calandrer par mois apparaît, les jours où un papier a été mis en ligne apparaissent révélés par un bouton bleu — azur, plutôt —.
Cliquez sur le bouton, une petite fenêtre apparaît : date — en noir — et heure — en bleu —, cliquez sur l’heure pour obtenir le papier.

Jazzi dit: à

« Avez-vous pensé à votre réputation parmi les fidèles de l’herdélie ? »

Soyez discret, JJJ, ils me croient hétéro et macho. Et et alii est même persuadée que je la harcèle, sexuellement parlant !

Je viens de parcourir les titres de mes articles du Gai Pied que le Centre gai et lesbien a numérisé. C’était généralement de longs articles de 5 ou 6 feuillets. Pour la moitié au moins, je ne sais plus ce que je racontais, notamment « La vie aventureuse d’une gestapette » ?

Janssen J-J dit: à

… encore un de nos espions qui s’en est allé avant hier, et dont personne n’a salué la mémoire, sauf erreur.
Ce lien est surtout destiné aux fiches de txfl qui ne nous a pas tellement parlé de l’art de faire parler les espions juifs sur les divans lacaniens (rigole-je). Bàv,
https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Blake_(espion)

et alii dit: à

et alii lit un entretien de PRECIADO et n’a rien à faire des clans de management erdéliens;
bonsoir

DHH dit: à

@J3
il semble que c’est
-persil?
-petard ?
-chaussure?
-diamant?
j’espère ne pas avoir tout faux

Janssen J-J dit: à

si je m’arrime à mes souvenirs, vous avez 2 de justes sur 4 : persil, placard, chaussure, piment…
Mais on le sait bien : « tout bout qui rime s’arrime », comme disait la grande Madeleine de Scudéry.
Donc, on peut vous mettre 20 sur 20. Hein !
Bàv dans les chaumières, il y a aussi le scrabble, les petits chevaux, la belote et l’aluette, les 1000 bornes, le monopoly et les départements français. Fêtes vos jeux de listes !…

MC dit: à

Etalii Ce n’est pas plutôt – ou aussi?- «Le chariot d’Enfant »qui est dû aux efforts conjugués de Loti et de Judith Gautier ?
Pour Fracasse se souvenir que les éditeurs ont reculé devant un dénouement tragique pour le couple central.

Janssen J-J dit: à

merci RM pour vos conseils et le lien. Mais je ne comprends pas la 1ère occurrence. Donc, guidez-nous, car je sais pas ce que veut dire (tapez l’adresse désirée), faut dire que je suis pas très fute-fute, mais ça on le savait déjh’à… Il faut que vous le fassiez à ma place. Donc, pour rester dans le sujet précédent, cherchez nous gai*pied*hebdo* auteur*barozzi*édition*15*septembre*1988
par exemple. Merci de nous mettre le lien de la trouvaille.

et alii dit: à

je n’affirmerai rien M.C ;merci; je vous laisse vérifier

MC dit: à

Fracasse ou l’ anti- roman comique, même si comique signifie chez Scarron relatif aux comédiens.

Jazzi dit: à

Jean Langoncet va pouvoir vous mettre les bons liens
Bonne nuit les petits…
_________________________________

Le scopitone des baby boomers

Mes parents étaient tout deux sourds et muets. Un handicap qui rendait ma mère proprement folle et que mon père prenait plutôt avec philosophie : « Mieux vaut être sourd qu’aveugle », lui répétait-il souvent pour tenter, en vain, de la consoler.
Un beau soir, en rentrant de son atelier de tailleur de pierre-marbrier, nous eûmes la surprise, mon frère aîné, Ange, et moi, de voir que notre adorable père tenait à la main un transistor tout neuf, qu’il nous offrit aussitôt.
Jusqu’alors, tandis que les juke box et les premiers scopitones fleurissaient dans la plupart des bars et des cafés de France et de Navarre, nous n’avions eu droit, en matière de chansons, qu’aux sempiternelles rengaines de Tino Rossi, que notre voisine, la brune Carmen Esposito, repasseuse en chambre, donnait à entendre à tout l’immeuble, du haut de sa mansarde. Depuis les « O Catarinetta bella ! Tchi-tchi » jusqu’à « Petit papa noël, quand tu reviendras du ciel…», rien ne nous était épargné du vaste répertoire du célèbre crooner corse !
Désormais, en faisant mes devoirs à la maison, après les cours, je pouvais écouter le Hit parade à la radio. En ce temps-là, la jeunesse était résolument yéyée, dansait le twist et lisait Salut les Copains. Les plus grands organisaient même des surboums ou des surprises-parties, propices aux premiers flirts.
Déjà, Johnny n’hésitait pas, non sans raison, à claironner que les gens l’appelaient l’idole des jeunes. Une jeune fille de Français moyens, à drôles de couettes, surnommée Sheila, qui jusqu’alors vendait des bonbons sur les marchés avec ses parents, décréta que la cloche avait sonnée et que l’école était finie. Sylvie Vartan, quant à elle, affirma péremptoirement qu’elle était la plus belle pour aller danser, alors que la mélancolique Françoise Hardy se lamentait tristement que tous les garçons et les filles de son âge allaient par les rues deux par deux, les yeux dans les yeux et la main dans la main sans peur du lendemain, à l’exception d’elle, qui errait l’âme en peine, car personne ne l’aimait. Claude François prétendait que, s’il avait un marteau en main, il referait le monde, tout en sautant en l’air comme un cabris surexcité. Un certain Christophe cria tout un été pour qu’Aline revienne, car il avait trop de peine.
Les Surf, un groupe constitué de quatre frères et deux soeurs malgaches, nous supplièrent de ne pas nous en aller comme ça, en oubliant leur existence. Patricia Carli chantait : « Arrête, arrête, ne me quitte pas, je t’en supplie aie pitié de moi ! », que les garnements parodiait en cours de récréation par : « Arrête, arrête, ne me touche pas, avec ta main pleine de doigts ! ».
Richard Anthony, l’homme qui entendait siffler le train, traduit en arrière-train par les mêmes garnements de cours de récré, fit un nouveau triomphe avec « Fiche le camp Jack et ne reviens plus jamais, jamais, jamais. Fiche le camp Jack et ne reviens plus jamais ».
Gigliola Cinquetti, une jeune italienne encore mineure, triompha à l’Eurovision, avec une chanson où elle disait à un adulte qu’elle n’avait pas encore l’âge (non ho l’eta) pour l’aimer et sortir avec lui. Alors que France Gall ne trompait personne, sauf peut-être elle-même, lorsqu’elle interprétait innocemment avec Serge Gainsbourg, sa chanson sur les sucettes à l’anis d’Annie, qui en coulant dans sa gorge la transportait au paradis…
Avec son premier salaire, mon frère Ange, qui fut placé en apprentissage chez l’ancien employeur de notre père, juste après son certificat d’étude, s’offrit un pick-up et quelques 45 tours des Chats sauvages et des Chaussettes noires ainsi que de Vince Taylor. S’affirmant plus rockeur que yéyé, il en adopta l’attitude rebelle et la panoplie adéquate : jeans Lewis-Strauss, sous-pull sombre, chaine en sautoir et veste en peau retournée et tourna inévitablement blouson noir.
Pour ma part, je m’intéressais à la variété française en général, et plus particulièrement aux chanteurs à texte. Si je regardais toujours le Palmarès des chansons de Guy Lux et Âge tendre et tête de bois d’Albert Raisner à la télé, je ne manquais jamais le Discorama de Denise Glaser, le dimanche à l’heure du déjeuner. J’étais plutôt Brel que Brassens et Ferré que Ferrat. Et j’adorais par dessus tout Barbara. Ce qui ne m’empêchait pas d’apprécier, par ailleurs, Michèle Torr, Dalida, Mireille Mathieu et Georgette Lemaire, dont on se demandait laquelle des deux serait la nouvelle Piaf, Hervé Vilard et Nicoletta, qui avaient été élevés à l’orphelinat, Jacqueline Dulac, qui avait gagné le concours de la Rose d’Or d’Antibes avec sa chanson Ceux de Varsovie, Mike Brant et Joe Dassin, que je trouvais particulièrement sexy et qui m’incitèrent à laisser pousser mes cheveux long, me faire des brushings et m’habiller serré à la manière des petits minets de drugstore, que Jacques Dutronc tournait en dérision dans l’une de ses chansons.
J’écoutais aussi avec plaisir Charles Trenet, dont j’appréciais la poésie fantaisiste, le virevoltant Gilbert Bécaud, surnommé « Monsieur 100 000 volts » et même Philippe Clay, dont la chanson Mes Universités avait pourtant été écrite en réaction contre les soixante-huitards.
C’était l’époque où Antoine voulait mettre Johnny en cage à Médrano, lequel lui répondit par la chanson Cheveux longs et Idées courtes. Mais je leur préférais nettement Serge Reggiani, quand il chantait La femme qui est dans mon lit, Les loups sont entrés dans Paris ou Votre fille a vingt ans. Et Claude Nougaro, swinguant sur Toulouse, sa ville natale, ou imaginant BB sur l’écran noir de ses nuits blanches. Ou encore Régine, déclinant toutes les sortes de papiers : de riz, d’Arménie, buvard, tue-mouche, de soie, etc.
C’est alors qu’une musique venue d’ailleurs, portée par quatre garçons dans le vent, s’abattit sur notre génération et que je me mis à écouter tous les soirs le Pop-Club de José Artur sur France-Inter, bien avant la déferlante du disco, du temps où Dave chantait aux terrasses des cafés et où j’écoutais Ike et Tina Turner ou Otis Reeding…

MC dit: à

Il semble que ce soit la Fille du Ciel! Le Chariot, c’est Mery et Nerval, mais on retrouve Loti avec Goguel dans une adaptation du Roi Lear…

renato dit: à

J. J-J, : je ne vais quand même pas faire un travail à votre place pour un truc qui m’indiffere : ouvrez le link et suivez la trace !

rose dit: à

« Plus récemment, à l’occasion d’un diner de famille chez ma soeur, où nous étions réunis autour de ma mère, »

Plus récemment, c’est une formule de rhétorique, puisqu’i y a plus de quarante ans.
Ça promet, jazzi, centenaire.

Style, hier, quand je faisais les pointes. Y a cinquante ans. Récemment. Sans ironie.

rose dit: à

« Mieux vaut être sourd qu’aveugle », lui répétait-il souvent pour tenter, en vain, de la consoler.
Le père, sain et dévoué.
L’a oublié « Fourrez lui la paix ».
C fait. L’enfant gueule, elle l’entend pas. La mère pleure, elle l’entend pas. Elle vit dans sa tête.

rose dit: à

Quatre garçons
https://youtu.be/_UmyXOe-orM
représentaient une liberté à laquelle nous avions interdiction totale d’accéder.
En tout cas, nous les filles.

rose dit: à

DHH
Pas trouvé l’antériorité de ce jeu auquel vous apportez quatre réponses persil placard chaussure et diamant.

JiCé..... dit: à

Mardi 29 décembre 2020, 5h55, 9°

En plus des merveilleuses impressions (!) que me laisse la lecture des commentaires de la République des Huitres, une journée hier de larguade de Sud mettant la Mer Nostre en furie. Images inoubliables que personne ne pourra décrire simplement, le langage étant bien en dessous de la vérité.

Des morts, évidemment, surpris par la puissance de la nature. Qu’ils reposent en paix. Mais aussi, des spectateurs masqués de muselières chinoises dont les responsables des services nous assurent qu’ils arrêtent seulement glaviot et postillons, n’ayant pas du tout capacité à bloquer le virus…

En dehors de toutes polémiques, il va falloir ouvrir dans toutes les Universités des chaires d’une nouvelle discipline mise en valeur mondialement : le FOUTAGE DE GUEULE !

rose dit: à

Une femme de 78 ans a été la première personne vaccinée contre le Covid-19, à l’hôpital René-Muret de Sevran, dans la Seine-Saint-Denis, selon une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) sur place, et en présence du directeur de l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, Aurélien Rousseau. « Je suis émue », a déclaré Mauricette, une ancienne aide ménagère, vaccinée au sein de l’unité de soins de longue durée de cet établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Je suis émue, nous dit Mauricette.
Elle est surtout bien courageuse.
Peut se balader sans masque à Sevran et aller danser le 31 à l’Hacienda.

Les autres vaccins ? Sont qq.part entre la Belgique et la France. Dans l’Hainault, peut-être.

JiCé..... dit: à

Comme au rugby, c’est la troisième mi-temps qui est la plus plaisante. Les Inconfinés élyséens, sportifs accomplis, roi de l’ovalie politique, papes de la terreur mortifère en complet veston, le savent bien. Préparons nous à ces moments de souffrance populaire ! En avant ! vive la dictature sanitaire ! Tous ensemble, tous ensemble, ouais !

En réanimation cérébrale…

Alexia Neuhoff dit: à

@DHH
D’accord avec vous à propos du Fénelon tel qu’exposé par Mendelsohn à ses étudiants américains. En faisant l’impasse sur la dimension politique du roman, il l’affaiblit considérablement.

JiCé..... dit: à

« La multitude est mauvaise conseillère, et rares sont les bons conseillers. » (Héraclite)

Paul Edel dit: à

Apache Kafka

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Janssen J.J dit: à

@ faire l’impasse sur la dimension politique du Voyage de Télémaque de Fénelon… à l’usage des lecteurs américains ?… Heu, faudrait peut-être pas trop en demander à cet auteur francophile et à son public d’étudiants en littérature étrangère du 18e siècle. On reste en Trumpisterie jusqu’à nouvel ordre. Et on n’a rien à envier cite au pays des zadigues et voltareines !

@ Jean Lecanuet ?… si son tropisme, c’est bob dylan, c’est déjà pas si mal par rapport à celzéceux qui n’en pincent que pour tatayoyole.

@ « faire un travail à votre place pour un truc qui m’indiffère »… Pas sympa pour lui. Mais le refus du principe se défend, merci pour le temps pris à formuler cette réponse attendue, avec le ton qui convient, un brin pète sèche.

