de Pierre Assouline

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Le regard de l’exilé est plus aigu

Le regard de l’exilé est plus aigu

Quand il dit « nous », de qui parle-t-il au juste, Georges-Arthur Goldchmidt ? Plus ce traducteur, essayiste, électron libre, écrit et publie, moins on sait. Plus encore dans son dernier livre L’Exil et le rebond (88 pages, 12 euros, éditions de l’Eclat). La conception en est déjà remarquable. Le lecteur doit se frayer un chemin entre deux textes qui alternent et s’enchevêtrent : une réflexion à 90 ans sur sa vie, ses rencontres, ses écrivains, la langue, la poésie, la traduction (Kafka, Nietzsche, Handke, Benjamin,Büchner, Stifter) ; une autre plus personnelle et réminiscente sur la condition de l’exilé. La première est composée en romain, la deuxième en italique. De la tension entre ces deux caractères est né la ligne directrice un peu foutraque, comme toujours avec lui, de cette méditation aux éclats étincelants.

Il ne suffit pas de la présenter comme un écrivain français d’origine allemand, de rappeler que les siens lui firent quitter l’Allemagne de sa naissance à 10 ans en 1938  pour les raisons que l’on imagine ou de préciser qu’il est devenu l’un des meilleurs traducteurs aussi fin et précis en français qu’en allemand. La patte GAG, son comique acronyme, se reconnait en moins d’un paragraphe : liberté de ton, néologismes tordants, goût de la digression, ironie ravageuse etc, du moins dans ses propres livres (La traversée des fleuves et surtout l’admirable Le Poing dans la bouche). Eu égard à son âge canonique, à laquelle sa vivacité d’esprit et son goût de la polémique ne correspondent pas, on se doute qu’il revient souvent sur des sujets abordés ici ou là dans l’un de ses nombreux livres ou articles, mais qu’importe. Car il le fait différemment, en revivifiant son goût intact de la formule : « Personne n’est à l’abri de l’Histoire »… L’Allemagne n’est pas de tout repos »… « …Le Monde d’hier de Zweig, une sorte de vue en coupe du génie européen… »

GAG, né dans une famille juive mais baptisé à la naissance dans la communauté évangélique protestante de son village (Reinbek, près de Hambourg), est du genre à enfoncer le clou, encore et encore s’agissant de la grande faute allemande, celle qu’aune culpabilité ne parviendra jamais à absoudre, et sous sa plume il faut entendre « jamais » comme exact synonyme de « jusqu’à la consommation des siècles ». La faute ? L’élimination systématique des Juifs, des tsiganes, des homosexuels, des malades mentaux et des enfants déficients par les nazis. Après avoir pratiquement tout lu sur la question (et il y en a, surtout en allemand), il juge le caractère criminel de ces faits historiques aussi « inexplicable » qu’« exorbitant ».D’ailleurs, il en fait un tout, refuse de distinguer entre eux et récuse le terme « shoah » pour lui préférer celui d’ « Extermination » qui les met tous sur un même plan, même s’il n’en allait pas ainsi dans l’esprit de l’Exterminateur. Pour autant, GAG ne se prive pas d’avancer son explication. Au passage, il reprend la vieille antienne selon laquelle la plupart des historiens et essayistes sont dans l’erreur de jugement faute d’avoir vécu cet événement : mais alors, on fait comment avec la guerre des Gaules, les invasions barbares, etc ? cela revient à saper par principe tout démarche historienne… Mais il le dit à sa manière, discréditant par avance « toute explication qui ne passe par le vécu du corps », à commencer par le ressenti des événements par le témoin. Faut-il avoir vécu les choses de l’intérieur pour être doté de ce léger surplus d’intuition qui permet de saisir l’insaisissable ? En tout cas lui en est convaincu.

