de Pierre Assouline

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La République des livres
0euvre et vies de Milan Kundera

0euvre et vies de Milan Kundera

On croirait un cas d’école pour atelier d’écriture créative : comment écrire la biographie d’un grand écrivain vivant lorsque ledit écrivain est de longue date un homme qui se tait obstinément ? Milan Kundera (Brno, 1929) est si discret, si ennemi de tout épanchement médiatique et de toute confession aux exégètes, qu’il réussit à vivre en homme invisible alors qu’il habite en plein Paris à deux pas du « Récamier », l’un des restaurants qui compte le plus d’éditeurs et de critiques littéraires au mètre carré. On se doute qu’il a fait sienne la forte pensée de Cioran selon laquelle la perspective d’avoir un biographe devrait faire renoncer à avoir une vie. D’ailleurs, sa mort a été si souvent annoncée par les réseaux sociaux que l’on se prend à lui envier une telle mauvaise santé de fer. Malgré l’importance de son œuvre, sa reconnaissance internationale, sa consécration par la Pléiade et bien que son nom ait été régulièrement cité pour le Nobel, les académiciens suédois ne l’ont jamais couronné ; peut-être cherchent-ils encore ses disques pour voir s’il vaut Bob Dylan.

A ses yeux, c’est simple, sa vie tient en deux phrases :

« Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie. En 1975, il s’installe en France ».

Voilà au moins quelqu’un qui ne vous envahit pas de son verbe et ne délaye pas son ego. C’est ainsi et pas autrement qu’il accepte d’être présenté dans les différentes éditions françaises de ses livres. Seulement voilà, on a beau fuir les parasites et décourager les curieux (pas d’interview, pas d’accès aux archives ni aux amis etc), il arrive qu’ils vous rattrapent. Une première fois l’an dernier, une biographie lui était consacrée en France aux éditions de l’Archipel par Jean-Dominique Brierre mais elle passa inaperçue en raison de son insoutenable légèreté. Elle semble avoir beaucoup plu à Kundera si l’on en croit le mot (en tchèque !) qu’il lui a adressé, mais pour un biographe, ce n’est pas forcément un compliment.

Il en est tout autrement de celle qui est parue en juin à Prague sous le titre Kundera: Český život a doba (une vie tchèque en son temps). Une biographie non-autorisée, cela va sans dire mais va mieux en l’écrivant. Son auteur, l’écrivain Jan Novák, a volontairement interrompu ses recherches et son récit à la date-butoir de 1975, lorsque l’écrivain a émigré en France. Seul l’intéresse l’homme d’avant comme il l’a confié au micro de Radio Prague international. Selon lui, Kundera a reconstruit son passé en arrivant en France, comme nombre d’émigrés. Non, affirme-t-il, il n’a pas été exclu d’une université ; non, il n’a pas travaillé dur dans des régions minières ; non, il n’était pas pratiquement inconnu dans son pays jusqu’à la parution de La Plaisanterie en 1967 puisqu’en 1963 déjà il avait été le lauréat d’un prix littéraire remis par l’Etat et l’auteur de poésie « stalinienne » ; non, il n’était pas anticommuniste comme en témoigneraient ses discours lors d’officiels congrès d’écrivains et ses distances par rapport aux réformateurs ; non, il ne fut pas une victime du système, il en a au contraire profité etc. Là où le biographe pointe des mystifications, le romancier peut dire qu’il s’est réinventé, ce qui n’a rien de surprenant venant d’un maitre de la fiction qui, dans L’ignorance, avait entrepris de comparer les mots et expressions dont usent les langues de la vieille Europe pour désigner le sentiment de nostalgie: saudade, spleen, sehnsucht…

Jan Novak a retrouvé des textes de jeunesse, certains publiés sous pseudonyme ; il a mis le pied dans la porte des témoins récalcitrants ; mais de son propre aveu, même si son pavé de 900 pages fouille d’innombrables zones d’ombre, deux points obscurs ont été les aiguillons de sa curiosité. D’abord le séducteur, l’homme à femmes à propos duquel son ami Ivo Pondělíček, psychanalyste et sexologue, complice de ses escapades et de son donjuanisme, semble avoir été bavard, éloquent, détaillé, lettres et souvenirs à l’appui. Ensuite, « l’affaire », cette sale histoire qui a resurgi en 2008 dans les colonnes du magazine Respekt lorsqu’un chercheur de l’Institut tchèque pour l’étude des régimes totalitaires a dévoilé des documents selon lesquels en 1950, Kundera aurait fourni des informations à la police et à la Sécurité d’Etat mettant en cause un ancien pilote du nom de Miroslav Dvořáček ; arrêté pour espionnage, condamné à 22 ans d’emprisonnement, celui-ci fut longtemps incarcéré dans un camp de travail. Soutenu par nombre d’écrivains un peu partout dans le monde, Kundera nia avec force ce qui n’empêche pas Novak d’y revenir en détail, se disant convaincu de la véracité de l’affaire sur la base de concordances avec des témoignages, des documents et… le réemploi de ce vécu de la délation dans La Plaisanterie et dans La Vie est ailleurs (1973) !

On croit savoir que le biographe Jan Novak, dont l’ouvrage est pour le moins controversé, travaille déjà au second volume, cette fois sur les années françaises, alors que Milan Kundera et sa femme viennent d’annoncer le don de leurs archives à la Bibliothèque de Moravie, à Brno, la ville où il est né. Il est à craindre que ce soit tout sauf un livre du rire et de l’oubli. Il sera intéressant de voir comment il traite notamment l’adoption par Milan Kundera du français comme langue d’écriture. La lecture de ses romans La lenteur (1995), L’identité (1998), L’ignorance (2003) puis de son essai Le Rideau (2005) et plus encore de La fête de l’insignifiance (2014) témoignait d’une étonnante lourdeur dans l’expression, surprenante sous la plume drôle, captivante, stylée, puissante et pétillante d’intelligence de l’auteur de La plaisanterie (1968) ou de La valse aux adieux (1976).

Dans Le Rideau, même la pensée souffrait d’être laborieuse, aussi épaisse que l’expression en était pauvre. Cet ensemble discontinu de réflexions sur l’art sous toutes ses formes brasse large : le coup d’envoi donné par Goethe à la Weltliteratur, Rabelais, le comparatisme etc. On ne retrouve le Kundera d’avant que lorsqu’on aperçoit des éclairs dans l’analyse qu’on voudrait lui faire aussitôt approfondir. Ainsi de sa détestation de l’idée de la mitteleuropa (expression qu’il abhorre), ou de son insistance à qualifier Kafka d' »écrivain allemand ». Comme on aurait aimé le voir développer des constats tels que :

« L’Europe n’a pas réussi penser sa littérature comme une unité historique et je ne cesserai de répéter que c’est là son irréparable échec intellectuel« .

Ou encore :

« Hitler avait apporté non seulement d’indicibles horreurs à l’Europe mais il l’avait spoliée de son sens du tragique ».

Mais quand on lit sous sa plume, à propos de l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie en 1968 : » Je sais depuis lors ce qu’aucun Français, aucun Américain ne peut savoir ; je sais ce qu’est pour un homme vivre la mort de sa nation« , on se demande s’il a jamais entendu parler de ce qu’a vécu la France entre 1940 et 1944.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir aimé la France en ne se contentant pas d’adopter sa langue et sa nationalité. Ainsi, par admiration pour Céline publié chez le même éditeur que lui en République tchèque, Milan Kundera a renoncé à une partie de ses droits d’auteur afin que cela serve à financer une nouvelle traduction du Voyage au bout de la nuit... Et puis quoi, quel écrivain est capable de nos jours de consacrer tout un chapitre d’Une rencontre (un recueil de ses critiques littéraires d’une pénétration remarquable) à louer le génie d’Anatole France et la grandeur inentamée des Dieux ont soif (1912), réflexion en creux sur la montée du fanatisme dans un esprit sensible et nuancé, celui d’Evariste Gamelin, jeune peintre jacobin que la Terreur (1793-1794) poussera à siéger dans un tribunal révolutionnaire et s’y montrer le plus implacable pourvoyeur de la guillotine.

On verra aussi comment le biographe s’en sort de « l’affaire Pléiade » : deux volumes d’Oeuvre (sans « s ») de Milan Kundera dont l’auteur s’assura la totale maitrise. Il l’a si bien épurée qu’il y manque des textes de jeunesse, des articles importants, des brouillons, des variantes, sa propre biographie et surtout ce qui a toujours fait l’intérêt de la Pléiade : l’appareil critique. Cette édition ne contient que du Kundera allégé, orné d’une succincte préface et d’une « biographie de l’œuvre » signées François Ricard. Le tout conforme à l’image que l’écrivain veut laisser de lui, en parfaite adéquation avec son aversion chronique pour les biographes, les généticiens de la littérature et leur commune « morale de l’archive ». Il y eut des universitaires pour s’en scandaliser, à quoi Gallimard se fit fort de rappeler qu’en leur temps, Gide, Borges, Simon, Gracq en firent tout autant que Kundera. Ils avaient certes exercé leur droit de contrôle mais pas au point de forcer la collection à abdiquer tout esprit critique.

Il n’empêche que l’on doit à Kundera. Un Européen, c’est celui qui a la nostalgie de l’Europe. Or cet écrivain nous a appris cela que seul un créateur venu de la fiction pouvait nous apporter. On lui doit d’avoir ressuscité l’idée d’Europe centrale. Contexte et fil rouge de l’essentiel de ses écrits, elle court tout au long de son œuvre comme en témoigne la lecture de ces deux volumes de Pléiade. A condition de ne jamais oublier ce qu’il a voulu faire du roman : un art, et non plus un genre, porteur d’une vision du monde, et dont l’avenir se joue dans la cale de l’Histoire.

Kundera nous a appris à regarder les régimes communistes en action non à travers leur prisme strictement socio-politique mais par les attitudes qu’ils suscitaient chez les citoyens/personnages. Du communisme en particulier, il tira la meilleure des introductions au monde moderne en général. L’impact de son œuvre est indissociable de l’émancipation des peuples de ces pays-là. Elle est des rares à avoir permis, à ses lecteurs emprisonnés derrière le rideau de fer, d’inscrire leur « moi » au sein d’un « nous » jusqu’alors dilué au sein d’une histoire collective. Traitant la politique en artiste radical, il a redonné des noms à des phénomènes, des sentiments et des sensations que le totalitarisme avait réussi à débaptiser. Kundera a regardé la société en adepte du pas de côté et du décalage. Il a revisité les anciennes catégories qui définissaient les grands romanciers d’Europe centrale, celle de la philosophie et du sérieux, pour les remplacer par un rire tout de désinvolture et d’impertinence, par l’humour et l’ironie contre les grotesques du système, et par l’élévation du kitsch au rang d’une catégorie quasi métaphysique. Sa méditation sur l’exil, et l’impossibilité pour l’émigré de rentrer au pays sous peine d’annuler de sa biographie intime ses longues années passées hors de chez lui, est inoubliable.

Il a ressuscité un Occident oublié au sein de notre Occident. La résurgence de cette Atlantide a cassé la vision bipolaire Est/Ouest ; celle-ci n’avait pas seulement écrasé l’identité de la Mitteleuropa : elle avait installé le choc des civilisations dans les esprits. On doit au romancier d’avoir hâté le retour de l’Europe centrale en restituant ses habitants à l’Europe, une véritable révolution culturelle, ce qui n’est pas peu (son article de 1983 sur « Un Occident kidnappé » fait date). Sa vision de l’Histoire n’en est pas moins « idéalisée parfois à la limite du kitsch » ainsi que le lui reproche Vaclav Belohradsky dans un article vigoureux de Literarni Noviny repris en français par la revue Books. Selon lui, Kundera n’a pas voulu voir que l’Europe centrale avait été aussi une allégorie de la face sombre du XXème siècle ; il n’en a retenu que l’éblouissante modernité à l’œuvre dans la Vienne de la grande époque pour mieux oublier la haine de la démocratie, le nationalisme anti-Lumières, l’antisémitisme et autres démons.

Vaclav Belohradsky pointe la racine de ce tropisme dans une naïveté propre à une conception avant-gardiste de la modernité, en vertu de laquelle le passage du passé au présent permettrait de se libérer des ténèbres. Comme quoi, pour avoir été un fin analyste de la mécanique totalitaire, le romancier n’en serait pas moins victime d’une illusion sur le brouillard qui enveloppe le passé et se dissipe dès que celui-ci devient présent. Il identifie la bêtise à la religion de l’archive, l’illusion biographique, le formalisme littéraire, la recherche génétique. Tout ce qui concourt selon lui à dépouiller un auteur de ce qui n’appartient qu’à lui. Nous sommes donc privés notamment de textes de jeunesse. Le fait est que cette édition épurée est la négation même du travail des historiens de la littérature.

On ne saura pas quand il est passé du rire à l’oubli, et de la tendresse au désenchantement. Ni comment le Kundera tchèque fut aussi engagé que le Kundera français ne l’est pas. Ni les étapes parfois douloureuses qui l’ont fait glisser de sa langue natale à sa langue d’adoption avec tout ce que cela suppose de renoncements. Ni l’évolution du lyrisme insolent, drôle, sarcastique, agressif, mordant, romantique des années de plaisanteries et de risibles amours à l’antilyrisme l’ayant mis à distance des sentiments pour verser dans une ironie qui n’aura conservé que le sarcasme des années d’avant, comme un adieu à l’innocence, prix à payer pour accéder à la sagesse, si Diderot à ses débuts, si Anatole France vers la fin. Ni pourquoi il lui fallu dissocier son art romanesque de tout contexte politique pour lui accorder le statut extraterritorial d’une autonomie radicale. Regrets éternels. On aurait ainsi mieux compris comment un grand écrivain se déhistoricise dès qu’il se veut universel. Alors à défaut de la Pléiade, la biographie, qui sait…

(photos Gisèle Freund puis D.R.)

