de Pierre Assouline

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La République des livres
Rudolf Noureev et son ange gardien

Rudolf Noureev et son ange gardien

On sait généralement combien de temps un auteur consacre à l’écriture d’un livre mais on ignore qu’il peut mettre des années à ne pas l’écrire, à décliner les sollicitations des éditeurs, à se créer des obstacles, à affronter son propre déni face à la nécessité de l’écrire. Michel Canesi aura mis trente ans à ne pas écrire Le crépuscule d’un dieu (250 pages, 22 euros, Plon) jusqu’à finir par céder à sa propre injonction. Il est vrai que l’empêchement moral, éthique, déontologique était de taille : un médecin est tenu par le secret professionnel et rien ne devrait le supplanter sinon une question de vie ou de mort, inutile d’aller examiner le texte du serment d’Hippocrate ni compiler la jurisprudence sur le sujet dans les archives du Conseil de l’Ordre. Un impératif de discrétion d’autant plus contraignant que le patient était célèbre. Jusqu’à un délai de décence suffisamment long (trente ans) pour juger qu’il y a prescription, d’autant que les raisons du décès étaient de notoriété publique et que nombre de détails, souvent faux, s’étalaient sur sa fiche Wikipédia.

 Rudolf Noureev est mort du sida au début de l’année 1993 à côté de Paris à l’âge de 54 ans. Ainsi énoncé cela parait simple mais c’était un temps où cela se disait encore difficilement (quand on pense qu’aujourd’hui encore, nombre de nécrologies d’une personnalité évoquent « une longue maladie » comme métaphore du cancer…). Neuf ans avant la disparition Noureev, au terme d’une longue enquête d’Alain Jaubert, le magazine Lire avait été le premier organe de presse à oser commencer un article par : « Michel Foucault est mort du sida ».

Michel Canesi n’était pas seulement le médecin de l’artiste mais son ami sans jamais devenir son amant bien que l’un et l’autre fussent homosexuels. Une fois balayé toute ambiguïté, le récit de leurs onze années communes se déroule sur le double registre du soin et de l’amitié. Encore faut-il rappeler qu’elles se sont inscrites dans la temporalité très particulière de l’ignorance, puis de la découverte enfin de la révélation des ravages du sida. « Un génocide biologique » écrit l’auteur comme pour insister sur le fait qu’aucun responsable ne pouvant être désigné à la vindicte populaire (contrairement à l’affaire du sang contaminé, à l’épidémie de Covid etc) ; l’opinion publique fut dans un premier temps prompte à accabler les victimes, coupables d’avoir propagé le virus mortifère par leurs pratiques sexuelles « contre nature ». De quoi briser l’espérance née de la dépénalisation de l’homosexualité au cœur de l’été 1982. Jusqu’à ce que la transmission du virus entre hémophiles sans la moindre intervention sexuelle déplace un peu le curseur aux yeux de la morale publique. En sa qualité de dermatologue vénérologue gay friendly, le docteur Canesi fut autant le témoin que l’acteur de ces sombres années où son carnet d’adresses et son agenda de rendez-vous se transformaient chaque jour un peu plus en obituaire. « J’étais devenu l’ange de la mort ». Intégré dans le génome, le virus paraissait alors impossible à extirper.

Amateur de ballets, bientôt admirateur inconditionnel de Sylvie Guillem (la grande partenaire de Noureev avec Margot Fonteyn) dont il ne ratait pas un spectacle, il avait 30 ans lorsqu’il fit la connaissance de la star mondiale de la danse, le jeune homme qui avait osé défier le pouvoir soviétique en passant à l’Ouest lors d’une tournée du Kirov en 1961 à Paris. Il avait sacrifié sa famille, conscient qu’il paierait longtemps cette trahison du paradis communiste. Devenu directeur du ballet de l’Opéra de Paris, maitre de ballet et chorégraphe en chef, Rudolf était déjà devenu Noureev. Un personnage qui en imposait à tous au-delà de sa seule personnalité charismatique. Ses cuissardes lui donnaient une allure de mousquetaire ; il se drapait dans des étoffes chamarrées de soie et de cachemire, se coiffait le chef d’une casquette de cuir ou d’un bonnet, parachevant ainsi l’accoutrement excentrique que ce grand flamboyant qu’il voulait paraitre.

Ce livre regorge de confidences qui résonnent parfois comme des confessions, les unes aussi émouvantes et éclairantes que les autres. Jamais indiscrètes et dénuées du moindre voyeurisme. Maitrisant mal le français malgré ses longues années parisiennes, il préférait s’exprimer en anglais (mais la VO sous-titrée de ses conversations avec l’auteur était-elle vraiment indispensable ?). A travers de nombreuses anecdotes, choses vues ou entendues, dans une langue fluide par laquelle il se garde fort heureusement de corriger l’émotion, l’auteur détaille la cour sinon la suite qui ne le quittait guère à Paris et en voyage ; car Noureev connaissait du monde partout et agissait comme un catalyseur n’ayant d’autre souci que de présenter les uns aux autres. Une manière de conjurer le spectre de la solitude qui revenait sans cesse le hanter.

Les déplacements étaient nombreux car son rayonnement était international ; danseur le mieux payé de son temps, obsédé par la peur de retomber dans la misère de ses jeunes années à Oufa, capitale de la Bachkiri à une centaine de kms des monts Oural, il honorait les invitations à danser ou produire ses chorégraphies sur les scènes les plus prestigieuses malgré sa hantise de l’avion ; il ne la surmontait qu’assis en position quasi fœtale, la tête entre les jambes, avec l’aide quelques verres de champagne-vodka… Michel Canesi, qui n’était jamais loin, assistait à la lente dégradation de son corps. Sur scène, il donnait le change, impeccable dans ses portés, toujours aussi virtuose, maitre d’une technique irréprochable, jusqu’au-boutiste d’une exigence inflexible avec lui-même avant de l’être avec les autres ; mais en coulisses, dès que le rideau tombait, il grimaçait de douleur.

Il fallait bien se rendre à l’évidence : la molécule antivirale demeurait sans effet ou presque. Un soir de Giselle au Teatro comunale de Florence, alors qu’il s’échauffait et se concentrait avant de s’élancer pour un prince Albrecht éploré en majesté dans l’acte blanc, massant une fois encore les muscles de ses jambes légendaires et ses pieds qui ressemblaient tant à des sarments de vigne, il arbora un masque lumineux et lança à l’auteur : « Maintenant, je vais m’entretenir avec les dieux ». Une fois encore, son hiératisme aérien, alliance de grâce et de puissance, sidéra. Et pourtant, intérieurement il souffrait le martyre. Une infection rare provoquait une inflammation des membranes entourant le cœur.

Par deux fois, Michel Canesi fut le témoin de ses franches détestations, d’autant plus remarquables qu’elles étaient rares. Les deux à l’endroit d’autres maitres de son art. La première était historique : le russe Serge Lifar, l’étoile de la compagnie de Diaghilev qui précéda Noureev à la tête du ballet de l’Opéra de Paris, avec qui il se prit de bec si violemment qu’ils faillirent en venir aux mains publiquement. La seconde fut le théâtre d’un rude affrontement avec Maurice Béjart en 1986. Celui-ci avait été invité par l’Opéra de Paris à présenter une nouvelle création chorégraphique Arepo. Une belle réussite. Sauf qu’à l’issue de la représentation, Béjart prit l’initiative de sacrer étoiles Manuel Legris et Eric Vu-An qui venaient d’éblouir le public, alors que c’est là le privilège du directeur de la Danse de l’Opéra de Paris. Le lendemain, le coupable en remit une couche : interrogé au Journal télévisé par Yves Mourousi, il exécuta cruellement Noureev, le guignolisant comme un fantôme de l’Opéra, un has been qui devrait quitter ses fonctions s’il lui restait un peu de dignité. Une telle violence, publique qui plus est, accabla le malade. Ce jour-là, Michel Canesi le vit pour la première fois privé de sa superbe. Sa danse l’abandonnait à mesure que ses défenses immunitaires s’effondraient.

La première fois qu’il aperçut les premiers signaux de la pathologie sans rien comprendre à sa nature ou à son origine, Canesi était un jeune interne chargé d’examiner une famille africaine dont les corps présentaient d’étranges taches violacées extensives sur la peau. La littérature médicale le renvoyait alors aux lésions cutanées classiques, de la syphilis au sarcome de Kaposi en passant par la dermite séborrhéique, les verrues extensives, le psoriasis, le vitiligo… La première fois que le corps du danseur présenta des symptômes « préoccupants » du mal inconnu, c’était en 1983 : toux répétée, transpiration nocturne, essoufflement, perte de poids… Il quittait la scène de l’Opéra exténué comme jamais. Les tests de dépistage du sida n’étaient pas encore commercialisés. Il fallait effectuer des prélèvements sanguins à la Pitié-Salpêtrière et s’en remettre aux résultats incertains de prototypes et au caractère aléatoire de l’évaluation des résultats. Willy Rozenbaum, assistant chef de clinique au service des maladies infectieuses et tropicales de la Pitié-Salpêtrière, venait d’effectuer des rapprochements entre un cas français et cinq cas d’homosexuels californiens trouvés dans une revue épidémiologique. Il fallut que l’acteur Rock Hudson fit publiquement son double outing (gay et séropositif) deux ans après pour que se produise un électrochoc dans les consciences.

