de Pierre Assouline

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La République des livres
 Le fascisme a-t-il sa place au musée ?

 Le fascisme a-t-il sa place au musée ?

En principe, le projet de reléguer le fascisme au musée devrait être bien accueilli : ce serait la preuve qu’il est bel et bien figé, désuet et suffisamment daté pour être empaillé ; mais cela témoignerait également qu’il vaut d’être sauvegardé, conservé, montré et mis en valeur. L’ambiguïté à l’œuvre dans certaines entreprises de muséification est encore plus vive dès lors qu’il s’agit d’inscrire un tel musée du fascisme dans le pays qui l’a vu naitre et prospérer.

Que faire de cette histoire-là si on la sort des livres et des films pour l’exposer et de quelle manière ? En Italie, c’est un serpent de mer qui réactive les polémiques à intervalles réguliers. A Predappio déjà, cette commune d’Emilie-Romagne où Mussolini a vu le jour en 1883. Le gouvernement ayant rendu sa dépouille aux siens qui l’y ont inhumé dans la crypte familiale en 1957, les pèlerinages de curieux et de néo-fascistes n’ont jamais cessé jusqu’à accueillir près de 100 000 visiteurs par an. Las de ce défilé, le maire (Parti démocrate/centre-gauche) Giorgio Frassineti a constitué un comité d’historiens afin d’installer un Musée du fascisme dans la « Casa del fascio e dell’ospitalità », le siège régional du parti dans les années trente. L’édile espère voir ainsi « la raison triompher de la nostalgie ».

Une manne espérée pour le tourisme local, lequel n’avait pas attendu cette perspective pédagogique pour se pourvoir en commerces d’objets et reliques du culte mussolinien. En 2015, soutenu par les différents gouvernements qui se sont depuis succédé, le conseil municipal a approuvé le projet non sans en avoir finalement édulcoré la présentation : il s’agit désormais d’un centre de documentation et de recherche sur le totalitarisme axé notamment sur l’Etat et la société en Italie à l’époque fasciste… On l’attend toujours.

On dira que Predappio est la régionale de l’étape. Mais Rome ? Ces derniers mois, un projet de Musée du fascisme y a été réactivé, ce qui a eu pour effet attendu d’enflammer le débat national sur l’intitulé même : musée du fascisme ou musée sur le fascisme ? A croire que l’épouvantail est agité à desseinalors que les Italiens éprouvent encore une réelle curiosité pour le moment fasciste de leur pays, comme en témoigne le succès de M (en français aux éditions des Arènes), la passionnante trilogie romanesque du Duce par l’écrivain Antonio Scurati (1969). Trois conseillers municipaux affiliés au Mouvement Cinq étoiles (M5S) ont en effet formulé une proposition dans ce sens en raison de « la nécessité de contrer le négationnisme et l’ignorance des Italiens sur la première moitié du XXème siècle de leur pays ».

Gemma Guerrini, la plus engagée du trio, a même loué la dimension « cathartique » d’un tel projet qui serait implanté dans un site archéologique industriel de la ville. Virginia Raggi, la maire de Rome, est également membre du M5S, mais elle est fermement hostile au projet. En le bloquant, elle a répété : « Aucun malentendu possible à ce sujet : Rome est une ville antifasciste ! » balayant le dossier malgré ses ambitions culturelle, historique et pédagogique. Elle a reçu le soutien de la communauté juive de Rome qui a obtenu l’accord et l’aide de la Ville pour la construction d’un Musée de la Shoah…en 2005 !- et il n’existe toujours pas.

Il y a cinq ans à Munich, un musée a ouvert sous le nom de « Centre de documentation sur l’histoire du national-socialisme » ; photos, films, documents y sont exposés mais tout ce qui relève de l’esthétique (affiches, étendards etc) en a été délibérément banni pour éviter toute « séduction ». N’empêche qu’aux Pays-Bas, les musées les plus cambriolés sont les Musées de la Guerre qui exposent des uniformes, des armes et des décorations nazies. Celui de Hertogenbosch dans le sud du pays, critiqué pour sa dernière exposition jugée trop « à la gloire du nazisme » n’y a pas échappé ; il est vrai qu’elle était consacrée au « Design du IIIème Reich ». Loin des querelles sur l’oubli et la mémoire, la commémoration et la célébration, il y a aussi la réalité d’un marché qui prospère, reflet d’un air du temps.

(« Scène de la vie touristique ordinaire à Predappio » photo Tiziana Fabi)

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commentaires

1 369 Réponses pour  Le fascisme a-t-il sa place au musée ?

Marie Sasseur dit: à

Avec une bande annonce ?
Pfff, quelle indigence.

Jibé dit: à

Christiane
Je suis bien conscient d’être « protégé » par la situation d’enseignant en fac, d’autant que j’ai connu d’autres expériences. Le problème étant que certains, en fac, ont le profil lycée « difficile » -ceux que parcours sup a laissé sur le carreau de l’université.

je suis allé voir le lien sur ladite affiche; trèèès édifiant, d’une certaine manière

Il y a eu sous Vichy une floraison d’affiches qui sont un régal d’indigence intellectuelle et de vanité maréchaliste.

Jibé dit: à

« Ci-dessous un article du Guardian, qui vaut surtout pour la vidéo de ce brahmane indien préposé aux rites funéraires à Ghazipur, U.P., dans le grand Delhi. »

Bloom, svp: pouvez-vous mettre le lien?
thanks

Bloom dit: à

Avec l’article…

Ci-dessous un article du Guardian, qui vaut surtout pour la vidéo de ce brahmane indien préposé aux rites funéraires à Ghazipur, U.P., dans le grand Delhi.
Le monde entier devrait regarder ce document et méditer ces paroles qui mettent en cause un gouvernement défaillant et des comportements individuels complaisants.
Om Bhur Om Bhuvah Om Swaha…
https://www.theguardian.com/world/2021/may/01/india-covid-crisis-government-ignored-warnings-on-variant-scientists-say

christiane dit: à

Oui, Jibé, je me souviens de l’accrochage avec un étudiant que vous aviez raconté ici…

Petit Rappel dit: à

Gaités Gémétriques de Madame Amène le pire, ce jour place des Pyramides inerrogée sur son programme « mon axe est un triptyque »
Ca ne s’invente pas…

rose dit: à

Je crains les piqures.
Même chez Elvis.

Jazzi dit: à

« Pfff, quelle indigence. »

On attend votre version pour contre balancer la mienne, MS.

Marie Sasseur dit: à

Eh bien Courtaud , on vous devine maintenant une certaine tendresse, a l’endroit de la cheffe des nostalgiques de petain de Jeanne d’Arc.
Il faut dire qu’avec votre defense-illustration de la nation franssaise, et sous un fouillis de vieux grimoires, vous aviez déjà fait votre coming out.

Jean Langoncet dit: à

(Marion Scott, now 85 ; a beauty)

B dit: à

Qui a vu l’adaptation de Cosmos de WG ? je me le garde pour demain. En dessert.

B dit: à

Jean, pour les pin up et autres phénomènes naturels, rendez vous sur le blog vendredi c’est le bordel. Le propriétaire les collectionne ainsi que les voitures, les peintures abstraites, les architectures contemporaines. Les nanas sont toutes inconditionnellement exceptionnelles et la plupart belles. D’hier et d’aujourd’hui.

B dit: à

Je crains les piqures.
Même chez Elvis.

Il était tout de même mieux avec sa guitare et ses vestes à franges, blanches.

Jean Langoncet dit: à

(les rouflaquettes tombantes et les petites poitrines ascendantes, ça marche aussin B ; les early seventies, si vous voulez, graphiquement parlant)

D. dit: à

Ça marche aussin. Absolument 😁

puck dit: à

comment traduire Racine en anglais?
 »

je suis pas expert en anglicismologie, mais je crois bien bien que ça se dit « Rooth ».

comme Philippe.

puck dit: à

d’ailleurs il a pris ce nom : Philippe Rooth pour montrer que lui aussi c’est un tragédistologue.

puck dit: à

ce qui, au final, n’est pas moins con que de s’appeler Jean Rooth.

puck dit: à

oupss j’avais pas vu que l’articlapassou ne parlait plus de Philippe Rooth.

puck dit: à

en fait je viens de lire l’articlapassou, comme article c’est bien, de ce que j’ai compris il se demande si les fascistes vont aussi au musée ?
comme ça c’est difficile de répondre vu que les musées sont fermés à cause du covid 19.

MC dit: à

Chère Marie, n’auriez-vous pas l’humour nécessaire pour apprécier cette formule façon le Char de l’Etat roule ur un volcan? Ou m’en voulez-vous de l’avoir signalée avant vous?
Ne confondez pas s’il vous plait, amour de ce pays et prostitution politique de Madame de Montretout.
D’avance merci.
MC

puck dit: à

le titre de l’articlapassou il est très bien. comme ça je dirais que ce serait pas normal que quand un fasciste va au musée il rentre à l’oeil : il faut que tout le monde ait sa place, du genre « hé toi t’as ta place ? » – « non comme je suis fasciste on m’a laissé rentrer comme ça ».

puck dit: à

« Madame de Montretout. »

et vlan encore un nom que je vais mettre 1 heure à chercher sur wiki.

MC vous pourriez essayer de citer que des gens que tout le monde connait dans vos commentaires svp ? ça nous éviterait des plombes de recherche bibliographique !

Petit Rappel dit: à

Jean Langoncet, merci des Silhouettes qui étaient l’apange d’un certain Paris,celui de La Parisienn de Jacques Laurent, et que de tristes sorcières à prétentions féministes interdiraient aujourd’hui.
Bien à vous. MSynth

puck dit: à

j’ai trouvé plus vite que prévu : Montretout c’est le nom du proprio de la maison où a vécu mme de Pompadour, ensuite Eugénie l’impératrice, ensuite les nazis et pour finir JM le Pen.

on s’instruit vachement sur le blogapassou.

Jazzi dit: à

puck, toi le grand spécialiste des séries, tu ne m’a pas répondu sur « HPI » la nouvelle série phare de TF1.

puck dit: à

Jazzi, désolé j’ai arrêté de regarder les séries, désormais je me mets à la lecture. Je commence par les grands classiques, du coup je suis en train de Flaubert, contrairement à ce que j’aurais imaginé, comme écrivain, je trouve ça plutôt bien.

