de Pierre Assouline

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La République des livres

Résultat pour : Celine

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On croirait un cas d’école pour atelier d’écriture créative : comment écrire la biographie d’un grand écrivain vivant lorsque ledit écrivain est de longue date un homme qui se tait obstinément ? Milan Kundera (Brno, 1929) est si discret, si ennemi de tout épanchement médiatique et de toute confession aux exégètes, qu’il réussit à vivre en homme invisible alors qu’il habite en plein Paris à deux pas du « Récamier », l’un des restaurants qui compte le plus d’éditeurs et de critiques littéraires au mètre carré. On se doute qu’il a fait sienne la forte pensée de Cioran selon laquelle la perspective d’avoir un […]

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Les choses que fait l’autre et qu’on brûle de faire à sa place, parce qu’on se croit meilleur, plus rapide : chercher dans un gros dictionnaire, faire un créneau, souder un condensateur. Surtout chercher dans un gros dictionnaire. Pour paraphraser Giono : Est-ce que je me trompe si je me crois plus grand quand j’agis à sa place ? * Personne ne sait Si un (petit) branleur branle ou se branle. * (Suite) « Les muses ne rient bien que branlées » (Céline). * La soirée qui s’éternise, les invités qui ne s’en vont pas. « Vous demeurerez bien, malgré l’heure tardive ? » (Anne-Geneviève de Bourbon, duchesse […]

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S’il est un classique qui a éprouvé de longue date les foudres du politiquement correct, c’est bien Hergé. Son œuvre ayant régulièrement été dénoncée comme colonialiste, raciste et misogyne, il s’était résolu dès l’après-guerre à la modifier dans les rééditions de ses albums. Non par conviction mais pour céder aux pressions de son éditeur lui-même soumis à la pression des associations ad hoc (en deux mots). Pour lui, la cause était entendue : il s’agissait de « Noirs de fantaisie », caricaturaux comme tous les personnages de son oeuvre. L’examen de sa correspondance avec Casterman est à cet égard édifiant. La refonte de […]

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François Sureau entre en Seine

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Il y a des livres qui en font trop- et on peut passer la semaine à chercher l’adjectif qui qualifierait au plus juste leur auteur. On se retient de lui dire, sur le ton de Joseph II s’adressant à Mozart à l’issue de la création de L’Enlèvement au sérail : « Trop de mots, mon cher Sureau, et trop de noms ! ». Mais je ne suis pas plus empereur que commanditaire. Juste un lecteur admiratif de la manière de cet écrivain singulier, au talent protéiforme, capable de nous donner à lire de magnifiques romans tels que L’Obéissance (2007), Inigo (2010), Le Chemin des […]

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N° 66 Les mots empoisonnés

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Les deux auteurs les plus traduits en Italie : Shakespeare, puis Simenon. * Le joueur qui désire tomber sur un cinq ou un six, et lance donc son dé avec force ; espérant un as ou un deux, il le lance avec précaution. * Personne ne sait S’il est possible de se créer des défenses contre les mots empoisonnés qu’on vous force d’ingérer, et qui varient selon les besoins de l’État. En tout état de cause, il reste possible de les mâcher, et de les recracher discrètement. * (Suite) Par exemple l’expression « vacances apprenantes », promue par le ministre de l’Éducation nationale, qui paie […]

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N° 65 Pomme, poire et Bellucci

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Aragon trouvant que dans Tristan et Iseult la plus « grande chose » est l’épée qui sépare les deux amants. Ajoutant : « Ça, c’est une trouvaille. On n’a pas recommencé, d’ailleurs. Tout le monde par la suite a craint de se blesser. » * « Toi, toi, toi ! répéta-t-il quatre fois de suite » (San-Antonio). * Désapprouver le féminisme maccarthyste fait de vous un machiste ou une esclave, selon votre sexe. C’est automatique, il n’y a pas à discuter. Voilà le point où nous en sommes, comme dirait Mandiargues. * La difficulté presque insurmontable qu’a le torero à enfiler sa foutue taleguilla (sa culotte), beaucoup trop […]

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Manchette in situ

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Rien ne vaut la correspondance d’un écrivain pour le (re)découvrir, hors son œuvre, bien entendu. Il s’y lâche comme jamais sans imaginer un instant qu’elle sera un jour recueillie et publiée, sauf à s’appeler Gide et à préparer pour chaque lettre une copie de l’original à destination d’une future Pléiade. Vraiment pas le genre de Jean-Patrick Manchette (1942-1995), vaincu par un cancer à 53 ans, lequel n’avait pas de toute façon pas besoin de l’intimité épistolaire pour se lâcher. Qu’on le jugeât dépourvu de sur-moi, franc du collier, grande gueule, bougon, ironique ou provocateur (son passage à Apostrophes en donne […]

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Personne ne sait Comment réaliser un crescendo sur une seule note de piano, ou sur un seul accord, comme le demande parfois Schumann. * Cette femme qui prétend s’être tapé tous les joueurs d’une équipe de rugby, l’un après l’autre, un soir de match, dans leur hôtel ; mais qui ne dit même pas s’ils étaient treize ou quinze. * La maison de Céline à Meudon : la Villa Maïtou. #Maïtou. * Le chaos qui règne dans l’esprit de Christine Angot s’exprimant oralement. Pas une phrase terminée, des bouts de mots, des idées qui s’entrechoquent avant d’être émises et qui ne le […]

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La panique des marchés, en cas de crise. Les banques centrales interviennent pour les rassurer. Si l’on veut nous rassurer, pensent les marchés, c’est que la crise est grave. Doublement de la panique. * L’universalité des instruments de musique : mêmes anches, mêmes cordes, mêmes peaux, mêmes tubes, sur tous les continents, à toutes les époques… Une invention strictement européenne : le clavier. * «  Où tu es, je suis avec toi » (Paul Claudel, Partage de midi) « Là où tu es, je ne puis être ailleurs » (Robert Bresson, Lancelot du Lac). * Les inventeurs de leur langue : Dante, Joyce. * Vauban : 60.000 […]

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Il arrive que des personnages de romans ou de récits se rebellent. Généralement, ils sont de chair et d’os, y apparaissent nommément, s’estiment maltraités et se révèlent procéduriers.Yann Moix, Pierre Jourde, Christine Angot, Edouard Louis en ont fait les frais ces dernières années et le souvenir ne leur en est pas agréable. Etrangement, les personnages de pure fiction, dont la popularité a métamorphosé le nom propre en nom commun, gardent leur colère pour eux lorsqu’on leur fait de mauvaises manières. Pourtant les occasions ne leur manquent pas de se rebiffer, en politique notamment. On se souvient de la hargne avec […]

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