Speculator, le retour
Voilà un intellectuel français dont l’œuvre est considérable, dont l’influence diffuse est incontestable, dont la réflexion enrichie en permanence par les traditions africaines et japonaises est un enrichissement permanent pour ceux qui le suivent et dont la présence médiatique est nulle. Entendez : inexistante. Ceci explique cela. Notez qu’il aurait mauvaise grâce à s’en plaindre puisque de cette situation, il est le premier responsable. D’ailleurs il ne s’en plaint pas. Et ce n’est pas aujourd’hui que Pierre Legendre va changer ni renoncer à ses « manières monastiques ». Il a fait paraître au début de cette année un petit livre qui serait un excellent moyen de faire connaissance pour ceux qui ne l’ont jamais approché.
A 89 ans, Pierre Legendre demeure ce qu’il a toujours été : un fou de droit. Sa formation en témoignait déjà (humanités gréco-latines, agrégation de droit romain et d’histoire du droit), sa pratique aussi (Ecole pratique, Sorbonne). Mais lorsqu’on sait que, parallèlement, il aussi été psychanalyste (et Freud n’est jamais loin dans son exploration des coulisses inconscientes de la parole), expert de l’Unesco pour l’Afrique et surtout auteur de documentaires télévisés en prise directe avec sa réflexion sur l’architecture dogmatique de nos sociétés, on mesure la nature et l’ampleur du pas de côté accompli par ce non-conformiste de la plus normative des disciplines. L’important, c’est la curiosité. La sienne est sans repos. Tant mieux car elle est féconde.
On ne perd jamais son temps à frotter son intelligence et ses doutes à un tel esprit. Tout le contraire de ceux qu’il tance comme des « intellectuels de parade », « penseurs au pinacle »et autres « truth makers », loin, très loin d’une aristocratie de l’esprit qu’il appelle de ses vœux (c’était également le souhait d’Umberto Eco à la fin de sa vie, conclusion à laquelle il était parvenu après avoir passé et perdu beaucoup de temps sur les plateaux), à laquelle n’importe quel animal réfléchissant peut accéder, et surtout pas une élite autoproclamée. Il nous invite à préserver l’intimité avec soi, à se méfier des pédagogues, faussaires, habiles et demi-habiles, à se défier des plagiaires jusqu’à ce qu’ils se démasquent. Vaste programme !
Au fond, ce qu’il leur pardonne le moins sous « un surplus de jactance », c’est d’être imperméables à la perplexité et partout, hermétique au doute, à l’incertitude, à l’intranquillité. Surtout à l’esprit d’inachèvement sans quoi tout débat d’idées est clos à peine ouvert. Il les croit soumis à une volonté d’ignorer, ce qui reste à prouver au-delà du tranchant des formules polémiques. Vraiment, il y a un refus de reconnaître que la civilisation occidentale, de l’Europe à l’Amérique, a pour double socle la Bible et la codification du droit romain par l’empereur Justinien 1er ? Pourtant, cela paraît tellement évident…
Le Visage de la main (96 pages, 16,90 euros, Les Belles lettres), opuscule d’une fabrication particulièrement soignée (papier, mise en page, typographie et reproductions aux couleurs assez bien respectées), n’est pas, contrairement à ce que son titre pourrait laisser accroire, une analyse du fameux traité de l’historien de l’art Henri Focillon Eloge de la main(1964) sur la puissance de persuasion de l’organe aveugle et muet. Au vrai, il ne relève d’aucun genre. Disons des éclats d’essai faute de mieux. A priori il s’adresse à tout visiteur de l’adresse arsdogmatica.com où se loge le site « La Fabrique de Pierre Legendre » ; cela dit, il peut se lire indépendamment de sa consultation et même hors toute familiarité avec l’œuvre en question. D’autant qu’il est aussi remarquable par les pistes qu’il ouvre que par son écriture, d’un classicisme assez rares chez les universitaires et les juristes, lesquels portent généralement leurs efforts sur la démonstration. On notera d’ailleurs qu’elle est d’une grande tenue et ne se relâche, volontairement, que pour dénoncer « le foutoir des sciences sociales, humaines et gestionnaires, usine aux succursales multiples, qui souvent ressemble à un Abattoir de pensée » (où l’on voit que l’auteur ne déteste pas les majuscules, jamais gratuites, naturellement)
De quoi nous entretient-il ? De la nécessité de vivre dans un Monde généalogiquement organisé. Du besoin de se laisser toutes choses résonner en nous avant de les raisonner. Des illusions qui obscurcissent le débat occidental. De la masse des experts auxquels il manque une case, du politique comme de la colle indispensable qui autorise « la coïncidence des opposés » (Nicolas de Cues)… S’il en revient toujours aux trois concepts solidaires sur lesquels repose son projet d’explication du monde (anthropos, logos, dogma), un certain nombre de tableaux et de photographies nourrissent sa réflexion, notamment Saint Augustin en train d’écrire une lettre à Saint Jérôme (1502) de Carpaccio qui expose la vision du principe, c’est à dire le besoin de commencer en permanence qui gouverne le rapport au monde l’animal humain, la place transcendantale d’un Miroir invisible et magique qui fait dire à la Bête dans le film de Cocteau et Marais :
« Je suis votre Miroir, la Belle. Réfléchissez pour moi. Je réfléchirai pour vous »
Avec Le Visage de la main, qu’on ait lu ou pas ses ouvrages magistraux sur le parricide ou sur la fabrique de l’homme occidental, on comprend mieux au nom de quoi il travaille et quel fut l’inaugural de sa vie. Son livre ne raconte rien, proprement dit, mais il renvoie à son site qui lui propose une narration à travers un montage de concepts articulés autour d’une pensée. Internet ne l’intéresse pas comme support technique mais comme miroir, et même comme Grand Miroir, histoire de faire écho au Speculum Maius du dominicain du XIIIème siècle Guillaume Durand dit Speculator. Pierre Legendre, qui lui a déjà consacré des Leçons, lui voue une reconnaissance éternelle pour lui avoir donné le fol espoir qui a nourri une illusion de jeunesse : « tenter de se hisser à la connaissance de quelque chose d’absolu : le désir des lointains »en spéculant sur toute manière connaissable. Au fond, Speculator, c’est lui.
Citer, c’est ressusciter. Un tel livre vaut aussi par l’inattendu de ses citations- et toutes ne prennent pas leur source dans l’histoire médiévale des montages religieux et juridiques de l’Occident ! Celle du malien Amadou Hampaté Bâ est bienvenue sur « … la bizarre détermination des Blancs-blancs à vouloir coûte que coûte, nous faire vomir nos us et coutumes pour nous gaver des leurs ». Ce jugement de 1973, dans lequel le Blanc-blanc est distingué du Blanc-noir, fonctionnaire de l’administration, Legendre le renvoie aujourd’hui « aux prédicateurs-experts en démocratie, sous le règne d’une Mondialisation sans scrupules ».
In fine, il revient sur « l’inouï du parricide », entendez le meurtre de l’Ancêtre juif par l’Allemagne nazie, période qui a vu l’invention de la dictature dans la liberté (l’illibéralisme contemporain pourrait y préparer). Aux yeux de Pierre Legendre, cela a déclenché un mécanisme de désagrégation, de désorientation, de destructuration, de dislocation généalogiques. Un phénomène qui est à l’origine de notre très actuelle débâcle de la pensée :
« S’en remettre à l’armée et aux forces de police ne suffira pas, si la réflexion critique est absente. Le refus, par les pédagogues et les instances d’expertise, de changer de cap, c’est à dire d’interroger nos propres structures dogmatiques en perdition, met en relief la déroute d’une civilisation devenue incapable de penser l’immémorial universel, la Dette généalogique ».
Etrangement, on ressort de ce petit livre moins pessimiste et moins tragique qu’on ne le croit, en fredonnant un « tra la tra la la la » issu de L’Enigme éternelle de Ravel dont l’auteur nous offre la partition. Et l’on repart avec cette clause fameuse « et caetera » des notaires de l’Ancien régime, qui leur permettait d’y mettre tant de choses. Rapporté à notre temps, Legendre propose de rendre l’expression par « et le reste… », douce injonction qui nous amène une fois de plus à nous laisser gagner par l’esprit d’inachèvement, ce dont on ne saurait trop le remercier.
(« Saint Augustin en train d’écrire une lettre à Saint Jérôme, 1502 » de Carpaccio, Confrérie Dalmate des Saints Goerges et Tryphon, Venise ; « La lunette d’approche, 1964 » de Magritte, D.R. ; « Linolog II, 1972 » linogravure de Pierre Alechinsky, Centre Pompidou)
1 238 Réponses pour Speculator, le retour
Tiens ! Alechinsky…
« « tenter de se hisser à la connaissance de quelque chose d’absolu : le désir des lointains » en spéculant sur toute manière connaissable. Au fond, Speculator, c’est lui. »
Le boug il dit que pour voir en profondeur, rien de mieux qu’un bon spéculum !
Quelques canonistes contemporains français et belges célèbres, ici:
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Droit_canonique
L’esprit d’inachèvement, j’aime bien. Donc, une histoire inachevée, ce qui est toujours plus optimiste que la débâcle promise pourtant, si l’on en croit notre hôte, par l’auteur ?
IL faut du talent pour s’inachever, tant nous sommes finis, je trouve.
Un entretien avec Pierre Legendre, ça déménage!
Antoine Spire: »Vous avez consacré une grande part de votre énergie à rendre compte de la « construction anthropologique occidentale ». Vous vous êtes interrogé, tout au long de votre œuvre, sur le sens des règles de droit et sur leur légitimité. Vous avez montré que l’Etat était jusqu’à présent le garant de la raison.
Ce qui s’est passé le 11 septembre (2001) à New York signifie-t-il qu’il ne l’est plus ?
Pierre Legendre:- On ne peut pas imposer par la force ce qui doit être conquis. La démocratie a été une conquête en Occident, jusqu’au moment où elle s’est retournée en devenant la caserne libertaire. De mon point de vue, il y a connivence de fait entre l’idéologie libertaire et l’ultralibéralisme.
Figurez-vous qu’après la chute du mur de Berlin, Harvard Business Review a publié un article intitulé « La démocratie est inévitable ». Désormais, on vous imposera la démocratie comme le business, y compris sur le mode de la menace. J’ai vu en Afrique les Etats potiches que nous avons fabriqués. Sans tradition administrative, ils ne pouvaient qu’être corrompus. Ainsi ai-je vu par exemple vendre des diplômes.
La doxa de l’ONU et de l’Unesco affirmait péremptoirement que partout où le progrès technique s’installerait, la religion se folkloriserait ou disparaîtrait. J’ai pensé qu’il fallait, au contraire, travailler à faire coexister l’éducation traditionnelle, y compris l’école coranique, avec l’enseignement moderne et prendre le temps de ce métissage. Aussi ai-je dit à l’un de mes mandants qui professait ces thèses : « A mon avis, l’islam reviendra, le couteau à la main. » Nous y sommes. Les institutions démocratiques ne s’imposent pas, elles doivent être conquises par les Etats et par les sujets.
– Mais justement, chez nous, les jeunes générations ont-elles les moyens de conquérir ces institutions démocratiques ?
– Non. La débâcle normative occidentale a pour effet la débâcle de nos jeunes : drogue, suicide, en un mot nihilisme. Notre société prétend réduire la demande humaine aux paramètres du développement, et notamment à la consommation. L’an dernier, le PDG du groupe Vivendi a dit : « Le temps politique classique est dépassé ; il faut que le consommateur et les industriels prennent le leadership. » Voilà l’abolition des Etats programmée.
– Vous rapprochez donc le jeune Occidental qui ne sait plus donner du sens à sa vie et l’islamiste qui s’abandonne à son fantasme de mort ?
– La souveraineté du fantasme appelle le nihilisme.
Dans Les Possédés de Dostoïevski, Kirilov se suicide pour prouver qu’il est à lui-même le principe de raison. En se tuant, il croit supprimer chez l’homme la souffrance et la peur, et prouver que l’humanité peut se surmonter elle-même, devenir Dieu.
Nous assistons à une escalade de l’obscurantisme. Voyez, aux Etats-Unis, ce que certains technocrates et universitaires appellent le transhumanisme, la post-humanité qui comporte la résolution intégrale du problème de la mort (sic). Freud avait bien aperçu le creuset délirant de la raison que les religions prennent en charge en métabolisant le meurtre.
Le meurtre habite l’esprit de l’homme. Dans l’entreprise, la concurrence est un meurtre transposé ; en politique, les élections le sont aussi : on renvoie son adversaire dans ses foyers. On ne rendra pas la vie supportable par des raisonnements scientifiques ou de bons sentiments, mais par des interprétations cohérentes qui peuvent exiger de chacun une part de sacrifice pour qu’on ne donne pas, par exemple, de leçons à autrui au nom de nos propres aveuglements.
– Comment le spécialiste du droit romain et du droit canonique que vous êtes a-t-il articulé son savoir avec la psychanalyse pour ouvrir le champ de cette « anthropologie dogmatique » qui structure votre travail ?
– Je me suis donné plusieurs formations. L’une d’elles, le droit romain et l’histoire du droit, a fait de moi un professeur agrégé d’histoire du droit en 1957. Les droits romain et canonique sont le cœur méconnu des sciences juridiques, qui contiennent les éléments refoulés de la construction de l’Occident.
La grande querelle de l’Occident romano-canonique chrétien avec la tradition juive est aux sources d’une conception religieuse et politique de l’Etat qui a retenu toute mon attention. Remarquez que l’étymologie du mot Etat implique en général un complément de nom (l’état de quelque chose) et évoque la station verticale. L’Etat est la construction normative, institutionnelle, qui fait tenir debout quelque chose d’essentiel à la vie sociale. Dans le même temps, je me suis donné une formation économique. J’y ai ajouté une formation littéraire qui incluait la philosophie, la sociologie et la morale. Etudiant, à la fin des années 1950, j’ai eu vent de l’existence de la psychanalyse. Bientôt, j’ai commencé à fréquenter un divan. La psychanalyse sentait le soufre et son usage était alors occulte. Enfin, la fréquentation des arts, et notamment de la poésie, m’était très chère.
– En quoi le droit romain nous concerne-t-il aujourd’hui ? Informe-t-il seulement notre corpus juridique ?
– Non, il explique aussi une grande part de la réalité sociale. Armature du christianisme, il est porteur de rituels, de liturgies, d’une certaine tolérance d’autres cultures, dont Justinien, au VIe siècle, précise remarquablement les limites : « Les juifs se livrent à des interprétations insensées. »
– De votre point de vue, l’antijudaïsme chrétien qui a survécu jusqu’à nos jours, et a, en partie, fécondé l’antisémitisme raciste, tient-il sa puissance du droit romain ?
– La tragédie ultime du XXe siècle, la Shoah, suppose des siècles et des siècles de haine. Je suis un homme du passé et de l’avenir lointain. Je n’habite pas le présent, car j’ai compris la nécessité de combattre la mémoire courte. J’ai vécu avec des hommes du texte, ces médiévaux pour qui l’historique est une affaire géologique, sédimentée : le passé est toujours là, présent, et le futur est là, devant nous.
Le mot antisémitisme est récent. Dans ma plongée dans les littératures latines de chancellerie, j’ai été frappé par la violence antijuive de certains textes pontificaux du XIIIe siècle. Le pontife romain se considère aussi comme le pape des juifs et stigmatise la circulation d’interprétations non conformes des textes sacrés par les rabbins. Le système romano-chrétien évacue la circoncision malgré la matrice biblique, mais le corps, refoulé par le christianisme, revient sous la forme du centralisme papal. On disait autrefois de l’empereur romain qu’il avait « tout le droit dans l’archive de sa poitrine »: la corporéité de la lettre s’incarne dans l’empereur, puis dans le pape, interprète unique et souverain de la parole.
– Comment ne pas penser à la façon dont Ernst Kantorowicz a fait du souverain l’énonciateur de la loi, le corps du pouvoir. Est-ce dans la même perspective que vous montrez que le corps ne se réduit pas au biologique, que, chez l’homme, la vie de la représentation prime sur la vie animale et qu’il n’y a pas de corps sans fantasme du corps ?