Patient particulièrement entouré et protégé, outre par son médecin Michel Canesi avec qui il s’entretenait en permanence, par André Larquié le président de l’Opéra et le docteur Willy Rozenbaum, Noureev fut alors traité au HPA-23, un nouveau médicament anti-viral utilisé pour traiter le VIH et interrompre sa réplication, qui sera par la suite abandonné en raison de son inefficacité et de ses effets hépatiques. Michel Canesi fut son ange gardien. Il le guida et le protégea contre les charlatans que suscitèrent les années sida dans des officines douteuses, vendeurs de poudre de perlimpinpin et autres produits miraculeux (injections d’ozone, remplacement total du sang etc).

Au lendemain de sa mort, il fallut convoquer deux corbillards afin que le premier fut utilisé comme un leurre pour tromper les paparazzi qui guettait en bas de chez lui quai Voltaire. Les danseurs de la troupe hissèrent son cercueil sur leurs épaules, sur le parvis de l’Opéra, sa vraie maison. Les années Noureev incarnent l’âge d’or du ballet de l’Opéra de Paris et le renouvellement du répertoire (La Bayadère, Don Quichotte, Raymonda…) du légendaire chorégraphe Marius Petipa. Parmi ses élèves, les plus brillantes étoiles, Laurent Hilaire, Elisabeth Platel, Patrick Dupond, Manuel Legris, Charles Jude, Nicolas Le Riche, Sylvie Guillem… Tous doivent à Rudolf Noureev. On eut dit que l’expression « monstre sacré » avait été créée pour lui. Dans son testament, il stipula que sa Fondation devait confier à Michel Canesi, au médecin autant qu’à l’ami, la mission de créer une branche médicale consacrée à la santé des danseurs, ce dont celui-ci s’acquitta en lançant également un site médical consacré à la danse. Le Crépuscule d’un dieu n’a pas seulement la force du témoignage. Sans aller jusqu’à, comme certains de nos confrères, y lire le récit de « son pas de deux avec le sida » ( ! ), on ne peut qu’être touché par une évocation qui dégage ce que les biographies du danseur ont été impuissantes à restituer (sauf peut-être celle, romancée, de Colum McCann) : un supplément d’âme mêlé à un sentiment d’une intense fraternité.

Il avait été révélé à Paris en 1961 en dansant le rôle-titre de La Bayadère. Il était écrit qu’il quitterait le monde trente ans après non en survolant la scène comme lui seul savait le faire mais en dirigeant l’orchestre dans la fosse où il avait répété allongé sur une méridienne. Dans ses dernières volontés, il demanda à être enterré au cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois où reposent tant de Russes blancs, mais à une condition : que sa tombe fut suffisamment éloignée de celle de Serge Lifar…

(« Sur scène à Paris » photo de Thierry Orban ; « En pointe », New York 31 mai 1967, photo de Richard Avedon ; « Portrait, 1965 » photo de David Bailey « Tombeau » photo de Jean-Pierre Dalbera)

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commentaires

886 Réponses pour Rudolf Noureev et son ange gardien

D. dit: à

Il etait veau, ce Noureev.

rose dit: à

Pierre Assouline, merci de ce papier
Trois coquilles
Michel Canesi aura mis trente ans
pour tromper
?
Le kilim qui recouvre sa tombe est constitué de minuscules mosaïques colorées ; son appartement était décoré ainsi, de kilims et avec de riches tentures et soieries dans une forme d’exubérance russe qui, in fine, ne l’aura jamais quitté.
À côté de sa tombe (derrière), un banc de pierre (béton ?) pour prier.
Il a vécu comme une météore, illuminant le ciel. À lui, et à Patrick Dupond, merci.

renato dit: à

Le tombeau de Noureev, œuvre du scénographe Ezio Frigerio, photo de Jean-Pierre Dalbéra.

Phil dit: à

Confidences de médecins, Gide eut le sien, Jean Delay, Mitterrand aussi, voitures-ballets.

Clopine dit: à

Non, Rose, ce n’est pas une coquille, cela découle de la phrase précédente (à mon sens)

Clopine dit: à

Voitures-ballets, excellent !

J J-J dit: à

Des souvenirs perso douloureux, merci pour cet émouvant papier…
Pas connu ce danseur sur scène, mais avaisj fort apprécié le roman de Colum McCann en son temps.
Merci également d’avoir rappelé sa critique par Bertrand Cardin. Ignore si j’aurai le courage de le lire, je salue néanmoins la décision de cet ami médecin du danseur d’avoir raconté cette histoire intime au sein de celle d’une génération ravagée.
Bàv,
(24.5.24_9.49)

renato dit: à

L’effet de « somptueux » du kilim kazakh est dû à la technique florentine : les tesselles polies sont collées sur la base avec un mastic composé de cire d’abeille et de résine chaude ; les joints sont mastiqués en intégrant entre les tesselles des grains de malachite ou de lapis-lazuli. Les milliers de tesselles présentant 20 nuances de rouge et 10 nuances d’or, ainsi que plusieurs autres couleurs parmi lesquelles dominent de multiples nuances de bleu.
L’œuvre est conçue de telle sorte que la perfection des plis du tapis suggère que le cercueil est posé sur le sol.

Petit Rappel dit: à

Noureev : Maître de Ballet sans égal. Il disait «  tu dois danser mieux que cela parce que tu es mon ami ( e) ». Et cela marchait! On lui doit aussi la nomination de Xenia Poliakov, emporté par le même fléau. MC

closer dit: à

Après le défunt Pivot et le couteau de Rushdie, vous n’avez rien de plus marrant à nous proposer Passou?

Jazzi dit: à

« En 2003, Michel Canesi confie le manuscrit d’une ébauche de roman coécrit avec le Dr Jamil Rahmani à André Téchiné sur un sujet qui lui tient à cœur et qui traite de l’émergence du sida dans le Paris des années 1980. Ce dernier trouve l’idée intéressante et décide de s’en inspirer pour l’écriture de son film Les Témoins, sorti en mars 2007, que la critique a salué. Le film a reçu un césar (meilleur second rôle masculin) pour l’interprétation de Sami Bouajila. »
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=109394.html

Jazzi dit: à

« Au printemps 2017, paraît son cinquième roman, Villa Taylor, aux éditions Anne Carrière, coécrit comme toutes ses ouvrages précédents avec son confrère médecin Jamil Rahmani. Cette fiction a pour décor la mythique « Villa Taylor » de Marrakech où de nombreuses personnalités ont séjourné : Winston Churchill, Franklin Roosevelt, Charlie Chaplin….
En avril 2024 le récit des onze dernières années d’accompagnement de son ami Rudolf Noureev est paru aux éditions Plon-bouquins, sous le titre : « Le crépuscule d’un dieu » . » (Wiki)
https://www.radioclassique.fr/wp-content/thumbnails/uploads/2019/05/michel-canesi-et-jamil-rahmani-article-tt-width-1200-height-630-fill-0-crop-1-bgcolor-ffffff.jpg

Jazzi dit: à

Michel Canesi n’est pas un ange solitaire, lui aussi a son ange et ils écrivent à quatre mains….

Marie Sasseur dit: à

Très bon roman,  » villa Taylor « , d’ailleurs chroniqué sur la rdl.

Marie Sasseur dit: à

Où en est-on de ce fléau, c’est en posant cette question à mon ami Google, puisque cette question de santé publique évoquée dans le billet n’est envisagée que comme une enquête d’opinion e…y manquent aussi les toxicomanes,
on trouve cette épidémie pour l’instant inexpliquée :

« ENQUÊTE – À Ratodero, dans le fief de la dynastie politique de la famille Bhutto, une mystérieuse épidémie de sida sévit depuis le début de l’année 2019. Des milliers d’enfants ont été contaminés. C’est le plus grand scandale sanitaire du Pakistan moderne. »
Figaro mai 2024

D. dit: à

J’aime beaucoup la danse classique et j’ai un peu le regret de ne pas en avoir fait.
Je suis surpris qu’autant d’homosexuels se trouvent dans ce milieu. Ce n’est pas une critique ni un reproche mais un constat.
Moi n’étant pas homosexuel suis très attiré par la danse, classique ou pas.

Marie Sasseur dit: à

Une biographie de Noureev sur ses onze dernières années, par son ami médecin, oui, encore que l’intérêt semble un peu limité…
Sinon, il y a un métier d’avenir : biographe hospitalier.

Danseur étoile, une biographie comme in biopic aurait mieux fait sensation.