@ bien sûr, on trouvera toujours des coquilles syntaxiques dans les textes soignés de certains internautes, et toujours des grincheux qui ne supporteront jamais les étalages de vie privée rétro-horoscopiques. Me gêne pas, perso, la gaité à montparnasse, dès lors qu’elle apparait dénuée de toute véritable méchanceté, et explose de joie de vivre. Tellement rare sur cette chaîne d’éructeurs de vomis matutinaux…

Les aventures de rose et sa mozère sont indiscutablement douloureuses pour chacune. Mais telles que narratologisées, elles incarnent un espoir de vivre réconfortant, quand il n’y a plus d’espoir chez d’autres, aux expériences parallèles. Imagine-t-on assez en quoi les pépites du commentarium aident bien souvent à se/vous raccrocher à la vie ? Je sais d’expérience qu’elle m’aime bien, cette dame. Je la salue tous les matins, comme si c’était la mienne. Et désormais, je la croise avec mes flèches. [C’était mon étalage de pommes d’api du mardi]…

Les masques sont souvent une libération pour les peuples opprimés naguère obligés de regarder les dictateurs en face, tout en stupeurs et tels des moutons en tremblante 🙂 Comment ose-t-on parler de « muselières esclavagistes » ?… Faut-il être étroit dans son île de Bornéo, et affligé d’un inguérissable strabisme convergent sur son nombril des limbes ! Pouah.

Bàv, herdéliens de mes deux. Je sors.

(antépénultième, 29.12.20_9.37)

Janssen J-J dit: à

Un message envolé à 9.37, (destiné à RM, rôz, JL, DHH, jzmn, AN et JC…) peut-être reviendra-t-il dans la journée une fois la bévue reconnue par le robot ? Ce serait super chouette, Passou, de nous le remettre. Hein. Sinon, c pas grave, on s’en remet, ça arrive tout le temps, pas vrai, San’Angelo ?

JiCé..... dit: à

Pierre Assouline ne fonctionne pas au « ce serait super chouette../.. de nous le remettre ». Entame d’une négociation perdue d’avance !

Bien plus efficace serait de lui rappeler la recette du « barbecue marseillais » : la nuit dernière, malgré le couvre-feu en vigueur, on signalait aux Pennes-Mirabeau un barbecue marseillais improvisé, suivant en cela une recette qui a fait ses preuves, voiture en feu, conducteur carbonisé au volant, passager carbonisé dans le coffre.

Méthodologie qui force à réfléchir et a trouver une solution rapide et confortable au problème posé.

christiane dit: à

@DHH, Closer et JJJ.
Voilà, accompagnée de vos commentaires, j’ai lu sans interruption la suite du roman de Marie-Hélène Lafon Histoire du fils (Buchet.Chastel). Le tempo de Closer est juste, finalement.
Très vite les retours incessants entre passé et présent me sont devenus limpides. Mais que de morts au fil des ans, comme dans toutes les histoires de famille si l’on prend la durée d’un siècle pour les parcourir.
Une des forces de ce roman est de donner accès aux pensées des personnages tour à tour enfants, adolescents, adultes et de varier les points de vue qui restent étanches d’un personnage à l’autre, chacun dans sa vie, ses problèmes, ses pensées secrètes.
Des cimetières au gré des pages pour noter les passages en ce monde mais aussi les secrets délivrés après la mort des uns et des autres.
le roman porte en titre « Histoire du fils », mais c’est la mère, Gabrielle, qui m’a le plus passionnée. Cette « mère à double-fond » comme le dit son fils. Une vie austère, sans faste, sous couvert de celle d’une « Parisienne » conquérante, aux « allures libres avec les hommes », mère « lointaine et intermittente » qui « n’avait jamais vraiment eu d’amies et ne recherchait pas la compagnie des femmes qu’elle agaçait quand elle ne les inquiétait pas ». Celle qui aimait secrètement la solitude, « dépourvue de mari et ne se sentant donc pas menacée sur le front conjugal ». Ce qui m’a gênée, peut-être, ce langage animal pour la décrire comme : « pouliche rétive »…
Et André, « fils inconnu » de père inconnu et de mère mère lointaine ? brumes et brouillards autour d’une tendresse bien réelle qui a entouré André toute sa vie malgré cette question lancinante : « ce père aurait-il voulu le connaître ? » (« le gouffre de Padirac »…)
Beau regard qui traverse le roman sur la mort de l’enfant de cinq ans quand M-H.L. écrit : « Toutes les familles abritent dans leurs replis les plus intimes ces petits morts qui étaient le lot des temps, une sorte de tribut de chair fraîche et tendre payé aux dieux Lares des descendances pléthoriques. »
Un roman, composé comme on déroule une mémoire familiale avec des sauts dans le temps, surtout si l’on se penche sur de vieilles photos jaunies ou des lettres conservées au fond d’un tiroir. J’ai aimé.

JiCé..... dit: à

Le respect du droit contractuel est parfois oublié, à tort, par des petites mains imprudentes…Tout se paie.

christiane dit: à

@DHH
j’ai souri en pensant à vous quand j’ai lu la page 61 du roman de Marie-Hélène Lafon.

JiCé..... dit: à

Soeur Christiane, pourquoi rajouter à sa famille, source proche d’ennuis sans fin, la famille romanesque vue par des fadas écrivants, et lire de tels récits glaçants à se jeter par la fenêtre du rez de chaussée ?

Surtout en plein hiver !

Jazzi dit: à

« Parisienne » conquérante, aux « allures libres avec les hommes », mère « lointaine et intermittente » qui « n’avait jamais vraiment eu d’amies et ne recherchait pas la compagnie des femmes qu’elle agaçait quand elle ne les inquiétait pas »

C’est le portrait de Marie Sasseur, Christiane ! Comment finit-elle ?

closer dit: à

Bien d’accord Christiane, Gabrielle est un personnage extrêmement attachant du roman de MHL. L’auteure y a probablement mis beaucoup d’elle-même, telle qu’elle se serait rêvée, peut-être.

Vanina dit: à

Dans ce déferlement de titres avalés par 3j on remarque l’absence totale de la poésie.

Le Capitaine Fracasse, un grand roman, sur le plan descriptif un immense roman. Le bon Théo savait s’y prendre. Un favori de ma jeunesse, souvent relu.

Lis pas en traduction. Impossible dans celà de trouver des chemins favoris, chaque langue a son génie.

@ jazzi
Merci pour vos souvenirs de lecture, familiaux, très touchée par les chansons et les chanteurs que vous évoquiez, vous pourriez certainement en tirer une biographie racée et sans flonflon. Avoir un ami comme Héctor est une marque de noblesse. L’élégance morale est innée.

et alii dit: à

le fil

//img.over-blog-kiwi.com/1/45/57/93/20190125/ob_65e8bb_ob-0c5b41-0d36e0f6b055e967f9c0f93f1d63.jpg

et alii dit: à

quand j’étais enfant, pour les étrennes, on m’envoyait chez « la marquise »;et elle sortait à 5 plombes!

et alii dit: à

Composez votre boîte de chocolat

Nous vous offrons la liberté de composer votre propre assortiment de chocolats dans une jolie boîte métallique ornée de l’écriture de la Marquise de Sévigné.

closer dit: à

Merci et alii, mais j’ai beaucoup de mal à trouver du Pento, ou de la brillantine Forvil, pour être impeccablement coiffé.

closer dit: à

Quant à la Boldoflorine ou à l’Hepatoum pour digérer le repas de Nouvel An, n’en parlons pas!

et alii dit: à

closer, essayez cuir de RUSSIE

renato dit: à

… une jolie boîte métallique ornée de l’écriture de la Marquise de Sévigné pour attraper les merles !

et alii dit: à

RENATO/
les merles blancs en « habit rouge »

christiane dit: à

@Jicé
Pourquoi je lis ce livre de Marie-Hélène Lafon, ses livres ?
Elle dit d’elle : « C’est d’abord sociologique ; je viens de loin, d’un monde, une famille de paysans du Cantal, où le livre existait peu, où, à l’exception d’une grand-tante restée vieille fille, la tante Jeanne, personne, jusqu’à ma sœur et moi, n’avait fait d’études, où, en d’autres termes, il n’allait pas du tout de soi d’entrer en littérature, d’abord avec les livres lus, ensuite avec ceux que l’on tend à écrire et que, je le constate, on écrit et publie, on étant indéniablement moi. Lire des livres pour étudier, pour avoir un métier, pour devenir par exemple fonctionnaire, professeur, comme ma sœur et moi l’avons fait, est licite, voire encouragé ; un tel parcours, bien que courant dans les années soixante-dix, peut même passer pour un objet de fierté ; mais écrire des livres, c’est une autre affaire, ça sépare, ça échappe. Je suis dans cette échappée, cette séparation du lieu d’origine sociale et culturelle, Par ce fait même, je suis à distance, je reste à distance aussi du milieu d’accueil, dirais-je, celui dans lequel se passe ma vie, ici et maintenant ; c’est l’apanage des transfuges sociaux, d’où qu’ils viennent. C’est ce que j’appelle être à la lisière, entre deux mondes, en tension entre deux pôles, tension féconde et constitutive, je le crois, de l’écriture. »
J’aime les êtres de lisière, les poètes et les romanciers qui écrivent sur cette frontière. Je l’ai écoutée, une fois, dans une librairie. Je préfère la lire, elle était sur la défensive alors que personne ne l’agressait. Ce qu’elle a à dire, elle l’écrit. Cela me suffit.
J’aime son écriture rude, précise, rustique, modelée par la terre qu’elle connait, parfois savante, les êtres qu’elle a connus et dans lesquels elle ne se reconnait pas.
J’aime creuser sa matière verbale comme le faisait Giacometti d’une boule de glaise pour trouver un regard.
J’aime les gens qui écrivent, cet ahurissant saut périlleux pour retomber dans l’encre.
Nous sommes dans un trou noir, Jicé, absorbés par trop d’infini. L’écriture (pour la lectrice que je suis) est mon vaisseau pour le traverser.
Je n’ai pas aimé ce billet de Passou, si juste, si cruel car je suis exaspérée par ces amoureux des sunlights !
J’aime les livres et ce que les écrivains, philosophes ou poètes sont quand ils écrivent. La futilité et le « bling-bling » ne m’intéressent pas.
Lisant, je me fictionne. Ecrire ici, c’est garder le contact avec les livres. Les mots de ceux qui écrivent s’adressent aux mots du lecteur. Le monde du langage : mon préféré.
Ah oui, aussi, les couleurs, le trait, la matière des choses quand on sculpte ou quand on peint ou quand on grave.

Janssen J-J dit: à

Essayez le blanc de Meudon !…
et pour les amateurs d’histoire géologique, n’hésitez pas visiter les carrières d’extraction, à deux pas de l’atelier et de la tombe de Rodin…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Carri%C3%A8res_de_Meudon
Pour le dimanche, s’impose une petite excursion épatante…, loin des sentiers battus du parc de Montsouris, du stade Charléty ou de la place de Félix Éboué.
Bàv,

christiane dit: à

closer dit: « Bien d’accord Christiane, Gabrielle est un personnage extrêmement attachant du roman de MHL. L’auteure y a probablement mis beaucoup d’elle-même, telle qu’elle se serait rêvée, peut-être. »

Oui, Closer, beaucoup de pudeur chuchote dans ses livres quand elle la laisse remonter du fond des années. Chez elle, tout est plume, stratifications, remuement, densité, obscurité.

christiane dit: à

Janssen J-J dit: « Essayez le blanc de Meudon !…
et pour les amateurs d’histoire géologique, n’hésitez pas visiter les carrières d’extraction, à deux pas de l’atelier et de la tombe de Rodin… »

Superbe !

christiane dit: à

Jazzi,
C’est un beau portrait de femme, inachevé. J’aimerais qu’elle écrive « Histoire de Gabrielle ».

Janssen J-J dit: à

@ Ch. mais, lui, ljissé, il ne peut pas comprendre ce qu’est un.e « transfuge de classe », vu qu’il a toujours fait partie de l’élitre insulaire…
Ma question serait plutôt : jusqu’où parvenez vous vous-même à comprendre le monde intérieur d’un.e vrai.e transfuge de classe… alors que vous n’avez apparemment jamais souffert de cette expérience, comme MHL ou Chantal Jaquet, laquelle a réussi à la transcender dans son remarquable bouquin d’objectivation sociologique, beaucoup plus subtil que les théories fixistes de Bourdieu sur la reproduction des classes et des places.
Un lieu éventuel sur la youtube, une itw bien sentie mais sans acrimonie contre le prétendu « mérite » du petit (JC) M.acr.on au pouvoir… https://www.franceculture.fr/sociologie/les-transclasses-ou-lillusion-du-merite-par-chantal-jaquet

Jazzi dit: à

« pour être impeccablement coiffé. »

Tu as encore des cheveux, closer ?

Paul Edel dit: à

Quel beau personnage ce Gautier !! Pas complètement à sa place et considéré par certains manuels comme un « mineur » réduit à son roman « de cape et d’épée… ouo à sa préface de Mademoiselle de Maupin » .ce gilet rouge défendant « Hernani », a marqué Baudelaire, qui lui dédie-quand même !- ses « Fleurs du mal » ; il faut lire non seulement la préface de » Mademoiselle Maupin », mais le roman est superbe, d’ironie, de fantaisie, dans son tourbillon sur les dédoublements. .Ses feuilletons de critique sont à relire, c’est tonnant de vie, de drôlerie, de précision, d’intelligence primesautière, sur la vie artistique de la Monarchie de Juillet et après. j’ai une préférence pour son « Voyage en Espagne », où il déplie vraiment son talent, sa drôlerie, sa spontanéité, son charme dans l’imprévisible, sa manière de crayonner les scènes de rue, les gens, avec une grande sureté, et un rayon de soleil latéral dans certaines phrases.. : quel bonhomme chaleureux et clairvoyant dans ce milieu littéraire . Flaubert l’admirait et Mallarmé a dit de lui : « La phrase –plastique aux yeux des imbéciles- de Théophile Gautier ,mais qui, pour moi, est équilibrée miraculeusement, a une justesse de touche qui est de la justice, et offre le modèle parfait d’une âme qui vit dans la Beauté ». Sainte-Beuve, évidement, parle de son « souffle fétide ». Quel ahuri parfois.

closer dit: à

JJJ, le texte de Chantal Jaquet est affolant de simplisme, pour ne pas dire de bêtise. Comment peut-on écrire des conneries pareilles en 2020 ? Comment un type comme vous qui n’a pas l’air trop con, peut-il en faire l’éloge ? En plus elle est quelque chose d’important à la Sorbonne !

