de Pierre Assouline

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S’enchaîner sans s’asservir

S’enchaîner sans s’asservir

Un jour, un paysan longeant la forêt près de son champ, a le regard attiré par une ligne sombre ondulant dans l’herbe. Il s’approche de ce qui n’est qu’une corde, mais une corde serrée, épaisse, comme nul n’en possède au village. En rentrant chez lui, il ne peut se contenter de la quiétude que lui offre sa femme et sa fille sans qu’elle se mue en inquiétude. Une force sourde le pousse à œuvrer à son propre bonheur. Pour le préserver, il doit faire quelque chose. Il lui faut savoir à qui appartient cette corde, ou du moins, où elle mène. Un groupe d’hommes se retrouve à sa demande autour de la chose. Ils songent à la tronçonner afin d’en conserver chacun un morceau en souvenir. Le village est en émoi.

Après une discussion, ils conviennent plutôt d’envoyer trois d’entre eux pour en voir le bout ; mais elle est si longue qu’ils reviennent bredouilles après quelques heures ; ils n’en rapportent qu’une frayeur lorsqu’un énorme verrat les a chargés par surprise, leur laissant à peine le temps de décocher une flèche sur son flanc. Le lendemain, après une nuit où la bière coule à flots, ils décident de former un groupe d’une douzaine d’hommes, chasseurs aguerris et tireurs adroits, et de partir en expédition dans la forêt afin de résoudre le mystère de la corde. Tant pis pour la moisson. Après des jours et des nuits de marche à suivre la corde, les voilà gagnés par la lassitude et l’épuisement. Certains tiennent, d’autres moins. Le doute les hante. Et s’ils tournaient en rond ? Et s’il n’y avait rien au bout du bout ? Et si une créature mauvaise avait disposé exprès cette corde sans fin pour les rendre fous ? Ils se réunissent autour du feu pour réfléchir ensemble à la corde. Deux d’entre eux décident de rentrer au village. Pas les autres. Tout ce qu’ils savent, c’est qu’ils ne savent rien :

« La corde exerçait sur eux un pouvoir d’autant plus grand qu’elle dépassait les limites de leur entendement. N’ayant pas de prise sur elle par le biais de la pensée, il ne leur restait d’autre issue que de continuer à marcher. Tôt ou tard, l’énigme finirait bien par se résoudre ! Ils cessaient de penser, se contentant d’avancer »

Un village abandonné se présente, apparition fantomatique au cœur de la forêt. Nul ne cherche à savoir les raisons de la fuite de ses habitants, ni à s’interroger sur le fait que la corde passe par là, chacun s’affairant à en piller les restes, quitte à alourdir leur sac. Ils reprennent leur marche dans les bois, s’enfonçant au cœur des ténèbres ; ils sont désormais envahis par la peur car des loups se sont attachés à leurs pas. Il n’est même plus question de faire demi-tour. De toutes façons, leurs récoltes sont fichues, vaincues par la grêle. Les ponts du retour sont coupés. Leurs femmes auront probablement trouvé refuge dans des villages voisins. Il faut aller au bout coûte que coûte. La corde est plus forte qu’eux :

« Ils étaient collés à elle comme au fil gluant d’une toile d’araignée, sans espoir de lui échapper »

Les loups sont toujours sur leurs talons, de plus en plus menaçants. Ils semblent déterminés et hypnotisés par les hommes, comme les hommes le sont par la corde. A ceci près qu’à ce stade de leur expédition, ils sont désormais pris en main par la corde. La suivre les empêche de se perdre dans la forêt. Elle devient leur guide et leur amie. Jusqu’à ce que les loups attaquent. Le combat est sans merci. Quand les flèches ratent leur cible, les hommes se battent au corps à corps, se défendent à coups de haches. Les bêtes finissent par lâcher leur proie et s’éparpiller. Mené par l’aiguillon de l’incertitude, le petit groupe soigne ses blessés, enterre ses morts et reprend la route au plus profond d’une forêt de plus en plus menaçante, réminiscence des sombres forêts des contes de Grimm. Il lui faut marcher encore et encore pour découvrir ce qu’il y a de l’autre côté du monde. Jusqu’à ce qu’il découvre, stupéfait, une deuxième corde coupant en biais la première et formant un X. Dès lors, quelle direction prendre ?…

C’est peu dire que le lecteur se retrouve encordé par La Corde (Das Seil, traduit de l’allemand par Jean-Marie Argelès, 151 pages, 16,50 euros, Ecriture), troisième roman de Stefan aus dem Siepen, un jeune diplomate allemand (Essen, 1964). La nature y règne en maître implacable. C’est elle qui fait la loi. On n’y croise pas seulement des lapins et des bécasses, mais aussi des tétras-lyre parmi les fougères scintillant dans la lumière du soir. Un souffle léger et poétique anime cette parabole, du moins à ses débuts ; mais il se fait dur, sombre et cruel à mesure que les hommes s’enfoncent dans une quête sans fin au fin fond d’une forêt sans limite. On retrouve là quelque chose de l’esprit de Délivrance, le film de John Boorman, et surtout le roman et le scénario de  James Dickey, lequel était d’abord un poète. Bernhardt, Michael, Ulrich, Johannes, Raimond… : des prénoms suggèrent que ces évènements se produisent dans une région où l’on parle allemand, mais le récit est si bien conduit qu’il accède dès les premières pages à l’universel. On ne sait où ni quand cela se passe. Disons que c’est arrivé et que cela arrivera près de chez vous. Puissance du conte philosophique…

Une parabole, chacun y met ce qu’il veut. Celle-ci tend à montrer qu’un détail suffit à perturber, puis à faire disparaître, une société qui vivait solidement ancrée sur des traditions ancestrales. La catastrophe qui l’engloutit est d’autant plus impressionnante qu’elle s’abat sur un petit monde intact. Le hasard des parutions, un hasard objectif bien entendu, m’a mis entre les mains le dernier numéro de la revue Medium (No 39) au moment où je refermais le roman si léger et si profond de Stefan aus dem Siepen. Consacrée à « l’effet génération », il s’attache notamment à décrypter la notion de transmission d’une génération à l’autre, la nécessité de se succéder, ces héritages moraux et intellectuels qui ne sont précédés d’aucun testament, cette invitation à enchaîner/ s’enchaîner sans pour autant s’asservir. Vous me croirez si vous voulez mais d’un article à l’autre, j’y ai constamment aperçu, subliminale mais solide, une corde.

(photo Ellen Davies)

Cette entrée a été publiée dans Littérature étrangères.

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commentaires

748 Réponses pour S’enchaîner sans s’asservir

u. dit: à

Etrange billet pour un étrange livre.
On entend ici Stefan aus dem Siepen parler de son livre en français:
http://www.youtube.com/watch?v=JtcUYIOsJ1E

…»All dies geschieht nicht umsonst, wir müssen die Bürde auf uns nehmen.«

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…de la cordée heureuse de n’avoir pas le temps de nous lire!,…quelle aubaine,…
…& de la scolastique au source de la sérénité,…le beurre sur la chasse aux livres!,…etc,…

bérénice dit: à

« Et s’il n’y avait rien au bout du bout ?  »
Au bout de tout cheminement quoique l’homme produise à son image et rencontre de part et d’autre de l’initiation, la mort qui comme un poids tend la corde d’une vie qu’elle soit pleine ou vide comme celle d’une bête de somme, ne pas rater sa mesure, efficace en limite ultimatum.

christiane dit: à

Ouvrant les liens, j’ai écouté Stefan aus dem Siepen parler de son livre en français (certainement le même lien que celui offert par U). Voix posée, mémoire des contes de Grimm mais aussi ouverture aux cauchemars du siècle, à la solitude, à la cruauté.
Oui, U. « étrange billet, étrange livre ».
Très reposant après les déliquescences traversées il y a peu…
Une telle corde, la suivre sans l’agresser. Elle conduit forcément quelque part même si elle ne conduit que vers les terres inconnues de la mort comme le suggère poétiquement Bérénice ou vers l’oubli si on s’éloigne, se faisant, des siens. Les loups ? ceux de la peur…
Revu ce soir, au ciné-club, Ghost Dog – La voie du Samouraï de Jim Jarmusch. Forest Whitaker y fait une formidable composition, très aérienne et fluide. Une autre façon d’évoquer un monde où se meurent certaines valeurs…
Belle surprise que ce billet pour les sans-sommeil donnant teinte à des rêveries si ce n’est à des rêves.
Le sommaire de la Revue Medium offrant des résumés nous ramène à une réflexion plus réaliste.

JC..... dit: à

Commandé sur Amazon.fr immédiatement ! il en reste 10 ….