Un peu comme  » Billy Elliot  » la transformation d’un « vilain petit canard », en un cygne majestueux, un final grandiose.

https://youtube.com/shorts/cT0zzQWFTgI?feature=shared

Jazzi dit: à

« Moi n’étant pas homosexuel suis très attiré par la danse, classique ou pas. »

Fallait sauter le pas et tu te serais peut-être retrouvé dans les étoiles, D. !

rose dit: à

La perfection des plis du kilim est liée à la petitesse des tesselles qui constituent la mosaïque.
Une œuvre d’art.

D. dit: à

Je ne sais pas pourquoi renato parle de tapis. A mon avis, il n’a tout simplement rien compris. Mais chut. Pas de polémique inutile.

Jazzi dit: à

renato a osé danser nu, D. !

Edmond Poivre dit: à

Michel Canesi aura (mis) trente ans à ne pas écrire Le crépuscule d’un dieu

Clopine dit: à

Le problème, c’est la connivence. L’humour est tellement basé sur ça ! Je veux dire, vous êtes dans une assemblée, un groupe, qui se bat pour une noble et juste cause. Ben vous allez en ironisant (façon « ben voyons ») adopter le langage et les façons des tenants de la pensée qui vous est le plus radicalement opposée. Par exemple, pour vous moquer des racistes, vous allez « entre vous » adopter la même manière de parler d’eux que le plus connard de vos voisins, parce que vous savez que vous allez être compris de ceux à qui vous vous adressez, parce que vous êtes absolument sûrs qu’il n’y aura aucune équivoque. Mais le problème, c’est que sur le net, il y a toujours une équivoque, parce que n’importe qui peut cliquer.

Moi, par exemple, (et même si je sais que Jazzi ne peut plus me blairer au point de faire comme si je n’existais déjà plus, et donc qu’il n’en a rien à foutre de mon opinion sur lui), je crois sincèrement que son expression sur « les gogols » n’était absolument pas méprisante. Elle soulignait juste l’acception discriminante de notre société, et feignait de s’en emparer pour mieux s’en distancier.

Mais ce sont des jeux de mot subtils, or la toile, c’est-à-dire la masse, écrase tout.

Clopine dit: à

soyons plus précise : pas « la même manière de parler d’eux », mais « la même manière de parler qu’eux ». Or mes doigts gourds !!!

Clopine dit: à

Donc : ‘la même manière de parler d’eux (les blacks, les beurs) que le plus connard de vos voisins ».

Ca va, là ?

Clopine dit: à

Je pense que c’est aussi ça, l’appauvrissement de la pensée via internet. Je veux dire, n’importe quelle pauvre fille comme moi qui tente de s’exprimer, avant, utilisait un « cérémonial », enfin, je veux dire, on a tous connu ça, rassembler les objets matériels autour de l’acte d’écrire, le papier, la règle pour souligner le tire, l’écriture soignée, jusqu’à l’ouverture du cahier où l’on voulait consigner ses pensées, bref, oui, un cérémonial, et l’idée que vos prédécesseurs avaient fait de même, su parchemin au cahier, de la plume d’oie au stylo fluo, créait une sorte de continuum…

Et puis les machines, n’est-ce pas.

Et aujourd’hui les machines. Vous tapez sur votre portable une lettre, la machine vous propose la suite. Vous êtes content, vous n’avez pas à taper, par exemple « anticonstitutionnellement », la machine a intégré votre propos, « sait » que vous êtes en train de parler de ça, vous « propose » d’utiliser ce qu’elle vous « suggère »…

Comprenez-vous ce que je dis ? Ou bien haussez-vous les épaules, et allez vous rafraîchir sur les blogs plaisants, si plaisants, d’un Jazzi, qui en réalité ne réfléchit que ses plaisirs, sans jamais réfléchir tout court ?

renato dit: à

Dans un court apologue du Phèdre, Socrate conteste l’importance de l’écriture, dont le dieu égyptien Thot aurait été l’inventeur, au profit de l’oralité. Or, nonobstant l’écriture, la pensée ne s’est pas appauvrie. Enfin, peu importent les outils.

Passou dit: à

Merci à mes correcteurs

Clopine dit: à

Ben non,Renato, c’est trop court, de dire « peu importe les outils, ce qui compte c’est la pensée ». Ce point de vue surplombant fait l’impasse sur les affects.

renato dit: à

Je n’ai pas écrit « peu importe les outils, ce qui compte c’est la pensée », mais « simplement peu importent les outils ».

rose dit: à

opinion sur lui), je crois sincèrement que son expression sur « les gogols » n’était absolument pas méprisante. Elle soulignait juste l’acception discriminante de notre société, et feignait de s’en emparer pour mieux s’en distancier.

Pas du tout.
Notez :
émasculer ma pensée.
Tout à la fois je ne sais pas quoi et provocatrice.
Je mettrai deux qui pratiquent le Sumo en face et vérifierai s’ilny a la même crainte d’émasculation, et le même goût de je ne sais pas quoi et provocation.
Et je trouve que les jeunes gens et jeunes filles qui sont nés trisomiques et leurs parents et les gens qui les aiment n’appellent en rien le terme de joyeux gogols.
Bien sûr que c’est fait exprès.
On s’en prend systématiquement à plus faible que soi. Jusqu’à rébellion.

rose dit: à

Donc qu’il soit censuré et viré, je trouve cela justifié.

Jazzi dit: à

Pas faut, ce que disait Paul à propos de rose !

Jazzi dit: à

Faux…

Jazzi dit: à

« trisomiques »

Cela aussi m’a été reproché par les tenants de la police des mots, rose.
On doit dire « atteint de trisomie » ou quelque chose comme ça !

D. dit: à

Bien fait pour toi, Jazzi. Je suis bien content.

Damien dit: à

Ce n’est pas dans un « court apologue du Phèdre » que Socrate dénie toute valeur à la chose écrite par rapport à l’expression orale, c’est sur toute la longueur de ce dialogue dans sa thèse fondamentale elle-même. Je m’étais intéressé à ce dialogue, et au texte de Derrida qui lui est consacré.
« Or, nonobstant l’écriture, la pensée ne s’est pas appauvrie. » Ah bon ? Vraiment ? Dans le passage de l’oralité à l’écrit, la pensée s’appauvrie nécessairement. C’était déjà une obsession chez les Grecs. La tradition comme origine inaccessible. On n’approche pas de la tradition, de son discours, ou si peu. L’écriture reste une trace inespérée, sans doute, mais qui ne remplace pas la parole. Un humoriste anglais disait que quelqu’un qui ne lit pas n’est pas plus avancé que quelqu’un qui ne sait pas lire. Il serait plus juste de noter que la lecture ne sert pas à grand chose, pour l’ambitieux qui cherche la vérité. Les discours écrits, dit Socrate/Platon ne sont pas « quelque chose de plus qu’un moyen de rappeler, à celui qui les connaît déjà, les choses traités dans [un] écrit » (275b). Bonne soirée les zombies !

renato dit: à

L’apologue en question est bref, une vingtaine de lignes, et le nom de Thot revient 5 ou 6 fois, il me semble. C’est à ce segment que je faisais référence.

MC dit: à

« Une pauvre fille comme moi qui tente de s’exprimer « . Excellent résumé du cas Clopinien. MC

closer dit: à

Moi aussi j’aime la danse mais beaucoup moins les danseurs que les danseuses. Les hommes sont trop musclés et athlétiques, trop proches des gymnastes pour les moins bons.
En revanche la grâce aérienne des ballerines m’enchantent.

rose dit: à

Atteints de trisomie c’est comme atteints de la maladie d’Alzheimer.
Beaucoup mieux que de dire les trisomiques et les alzheimers. D’accord sur ce point.
.

Damien dit: à

L’apologue en question est bref, une vingtaine de lignes, et le nom de Thot revient 5 ou 6 fois, il me semble.

C’est plutôt un mythe qu’un apologue, je pense, « petite fable visant essentiellement à illustrer une leçon de morale ». Par ex. le mythe de la caverne, du grec « muthos », récit légende.

renato dit: à

Puisque l’apologue est une fable allégorique ou une succincte opérette narrative à vocation nettement pédagogique…

Samuel dit: à

Pourquoi le plaisir de regarder des femmes musclées, est un plaisir de pédéraste ?

FL dit: à

Dans « Bardabrac » (ou l’un de ses suites) Gérard Genette rappelait que le « Général » il n’y en a qu’un.

C’est vrai.

Et je tiens à ajouter que le « Marquis », il y en a qu’un aussi.

FL dit: à

Genette dans cette série écrit un français alambiqué pas très gracieux.

J’en conclus que tout le monde n’est pas doué pour la phrase longue. Marcel Proust oui. Le duc de Saint-Simon oui. Gérard Genette non.

FL dit: à

D’ailleurs je suis tombé récemment sur une rupture de construction (dans « Libération » je crois) tellement en rupture qu’il n’y avait qu’une conclusion à en tirer: ce n’était pas une rupture de construction, c’était une phrase incorrecte.

Laissons les ruptures de construction au Duc. Tout le monde ne s’en tire pas.