Janssen J-J dit: à

@ « Lisant, je me fictionne ».

Superbe friction… Un mot d’auteure au gant de crin bin revigorant!

renato dit: à

Entre la sociologie et le vide ai toujours choisi le vide, car la sociologie — comme la psychanalyse, d’ailleurs — ne sert qu’à ceux qui sont dépourvus d’une conception esthétique d’une quelque valeur et sont donc incapables de porter un regard soutenu sur ce qui réellement advient.

closer dit: à

Evidemment que oui JB! Ta question est impertinente et sera retenue contre toi au jour du Jugement dernier!

Janssen J-J dit: à

Je me suis trompé de lien, cloclo.
Pas d’injure, à quoi bon ?
Voyez plutôt ceci :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chantal_Jaquet
… ou mieux encore, lisez plutôt son bouquin sur les transclasses, sou-titré sur la non reproduction.
Et si vous n’aimez pas cette thèse (encore un effet habituel et convenu de déni du réel ches les néolibéraux misogynes), allez vous essuyer sur ses travaux sur Spinoza, au lieu de vous emporter pour un rien. Ca vous mangera peut-être moins de pain. Apprenez quelque chose, au moinssss, avant d’éructer ainsi. Bàv.

Petit Rappel dit: à

Fenelon le gentil contre Bossuet le méchant. Ce n’ est pas si simple. Il tombe dans le quiétisme et les filets de Madame de Guyon.. Il n’ est qu un représentant du parti de la vertu auprès de cet idiot qu’ est le Duc de Bourgogne . Mais il se voit en Mentor. Les forces qui meuvent Fenelon sont à l’opposé de l’idéal royal forgé sous Henri IV. D’une part, tout le monde peut aller à Dieu, d’autre part, il ne suffit que d’être bon. Il n’ est pas indifférent que Marie Joseph Chénier, parolier du Chant du Départ, l’ utilise au début de la révolution comme personnage principal de sa tragédie « .Fenelon où les Religieuses de Cambrai »Le personnage n’ était pas dénué d’ ambitions politiques ?, et s’il eut réussi, il n’ est pas dit que sa dictature de la vertu eut tenu longtemps. Les Caussin, les Suffren, avaient été virés pour autant que cela sous Richelieu., et combien d’autres antérieurement ! Fenelon au conseil du Roi, c’ eut été une dictature étroite et bigote digne de faire passer le parti janséniste pour un ensemble de joyeux lurons !
MC

Jazzi dit: à

« Baudelaire, qui lui dédie-quand même !- ses « Fleurs du mal » »

A Théophile Gautier « le poète impeccable », Paul !

christiane dit: à

Janssen J-J,
votre question est indiscrète mais je ne vous en veux pas. Que savez-vous de l’histoire de la famille dont je viens ? de mon histoire ? Autant chercher à saisir de l’eau entre les doigts…

Jazzi dit: à

« Apprenez quelque chose, au moinssss, avant d’éructer ainsi. »

C’est l’hôpital qui se fout de la charité, JJJ-soupe au lait !

Janssen J-J dit: à

@ ceux qui sont dépourvus d’une conception esthétique d’une quelque valeur et sont donc incapables de porter un regard soutenu sur ce qui réellement advient

Oui, RM, cela me concerne directement. Et je revendique hautement une telle myopie kryptoprolétarienne… qui m’a préservé de vous ressembler. De même que je ne lis jamais de poésie, comme on l’a fort bien remarqué, je revendique d’étouffer devant des mots agencés de sorte à ne vouloir rien dire.
Je n’aimerais pas, ce faisant, adhérer à votre théorisation de l’esthétique qui, au 21e siècle, me parait un brin ressortir du moisi de son dix-neuviémisme helvète. Bàv,

Janssen J-J dit: à

@ Ch., je ne sais rien de votre famille et n’en puis mais. Il ne s’agissait que de conjecturer, voyez, d’essayer de faire advenir…
@ jzmn, ne vous mêlez pas de ça…, svp.
@ PR, je doute que Mendelsohn eût tout cela en tête pour le faire sentir dans ses « trois anneaux ». Il faudrait lui faire parvenir un mot à ce sujet. Bàv.

D. dit: à

Comment un type comme vous qui n’a pas l’air trop con, peut-il en faire l’éloge ?

😁

et alii dit: à

Hypotheses non fingo ( latin pour « je ne feins pas d’hypothèses », « je neformuleaucune hypothèse « , ou « je n’imagine pas d’hypothèses ») est une phrase utilisée par Isaac Newton dans un essai,  » General Scholium « , qui a été annexé au second (1713) édition des Principia .

renato dit: à

Le « dix-neuviémisme helvète » est-ce une kategorie ?

Incidemment, étant intéressé aux arts, jamais je le suis posé la question de savoir si un artiste est ou n’est pas un transclasses, peu m’importe d’où un artiste vient, il me suffit qu’il soit un bon artiste, et ceux qui font dans la sociologie il ne le sont jamais.

puck dit: à

Jazzi j’ai lu ton extrait, j’aime bien, j’aimais bien Joe Dassin dans les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier.

c’est pas une autobiographie, ni une autofiction, c’est carrément tes Mémoires que tu nous écris ?

Jazzi dit: à

Rien n’a plus de sens que la poésie, JJJ.

Pas de sens « la servante au grand coeur dont vous étiez jalouse » de Baudelaire ?
Pas de sens « le soldat, jeune, bouche ouverte, qui repose, les pieds dans les glaïeuls » avec « deux trous rouges au côté droit » ?
Même l’hermétique Mallarmé avec son « Un coup de dé n’abolira jamais le hasard »
Chez Jean Genet, c’est plus explicite : « Et c’est pour mieux t’emmancher, beau mousse d’aventure, qu’ils bandent sous leur froc les vigoureux marins ».
(attention, citations de mémoire…)

puck dit: à

il arrive toujours un âge où l’on commence à se pencher sur son passé, à partir de 12 ans.

puck dit: à

où alors ça peut une rencontre par hasard, comme l’autre jour quand je suis tombé sur une connaissance d’ado, par hasard. Elle n’avait pas changé, nous avons discuté, échangé des souvenirs. Pendant qu’elle me parlait je l’ai revue dans sa robe indienne violette. Nous n’avions pas vingt ans. Je la revoyais dans le parc, en train de lire, assise sur l’herbe. Ce même parc où, l’été, nous venions répéter nos morceaux avec Louis et Fred.
J’avais demandé à Louis de se pousser, je voulais la voir. Je me disais que dans cette position, inconfortable, où elle lisait, assise, parterre, sans doute aurait-elle, bientôt, des fourmis dans les jambes. Alors, forcément, elle changerait de position. Alors je profiterais de ce moment où elle chercherait une position plus confortable, pour glisser un regard sous sa longue robe indienne, aussi loin que je le pouvais. J’irais alors m’engloutir entre ses jambes, alors je resterai blotti, là, dans la douceur de sa peau.
C’est alors que Fred s’est pointé avec sa contrebasse et ses cent dix kilos, il a sorti son énorme instrument de sa caisse et il s’est alors planté entre elle et moi, m’empêchant de la voir.
Alors, je lui ai demandé de se pousser un peu, poliment.
Il s’étonne, proteste, réponds alors qu’il ne comprend pas le pourquoi du comment, il ne comprend pas c’est quoi mon problème, alors il me le demande : « c’est quoi ton problème ? », après tout il a bien le droit de mettre là où il veut, qu’il dit, d’autant qu’il est bien, là où il est, qu’après tout on est là pour faire de la musique, et pas pour répéter un ballet, genre le Lac des Cygnes, même qu’il ajoute alors, rouge de colère, qu’au lieu de jouer les chorégraphes je ferais mieux d’accorder ma guitare : le sol est réglé trop haut !
Il a raison, bien sûr qu’il a raison, mon sol est trop haut, Fred a toujours raison, il a une oreille diaboliquement précise, mais mon sol est bien le dernier de mes soucis, pour le moment le seul sol qui m’intéresse est celui où elle est assise, en train de lire, là-bas, derrière le gros Fred.
Je lui réponds alors que mon sol est très bien comme il est, et que si mon sol ne lui plaît pas, alors il peut se le carrer là où je pense.
Alors le ton monte, on crie, on hurle, on s’injurie. Et Louis qui se marre, il n’en peut plus de se bidonner ce débile, il profite de cet intermède pour se rouler un joint.
Je lui demande alors s’il se croit à Woodstock, je lui gueule qu’on est là pour répéter des vieux standards de jazz, bordel ! Pas pour faire du Jefferson Airplane ou du Sacred Mushroom. Il me répond en riant alors que c’est bien dommage, il aime bien les Sacred Mushroom, il ajoute alors qu’il aime bien aussi Grateful Dead, et il se met alors à chanter le refrain de the Weight : « take a load off Fanny, take a load for free, take a load off Fanny, and you put the load right on me ». et le gros Fred reprend en chœur avec lui « and.. and… and… you put the load right on me », je suis alors à deux doigts de leur balancer ma guitare avec mon sol réglé trop haut dans la tronche.
Fred se met alors à faire des petits pas de ballet, en sifflotant le Lac des Cygnes, Louis sifflote avec lui, Fred danse avec sa contrebasse en sifflotant, il danse, comme un petit rat de l’opéra, un petit rat de 1m90 et 110 kilos. Pour dire vrai, je ne l’aurais pas cru aussi bon danseur, aussi svelte, ses cheveux longs virevoltent autour de sa tête, alors Louis se lève, lui prend la main et se met alors à danser aussi, ils font des pointes, tous les deux, ils dansent sur la pointe des pieds.
Dieu que j’en ai ras le bol, que je me dis alors, de ces foutus hippies de mes deux, alors je leur dis, je leur hurle alors que j’en ai ras le bol de voir leur sale tronche de hippies, ils peuvent se barrer à Katmandou en stop, moi je rentre chez moi.
Fred s’arrête alors de danser et me répond alors, soudain, calmement, qu’il ne comprend pas « mec » pourquoi je m’énerve « mec », que si c’est aussi important que ça « mec », pour moi, « mec », il veut bien se pousser un peu « mec », il ajoute même, à la fin, un « no problemo, mec » suivi d’un « y’a quand même pas mort d’homme, mec ».
Fred se déplace avec sa contrebasse, elle n’est plus là, je la vois, de loin, s’éloigner.
C’était il y a si longtemps, nous n’avions pas vingt ans.

Elle continuait de me parler, de ses enfants, de sa petite fille, qui vient d’avoir dix-huit ans, et qui s’est mise à la viole de gambe, je me disais qu’elle avait eu le temps de faire des enfants, qui a leur tour en avaient fait d’autres, qui jouent de la viole de gambe, je me disais, en l’écoutant, c’est fou ce qui peut se passer en un demi siècle, tous ces accouchements, toutes ces naissances, alors elle m’a demandé « et toi ? ». J’ai pensé « et moi ? », « quoi et moi » ? Je me suis souvenu, Fred était mort, il s’est flingué, un chagrin d’amour, paraît-il, le con, il y a longtemps, qui sait, il aurait eu des petits enfants, lui aussi, qui sait ? Peut-être qu’un de ses petits enfants aurait fait de la contrebasse, qui sait ? comme lui, qu’il lui aurait appris à jouer de la contrebasse, aussi bien que lui, qui sait ? C’est qu’il était sacrément bon cet enfoiré à la contrebasse, et Louis, je me demandais ce qu’était devenu Louis, j’aurais aimé les revoir. Sans doute n’a-t-elle pas tout compris quand je lui ai répondu, en la regardant dans les yeux, « Et moi ? Moi je hais toujours autant la contrebasse ».

Jazzi dit: à

« c’est carrément tes Mémoires que tu nous écris ? »

Des mémoires collectives, Puck.
Mais JJJ se demande si je ne suis pas trop… vieux pour ça !
A quel âge doit-on écrire ses mémoires, au sortir du berceau ?

puck dit: à

Jazzi c’est pas « mémoires » c’est « Mémoires » ave un grand « M » pour les grands « Moi ».

Jazzi dit: à

Il faut toujours qu’à un moment donné JJJ devienne désagréable !
Mais on lui pardonne, comme dit Christiane…

puck dit: à

le truc où j’ai du mal dans les autobiographies c’est avec la visite dominicale chez la grand-mère, le petit chemin bordé de massifs de fleur, le perron de 3 marche avec les rambarde en fer forgé, la grande porte en chêne et ensuite le fameux chant en boule sur le fauteuil du salon.

ça je peux pas parce que je suis allergique aux poils de chat.

Jazzi dit: à

En fait, puck, cet extrait sur « Le scopitone des baby boomers » est tiré d’un manuscrit titré : « Autoportrait sous forme d’inventaires »…

puck dit: à

ouai… bien ce que je disais : c’est des « Mémoires ».

Jazzi dit: à

« la visite dominicale chez la grand-mère »

ça je l’ai aussi, mais c’est dans un autre manuscrit, puck…

Clopine dit: à

Puck Hamlet, je le trouve excellent votre texte. Avec comme un parfum de littérature américaine… J’ai presque envie de vous dire « vous voyez, quand vous voulez… »

Bref.

puck dit: à

Clopine !!!!! je sais pas ce qu’ils vous ont prescrit sur l’ordonnance mais surtout ne changez rien ! c’est de la bonne comme on disait de mon temps !

puck dit: à

Clopine en fait c’est juste le début de mes Mémoires en autoportrait sous forme d’inventaire(s).