Bonne journée à toutes les femmes du Blog ! (…en cadeau, ma disparition pour le jour entier, malgré la souffrance prévisible du manque …)

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…la corde de croire qu’ailleurs c’est meilleur,…la propagande-médiatique pour s’exiler-fuguer,…

…les connivences,…pour prendre ta place au bouts des cordes-liens,…qui te sont devenus  » trop et fuir-fuguer « ,…
…sans pour toi de jouir de ton existence et de l’assurance par la confiance aux partenaires,…hic,…des bénéfices économiques de nos disparitions,…par les cordes et tuyaux à nous drainés les vies de groupes,…etc,…hic!,…
…encore, deux doigts,…
…un livre dérivé d’un genre,… Platon,…Théétète,…
…idem; de ce livre dialogue << masochiste à xénophobe <<,…etc,…Bip,…Bip,…Ah!,…Ah!,…

…créer des étrangers à devenir, par une lecture de la panzer-division d'inquisitions sociaux – leurres pour le " Profit " groupir "!,…et Vlan, voilà du boudin,…Ah!,…
…envoyez!,…

Clara dit: à

« Leurs femmes auront probablement trouveR refuge dans des villages voisins. »

renato dit: à

Lu avant-hier en eBook (trad. It.) : un rien suscite l’inquiétude…

DHH dit: à

Je me suis précipitée sur le lien et la découverte de l’auteur m’a ravie ; clarté de la pensée, présentation de son oeuvre avec élégance , sobriété, précision, modestie et tout en refus de l’effet et des fioritures.
Et son impeccable français était attendrissant ; car ce n’est pas exactement celui que nous parlons les uns et les autres ici, mais c’est, on le sent, celui qu’il a appris et pratiqué à partir des livres classiques :,syntaxe impeccable, formulation rigoureuse ,phrases bien structurées, vocabulaire châtié et précis .
Et cette irruption de la langue écrite dans un document parlé crée un petit decalage délicieux par rapport à nos habitudes langagières de francophones « de souche » .
J’ai pensé à Fabrice qui « arrange une petite phrase bien française », au milieu de la pagaille de Waterloo et demande comme s’il était dans un salon « qui est ce général qui gourmande son voisin ? »
Plus que le billet du maître ,c’est la voix de l’auteur qui m’engage à lire ce livre

Polémikoeur. dit: à

Est-ce bien malin de citer ici en référence
et un cochon sauvage et le film « Delivrance » ?
Républikdélivrement.

Polémikoeur. dit: à

Une corde, ça va,
deux cordes, bonjour l’embarras !
Détachement.

Polémikoeur. dit: à

Une corde dans les chênes (forêt),
une chaîne à propos de corde :
drôle de fil, cette histoire !
Fiscellement.

Polémikoeur. dit: à

Est-ce que cette corde étrange a un bout ?
Est-ce qu’elle commence où le paysan la trouve ?
Sinon, il a deux possibilités de la suivre,
laquelle choisir, vers quel cardinal ?
Parce qu’au fond, une corde qui a un bout
et être à ce bout, rien là de si dérangeant !
Alors que la corde sans bout, elle,
peut être une frontière à franchir…
Suivre un chemin ou sauter le pas ?
Déterminautrement.

Gina Corleone dit: à

Polemicoeur aime notre café de Colombie

Polémikoeur. dit: à

Les loups jouent encore le mauvais rôle
en face pourtant de haches et de flèches
mais la nature fait la loi et règne ici
en maître implacable. Sans rire ?
Citadinesquement.

Polémikoeur. dit: à

Ok, pas banal de renverser le symbole
de ce qui est plutôt le lien en mèche
de séparation et de la perte du groupe !
Quand même, ne pas se méfier de la trace
qui est sombre et file vers plus sombre encore !
Après tout, si la parabole fonctionne
à l’approche des élections, peut-être
ne laissera-t-elle qu’une infime minorité
s’engager sur un chemin obscur avec pour guide
un leurre trempé dans tout ce qui est contraire
à l’intérêt collectif ?

Phil dit: à

Stefan aus dem Siepen…donnerwetter, c’est teutonique en diable. Chevalier errant du roi des Aulnes, en tournée dans un monde de déracinés. Barrès revient au galop porté par les jeunes Allemands blasonnés.

Un souffle léger et poétique...? dit: à

Belle  » image » comme à la poursuite de son ombre, ce tracé pour nos pieds ainsi agencé…
La marche, comme un viatique?
Article passionnant, Pierre Assouline!

Jacques Barozzi dit: à

Cette corde, n’est-ce pas le fil de la connaissance dans la forêt inépuisable du savoir ?
Plus on apprend, plus on remonte le fil, et moins l’on sait !

renato dit: à

Encore heureux que la corde-flute ne les a pas amenés ici :

http://www.flickr.com/photos/chaunceydavis/4189415082/in/photostream/

… même si la lumière au loin laisserait présager quelque chose de bon… et les loups… ah, les loups dans leur rôle traditionnel ! loups, aigles, taupes… Et pourquoi pas des lièvres ? le lièvre est un animal sauvage… sauvage et féroce — il s’agit là d’une observation de Gadda : il y a toujours un nombre incroyable de chiens et de chasseurs pour un seul lièvre… et il faut voir comment le malin lepus europaeus Pallas, animal diabolique, fatigue tout ce beau monde… Par ailleurs le Troglodytes aedon aussi, avec son air de rien, peut se jouer de n’importe quel chasseur… jusqu’à lui faire perdre la raison… et on le dit “familier” ! Enfin, la nature est pleine de dangers… surtout il y a de là deux ou trois siècles… le bois : espace labyrinthique construit sur les dangers inattendus : tapis de fraises et de myrtilles ou rideaux de lierre où d’horribles vipères se cachent en attendant le bon moment pour expérimenter les résultats de leur recherches alchimiques, mais ce sont toujours les loups qui posent problème…

Polémikoeur. dit: à

Eh, paulaimiqueur, c’est « Délivrance » ou « Deliverance » !
Hacksentuellement.

renato dit: à

En ce moment : Philipp Meyer, “The Son” — déjà “American Rust” ce fut une agréable surprise.

Saint-Jean dit: à

Évangile de Saint-Jean 14, 1-6

Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi. Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.

Jacques Barozzi dit: à

Le problème de cette fable, renato, puisque vous avez lu le livre, est-ce les dangers périphériques ou le fait que l’on sait que l’on arrivera jamais au bout, la corde n’ayant ni début ni fin ?

Jacques Barozzi dit: à

La morale de cette fable selon Passou serait-elle dans son titre : S’enchaîner (s’encorder) sans s’asservir ?
Il y a quelque chose de très chrétien, en effet, dans ce qui est plutôt une parabole !

bouguereau dit: à

la corde mène aux femmes nues torturée dans les caves de singmaringueune..je vois je vois ..lassouline en haillon qui dit a ferdine en levant sa lampe de mineur « destouche i presume? » et l’autre répond « on a pas été présenté je veux pas déranger je cherche juste une bouteille de badoit »

renato dit: à

Ce serait plutôt un monde que la curiosité et l’envie vident, Jacques, cependant si on regarde mieux, il s’agit d’un roman allégorique sans réponses… (le 10.16 c’est seulement un scherzo contre le préjugés dont souffrent les loups).

Polémikoeur. dit: à

Plus on apprend, plus on en sait.
Plus on sait aussi qu’il en reste
toujours et encore le long du fil
et que celui-ci, Alzheimer ou pas,
est infini et laisse insatisfait.
Pour ce qui est du danger naturel,
la palme toutes catégories revient
à la bêtise, à soi donc, ignorance
incluse ; ensuite seulement, à plus
petit que soi : parasites, bactéries
et autres virus.
Forestierriblement.

renato dit: à

« … personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

Et si on veut aller vers la mère on passe par qui ?

bouguereau dit: à

il s’agit d’un roman allégorique sans réponses…

mais si évidemment..ferdine trouve 2 bouteilles..il dit à lassouline « je vous en donne une vous avez l’air d’en avoir besoin plus que moi »..ils repassent dans la cave des femmes nues « on veut pas déranger on s’est perdu »..ferdine reprend l’escalier..lassouline le soupirail et suit la corde..arrive chez gallimard nu hagard mal rasé comme dab et il lui dit fébrile et mourant de soif « ceci est une bouteille de badoit que céline m’a donné »

bérénice dit: à

Bougue, faut arreter immédiatement de visionner les pubs, ça nuit au style.

Jacques le F. dit: à

« Jacques Barozzi dit: 8 mars 2014 à 10 h 15 min
Cette corde, n’est-ce pas le fil de la connaissance dans la forêt inépuisable du savoir ?
Plus on apprend, plus on remonte le fil, et moins l’on sait ! »

Ma première impression a été identique.

Je vais le lire pour tenter de savoir.

cqfd dit: à

 » ça nuit au style. »

mais pas à la raison

Polémikoeur. dit: à

Si besoin est d’expliquer le cheminement,
la traversée du village abandonné,
miroir prophétique,
ne suffit-elle pas pour entrevoir
l’avenir qui guette à être trop curieux ?
Avertristement.

nicolas incognito dit: à

« croyez aussi en moi. »

je me tue à le dire et redire

bouguereau dit: à

de visionner les pubs, ça nuit au style

pas du tout, badoit et céline, autrement great que barilla..

wolfgang dit: à

« wir müssen die Bürde auf uns nehmen »

et puis quoi encore!?!