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commentaires

1 520 Réponses pour 0euvre et vies de Milan Kundera

Janssen J-J dit: à

M’enfin b., je parlais pas de vous… ni même de Mme Savigneau… Juste de Jo Waldon, encore inconnue au bataillon depuis le message de notre ami MC/PR, parfois homophobe, souvent misogyne. Mais là encore…, nul n’est parfait, et j’ai sûrement encore tout faux. Pour ma part, j’ai toujours pensé que vous étiez hétéro (épilée) à 102 %, comme MS à 99, et quand bien même, so what ? Bàv,

Janssen J-J dit: à

@ rôzàbloum… Deux fois « comment », ça devient carrément obscène, hein !… surtout au miyeu d’la marée noire et de la propagande pour le cannibalisme pédophilique.

Jazzi dit: à

Il semblerait que le poil pubien soit un tropisme pour renato ?

et alii dit: à

sculptures
trump, un homme modeste de notre temps:

Art World
Art Industry News: Donald Trump Asked Whether His Face Could Be Added to Mount Rushmore + Other Stories

renato dit: à

Puisque je ne suis pas poussé à agir par une force obscure ou inconsciente, Jacques, le mot « tropisme » n’est pas le bon.

Cela dit, je suis indifferent aux corrections imposées au cinéma porno suggérées par la pensée religieuse US, la plus obtuse.

bouguereau dit: à

tiens laçouline si t’as jamais vu le tigre à taïzonne c’est ce soir sur la 3..jlai vu et jai bien aimé..mais 2 fois c’est trop..je vais lire un live cul nu au sortir de la douche sans me sécher sur mon lit..havec un pti blanc..en hécoutant
https://www.youtube.com/watch?v=NLPyySN9Czw

rose dit: à

Deux fois comment ?
Five doble you.
Consignes d’écriture journalistique :
Why
When
Who
What
Why
What

D. dit: à

Whom aussi.

B dit: à

Les moyens sont questionnés ?

D. dit: à

B dit: à

3J, j’ai du poil aux pattes sans pour autant être hommasse et lesbienne. Je les retire un à un à la pince munie d’un éclairage puissant.

Je peux le faire si vous voulez, Bérénice.
Demandez-moi.

D. dit: à

Bon c’est bon pour aujourd’hui le barnum.
On va pas non plus en faire un plat. Moi j’ai pas de barnum et j’écrase.

Chaloux dit: à

Gigi la visqueuse, le silure des Charentes, accumule des points!

(Dear Phil, vous avez une manière à vous de dire « vous êtes un con » qui me ravit!)

La sexualité de Mishima rejoint les compétences musicales de G. Sand dans le cerveau défoncé de la pauvre Gigi. Quant à ses propos homophobes, tout ce qu’on peut en dire c’est que le temps de l’impuissance semble rendre moins douloureux l’état du mariage aux vieilles lop..tes honteuses!

Hurkhurkhurk!

Marie Sasseur dit: à

@A l’heure de l’anthropocène & de la surpopulation, la satire swiftienne, toujours aussi précieuse:

Le bouffi utilise des mots dont il ignore le sens.
L’anthropocène est au concept, celui des nouveaux sociologues( ceux qui meritent la médaille d’or du cnrs, version sciences molles) ce que la modélisation est aux neo- cons de la babasse. Des amis de greta.

Bonsoir Passou, je vous écris d’un pays lointain, à vrai dire à quelques encablures de cloîtrés silencieux.

( mon pauvre Passou, vous ne méritiez quand même pas ça ; ce n’est même pas une montagne magique votre blog, c’est un service psychiatrique avec des cas hardcore)

Soyez fort, les autres comptent sur vous pour la rentrée !

Jazzi dit: à

« le mot « tropisme » n’est pas le bon. »

Disons que vous avez le goût du poil pubien, renato.
Et pour les sous-bras, vous préférez le genre arbuste ou gazon ras ?

Chaloux dit: à

votre blog, c’est un service psychiatrique avec des cas hardcore.

Parole d’experte!

B dit: à

C’est vrai que sans,sortir du jardin, rien n’a changé l’air limpide ; les feuilles continuent de jaunir puis tomber sans bruit, la rivière n’est pas,sortie du lit, les chiens aboient, les oiseaux chantent. Les barbecues continuent de parfumer l’atmosphère, seule pollution qui nous importe au camping des beaux bois.

Chaloux dit: à

Un ami à qui je dis que les goussets fleurent de plus en plus le cul me répond : « c’est l’alimentation ».

B dit: à

Le haricots c’est ces gens qui b.isent sans relâche jusqu’à bourses vides et sans ménagement ni managment ?

B dit: à

Le hard core, correcteur pour les haricots.( est ce que ça s’attache?) Je crois que c’est pratiquable en plein air si on veut.

Jazzi dit: à

Un beau livre d’été, d’une écriture perdue…

JACQUES CHARDONNE

Madère en florilège

Vivre à Madère, de Jacques Chardonne (1884-1968), offre au lecteur une subtile variation sur la difficulté qu’ont les êtres humains à goûter durablement à un bonheur, sans cesse se dérobant à eux. Rédigé dans une langue limpide, ce court roman, peut se lire également comme un guide sensitif et impressionnistes du Portugal et de sa célèbre « Île aux fleurs », à travers de nombreuses notations et descriptions de ses divers paysages et de leurs singulières populations (autochtones et touristiques), toujours d’actualités. Ici, le narrateur, un écrivain d’âge mûr, quinze ans après, songe enfin à aller retrouver son ami Charles Vergniol qui, pressentant la catastrophe qui allait s’abattre sur l’Europe, était venu se réfugier à Madère en 1936. Mais dès son arrivée dans cette île perdue en plein cœur de l’océan, et seulement accessible alors en bateau ou en hydravion, il apprend que celui-ci, qui demeure introuvable, s’est probablement… suicidé ! Invivable, le paradis terrestre ?

« J’ai cherché les paradis sur la terre, et, d’abord dans l’amour. L’Eden, le paradis perdu, l’âge d’or, le bonheur, c’est une singulière idée chez les hommes et assez ancrée.

*

Madère est une île assez semblable à un Eden. Il n’y fait jamais froid, ni trop chaud, et l’océan qui la baigne n’est jamais furieux.

*

Cette année, je suis allé à Madère par hasard et tout à coup, parce que je me trouvais à Lisbonne. Pourtant, j’ai hésité à quitter Lisbonne, du moins Cintra près de Lisbonne. C’était la saison où les camélias sont en fleur à Cintra et brillent dans l’ombre des arbres enchevêtrés autour de trois châteaux rococos, délicieusement tarabiscotés.
J’ai quitté Lisbonne quand l’hydravion s’est décidé à partir, glissant quatre heures au-dessus d’une étendue de nuages blancs, percés de trous d’azur ; l’hydravion se pose devant Funchal, capitale de Madère, après une descente dans les airs en beaux méandres qui font tournoyer les côtes rocheuses de l’île, et après quelques ricochets, rudes baisers à l’océan qui répond par un jaillissement de grandes gerbes d’eau.
On sait tout de suite que l’on est arrivé dans l’île des fleurs. Elles sont là, un peu exaltées, épanouies ensemble et toute l’année, celles de France et d’Angleterre, celles de toutes les saisons. Le chrysanthème a oublié qu’il est une fleur de l’automne et se mêle aux roses, aux œillets, aux azalées ; seul le cerisier garde la consigne du continent et attend pour fleurir l’heure de Paris sans céder comme les autres aux séductions de l’atmosphère.
L’océan qui entoure cette île est bien différent du nôtre ; il n’a jamais ces fortes senteurs, cette grande voix que j’ai entendue dans les étés de mon enfance quand il se brise sur les côtes charentaises, dévastant assez loin le rivage où ne fleurit que le chardon aux creux des dunes ; il ne prend pas garde à cet îlot qu’il entoure mollement d’un liseré bleu, à peine marqué, s’étalant un peu sur les berges de sable noir.
Les fleurs sont le culte du pays. Dans les jardins somptueux de Funchal, et leurs aigrettes géantes, les piliers énormes, couleur de peau d’éléphant, qui s’élèvent d’un gazon soyeux ; dans les jardins de la montagne auprès des maisons paysannes ; au bord des routes, partout elles vous accompagnent en guirlandes, en draperies bleues ou pourpres, en rassemblements multicolores sous les nobles palmes africaines qui ont ici beaucoup d’envergure.
Je me suis réservé quelques jours pour des promenades avant de voir Charles ; il me reste encore à découvrir sa maison. On peut suivre n’importe quelle route vers les montagnes ; toutes sont pavées de menus cailloux et en pente raide ; les paysans descendent en traîneaux ces chemins abrupts, sans poussière, ou bien, un bâton en équilibre sur les épaules, deux bidons de lait ou deux corbeilles de pains ronds suspendus aux bouts, ils dévalent de très loin, pieds nus, à tout petits pas, en un léger galop qui a l’air d’une danse. Les femmes marchent lentement, bien droites, toujours quelque panier de fruits ou de légumes sur la tête. On rencontre peu de femmes. L’influence des mœurs arabes, les principes de la religion catholique, stricts à Madère, les confinent à la maison, où elles ont beaucoup d’enfants. Les hommes ont dans les yeux une sombre douceur.

*

Pinto, le frère du portier de l’hôtel Victoria, m’accompagne dans mes excursions. C’est un homme des temps vierges, il n’est que bonté.
Des sentiers de terre ocre, sous les treilles, contournent les enclos de bananiers, les touffes de roseaux violacés qui sont des cannes à sucre ; suivant une route de montagne, on franchit la région des camélias qui veulent plus de fraîcheur, et voici un paysage familier au Français ; pins et genêts ; mais au bord de la route un buisson d’hortensias étonne. Il y a des vallons assez farouches, tigrés, dans les tons roussâtres et noirs, des entassements de roches fauves, mais toujours s’accrochent aux montagnes des champs minuscules, soutenus par des murs, broderies vertes sur un fond sombre. Les cimes embrumées sont le réservoir des eaux qui filtrent partout en ruisseaux, cascades, rivières au fond des ravins, sous un revêtement de larges feuilles.

*

Le rivage est montagneux à Camara. Les maisons des pêcheurs sont perchées sur deux monticules noirs, les embarcations empilées comme des épaves dans une berge encaissée. La sensation de misère que l’on éprouve ici vient sans doute de la roche volcanique d’un ton charbonneux et de la marmaille vorace qui vous assaille. Le poisson abonde, il est porté sans tragédie, les pêcheurs le vendent cher. On est toujours mal informé sur les questions sociales, on voudrait des rapports de savants et de psychologues, comparer les témoignages. Charles m’en dispensera ; il me dira si les pêcheurs de Camara sont pauvres ou non. Je pense à Charles pour la première fois et je veux le voir.
Mais j’ai projeté avec Pinto une excursion à Ribeira pour le lendemain. Du côté de Ribeira c’est la région des vignes ; un tapis couleur verdâtre recouvre les vallonnements abrupts et tortueux jusqu’à la mer. Pinto désire me faire goûter le vin et arrête la voiture devant la maison d’un paysan. C’est un vin blanc aigrelet qui produit le madère si liquoreux et parfumé ; il y a un maléfice dans les caves.
Pinto laisse la voiture à cette place et nous prenons un sentier escarpé pour atteindre une plate-forme bordée par un parapet. Pinto ralentit le pas et me dit : « Vous aurez une surprise. »
C’est plutôt une suffocation, une gêne soudaine dans la poitrine et dans les yeux devant l’étrange épaisseur de vide glauque, six cents mètres à pic sur l’océan inerte, à peine grouillant sur ses bords au bas des rocs, et qui se confond avec le ciel où je remarque un point blanc que je prends pour un avion. « C’est le Vénus », dit Pinto (le bateau de croisière, qui amenait alors à Madère essentiellement des touristes anglais et français).
Le paysan chez qui nous avons bu du vin nous a suivis et s’approche de Pinto ; il lui parle dans sa langue, sur le ton morne des gens de l’île. J’interroge Pinto. « Il dit que M. Charles Vergniol s’est tué ici le mois dernier. On a trouvé son chapeau sur le mur, mais pas le corps. Cela vaut mieux. A Madère ce n’est pas permis de se tuer. » »
(« Vivre à Madère », Editions Grasset & Fasquelle, 1953.)

Patrice Charoulet dit: à

AVIS DE JKH

« Il me faut bien, hélas ! Commencer par l’œuvre de M. Bouguereau. M. Gérôme avait rénové déjà le glacial ivoire de Wilhem Miéris, M. Bouguereau a fait pis. De concert avec M. Cabanel, il a inventé la peinture gazeuse, la pièce soufflée. Ce n’est même plus de la porcelaine, c’est du léché flasque ; c’est je ne sais quoi, quelque chose comme de la chair molle de poulpe. La naissance de Vénus, étalée sur la cimaise d’une salle, est une pauvreté qui n’a pas de nom. La composition est celle de tout le monde. Une femme nue sur une coquille, au centre. Tout autour d’autres femmes s’ébattant dans des poses connues. Les têtes sont banales, ce sont ces sydonies qu’on voit tourner dans la devanture des coiffeurs ; mais ce qui est plus affligeant encore, ce sont les bustes et les jambes. Prenez la Vénus de la tête aux pieds, c’est une baudruche mal gonflée. Ni muscles, ni nerfs, ni sang. Les genoux godent, manquent d’attaches ; c’est par un miracle d’équilibre que cette malheureuse tient debout. Un coup d’épingle dans ce torse et le tout tomberait. La couleur est vile, et vil est le dessin. C’est exécuté comme pour des chromos de boîtes à dragées ; la main a marché seule, faisant l’ondulation du corps machinalement. C’est à hurler de rage quand on songe que ce peintre qui, dans la hiérarchie du médiocre, est maître, est chef d’école, et que cette école, si l’on n’y prend garde, deviendra tout simplement la négation la plus absolue de l’art ! » (Joris-Karl Huysmans,

— « Salon de 1879 » paru dans L’Art moderne.)