– J’ai correspondu avec Kantorowicz. J’ai fait traduire ses articles aux Presses universitaires de France. L’anthropologie travaille à la fois l’image, le corps et le mot. Comme lui, je pense que la modernité commence au XIIe siècle avec le Moyen Age classique, quand le christianisme latin s’est approprié le legs historique du droit romain en sommeil depuis plus de 500 ans.
Ce fut le début de l’Etat moderne, qui bat aujourd’hui en retraite sous les coups de l’affirmation de l’individu. Et les Etats contemporains se lavent les mains quant au noyau dur de la raison qui est la différence des sexes, l’enjeu œdipien. Ils renvoient aux divers réseaux féodalisés d’aujourd’hui l’aptitude à imposer législation et jurisprudence.
Pensez aux initiatives prises par les homosexuels. Le petit épisode du pacs est révélateur de ce que l’Etat se dessaisit de ses fonctions de garant de la raison. Freud avait montré l’omniprésence du désir homosexuel comme effet de la bisexualité psychique. Un exemple de transposition culturelle : le rituel monastique qui chante Jésus en l’appelant « notre Mère ». La position homosexuelle, qui comporte une part de transgression, est omniprésente.
L’Occident a su conquérir la non-ségrégation, et la liberté a été chèrement conquise, mais de là à instituer l’homosexualité avec un statut familial, c’est mettre le principe démocratique au service du fantasme. C’est fatal, dans la mesure où le droit, fondé sur le principe généalogique, laisse la place à une logique hédoniste héritière du nazisme.
En effet, Hitler, en s’emparant du pouvoir, du lieu totémique, des emblèmes, de la logique du garant, a produit des assassins innocents. Après Primo Levi et Robert Antelme, je dirai qu’il n’y a aucune différence entre le SS et moi, si ce n’est que pour le SS le fantasme est roi. Le fantasme, comme le rêve qui n’appartient à personne d’autre qu’au sujet (personne ne peut rêver à la place d’un autre), ne demande qu’à déborder.
La logique hitlérienne a installé la logique hédoniste, qui refuse la dimension sacrificielle de la vie. Aujourd’hui, chacun peut se fabriquer sa raison dès lors que le fantasme prime et que le droit n’est plus qu’une machine à enregistrer des pratiques sociales.
– Votre passage par l’Afrique a joué un grand rôle dans votre conception du droit. Il vous a permis de relativiser nos valeurs occidentales et de lire, partout dans le monde, ce dessaisissement d’un Etat instituant. Vous y avez observé les édifices institutionnels par lesquels des sociétés comme la nôtre répondent à l’angoisse existentielle.
– J’ai travaillé au Gabon avec une entreprise qui vendait du développement, avec les Nations unies au Congo ex-belge, puis au Mali avec l’Unesco. J’ai compris que ma formation de juriste préoccupé des textes du Moyen Age m’était bien plus utile que les sciences économiques.
Je voyais, en effet, dans les écoles coraniques des enfants réciter rituellement des versets dans la langue sacrée du Coran, qui n’était pas la leur, exactement comme les glossateurs médiévaux transmettaient en latin le droit romain disparu.
Je découvrais l’égalité de tous devant la vie de la représentation : l’Etat occidental n’est qu’une forme transitoire de cette vie. Il reproduit du sujet institué, en garantissant le principe universel de non-contradiction : un homme n’est pas une femme, une femme n’est pas un homme ; ainsi se construisent les catégories de la filiation.
La fonction anthropologique de l’Etat est de fonder la raison, donc de transmettre le principe de non-contradiction, donc de civiliser le fantasme. L’Etat, dans la rationalité occidentale, est l’équivalent du totem dans la société sans Etat. En Afrique, il y a aussi un au-delà de l’individu qui est peut être en train de se perdre chez nous. »
* Propos recueillis par Antoine Spire, Le Monde 23 octobre 2001, p. 21, LE MONDE | 22.10.01 | 11h55
e
rien de mieux qu’un bon spéculum !
je kiffe glouscard..la puissance du ricard et du porc est passé par lui bien plus que par charles pasqua à dédé..j’adore ces gens qui font de leur cervelle un outil de jouissance supérieur et ça a toujours été au prorata que je me donne..sapré baroz..c’est la gonzesse qui aurait du passer en premier..quelle tête à claque
https://www.youtube.com/watch?v=2jjOqiZ5Y68
« … l’esprit d’inachèvement… »
https://sites.google.com/site/renatomaestriarchivio/microstoria
@ça déménage
Ou ça crèche au pays des cabotins suprêmes
Pierre Alechinsky, L’autre main, Fata Morgana, 1988
La main, présenté par Christophe Carraud, calligraphies de Hsiung Ping-Ming, Gravures de Claude Faivre, I. A. V., Orléans, 1996.
« « l’inouï du parricide », entendez le meurtre de l’Ancêtre juif par l’Allemagne nazie »
Voilà qui demanderait quelques développements ?
« Ou ça crèche au pays des cabotins suprêmes »
et c’est de la coloc….
On se contentera de l’usus
@quelle tête à claque
https://www.youtube.com/watch?v=WmsYqWXAZgc
de nota dit: 1 juillet 2019 à 21 h 23 min
Merci ! Je comprends mieux l’expression « dette généalogique ».
« il y a connivence de fait entre l’idéologie libertaire et l’ultralibéralisme », « la caserne libertaire », ouh là là, ça demanderait effectivement à être démontré, parce que sinon, c’est juste un empilement de propos paradoxaux, non ?
…
Si je comprends bien, la démocratie a tout faux dans sa prétention universaliste?
C’est ça le fonds du propos ?
L’éternel retour du même, mais plus avec exactement les mêmes !
https://web.archive.org/web/20101208074620/http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/02/19/quand-pierre-legendre-sonne-le-tocsin/
(vous conservez toutes les archives, Juan Rodriguez ?)
Jorge, pardon !
Non, un homme qui prouve que l’Etat n’est au fond qu’une « image » n’est pas réductible à un empileur de propos paradoxaux. On peut être pour ou contre, c’est un autre problème, mais il faut articuler sa position avec la rigueur et le savoir d’un Legendre. J’ai fréquenté un temps son séminaire. Bien peu m’ont laissé à ce point l’impression d’une profonde intelligence doublée d’une grande clarté. Outre qu’il n’est jamais meilleur que dans les textes brefs.
Je vous le dis en latin « tout le droit dans l’archive de sa poitrine »
habet omnia scrinia in pectore suo
merci P.ASSOULINE d’inviter à nouveau à étudier ce maître-car c’est un maître comme Kantorowicz -dont j’ai rêvé la semaine passée -qui fut son inoubliable maître(il disait mon maître E.K)
c’est bien qu’il ait donné encore un livre -et à propos d’internet-quin’avait pas ses faveurs quand il enseignait à l’EPHE;vous autres les contributeurs du blog, lisez le sans attendre;P.Legendre disait qu’il était « médiocre »:on est loin du « génial » que se renvoient en écho ceux qui se dirent sur ce blog « lacaniens » que j’ai interprété comme « de l’arnaque »;
bonsoir; je vous renvoie à la citation sur
Le sens de la fête chez Rousseau et remerciez P.ASSOULINE, TOUS
bonsoir
et en images:https://www.youtube.com/watch?v=f1MaJfRaAVo
@et alli
Les valeurs de la république ne sont ni plus ni moins qu’une « religion laïque » selon vos croyances ? Sachez que vos convictions sont partagées par les ayatollahs de tous poils : les services publics comme le gardien des libertés individuelles vous regardent, vous et vos accointances
https://www.youtube.com/watch?v=uTrJPsKU_6M
» Je ne voudrais pas doucher votre enthousiasme :
1° Legendre est à l’origine d’une interprétation du droit visant à en faire ce qui institue la vie, sa pensée étant le produit du lacanisme (primat du symbolique) et de la place primordiale du droit dans les sociétés occidentales
2° cette interprétation qui est une sorte de métaphysique du droit a été rejetée par les spécialistes du droit romain comme Yann Thomas qui refusent de voir dans le droit romain autre chose qu’une technique empirique visant à résoudre les problèmes quotidiens liés au droit
3° on a le droit de prendre de la distance par rapport aux spécialistes et de ne pas leur accorder le monopole de la vérité, mais encore faut-il savoir de quoi on parle. Legendre est un auteur à majuscules : le Droit, la Loi, etc. cela ne fait pas pour autant une grande pensée
4° quant aux poncifs anti-libéraux qu’on trouve chez lui, ils suscitent l’enthousiasme de certains; c’est inévitable. Autrement dit, ce n’est pas parce qu’on enrobe des diatribes radicales dans un langage philosophique (censé être tel) qu’on est un grand penseur. Le propre du philosophe serait déjà de remettre en doute ces lieux communs; or la machine Legendre en produit à la pelle.
Mais comme disait Pareto ne confondons pas l’utile avec le vrai; un certain public est heureux d’entendre le même prêchi-prêcha sur le chaos néo-libéral de nos sociétés, aussi étroit d’esprit d’ailleurs que les fades thuriféraires de l’ordre existant. Ce genre de discours est utile; il répond à une finalité spécifique. Mais pour ce qui est de la vérité….
le travail de la pensée commence effectivement lorsqu’on dépasse les poncifs des deux côtés.
A bon entendeur… »
Extrait de l’ancien poste du blog à Passou » Le Monde » mis en lien par Jorge Rodriguez.
Ce texte rappelle étrangement un philosophe connu… 😉 😉
Oh, je n’ai aucun doute sur l’étendue des connaissances de Monsieur Legendre, qui doit avoir les mêmes dimensions que ma propre ignorance, certes.
Cependant, « x » soulignait hier à quel point il est difficile d’entamer une conversation quand on cible d’un « accusé, levez-vous ! » un sujet quelconque.
Eh bien, à lire l’article mis en ligne, il me semble que Monsieur Legendre a des affirmations dirons-nous péremptoires, et qu’il ne prend guère le temps d’expliquer. Et je trouve vraiment paradoxal d’associer néolibéralisme et idéologie libertaire, puisque ce sont, du moins politiquement n’est-ce pas, des conceptions radicalement opposées de la marche du monde. Et je n’en suis, en constatant cela, qu’au deuxième paragraphe de l’interview !
Il me semble aussi que l’antidémocratisme, qui semble revendiqué ici, a toujours fait le lit du totalitarisme…
Mais je ne me risquerai certes pas dans une discussion où mon simple bon sens n’est pas suffisant pour me légitimer.
(et pourtant…)
: 1 juillet 2019 à 23 h 14 min
vous ne savez pas seulement recopier mon « pseudo » et prétendez connaître mes croyances?
vous pouvez retourner à votre musique!
je n’ai pas de croyance en ce qui concerne ce que je rapporte de l’enseignement de Legendre qui put offrir ce film d’autant plus qu’il dépouilla des archives du vatican;et était très scrupuleux sur les langues et les mots
t: 1 juillet 2019 à 23 h 21 min
P.Legendre a fait en effet un colloque avec Yann Thomas sur le parricide
Pat V, est ce que vous faites de la musculation?
qu’est ce que c’est que ce bordel renfield..tu n’as qu’un seul maitre et c’est dracul..c’est pour lui et lui seul que tu dois faire bouger tes oreilles..les autres..un pet..deux pas plus!..ça pourrait être hinterprété..on te regarde renfield
a toujours fait le lit du totalitarisme
..t’as toujours su causer aux hommes bonnes clopines..oublie pas qut’es polo’z propertiz
puisque 1 juillet 2019 à 23 h 35 min
c’est tout ce que vous comprenez sur la RDL et professez péremptoirement, je vous emmerde!
le travail de la pensée commence effectivement lorsqu’on dépasse les poncifs des deux côtés
..ouais mais on smarre plus quand qu’y s’enculent..la pensée peut attende quelle dit bonne clopine à polo
ces lieux communs;
J’ai lu avec attention le communiqué fourni par de nota qui comme le remarque Clopine devrait être suivi d’explications ou de développements pour l’amateur néophyte , je n’ai pourtant pas l’impression de cet intellectuel se nourrisse et fournisse des phrases et idées creuses. Qu’avez vous lu de lui, patV , de decevant au point de lui arracher toutes ses médailles?
Ici, une analyse » empathique » des thèmes de réflexions développés dans ses deux derniers ouvrages et publiée très récemment :
http://actu-philosophia.com/Pierre-Legendre-Lecons-X-Dogma-Le-visage-de-la
Et la seconde et dernière partie de cette analyse qui éclaire les « attachements » philosophiques de ses réflexions et de son système de pensée :
http://www.actu-philosophia.com/Pierre-Legendre-Lecons-X-Dogma-Le-visage-de-la-929
Que pour de.
D, si vous connaissiez la composition de la pate à fix, pourriez vous m’assurer qu’il n’existe aucun risque d’emprisonnement. J’ai des migraines et j’en suis à 10 grammes ingérés.
@vous ne savez pas seulement recopier mon « pseudo »
Se reconnaître ; step one vers la rémission du péché d’Eve
http://www.allthingspresentations.com/wp-content/uploads/2014/10/mirror-cat-lion-864×540.jpg
S’en remettre à l’armée et aux forces de police ne suffira pas
si hon peut pu compter sur la kommandantur..c’est le ragnareuk..c’est certain
La dénonciation de l’hédonisme par Pierre Legendre me fait penser à la critique de l’idéologie du désir par BHL
1 juillet 2019 à 23 h 47 min
ça c’est vos fantasmes! ça fait longtemps que je suis blasée de ce coté là !je ne vous ai pas attendu pour nommer Yanké sur la RDL ni Legendre sur l’animal( blog invité à côté)La Passion d’être un autre. Etude pour la danse
Pierre Legendre
La danse est la forme la plus animale de ce que nous appelons art.
Déchiffrer le discours muet des corps danseurs et, dans le cas occidental, repérer jusque dans les chorégraphies ultramodernes l’anatomie mystique signée du marquage chrétien, tel est l’exercice.
En cette affaire – affaire d’inconscients aussi -, s’agitent les questions de la pratique cérémonielle et d’un vaste enchaînement de références au Sexe fabuleux. Les danses s’inscrivent comme proclamations mythologiques du sens, au cœur d’une légalité sociale
..avec tes oreilles t’es avantagé renfield..hévidemment tu peux la ramner
@Les danses s’inscrivent comme proclamations mythologiques du sens, au cœur d’une légalité sociale
Rien que pour les images de synthèses et votre maintien sur scène
https://www.youtube.com/watch?v=NqSTdA8xgJU
synthèse(s)
« au point de lui arracher toutes ses médailles? »
Bérénice, je cite un texte de l’ancienne RDL de 2009 et je crois y reconnaitre la manière polémique mais directe de s’exprimer d’ un philosophe contemporain très connu. 😉
Allez voir sur le site « actu philosophia » les analyses ( en deux publications) à propos des deux derniers ouvrages de Legendre, c’est long et ardu mais cela en vaut la peine et permet de comprendre les origines du développement de ses propres réflexions.
« philosophe contemporain très connu. »
pat v ne connait qu’Engel, le suspens devrait être de courte durée .
Ce qui est accablant ce n’est pas de constater que le transgenre intellectuel de P. Legendre sert de socle à une ideologie, à ceux qui s’y » frottent »
mais c’est de le voir associé dans le billet pour une même exigence intellectuelle que Umberto Eco.
On ne mélange pas les queteurs de vérité , d’un grand tout, qui s’affranchissent de l’histoire, pour mieux la denaturer, sous prétexte de dialogue entre les siècles,
et les encyclopédistes.
Une « aristocratie de l’esprit » dont on peut lire, en petit et caché entre parenthèse , pas comme dans le dictionnaire d’un amoureux de la littérature : (c’était également le souhait d’Umberto Eco à la fin de sa vie, conclusion à laquelle il était parvenu après avoir passé et perdu beaucoup de temps sur les plateaux).