Ses réflexions valent surtout par la liberté que l’auteur s’accorde pour resserrer sur tel ou tel point connu mais négligé par d’autres, auquel il  ne cesse de revenir pour en tirer des conclusions inédites. Par exemple le transfert partiel de la capitale de Bonn à Berlin. Ou la trace laissée dans la mémoire allemande par le mouvement politique et religieux des Baptistes de Münster (vers 1530) qui mêla intégrisme radical et liberté totale. Ou encore le fait que l’Allemagne soit le seul pays d’Europe occidentale dont le nom ne soit pas une désignation géographique ou ethnique : Deutsch-land : « le pays du peuple ». Un pays vieux de cent cinquante ans à peine marqué de manière indélébile par une parenthèse d’une dizaine d’années dominée par le crime absolu « dont la mémoire allemande ne se débarrassera jamais ». Il y revient encore et encore, ce qui est d’autant plus étonnant que son texte souffre d’un tic d’écriture : « Comme chacun sait … », avec des variantes : « Comme déjà dit… », « Tout cela est bien connu et pourtant… », ce qui produit parfois un effet savoureux : « … Martin Heidegger qui fut, on le sait, le militant nazi par essence », alors qu’il sait parfaitement que la question est controversée.Goldschmidt-12

On s’en doute, GAG revisite à sa manière, si entrainante et si séduisante car incontrôlable et inattendue, les grandes valeurs et les grands principes qui ont fondé ce pays : le deutsche Sonderweg (le destin allemand), la mission de régénération morale dont il s’est voulu dépositaire, civilisatrice sans être universaliste, un grand écart permis par la nature même de la nationalité allemande fondée sur le droit du sang  (filiation : un allemand est celui qui a des ascendants allemands) et non sur le droit du sol (lieu de naissance) ; l’irréductible opposition à Rome, que Luther a incarné bien qu’elle commença bien avant, la fameuse devise Los von Rom (« Détachons-nous de Rome ») étant selon lui « une autodéfinition de la germanité ». De fait, toute une littérature témoigne de ce que l’authenticité germanique ne cesse de s’apposer à la corruption romaine qui ne cherche qu’à l’humilier.Encore faut-il entendre « authenticité » sans jamais le dissocier d’une certaine pureté, de la virginité, de la puberté tardive.

 Goldschmidt insiste beaucoup à juste titre sur la soumission à l’autorité mais curieusement use très peu de la notion d’ « obéissance », pourtant fondamentale dès le plus jeune âge à l’école jusqu’à l’armée et au-delà, la Pflicht ou la notion de devoir dans son acception luthérienne, obligation imposée d’en haut à laquelle nul ne peut se soustraire. Cela nous vaut un retour sur les châtiments corporels, notamment le fouet ou la tige de bambou en usage encore dans les années 70, un retour car il avait déjà consacré un livre qui scandalisa à la volupté de la fessée, de profondes tendances masochistes se mêlant à ses pulsions érotiques. Il y revient dans l’évocation de la honte et de l’humiliation nées de la fessée publique « au moins déculottée », éprouvée à 17 ans comme une forme de naturalisation. Il n’y a pas que l’élève Törless en ses désarrois.

Il y évoquait la délicieuse honte, bientôt sublimée, magnifiée, transcendée, institutionnalisée par le règlement des pensionnats et internats, dans un bain de sang, de larmes et de supplications, la nudité en public, pantalon aux chevilles, s’ajoutant à l’avilissement. Fouet aristocratique, martinet des familles, badine de bambou : qu’importe l’instrument, pourvu qu’on ait l’extase, l’ivresse, la jouissance, lesquelles ne viennent que par cette douleur-ci sur ce corps-là. Car, tout disgracié qu’il soit, il le croit prédestiné à être flagellé ; même la directrice en est convaincue. Son cas est d’autant plus complexe que, bien que considéré comme non-aryen par le pouvoir, il se tient pour un faux-juif et un vrai chrétien vicieux. L’opprobre ne lâche pas ce garçon qui ne s’intéresse pas aux filles mais que les filles aiment bien ; car, à l’indignité de ce vice se superpose une autre : celle de la langue allemande « qu’il portait en lui comme une maladie honteuse » dans la France de l’après-guerre. Cette fois, dans son dernier livre, plus calme, il invite plutôt à découvrir un roman de Theodor Fontane Le Stechlin.