Janssen J-J dit: à

@ je vais lire un live cul nu au sortir de la douche sans me sécher sur mon lit..havec un pti blanc..

enfin une confession intime, dirbourg’. La kwanicule décontraque tout l’monde, sauf les onks, jerfagnonks.

Jazzi dit: à

@JJJ

PAUL MORAND

Évasion à Sintra

Aux alentours de Lisbonne, de belles possibilités d’évasions s’offrent aux visiteurs. Telles les élégantes stations balnéaires de Cascais et Estoril, à l’embouchure du Tage, ou, sur l’autre rive, les splendides plages et dunes de sable de Caparica. Mais, en toutes saisons, ceux-ci ne manqueront pas d’aller découvrir, en priorité, les luxuriances de la nature et des singulières demeures royales et aristocratiques de Sintra. Cette « petite Suisse face à l’Atlantique » qui sert de cadre à la nouvelle Le Prisonnier de Cintra de Paul Morand. Située en 1958, période des premières contestations du régime de Salazar, cette nouvelle, aigre-douce, à pour héros principal un adolescent de quatorze ans, Manuel, qui, coincé entre une grand-mère autoritaire, dona Sidonia, et un père d’autant plus faible, Eduardo, s’ennuie ferme, malgré la splendeur de leur propriété familiale. Nourri des exploits de ses illustres ancêtres navigateurs, désormais bien révolus, Manuel rêve, lui-aussi, de partir à la conquête de nouveaux mondes. La terre n’offrant plus rien à découvrir, peu lui importe, une nuit de décembre, il décide de s’enfuir, pour se porter « volontaire de l’espace » et partir à la conquête de… la lune !

« Sans bruit il quitta son lit et se glissa à travers le parc, jusqu’à la route. Les pins parasols balançaient leurs masses horizontales, comme un pont de navire. Sous la lune, les branches des chênes recouvertes d’un lichen blanc verdâtre ressemblaient aux ossements phosphorescents d’une danse de morts. Le sol, encore jonché de bois, après la tempête de la veille, craquait sous les pieds de l’enfant. Çà et là, une fontaine aux faïences jaunes et bleues, une serre recouverte de palmes séchées, un carré cultivé de citronniers, un étang artificiel où flottaient des lotus… L’ombre était si noire sous les arbres serrés, que la lune – autant que le soleil le jour – était découragée d’y percer ; les murs de soutènement, moisis et accablés de saxifrages géantes, les mystérieux guichets dans les clôtures, aux tourillons et aux pentures rouillés, les portes cochères lassent d’ouvrir sur des manoirs écroulés depuis longtemps, engloutis par l’appétit féroce des arbres, l’humidité naturelle ajoutée au froid d’une nuit de décembre, tout s’unissait contre le vagabond nocturne.
Il tint bon ; l’odeur balsamique des eucalyptus, dont l’écorce mouillée et filamenteuse se déchire sous les doigts, le ragaillardit. Il n’avait plus peur d’être seul. Il commençait même à y prendre plaisir. Une joie soudainement virile fut le prix de cet acculement à l’aventure, à quoi le poussait quelque chose de plus fort que lui et qui venait de très loin.
« J’ai grandi, s’écria-t-il… J’ai enfin grandi ! »
Il éprouvait à l’état pur un sentiment de force, l’allégresse d’un choix. Il rêva qu’il naviguait sous la mer (la pêche sous-marine lui était interdite par sa grand-mère à cause des murènes). La forêt de Cintra devenait sous-marine par son désordre visqueux, par l’enchantement de ses bruits d’eau ; il s’attendait à voir circuler les poissons entre les arbres et des bulles d’air se dégager de l’humus, tant il ressentait jusqu’au fond du cœur cette prodigieuse effervescence poétique de la vieille sylve. Encroués les uns dans les autres, les chênes à feuilles caduques et les chênes à feuilles persistantes se battaient à mort pour la conquête de l’azur, ayant à leurs trousses mille parasites, des buis, des ronces, du houx, des barbes et des champignons rouges emmêlés, tandis que les racines-pieuvres s’efforçaient de se dégager de rochers bossus, rugueux, baroques comme les coquilles des huîtres portugaises.
Manuel n’arrivait pas à comprendre que ce lieu d’élection natal pût être un objet de curiosité pour étrangers, une pause dans un circuit touristique, un ombrage pour pique-niques. C’était avilir l’étrangeté spirituelle d’un lieu qu’il eût voulu soustraire aux barbares de l’American Express, afin d’en mieux protéger le désordre. « Il faudrait Léonard pour traduire notre Cintra, disait parfois son père, le crayon de Vinci, ses sfumatos lombards ; les brouillards du matin sont ceux des lakistes* et les sentiers de la montagne, des méandres mallarméens. » Manuel ne comprenait rien à ces références littéraires, mais elles lui plaisaient, ajoutant leur voile à ceux de la forêt introublée jusqu’en ses toiles d’araignée, cette forêt où les arbres sont oiseleurs et où le rocher se pose au point final au bout de la phrase tortueuse des sentiers. Le noyau de ce système végétal, c’était le palais, le vrai parmi tant de faux. L’amande de ses arcatures gothiques ouvrait sur de belles salles peintes, celle des Cerfs, celle des Cygnes** qui, depuis son enfance, l’enchantaient, comme le dernier livre d’images d’une civilisation vraie. (…)
Enfin, il atteignit le sommet, terme de sa randonnée nocturne. Pour la première fois il dominait la nuit, l’océan et ses paquebots éclairés, la plaine et ses dix-huit villages jusqu’à Mafra, l’estuaire de Lisbonne sous le halo rouge des réclames lumineuses entre les phares de la rade et les radiophares de l’aérodrome. Le soleil levant bientôt lancerait ses flèches cramoisies entre les branches, par le plus beau des matins de décembre.
Manuel se frappa la poitrine et battit de la semelle. « Finie la soumission à ceux qui ne veulent qu’une chose, c’est que je leur ressemble ! »
À ses pieds, le palais familial lui sembla couvert de moisi, comme le dessus des pots de confiture de sa grand-mère. « Voici le dernier appel de la chouette, qui hue avant d’aller au lit… Je vais prouver au monde que le vrai Portugal existe encore. La voie est tracée ; je vais donner à ma patrie une chance qu’elle n’a pas eue depuis quatre siècles ! » s’écria-t-il. »
(« Le Prisonnier de Cintra, Arthème Fayard, 1958, in Nouvelles complètes II,
bibliothèque de la pléiade, 1992.)

* En référence aux poètes anglais William Wordsworth, Samuel Taylor Coleridge et Robert Southey, qui habitaient l’English Lake District of Cumberland au début du XIXe siècle.

** Noms de deux somptueuses salles du paço de Vila, qui fut la résidence d’été des souverains portugais du XIVe à la fin du XVIe siècle, et que Paul Morand transpose ici dans la propriété familiale de ses personnages de fiction.

Janssen J-J dit: à

Des saillies toujours aussi spirituelles entre amis cinq à sept. – Phil, apparemment inspiré par les goûts de jzmn dans ses conseils de Chardonne…). SV, le Padura, j’ai fort aimé les deux premiers, celui notamment sur la fin de Trotski… mais la fin de celle d’Hemingway, non, me dit pas vraiment. Si passoul le croque un jour, MS dira que c’est très bien, Padura, quoiqu’un brin fourvoyé avec le régime castrisss. Courage, fuyons, elle s’est encloîtrée, l’innocente créature, pour retrouver ses beaux zyeux à la « rentrée »… Et tu lui réponds mystérieusement qque chose dans le genre à Jean-Jacques : »laisse (tomber) les femmes et étudie les mathématiques ».

D. dit: à

Ce texte de Morand est une merveille.
L’un des plus grands écrivains du siècle dernier.

et alii dit: à

Le savonnier paniculé est un arbre indigène en Chine et en Corée. C’est au père jésuite français Pierre Nicolas Le Chéron d’Incarville, missionnaire en Chine de 1740 jusqu’à sa mort en 1757, qui fut correspondant du Jardin du roi, que nous devons l’introduction en Europe de cette espèce, comme d’un certain nombre d’autres espèces d’arbres de Chine (le sophora, le cédrèle, l’ailante, etc.).

Il fit parvenir en 1747 des graines de cette espèce à Stepan Kracheninnikov, professeur de botanique à Saint-Pétersbourg, et probablement aussi à Bernard de Jussieu, au Jardin du roi à Paris.

L’espèce fleurit pour la première fois en 1771, en serre à Saint-Pétersbourg, ce qui permit au naturaliste russe Erich Laxmann de la décrire dès 1772 et de la dédier à son confrère botaniste allemand Joseph Gottlieb Koelreuter, professeur d’histoire naturelle à Karlsruhe, qui avait passé cinq années (de 1756 à 1761) à l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg.

Comme il s’agit d’une espèce tolérante à la sécheresse et au froid, elle a ensuite été largement distribuée en Europe et dans les régions tempérées d’Amérique du Nord.
https://theconversation.com/quel-est-cet-arbre-dans-ma-ville-le-savonnier-de-chine-larbre-a-pluie-dor-144142?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2010%20aot%202020%20-%201699716401&utm_content=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2010%20aot%202020%20-%201699716401+CID_c81bf059f5ba1d6b1847b4ae9aa9e556&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Quel%20est%20cet%20arbre%20dans%20ma%20ville%20%20Le%20savonnier%20de%20Chine%20larbre%20%20pluie%20dor

et alii dit: à

@renato
Des cigales qui chantent au rythme des nombres premiers
Les cigales Magicicada Cassini ont un cycle de vie très particulier : ces insectes restent sous terre pendant des années, et sortent pour se reproduire tantôt tous les 13 ans, tantôt tous les 17 ans, et exclusivement à ces deux intervalles de temps.
in La merveilleuse présence des mathématiques dans la nature
the conversation

Jazzi dit: à

« Phil, apparemment inspiré par les goûts de jzmn dans ses conseils de Chardonne… »

C’est tout le contraire, JJJ !
Mais ce n’est pas grave, comme dirait renato…

Jazzi dit: à

Le savonnier paniculé et les cigales, quel rapport avec le sujet du billet, et alii ?

renato dit: à

Je ne suis pas rigidement ancré à des modèles, Jacques, sourtout pour ce qui est des éléments décoratifs.

Chaloux dit: à

sur mon lit..havec un pti blanc..

J’aurais plutôt parié pour un gros noir.

Hurkhurkhurk!

Janssen J-J dit: à

Pas mal chantourné le passage de Morand, il est vrai. M’enfin, il aurait quand même pas écrit ceci, jzmn ?
—-
@ les portes cochères lassent d’ouvrir sur des manoirs écroulés depuis longtemps

@ Voici le dernier appel de la chouette, qui hue avant d’aller au lit…

(faudrait revoir la Pléiade, mais j’ai pas sous la main)… Je travaille jamais en Pléiades, sauf dans les cieux…
____
Quel Chardonne inspire quel chardonneret sur son chardon arbent ??? Pas bien compris le film…
Aucune importance, comme je dirais moi-même.

Bonne nuit à Paname. Je vous plains… Howether, have a good trip with hot Jesus.

TOUT POUR LE FUN DES BESTIOLES FILANTES…

Phil dit: à

Merci dear Baroz pour vos esstraits. faut-il écrire Cintra ou Sintra ? dear Chaloux, la rencontre de Léautaud et Feydeau turlupine, j’investigue. après l’update, nous irons déguster un dessert aux trois vanilles dans les jardins du Reid’s à Funchal, invitons marie sasseur à son retour de Patagonie.

et alii dit: à

effectivement,ce serait une erreur de ne pas évoquer les propos (video)de Stiegler sur « la bêtise »
https://www.youtube.com/watch?v=FCf-S8mQSZk
(ce qui serait mutatis mutandis faire « comme »- ce qui est très erdélien le « comme »-les cultures qui disent qu’il n’y a pas d’homosexualité chez eux)

Chaloux dit: à

Sublime Chardonne, sacré styliste.
Seul le critique qui compte sur la lourdeur congénitale de son lecteur pour gober ses insanités en disconviendra. Il n’est pas rare, hélas.

Hurkhurkhurk!