Jean Langoncet dit: à

@Petit Rappel dit: à
Jean Langoncet, merci des Silhouettes qui étaient l’apange d’un certain Paris,celui de La Parisienn de Jacques Laurent, et que de tristes sorcières à prétentions féministes interdiraient aujourd’hui.
Bien à vous. MSynth

Plaît-il ?

l’ombelle des talus dit: à

@ Paris,celui de La Parisienn de Jacques Laurent

Après tant de grandeurs évoquées, je prends le risque d’une chute un peu étroite : vouliez vous évoquer ici la figure de Paul Clément ?

rose dit: à

In Connaissance dzs Arts par Antoine Bourdon

« Redécouverte fortuite
C’est lors d’une campagne de recherche portant sur la fabrication des bronzes antiques, menée en 2018 par le Centre de Recherches et de Restauration des Musées de France et le musée du Louvre, que ce doigt en bronze de 38 centimètres a été réexaminé. L’intuition de l’une des doctorantes, Aurélia Azema, amène rapidement les chercheurs à se tourner vers la statue monumentale de l’empereur Constantin, érigée aux alentours de 330 ap. J.-C. et dont le vestige d’une des mains présentait un index manquant. Grâce à une reconstitution à l’identique en résine du doigt, les scientifiques ont pu confirmer la correspondance entre le doigt disparu et le doigt retrouvé au Louvre. Suite à cette découverte, la main et le doigt sont d’abord réunis lors d’une exposition au Louvre, puis à l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Après ce périple, l’ensemble des pièces restantes du colosse de 12 mètres est finalement rassemblé sur le lieu de sa création. »

Constantin heu-reux.

rose dit: à

Jean Langoncet

Vu la lune, à moitié, décroissante.

rose dit: à

Renato

Paul Valery ne parle pas de nos petits rêves quotidiens mais du rêve de notre vie, ou de notre vie rêvée, comme vous voulez.

rose dit: à

New York dolls.

Je ne m’y fais pas.

Ces minets.

P.S : les garces sont flamboyantes, c’est pour cela.

On s’en fout.
Nous ne sommes pas des garces.

rose dit: à

le venu à bout de tant d’adversaires – dans l’adversité.
Quel goût !

Audrey Hepburn, Grace Kelly supplantées par une blondasse du Texas au QI d’une huître molle.

rose dit: à

B.

Merveilleux land art les toutes premières images du b.d.v

Pour le reste, les bimbos en papier mâché, c pas mon truc. Pas plus que les garces.

Marie Sasseur dit: à

Non, Courtaud, l’heure n’est pas à faire des « bons » mots sur l’agitprop d’un parti fasciste, nationaliste identitaire, et de sa meneuse.
On commence a comprendre comment cet extrême politique va essayer de tirer profit de la crise dite « sanitaire » .

Marie Sasseur dit: à

« Quand on tombe sur un litchi à petit noyau. » J. Drillon

J’ai résolu ce problème, garantissant de  » tomber » sur un fruit charnu. Sans jamais être allée à la Réunion.
Il s’agit d’abord d’observation. Ainsi avec un fruit de forme oblongue, correspondant à la réduction homothetique d’un ballon de rugby, vous êtes assuré de  » tomber » systématiquement sur un gros noyau.
Si la forme du fruit est plutôt géométriquement comparable à la pointe d’une ogive, que vous auriez découpé par un plan sensiblement perpendiculaire à son axe, vous avez plus de chance de vous régaler.

Il y a même une religion du litchi.

https://youtu.be/TdZWRnSzfrU

et alii dit: à

J/Drillon

la douleur? d’un seul côté ?
COTE DE QUOI?
Drillon, vous n’avez reconnu que des hémi-douleurs !et même pas leurs irradiations !vous lisez trop et « mal » le web !pour en prendre de la « GRAINE » TOUTE LA GRAINE -pas le « mi » , voyez les gens qui en ont souffert; pas les « médecins « pressés » d’aller lire la RDL
bonne journée

Jibé dit: à

Merci Bloom
en effet, l’incurie de ce gvt…
La photo des bains sacrés dans le Gange vaut la peine aussi, tant par une certaine beauté que par la folie de ce qu’elle montre.

et alii dit: à

sur le monde :
dévôts après leur mort. Gulda défiait un pays parfois tenté par le démon nationaliste, voire fasciste, une ville qui ne s’était jamais vraiment remise d’avoir été la capitale d’un grand empire disloqué après la première guerre mondiale. Il haïssait aussi la Vienne qui contraignit le juif Mahler à se convertir au catholicisme pour devenir patron de l’Opéra et sur les murs de laquelle on pouvait lire, il n’y a pas si longtemps, « Dehors le Juif » peint sur les affiches annonçant les représentations d’un grand chef d’orchestre à l’Opéra d’Etat.

et alii dit: à

sur wiki:
C’est en 1988, déclarée année du Souvenir (Bedenkjahr) que la ville de Vienne, à l’initiative du maire Helmut Zilk, érige le Mémorial contre la guerre et le fascisme. La conception et l’exécution sont confiées au sculpteur autrichien Alfred Hrdlicka, sur décision du conseil municipal de Vienne cinq ans plus tôt le 30 septembre 19831. Il est inauguré le 24 novembre 19882. Il s’agit du premier monument dans l’espace public à traiter du passé autrichien sous le nazisme ; il marque, après l’affaire Waldheim, un tournant dans le débat sur le « rôle de victime » de l’Autriche (Opferthese (de)).

et alii dit: à

e lien:
Le Mémorial contre la guerre et le fascisme (en allemand : Mahnmal gegen Krieg und Faschismus), appelé aussi Monument contre la guerre et le fascisme est une œuvre du sculpteur autrichien Alfred Hrdlicka, installée en 1988 sur l’Albertinaplatz (en partie renommée Place Helmut-Zilk) à Vienne, derrière l’opéra d’État de Vienne et face au palais de l’archiduc Albert,
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9morial_contre_la_guerre_et_le_fascisme

et alii dit: à

L’austrofascisme est un terme utilisé pour décrire le régime politique instauré en Autriche entre 1934 et 1938. Ce régime marque la fin de la Première République d’Autriche établie en 1919. La Constitution de l’État austrofasciste ne considère alors plus l’Autriche comme une République mais comme un État fédéral (en allemand Ständestaat ou Bundesstaat Österreich).

La figure la plus marquante de ce régime est le chancelier Engelbert Dollfuss, qui fut assassiné par les nazis en juillet 1934. Ce régime se caractérisa par son autoritarisme, son catholicisme d’État, son opposition au marxisme et au nazisme, son désir d’autarcie économique, et ses alliances politiques avec le régime fasciste italien de Benito Mussolini (afin de protéger l’Autriche des ambitions annexionnistes du Troisième Reich).

et alii dit: à

L’antifascisme s’est développé en Autriche dans des conditions plus favorables que celles qui ont provoqué en Allemagne sa paralysie. Les milieux antifascistes se trouvèrent en présence d’un gouvernement qui avait à se défendre sur deux fronts, contre les socialistes et contre les nazis. L’austro-fascisme n’a jamais pu s’appuyer sur une base populaire étendue ; il n’a pas réussi à mettre sur pied cette démagogie plébéienne qui est caractéristique des fascismes italien et allemand et d’acclimater autour d’un chef charismatique la dévotion populaire. Dollfuss utilisa bien les Heimwehren de Stahremberg, liés au fascisme italien ; mais Schuschnigg les sacrifia en 1936 à l’alliance allemande : en l’absence de ce parti de masse qui puisse soutenir le régime, celui-ci ne garda du fascisme qu’une façade idéologique, dissimulant mal son caractère réactionnaire et clérical. Pour ce qui est des moyens de répression, si atroces fussent-ils, la police autrichienne ne fut jamais à la hauteur de la Gestapo, sinon quant à la brutalité, du moins quant aux moyens dont elle disposait : ce fut la faiblesse du régime, plus
4 – L’antifascisme autrichien
Jacques Droz
Dans Histoire de l’antifascisme en Europe (1923-1939)

et alii dit: à

Depuis qu’il est certain que seules ces deux formations restent en lice, il ne se passe pas un jour sans que la consultation de ma page Facebook ne me conduise au bord de la crise de nerfs. Sur les réseaux sociaux, mes amis de gauche racontent à leurs amis de gauche que Norbert Hofer est un nazi. Ces derniers leur donnent raison.

Puis, c’est à qui criera le plus fort pour dire à quel point ce serait terrible si Hofer était élu président. Ça ne les gêne pas du tout qu’aucun électeur de Hofer ne les écoute puisque, par principe, ils n’adressent pas la parole aux électeurs de Hofer. Le but de leurs messages n’est pas d’essayer de convaincre ceux qui ne pensent pas comme eux, mais de montrer au monde entier qu’ils sont du bon côté.
in
« Le fascisme de la gauche autrichienne est aussi perfide que celui de la droite »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2016/05/21/le-fascisme-de-la-gauche-autrichienne-est-aussi-perfide-que-celui-de-la-droite_4923955_3232.html

et alii dit: à

. Dans son récent et remarquable ouvrage, Histoire du Fascisme, paru aux éditions Perrin, Frédéric Le Moal le définit ainsi : « il ne fut pas une idéologie conservatrice et encore moins réactionnaire, un héritier de la contre-révolution et de son immobilisme. Le fascisme fut une révolution sociale, politique, culturelle et surtout anthropologique. Le fascisme appartient à l’univers politique et culturel de la gauche révolutionnaire par son culte du progrès, sa tentation démiurgique, son aspiration à transformer l’Homme, par son anticléricalisme, par son républicanisme, par sa volonté de dépasser le capitalisme et de soumettre l’économie à la politique ».

Cela se traduit sur le plan musical – et les auteures le présentent avec justesse – par l’attrait pour le passé musical avec la redécouverte et l’étude approfondie des œuvres de Vivaldi et de Monteverdi, par exemple, mais aussi par l’intérêt pour la création et les musiques d’avant-garde : avant-garde russe des années vingt, futurisme, sérialisme, néoclassicisme, etc. Pour les compositeurs engagés, il s’agissait de bâtir une musique authentiquement nationale en refusant tout modèle étranger. La rupture avec les esthétiques passées (vérisme, wagnérisme, impressionnisme…) devait être consommée. Nombre d’intellectuels (Malaparte et Pirandello, par exemple) et d’artistes furent fascinés par ce prodigieux espace de création annoncé par un Gabriele d’Annunzio et porté avec passion par le nouveau régime, du moins durant les premières années de son existence. La guerre en Éthiopie qui débuta en 1935 causa la première grande brisure dans la société italienne.
sur
Musiques dans l’Italie fasciste (1922-1943). Charlotte Ginot-Slacik, Michela Niccolai. Editions Fayard, Les chemins de la musique. 372 p. 24 euros. Février 2019
https://www.resmusica.com/2019/05/12/un-premier-ouvrage-en-francais-sur-les-musiques-dans-litalie-de-mussolini-fayard/

Janssen J-J dit: à

Six abreuvoirs de la même foulée matinale sur le fascisme austrien. Déjà overdosée par un rail de coke ? ça promet ! Et pauv’Drillon qui en + s’en prend plein la gueule, j’aurions point osé…
Bàv, txfldg. En forme, hein l’dimanche !… Y’a pas shabbat (mater).

et alii dit: à

interprétation comparaison:
Interpréter le fascisme
A propos de George L. Mosse, Zeev Sternhell et Emilio Gentile
par Enzo Traverso
Parmi les historiens qui ont renouvelé l’interprétation du fascisme au cours des vingt dernières
années, George L. Mosse, Zeev Sternhell et Emilio Gentile occupent une place de taille. Mosse a
concentré ses recherches sur l’Allemagne nazie, Sternhell sur la France de la IIIe République et
Gentile sur l’Italie de Mussolini, mais tous ont adopté une perspective comparative dont le concept
de fascisme constitue l’horizon commun.
http://palimpsestes.fr/quinquennat/2012/juillet/sem22juillet/articles/interpreter_fascisme.pdf

D. dit: à

La face de Mussolini au milieu, une fasce à droite, une autre à gauche.