Non, absolument rien ne justifie de citer Umberto Eco dans ces conditions.
Sauf pour rappeler que son travail sur les « signes » s’oppose à l’obscurantisme de celui de P. Legendre.
Eco a en outre fait de son temps passé sur les plateaux ! un livre .
https://m.grasset.fr/de-larbre-au-labyrinthe-9782246748519
Sasseur, est ce parce que l’auteur en question s’est intéressé à la psychanalyse et tente de croiser les différentes disciplines qui ont été pour lui des objets d’études plutôt approfondies avec une prédominance pour le droit, son histoire que vous le percevez en tant » qu’obscurantiste » , il a été vraisemblablement aussi travaillé par son experience des institutions et du terrain qui peut être lui ont permis de sécréter une pensée personnelle ou originale ou encore singulière. N’ayant lu UE ni PL je ne pourrais juger de leur pertinence . Sûrement est ce qu’une approche de l’un comme de l’autre exhaustive permet l’étiquetage définitif et comme toujours négatif sans qu’il soit besoin d’étayer en citations ou renvois aux passages concernés ou essais, textes,l’obscurantisme assuré de PL.
PS: empoisonnement pour emprisonnement pour post 23h45, hier ( correcteur). Hier aussi, eau à 27 degrés, aussi tiède qu’une PO , assez rare en cette saison.
A la recherche de Pierre Legendre, je me perds dans la profusion des publications
« Rien de plus frappant aujourd’hui que l’extraordinaire difficulté des sociétés démocratiques à se représenter et à nommer leur devenir collectif. Le passé s’éloigne, l’avenir se brouille. Défiant nos capacités de prévisibilité, l’accélération du temps des choses débouche souvent sur la dépossession du temps des hommes. La crise des grandes figures idéologiques s’accompagne d’une difficulté inédite de nous inscrire comme individus dans la trame d’un temps et d’un sens partagés. Que l’on parle d’effondrement du temps prometteur ou de l’épuisement des énergies utopiques, la faiblesse des images d’avenir espéré affecte la possibilité même de concevoir des projets collectifs. Le temps dépolitisé est un temps recroquevillé sur le présent car tout projet politique engageait une transformation du monde à venir à partir d’un examen critique du passé. »
https://books.openedition.org/psorbonne/2537
Je continue ma quête.
Pour les mélomanes
» Singulière expérience que celle du musical. Chacun y succombe à l’enchantement de l’immédiat, mais la teneur de l’objet ne cesse de se dérober. C’est sans doute que l’œuvre musicale travaille le temps plus encore que le son : celui-ci reproductible à l’infini, celui-là, non. L’instant multiple de l’écoute nous fait rêver à ce que serait un temps à jamais ordonné, toujours rétrogradable et orienté pour notre seule jouissance. Ce temps aurait pour qualité la joie : cela signifie que, flux traversable en tous sens, il serait aussi la source intarissable de ce qu’appelle notre désir. Plutôt que de postuler ici une essence de la musique, on a préféré se laisser conduire par l’idée de singularité. L’enjeu revient à reconnaître la manière singulière dont le musical traite avec quelques-uns des champs d’expérience auxquels il touche : la forme, le corps, l’histoire, la modernité, l’inconscient, l’écriture, l’intelligibilité »
Des discours où le futile côtoie l’accessoire, avec des exemples, choisis dans une réalité subjective, et qui doivent en priorité frapper les auditeurs, pour leur donner force de loi, permettent des spéculations qui défient l’entendement, au delà de toute logique .
C’est l’apport de la psychanalyse freudo-lacanienne.
Comme on le voit chez P. Legendre.
C’est pire qu’une paella ce fatras de considérations juxtaposés, pour tenter une explication du monde, rien que ça.
Des questions que Legendre fait se poser à ses auditeurs, déjà conquis, comme Passou:
« Vraiment, il y a un refus de reconnaître que la civilisation occidentale, de l’Europe à l’Amérique, a pour double socle la Bible et la codification du droit romain par l’empereur Justinien 1er ? »
Ça peut occuper la journée.
On avance,un autre entretien, plus long et éclairant, avec Legendre que je vous encourage à lire, la travail de Legendre devrait être considéré sérieusement et sans arrogance…
https://www.persee.fr/doc/polix_0295-2319_1995_num_8_32_2088
Et pour aller plus loin:
« Le droit romain est considéré comme l’un des premiers systèmes juridiques de l’histoire, que certains considèrent dégagé de la coutume et de la religion. On peut distinguer plusieurs périodes dans l’évolution du droit romain. »
Quelle expérience n’est pas singulière ?
Renato, elles le sont en ce qu’elles nous appartiennent propres, il en est néanmoins qui sont communes, qui appartiennent à une communauté donnée, à la masse, à un groupe particulier. Singulière signifiant plus dans la phrase originale, s’éloignant de la doxa, de l’admission ou communément admissible.
En propre.
Sasseur, l’histoire du droit est étonnante.il existe meme des agrégés qui vous diront la meme chose pour le socle et qui ont consacré des années de leur vie à étudier la fondation de notre société occidentale, ce que vous citez me parait tres juste.
Citation de 7h17.
les lentilles sortent de la table biblique effectivement clopine;
mais vous ne dites pas « cébettes » du côté de chez vous?
https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9bette
Bonne journée
Renato. Si votre interrogation concerne la musique alors il est dit qu’elle serait la seule matière artistique qui touche de façon transversale le corps, l’intelligibilité, la forme, l’histoire, la modernité…
« le travail de Legendre devrait être considéré sérieusement et sans arrogance… »
Oui, mais c’est quoi cette histoire de parricide des Juifs par les Nazis, de nota ? Et en quoi le Droit romain s’oppose-t-il au mariage pour tous ? A de telles affirmations on veut des réponses claires !
« Quelle expérience n’est pas singulière ? »
Aucune objection là-dessus, surtout qu’avec l’age aidant, le souci de l’exactitude laisse place à une nécessité impressionniste de l’histoire. Une quête introspective de certitudes. N’est-ce pas la démarche « monastique » de P. Legendre?
Comme on peut écouter un doux-dingue, pas si humaniste que ça, refaire le monde devant un tableau…
Ne pas lui accorder de valeur didactique, c’est ce que l’on est en droit d’exiger.
Ou du moins refuser que ces dérèglements intellectuels deviennent le canon.
C’est: non.
Et comme disait Cocteau?, à Grimhilde?, il n’y a que le miroir qui réfléchit.
Exiger, n’est ce pas un peu trop didactique considéré que le droit ouvre sur sa possible application et son strict respect.
Les racines de la didactique remontent à l’antiquité et au moins aux philosophes grecs et aux civilisations orientales (chinoise notamment) pour ce qui est des traces écrites.
C’est l’adjectif « didactique » qui apparaît le premier en 1554, rapporte le Grand Larousse encyclopédique. Quant au substantif féminin, la Didactique, c’est Le Robert de 1955 et le Littré dans son édition de 1960, qui le citent comme « art d’enseigner ».
En gros ce que vous voulez, Sasseur la grande ou Sasseur I , consiste en une degradation de cet homme qui fut un maître . Toujours dans la castration et bien que l’homme ait maintenant 89ans et alors que seuls les fruits de l’esprit subsistent et s’offrent en possible et eventuel partage.
Jacques, les réponses claires sont dans les livres de Legendre…
Jazzi, je tenterai ce qui suit et attends une autre interpretation. Le peuple juif à commis , autorise la mort du Christ, fils de Dieu le père , incarnation du Père sur la terre. Les nazis ont voulu exterminer ce peuple rendu responsable de sa mort et le faisant ont réussi à faire admettre la mort de Dieu. Après eux nul dieu, juste l’homme dans toutes ses entreprises.
Il semble que pour Pierre Legendre tout ne soit qu’affaire d’adaptation. Ni d’évolution et encore moins de révolution. Conformément au Droit romain et à l’ordre vaticanesque ? En cela sa pensée apparaît comme profondément conservatrice et figée dans un temps donné. Pour lui, rien d’avant ni d’ailleurs n’étant recevable pour le temps présent et le temps futur. Tant pour le général que l’accessoire. Contrairement à un Fernand Braudel dont la pensée est plus ouverte !
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FERNAND BRAUDEL
Au carrefour des civilisations
En incipit de La Méditerranée. L’espace et l’histoire Fernand Braudel écrit : « Dans ce livre, les bateaux naviguent ; les vagues répètent leur chanson ; les vignerons descendent des collines des Cinque Terre, sur la Riviera génoise ; les olives sont gaulées en Provence et en Grèce ; les pêcheurs tirent leurs filets sur la lagune immobile de Venise ou dans les canaux de Djerba ; des charpentiers construisent des barques pareilles aujourd’hui à celles d’hier… Et cette fois encore, à les regarder, nous sommes hors du temps. » Après quoi, il pose d’emblée la question suivante, à laquelle l’ouvrage répond dans le détail :
« Qu’est-ce que la Méditerranée ? Mille choses à la fois. Non pas un paysage, mais d’innombrables paysages. Non pas une mer, mais une succession de mers. Non pas une civilisation, mais des civilisations entassées les unes sur les autres. Voyager en Méditerranée, c’est trouver le monde romain au Liban, la préhistoire en Sardaigne, les villes grecques en Sicile, la présence arabe en Espagne, l’islam turc en Yougoslavie. C’est plonger au plus profond des siècles, jusqu’aux constructions mégalithiques de Malte ou jusqu’aux pyramides d’Égypte. C’est rencontrer de très vieilles choses, encore vivantes, qui côtoient l’ultra-moderne : à côté de Venise, faussement immobile, la lourde agglomération industrielle de Mestre ; à côté de la barque du pêcheur, qui est encore celle d’Ulysse, le chalutier dévastateur des fonds marins ou les énormes pétroliers. C’est tout à la fois s’immerger dans l’archaïsme des mondes insulaires et s’étonner devant l’extrême jeunesse de très vieilles villes, ouvertes à tous les vents de la culture et du profit, et qui, depuis des siècles, surveillent et mangent la mer.
Tout cela parce que la Méditerranée est un très vieux carrefour. Depuis des millénaires tout a conflué vers elle, brouillant, enrichissant son histoire : hommes, bêtes de charge, voitures, marchandises, navires, idées, religion, arts de vivre. Et même les plantes. Vous les croyez méditerranéennes. Or, à l’exception de l’olivier, de la vigne et du blé – les autochtones très tôt en place – elles sont presque toutes nées loin de la mer. Si Hérodote, le père de l’histoire qui a vécu au Ve siècle avant notre ère, revenait mêlé aux touristes d’aujourd’hui, il irait de surprise en surprise. Je l’imagine, écrit Lucien Febvre, « refaisant aujourd’hui son périple de la Méditerranée orientale. Que d’étonnements ! Ces fruits d’or, dans des arbustes vert sombre, orangers, citronniers, mandariniers, mais il n’a pas le souvenir d’en avoir vu de son vivant. Parbleu ! Ce sont des Extrême-Orientaux, véhiculés par les Arabes. Ces plantes bizarres aux silhouettes insolites, piquants, hampes fleuries, noms étrangers, cactus, agaves, aloès, figuiers de Barbarie – mais il n’en vit jamais de son vivant. Parbleu ! Ce sont des Américains. Ces grands arbres au feuillage pâle qui, cependant, portent un nom grec, eucalyptus : oncques n’en a contemplé de pareil. Parbleu ! Ce sont des Australiens. Et les cyprès, jamais non plus, ce sont des Persans. Tout ceci pour le décor. Mais, quand au moindre repas, que de surprises encore – qu’il s’agisse e la tomate, cette péruvienne ; de l’aubergine, cette indienne ; du piment, ce guyanais ; du maïs, ce mexicain ; du riz, ce bienfait des Arabes, pour ne pas parler du haricot, de la pomme de terre, du pêcher, montagnard chinois devenu iranien, ni du tabac. » Pourtant, tout cela est devenu le paysage même de la Méditerranée : « Une Riviera sans oranger, une Toscane sans cyprès, des éventaires sans piments… quoi de plus inconcevable, aujourd’hui, pour nous ? (Lucien Febvre, Annales, XII, 29).
Et si l’on dressait le catalogue des hommes de Méditerranée, ceux nés sur ses rives ou descendant de ceux qui, au temps lointain, ont navigué sur ses eaux ou cultivé ses terres et ses champs en terrasses, puis tous les nouveaux venus qui tour à tour l’envahirent, n’aurait-on pas la même impression qu’en dressant la liste de ses plantes et de ses fruits ? »
(« La Méditerranée. L’espace et ‘histoire », Flammarion, 1985 et 2002.)
Jazzi ce n’est pas parce qu’est expliqué, rapporté un état de fait que l’on s’y fige. D’ailleurs il est clairement exprimé qu’il éprouve des difficultés à penser le present bien qu’il exprime des reserves et critiques fondées sur un savoir et une analyse qui lui est personnelle. Il tente chargé de la connaissance du passé d’explorer ou projeter nos consequences dans un futur plus ou moins proche ou lointain en suivant notre evolution
au niveau societale avec tout ce que cela comporte au niveau du droit, de l’équilibrage des pouvoirs, représentations en observant des mouvements de fond globaux .
Poursuivons avec ce deuxième extrait tiré de mon « Goût de la Méditerranée »
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ROGER ARNALDEZ
Le rivage de(s) Dieu(x)
L’ouvrage évoqué précédemment, fut prolongé, l’année suivante, d’un second tome, La Méditerranée. Les Hommes et l’Héritage, publié sous la direction conjointe de Fernand Braudel et de Georges Duby. Sous la plume de l’islamologue Roger Arnaldez, on peut y lire une passionnante étude montrant comment la Méditerranée, peuplée de divinités nombreuses et multiples, sources de diverses guerres et conflits entre les peuples, s’est acheminée progressivement vers l’idée d’un Dieu unique. Un « temps long », qui va de Platon à Allah en passant par Elohim et Dieu le père, sans pour autant parvenir à la paix universelle escomptée. Extraits…
« Peu à peu le polythéisme proprement dit va se résorber ; chacun des anciens dieux finira par représenter symboliquement un attribut particulier, ou une « puissance » du Dieu unique. Cette nouvelle conception s’est fait jour dans le néoplatonisme, de Porphyre et Jamblique à Proclus, dans les gnoses hellénistiques, les Oracles chaldéens, l’Hermétisme. D’ailleurs beaucoup de ces systèmes prennent également appui sur la pensée religieuse de l’Égypte, en particulier sur le mythe d’Isis et d’Osiris ; or la même évolution avait dû se produire dans la vallée du Nil, et plusieurs égyptologues le pensent, le polythéisme qui s’affiche là dans la statuaire et la peinture ne représentait plus que les attributs d’un unique Dieu. (…)
En dehors de ce grand mouvement de pensée qui vient d’être esquissé, se développe une expérience unique en son genre : celle des Hébreux. Eux aussi ils ont leur dieu, celui de leurs pères, Abraham, Isaac et Jacob ; mais c’est un dieu jaloux qui veut être seul à recevoir un culte des hommes. Le monothéisme juif est d’abord un exclusivisme. Certes il ne fait aucun doute pour l’historien que ce dieu est apparenté, à l’origine, à d’autres divinités, adorées par les peuples voisins, et la critique retrouve dans la Bible bien des thèmes communs à toutes les mythologies des Sémites. Mais ce qui est remarquable, c’est que cet Elohim, créateur du ciel et de la terre, loin de se présenter comme le maître des autres divinités, comme un dieu suprême, s’affirme tout de suite comme absolument différent d’elles ; il les nie et les rejette dans leur néant, il exige de son peuple qu’il se détourne totalement des « idoles » et même qu’il s’écarte de tous les peuples idolâtres. Les fils d’Israël ont ainsi reçu la charge, non seulement de rendre un culte unique, dans un temple unique, mais d’être les gardiens, à la face du monde, de la pureté de cette foi monothéiste et de ce culte. C’est en cela que se fonde l’idée de l’alliance ; c’est ce qui justifie les promesses faites à ce peuple mis à part, réservé à son dieu, élu. Mais c’est aussi ce qui fait que le monothéisme juif est passé par une première phase qui est plutôt un hénothéisme : les Hébreux ont adoré un dieu, et non plusieurs, mais ce n’est pas encore tout à fait le dieu unique et universel. (…)
C’est dans ce milieu agité, inquiet, mais animé de ferveurs multiples, que le christianisme surgit.
