de Pierre Assouline

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Du rififi en perspective dans la tintinosphère

Du rififi en perspective dans la tintinosphère

Que vous ne commenciez pas votre journée par la lecture de notre cher Journal officiel dit J.O. passe encore. Mais que vous fassiez quotidiennement l’impasse sur celle du Moniteur belge, son équivalent dans le royaume d’à-côté, est une faute de goût qui suffirait à vous faire passer pour un bougre de crème d’emplâtre à la graisse de hérisson. La tintinosphère, qui en épluche scrupuleusement chaque numéro, y a découvert que le 18 septembre dernier un acte avait été déposé par notaire au greffe constatant la démission de Fanny Rodwell, 86 ans, de sa fonction d’administrateur de Moulinsart S.A. pour cause d’incapacité (ce que tout analphabète diplômé saurait traduire : maladie d’Alzheimer) ; et que le 13 novembre, son mari Nick Rodwell, 68 ans, en était désigné président du conseil d’administration. Autant dire que ce dernier a désormais la haute main sur Tintin, nouvelle plus inquiétante que réjouissante eu égard à sa personnalité de bulldozer à réaction..

Au début des années 90, quand je me suis lancé dans ma biographie d’Hergé, Rodwell était hostile au projet contrairement à Fanny qui, passant outre son opposition, ne m’a pas seulement grand ouvert les archives professionnelles et privées du dessinateur, sans restriction malgré le risque d’y découvrir des cadavres dans le placard ; elle m’a même accompagné au ministère de la Justice car seules sa présence et sa signature in situ permettaient que me soit communiqué le dossier d’épuration de Georges Remi relatif à ses activités sous l’Occupation. Elle c’est elle, lui c’est lui, malgré l’amour et l’admiration qu’elle lui porte. Elle l’a toujours défendu face aux innombrables critiques qu’il suscite, mais n’a jamais cédé sur un certain nombre de points.

Légatrice universelle de son œuvre, elle avait en principe le dernier mot en matière de droits dérivés et d’exploitation de l’œuvre d’Hergé. Face à la tentation de la prolonger en confiant la suite à d’autres, elle s’était dressée comme un rempart, avant tout soucieuse de faire respecter la volonté du créateur de Tintin : il avait toujours dit que son héros mourrait avec lui. S’il ne l’a précisé dans son testament, il l’a du moins exprimé à maintes reprises dans ses conversations avec sa femme, qui est tout sauf une fatma de prisunic, ainsi que dans l’entretien historique qu’il avait accordé à Numa Sadoul pour son livre. Passer outre serait une trahison. Mais qu’en sera-t-il maintenant qu’elle passe la main ? Nick Rodwell, qui envisage même une comédie musicale, et que la perspective d’une suite n’empêche pas de dormir puisque c’est déjà le cas des héros d’Alix et de Blake&Mortimer, n’a qu’une ligne : d’une œuvre il ne pense qu’à faire une marque.

Ses excès sont tels que plus d’une fois les responsables de sa propre société ont dû le recadrer, le censurer ou le démentir. Ainsi quand il insulta des journalistes sur son blog en faisant des allusions graveleuses à leur vie privée. Ou encore ces jours-ci en assurant dans la presse que le projet de Patrice Leconte, qui a fait ses débuts comme dessinateur et scénariste de BD à Pilote, d’adapter Les Bijoux de la Castafiore, seul huis-clos surréaliste du corpus hergéen, était « une fake news », lui reprochant de « se raconter des histoires », avant que Moulinsart n’assure que des contacts était en cours et qu’ils allaient se poursuivre.

Il a réussi l’exploit de se mettre à dos la tintinosphère à force de menaces, d’intimidations et de procès, alors que ses fidèles se considèrent comme les co-héritiers d’un trésor national vivant, comme disent les Japonais. Il exige de la maison de vente aux enchères Artcurial qu’elle lui donne l’avant-projet dessiné par Hergé pour la couverture du Lotus bleu , non seulement historique mais magnifique, au motif que sa place est au Musée Hergé. Une telle attitude rend délicate jusqu’à l’exégèse des albums. De quoi faire reculer nombre d’auteurs, ce qui n’est pas plus mal s’agissant des cuistres de la bêtise savante ; mais pas Jacques Langlois, fort heureusement, collectionneur qui en est de longue date un familier et qui a l’avantage sur d’autres d’avoir rencontré le maitre et d’avoir même entretenu une longue correspondance avec lui. On en retrouve des échos dans Petit éloge de Tintin, essai attachant et bienveillant qui vient de paraitre (12 euros, 280 pages, éditions François Bourin). Dans cet hommage riche d’informations, il revient notamment sur la rivalité De Gaulle-Tintin (et l’authenticité du fameux « Au fond, vous savez, mon seul rival international, c’est Tintin ! » confié à Malraux qui le répètera dans Les chênes qu’on abat)) et sur l’amitié qui liait Hergé à Gabriel Matzneff, ce dont ils n’ont jamais fait mystère- mais cinq ans avant que le dessinateur ne troque les culottes de golf de son héros contre un jean, quand ce n’était encore qu’à l’état de projet, un article de l’écrivain dans Combat sous le titre « Ne déculottez pas Tintin ! » ne manque pas de piquant avec le recul…

Rodwell est un ayatollah du droit d’auteur, de son strict respect dans l’acception la plus étroite, sans considération de la qualité de ses victimes, multinationale d’édition ou animateur d’un fanzine, en contradiction avec la générosité d’Hergé. Il est vrai qu’il ne l’a pas connu bien qu’il le représente. Inutile de lui parler d’intertextualité ou d’exception de parodie. Or les hommages, les détournements, les citations, emprunts ont la vertu de faire vivre un héros menacé de ringardisation quand triomphent des superhéros. Pas facile de faire vivre une œuvre fermée depuis près d’un demi-siècle.

En le hissant sur le haut de gamme pour en faire un produit de luxe, il a rapproché Tintin du marché de l’art, de l’argent et donc des adultes tout en l’éloignant du monde des enfants, comme l’a fait observer le chroniqueur BD Olivier Delcroix. Si ca continue Bernard « LVMH » Arnault et François Pinault vont se disputer le dossier ! Une chose est de protéger l’œuvre, et Moulinsart S.A. s’en acquitte bien ; une autre est de prétendre user un droit de vie ou de mort sur toute œuvre (dessin, BD, livre etc) qui traiterait de l’univers de Tintin. Or il est difficile de le faire sans en reproduire quelques extraits ; mais comment y parvenir dès lors que toute vignette tirée d’un album est tenue pour une œuvre à part entière ? Cette tyrannie est d’autant plus absurde que Moulinsart et Rodwell ne sont pas fondés à l’exercer puis que c’est Casterman, l’éditeur historique d’Hergé, qui possède les droits sur les albums comme l’a récemment confirmé la cour d’appel de La Haye ! Plutôt maladroit pour un obsédé du droit.

De tous les franchisés de la marque à la houpette (Rodwell avait eu le flair d’ouvrir la première boutique Tintin, à Londres du côté de Covent Garden), il est celui qui a le mieux réussi. Je dirais même plus : avec lui, il faut s’attendre à tout. Chaque fois qu’il ouvre la bouche il en sort des imprécations, des injonctions et des mises en demeure. M. Rodwell dit « le mari de la veuve » est devenu à son corps défendant au fil des ans et des procès le subliminal ultime personnage des aventures de Tintin, à ceci près qu’il ne fait pas rire, enfin, pas toujours. Mais désormais tout puissant, ayant assouvi son obsession de contrôle total, il se pourrait que cet astronaute d’eau douce accède enfin à une certaine sagesse dans l’esprit du Dalaï-Lama. Nous serons bientôt fixés selon qu’il demandera ou non à Moulinsart S.A. de nous adresser une lettre comminatoire assortie d’une conséquente facture de droits d’auteur pour l’usage immodéré et sans autorisation que cette chronique a fait du mot « Tintin », déposé donc protégé selon lui, et pour ses emprunts au riche lexique haddockien de l’injure, dont on espère qu’à l’occasion des 90 ans du capitaine en 2021, il sera enfin classé au patrimoine mondial de l’humanité.

(« Détournement du Sceptre d’Ottokar par des internautes« )

 

Cette entrée a été publiée dans Bandes dessinées.

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commentaires

1 156 Réponses pour Du rififi en perspective dans la tintinosphère

Lara dit: à

Mais pourquoi diable parle-t-on toujours de cette Jane Austen et la considère-t-on comme une grande romancière ?!
Je lui préfère largement George Eliot, plus fine, plus spirituelle et autrement plus lucide sur le plan psychologique.
Lisez ou relisez « Middlemarch », « Silas Marner », « Le Moulin sur la Floss » entre autres de ses oeuvres et vous verrez. Comparée à son génie, la Jane Austen fait plutôt figure de naïve auteure d’arlequinades. Pâle et médiocre figure.

Jazzi dit: à

Ed ne revient que pour servir sa soupe !
Après elle disparait…

Janssen J-J dit: à

@ closer… Il faudrait que passoul n’en fasse surtout pas l’objet d’un billet ni même un touite de ce bouquin à paraitre le jour anniversaire des 6 ans de l’attentat 🙂 …

Janssen J-J dit: à

@ Vous n’arrêtez pas de me copier, JJJ.

ah non moi je ne copie colle presque jamais… même si d’aucuns ont bien voulu m’affubler d’une certaine viscosité 🙂 Ils en furent envoyés ad patres. Je vous sais gré de n’avoir pas repris cette infamie 🙂

DHH dit: à

@Ed
les choses ont dû bien changer; car lorsque j’etais comme vpus une jeune femme je n’avais aucun probleme pour me promener librement dans l’espace public, ce qui ne semble plus etre votre cas.

puck dit: à

passou un bon angle pour l’article sur Duhamel – déjà le titre : vaut mieux pas être un gamin violé dans le milieu de l’édition.

après vous expliquez que normalement quand une personne a connaissance d’une maltraitance sur mineur dans un milieu « normal » si cette personne ne le dit pas à la police elle devient complice de cette maltraitance et hop ! elle va en prison.

ce qui n’a pas l’air d’être le cas dans le milieu éditorial où l’omerta est encore plus forte qu’en Sicile.

du coup dans ce milieu ils s’arrangent tous : journalistes, auteurs, politologues, humanitaires (tous de grands humanistes) pour dénoncer les faits une fois que le timing de la prescription est dépassé.

et là faut être sacrément futés et connaitre le droit, ce qui est bien sûr le cas de tous les bons constitutionnalistes dans ce pays.

puck dit: à

passou ce serait super au niveau où vous en êtes arrivé professionnellement de nous pondre un article sur le viol dans le milieu de l’édition qui fasse en sorte de vous mettre tous les éditeurs à dos !

comme ça votre nom resterait dans l’histoire littéraire, dans le genre du « j’accuse ! » de l’autre zouave, une sortie à la Freddy Mercury.

closer dit: à

Comparer Jane Austen et George Eliot sans tenir compte du fait que la deuxième est née quand la première était déjà morte et a vécu l’essor de la bourgeoisie, la révolution industrielle, l’extension du suffrage, etc, n’a aucun sens.

C’est comme si vous disiez que Madame de Lafayette, « c’est pas mal, mais sa vision du monde est bien étriquée par rapport à celle de Balzac ou de George Sand ».

Personnellement, j’adore Jane Austen et j’adore George Eliot. Il ne me viendrait pas à l’idée de les mettre en compétition.

closer dit: à

« plus fine, plus spirituelle et autrement plus lucide sur le plan psychologique. »

Que Jane Austen? Ce sont justement ses point forts les plus incontestables!

N’importe quoi.

closer dit: à

Tu nous mets un teaser JB; mais dis nous pourquoi elle ne peut pas l’épouser!

closer dit: à

Oui Puck, ce serait bien si Passou passait dans l’histoire en écrivant un nouveau « J’acculse! »

Sa gloire rejaillirait sur nous tous!

Paul Edel dit: à

Puck, le problème de « l’omerta » dans le milieu éditorial sur la pédophilie « germano-pratine » comme on dit , c’est que justement ce sont les éditeurs germano-pratins qui montent en première ligne et brisent l’omerta:Grasset et le Seuil!grace à des révélations familiales et non pasgrace à une enquête journalistique ..ces éditeurs vont faire ainsi monter en flèche leurs tirages.Bien. le problème c’st que si les publications sont sous l’étiquette « roman », donc fiction..qu’est-ce que cela vaut sur le plan factuel et judiciaire? il vaudrait mieux se fier aux enquêtes de police et à la justice, non?

Jazzi dit: à

Parce qu’il la croit vierge, alors qu’elle a été violée et a eu un petit bébé, closer. Autre chose que la bluette de Jane Austen !

closer dit: à

JB:

Jane Austen: 1775-1817

Thomas Hardy: 1840-1928

Jazzi dit: à

Et alors, tu crois que la vie était plus douce avant, closer ?

closer dit: à

Selon wiki, le père de Thomas Hardy était tailleur de pierre, comme le tien, JB…

closer dit: à

Rien à voir, JB.