Naturiste dit: à

« La nature y règne en maître implacable » : je hais la nature, je m’évanouis au moindre brin d’herbe, alors ce roman très peu pour moi, aujourd’hui je vais honorer ma femme plus que d’habitude épicétout

Polémikoeur. dit: à

La forêt n’est pas le royaume d’un seul dieu
mais un monde plein d’une foule d’esprits
qu’il vaut mieux ne pas trop chercher.
Animicalement.

plus de transparence dit: à

JC 8 mars 2014 à 5 h 55 min
ma disparition pour le jour entier,

la patronne exige que je fasse les vitres et la vaisselle

bouguereau dit: à

le coup de la corde..ça fait quand même gros procédé nan..non je préfère la trainée nouarte de la photo..c’est celle dsk qui fait une vidange pirate de sa cayenne dans le bois de boulogne..derrière celle qui prend la photo y’a 250 paparazi..253 exactement mais on est pas plus avancé

bouguereau dit: à

hach grosse ficelle romantique en allemand ça se dit comment vontraube ?

bouguereau dit: à

au bout de la trainée y’a dsk allongé sous sa cayenne..reboulonnant le bouchon de vidange..c’est lui le gros verrat

bouguereau dit: à

le gros verrat a dit.. »vous allez pas remettre ça bande d’enculés !..je vous préviens j’ai un 12 a pompe dans mon coffre..ce coup ci je plaidrai l’accident de chasse »

bérénice dit: à

pas du tout, badoit et céline, autrement great que barilla.. etc
My taylor is rich, on veut l’être aussi.

bérénice dit: à

Naturiste: Et votre femme est complètement refaite en matériaux composites? Silicone valley?

Jacques Barozzi dit: à

Mais pourquoi une bouteille de Badoit, le boug, si c’est pour les bulles, mieux que le Perrier, le Vichy Saint-Yorre semble plus approprié ?

bouguereau dit: à

My taylor is rich, on veut l’être aussi.

ho c’est pas compliqué..suffit de photoshoper une bouteille de badoit sur le burlingue de célne dans l’interviouv de dumaillez..tu coupes le son et tu donnes à bouchitey un cubi de rouge pour faire la bande son..tu dis qu’il faut qu’il cite badoit au moins 50 fois..un malheur épicétou

Polémikoeur. dit: à

Encore une tromperire sur la qualité :
l’auteur est allemand mais la forêt
est anglaise !
La photo pourrait bien être d’Ellie Davies.
Et alors ? Sherwood, Lewis Caroll et Dunsinane !
Il vaut mieux marcher en forêt
que voir la forêt marcher.
Fantaspiquement.

bouguereau dit: à

non badoit a une image médicale plus neutre..j’ai réfléchi a la question baroz..c’est plus raccord

bouguereau dit: à

pas dumayet bordel..les noms sont changés pour pas avoir a distribuer de cubi a tout le monde

u. dit: à

Le dernier paragraphe du billet nous fait passer de la grâce à la pesanteur, celle de l’homo academicus (ce n’est pas un jugement défavorable, chacun son job, et je suis preneur de bonnes pesanteurs bien nutritives, ce n’est pas moi qui crierai haro sur l’érudit).

Tombé ce matin sur une fin d’émission de Finkielkraut consacrée à Simone Weil (je ne connais pas les invités).
Eberlué d’entendre un lourdaud apposer ses catégories scolaires sur cette personnalité un peu miraculeuse et sur cette pensée véritablement géniale dans son développement, dans son style solitaire.
Effaré surtout d’entendre que « L’enracinement » ne devrait pas être mis entre toutes les mains… On imagine par contraste la médiocrité de ce garçon… Parle-t-il en agent de police ou en infirmier?

Jacques Barozzi dit: à

Dès que l’on commence à se mettre en marche, c’est le début de l’aventure ou des ennuis…

« Un voyage, fût-il de mille lieues,
commence sous votre chaussure »
CONFUCIUS

« Je suis le Chemin »
JESUS-CHRIST

bérénice dit: à

Jacques B Pour les bulles, le soir au fond des bois entre deux combats de cerfs, Champagne. Une légende raconte que plus les bulles sont fines, meilleur il sera.

Jacques Barozzi dit: à

« Parle-t-il en agent de police ou en infirmier ? »

Plutôt en propriétaire avaricieux…

bérénice dit: à

Mais pourquoi prendre des veinotoniques!

bouguereau dit: à

Eberlué d’entendre un lourdaud apposer ses catégories scolaires sur cette personnalité un peu miraculeuse

c’était plutôt bien..finky c’est un bon vulgarisateur, un excellent journaliste, il fait du bon boulot..tiens lui tu coupes le son et tu mets une bouteille de redboul baroz..surtout quand il s’ennerve..tu coupes le son et tu mets bouchitey…un malheur..autrechose que des pubs choumakères

Polémikoeur. dit: à

D’habitude, et pour cause,
c’est en montagne et non en forêt
que la marche encordée a du sens.
Labyrinthuilement.

renato dit: à

« Dès que l’on sort de sa chambre soi les ennuis commencent » — Pascal, il me semble…

Polémikoeur. dit: à

Il y a pourtant des chambres
qui ne sont pas étrangères
à toute notion d’ennui,
voire d’ennuis et plus…
Camérisquement.

u. dit: à

Finkielkraut, profondément attachant jusque dans ses obsessions ou ses taches aveugles.

Je me suis mis à penser à lui comme je pensais à ma mère (ma mère la langue, ma mère l’école, etc.), inquiet pour sa santé.

Calme-toi, Alain, fais gaffe à ta tension nom de dieu.
Dure longtemps.

renato dit: à

Ça dépend, Polémikoeur, on peut choisir de prendre le risque de l’ennui ou celui des ennuis…

u. dit: à

Top chrono.

Dans 7 minutes, une demi-journée aura passée autour d’une forêt profonde avec ses chemins obscurs sans qu’on ne voit surgir le spectre pittoresque de Martin.

Hourrah!

Polémikoeur. dit: à

Qui ne tresse pas la corde pour se pendre ?
Potenciellement.

Jacques Barozzi dit: à

Si au bout de la corde on doit trouver Finckie, il ne nous reste plus qu’à nous pendre, u. !

Johanna L. dit: à

Trace noire de mon passage dans le Monde

renato dit: à

On ne l’aurait quand même pas cité, u, c’est comme la devinette où l’on ne doit pas parler de l’échiquier…

Onésiphore de Prébois dit: à

Il raconte bien Assouline. Deux qui ne vont pas être contents, c’est l’auteur et l’éditeur, vu que c’est si bien raconté qu’on se voit plus l’utilité d’acheter le livre. La critique est décidément un art difficile.

Johanna L. dit: à

Enchainée à mon bergér je suis asservie

renato dit: à

Finckie on le trouve seulement si on est média-dépendant…

Polémikoeur. dit: à

11 h 47 à 52 :
Chambre noire.
Chambre forte.
Chambre froide.
Chambre stérile.
Et la chambràgaz.
Gardechiourmement.

Jacques Barozzi dit: à

« Un jour, un paysan longeant la forêt près de son champ, a le regard attiré par une ligne sombre ondulant dans l’herbe. »

La corde, c’est le serpent de la Bible. Le paysan de la fable, c’est Adam qui, ayant ressenti ses premières pulsions homosexuelles, veut saisir la première occasion pour fuir Eve ?

Polémikoeur. dit: à

Pour qui sont
ces serpents
qui sifflent
près du champ ?
Venénimeusement.

Polémikoeur. dit: à

C’est Mozart qu’on assassine.
Doublement.

Polémikoeur. dit: à

Explique (soumise à discussion) :
La séquence culte guitare-banjo
est-elle un « bœuf », un duo ou un duel ?
Au début, elle ressemble à une passerelle
entre citadins et ploucs (la musique adoucit
les mœurs) que tout oppose m

Diagonal dit: à

ce sympatique compte rendu donne bien envie de se raccorder à la rdl et aux commentaires d’icelle…, pour l’instant ils n’ont pas encore trop dérapé

Onésiphore de Prébois dit: à

« Un jour, un paysan longeant la forêt près de son champ, a le regard attiré par une ligne sombre ondulant dans l’herbe. »

Si tu pisses à reculons, pour peu que tu aies un petit problème de prostate, tu peux tracer un GR à travers toute la forêt de Brocéliande. Du coup, tu obtiens le déroulement rétroverse, rétrograde et carrément involutif du roman de Stefan Trucmuche. Du coup la symbolique s’inverse, la corde devient cordon ombilical, et tu obtiens quelque chose comme le « Molloy » de Beckett : moi vouloir rentrer chez maman.

Jacques Barozzi dit: à

« ils n’ont pas encore trop dérapé »

J’ai juste un peu dévié, Diagonal, mais avec la bénédiction de Passou : « Une parabole, chacun y met ce qu’il veut. »

Jacques Barozzi dit: à

Pourquoi « à reculons », on ne régresse pas ici, on progresse, on coupe le cordon, on fuit le foyer maternel, Oniamphore !

Jacques Barozzi dit: à

Bref, c’est un Ulysse romantico-allemand !

Polémikoeur. dit: à

m… (cinq lettres !)
mais pas avec n’importe quel plouc,
le seul encore récupérable car jeune
(et encore, n’y a-t-il pas un soupçon d’atavisme ?)
Bref, c’est le gamin qui dort dans le train
de Saint-Ex.
Au passage, le morceau de virtuosité
a un petit air de numéro de cirque
et il reste battu en mesure
par le civilisé.
La suite montre la victoire, coûteuse,
mais néanmoins victoire, des randonneurs
sur l’équipe locale en dépit de son avantage
de bien connaître le terrain.
Il s’agissait donc bien d’un affrontement
consécutif à une manière de provocation
par invasion du territoire de l’autre.
Le maigre espoir de communication possible
n’était qu’une fausse piste, une impasse.
Raffraichichement.