(Dear Phil, j’en ai pour la nuit à vous décrypter! En riant…)

Petit Rappel dit: à

Je vais mettre les choses au point,JJJ, ce qui me gêne n’est pas le gout affiché de tel ou telle, c’est lorsque ce gout prend une place telle que l’auteur, comme dans le bon vieux Roman à thèse, en oublie qu’il écrit un roman de SF! C’est le cas au moins une fois dans Jo Walton, c’est aussi parfois celui de Christopher Priest pour des raisons différentes. Là c’est plutôt le gout de la surprise constamment renouvelée, qui tient ou ne tient pas le choc.Cela dit, Si Inverted World est un roman futé. Le Glamour, entre autres, ne tient pas ses promesses. Bref, la thèse me dérange moins que la place qu’elle prend au détriment du plaisir et de la rigueur romanesque.Le lecteur achète un roman, pas un plaidoyer, Ou une fiction qui se crashe en plein vol! Cela n’empêche pas Mr Priest d’être souvent un grand monsieur. Mais il faut bien admettre qu’il est parfois inégalement inspiré.
Bien à vous.
MC

christiane dit: à

http://larepubliquedeslivres.com/morand-chardonne/comment-page-2/#comments

Sur la page 2 des commentaires, je retiens :

DHH écrit : « Morand est un exemple quasi caricatural de rencontre entre un talent littéraire remarquable et une médiocrité humaine non moins remarquable. Une sorte de version mondaine, et au petit pied, des contradictions d’un Céline
J’avais aimé ce qu’il a écrit sur Venise, sur New York (Ah ! sa description du «canyon du bas-Broadway»,merveilleux texte de dictée ), sa subtile nouvelle Milady, son roman « le flagellant de Séville, tout en sachant bien sur , mais sans trop y penser, que ce diplomate de Vichy que de Gaulle ne voulait pas voir à l’Académie sentait un peu le soufre.
Mais la lecture de son journal inutile à dépassé tout ce que je croyais savoir de la mediocrité du personnage qui s’épanouit tous azimuts
En effet Que découvrons-nous avec ce journal, à travers les faits et les impressions notés au jour le jour ?
Que ce styliste et ce romancier admirable est un égoïste, narcissique, obsédé par son corps et la pérennisation de ses performances sexuelles et sportives ;
Qu’il n’a pas la moindre générosité, que pour lui l’humanité se partage entre les aristocrates et «les autres», magma indifférencié et méprisable, qui vous gâche les paysages par l’envahissement de leurs HLM, et qu’on n’approche qu’à travers l’armée de domestiques obséquieux qui vous entoure ; Qu’il est terriblement intéressé et fier des attributs de sa richesse-(Que de réflexions sur l’immense salon de son hôtel particulier qui rend jaune de jalousie toute la famille Mauriac),dont il passe son temps à déplorer qu’elle ait fondu.
Qu’il est capable de toutes les avanies et de tous les calculs, d’abord pour entrer à l’Académie, ensuite pour monnayer sa voix quand enfin il en est;
Enfin comme on dit en anglais, le dernier point et non le moindre, il brandit en permanence, à coté d’un antisémitisme viscéral, qui s’exprime à tout propos et hors de propos, le regret impudent de n’avoir pas vu s’établir l’ordre nazi.
D’après le billet ,je ne pense pas que sa correspondance avec Chardonne, que je feuilletterai peut-être , soit de nature à corriger cette impression. »

Court écrit : « Accord avec le portrait de DHH ; Deux stylistes auquel manquent une vision du monde autres que celle donnée par leurs phobies; je sauverais toutefois le Morand des Voyages, dont Air indien. »
C’est mineur, mais pas sans poésie.
Se vérifie, d’une autre manière, l’application du terrible mot de Sainte Beuve a propos de Mérimée: «Quel homme eut on pu en faire, s’il n’avait pas été exploité par ses amis!»

rose dit: à

Christiane

Tout individu qui a perdu toute sa richesse est obsédé mar ce fait là.

rose dit: à

travail des pompiers en cours

https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2020/08/10/violent-incendie-en-pleine-nuit-a-l-ehpad-de-sillingy

Sans les jeunes à côté qui ont signalé le départ de feu, en serait-on là ?(tous les résidents sauvés, quand tout est bouclé, un exploit).

Il ne s’agit pas de critiquer des gens (hier bcp de gens admirables croisés) mais un système AFFREUX.

Ce we, croisé deux personnes de familles me.demandant « mais que fait votre maman là ? Sa place n’est pas ici, faut qu’elle rentre chez elle ».
C le système que je dénonce, avec un mode de fonctionnement aberrant.
Et je constate, prendre ses vacances comme tout le monde, en temps de crise, dans une structure délicate, cela se fait cela ?

J’apprends bcp.
C la fratrie qui refuse un fonctionnement à la maison pck ils sont loin, ne font rien, veillent au grain (ce qui précédemment les a poussés à rafler la totalité des grains : ma mère, mes znfants? moi, blackboulés).
Suis allée la semaine dernière sur la tombe de mon père : fleurs archi-séchées. Personne, autre que moi, n’y va.
Ai prié pour qu’il aide ma mère à rentrer chez elle.
Ai arrosé +++.

Constate encore : lorsqu’on vieillit, on ne change pas ; càd, les habitudes mrises le sont.
Le gros égoïste le reste. La visiteuse de cimetières aussi. La dame qui a bcp de classe la garde. L’homme qui se méfie continue. Le radin de chez radin reste radin.
Qu’est-ce qui permet à l’individu de changer ?

rose dit: à

christiane

Merci pour le jardin d’Anne Franck. Vous vous êtes quelque peu éloignée du tumulte. Suis très contente de vous retrouver.
Excellente joirnée à vous,

christiane dit: à

Pour vous Rose,
pour saluer votre résistance, le plus vieil arbre de Paris :
https://www.mouffetard-addict.com/article/square-rene-viviani/
C’est Jean Robin qui était herboriste du roi qui l’a planté. En 1597 la faculté de Médecine qui était tout à côté, s’est dotée d’un «jardin des herbes» et ce jardin a été confié à Jean Robin. Ce robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) vient des Appalaches en Amérique du Nord grâce aux graines offertes par le naturaliste britannique John Tradescant.
Il a des racines aériennes qui se développent à l’intérieur de son tronc (ce témoin du temps qui passe a un peu tendance à se répandre, lui aussi…). Il est haut de 11 m et a une circonférence de 3,50 m.
Un banc circulaire a été construit autour de l’arbre pour le protéger. L’occasion de profiter, à l’ombre, d’une vue sur Notre-Dame de Paris (de l’autre côté de la Seine), de lire, de dessiner ou de rêver… Dans le square se trouve également une fontaine de bronze du sculpteur Georges Jeanclos (remplaçant une fontaine Wallace), une stèle à la mémoire des enfants juifs en bas âge du 5e arrondissement morts en déportation pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le jardin est au pied de la plus vieille église de Paris, Saint-Julien le Pauvre, (il porte le nom de Viviani, avocat… et premier ministre du Travail et… inventeur de l’impôt sur le revenu…)

JiCé..... dit: à

Mardi 11 août 2020, 6h03

….Euh, non !…rien….

Marie Sasseur dit: à

« Voici le dernier appel de la chouette, qui hue avant d’aller au lit… »

A hue et à dia.

En fait de styliste, on pense plutôt à un junkie qui aurait abusé de viagra, dépassé par ses envolées lyriques, et decrivant très grossièrement une forêt en pleine putrefaction.

Marie Sasseur dit: à

@(tous les résidents sauvés, quand tout est bouclé, un exploit).
Une chance. Le crématorium, de mémoire , est situé à proximité.

renato dit: à

La dernière du génie d’outre-atlantique : WWI est finie en 17 parce que tous les soldats avaient chopé la grippe espagnole.

Marie Sasseur dit: à

Kundera et sa  » petite nation », une amnésie idéologique.

Dans les faits :

« C’est en l’an 1182 que naît le margraviat sous le règne de la dynastie des Přemyslides, ducs de Bohême. C’est à cette date que l’empereur Frédéric Barberousse fusionne les apanages de Brno, d’Olomouc et de Znojmo et les donne à Conrad II de Znojmo. Ce fief impérial a existé pendant presque 740 ans ; il faisait partie de la monarchie de Habsbourg depuis 1526 et à partir de 1804, il était un territoire de l’empire d’Autriche puis de l’Autriche-Hongrie. Le margraviat a été supprimé lorsque la République tchécoslovaque est créée au lendemain de la Première Guerre mondiale »
Wiki

Marie Sasseur dit: à

« ( Kundera)
est si discret, si ennemi de tout épanchement médiatique et de toute confession aux exégètes, qu’il réussit à vivre en homme invisible alors qu’il habite en plein Paris à deux pas du « Récamier », l’un des restaurants qui compte le plus d’éditeurs et de critiques littéraires au mètre carré.  »

Effectivement, on se demande alors comment il a pu produire autant de chroniques dans la revues deux mondes, au nobs, devenir le pote de la papesse des lettres parisiennes, et le protégé de Claude Roy, entrer en pléiade  » de son vivant »,

et ne pas avoir le Nobel.

Vous posez toujours des bonnes questions, Passou. Auxquelles on n’apporte pas souvent les mêmes réponses que vous, c’est ça,qui est bien.

Marie Sasseur dit: à

Un dernier pour la route, que j’ai encore longue à faire ces jours, dans ce summer tour.
C’est à propos de la vie ( secrète) des écrivains. Non pas ce roman au titre éponyme de Guillaume Musso, qui n’a même pas eu l’ honneur d’une ligne sur un blog de littérature, mais ce que les écrivains disent d’eux-mêmes , tout en se positionnant parmi leurs confrères, sur ce qui les rend unique forcément unique, dans le racontage de leurzigue.

C’est a la faveur de la re- traduction récente de  » Les faits. Autobiographie d’un romancier  » par la très talentueuse J. Kamoun, qu’il faudrait évoquer l’idée géniale, sur la forme, de Ph. Roth.

Il se situe d’emblée en position intermédiaire, sur  » l’échelle de l’évaluation de soi, qui va de l’exhibitionnisme agressif d’un Mailer à la dissimulation phobique d’un Salinger » ( op. cit. p.16)

Son idée géniale ?

Écrire son autobiographie comme une lettre à l’un de ses personnages (N. Zuckerman), a qui il ne demande pas son avis, mais qui le lui donne quand même dans une lettre de réponse absolument déjantée et follement amusante.

Sur le fond, les faits rien que les faits, j’ai bien aimé lire la révolte du jeune Ph Roth, vis à vis de son « groupe d’appartenance », non que ses multiples aventures féminines ne soient pas intéressantes, bien loin de la.

Mais sa description de ce qu’on dirait aujourd’hui: un cluster, qui représenterait toute la communauté juive de Newark, et son premier acte de rébellion, qu’il situe à la rédaction de sa chronique, parue en 1959 : Defenseur de la foi », présente à la lecture, bien plus d’un trait de communion d’esprit avec F. Kafka.

A bientôt.

Janssen J-J dit: à

si l’58 en pince pour l’fil à propos de cette saleté de morand, ben j’comprenions de mieux en mieux ce qui se noue undercover sur cette chaîne. Ecoeurable.
Merci Ch. pour le rappel du post de 2015 sur Chardonne-Morand. Edifiable.
Merci MC pour votre explication qui me convient. Je la crois tout à fait sincère… (mais comment savoir a priori si l’auteur apprécié, de SF ou autre, ne va pas nous tromper sur la marchandise, la fois suivante ?). Il faut prendre le risque de tout lire… Une déception temporaire ne devrait pas emporter un rejet définitif. Ne faut-il pas plutôt essayer de comprendre et chérir ce qui nous a semblé mauvais dans une production par ailleurs estimée ?
D’expérience, le « mauvais » côté d’un nouveau roman (lié à la déception du lecteur), c’est ce qui suscite pour moi le plus de verve et de passion explicative. Dans mon cercle, personne ne comprenait jamais pourquoi j’évoquais avec tant de passion ma détestation d’un roman en le remettant en perspective dans la biblio de son auteur… On n’était censé que n’encenser pour inciter les collègues à lire. J’allais toujours choisir, au contraire, ceux dont mes collègues avaient rendu compte d’un bouquin en faisant la moue, faute d’avoir lu autre chose. Allez donc y comprendre quelque chose. Cela dit, il n’y a aucun lecteur idéal face à un écrivain infecte et puant sur le plan idéologique et morale. Une écriture ciselée dans la merde mérite d’être conchiée jusqu’à la fin des temps. L’encenser par pur souci d’esthétisme en vue de se distinguer du commun des « mauvais lecteurs »… ? Répugnable.

Bàv, (11.8.20 | 9.00).
100 ans hier de Daniel Cordier. Curieux bonhomme…

Jibé dit: à

de passage, j’apprends que MaC est mort…mince alors
quand?
on me dit jamais rien, j’ai raté le coche
Mais Clopine va, pas fort, mais elle va
et Rose itou, et Jazzi, et ce fou de Bouguereau et cette Christiane ravie
Ouf

Chaloux dit: à

Le Journal inutile est un chef-d’oeuvre. Comme tout chef-d’oeuvre, on le lit en grande partie avec ce qu’on y apporte.
Quant à l’antisémitisme de Morand, il est d’une banalité qu’il est encore possible pour certains de mesurer. Il y a quarante ans, dans certains milieux, on tenait exactement les même propos, de même violence, j’en ai été le témoin. Les mêmes qui adulaient encore Laval parce qu’il avait sauvé la rente en 29 (et on nous dit maintenant que le cas Laval est plus complexe qu’on aurait cru). Je ne vois pas de raison de jeter la pierre à Morand, quand c’est à toute une partie (très importante) des français d’alors qu’il faudrait la jeter.

Chaloux dit: à

Pauvre Gigi, ce qui est gravé dans ses boues, ce sont ses propos ignorants et haineux. Son intestin doit faire pompe jusqu’à ses restes de moelle épinière (de cerveau, plus guère). Déchéance de la triperie.

Sit transit merda mundi…

Hurkhurkhurk!

Pat V dit: à

AVIS DE JKH

« Il me faut bien, hélas ! Commencer par l’œuvre de M. Bouguereau. M. Gérôme avait rénové déjà le glacial ivoire de Wilhem Miéris, M. Bouguereau a fait pis. De concert avec M. Cabanel, il a inventé la peinture gazeuse, la pièce soufflée. Ce n’est même plus de la porcelaine, c’est du léché flasque ; c’est je ne sais quoi, quelque chose comme de la chair molle de poulpe. La naissance de Vénus, étalée sur la cimaise d’une salle, est une pauvreté qui n’a pas de nom. La composition est celle de tout le monde. Une femme nue sur une coquille, au centre. Tout autour d’autres femmes s’ébattant dans des poses connues. Les têtes sont banales, ce sont ces sydonies qu’on voit tourner dans la devanture des coiffeurs ; mais ce qui est plus affligeant encore, ce sont les bustes et les jambes. Prenez la Vénus de la tête aux pieds, c’est une baudruche mal gonflée. Ni muscles, ni nerfs, ni sang. Les genoux godent, manquent d’attaches ; c’est par un miracle d’équilibre que cette malheureuse tient debout. Un coup d’épingle dans ce torse et le tout tomberait. La couleur est vile, et vil est le dessin. C’est exécuté comme pour des chromos de boîtes à dragées ; la main a marché seule, faisant l’ondulation du corps machinalement. C’est à hurler de rage quand on songe que ce peintre qui, dans la hiérarchie du médiocre, est maître, est chef d’école, et que cette école, si l’on n’y prend garde, deviendra tout simplement la négation la plus absolue de l’art ! » (Joris-Karl Huysmans,

— « Salon de 1879 » paru dans L’Art moderne.)