Jazzi dit: à

Bien avant, Shakespeare n’écrivait des bluettes, closer !

DHH dit: à

@Alexia
je suis d’accord avec vous :une langue vit ;et on doit la laisser vivre et s’interdire de la figer au nom d’un académisme réactionnaire
Mais le probleme avec le militantisme linguistique des féministes n’est pas là
en effet une langue doit sa vie et sa libre evolution aux interactions entre son propre dynamisme organisateur et l’habitus de la collectivité dans laquelle elle est pratiquée, au sein de laquelle apparaissent au fil du temps des mots nouveaux et les sens nouveaux de mots anciens
Cette émergence de « mots de la tribu » ne peut procéder d’oukases partisanes, et par leurs revendications en cette matière les féministes d’aujourd’hui se font les suppôts d’une police de la langue , qui, dans son principe sinon dans ses objectifs, peut-etre louables, trahit les valeurs dont par ailleurs elles se réclament
Ne saccagerait –t-on pas tout ce que notre imaginaire collectif met dans l’ « école maternelle » si elle devenait « école parentale », dans « fraternité »si on lui substitue lorsqu’on parle de femmes « sororité »
Qu’il reste du chemin a faire pour résorber des poches de machisme qui subsistent dans notre société, c’est possible, et à cet égard le post de Clopine centré les déséquilibrés du pouvoir sexuel d’un sexe sur l’autre mérite débat , mais ce n’est pas en jouant sur la langue qu’on fait progresser les choses

Lara dit: à

Closer,
Continuez à lire et à rêvasser votre Jane Austen comme une midinette en mal de romantisme et bovarysez comme il vous plaira mais ne jouez pas au critique littéraire à la mords-moi-le-noeud.
Contentez-vous de vos oeuvrettes à l’eau de rose et n’essayez pas de vous attaquer à cette grande George Eliot, lectrice des philosophes et traductrice de Spinoza, ce qui, apparamment, vous a complètement échappé, mon p’tit Closer de poche !

Janssen J-J dit: à

@ nous pondre un article sur le viol dans le milieu de l’édition qui fasse en sorte de vous mettre tous les éditeurs à dos !

Je crois pas que passoul n’irait répondre ce que vient de répondre p edel, qui me parait frappé au coing du bon sang 🙂 mais n’en penserait pas moinssss
Les maisons d’édition seraient sans scrupule moral pour engranger des pépètes…
Le danger, c’est que dans ce petit monde, les seuil et autres gallim (et leurs familles proches) pourraient bien un jour voir cette boue leur retomber sur la fig…, même si elles seraient prêtes à tout pour l’étouffer…
La rdl fera profil bas, car elle sait fort bien à quoi s’en tenir sur la substance des mœurs familiales, dans ces maisons d’édition… hein ?
Le « germanopratisme », comme on dit…, n’est-ce pas l’art d’accommoder l’inceste pédophilique au rang des beaux-arts ?…
On trouvera bien toujours d’ardents défenseurs de la science politique, dans les rues st guillaume et sebastien bottin, car elles se consanguinent pas mal, par là bas 🙂

et alii dit: à

alexia
toutes les femmes « n’habitent pas le monde de la même façon « non plus

Jazzi dit: à

« ce n’est pas en jouant sur la langue qu’on fait progresser les choses »

Ni sur l’histoire en cherchant à tout prix à la réécrire en déboulonnant des statues ou débaptisant des rues, DHH ! Ce qu’il faut également dire à Alexia…

Jazzi dit: à

Lara n’a pas entièrement tort, closer. Je ne suis pas un grand spécialiste de la littérature anglaise, mais je connais un peu mieux son cinéma. Ce qui en fait sa force, sa singularité c’est son aspect politique et social. Aujourd’hui encore. Ce qui n’exclut pas que l’on trouve aussi dans sa filmographie nationale de bons films romantiques et d’excellentes comédies…

MC dit: à

Bloom je ne dis pas non, mais comme je le disais à x qui m’ objectait Spencer selon le Dico de Johnson, je trouve de plus en plus à ce terme un côté allégorique et chevaleresque,et ce n’ est pas incompatible avec une origine aussi ancienne que le treizième siècle. Bien à vous . MC

Jazzi dit: à

La rue Sébastien Bottin a été rebaptisée Gaston Gallimard, JJJ.

Bloom dit: à

« Tess d’Uberville » de Thomas Hardy

Avec Angel, le bien-(mal?)nommé, qui épouse Tess et se détourne d’elle le soir des noces quand elle lui raconte (dans une ellipse narrative) le viol commis par le châtelain du coin, Alec.
Sexe et no-sex dans Wessex…
‘Jude l’Obscur’ est la copie conforme mais inversée de Tess of the d’Urbervilles,où Jude, est Tess faite homme…’Jude’, le film de M. Winterbottom est de bonne facture, même s’il n’atteint pas le niveau de Tess.
La réception du roman fut si hostile que Hardy décida de mettre un terme à sa carrière de romancier pour se consacrer à la poésie et au théâtre, avec un peu moins de bonheur (‘The Dynasts’ est aussi indigeste que, dans un autre genre,’The Rape of the Lock’).
L’œuvre de Thomas Hardy, loin de la tiédeur lénifiante du consensus..

JiCé..... dit: à

Pour obtenir la liste exhaustive des faux-culs en RDL, envoyer 15 euros en espèces à l’adresse suivante : Maître JiCé de Porquerolles, Tour de Babel, 34ème étage, Dubaî.

et alii dit: à

tiens, j’ai regardé wiki et lu que SB (sans U)avait publié:
Mélanges sur les langues, dialectes et patois : renfermant, entre autres, une collection de versions de la parabole de l’enfant prodigue en cent idiomes ou patois différens, presque tous de France ; précédés d’un essai d’un travail sur la géographie de la langue française, Paris, Bureau de l’almanach du commerce, 1831 [lire en ligne [archive]]

JiCé..... dit: à

DHH,
Ne perdez pas votre temps à raisonner ces deux connes : Alexia et Clopine ! Elles ont une vulve à la place du cerveau …uhuhu !

JiCé..... dit: à

« Qu’il reste du chemin a faire pour résorber des poches de machisme qui subsistent dans notre société, c’est possible » (DHH)

Voeux pieux !

Nous autres les MMM; Merveilleux Miliciens du Machisme, nous allons résorber les poches de féminisme avec l’aide sacrée de nos frères musulmans qui savent y faire, les bougres !

x dit: à

Jazzi, l’une des caractéristiques de l’écriture d’Austen est son extrême précision (on ne peut pas plus y substituer un terme à un autre que dans un poème). C’est une écriture « dense », qui dit beaucoup en peu de mots et peu de scènes : sous l’apparence de naturel, une composition rigoureuse, « économique ». Ses romans ne sont pas bavards ; ils relèvent plutôt d’une stratégie de la concentration, même si elle laisse ses personnages bavarder dans des situations choisies (mises au point) pour mieux révéler leurs qualités ou se trahir et s’incriminer tout seuls (Bloom a souligné à juste titre la part importante des dialogues).
Un certain nombre de termes abstraits structurent le récit sur le plan moral (pas de panique, c’est une moraliste drôle). Mais si l’on considère d’emblée que toute réflexion concernant la définition et l’utilisation spécifiques des mots comme « byzantine », c’est mal parti…

De même si l’on tient pour acquis que l’importance d’un roman se mesure à sa volonté de tout dire sur le tout, de jongler avec une masse énorme de personnages et d’événements, de brasser des centaines de destins, de paysages, de circonstances diverses avec une quantité énorme d’informations et de digressions… (Toutes choses que je peux apprécier par ailleurs, chez d’autres, évidemment.)
On a souvent accusé d’étroitesse les romans d’Austen sans percevoir la création d’un microcosme condensant et reflétant le monde et/ou une situation (y compris les rapports de domination ou des problèmes politiques comme la « Regency crisis » dans Mansfield Park).
Un grief plus récent concerne l’intrigue du mariage (the marriage plot) qui rendrait ses romans plus ou moins caducs et relèguerait leurs enjeux au musée. Variante ancienne : histoires de bonnes femmes, réservées à un public féminin n’ayant pas d’autre horizon. Variante actuelle : ce type de clôture constituerait un simple reliquat, une convention à laquelle Austen (bien trop intelligente pour y croire) aurait été obligée de consentir, une concession à l’esprit du temps et qu’il conviendrait donc de traiter comme un appendice postiche et de négliger dans l’interprétation des textes.
On signalera seulement au passage que les héroïnes austéniennes, malgré la pression parentale et/ou économique (pas du tout négligée ni euphémisée dans les romans, ce qui vaut parfois à l’auteur une réputation de cynisme…), les héroïnes donc, ne sont pas spécialement « à la recherche d’un mari », contrairement aux personnages secondaires ; ne pas oublier non plus que parmi les personnages masculins la même distinction existe, puisque certains (et pas que des « ridicules ») sont à l’affût d’un « beau mariage ».
Bien sûr, à part le métier de gouvernante (pas plus épanouissant qu’un certain nombre de métiers actuels) il n’y a guère de débouchés professionnels pour les femmes d’une certaine classe (les autres travaillent, comme elles l’ont toujours fait), c’est un aspect, une donnée de la situation de l’époque, mais de cette « clef » il ne faudrait pas faire un passe-partout, quelque chose qui « expliquerait » sans restes les romans d’Austen.
De l’importance du mariage : j’entends pas là non la seule cérémonie mais le couple et la famille ; pas ceux, nouveaux, formés par les protagonistes à la fin du roman (même si le déroulement de l’histoire, l’évolution de la relation, les obstacles rencontrés (dont les malentendus) et la façon dont ils ont été surmontés en donnent une bonne idée, les inscrivent en pointillés dans un au-delà du roman imaginable, prévisible), pas ces couples-là donc, mais ceux de leur familles d’origine, ainsi que des couples et familles qu’ils sont amenés à fréquenter (famille étendue, voisins, amis, connaissances, locataires…), tels qu’ils sont longuement montrés et impitoyablement analysés dans les romans. Ces mariages, ces partenariats si l’on préfère, fonctionnent comme de « petites cités » plus ou moins bien menées, plus ou moins propices au Bien et à l’épanouissement de leurs membres : là aussi, il y a de bons et de mauvais gouvernements (à commencer par celui de soi, évidemment).

Reste le problème des adaptations cinématographiques (fréquente, car le brio des dialogues constitue évidemment une aubaine). De manière générale, un roman ne se réduit pas à son intrigue, à l’histoire racontée, mais l’écriture, le mode de composition austéniens (brièvement évoqués plus haut) se prêtent encore moins que d’autres à une telle transposition.
On tombe facilement (je ne me souviens plus dans quelle mesure c’est le cas de cette adaptation que je n’ai pas revue récemment) dans le côté « journées du patrimoine », la mise en valeur excessive des décors (belles demeures, parcs splendides, villages pittoresques, attelages divers, intérieurs reconstitués avec soin, jolie vaisselle, miroitement des tables cirées, bougies, etc.) et des costumes. Il y a un côté magique (tableaux et gravures d’époque qui s’animent), difficile de bouder son plaisir mais l’accent est alors placé entièrement différemment, sur ce qui paraît pittoresque et charmant au spectateur des 20ème et 21ème siècles (bon vieux temps, âge d’or), au risque du contresens dans certains téléfilms (un regard à la Caroline Bingley ou à la Mrs. Elton (dans Emma), une sorte de « pornographie des objets »). Le déplacement du centre d’intérêt rend alors illisibles les enjeux moraux des romans.
Et l’élément symbolique (quand l’auteur fait dire à la maison ou aux objets quelque chose d’autre sur leur propriétaire que son niveau de vie ou son goût) ne « passe » pas non plus dans la transposition à l’image (quels que soient le talent, la bonne volonté, le tact du réalisateur).

(Enfin, pour rire, un détail : l’âge (non du capitaine mais des actrices) évoqué par J.L. Beaufils : je m’étais fait la remarque (en sens inverse, à propos de l’adaptation de Sense and Sensibility et d’Emma Thompson). Mais à y bien réfléchir, ce que vous me donnez l’occasion de faire, j’avais sans doute tort. Il faudrait pouvoir parler en « âge constant » comme on le fait pour la monnaie ou en « âge ressenti » comme pour les températures. Nous voyons avec nos yeux actuels nos contemporaines qui incarnent les personnages, alors qu’une femme de 27 ans (l’âge de l’héroïne de Persuasion) était considérée comme fanée.)

et alii dit: à

à propos de cerveau, n’oubliez pas que c’est gynéco qui l’a vu sur la voûte de la Sixtine:
. C’est un gynécologue américain, le Dr Frank Lynn Meshberger, qui l’a exposée pour la première fois dans la revue Journal of the American Medical Association. Si elle est revenue sur le devant de la scène, c’est à cause d’un épisode de la série américaine Westworld dans lequel un personnage dévoile cette théorie avant d’être tué.