Jazzi dit: à

Moi j’aime bien partir du singulier pour aller à l’universel, puck.
Rappelle-toi, ça commençait comme ça, histoire de bien installer le narrateur dans son environnement sociologique, historique et politique, l’esthétique venant juste après :

« Né à Cannes au début des années 1950, je suis parvenu à l’âge de raison tandis que de Gaulle détenait fermement les rênes du pouvoir.
A l’adolescence, je m’étais forgé des convictions de gauche, tendance marxiste-léniniste, sans jamais toutefois adhérer au PC.
En 1968, j’ai défilé avec les maoïstes et autres gauchistes pour demander bruyamment le départ du général.
Le respect envers le personnage historique viendra plus tard.

J’ai eu vingt ans à Paris sous Pompidou et moi aussi je lui avais demandé : « des sous ! »
Je le trouvais plutôt moderne et bon enfant.
Je le vis grossir à vue d’oeil sur les écrans de télé et les photos de presse et je fus surpris par sa mort soudaine, trois ans avant la fin de son septennat.

Je n’ai pas voté ensuite pour Giscard, trop bourgeois et libéral à mon goût.
J’ai apprécié néanmoins quelques unes de ses réformes, même si la majorité à dix-huit ans pour moi venait trop tard !

J’ai aspiré à l’arrivée de Mitterrand mais en fus très vite déçu.
Ses tendances tout à la fois machiavéliques et pharaoniques me l’avaient rendu antipathique et je n’ai pas pleuré à son départ.

J’avais aimé Chirac, maire de Paris.
Moins, le Chirac président.
Son immobilisme et sa prudence d’alors, l’avait fait comparer, à juste titre, à l’un de nos anciens rois fainéants.

J’ai été peiné pour Sarkozy, cocu avant même d’être élu.
J’ai compati à ses migraines et n’ai pas partagé la haine que partout il suscitait, fort heureusement tempérée par son nouvel amour pour une belle italienne.

Je n’avais pas souhaité l’élection de Hollande, porteuse de trop de déceptions annoncées pour ceux-là mêmes qui l’avaient élu.
Plus technocrate qu’homme d’état, il fut parfait dans l’inauguration des chrysanthèmes par temps de pluie.

J’ai applaudi à la prise du pouvoir par Macron, qui consacra l’implosion des vieux partis traditionnels et fit barrage aux candidats situés aux extrêmes de l’échiquier politique.
Après un début jupitérien, il essuie depuis lors tempête sur tempête…

Je souhaite bien du courage au prochain président ! »

puck dit: à

Jazzi dit: à

« la visite dominicale chez la grand-mère »

ça je l’ai aussi, mais c’est dans un autre manuscrit, puck…
 »

ok… et y’a un chat chez la grand-mère ? que je prévois mes antihistaminiques ?

renato dit: à

Pierre Cardin est rentré dans le chaos originaire.

Jazzi dit: à

Jamais trouvé très esthétique le style Cardin, renato.

Jazzi dit: à

« et y’a un chat chez la grand-mère ? »

Non, juste un âne battu par mon grand-père…

puck dit: à

Jazzi dit: à

Moi j’aime bien partir du singulier pour aller à l’universel, puck.
 »

ça tu l’as piqué à Camille Laurens !!! ou à Angot ? ou Darrieussecq ?

je sais plus trop laquelle mais c’est pas de toi !!!

DHH dit: à

Christiane
J’ai lu avec plaisir et intérêt tout ce que vous avez écrit dans vos deux post autour de Marie Helene Lafon .C’est sensible riche et nuancé , et j’ai aimé la citation que vous avez trouvée , où elle parle de l’eloignement de son monde d’origine qu’a entraîné pour elle son installation dans l’écriture
J’ai lu le roman sur mon Kindle et donc sans la pagination de l’édition papier, ce qui fait que je n’ai pu repérer le passage de votre page 61 qui vous a fait sourire en pensant à moi
Indiquez moi le titre du chapitre, j’essaierai de trouver et je vous dirai si le rapprochement a un sens
Le premier livre que j’ai lu d’elle est « les pays »
Ce n’est pas son meilleur livre , mais il m’a remuée car il a fait remonter en moi le souvenir du temps où je me suis retrouvée , comme elle , fraîche bachelière projetée dans Paris ; totalement offshore, dans une ville où je ne connaissais personne ,où je n’avais pas de milieu d’accueil ,pas de cadre social dans lequel inscrire ma vie ,pas même la possibilité de m’insérer dans le milieu etudiant auquel je n’appartenais pas , etant en prepa, logeant dans un un internat , dont mes condisciples, issues de la province partaient les week –ends dans leurs familles ; ou etaient accueillies chez des membres de leurs familles vivant sur place
Et la lisant, ce fut comme si je vivais avec elle ce moment de bonheur qu’elle éprouve quand elle engage la conversation avec un apparriteur de la Sorbonne dont elle découvre qu’il est son « pays » et j’ai admiré la manière dont elle en parle
Je ne sais pas où MHL enseignait avant de quitter ce métier pour se consacrer à temps plein à l’écriture , mais je parierais que c’était au lycée Rodin :Ce lycée, où j’ai enseigné un temps , se trouve en face d’une librairie qui, alors que MHL était encore très peu connue ,lui consacrait des vitrines entières; De plus c’est sur le boulevard Arago tout proche de ce lycée qu’elle a situé le cabinet d’avocat de Paul
Quelqu’un ici peut-il me dire si je me trompe ou pas ?

closer dit: à

JJJ, quel est l’intérêt d’intervenir sur un blog à l’abri d’un pseudo si ce n’est pour éructer? Ce qu’un type sérieux et raisonnable comme moi ne peut faire que très rarement dans la vraie vie.

Avouez que votre sorbonnarde défile des lieux communs et enfonce des portes ouvertes! Au moins Bourdieu avait-il l’astuce d’enrober à peu près la même marchandise dans un jargon obscur d’apparence scientifique qui intimidait le lecteur et inhibait toute contradiction « au cas ou »….

Votre accusation de misogynie est scandaleuse. Personne n’est plus philogyne que moi sur ce blog.

Quant à l’étiquette « néo-libéral » je la récuse. Je suis un archéo-libéral et je considère que tout ce que contient la science économique classique, d’Adam Smith à Keynes (hé oui!) et Schumpeter en passant par Jean Baptiste Say, Ricardo, Walras… suffit à gérer efficacement et justement n’importe quelle économie d’aujourd’hui en adaptant les travaux de ces grands ancêtres au contexte actuel. Quant au capitalisme financier, n’en déplaise à Puck, je m’en méfie comme de la peste!

Jazzi dit: à

DHH, dans sa fiche wiki, il est dit que son premier poste à Paris, où elle arrive après le bac et étudie à la Sorbonne, et où elle enseigne le français, le latin et le grec, est le collège Saint Exupéry, Paris 14e.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Hélène_Lafon

Janssen J-J dit: à

@ un type comme vous qui n’a pas l’air trop con
Comment ça ? Qui n’a pas l’air ? alors que je suis, comme tout le monde…
@ Le « dix-neuviémisme helvète » est-ce une kategorie ?
Oui, c’en est une.
@ « Entre la sociologie et le vide ai toujours choisi le vide ». Du grand art… Je me disais aussi… chacun choisit son destin, et comme le disait FN, « qui atteint son idéal par la même le dépasse », ce à quoi le cousin suisse de Lao Tseu ajoutait quelques millénaires plus tôt : « le vrai classique du vide parfait se dispense de tout souci d’esthétique ».
@ Je comprends mieux la poésie quand elle est réaliste, comme celle-ci : « et c’est pour mieux t’emmancher, beau mousse d’aventure, qu’ils bandent sous leur froc les vigoureux marins ».
Mais en quoi est-ce de la poésie, cette esthétique porno, au juste ?…
@ »on lui pardonne, comme dit Christiane ». Il vaudrait peut-être mieux pardonner à Christiane et à Edel, pour les désagréments désagréables qu’ils eurent à subir avec une violence désagréablement indigne, à l’hôpital comme à la charité… moi, je deamnde rien, j’ai mes escuses, un brin soupe-olé.
@ « A quel âge doit-on écrire ses mémoires ? » Mon opinion ne compte pas. Faites comme vous le sentez. Moins que je vous trouve trop vieux pour cela (grande coquette) que parce que vous les avez déjà écrits, sans aucun bénéfice d’inventaire, hélas. Maintenant que vous avez testé toute l’herdélie, n’hésitez plus à tenter votre chance chez Actes-sud, il faut fonsser, le manuscrit est prêt, et vous aurez toutes vos chances si vous le dédicacez à Passou ! L’a bcp d’influence…
Bàv

D. dit: à

Pierre Cardin est mort. Un très grand bonhomme, qui avait, lui, bien mérité sa Légion d’honneur contrairement aux deux tiers de ceux qui l’ont.

Jazzi dit: à

Quels désagréments extrêmes Paul Edel aurait-il eu à subir de ma part, JJJ ?

Jazzi dit: à

Pourquoi Actes-sud, JJJ ?

renato dit: à

Pourquoi aller chercher chez Lao Tseu ? il suffit d’imaginer un bout de papier sans rien dessus. Certes si l’on a rien à dire la sociologie suffit largement.

Janssen J-J dit: à

@ quel est l’intérêt d’intervenir sur un blog à l’abri d’un pseudo si ce n’est pour éructer ?
Bien vu, nous souffrons tous un brin de notre obligation de réserve et d’allégeance à l’Etat. La RDL permettrait donc de temps à autre les gaz d’échappement, à condition de n’en point abuser. Je note que vous prétendez UN professeur de français en exercice à l’EN. Cela devient une choses très rare depuis Bégaudeau et le départ de Charoulet. D’où mon étonnement sur votre philogynie libérale… (ne connaissais point ce néologisme, que je ne retrouve pas sous la plume du génie lesbien).
Bàv,

Janssen J-J dit: à

@ RM L’esthétique de la page blanche, quand même !… moi on me la fait pas !

@ Jzmn, Cessez de poser des questions dont vous connaissez parfaitement les réponses. A quoi bon discutailler pour faire calmer la pilule, hein ?

Jazzi dit: à

Non, JJJ. Quand on porte une accusation grave on doit en fournir la preuve. Juste une question de déontologie posée à un prof de droit, de surcroit !

La question sur Actes Sud est une vraie question, qui va bientôt se poser à moi. Cela fait près de 20 ans que je travaille en effet sur ce manuscrit.

D. dit: à

Aux trois-quart, aurais-je dû dire.
La Légion d’honneur devrait être strictement réservée aux militaires de tous grades ayant combattu (une arme à la main) sur des théâtres d’opération, aux civils s’étant distingués par un acte de bravoure exceptionnels, aux civils ayant fait rayonner à l’Etranger d’une façon éclatante et durable la grandeur de la France. Point barre.
En appliquant ces critères pour moi évidents, 3/4 des rubans rouges sont à rendre et à remplacer par des bleus. Au mieux. Parce qu’il faudrait aussi s’occuper du bleu, tellement abondant que c’en est ridicule de le porter dans un 🍸 cocktail.

Brinqueballe dit: à

« J’aime creuser sa matière verbale comme le faisait Giacometti d’une boule de glaise pour trouver un regard. »
De qui Giacometti est-il le prénom? 😉

« J’aime les gens qui écrivent, cet ahurissant saut périlleux pour retomber dans l’encre. »
Et parfois, ça fait plouf! 😉

Lisant, je me fictionne.
J’avais lu par mégarde ; « je me frictionne », interprétant par erreur une éventuelle lecture à l’eau de Cologne! 😉

Moralès sed laisse dit: à

Et parfois, ça fait plouf!

Et changer de couleur à l’occasion.

D. dit: à

En moyenne 6000 rubans bleus sont attribués chaque année, quantité quasiment industrielle, ramenant le ruban bleu au niveau des petite médailles municipales décernées aux agents municipaux qui n’ont pas trop fait de vagues. C’est autant ridicule qu’honteux car injuste piur ceux qui meritent réellement le ruban et se retrouvent non réellement distingués, relativement, au milieu du flot des nommés.

Brinqueballe dit: à

Pas de vague dans la petite bleu, c’est impossible,D!

D. dit: à

Bref, Pierre Cardin, grand créateur et industriel mondialement reconnu, c’est autre chose qu’un officier de 15 ans de carrière qui n’a jamais mis les pieds sur un théâtre d’operations. Ou qu’un « spécialiste » de je sais pas quoi qui a pondu 5 ouvrages et 10 articles en se pointant de temps à autre la gueule enfarinée dans un congré aux Bahamas, parfaitement inconnu de 99,9 % des français.

Bloom dit: à

rentré dans le chaos originaire.

KO au 98e round, il rejoint le Cardin d’Eden, où il va pouvoir se distraire à imaginer des parures diverses et variées pour dissimuler la nudité originelle.

renato dit: à

« L’esthétique de la page blanche, quand même… » ?! et qui a parlé d’esthétique de la page blanche ? ai seulement dit qu’il est inutile de déranger Lao Tseu quand on peut sans peine ouvrir le tiroir où on garde le papier et regarder une feuille.

Bloom dit: à

parfaitement inconnu de 99,9 % des français.