Le Dieu unique prêché par le Christ est bien celui d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Mais il n’est plus considéré dans les relations historiques qu’Il eut avec son peuple ; c’est à peine si on en trouve quelques rappels fragmentaires dans les Évangiles. Il est élevé au-dessus des mêlées humaines, de ces luttes qu’Il menait contre les peuples idolâtres, des secours qu’Il apportait à ceux avec qui Il avait fait alliance. Il est pris en lui-même et, du même coup, dans toute la pureté de sa souveraineté transcendante. (…)
Né dans le judaïsme, le christianisme vécut d’abord dans un milieu judéo-chrétien. Mais saint Paul, allant plus loin que Philon d’Alexandrie, comprit que sa foi ne pouvait être reçue par les Gentils qui si on la coupait de la Loi mosaïque. En somme, à ses yeux, le vrai juif c’est le chrétien : « Car ce n’est pas celui qui se voit extérieurement, qui est juif ; ce n’est pas celle qui se voit extérieurement dans la chair, qui est circoncision ; mais c’est celui qui ne se voit pas, qui est juif, et la circoncision est celle du cœur, en esprit, non selon la lettre » (Romains, 2, 28-29). (De même, plus tard, le Coran enseignera que le vrai juif ou le vrai chrétien est musulman, soumis à Dieu comme le fut Abraham.) »
(« La Méditerranée. Les Hommes et l’Héritage », Flammarion, 1986 et 2009.)
Jacques, Legendre a implacablement dénoncé l’idéologie du management(Dominium Mundi) ne serait-ce que pour cette raison, il mérite toute notre attention.
Bérénice, ma question ne se limite pas à la musique, mais à toutes les expériences : songez à la couleur en peinture, pour ne faire qu’un exemple.
Cela dit, la sequence « corps, intelligibilité, forme, histoire, etc., etc. » me rappelle les débats en classe de composition dans les lointaines années 60-70… compte tenu des tenants et des aboutissants, ce sont des questions que chaque génération remets sur la table.
de nota
P.Legendre a présenté dominium mundi au lycée Louis le grand, chez des jeunes qui comprenaient très bien;
il était très ouvert aux questions ,lui qui vidait de son séminaire les « psychologues et psychiatres faiseurs et faiseuses qui essaient de jouer au journaliste et au maître;c’était comique comme ils les rembarrait et les renvoyait à leur comédie tout en révélant qu’ils et elles étaient des ignramus!
ignoramus ignares
Remise en lien d’une analyse empathique des thèses de Pierre Legendre sur » actu philosophia :
http://www.actu-philosophia.com/Pierre-Legendre-Lecons-X-Dogma-Le-visage-de-la-929
dominium mundi
https://www.cairn.info/revue-finance-et-bien-commun-2008-1-page-120.htm
Il y en a ici qui ont fait des études de droit, je pense. Assas?
Dommage s’ils n’osent pas ici nous faire partager leur savoir, issu de cette expérience personnelle, car wiki c’est vite fait:
« Le plus ancien texte de droit que l’on connaisse[2] est le code d’Ur-Nammu rédigé vers 2 100 av. J.-C.[3] mais il ne nous est parvenu que de manière parcellaire. Le Code de Hammurabi (2000 avant JC) qui est considéré (à tort) comme le plus ancien texte de loi qui nous soit parvenu, est en réalité le premier texte juridique quasiment complet qui nous soit parvenu.
Le Code de Hammurabi est un système répondant aux préoccupations de la vie courante (mariage, vol, contrat, statut des esclaves…) avec une prédominance à la loi du talion en matière pénale. Il est d’inspiration divine mais pas religieux. »
Comme les liens passent ici, la première partie de l’analyse de l’œuvre de Pierre Legendre sur actu philosophia :
http://actu-philosophia.com/Pierre-Legendre-Lecons-X-Dogma-Le-visage-de-la
Il se referait, je suppose, au personnage créé par George Ruggle.
La France a le chic de produire des penseurs mégalomanes qui pondent des Théories du Tout, des philosophes qui prétendent, avec quelques concepts, nous expliquer le monde entier, clés en main. Des péteurs plus haut que leur cul qui croient avoir tout compris de l’être humain. Comme Sartre, Levi Strauss, Lacan, René Girard, Foucault, ou Pierre Legendre. Des enculeurs de mouches en plein vol qui se contredisent entre eux, d’ailleurs (on pourrait faire un livre comique le montrant).
Tous ces types dans 100 ans personne ne saura qui ils sont. Je suis en train de lire le Journal de Michelet (Folio), dans lequel on voit défiler les « grands penseurs » français des années 1840-1850. De nom je ne connais aucun, à part Victor Cousin, le Onfray de l’époque.
En attendant l’oubli, ils sont quand même hilarants, tous ces déchiffreurs du mystère du monde:
« Quand Legendre reprend à son compte le leitmotiv heideggerien selon lequel « c’est le langage qui, à proprement parler, parle », articulée avec l’idée de Saussure que le langage est l’institution princeps, il introduit indirectement une ambivalence. L’institution de l’animal humain comme berger de l’Être est peut-être un coup de force, mais un coup de force qui n’est pas infligé par l’homme à l’homme, mais un qui est coup de force du langage. Si l’on comprend fort bien que la place structurale (et par là, mobile) de la Référence, dans l’anthropologie dogmatique, sert à témoigner des déplacements stratégiques opéras par l’Occident pour soutenir son architecture symbolique, et essentiellement le principe de Raison, cette place ne saurait être celle d’un premier principe métaphysique. C’est une subtilité de la thèse de la Référence dans l’architecture fiduciaire, où le terme décisif de la ternarité tient lieu non de vérité, ni d’herméneute, mais de garant de la juste interprétation, dont la fragilité paraît inhérente à sa disponibilité aux manipulations. La Référence n’est nommable et analysable que combinée avec mode de déploiement, qui est apparentable à la « Wesen » de Heidegger, à la fois règne/empire, et essence : du Christ, du Souverain, de la Science.
C’est pourquoi la pensée de la Référence en général, celle de toute architecture dogmatique/fiduciaire, n’est pas la pensée de l’Être, car il semble, assez logiquement, que l’Être soit placé par Legendre en-dehors de la conception qu’il a de la structure (et de l’enjeu de structure) au sens dogmaticien. L’Être est l’abîme sur laquelle ouvre l’expérience première de la parole : mais ce qu’appelle l’abîme (qui n’intéresse pas Heidegger au premier chef) est ici la prise en charge des enjeux symboliques et de leurs conséquences sociales : la construction de la Raison, la domestication des images, du délire originel, par la réflexivité du logos. Néanmoins, l’on peut avancer qu’en termes heideggériens, l’enjeu central de l’herméneutique legendrienne est, assez explicitement, celle du destin du vécu de la structure, autant dire, du Dasein : l’invariant généalogique, c’est au fond l’historial du Dasein, l’inscription de toute ouverture à l’Être dans une continuité anthropologique, c’est-à-dire constituée en filiation. Le principe généalogique chez Legendre est en ce sens une reproduction assez fidèle de l’historialité/temporalité de Heidegger. »
(Théo Bélaud: « Pierre Legendre : Leçons X. Dogma. Instituer l’animal humain / Le Visage de la main (Partie I) ».)
Legendre a implacablement dénoncé l’idéologie du management(Dominium Mundi) ne serait-ce que pour cette raison, il mérite toute notre attention.( de nota)
Oui et non. Bien plus que ça: Il en sait la cause !
« le Management, dans son style occidental, a pris la relève de la domination catholique qui elle-même l’a empruntée à la civilisation romaine. «
Commerce (ou management) et mondialisation ne sont-ils pas les deux mamelles de notre civilisation occidentale, de nota ?
« Braudel est un historien infiniment séduisant par ses connaissances comme par son style. La Méditerranée lui doit beaucoup. Il suffit d’ouvrir un de ses livres pour comprendre que nous ne savions pas ce que nous croyions savoir, ou que nous le savions mal : il nous permet de replacer nos connaissances dans la longueur d’une temporalité qui définit une civilisation multiple, contradictoire, mais d’une infinie richesse. »
Richard Millet, « Dictionnaire amoureux de la Méditerranée », éditions Plon, 2015.
Oui et non. Bien plus que ça: Il en sait la cause !
« le Management, dans son style occidental, a pris la relève de la domination catholique qui elle-même l’a empruntée à la civilisation romaine. «
C’est pour ça que le management nazi selon Legendre , un Etat fort, est son modèle, si vous le suivre bien.
Si vous le suivez bien. Pour finir comme heidegger dans la forêt noire, à déblatérer sur la grandeur du reich allemand.
« Il y en a ici qui ont fait des études de droit, je pense. »
Première année à Nice, seconde année à Assas.
Je me souviens des cours de Droit Canon, à l’effet soporifique, que nous enseignait une distinguée agrégée dans les locaux du CUM (centre universitaire méditerranéen) au coeur de la Promenade des Anglais…
P.Legendre et Braudel
se connaissaient;dans son séminaire à l’EPHE (Legendre soulignait étude des textes,en pointant son index sur un volume qu’il emmenait et n’ouvrait pas toujours!),Legendre laissa entendre que Braudel lui avait dit quelque chose qui le révoltait mais ne dit jamais quoi (on pouvait conclure que c’était très cynique, c’est tout mais assez pour consommer une rupture définitive entre eux)
« de nota dit: 1 juillet 2019 à 21 h 23 min
Un entretien avec Pierre Legendre, ça déménage! »
de nota merci de rappeler cette composante déménageuse essentielle chez Legendre.
j’ai du mal à imaginer qu’on y retrouve pas quelque chose dans ce dernier petit livre, alors que quand on lit cet article de passou, hormis une petite référence au libéralisme, rien de déménageant, c’est encore très policé, ne pas vouloir se mouiller je le comprends, mais arrondir les angles au point de toujours transformer des carrés en cercles à longue ça devient limite désespérant.
P.Legendre disait parfois « j’ai besoin d’une transcendance »
« Linolog II, 1972 » linogravure de Pierre Alechinsky, Centre Pompidou)
Avec un magnifique logogramme de Christian Dotremont entourant le tout!
s’il fallait définir ce qu’est devenue la littérature et la critique littéraire dans nos sociétés modernes, nous pourrions dire que c’est cette faculté assez inouïe de parler du Capital de Marx en donnant à lire le compte rendu d’une soirée mondaine.
ta gueule keupu..
P.Legendre disait parfois « j’ai besoin d’une transcendance »
lassouline c’est de chef..et renfield c’est d’un maîte..à chacun selon ses manques..une bonne bite c’est moins henvahissant qu’elle dirait bonne clopine
Pour finir comme heidegger dans la forêt noire, à déblatérer sur la grandeur du reich allemand
les chaussettes et les pompoms en moins..hévidemment toi t’as le calbut léopard alors tu la ramènes..tu peux tèrezoune
« le Management, dans son style occidental, a pris la relève de la domination catholique qui elle-même l’a empruntée à la civilisation romaine. «
quelquefois on peut s’arroger la puissance de la banalité..dailleurs préciséement a ce moment la les catho on crame leur dernier feu avec perspicacité..bien des coopératives d’aujourdhui viennent d’eux
le lien entre nazisme et : libéralisme, libertarisme et hédonisme est évident.
ce n’est pas pour rien qu’une des plus grandes écoles de management américaine a été créée par un ancien historien / juriste nazi (Reinhard Höhn) :
lui qui vidait de son séminaire les « psychologues et psychiatres faiseurs et faiseuses qui essaient de jouer au journaliste et au maître;c’était comique comme ils les rembarrait et les renvoyait à leur comédie
le comble c’est que c’en est un quand même..
« Un phénomène qui est à l’origine de notre très actuelle débâcle de la pensée »
sauf qu’une des composante de cette débâcle de la pensée consiste bien en une absence de pensée critique comme résultat d’une volonté d’arrondir les angles et refus de se mouiller.
legendre c’est quand même du ‘gros concèpe’ qu’il dirait deleuze..un recolment de tout un tas de gars qui dans leur coin font folingue..heideguère compris hévidemment..mais qui havec la bonne geste exerce dla sidération sur lptit populo..du mépris de l’image mais on tient a son pti service irremplaçabe..chpréfère tous les originaux qui sont cher à mon pti coeur
« Un phénomène qui est à l’origine de notre très actuelle débâcle de la pensée »
..elle a jamais autant prospérée..elle ‘menace’ même d’exister audsus dnous comme un ciel étoilé..
In fine, il revient sur « l’inouï du parricide », entendez le meurtre de l’Ancêtre juif par l’Allemagne nazie
..tout ça..pour ça..y’a des réapropriations qui coutent pas que les yeux dla tête
Il faudrait donner démonstration de cette débâcle — sans faire dans le funambulesque, naturellement.
« de nota dit: 2 juillet 2019 à 8 h 50 min
Jacques, Legendre a implacablement dénoncé l’idéologie du management(Dominium Mundi) ne serait-ce que pour cette raison, il mérite toute notre attention. »
une attention stérile ? une attention qui ne débouche sur rien hormis de la savance et faire des individus des petits « monsieur je sais tout »
parce que sans conscience politique cette attention ne peut être que stérile ?
à quoi servirait d’être attentif dnas le mesure où cela e déboucherait sur rien ?
voilà ce que répondent les libéraux arrondisseurs d’angle soporifiques.
et ben non c’est faux !
parce qu’actuellement il exsite des partis politiques qui sont attentifs à Legendre, qui mettent en application toute la pensée de Legendre, sur le libéralisme libertaine hédoniste etc…
qui sont ces partis ?
les partis d’extrême droite !
et voilà ! il y en a qui savent encore transformer la pensée en action et éviter de tomber dans le soporifique stérile, pas de bol c’est ceux-là mêmes que Legendre dénonce.
nous pourrions en rire.
Pablo a marqué un point décisif à 9h38!
J’ai des doutes sur la présence du « droit canon » en première année de droit Baroze…
Legendre par Legendre
https://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0002_1996_num_109_105_12556
la question serait de se demander pourquoi seuls les partis d’extrême droite en Europe arrivent à tirer les marrons du feu ?
parce que dans le camp d’en face nos intellectuels sont englués dans une pensée critique soporifique ?
parce qu’ils ont fait le deuil de toute conscience politique ?
parce qu’ils ont utilisé toute leur énergie (depuis Furet) à régler leur compte à toutes formes de velléités révolutionnaire, en faisant le procès de tous ceux (depuis Robespierre à Lénine) qui ont pu imaginer vouloir changer le monde.
parce qu’ils avaient raison de le faire, de dénoncer les révolutions sanglantes, et dans ce cycle de dénonciations (souvent légitimes) ils n’ont pas vu qu’ils étaient en train de jeter le bébé avec l’eau du bain : la dénonciation de la révolution sanglante a eu raison du peu de conscience politique qu’il pouvait rester chez les individus.
jeter le bébé avec l’eau du bain ? l’extrême droite aura eu l’intelligence de ne pas le faire.
et voilà comment par manque de courage intellectuel, à force de persévérer dans le soporifique, on se fini par se faire entuber.
et si demain l’extrême droite finit comme prévu par submerger l’Europe il faudra bien que nos soporifiques rendent des compte sur leur responsabilité !
« closer dit: 2 juillet 2019 à 10 h 36 min
Pablo a marqué un point décisif à 9h38! »
vous faites donc aussi partie de ceux qui déroulent un tapis rouge à l’extrême droite ?
« une bonne bite c’est moins henvahissant »
Un film pour toi, le boug !
« Conséquences » du slovène Darko Štante.
Un premier film ambitieux qui se confronte à un sujet tabou : l’homosexualité chez les cailleras.