Dans son essai, le Dr Meshberger expose une interprétation légèrement différente de celle qu’on attribue habituellement à la scène. « On dit que dans le tableau ce que Dieu passe à l’homme est l’étincelle de vie. Mais Adam est déjà en vie. Je pense que ce que Dieu donne à Adam, c’est l’intellect », confiait-il en 1990 au New York Times.

et alii dit: à

il va sans dire qu’un autre gynécologue a rafraîchi l’interprétation:
‘autres scientifiques suggèrent également que quelque chose se cacherait dans cette œuvre de Michel-Ange, sauf qu’ils ne s’accordent pas sur le même organe. Récemment dans une autre revue citée par The Verge, Andrea Tranquilli, un gynécologue a argumenté qu’il ne s’agissait pas d’un cerveau mais d’un utérus contenant un placenta.

x dit: à

D’accord avec Closer.
« Bluette », Jazzi ?

Puisque l’on parlait d’actrices (dans les adaptations cinématographiques), vous aurez sans doute remarqué, Alexia N., que les anglo-saxons emploient maintenant systématiquement « actor » pour les deux sexes.
Je suppose (Bloom aura peut-être des précisions ?) qu’il s’agit en l’occurrence de fuir des connotations de légèreté, de frivolité, ou de joliesse, de charme physique aux dépens du travail de composition et d’incarnation d’un personnage. Le terme « actress » serait considéré comme trop et mal marqué.
Ce serait donc une démarche inverse de celle que l’on pratique pour « autrice » ou « écrivaine » (et similaire à la disparition de « doctoresse » ou « poétesse » en français).
Mais ne pourrait-on pas craindre de la même façon (si je n’interprète pas de travers le rejet du mot « actress ») une sorte d’assignation de la romancière ou de l’essayiste à une « écriture-femme » obligatoire ?

Jazzi dit: à

Merci, x, pour toutes ces précisions. Il convient en effet de séparer le roman du film. Quoique formellement, celui-ci soit plutôt réussi. M’avait gêné le fait que dans l’adaptation toutes les jeunes femmes avaient finalement trouvé chaussure à son pied, avec en prime une (trop) belle histoire d’amour pour le couple principal.

« On tombe facilement (je ne me souviens plus dans quelle mesure c’est le cas de cette adaptation que je n’ai pas revue récemment) dans le côté « journées du patrimoine », la mise en valeur excessive des décors (belles demeures, parcs splendides, villages pittoresques, attelages divers, intérieurs reconstitués avec soin, jolie vaisselle, miroitement des tables cirées, bougies, etc.) et des costumes. »

Oui, c’est le travers de la plupart des films historiques, pas seulement anglais. Vous pensez à Barry Lindon adapté par Stanley Kubrick (1975), où même l’éclairage à la bougie avait été reconstitué ?

Lara dit: à

Pour obtenir la liste définitive des bavardages de JiCé, envoyez-lui o,oo euro sans espèces à l’adresse suivante : Centi-maître JiCé, Moulinaparoles, Tour de Babil, dernier ratage, Duraille.

Marie Sasseur dit: à

@il vaudrait mieux se fier aux enquêtes de police et à la justice, non?

Le problème de le gôche socialiste est de  » vouloir enfermer dans un livre » toutes leurs turpitudes « d’éducation sexuelle », Springora comme Kouchner , héritées de leur, -celles de leurs parents-, révolution soixante-huitarde du même nom. La seule dont ils se réclament. Ca va bien au-delà de la rue baise en ville et de ses éditeurs.
Ca va être l’année tonton, au fait. Ca promet, cet anniversaire.

on voit bien le tableau de stupre, et de scandale, dans lequel ils se vautrent. Et tant pire pour la justice.

et alii dit: à

Pas un, mais DES cerveaux
Car La Création d’Adam ne serait pas la seule fresque de la Chapelle Sixtine à en représenter un.

D’après deux experts en neuroanatomie américains, Ian Suk et Rafael Tamargo, La Séparation de la lumière et des ténèbres possèderait une vue ventrale du cerveau dans le cou divin.

Jazzi dit: à

Qu’en dire, re pardon !

et alii dit: à

Quand dire aujourd’hui ?
à PAQUES OU à LA TRINITE :qu’en dire ?

et alii dit: à

jeunes femmes avaient finalement trouvé chaussure à son pied,
à leur pied

BB dit: à

… elles ont une vulve à la place du cerveau…

Vulvina et Clitorina dans le plus grand cabaret du monde de Patoche Sébastien, c’est que d’lamour !

Marie Sasseur dit: à

Le mot inceste, dans cette affaire Duhamel,
est devoyé, non ?

Jazzi dit: à

« il ne s’agissait pas d’un cerveau mais d’un utérus contenant un placenta. »

Quand ou qu’en saillir, et alii ?

Alexia Neuhoff dit: à

Je suis totalement de votre avis, DHH. Ce sont les locuteurs qui ont le dernier mot et rien ne se décrète jamais pour infléchir une langue dans un usage ou un autre. Et c’est tant mieux. En ce sens, la langue échappe toujours aux tentatives d’embrigadement quelles qu’elles soient. Ce qui ne dispense pas de la bousculer un peu, quitte à pousser le bouchon trop loin, afin que l’on prenne conscience qu’elle n’est un objet ni neutre, ni décontextualisé, ni dépourvu de charge idéologique. Le paysage de l’écrit (articles de presse, publicité, annonces d’emploi, cours universitaires, etc.) prend de plus en compte une forme non-exclusive (pour éviter « inclusive » pas très heureux), ce qui signe un progrès.

Jazzi dit: à

« jeunes femmes avaient finalement trouvé chaussure à son pied,
à leur pied »

Si je n’étais pas là, et alii s’endormirait sur ses lors riez !

Jazzi dit: à

L’argot est pas mal aussi pour bousculer la langue. Mais que devient le boug ?

Janssen J-J dit: à

bigérisme du jour @ charoulet :

(CC) « Entre la tradition officiellement convenable de nos présidents mais leurs libertés périphériques, et la normalité d’un amour conjugal classique, il me semble qu’Emmanuel Macron et son épouse s’adonnent à une entente d’un troisième type. Ils vivent une relation totalement hors norme. Je ne fais pas allusion à la différence d’âge mais, pour leur union, à son caractère exclusif, fusionnel, mêlant une sociabilité obligatoire à un repli, une incroyable autarcie sentimentale, un monde à deux artificiel à force d’être dénué de la pente classique qui tolère contradictions, critiques, mises en cause ; un amour qui en appelle plus, malgré l’inévitable lumière publique n’interdisant pas d’ailleurs comme une mièvrerie repliée, à la culture d’une forteresse qu’à la nature d’une expansion ».

A chacun sa chandelle 🙂

Janssen J-J dit: à

la seule chose d’un peu choquante dans ce film, c’est la traduction française de la mère qui s’en prenant à son époux (d sutherland), lui hurle entre deux portes : « vous n’êtes pas sans ignorer », etc. Avez-vous grincé des dents à ce moment-là, moi oui-je ? Pour le reste, hein bof…

christiane dit: à

DHH dit « A propos de « préjudice» et « préjugés»
« Le problème des faux amis tient au fait que le même mot subit des dérivations sémantiques divergentes dans les différents espaces linguistiques où il s’est installé originellement. Cette génération de sens nouveaux se fait par métonymie, le sens dérivé retenant un élément en lien avec le sens originel (aspect localisation personne concernée etc…).Mais dans chaque espace linguistique les métonymies sous-jacentes à ces dérivations, peuvent différer ne retenant pas le même aspect du mot, ce qui génère selon les langues un sens diffèrent pour des mots identiques […] »

Depuis le temps que je lis vos interventions dans cet espace-commentaires, j’apprécie, DHH, la façon dont vous donnez accès à l’histoire de la langue, à la trace qui met à jour la signification évolutive d’un mot. Comme si la lecture variait selon le contexte et l’emploi de ces mots à travers le temps. Par là, vous améliorez la communication entre les différents intervenants de ce blog par la mise à jour de ces systèmes conventionnels dans la vie d’une langue, en forant les strates du temps. Et vous le faites en toute humilité pédagogique hors du désir d’étaler un savoir universitaire, et c’est bien agréable et d’autant plus précieux.
Maintenant, aller d’une langue à l’autre par la traduction, juger de sa qualité quand on ne parle ni ne lit la langue d’origine, cela passe par des filtres. Ainsi le jugement positif de Bloom sur la traduction des « Dublinois » de James Joyce, par Jacques Aubert, dans la dernière des quinze nouvelles : « Les morts ».
Comme cette dernière page (la neige qui tombe sur tous les vivants et les morts) est d’une force poétique peu commune… En amont, une scène inoubliable observée par Gabriel : son épouse, en haut de l’escalier, dans l’ombre, appuyée sur le rampe, écoutant, immobile quelque chose qu’il ne perçoit pas immédiatement. « Une lointaine musique »… une « ancienne musique irlandaise », La Fille d’Aughrim.
Gabriel est alors « le véhicule » par lequel nous entrons dans la vie de Gretta, son épouse, et cet amour tragique qui a hanté sa vie. Découverte qui lui donne l’impression soudaine d’avoir joué « un rôle dérisoire » dans son existence.
C’est Valery Larbaud qui dans la préface donne ce rôle de « véhicules » à Bloom et Stephen dans Ulysse, « véhicules dans lesquels nous passons à travers le livre. Installés dans l’intimité de leur pensée, […] nous voyons à travers leurs yeux et entendons à travers leurs oreilles ce qui se passe et ce qui se dit autour d’eux. »
Heureuse de vous lire tous les deux.

Bloom dit: à

Place au moment de détente shakespearien: le ‘Guardian Weekly’ a demandé à ses lecteurs quelle musique devait accompagner la fin de la présidence Trump le 20 janvier prochain.
Des suggestions rigolotes?

et alii dit: à

je n’ai pas lu les livres d’evelyne PISIER? JUSTE SUR volé SA BIOGRAPHIE SUR wiki, où il est rappelé qu’elle avait adopté deux enfants chiliens avec O.
Duhamel ; quand on voit l’histoire de cette famille depuis le suicide de ses parents , on a peur de parler ; c’est effrayant ;

et alii dit: à

Camille est une femme qu’on a envie de soutenir avec autant d’énergie qu’elle a elle même soutenue des femmes

Marie Sasseur dit: à

@on a peur de parler ; c’est effrayant

La mère surtout fait peur…

et alii dit: à

Son apparition dans l’émission de Canal+, « Le Supplément », a soudain donné un visage à la cause de ceux qui ont déclaré la guerre au Gardasil, le vaccin contesté contre le cancer du col de l’utérus. Celui d’une avocate frêle et rougissante de trente-huit ans, sourire doux et regard décidé, mais aussi un nom, puisque Camille Kouchner est la fille du fameux « french doctor ». Avec son jumeau, Antoine, ils ont même tourné, enfants, dans la série télévisée « Médecins de nuit », créée par Bernard Kouchner sous le nom de Bernard Gridaine en 1978. La maman de Camille est Evelyne Pisier, ex-épouse de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, première femme agrégée de droit public, qui rencontra Kouchner en 1968, alors qu’elle venait de vivre une relation amoureuse avec Fidel Castro. Couple soixante-huitard, papa courant d’air, maman militante féministe, l’enfance de Camille, où les stars amies, comme Yves Montand, passent en ombres chinoises sur fond de soirées « tiers-mondaines », sort de l’ordinaire. Plus tard, son père, ministre de la Santé, lança une campagne pour promouvoir au lycée le vaccin contre l’hépatite B, avant de faire marche arrière par crainte d’effets pervers. Aujourd’hui, sa fille s’oppose sur le sujet à son frère aîné, Julien, ponte du « Quotidien du Médecin ». En revanche, pour son mari, Thomas Bidegain, le scénariste à succès de Jacques Audiard, Camille est la version française d’Erin Brokovich, pasionaria des pauvres face à la grande industrie célébrée sous les traits de Julia Roberts par Hollywood. Pas vaccinée, en tout cas, contre la vedettisation.

Lara dit: à

Christiane,
Merci beaucoup.
Et Mona Ozouf, quelle grande et admirable dame.

Marie Sasseur dit: à

Du rififi chez les gochistes.