Vous remarquerez, D., que 99,9% des Français sont des inconnus les uns pour les autres, ce qui est finalement assez rassurant.
Le pire, c’est le type connu qui, du haut de son Olympe de courge, vous lance un  » Non mais dites-donc, vous savez qui je suis, hein? Ça ne va pas se passer comme ça! » Un ancien présentateur de télé qui a mal tourné, par exemple…

christiane dit: à

DHH,
c’est au milieu du chapitre « Vendredi 17 août 1934 » :
« Inconnu est un adjectif qualificatif, il en est certain, il peut compter là-dessus, sur la grammaire. A père inconnu, fils inconnu. Ce père et lui auraient en commun un adjectif de trois syllabes dont la première est un préfixe de sens négatif et les deux suivantes un participe passé. Planté devant le portail, dans le gros soleil, mordu de soleil, il est sûr de son affaire grammaticale. Donc un adjectif en commun ; mais lui, André, dix ans, sait que ce père existe, forcément, ou a existé avant sa naissance, tandis que ce père ne sait peut-être pas qu’il a ce fils, un fils, André Léory, dix ans. […] »
Ce passage semble un écho de l’épigraphe placée en avant du roman, cette citation sur le langage de Valère Novarina qui introduit un indice entre elle écrivant et nous lecteurs :
« Le langage est notre sol, notre chair. Je me représente toujours le chantier comme un creux, une ouverture du sol, et l’avancée d’un texte, sa progression, comme une marche en montagne. »
Mais c’est aussi une sorte de dédicace à l’auteur car la citation est extraite de « L’animal imaginaire », un livre édité chez P.O.L. et une pièce de théâtre où Valère Novarina bouscule la chronologie hors de toute structure traditionnelle et enchaine des séquences sans lien apparent. Des comédiens entrent en scène, incarnant des personnages indéterminés, égarés, s’essoufflent, épuisent le langage et tombant. Comme des clowns tristes de Beckett jouant la défaite de l’homme ou un spectacle forain ou un défilé de carnaval.
Une comédienne au début de la pièce (très longue !), semble vouloir écrire, s’assied à une table et dit : « Avant que d’écrire je ne savais pas ce que j’allais écrire ; en écrivant, je voyais que j’écrivais des choses que je n’avais jamais sues. J’écris ce que je ne pense pas encore. Ne plus être le maître du livre, celui qui en détiendrait le sens, ne plus être le guide du lecteur mais celui qui fait le voyage avec lui. »
C’était à La Colline en automne 2019. Heureux souvenir des théâtres ouverts… Le décor me faisait songer aux peintures de Jean Dubuffet.
Novarina écrit aussi : « Toute vraie parole garde pour nous une face cachée. C’est parce que la parole nous vient de la nuit, parce qu’elle nous a été donnée de nuit. » Cela me fait penser à ce que vous avez dit de ce roman…

gisèle dit: à

)@ Christiane, par messagerie privée de pigeons voyageurs vaccinés.
Très chère Christiane, Ovide est fou de rage, tellement vous l’avez maltraité dans l’un de vos posts d’un billet précédent. Cpmplètement à côté de la plaque ! c’est à propos de Pan, qui se promènerait en jouant de la flûte, la fameuse flûte de Pan !! Que nenni ! Pan , en quête d’une aventure amoureuse découvre un groupe de nymphes qui se baignent dans la rivière; son sang ne fait qu’un tour, si l’on peut dire ! les nymphes prennent peur et s’enfuient sauf une, Syrinx, très jeune ,qui se prend les pieds dans les roseaux du ruisseau. Elle sent le souffle de Pan, qui va la saisir et la violer, elle lance un appel à Zeus ou à Héra, qu’ils la sauvent. A l’instant où Pan saisit Syrinx dans ses bras, il sent qu’il tient dans ses bras une touffe de roseaux. Syrinx a été sauvée . Il étreint alors la poignée de roseaux, les ajuste rapidement et souffle doucement et amoureusement dans le corps de Syrinx.
De là l’origine de la poésie élégiaque, poésie amoureuse et nostalgique.
Nul doute, chère Christiane, que votre ami Petit Rappel, très fortiche n latin, vous retrouvera les vers d’Ovide, un poëme qui est l’un des plus beaux et des plus riches des « Métamorphoses ».
***********************
Quant à Mme de Romilly, dont vous êtes l’une des plus fidèles lectrices, sachez, chère Christiane, que le texte de Thucydide, tel qu’il figure dans la collection Budé, le texte grec, donc, a été établi par Raymond Weil, un Hélleniste de Toute première grandeur, qui fut un professeur extraordinaire, grammairien mais pas que….bref, sans texte dûment établi, Mme de Romilly ne pouvait pas traduire Thucydide.
Vous pratiquez les livres bilingues, pour plus d’informations sur l’apparat critique et la « lectio difficilior » adressez- vous à votre érudit favori qui sans être hélléniste, sait ce qu’est l’érudition.
Chère Christiane, bonnes fêtes, surtout celles du 1° Jour des Kalendes et fêtes du Dieu Janus.
BAV comme l’on dit sur la RdL, Bav à tous.
…..Et c’est ainsi que l’oiseau reprit son envol…

et alii dit: à

C’est parce que la parole nous vient de la nuit, parce qu’elle nous a été donnée de nuit. »
c’est fou ce que je discute la nuit, je ne sais pas de quel roman ça sort mais ça n’arrête pas , et plein de langues, même des langues que je ne connais pas ,pire que du herdélien

Bloom dit: à

Or donc la flûte de Pan, c’est du pipeau…
Le récit d’Ovide partage certains éléments avec celui que l’on trouve dans les Bhāgavata Purāṇa où Krishna (divin flûtiste) vole les vêtements (non griffés Cardin) des Gopis (les laitières) occupées à se baigner nues dans une rivière.
Rien de tel que les universaux pour ragaillardir ses convictions sur l’existence d’une commune humanité. Incroyable ce que les inconnus peuvent partager « à la Jourdain »…

puck dit: à

« la science économique classique, d’Adam Smith à Keynes (hé oui!) et Schumpeter(…)

alors ça ! il n’existe pas de Schtroumfpeter ! il y a bien bien une Schtroumfette, mais pas de Schtroumfpeter !

avant de se la péter Monsieur je sais tout en économie on commence par relire ses classiques !

Janssen J-J dit: à

@ Cela fait près de 20 ans que je travaille en effet sur ce manuscrit.

On sent qu’il va bientôt éclore sur le support qu’il voudra et pourra (qui veut, peut).
Nous aurons hâte d’en relire l’intégralité, après toutes les bonnes feuilles en prime time, et faute d’avoir pu relire celle du roman fractal de Sergio.
Année 2021, grande cuvée barozienne : dieu, jeanne d’arc, anges et bêtes, moi et ma cheminée vraie. Fierté légitime indirecte à l’RDL pour consécration de l’un de ses artistes authentiques.
BàV,

renato dit: à

Pour « le grand Pan est mort. », voir Plutarque, De defectu oraculorum.

Janssen J-J dit: à

mais Gisèle, revenez à la communauté, on a les mêmes à la maison… vous risquez de vous percher sur un gluau, et vous auriez l’air maline.
BàV seule.

puck dit: à

closer dit: Quant au capitalisme financier, n’en déplaise à Puck, je m’en méfie comme de la peste!
 »

je vois pas ce que je viens faire dans cette histoire ?

qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? tant pis pour vous si vous vous en méfiez !

vous auriez (comme mézigue) mis 500 mille euros en bitcoins il y a 1 mois quand il était au plus bas et aujourd’hui vous seriez multi millionnaire !

ne pas aimer le capitalisme financier c’est une chose, ne pas en profiter c’en est une autre gros nigaud que vous êtes !

faut savoir vivre avec les tares du système plutôt que rester coincé dans ses idéologies espèce de bolchévique !

puck dit: à

par contre Keynes et Schumpeter vous pouvez continuer d’y croire si ça vous chante, je crois pas que le fait d’y croire les fasse revenir…

c’est un peu comme croire en Krishna.

Janssen J-J dit: à

@ Ch., c’est au milieu du chapitre « Vendredi 17 août 1934 » :
c’est précisément à propos de ce passage-là que j’avais chaviré pour articuler ensuite une notule sur le fantasme des agrégées de grammaire MHL/DHH. Touché !

renato dit: à

Cherché de donner le titre grec du Plutarque et me demande pourquoi cette langue par fois passe et parfois ne passe pas ?

Janssen J-J dit: à

pour être dans le coup, il vaut mieux évoquer le néo schumpéterisme ou le 2e Schumpeter… On sait pas trop ce que c’est, mais à St Germain des Prés, ils disent ainsi avec un air entendu. Et ça suffit amplement à la province qu’ose pas moufter. T’imagines quand tu sors ça en Loir et Cher, là, ils voyent vraiment que t’as marché dans la bouse.

puck dit: à

c’est comme les anglais avec leur brexit : toutes les transactions financières mondiales passaient par Londres : quand un pays ou une socité ou une compagnie d’assurances lançait un emprunt hop ! ça passait par Londres ! à partir du 1er janvier toutes les banques vont se barrer de Londres et il ne leur restera que les yeux pour pleurer !

D. dit: à

Qu’est-ce que c’est que ces histoires de vaches laitières, Bloom ? Vous allez bien ? J’ai l’impression que vous avez mangé trop de rochers Ferrero roche d’or.

puck dit: à

un extrait de « les pays » de MHL :

« À Coutances, dans le jardin d’Antoinette Marie, Claire eut la révélation de Flaubert ; elle avait lu Madame Bovary en première, en était restée plus ou moins effarée et ne savait rien encore des émois de Frédéric Moreau quand, un dimanche après-midi, elle entendit Lucie donner lecture à son père d’une histoire de servante qui faisait barrage de son corps entre sa maîtresse et un taureau formidable lancé à la poursuite des deux femmes imprudemment aventurées dans son pâturage au retour d’une promenade. Le taureau, son mufle, sa galopade sourde, les corps éperdus de la maîtresse, ceux de ses deux enfants, Paul et Virginie, la carcasse sèche et dure de Félicité qui a avait été placée dans les fermes depuis l’enfance et connaissait les bêtes, tout était là, dans le jardin où l’on prenait le café au bord des pivoines capiteuses. La voix de Lucie montait dans l’air très doux, l’odeur des mottes de terre arrachées par la servante pour aveugler le taureau écumant se mêlait à celle du café. Claire lut dans l’après-midi les trente pages fatiguées du deuxième volume des œuvres complètes de Flaubert dans la Pléiade ; elle reconnaissait tout, le silence et la ténacité, la vaillance et la satisfaction du travail accompli, le char de foin qui tangue dans l’air du soir et la morgue épaisse de l’avoué Bourias. Elle entendait les coups du battoir de Félicité empressée à terminer sa lessive au bord de la Touques après qu’elle eut appris le mort de son neveu Victor embarqué au long cours et terrassé par une fièvre sauvage en un pays lointain dont elle ne pouvait rien deviner. Elle pleura à la fugitive étreinte des deux femmes, servante et maîtresse, enfin embrassées, un jour d’été, devant un placard ouvert où achevaient de se faner les vêtements et autres menues reliques d’une enfant morte depuis des années. »

si ça c’est de la littérature du 21è siècle alors moi je suis la Pape !

rassurez-moi : vous savez lire ?

puck dit: à

c’est presque aussi mauvais (écriture scolaire sujet verbe complément) que Camus, c’est dire !

christiane dit: à

Janssen J-J dit: à Ch. : « c’est au milieu du chapitre « Vendredi 17 août 1934 »
c’est précisément à propos de ce passage-là que j’avais chaviré pour articuler ensuite une notule sur le fantasme des agrégées de grammaire MHL/DHH. Touché ! »

C’est étonnant cette rencontre entre lecteurs sur les mêmes passages d’un livre. Touchée !

puck dit: à

même le style ampoulé de Paul Edel n’est pas aussi soporifique.

puck dit: à

ça c’est une écriture moderne roquennerole – une écriture d’aujourd’hui – pas vrai Clopine ? :

C’est alors que Fred s’est pointé avec sa contrebasse et ses cent dix kilos, il a sorti son énorme instrument de sa caisse et il s’est alors planté entre elle et moi, m’empêchant de la voir.
Alors, je lui ai demandé de se pousser un peu, poliment.
Il s’étonne, proteste, réponds alors qu’il ne comprend pas le pourquoi du comment, il ne comprend pas c’est quoi mon problème, alors il me le demande : « c’est quoi ton problème ? », après tout il a bien le droit de mettre là où il veut, qu’il dit, d’autant qu’il est bien, là où il est, qu’après tout on est là pour faire de la musique, et pas pour répéter un ballet, genre le Lac des Cygnes, même qu’il ajoute alors, rouge de colère, qu’au lieu de jouer les chorégraphes je ferais mieux d’accorder ma guitare : le sol est réglé trop haut !
Il a raison, bien sûr qu’il a raison, mon sol est trop haut, Fred a toujours raison, il a une oreille diaboliquement précise, mais mon sol est bien le dernier de mes soucis, pour le moment le seul sol qui m’intéresse est celui où elle est assise, en train de lire, là-bas, derrière le gros Fred.
Je lui réponds alors que mon sol est très bien comme il est, et que si mon sol ne lui plaît pas, alors il peut se le carrer là où je pense.
Alors le ton monte, on crie, on hurle, on s’injurie. Et Louis qui se marre, il n’en peut plus de se bidonner ce débile, il profite de cet intermède pour se rouler un joint.
Je lui demande alors s’il se croit à Woodstock, je lui gueule qu’on est là pour répéter des vieux standards de jazz, bordel ! Pas pour faire du Jefferson Airplane ou du Sacred Mushroom. Il me répond en riant alors que c’est bien dommage, il aime bien les Sacred Mushroom, il ajoute alors qu’il aime bien aussi Grateful Dead, et il se met alors à chanter le refrain de the Weight : « take a load off Fanny, take a load for free, take a load off Fanny, and you put the load right on me ». et le gros Fred reprend en chœur avec lui « and.. and… and… you put the load right on me », je suis alors à deux doigts de leur balancer ma guitare avec mon sol réglé trop haut dans la tronche.
Fred se met alors à faire des petits pas de ballet, en sifflotant le Lac des Cygnes, Louis sifflote avec lui, Fred danse avec sa contrebasse en sifflotant, il danse, comme un petit rat de l’opéra, un petit rat de 1m90 et 110 kilos. Pour dire vrai, je ne l’aurais pas cru aussi bon danseur, aussi svelte, ses cheveux longs virevoltent autour de sa tête, alors Louis se lève, lui prend la main et se met alors à danser aussi, ils font des pointes, tous les deux, ils dansent sur la pointe des pieds.
Dieu que j’en ai ras le bol, que je me dis alors, de ces foutus hippies de mes deux, alors je leur dis, je leur hurle alors que j’en ai ras le bol de voir leur sale tronche de hippies, ils peuvent se barrer à Katmandou en stop, moi je rentre chez moi.
Fred s’arrête alors de danser et me répond alors, soudain, calmement, qu’il ne comprend pas « mec » pourquoi je m’énerve « mec », que si c’est aussi important que ça « mec », pour moi, « mec », il veut bien se pousser un peu « mec », il ajoute même, à la fin, un « no problemo, mec » suivi d’un « y’a quand même pas mort d’homme, mec ».
Fred se déplace avec sa contrebasse, elle n’est plus là, je la vois, de loin, s’éloigner.
C’était il y a si longtemps, nous n’avions pas vingt ans.