Jacques Barozzi dit: à

Enfin, on a tout compris, et comme il n’y a rien à comprendre, on évitera de l’acheter…

Diagonal dit: à

@12.33 « J’ai juste un peu dévié »… Non, non cher monsieur barozzi, vous n’avez pas du tout dévié : vos paraboles sont toujours les mêmes quel que soit le sujet, et c’est très reposant.

Polémikoeur. dit: à

Et voilà 12 h 23 et 36 en un seul trait :
Explique de 14 (soumise à discussion)
en suite à 12.
La séquence culte guitare-banjo
est-elle un « bœuf », un duo ou un duel ?
Au début, elle ressemble à une passerelle
entre citadins et ploucs (la musique adoucit
les mœurs) que tout oppose
mais pas avec n’importe quel plouc,
le seul encore récupérable car jeune
(et encore, n’y a-t-il pas un soupçon d’atavisme ?)
Bref, c’est le gamin qui dort dans le train
de Saint-Ex.
Au passage, le morceau de virtuosité
a un petit air de numéro de cirque
et il reste battu en mesure
par le civilisé.
La suite montre la victoire, coûteuse,
mais néanmoins victoire, des randonneurs
sur l’équipe locale en dépit de son avantage
de bien connaître le terrain.
Il s’agissait donc bien d’un affrontement
consécutif à une manière de provocation
par invasion du territoire de l’autre.
Le maigre espoir de communication possible
n’était qu’une fausse piste, une impasse.
Raffraichichement.

Polémikoeur. dit: à

Repos, vous pouvez déraper !
Endéchaînement.

Onésiphore de Prébois dit: à

Pourquoi « à reculons », on ne régresse pas ici, on progresse, on coupe le cordon, on fuit le foyer maternel, Oniamphore ! (Jacques Barozzi)

Comme Assouline a déjà tout raconté et que, du reste, il n’y a rien à comprendre dans cette histoire de fil à couper le beurre, j’ai esquissé l’amorce du fil de l’histoire ré-enroulé à l’envers, et voilà que tout d’un coup la fable se charge d’une signification hautement symbolique !

Jacques Barozzi dit: à

Tandis qu’il escalade les montagnes, imaginons Polémikoeur heureux !

u. dit: à

« La corde, c’est le serpent de la Bible. Le paysan de la fable, c’est Adam qui, ayant ressenti ses premières pulsions homosexuelles, veut saisir la première occasion pour fuir Eve ? »

Solidaire (pas solitaire) pour les histoires de queue, Jacques.
Mais l’esthétique homophile, quel ennui.

Le serpent dans un corps de femme, c’est autrement intéressant, comme dans le Bharatanatyam.
Voici une version agréablement rustique au Tamil nadu:
http://www.youtube.com/watch?v=lSGrJcAKqmM

Jacques Barozzi dit: à

Que l’on avance ou que l’on recule, le symbole nous pénêtre par tous les bouts, Oni-comment-veux-tu- que… !?

u. dit: à

Bon, ça c’est plus raffiné, je suis d’accord, mais on sent moins le peuple:
http://www.youtube.com/watch?v=bpqxA7mhrGU

En pensant aux anciennes Devadasis, pourchassées par le Britannique puritain et ses disciples indiens!

u. dit: à

Fin du café, soyez tolérants, c’est pour s’éloigner un moment de la Germanie avant d’y revenir
(c’est le père Hugo qui se baladant en Allemagne et croisant des étudiants les saluait en latin: Salve, Germania mater!)

Sauras-tu montrer pourquoi la Snake danse de l’ondoyante Sherri Wheatley est, en revanche, dénuée de toute signification?
http://www.youtube.com/watch?v=AqdKeZACjCs

(La chute de rein n’est pas un chouia américano-islamique?)

Buona giornata!

Jacques Barozzi dit: à

« Il fallait s’y attendre : de nouveaux joujoux technologiques nous permettent désormais de lire de plus en plus vite. »

Et pourquoi pas manger, baiser, rêver, mourir à la vitesse grand V ?

Johanna L. dit: à

L’homosexualité est une vocation le sado-masochisme aussi

Jacques Barozzi dit: à

Et pas la pédophilie, Johanna L. ?

u. dit: à

« Certes, u., mais tant qu’à faire, je préfère ces serpents-là aux vôtres ! »

Ils sont mignons tout plein, Jacques.

Ce qui frappe dans cette bande de joyeux drilles, c’est leur côté Sans famille, pour parler comme Malot.
Ils ressemblent une portée, issue et abandonnée par une unique Maman.

Jacques Barozzi dit: à

« une portée, issue et abandonnée par une unique Maman. »

Ils n’avaient donc pas d’autres choix que l’inceste, sans soucis d’avorter !

Phil dit: à

Les ancêtres de M. aus dem Siepen se balafraient la joue ou le front selon l’adresse des combattants. Aujourd’hui, signe extérieur de religion bannis, ce sont les parties cachées qui reçoivent le signe nobiliaire. Tom of finland raffinés, dirait baroz. Retour à l’enfouissement, nouvel enracinement comme le rappelait Finkielkraut en citant Simone Weil, qui ne savait pas bien la portée de ce qu’elle écrivait si jeune.

Johanna L. dit: à

Ces Finlandais sont des glands rien que des glands pour des glands

Clopine dit: à

Dites, on dirait que Jcé m’a prise au mot. Alors, merci qui ? Merci Clopine !

Johanna L. dit: à

« En découvrant, effaré, les pages – grotesques – publiées le jeudi 6 mars dans Le Nouvel Observateur à propos de mon livre « En finir avec Eddy Bellegueule », j’ai d’abord pensé ne rien dire. Ce n’était pas la première fois qu’un journaliste véhiculait dans un article des mensonges, des approximations, des bassesses, et autres hallucinations à mon égard. Le silence me semblait la meilleure des solutions.

Je ne reviens pas ici sur le mensonge et la manipulation qui ont permis à ce journaliste du Nouvel Observateur de me rencontrer en m’annonçant un article dans les pages littéraires du journal, sur l’élaboration et la réception de mon livre, quand il voulait en fait publier, dans les pages sociétés, les résultats de son travail bien peu glorieux de fouille-poubelle.

Mais les mystifications sont trop nombreuses. Et diffusées, relayées, répétées, elles finissent par apparaître comme vraies. Ce qui est d’autant plus graves que ces mensonges ne sont pas élaborés au hasard mais tendent à contraire à installer et conforter une certaine « critique » de mon livre, comme mensonger, raciste de classe, exagérateur en lui opposant les paroles, perçues forcément comme « vraies » et « sincères », du « peuple » – le fameux bon sens populaire, les « bons sauvages » – tel qu’il apparaît aux journalistes parisiens, ou même picards ou à d’autres encore, qui ont fait tous les efforts possibles pour sortir de la classe ouvrière et qui désormais en louent les qualités et les valeurs en les opposant à la description littéraire que j’en propose.

Probablement ce journaliste, par la transformation d’un objet littéraire en objet à scandale a t-il voulu faire un « coup » pour tenter d’exister.

Je publierai plus tard un texte sur les enjeux de mon roman et sa réception, mais ce qui est publié ce matin m’oblige à faire cette courte mise au point, sous le coup de la colère – que je crois légitime – mais aussi de l’émotion.

– D’abord, la plupart des assertions de ce « journaliste » sont fausses. Je ne prends que 3 exemples, d’autres pourront suivre. Parmi la prose déshonorante qui compose cet « article », on peut notamment lire ;

1. « Il ( c’est à dire moi ) a changé son état civil. Il a fallu payer un avocat alors qu’il est boursier »

> Faux. J’ai bénéficié de l’aide juridictionnelle et de l’aide d’un ami avocat, j’ignore où Monsieur Maviglioli a trouvé cette information.

2. Le journaliste décrit une scène épique (on imagine le frisson qu’il a pu ressentir en la racontant ) où lors d’une rencontre avec d’autres auteurs à la Fnac Montparnasse, où nous présentions nos livres, ma mère est arrivée, s’est levée et aurait pris la parole, etc.

> Faux, ma mère était effectivement présente mais n’a pas pris la parole en public, elle n’a rien dit et m’a seulement parlé après la rencontre, dans une loge.

3. « Les médias lui courent après. L’ENS l’a rappelé à l’ordre »

> Faux, l’ENS ne m’a pas rappelé à l’ordre et d’ailleurs une phrase comme celle-là n’a aucun sens.

Mais surtout, et ce qui est de loin le plus insupportable est le caractère profondément classiste de cet article. Toute la naïveté de la démarche qui consiste à aller voir les gens « là-bas », à vouloir se faire les porte-parole de leurs paroles nécessairement vraies et sincères, trahit un populisme qui n’est que la forme inversée du racisme de classe. Si des individus croient se reconnaitre dans les personnages de mon livre c’est aussi parce que des journalistes médiocres les mettent en avant en les présentant d’une façon abjecte, les somment de se reconnaître, et les stigmatisent ainsi.