Des  » papas » pas comme les autres…

« En janvier 1977, une pétition défendant les relations sexuelles entre adultes et enfants a été publiée dans «le Monde», mais aussi dans «Libération». Rédigée par Gabriel Matzneff, elle était notamment signée par Simone de Beauvoir, Louis Aragon, Roland Barthes, Jack Lang ou encore Bernard Kouchner. »
Libé

DHH dit: à

@et alii
vous écrivez
« En revanche, pour son mari, Thomas Bidegain, le scénariste à succès de Jacques Audiard, Camille… ».
En matiere de composition des couples il faut croire que les choses evoluent vite. ;
A ce jour, si j’en crois la mention figurant dans le Monde,à la fin de la genéreuse double page illustrée consacrée à Olivier Duhamel ,Camille partagerait la vie du président du directoire de ce quotidien(dit « de référence » ) .
Ce qui donne à réfléchir sur l’éthique d’un journal qui utilise son audience pour offrir une vengeance à la femme du patron
D’ailleurs cette précision en fin d’article peut traduire une sorte de gêne de leurs auteurs d’y avoir prêté la main

vedo dit: à

X. Merci pour ce texte, qui permet de se refaire soi-même une petite réflexion sur Jane Austen. A propos de votre phrase,  » ne pas oublier non plus que parmi les personnages masculins la même distinction existe, puisque certains (et pas que des « ridicules ») sont à l’affût d’un « beau mariage », il y a bien sûr la première phrase de P&P que toute personne éduquée en anglais connait par coeur, et qui est parfois utilisée dans d’autres contextes: « It is a truth universally acknowledged… »

La discussion pride-fierté/orgueil ne saurait byzantine. Le sujet me semble avoir une relation avec le Brexit.

christiane dit: à

Lara dit à Christiane,
« Merci beaucoup. Et Mona Ozouf, quelle grande et admirable dame. »

J’aime beaucoup l’écouter. Quand elle parle de littérature (des romancières dont George Eliot et la littérature de langue anglaise, F.Chandernagor (romans historiques), Henry James, Victor Hugo, Michelle Perrot, Simone de Beauvoir…), elle dit cette chose surprenante : « La littérature nous met en face de ces situations qui ne permettent pas une déduction. » Une façon « d’échapper au destin » par l’imaginaire individuel, d’échapper aussi aux déterminismes politiques.
Dans son enfance, en Bretagne, après la mort de son père alors qu’elle avait quatre ans, son refuge a été la littérature (bibliothèque familiale et personnelle).
J’aime son ton calme, parfois interrogatif, sa parole claire, dépassionnée, modeste. C’est une femme inquiète face à l’Histoire (Révolution – Varenne – Régimes autoritaires…).

vedo dit: à

A propos du Brexit, on pourrait dire en plaisantant, que la cause en est que les anglais ne savent pas traduire « fierté et orgueil ».

Patrice Charoulet dit: à

Publicité

La dernière page du Figaro du 4 janvier est une page de publicité.
Description : C’est une page blanche avec un mot au milieu : « courage ».
Et en bas , en caractères plus petits : « Courrèges ».
Questions :
Coût de cette page de publicité ?
Nombre de clients nouveaux obtenus grâce à cette pub ?
Cette société a-t-elle de l’argent à jeter par les fenêtres ?

Janssen J-J dit: à

On a totalement oublié ce petit manuel sur « la responsabilité de la police » à une époque où aucun juriste ne s’occupait de ce sujet (1972). Aujourd’hui il est épuisé, on en trouve encore 1 exemplaire sur l’amazon.
Moi, je garde précieusement le mien.
Ce fut ma première rencontre avec EPK, sur les bancs de la face de droit, prometteuse à l’époque.
https://www.amazon.fr/responsabilit%C3%A9-police-Pisier-Kouchner/dp/B01N04FTHS
Oui, et alors ?… Ben rien. Juste un hommage à cette brave femme brisée, face au désastre annoncé…

puck dit: à

Paul Edel d’accord quand il y a prescription, mais je parlais au moment des faits.
Parce que dans le cas de Matzneff comme dans le cas de Duhamel la chose qui surprend le plus est qu’un tas de personnes semblaient être au courant.

comme je le disais si par exemple vous savez que votre boulanger à St Malo maltraite un de ses gamins ou abuse de mineurs et vous ne signalez pas à la police vous irez en prison tous les deux !

ça se passe comme ça partout sauf dans ce milieu ? ce qui veut dire qu’il vaut mieux être un gamin violé partout sauf chez les intellectuels, les artistes et les cinéastes ?

dans quel monde on vit ?

et pourquoi ils ne l’avaient pas dit pour Matzneff ? parce que tous ces éditeurs jouaeint à « je te tiens tu me tiens par la barbichette » c’est à dire que si un avait le malheur de dénoncer l’auteur d’un autre éditeur il y avait droit aussi, tous les éditeurs avaient leurs pédophiles.

et là on rêve quand on entend Bernard Koutchner dire qu’il se réjouit qu’enfin justice soit rendue : cet enfoiré de mes deux il le savait au moment des faits et il n’a rien dit !

s’il n’y avait pas prescription tout ce beau monde se retrouverait devant un juge !

ce qui me semble être la définition de l’omerta.

Janssen J-J dit: à

(suite) un hommage posthume, bin sûr…

et alii dit: à

@ DHH? C4EST TIRE D UN JOURNAL.
BONSOIR

vedo dit: à

Luc 17:2. Pour tout le monde.

puck dit: à

et vous me le permettez j’ajouterai qu’il n’exsite aucune circonstance justifiant le fait de ne pas dénoncer une personne qui viole un mineur.

parce que dans l’histoire de Duhamel quand on écoute les raisons pour lesquelles se sont tuent c’est des trucs du genre : oui la mère était fragile, elle risquait de se suicider, ou le top : le gamin ne s’en plaignait pas il avait même l’air de bien aimer ça (on nous refait le coup de Matzneff).

chez les pauvres ce genre d’excuse les juges ils s’en tapent ! et ils ont bien raison de s’en taper.

du coup on est en train de découvrir une jurisprudence particulière concernant les bourgeois, les intellectuels, les politiques et les éditeurs.

mais peut-être qu’il existe un code pénal « spécial éditeur » ? et qu’on nous l’a caché ?

sauf que politiquement ce genre de situation aura forcément des répercussions ! parce que les pauvres ne sont pas cons même s’ils sont pauvres et ça nous reviendra dans la tronche !

Jazzi dit: à

Merci frère vedo.
Tous à genoux et priez !

Luc 17
1-Jésus dit à ses disciples : Il est impossible qu’il n’arrive pas des scandales ; mais malheur à celui par qui ils arrivent !
2-Il vaudrait mieux pour lui qu’on mît à son cou une pierre de moulin et qu’on le jetât dans la mer, que s’il scandalisait un de ces petits.
3-Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le ; et, s’il se repent, pardonne-lui.…
Amen !

Jazzi dit: à

« parce que les pauvres ne sont pas cons même s’ils sont pauvres et ça nous reviendra dans la tronche ! »

Salauds de pauvres : c’est encore un coup des Gilets jaunes !

B dit: à

du coup on est en train de découvrir une jurisprudence particulière concernant les bourgeois, les intellectuels, les

C’est archi connu, ça marche comme ça depuis toujours. L’inceste a été pénalisé en France assez récemment et il me semble que les violences sexuelles sur enfants bénéficient encore d’un flou juridique ou d’une permissivité quasi légale. L’âge auquel un enfant est pour ainsi dire tenu pour consentant s’il consent à témoigner en faveur du fauteur c’est quand exactement? Il y a eu un cafouillage du législateur à cet endroit, non?

https://www.google.com/amp/s/theconversation.com/amp/la-loi-qui-interdit-et-legitime-linceste-en-meme-temps-68206

Pour un viol d’enfant de 11ans, c’est 20 ans de prison. Alors il arrive que le crime soir requalifié pour exonérer le pédophile.

Marie Sasseur dit: à

@Dans les familles de la droite intégriste

Des ultra cathos arianistes..

Jean Langoncet dit: à

(D: go fuck yourself)

B dit: à

Encouru. Bref, prison ferme.

et alii dit: à

la lettre de philomag pour D/
En prenant mon café ce matin, j’ai fait de la numérologie. Non, je n’y crois pas du tout, mais le symbolisme des nombres joue un rôle important dans les religions, en art et même dans certaines philosophies – comme chez les pythagoriciens, persuadés que les mathématiques expriment la vérité du réel. Comme l’explique Aristote, les pythagoriciens établissent des correspondances entre les nombres et les choses, par exemple un et essence, deux et opinion, trois et tout, quatre et justice, cinq et mariage. Alors, 2021 ? En numérologie sauvage, je remarque d’abord que 21, c’est 3 x 7. Pour les Grecs, 3 est un chiffre parfait car il comporte un début, un milieu et une fin. Il symbolise le tout. Quant au chiffre 7, il est signe de perfection, car il additionne le 3, qui “convient à l’âme”, dit saint Augustin, et le 4, qui “convient au corps”. Le chiffre 4 dit l’assise et la stabilité du carré, des éléments ou des points cardinaux. L’année 21 serait donc la multiplication de deux perfections, l’idéal ultime. Hourra ! Comme je suis persuadé qu’on peut faire dire à peu près tout à ce genre de sciences, j’ai laissé tomber mon volume des présocratiques pour faire un tour sur des sites de numérologie. Argh ! Dans le jeu de tarot, le 21 est le nombre de la dernière carte, soit “la fin du parcours initiatique”. Une fin de partie, quoi… C’est un peu plus raccord avec ce que nous sommes en train de vivre. Je crois que je vais laisser tomber la numérologie.

Marie Sasseur dit: à

@Dans les familles de la droite intégriste

La différence, si on peut dire, c’est que contrairement aux gochistes de la mitterrandie, et de l’akademie parisienne de 68, ils ne signent pas des pétitions dans les journaux pour avoir le droit de violer de enfants. Limite, ils ne prostituent pas leurs enfants, comme la mère de Vanessa S.. Pour la mère du frère jumeau de Camille, elle a refait la loi. La sienne. Pathétique.

Ed dit: à

Christophe ne prie pas, mais crie !

Merci pour votre soutien, closer. Pour les différences de pages, je pense qu’elles sont encore plus grandes dans ce cas puisqu’il y avait 200 pages sur le dernier Richard Powers. Sur Anna Karénine, peut-être 400 entre l’anglais et le francais. Mais peu importe, j’ai adoré le lire en allemand !

Quant à mes apparitions furtives, c’est pas faux, mais comment voulez-vous que je reste si on répond à côté de ce que je dis sur les revendications des féministes actuelles. Je parle d’impossibilité de circuler librement dans l’espace public, Lara parle très justement des violences conjuguales et l’autre andouille répond « écriture inclusive ». On va dire qu’il le fait exprès, sinon ca serait trop grave pour lui.

et alii dit: à

sur mediapart
Le Covid long est un impensé des politiques nationales de santé. Il s’agit pourtant d’une atteinte concernant 8 à 15% des infecté.es. Covid long depuis maintenant neuf mois, je demande, a minima, une prise en charge médicale pluridisciplinaire, un investissement conséquent dans la recherche et une reconnaissance légale en tant qu’affection longue durée. Témoignage.

Ed dit: à

Bande-annonce pour le prochain article :

https://en.wikipedia.org/wiki/Pachinko

closer, qui m’en veut encore pour l’article précédent Tolstoi, appréciera sans doute cette saga familiale sur les immigrés coréens au Japon.

Ed dit: à

*précédant

(je vais encore me faire enguirlander après Nouyel)

B dit: à

A ce propos, j’ai suivi il y a quelques jours iémission où un père a poursuivi toute sa vie le violeur et assassin de sa fille 14 ans, belle enfant, injectée au cobalt er fer pour finir. L’assassin, médecin allemand, que l’Allemagne a jugé innocent et s’est refusée à extrader malgré de lourds soupçons et un jugement français obtenu par le père de la victime. Le violeur a finalement été rapté par un letton accompagné de deux russes à l’âge de 70 ans. Il a purgé 10 ans des 15 seulement réclamés pour ce meurtre et a pu continuer d’exercer son métier jusqu’à ce que deux jeunes filles portent plaintes pour viol sous anesthésie. Affreuse histoire qui sans compter le dégoût qu’elle inspire prouve que la justice déraisonne ailleurs aussi.

Marie Sasseur dit: à

et qu’en dit Christine Ockrent, Marie Sasseur ?
Aucune idée.
Que pensait Hergé de la pedophilie?

Bloom dit: à

fuck yourself

Expression qui laisse songeur, tant elle semble relever de l’exploit contorsionniste que même Houdini aurait eu du mal à accomplir.
Quand bien même la chose serait possible, elle signerait possiblement la fin de l’espèce, par excès d’auto-suffisance…

et alii dit: à

La Force de l’Ordre
Par Sofiene Boumaza
Le sociologie Didier Fassin a raconté dans son ouvrage La Force de l’ordre paru en 2011 le quotidien d’une Brigade Anti Criminalité (BAC) parisienne. Dans cette adaptation en BD les auteurs, coutumiers des reportages dessinés reprennent le modèle du chef d’œuvre Homicide pour nous plonger dans la réalité d’une France violente, inégalitaire, dans un cycle sans fin…

Jean Langoncet dit: à

@elle signerait possiblement la fin de l’espèce, par excès d’auto-suffisance…

who gives a flyin’ fuck?