 « C’est l’enfant puni qui fait si longtemps le fond de l’imaginaire allemand »

A croire que tous les auteurs allemands ont porté en eux ce genre de visions d’enfance et que ce qu’ils ont écrit n’a été qu’une tentative pour les dissimuler. A croire que le châtiment corporel serait le prisme idéal pour envisager la fiction outre-Rhin. Une vision que l’on pourra juger pour le moins exclusive. Toujours est-il que de sa névrose iI fait de la littérature, lui l’étranger permanent, ici et là-bas, définitivement heimatlos, sans-patrie plutôt qu’apatride, Français d’adoption qui ne cesse de revenir vers une Allemagne qui ne veut pas de lui, de plus en plus chez et de moins en moins à sa place. De cet enfant châtié aux mouvements de jeunesse des Wandervögel (« oiseaux-migrateurs »), il n’y a qu’un pas, et de ces sortes de scouts germaniques au rôle du châtiment corporel dans la mise en œuvre du national-socialisme, il n’y a qu’un autre que GAG invite naturellement à franchir tant les passerelles lui paraissent évidentes.

 Mais si fécondes soient ces réflexions « en romain » sur la vraie nature de l’Allemagne, il nous attache peut-être davantage encore par ce qu’il dit « en italiques » de la condition de l’exilé tel qu’il la ressent. Encore faut-il deviner d’où il parle, ce franco-allemand à qui rien de ce qui concerne l’Allemagne n’est étranger et qui n’aura eu de cesse au cours du dernier demi-siècle de faire comprendre l’âme germanique en français aux Français. Mais le sait-il lui-même ? Il parle très bien du renoncement au lieu natal et de l’abandon de la mère, de la douleur de l’absence et de celle née de la séparation dès le pensionnat. Rappelez-vous Le Ruban blanc de Michaël Hanecke, même si, dans ce cas, la punition n’entraîne pas la moindre jouissance mais, au contraire, une rébellion collective contre un système, gouvernée une volonté de vengeance : dès les premières séquences, dans ce village d’Allemagne du nord tout imprégné de rigueur luthérienne à la veille de la première guerre mondiale, déjà, la faute, le châtiment ; et, à l’instant d’asséner les dix coups de verge rédemptrice sur les fesses de son fils, le pasteur qui assure malgré les hurlements annoncés :

« Ces coups nous feront plus mal qu’à vous. Mais une faute ne peut rester impunie si nous voulons vivre dans une estime réciproque ».

Goldshcmidt ne voit pas de meilleur mot pour exprimer ce chagrin-là, celui du pensionnaire en dressage, que Heimweh, maladie d’enfance dont certains ne se remettent jamais ; et là, on sent bien tout le poids du ressenti…A 90 ans, il y a encore en lui de cet enfant aux cheveux gris, pour reprendre le titre d’un de ses livres puisé chez Holderlin. Français par l’esprit, Allemand dans l’âme, Georges-Arthur Goldschmidt n’est jamais aussi sarcastique, insolent et ravageur que lorsqu’il dénonce ce qu’il considère être les fausses gloires allemandes qui abusent si bien les Français. Jeu de massacre : les philosophes Heidegger, sa bête noire, coupable de nazisme et de « profondeurs creuses » et Peter Sloterdijk qui « éblouit et leur en met la vue », le peintre Anselm Kiefer « malin comme un singe, qui sait exactement ce qu’il faut leur servir »…

L’Allemagne selon son coeur, un pays qu’il adore haïr mais dont il ne peut se passer, n’en reste pas moins celui des « possibilités illimitées« et des jeunes résistants de la Rose blanche. A 80 ans, dans le recueil de ses conversations avec François Dufay, il se disait angoissé par la perspective de la solitude associée à celle de la clochardisation. Dix ans après, son fils Jean-Philippe Goldschmidt ayant entre temps tragiquement disparu (il fut peut-être le plus illustre commentateur de ce blog sous le pseudonyme de Montaigne à cheval), il semble toujours en proie au sentiment illégitime de son existence. La peur de la mort qui s’annonce, il l’appréhende en traducteur, toujours, faisant la part des choses entre « der Todt » (la mort) et « das Sterben » (le mourir).

Il y a des années de cela, la collection Fiction&Compagnie au Seuil lui avait demandé, comme à d’autres : si vous deviez écrire une sorte d’autofiction dans laquelle vous donneriez un autre nom que le vôtre à votre personnage, comment l’appelleriez-vous ? Il a longuement ruminé la chose avant de choisir de l’appeler Arthur Kellerlicht (« rat de cave »). Cela saute à la figure dès la première page et on ne peut se défaire de cette image de haine de soi jusqu’à la fin de l’histoire de ce “sursitaire toujours coupable” .