Enfin du réjouissant avec cette critique qui a du style, comparée aux textes d’aujourd’hui.
***/***
100 ans hier de Daniel Cordier. Curieux bonhomme…

Fabuleux galeriste en tout cas!
( Il a refilé à Hervé Vilard un Dubuffet de la belle période.)

Marie Sasseur dit: à

@Je ne vois pas de raison de jeter la pierre à Morand.

Moi j’en vois une. Elle vaut ce qu’elle vaut.

Mais ce vychiste convaincu, est un traître.
Un traître qui a ensuite réclamé les honneurs de la République française, alors que l’ambassadeur, loin de distribuer des ferrero a œuvré , par appât du gain, a en entraver le combat.
Un petit chien chien à sa prinzessin, à qui pour finir, on aura donné un titre d’academicien, comme on donne un os, comme si cela n’avait eu aucune importance. Ce qui historiquement est exact.

Ceux qui reconnaissent à morand un talent d’écrivain, à part ceux intéressés par une cause diplomatique, j’en connais, me font penser à ceux qui ont porté Matzneff au pinacle.
De l’enfumage systématique.

Chaloux dit: à

Ce qu’on lit surtout dans ce texte de Huysmans, c’est son approche problématique au corps de la femme. Il faut l’avoir beaucoup lu pour le savoir. Certes.

Chaloux dit: à

L’Assasseure, vous ne connaissez pas Morand. Je ne crois pas qu’il ait été « convaincu » par grand-chose.

Marie Sasseur dit: à

Oh si, je sais de quoi, et de qui je cause.

Chaloux dit: à

Mais non l’Assasseure, vous êtes une vieille emmerdeuse qui cause toute seule, à tort et à travers. De Morand comme du reste. Taisez-vous donc.

Chaloux dit: à

Les gens qui reprochent à Morand son train roumain sont les premiers à se précipiter au commissariat sitôt qu’on leur a volé la moindre babiole.

Marie Sasseur dit: à

Ohff, je n’ai aucun intérêt à causer de morand. Que l’huissier vereux reste dans sa merde à se flageller. La messe morandienne est dite depuis long time.

et alii dit: à

BORGES
sur le tweet, il y a encore silences hostiles, espionnage de sa correspondance…
et qui était l’avocat? un homme ou une femme?

Chaloux dit: à

C’est ça, ferme-la.

et alii dit: à

Je ne pensais pas encore au mariage que j’avais répondu à un cousin avocat que je demanderai le divorce « pour cruauté mentale »;je ne sais où j’avais péché ça mais sur que je me connaissais un peu

D. dit: à

Ils ont fait leur PC sous un barnum ?

D. dit: à

Au niveau « humain » on trouve en effet bien mieux que Morand. C’est une évidence. Encore une fois il faut savoir séparer l’oeuvre de la personne. Tant d’exemples… Céline, Wagner, Louis Marchand, Morand…

Chaloux dit: à

L’article sur Borgès est inepte.

Bonne journée,

Patrice Charoulet dit: à

MORAND

Avant de parler de Morand, je crois devoir parler de moi. Non-Juif, il est impossible d’être moins antisémite que moi. Pour mille raisons. Par réflexion. Par connaissance de l’histoire. Je ne suis pas seulement philosémite, je suis ultra-sioniste. Je défends Israël, inconditionnellement. Je pense que si l’on demandait à un milliard de gens qui entourent ce petit pays d’appuyer sur un bouton pour anéantir Israël, ils le feraient joyeusement. Je soutiens et je soutiendrai toute ma vie Israël.

Morand, maintenant. L’un d’entre vous a écrit ici que « Journal inutile » est un chef-d’oeuvre. Je l’ai déjà écrit ailleurs et je le pense très profondément. Document passionnant. Quand je tombe sur une phrase antisémite de Morand, elle me navre. JE NE COMPRENDS PAS COMMENT ON PEUT ËTRE ANTISEMITE. Cet écrivain passionnant – un de mes préférés- quand il est antisémite, a , selon moi,un moment de bêtise, a un moment de non-pensée, a un passage à vide.

On me dira que le débat sur Morand peut nous ramener au débat sur Céline. « Bagatelles pour un massacre » est-il excusé par « Mort à crédit » ? Cette question m’intéresse peu car je n’ai jamais été fan du « bon » Céline et ses textes antisémites hystériques sont à vomir. Alors que j’ai lu tout Morand en cinquante ans avec délectation. Quand on aime La Fontaine ,Molière, La Bruyère,
Fénelon, Retz, Saint-Simon, Voltaire , Chamfort, Joubert…on peut aussi aimer Paul Morand, et l’on n’est pas forcé d’aimer Céline.

L’antisémitisme est un immense problème politique, philosophique , c’est une variété du racisme. On n’y réfléchira jamais trop. J’exècre tous les racismes.

Pat V dit: à

le plus collectionné, ( ouf, la chaleur! 😉 )

Janssen J-J dit: à

Comme tout chef-d’oeuvre, on le lit en grande partie avec ce qu’on y apporte.

(A graver dans les annales de la RDL !… avec le nom de son auteur : 57 bits « sit transit »)

Chaloux dit: à

Mais oui, tête de con de Gigi. Tu as lu trop de navets pour le savoir…

et alii dit: à

Je pense que si l’on demandait à un milliard de gens qui entourent ce petit pays d’appuyer sur un bouton pour anéantir Israël, ils le feraient joyeusement.
ça, je crains que ce ne soit terriblement exact;mais je crains aussi qu’on ne trouve pas comment-quelle politiquemettre en oeuvre et observer pour empêcher l’antisémitisme et les poches secrètes de haine d’Iraël

Chaloux dit: à

C’est ce qui fait la variété des lectures sur un même livre.

Ma pauvre Gigi, tu es décidément en fin de course. Tu devrais faire revérifier tes lobes… A mon avis c’est de la soupe de potiron.

Hurkhurkhurk!

Janssen J-J dit: à

Oui…, j’ai entendu parler de cette donation d’un buffet à Hervé Vilard. Le chanteur de capri, c fini ? 🙂
Avez-vous une idée sur ce « scoop » pour l’avoir signalé ?
Bàv,

renato dit: à

Puisque la gloutonnerie est un péché capital, peut-on lire un auteur qui péche de ce côté-là sans tomber sous les anathèmes des adeptes de la cuisine sans caractère ?

Janssen J-J dit: à

non, on ne peut pas. 888 !

Janssen J-J dit: à

@ r. Je vois que vous avez appréic l’avant dernier roman de Jim Harrison. Très bonne lecture. J’ai trouvé sa recette aux navets des plus exquise, et m’en suis gourmandé.
Bàv,

renato dit: à

Carpaccio, histoire.

Cipriani s’attribue l’invention de ce plat de viande crue preparé avec le contre-filet, en réalité il y a une version piémontaise plus ancienne dite delicexdes landes preparée avec la viande de « sanato », un veau qui n’a jamais mangé de l’herbe — nourri d’un mélange de lait entier, jeune d’œuf et farine d’avoine —. Le plat est servi avec quelques écailles de parmesan reggiano, truffe blanche et — selon la saison — asperge ou cœur d’artichaut tranchés fin. On l’accompagne, selon les goûts, d’un verre de Nebbiolo d’Alba — rouge — ou de Arnais — blanc température ambiante —. Pour le pain c’est selon les gouts.

Janssen J-J dit: à

@Je pense que si l’on demandait à un milliard de gens qui entourent ce petit pays d’appuyer sur un bouton pour anéantir Israël, ils le feraient joyeusement.

… y compris pas mal de ses habitants. Et j’en connais beaucoup, hélas, qui n’hésiteraient pas à les accompagner.

D. dit: à

Moi je n’ai jamais beaucoup aimé les carpaccio de quoi que ce soit. Je trouve que ça fait chichiteux, on a rien en bouche.
Moi ce que j’aime c’est un bon morceau bien dimensionné, tendre et goûteux, sans fioritures à l’italienne.

Jazzi dit: à

on note un symbolisme primaire (binaire) chez Bouguereau, où tous les hommes sont bruns à la peau mate et les femmes et les enfants roses et blonds vénitiens !

Jazzi dit: à

AMIN MAALOUF

Haïfa et Beyrouth en temps de guerre

L’écrivain franco-libanais Amin Maalouf, de l’Académie Française, est tout à la fois un conteur et un romancier. Journaliste et écrivain, il s’est vite imposé, à travers ses romans tels Léon l’Africain ou Samarcande, comme une figure importante du roman historique d’inspiration orientale. Les échelles du Levant désignaient jadis les principales métropoles placées sur les routes commerciales reliant la Syrie à la Turquie en passant par le Liban, la Jordanie, l’Égypte, Israël et la Palestine. Les échelles du Levant d’Amin Maalouf nous conte l’histoire d’Ossyane Ketabdar qui, avec sa famille, va traverser les principaux évènements du XXe siècle qui se sont déroulés sur ces rivages de la Méditerranée, depuis le génocide des Arméniens en Turquie jusqu’aux conflits israélo-arabe. Avec un détour par la France de la Seconde Guerre mondiale, où Ossyane, fils d’un descendant de la famille régnante de l’ex empire ottoman et d’une arménienne, né au Liban, où ses parents ont dû se réfugier, est parti poursuivre ses études de médecine. Là, il participera à la Résistance et rencontra Clara, une jeune juive, qu’il épousera à la Libération. Partageant leur vie entre Israël et le Liban, Ossyane et Clara, enceinte de sept mois, viennent tout juste d’échapper à un attentat aux portes d’Haïfa, lorsque ce dernier, laissant sa jeune femme au sein de sa famille, regagne en catastrophe, par la mer, Beyrouth : son père se trouvant sur le point de rendre son dernier souffle. C’est alors que son destin va basculer irrémédiablement dans la folie générale qui va enflammer, durablement, toute la région !

« La radio du salon (…) était ordinairement branchée sur la Station du Proche-Orient, antenne chypriote de la BBC, ou plus rarement, sur l’une des radios de la région, Beyrouth, Damas ou Le Caire.
L’écoute obéissait à une sorte de rituel. Personne n’ouvrait la bouche tant que le poste parlait. On pouvait entendre les nouvelles les plus graves, les opinions les plus outrancières, personne ne manifestait approbation ou désapprobation, il était même assez mal vu d’exprimer sa surprise par un « oh ! » Quand parfois il y avait au salon des visiteurs qui ne connaissaient pas la règle, dès qu’ils desserraient les lèvres mon père sévissait : un « chut ! » sonore, un geste éloquent de la main ; parfois même, en cas de récidive, cet autre geste un peu grossier des cinq doigts qui se referment en museau ; et le silence se faisait. Si discussion il y avait, c’était uniquement après, quand la TSF se taisait. (…)
Les radios à l’époque avaient besoin de quelques secondes pour chauffer avant d’émettre le moindre son. Et quand le son arrivait, il commençait très faible, comme s’il venait de loin par un tunnel.
Les premiers mots audibles, ce jour-là, je ne les ai pas oubliés : « La guerre qui vient d’éclater… » Ma sœur avait encore la main sur le bouton, elle s’est dépêchée de le tourner dans l’autre sens. Mon père s’était déjà redressé dans son lit. « Ta femme… » m’a-t-il dit. Son visage tremblait. Si l’on cherchait à lui éviter les secousses du cœur, on s’y était pas pris de la meilleure manière !

C’est cette scène qui me revient en mémoire chaque fois que je me remémore le déclenchement de la première guerre israélo-arabe. C’était en quarante-huit, à la mi mai. Les évènements s’étaient précipités : le mandat britannique sur la Palestine avait pris fin ; le Conseil du peuple juif, réuni au musée de Tel-Aviv, avait proclamé la naissance de l’État d’Israël ; et dans les heures qui ont suivi, les pays arabes étaient entrés en guerre.
Pour –être franc, ces péripéties politiques et militaires ne m’émouvaient déjà plus. Tout le monde savait depuis longtemps que la région allait vers l’embrasement. Une seule me préoccupait en ces journées, une seule chose m’affolait : le sort de Clara et de l’enfant à naître, car à présent une frontière nous séparait, une frontière devenue infranchissable, et pour longtemps. »
(« Les échelles du Levant », éditions Grasset & Fasquelle, 1996.)

À travers ses personnages, porteurs de tant d’espérance pacifique, Amin Maalouf retrace le roman d’une double désillusion, celle du père turc d’Ossyane épousant une arménienne et celle d’Ossyane, marquée par l’alliance d’un libanais et d’une juive. Ce dernier, déclare au narrateur, à la fin des années soixante-dix : « J’ai eu l’occasion d’écouter, il y a quelques jours à Paris, un débat à la radio entre un Juif et un Arabe, et je vous avoue que cela m’a choqué. Cette idée de mettre face à face des personnes qui parlent chacune au nom de sa tribu, qui rivalisent de mauvaise foi et d’habileté gratuite, oui, cela me choque et me dégoûte. Je trouve ces duels grossiers, barbares, de mauvais goût, et j’ajouterais, parce que c’est là toute la différence : inélégant. L’élégance morale, pardonnez-moi de m’encenser une fois en passant, oui l’élégance morale, c’était Clara et moi, Clara qui s’efforçait de comprendre jusqu’aux pires travers des Arabes, et de se montrer sans complaisance envers les Juifs, et moi, sans complaisance pour les Arabes, et gardant toujours à l’esprit les persécutions lointaines et proches pour pardonner les excès chez les Juifs. Je sais, nous étions d’incurables naïfs ! ». Néanmoins, la fin du roman demeure encore ouvert.