Marie Sasseur dit: à

« « Le parquet de Paris a ouvert ce jour une enquête des chefs de viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur un mineur de 15 ans et viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité », écrit le procureur de la République, Rémy Heitz, dans un communiqué. »

Ouf.

Bloom dit: à

who gives a flyin’ fuck?

Fucking cunts don’t.

B dit: à

De plus, cet homme, ce criminel profitait de la situation pour témoigner franchement des actes dont il a été accusé après le premier viol et meurtre en dessinant clairement le consentement de ses victimes. A la télé allemande. Nous, on a eu
B Pivot Matzneff, un rêve à côté .

et alii dit: à

Ces temps-ci, la société à l’épreuve des affaires de moeurs (Rivages).

renato dit: à

« fuck yourself » version x de la picabienne « selfcleptomanie » ?

B dit: à

Quant à mes apparitions furtives, c’est pas faux, mais comment

Ne vous inquiètez pas, ED, moi ça me va comme ça. Sans doute d’autres sont ils frustrés, impossible de contenter tout le monde. C’est dramatique.

B dit: à

C’est quoi ce truc, Renato ?

Jazzi dit: à

« Le sociologie Didier Fassin »

Des problèmes de vue entre le « u » et son voisin le « i », et alii ?

et alii dit: à

Dorothée Dussy (dir.), L’Inceste, bilan des savoirs et Dorothée Dussy, Le Berceau des dominations. Anthropologie de l’inceste (Livre 1)
Marseille, Les Éditions La Discussion, 2013
Sébastien Saetta
https://journals.openedition.org/clio/12872

Lara dit: à

Marie Sasseur dit : »… cela concerne un politologue, prof émérite en science po… ».

Cela concerne plutôt un incestologue, prof sans mérite en stupre pro.
Lui aussi – avec Weinstein, DSK, Ramadan, Rozier, Matzneff et autres – va créer une SARL pour se faire sucer.
Non mais quelle pourriture !

Jean Langoncet dit: à

@« fuck yourself » version x de la picabienne « selfcleptomanie » ?

Je dirais « vas te faire voir chez les grecs » ; mais l’usurpation est à craindre, si on se rapporte aux dernières publications évoquées

Marie Sasseur dit: à

La frangine a du vouloir voler la vedette à son frère. On peut tout imaginer, hein.

Marie Sasseur dit: à

Ces rentrées de janvier à scandale…

C’etait l’anniversaire du top kitsch de la disco, même pas salué sur ce blog.

A l’année prochaine.

https://youtu.be/xFrGuyw1V8s

renato dit: à

Le selfcleptomane, Jean Langoncet, vole, in fine, des éléments à sa propre personnalité ; contorsions bien à part, fuck yourself pourrait renvoyer, par analogie, à la possibilité de chercher une satisfaction physique en soi-même — je posais ça comme question pas comme affirmation.

et alii dit: à

L’inceste vu par Dorothée Dussy
Logo-Alfest.jpg– Le silence, à l’échelle de la société

L’inceste participe de l’ordre social, et le dénoncer, c’est-à-dire briser le silence qui le rend possible, représente dans cette perspective un acte résolument anti-social. Comme le notait Dominique Vrignaud, comme le savent aussi les responsables du service correctionnel du Canada en charge des programmes de réinsertions des agresseurs incestueux, ce n’est pas le violeur qui est stigmatisé ou banni de la famille quand les affaires d’inceste sont rendues publiques – lui peut violer un ou plusieurs enfants de sa famille des années sans être interrompu – c’est celui qui dénonce le viol. Car déroger à la règle du silence revient à perturber l’ordre social. De ce point de vue, il n’est pas anodin de constater qu’il n’y a quasiment que des femmes, ou des enfants, c’est-à-dire les groupes qui ont le moins de poids dans l’exercice du pouvoir et le moins de légitimité représentative de l’ordre social, qui dénoncent l’inceste. Pas beaucoup d’homme qui en parlent, et aucun issus des classes dominantes. Or, il y a aussi des officiers, des magistrats, des députés, des politiciens, des médecins victimes d’inceste, ou frères de victimes. C’est une vérité mathématique.
– La théorie de la prohibition, revue par l’inceste

En conclusion, et à la lumière de cet éclairage sur l’inceste et sur le silence qui entoure sa pratique, je voudrais retourner à la question du début ; celle du rapport entre inceste et interdit de l’inceste. Comment penser cet interdit universellement partagé par les sociétés humaines, à la lumière de l’inceste commis ? Quelle place tient l’interdit de l’inceste, dans le dispositif social qui admet l’inceste ? Comme Françoise Héritier, et comme tous les partisans de l’importance sociale de cet interdit fondateur, je pense que la théorie de la prohibition est un élément clé de l’ordre social. Là où les chemins se séparent, c’est dans la définition du sens qu’on lui donne. A l’aune de la pratique de l’inceste, la théorie de la prohibition apparaît comme le plus puissant rempart de protection du silence. C’est la théorie de l’interdit de l’inceste qui crée l’angle mort, ce bandeau blanc sur l’inceste. Pour résumer, on pourrait le formuler ainsi : du point de vue de l’inceste, la prohibition de l’inceste est une condition de la pratique de l’inceste.
bonsoir

DHH dit: à

A la liste de ces figures de la vie litteraire et intellectuelle qui ne peuvent se sentir concernées la morale étriquée des gens ordinaires et qui évidemment ne peuvent qu’en refuser les interdits , n’oublions pas d’ajouter le couple Sartre Beauvoir pervertissant Bianca Lamblin, qui a raconté tout le mal qu’il lui ont fait dans ses « mémoires d’une jeune fille dérangée »

et alii dit: à

le prénom de bianca comme la castafiore impose cette association d’idées castorines

D. dit: à

Castex = le maire de Champignac (pour les connaisseurs)

D. dit: à

Jean Langoncet dit: à

(D: go fuck yourself)

…jamais sans toi, Chéri…

D. dit: à

Me demande si sous la nullité de Lara ne se cacherait pas un célèbre helvète de la RdL. Avec un nègre pour lui corriger tournures malheureuses et fautes.

D. dit: à

Je ne pense pas. Mais niveau semblable.

Jazzi dit: à

Et alii, sur l’histoire du viol par son frère de Laurent de Villiers la justice a conclu à un non lieu.

Marie Sasseur, sur cette nouvelle affaire, nous n’avons pour l’instant qu’une accusation présumée de pédophilie dénoncée par sa belle fille, qui aurait été perpétrée sur son frère jumeau, jusqu’ici resté muet. Portée par un livre à paraître aux éditions du Seuil et relayée par le quotidien le Monde, deux organes où l’accusé occupe, occupait des fonctions importantes. Aucune enquête de police ni condamnation de la justice ne sont venus étayer les faits de celui qui à le droit de bénéficier de la présomption d’innocence due à chacun. Règlement de compte d’une fille après la mort de sa mère, règlement de compte médiatique ou politique contre un personnage en vue, opportunité de vendre du papier ou de se refaire une virginité de la part d’un éditeur et d’un organe de presse en perte de vitesse ?
Sur tout cela, qui sent particulièrement mauvais, ne convient-il pas de rester prudent et de ne pas bêtement hurler avec les loups ?

Jazzi dit: à

Mais l’on sait tous que Lara c’est toi, D !

Jazzi dit: à

« L’inceste : « est la violation des frontières de l’intimité sexuelle par un membre de la famille proche.” »

Ne faut-il pas un lien de sang, et alii ?

Janssen J-J dit: à

@ ne convient-il pas de rester prudent et de ne pas bêtement hurler avec les loups ?

Peine perdue, jzmn le mal est fait, à la plus grande satisfactions de la plupart des intervenantes de l’erdélie, comme on allait pouvoir s’en douter dès la première occurrence de m. prunier. Mais qu’est-ce qui lui a pris de s’en prendre à duhamel, lui habituellement si prudent, et de lancer ainsi l’hallali à la meute prête à bondir ? 🙂

Jazzi dit: à

Dans sa préface, Racine ne parle pas de désir incestueux entre Phèdre et son beau-fils Hippolyte.

« Voici encore une tragédie dont le sujet est pris d’Euripide. Quoique j’aie suivi une route un peu différente de celle de cet auteur pour la conduite de l’action, je n’ai pas laissé d’enrichir ma pièce de tout ce qui m’a paru le plus éclatant dans la sienne. Quand je ne lui devrais que la seule idée du caractère de Phèdre, je pourrais dire que je lui dois ce que j’ai peut-être mis de plus raisonnable sur le théâtre. Je ne suis point étonné que ce caractère ait eu un succès si heureux du temps d’Euripide, et qu’il ait encore si bien réussi dans notre siècle, puisqu’il a toutes les qualités qu’Aristote demande dans le héros de la tragédie, et qui sont propres à exciter la compassion et la terreur. En effet, Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente. Elle est engagée, par sa destinée et par la colère des dieux, dans une passion illégitime, dont elle a horreur toute la première. Elle fait tous ses efforts pour la surmonter. Elle aime mieux se laisser mourir que de la déclarer à personne, et lorsqu’elle est forcée de la découvrir, elle en parle avec une confusion qui fait bien voir que son crime est plutôt une punition des dieux qu’un mouvement de sa volonté.
J’ai même pris soin de la rendre un peu moins odieuse qu’elle n’est dans les tragédies des Anciens, où elle se résout d’elle-même à accuser Hippolyte. J’ai cru que la calomnie avait quelque chose de trop bas et de trop noir pour la mettre dans la bouche d’une princesse qui a d’ailleurs des sentiments si nobles et si vertueux. Cette bassesse m’a paru plus convenable à une nourrice, qui pouvait avoir des inclinations plus serviles, et qui néanmoins n’entreprend cette fausse accusation que pour sauver la vie et l’honneur de sa maîtresse. Phèdre n’y donne les mains que parce qu’elle est dans une agitation d’esprit qui la met hors d’elle-même, et elle vient un moment après dans le dessein de justifier l’innocence et de déclarer la vérité.
Hippolyte est accusé, dans Euripide et dans Sénèque, d’avoir en effet violé sa belle-mère : vim corpus tulit. Mais il n’est ici accusé que d’en avoir eu le dessein. J’ai voulu épargner à Thésée une confusion qui l’aurait pu rendre moins agréable aux spectateurs.
Pour ce qui est du personnage d’Hippolyte, j’avais remarqué dans les Anciens qu’on reprochait à Euripide de l’avoir représenté comme un philosophe exempt de toute imperfection ; ce qui faisait que la mort de ce jeune prince causait beaucoup plus d’indignation que de pitié. J’ai cru lui devoir donner quelque faiblesse qui le rendrait un peu coupable envers son père, sans pourtant lui rien ôter de cette grandeur d’âme avec laquelle il épargne l’honneur de Phèdre, et se laisse opprimer sans l’accuser. »

et alii dit: à

« réponse » aux remarques sur l’inceste que j’a avancées d’après un site dédié :
5/ Une conception réductrice de l’inceste dans Questions d’inceste (livre)
Page 41
Ensuite, l’expérience clinique de l’inceste en supervision avec les éducateurs ou en psychothérapie dévoile assez souvent une fonction de bouclier et de masque pour protéger l’adulte plutôt que de guide pour aider l’enfant. Face au choc d’un réel violent et déconcertant, l’imaginaire des typologies aide à tenir : il donne à des professionnels peu armés une contenance et une signification, même si elles sont approximatives.

Il s’agit d’une défense dont l’efficacité se situe entre la ligne Maginot des années 1940 et le bouclier de Persée face à la Gorgone. Donc plus qu’une description valable des incestes,
http://resilience-autofiction.over-blog.fr/pages/5_Une_conception_reductrice_de_linceste_dans_Questions_dinceste-1971545.html

et alii dit: à

1/ Questions d’inceste de G. Raimbault, P. Ayoun, L. Messardier
2/ L’inceste séducteur, le père avec la fille

3/ La pianiste de Michael Haneke

4/ L’inceste avec violence, le viol incestueux dans Questions d’inceste
6/ La rupture du lien de filiation
7/ Les réactions au traumatisme
8/ La sidération et l’impossibilité de dire
9/ Ces mères qui n’ont pas réussi, ou pas voulu, ou pas su éviter l’inceste
10/ L’identité désorganisée des pères séducteurs
11/ Pourquoi les incestueurs en appellent-ils à l’insatisfaction conjugale ?
12/ L’interprétation du consentement par l’incestueur
13/ L’atteinte narcissique et la culpabilité pour la mère
14/ La valeur de la sanction pour l’agresseur et la victime
15/ La tragédie grecque et la littérature
16/ L’autonomisation
17/ Le devenir des pères agresseurs en prison
18/ Le pardon
19/ Anaïs Nin, un inceste choisi
20/ Deux sœurs dans les viols par inceste
21/ La recherche de sens – La valeur de l’écrit

et alii dit: à

‘Église catholique est régulièrement secouée par des affaires de pédophilie dans ses rangs. Mais que cache en profondeur ce scandale à peine concevable d’un représentant de Dieu sur terre abusant la figure de l’innocence par excellence, l’enfant ?