FL dit: à

* ou l’une de ses suites

rose dit: à

Ai vérifié, puisque si à terrible on rajoute idiote cela devient difficile et bien non, c’est bien ça : l’anacoluthe est une magnifique rupture de construction.
Y a des gens qui s’occupent de n’importe quoi, et d’autres qui ne s’occupent que de choses sérieuses.

Et l’apologue est usité tout le temps par La Fontaine qui a honteusement pompé Ésope. Il a sauté le pas, lui.

Le lion et le rat, au hasard. Mais La cigale et la fourmi aussi. Sans oublier Le corbeau et le renard.

rose dit: à

Chez Soleil Vert
Tout part en cacahuète.
Peanuts butter.
Et lire ds le dernier paragraphe
Au final
Je souffre grave.

puck dit: à

il est né en Sibérie… comme Mirra Aleksandrovna Andreeva…

mais ça n’a absolument rien à voir avec le transe sibérien, je veux dire c’est pas à cause de lui qu’on a donné ce nom.

puck dit: à

si Andreeva gagne Roland Garros cette année elle n’aura pas droit à son hymne.

pas plus si c’est Ryna Sabalenka d’ailleurs.

Claudio Bahia dit: à

@ « En revanche la grâce aérienne des ballerines m’enchantent. »
oui, moi aussi, mais il s’agit d’un art profondément inégalitaire et discriminant. Pensez aux dames Botero ! Mais tout cela va changer, tout le monde doit pouvoir être ballerine, non mais (comme dit D).
Elle, par exemple, Thais Carla, c’est une dançarina e digital influencer, et en plus ela canta….
https://www.youtube.com/watch?v=8hlk5kA1QJE&ab_channel=TVAratu

Cela dit, et sans vous vexer, je crois que c’est « …m’enchante »

puck dit: à

Boris Johnson a dit il y a qq jours le seul truc à peu intelligent qu’il n’ait jamais dit.

il a dit : « si les russes gagnent en Ukraine ce serait catastrophique parce que l’occident perdrait son hégémonie ».

même les Monty Python n’auraient pas osé sortir unb truc pareil, pourtant eux aussi c’était des comiques.

rose dit: à

Moi aussi, enfant, je rêvais la gloire. Plus danseuse qu’écrivaine d’ailleurs. J’y suis, en toute majesté.
Il est quand même très bien dans le tête à tête, Bernard.
Sinon, sa maison blanche à elle, dans un nord de l’autre côté de l’Atlantique est vraiment splendide. Elle est au service des oiseaux comme ma maman qui dit tantôt « ma tourterelle ».

rose dit: à

Il est temps que l’Occident perde et son hégémonie et son goût des orgies.
J’ai déjà passeport et visa pour Saint Pétersbourg.

rose dit: à

Je stoppe au suicide d’Antineous, que j’ai chez moi. Et prie pour Hadrien qui a fait raser Jérusalem, l’hérétique. Bref, à dix-neuf ans s’intéresser à tout ça, c’est en avoir raté bien des câlins, Marguerite. Écouterai la suite lorsque j’aurais bien consolé Antineous, et conseillé à Hadrien de sauter le pas. Patratas. Dare dare.

rose dit: à

Marius. Petit pas.

rose dit: à

Un sumo gros bras pour voir la densité de l’irrespect, si elle décroît quelque peu.

rose dit: à

j’espérais la gloire, à la reécoute.

rose dit: à

Enfin, Il ne s’agit pas d’un pseudo mais d’un anagramme à un C près.

Damien dit: à

Qu’est-ce qu’un « apologue » ? Ceci : « En fait, l’Antiquité a connu deux formes essentielles d’apologue [réf. nécessaire] : les fables — en prose du grec Ésope (vie siècle av. J.-C.), en vers du latin Phèdre (ier siècle ap. J.-C.) auxquelles on ajoutera les textes indiens — et les paraboles de l’Évangile. Si les premières utilisent très souvent des animaux comme personnages, les secondes mettent en scène des êtres humains à qui se trouve délivré un enseignement moral issu des paroles du Christ. » (Wikipédia) Platon n’est pas cité. Quant au Christ, oui, mais ses apologues sont nommés « paraboles ». Parabole, de parole, récit allégorique. Très bonne explication du philosophe Jean-Luc Marion, dans je ne sais plus quel livre. Et dans « Evguénie Sokolov » de Gainsbourg, sous-titré « Conte parabolique », l’histoire d’un artiste-peintre obsédé par ses vents et qui meurt dans ses excréments. Donc attention aux mots, chaque emploi doit être précis, même si le mythe de Platon a éventuellement et secondairement une portée parabolique. Mais c’est d’abord un mythe.

Marie Sasseur dit: à

Élisabeth Platel évoque dans cet hommage, lien ci-avant, l’oreille musicale de Noureev dans la même veine que Balanchine, lequel revendiquait quand même une petite avance sur Noureev.
Étrange destin aussi que celui de Balanchine, passé à l’Ouest aussi mais 40 ans plus tôt, et décédé d’une autre maladie nouvellement diagnostiquée.

Damien dit: à

L’apologue a une portée morale, tandis que le mythe a une portée anthropologique. C’est très différent. Quel rapport entre une fable de La Fontaine et le mythe de la caverne ? Ce sont deux langages distincts, deux manières presque opposées de communiquer des vérités qui ne sont pas du même ordre.

closer dit: à

Thais Carla Claudio… Quel phénomène…
‘Ta do Rio…
La grâce m’enchante, vous avez raison, mais les ballerines m’enchantent; il doit bien y avoir un nom pour la faute qui consiste à accorder avec le nom qui précède immédiatement au lieu du sujet.

Rose, La Fontaine n’a pas « honteusement » pompé Esope; il n’a jamais nié sa dette qui, à l’époque, ne posait aucun problème, au contraire.

Damien dit: à

Dans un sketch, Chevalier et Laspalèse, les deux abrutis de service, parlent de Noureev. C’est je crois Chevalier, l’imberbe émacié, qui dit : « Qu’est-ce que tu nous fais Noureev ? » Comme si Noureev était un monstre humain archétypal. Chevalier et Laspalès, les acteurs de « Ma femme s’appelle Maurice » ! Ils ne m’ont jamais fait rire, je dois dire. L’humour et eux, ça fait deux. Heureusement, ils ont disparu depuis longtemps.

closer dit: à

Il est fort ce Damien, mais on s’endort. Il est temps que Passou renonce aux nécrologies et aux tentatives d’assassinat pour passer à des sujets plus légers.

Damien dit: à

La Fontaine a placé en préface à ses Fables sa vie d’Esope le Phrygien, où il dit qu’on sait peu de choses sur lui. C’est un très joli texte. personne n’a jamais reproché à La Fontaine d’avoir plagié Esope. Ou de s’en être inspiré. Si La fontaine avait fait comme si Esope n’avait jamais existé, voilà qui eût été criminel. C’est n’importe quoi de trouver ça ici !

Janssen J-J dit: à

Saluons le courage de JMG Le Clezio pour avoir fait valoir à juste titre ses droits à bonne bonne retraite complémentaire, spoliée depuis des plombes par l’AGESSA.
L’occasion d’un nouveau roman à venir, espérons-le… Enfin un objet d’autobiographie tout aussi cruel et légitime que celui d’un couteau planté dans un cou !
La littérature doit quand même pouvoir assurer l’alimentaire à ses auteurs, à la retraite, dès lors qu’ils aspirent à y parvenir. Après tout, les prix Nobel et autres sont des gens bin ordinaires, comme nous autres, hein ? Ils vivent aussi dans le monde d’un Etat-providence réel. Pas vrai, Annie ?
Comme le disait récemment un soleil jaune, « toute théorie est grise, mais vert florissant est le Rameau de la musique ». Pour sûr !
Bàv à semblable herdélie dansante et plurielle, en ce samedi matin de paix et de joie extrême, 25.05.24_9.45

D. dit: à

C’est grâce à moi, Jazzi, que ça s’arrange. Mais chut !

pourmapar dit: à

Noureev était un exceptionnel danseur et un remarquable maitre de ballet. La découverte et la mise en avant de Sylvie Guillem en est le parfait exemple. Danseuse impressionnante parmi les hautes techniciennes russes de la danse elle s’en démarque par l’ élasticité athlétique de son corps formé par la gymnastique de haute compétition. Elle semble créer l’ espace autour d’ elle. Magnifique!
https://www.facebook.com/medicitv/videos/532056468971415/

pourmapar dit: à

l’ élasticité athlétique de son corps formé par la gymnastique de haute compétition

Et Noureev a été le premier à le remarquer en la faisant danseuse étoile à dix-neuf ans.