Jazzi dit: à

PAUL MORAND

La Méditerranée à la carte

Durant toute sa vie, Paul Morand (1888-1976), écrivain-voyageur et diplomate, est venu régulièrement se ressourcer aux rivages de la Méditerranée, cette « eau-mère », dont la trépidante histoire n’avait aucun secret pour lui. Dans Méditerranée, mer des surprises, publié en 1938, il nous entraîne à la découverte, par mer ou par terre, des principales cités méditerranéennes, non sans nous avertir au préalable que : « Tout ce qui touche à la Méditerranée tient de l’éruption, du torrent, de la tornade. Les invasions s’y abattent sans prévenir, que ce soient celles des Vandales ou des Goths, des Omeyyades ou des Mongols. Les croisades ne sont qu’une suite de coups de théâtre. Les batailles dont elle est le cadre : Actium, Lépante ou Trafalgar, sont des retournements foudroyants. » Aussi, jetons un rapide coup d’œil aux cartes, sans cesse changeantes, comme cet ancien impétrant des concours du Quai d’Orsay nous le recommande !

« Est-ce la faute des examens de géographie, des voyages imaginaires ou accomplis : je ne puis contempler un paysage sans le voir en même temps couché sur la carte, déroulé le long de la mappemonde. Souvent, arrivé au bord de la mer, ce n’est pas la plage que je cherche machinalement au premier plan, mais le cartouche et l’échelle.
Si je regarde ainsi la Méditerranée, avec ses côtes découpées, ses péninsules pointues, elle me fait penser à ces beaux onyx dont les veines dessinent des objets bizarres ; deux mares coupées par une pierre de gué, la Sicile, qui permet de sauter d’Europe en Afrique ; ou une fleur à deux pétales dont l’Italie serait le cœur ; ou deux yeux entourés de rides, rides alpines, pyrénéennes, dinariques… Je la vois aussi pareille à une fosse cernée de gradins où se pressent, se penchent les nations dont j’aperçois les têtes sur les hauts plateaux auvergnats ou thraces, libyques ou aragonais, russes ou syriens.
Dans cet amphithéâtre méditerranéen, depuis des millénaires se joue toujours la même pièce ; les forts l’appellent Mare nostrum et les faibles Mare vestrum. Le décor est de pierre ; comme aux tragédies antiques, il est creusé une fois pour toutes dans le rocher. L’arrière-plan c’est la mer, cette même mer qui au théâtre San Carlo servait de toile de fond à la Muette de Portici.
La Méditerranée n’est que pierre et eau ; sur ses rivages sans forêts il n’est d’autres bois que l’olivier, qui serait plutôt une grande racine sortie de terre pour vivre dans le ciel. Il y a bien aussi le ciment, mais que vienne une nuit de bombardement et le ciment retournera en poussière, avec ses fils de fer pareils à des cheveux hérissés. Et de nouveau ce sera la pierre et l’eau.
Autrefois, il y avait la place pour tout le monde en Méditerranée ; car maisons et civilisations s’élevaient hautes dans la lumière. Aujourd’hui elles rampent le long des horizontales ; les maisons sont des terrasses et les civilisations des glacis ; tellement en porte à faux que, pour plus de sûreté, chacun cherche à s’étayer sur la maison d’en face.
La Méditerranée à la forme de deux cercles inscrits dans une ellipse. Ses côtes sont des demi-lunes. Tous les peuples s’y sont développés en lignes concentriques ; les Pharaons ont étendu leur secteur jusqu’en Syrie ; la carte du monde grec n’est qu’une sporade de lunules ; Rome s’est propagée par spirale sur l’Europe et l’Afrique, l’Islam a allongé son croissant jusqu’à Poitiers ; de la Corse, Bonaparte a lancé sa « révolution » sur l’Égypte ; le char italien a pour roues la Libye et la Tripolitaine. En Méditerranée les nations croissent comme certains végétaux, d’abord en segments, puis en zones, en anneaux, enfin en couronne. C’est la couronne impériale.
C’est aussi le cercle vicieux. La politique méditerranéenne, quel fouillis de tangentes et de sécantes ! (…)
Abordons les problèmes méditerranéens avec des yeux neufs et des mémoires lavées de l’obsession historique. Oublions que la Grèce d’Alexandre allait jusqu’à l’Indus, Rome jusqu’à Carthage, l’Empire carolingien jusqu’à l’Èbre, etc. Des yeux neufs, ce sont les yeux d’hommes qui volent en avion car l’avion nous a fait une nouvelle Méditerranée. Le ciel méditerranéen est trop clair pour que les problèmes y restent longtemps obscurs. »
(« Méditerranée, mer des surprises », éditions du Rocher, 1990.)

et alii dit: à

« faites COMME CHEZ VOUS dit-on
je crois qu’on ne peut pas exiger d’un juif de se sentir et d’être chez lui, où que ce soit,même en Israel, alors que tous les autres hommes se sentent, se disent et se veulent toujours partout chez eux
bonne journée

Bloom dit: à

Amin Maalouf, conteur remarquable et homme chaleureux qui a son havre de paix à l’île d’Yeu, face à l’océan lavé d’indigo. Il contrebalance avec bonheur la présence néfaste du naufragé de la Collaboration d’état (ni Morand, ni Chardonne, mais Maréchal que voilà).

Bloom dit: à

D’après le Guardian, les membres des familles de la nomenklatura russe, y compris la fille du Tsar Putin I, aurait été vaccinés contre Covid par Sputnik V. On ne dit pas quand viendra le tour des babouchkas, koulaks, apparatchiks, moujiks & narodniks…L’occident est tchéka mat!

Marie Sasseur dit: à

@Il contrebalance avec bonheur la présence néfaste du naufragé de la Collaboration d’état

c’était qui l’état ?

renato dit: à

landes > langhes, pardon, etc.

bouguereau dit: à

hallons kabloom..fais pas semblant davoir peur dun sac dos pour communier havec les superstitions du sauvage français

Paul Edel dit: à

Il y a une intéressante série de Brigitte Salino consacrée dans « le Monde » aux petits théâtres privés installés par les grands écrivains; il y eut hier Voltaire et aujourd’hui George Sand. Or pourquoi cacher les sources?Pourquoi ne pas mentionner que l’article a été puisé dans le travail énorme de Georges Lubin qui a consacré plus de 50 ans de sa vie à rassembler et à éditer la volumineuse correspondance de George Sand, rencontrant maintes difficultés au cours de son travail acharné. C’est dans la collection jaune Garnier .Ce journal qui fait sans cesse la morale; il pourrait au moins signaler d’où vient le travail.

bouguereau dit: à

Pour ceux qui ont le temps

il liront morand..et comme dirait dirphiloo « sur un rouawaï ça passe trés bien et entre gare du nord et chatelet..toujours droit dans tes bottes »

bouguereau dit: à

il pourrait au moins signaler d’où vient le travail.

c’est une esthétique de prolo ça polo..à druate tout vient de droit divin et sans mal..on a des tiges de bottes ou des sniqueur qu’il dirait dirfilou

Marie Sasseur dit: à

Je trouve que Passou ne retient pas une volonté de relativiser le rôle de morand, qui, si on suit bien, n’était pas collabo.
Je ne sais pas si dans ces conditions, il faut à un haut fonctionnaire, pour mériter l’étiquette, avoir activement participé à des exactions criminelles, leur organisation. Ce qui serait une drôle de manière de présenter les choses.
Alors disons qu’en sabotant les moyens de la resistance a l’ambassade de Roumanie, morand a été un collabo passif. Ne nous quittons pas fâchés.

Janssen J-J dit: à

@ P.E., vous en avez après le Monde, ou j’ai pas bien compris ?

@ Une idée de ma personne physique ? etalii. Voici : je crois que vous m’apprécierez mieux ainsi.
https://artsandculture.google.com/asset/drunken-silenus-jusepe-de-ribera/pwGZ-C_PaIjwkQ?hl=fr&ms=%7B%22x%22%3A0.5%2C%22y%22%3A0.5000000000000003%2C%22z%22%3A8.868778527888171%2C%22size%22%3A%7B%22width%22%3A2.167167738970589%2C%22height%22%3A1.2375000000000005%7D%7D

Bàv, – Pas d’accord avec votre remarque précédente sur la collaboration d’Etat.

NB/ en ce moment, il est préférable de vivre sur l’ile d’Yeu qu’à Beyrouth, ça sent moins le souffre.

Bon, je file, j’ai encore pas mal de voyages à faire et à repasser.

bouguereau dit: à

Parlant de cette peinture de Bouguereau, pourquoi ne pas la regarder et vérifier comment les genoux godent ?

les seuls repros de franseuziche entre les starwar sur les murs des studios dolioud..1 ou 2 durer parmi des hantai..aux italiens on rajoute des boulons et des lunettes nouarte comme chirico dans les années 30..et en pire..c’est dire

Marie Sasseur dit: à

Il faut écouter Chancel, qui ne tombe pas de sa chaise, lorsqu’il pose la question à Morand sur sa fidélité à Petain, et s’il ne regrette rien.
Morand avec l’aplomb d’affirmer que s’il avait su ce qui était fait aux Juifs, il aurait quitté  » dans l’heure ».
Celine a été un salopard, mais il n’a pu renier ses écrits. Morand, lui a préféré léguer ses ordures à la postérité, mais post- mortem.

Paul Edel dit: à

A propos de François Nourissier, 7 ans, avant de mourir, Nourrisier se confiait au journal le Point à propos de Morand et d’Aragon.
 » Question:D’ordinaire, quand on pense à Nourissier, les figures de Paul Morand et d’Aragon surgissent tout de suite. D’un côté, le dandy sec, le mondain, le cavalier. De l’autre, le poète d’Elsa et de L’affiche rouge. Les a-t-il aimés, en a-t-il été aimé, de la même façon ? » »
Réponse Nourissier: Ces deux relations n’ont rien de commun ! Ni en intensité, ni dans mon souvenir… Aragon, malgré ses dingueries, ses lâchetés, ses colères, était, à l’intérieur de lui, un homme fidèle, et bien accroché à son squelette solide. Aragon n’a jamais cédé, fût-ce sur sa part d’ombre. La faiblesse n’entrait pas dans la nature de cet homme-là. Et mon admiration pour son talent, pour sa « probité », est donc intacte… Morand, c’est différent : lui, j’ai toujours éprouvé une gêne à devoir l’admirer. Disons que mon admiration pour lui était aussi glacée que son amitié pour moi. Mais, à part Nimier et Hélène, son épouse, Morand a-t-il jamais aimé quelqu’un ? Il était décourageant de froideur… « 

bouguereau dit: à

Je pense que si l’on demandait à un milliard de gens qui entourent ce petit pays d’appuyer sur un bouton pour anéantir Israël, ils le feraient joyeusement.

propos furieusement hantisémite..les crimes virtuelles..et les juste prévention préventive ça profite haussi quil dirait kabloom..le propre de l’idéologie charoulet c’est qu’on peut intégrer des tractatus à l’insu de son plein gré..le bénéfice du doute fait de toi un gars en dessous de la conscience politique de ceux qui ne sont pas tes frêres..tu sais..les autres..les assassins

bouguereau dit: à

Disons que mon admiration pour lui était aussi glacée que son amitié pour moi

« protègez moi de mes amis »..n’a jamais été haussi vrai et cruel polo..j’espère que tu l’prends pas pour toi..nourissier sait slenfiler en faisant la grimace comme dans les porno qu’elle dirait béré

Jazzi dit: à

« 7 ans, avant de mourir, Nourissier se confiait au journal le Point à propos de Morand et d’Aragon. »

Paul Edel posait-il les questions ?

Paul Edel dit: à

Janssen J-J quand on puise tout son article dans le travail colossale d’unn autre, la moindre des courtoisie est de citer ses sources.

Paul Edel dit: à

Jazzi;Non, c’était mon confrère Enthoven.ses, questions étaient excellentes.

bouguereau dit: à

slenfiler en faisant la grimace

la jouissance c’était vendeur en 68 qu’il dirait dirfilou..grasse à morand on en est libélé..chus client des 2 polo..’morand? mais c’est un copin!’..mon larbin pourrais le dire..mais dirfilou en aurait comme un irrepressib rictus..et c’est bien son droit a dirfilou sacrénom

bouguereau dit: à

c’était mon confrère Enthoven

..tu dois henchainer fissa là baroz..travaille le dans les cordes le polo sacrénom

Pat V dit: à

Janssen J-J dit: à

Oui…, j’ai entendu parler de cette donation d’un buffet à Hervé Vilard. Le chanteur de capri, c fini ?

Ou vous le faites exprès ou votre humour est archi nul, JJJ.
Il s’agit de Dubuffet et Capri prend une majuscule! 😉

L’amitié du peintre Dado avant celle de Cordier :

http://telescoop.tv/browse/1277081/5/herve-vilard-l-insolent.html

Jazzi dit: à

« Mais, à part Nimier et Hélène, son épouse, Morand a-t-il jamais aimé quelqu’un ? »

Dans cet « amour » de Morand pour Nimier (un autre lui-même plus jeune, un fils spirituel ?) n’y avait-il pas une forme de narcissisme ?

Janssen J-J dit: à

@ George Sand, rencontrant maintes difficultés au cours de son travail acharné

Michelle Perrot en a patiemment résumé toutes les difficultés et joies de son entreprise , Paul. Aurore Dupin ne savait pas trop où ranger son pianola, quand elle voulut édifier son petit castelet avec son fils.