Maviglioli écrit « Dans le village, le livre circule, les gens se le prêtent, avides de la parcourir, pressés de le détester. Comme les comtesses parisiennes qui se faisaient lire La Rercherche de Proust en tremblant, ils craignent de se reconnaitre »

Personne n’est allé voir les bourgeoises et les aristocrates décrites par Proust. Sûrement par respect pour la classe dominante.

Il y a aussi dans ce type de démarche journalistique une sorte de haine diffuse du transfuge de classe, toujours suspect, et dont on recherche les secrets de l’ascension, la face « sombre », ses « trahisons » – afin de bien rappeler que son intrusion dans un monde qui n’est pas le sien est illégitime et qu’elle n’a pu avoir lieu que par des moyens illégitimes

Je m’arrête là car je pourrais continuer longtemps sur ce papier . Je suis agacé d’avoir dû répondre à des assertions aussi basses. Mais le cas de ce journaliste devrait nous pousser à nous interroger plus généralement sur l’état de la presse aujourd’hui et de la critique littéraire. Et défendre une autre vision du journalisme ( qu’heureusement certains défendent ) contre ceux qui tentent d’imposer une vision déshonorante du métier de journaliste, y compris dans les journaux qui devraient constituer des espaces de critique, de réflexion, et donc de résistance. »

Comment ne pas être émue par la sincérité de ce jeune homo, martyrisé par les media ?

Phil dit: à

extrait pour extrait, baroz, voyez-plutôt celui-ci, tiré d’un fait divers du Berlin des années 20, dans la veine de l’auteur naturiste du livre (et du titre choisi par passouline)

http://www.youtube.com/watch?v=M8jUX4GoTeY

Jacques Barozzi dit: à

Merci, Phil, mais verra t-on ce film en France ?

Il faut dire à Clopine (et à Johanna L), que les « Scènes de chasse en Bavière » sont une version un peu plus hard d’Eddie Bellegueule. Là, le héros, qui n’a pas songé à fuir, est pris en chasse dans la forêt par le village entier, tel un cochon à saigner…
Deux décennies après sa sortie, ça fait encore froid dans le dos !
En diront-ils autant du livre d’Eddy Louis dans deux décennies plus tard ?
J’en doute

Sergio dit: à

Pour des séquoias millénaires ça fait maigre, hein !

Sergio dit: à

Et puis la corde a bon dos ; là, les mecs, ils étaient sacrément bourrés…

Clopine dit: à

Phil, je ne comprends pas l’allemand, alors l’extrait montré reste fort mystérieux – mais j’ai trouvé que la bande-son ressemblait un peu trop à Michaël Nyman dans la « leçon de piano » pour qu’il ne s’agisse que d’une coïncidence, non ?

Jacques, avez-vous lu « en finir avec Eddy Bellegueule » ? Parce que bibi, je mettrai ma main à couper que dans vingt ans, ce livre-là bouleversera encore ceux qui le liront. La seule réaction « potable » de l’article putassier du Nouvel Obs est celle de la directrice du collège d’Hallencourt. Elle s’angoisse à l’idée que ce qui a pu arrivé à Eddy puisse arriver à d’autres… (la mère d’Eddy, elle, ne paraît pas plus culpabilisée que ça, m’enfin.)Edouard Louis, et son confrère de « Retour à Reims », ont bien fait de remettre les pendules à l ‘heure. Mais combien de lecteurs du Nouvel Obs’ auront-ils à coeur de chercher un peu plus avant la vérité de cette affaire ?

… Edouard Louis m’a fait la très grande gentillesse d’aller lire l’article de mon blog sur la polémique qu’il suscite, et voyez-vous, Jacques : il n’a pas pris en mauvaise part mon « conseil », au contraire. Je suis soulagée, car vous m’aviez fait douter !!!

Jacques Barozzi dit: à

 » il n’a pas pris en mauvaise part mon « conseil », au contraire. »

Il m’a donné l’impression d’être un jeune-homme poli, à défaut d’avoir été bien élevé. Son bouquin, je l’ai lu en diagonale en librairie, ça m’a paru efficacement émouvant dans le fond, et légèrement littéraire dans la forme…

Jacques Barozzi dit: à

Ken Russell, grand réalisateur anglais, Bérénice, merci !

Clopine dit: à

Il donne une conférence avec Arlette Farges jeudi prochain, Jacques. Je voulais y aller, je ne peux pas. Son approche sociologique de ce qui lui est arrivé est remarquable, à mon sens, en ce qu’elle lui permet de ne jamais tomber dans le pathos : et quand on lit son histoire, il y avait sacrément de quoi patauger dans le pathétique, non ?

Jacques Barozzi dit: à

C’est une leçon de piano homo que nous propose Phil, Clopine, une version plus couillue !

Edouard Leclerc dit: à

Entre les vendeurs au rabais que nous sommes Eddy et nous la camelote passe de avariée à variée

Sergio dit: à

Le fantastique c’est merveilleux…

Jacques Barozzi dit: à

« il y avait sacrément de quoi patauger dans le pathétique, non ? »

Il n’y a plus à espérer pour lui qu’il ne retombe pas aussitôt dans le pathétique éditorial !

Clopine dit: à

… euh, c’est quoi le « pathétique éditorial » ?

bérénice dit: à

Jacques B je n’ai vu de lui que LOVE, espère une semaine qui lui soit consacrée.

bérénice dit: à

ergio je vois pas trop où se situe la différence entre fantastique et horreur!

bérénice dit: à

Sergio, avec un S comme serre-tête ou sarcler ou encore sirop par exemple.

Clopine dit: à

… petite faute de notre hôte, à la troisième ligne de son article : la quiétude que lui offreNT sa femme et sa fille… Ca m’arrive tout le temps aussi. Un « é » à la place d’un « er », tenez. C’est désagréable comme une épine dans le pouce, le petit caillou dans la chaussure, le bout de laitue entre les dents. Mais pas plus, non, pas plus !

Sergio dit: à

bérénice dit: 8 mars 2014 à 15 h 17 min
avec un S comme serre-tête ou sarcler ou encore sirop par exemple.

Tant que c’est pas slip dans un tunnel, même le Simplon ou le Brenner…

Le fantastique, ça doit pas être l’horreur ! L’horreur c’est vendeur c’est pour la piétaille c’est vendeur c’est du HEC… Personne n’aspire à l’horreur, qui n’est qu’un débordement. Non, le fantastique, c’est un moyen d’essayer de franchir cette barrière avec le second monde. Déjà si l’on pouvait commencer à minimiser l’importance des personnages, ce serait un grand pas. Faudrait voir. Autant c’est réalisable en musique et en peinture, là si on le fait en littérature on risque l’ennemi le plus terrible, l’ennui. Mais en tous cas ça doit être beau, avec de la ferveur comme dirait Saint-Ex…

Il y a aussi le tunnel de Modane-Bardonnèche, pour aller engloutir des pizzas…

Sergio dit: à

Bon Bardonèche ne prend qu’un N. Si ça continue on va leur rannexer le val d’Aoste meldalor !

kicking dit: à

la palme toutes catégories revient
à la bêtise, à soi donc

ça dépend, voyez par exemple chez les accros à la mégalo collective: tellement facile cette excuse « mais c’est pas moi » toute trouvée, non ??? quand c’est pas du niveau « je suis pas le seul ».. enfin, bref, quand on voit certains idéologues défenseurs sur grands chevaux de l’intérêt « collectif ».. bref, la légèreté ça doit être un truc qui ne s’achète pas..

enlietaidement

No comment.. dit: à

JC….. dit: 8 mars 2014 à 5 h 55 min
Commandé sur Amazon.fr immédiatement ! il en reste 10 ….
Bonne journée à toutes les femmes du Blog ! (…en cadeau, ma disparition pour le jour entier, malgré la souffrance prévisible du manque …)

Clopine dit: 8 mars 2014 à 14 h 02 min
Dites, on dirait que Jcé m’a prise au mot. Alors, merci qui ? Merci Clopine !

Clopine dit: à

Ben oui, no comment, hier Jcé a demandé aux « femmes de ce blog », en guise de « cadeau » (ce type est vraiment le C… intégral) de « se lâcher », et je lui avais répondu que le seul cadeau qu’il pouvait faire serait de disparaître toute la journée. Dont acte. Bon, j’aimerais bien que Jacques me réponde…

bouguereau dit: à

le bout de laitue entre les dents. Mais pas plus, non, pas plus !

c’est pas la poignée de gravier avec la sodomie..en tout faut faire simple clopine

bouguereau dit: à

Faudrait voir. Autant c’est réalisable en musique et en peinture, là si on le fait en littérature on risque l’ennemi le plus terrible

la tradition dit que malgré quelques fameuses réussites pour confirmer la règle les français kiffent pas le fantastique…ni la nouvelle qui l’aime tant..c’est une charactéristique de la littérature française..c’est pas sa gloire

chantal dit: à

En littérature fantastique il y a Jean Ray, son oeuvre est peu lue je pense en France, mais elle est singulière : pour se faire une idée ce lien vers l’adaptation cinématographique de Malpertuis par Harry Kummel.

http://www.youtube.com/watch?v=dk8NGhraAKo

Le billet est intéressant, parce qu’il évoque la part onirique d’un récit qui rentre dans la forêt comme dans un monde habité, de farfadets, de loups, d’étranges créatures qui ne sont pas le reflet du réel mais la part imaginée des esprits qui s’emparent de ceux qui font le pari d’y entrer.