Doublement exilé de sa langue natale, langue nazifiée en Allemagne et langue persécutrice en Europe occupée, Georges-Arthur Goldschmidt aura au fond forgé au plus profond de son identité d’exilé, d’exclu et de rejeté, toute son énergie de la désobéissance. C’est bien de là que lui vient ce tempérament de rebelle. Un adepte du pas de côté mais qui ne s’embarrasse pas de sur-moi. In fine, il lance ses fusées sur d’autres cibles que l’Allemagne et les Allemands : l’Europe « en voie de crétinisation » enchantée de se soumettre dans un avenir proche devant les menaces des « viva la muerte de l’islamisme radical et de l’extrême-droite », le globish pompeusement articulé par les technocrates européens comparé au massacre de la langue de Goethe par la LTI de Goebbels. C’est peu dire qu’il est pessimiste. Il se demande même si le suicide de l’Europe amorcé en 1933 ne va pas se concrétiser sous peu. Peu lui importe de passer pour un Cassandre, il en a entendu d’autres. Persuadé qu’un exilé porte sur « ses » pays un regard d’une bien plus intense acuité que ne le pourra jamais un local, un natif, national ou un sédentaire de ces même pays, il se fait un devoir par gratitude d’alerter son pays d’accueil du danger encouru.

« L’exilé a peut-être pour ultime avantage de démasquer la servilité »

Mais il ne suffit pas qu’il s’accorde à lui-même cette liberté : encore faut-il que la société le lui permette. En France, GAG compte sur la laïcité pour la lui garantir. Mais pour combien de temps encore ? Ce sera pour un autre livre et probablement par un autre auteur. Un autre exilé ?

(Photos Passou et D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Essais.

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commentaires

766 Réponses pour Le regard de l’exilé est plus aigu

rose dit: à

L’ironie ravageuse, celle de MàC un commentateur au milieu des autres, pétulant, pétillant, rabelaisien.

William Legrand dit: à

Bon, Passou, je répète : cliquez su La République du jazz !

Petit Rappel dit: à

l’opposition à Rome décadente, ou, variante byzantine est précisément développée autour des années 1930, notamment dans les Oeuvres de Siegfried Wagner, qui caricature son père dans Le Tilleul sacré, et autres productions bayreutho-opératiques. l’Histoire se joue d’abord en tragédie, puis en comédie disait l’autre…
Bien à vous.
MC
MC

et alii dit: à

un titre à retenir:
exclu le juif en nous de JLNancy ed Galilée
bonsoir

christiane dit: à

Emue… C’est beau de les avoir réunis, ici.
Billet magnifique pour aborder son dernier livre paru.
Dans un d’eux que j’ouvre souvent Une langue pour abri, ces lignes :
« (…) chaque fait est raconté autrement par chacun des témoins, de même que le même paysage n’est pas peint par Monet de la même manière que par Renoir. la bataille de Waterloo de Stendhal n’est pas celle de Victor Hugo ni celle d’Erckmann Chatrian. La mémoire ne se partage pas et pourtant elle est commune à tout le monde. Je ne peux reconnaître ma mémoire que par celle des autres, il me faut leur témoignage pour que je sache que c’est bien la mienne. (…) Nous avons vécu dans le même temps et tout dut-il être dissemblable, ce même temps nous unit. » (p.7et 8)

Paul Edel dit: à

Peter Sloterdijk est passionnant et mérite pas un tel jugement

Jazzi dit: à

« C’est l’enfant puni qui fait si longtemps le fond de l’imaginaire allemand »

Ce n’est pas l’impression que l’on a en lisant Thomas Mann…

raymond dit: à

Quel beau billet! Evidemment il faut être germaniste pour un peu aimer en tout cas cet univers pour penser avec Passou que GAG est un homme déchiré, ravagé, dévoré par sa passion du PONT entre latinité et germanité. Ce sont deux mondes vécus par un seul homme à l’intérieur de sa psyché. Le traducteur que je suis s’émeut, s’anime, se perd, s’interroge, reconnaissant envers Passou d’avoir fait le pas de trop, le pas du Rhin, le pas fabuleux de deux patries opposées et fraternelles – j’y crois vraiment – oh qu’on nous donne enfin des mots, du langage, double s’il vous plaît, nous n’en pouvons plus de cette atmosphère méphitique, aidez nous, la littérature peut peut-être nous décorer la porte qui mène à l’enfance du : »Seid umschlungen Millionen!’ (embrassez vous millions d’êtres).