D. dit: à

Moi, Chevallier et Laspallès m’ont toujours fait beaucoup rire. Par contre Molière, bof bof. Et pourtant Dieu sait comment j’aime Louis et le Grand Siècle, combien il comptait pour moi et moi pour lui, jusqu’à nous confier l’une de ses enfants, que nous chérissions. Jean-Baptiste, ce Molière ne fut jamais au point de convergence de nos idées mais j’en fis mon affaire et tout se passa plutôt bien.

racontpatavi dit: à

Désolé de le signaler ici, mais le cimetière de Ste. Geneviève des Bois me rappelle la tombe de ma belle-mère et de l’un de mes beaux-frères.
La partie russe de ce cimetière est assez exceptionnelle à visiter, surtout à l’ époque où les vivants vont parler par tradition à leurs morts.
Hommage, in memoriam, au poète Oleg Ibrahimof, médecin de l’ avenue Gabriel Péri.

renato dit: à

Il y a « une différence entre « musculature bien développée » et « femme musclée ». Mais qu’importe, le « brave type avec une pipe qui ne dit pas grande chose » est sorti de son silence et a dit la sienne juste pour réitérer l’un de ses jugements préconçus.

Et l’autre, qui n’abandonne pas même si on le confronte au dictionnaire !

D. dit: à

Jazzi, il faut que tu comprennes que je sais apprécier une plastique corporelle ou les traits d’un visage masculin sans pour autant éprouver une quelconque l’attirance sexuelle. C’est différent avec le sexe féminin, là je dois parfois lutter pour que le démon ne sorte pas victorieux.

J J-J dit: à

cette perfidie de béjard sur noureev atteint par la maladie, rapportée dans ce billet. Quand même ! -… Quand on se souvient de son adulation pour ce merdeux de jorge donn qui mourut dans les mêmes conditions, on se dit qu’il y avait pas vraiment photo, rino !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jorge_Donn
M’enfin, tout ça c’est de l’histoire ancienne de « sidaïques », comme aurait dit jean-marie lp, sans la connivence de jzmn qui aurait ajouté « sidaïques gogols »… Pas vrai, Nicolas ? (lolstein)

D. dit: à

Noureev était tatar. Ses arrières grands-parents cultivaient des pastèques.

D. dit: à

Je vais au marché chercher mon tract pour Valérie H. et me payer une bonne rigolade sous cape.

Marie Sasseur dit: à

R’né devrait dire merci à Damien, qui prend le temps de lui préciser que Platon était un grand mythomane. Et La Fontaine un excellent moraliste. Et que les grecs étaient des maîtres d’éloquence.

C’est toujours comme ça avec les motodidactes comme René et charolais, des miliciens ignares.

renato dit: à

J’ai entendu dire que près de Naucratis, en Égypte, il y eut un dieu, l’un’ des plus anciennement adorés dans le pays, et celui-là même auquel est consacré l’oiseau que l’on nomme Ibis. Ce dieu s’appelle Theuth. On dit qu’il a inventé le premier, les nombres, le calcul, la géométrie et l’astronomie ; les jeux d’échecs, de dés, et l’écriture. L’Égypte tout entière était alors, sous la domination de Thamus, qui habitait dans la grande ville capitale de la haute Égypte ; les Grecs appellent la ville de Thèbes l’Égyptienne, elle dieu, Ammon. Theuth vint donc trouver le roi, lui montra les arts qu’il avait inventés, et lui dit qu’il fallait en faire part à tous les Égyptiens, celui-ci lui demanda de quelle utilité serait chacun de ces arts, et se mit à disserter sur tout ce que Theuth disait au sujet de ses inventions, blâmant ceci, approuvant cela. Ainsi Thamus allégua, dit-on, au dieu Theuth beaucoup de raisons pour et contre chaque art en particulier. Il serait trop long de les parcourir ; mais lorsqu’ils en furent à l’écriture : cette science, ô, roi ! lui dit Theuth, rendra les Égyptiens plus savants et soulagera leur mémoire. C’est un remède que j’ai trouvé contre la difficulté d’apprendre et de savoir. Le roi répondit : Industrieux Theuth, tel homme est capable d’enfanter les arts, tel autre d’apprécier les avantages ou les désavantages qui peuvent résulter de leur emploi ; et toi, père de l’écriture, par une bienveillance naturelle pour ton ouvrage, tu l’as vu tout autre qu’il n’est : il ne produira que l’oubli dans l’esprit de ceux qui apprennent, en leur faisant négliger la mémoire. En effet, ils laisseront à ces caractères étrangers le soin de leur rappeler ce qu’ils auront confié à l’écriture, et n’en garderont eux-mêmes aucun souvenir. Tu n’as donc point trouvé un moyen pour la mémoire, mais pour la simple réminiscence, et tu n’offres à tes disciples que le nom de la science sans la réalité ; car, lorsqu’ils auront lu beaucoup de choses sans maîtres, ils se croiront de nombreuses connaissances, tout ignorants qu’ils seront pour la plupart, et la fausse opinion qu’ils auront de leur science les rendra insupportables dans le commerce de la vie.

Jazzi dit: à

Le léZard a été voir « Marcello mio » et en est sorti consterné !

renato dit: à

Dans une vie antérieure j’ai connu un oncle de Mastroianni, Umberto. Il était un bon sculpteur et assez lucide pour prédire que l’on aurait vampirisé son neveu après la mort parce qu’il était un homme bon. La dernière fois que j’ai rencontré Umberto, Marcello venait de mourir et je lui ai rappelé sa prédiction. Je me souviens qu’il m’a répondu : « Ne sois pas impatient ».

J’avoue que je n’ai pas compris le rapport entre être un homme bon et être parasité après sa mort, mais je suppose que l’expression avait du sens pour Umberto.

Une sculpture de UM
https://www.ansa.it/webimages/news_base/2020/7/21/f0cf4e857603682688fbbba9a7b8c3da.jpg

closer dit: à

Bien vu, JB!
Ce qui est consternant aussi, c’est la complaisance de la critique pour ce pensum.

Jazzi dit: à

C’est un film produit par la RAI, renato !

Jazzi dit: à

Copinage et coquinage, closer.

Jazzi dit: à

Il semble que le Festival de Cannes 2024 ne sera pas un bon cru, non plus.

renato dit: à

Peu importe qui l’a produit, JB.

Cela dit, je ne l’ai pas vu et ne me donnerai pas la peine de le voir, mais tous les retours que j’ai eus ne sont pas gratifiants.

Jazzi dit: à

Mais il est bon de se faire une opinion par soi-même, renato…

renato dit: à

Et oui, maintenant je perds du temps et de l’argent pour me faire une opinion, JB !
J’ai des amis qui ont ma confiance et je crois donc en leur jugement, quelques-unes de leurs observations :
l’idée est bonne mais la réalisation laisse à désirer ;
le récit, bien qu’ancré dans un contexte réel, prend des connotations qui frisent l’absurde ;
le récit, bien qu’ancré dans un contexte réel, prend des connotations qui frisent l’absurde, sans conséquence logique, ce qui fait de l’œuvre une pâle et vulgaire imitation de vieux succès du passé ;
le film ne répond à aucune des questions posées au début.

Enfin, tout le monde a sauvé les acteurs.

Jazzi dit: à

« Enfin, tout le monde a sauvé les acteurs. »

Pas au mieux de leur forme.
Même la grande Catherine, d’habitude toujours juste, semble mal à l’aise et engoncée dans son propre rôle de mère et d’ex compagne de Marcello (ils n’ont jamais été officiellement mariés).

renato dit: à

Évidemment, puisqu’il n’a jamais divorcé de Flora Carabella, JB.

renato dit: à

« Pas au mieux de leur forme. »

Raison invoquée : compte tenu du fait qu’un acteur voit les limites du travail qu’il effectue, il est compréhensible qu’il donne le meilleur de lui-même sans se surpasser.

Jazzi dit: à

Quand Albert Einstein a rencontré Charlie Chaplin en 1931, Einstein a dit : « Ce que j’admire le plus dans votre art, c’est son universalité. Tu ne dis pas un mot, et pourtant le monde te comprend. « C’est vrai.  » Répondit Chaplin, « Mais ta gloire est encore plus grande. Le monde t’admire, quand personne ne te comprend. « 

Clopine dit: à

Je signale à votre attention l’émission de France Culture « carbone 14 », consacrée à l’archéologie, et qui traite aujourd’hui, tenez vous bien, de Proust archéologue. Une trouvaille !

closer dit: à

« Copinage et coquinage sont les deux mamelles du Festival », JB.

A propose de Cannes es tu déjà passé devant le siège parisien de Nouvelle Energie, le parti de David Lisnard? Il se trouve Rue des Entrepreneurs près de la caserne des pompiers. Etant donné sa taille (pour un parti à peu près inconnu) et le prix de l’immobilier à Paris, je serais très surpris qu’il ne serve qu’à promouvoir sa prochaine candidature à la Mairie de Cannes…

Clopine dit: à

Avec la voix de Nathalie Mauriac, une de des créatures que le berceau desquelles les bonnes marraines fées se sont penchées. Pensez : arrière petite nièce de Marcel, et Mauriac en plus…

Clopine dit: à

Je recommence : une de ces créatures sur le berceau desquelles…

Clopine dit: à

« la mémoire et l’oubli ». L’émission est passionnante !