Elle continuait de me parler, de ses enfants, de sa petite fille, qui vient d’avoir dix-huit ans, et qui s’est mise à la viole de gambe, je me disais qu’elle avait eu le temps de faire des enfants, qui a leur tour en avaient fait d’autres, qui jouent de la viole de gambe, je me disais, en l’écoutant, c’est fou ce qui peut se passer en un demi siècle, tous ces accouchements, toutes ces naissances, alors elle m’a demandé « et toi ? ». J’ai pensé « et moi ? », « quoi et moi » ? Je me suis souvenu, Fred était mort, il s’est flingué, un chagrin d’amour, paraît-il, le con, il y a longtemps, qui sait, il aurait eu des petits enfants, lui aussi, qui sait ? Peut-être qu’un de ses petits enfants aurait fait de la contrebasse, qui sait ? comme lui, qu’il lui aurait appris à jouer de la contrebasse, aussi bien que lui, qui sait ? C’est qu’il était sacrément bon cet enfoiré à la contrebasse, et Louis, je me demandais ce qu’était devenu Louis, j’aurais aimé les revoir. Sans doute n’a-t-elle pas tout compris quand je lui ai répondu, en la regardant dans les yeux, « Et moi ? Moi je hais toujours autant la contrebasse ».

D. dit: à

Pourquoi dis-tu que Edel a un style ampoulé, Puck ? Tu ne cites même pas d’exemple démonstratif de ce que tu affirmes.

DHH dit: à

merci christiane de m’avoir fait remarquer comment dans ce passage MHL joue en realité sur deux sens distinct du mot ‘inconnu »
1) celui dont on ne connaît pas l’existence
ex: Christophe Colomb a découvert une terre inconnue
2) celui qui existe mais dont on ne sait rien
ex: j’ai été abordée par un inconnu

DHH dit: à

@puck
dois je m’adresser a vous en disant « sa sainteté »?*

Parce que moi je trouve que cette scène ordinaire de la vie rurale rurale regardée par les yeux d’une adolescente qui vient de decouvrir Flaubert et est habitée par cette lecture n’ est pas un texte médiocre

christiane dit: à

@gisèle qui dit à Christiane, par messagerie privée de pigeons voyageurs vaccinés.
Très chère Christiane, Ovide est fou de rage, tellement vous l’avez maltraité dans l’un de vos posts d’un billet précédent. Complètement à côté de la plaque ! c’est à propos de Pan, qui se promènerait en jouant de la flûte, la fameuse flûte de Pan !! »

Bonjour, pigeon voyageur.
J’ai donc recherché dans la page 3 des commentaires du billet précédent. Il n’était pas question d’Ovide ni de Jacqueline de Romilly mais d’ Elisabeth de Fontenay évoquant Lucrèce dans l’émission « Répliques » d’A.Finkielkraut. Emission où était évoquée l’introduction qu’elle fit à ce livre « Lucrèce De la nature » (Bilingue) aux éditions des Belles Lettres – Classiques en Poche.(traduit par Alfred Ernout). Lecture recommandée par Bloom ou Closer sur ce blog.
J’en citai un passage terminant cette introduction concernant le vers 586 du chant IV de Lucrèce où est évoqué le dieu Pan où est évoqué le dieu Pan, « jeune homme à tête, à sexe, à pattes et à queue de chèvre, le dieu pastoral à la chevelure inculte qui joue de la musique sur sa flûte de roseau, danse et poursuit les nymphes. » Présence qu’elle rapproche d’une citation de Nietzsche [« Le grand Pan est mort » – Nietzsche (« la naissance de la tragédie »]. Elle ajoutait :
« D’aucuns ont cru pressentir dans cet épisode légendaire l’annonce du christianisme naissant. N’annonçait-il pas plutôt Lucrèce, ce grand événement d’écriture et de pensée qu’est le dévoilement poétique de la prose du monde ?»

Marc Court est intervenu alors par ces mots : « Christiane, […] C’ est beaucoup plus Virgile et sa bucolique à Pollion qui est réputée, avec la naissance de on enfant merveilleux, avoir annoncée la venue du Messie chrétien, ce qui vaut à Virgile un statut de prophète durant tout le Moyen Âge. Ce n’ est pas le cas de Lucrèce… L’ anecdote sur Pan me paraît ressortir moins de Nietzsche que de Plutarque. […] »

J’ai alors précisé la citation d’E. de Fontenay et les vers concernés de Lucrèce pour Marc Court : «Combien de prodiges et de merveilles semblables racontent nos campagnards de peur qu’on ne croie leurs solitudes désertées par les dieux mêmes ! » [IV, 590-592]. Certains ont de longue date identifié Pan avec to pan, « le tout », et en ont fait le dieu de la totalité cosmique : il a même été une figure du panthéisme hylozoïste des stoïciens.
« Les bateliers grecs du temps de Tibère », écrit Nietzsche se référant à un récit de Plutarque, « entendirent un jour partir d’une île solitaire ce cri bouleversant : Le grand Pan est mort.»
D’aucuns ont cru pressentir dans cet épisode légendaire l’annonce du christianisme naissant. N’annonçait-il pas plutôt Lucrèce, ce grand événement d’écriture et de pensée qu’est le dévoilement poétique de la prose du monde ? »
(les 2 références en note : Nietzsche « La Naissance de la tragédie » – Plutarque « Sur la disparition des oracles » dans « Dialogues pythiques ».

Voilà. Nous n’avons pas évoqué Ovide et ses « Métamorphoses » mais ce mythe raconté par vous est une version espiègle des ébats du dieu Pan ! Merci. Bon voyage. faites attention à la tempête, redoutable pour les oiseaux vyageurs.

christiane dit: à

DHH dit:
« merci christiane de m’avoir fait remarquer comment dans ce passage MHL joue en réalité sur deux sens distinct du mot ‘inconnu »
1) celui dont on ne connaît pas l’existence
ex: Christophe Colomb a découvert une terre inconnue
2) celui qui existe mais dont on ne sait rien
ex: j’ai été abordée par un inconnu »

Voilà ma lecture enrichie. Merci.

christiane dit: à

@puck qui cite un extrait de « les pays » de MHL :
« À Coutances, dans le jardin d’Antoinette Marie, Claire eut la révélation de Flaubert […] »

Mais pourquoi snobez-vous ce très beau texte de M-H. Lafon (du roman « Pays » que je n’ai pas lu).
Où l’on voit comment la découverte d’un grand écrivain peut toucher une enfant qui se souvient par fragments de lectures entendues ? Belle transmission. Belle mémoire.
Vous me donnez, malgré vous, envie de découvrir ce livre. Merci Puck.

DHH dit: à

@christiane
le texte de virgile où certains ont voulu voir l’annonce de la naissance du christ et qui est un simple texte de circonstance pour honorer l’enfant à nître d’asinus Pollion a ete imité par Marot dans un poeme (sur l’avant naissancede l’enfant de Renéee de Ferrare où tout en le demarquant il n fait une sorte d’ode à François premier
j’a eu a expliquer ce teste à un examen oral mais je n’avais pas suffisamment en tete texte de Virgile pour être précise sur les elements du parallele ;j’ai eu un mauvaise note et l’interrogatrice m’a dit qu’il était inconcevable que je connaisse si peu ce poème latin « qu’autrefois tout bachelier connaissait par cœur » (sic)

christiane dit: à

puck dit:
« même le style ampoulé de Paul Edel n’est pas aussi soporifique. »

Edel Ampoulé ? je le trouve léger, esquissant avec finesse l’écriture des romanciers qu’il chronique.
Etes-vous de mauvaise humeur, ce jour ?

et alii dit: à

ce que je viens de lire:
« . Il m’est apparu que l’objet de ma recherche était la parole comme fait
social. Non sans hésitations, ni sans louvoiements. J’ai subi des pressions amicales pour
écrire une biographie, voire deux biographies distinctes. L’éditeur strasbourgeois pensait à
une (auto)biographie populaire, et à l’université on entrevoyait une biographie au sens
sociologique (récit de vie).
Les commentaires d’Alfred Weil et ma réflexion sur l’usage sociologique de la
biographie m’ont montré que le narrateur que j’observais ne parlait pas pour raconter sa
vie. La parole était devenue, après sa retraite professionnelle en 1976, son mode social
d’existence

christiane dit: à

DHH dit à christiane : »le texte de Virgile où certains ont voulu voir l’annonce de la naissance du christ et qui est un simple texte de circonstance pour honorer l’enfant à naître d’Asinus Pollion. Il a été imité par Marot dans un poème (sur l’avant naissance de l’enfant de Renée de Ferrare où tout en le démarquant il en fait une sorte d’ode à François premier.
j’ai eu a expliquer ce texte à un examen oral mais je n’avais pas suffisamment en tète le texte de Virgile pour être précise sur les éléments du parallèle ; j’ai eu un mauvaise note et l’interrogatrice m’a dit qu’il était inconcevable que je connaisse si peu ce poème latin «qu’autrefois tout bachelier connaissait par cœur» (sic). »

Très drôle !

Patrice Charoulet dit: à

SARAH HALIMI

Voici les réflexions de Nathanaël Majster, auxquelles je souscris :

-Nous allons évoquer l’affaire Sarah Halimi avec vous, Nathanaël Majster. Je rappelle que vous avez été magistrat et qu’à présent vous êtes avocat à Paris.

Pourquoi avez-vous pris l’initiative de cette émission ?

La Cour de cassation doit rendre une décision très attendue dans le dossier de Sarah Halimi au cours du premier trimestre 2021. Et donc il est temps de rappeler les enjeux de cette émission qui sont très importants pour la communauté nationale française, qui peuvent se résumer en une seule phrase : la vie d’un juif a-t-elle encore de l’importance en France ? C’est ainsi que se résume cette affaire que je me propose de reprendre avec vous aujourd’hui.

L’affaire Sarah Halimi, c’est d’abord une scène qu’il faut s’imaginer. A 4h20 du matin , toute la résidence du 11e arrondissement est à sa fenêtre, entend les hurlements d’une dame, absolument charmante, de 66 ans, que tout le monde connaît, et que tout le monde apprécie dans cette résidence. Elle a été pédiatre. Elle s’est occupée d’une crèche comme directrice. Tout le monde l’apprécie et voilà que tous les voisins sont à leur fenêtre en train d’assister à son massacre, à des actes de torture épouvantables qui vont durer de 15 à 20 minutes , alors qu’elle pousse des cris effrayants avant d’être jetée du balcon par un homme qui l’insulte, qui crie « Allalh Akbar »,, qui cherche à désorienter l’intervention des policiers après avoir essayé de désorienter Sarah Halimi en lui faisant croire qu’elle était cambriolée. Cet homme s’est introduit chez elle en pleine nuit venant du balcon des voisins et va tranquillement, après avoir commis ces actes barbares, retourner chez ses voisins , attendre 50 minutes que les policiers se décident enfin à enfoncer la porte pour venir le chercher alors qu’il se laisse calmement interpeller.

Immédiatement se met en place un consensus chez les acteurs de ce dossier et ce consensus, c’est le suivant : Kobili Traoré serait irresponsable et il va s’agir de le démontrer. Il va s’agir de le démontrer à toute force, et ce scénario se met en place pour une raison simple, c’est que, s’il est irresponsable, eh bien il n’y a pas eu de crime,et s’il n’ y a pas de crime, cette scène d crime épouvantable, qui souligne une lâcheté générale, lâcheté du voisinage qui assiste impuissant à ce crime, lâcheté de la police qui est déjà sur place et qui n’est pas intervenue, eh bien tout ça n’est pas arrivé.Autrement dit il va s’agir rétroactivement d’effacer son supplice, d’effacer cette scène de crime et ce qui s’est passé cette nuit-là, en déclarant  que ce monsieur est irresponsable, pour le faire échapper aux poursuites.

Voilà l’enjeu de cette affaire.

-Selon vous en tant qu’avocat même si vous n’êtes pas dans le dossier : Est-ce que Traoré était fou ou pas ? Qu’en disent les experts ?

Il y a deux expertises sur le cas de Traoré. La deuxième dit qu’il est schizophrène et c’est celle qui a été retenue par la chambre de l’instruction. Malheureusement on ne trouve aucune trace de schizophrénie dans son passé, aucune trace de schizophrénie pendant la commission de l’acte. Depuis qu’il est hospitalisé il n’a développé aucun des symptômes de schizophrénie. Donc de ce point de vue- là il n’est pas schizophrène.

Le plus intéressant c’est la première expertise qui conclut simplement à l’altération de sa personnalité. Comme je vous le disais, dès que l’acte est commis, l’ensemble de la famille et des amis de Kabili Traoré, et c’est relayé complaisamment par les policiers il faut bien le dire, entretiennent une thèse assez spectrale. Depuis plusieurs jours il n’est plus le même, il ne cligne plus des paupières, il est comme possédé, il est marabouté, nous dit la famille, un esprit extérieur a pris possession de lui. Voilà la thèse qui va être servie avec des éléments de langage extrêmement précis et concordants entre tous les intervenants du dossier famille, amis, certains voisins, et que la justice va acheter, valider et que surtout le premier expert psychiatre va reprendre complètement à son compte. En effet, ce que nous explique le premier expert psychiatre, c’est que Kabili Traoré est dans un état d’emprise, qu’il est comme possédé, qu’il agit sous l’emprise d’une force extérieure, qu’il fuit un ennemi imaginaire et qu’il se retrouve chez Sarah Halimi par hasard, qu’il aurait pu tuer n’importe qui, et que c’est parce qu’ils voient des objets de culte juif, une Torah, dit l’expert, et des chandeliers juifs, que ces objets en quelque sorte potentialisent et déclenchent le délire, pour l’amener au passage à l’acte. Autrement dit ce sont les objets de culte qui rend se fou encore plus fou, au point de l’amener à tuer.