Janssen J-J dit: à

@ etalii/txfldg et au Petit Rappel du covid19… sur une pensée philosophique pré-fasciste.

A propos de Monsieur Teste, voilà ce que rapporte le lecteur Erik35, ce matin :
UNE BOUFFISSURE. – Publié en 1929, Monsieur Teste de Paul Valéry comprend : « La soirée avec M. Teste » (1896), « Lettre d’un ami », « Lettre de Madame E. Teste », « Extraits du Log-book de M. Teste ». Paul Valéry a écrit une préface à « La soirée » à l’occasion d’une traduction de cette œuvre en Anglais. « La soirée avec M. Teste » se présente sous les aspects d’un conte philosophique, d’une note hypertrophiée qui aurait pu devenir un roman. Tout aussi bien une autobiographie intellectuelle. Les premières pages sont traitées dans un style volontairement rêche, expéditif, avec, comme par défi, tout le matériel brut du genre : confessions. La vie sentimentale sociale, mentale, du narrateur y est exposée à la hâte et sur un rythme exemplaire : « La bêtise n’est pas mon fort. J’ai vu beaucoup d’individus ; j’ai visité quelques nations ; j’ai pris ma part d’ entreprises diverses sans les aimer ; j’ai mangé presque tous les jours ; j’ai touché à des femmes. Je revois maintenant quelques centaines de visages, deux ou trois grands spectacles, et peut-être la substance de vingt livres. Je n’ai pas retenu le meilleur, ni le pire de ces choses : est resté ce qui l’a pu ». Puis, nous apprenons que l’auteur rêve « que les têtes les plus fortes, les inventeurs les plus sagaces, les connaisseurs le plus exactement de la pensée devaient être des inconnus, des avares, des hommes qui meurent sans avouer ». A partir de là, il s’agit donc de se donner par coup d’état, par effet de dictature sur sa propre liberté, l’image possible d’un homme de cet ordre, d’un de ces « solitaires qui savent tout avant tout le monde ». Cette gageure nous est présentée sous les traits familiers et quotidiennement relevés, d’un certain M. Teste, auquel Valéry prête le comportement le moins visible, le plus banal qui soit. Il nous donne quelques renseignements sur le physique de cette créature : « M. Teste avait peut-être quarante ans. Sa parole était extraordinairement rapide, et sa voix sourde. Tout s’effaçait en lui, les yeux, les mains. Il avait pourtant les épaules militaires, et le pas d’une régularité qui étonnait. Quand il parlait, il ne levait jamais un bras, ni un doigt : il avait « tué la marionnette ». Il ne souriait pas, ne disait ni bonjour ni bonsoir ; il semblait ne pas entendre le « comment allez-vous ? » M. Teste opère tout ce qui se pense et se sent chez un homme, sans autre but que de résoudre la question : « Que peut un homme? ». Il parle : « Il y a vingt ans que je n’ai plus de livres. J’ai brûlé mes papiers aussi. Je rature le vif… Je retiens ce que je veux. Mais le difficile n’est pas là. Il est de retenir ce dont je voudrais demain… J’ai cherché un crible machinal… » Nous le voyons à l’opéra, tournant le dos au spectacle, et seulement intéressé par les éléments contagieux qui composent la salle. Dans la rue, dans sa chambre, couché, aux prises avec « un dixième de seconde qui se montre ». Avec son angoisse, et sa certitude: « Je suis étant, et me voyant. Me voyant me voir, et ainsi de suite. » Enfin : « Il ronflait doucement. Un peu plus doucement je pris la bougie, je sortis à pas de loup ».
M. Teste est une mécanique extraordinairement bien réglée, sans transcendance possible, puisqu’il est cette transcendance. Sa puissance est réduite à rien par l’absolu qu’elle implique. S’il voulait, il ferait sauter le monde. Mais que peut-il vouloir ? Il a prévu tout acte, par l’opération systématique qui l’annule de lui-même. « Pourquoi M. Teste est-il impossible ? – C’est son âme que cette question. Elle vous change en M. Teste », dit Valéry dans la préface.

christiane dit: à

JJJ,
C’est un régal de vous lire pour l’humour et pour les jeux de mots. Souvent je vous comprends de travers ou pas du tout mais pour le langage vous savez en jouer interminablement comme si les mots étaient pour vous pâte à modeler. Seriez-vous poète ? Pas romantique, plutôt dadaïste. Un peu de Prévert dans l’acide Voltaire…

Janssen J-J dit: à

Elle pratique l’association dite libre
(j’aurions la peau de Jorion, Paul ? – Valéry ?) -> Faut suivre. Pas facile, sans coke…

Jazzi dit: à

« Je revois maintenant quelques centaines de visages, deux ou trois grands spectacles, et peut-être la substance de vingt livres »

Question du jour.
Quels sont les vingt livres dont vous avez conservé la substance ?

Janssen J-J dit: à

@ si les mots étaient pour vous pâte à modeler

mais oui, bien vu, Ch…! Il faut les dominer par la dérision, vu que la plupart sont terrifiques. En faire ma pâte modèle, pour bêtes à manger du saint-foin. Bien avant l’âge du petit jean-paul, moi, les mots m’ont tué. Pas d’autre moyen de leur survivre que de les tordre en tous sens des boyaux et globules. Ne m’en suis jamais sorti… Me dominent et domineront encore et toujours, comme monsieur Court-Teste, un brin. Vous, chère Ch., avez su les domestiquer depuis longtemps, êtes une femme trop forte pour moi, comme Léa. Bien-(veillance) à vous. / Ne changez surtout pas… vous nous déstabiliseriez txfldg et l’rdlie /.

Jazzi dit: à

Question subsidiaire.
Comment débrancher et alii ?

Jazzi dit: à

« Seriez-vous poète ? »

Question subsidiaire bis.
Comment modérer Christiane ?

et alii dit: à

pourquoi les gens qui ne veulent pas commenter le billet n’ouvrent-ils pas leur blog pour être entre eux?

Jazzi dit: à

Revenons au billet.
et alii a-t-elle sa place au musée ?

et alii dit: à

CEUX QUI CHERCHENT UNE PLACE COMME « sire de blog » peuvent tenter leur chance au musée Grévin

christiane dit: à

JJJ,
Paul Valéry ?

Jean Voilier (1903-1996)
« Quel étrange destin que celui de Jean Voilier. avec elle s’imposent, d’un seul mouvement, le grand amour d’un vieux génie, le fait divers et la chronique judiciaire. Le vieux génie c’est Paul Valéry, le fait divers, Robert Denoël, assassiné dans des circonstances troubles, et la vie judiciaire, c’est la transmission chaotique des éditions Denoël dans les années 1950. On a connu des personnages plus tranquilles. […]
Le plus célèbre des amants de Jean Voilier fut Paul Valéry, qui a la fin de son âge perdit la tête pour elle, en même temps que Jean Giraudoux. Comme une Marie de Régnier, mais plus efficace, elle fut l’amante de Saint-John Perse, Bertrand de Jouvenel, Emile Henriot, Curzio Malaparte, Maurice Garçon et on oublie les ambassadeurs italiens ou japonais, et les femmes, comme Yvonne Dornès, la fondatrice de SVP, les renseignements téléphoniques de l’époque. Paul Valéry la surnomma ‘Lust » t Robert Denoël, l’éditeur de Céline, était tellement toqué d’elle qu’il en fit l’actionnaire principale de sa maison d’édition. Elle fut inquiétée lorsque, attendant dans la voiture en panne de sa maîtresse partie chercher un taxi, il fut abattu d’une balle de revolver.
Elle-même est morte le 20 juillet 1996 après avoir rompu sa promesse à Paul Valéry de ne jamais vendre sa correspondance amoureuse avant sa mort. Carlton Lake, l’archiviste américain, raconte dans Chers papiers. Mémoires d’un archéologue littéraire (Seghers, 1991) quelques anecdotes intéressantes sur les tractations commerciales de Jeanne Loviton en vue de la vente des autographes et manuscrits de Paul Valéry. Les enchères de ce « Paul Valéry secret » ont eu lieu à Monaco, le 2 octobre 1982 (la bibliothèque de Jeanne a été dispersée en deux parties en décembre 2015). »
(Cachées par la forêt – Eric Dussert – La table ronde. pages 382 et 384.

*Aucun livre de Jean Voilier n’est disponible.

Je me souviens d’un billet de Passou à leur sujet, accompagné de photos d’elle et de lui.

Soleil vert dit: à

Méridien de sang – Cormac McCarthy

christiane dit: à

Jazzi,
Sans vouloir vous offenser, nous n’avons certainement pas la même définition de la poésie.

Soleil vert dit: à

Le plus célèbre des amants de Jean Voilier fut Paul Valéry, qui a la fin de son âge perdit la tête pour elle

Pauvre Catherine Pozzi

et alii dit: à

si grévin n’a pas de place pour vous, réclamez-vous du « boulanger » avec un B(comme pour la chasse au snark; voyez Tussaud En 1835, Marie sédentarise sa collection et ouvre sur Baker Street à Londres le Baker Street Bazaar. L’une des principales attractions de ce musée est la Chambre des horreurs, qui présente en deux parties les victimes de la Révolution française et les meurtriers. Le nom de cette section est donnée en 1845 par un contributeur du magazine Punch. D’autres personnalités sont ajoutées à l’exposition comme Horatio Nelson et Walter Scott. En 1842, Marie réalise un autoportrait qui est encore présenté à
https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_Tussauds
préface de de la chambre des horreurs. (vous y avez votre place en priorité comme vous demandez)

Jean Langoncet dit: à

@les Dolls

Un medley des Dictators serait plus approprié.

et alii dit: à

les enjeux du propos de Lukács. On reproche en effet habituellement à ce dernier le schématisme et l’idéalisme dont il ferait preuve, en élaborant une genèse purement intellectuelle du fascisme allemand[4], appuyée en outre sur des oppositions paradigmatiques trop grossières pour prétendre à une quelconque exactitude historique. Contre ce reproche, il convient premièrement de faire remarquer que Lukács ne prétend pas écrire une histoire scientifique – ce qui n’aurait de sens pour lui que d’un point de vue matérialiste – du fascisme allemand ni même de sa seule idéologie.