Clopine dit: à

Ça conforte ma conviction que les lecteurs de Proust , non seulement se lancent dans leur recherche d’eux mêmes, mais ne peuvent faire autrement que de témoigner de leurs lectures. Ah là là.

FL dit: à

Commencé à lire un livre de Florence Dupont nommé « L’Affaire Milon » qui est un commentaire historique et anthropologique du « Pro Milone » de Ciceron.

Le chapitre XV décrit la villa et les somptueux jardins de l’aristocrate Clodia, sur les bords du Tibre à Rome.

Or ça n’est pas sans intérêt puisque c’est là que Catulle venait réciter ses vers. Clodia: une espèce de précieuse avant la lettre.

Toujours fascinant de découvrir l’histoire derrière un texte. Et dans le cas de Clodia c’est pas du tout ce qu’on imagine.

Donc le frère de Clodia, c’est lui qui se fait assassiner dans l’affaire Milon.

FL dit: à

Enfin « commentaire ». Ca prend souvent l’aspect d’un récit.

Clopine dit: à

Et ça relance ma curiosité pour ce bouquin fantastique qu’est la Recherche. Pensez ! Une commerçante comme Laurence Grenier y puisera un fonds de commerce de « gadgets proustiens »(à vendre), une cinéaste comme Véronique Aubouy la trame d’un projet documentaire de quarante ans d’âge, un fils de garagiste comme François Bon recensera les technologies apparaissant au début du vingtième, des mâles dominants comme les Enthovens père et fils pondront un « dictionnaire amoureux », Sollers glissera sur Proust et Venise, Laure Murat règlera ses comptes avec son milieu familiale, tel botaniste évoquera les mille plantes s’échappant de la Recherche, etc… Et notre biographe préféré, note hôte donc, livrera des « auto dictionnaires » en veux-tu en voilà. Un livre déclinable à l’infini !

Samuel dit: à

Pourquoi Clopine devient de plus en plus lourdingue. Aussi lourdingue que les deux enclumes de la Rdl, Janssen et Rose ?

D. dit: à

Qu’est-ce que c’est que cette histoire à la con de garagiste, encore ?

et alii dit: à

à propos de PLATON et d’internet, @renayo, je rappelle l’oeuvre de B.STIEGLER? que je n’ai pas découverte en cours de philo, mais en écoutant FRANCE MUSIQUE où était diffusée une émission autour de lui,
( Directeur de l’Institut de recherche et de coordination acoustique/musique (Ircam).)
désolée, je ne co -picole pas, même au champagne!
bonne suite

et alii dit: à

juste un lien pour un entretien d’introduction avec Stiegler

et alii dit: à

excuse:Renato!

Clopine dit: à

François Bon, écrivain, est fils de garagiste. Après des études scientifiques, il a été ingénieur dans le nucléaire, avant de se lancer, en avant-coureur, dans le projet de construire un endroit qui mêlerait l’informatique et la littérature. Il a donc créé « le tiers-livre »,et a rassemblé ainsi autour de lui une petite communauté de personnes persuadées que l’écriture allait trouver grâce à l’informatique des formes nouvelles, notamment pour tout ce qui est circuits éditoriaux. C’était naïf, sans doute, et tout ceci a évolué à toute vitesse, et aujourd’hui force est de constater que les blogs littéraires « ne nourrissent pas leur homme », que ceux et celles qui gagnent leur vie sur internet sont « les influenceurs » qui se filment dans le plus profond de la vacuité, m’enfin Bon a de cette façon chopé le virus et est devenu écrivain. Il a notamment écrit une « autobiographie des objets »qui est une sorte de récit de son enfance à travers les objets techniques et/ou scientifiques rencontrés soit à l’école, comme le pied à coulisse, soit dans le garage paternel ou encore chez lui, comme la machine à laver. Occasion aussi d’expliquer la profonde transformation du monde (« avant », on connaissait l’usine qui fabriquait la machine à laver, les process de fabrication n’étaient pas éclatés, le monde avait du sens..). Forcément, avec une sensibilité pareille, quand Bon a lu Proust, il a relevé tout ce qui, dans le monde proustien, témoigne de l’arrivée de technologies nouvelles (le calorifère, l’aéroplane, le téléphone, etc.) et de sa répercussion dans la vie matérielle mais aussi spirituelle des protagonistes. Le livre de Bon sur Proust s’appelle « Proust est une fiction », et je maintiens qu’il s’inscrit dans ce « courant littéraire » qui consiste à témoigner, pour chaque lecteur,de sa lecture de la Recherche en ce qu’elle le concerne lui (dans le cas de Bon, un fils de garagiste donc). A part ça Bon fait de la radio et des émissions sur, par exemple, Lovecraft ou les Rolling Stones, et plein d’autres trucs. Est-ce que mon propos est plus clair ainsi ?

Damien dit: à

Le palmarès de Cannes me déçoit. « Anora » de Sean Baker, c’est le remake de « Pretty Women », la vulgarité exponentielle en plus, une daube comme le coréen « Parasites ». Tous les films et acteurs qui m’intéressent ont été oubliés du palmarès, seuls les films débiles ont eu droit à quelque considération… Consternant !

rose dit: à

C’est l’époque.
J’avais lu les prévisions de l’équipe de Libé qui étaient autrement réjouissantes.
Pas grave. J’irai voir le film indien, aussi la palme d’or et pas sûre d’éclater de rire. Après Emma Stone, nous avons cette petite jeune femme formidable d’énergie qui pratique le sexe décomplexé. Attendons voir. Donc, une caricature peut devenir une palme d’or.

rose dit: à

Enfin bon.

rose dit: à

Moi, je, être garagiste, je trouve cela génial. On peut se spécialiser dans les motos ou les voitures anciennes.
Enfin bon, à chacun ses goûts.

rose dit: à

Bonne fête des mères aux papas. Parce que sans vous, nous ne l’aurions pas été. Et que cet état de fait, après fait l’amour dans une tendresse infinie teintée de folie douce est une des réussites parfaites que nous avons vécues : maman.

Marie Sasseur dit: à

Chacun y va de son  » grand jeté « , et plutôt sans élégance, quelle lourdeur…
Cependant il me faut remercier Damien, qui, soulevant une ânerie de René à propos d’un usage abusif du mot apologue, aura permis de remettre en lumière des considérations philosophiques sur l’enseignement, la valeur de l’ecrit comme une externalisation d’une mémoire ou plutôt une base de données, et qui ne possède pas le savoir ( science) en restera à brasser des bribes de connaissance sans avoir réussi à se les approprier ( comprises) ou à les répéter bêtement.

_____

C’est aujourd’hui dimanche…

Marie Sasseur dit: à

« Grand jeté de Sara Michelle Sarafina devant la Tour Eiffel (Photo : Magdalena Martin) »

Ohttps://danseclassique.info/wp-content/uploads/2022/10/grand-jete-sara-michelle-sarafina.jpg

Jazzi dit: à

« Anora » de Sean Baker, c’est le remake de « Pretty Women »

On voit que tu ne connais pas le cinéma de ce cinéaste singulier, dont j’avais beaucoup aimé son premier long métrage, « Tangerine », Damien !

Patrice Charoulet dit: à

Même si on me payait, je refuserais d’aller voir des danseurs à l’Opéra. Des musclés comme beaucoup d’autres.
Mais on ne me paiera pas.

renato dit: à

« Après « me too », «block out». »

Amal Clooney, avocate des droits de l’homme, qui faisait partie du panel d’experts chargés par le tribunal des crimes de guerre de donner un avis sur Netanyahou, a été critiquée par des concombres de mer avec voix sur internet simplement parce qu’elle ne s’est pas comportée comme l’un d’entre eux à propos des événements de Gaza.

N.B. Elle a signé la condamnation du comportement de Netanyahu…

https://www.ft.com/content/aa2089c5-6388-437d-bf5c-9268f3a788ce

Damien dit: à

Baroz, je vais aller voir ce navet annoncé, malgré ma prévention. Je ne vends pas la peau de l’ours. Dans un article du Monde ou du Figaro, je ne sais plus, les journalistes font cette même comparaison avec « Pretty Woman ». C’est une comparaison qui s’impose, ne vous en déplaise, Baroz, vous dont la cinéphilie dépasse la mienne, car vous êtes une lumière éternelle, alors que moi je ne suis qu’une flaque d’eau, du pipi de chat, de la crotte de bic. Bonne journée quand même, radieux Céaucescu des cinémas !

Jazzi dit: à

« je ne suis qu’une flaque d’eau, du pipi de chat, de la crotte de bic. »

Ne fais pas ta Clopine, Damien !
Tu es le phoenix de Marie Sasseur, ce n’est pas rien.

renato dit: à

En bref, selon les concombres de mer, en tant qu’épouse de George Clooney, Amal aurait dû condamner Israël sur tous les médias sociaux.

Déjà, « en tant qu’épouse de GC », c’est la réduire à une espèce d’appendice du mari.