Et reprenant de vieilles thèses psychiatriques du début du siècle cet expert conclut à un délire (démonologie, , mystique, manichéen…) ,ce sont des mots liés au délire des mystiques chrétiens du début du siècle qui sont transposés à ce type de personne.

Et bien sûr quand on demande à l’expert : Etait-il antisémite ? Non pas du tout, là non plus ce sont les éléments d’ambiance sociaux qui infilntent son délire, autrement dit il n’est responsable ni de son passage à l’acte déclenché par des objets de culte juif, ni de son antisémitisme qui a diffusé dans son délire par l’ambiance sociale. Voilà comment la disculpation se met en place – disculpation qui profite à tous les éléments de la chaîne qui étaient présents ce soir-là.

Le problème c’est que cette thèse ne tient pas. Elle ne tient pas pour plusieurs raisons.

Alors pourquoi justement ?

Pour plusieurs raisons. La première c’est que, quand on regarde attentivement le dossier, ces objets de culte, une Thora, des chandeliers n’existent pas. Elle n’avait aucune Torah, elle avait des livres écrits en hébreu. On n’a pas de Tora à la maison. Et je ne pense pas que Kabili Traoré se soit approché de la bibliothèque, se soit emparé d’un ouvrage pour le feuilleter.

Et il y a simplement un bougeoir ou deux qui permettent de poser une bougie de shabbat et je ne crois pas la culture religieuse de Kabili Traoré suffisante pour estimer que ce sont des objets de culte juif. Donc cette thèse ne tient pas du tout.

Et par ailleurs, il s’avère qu’il arrive chez les voisins avec une paire de chaussures à la main, et pieds nus, et il se change sur place, il se change complètement, sous-vêtements inclus, pour se trouver dans une tenue de Shahid, de Saint, et puis, chez ses voisins, il calme la famille, il leur dit : :Non, non, non , je ne suis pas là pour vous, il dit aux au jeune Soumpo présent sur place : « Calme ton père, il n’y a rien », qu’il se rassure, il va dans le salon ? puis fait sa prière, se change intégralement.

-Ce que vous nous dites , c’est qu’il y aurait eu préméditation ?

Écoutez, il y a préméditation puisque , si je fais un saut, quand il est arrêté il a une paire de chaussures aux pieds, il n’est pas pieds nus, et pourtant on retrouve dans l’appartement des voisins, une paire de chaussures qu’il aurait laissée et ses vêtements de rechange, mais quand il arrive chez ses voisins, il n’a pas un sac avec lui, les vêtements sont déjà là et la veille, il a fait une sorte de mise en scène, il a emmené les enfants de sa sœur chez les voisins, alors qu’il ne le fait jamais, à garder.

Je pense, c’est ma thèse, qu’en faisant ça il a apporté des affaires qui devaient lui servir la nuit d’après, et ce sont ses affaires qu’on a retrouvées sur place, autrement dit, c’est un acte très réfléchi. Il faut rappeler que Sarah Halimi est sa voisine du dessus, il la connaît, il sait parfaitement comment passer dans son appartement, il sait parfaitement qui elle est, il a préparé son acte, à mon sens, en apportant des affaires chez les voisins, il va aller les récupérer la nuit.

Et puis ,ensuite, l’exécution des faits est absolument froide et déterminée. Il arrive, il rassure la famille, il fait sa prière, il se change dans sa tenue de Shahid. Il fait certainement des ablutions, il passe le balcon dans des conditions très dangereuses, il y a au moins 90 % du corps qui est dans le vide au moment où il passe le balcon qui est séparé par une très fine barrière de verre.

Il est chez Sarah Halimi, il lui dit : « Madame je suis là, parce qu’il y a un cambriolage chez vous rassurez-vous » et il commence à la frapper. Et il la martyrise pendant 15 minutes. Et quand les policiers sont en bas, il dit : «  Une femme tente de se suicider ; »Sous-entendu::  « Pas de risque, je suis là pour la sauver.

Autrement dit, il a la lucidité de désorienter la victime, puis de désorienter les secours. Et il insulte au cri de « Allah Akbar », il la massacre, il la torture. Il retourne tranquillement en franchissant le balcon chez les voisins, et il attend de se faire arrêter en faisant ses prières.

L’exécution est froide, l’exécution est préparée, l’exécution est maîtrisée, et donc il y a un discord entre le séquençage du crime et la thèse de quelqu’un qui serait habité par une puissance qui le torture et qui irait au hasard errer dans un appartement voisin et qui iserait déclenchée par des objets de culte et parce qu’il avait fumé un petit peu trop de haschisch.

Autrement dit une thèse complaisante vis-à-vis de son envoûtement et de sa possession présumée, une thèse complaisante vis-à-vis de son absorption de toxique, et une complaisance qui s’étend à la fois aux voisins, dont l’attitude est critiquable, à la fois aux policiers.

Autrement dit une complaisance générale qui s’opère au détriment de Madame Halimi.

– De quoi cette affaire est-elle le symbole en France aujourd’hui pour vous Nathanaël Majster et a-t-il bénéficié de complicité ?

Vous posez deux questions différentes. Une question très liée au dossier. A-t-il bénéficié de complicité ? C’est une question très difficile et très dangereuse à traiter je ne m’y risquerai pas. Ce que je peux vous dire , Lise , simplement là-dessus, c’est que le témoignage des voisins démarre sur une base de séquestration. Lorsqu’ils appellent la police ils disent : « Un homme est entré chez nous que nous ne connaissons pas et nous a enfermés, nous ne pouvons pas sortir. »

Autrement dit la police croit qu’une famille est enfermée dans sa chambre et perd de nombreuses minutes à comprendre qu’en fait il n’est pas là pour séquestrer cette famille, mais qu’Il est passé dans un appartement voisin et que c’est là qu’il a commis son forfait. Autrement dit, la police elle-même est désorientée par cet appel au secours des voisins. Mais la difficulté ,c’est que , dès que Kobili Traoré est interpellé, il n’est plus question de «Il nous a enfermés », il est question de « Nous nous sommes réfugiés dans la chambre » et puis « On a mis un buffet devant la porte » et puis « Il a essayé d’entrer en donnant des coups d’épaule ». Mais il y a une deuxième version « On a mis quelques meubles devant la porte mais non il n’a pas essayé d’entrer» Et puis il y a une troisième version d’un autre enfant « Nous nous sommes nous-mêmes enfermés à clef ». Autrement dit , ils ne sont pas d’accord.

Et puis ensuite ils prétendent qu’ils n’ont rien entendu, qu’ils n’ont entendu aucun cri, alors que tout le monde est à la fenêtre ; Ce sont des résidences qui sont construites dans les années 60 et malheureusement l’isolation phonique n’est pas terrible. Et puis même ils prétendent qu’ils n’ont pas entendu la police défoncer la porte. Le petit problème de leur version , ce n’est pas seulement leurs contradictions, c’est qu’il y a une voisine dont le témoignage n’a pas du tout été exploité et qui assiste tétanisée à la mort de Sarah Halimi, à son balcon, et qui dit : «  Je vois ce voisin à sa fenêtre – celui qui est censé être séquestré dans une chambre – et qui dit à Kobili « arrête ».
: :
Autrement dit ce voisin qui prétende être séquestrés dans la chambre, une voisine l’à vu sur son balcon en train de parler à Kabili Traoré.

Ce témoignage n’a pas jamais été exploité. :
Et puis ensuite l’incohérence de ce que racontent ces voisins sur leurs relations avec Traoré. Ils prétendent ne pas le connaître, ils prétendent avoir des relations distantes avec cette famille. Or , il n’en est rien : ce sont des familles qui étaient très proches. Ils viennent du même village au Mali. Y a-t-il une complicité ? Je n’en sais rien. Y a-t-il une comédie ? Je n’en sais rien . En tout cas il y a une piste qui aurait pu être un peu plus creusée et on aurait pu être un petit peu moins complaisant avec cette thèse d’une séquestration ,parce que, je le répète, ce dossier est le dossier de la complaisance.

Maintenant deuxième question. Quel symbole , pour terminer l’émission là-dessus. Je crois que d’abord il y a une question de justice, il faut rendre justice à cette dame et il faut rendre justice au fait que aujourd’hui lorsque un juif meurt, ça ne doit plus être considéré comme un non-événement, ça n’est pas un fait divers, on doit saisir des services de police compétents, on doit saisir l’inspection générale de la Police Nationale pour savoir si la police a agi correctement, on doit cesser d’expliquer que c’est parce qu’elle avait des objets de culte que le type est devenu fou, il faut rendre justice à cette dame et cesser de considérer que les victimes juives subissent des faits qui ne sont pas criminels qui sont des non-événement.

Je crois que l’enjeu il est là. C’est un enjeu de conscience nationale. C’est un enjeu français, ce n’est pas du tout un enjeu communautaire. Il ne s’agit pas d’une victime qui appartient à une communauté , c’est une victime juive et française. Il n’y a pas, pour paraphraser Monsieur Raymond Barre, d’un coté des victimes innocentes et de l’autre coté des victimes juives. Autrement dit, les victimes juives ne sont pas coupables de ce qui leur arrive.

Et dans ce dossier, on a véritablement le sentiment que Sarah Halimi est tuée deux fois. Elle est tué par Kobili Traoré, elle est tué ensuite pas le système judiciaire qui l’enterre une deuxième fois.

Les réactions qu’on attendrait, c’est justement, que se manifestent des voix françaises et politiques de tous bords, pour dire que c’est une cause qui mérite d’être soutenue.

closer dit: à

Oui mais Puck il aime les textes rock and roll comme lui seul sait les écrire!

DHH dit: à

@christiane
j’ai fait a Puck une reponse qui ete zappée par la modération, je ne sais pourquoi
Je disais, comme vous, que je ne trouvais rien de médiocre au texte cité de MHL. les mots y rendent avec justesse les interférences dans la sensibilité d’une adolescente entre la scène rurale dont on lui parle ,et des découvertes littéraires toutes fraîches dont elle est un peu naïvement habitée

et alii dit: à

et:
« s. « Parlezmoi de vos grands-parents et des autres membres de votre famille ! » ai-je demandé, parce
que j’avais constaté mon ignorance sur ce point. Il a regardé avec ahurissement. « Dans
l’état où vous me trouvez, c’est impossible ! » Et il a raconté, allongé sur le dos, à peine
redressé. Je prenais quelques notes. Une heure après environ, il m’a dit, avec émotion « Ça
m’a fait du bien de vous raconter ça. Je ne sens plus mes douleurs » Cet effet calmant du
récit des souvenirs s’est produit plusieurs fois dans les derniers mois de sa vie, je le savais.
Mais j’en ai été ému aussi. D’ordinaire, je transcrivais les enregistrements, ou je rédigeais
les notes en les intitulant par la date de la rencontre. Exceptionnellement, j’ai rédigé
directement mes notes en les organisant à ma façon. L’éditeur strasbourgeois avait répété
que l’autobiographie ne pourrait pas se faire sans l’accord écrit de Monsieur Weil. J’avais
eu sa parole, mais, un doute me restait. Ce doute redoublait avec l’affaiblissement de
Monsieur Weil. Comme le contrat devait être bientôt prêt, j’ai commencé l’écriture à la mifévrier. Je voulais savoir comment j’y arrivais. La fin de ce récit autobiographique est

christiane dit: à

Bloom dit:
« Or donc la flûte de Pan, c’est du pipeau…
Le récit d’Ovide partage certains éléments avec celui que l’on trouve dans les Bhāgavata Purāṇa où Krishna (divin flûtiste) vole les vêtements (non griffés Cardin) des Gopis (les laitières) occupées à se baigner nues dans une rivière. »

J’ai lu cela dans les quatre volumes des cent « Esquisses de mythologie » de Georges Dumézil (Quarto Gallimard). 1000 pages ! il faudrait que je retrouve…

DHH dit: à

@jazzi
Sur l’établissement où enseignait MHL mon hypothèse est peut-être fausse ,mais n’est pas infirmée par sa fiche WIKI qui mentionne pour les étapes successives de sa carrière de prof le college que vous avez mentionné ,puis un poste en banlieue et enfin un poste à Paris

christiane dit: à

DHH dit à christiane
« j’ai fait a Puck une réponse qui été zappée par la modération, je ne sais pourquoi
Je disais, comme vous, que je ne trouvais rien de médiocre au texte cité de MHL. les mots y rendent avec justesse les interférences dans la sensibilité d’une adolescente entre la scène rurale dont on lui parle ,et des découvertes littéraires toutes fraîches dont elle est un peu naïvement habitée. »

Comme quoi, notre lecture de ce fragment du roman « Les pays » de M-H.lafon est différente de celle de Puck…
Je crois qu’elle a écrit un livre sur Flaubert, une sorte de visite de ses romans et de sa correspondance pour cerner sa vie, ses personnages.