 » « Le fascisme allemand et Nietzsche » et « Le fascisme allemand et Hegel » – datent tous deux de 1943 et constituent des textes de combat à une époque où Lukács, réfugié en URSS depuis 1933[1], prend la plume contre ce qu’il appelle le fascisme allemand
https://www.contretemps.eu/nietzsche-hegel-fascisme/

Janssen J-J dit: à

Vous tombez bien, jzmn, car en ces derniers temps de retraite, dans mon projet de bio-bibliographie, me suis « occupé » à ranger la mémoire de mes lectures, pour établir, parmi 4000 d’entre elles sur 50 plombes (dont 2000 romans), mes coups de cœur annuels… ou du moins…, ce qui eut le plus long retentissement mémoriel. Un exercice bien cruel, croyez-moi bien… La honte pour toutes celzéceux que j’ai dû laisser de côté…
—-
16 ans : Aldous HUXLEY, Le meilleur des mondes / Louis-Ferdinand CELINE, Voyage au bout de la nuit / Choderlos de LACLOS, Les liaisons dangereuses
17 ans : Miguel de CERVANTES, Don Quichotte de la Manche / LAUTREAMONT, Les chants de Maldoror
18 ans : Paul VALERY, Monsieur Teste / Albert CAMUS, L’étranger
19 ans : Fédor DOSTOIEVSKI, Crime et châtiment
20 ans : Franz KAFKA, La colonie pénitentiaire
21 ans : DAF de SADE, Les 120 journées de Sodome
22 ans : Jean GENET, Journal du voleur
23 ans : George ORWELL, 1984 / Emil CIORAN, Précis de décomposition / Gabriel GARCIA-MARQUEZ, Cent ans de solitude
24 ans : Robert MUSIL, L’homme sans qualités, I et II
25 ans : Lao TSEU, Tao tö King / Khalil GIBRAN, Le prophète / Fritz ZORN, Mars
26 ans : Pierre GUYOTAT, Eden, eden, eden / Philip ROTH, Portnoy et son complexe / Ernst JÜNGER, Sur les falaises de marbre
27 ans : Malcolm LOWRY, Au-dessous du volcan / Marguerite DURAS, Un barrage contre le Pacifique
28 ans : Umberto ECO, Le nom de la rose / Hermann MELVILLE, Billy Budd marin
29 ans : Dante ALIGHIERI, La divine comédie, l’Enfer / Ernst JÜNGER, Orages d’acier
30 ans : Truman CAPOTE, De sang-froid / Léon TOLSTOI, La mort d’Ivan Ilitch ; Maître et serviteur ; Les trois morts / Hermann MELVILLE, Moby Dick, I et II.
31 ans : Klaus MANN, Le tournant / Milan KUNDERA, La plaisanterie
32 ans : James JOYCE, Ulysse, I et II / Bohumil HRABAL, Une trop bruyante solitude
33 ans : Cesare PAVESE, Le métier de vivre / Primo LEVI, Si c’est un homme
34 ans : Tom WOLFE, Le bûcher des vanités / Hermann MELVILLE, Bartleby
35 ans : Thomas BERNHARD, Extinction, un effondrement / Pierre KLOSSOWSKI, Le bain de Diane
36 ans : H. J. C. GRIMMELSHAUSEN, Les aventures de Simplicissimus / Franz KAFKA, Lettre au père
37 ans : Elias CANETTI, Auto-Da-Fé
38 ans : David LODGE, Un tout petit monde / Philip ROTH, Patrimoine, une histoire vraie
39 ans : Gottfried BENN, Double vie / Albert CAMUS, Le premier homme
40 ans : Kenzaburo OE, Une existence tranquille / Henry JAMES, Ce que savait Maisie
41 ans : Louis-René des FORETS, Le bavard / Lawrence DURRELL, La quatuor d’Alexandrie / Julien GRACQ, Le rivage des Syrtes
42 ans : Hugo CLAUS, Le chagrin des Belges / Jeroen BROUWERS, Rouge décanté
43 ans : Jorge SEMPRUN, Adieu, vive clarté / Lydie SALVAYRE, La compagnie des spectres
44 ans : Laurent MAUVIGNER, Loin d’eux / Miguel TORGA, La création du monde
45 ans : José SARAMAGO, L’aveuglement / Louis GUILLOUX, Le sang noir
46 ans : Kressman TAYLOR, Inconnu à cette adresse / Nikos KAZANTSAKIS, Lettre au Gréco / Michel HOUELLEBECQ, Les particules élémentaires
47 ans : Renaldo AREINAS, Avant la nuit, autobiographie / Imre KERTESZ, Être sans destin
48 ans : Joyce Carol OATES, Blonde / John Maxwell COETZEE, Disgrâce
49 ans : Louis ARAGON, La semaine sainte / Mario VARGAS LLOSA, Le fête au Bouc / John Kennedy TOOLE, La conjuration des imbéciles / James ELLROY, Le dahlia noir
50 ans : Patrick MODIANO, Un pedigree / John-Maxwell COETZEE, Elisabeth Costello, huit leçons / Horacio CASTELLANOS MOYA, Le dégoût
51 ans : Mikaël BOULGAKOV, Le maître et Marguerite / Jonathan LITTELL, Les Bienveillantes
52 ans : José SARAMAGO, La lucidité / Hans FALLADA, Seul dans Berlin / Vassili GROSSMAN, Vie et destin
53 ans : Daniel MENDELSOHN, Les disparus / Michel de MONTAIGNE, Les Essais I, II, III Joseph BOYDEN, Le chemin des âmes / Thomas PYNCHON, Contre-jour
54 ans : Goliarda SAPIENZA, L’art de la joie
55 ans : François RABELAIS, Gargantua – Pantagruel – Tiers livre – Quart Livre – Le cinquième livre
55 ans : Thomas MANN, La montagne magique
56 ans : Jack KEROUAC, Sur la route (le rouleau intégral) / Hans Magnus ENZENBERGER, Hammerstein ou l’intransigeance / Léon TOLSTOÏ, La guerre et la paix
57 ans : Russell BANKS, Lointain souvenir de la peau / Vincent DE LA SOUDIERE, Lettres à Didier, I et II / Richard POWERS, Le temps où nous chantions
58 ans : Mo YAN, Beaux seins, belles fesses ; les enfants de la famille Shangguan / Irvin D. YALOM, Apprendre à mourir. La méthode Schopenhauer / Richard FORD, Canada
59 ans : Maylis de KERANGAL, Réparer les vivants / Colum Mc CANN, Et que le vaste monde poursuive sa course folle
60 ans : Jean-Claude CARRIERE, La controverse de Valladolid / Mark TWAIN, Les aventures de Tom Sawyer – Hukleberry Finn
60 ans : Javier CERCAS, L’imposteur / Haruki MURAKAMI, Chroniques de l’oiseau à ressort
61 ans : Fernando PESSOA, Le livre de l’intranquillité de Bernardo Suares
62 ans : R. W. W. TREVANIAN, Shibumi / Saül BELLOW, La planète de M. Stammler / Javier CERCAS, Anatomie d’un instant / Alan MOORE, Jérusalem
63 ans : Victor HUGO, Les misérables / Alawa EL ASWANY, J’ai couru vers le Nil
64 ans : Michel HOUELLEBECQ, Sérotonine / Victor HUGO, L’homme qui rit – Quatrevingt-treize. / Marcel PROUST, À la recherche du temps perdu, I, II, III, IV, V, VI, VII.
65 ans : Mircea CARTARESCU, Solénoïde
66 ans : Roberto BOLANO, 2666 – STENDHAL, Souvenirs d’égotisme ; Vie de Henry Brulard.

(affaires à suivre ?)…

lmd dit: à

Que serait un musée du fascisme ?
Les Parisiens disposent au Palais de la Porte Dorée de ce qui fut un musée des Colonies et que par un long souci de rectification de trajectoire on appelle maintenant Musée de l’histoire de l’immigration (auquel s’est ajouté je ne sais quand un insolite aquarium tropical).
Ce grand palais officiel a été construit dans les années trente par Laprade (celui des croquis Laprade) dans un style rationaliste coloré d’art déco qui n’est pas si éloigné dans son vocabulaire de celui des architectes qui ont illustré le fascisme italien. Je ne l’ai pas visité et
je ne sais pas quel est le public de ce musée, des nostalgiques du colonialisme, des amateurs d’art africain, des militants de la défense des immigrés ou des opposants à l’immigration ?
Bref, c’est au moment de leur édification que le destin des palais nationaux se scelle.
Le colonialisme n’était qu’une plaie, stop.

renato dit: à

La poésie est un caprice de la nature
dans ses gaietés, qui est dans sa fureur,
à défaut, le chant poétique devient
une cymbale sans clochettes et un clocher sans
les cloches.

Pietro Aretino

et alii dit: à

Sammler et non stamm

Jazzi dit: à

Beau trophée de chasse, JJJ.
Merci aux traducteurs.
Manque juste la Bible, Ancien et Nouveau Testaments, Homère, Rousseau et Diderot, plus Rimbaud…

closer dit: à

Pas mal les 3J ! Je serais bien incapable d’établir une telle liste.

Il manque les grands japonais: Kawabata, Inoué, Tanizaki, Mishima, Dame Murasaki Shikibu…
Très peu de russes.
Baudelaire ? Peu de poètes…
« Braises » de Sandor Marai…
Sans parler de « Diadorim ».

Ne pinaillons pas plus…

MC dit: à

Ne pas voir du fascisme partout dans ce qui est retour au Classicisme. Sinon,on s’expose à faire du Palais de Chaillot, ou brillent deux quatrains de Valéry, une architecture hitlerienne, ce qu’elle n’est pas!
A propos de l’Architecture et de Valéry, relire Eupalinos ou l’Architecte, texte qui a joué un grand role dans cette période pour les architectes qui savaient lire et un peu reflechir sur le sens d’un édifice et sa forme, soient à peu près tous, sauf le Le Corbusier du Plan Voisin.Pas exclu que ce beau texte de Valéry ait pesé sur un édifice comme le Musé des Colonies. Aujourd’hui que l’apprenti-architecte ne lit plus rien que les exposés qu’il entend à la Fac, c’est autre chose.

Christiane, le plus important dans l’affaire Voilier, c’est Corona, le dernier recueil poétique de Valéry.