Delaporte dit: à

« Mais il ne suffit pas qu’il s’accorde à lui-même cette liberté : encore faut-il que la société le lui permette. En France, GAG compte sur la laïcité pour la lui garantir. »

Si et seulement si cette « liberté » est celle de la « liberté de conscience », seule définition ouverte à mon sens de la laïcité. A ce titre, les religions n’en forment pas un obstacle intangible – bien au contraire !

Ed dit: à

« C’est l’enfant puni qui fait si longtemps le fond de l’imaginaire allemand »

Je suis d’accord avec Jazzi. L’imaginaire allemand n’est pas si empreint de culpabilité que les vainqueurs de la guerre veulent le croire.

Beltegeuse dit: à

Delaporte, les religions actualisées ne forment plus de réels obstacles à la liberté de conscience , encore faudrait il qu’elles le soient. Les courants intégristes viennent fleurir jusqu’à l’église de Rome et sont pour les croyants, les brebis qui ne veulent pas s’égarer des guides spirituels. Conscience , esprit, l’esprit vient visiter la conscience où est ce la conscience qui parviendrait à réformer l’esprit.

Phil dit: à

Les baptistes de Münster sont brillamment évoqués par Yourcenar dans « L’oeuvre au Noir ».
Ed, avez-vous lu Goldschmidt ? Sa famille venait de Hambourg, sa mère conservait le sapin de Noël jusqu’au mois d’août. Mann, c’était Lübeck et le Brésil de ses gênes récessifs, préféré à la judéité qu’il ne (mé)prisait pas, pour rendre soluble la férule prussienne autant honnie qu’admirée.

christiane dit: à

@raymond dit: 19 juillet 2018 à 23 h 15 min
Superbe commentaire !
« Le départ étant devenu inéluctable du seul fait d’être né, sans qu’on l’eut voulu le regard prit une précision et une mise au point soudaines. Tout ce qui jusque-là : maison, jardin, parents, tout ce qui était resté inaperçu, comme une sorte d’évidence naturelle, se mit soudain à prendre forme, (…) comme si la perspective du départ – d’où le savait-on – était un départ à jamais.(…) C’est la vie entière qui sera marquée pour toujours de la césure de la séparation laquelle orientera à jamais toute forme de perception qui aura toujours en arrière-plan, comme une sorte de grille inconsciente, ce dont elle fut séparée.
Le Heimweh, le « mal du pays », sera à la base de la perception. » (P.25) Une langue pour abri.
Oui, « déchiré ». Une transmission qui s’est perpétuée du père au fils…

lulu dit: à

vous avez évoqué ,ainsi que Phil ,les Baptistes de Münster .Je me permets de signaler le passionnant album de Vandermeulen et Ambre  » La passion des Anabaptistes »

christiane dit: à

@Beltegeuse dit: 20 juillet 2018 à 7 h 06 min
Pour vous, Bérénice, du même livre de G-A.Goldschmidt (p.55) :
« (…) le pasteur Trocmé qui, au Chambon-sur-Lignon, fut l’un des organisateurs du salut de nombreux enfants condamnés à mort parce que nés. Le protestantisme français joua un rôle fondamental dans l’élaboration de cet esprit de résistance et de raison à la base de la laïcité. (…) l’esprit de résistance qui conduisit tant de gens à en cacher d’autres au risque de leur vie. »

Pat V dit: à

les philosophes Heidegger, sa bête noire, coupable de nazisme et de « profondeurs creuses » et Peter Sloterdijk qui « éblouit et leur en met la vue », le peintre Anselm Kiefer « malin comme un singe, qui sait exactement ce qu’il faut leur servir »…

Là il y a de quoi dire! 😉
Là est l’ essentiel.