Plus fort que dans le foot !
Ancien éducateur, le cinéaste nous conte l’histoire d’Andrej, un jeune homme révolté et qui a du mal à bander avec les filles, que ses parents, en désespoir de cause, placent dans un centre de détention pour jeunes.
Là, il doit subir la loi d’un caïd du même âge que lui dont il va tomber amoureux et subir la domination.
Un film un peu démonstratif mais remarquablement porté par les deux comédiens principaux.
Une romance noire en forme de violence et passion, qui donne envie d’aller faire un tour à Ljubljana et de découvrir la verte Slovénie alentour !
Dur dur l’homosexualité dans ce territoire de l’ex Yougoslavie.
Pour preuve, la mère d’Andrej voulait bien tolérer que son fils soit un voyou et distribue inconsidérément ses coups de poings à droite et à gauche, mais lorsqu’elle apprend qu’en plus il est pédé, elle rompt définitivement les ponts avec lui : trop c’est trop !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19584253&cfilm=267180.html
Sarko est passé sur France 2 pour sa « littérature » (autrement dit : « lis tes ratures ! », assurait San-Antonio). J’espère qu’après ça ce sera terminé, la campagne de propagande publicitaire pro-Sarko. Il ne le vaut pas, et fume, c’est du belge !
Une bonne bitte tient bon même quand on tire très fort dessus. D’ailleurs il y a une norme.
« Un entretien avec Pierre Legendre, ça déménage! »
Ça ne déménage pas. On est en plein délire…Le summum étant probablement: « La logique hitlérienne a installé la logique hédoniste, qui refuse la dimension sacrificielle de la vie. »!!!
Quand un type nous dit que l’Occident est issu de la Bible et du droit romain (ce qui est vrai), mais en « oubliant » le logos grec, on se dit qu’il y a un problème…Je renonce pour l’instant à relever tout ce qui paraît discutable dans l’entretien avec Spire.
Cependant, M Court en dit du bien. J’ai tendance à le prendre pour quelqu’un de sérieux et fiable. J’aimerais qu’il nous en dise plus.
bizarre, j’avais envoyé une des images de Magritte préférée de Legendre;c’est envolé
« la mère d’Andrej voulait bien tolérer que son fils soit un voyou et distribue inconsidérément ses coups de poings à droite et à gauche, mais lorsqu’elle apprend qu’en plus il est pédé, elle rompt définitivement les ponts avec lui : trop c’est trop ! »
Jacuzzi, cette bonne mère indigne n’est-elle pas susceptible d’évoluer, et finalement d’accueillir son fils homo quand celui-ci aura atteint la rédemption ? Je crois que c’est à partir de ce moment que les choses deviennent intéressantes, mais c’est aussi la fin du film ? Dommage.
s en « oubliant » le logos grec,
mais non, l’une des premières choses qu’il demandait, c’était de relire l’iliade et les Oedipe!
La rue Legendre est bien longue à arpenter.
C’est presque comique d’en arriver là : c’est un voyou, et en plus il est pédé. Comme lorsque les crimes s’accumulent, et que San-Antonio, qui est pourtant flic et chargé d’assurer la sécurité avec efficacité, n’arrive pas à enrayer l’épidémie de macchabées.
Legendre a commenté dans ses leçons le Mé phunaï !
j’ignore si on le trouve sur la toile mais on y trouve la causerie lacanienne sur Mé phunaï
http://www.gnipl.fr/Recherche_Lacan/2013/06/08/me-phunai/
J’ai des doutes sur la présence du « droit canon » en première année de droit Baroze…
..il a même pas été jusqu’75
J’croyais qu’c’était Béru qu’avait le nez en patate, Mister Delaporte.
Carpaccio, plat composé de lambeaux de viande de jeune bœuf — en it. manzo ou vitellone —, parmesan reggiano et roquette créé par Cipriani en s’inspirant de la Délice des Landes plat turinois composé de lambeaux de viande de Sanato — veau nourri avec lait, jaunes d’œuf, farine d’avoine (pas d’herbe) — et truffe blanche d’Alba : délicieux.
« La logique hitlérienne a installé la logique hédoniste, qui refuse la dimension sacrificielle de la vie. »
..liltère il en avait qu’une..il tirait des dmi coups..tu comprends queud a la métaphisique cloclo
Ce n’est pas ce qu’a retenu Assouline et alii. Et relire l’Illiade et les Œdipe (pourquoi pas les philosophes? bizarre…) ne préjuge pas du rôle qu’on leur donne dans la généalogie de notre culture.
J’ai bien peur que cette injonction de relecture renvoie tout simplement à la psychanalyse qui, comme on le sait bien, rend fou tout ceux qui s’y plongent…
closer dit: 2 juillet 2019 à 10 h 58 min
« Un entretien avec Pierre Legendre, ça déménage! »
Ça ne déménage pas. On est en plein délire…Le summum étant probablement: « La logique hitlérienne a installé la logique hédoniste, qui refuse la dimension sacrificielle de la vie. »!!!
Closer en quoi c’est du délire ? il ne fait que dire une évidence.
la dimension hédoniste ? il faut relire Levinas, le nazi était incapable de voir un autre en l’autre, il ne voit que lui, il ne pense qu’à lui.
la dimension sacrificielle : la Shoah pour le nazi n’avait rien d’un sacrifice, les nazis n’ont jamais « sacrifié » : dans sacrifier il y a « sacré » et le juif n’a rien de sacré pour le juif, la Shoah est un non sacrifice, c’est le summum d’un nihilisme banal.
le tableau de Magritte:
Ce tableau représente un homme de dos regardant un miroir, qui ne reflète pas son visage mais son dos. De ce fait, il est impossible d’apercevoir le visage du personnage en question, qui est brun.
En bas à droite du tableau, est posé sur la cheminée un livre correctement reflété. Ce livre est une copie d’un roman intitulé The Narrative of Arthur Gordon Pym of Nantucket (Les Aventures d’Arthur Gordon Pym) de l’écrivain américain Edgar Allan Poe.
le juif n’a rien de sacré pour le nazi
vous faites donc aussi partie de ceux qui déroulent un tapis rouge à l’extrême droite ?
lafrenchézado dpédro il en rate pas une pour moquer la pensée française dans cqu’elle a de plus viril et poilu..dire du mal de lacan qui avait une coupe de cheveux qui nous préviens de toute attaque de la corée du nord pendant mille ans..c’est qu’un jaloux
« Le meurtre ne compte plus, il ne compte qu’additionné à d’autres meurtres par des comptables. Nous tenons pour une blague sublime que le meurtre, un seul meurtre soit si lourd- lourd du poids du monde-, qu’il touche l’humanité dans son principe de vie et de Raison, et signifie l’écroulement du monde.
Comme il est écrit, dans ce livre de la Raison qu’est la Bible pour la civilisation d’Occident, au chapitre IV verset 10, de la Genèse. Après le meurtre de son frère Abel par Cain, Dieu s’adressa à l’assassin: « la voix des sangs de ton frère crie de la terre jusqu’à Moi » Des rabbins ont interprété: il est écrit « des sangs » au pluriel. Ce qui nous enseigne que Cain versa aussi le sang des enfants d’Abel et des enfants de ses enfants et de tous les descendants destinés à sortir de ses reins jusqu’à la fin de toutes les générations.
Voilà ce que les comptables n’admettront jamais: que tout meurtre soit marqué du parricide.
Voilà ce qu’ils n’admettront jamais: que la banalisation du meurtre aujourd’hui plonge ses racines dans l’abolition du Père.
Voilà ce qu’ils n’admettront jamais: quand s’efface dans la société l’image du Père, l’image de l’Idole la remplace.
Ainsi naissent les tyrannies modernes, remèdes sanglants pour faire face au désespoir. Quel que soit le nom de l’Idole- Lénine, Staline, Hitler, Mao-, le tyran est toujours une caricature du Père démonétisé. Ainsi, se ruent les militants dans les tueries pour se donner une raison de vivre, ainsi pullulent les crimes qui sont autant de parricides.
Gardiens de camps staliniens, exécuteurs de la Shoah, gardes rouges de Mao assassinat jusqu’à leurs parents avec la bénédiction du parti, ces démons ont inventé le style ultramoderne de la banalisation: faire entrer dans nos têtes l’idée qu’il n’y a plus ni père ni fils, l’idée que le meurtre n’est plus un meurtre et que nous sommes libres, libres jusqu’à l’ivresse de se tuer et de tuer. Voilà ce que ne comprendrons jamais les comptables d’aujourd’hui: qu’ils ont pour héritage la leçon totalitaire, et qu’ils enseignent le désastre.
Qu’ils lisent, mais qu’ils lisent donc Alexei Kirilov, démon prophétique mis en scène par Dostoïevski:
» L’homme jusqu’ici a toujours été pauvre et malheureux, parce qu’il craignait de réaliser la forme suprême de sa volonté; il n’usait de cette volonté qu’en tapinois, comme un écolier. Je suis affreusement malheureux parce que j’ai affreusement peur. Je commencerai, et j’ouvrirai la porte. C’est grâce à ma volonté que je peux manifester sous sa forme suprême mon insubordination et ma liberté nouvelle. Je me tue pour prouver mon insubordination et ma liberté nouvelle »
Pierre Legendre, extrait de « La fabrique de l’homme occidental » édition Mille et une nuits
toujours à propos du tableau de Magritte ,aujourd’hui devenu un pilier des commentaires su l’image,une précision d’histoire:
Une lettre de René Magritte à Jacques Lacan a été récemment découverte dans une salle des ventes. C’est ce que m’apprenait récemment notre excellente collègue Marlène Belilos.
magritteLa lettre date de 1937. Magritte vient de réaliser deux portraits d’Edward James, mécène de la revue Minotaure, et riche collectionneur. L’un d’eux s’intitule « La reproduction interdite ». Il se trouve aujourd’hui à Rotterdam au musée Boymans‑van Beningen. Magritte aimerait l’avis de Lacan à son sujet. Le tableau représente un homme de dos. Il se tient devant un miroir, qui lui renvoie son image… de dos. Un livre – Les aventures d’Arthur Gordon Pym d’Edgar Poe – est posé sur le manteau de la cheminée à la droite du personnage, dont l’image est par contre tout à fait conforme aux lois de l’optique.
Bien qu’il n’ait aucun goût pour la psychanalyse, ainsi qu’il s’empresse de le préciser à Lacan, son avis l’intéresse. Il a eu quelques échos de sa communication sur le stade du miroir, quelques mois plus tôt à Marienbad. Comment Lacan s’expliquerait-il ce tableau, que lui-même, Magritte, dit ne pas arriver à comprendre ?
Il est très frustrant de ne pas connaître la réponse de Lacan, si elle existe. Si cette lettre se retrouve ainsi dans une vente publique, c’est peut-être qu’il n’en a pas fait grand cas. Mais il vaudrait la peine de faire une recherche à ce propos dans les archives de René Magritte.
« bizarre, j’avais envoyé une des images de Magritte préférée de Legendre;c’est envolé »
Mais pas le lien de 10h39 toujours bien là qui en donne une explication.
Un must dans le decervelage.
Un must dans la légitimation du freudisme, du neoplatonisme, d’ovide, etc etc, toujours les mêmes thèmes théâtraux chez les Inconscients.
Le Droit n’est plus le fondement de toute société organisée, mais pour Legendre, droit= société en tant que Texte, entraîne corpus normatif, et avec les cathos, c’est bien connu, ça va avec Interdit (majuscules, toujours avec legendre) et donc interdit de la fornication, inceste, et obligation de dormir en pyjama !
« La logique hitlérienne a installé la logique hédoniste, qui refuse la dimension sacrificielle de la vie. »
« la logique hédoniste refuse la dimension sacrificielle de la vie » : c’est la définition même de l’hédonisme.
elle est vraie dans le nazisme, et si Legendre utilise le mot « installe » c’est pour dire que cette logique se perpétue encore aujourd’hui.
le système ultra libéral se nourrit de ce refus de cette dimension sacrificielle de la vie au bénéfice d’une dimension fondée sur l’égoïsme et l’absence de prendre en compte l’existence de l’autre.
« J’croyais qu’c’était Béru qu’avait le nez en patate, Mister Delaporte. »
Béru, c’est le « gros », le « monstre », en effet. Mais le commissaire San-A. est son chef, et c’est à lui qu’incombe la sécurité quand une épidémie de cadavres se déclare. En général, San-A. et Béru sont tellement peu efficaces qu’ils arrivent quand tout est fini. Un peu comme Sarkozy en politique.
nous pourrions même dire que l’augmentation exponentielle des inégalités et injustices sociales, d’une possession d’une petit nombre comme résultante d’une dépossession d’un plus grand nombre n’est rien d’autre qu’une persistance d’une « logique hédoniste refusant la dimension sacrificielle de la vie »
Comme tous les mégalos, Mr. Legendre est suceptible:
« Je me souviens d’une visite que je fis à Braudel, magnat des sciences sociales d’après-guerre, pour faire valoir auprès de lui l’importance de la dogmatique médiévale et d’une histoire des montages étatiques. Il écarta mon discours d’un revers de la main. J’étais jeune alors, je sortais de mes expériences dans le milieu international, mais je n’ai jamais oublié la suffisance de cet intellectuel typiquement français, devenu l’idole de l’École des Annales. »
(Qui dit légiste, dit loi et pouvoir. Entretien avec Pierre Legendre, 1995)
Et il n’aime pas la concurrence:
« J’ai quelque titre à parler de police de la pensée. J’ai beaucoup fréquenté le milieu des sciences sociales, en France et hors de France, car j’espérais nouer des liens de controverse. De controverses, point ; le duel généralisé seulement, une sorte de transposition des rapports de force et de la sauvagerie sociale contemporaine dans la sphère intellectuelle. J’ai beaucoup appris de la nouvelle race des théologiens d’État en France où la tradition tant religieuse que corporatiste et féodale produit régulièrement de pseudo-penseurs qui ne seraient rien sans les appareils qui les soutiennent ou qu’ils sécrètent. Que restera-t-il des prétentions à la méta-science de style Bourdieu, ou des prédications de Touraine adressées à la cantonade, ou encore du grand bazar de la «complexité» ouvert par Morin ? Je peux vous certifier que ces savants-là — les vigiles de la pensée — n’aiment pas la conversation, sauf entre eux ; je veux dire, à l’intérieur de leurs cénacles et clientèles. Je pourrais aussi évoquer la brocante anglo-américaine, celle des épigones de Max Weber ou des technocrates façon Parsons, qui ont bâti, à l’ONU et ailleurs, le discours du «Social Change» avec la même fatuité — il faudrait dire : le même culot scientiste — qu’affichaient certains hébétés du marxisme-léninisme d’État qu’il m’a été donné de rencontrer au fil de mes expériences institutionnelles. Un point commun entre ces écoles de pouvoir : entre leurs mains, la pensée devient un exercice de la force. »
(Id.)