Et Alii. Oui on peut dire que les sources de gauche du fascisme sont à chercher en France notamment du coté d’Auguste Comte, dans son double culte de la personnalité, du scientisme, et son amour d’un pouvoir fort. Il faudrait évaluer les conséquences politiques de son exportation en Amérique du Sud, seul pays u’il n’avait pas prévu. Et savoir si le Ribentropp dont il est questioin dans sa Correspondance n’est pas un ancetre de certain représentant en Champagne ^promu Ministre des Afaires Etrangères du Reich qui devait durer lille ans! Le monde est parfois petit.
Bien à vous.
MC
PS
Chère Marie j’avoue mal comprendre pourquoi l’esprit ne serait pas une forme de résistance. Notamment contre le rouleau compresseur médiatique qui nous impose régulièrement la Peste et le Choléra, la France Insoumise, et le reste.
Je vous salue (Marie?)
MC

MC dit: à

Hors le Meilleur des Mondes, qui est davantage de la futurologie, cette liste manque de SF, JJJ

puck dit: à

« les sources de gauche du fascisme sont à chercher en France notamment du coté d’Auguste Comte, dans son double culte de la personnalité, du scientisme, et son amour d’un pouvoir fort. »

et aussi du fascisme de droite si on réfère par exemple à des types comme Flaubert qui représente cette pensée qui nourrira des trucs du genre l’action française au 20è.

puck dit: à

ps : pour Flaubert je parle évidemment de son anti-démocratisme doublé d’une haine de la bourgeoisie.

puck dit: à

l’émission de Michel Winock était intéressante parce que pour Flaubert il cherchait à justifier sa haine de la démocratie et son « amour d’un pouvoir fort » par les aléas politiques post révolutionnaires au cours du 19è.

on pourrait reprendre ces mêmes « justifications » pour expliquer le fascisme français du 20è siècle, qui comme celui de Flaubert, découle du bordel politique de l’après révolution.

puck dit: à

et si on voulait faire une lecture à partir de Zernhell il faudrait montrer la façon dont Flaubert représente aussi cette pensée « anti Lumières » telle qu’on la retrouve par exemple dans Bouvard et Pecuchet.

à noter que si Flaubert est à la fois comtiste et anti Lumière c’est bien parce que Comte est lui-même un « anti Lumière ».

christiane dit: à

M.Court,
Je l’ai lue puis sue cette phrase de Paul Valéry inscrite sur le fronton du Palais de Chaillot.
C’était l’époque du TNP, de Jean Vilar et de sa troupe. Toutes les places au même prix… De beaux souvenirs…
Qu’en est-il de Corona ?
De Valéry mon régal est dans ces quelques grands livres : Les Cahiers, Tel quel, Variétés, Degas, danse et dessin…et ce poème que DHH aime aussi : « Ce toit tranquille où marchent les colombes… », La jeune Parque que vous aviez évoqué.

« Il dépend de celui qui passe
Que je sois tombe ou trésor
Que je parle ou me taise
Ceci ne tient qu’à toi
Ami n’entre pas sans désir. »

Jazzi dit: à

Pour moi, c’est bien simple. Le journal de mes lectures de ces quinze dernières années est tout entier inclus dans les 24 volumes de mes « Goût de… », publiés au Mercure de France depuis 2016 : mélange de relectures et de découvertes.

Période qui correspond en gros à mon arrivée sur la RDL, où vous avez pu assister à la genèse et composition de chacun de ces volumes et bénéficier de larges extraits…
http://www.gallimard.fr/searchinternet/advanced/(offset)/20?all_title=Jacques+barozzi%40&SearchAction=OK

Jazzi dit: à

Depuis 2006

Janssen J-J dit: à

Merci pour toutes ces réactions… Mais au lieu de me faire observer quels sont MES manques… (Il se trouve que j’ai lu tout ce qui a été cité, y compris avant 16 ans, càd VOS priorités – n’oubliez pas que j’ai effectué un choix d’une centaine sur 2000 !). Il eût été plus judicieux de ME dire ce que VOUS aviez vous-même manqué dans cette liste et que vous regrettiez… C’eut été plus constructif pour moi et pour vous, et certainement pour la connaissance générale de l’herdélie, non ? – Ce n’était qu’un jeu proposé par jzmn. Je vous propose donc ceci : exercez vous-même à choisir dans votre biblio les 100 books (intégralement lus) que vous mettriez au pinacle ou emporteriez sur une île… Vous allez voir comme c’est fastoche !…

(nb / je vais persister… Et vous donnerai mes lectures de romans par ailleurs classés par nationalités d’auteurs en ordre alphébétique…, si cela intéresse d’aucun, tout cela en mémoire de Walter Benjamin / « Je déballe ma bibliothèque ») – Bàv,

christiane dit: à

Sous ce billet de Passou des beaux commentaires parfois ironiques. Celui-ci m’avait intéressée :
Des journées entières dans les arbres dit:
« Paul Valéry y est tout à sa flamme pour son aimée lointaine »

extrait du lien, « Entretien avec Michel Jarrety, auteur de Paul Valéry »

— Paul Valéry, à qui on a reproché parfois son aspect froid et cérébral, se révèle être en réalité bien plus sensuel et passionné. Ses liaisons avec notamment Catherine Pozzi, Émilie Noulet et Jean Voilier étaient-elles connues ?

— En vérité, assez mal. La publication du Journal de Catherine Pozzi par Claire Paulhan, il y a une vingtaine d’années, a bien sûr porté au grand jour l’intimité de leurs relations. Encore fallait-il — c’est ce que j’ai tenté de faire — remettre les choses en perspective, car Catherine Pozzi se montre souvent violente, injuste aussi, à l’égard de Valéry avec lequel ses relations ont été constamment tumultueuses. Quant à Émilie Noulet et Jean Voilier, les choses étaient beaucoup plus obscures, et d’abord parce que les lettres que Valéry a pu leur adresser — et que je cite abondamment —, étaient, et d’ailleurs sont toujours, inédites. A quoi s’ajoute, pendant près de cinq ans, son amour platonique pour le sculpteur Renée Vautier. C’est un épisode de la vie de Valéry que l’on a toujours minoré — par ignorance de ce qu’il a été : j’essaie de lui rendre la place qu’il a eue et, là encore, les lettres, inédites elles aussi, sont belles — et émouvantes.

http://editions-fayard.typepad.com/blog_des_editions_fayard/2008/04/entretien-avec.html

Jazzi dit: à

En fait, JJJ, c’est plus qu’un jeu, c’est plutôt ce qui donne un sens à nos vies et nous réunit ici…
Quand on souligne quelques manques, on ne parle pas contre vous, JJJ, mais pour nous !

Jazzi dit: à

D’où vous vient ce goût, ce besoin, de tout classer, répertorier, inventorier et de faire des fiches et résumés, JJJ ?
Avez-vous eu très tôt la crainte de perdre la mémoire ou un désir de mettre de l’ordre dans le chaos du monde et des choses ?

Marie Sasseur dit: à

-Chère Marie j’avoue mal comprendre pourquoi l’esprit ne serait pas une forme de résistance. Notamment contre le rouleau compresseur médiatique qui nous impose régulièrement la Peste et le Choléra, la France Insoumise, et le reste.
Je vous salue (Marie?)
MC

-Courtaud, cher ami, on peut dire que la nature, injuste, vous a pauvrement pourvu, en esprit.
Et puis, cet esprit es-tu là, vos calembours, me semblent furieusement relever des fientes qui volent, qu’honissait Victor H.

Je vous salue Courtaud, malgré votre manque de grâce ( mais enfin, vous avez dans ce palmarès de sérieux concurrents ! Des bourrins autrement moins courtois)

et alii dit: à

sur le point:
Jeanne d’Arc trop dangereuse pour France Télévisions
Les fêtes johanniques d’Orléans devaient être célébrées dans un documentaire sur une antenne locale de France 3. Le service public s’est rétracté.

closer dit: à

Ne vous vexez pas 3J! J’avoue mon incapacité à vous imiter et je suggère quelques noms qui m’ont marqué, c’est tout.

Marie Sasseur dit: à

Où est le danger ?

Un détournement de documentaire, sur une figure de la mythologie du parti fasciste français, a des fins électorales, diffusé sur une chaîne publique.

« Le temps d’antenne offert à Serge Grouard dans ce magazine commandé par la ville – sans que la chaîne ne puisse le contrôler – a également pesé dans la balance, selon Jean-Jacques Basier, qui évoque le calendrier électoral pour justifier le rétropédalage de France 3 . « Je suis arrivé il y a seulement quatre mois à Orléans, plaide le nouveau directeur régional, et j’ignorais qu’il y avait dans ces fêtes des prises de parole politiques. A deux jours de l’ouverture de la campagne des départementales et des régionales, ça me semblait maladroit. » »

https://www.larep.fr/orleans-45000/loisirs/france-3-renonce-a-diffuser-un-programme-sur-les-fetes-johanniques-finance-par-la-ville-d-orleans_13946335/

Jazzi dit: à

A qui devrais-je m’adresser pour transposer mon « Goût de Jeanne d’Arc », synopsis idéal, en un film documentaire digne du plus grand intérêt ?

Jazzi dit: à

« Puis vint cette voix,
Environ l’heure de midi,
Au temps de l’été,
Dans le jardin de mon père. »
JEANNE D’ARC

« La fille la plus sainte après la Sainte Vierge »
CHARLES PÉGUY

« Dans ce monde où le dauphin doutait d’être dauphin, la France d’être la France,
l’armée d’être une armée, elle refit l’armée, le roi, la France. »
ANDRÉ MALRAUX