Chateaubriand, après qu’il fut tardivement relancé par Mme Sand pour son envoi de Lelia, prit garde de lui adresser cette lettre, le 16 aout 1833 : »Je n’osais plus Madame vous importuner d’une admiration que la lecture de Lélia a prodigieusement accrue. Vous vivrez, Madame, et vous serez le Lord Byron de la France. Pour moi, vieux forçat enchaîné aux galères de la vie, sans être flétri comme Trenmor, je n’ai point ce que votre politesse me donne : à vous, Madame, la jeunesse et la gloire ; à moi rien ».
Cinq ans plus tard (in MOT), sur la même : « … l’auteur de Valentine a fait sur moi deux impressions fort diverses. Dans la fiction : je n’en parlerai pas, car je n’en dois plus comprendre la langue. Dans la réalité : homme d’un âge grave ayant les notions de l’honnêteté, attachant comme chrétien le plus haut prix aux vertus timides de la femme, je ne saurais dire à quel point j’étais malheureux de tant de qualités livrées à ces heures prodigues et infidèles qui dépensent et fuient »…

Edel, grâce à vos encouragements, j’achève les Mémoires d’Outre Tombe entrepris depuis deux ans, et différés depuis cinquante… Tenais à vous le dire… Et je n’en suis pas mort du tout. Bàv à St-Malo.

bouguereau dit: à

cherche pas plus loin pourquoi t’es qu’un locdu baroz..yavé t’as donné le talent et quand tu dvras lui ressortir de ton derche tu pourras pas lui dire ‘le vla mon gars: chtle rend himpec’..dsqs et foireux

Jazzi dit: à

Mais, à part Jean Moulin et Hervé Vilard, Cordier a-t-il jamais aimé quelqu’un ?

Janssen J-J dit: à

@ Ou vous le faites exprès ou votre humour est archi nul, JJJ.

Les deux mon général, je n’arrive pas à prendre toutes ces conneries mondaines relevant du journal Gala très au sérieux, voyez… A votre différence Pat V., apparemment. J’aime détecter les snobs de l’erdélie et gratter la profondeur de leur amour propre, et ça marche en général à tous les coups… Il ne faut pas trop me forcer, en général.
Bien à vous, cher amish (ou ennemich). Bouuuh Et sans rancugne, bien évidemment ! J’apprécie beaucoup vos peintures, faute d’en prnétrer la profondeur de champ. Que pourrait dire d’autre un demeuré sans clé, dans le sillage d’Onfray ? Rester béat devant la science de l’esbrouffe ? Non, Plutôt ne rien dire qui fâche.

Chaloux dit: à

La dramatique de la mère Duncan est … dramatique. On y entend une Hélène Morand dotée d’un accent russe ridicule, alors qu’elle parlait français sans accent (voir le portrait-souvenir de Proust dans lequel elle intervient). Le reste est l’avenant. Poujadisme de gauche. Pour ne rien dire des commentaires des autres intervenants.

Jazzi dit: à

« t’es qu’un locdu baroz..yavé t’as donné le talent… »

Je crois qu’il a choisi le plus imbécile des commentateurs afin d’évangéliser la RDL, le boug !

PAUL

1ère aux Corinthiens, 1, 20-29 :

« 1.20
Où est le sage? où est le scribe? où est le disputeur de ce siècle? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde?
1.21
Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.
1.22
Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse:
1.23
nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
1.24
mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.
1.25
Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.
1.26
Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.
1.27
Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes;
1.28
et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont,
1.29
afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. »

Mes bien chers frères, Amen !

Chaloux dit: à

J’aime détecter les snobs de l’erdélie et gratter la profondeur de leur amour propre, et ça marche en général à tous les coups… Il ne faut pas trop me forcer, en général.

Quel crétin boîte à baffes…

Hurkhurkhurk!

Jazzi dit: à

Mes bienS chers…

« 1.20
Où est le sage? où est le scribe? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie* la sagesse du monde ? »

*D’autres traduisent « convaincu de folie » par « rendu stupide »…

Pat V dit: à

ces conneries mondaines relevant du journal Gala très au sérieux, voyez…

JJJ, confondre un Buffet et un Dubuffet est la plouquerie la plus commune que l’on puisse entendre lorsque l’on parle peinture! 😉
Je ne suis l’ennemi ( ni l’ami ) de personne sur ce blog et puis l’histoire d’un garçon de la rue devenu chanteur pour midinettes alors qu’homosexuel et passionné d’art, moi j’aime bien cela. Gala n’a vraiment rien à y voir.
BàV. as you say it! 😉

bouguereau dit: à

Morand avec l’aplomb d’affirmer que s’il avait su ce qui était fait aux Juifs, il aurait quitté » dans l’heure »

une heure..sapré morand..il s’est souvent amérment rproché de pus savoir voyager avec une seule valise..du temps où il aurait dit ‘dans les 5mn’

Chaloux dit: à

Il mange à tous les râteliers et il n’en lâche aucun.

Parole d’expert!

Hurkhurkhurk!

D. dit: à

François Nourissier avait parfaitement cerné Morand. Moi aussi j’ai une certaine gêne à l’admirer mais je ne peux faire autrement car il y a en lui une part admirable et ne pas l’admirer c’est mentir.

Jazzi dit: à

Dans la seconde qui suit eût été préférable, le boug !

Pat V dit: à

Cordier a-t-il jamais aimé quelqu’un ?

Par le petit bout de la lorgnette Jazzi, il dit bien dans le premier entretien que j’ai mis en lien que collectionner des œuvres d’art, c’est posséder mieux que l’amour. Alors qu’il ai eut des amis/amants on s’en fout vraiment, non?

et alii dit: à

donation d’un buffet
boudiou, si Clopine était là!

bouguereau dit: à

folie pour les païens

y parait baroz que les grecs..interessés..se sont juste un peu marrés quand il a dit que les corps ressusciteraient..polo ça a beau rimer havec rigolo mais ça fait trop riche qu’il dirait meussieu courte

Jazzi dit: à

« Alors qu’il ai eut des amis/amants on s’en fout vraiment, non? »

Non, Pat V. Sans la problématique homosexuelle on ne peut rien comprendre à la singulière personnalité de Cordier, 100 ans et avec toutes ses dents !

Janssen J-J dit: à

@ On ne dit pas quand viendra le tour des babouchkas, koulaks, apparatchiks, moujiks & narodniks

L’essentiel est que Sarko, Depardieu et Zadiguauvoltarène soyent les premiers vaxinés par la médication de leur bon copain-coquin cosak, hein, et puissent faire la nique à Trumpinette, le grand mamamouchi…
Les moujiks à la sauce Hollande ou Macron, c moins une affaire !… Eux, z’attendent la terre promise de la Tchine…

Pat V dit: à

J’ ai essayé de trouver sur le web, le Dubuffet de Hervé Vilard que j’ai déjà vu, mais pas de résultat à cet instant.
Un tableau à 300 000 euros au bas mot. ( Années 50 ou 60…)

bouguereau dit: à

Moi aussi j’ai une certaine gêne à l’admirer mais je ne peux faire autrement

dédé y veut haussi faire marrer les grecs..

Pat V dit: à

Sans la problématique homosexuelle on ne peut rien comprendre à la singulière personnalité de Cordier, 100 ans et avec toutes ses dents !

Eh bien Jazzi, explique-nous cela!

bouguereau dit: à

Sans la problématique homosexuelle

c’est pour ça que dirfilou hésite..les hétéro aiment les trucs simple : on s’hancule ou merde?

bouguereau dit: à

donation d’un buffet
boudiou, si Clopine était là!

que 2-3 comme ça par jour et t’es décléré guéri renfield

Janssen J-J dit: à

je crois qu’Annabelle a beaucoup souffert avec Jean. Mais elle n’a jamais parlé d’avoir vécu avec un buffet, sauf erreur. Cette blague au deMorand ne m’était jamais venue à l’esprit… Il est vrai que je n’ai jamais fait non plus les beaux-arts, et qu’au cul des vaches, les blagues de potache étaient guère liées qu’à Perrette
Non, non, je ne mettrai pas d’émoticône, croyez ce que vous voulez, Pat V., – bofl, tout cela n’a strictement aucune importance. On n’est là que pour s’amuser en vacances et taquiner un brin le goujon ; du moinsss, ludique 1er, moije. Une autre vie (beaucoup plus riche) est aillheurs, pas vrai, Milan ?
BàV.

Phil dit: à

Dans son Journal inutile, Morand donne une recette de pommes de terre cuites au rôti de veau: les pommes de terre cuisent sous le rôti; une fois cuites on jette le rôti de veau. généralement ceux qui n’aiment pas cette recette ne comprennent pas plus l’auteur.
Pour les amateurs, l’écrivain autrichien Josef Roth a fait le même coup avec la recette du Knödel.

Pat V dit: à

Pour faire un peu Gala…

Hervé Vilard : « les droits de Capri, C’est fini m’ont permis d’acheter des toiles de J. Dubuffet : C’est un récital différent que vous proposez.
Comment avez-vous choisi les textes et les auteurs des compositions que vous allez chanter ?

Hervé Vilard : Jeune homme, je travaillais chez Symphonia, LE magasin de disques des Champs-Élysées, qui faisait et défaisait les artistes en établissant son hit-parade. J’ai travaillé pour les départements du classique, du jazz et de la variété, mais je n’aimais pas les yéyés. Je préférais Mouloudji, Ogeret, Tachan, Fanon, le courant Rive Gauche. Dans les albums de ces chanteurs, se cachaient de véritables chefs d’œuvre, inconnus. J’ai pioché dans ce répertoire-là, j’ai fouillé dans ma mémoire. Voilà comment j’ai exhumé par exemple « Les mains d’Elsa » d’Aragon ou « Blues » de Léo Ferré…
Vous avez aussi fait de belles rencontres à cette époque, n’est-ce pas ?
J’étais le disquaire préféré de Maria Callas, Juliette Greco, Herbert van Karajan ou Miles Davis. Un jour, la Callas est venue acheter des « Polonaises » de Chopin par George Cziffra. Je lui avais conseillé mes coups de cœur, Dalida, Mouloudji, Alice Dona et un album de Barbara. Elle est repartie avec un million de francs de l’époque de musique sous le bras ! Parmi tous ces disques, le très beau « Nantes » de Barbara. Quelques jours plus tard, le téléphone sonne au magasin. La caissière me dit : « Je vous passe la Callas ». C’était vraiment elle ! Elle était en pleurs et tenait à me dire combien elle avait été bouleversée à la dé- couverte de « Nantes ». Par la suite, elle m’a demandé de lui livrer d’autres disques, chez elle. Elle me laissait 100 francs de pourboire, ce qui pour l’époque était très généreux, et des places pour l’écouter à l’opéra !

Il paraît que vous avez aussi fréquenté Borges et Neruda… J’ai eu la chance de croiser Borges, sur ses terres à Buenos Aires. Nous fréquentions le même palace. Il était avec ses femmes. Nous avons parlé littérature. Il me récitait « Le dormeur du Val » de Rimbaud et des poèmes de Lamartine. Quant à Pablo Neruda, la rencontre a eu lieu au Chili, où j’étais très populaire. Il est venu à mes concerts à Santiago. Pourquoi n’avez-vous jamais parlé de votre passion pour la littérature auparavant ? Parce que ce genre de choses n’intéressait pas Guy Lux ou les autres animateurs vedettes ! On m’a pris pour un analphabète. Françoise Hardy a eu le même problème que moi. On l’a cataloguée yéyé, alors que dans les loges d’émissions de télé, nous nous retrouvions tous les deux avec un livre à la main…

Or Depuis la perte de ses deux chiens, Hervé Vilard habite plus épisodiquement à La Cellette, dans la Creuse. Son jardinier s’occupe de ses cinq chats quand il n’est pas sur place.
On nous regardait comme des bêtes curieuses. Au fond, je n’avais pas envie d’étaler ce jardin privé. Oui, j’étais l’ami de Marguerite Duras qui me demandait comme une petite fille de lui chanter « Capri, c’est fini » [qu’elle considérait comme la plus belle chanson du monde, Ndlr], quand nous étions tous les deux sur une plage. Mais je n’avais pas envie de le faire savoir. À quoi bon ?

Vous avez aussi écrit. Les deux premiers volets de votre biographie ont d’ailleurs été des vrais succès d’édition. Cela vous a-t-il touché ?
C’est ma fierté ! Alors que le critique du « Figaro » s’était vanté de ne pas les avoir lus, au prétexte qu’il s’agissait de livres de chanteur, « Les Inrockuptibles », eux, ont fait le boulot et lancé le buzz. Mon texte a même été proposé au bac français et au bac philo…

Où en êtes-vous du dernier volume de votre trilogie ? Il est en relecture. Après « L’âme seule » qui évoquait mon enfance orpheline, « Le bal des papillons », mon défi de vouloir réussir, « Du lierre dans les arbres » expliquera comment j’ai pu racheter le presbytère de La Cellette, dans le Berry où j’avais été placé dans une famille d’accueil et où j’ai rencontré l’Abbé Angrand, qui a beaucoup compté pour moi. D’avoir reconstruit ce lieu en ruines est ma pierre angulaire…

A quelques kilomètres de là, à Saint- Amand-Montrond, une salle de spectacle porte votre nom. En êtes-vous fier ?

Il y en a même une à l’université de Mexico ! Comment voulez-vous que je ne sois pas orgueilleux [rires] ? Plus sérieusement, j’ai fait ce métier parce que c’était une question de survie pour moi, car au fond, ce qui m’intéresse, ce sont les autres. J’étais sans famille et j’en ai découvert une, immense. La célébrité ne vous a-t-elle jamais monté à la tête ? J’ai été transbahuté dans la vie ce qui m’a évité les sentiers de l’alcool ou de la cocaïne. Je voyais bien le danger de la gloire. J’ai eu des dollars plein les poches, mais ça ne m’a rien apporté. Je n’ai pas claqué mon argent dans de belles voitures, par exemple. Ça ne m’intéresse pas. J’aime la peinture. Avec les droits d’auteur de « Capri, c’est fini », j’ai acheté des tableaux de Jean Dubuffet que j’ai placés dans une fondation américaine. Je touche des royalties lors des expositions. Les artistes sont des voleurs, mais ils doivent rendre au public ce qu’ils lui ont pris. Il n’y a qu’un seul endroit où je me prends pour Hervé Vilard, c’est sur scène ! Dans la vie, je m’appelle René. Le bluff, très peu pour moi.