Non pas un littérature monde mais un monde à l’écart, secret, régit par des clefs, des mystères ..

u. dit: à

« le bout de laitue entre les dents. »

Demandez à Sergio, Clopine, c’est pas des vrais.
Mis sous chapka, le bolchévique chlorotique est ridicule.

Mme Michu dit: à

joyeux drilles

Tout de même pas des blouses blanches du LOL j’espère ? Misère…

Sergio dit: à

u. dit: 8 mars 2014 à 17 h 36 min
« le bout de laitue entre les dents. »

Euh… Pour remplacer la bille…

Phil dit: à

Baroz, ce film est sorti en France sous le titre « Parfum d’absinthe ». Jeunes réalisateurs allemands (comme Donnersmarck de « la vie des autres ») qui ressuscitent les lunes germaniques, froides et délétères, surgies des forêts du nord. Comme le livre de Stephan aus dem Siepen. Sans l’avouer, sauf Tournier et passouline, le Français aime.

hamlet dit: à

nous accordons notre pardon à ceux dont nous voulons faire nos esclaves

christiane dit: à

Le commentaire de DHH (8:24) me donne à comprendre ce plaisir que j’ai ressenti à lire ce billet qui introduit à cette prise de parole en français de Stefan aus dem Spiden. Oui, la langue littéraire qui se donne à entendre, lentement, avec précision.
La corde est un prétexte. Le croisement de deux cordes (là où s’arrête la narration de P.Assouline) laisse une curieuse impression. Le chemin semble devenir plus complexe mais les hommes pris dans leur folie d’entêtement continuent ou vont renoncer. « Apprentis sorciers »…
En cette journée de la femme je pense aux 364 autres journées où elle est parfois oubliée, surtout dans certains pays.
Nous sommes en plein romantisme allemand. Est-ce encore possible ?
Clopine semble avoir suivi une « corde », elle-aussi, avec Eddy Belle Gueule. Un jour, peut-être, la corde la conduira là où elle n’avait pas songé aller. Grande forêt sombre des expériences vécues par les livres et qui nous hantent parfois comme les contes de loup de notre enfance.

hamlet dit: à

c’est marrant ces histoires de traduction : les français commencent à peine à se rendre compte qu’ils se sont faits enfumer par les traducteurs d’Heidegger.

à la question : pourquoi les allemands sont plus réticents que les français ?
la réponse est simple : la traduction..

très drôle : Beaufret traduisait « abendländisch » (occidental, en allusion à Spengler) par « vespéral » et Fédier traduisait Gleichschaltung (mise au pas dans le sens militaire) par une « mise en harmonie », le national-socialisme devient un « socialisme national ».

le pire est qu’il n’existe même pas une Loi pour juger les traducteurs malhonnêtes.

hamlet dit: à

« La corde exerçait sur eux un pouvoir d’autant plus grand qu’elle dépassait les limites de leur entendement. N’ayant pas de prise sur elle par le biais de la pensée, il ne leur restait d’autre issue que de continuer à marcher. »

comme disait J Roth pour Musil : ach ! ces écrivains allemands c’est tous des philosophes…
ils se prennent trop la tête.

par chance nous on a Welbec, avec lui au moins les risques de se choper une migraine sont minces, aussi mince que sa pensée.

Sergio dit: à

bouguereau dit: 8 mars 2014 à 16 h 45 min
c’est une charactéristique de la littérature française..c’est pas sa gloire

Il faut en même temps que cela ne fasse pas trop conte, on est un vieux pays ! Buzzati, par exemple, je mets cela dans le fantastique. Vian j’aime bien, seulement sans aller du côté de l’horreur ça casse le moral. Les descriptions de paysages sont une bonne amorce, seulement on peut difficilement faire un roman avec des nuages qui passent comme on en fait une toile. Les trucs dans les trains comme les Russes également c’est pas mal. Le genre train qui s’arrête jamais etc.

Sergio dit: à

hamlet dit: 8 mars 2014 à 18 h 17 min
Gleichschaltung

« Synchronisation » dans certains cas ?

hamlet dit: à

nous avons eu le tort de croire que la littérature pouvait garder sa puissance en se sécularisant…

du coup depuis Balzac nous nous payés un tas d’écrivains plus séculiers les ens que les autres, chez eux ni Pardon, ni Salut des hommes, ni honte ni Culpabilité…

Dieu que les écrivains deviennent pauvres quand ils ne visent qu’à satisfaire leurs lecteurs.
D’autres ne sont pas adressés à leurs lecteurs mais à l’Homme, ils l’ont fait en présence des Dieux, ils n’avaient pas peur des superstitions faites pour dissimuler la peur, comme ils savaient la faiblesse des hommes ils ont marché sur la tête de Nietzsche, celui là même dont la faiblesse l’avait poussé à ignorer qu’accepter la réalité du monde consister à accepter la peur des hommes, ceux là étaient russes pour la plupart, ils ont marché sur la tête des philosophe et leur manque de courage et de lucidité, ceux là même qui ont écrit Crimée châtiments ont un bel avenir.

chantal dit: à

C’est cela donc, une croisée de chemin, au plus profond de l’être, cette dualité d’aller vers ce qui est inconnu qui fait peur, où de rester à la croisée entre deux mondes, posément tenir compte de son bagage, marcher à l’amble sous les frondaisons, entre les cris des hiboux, les fantômes, avec sous le coude un petit tableau, ou plutôt une toile vierge où il reste à esquisser le paysage intérieur ..

renato dit: à

Quelle est la nature d’un hasard objectif ? Et quelles différences entre un hasard objectif et un hasard arbitraire ?

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…les connivences habituelles avec la moutarde!,…

20.000 lieux sous les mères dit: à

« Un jour, peut-être, la corde la conduira là où elle n’avait pas songé aller. ».

L’homosexualité de son seul enfant mâle ?

des journées entières dans les arbres dit: à

Phil 14 h 17 min , vous êtes à côte du film. Complètement à côté. Barozzi, a tendu la bonne perche.

C’est drôle. C’est même inattendu. En ce premier jour de pêche.

Pour une fois, je veux bien mettre cela sur le compte du hasard, même pas objectif.

J’ai pensé d’un coup d’un seul, que l’on m’a donné, il y a quelques mois, un petit livre de poche dans la collection  » j’ai lu » N°531.
Je l’avais mis de côté, tout à côté de moi, sur la pile, qui monte, sans cesse.

La tranche, rouge à l’origine, est passée de couleur; la couverture est verte, bleu-turquoise, couleur d’eau, de rivière. L’illustration montre un homme, de dos, traversé par une flêche; il tient un fusil.

Il y a en épigraphe, outre une courte citation de G. Bataille, un passage du livre d’Abdias, 3.

 » L’orgueil de ton coeur t’a égaré,
Toi qui habites au creux des rochers
Qui t’assieds sur les hauteurs
Et qui dis en toi-même :
Qui me précipitera jusqu’à terre ? »

Je tiens ce livre, que seul un jeune homme a lu. Et que je n’ai pas connu.
Il a disparu en montagne, il y a plusieurs dizaines d’années. Il était seul, « sur la corde »(*).
Il est indiqué que ce livre a paru sous le titre : Deliverance.

Que je vais donc lire, avec encore plus d’attention.

(*) expression de guide.

renato dit: à

« Il a disparu en montagne… »

Dans quelle montagne ?

des journées entières dans les arbres dit: à

renato dit: 8 mars 2014 à 20 h 34 min
Renato, ça c’est une question personnelle, à laquelle la réponse importe peu. Si je dis Alpes du Nord, c’est en gros le territoire.

La Montagne dit: à

« Il a disparu »

Ah ?….

u. dit: à

« renato dit: 8 mars 2014 à 18 h 45 min
Quelle est la nature d’un hasard objectif ? »

En effet.
C’est un coup.
Un coup d’homme jeune.
Un coup linguistique, un coup stylistique.

Dans La clé des champs, Breton, ce bâtard français du romantisme allemand, écrit ceci:

« Foi persistante dans l’automatisme comme sonde, espoir persistant dans la « dialectique » (celle d’Héraclite, de Maître Eckhart, de Hegel) pour la résolution des antinomies qui accablent l’homme, reconnaissance du « hasard objectif » comme indice de réconciliation possible des fins de la nature et des fins de l’homme aux yeux de ce dernier, volonté d’incorporation permanente à l’appareil psychique de l’ «humour noir » qui, à une certaine température peut seul jouer le rôle de soupape, préparation d’ordre pratique à une intervention sur la vie mythique, qui prenne d’abord, sur la plus grande échelle, figure de nettoyage. »

C’est très bien.

Ensuite, cette violence minuscule est recouverte par la crasse, la croûte, la crotte de nos échanges quotidiens.
« Soleil noir », « silence assourdissant »,…, on a tous répété ces pauvres choses, avant de s’en purger dans la honte.

