de Pierre Assouline

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La République des livres

Résultat pour : Celine

N° 40 Place au staphylocoque

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Les boutiques où l’on vous retire les sourcils pour vous en dessiner de faux à la place. * Stockhausen s’apprêtant à diriger une de ses œuvres dans une salle de la Cité Internationale, porte d’Orléans. Le silence se fait ; il reste mains en l’air, troublé par un bruit de fond, que les musiciens ne perçoivent pas. Avec beaucoup d’attention, on finit par identifier un murmure, venant de la circulation sur le boulevard périphérique. « Je veux bien payer, dit Stockhausen, mais il faut m’arrêter ça. » * Faire les mots croisés du « Parisien » comme entraînement quotidien à être pris pour un con. […]

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N° 39 Le baiser dans le cou

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(Selfies, suite) Les visiteurs du Belvedere, à Vienne, vont droit au Baiser de Klimt, et se prennent en selfie devant. La salle étant sombre, ils ont besoin d’un flash, dont la lumière abîme le tableau. Émue, la direction du musée a placé un panneau près du tableau : SVP, pour les selfies, suivez la flèche, une salle en bas vous accueille avec un Baiser factice grandeur nature et en pleine lumière.  * Personne ne sait D’où vient le « de » dans « pauvres de nous ! » * La Poste lance sa « néobanque », et l’a baptisée « Ma french bank ». Une telle cohérence est really […]

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Quoi, encore lui ? N’ayez crainte : il n’y a pas de nouvelle affaire Heidegger. Il y en a déjà eu suffisamment jusqu’à la récente confirmation de son nazisme et de son antisémitisme pour qu’il soit nécessaire d’y revenir. Cette fois son nom n’est qu’un symptôme supplémentaire d’un mal qui rôde avec insistance depuis quelques temps en France. Un néo-maccarthysme d’autant plus funeste qu’il s’avance et s’impose sous le masque du Bien et de la morale. Rien de moins qu’une forme actualisée de la chasse aux sorcières. Le fait qu’elle s’impose notamment à l’Université, temple du savoir, de la connaissance et, en […]

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Personne ne sait Si c’est Dieu ou le Diable qui gît dans les détails. * Le suppositoire, qu’il faut introduire par le côté plat, non par le côté pointu. Seule manière de lui faire entendre raison. * La police de caractères employée sur l’affiche de l’exposition Huysmans : du Rosarivo italique. On appréciera son empattement quelque peu effronté, et son y en chute de reins. * Le « sur-dieu » (Horowitz pour Gulda). * Tout ce qui met Proust et Céline face à face, ou dos à dos : la gigantesque autobiographie de l’un et de l’autre, le quasi livre unique explosé en une […]

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C’était à craindre et ça n’a pas manqué : sitôt l’annonce du prix Nobel de littérature 2019 décerné jeudi dernier à l’Autrichien Peter Handke (1942), des voix se sont faites entendre pour dénoncer la décision et ses motifs. Les académiciens suédois émergeaient à peine d’une série de scandales (Bob Dylan statufié en poète majeur, l’affaire Arnault, les démissions et la crise interne qui s’en suivirent) qui avaient considérablement affaibli leur institution : non pas « l’Académie Nobel », qui n’existe pas, mais le comité Nobel de l’Académie suédoise, lequel fait plancher toute l’année son comité d’experts qui lance ses filets un peu partout dans […]

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« On va chez toi ou chez moi ? » (Variante : « On va chez vous ou chez moi ? ») * Les belles histoires naturelles Une mère et son fils. Ils ont un doigt supplémentaire entre le pouce et l’index. Avec muscles, nerfs et tendons afférents, mais aussi zone corticale dédiée. Ils peuvent nouer des lacets de chaussure d’une seule main. (Et jouer certain concerto de Ravel, cela va sans dire.) * La première fois qu’on se propose de vous céder une place dans le métro. * Les gens qui vous échauffent, vous allument, vous attisent. Et puis ceux qui vous éteignent ; pour eux on […]

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De l’inconvénient d’être un amant de premier ordre. Clémentine Curial à Stendhal : « Quant aux tours de force d’un certain genre, j’en profite, mais ne les estime point, et je te jure qu’il me semble que c’est parce que tu as été trop sublime sous ce rapport que je me suis senti du refroidissement. Il m’a semblé que c’était une manière trop vulgaire de me prouver ta tendresse. » Le fiasco, voilà qui est distingué et vous attache une femme. * Les joyeuses bêtises que se disent les amoureux dans un lit. * Sur un mur anti-bruit en béton ondulé, un tag : […]

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L’affaire Moix (puisque déjà, il y a) invite plus que jamais à séparer un livre du bruit qu’il fait. Les problèmes soulevés par la parution d’Orléans (272 pages, 19 euros, Grasset) ne sont pas sans rappeler ceux que suscitèrent les romans d’Edouard Louis (Pour en finir avec Eddy Bellegueule) mais c’est tout ce que cela a de commun. L’un des deux est un écrivain dans l’âme – ce qui fait toute la différence. D’abord l’objet du délit. Que Yann Moix (Nevers, 1968) soit un écrivain, d’abord et avant tout, cela ne fait pour moi aucun doute depuis Jubilations vers le […]

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N’hésitez pas : bartlebysez-vous sans tarder bien qu’aucune nouvelle traduction de Bartleby, le scribe ne pointe à l’horizon. Non que depuis 1853 les anciennes fussent défectueuses, datées ou insatisfaisantes (celle, historique, de Pierre Leyris a longtemps paru inégalable). Mais le chef d’oeuvre comique de Herman Melville est de ceux dont la restitution dans une autre langue est une sorte de sport et de loisir dont on ne se lasse pas. Ne fut-ce que pour une phrase, la plus célèbre, celle qui tient toute la nouvelle, sa formule alchimique dont on n’a pas fini de creuser l’énigme souterraine: « I would prefer not […]

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Élie Faure sur Céline : « Céline est plein de la mort comme toutes les grandes âmes, et le goût lui en monte aux lèvres dans le vomissement et le sanglot. Comme toutes les grandes âmes, il ne peut croire à l’immortalité. Son pessimisme transcendant le rejette dans le vrai monde, dont l’horreur le renvoie à la mort, toujours à la mort. » * Les petites cuillers-souvenirs, dont le manche se termine par le blason d’une ville, d’une région. Il paraît que cela existe toujours, et que des gens les collectionnent. * Petit jeu. Qui a écrit : « Mon physique me dégoûte, et il […]

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