Première enquête réalisée en France sur le sujet, Le sacré incestueux explore les dimensions culturelles, sociales, juridiques, religieuses et anthropologiques de ce scandale. L’Église fait face à une crise sans précédent et multiforme : crise de la formation du prêtre, dont le corps est censé ignorer toute sexualité ; crise du droit canonique et des institutions, en décalage avec les exigences de la société moderne dans la gestion des situations ; crise humaine pour les victimes, oubliées de l’Église. Mais c’est surtout une crise de sens : la pédophilie cléricale constitue un véritable choc entre deux figures sacrées, celle de la tradition, le prêtre, et celle de la modernité, l’enfant.
https://www.franceculture.fr/oeuvre/le-sacre-incestueux-les-pretres-pedophiles

et alii dit: à

Le sacré incestueux : les prêtres pédophiles
Olivier Bobineau, Constance Lalo et Joseph Merlet
Desclée De Brouwer, Paris, 2017

Lara dit: à

D.,

Dis-moi, Dédé, tes parents ne seraient-ils pas frère et soeur jumeaux ?!
Martin et Martine ?!
C’est la seule explication valable de tes deux congénitales débilités, mentale et physique.

et alii dit: à

En fait, les agressions perpétrées par des prêtres sont comparables à des abus au sein d’une famille. « Un prêtre qui viole des enfants est davantage lié à l’inceste, dit le spécialiste. […] Ce n’est pas pour rien que l’on dit “mon père”. »

L’intimidation érigée en réseau dans les établissements scolaires pèse aussi lourd dans la balance, renchérit-il pour illustrer le carcan qui emprisonne les victimes. « Dévoiler son agresseur, c’est être la risée de toute l’école », soutient le Dr Van Gijseghem.

Marie Sasseur dit: à

@sur cette nouvelle affaire, nous n’avons pour l’instant qu’une accusation présumée de pédophilie dénoncée par sa belle fille.

Je vois. Les défenseurs de la pédophilie n’hésitent pas. Jusqu’au déni.
Des criminels.

Lara dit: à

Vive la Suisse ! 😀😀😀
TKT vous salue bien, bande de demeurés…

B dit: à

Aucune enquête de police ni condamnation de la justice ne sont venus étayer les

Jazzi, la loi du silence accompagne la plus grande partie de ces malencontreuse licences. Les victimes en parlent peu et si elles le font c’est souvent longtemps après. Quant aux parents incestueux, pourquoi iraient ils se confesser . C’est tout de même assez significatif que ce genre de délit n’ait été rendu juridiquement condamnable qu’en 2016. L’inceste appartient au folklore, à la tradition silencieuse, invisible, inavouée. Tout un travail voit le jour pour libérer la parole des victimes de familles. Comme un progrès est enregistre pour purger l’église de ses deviants et de leurs complicités. Pas de scandales, j’imagine que dans certains milieux, en plus du silence quasi systématique des enfants, on fera tout pour recouvrir d’un voile pudique l’oeuvre des pères, des grands pères, des oncles et de tout parent ayant failli à ses devoirs d’educateurs et dérogé à sa fonction de parents en outrepassant l’interdit. Si la tragédie grecque illustre la situation, n’est ce pas dû
à ce que depuis toujours elle se présente.

D. dit: à

Lara n’est pas tkt.

Jean Langoncet dit: à

(un bisou à tatie Edwige, malgré tout)

JiCé..... dit: à

Mercredi 6 janvier 2021, 6h23, 3° brrrr !

PEDOPHILIE

« Aimez vous les uns les autres » a ordonné le prophète crucifié, ce fada de J.C. Sans restriction apparemment !
L’autre prophète barbu s’enfilait joyeusement des petites filles de 9 ans, et ça continue dans les écoles de samba…là-bas !

Vous n’êtes pas dans le coup, les amis ! Un peu de modernité à l’antique, par Tibère, par Dupanloup, par Matznevv !

JiCé..... dit: à

PEDOPHILIE (suite et fin)

Il s’agit purement et simplement d’un complot monté par ces pauvres salopards de Gilets Roses, bâti sur rien de solide, mensonger, afin de discréditer les Riches qui les font vivre sans rien foutre par des impôts au delà du raisonnable !

Faut voir, chez les pauvres, comment ils traitent leurs enfants avec la complicité des profs libidineux qui œuvrent dans les couloirs sombres de l’Education Nationale !

SALOPARDS DE PAUVRES ! Laissez l’élite sexuelle tranquille faire de la pédagogie appliquée !

Marie Sasseur dit: à

La victime.
Devant les déballages médiatiques, comment ne pas envisager qu’ils puissent être une autre forme d’agression. J’espère que le frère de Camille a donné son  » consentement », à celui de sa soeur…

« En 2011, une « précédente procédure » sur ces faits avait déjà été ouverte, a précisé M. Heitz.

Selon le récit de Camille Kouchner, son frère aurait alors été entendu par les enquêteurs. Après leur avoir raconté « dans les détails » les agressions sexuelles que lui aurait imposées son beau-père, « Victor » aurait toutefois refusé de déposer plainte. « Non. Je ne souhaite pas porter plainte. Cette histoire ne vous regarde pas », dit-il aux enquêteurs, selon sa soeur.

Cette enquête a été « classée sans suite », a précisé le procureur de Paris, sans donner les raisons de l’abandon de la procédure. »
Le Point.

Marie Sasseur dit: à

Sa carrière de physicien est faite.
Hélas, pas pour les raisons légitimes que  » Victor » était en droit d’espérer.

Enfermé dans un livre avec son agresseur. On peut trouvé cela monstrueux. Pour moi, ça l’est.

JiCé..... dit: à

AVEU

Amoureux fou de cette splendide créature qu’est la jeune Edwige, Princesse du Bookclub, je me sens comme un bébé affectueux et tendre. Son image est sur ma table de chevet entourée de fleurs magnifiques. Je l’adore.

J’ai étudié la possibilité d’une liaison avec elle mais, enfantelet dans ce type de relationnel sexualisé, je ne veux pas lui donner l’occasion de me séduire, moi si jeune, si frêle, si naïf, si innocent !

Vous l’imaginez accusée de pédophilie sur ma personne ?

et alii dit: à

PUBLIÉ LE31 DÉCEMBRE 2020 PAR XAVIER GORCE
On n’en vœux pas
le monde

et alii dit: à

« Georges Remi fut un peintre raté, tout dans l’imitation de Miro, Modigliani et de quelques autres, mais un dessinateur de génie ; de même Henri Cartier-Bresson avait été un dessinateur parmi des dizaines de milliers d’autres, mais un photographe unique au monde » P.Assouline ancien billet RG
« L’imitation, un réflexe aux effets durables sur les décisions ultérieures
SCIENCE 08.12.2020
Les adultes aussi se copient entre eux ! Et les travaux conduits par Stefano Palminteri et son équipe montrent que cela impacte durablement leurs décisions. Ainsi, non seulement nous optons préférentiellement pour un choix favorisé par un tiers, mais la valeur attribuée à ce choix est d’emblée positive puisque nous avons tendance à le renouveler par la suite. Sauf si l’expérience montre qu’il n’était pas le bon… » lettre inserm
https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/imitation-reflexe-effets-durables-sur-decisions-ulterieures
bonne journée

raymond dit: à

et alii
Ne croyez-vous pas que l’imitation est non seulement à la base de la poésie (Aristote), mais qu’elle est également comme vous le laissez entendre, le fondement de ce que l’on appelle communément la personnalité (de personne alitée- bébé – on devient un adulte vertical)? C’est en imitant qu’enfant on devient adulte, empruntant au père à la mère à la fratrie plus âgée, aux amis, aux autres, que l’on devient ce que l’on est. Le tout est de se défaire de tous ces modèles au sens où Nietzsche dit: imitez moi mais ne m’imitez pas.

et alii dit: à

@RAYMOND
bein sur que je crois que l’imitation est essentielle à la manière dont nous « nous construisons »; pour reprendre a mi chemin votre exemple, je me souviens d’avoir invité une amie à l’anniversaire de mon ex mari; ‘nous nous connaissions assez bien depuis le lycée , c’est à dire avant notre mariage, puis la naissance de notre enfant; elle eut une fille,et moi un garçon;
évidemment elle vint à la fête avec sa fille à peine plus âgée que mon fils, et je remarquai comment la petite grimpait sur les fauteuils, et comment mon fils l’imitait; il ne marchait pas encore, ce qu’il fit, le jour même de l’anniversaire de son père; et j’allais lui acheter après un jouet à traîner qui faisait de la musique(mon fils est aujourd’hui grand père!)
notre histoire avec cette famille ne s’arrêta pas là, et est bien plus riche d’épisodes d’identités, la femme étant devenue médecin (…)qui divorça d’un mari qui écrivait de la « critique » dans une revue d’origine confessionnelle (jésuite;elle, mon amie était juive) et tint une galerie d’art à Paris,alors qu’elle ne fit ses études de médecine qu’après son divorce;mon ex mari était souvent en quête de nouvelles de cette femme dont la fille devint designer; ma fille aussi devint designer (diplome aux USA) après des études de pub en France; c’était mon ex-mari qui disait aimer beaucoup peinture (comme son père) et design contemporain , mais auquel je renonçaià proposer d’alle voir une expo et qui refusa de pratiquer lui-même peinture ou photo qu’il prétendait aimer et versquoi il avait
désiré pousser sa fille (en m’en empêchant à coup de sarcasmes et petites cruautés )
j’essaie de retrouver des pages de MONTAIGNEsur l’imitation , dont il avait remarqué la propension chez lui)mais merci à ceux qui enverraientdes citations de MONTAIGNE !
bonne journée

Jazzi dit: à

Les mots ont-ils encore un sens ?
Inceste ou pédophilie ?

Dans le Parisien d’aujourd’hui, le choix est fait :

« Affaire Olivier Duhamel : ce que révèle le livre de Camille Kouchner sur l’inceste
Camille Kouchner, qui accuse le politologue et homme de médias Olivier Duhamel, son beau-père, d’agressions sexuelles sur son frère jumeau, livre un récit foudroyant de l’inceste et du silence qui l’a entouré. »

D. dit: à

Il est très hasardeux de considérer qu’Hergé était un peintre raté. La base de la peinture est le dessin. N’importe quel peintre y compris les plus modernes vous le diront !
S’y ajoute le talent de coloriste et justement il me semble être un bon coloriste même si la peinture est plus que la mise en couleur d’un dessin.
Donc au contraire, RG possédait les 2/3 des qualités d’un bon peintre. Il n’y a pas tant de différence entre la Liberté guidant le peuple de Delacroix et certains dessins sur page entière d’Hergé. Une différence essentielle : le temps alloué et la fibalite.