Puis l’ignorance de la fonction qui a été la sienne dans la mission que la CPI lui avait assignée.

closer dit: à

Et des danseuses Monsieur Charoulet?

closer dit: à

Bon prétexte Damien! Dites plutôt que vous voulez exercer votre voyeurisme…

Marie Sasseur dit: à

Tout à fait différent de danse avec sex-toy , le pole sport.

« Le pole sport mêle danse et acrobaties autour de la barre verticale de pole. Si la technique est identique au pole art, le pole sport insiste davantage sur l’aspect gymnique et la performance physique. Il y a ainsi peu de transitions ou de danse entre chaque figure interprétée. Cette activité de pole dance exige agilité, souplesse, force, équilibre et endurance – un sport exigeant. »

https://www.ffdanse.fr/disciplines/pole-aerien/pole-sport

D. dit: à

Mieux vaut être concombre de mer que concombre tout court, comme renato.
Question de neurones ou pas.

renato dit: à

Mieux vaut être un concombre tout court qu’ne fiente de moineau, comme DD.

D. dit: à

Oui, Rose, moi aussi j’aime beaucoup la mécanique et je crois bien m’y connaître en mécanique théorique, même sur des modèles récents bardés de capteurs et de calculateurs.
Mais quand il faut y aller manuellement, pour de vrai, c’est un tout autre sujet. Ce n’est pas le camboui qui me pose problème. Déjà il faut impérativement disposer d’un bon matériel, qui s’avère être extraordinairement nombreux. A chaque type d’intervention, il faut ceci et cela que l’on a pas. Il faut aussi souvent un pont de levage. Pour beaucoup d’opérations il faut être deux, voire trois. Il faut passer du temps à chercher des références de pièces, et pas de la camelote, et pas non plus hors de prix, aller parfois les réceptionner loin.
Bref, l’entretien mécanique bien réalisé est un art très respectable qui demande connaissance, effort, temps, patience et sérieux.

D. dit: à

Chaque constructeur a ses qualités et ses faiblesses. Et chaque modèle aussi. En dehors des petites voitures de début de gamme, on constate que les ingénieurs concepteurs intègrent très peu la facilité de maintenance. Ils n’en ont pas grand chose à foutre, et peut être même qu’ils ont pour consigne de faire exprès de compliquer certaines choses, notamment l’accessibilité des organes et le nombre de ceux-ci à démonter pour en atteindre un autre. Ne parlons pas de l’extraordinaire diversité des boulons. Le boulon restant une pièce présente en nombre sur tous les modèles, y compris les plus récents.
Je préfère ne pas vous parler de la réparation de carrosserie… un gouffre en heures de main d’oeuvre.

D. dit: à

Mueux vaut être une fiente de moineau, animal sympthique, qu’une chiure de mouche.

(Lao-Tseu)

D. dit: à

(musca merdicaca)

renato dit: à

Inutile de perdre son temps pour si peu, laissons au concombre de mer sa petite revanche.

Kilékon dit: à

(dans le cas de Bon, un fils de garagiste donc)

Après la fille du tenancier de café…
Vous avez dit Bon, Annie Bon? 🙂

Samuel dit: à

Pourquoi je préfère Pacôme Thiellement, l’exégète, à ce palabreur de François Bon ?

Clopine dit: à

Ben pourquoi « préférer » une personnalité sur une autre, quand elles n’ont absolument aucun point commun ? Thiellement n’a vraiment rien à voir avec Bon. Je comprends qu’on préfère, je ne sais pas moi, les carottes des sables aux carottes pleine terre. Voire qu’on préfère tel aliment que tel autre, en se référant non plus à leur nature propre mais sous l’unique prisme de leur rapport à nous. Mais classer deux paroles, deux pratiques, deux points de vue qui ont autant à faire les uns avec les autres que moi avec une danseuse du Lido, franchement !

et alii dit: à

bon?
bon pied, noureev, bon oeil Mannoni

une main dit: à

que moi avec une danseuse du Lido, franchement !

On en était resté à la divine Sylvie Guillem, franchement.

Jazzi dit: à

Le palmarès complet du Festival de Cannes 2024

Palme d’or : Anora de Sean Baker
Grand Prix : All We Imagine as Light de Payal Kapadia
Prix de la Mise en scène : Miguel Gomes pour Grand Tour
Prix du Jury : Emilia Pérez de Jacques Audiard
Prix du scénario : Coralie Fargeat pour The Substance
Prix d’interprétation féminine : Adriana Paz, Karla Sofia Gascon, Zoe Saldana et Selena Gomez dans Emilia Perez de Jacques Audiard
Prix d’interprétation masculine : Jesse Plemons dans Kinds of Kindness

Clopine dit: à

Ben oui, y’a des Sylvie Guillem y’a des danseuses du Lido, et il.y a cet océan de femmes qui vont tenter de s’exprimer, bon an mal an, ailleurs que sur le théâtre des corps, que ce théâtre soit un lieu de culture subventionné par l’état ou qu’il soit un cabaret, voire, dans le pire des cas, un bouge. L’essentiel est d’échapper à l’assignation. Ici, sur la rdl veux-je dire, que de condescendance !

D. dit: à

Ai écouté Bayrou sur France Inter. Ce type est fini depuis au moins 10 ans. Je ne comprends pas qu’il ne songe pas à une retraite tranquille.
Je le considère comme une beau parleur donneur de leçons, mais cherchant à présent ses mots, parfaitement incapable d’autre chose.
Le has-been dans toute sa splendeur. Merci de nous en débarrasser.

D. dit: à

Giscard dans les années 90 était du même tonneau. On ne savait pas comment lui dire.

Jazzi dit: à

Et comment le dire aujourd’hui à Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, D. ?

Clopine dit: à

Les femmes sont assignées à leurs corps comme on assigné un suspect à résidence. Ça s’appelle, je crois, la domination.

Kilékon dit: à

ailleurs que sur le théâtre des corps

C’est comme l’ Annie avec sa haine de son milieu d’ extraction!

une main dit: à

Les femmes sont assignées à leurs corps

C’est parce que vous êtes abominablement laide que vous affirmez cela, clopinedouche?
Un corps de laide comme une cordelette à l’esprit.
Sentez-vous belle et à vous la liberté!

closer dit: à

Si des gens sont prêts à payer pour voir de jolies filles danser plus ou moins dénudées et si ces jolies filles préfèrent cela à faire du ménage ou à tenir une caisse dans un supermarché, qu’est ce que cela peut bien vous foutre? Y a-t-il en France en 2024 une seule femme qui soit empêchée de devenir médecin, avocate, énarque, polytechnicienne, agrégée de grammaire (coucou DHH) si elle le souhaite et en a les capacités?

Un homme con et beau n’a pas cette ressource de gagner sa vie en montrant sa beauté sur une scène ou en tout cas beaucoup moins qu’une femme. Une femme belle et intelligente peut préférer danser en public plutôt que de s’emmerder dans une fac; c’est son choix; elle n’est « assignée » par personne.

Quand est ce que vous nous ficherez la paix avec votre bourdivinisme de comptoir à deux balles?

renato dit: à

Clopine ? Il faudrait la comprendre, elle semble ignare de l’effort physique et intellectuel qu’une danseuse doit fournir pour travailler, déjà seulement, dans le corps de ballet. Et ne parlons pas de la souffrance :

https://www.danzasi.it/files/news/g/000196.jpg

closer dit: à

Même si j’y suis allé fort, je ne cherche pas à vexer Clopine pour qui j’ai une certaine sympathie, mais ce martelage incessant, quotidien, de la pensée woke (plutôt ailleurs que sur la RdL d’ailleurs), « pensée » le plus souvent bête et primaire, est exaspérant.
A lire, un article de Daniel Sibony dans la revue Commentaires sur le sujet.

Patrice Charoulet dit: à

à Closer

Bof !

Elles doivent aussi être très…musclées.

Bolibongo dit: à

« de la crotte de bic. »

Celle d’un mini stylo-bille?
Du moins on peut le supposer

Damien dit: à

« Bon prétexte Damien! Dites plutôt que vous voulez exercer votre voyeurisme… »

Ah oui, je suis « voyeur », et même « voyant » !