En chacun d’entre-nous, le goût du rationnel ne le dispute-t-il pas au goût du merveilleux ?
Bien avant d’ouvrir leurs livres d’Histoire, les enfants de France, de Navarre ou d’ailleurs connaissent déjà l’histoire de Jeanne d’Arc .
Grâce à elle, ils savent qu’il était une fois… non plus un prince qui épousa une bergère, mais une bergère qui fit d’un prince un roi !
Sans la geste et le martyre de Jeanne d’Arc, qui se souviendrait encore de nos jours du palot Charles VII ou du sinistre évêque Cauchon ?
À tel point que l’enfant que nous fumes, désireux plus tard d’aborder cette haute figure historique, devra sans cesse essayer de démêler, non sans mal, la part de la légende et celle de la réalité.
Et cela, jusque dans les ouvrages de nos plus doctes historiens.
On ne possède aucun portrait de Jeanne et l’on ne connait pas avec exactitude la date de sa naissance. Probablement au début de l’année 1412 ? Aux deux premières séances du procès de condamnation, à Rouen, en février 1431, elle déclare être âgée de 19 ans environ et ne rien savoir de plus sur ce sujet.
Ses juges ont fait répandre aux quatre vents ses cendres, en vue d’effacer à tout jamais sa trace dans la mémoire des hommes et des femmes.
Mais paradoxalement, grâce au long procès qu’ils ont magistralement orchestré, entre le 9 janvier et le 29 mai 1431, afin de la condamner dans les règle de l’art, nous conservons le procès-verbal des paroles qu’elle a inlassablement prononcées en réponse aux interminables questions qui lui furent posées.
Ces actes du procès, où l’on entend son verbe (sa voix, sans son savoureux accent. Jeanne prononçait ch au lieu de j), sources de tous les livres à venir !
Longtemps, la légende de Jeanne d’Arc a couvé sous la cendre.
Ses cendres se sont ravivées au milieu du XIXe siècle, lorsque le chartiste Jules Quicherat (1814-1882), républicain et libre-penseur, ami de l’historien Michelet, publia en cinq volumes, entre 1841 et 1849, les Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d’Arc dite la Pucelle publiés pour la première fois d’après les manuscrits de la Bibliothèque royale, suivis de tous les documents historiques qu’on a pu réunir et accompagnés de notes et d’éclaircissements. Si la plupart de ces documents étaient connus auparavant, leur accès s’en trouva grandement facilité.
Nous connaissons ainsi l’essentiel de sa vie, depuis son départ de Domrémy jusqu’au bûcher final.
Outre ce qu’elle en dira à son procès, nous en apprîmes plus aussi sur son enfance, à travers les témoignages des parents et des villageois interrogés lors du procès de réhabilitation qui, vingt-cinq ans après la mort de Jeanne d’Arc, annulera le jugement de 1431.
A défaut du corps de Jeanne nous connaissons l’essentiel de sa geste. Depuis ses premiers exploits jusqu’à son martyre.
La renommée de Jeanne est d’autant plus grande que son passage sur terre fut bref.
Tout s’est joué pour elle en l’espace d’un peu plus de deux ans, depuis son départ de Domrémy, au début de l’année 1429, jusqu’à son exécution à Rouen le 30 mai 1431, à l’âge de 19 ans.
Une geste en deux temps à peu près équivalents et en deux mouvements : un mouvement ascensionnel, avec la rencontre du Dauphin à Chinon en février 1429, la levée du siège d’Orléans par les Anglais le 8 mai, la victoire de Patay le 28 juin, et le sacre de Charles VII à Reims le 17 juillet de la même année, suivi d’un mouvement descendant, qui va de sa capture à Compiègne, le 23 mai 1430, à sa mort à Rouen un an plus tard.
C’est le plan que nous avons adopté pour conter au lecteur, en empruntant la plume des principaux écrivains, poètes, auteurs dramatiques, chroniqueurs et historiens qui se sont succédés au fil du temps, la vie légendaire et toutefois bien réelle de ce personnage atypique de l’histoire de France.
Jeanne est tout à la fois unique et multiple.
Pour les catholiques, Jeanne est avant tout une sainte, pour les nationalistes, elle est le symbole du patriotisme et de l’unité nationale retrouvée, tandis que pour les libres penseurs, Jeanne est la figure de la rebelle par excellence et pour les féministes, la première d’entre elles.
Béatifiée en avril 1909, puis canonisée le 16 mai 1920 par l’Église qui l’avait condamnée cinq siècles plus tôt, Jeanne demeurera toujours pour nous un… mystère !
Chacun semble la voir à son image, la ramener à son imaginaire et aux problématiques ou idéologies de son temps.
Mais il semble bien que Jeanne soit à tout jamais irrécupérable.
(Voix Off JACQUES BAROZZI)

Jazzi dit: à

Il suffit de changer le mot « lecteur » par « spectateur » dans la phrase suivante : « C’est le plan que nous avons adopté pour conter au lecteur… »

racontpatavi dit: à

Oh merci, vous pâte à modeler!
Oh merci poète!

christiane dit: à

Le blog à Passou est une machine infinie et infernale alimentée via les liens vers d’autres billets de Passou ouvrant à des commentaires qui eux-mêmes donnent accès à des liens, idem pour les commentateurs de l’espace commentaire d’un billet qui ouvrent à d’autres lectures, à d’autres livres, à des listes de livres, à des extraits de livres.
Et pour scander cette multiplication démente des mots des apprentis-sorciers des refrains viennent faire mémoire des formules magiques. Merci racontpatavi.
Le dernier mot à Jazzi : « Il suffit de changer le lecteur en spectateur »… pour entrer dans la SF des la RDL par écrans interposés.

Petit Rappel dit: à

Tous les Documents, non, avec l’immense respect que j’ai pour Quicherat. La Chronique d’Antonio Morosini, composée au fur et à mesure des faits pour Venise, ne paraitra pour le tome qui nous concerne qu’en 1901 par les soins de cette irremplaçable Société de l’Histoire de France créée par Guizot, et qui existe toujours. Pour ceux qui veulent y voir, c’est au tome III.
Bien à vous.
MC

et alii dit: à

qui ouvrent à d’autres lectures, à d’autres livres, à des listes de livres, à des extraits de livres.
il me semblait que c’était un des propos essentiels du « commentaire », même s’il y a des entractes

puck dit: à

Jazzi :« La fille la plus sainte après la Sainte Vierge »
CHARLES PÉGUY

« Dans ce monde où le dauphin doutait d’être dauphin, la France d’être la France,
l’armée d’être une armée, elle refit l’armée, le roi, la France. »
ANDRÉ MALRAUX
 »

oui il y a aussi une autre très belle citation :

« Jeanne d’Arc, celle qui donna à la France deux millénaires de retard en l’empêchant d’accéder à un régime parlementaire appliquant l’habeas corpus »
PUCK

puck dit: à

et une autre belle citation du même auteur :

« sans Jeanne d’Arc il n’y aurait eu de Révolution et d’Action françaises. »
PUCK

renato dit: à

Pas seulement le blog à Passou

https://www.schoolmouv.fr/cours/l-hypertexte/fiche-de-cours

On peut aller plus loin, déjà Calvino : « Les longs romans écrits aujourd’hui sont peut-être un non-sens : la dimension du temps a été brisée, nous ne pouvons vivre ou penser que par des morceaux de temps qui s’éloignent, chacun selon sa propre trajectoire, et disparaissent aussitôt. »

puck dit: à

« La fille la plus sainte après la Sainte Vierge »
CHARLES PÉGUY
 »

il avait jamais entendu parler de Bernadette Soubirous cet imbécile ?

puck dit: à

« la dimension du temps a été brisée, nous ne pouvons vivre ou penser que par des morceaux de temps qui s’éloignent, chacun selon sa propre trajectoire, et disparaissent aussitôt. »

ouai c’est le principe même de la relativité restreinte et du sens de la narration dans l’analyse freudienne.

il a jamais entendu parler d’Einstein et de Freud cet imbécile ?

puck dit: à

dans la série Westworld à un moment un androïde dit à un humain : « en fait chez vous les humains votre logiciel de programmation est hyper simple ».

c’est vrai que le logiciel humain est simpliste.

vedo dit: à

« la dimension du temps a été brisée, nous ne pouvons vivre ou penser que par des morceaux de temps qui s’éloignent, chacun selon sa propre trajectoire, et disparaissent aussitôt. » Rien à voir avec la relativité (théorie qui si elle avait un autre nom ne serait pas aussi invoquée à tort et à travers ». Remplacer Einstein par St Augustin.

puck dit: à

les réactions humaines sont toujours prévisibles.

puck dit: à

désolé vedo, c’est vrai, le phénomène est plus perceptible dans la relativité générale ou l’espace temps est lié aux conditions gravitationnelles.

puck dit: à

cela dit dans la relativité restreinte aussi où il n’est pas lié à la gravitation mais au mouvement.

puck dit: à

quant à l’aspect narratif dans l’analyse freudienne faites donc l’expérience de remplacer l’analyste par un pot de fleur et vous verrez qu’au bout de 3 séances vous allez assister à un phénomène de transfert qui vous fera tomber amoureux de votre pot de fleur.

le logiciel humain est hyper simpliste.

et alii dit: à

les réactions humaines sont toujours prévisibles.
cela me semble moins simple, même si vous aviez prévu cette réserve

puck dit: à

et alii, ma foi j’en sais rien. déjà le fait de dire « les réactions humaines sont prévisibles » est en soi une réaction humaine prévisible et le fait de dire que c’est moins simple que ça est aussi une réaction prévisible à cette affirmation.

le manque de simplicité fait partie de la narration, il a pour but de laisser imaginer que les choses seraient plus compliquées, sauf que le fait de dire qu’elles sont plus compliquées est en soi une façon de dire qu’elles sont simples si vous voyez ce que je veux dire.

c’est un peu comme l’histoire d’amour entre Jazzi et Jeanne d’Arc.

puck dit: à

je veux dire comme toutes les histoires d’amour avec Jeanne d’Arc : Peguy, Malraux, Jazzi.

tous les français aiment Jeanne d’Arc, ils ne savent même plus pourquoi ils l’aiment, mais ils l’aiment, et comme ils ne se souviennent pourquoi ils l’aiment ils nous pondent des conneries du genre « la plus sainte femme avec Marie », ce qui en soi est le comble de cette stupidité que l’on retrouve chez c’est personne qui sont obliger d’inventer une narration même vis à vis de trucs les plus farfelus pour nous expliquer leurs sentiments eux-mêmes farfelus.

l’homme est un animal éminemment farfelu.

et alii dit: à

à propos de  » de « narratif » »de bio » que je crois l’un des thèmes de ce blog , voici un livre:
Judith Schlanger

Ma vie et moi
sur fabula:
« Chacun de nous souhaite vivre une existence heureuse qui lui ressemble, chacun espère pouvoir se réaliser dans son aventure personnelle, et chacun pense avoir le droit d’être content de sa vie. Au fond, nous séparons mal notre identité de notre vie. Pourtant, nous n’adhérons pas à tout moment à ce qui nous arrive. Et nombreux sont ceux à qui les circonstances historiques imposent une expérience destructrice et déroutante qu’ils subissent sans pouvoir se reconnaître en elle. Ce que ces personnes traversent est bien leur expérience de vie, mais elles n’ont pas nécessairement le sentiment que celle-ci reflète leur être profond. D’où la question qui nous concerne tous : comment mon identité se confond-elle (ou non) avec mon récit de vie ? En quel sens suis-je mon scénario existentiel ? En quel sens mon identité excède-t-elle ma vie  ? »