et alii dit: à

et donc des précisions « linguistiques » et de » marché »
« s. La mémoire que
j’ai de mon expérience est donc un processus qui évolue. Mon hypothèse pour donner un
sens à l’enquête de terrain est celle-ci : Alfred Weil a occupé sa vieillesse à dire comment
il voyait les hommes face à Dieu. Il a été reconnu dans son entourage comme un parleur.
Cette parole a parfois trouvé un support particulier dans le judéo-alsacien, autrement dit le
yidich. Le judéo-alsacien est aujourd’hui une langue pratiquement morte (une langue
morte est une langue utilisée uniquement par des locuteurs qui ont conscience qu’ils
l’utilisent ; l’usage spontané en a disparu). Elle l’était pratiquement déjà à Mulhouse au
milieu des années 1970, quand Monsieur Weil et son épouse ont quitté leur travail à la
boucherie. Le discours de Monsieur Weil utilise donc quantitativement peu le judéoalsacien. Mais cet usage a une résonance symbolique dans la réception de son discours. Il
établit un passage entre la notion de sage et celle de savant. Le discours d’Alfred Weil a
fait sens pour son auteur : il a contribué à l’augmentation de son capital linguistique 46
.
Âgé de vingt ans, Alfred Weil avait brutalement renoncé à faire « une brillante carrière »,
précisément à devenir cadre commercial, peut-être en Amérique, comme il lui avait été
proposé. Il avait choisi de reprendre le petit commerce paternel. Sa retraite quarante-cinq
années plus tard, lui a donné l’occasion d’une revanche dans un autre domaine : culturel.
Cet ensemble de paroles dont j’ai été destinataire est une représentation
exceptionnelle de récits souvent offerts à d’autres destinataires. Ce n’est pas ma demande
qui a créé ses récits – au sens de l’énoncé ; elle en a permis une collecte. La virtuosité
verbale d’Alfred Weil prouve une longue pratique. C’est sa réputation de conteur qui a
provoqué notre rencontre. Et sa belle-fille Michèle m’a dit quelque temps avant sa mort :

et alii dit: à

Cette volonté de dialogue va se traduire ici dans la forme de mon travail. Une
manipulation littéraire, qui cacherait son processus de création, est désormais exclue. Je ne
désire pas écrire un récit biographique qui aurait l’apparence d’un roman et le commenter
ensuite. À l’inverse, présenter d’un bloc l’ensemble des transcriptions et notes
63
d’entretiens, dans l’ordre de la chronologie de cet événement, c’est-à-dire l’ordre temporel
de nos rencontres, serait artificiel. Pour différentes raisons : la meilleure transcription ne
peut rendre compte de toute l’expression, du langage non verbal, du contexte immédiat ;
les entretiens sont séparés par des temps de vie pour l’observateur et l’observé, qui
interviennent dans l’expérience ; quand les enregistrements font défaut, mes notes seules
et mes souvenirs n’ont pas la même qualité. Pourtant il m’est parfois apparu que je faisais
figure d’appareil d’enregistrement plutôt que d’interlocuteur quand je ne comprenais pas
certains propos, sans oser demander ni pouvoir obtenir des éclaircissements. Mais mes
motivations, en particulier le plaisir poétique et la satisfaction du chercheur, me
permettaient de continuer à écouter. Les motivations des lecteurs de ce livre et les
conditions de leur lecture sont différentes.
L’écriture de ce livre est donc dialoguée. La première voix (au sens de l’entrée en
scène) est ma voix, celle de l’auteur. La deuxième est celle d’Alfred Weil : le résultat du
travail en studio que j’ai effectué après avoir enregistré sa parole vivante. Dans le
passage intitulé « De ma naissance à la déclaration de guerre » elle a été profondément
remixée, tandis que ma parole en a été exceptionnellement évacuée ; dans la transcription
des entretiens enregistrés j’adopterai les conventions de l’écriture théâtrale. Avec ALFRED
WEIL en personnage principal et JEAN – YVES CERF en comparse. Ma voix, celle de
l’interlocuteur, y figurera donc aussi. Les certitudes non rationnelles du père d’Alfred

Janssen J-J dit: à

@ À Coutances, dans le jardin d’Antoinette Marie, Claire eut la révélation de Flaubert […] »

S’est même pas rendu compte de la sympathique parodie de Salambo : « C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar »…

N’a rin compris à la vénération de MHL pour « un coeur simple »…, la meilleure lectrice fervente de cette nouvelle à ce jour… Une preuve ?
https://www.youtube.com/watch?v=zc3KVLaFgJQ&list=RDCMUCTa1bPArjpvNMgSHAb_pflA&start_radio=1&t=0

puck dit: à

christiane dit: j’ai fait a Puck une réponse qui été zappée par la modération
 »

normal les modérateurs c’est mes potes !

puck dit: à

christiane dit: Etes-vous de mauvaise humeur, ce jour ?
 »

non je me sens plutôt d’humeur chafouine. pourquoi ?

et alii dit: à

sur monsieur WEIL
« L’enregistrement 1 et son interprétation biblique
Nous avons vu comment j’avais fait connaissance d’Alfred Weil, inspiré par la
collecte humoristique de M. Klein-Zolty. Et comment nous avions prévu un premier
entretien enregistré.
Cette troisième rencontre était importante pour moi, car je l’ai maintenue malgré
un souci de santé. J’avais un genou bloqué et j’attendais une opération du ménisque.
Monsieur Weil ne m’a pas paru le moins du monde embarrassé par le petit magnétophone
et le micro. L’enregistrement a duré trois quarts d’heure. En voici la transcription,
fractionnée. La conversation avait déjà commencé. Je sais aujourd’hui que Monsieur Weil
a été mobilisé en avril 1940 dans l’armée française à Clermont-Ferrand puis à Riom. Qu’il
n’a pas été démobilisé après l’armistice de juin 1940, mais qu’il a été transféré dans le
Sud-Est de la France. Alfred Weil est alors devenu infirmier dans l’armée d’armistice,
entre Marseille et Avignon. Ensuite il a été affecté dans le Lubéron à des tâches diverses,
au sein du « GT 1088 ». Vers 1943 Monsieur Weil vivait à Apt, avec ses parents qu’il
avait retrouvés en zone occupée. Mais ces indications, je ne les possédais pas lorsque j’ai
entendu ce qui suit. Je n’ai posé aucune question générale au cours de l’enregistrement.
Par contre j’ai interrompu quelquefois lorsque je ne comprenais pas le contexte. Monsieur
Weil m’a expliqué.
Lorsque j’ai

puck dit: à

en fait je viens de regarder la définition de « chafouin » ça correspond pas du tout à ce que je voulais dire.

en fait on a donné une très mauvaise définition à ce mot.

puck dit: à

et alii vous connaissez le nom de l’imbécile qui a donné leur définition aux mots ?

puck dit: à

je me sens plutôt d’humeur lutine.

renato dit: à

Pour la ‘prophétie’ Virgile se refere aux Livres sibyllins avec peut-être une liberté, car il decrit le lieu où vivait la Sibylle de Cumes près des rives du Lac Averne qu’à l’époque relâchait encore des gas toxiques ; mais selon certains, dont Bède le Vénérable, c’est Albunéa tiburtine qui prophétisa la naissance du Christ au le monde classique : NASCETUR CHRISTUS IN BETHLEM, ANNUNTIABITUR IN NAZARETH, REGNANTE TAURO PACIFICO FUNDATORE QUIETIS, OH FELIX ILLA MULIER CUIUS UBERA IPSUM LACTABUNT.

Pas envie de me taper un travail de mémoire plus affiné.

Bloom dit: à

Krishna, avatar de Vishnou, est spécialiste des farces. La fête des couleurs, symbolisant le triomphe du printemps sur l’hiver, et du Bien sur le Mal, où l’on s’asperge de substance colorée et surtout de bleu (la couleur du farceur) est un des moments les plus sympathiques du calendrier hindouiste. Les mythes sont encore présents dans le quotidien de millions, même sous une forme dégradée.

Marrant ce que vous dites, Christiane, je dois avouer n’avoir jamais lu Dumézil, dont je ne connais que sa théorie de la trifonctionnalité liée une hypothétique ur-civilisation indo-européenne entre mer Noire et mer Caspienne, et qui fait évidemment penser aux ‘varna’, les castes canoniques de l’Inde, introduite par les peuplades ‘aryennes’ (Si les varnas sont quatre, c’est que Vaishyas et Shudras se fondent en une seule fonction, la production – employeurs/employés).
Réflexion faite, ça ne m’étonnerait pas qu’il ait fait le rapprochement, car telle est la démarche du comparatiste.
Fécond mais très critiqué, Dumézil pour ses fréquentations à l’extrême-droite, notamment, voire plus…On ne fréquente pas les aryens impunément, même les bons aryens!

Guermantes dit: à

Sagan n’a jamais été propriétaire de la Grégoire à côté de laquelle elle pose un peu bêtasse…
Photo publicitaire pour un superbe engin qui ne sera construit qu’à cinq ou six exemplaires. C’est au volant d’une Aston Martin DB2/4 qu’elle a fait un tonneau près de Milly. Ses trois passagers, dont Bernard Frank, s’en sont tirés sans mal. Pas elle qui passa six mois à l’hôpital sous morphine.

et alii dit: à

puck:,il y en a qui disent que c’est le lèvre de mars, d’autres que c’est le dodo;
bonsoir

et alii dit: à

pardon:le lièvre de mars DLC

Bloom dit: à

Mad as a March Hare = Mad as a Hatter, et alii…!

Jean Langoncet dit: à

@ et je t’emm. en attendant JL…

« Peut-être que je serai vieille
Répond Marquise, cependant
J’ai vingt-six ans mon vieux Corneille
Et je t’emmerde en attendant »

Me Jane
https://www.youtube.com/watch?v=rxdOF6eYZVo

christiane dit: à

@Bloom
La fin de votre commentaire m’attriste (« Fécond mais très critiqué, Dumézil pour ses fréquentations à l’extrême-droite, notamment, voire plus…On ne fréquente pas les aryens impunément, même les bons aryens! »)

Je ne connais que ce livre de Georges Dumézil. C’est un prof de la fac Paris VIII de Saint-Denis proposant un groupe de recherche sur la Poésie qui nous l’avait conseillé.
Pour moi, c’est un livre à l’écriture paisible de souvenirs de quatre-vingts ans passés par un chercheur infatigable se demandant comment les mondes germanique, indo-iranien, Rome et la Grèce, se sont rencontrés et entremêlés à travers leurs mythes. Quatre dossiers réunis dans ce Quarto dont Les études de mythologie comparée indo-européenne (dernier dossier, posthume, inachevé, 1994, mis au point par Joël H. Grisward, son élève qui signe une très belle préface dans le Quarto), effectivement structurés comme vous le dîtes (autour des trois fonctions).
De lui, je sais peu de choses : attiré un temps vers la philosophie, il s’était tourné finalement vers l’histoire des religions et de la mythologie, il travailla aux côtés du sinologue Marcel Granet et de Marcel Mauss.
Au Collège de France ses cours concernaient la Civilisation indo-européenne. Ses plus importants voyages seraient celui de 6 mois où il étudia le parler quecha qui l’a conduit dans les Andes péruviennes et ceux nombreux en Turquie où il étudiait les contes et légendes, coutumes et langues caucasiques.
Je vous laisse pour revoir « La vie est belle » de Franck Capra. Un film que j’aime beaucoup.

Jazzi dit: à

Longue promenade au Père-Lachaise à l’initiative d’Hector sur la tombe des derniers entrants : Claude Brasseur, Daniel Cordier, Marie Laforêt, Anna Karina.
Je craignais que ce ne soit un peu morbide et ce fut plutôt paisible…

Ensuite, à ma demande, nous sommes allés dans un magasin branché du boulevard Beaumarchais, où je me suis acheté une superbe paire de baskets aux coloris flashy. Voyant ses tristes groles de marche marronnasses, je lui ai conseillé de s’en offrir une paire lui aussi, lui disant que l’on n’emporterait pas notre argent dans la tombe (il compte un peu trop ses sous et est plus riche que moi, ou disons moins pauvre). Il y avait un grand choix de modèles tous plus sympa les uns que les autres. Il m’a répondu de son habituel air pincé que lui, il avait gardé le sens de la dignité…

MC dit: à

L’ un des textes théâtraux les plus anciens que nous connaissions ou Virgile parait comme prophète est le jeu liturgique des Vierges folles et des Vierges sages. Un Chœur de prophètes dont nous n’ avons plus la musique inclut ceux de l’ Ancienne Alliance et Virgile,
On peut aussi citer cette ancienne vita de St Malgoire, où débarque au milieu d’un latin médiocre une très belle tempête tirée de l’ Eneide. La vénération pour Virgile n’ etait pas un vain mot pour le MoyenAge .
Il est possible que Pollion contienne quelque chose de la Sibylle de Cumes,mais il faut être prudent car il me semble que Tacite dit que les Livres Sibyllins ont été brûlés dans l’ incendie de Rome sous Neron. Pour Syrinx, je chercherais dans les Amours , et reecouterais la pièce de Debussy, me semble-t-il

rose dit: à

« la vénération de MHL pour « un coeur simple »…, la meilleure lectrice fervente de cette nouvelle à ce jour… Une preuve ? »
Plaisir de retrouver la rogueur de cette femme, son sérieux.
Étonnement de leurs analyses : elle disant  » j’étais empêchée d’écrire, pck la perfection était atteinte, i-e « Un coeur simple » de Flaubert, elle le dit gravement, et lui, joyeux fantaisiste disant l’exact contraire que lire Voyage au bout de la nuit lui a donné possibilité de transgresser.
Comment nos chaînes à nous* sont férocement verrouillées.
* à moi ?

rose dit: à

la rigueur

et alii dit: à

j’ai unpeu travaillé Dumézil :quand même jusqu’à me refabriqué avec du calque un pilier de la Zbruc! (courtisane et seigneurs colorés »), ;ce qui est certain, c’est qu’il a inversé l’ordre de contiguité des faces du pilier (au musée de Cracovie où je ne suis pas allée ) façades qu’il a recopiées d’un manuel qu’il cite-que j’ai trouvé à la Sorbonne- or, l’interprétation satisfaisante de ce pilier s’élucide à partir de l’ordre de déploiement des faces en pensant à celui du soleil – et obélisque place de la concorde ! –
Dumézil avait dit qu’on ne trouverait jamais : c’est en réalité fort « simple » souligné parles orteils des personnages inférieurs ;les villageois faisaient des rondes autour (sens de la « rotation » du soleil);inutile de se raconter des cracs !
je crois que le fils de Dumézil est psy

et alii dit: à

au fait, c’est Dumézil qui disait »telle est ma queue »

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