Jazzi dit: à

L’imitation de la mort, et alii :

« Les Égyptiens, après leurs festins, faisaient présenter aux convives une grande image de la mort, par quelqu’un qui criait : « Bois, réjouis-toi, car voilà comment tu seras quand tu seras mort ». Aussi ai-je pris moi-même l’habitude d’avoir continuellement la mort présente, non seulement dans mon imagination, mais aussi à la bouche. Et il n’est rien dont je m’informe aussi volontiers que de la mort des gens : quelle parole ils ont proférée, quel visage et quelle contenance il y ont eu. Et ce sont les passages que je scrute le plus dans les histoires. On voit bien, par les exemples dont je farcis mon texte, que j’ai une affection particulière pour ce sujet. Si j’étais un faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts de toutes sortes. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »
(Montaigne : Les Essais – Livre I Chapitre XIX, Que philosopher, c’est apprendre à mourir)

Jazzi dit: à

« Si j’étais un faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts de toutes sortes. »

Le goût de la mort !

et alii dit: à

merci pour la citation de MONTAIGNE et l’exhortation à moi, à disparaître; il y a longtemps que j’avais compris cette exhortation à me faire disparaître; il se peut qu’elle soit « normalement » « incestueuse » (et « filiale »), mais je ne viens pas chercher ici un « modèle » non plus et la propension de MONTAIGNE à l’imitation a été bien étudiée déjà

Marie Sasseur dit: à

NOTE DE SYNTHÈSE

En France, l’inceste, c’est-à-dire le rapport sexuel entre deux personnes qui sont parents à un degré où le mariage est interdit, ne constitue pas une infraction spécifique. Si la relation est librement consentie et concerne deux personnes qui ont dépassé l’âge de la majorité sexuelle, fixé à quinze ans dans notre pays, elle ne tombe pas sous le coup du code pénal.
Cependant, notre droit pénal tient compte du lien de famille pour sanctionner et pour définir certaines infractions sexuelles. Les règles diffèrent selon la nature de l’infraction – viol, autres agressions sexuelles ou atteintes sexuelles, réalisées, à la différence des précédentes, « sans violence, menace, contrainte ou surprise » – et selon que la victime a ou non dépassé l’âge de la majorité sexuelle.

https://www.senat.fr/lc/lc102/lc1020.html

Janssen J-J dit: à

@ jzmn, … Comte-Sponville (in dico amoureux, p. 423) rapporte ceci à propos des dernières paroles de Montaigne, hélas…

[Montaigne mourut en l’occurrence dans son lit, certes « sans parler » comme il l’avait souhaité, mais parce qu’il était devenu aphasique (peut-être à cause d’un AVC ou d’un abcès à la gorge) ; non point « entre des inconnus », mais entouré de ses proches, conformément à l’usage ; et, si l’on se fie aux quelques témoignages indirects qui nous en sont parvenus, à la fois paisiblement et chrétiennement. Quant aux pensées qu’il eut alors « en la tête », nul ne les connait].
Bàv,

renato dit: à

Jacques, Camille Kouchner peut se référer à l’acception « entre parents ou alliés », ou se référer au droit canon selon lequel il y a inceste entre personnes unies par un lien spirituel.

et alii dit: à

c’est girard qui est présenté comme le théoricien:
« du désir mimétique »
 » René Girard a construit une « science des rapports humains » montrant, à travers les exemples littéraires et mythiques, que le désir vit et meurt de l’imitation. Né le 25 décembre 1923, à Avignon, d’un père bibliothécaire et d’une mère catholique passionnée de musique et de littérature, René Girard qui se disait venu « de nulle part » admettait n’avoir « jamais rien appris dans les établissements d’enseignement ».

Soleil vert dit: à

x dit: à
Jazzi, l’une des caractéristiques de l’écriture d’Austen …

Bien que se déroulant dans un cadre social « étroit » – mais ne pourrait-t ‘on pas en dire autant de la Recherche – ?, les profils psychologiques de ses personnages continuent d’inspirer les écrivains y compris dans des genres insoupçonnées. Ainsi Sense and Sensibility (à mon humble avis)

https://soleilgreen.blogspot.com/2013/03/lune-reve-lautre-pas.html

et alii dit: à

girard:
« Si les hommes tout à coup cessaient d’imiter, toutes les formes culturelles s’évanouiraient », écrit-il.

et alii dit: à

dans la citation de MONTAIGNE que j’ai dans l’idée, il y parle de « jeux » me semble-t-il, mais ici, où je suis je n’ai pas mes livres excuses

Janssen J-J dit: à

Jazzi dit: à « Si j’étais un faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts de toutes sortes. » Le goût de la mort !

A noter semblable manie chez un autre « collectionneur » des derniers mots des autres pour conjurer sa perpétuelle obsession de la mort : Elias Canetti, https://www.babelio.com/livres/Canetti-Le-livre-contre-la-mort/1019896
Perso, je l’ai lu, mais dois bien reconnaître qu’il m’avait pas mal déprimé… Bàv,

et alii dit: à

impossible de ne pas reconnaître l’injonction juive
« L’injonction biblique « Tu choisiras la vie » est à l’origine de ce livre de réflexion et d’études, à la fois sur la place du judaïsme dans le monde contemporain, mais aussi sur des propositions que le premier est en mesure de faire par rapport à la crise profonde du second. Et le parcours de ce livre suit celui de la vie même de son auteur, Benjamin Gross, consacrée à « lire, traduire, étudier » pour mieux « comprendre, penser et créer », et qui n’a jamais cessé pour cela de regarder le monde en face, d’affronter son « actualité ».
https://www.fondationshoah.org/culture-juive/choisir-la-vie-le-judaisme-lepreuve-du-monde-benjamin-gross

Jazzi dit: à

« il y a longtemps que j’avais compris cette exhortation à me faire disparaître; il se peut qu’elle soit « normalement » « incestueuse » (et « filiale ») »

Maman, quelle joie de te retrouver !

et alii dit: à

montaugne:
Or j’ay une condition singeresse et imitatrice : Quand je me meslois de faire des vers (et n’en fis jamais que des Latins) ils accusoient evidemment le poëte que je venois dernierement de lire : Et de mes premiers Essays, aucuns puent un peu l’estranger. À Paris je parle un langage aucunement autre qu’à Montaigne. Qui que je regarde avec attention, m’imprime facilement quelque chose du sien. Ce que je considere, je l’usurpe : une sotte contenance, une desplaisante grimace, une forme de parler ridicule. Les vices plus : D’autant qu’ils me poingnent, ils s’acrochent à moy, et ne s’en vont pas sans secouer.
(III, 5, p. 918-919)

JiCé..... dit: à

DERNIERS MOTS / PREMIERS MOTS

Un jour, tout à fait curieusement, j’ai mis la main pour des clopinettes sur un énorme bouquin bizarrement agencé, pesant des tonnes, dans un Marché aux Puces suisse dont je tairai le nom.

L’ouvrage avait pour titre : « Premières Paroles »…

Il rassemblait les premiers mots prononcés par les morts de tous les pays du monde arrivant au Paradis. On y trouvait TOUS les poncifs du genre.
On passait du banal : « Où suis je ? » aux drôleries les plus cocasses, les plus naturelles empreintes d’une profonde foi, étant « Envoyez moi les 72 Houris, par dieu ! »

L’ouvrage, splendidement fait, était exceptionnel car il devinait vos questions : langue, pays, époque, personnes…. Depuis, je cherche sans fin celui qui rassemble les premières paroles des malheureux arrivés en Enfer.

renato dit: à

Les meilleurs derniers mots on les doit à Jarry qui sur son lit de mort réclama un cure-dent.

Jazzi dit: à

« Je ne savais pas non plus à l’époque qu’en ramenant l’hystérie à la sexualité, j’étais remonté jusqu’aux temps les plus anciens de la médecine et que j’avais renoué avec Platon.

Il est en vérité si facile de se convaincre des activités sexuelles régulières des enfants qu’on peut se demander avec étonnement comment les hommes ont pu faire pour ne pas s’apercevoir de ces faits et pour maintenir si longtemps la légende, forgée par leur désir, d’une enfance asexuée. Cela doit être lié à l’amnésie de la plupart des adultes à l’égard de leur propre enfance. »
(« Sigmund Freud présenté par lui-même », traduit de l’allemand par
Fernand Cambon, folio essais 54, p. 42 et 65)

Jazzi dit: à

« Il est très vraisemblable que beaucoup ne s’apercevront point que ce qui va suivre soit très beau ; et à supposer qu’une ou deux choses les intéressent, il se peut aussi qu’ils ne croient point qu’elles leur aient été suggérées exprès.
Suggérer au lieu de dire, faire dans la route des phrases un carrefour de tous les mots.
Comme des productions de la nature, auxquelles faussement on a comparé l’oeuvre seule du génie, la dissection indéfinie exhume toujours des oeuvres quelque chose de nouveau.
Et celle-ci aux superficiels d’abord est plus belle, car la diversité des sens attribuables est surpassante, la verbalité libre de tout chapelet se choisit plus tintante. Mais voici le critère pour distinguer cette obscurité, chaos facile de l’Autre, simplicité condensée, diamant du charbon, oeuvre unique faite de toutes les oeuvres possibles offertes à tous les yeux encerclant le phare argus de la périphérie de nôtre crâne sphérique : en celle-ci, le rapport de la phrase verbale à tout sens qu’on y puisse trouver est constant ; en celle-là, indéfiniment varié. »
(Alfred Jarry, « Les Minutes de sable mémorial », Oeuvres complètes I, Bibliothèque de la Pléiade, p. 171-172.)

Soleil vert dit: à

Chevillard c’est du Jacques Sternberg ?

Jazzi dit: à

Désormais, toute rentrée littéraire est sabordée par un livre à scandale.
A croire que les éditeurs et les journalistes littéraires travaillent de conserve afin de tuer la littérature ?
Résistons !

Pour employer mes loisirs dans cette terre étrangère, j’ai envie d’écrire un petit mémoire de ce qui m’est arrivé. Je me gronde moi-même pour entreprendre un travail quelconque. Sans travail, le vaisseau de la vie humaine n’a point de lest. J’avoue que le courage d’écrire me manquerait si je n’avais pas l’idée qu’un jour ces feuilles paraîtront imprimées et seront lues par quelque âme que j’aime.
Ai-je tiré tout le parti possible pour mon bonheur des positions où le hasard m’a placé ? Quel homme suis-je ? Ai-je du bon sens, ai-je du bon sens avec profondeur ?
Ai-je un esprit remarquable ? En vérité je n’en sais rien. Ému par ce qui m’arrive au jour le jour, je pense rarement à ces questions fondamentales, et alors mes jugements varient comme mon humeur. Mes jugements ne sont que des aperçus.
Voyons si, en faisant mon examen de conscience la plume à la main, j’arriverai à quelque chose de positif et qui reste longtemps vrai pour moi. Que penserai-je de ce que je me sens disposé à écrire en le relisant ? Sera-ce comme pour mes ouvrages imprimés ? J’ai un profond sentiment de tristesse quand, faute d’autre livre, je les relis.
Je sens, depuis un mois que j’y pense, une répugnance réelle à écrire uniquement pour parler de moi, du nombre de mes chemises, de mes accidents d’amour-propre. D’un autre côté, je me trouve loin de la France ; j’ai lu tous les livres amusants qui ont pénétré en ce pays.
Ma principale objection n’était pas la vanité qu’il y a à écrire sa vie. Un livre sur un tel sujet est comme tous les autres ; on l’oublie bien vite, s’il est ennuyeux.
Je suis profondément convaincu que le seul antidote qui puisse faire oublier au lecteur les éternels Je que l’auteur va écrire, c’est une parfaite sincérité.
Aurai-je le courage de raconter les choses humiliantes sans les sauver par des préfaces infinies ? Je l’espère.

Paul Edel dit: à

« Désormais, toute rentrée littéraire est sabordée par un livre à scandale » bonne réflexion Jazzi!mais avec la complicité de la presse et des rédacteurs en chef qui savent qu’un beau scandale sexuel fait plus vendre le journal que la recension un peu mécanique des noms connus de la rentrée littéraire.

Jazzi dit: à

Ou des nouveaux venus, Paul.

Jazzi dit: à

« Je ne lis plus que des morceaux choisis de littérature française.
J’aurais seulement voulu les choisir moi-même. »
Jules Renard

2

Jamais, dans mes voyages, je n’avais poussé jusqu’à Adelma. C’était la tombée de la nuit lorsque j’y débarquai. Sur le quai, le marin qui saisit la corde au vol et l’enroula à la bitte ressemblait à un homme qui avait été soldat avec moi, et qui était mort. C’était l’heure du marché de gros.
Une marchande de quatre-saisons pesait un chou frisé sur une balance romaine et le plaçait dans un panier suspendu à une corde qu’une jeune fille faisait descendre d’un balcon. La demoiselle était semblable à une fille de mon pays qui était folle d’amour et s’était suicidée. La marchande leva son visage : c’était ma grand-mère.
Je pensai : « Peut-être qu’Adelma est la ville où l’on arrive quand on meurt et où chacun retrouve ceux qu’il a connu. C’est signe que moi aussi je suis mort. »

Paul Edel dit: à

Jazzi, les nouveaux venus dans le roman,notamment les premiers romans , finalement il n’y a que le Figaro littéraire qui s’y intéresse vraiment à chaque rentrée et en parle plutôt avec finesse et ouverture .

Jazzi dit: à

3

Je suis né le 25 décembre 0000. Mon père était, dit-on, ouvrier charpentier. Peu de temps après ma naissance, les gentils ne le furent pas et l’on dut se réfugier en Égypte. C’est ainsi que j’appris que j’étais juif et c’est dans ces conditions dramatiques qu’il faut voir l’origine de ma ferme décision de ne pas le rester. Vous connaissez la suite…

Jazzi dit: à

4

J’avais des conciliabules avec le Saint-Esprit : « Tu écriras » me disait-il. Et moi je me tordais les mains : « Qu’ai-je donc, Seigneur, pour que vous m’ayez choisi ? – Rien de particulier. – Alors, pourquoi moi ? – Sans raison. – Ai-je au moins quelques facilités de plume ? – Aucune. Crois-tu que les grandes oeuvres naissent des plumes faciles ? – Seigneur, puisque je suis si nul, comment pourrais-je faire un livre ? – En t’appliquant. – N’importe qui peut donc écrire ? – N’importe qui, mais c’est toi que j’ai choisi. »

Jazzi dit: à

5

Dès la sortie de mon premier ouvrage d’affabulation, on a commencé à remarquer que je n’existais pas vraiment et que j’étais sans doute fictif. On a même supposé que j’étais un ouvrage collectif.
C’est exact. Je suis une oeuvre collective, avec ou sans préméditation, je ne puis encore vous le dire. Á première vue, je ne me crois pas assez de talent pour imaginer qu’il pût y avoir préméditation.

renato dit: à

Le scandale eut un sens autour de 1916 avec dada, aujourd’hui ce n’est qu’un truc publicitaire à la portée d’un quelconque couturier.