Encore une louche:
« Les intellectuels officiels, qui tiennent en France une place d’idoles et revendiquent de gouverner la pensée, n’aiment pas qu’on leur
parle de ritualité, du culte des Noms sacrés ; leur narcissisme y perdrait de son innocence. Enfin, vous évoquez Foucault. Je n’ai rien contre son titre « La volonté de savoir » pour traiter de sexualité, encore que sous le brio des développements l’ouvrage en question abrite la méconnaissance et de la logique structurale et de l’histoire normative européenne. D’un point de vue analytique, je vous dirai que nous vivons tous avec le fantasme inconscient d’un «tout savoir enfin», fantasme qui a pour horizon ce que Freud a désigné par l’expression de «scène primitive ou originaire», l’Urszene. Foucault comme philosophe a pris acte de la psychanalyse, mais de l’extérieur et sur un mode annulatoire. Foucault était en proie au militantisme échevelé de son époque, si répandu chez les intellectuels sortis de cette noble Fabrique française dite École normale supérieure, l’ENS, qui pourrait s’appeler aussi École de la normalisation supérieure ! Le militantisme de Foucault à propos de la libération du sexe a, certes, ses raisons subjectives, très respectables ; cependant, il fait obstacle à la compréhension minimale des montages normatifs de l’Interdit. Les pratiques d’agit-prop intellectuelle ne favorisent pas l’étude de la fonction instituée du refoulement, de ce que j’appelle la «volonté de ne pas savoir», autrement dit la fonction d’ignorance à l’échelle de la culture. Les coups de sabre de ces années-là, au cours des décennies soixante—soixante-dix, ne doivent pas faire oublier que le monde occidental a vécu alors la fin de la grande répression du sexe, enjeu majeur de la Réforme et de la Contre-Réforme depuis le XVIe siècle. Pour l’instant, nous en sommes toujours au retournement de la carte en son contraire. Avec la même naïveté et la même suffisance que les casuistes catholiques et protestants de l’Antisexe, nous jouons la libération à tout-va, la jouissance à mort. Cela veut dire qu’au fond nous sommes aux prises avec le même obscurantisme, mais sous sa forme inverse. Que restera-t-il de ces propagandes ? L’humanité peut-elle vivre sur la base d’un tel revirement : fonder la normativité sur le principe de plaisir, c’est-à-dire sur le narcissisme généralisé ? Certainement, à condition d’en assumer politiquement les conséquences ; j’entends par là, le prix à payer : la casse généalogique. Évidemment, l’ignorance de la logique de l’Interdit — je parle ici du concept anthropologique d’Interdit, tel que l’étudient mes Leçons — permet d’ignorer superbement ces conséquences. Certes, je ne saurais reprocher à mes contemporains d’être les enfants du
XVIIIe siècle finalement — un XVIIIe siècle qui nous porte tous, en tant que descendants des Lumières. Mais précisément, avec leur incompréhension du phénomène dogmatique, leur illusion du Bonheur politique et ce charivari contestataire qui a fini par assimiler institution et tyrannie, avec aussi le refus de considérer que l’ambivalence se joue aussi au plan social, les héritiers contemporains du XVIIIe siècle ont produit la chape de plomb du sujet-Roi. Attendons la suite, les suites. Je soutiens, vous le savez, que l’humanité
n’acceptera pas cette imposture du sujet-Roi ; quel qu’en soit le prix, il faudra bien en sortir. Quand je parle de prix, je parle du prix en sacrifice humain, massacres et obscurantisme. C’est pourquoi je dis : nous avons à promouvoir une critique sérieuse, c’est-à-dire argumentée et qui échappe aux propagandes, relativement au discours des décennies soixante—soixante-dix—quatre-vingt.
Cette critique, je ne vois pas que les intellectuels français y soient préparés, tant est puissant le pouvoir d’attraction de la pensée officielle. Foucault et tant d’autres n’ont jamais couru le moindre risque quant à la position sociale, ils ont pensé à l’abri des couvertures médiatiques ; de cela, il faut accepter la conséquence : on fait partie de l’appareil, on s’inscrit dans l’espace légal — l’espace institué selon le mode français — des hérétiques d’État. Ce magistère traditionnel en France plonge ses racines dans la tradition catholique et inquisitoriale. Je trouve cocasse la levée de boucliers que provoque la moindre critique à l’adresse de Foucault : vous touchez au commerce fantasmatique des idoles ; les boutiquiers de l’indéracinable conformisme français vous vendent les Noms sacrés, ceux d’aujourd’hui, en attendant ceux de demain. En vérité, la sanctification politique des intellectuels — phénomène cohérent avec ce XXe
siècle totalitaire — hypothèque, non seulement l’esprit critique, mais la pensée elle-même. Quant au fond des choses, vous n’ignorez certainement pas que Foucault se tenait à l’écart des problèmes que mes travaux érudits ont mis sur la table ; je suis même bien placé pour ous dire qu’il n’en voulait rien savoir. »
(Id.)
« J’espère qu’après ça ce sera terminé, la campagne de propagande publicitaire pro-Sarko. »
Oui et après ce sera intéressant de voir le pourquoi du silence relatif qui a suivi la parution de « le grand manipulateur « , et que des commerçants sans doute facétieux ont collė a côté de « Passions » , en rayons.
silence à propos de « le grand manipulateur « , enquête d’un journaliste, qui, et c’est notable, a chroniqué aussi chez « Tetu ».
dans la bouche de l’afrenchézado dpédro il nous dviendrait presque sympatique..que la pensée soit surtout un théatre de la force..je crois que personne n’en doute..et il emploie les exactes même procédé que toi pédro ‘que restera t’il etc’ cette himbécilité crasse du métaphisicien quand il croit que le temps lui appartient et que ses jugement et ses discours ne sont jamais eux aux asticots..mais rassure toi notre clémence s’exerce haussi sur toi..de foutre dans le désert à coup d’pompe ne changra rien pédro..c’est un exercice qui défoule que keupu..à chacun son dam
Dard a réalisé dare-dare avec Bérurier un monstre intégral, un spécimen humain effroyable, qui est plus courant qu’on ne pense dans notre civilisation. J’en connais un comme ça dans mon entourage. Je l’ai parfois vu manger, cela valait son pesant de cacahuète tellement c’était monstrueux : je vous fais grâce des détails, ainsi que de la description de son hygiène corporelle, et du fait qu’il était toujours entre deux vins, et même deux calvas. Effarant !
Combien de mots pour décrire des évidences, pour dire ce que tout Français avec un peu de sens commun sait, à savoir que la justice française déconne ferme:
« Mes relations avec la Chancellerie m’ont donné l’occasion de faire un constat intéressant. J’ai le sentiment que la codification à la française (le Code Napoléon) a quelque chose de — comment dirais-je ? — contrariant pour l’interprète ; nous sommes dans le déductif ; je ressens un état d’esprit administratif, pour ne pas dire militaire et militant. Je comprends que le nationalisme français y ait trouvé son compte. Et nous vivons, en réalité, sur une conception administrative du droit et, donc, du juge. Notre culture judiciaire laisse à désirer. Nous avons une conception administrative du juge.
Un des effets directs de cette conception est l’attitude des services sociaux à l’égard des juges, et vice versa. Je me suis rendu compte d’une situation de méprise en fréquentant assidûment l’une des Directions, essentielle à mes yeux (mais non aux yeux de tous), du ministère de la Justice : la Protection judiciaire de la Jeunesse. L’état d’esprit que j’évoque a fabriqué des juges sceptiques à l’égard du droit et qui agissent en conséquence, rencontrant inévitablement les travailleurs sociaux et les psychologues, psychiatres, psychanalystes (la constellation «psy«) dans un malentendu total. On fait du «social», dans le sens de l’aplatissement de l’enjeu normatif (l’enjeu de Raison), conformément aux propagandes anti-tabou qui promeuvent le sujetRoi, sujet fondateur de lui même. J’ai vu, au ministère de la Justice, des spectacles extraordinaires d’incohérence intellectuelle, car que devient le concept de Justice généalogique, quand on ignore — et surtout quand on veut ignorer — la fonction structurante du droit et du juge ? L’incapacité d’aborder les problèmes de terrain et de définir une politique judiciaire, autrement que sur un mode « humanitaire », qui évacue la fonction normative comme fonction humanisatrice des jeunes, cette incapacité se paye par des effets de casse. Il y a un phénomène de déstructuration des juges eux-mêmes, qui rencontre cette haine du droit, cet anti-juridisme si traditionnel en France, aujourd’hui masqué par le discours plus ou moins creux des droits-de-l’homme. Je suis effrayé par les effets de l’incohérence et de la paresse intellectuelles dans notre pays, où les nouvelles générations font les frais du nouvel obscurantisme. J’ai évoqué, dans un volume de mes Leçons, la question de la criminalité bureaucratique; il s’agit de cela. En fait, nous gérons des formes neuves de sacrifice humain. On ne peut pas prétendre, sauf à s’accrocher à des fantasmes totalitaires, substituer à la casuistique — j’entends par là : une casuistique éclairée de la problématique de la structure — la gestion de masse. L’esprit gestionnaire généralisé signifie l’élimination de la figure du juge ou sa transformation en instrument de gestion de l’impuissance. Tout cela nous montre que la culture contemporaine vit, sur un mode que j’estime dramatique, une échéance historique : que devient, en Occident, l’institution de l’interprète ? »
(Qui dit légiste, dit loi et pouvoir. Entretien avec Pierre Legendre, 1995)
Heureusement là où je suis je peut compter sur un barman qui sait composer un Bellini.
Le Bérurier que je connais ne lit pas les « San-Antonio » : il trouve cela vulgaire, alors que c’est son portrait véridique. Je ne vais pas avoir le courage de le lui dire et de faire le rapprochement devant lui. Il se croit un grand seigneur, et quand il mange goulûment et salement il a l’impression d’être la réincarnation d’Orson Welles (il a fait l’IDHEC)…
Oups ! Enfin, chacun corrigera ce « peut », pardon, etc., etc., etc.
A 11h46, ça dérape grave. Réduire le Droit à la justice du justiciable.
On comprend pourquoi Pierre Legendre se cache. S’il disait des choses comme ça à la TV, il serait immédiatement lynché médiatiquement et verrait fleurir les plaintes en justice contre lui:
« L’État exerce le pouvoir de diviser les mots et les choses, d’instituer l’écart, la séparation nécessaire à la vie subjective et au déploiement de la Raison dans la société : il exerce cette fonction à travers la maîtrise juridique de l’ordre généalogique, à travers l’échafaudage des filiations. Le système juridique, par le dispositif des lois et des jurisprudences du droit civil, fait jouer les registres constitutifs de la vie dans l’espèce parlante : le biologique, le social, le subjectif (inconscient compris). La filiation n’est pas d’essence biologique dans l’humanité, mais symbolique, et c’est bien là-dessus qu’il y a de nos jours méprise. Dans les sociétés post-hitlériennes, l’idéologie biologicienne triomphe, nous sommes sous l’emprise d’une conception bouchère de la filiation. Dans ces conditions, le pouvoir de diviser les mots et les choses — l’attribut anthropologique essentiel de l’État exercé par le truchement du droit des personnes — n’est pas compréhensible, tout comme demeure opaque l’apport central de la découverte de Freud pour saisir ce dont il s’agit. Concevoir la fonction anthropologique de l’État suppose le renoncement à l’idéologie post-hitlérienne, à la manipulation scientiste du tabou, en un mot à
l’obscurantisme. Au fond de cette affaire gravissime, il y a le refus de considérer nos dérives. […] Les effets dévastateurs de la manipulation du tabou, dans nos sociétés post-hitlériennes, sont là, devant nous, bien que le scientisme se garde de les reconnaître ; il les attribue aux difficultés économiques, au «changement des mentalités» (formule magique du nouvel obscurantisme), à tout ce que vous
voudrez : il se lave les mains de la dé-structuration qu’il induit ! […] Est-ce que les Cours suprêmes vont servir la cause scientiste et la démagogie du sujet-Roi ? Quand j’observe la Cour européenne des droits-de-l’homme, je constate qu’elle n’hésite pas, dans des questions jurisprudentielles cruciales, à emboîter le pas au pire scientisme ! »
(Qui dit légiste, dit loi et pouvoir. Entretien avec Pierre Legendre, 1995)
Beaucoup vivent dan l’illusion d’être d’être la réincarnation de l’image qui se sont fait d’Orson…
« J’ai des doutes sur la présence du « droit canon » en première année de droit Baroze… »
ça s’appellait peut-être Histoire du droit, mais ça commençait avec le droit canon, pas avant, le boug. Il y a plus de quarante ans mais je m’en souviens encore. La prof était du genre vieille fille et me rappelait les dames du catéchisme de mon enfance. Les cours m’emmerdaient et je n’avais qu’une hâte, sortir et voir la mer ! En revanche, j’adorais les cours de droit constitutionnel. Le prof était plus jeune et plutôt de gauche (il s’est présenté quelques années après pour être député sous l’étiquette PC et a été élu), mais très précis et réglo dans ses explications sur la Ve République…
http://unice.fr/faculte-de-droit-et-science-politique/presentation
Tout à fait de l’avis de Pablo.
« Il n’y a pas de Surhumanité, de sociétés libérées de l’Impératif structural, libérées de l’Interdit au sens anthropologique que j’ai développé; l’enjeu institutionnel de base est toujours là : instituer la Raison, non pas la Raison scientifique, mais la Raison qui civilise le sujet. Notons l’emballage intellectuel de la situation présente. Nous vivons ce qu’il est convenu d’appeler la post-modernité, et pourquoi pas ?, la post-humanité. À l’ère du «Mutual Adjustment« et du contractualisme généralisé, à l’ère de l’anti-tabou et de la culture réduite à l’idéal gestionnaire d’une «pragmatique des particules langagières» (l’expression est de Lyotard, chantre français du post-modernisme «hard»), le préfixe «post» est indicatif des ersatz de pensée dont on habille les impasses.Voyez en psychanalyse, chez les militants du désir, il n’y a plus de clinique, plus d’analyse ; on s’en remet à des formules savantes maniées comme des slogans, on promeut — c’est la psychanalyse dernier cri, chez les épigones de Lacan — la «postinterprétation» ; à entendre qu’il n’y a plus d’interprètes mais seulement le marché de la détresse qu’il convient d’exploiter. Et tout à l’avenant, dans notre univers de post-penseurs. Alors, je dis : poussons le raisonnement ; parlons alors du post-hitlérisme, nous allons découvrir notre misère intellectuelle.
Il nous faut étudier l’impasse de la non-pensée que constitue, par exemple, le fondamentalisme biologique triomphant, qui rejoint les manipulations hitlériennes du tabou. Vous évoquez la gestion biologique des corps : il ne s’agit pas seulement de la maladie — il faudrait dire ici : l’idéologie de la maladie — promue en nouveau lien social ; il s’agit aussi d’un discours aux effets bien plus profonds, qui s’attaque à la constitution sociale de la parole,
en télescopant, dans la représentation de la nouvelle humanité, le mot et la chose. Le totalitarisme «soft» promu par les fondamentalistes de la gestion des corps, nous entraîne sur une pente de dé-Raison, au sens psychotique du mot. C’est pour ce motif qu’il est capital de revenir sur le nazisme, sur la conception bouchère de la filiation qui sous-tendait la normativité subvertie par Hitler, car c’est bien une conception analogue qui inspire les nouvelles jurisprudences du droit civil asservies au biologisme ; ces jurisprudences s’inscrivent dans une chaîne historique incomprise, dont les pratiques racistes sont la concrétisation meurtrière. Or, les condamnations du nazisme sont comme une coque vide, un discours obligé, il n’y a aucune pensée là-dedans, quant à la nature de la subversion qui affecte la fonction normative en Occident. Pour me faire bien comprendre, je répète souvent que les nazis ont été vaincus par les armes, non par des arguments. Autrement dit, nous sommes restés accrochés à leur défaite militaire, sans aller plus loin, sans analyser le fond des choses. Ma formule — reprise par un rapport international sur la répression des crimes contre l’humanité — mériterait attention soutenue, je crois, afin de tâcher de saisir que l’écrasement de la pensée, à propos du principe normatif, signifie le retour de l’obscurantisme, avec à la clé les
massacres. La désinstitution — la dé-Référence, dont j’ai exposé le mécanisme dans mes Leçons — sous ses formes diverses (drogue, suicide des jeunes, désintégration pathologique du noyau œdipien familial, populations marginales sous statut administratif de déchets,etc.) est l’effet de l’écrasement de la problématique du Père et de l’Interdit dans les sociétés ralliées à la fois au biologisme et à la gestion, elle ouvre sur les enfers. Le massacre contemporain s’attaque au sujet, notez-le : on massacre les fils, ou pour reprendre une expression du droit romain antique, les « fils de l’un et l’autre sexe ». Si vous réfléchissez à ces questions dans la perspective que proposent mes travaux, vous constaterez qu’on ne peut ignorer la part historique du délire nazi (car il s’agit bien d’un délire) dans la débâcle des montages normatifs.