Petit Rappel dit: à

« Le palot Charles VII »
Le précédent avait sombré pour cinquante ans dans la folie.
Le suivant, génie politique s’il en fut, n’est pas moins que Louis XI, (lequel aura aussi, sous les romantiques, sa légende noire.)
philippe Contamine, qui a consacré une biographie au personnage relève que les historiens bourguignons le proposent comme modéle à Charles le Téméraire, ce qui ne manque pas de sel.
Plus profondément, à partir de la Reconquete, il pratique une politique de clémence . l’impot est aussi mieux accepté.
Sans aller jusqu’à Montesquieu (« La mort de Charles VII signe la fin de la liberté en France ») On notera que Tocqueville fait la meme analyse, et place le commencement de la fin de l’Ancien Régime dans ses années là.
Entre le jeune Roi de Bourges et celui de la reconquete, postérieure à Jeanne, il y a eu un apprentissage, un murissement. Le fou mal entouré est devenu, qu ‘on le veuille ou non un assez bon politique. Ce n’est pas sans rappeler Monsieur, Conte de Provence, de retour sous le nom de Louis XVIII et menant contre sa majorité une politique de pacification des esprits..On le verra à l’entrée dans Paris, entre autres.
Bien à vous.
MC

puck dit: à

passou : « les musées les plus cambriolés sont les Musées de la Guerre qui exposent des uniformes, des armes et des décorations nazies. »

on aimerait cantonner le fascisme dans des musées pour marquer une « fin de l’histoire » et les types piquent des uniformes nazis pour montrer pour que cette histoire n’est toujours pas finie.

trop drôle : c’est ce qu’on appelle un « work in progress ».

cela dit la culture fait toujours preuve d’une bonne volonté pour éduquer les masses qui frôle parfois la naïveté enfantine.

puck dit: à

MC : »Sans aller jusqu’à Montesquieu (« La mort de Charles VII signe la fin de la liberté en France ») On notera que Tocqueville fait la meme analyse, et place le commencement de la fin de l’Ancien Régime dans ses années là. »

allez MC encore un petit effort et, avec l’aide de Montesquieu, nous allons bien finir par tomber d’accord !

puck dit: à

la narration nom d’une pipe ! si nous ne pouvons pas changer le langage alors il faut changer la narration !

puck dit: à

pour celui qui va à Rome aujourd’hui, vu le bordel socio économique ambiant, c’est plutôt la démocratie que je mettrais dans les musées, pour permettre à leurs petits enfants de voir, dans quelques années, à quoi ça ressemblait.

pareil à Paris et partout en Europe.

Petit Rappel dit: à

Malraux a aussi écrit cette phrase que n’a pas assez méditée si elle la connait la pretresse de la place des Pyramides: « Il n’y a pas de Jeannedarquisme ». Ce qui est completer Péguy, point si bete qu’on veut bien le dire lorsqu’il écrit que « toute mystique se dégrade en politique. » La itatio de Malraux peut etre envoyée sous pli à tous les prtis politiques français….
MC

puck dit: à

oui c’est la démocratie qu’il faut muséifier. et certainement pas le fascisme qui a lui un bel avenir devant lui.

Petit Rappel dit: à

P
Lire: « date de ces années là »

christiane dit: à

Renato,
référence vraiment intéressante à Italo Calvino qui possède un regard si particulier sur le monde et sur le temps.
Ainsi dans ce texte à caractère autobiographique :

« Si on me demande quelle forme a le monde, si on le demande au moi qu’il y a à l’intérieur de moi et qui garde la première empreinte des choses, je répondrai que le monde est disposé sur un grand nombre de balcons qui se penchent irrégulièrement sur un unique grand balcon qui s’ouvre dans le vide de l’air, […] »

Vertige de soi, vertige de l’écriture dans ses personnages, ses romans qui sont habités de vide comme si au bout de l’écriture tout devait s’effacer…

Jazzi dit: à

« les réactions humaines sont toujours prévisibles. »

Sauf dans les bons scénarios, puck !

« l’homme est un animal éminemment farfelu. »

C’est encore heureux. Tu préfèrerais un animal triste ?

« « sans Jeanne d’Arc il n’y aurait eu de Révolution et d’Action françaises. »
PUCK »

Et plus de langue française : nous parlerions tous l’anglais.

« « Jeanne d’Arc, celle qui donna à la France deux millénaires de retard en l’empêchant d’accéder à un régime parlementaire appliquant l’habeas corpus »
PUCK »

Salaud de collabo, vendu aux Anglais, comme Bloom !

Jibé dit: à

J’ai lu votre liste JJJ, exercice cruel, comme vous dites, auquel j’ai peur de me risquer. Dans le désordre chronologique, je note que nous avons des élans semblables -Gracq, Céline, Jünger, R. Ford, beaucoup d’autres – mais que, à chacun des millésimes, j’aurais associé Rimbaud. D’autres me sont venus en tête, évidemment -Dickens, Grandes Espérances, tiens, ou Jim Harrison, Dalva, Homère et Eschyle, Yourcenar, Stevenson, Melville… bon, c’est en vrac et très partiel. Ce qui est intéressant, ce sont les parentés.
Vous êtes comme Pérec (je l’aurais mis aussi), vous aimez les listes, comme des échelles de corde

Jazzi dit: à

Le futurisme, il est derrière nous, renato !

Jibé dit: à

Christiane,
j’ai passé un très bon moment à me promener entre les liens que vous avez semés et qui renvoient à d’autres liens. Paul Valéry, j’avais oublié que j’aimais autant.
Des liens qui relient, pas des liens qui lient.

renato dit: à

Vous dirigez le trafic, Jacques !

Jibé dit: à

Jazzi dit: à
A qui devrais-je m’adresser pour transposer mon « Goût de Jeanne d’Arc », synopsis idéal, en un film documentaire digne du plus grand intérêt ?

et pourquoi pas prendre contact avec les ceusses qui travaillent sur Arte avec Patrick Boucheron?
Lui est spécialiste du Moyen-âge, est capable de tout entendre sur tout, même s’il n’est pas d’accord, d’où un grand potentiel de débats, et sait s’entourer de vidéastes et d’archivistes.

Jazzi dit: à

Mais le passéisme est toujours devant nous, renato.
Moi j’adhère au présentisme !

« Il n’y a ni passé, ni futur.
Tout ce qui découle est un présent éternel. »
JAMES JOYCE, Ulysse

christiane dit: à

Merci, Jibé
je regarde sur Arte un fabuleux documentaire d’art gothique de la toute fin du moyen-âge, de Grit Lederer (gravures, peintures sur bois, retables, sculptures).
Superbe. On a le nez sur les détails grâce à la caméra. Qu’elle justesse !

Jazzi dit: à

« Des liens qui relient, pas des liens qui lient. »

Beaux comme des passerelles, Jibé !
Merci pour votre réponse et suggestion.

christiane dit: à

Quelle justesse

Marie Sasseur dit: à

« Le 25 avril 1995, Umberto Eco s’adressait aux étudiants de Columbia University (New York) pour leur parler du fascisme italien au milieu duquel il avait grandi (il naquit en 1932) et plus généralement de tous les fascismes. Avec une prescience bien dans son style, il mettait en garde ces mêmes étudiants contre la montée des partis et mouvements populistes, montée qui se dessinait aux USA comme en Europe. Et de désigner ceux-ci par l’heureuse formule de « fascismes en civil ». »

https://diacritik.com/2017/06/15/umberto-eco-populismes-ou-fascismes-en-civil/

Marie Sasseur dit: à

Ur fascisme

« Dans son tres petit ouvrage Reconnaître le fascisme, Eco identifie les traits fondamentaux de celui-ci, en précisant – de façon sans doute un peu exagérée mais pas évidemment fausse – qu’un seul de ceux-là suffit à mettre en place le terreau qui mène possiblement au désastre. »

Jazzi dit: à

« Antonio Sant’Elia, maison à gradins avec ascenseurs extérieurs, 1914 »

Il a tout pompé chez les architectes égyptiens du temps des pyramides, renato !

renato dit: à

À Propos de pomper, puisque nous sommes ici dans un environnement qui se veut cultivé, on raconte que Giacometti était hospitalisé quand un ami lui montra la photo d’une sculpture étrusque qui venait de sortir de l’ombre des réserves. C’était L’ombre du soir, qui exerça immédiatement une grande fascination sur Giacometti (un témoin de la scène parla de fulguration), puis suscita son intérêt au point que, sorti de l’hôpital, il fit le voyage afin de l’étudier.
Brève histoire de la vie ‘moderne’ de L’ombre du soir :
1737, L’ombre est recensée par Anton Francesco Gori dans Museum Etruscum, elle appartenait à Filippo Buonarroti, descendant de Michelangelo ;
1761, entre dans la collection du Musée de Volterra avec la donation Guarnacci ; puis L’ombre retombe dans l’ombre jusqu’au début du XXe (D’Annunzio en parle).

À propos de la fascination immédiate exercée sur Giacometti par cette sculpture, et de l’intérêt que successivement lui porta, j’aime rappeler qu’il était Grison, et que, selon des découvertes archéologiques, dans l’Antiquité les Étrusques et les Rétiques — qui occupaient une partie de l’actuel territoire du canton Grison —, partageaient le même lieu d’origine (une île grecque) et faisaient usage d’écritures très proches.

Il y a aussi une statuette rétique de facture plus grossière que L’ombre du soir, mais conçue selon les mêmes critères esthétiques et formels, et le même processus. Statuette sortie de terre dans le canton Grisons, il y a de là quelques années. Ce qui me semble intéressant dans cette histoire, c’est la relation que Giacometti établit avec L’ombre du soir tout en ignorant ces liens entre territoires et cultures depuis longtemps oubliés.

(Recherches relatives aux relations entre Étrusques et Rétiques : université de Venise)

Au-delà de la fascination exercée par L’ombre du soir sur Giacometti, ce à quoi réellement nous nous intéressons, c’est le fait qu’il ne pouvait qu’ignorer les liens génétiques entre les territoires et les cultures étrusques et rétiques.