Hasard objectif.
Seul l’idéalisme échevelé mais rigoureux de nos voisins allemands a pu conceptualiser une telle chose.
Breton mentionne Hegel, mais c’est le condisciple de Hegel qui compte, le très jeune puis très vieux Schelling, avec rien au milieu puisque c’est l’autre qui occupe la scène.
Impossible de remettre ses pas dans cette pensée de l’impossible, liberté de l’homme liberté de dieu, le foutu Martin lui a quand même consacré un cours dans les années 30, mais on a promis de ne pas parler de lui (mes groles, mes bas, ma canne ferrée, mon chapiau), on veut goûter tout seul la neige sous les sapins nom de dieu.

Ça suffit.
À nous, les Allemagnes multiples!

des journées entières dans les arbres dit: à

La Montagne dit: 8 mars 2014 à 20 h 37 min

Le livre « Delivrance » commence ainsi:

« Elle se déploya lentement contrainte de dévoiler ses couleurs s’enroulant et se rabattant chaque fois que l’un d’entre nous lâchait prise »

Mais le début de ce récit onirique de Stefan aus dem Siepen, je ne le connais pas.

Voyez uh, uh, si par le plus grands des hasards objectifs, il lui arrive de lire et comprendre ce qu’il écrit.

u. dit: à

des journées entières dans les arbres dit: 8 mars 2014 à 20 h 23 min

Ce post est bien.

(Et pourquoi je n’aurais pas le droit de le dire?)

François Delpla dit: à

hamlet dit: 8 mars 2014 à 18 h 17 min

c’est marrant ces histoires de traduction : les français commencent à peine à se rendre compte qu’ils se sont faits enfumer par les traducteurs d’Heidegger.

à la question : pourquoi les allemands sont plus réticents que les français ?
la réponse est simple : la traduction..

très drôle : Beaufret traduisait « abendländisch » (occidental, en allusion à Spengler) par « vespéral » et Fédier traduisait Gleichschaltung (mise au pas dans le sens militaire) par une « mise en harmonie » (…)

Le premier exemple est une vraie et risible trahison, le second non.

Il y avait bien de l’harmonie dans la mise au pas de la société allemande non juive, c’est bien ce qui avait séduit Heidegger et le retint, même dessaoûlé, de résister et il faut encore aujourd’hui affronter de belles et savantes bagarres pour faire admettre que tout cela conduisait, dès 1933, à la guerre.

PS.- beau sujet, beau billet, discussion plus intéressante que d’habitude… désolé de prolonger une incidente, de façon peu harmonieuse et pour tout dire désacCORDée !

renato dit: à

En mots simples, u., la nature de l’hasard objectif serait à chercher dans la bienveillance du spectateur…

Stanislas dit: à

On est prié de laisser le blog dans l’état où on l’a trouvé, comme de veiller à la virginité de mouches qui n’ont rien à espérer de vos vitsmous.

u. dit: à

Voyez, ô coup de dés dans les arbres, les merveilles de ce coup (j’aime tous les coups, je réfléchis ensuite).

1) uh, uh, si par le plus grands des hasards objectifs, il lui arrive de lire et comprendre ce qu’il écrit.

2) 20h 47 « Ce post est bien. »

Vous n’avez pas honte?
Vous avez raison.

Coup, contre-coup.
Un jour, un directeur de Goethe Institut dans le lointain Orient m’avait entrepris sur une exposition « Gegengewalt ».
Comment vous dire, c’était compliqué.
On parlait allemand d’abord, français ensuite, et japonais pour faire semblant se foutre sur la gueule en public (c’était naturellement lui qui défendait le pont de vue « français »).

On avait regagné à 8h du matin nos boulots respectifs.

« je te dis pas » (c’est une femme grecque qui m’a dit ça en français, au téléphone, c’est compliqué, c’est compliqué, je ne dis pas le contraire).

TKT dit: à

u., vous écrivez « pour des Allemagnes multiples », l’Allemagne n’existe pas et, on a vu le résultat du travail du chancelier Bismarck.

Aieux dit: à

« Breton, ce bâtard français du romantisme allemand »
u.

Zouzou fait dans la généalogie littéraire. Les cousins de ses cousins sont ses cousins et Aragon devient le petit-fils d’Hölderlin.
C’est PE qui doit être content.

u. dit: à

« et Fédier traduisait Gleichschaltung (mise au pas dans le sens militaire) par une « mise en harmonie » (…)
Il y avait bien de l’harmonie dans la mise au pas de la société allemande non juive, c’est bien ce qui avait séduit Heidegger et le retint, (Depla)

Et merde, encore Martin et je ne suis pas vierge.

« Gleichschaltung », c’est le mot qu’on emploie quand on danse le tango avec une Allemande.
Sous le regard d’un mari indulgent (qui avait vécu en Argentine mais n’était pas nazi), je frottais non par désir mais par gaucherie.

Je mentionne ceci non pour raconter ma vie, mais comme pour prolonger la honte qui devrait étreindre tout répétiteur des « diamants noirs » et autres « hasard objectifs ».

u. dit: à

1) u., vous écrivez « pour des Allemagnes multiples »,
2) l’Allemagne n’existe pas

N’est-ce pas deux manières de dire la même chose, TKT?
Mais la mienne me paraît préférable.
On affirme la pluralité, on célèbre les possibles, on s’envoie en l’air more germanico.

Ne boudons pas notre sourire du soir dit: à

u., vous écrivez « pour des Allemagnes multiples », l’Allemagne n’existe pas
TKT

Ben oui quoi, c’est ce qu’il écrit.
Toujours l’intelligence en éveil le TKT.
La sienne, ce qui explique quelques moments de franche gaieté.

TKT dit: à

Je ne crois pas en Dieu, et encore moins à cette fantaisie d’Adam et Eve.
D’autre part, comment le premier homme, au départ il a toutes ses cotes, et pas d’autre mâle à ses coté, pourrait avoir des pulsions homosexuelles ? La masturbation n’est ni hétéro, ni homosexuelle. Imaginons, le premier homme, Adam, est un homme complet et ses « private parts », tout autant complètes et en état de marche. Il se fait plaisir en solitaire, car per se, il est seul. Par conséquent, le concept de péché tombe à l’eau. « Private parts », bof si on est seul et unique, en tant qu’Humain, le mot privé est une incongruité. Il faut être un groupe, pour imaginer le concept de propriété. Au moins trois individus, nombre suffisant aussi, pour former des intrigues.
« We were the three of us, we were a crowd ! » Princess of Wales dixit.
Quant a cette histoire de serpent et de pomme, c’est vraiment mettre dés le départ, un bâton dans la roue de l’Humanité. Dieu serait-il un peu sadique ? Mais comme Dieu, est une création des Humains, on peut ou pourrait, raconter cette histoire de création, de mille manières. Ou de 99 manières ?

TKT dit: à

u., oui, vous et moi, nous avons la même idée sur les Allemagnes.
Vous avez lu, jC est rentré, fini la tranquillité, le troll abruti va répondre à tous les commentaires, y ajoutant son grain mascara.

des journées entières dans les arbres dit: à

La Montagne dit: 8 mars 2014 à 20 h 37 min
Pour vous souhaiter une bonne soirée, j’ai le plaisir de vous signaler- je le découvre- que Gallmeister a réédité ce livre de James Dickey.
http://www.gallmeister.fr/livre?livre_id=554

Et une vraie dit: à

TKT dit: 8 mars 2014 à 21 h 18 min

TKT réalisant (un peu tard) mais n’osant s’en prendre à u. (peur de l’inconnu ?) se rabat sur ses fantasmes habituels.
Donc, u. a raison, moi (qui ne suis pas JC) pour la même remarque, j’ai tort.
Conclusion, Thierry est une burne.

Avant le serpent dit: à

Il se fait plaisir en solitaire, car per se, il est seul.

TKT traduisant la Bible, un joli moment de littérature.

Podium dit: à

TKT dit: 8 mars 2014 à 20 h 58 min
u., vous écrivez « pour des Allemagnes multiples », l’Allemagne n’existe pas et, on a vu le résultat du travail du chancelier Bismarck

vontraube reste le plus ridicule des trolls de ce blog.

TKT dit: à

JC, vous n’avez qu’une seule burne (je vous cite), comme d’autre part vous vous prenez pour plusieurs individus (idem pour John Brown), franchement une seule brune pour plusieurs mâles, est-ce suffisant ?
Dommage que vous soyez de retour, seul « le grand voyage », nous donnera un peu de tranquillité. Je vous souhaite, tête de nœud, ducornaud, une nuit infernale.

D. dit: à

Comme c’est la journée de la femme, je me suis abstenu de tout commentaire désagréable par égard pour elles.
Lorsque ce ce sera la journée du con, je ferai la même chose avec TKT.

D. dit: à

par égard pour lui, car il en mérite.

Supplique dit: à

TKT dit: 8 mars 2014 à 21 h 38 min

HR vous racontez n’importe quoi, arrêtez de vous prendre pour TKT.
TKT est légèrement demeuré, vous non.
Ne vous méprenez pas, nous savons faire la différence.
Votre obscurantisme n’est en rien comparable à la vacuité de TKT, quant à votre souci de vous exprimer pour votre seul plaisir, il ne peut rivaliser en aucune manière à la fatuité de TKT.
Nous vous en supplions HR, ne vous rabaissez pas, ne vous prenez pas pour TKT.