Cela dit, quand on fait l’effort de s’arracher au fondamentalisme scientiste et d’accepter la désillusion qui s’attache à tout questionnement sérieux de la condition humaine, le regard change. Le manque de repères dont on nous rebat les oreilles (alors que cette absence de repères est juridiquement organisée !), les jérémiades sur la misère du monde, etc., tout cela prend sens. Ce qui est en perdition, c’est la pensée. Heidegger a eu un mot très juste : la science ne pense pas. Moi, je dis : la question de la désinstitution ne peut être réglée scientifiquement, elle relève de l’interrogation sur l’ordre symbolique qui soutient la vie et la reproduction de l’humanité. »
(Qui dit légiste, dit loi et pouvoir. Entretien avec Pierre Legendre, 1995)
L’Europe, un machin-truc-chose qui s’obstine à vivre dans la stupidité : où vous faites une fédération — éventuellement une confédération comme moment de passage —, ou tout le monde rentre à la maison — et que ces politiques de pacotille rentrent dans leurs étables.
« Voyez-vous, l’humanité n’acceptera pas la désinstitution, la dé-Référence car il s’y joue la vie ou la mort du sujet, et c’est sur cette base que peut se fonder un pronostic assuré. Ainsi, par exemple, pour ce qu’il en est du phénomène de la drogue et du débat autour de sa
libéralisation ou de sa répression ; ce qui échappe c’est que, quelle que soit la réponse, parce qu’elle relève nécessairement du rapport au principe normatif, elle s’inscrit, à l’ère du sujet libéré, dans la panoplie des techniques de gestion. De nos jours, le sujet drogué est géré ; c’est un sujet diminué, mutilé, une caricature de rebelle qui ne connaît pas la confrontation. Il y a, dans l’idéologie de la gestion, une subversion de ce qui fait loi pour le sujet et il est impossible que cette subversion dure indéfiniment : le rebelle fera retour en meurtrier. La prochaine étape, avais-je dit répétitivement à des responsables, consistera à sortir les armes. La question du Père est inévacuable. La prédictibilité est là, dans la logique de la structure. J’ose dire qu’au fil de mes expériences j’ai formulé quelques pronostics d’une grande précision, mais ce n’est pas pour autant que j’ai pu en convaincre certains hauts fonctionnaires, mes interlocuteurs. J’en retire, à chaque fois, une grande leçon.
En France, le problème dit des banlieues est le miroir de ce dont je vous parle : le rôle des constructions normatives dans la reconnaissance, par les jeunes, de leur propre image. La compréhension du mécanisme identificatoire
est la clé d’une problématique renouvelée de ce qu’on appelle, dans notre pays, l’intégration. Au grand scandale de magistrats, qui acceptent du bout des lèvres mes propositions de travail et versent dans l’humanitaire, j’ai résumé la
situation en disant : on ne peut s’intégrer à la désintégration. Cela nous renvoie à la nécessité d’une évaluation d’ensemble de la question de
l’institution du sujet, non seulement donc aux banlieues.
Pour l’heure, l’État républicain, laïc, éducateur, etc., se délite, car la France ne fait pas exception, elle se re-féodalise. L’État républicain tant vanté est en passe de devenir une coque vide, c’est-à-dire : le pouvoir généalogique de cet État-là — sa capacité de manier les identifications sur le mode de l’humanisation — est rejeté, et par l’État lui-même. Ce pouvoir généalogique étant dénié, tant au niveau du noyau atomique du droit civil qu’à l’étage des pratiques de l’Action sociale, il n’existe plus de Justice digne de ce nom à
l’égard des jeunes, et l’on se défausse sur la police. Je m’étonne qu’on s’étonne des enfants meurtriers, de la débâcle du tabou de l’inceste dans les familles, du malheur subjectif qui se répand comme un cancer. Nous avons là des effets logiques d’un mécanisme structural : la logique de la fonction normative ne peut être évacuée.
Il m’arrive de m’emporter, face à l’indolence administrative, notamment face à la politique sans nom du ministère de la Justice, instance que je considère, pour une raison de principe (le pouvoir généalogique comme attribut juridique de la souveraineté), comme le carrefour stratégique de ces questions, en France particulièrement étant donné nos traditions religieuses, administratives et autres. Cette politique sans nom, qui ne dit pas son nom — à strictement parler, une politique qui se présente indiscernable — , se satisfait de faire de l’humanitaire, mais bannit la pensée. L’avantage de l’humanitaire, vous le connaissez : on se donne les gants de la Vertu à majuscule, on pleure sur la misère des jeunes ! Entendez : on se lave les mains du fond des choses. L’humanitaire à l’égard des jeunes n’est pas seulement un expédient, il est, au regard de l’éthique tant proclamée des droits-de-1’homme, une honte. »
(Qui dit légiste, dit loi et pouvoir. Entretien avec Pierre Legendre, 1995)
-À propos des droits de l’homme : la faveur que connaît aujourd’hui ce discours n’est-elle pas révélatrice de ce que vous appelez le « juridisme sans juriste » ?
-Certainement. Mais le juridisme sans juriste dépasse le phénomène de la revitalisation des fameux droits-de-l’homme, laquelle a commencé lors des grands débats-négociations Est-Ouest à la fin de la guerre froide. Ma formule concerne l’une des manifestations majeures de la transformation des montages normatifs de l’Occident, à savoir leur submersion par la vague du fondamentalisme scientiste. Les juristes ont suivi le mouvement, aujourd’hui ils rasent les murs, dans la crainte d’être suspectés d’être à la traîne dans la débâcle ! Étudiez d’un peu près l’évolution de la pensée juridique en France
depuis les années 60-70 : vous constaterez l’envahissement du sociologisme ; vous constaterez que privatistes et publicistes (sans oublier les historiens qui ont surenchéri) ont opéré une conversion systématique aux sciences sociales : la sociologie dite juridique a pris le commandement. Les Facultés de droit ont mis à la mode des cours encyclopédiques de «Méthodes des sciences sociales», véritable catéchisme qui a durablement déboussolé quelques générations d’étudiants. Le «Social» est devenu l’objet d’un culte, le signifiant suprême. Et curieusement, ce sont des juristes connus pour leurs fortes convictions catholiques ou protestantes, qui ont prôné cette déification du Social. Dans un pays aussi religieux que la France — j’allais dire : aussi bigot —, ce simple fait est révélateur de la profondeur d’un tel mouvement. Je l’ai déjà évoqué : la fonction des légistes, en tant qu’interprètes de la dogmatique ultramoderne, est largement passée aux mains des non-juristes, sans qu’on songe à s’interroger sur le phénomène. »
(Qui dit légiste, dit loi et pouvoir. Entretien avec Pierre Legendre, 1995)
« Tout à fait de l’avis de Pablo. »
Mais quel est donc l’avis de Pablo, Chaloux ?
Ce qui est incroyable c’est au nom de quoi legendre « denonce » la dérive bureaucratique et normative de l’Europe, que tout le monde constate, et ce qu’il propose en regard, proprement effrayant ( pour les cathos, lol)
Sarko dans son bouquin soulevait que la demographie qui suit une courbe exponentielle, avec l’épuisement du milieu naturel qui va avec, est la cause la plus préoccupante, l’unique selon lui, qui devrait motiver les politiques en matière d’écologie.
Quand legendre cause de biologie bouchere, pour définir son concept de généalogie, je n’ai aucun problème à voir à quelle « regulation » ce sinistre monsieur aspire.
Pierre Legendre, qui doit probablement nous lire, n’a guère dû apprécier mes extraits braudéliens, publiés en regard de ses textes !
J’espère, de nota, que tu as mis une pile de mes « Goût de la Méditerranée », une nouveauté enracinée de l’été, sur la table centrale de ton rayon !
merci pablo pour ces copiés collés
tu vois je sais aussi te remercier.
te remercier d’autant plus quand tes copiés collés contredisent tes pensées personnelles (en fait tu n’as pas besoin de moi et je t’en félicite !) :
Pablo75 dit: 2 juillet 2019 à 9 h 38 min
» (…) Comme Sartre, Levi Strauss, Lacan, René Girard, Foucault, ou Pierre Legendre. Des enculeurs de mouches en plein vol qui se contredisent entre eux, d’ailleurs (on pourrait faire un livre comique le montrant).(…) »
Legendre ironisait aussi sur l’engouement pour R.Barthes et bien sur sur Derrida qu’il appelait « la star »
Legendre avait été invité à Beaubourg ;à « la table », il dit qu’il voulait être seul à parler comme si avait été prévu un « débat »;il y avait « les dames » de Beaubourg invitantes mais qui ne dirent rien
pour P.L>egendre c’était une aberration de parler de « judéo-christianisme »;
et alii, voilà une réponse à votre question sur le préventif et la prescription :
« La prédictibilité est là, dans la logique de la structure. »
(de nota, « Le goût de la Méditerranée » est en stock à la librairie Passages, 11, rue de Brest, et à la Librairie des Canuts, 17 place de la Croix-Rousse).
hamlet, Pablo dit aussi :
« Combien de mots pour décrire des évidences, pour dire ce que tout Français avec un peu de sens commun sait, à savoir que la justice française déconne ferme »
« Comme tous les mégalos, Mr. Legendre est susceptible »
D’où ma question à Chaloux sur l’avis qu’il partage avec lui ?
« l’humanité n’acceptera pas cette imposture du sujet-Roi ; quel qu’en soit le prix, il faudra bien en sortir »
Legendre a raison : l’addition s’annonce salée.
Jacques, c’est ma collègue qui vend ton livre…
P.Legendre ne se disait pas mégalo mais il racontait qu’il avait une réputation de paranoïaque et défendait le « parano historique » schreber;
ce qui intrigue c’est que la filiation juive est transmise par la mère;naître d’une mère juive, -n’aurait-elle pas survécu(il y a des cas)-c’est être juif-ve;pas avoir un père juif qui donne son nom dans nos pays
Jazzi dit: 2 juillet 2019 à 13 h 24 min
je ne sais pas s’il y a beaucoup de mots, ce qui est sûr c’est qu’il offre une grille de lecture qui explique la montée en puissance de l’extrême droite en Europe.
pour en revenir à la remarque de Closer il est évident que le nazisme était fondé sur un hédonisme refusant de voir le sacrificiel de la vie.
c’est exactement le discours de l’extrême droite aujourd’hui en Europe : offrir une possibilité d’un hédoniste et de mettre fin au sacrifice de leur vie à ceux aux oubliés, aux exclus, aux sacrifiés appartenant à la « race » européenne.
d’où l’émergence de l’antisémitisme, les juifs comme responsables : si on sacrifie sa vie il faut bien que ce soit profit de quelqu’un.
Pas possible J2z, tu confonds avec le droit romain.
« cette imposture du sujet-Roi »
Là on se demande si ce n’est pas François Bluche qui est dans le viseur de Legendre ?
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FRANCOIS BLUCHE
La chambre du Roi
C’est seulement à partir du printemps 1682, que, après s’être longtemps partagé entre le Louvre, Fontainebleau et Saint-Germain-en-Laye, Louis XIV fera du nouveau palais de Versailles, construit selon ses besoins et ses goûts, sa principale résidence. C’est en effet à cette date qu’il s’y installe à demeure et que se met alors en place, dans toute sa splendeur, le cérémonial propre au règne du Roi-Soleil. Un cérémonial en forme de grand messe célébrée, depuis le lever jusqu’au coucher, autour du corps du Roi, dont le lit est l’autel, et les officiants et le public la cour : une noblesse de cour, avec une très subtile gradation, où la fonction et le mérite tempèrent les privilèges de la naissance, et qu’il ne faut pas confondre avec la noblesse à la cour, ainsi que le rappelle l’historien François Bluche, grand spécialiste de l’Ancien Régime.
« En Espagne, à l’Escurial, la chapelle est au centre ; dans l’Europe dite française du siècle des Lumières, les palais allemands, que l’on dira imités de la France, ont aussi privilégié la demeure de Dieu. A Versailles, les premières chapelles sont invisibles. La dernière, celle de Mansart et de Cotte, est sur un côté de façade. Ici la pièce centrale du château n’est pas l’église, c’est la chambre de Sa Majesté (1). Tout s’ordonne autour de ce principe. A l’étranger, par exemple en Espagne, c’est la disposition hiérarchique des pièces du palais qui détermine les rangs et marque les privilèges. Un courtisan de petit grade s’arrête à la première antichambre. Un commensal important gagne la pièce suivante. Le grand d’Espagne s’approche du saint des saints. En ce cas, c’est le Roi qui descend à la rencontre de ses sujets, faisant paradoxalement le plus long trajet en faveur des moins considérables. En France, que ce soit aux Tuileries (où déjà le cérémonial est fort bien dessiné), à Saint-Germain ou à Versailles, le rang disparaît en somme en présence du Roi. Un cérémonial très orgueilleux, mais fort subtil, permet à beaucoup de pénétrer jusque dans la chambre royale, l’heure et les conditions d’accès dépendent uniquement du bon vouloir du prince. Le rang les règle, mais surtout le crédit, et toujours si le Roi le veut bien.
Le lever de Sa Majesté en est un exemple connu. Il impose et révèle « divers degrés qu’on observe à y être admis, n’y ayant d’abord que ceux qui ont droit de se trouver au petit lever qu’on appelle, qu’on laisse entrer et qui sont des gens de la chambre (2) » et quelques rares privilégiés. Ces bénéficiaires de par le Roi des grandes entrées le sont par charges (le grand chambellan, les premiers gentilshommes, le grand maître et le maître de la garde-robe, les premiers valets de chambre) ou par faveur (les princes légitimés). Un peu plus tard, et ne bénéficiant que d’un petit lever fort court, viennent les premières entrées (Condé, Villeroy, Beringhen, les lecteurs de S.M. et les précepteurs du Dauphin). En troisième lieu sont introduits d’autres princes ou seigneurs, le capitaine des gardes du corps et le premier maître d’hôtel. L’entrée « libre » vient ensuite, la quatrième donc, ouverte « aux courtisans, dont même on appelle souvent quelques-uns par préférence, suivant la considération où ils sont en cour, avant que d’y admettre les autres présents. » Ce qui représente apparemment cinq gradations. En réalité il faut en compter au moins une sixième, car les membres de la famille royale (Dauphin, fils de France, petit-fils de France) passent avant les grandes entrées et les premières entrées : ils évitent toute attente, ils évitent l’antichambre ; ils représentent ce qu’on nomme alors les entrées par les derrières (2). Le Roi, ayant considéré à la cour tout privilège comme individuel et révocable, s’est ménagé des choix constants : celui des convives de sa table, la liste des invités de Marly, le bénéficiaire du bougeoir. Ce n’est pas une mince affaire, à Versailles, que spéculer sur cette dernière prérogative, chaque soir attendue, chaque soir espérée. Saint-Simon a clairement rapporté le mécanisme de cette institution. Pendant la prière du soir, c’est l’aumônier de quartier qui tient le bougeoir de S.M. L’oraison achevée, cet aumônier passe le bougeoir au premier valet de chambre. Le Roi, qui s’apprête à se dévêtir, désigne alors, parmi les personnes présentes, le prince ou le seigneur, le notable (le 9 mai 1702, c’est le nonce lui-même !) à qui doit être passé le bougeoir. « C’était, écrit le petit duc, presque toujours un des plus considérables assistants, et c’était une faveur. On tenait ce bougeoir pendant le déshabiller, qui était bientôt fait, et, quand on sortait, le premier valet de chambre le reprenait et le donnait à sa volonté à un de ceux qui avaient les entrées et demeuraient au petit coucher. (3)» Car le coucher du Roi est presque aussi gradué que son lever.