Cela dit, on peut se poser la question du plagiat — voir l’usage impropre du mot « pomper » — seulement s’il n’y a aucune élaboration des matériaux, ce qui s’apparente au vol. Tandis que se poser la question dans un cas comme celui-ci trahit une approche plutôt superficielle des processus créatifs — une tirade s’imposerait, mais pas envie de dédier du temps à un argument que quiconque s’intéresse aux faits et aux pratiques des arts devrait maîtriser. Toutefois, puisque la perception de ces faits et pratiques semble parasitée par des drôles de préjugés, voilà une béquille !
Vers la fin du moyen-âge pour quelques artistes, l’étude de l’antique devint un passage obligé. Giotto, qui poursuivait l’évidence et l’immédiateté des attributs et des qualités des formes, lors de son séjour romain, tira expérience en ce sens de l’étude de quelques pièces archéologiques. Presque, tous les artistes de la Renaissance travaillèrent sur l’antique, l’anecdote du faux antique sculpté par Michelangelo en début de carrière est connue. Avec les premières Académies, on peut parler d’institutionnalisation de l’étude de l’antique — étude qui s’est prolongée dans le temps, et personne ne parle de plagiat pour les œuvres créées suite à ces études, car il y a élaboration des matériaux ; comme chez Giacometti, justement. Un ordinaire travail d’artiste, donc.

renato dit: à

P.S., j’avais déjà mis en ligne le post Giacometti, mais ma mémoire historique du blog étant ce qu’elle est…

Janssen J-J dit: à

@jzmn / Avez-vous eu très tôt la crainte de perdre la mémoire ou un désir de mettre de l’ordre dans le chaos du monde et des choses ? /

Bin vidememnt, jzman, c’était les bonnes questions à ne pas poser… Elles conditionnent un travail considérable en ce moment, bien plus qu’une objectivation sur les variations de ma pulsion de lecture inassouvie (jamais un jour de vie sans) que je n’avais jamais réussi à mener à bien. Conséquemment, impossible de répondre sans rendre compte de roman familial au principe de…. Mais aujourd’hui, l’urgence est là hyper consciente d’elle-même dans une lutte acharnée contre des pertes de mémoire récurrentes, le besoin vital et dément de chercher à capturer le passé par les traces de mes listes, d’en revivre les émotions et les contextes datés, plus que les contenus… faire de tout ce matériau brut une nouvelle pâte à pétrir et remodeler, avant que tout cela ne retombe dans la dérision du néant. Quelque chose qui permette de me sentir encore vivant… avec vous aussi, sur cette chaine, et l’espoir vague que ce que je me raconte puisse peut-être renvoyer des erdéliens à quelque expérience semblable, ce goût insensé des livres et de l’écriture gratuits. Et désormais, un brin intéressé, sinon calculé… des prétextes à échanger pour sortir un peu de soi. Merci à celles et ceux qui comprendront cet étrange mouvement, cette faiblesse, cet aveu…, sans trop de moquer. Ou en se moquant… Après tout, la nouveauté c’est que tout cela soit tombé dans le domaine « public ». Définitivement… Il n’y a plus de pacte posthume possible entre Franz et Max, ni entre le Je et le Moi de JJJ. – Bàv (2.5.21_19.35)

hamlet dit: à

« suffit à mettre en place le terreau qui mène possiblement au désastre. »

bof quand c’est moi qui le dis je me fais allumer et quand c’est Eco on trouve ça génial.

c’est évident que la misère et l’humiliation sont les deux mamelles de ce ressentiment qui mène au désastre.

Dieu quel enfonçage de porte ouverte !

pour en avoir une illustration suffit de prendre le métro à Rome ou à Paris pour comprendre que la fascisme représente l’avenir de l’Europe.

Dieu de quels manques de responsabilités sommes-nous coupables pour nous dissimuler ces réalités et se demander s’il faut mettre le fascisme dans les musées alors que ses germes sont là, dans la rue, sous nos yeux !

puck dit: à

pour les trucs un peu plombants, genre prophétiques de l’apocalypse, je préfère « hamlet ».

et alii dit: à

intéressant parce qu’il y a des personnes qui ont très jeunes le désir de « retrouver » LEUR mémoire

puck dit: à

« Predappio déjà, cette commune d’Emilie-Romagne »

ça c’est une des aberrations du découpage farfelu des régions en Italie : cette ville aurait dû être en Toscane.

puck dit: à

« un tel musée du fascisme dans le pays qui l’a vu naitre et prospérer. »

sûr que quand on a un pays qui a la forme d’une botte c’était quasi prédestiné.

puck dit: à

une botte ou une chaussette, d’où l’intérêt de découper les régions horizontalement ça donnait une chaussette à rayures.

B dit: à

J/Drillon

la douleur? d’un seul côté ?

COTE DE QUOI?

Douleur en coup de poignard de l’embolie pulmonaire. Je n’ai jamais été poignardée. Je me souviens de mon seul essai en roller( un rail en dessous de la chaussure) J’ étais tombée sur les genoux et je ne sais pas comment cette douleur fulgurante m’a dissuadée d’aller plus loin. En fait je ne sais pas ce qu’est devenue cette douleur mais j’étais très mal en point. Les douleurs physiques varient en intensité et irradiation selon le point initiale, une histoire de ramifications nerveuses. Lorsqu’elle est intense, elle vous immobilise, et devient insupportable qu’elle concerne le pied ou un bras, le coeur, le poumon… Douleurs viscérales, douleurs osseuses, névralgies, precordiales, rétrosternale… En quoi ça concerne JD?

et alii dit: à

il faut la paire !

B dit: à

Oui, la Corée c’est la botte du père Noël.

B dit: à

La Russie, sa hotte.

B dit: à

La Chine, la liste des enfants réunis.

B dit: à

La Hongrie, un apprenti aidée par la Pologne.

B dit: à

La Bavière, un confetti de la fête nationale sociale socialiste. Que des pays qui votent à gauche!

B dit: à

Droite ou gauche, ça ressemble à un terminus frigo bien qu’on nous réchauffe à coup de carbone. Après, généralement, après les morts,les,arrestations, les lois délétères, les libertés enfermées, les contrôles, les privations, il faut tout reprendre à zéro. Et c’est reparti pour un grand tour.

hamlet dit: à

sans oublier la douleur morale, cette douleur qui saisit l’âme lors de ces brefs moments de lucidité où l’on voit le monde tel qu’il est, a été et sera, l’on ressent alors toutes les souffrances, les cris de ces enfants le regard perdu assis au pied des parents que l’on vient d’assassiner sous ses yeux pour voler quelques billets, où l’on ressent la misère des ces âmes errantes dans l’obscurité… on devine alors que le pire est à venir, alors le poids de cette culpabilité créée dans l’esprit une douleur insupportable… tellement de récits ayant déjà eté écrits se sont perdus dans les limbes du temps, de musées, de témoignages, de larmes, tellement de tout…

Jazzi dit: à

Pour les questions à ne pas poser, vous pourrez toujours compter sur moi, JJJ.
renato les adore, elles lui permettent de puiser dans la vastitude de ses connaissances pour souligner mon inculture illimitée, fruit d’une éducation bâclée.
C’est bien de la peine qu’il se donne : chacun ici le sait, moi le premier…
bàv

Jazzi dit: à

Arrête, hamlet, j’ai peur !

renato dit: à

Maintenant le puck nous fait le redécoupage de l’Italie : le clownesque illimité.

puck dit: à

bàt mon Jazzi, t’es pas inculte mon jazzounet, et pis c’est quoi être « inculte » ?
nous avons pour nous l’intelligence du coeur, n’est-ce pas là l’essentiel, laissons le reste aux autres !

racontpatavi dit: à

Erreur!

Il nous pompe avec un pompeux commentaire!

Marie Sasseur dit: à

« Predappio déjà, cette commune d’Emilie-Romagne »

Bled pourri, mais il faut ne pas oublier Salò.

Marie Sasseur dit: à

La Lombardie , ses milanais…

Marie Sasseur dit: à

@ »une botte ou une chaussette, d’où l’intérêt de découper les régions horizontalement ça donnait une chaussette à rayures. »

Les régions, voilà une bien une idée qui a du mal à faire sa place en Frankreich.
Et une une idée gaulliste mal assimilée par ceux , légitimes, qui se réclament de ce patriotisme.
Que viennent reprocher Pecresse et ses pass Navigo, ou X. Bertrand et ses « réseaux « , ou encore Jacob, cet intérimaire, a un président de région en exercice qui se bat contre le fascisme ?
De ne pas préparer leur présidentielle.

From PACA, best regards.

B dit: à

Là, nous avons un diplomate européen assez patient qui peut être se profile, centre droit? Droite chrétienne? En tout cas un libéral avec une expérience des négociations, une culture politique incontestable, de l’âge mais pas trop et discret.

B dit: à

La France est une petite région du monde, j’ai bon?

Marie Sasseur dit: à

@avec vous aussi, sur cette chaine, et l’espoir vague que ce que je me raconte puisse peut-être renvoyer des erdéliens à quelque expérience semblable, ce goût insensé des livres et de l’écriture gratuits.

Avec tes gros sabots, dondaine, certains ont répondu à l’appel. Lol.

B dit: à

Pas mal pour un médecin, eut il fallu qu’il pérégrine en Inde afin de modifier sa vision du contage, cherche-t-il à gagner ou conserver ses voix pour les prochaines? Avec ce recul sur ce phénomène habituel et pandémique il est vrai que barrer et naviguer est une plaisance.

Jean Langoncet dit: à

(je vous offre un verre dès que possible > the next big thing)

et alii dit: à

Le Groupement de Réflexion et d’Action pour l’Animal organise depuis 2005 la retraite des animaux de laboratoire, les confiant à un réseau de structures adaptées (refuges, aquariums, etc.). L’association assure avoir sauvé plus de 4.500 animaux de l’euthanasie. Actuellement, plus de 150 unités de recherche ont rejoint la démarche afin de donner une seconde vie aux animaux de laboratoire. Elles consacrent des moyens humains et financiers pour permettre cette retraite, souligne l’association. Cette dernière souhaite d’ailleurs une évolution du cadre réglementaire en vigueur afin d’établir un financement efficace de la réhabilitation des animaux de laboratoire. « La retraite des animaux de laboratoire est une chaîne de solidarité entre les chercheurs, les associations de défense animale et les adoptants. On ne peut agir les uns sans les autres, remarque Marie-Françoise Lheureux, présidente fondatrice du GRAAL. Il manque aujourd’hui une pierre à l’édifice : un financement pérenne et efficace qui permettrait d’offrir un toit aux animaux éligibles, sans peser trop fortement sur la recherche française ».
https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/350-animaux-de-laboratoire-proposes-a-l-adoption_153852

B dit: à

renato, quelle horreur, pensez vous que le modèle ait réellement existé, quelle est l’histoire du tableau?

B dit: à

Vous n’auriez pas une clope, j’en suis démunie et je me retiens d’aller cambrioler le voisinage avec coup et blessures volontaires.

B dit: à

Coups, un seul ne suffit jamais.

B dit: à

Marie s’est inscrite d’avance à une université d’été, du coup elle décide l’histoire politique du pays. Notre pays a-t-il jamais eu une politique historique? Peut être mais ça date un peu.

B dit: à

Révise. Mes excuses.

Marie Sasseur dit: à

« Salò, au nord de l’Italie. Un beau ciel bleu, la quiétude d’une ville de 10 500 habitants, et l’ombre de Mussolini. Le dictateur est citoyen d’honneur de la commune depuis 1924. Au mois de janvier, un groupe de conseillers municipaux d’opposition ont déposé une motion pour lui retirer ce titre, mais la majorité de droite, soutenue par une conseillère membre de La Ligue (parti populiste de Matteo Salvini), l’en ont empêché. »

https://fr.euronews.com/2020/02/15/l-italie-mussolini-et-les-stigmates-de-la-republique-de-salo

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