Littérature de langue française
Non, ca n’a rien à voir avec les états d’âme d’une carte de visite (encore qu’il serait capable d’en faire une héroïne de roman). Ni avec un palace parisien et encore moins avec une ville du sud-ouest de l’Angleterre qui s’enorgueillit d’avoir vu naitre Cary Grant et Massive Attack (idem). En fait, Bristol (204 pages, 19 euros, éditions de Minuit) a partie liée avec un écrivain né en 1947 dans le Vaucluse, auteur depuis 1979 d’une vingtaine de livres maintes fois laurés et célébrés, du nom de Jean Echenoz. Le héros de son nouveau roman s’appelle, vous l’aurez deviné Robert […]
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Le problème avec les écrivains bi-nationaux, c’est que leur état-civil reflète des identités multiples. Ainsi celui-ci s’est appelé Miguel Jacinot del Castillo, puis Miguel del Castillo puis Michel del Castillo. Alors disons Castillo puisque c’est le seul qui y est resté immuable, avec une autre qualité élective, un choix pour la vie : bien que parfaitement bilingue, la double facette de son éducation, il choisira le français comme langue d’écrivain. Il lisait depuis toujours en français et en castillan mais écrivait depuis l’âge d’homme en castillo. Nulle part mieux que dans son essai Colette, une certaine France (1999), il n’a payé sa dette […]
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Au soir de sa vie, l’écrivain impénitent, portant sur ses épaules le poids d’ouvrages accumulés pendant plusieurs décennies, se pose souvent la question du dernier livre : à quel moment pourra-t-il mesurer ce qui lui reste de temps et de force pour achever celui qui clôturera son œuvre ? Sera-ce une autobiographie ? des mémoires ? un roman ? Lorsque l’œuvre est abondante, il semble que les derniers textes puisent de plus en plus dans les souvenirs et le vécu de l’auteur, comme si sa création devait rejoindre une réalité qui commence à lui échapper. Ce qui était jet vigoureux devient pluie éparse, le nerf […]
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Je voudrais vous parler de l’homme augmenté. De l’homme égaré, effacé. Ce n’est pas la réalité qu’il faut augmenter, ou amplifier, à coups de logiciels, d’ions et d’octets. C’est l’homme qu’il faut amplifier, l’humain en nous qu’il faut bichonner. Lui redonner, à ce bourge, l’ivresse du soleil lorsqu’il monte de la terre au ciel, et qu’il glapit de joie. Lui refaire goûter la lumière qui prend à la gorge, qui fait vaciller comme un alcool, te laboure le gosier jusqu’à la glotte, te patouille, te fripouille. Les données se sont emparées de nous, avec gloutonnerie. C’est la grande bouffe, le […]
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Assisterons-nous cet automne à la naissance d’une passion française pour la Finlande ? Ce serait l’effet collatéral du succès d’un roman qui a suscité le plus inattendu des accueils critique et public : Les Guerriers de l’hiver (448 pages, 21,95 euros, Michel Lafon). Sous ce titre de bande dessinée intergalactique se cache l’histoire chez nous méconnue sinon ignorée de la tentative d’invasion de la Finlande par l’Armée rouge en 1939 malgré un pacte de non-agression, et de la résistance héroïque que cette guerre perdue d’avance a suscité. Son auteur Olivier Norek (Toulouse, 1975) s’est emparé d’un sujet ambitieux, complexe et il en […]
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Feydeau ? On y court, cette fois non au théâtre mais en librairie pour Feydeau s’en va (20,90 euros, 272 pages, Albin Michel) de Thierry Thomas. Voilà un roman vraiment réjouissant, c’est assez rare pour être signalé et plutôt bienvenu en cette période sombre. La personnalité́ du héros n’y est évidemment pas étrangère. Comment ne pas avoir le sourire aux lèvres à la seule évocation du nom de Georges Feydeau, incarnation de l’esprit de la Belle époque, le roi du vaudeville et de la comédie de mœurs, celui qui a changé notre perception de la légèreté́ ? Il s’agit du Feydeau de […]
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De moins en moins de récits de soi, de plus en en plus de questions sociétales ou morales, une baisse notable du nombre de romans publiés. La rentrée littéraire de l’automne 2024 confirme cette tendance amorcée depuis quelques années déjà. Quant à la présence de l’Histoire dans les romans, elle brille par sa discrétion. Raison de plus pour remarquer la parution du quatrième roman de Jean-Noël Orengo « Vous êtes l’amour malheureux du Führer » » (20,90 euros, Grasset). Ce n’est certes pas la première fois qu’un écrivain s’empare de l’Histoire pour la mettre en scène avec les moyens de la littérature (on […]
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Tombée du ciel d’Alice Develey (399 pages, 20,90, L’Iconoclaste), quelle gifle que ce roman ! De l’incipit à l’excipit, l’histoire (oui, totalement autobiographique) d’une adolescente de 14 ans qui se griffe le cœur dans la « machine à broyer les enfants » ( l’HP pour TCA, troubles du comportement alimentaires, autrement dit anorexie) où ses parents l’ont faite enfermer de force durant un an et demi. Une mère méchante, à qui la narratrice accorde toutefois le bénéfice de la tristesse, que ses silences rendent aimables ; des personnages au regard moite ; une salle d’attente qui pue la maladie ; une insondable absence de désir d’aller […]
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459 nouveaux romans annoncés pour la rentrée littéraire et eux et eux et eux… C’est peu dire qu’Archipels (288 pages, 21 euros, éditions de l’Olivier), d’Hélène Gaudy (Paris, 1979),qui ne s’annonce pas comme un roman (aucune importance), m’a enthousiasmé. Le canevas est pourtant convenu et, en cette rentrée, il fait florès. Une fille part à la recherche de son père à travers ses traces, objets et ombres portées pour l’y faire resurgir. Mon père, ni ce héros ni cet antihéros mais cet inconnu. Comme son père lui rappelle une certaine ile, elle a fait de lui un paysage. Qu’est-ce qu’on garde, […]
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Inutile de faire semblant : la parution de Week-end à Zuydcotte, ce roman historique de Robert Merle remontant à 1949, il y a fort à parier que, malgré le grand succès public que lui assura le Goncourt pour nombre d’entre nous, ses (anti)héros aient l’allure de Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Pierre Mondy, François Périer, Georges Géret… Une sacrée distribution. Il en va ainsi chaque fois qu’un film à forte notoriété, souvent diffusé à la télévision, révèle un livre aux générations venues après ; le plus souvent, celui-ci n’est découvert et lu qu’après coup ; et immanquablement, des visages et des silhouettes se superposent […]
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