Comme le décor des palais royaux, comme la distribution des jardins de Versailles, comme les socles des monuments publics, comme l’histoire métallique du règne, tout dans le cérémonial de la cour est symbole. certes la chambre de S.M. est bien, du petit lever au petit coucher, le centre de la cour, quand ce n’est point du royaume même, mais peu à peu Louis XIV a pensé que cette noble pièce était trop ouverte, trop accessible. Sous prétexte d’honorer la majesté princière, la personne royale, les courtisans, en dépit des précautions prises, sont trop portés à considérer la chambre comme un lieu public (ce qu’elle est). Alors on a construit la balustrade pour préserver le lit du monarque ; puis on a fait garder cette balustrade, pour montrer que le Roi, sans cesser d’être accessible, veut conserver un je ne sais quoi de lieu inaccessible (1). Même les gardes, même les officiers de la chambre circulent ou reposent hors de cette enceinte réservée, de ce petit coin de palais préservé. Pour qui a des yeux pour voir (les jours d’appartements les visiteurs sont moins surveillés qu’aujourd’hui), une sensibilité pour comprendre, cette distribution des lieux est l’image même de notre monarchie tempérée ; ni trop olympienne, ni trop bon enfant, mais majestueuse et humaine. Brochant sur le tout, s’impose le symbole du baldaquin de la chambre. Il signifie que la France veille sur le sommeil de son roi. » (« Au temps de Louis XIV », Hachette, 1984)
1 MURRAY BAILLIE (Hugh), « Etiquette and the Planning of the State Apartements in Baroque Palaces », dans Archaelogia, 1967.
2 SPANHEIM (Ezéchiel), Relation de la cour de France en 1960…, éd. Bourgeois et Richard, 1973.
3 DANGEAU (Philippe de COURCILLON, marquis de), Journal.
et alii, mégalo, bavard, penseur inutile etc… voilà comment on a mis fin à la conscience politique.
parce qu’on a privilégié la forme au détriment du fond.
le point d’orgue de cette débâcle étant la fête du bicentenaire de la révolution française en 1989 : c’est pour moi le moment où la gauche s’est suicidée en avouant son maque de sérieux.
la politique ayant horreur du vide il arrive toujours un autre parti pour remplir se vide et prendre les choses au sérieux.
Pablo, vous ne pouvez pas jeter le discrédit sur des intellectuels traduits, étudiés, commentés dans toutes les universités, sauf à sombrer dans la pensée complotistes où à considérer que les universités sont des repaires de crétins? Enfin, j’ai lu, je crois que c’était sous la plume de Lucien Febvre, qu’il souhaitait qu’un de ses livres soit vite obsolète, tout travail de recherche doit être surpassé, mais Einstein n’annule pas Copernic, il le continue.
« c’est ma collègue qui vend ton livre… »
Tu l’embrasseras de ma part, de nota !
« Jazzi dit: 2 juillet 2019 à 13 h 36 min
« cette imposture du sujet-Roi »
Là on se demande si ce n’est pas François Bluche qui est dans le viseur de Legendre ? »
Jazzi ? essaie de faire un effort, quel rapport ? Legendre parle sur sujet-Roi d’aujourd’hui, pas celui d’avant la révolution.
il dit ce qui est dans son viseur : le sociologisme transformé en culte avec l’aide des juristes.
comment lui donner tort ?
sûr que si les lecteurs pensent qu’il parle de Louis XIV personne ne comprend ce qu’il veut dire.
et si ces penseurs français donnent aujourd’hui l’impression d’enfiler le problème ne vient pas d’eux, mais de nous qui ne faisons plus l’effort d’essayer de lire ! ça devient trop compliqué pour nous, mais ce n’est pas de leur faute à eux.
si ces penseurs français donnent aujourd’hui l’impression d’enfiler les mouches le problème ne vient pas d’eux, mais de nous qui ne faisons plus l’effort d’essayer de lire ! ça devient trop compliqué pour nous, mais ce n’est pas de leur faute à eux.
J’ai laissé hier un commentaire sur le blog de notre cher PaulEdel, et il a semble-t-il été recalé par la modération. C’est-à-dire par PaulEdel lui-même, ce grand Inquisiteur foutraque qui s’ignore. La sélection est drastique, désormais, il faut montrer patte blanche, se faire bien voir, ne reculer devant devant aucune putasserie inconsidérée. Ah, c’est l’avenir, bien sûr ! PaulEdel électeur du RN et nostalgique des procès staliniens !
le sujet-Roi : Legendre décrit simplement une société devenue proustienne, un proustinisme devenu fou.
2 juillet 2019 à 13 h 45 min
exact, hamlet
C’est cela hamlet, les nazis ont installé une idéologie de la recherche du plaisir et d’évitement de la souffrance…C’est littéralement ce que signifie la phrase de Legendre. S’il avait autre chose en tête, il fallait nous donner des indications claires.
Delaporte dit: 2 juillet 2019 à 13 h 45 min
exact, pour commenter chez Edel faut être d’accord avec lui, lui cirer les pompes et s’extasier devant ce qu’il écrit.
remarquez c’est aussi une forme de modération.
hamlet dit: 2 juillet 2019 à 13 h 11 min
Où est la contradiction?
Ce qui contredit totalement Legendre est ta vision marxiste du monde.
Jeter le discrédit sur les théories de P. Legendre relèverait du blasphème akadémique.
Tiens donc.
Il se discrédite tres bien tout seul. Encore encore une fois, il faut remercier Passou.
Sans lui, on serait passé complètement à côté de cette pensée totalitaire.
closer dit: 2 juillet 2019 à 13 h 46 min
oui Closer, le nazisme c’est bien ça.
merci de le reconnaitre.
et comme je le disais les discours d’extrême droite nous rejoue aujourd’hui la même pièce : possibilité d’un hédonisme et d’un refus de sacrifier sa vie à ceux qui n’y ont pas accès alors qu’il devraient être les premiers de la liste car ils appartiennent à la race européenne.
alors qu’on ne vienne pas me dire que ces auteurs français sont des enculeurs de mouches quand ils nous disent ce que nous refusons d’admettre.
parce que le problème c’est que ce discours il ne peut pas ne pas marché.
les types sacrifient leur vie, ils n’ont plus rien à perdre, dites-moi pour quelles raisons ils refuseraient cette offre ?
il ne peut pas ne pas marchER
Le « sujet-Roi d’aujourd’hui » ne descend-t-il pas en droite ligne du corps du Roi d’hier, hamlet ?
Via la Ve République, De Gaulle et Macron sont les héritiers de Louis XIV : « L’Etat c’est mouais ! »
@ de nota
« vous ne pouvez pas jeter le discrédit sur des intellectuels traduits, étudiés, commentés dans toutes les universités »
Cela m’étonne la faiblesse de ton commentaire. Plus traduit, étudié, commenté « dans toutes les universités » que Sartre, il n’y en pas eu. Et aujourd’hui, quelqu’un se réclame de sa pensée? Comme dit le proverbe latin: « Le nombre des imbéciles est infini ». Le succès mondial dans les universités, autrement dit la mode, est même un très mauvais signe pour un penseur. Pour moi carrément la preuve qu’il est nul.
« sauf à sombrer dans la pensée complotistes où à considérer que les universités sont des repaires de crétins? »
Tu peux m’expliquer le rapport entre le complotisme et le fait incontestable que « les universités [de lettres, surtout section « philosophie »] sont des repaires de crétins » ? (Je les ai fréquentées, je sais de quoi je parle).
pareil pour le sociologisme et les droits de l’homme transformés en culte avec l’aide des juristes : l’extrême droite a bien compris qu’il s’agissait d’un culte, et c’est bien ce qu’ils disent à leurs électeurs.
on leur a préparé le terrain, comme personne n’est venu réformé ce culte, ils jouent sur du velours ! je ne vois aucune raison qui viendrait leur faire obstacle.
Hamlet, qui aux dernières nouvelles, était de gauche, n’a toujours pas compris que Pierre Legendre est un penseur de droite, voire réactionnaire.
Quelqu’un pourrait-il me dire si dans la bibliographie des ouvrages d’Eric Zemmour, Pierre Legendre figure en bonne place ?
« A 89 ans, Pierre Legendre demeure ce qu’il a toujours été : un fou de droit. »
De droit ou de droite, Passou ?
« Jazzi dit: 2 juillet 2019 à 13 h 56 min
Le « sujet-Roi d’aujourd’hui » ne descend-t-il pas en droite ligne du corps du Roi d’hier, hamlet ? »
non, le sujet-Roi descend en droite ligne de l’existentialisme sartrien.
on peut dire que la pensée de Sartre constitue une partie du socle de nos sociétés modernes.
d’où son succès à travers le monde et le fait qu’il soit toujours d’actualité pour comprendre notre monde.
sans compter bien sûr son rôle dans l’émancipation des peuples colonisés (cf les études post coloniales eux US où il fait figure d’icône)
« Pablo75 dit: 2 juillet 2019 à 14 h 02 min
Hamlet, qui aux dernières nouvelles, était de gauche, n’a toujours pas compris que Pierre Legendre est un penseur de droite, voire réactionnaire. »
et mon pablito n’a compris que c’est justement ce qui fait son intérêt !
d’autant qu’ils ne sont pas en nombre il faut être d’autant plus attentifs à ce qu’ils disent.
alors celle-là pablito j’avoue que c’est la meilleure que j’ai jamais entendue.
« comme c’est un réactionnaire de droite il faut interdire de le lire. »
en fait pour pablito il ne faut lire que les auteurs avec lesquels on partage les idées.
remarque pablito c’est exactement ce qui se pratique, d’où cet autisme, ce crétinisme congénital de discussions entre des gens qui partagent les mêmes idées.
et c’est comme ça qu’on va se retrouver avec l’extrême droite au pouvoir sans l’avoir vu venir.
vas-y pablito continue de t’enfoncer tu es sur la bonne voie !
Pablo 14h02, voir Hamlet à 10h27.
Legendre parle sur sujet-Roi
Et le sujet de droit est une notion limitative, qui ne doit pas être confondue avec l’être humain.
Toute l’arnaque de Legendre, qui tend a vouloir persuader du contraire, est là. Elle est fondamentalement nichée là, sa pensée totalitaire.
Pourquoi les gens ne se contentent pas de Donald Fauntleroy Duck ?
Hamlet attribue à l’extrême-droite tout ce qui fait partie « de l’ADN » (comme dirait un crétin à la page) de la gauche caviar et que Legendre dénonce:
-« le sociologisme et les droits de l’homme transformés en culte avec l’aide des juristes »
– « l’hédonisme refusant de voir le sacrificiel de la vie. »
-« l’imposture du sujet-Roi »
-le « fondamentalisme scientiste »
– « la gestion biologique des corps »
– l’impuissance de la Justice
– la politique dans les banlieues
– la pensée ENS (Foucault, Lyotard, touraine, Bourdieu, Morin…)
Etc, etc
(Tu devrais lire Philippe Muray – qui, à mon avis connaissait très bien la pensée de Legendre- pour savoir ce qu’est la Gauche).
Il y a dix ans de çà, Passou nous avait déjà fait le coup !
Et notre ami WGG, pourtant respectueux du travail des universitaires, n’était pas d’accord du tout :
« Il a tout de même des raccourcis très contestables, Legendre :
“L’Occident a su conquérir la non-ségrégation, et la liberté a été chèrement conquise, mais de là à instituer l’homosexualité avec un statut familial, c’est mettre le principe démocratique au service du fantasme. C’est fatal, dans la mesure où le droit, fondé sur le principe généalogique, laisse la place à une logique hédoniste héritière du nazisme.
En effet, Hitler, en s’emparant du pouvoir, du lieu totémique, des emblèmes, de la logique du garant, a produit des assassins innocents. Après Primo Levi et Robert Antelme, je dirai qu’il n’y a aucune différence entre le SS et moi, si ce n’est que pour le SS le fantasme est roi. Le fantasme, comme le rêve qui n’appartient à personne d’autre qu’au sujet (personne ne peut rêver à la place d’un autre), ne demande qu’à déborder.
La logique hitlérienne a installé la logique hédoniste, qui refuse la dimension sacrificielle de la vie. Aujourd’hui, chacun peut se fabriquer sa raison dès lors que le fantasme prime et que le droit n’est plus qu’une machine à enregistrer des pratiques sociales.”
L’hédonisme comme héritage de Hitler ! C’est un peu gros tout de même ! Je ne vois vraiment pas en quoi les statuts de la Gestapo relevaient de l’hédonisme. Hitler n’a cessé au contraire de parler de sacrifice au peuple allemand !
Je veux bien que Pierre Legendre soit un penseur important. Mais là il déconne totalement.
Rédigé par : Arrêteztout! | le 19 février 2009 à 22:09 »
Je me demande si Passou n’est pas nostalgique du temps où le point Godwin était de règle sur la RDL ? Celui-ci semble avoir disparu, faute de combattants…
pasque ça te facilitrait la vie rénateau..la ‘pensée’ c’est souvent son hintensification..il faut un pestateur..haprés on peut vive par procuration
(personne ne peut rêver à la place d’un autre)
..pourquoi serait il plus personnel que le ressenti à pablo dses hélucubrations..
] sont des repaires de crétins » ? (Je les ai fréquentées, je sais de quoi je parle).
C’est sûr qu’avec un type comme vous imprégné de certitudes sur leur potentiel, les étudiants vont progresser dans leur construction à moins qu’il ne s’agisse du crétinisme des professeurs qui fait echouer toutes tentatives de dialogue , d’interrogation d’une matière , d’enrichissement par ajouts, apports, influence d’un corps resté etranger jusqu’à sa decouverte .
la gauche caviar et que Legendre dénonce
toublies qulegendre a houvertement pécho chez les archimarxisss..ça fait parti d’une tendance horlogère cleubante que tu dois connaitre
Jazzi dit: 2 juillet 2019 à 14 h 21 min
le problème est qu’en dix ans le décor a changé.
droit de l’hommisme, sociologisme, droits, devoirs, judiciarisation, hédonisme, sacrifice, sujet Roi etc… gauche caviar, extrême gauche, droite parlementaires etc…
la seule chose qui importe est de comprendre pourquoi et comment d’ici quelques années l’extrême droite sera partout vainqueur en Europe et comprendre les discours qui leur permettront de vaincre.
Hitler n’a cessé au contraire de parler de sacrifice au peuple allemand !
exact..mais si le plus ‘personnel’ c’est le rêve et le phantasme..’ça’ cause comme il diroit jacques lacan..tu suis baroz?
hamlet dit: 2 juillet 2019 à 14 h 13 min
Ça y est, le Gros Connard, pris la main dans le pot de confiture, commence à insulter et à manipuler. Il vient de se rendre compte que Legendre, qu’il admire éperdument (voir plus bas) est de droite. Et il se met à inventer des citations: « comme c’est un réactionnaire de droite il faut interdire de le lire», comme si j’avais écrit une connerie pareille.
Et après il se met à délirer comme d’habitude…
Dès qu’on lui met son nez dans le caca de sa propre nullité, notre Grand Troll aux multiples identités mais à la crétinerie toujours pareille, devient ce qu’il est: fou.
hévidemment si tu libères pas la bête qui est en toi tu risque pas de faire des hétincelles au baqueroume baroz..nous les hétéro ça meugle un peu hautrement
Jazzi, tu voies ce qui fait changer le décor c’est quand une société passe de 10% à 60% de gens qui n’ont plus rien à perdre.
à 10% on est tranquilles et on peut continuer de faire le mariole, à 60% crois-moi qu’on commence à baliser dur.
l’Allemagne en 33 c’était 80%, on s’en approche doucement mais surement.
devient ce qu’il est: fou
tu mets une perruque pédro..les afrenchézado mettent tous des perruques
J’admire l’extraordinaire efficacité de l’archivage de J2z! Comment peut-il retrouver à point nommé des commentaires datant d’il y a dix ans? En tout cas, pour une fois je suis d’accord avec ce WG d’il y a dix ans…
Les textes copiés/collés par Pablo après le premier (caricatural) de 9h38 sont à peu près clairs. Je comprends mieux le besoin de Legendre de jargonner de temps en temps et surtout de nazifier ses adversaires contre tout bon sens (les nazis « hédonistes »…). C’est le prix à payer pour pouvoir exprimer une pensée classiquement réactionnaire…avec laquelle je ne suis pas en désaccord complet, inutile de le préciser. Mais ce type de posture prétentieuse et alambiquée, qui ne s’assume pas, je n’aime pas du tout.
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