Jazzi dit: à

6

Sait-on si l’on est, ou non, aimé ? S’il advient qu’on le soit, l’est-on sans ce que l’on estime être l’excellence de soi ? Est-on mieux connu de ceux qui nous aiment que de ceux qui nous détestent ? Peut-être nous révélons-nous davantage à ceux qui nous sont indifférents, étant avec eux plus libres, plus conformes à une permanente vérité de nous-mêmes ; exempts que nous sommes du soin de nous les gagner ou de nous en faire redouter.

Jazzi dit: à

7

Nous ne nous tenons jamais au temps présent.
Que chacun examine ses pensées. Il les trouvera toutes occupées au passé ou à l’avenir. Nous ne pensons presque jamais au présent, et si nous y pensons ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin. Le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux il est inévitable que nous ne le soyons jamais.

Jazzi dit: à

8

Un soir, il me posa cette question : « Quand on est mort, crois-tu que ce soit la fin de tout ? »
Le mystère de la mort, j’y pense chaque jour, mais je n’étais pas encore à même de fournir à mon père le renseignement demandé. Pour lui faire plaisir, j’étalai la foi la plus rassurante :
– Je crois que le plaisir survit, tandis que la douleur n’est plus nécessaire. La décomposition pourrait rappeler le plaisir sexuel. Á coup sûr, elle s’accompagne d’un sentiment de félicité et de détente, puisque c’est l’effort pour se recomposer sans cesse qui fatigue l’organisme. La dissolution serait ainsi la récompense de la vie !
Je n’eus aucun succès. Nous étions encore à table, après dîner. Mon père se leva sans un mot, vida son verre et dit : « Ce n’est pas le moment de philosopher, surtout avec toi. »

Jazzi dit: à

9

Être connu n’est pas ma principale affaire. Cela ne satisfait entièrement que les très médiocres vanités. D’ailleurs, sur ce chapitre même, sait-on jamais à quoi s’en tenir ? La célébrité la plus complète ne vous assouvit point et l’on meurt presque toujours dans l’incertitude de son propre nom, à moins d’être un sot. Donc l’illustration ne vous classe pas plus à vos propres yeux que l’obscurité.
Je vise à mieux, à me plaire.
Le succès me parait être un résultat et non pas le but. Or j’y marche, vers ce but, et depuis longtemps il me semble, sans broncher d’une semelle, ni m’arrêter au bord de la route pour faire la cour aux dames ou dormir sur l’herbette.

B dit: à

Après le covid, il faudra s’attaquer à l’obésité. Fléau qui prend de l’ampleur. 20% de la population est en surpoids voire obèse. Je suis toujours surprise de constater que les pauvres qui fréquentent les banques alimentaires en sont atteints. La malnutrition a changé d’apparence, les mal- nourris ne sont plus maigres mais majoritairement trop gros. Aoins de vouloir atteindre le record détenu par les USA qui comme ses super- hamburgers concentrent une population de super-obèses.

https://amp.lefigaro.fr/societes/la-chaine-de-fast-food-americaine-fatburger-arrive-en-france-20210106

Jazzi dit: à

10

Mon père n’était pas seulement un homme d’honneur, c’était un homme d’une probité sûre, et il avait une de ces âmes fortes qui font les grandes vertus ; de plus, il était bon père, surtout pour moi. Il m’aimait très tendrement ; mais il aimait aussi les plaisirs, et d’autres goûts avaient un peu attiédi l’affection paternelle depuis que je vivais loin de lui.
Cette conduite d’un père dont j’ai si bien connu la tendresse et la vertu m’a fait faire des réflexions sur moi-même qui n’ont pas peu contribué à me maintenir le coeur sain. J’en ai tiré cette grande maxime de morale, la seule peut-être d’usage dans la pratique, d’éviter les situations qui mettent nos devoirs en opposition avec nos intérêts, et qui nous montrent notre bien dans le mal d’autrui, sûr que, dans de telles situations, quelque sincère amour de la vertu qu’on y porte, on faiblit tôt ou tard sans s’en apercevoir, et l’on devient injuste et méchant dans le fait, sans avoir cessé d’être juste et bon dans l’âme.
Cette maxime fortement imprimée au fond de mon coeur, et mise en pratique, quoiqu’un peu tard, dans toute ma conduite, est une de celles qui m’ont donné l’air le plus bizarre et le plus fou dans le public, et surtout parmi mes connaissances. On m’a imputé de vouloir être original et faire autrement que les autres. En vérité, je ne songeais guère à faire ni comme les autres ni autrement qu’eux. Je désirais sincèrement de faire ce qui était bien.
(à suivre…)

x dit: à

et alii (et raymond), la théorie girardienne du « désir mimétique » considère que les problèmes commencent lorsque l’imitation et le rôle du modèle (notamment la priorité de ses actes ou de ses attitudes) sont niés et aussi, à l’évidence, lorsque l’imitation déclenche la rivalité autour d’un bien unique non partageable (lorsque beaucoup de singes tendent la main vers la même petite banane alors qu’avant le premier geste aucun n’avait particulièrement faim).

C’est toute la différence entre la « médiation externe », celle d’un don Quichotte (qui reconnaît ouvertement son admiration pour Amadis de Gaule) ou de l’enfant reproduisant les gestes ou les paroles de ses parents, de ses aînés puis de ses maîtres (imitation valorisée et se déroulant sur des plans différents, i.e. sans réelle concurrence possible entre modèles et imitateur) et d’autre part la « médiation interne » qui agit à l’insu du sujet, persuadé de l’autonomie et de l’antériorité de son désir (et souvent de haïr celui qu’il prend pour modèle).
Sans parler des « médiations doubles » où l’imitateur peut être à son tour pris comme modèle par son propre modèle initial (s’ensuit une folle accélération et une escalade de l’agressivité et de la violence).

Janssen J-J dit: à

@ renato et B. 😉
Pourquoi avoir eu l’impudence de vous immiscer parmi les dix fragments ? – Craignez-vous qu’il veuille prendre la place d’etalii/txfl ? Vous intéressent pas, ses divagations savantes ?… Préféreriez l’obésité au covid et à l’inceste pédophile, sans doute ?…

Cette « affaire » ou ce « scandale hivernal » K/D ?… Un leurre ou un piège attentionnel, comme dirait l’auteur de « l’apocalypse cognitive »? Et comme par hasard, Gerald, tout le monde s’est engouffré dans le panneau.

Janssen J-J dit: à

@ fragment 10… « Cette conduite d’un père dont j’ai si bien connu la tendresse et la vertu m’a fait faire des réflexions sur moi-même qui n’ont pas peu contribué à me maintenir le coeur sain. J’en ai tiré cette grande maxime de morale, la seule peut-être d’usage dans la pratique, d’éviter les situations qui mettent nos devoirs en opposition avec nos intérêts, et qui nous montrent notre bien dans le mal d’autrui, sûr que, dans de telles situations, quelque sincère amour de la vertu qu’on y porte, on faiblit tôt ou tard sans s’en apercevoir, et l’on devient injuste et méchant dans le fait, sans avoir cessé d’être juste et bon dans l’âme ».

On sent que cette révélation à soi-même et aux autres a qq chose de bouleversant et de vrai, et pourtant, on voudrait la discuter, car elle gêne un brin. On ne voit pas vraiment apparaître l’épine de rose glissée à travers le bouquet de narcisses.
Et pourtant, elle y est. Car on la sent.
Bravo et bâv, car il y a quand même de la lutte intérieure et du courage à travers tout cela.

(NB / C’est à peine croyab’, même. Je crains que la forme ait fini par l’emporter sur le fond, au sein d’un travers analogue à notre amie CT)…

DHH dit: à

Inceste et Happy few
On a toujours su, et cela a été maintes fois écrit , que Colette ce monstre sacré de la vie littéraire couchait à l’occasion, avec son ,alors très jeune, beau-fils Bertrand de Jouvenel
Je n’ai rien lu à ce propos qui exprimerait de l’indignation ou même de l’etonnement devant ce qui est juridiquement un inceste et représente une transgression morale et pénale, matière à scandale.
Non ! c’était toujours noté en passant , sans commentaire particulier comme un ornement sans portée ni conséquence de leurs biographies.
Alors pourquoi cette indifférence en face de ce comportement ?
Plus grande permissivité de la société de l’époque ?
Moins grande attention au volet sexuel que dans les biographies d’aujourd’hui ?
Ou bien abstention de jugement du public ordinaire, procédant comme d’une evidence de l’idée, sans doute partagée par le milieu concerné , que, s’agissant d’ « artistes», ce sont de choses qui n’ont pas à être appréciées par les ploucs à l’aune de leur morale ?
N’y aurait-il pas eu un peu de ça, avec l’affaire d’aujourd’hui, dans le ghetto chic de cet entre soi qui a refusé de livrer ce secret à la justice ordinaire ?

x dit: à

Soleil vert : je n’aurais pas forcément structuré de la même façon ce que j’ai dit d’Austen si je ne m’étais pas efforcée de répondre aux objections et aux réserves formulées par d’autres commentateurs. D’autant que le reproche exprimé plus ou moins ouvertement par certains (ici) est fréquent dans l’histoire de la réception des romans. Il s’agissait donc de montrer que la supposée « étroitesse » (géographique, sociale ou d’intrigue) n’était pas une insuffisance mais liée à un type d’écriture et de composition (pas un défaut mais une limite délibérée ; le petit monde se révèle un monde en petit).

Pardonnez-moi si votre article (certes parcouru rapidement) me donne l’impression que N.Kress fait une lecture un peu simpliste de Sense and Sensibility (celle, très répandue, qui répartit de façon exclusive, sans mélange, les deux qualités entre les deux héroïnes, faisant de chacune un emblème).
Je m’empresse d’ajouter que cela n’a strictement aucune importance : une lecture biaisée par ses propres besoins de créateur (une lecture « intéressée » en quelque sorte) peut donner des fruits excellents sous la forme de nouvelles œuvres qui n’ont à être jugées que pour elles-mêmes selon les critères dont elles relèvent (v. un cas un peu différent, les Shamela et Joseph Andrews de Fielding, écrits contre l’ouvrage de Richardson).

Et par ailleurs les rapprochements que nous faisons au vol (moi aussi, pour Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen, mais je ne me souviens plus si c’était vraiment à bon escient) sont tout de même le signe qu’une œuvre reste vivante en nous (même si c’est inévitablement sous une forme un peu schématisée), ce qui constitue un bel hommage.

Janssen J-J dit: à

@ DHH / s’agissant d’«artistes», ce sont de choses qui n’ont pas à être appréciées par les ploucs à l’aune de leur morale ?

Non, je ne crois pas… Dasn le cas présent, Colette se faisait juste brouter (cunnilinguer) la motte par le jeune homme Bertrand 😉 Bouh, mais c’était fréquent dans tous les milieux, ça, y compris chez les ploucs où…, à défaut de fistons ‘adolescent.s, les mamas ou marraines avaient recours aux animaux de la ferme… C’était pas du viol… Bah, bah bah.
Pas de quoi faire une patate chaude de toute cette orchestration familiale montée en épingle pour renflouer la rentrée littéraire au seuil de chez Gallimard !?

DHH dit: à

@J3
les pauvres bêtes !

renato dit: à

Janssen J-J, il aurait peut-être fallu prevenir : « Attention ! dix fragments prévus ».

MC dit: à

Colette… «  la Phedre de Rosven » disait- on joliment…A noter que Bertrand ne s’ en est jamais plaint et à produit une œuvre autonome. Encore aujourd’hui, ce sont les Jouvenel qui défendent le patrimoine de Colette et notamment la maison de St Sauveur en Puysaye.

Jazzi dit: à

Et Colette a produit « Le Blé en herbe », M. Court ! Du roman vécu…

Jazzi dit: à

« Attention ! quatre-vingt-dix-neuf fragments + un prévus », renato…

D. dit: à

d’éviter les situations qui mettent nos devoirs en opposition avec nos intérêts, et qui nous montrent notre bien dans le mal d’autrui, 

C’est quoi ce charabia, Jazzi ?! Qu’est-ce que tu veux nous dire bong sang de bois ? Dis-le nous avec des phrases simples.

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