D. dit: à

Un troll n’est jamais ridicule, donc TKT n’est pas un troll. Ne nous méprenons pas.

Qui est-il vraiment ? dit: à

« seul « le grand voyage », nous donnera un peu de tranquillité »
vontraube

Je suis sûr que si renato s’écoutait il écrirait à passou pour appel au meurtre déguisé.
Peut-être n’êtes vous que le fantôme de Ph. R. vontraube ?

Première et dernière fois dit: à

D. dit: 8 mars 2014 à 21 h 57 min
Un troll n’est jamais ridicule, donc TKT n’est pas un troll. Ne nous méprenons pas

Exact.
Mea culpa.

u. dit: à

Dès que Martin et la germanité indo-aryenne se pointe, il me suffit de penser au déséquilibre subtil du corps de la danseuse dans l’Odisha, surtout celui des hanches, je suis sûr que le mot ‘abhanga’ n’est pas traduisible en souabe, langue trop primitive, et pourtant.
Anfänglicher gesagt…

Voyez à la minute 4’30, qu’a-t-on besoin de ces lourdauds de philosophes, la danse odissi vaut tous les discours (elle est plus raffinée que le Bharatanatyam, mais les Tamouls vont tuer si on dit ça):

http://www.youtube.com/watch?v=SXSYmm7BcdM

L’Inde est un contre-poison, anéantissant à volonté ses héritiers européens présomptifs.
Hugh, j’ai prononcé.

(Que fait Bloom?)

renato dit: à

Per un punto Martin perse la cappa, u.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…de la dragué haute,…à la haute draguée,…
…les libertés aux ordres des rentiers,…

…maman , et ce château çà vient,…ma fille donne toi de la peine à l’ouvrage et tout arrive à point,…
…une chaleur de steak!,…aux huiles!,… Tropical!,…

…maman, c’est quand le grand jeux avec le casque à pointe,…c’est réservé aux grande dames ma chérie!,…etc,…Ah,…Bip,…Bip,…

…bientôt c’est un salon  » lecture « ,…chez moi,…avant d’inverser le sablier,…etc,…

Sergio dit: à

Au bout de la corde, il faudrait mettre la baraque de Marienbad… Avec les tennis déserts… Le vélo !

Sergio dit: à

« Une parabole, chacun y met ce qu’il veut. » : ha non là ça se discute, parce que faudrait voir à pas nous prendre pour des lanternes, d’après le Concombre et je m’en souviens fort bien, une parabole c’est un petit meuble pour ranger les bols, corboeuf ! Ce que c’est que de nous…

bérénice dit: à

Ce que c’est que de nous…
Mystérieux Sergio, vous n’en direz pas plus, faudrait pouvoir lire ce petit mot plié en quinze oublié au fond d’un des tiroirs.

bérénice dit: à

puisqu’il faut se quitter, bonsoir Fragment, improvisez pour la nuit.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…les Shadocks de René Borg,…

…c’est d’un esprit fin,…de fil en aiguilles,…des pelotes sans fin,…etc,…

Sergio dit: à

bérénice dit: 9 mars 2014 à 0 h 16 min
ce petit mot plié en quinze oublié au fond d’un des tiroirs.

Le Concombre masqué, c’est une bande dessinée des années folles, mettons d’Actuel pour situer. C’était d’un humour… humoristique. A ce moment-là on disait underground ça faisait terriblement dangereux résistance armée ! Au moins quand même y avait de l’influx dedans…

Ch. dit: à

Sur « l’effet génération », ceci me fait penser à cette nouvelle de Robert Louis Stevenson : Will du moulin…
C’est l’histoire très simple d’un gamin, Will, tenaillé par l’appel des lointains. Un jour, il demande au meunier qui l’élève où s’en va la rivière qui fait tourner les pales du moulin… « Elle va vers les plaines et irrigue les grandes terres à blé et traverse nombre de belles cités (à ce qu’on dit) où des rois vivent seuls dans de grands palais, avec une sentinelle qui fait les cent pas devant la porte, répond le brave homme, et elle passe sous des ponts, surmontés d’hommes de pierre qui regardent l’eau en souriant d’un air curieux, et des gens bien vivants qui se penchent accoudés au parapet pour regarder aussi. Et elle file, elle file toujours plus loin, descend à travers marais et sables jusqu’à se jeter enfin dans la mer où sont les bateaux qui rapportent des perroquets et du tabac des Indes.
Et dès lors, écrit Stevenson, Will fut rempli « d’espoirs et d’aspirations nouvelles » : « Ce vieux mal poignant de l’humanité, d’où sortent les grandes réussites et tous les misérables échecs, cette divine inquiétude qui déploya les ailes d’Icare et entraîna Colomb parmi les solitudes de l’Atlantique. Toutes ces aspirations, cependant, n’égalaient pas l’intensité du désir qui attirait Will vers la plaine : il était exilé en terre étrangère et il avait le mal du pays, il était comme un être enfermé dans les ténèbres informes d’une existence larvaire… »
Hélas, ses parents adoptifs insistent pour qu’il les aide à l’auberge. Comment pouvait-il refuser, après leurs sacrifices ?A force d’être réprimés, ses rêves d’ailleurs se teintent de mélancolie, puis d’appréhension. Un jour passe un voyageur qui le convainc de la vanité de ses songes : les plaines, au loin, ne sont pas ce qu’il croit, toutes peuplées de gens rêvant à sa montagne et à ses vallées. Tous les ailleurs, sous nos pas, ne se transforment-ils pas en un éternel ici, et dans ce cas, à quoi bon ? En somme, constate Will, nous sommes faits comme des rats dans une trappe ! « Quelque chose comme ça, répond le voyageur. As-tu déjà vu un écureuil croquer des noisettes ? Inutile de te demander lequel te parait le plus sot… « Will garde l’auberge quand ses parents viendront à disparaître, et de renoncer à la fille du pasteur qu’il aime, pourtant et dont il est aimé, parce qu’il se croie plus heureux de songer à elle que d’être à ses côtés. Trois années plus tard, la fille épouse quelqu’un d’autre et meurt peu après, laissant Will tout seul avec sa philosophie du contentement de peu…
Qui vous dit que les parents de Will n’ont pas eu de rêves eux aussi ? Qu’ils n’ont pas été Will, à leur manière, avant de choisir de rester ? Et peut-être, allez, de rester justement, pour élever le petit Will ?
Le brave Will, croissant en sagesse avec l’âge, devient fameux pour son stoïcisme. Mais à ceux qui viennent le voir, il sourit d’un air entendu : « Vous arrivez trop tard. Je suis mort à présent : j’ai fini de vivre. N’est-ce pas l’objet des longues vies, de faire que l’homme cesse de se soucier de la vie ? Lorsque j’étais petit, cela m’intriguait beaucoup de savoir si c’était moi ou le monde qui était digne d’intérêt. Maintenant je sais, et je m’en tiens là.

Ch. dit: à

Je voulais juste rajouter un peu d’eau à son moulin ! Enfin, beaucoup d’eau, d’accord…

abdelkader dit: à

Sergio dit: 8 mars 2014 à 23 h 24 min
Au bout de la corde, il faudrait mettre la baraque de Marienbad… Avec les tennis déserts… Le vélo
J’ai du voir ce film une dizaine de fois et je me souviens pas de tennis deserts ni de vélo…sinon, la fête de la femme aujourd’hui…a la TV, une manif de femmes palestiniennes a Gaza…au pied du Mur de la Honte…des cailloux contre les bombes lacrymogènes des soldats israéliens…j’avoue qu’elles n’ont pas la technique requise…faut d’abord choisir des cailloux anguleux…les mettre a plat dan la main, parallèles a la palme, avec l’index fermement sur le caillou…prendre du recul et viser la tête du connard en casque et masque a gaz…quand j’étais gamin, on chassait la perdrix ainsi…ca rate pas…

abdelkader dit: à

la palme? c’est quoi ce truc? je voulais dire la paume, of course…

cherchez l'erreur dit: à

Edouard Louis a été gentil avec Clopine au point d’aller sur son blog ou personne ne va.
Edouard Louis est donc un grand écrivain.
Edouard Louis donne une conférence. comme Michel Onfray. Thème prévisible: moi, mon œuvre, ma souffrance pseudo-socio-romanesque.
Edouard Louis est donc intelligent. (Ou du moins il sait parler)
En conséquence de ces amabilités plus ou moins publicitaires, l’oeuvre est déclarée immortelle par l’Académie Brayonne sans autre forme de procès.
C’est vrai que la critique littéraire est une science..

Clopine dit: à

Trollée à 3 : 18 du matin – record battu, j’obsède ses nuits, là. Petite précision : ce troll est allé « làoùpersonnenevajamais » chercher une phrase un peu maladroite que j’y avais postée à la suite de la mort d’un ami, l’a copiécollée ici pour que l’on s’en moque. Voilà, c’est cela, une pratique trollesque. Un sommet de tact et de délicatesse.

Mme Michu dit: à

Afficher une enfance d’aquarium et jouer les requins, franchement… de quoi se dire qu’on aura vécu bien mieux… m’enfin…

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