Rosanette dit: à

@clopine
Coucou
Vous avez raison , mais pas tout à fait
OUI dans la France d’aujourd’hui il n’y a aucun obstacle qu’il soit culturel ou juridique qui priverait une femme des mêmes perspectives professionnelles et sociales que celles offertes aux hommes .
Ce n’était pas tout a fait vrai pour ma génération ;polytechnique et les mines nous étaient interdites ,normale sup était « genré » ,l’agrégation aussi; et bien des métiers n nous étaient fermés
Mais surtout les préjugés et traditions nichés au cœur des cultures familiales pesaient sur le destin des filles notamment dans la de la bourgeoisie , qui se retrouvaient victimes d’un système où seul le mariage pouvait donner un sens à leur vie et surtout un mariage qui excluait toute vie professionnelle ou sociale autonome .
Et nombre de mes camarades de classe , faites pour entreprendre des etudes supérieures puis à exercer un métier correspondant à leurs diplômes, se sont trouvées , dès leur bac obtenu ,assignées aux « choses du ménage »

Damien dit: à

Dans le JDD de ce dimanche, il y a une interviouve avec Houellebecq sur l’euthanasie. J’ai acheté le journal à cause de ça. Je sais que H est contre, comme moi. Mais je suis moins radical que lui. C’est vrai que pouvoir mourir dans la dignité est une sécurité. On vous dit que vous êtes incurable, vous souffrez, vous ne voulez pas partir en petits morceaux. Comme le baron Empain, qui avait fait promettre à ses ravisseurs de le tuer d’un coup, en une seule fois. Vous vous souvenez du baron, de son enlèvement ? Plus personne dans son entourage ne voulait le récupérer vivant, même sa femme. Il s’est fait larguer de Schneider. Cet enlèvement a été l’occasion de révéler sa vie privée, le fait qu’il jouait au poker, que sais-je. Un drame typique des années 70, digne d’un film de Sautet, dit « sauté de veau ». Cela me fait penser à Carlos Goshn (non Ghosn), évadé du Japon. Sa fuite est rocambolesque et n’a jamais été raconté en détail (sans doute parce que cela compromettrait trop de personnes encore vulnérables). J’ai écouté des interviews de lui sur YouTube. C’est passionnant. Lui, il a fait bonne figure, avec sa femme, contrairement à Empain. L’un est tombé sur des malfaiteurs crapuleux, l’autre sous la justice japonaise, une des pires du monde. Le Japon viole les droits de l’homme, avec un certain sadisme, sinon un sadisme certain. Ghosn a eu l’idée de cette évasion rocambolesque, un coup risqué, dans lequel il pouvait tout perdre. Du coup, il est en captivité au Liban, qu’il ne peut quitter, sous peine d’être arrêté, par exemple s’il voyage en avion et que l’avion doit atterrir d’urgence dans un pays qui extrade les bandits : il serait immédiatement arrêté, un peu comme pour Polanski. Polanski et Ghosn sont en prison, une prison dorée certes où ils ne manquent de rien. Et tous deux condamnés au chômdu. Ghosn se dit ruiné, on lui a vidé ses comptes en banque, la justice de différents pays. Enfin, il lui reste un bon matelas de dollars pour survivre. C’est un type que j’aimerais rencontrer un jour, si je vais au Liban. Là-bas, ils ont du très bon vin. On en a rarement en France, du vin libanais, dans les magasins, sauf chez Fauchon. Bonne soirée et livrez-nous vos témoignages sur Empain & Ghosn, ça m’intéresse.

Damien dit: à

Un article du Figaro annonce que, dans l’édition, l’IA va peu à peu remplacer les traducteurs humains :

« Le tabou règne ces dernières semaines au sein des maisons d’édition face au grand déclassement à venir d’une partie des professionnels du milieu. Certains éditeurs découvrent l’art de l’ambivalence, pris entre le devoir de défendre la valeur et le prestige associés aux métiers de la traduction comme de l’interprétation vocale, et la tentation d’expérimenter des technologies d’IA toujours plus performantes. Dans l’espoir de réaliser quelques économies… « Il n’y a aucune raison que l’édition vive dans une réserve alors que l’intelligence artificielle finira par être utilisée dans tous les secteurs », commente Renaud Lefebvre, directeur général du syndicat national de l’édition (SNE). » Figaro

MC dit: à

Je ne sais plus qui disait que la vie mouvementée de Carlos Gohn, de son incarcération à son retour au Liban hors des Geôles Nippones pouvait se résumer à trois voitures de sa gamme: Renault Traffic, Renault Kaptur, Renault Évasion! Bon, je sors. MC

Damien dit: à

Le point fort de l’organisation, pour ce Cannes 2024, c’était le choix de la présidente du jury, Greta Gerwig, une réalisatrice américaine, et non allemande. C’est une unitarienne, ai-je lu. Cela veut dire qu’elle ne croit pas à la Sainte Trinité. Dont c’était la fête aujourd’hui chez les catholiques. Greta Gerwig est une sorte de Témoin de Jéhova. J’aimerais bien qu’elle nous en parle, un jour, dans un documentaire ou une fiction. Je crois aussi que Greta est d’ascendance européenne, et que du sang de plusieurs nations de l’ancien monde coule dans ses veines délicates. Elle ressemblait à une poupée de porcelaine dans sa robe blanche délicieusement nouée sous sa poitrine ample et généreuse. J’ai bien aimé la manière dont elle annoncé la Palme, d’une voix calme, posée, avec le bon commentaire. Oui, Cannes 2024 doit beaucoup à ce choix de Greta Gerwig. Elle doit sûrement avoir essayé de faire du bon boulot, et ce n’était pas facile, comme on sait. Mais le jury est libre et, comme il change chaque, n’est pas corrompu, du moins je l’espère. Mais Greta n’est pas du genre à recevoir de l’argent. Elle ne se laisse pas intimider. C’est une femme de tête. Il n’y a plus d’association unitarienne universaliste en France, elle s’est dissoute car il n’y avait pas assez d’adhérents. Cela m’aurait intéressé, certes.On peut être unitarien par correspondance, comme au XVIIIe siècle les Lumières (cf. Diderot et Grimm).

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Ah, ces vedettes, ces étoiles, ces «people» ! Donnent-ils du rêve ou du cauchemar ? Comment résister aux potins, aux ragots, aux médisances, aux calomnies ? Noureev, d’un talent rarissime, s’est fait avaler par la machine à rêves, fussent-ils cauchemardesques. Je lis «Capote’s Women», cadeau de mon petit Ahmed, qui relate la relation mortifère entre le grand écrivain et les plus célébrées des mondaines new-yorkaises qui ne lui pardonnèrent pas ses indiscrétions assassines. La plus étonnante ? Pamela Digby Churchill Harriman Whitney Murrow Sinatra de Portago Paley Ali Khan Agnelli de Rothschild Hayward … Elle savait choisir ses amants !

Sa notice Wikipédia est fort complète. Mais la ptose de Laurence Leamer est vive. Le livre a eu une suite télévisée: Feud, ou au Québec: Rivalité. C’est vrai qu’au Québec on tente encore de parler français. Ces dames ont sûrement connu le beau Rudolf…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Feud_(s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e)

renato dit: à

“I am a completely horizontal writer. I can’t think unless I’m lying down.”
Truman Capote

D. dit: à

Ce n’est que du muscle, Monsieur Charoulet ! Comme les esclaves de Michelange. Comme le discobole. Que du muscle, pour sauter une barrière à Orly et se placer sous la protection de la police française.
Que du muscle, pour avoir son bac grâce au grimpé de corde. Euh, non, rien.

closer dit: à

Je suis peut-être un peu plus jeune que vous Rosanette mais je n’ai jamais vu dans mon entourage une seule fille dissuadée de faire des études pour se consacrer au ménage! Encore moins dans la « bourgeoisie », comme vous dites, qu’ailleurs. Instruites par leur propre expérience et la montée des divorces, toutes les mères dans les années soixante encourageaient leurs filles a être indépendantes financièrement. Votre remarque pouvait peut-être s’appliquer avant guerre et dans la province profonde…

Autre chose était la capacité financière à payer des études aux enfants. Là je veux bien croire qu’en cas d’impossibilité matérielle, les études des garçons étaient encore privilégiées après guerre dans la perspective d’avoir charge de famille. Aujourd’hui dans les milieux défavorisées ce sont plutôt les filles qui font des études…

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Renato: Capote savait parler, de préférence dans un resto chic de Manhattan. Et peut-être encore plus écouter et se souvenir.

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

… parler assis, voire debout …

Rosanette dit: à

@closer
excusez moi
le clin d’oeil à DHH m’avait égarée
;je croyais répondre à Clopine ,et c’est en fait a votre post que je répondais en montrant tout ce qu’i y a de récent dans l’égalité qui s’est instaurée entre les destins masculins et féminins

Rosanette dit: à

@closer
vous aviez rectifié pour le destinataire de mon post
ce que j’ai écrit était vrai dans ma génération et dans mon milieu .
je suis née en 1940 et autour de moi la plupart des filles se sont retrouvées mariées atour de la vingtaine et leur renoncement a toute carrière était une évidence .
un souvenir ;A la velléité d’une amie d’entreprendre des études , sa mère avait opposé cet argument sans appel:les études c’est pour les filles moches qui ne trouvent pas à se marier

renato dit: à

Capote n’est jamais ce qu’il semble être, BddB.

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Renato, Capote fut sûrement un petit garçon malheureux, désireux d’être ce qu’il n’était pas, pourtant déçu d’être ce qu’il était devenu. Tout ce qu’il faut pour devenir … un grand écrivain.

D. dit: à

Capote, c’est ridicule comme nom.
Comment peut-on s’appeler comme ça ?

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