Je sais très Écrivain à succès, dans son nouveau récital, Hervé chante notamment Aragon, Prévert, Béart, Gainsbourg, Duras, Fanon, Ionesco… si deMain, je sens poindre le ridicule, je m’occuperai autrement bien que les gens ne se lèvent pas le matin en pensant à moi. Je n’ai pas de public, il y a un public. Pour l’instant, je m’applique comme au premier jour, je fais mon travail, je chante mes chansons. J’espère que l’on est fier de moi. Si demain, je sens poindre le ridicule, je m’occuperai autrement.

Souffrez-vous encore aujourd’hui d’être né orphelin ? Il y a des peurs qui subsistent. Notamment, celle de fonder une famille. Je me suis sans cesse dit : « Comment ferais-je si j’ai des enfants et que je ne peux plus les nourrir ? » L’égoïsme de l’artiste a peut-être aussi pris le dessus. Je n’ai pas voulu embarquer d’autres personnes dans mon aventure.

Jeune adolescent, vous avez été servant de messe et noué un lien fort avec un abbé, vous habitez un presbytère… Êtes-vous croyant ?

J’ai une forte spiritualité. Je m’entends très bien avec le bon Dieu et je n’ai pas besoin des curés. Je ne trouve pas l’Église charitable aujourd’hui. Mais le monde est beau.

Propos recueillis par Pierre Fayolle « Hervé Vilard et nous », au théâtre La Bruyère de Paris, du 8 au 19 janvier. Hervé Vilard est le fils adoptif d’André Cordier, le secrétaire personnel de Jean Moulin.

bouguereau dit: à

morand il a copié sur toto et sa recette de faisan dirphilou..tu plantes un clou..tu accroches le faisan..tu attends une semaine..tu jettes le faisan et tu suces le clou

Jazzi dit: à

Hier, à l’heure de l’apéritif, alors que nous étions allés prendre l’air à la terrasse de la brasserie La Cascade à la porte Dorée, avec Chedly, j’ai vu passer un fantôme* et j’en ai immédiatement éprouvé une grande pitié.
J’ai immédiatement reconnu la frêle silhouette tordue et ayant du mal à marcher de cette vieille femme, vêtue d’une longue jupe transparente sur laquelle elle avait passé une autre jupe plus courte et opaque. Un chemisier blanc ajouré complétait sa toilette. Ses cheveux retenus en chignon, roux aux longues racines blanches, dégageaient son visage anguleux, à larges pommettes, barré d’un rouge à lèvre contrastant avec la blancheur de sa peau. Elle est entrée dans la café et en est ressortie avec un petit sac en papier : probablement son dîner. Après quoi, elle est allée s’assoir sur l’un des murets entourant les arbres de la porte Dorée.

*Irina Ionesco, née Irène Ionesco le 3 septembre 1930 à Paris, est une photographe française, « icône gothique et grande dame de la photographie érotique ». Elle est connue pour avoir utilisé sa fille Eva, alors pré-pubère, comme modèle et avoir été condamnée par la Cour d’appel pour « sexualisation malsaine » d’une « très jeune enfant ».

bouguereau dit: à

Oui, j’étais l’ami de Marguerite Duras qui me demandait comme une petite fille de lui chanter « Capri, c’est fini » [qu’elle considérait comme la plus belle chanson du monde, Ndlr], quand nous étions tous les deux sur une plage. Mais je n’avais pas envie de le faire savoir. À quoi bon ?

il a un solide bon sens ct’hervé..enfin..il avait..quil dirait dédé

bouguereau dit: à

Mais je n’avais pas envie de le faire savoir. À quoi bon ?

il a un solide bon sens ct’hervé..enfin..il avait..quil dirait dédé

bouguereau dit: à

à quoi bon ? baroz t’as pas de solide bon sens et t’en auras jamais

renato dit: à

Pour le faisan, bouguereau, vu qu’il faut faisander à l’air libre, c’est selon la saison : l’hiver il faut au moins 15 jours pour qu’il acquiert un bon fumet.

Phil dit: à

Nourissier était surpris que Morand puisse passer les vitesses de sa porsche avec des genoux calcifiés de soixante dix-ans. Excellent critique littéraire qui sait reconnaitre la qualité d’embrayage des écrivains.

Vanina dit: à

Vanina

J’ai una copie de « France la Doulce », Gallimard 1934.
Serais-je une horrible fille fachiste, à l’insu de moi-meme?
Je n’étais pas née, et les livres de Morand que j’ai lus
sont bien écrits.
J’ai lu « L’or du monde » avec plaisir,sans me poser la question des convictions politiques de Me.Sureau, contente de m’engouffrer avec lui dans ces tunnels pleins de souvenirs, l’or du monde, sa prodigieuse mémoire et son beau style, sa « chutes de phrases », comme disait Flaubert.

Vanina dit: à

Vanina

errata « ses chutes de phrase »

« Nantes » chanson de Barbara propice aux tristesses automnales, « il pleut sur Nantes, donne moi la main,le ciel de Nantes rend mon coeur chagrin » . Il s’agissait
d’un adieu définitif, si la mémoire ne me trahit pas, et comme toutes les chansons de Barbara elle vous touche au profond.

Chaloux dit: à

Il y a quelques années, je croisais souvent Hervé Vilard dans un quartier de Paris où j’avais mes habitudes. On voyait bien que ce n’est pas n’importe qui. Un Rembrandt, sans la moindre fatuité.

bouguereau dit: à

Serais-je une horrible fille fachiste, à l’insu de moi-meme?

comme si être une gretcheune c’était une question de laisseraller et doubli de l’être comme faire ta souillon qu’il dirait kabloom

bouguereau dit: à

..rien de cqui est dsa condition ne lui est estranger à mon larbin..

bouguereau dit: à

Je n’étais pas née

tôt ou tard on fait la connerie qu’il dirait dédé à qui cest trés famillier

bouguereau dit: à

bouguereau, vu qu’il faut faisander à l’air libre

lanimal « faisande » parcequil n’a pas été saigné rénateau..certain poulet de bresse..mais..comme le veau « blanc » est forcément anémique..on lui met une muselière pour qu’il n’aille pas chercher de fer en léchant les murs..c’est quelquechose.. »la bouffe »..morand à coté fait dans la smoule au gras djambon

lmd dit: à

Vanina va faire des blagues.
L’expérience de Varèse (1957)laisse entendre pas mal d’idées qui vont prendre .
La salade de Nicolas de Staël pourrait avoir été peinte aujourd’hui par un artiste cynique.

Jazzi dit: à

Il semblerait que Jorge Luis Borges n’ait pas eu de chance avec les femmes de sa vie ?

Janssen J-J dit: à

@ Hervé Vilard est le fils adoptif d’André Cordier, le secrétaire personnel de Jean Moulin.

André Cordier : Ah Gala Gala !… et on devrait faire crédit à ça.

Je n’ai jamais croisé Vilard à Lens, et par conséquent ne me sent oint de nul graal au spermicide. En revanche, j’ai embrassé Mireille M. à la fin de l’un de ses merveilleux concerts. Je suis resté très fier de son humilité méridionale. Qu’elle était belle, en outre ! Resplendissante, oui. Son père naturel était maçon peintre en bâtiment, me confia-t-elle à cette époque.

bouguereau dit: à

Qu’elle était belle, en outre !

hon dirait du yourcenar

Chaloux dit: à

Bousemolle et Gigi la visqueuse, vous êtes complémentaires, devriez faire un enfant. Les larges flancs de la Gigi tout prêts à l’accueillir! La vieille correctrice -du petit Bilger- en état de décomposition avancée se fera une raison…

Hurkhurkhurk!

bouguereau dit: à

Hurkhurkhurk!

mon larbin..tu fais bien la raclure de bidet..jme dmande si t’as pas trop habusé des vidéo de soral

bouguereau dit: à

La salade de Nicolas de Staël pourrait avoir été peinte aujourd’hui par un artiste cynique

..tu veux dire comme quoi yen a des qui gagnent à naitre plus tôt ou bien? qu’il dirait baroz
(tlé joli rénateau)

Chaloux dit: à

Bousemolle, Soral c’est ton monde d’authentique larbin, pas le mien.

Marie Sasseur dit: à

Je ne savais pas pour Hervé Vilard, et Cordier.
Au moins on apprend des trucs sur la rdl.
Ne serait-ce que la définition du verbe michetonner.

Marie Sasseur dit: à

Récemment a la télé, j’ai vu un petit film, « les michetonneuses ». Extra: L’art a Paris , c’est très cochon.

D. dit: à

Mes calculs se sont montrés justes à 100 % :
lente montée des cas de Covid en France pendant tout l’été. Dans 3 semaines c’est septembre et on sera globalement dans la même situation qu’en février-mars. Tout ça pour deux raisons :
– l’incapacité du gouvernement à rendre obligatoire PARTOUT et TOUT LE TEMPS le port du masque sur les voies piétonnes et dans les lieux extérieurs à forte fréquentation. Combien de contrôles, combien de verbalisations : des chiffres dérisoires…
– l’incapacité du même gouvernement à contrôler correctement les frontières et notamment les aéroports. Combien de tests ? Combien de quarantaines effectives ?

Que va-t-il se passer cet automne dans les hôpitaux ?

Dans les écoles, collèges, lycées, universités ?

Janssen J-J dit: à

@ D. Que va-t-il se passer cet automne dans les hôpitaux ? Dans les écoles, collèges, lycées, universités ?
———
SVP, restez dans le sujet du billet, D. Pour l’instant, c’est Hervé Vilard. L’avez-vous rencontré à Paname dans le quartier des bordels à queues de vos habitudes ? Et, d’après vos calculs, pensez-vous que ce chanteur survivra au covid, à la prochaine rentrée scolaire ?…
Je crains aussi pour vous et votre alimentation parisienne. Enfin, pourriez-vous SVP approfondir votre point de vue au sujet de votre amour pour l’écriture du grand Morand Merci de ne pas répondre à toute ces items si vous ne vous en sentez pas.

(NB, petit rappel : Je vous recommande, ainsi qu’à Pat V., « le Journal atrabilaire » de notre ami Jean Clair).

Au plaisir de vous lire à nouveau, sur d’autres sujets. Bàv,

Marie Sasseur dit: à

L’autobiographie de Vilard, parmi les textes du bac, il y a plusieurs années, avait déclenché un joli tollé.

D. dit: à

Ce soir je bouffe du porc.

Marie Sasseur dit: à

Mais à l’époque, cette relation avec Cordier n’avait pas été évoquée .
Capri c’est fini, l’école aussi. Sont tous devenus des greta…

Chaloux dit: à

On demande un sac poubelle à poignées pour coucher la Gigi …

Pauvre Gigi la visqueuse, je ne croyais pas pouvoir te faire descendre aussi bas si facilement. Mais si, j’y parviens. La vie est pleine de surprises… Que dit ta vieille correctrice en état de décomposition avancée?

Hurkhurkhurk!

Chaloux dit: à

Et ta vieille, a-t-elle pris sa raclée des éditions du C? Du petit B?

bouguereau dit: à

Bilderatlas Mnemosyne

je regrette beaucoup les chambres des enfants et des ados d’antan..de ces pages centrales de bouquin de cul et clairière avec bidet à la tèrezoune..des coins téléphone avec pèle mèle et gribouilli au mur..on respecte beaucoup trop les murs..on est tous devenu des suisses rénateau

Bloom dit: à

Je vous recommande, ainsi qu’à Pat V., « le Journal atrabilaire » de notre ami Jean Clair).
– 3XJ

Je dirais même plus, TOUT Jean Clair, catalogues d’expo compris. Un véritable tempérament flaubertien, le Bien Nommé!

bouguereau dit: à

Ce soir je bouffe du porc.

y’a du mépris dans tes appétits dédé

bouguereau dit: à

Un véritable tempérament flaubertien, le Bien Nommé!

je ne sais même pas sils le voudraient tant que ça..qu’on les rapproche l’un et l’autre

bouguereau dit: à

la gueule de trump frait trés bien sur la falaise et les mérinos en bas..ça me peine beaucoup qu’on soit si peu fétichiste havec la sculpture..ou si mal..j’ai l’impression à chaque fois d’entendre ‘tu ne feras pas dimage sculpté’..comme si ‘elle représentait’ davantage..les pitécantrope avaient un sens plus hélevé de cet art

et alii dit: à

chambre des enfants en attendant
Louis-René des Forêts

l’ombelle des talus dit: à

D. dit: à
Ce soir je bouffe du porc.

Me too. Deux araignées intégrées à point nommé à un risotto alla Milanese, assez peu patriotique je dois dire.
Bonne soirée à tutti.

et alii dit: à

concours excuses

Jenssen J-J dit: à

ça me peine beaucoup qu’on soit si peu fétichiste havec la sculpture

vous trouve de plus en + sentimental, JM… Evoluez dans le bon sens du prestigious blogàfil.
Je pressens pas mal de changements chez les internautes habituels… pour la rentrée. Dans l’ensemble, du bien meilleur. Cette aprèm, je déplore l’absence assourdissante des meufs… Elles vont bientôt nous rapporter les j’embruns de la mer, super bronzées comme des reines.
NB/ Je l’ai trouvé beau le visage de Vénus montée dans sa coquille. Qu’est-ce qui lui a pris, à l’autre kon, de lui boticelliser le huk ?
NB’/ La tortue aux diams de Joris-Karl ? Ben quoi ?

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