christiane dit: à

J’espère que Pat.V; et Paul Edel nous en diront un peu plus.
En attendant, je ressors un autre livre autobiographique de G-A. Goldschmidt La traversée des fleuves où dans les dernières pages il écrit cette confidence émouvante :
« Mais rapidement la littérature me parut dérisoire face à l’étonnement de vivre de mes deux fils. Ce sont eux qui donnèrent sens à tout le reste. Ils me prolongeaient dans le futur, faisant glisser avec eux et, à leur tour, par leurs propres enfants la continuité du temps. (…)
Et pourtant, au fur et à mesure que je vieillis, ma survie me semble de moins en moins légitime et de plus en plus exaltante. C’est le hasard qui m’a jeté dans celui que je suis, dans cet étrange « soi » qu’on trimballe une vie durant, inmettable, suspect, resquilleur, car d’où vient-il qu’on en ait réchappé ? On est rempli à la fois de la honte de la survie toujours présente et de l’émerveillement d’être là et de profiter de tous les moments d’exister. »

Jacques R. dit: à

Jazzi dit: 19 juillet 2018 à 22 h 46 min
« C’est l’enfant puni qui fait si longtemps le fond de l’imaginaire allemand »

Ce n’est pas l’impression que l’on a en lisant Thomas Mann…

Très juste et très salubre remarque. Il n’y a pas d’ « imaginaire allemand ». Il n’y a que des imaginaires et il n’y a que des Allemands.

et alii dit: à

survivre:
une analyse de la question de la survivance – notion ayant retenu l’attention de penseurs issus de différentes disciplines tels que Janine Altounian, Jacques Derrida et Georges Didi-Huberman – dans l’œuvre de Sarah Kofman, plus particulièrement dans son récit autobiographique intitulé Rue Ordener, rue Labat, paru en 1994.

Quatre grandes orientations guident ce travail dont l’approche théorique se situe à la croisée de la littérature, de la philosophie, de la psychanalyse, de l’histoire (tant sociale que de l’art) et du juridique. Premièrement, nous nous intéressons à ce qu’implique non seulement le fait d’« échapper à la mort », en observant les moyens mis en œuvre pour y parvenir, mais aussi celui de « continuer à vivre » après l’événement de la Shoah. Deuxièmement, nous étudions les différentes manifestations de « la survivance active de l’enfant en nous » (J.-B. Pontalis) de même que celle de « l’objet perdu » dans le travail de deuil impossible, encore autrement « interminable », qui a pris corps dans l’œuvre de Sarah Kofman. Troisièmement, nous abordons la « survivance » au sens du Nachleben d’Aby Warburg et repérons la trace des autres écrits de la philosophe, elliptiquement condensés dans son récit par la reprise de thèmes, le retour de sujets antérieurement évoqués. Quatrièmement, nous interrogeons la locution pronominale « se survivre » et la portée de ses compléments : « dans son œuvre », « dans son témoignage », « dans les mémoires ».

Parmi les points qui sont analysés en profondeur dans les chapitres de cette thèse, notons les motifs du ressentiment, du double tragique, du pardon et de l’oubli, de la « disgrâce », de la honte et de la culpabilité, ainsi que les différentes modalités de la survivance – la capacité d’adaptation et le rôle des
https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/9694

Jazzi dit: à

Le regard de l’exilé est plus aigu et la peau du fessé est plus sensible. Entre le goût de l’exil et le goût de la fessée, les coeur et c.ul de GAG balancent !

Jacques R. dit: à

faisant la part des choses entre « der Todt » (la mort) et « das Sterben » (le mourir).

 » das Sterben  » ,  » das Leben  » … c’est la même chose.

Jazzi dit: à

Comment définiriez-vous « l’imaginaire français » ?

Jacques R. dit: à

Il n’y a pas plus d’ « imaginaire français » que d’ « imaginaire allemand ». Il n’y a que des imaginaires. Il n’y a que des Français. Au diable les essences, là où elles n’ont que faire.

Jazzi dit: à

Point d’imaginaire global, en effet, Jacques R. Parlons plutôt de tendance, de caractéristique…

x dit: à

Pierre Assouline, une coquille ? je croyais que c’était der Tod (substantf) et l’adjectif tot, mais là ça a un petit côté les Dupondt.
Cependant comme ni Ed ni Paul Edel n’ont relevé le doute me saisit
(Au passage : d’accord sur le grand intérêt de Sloterdijk dont le lecteur n’est pas obligé de faire un maître à penser, en matière d’impôts par exemple)
Et merci à et alii pour les liens.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…d’un texte, à l’autre,…et, les suivants, à venir,…quoi encore,…

…pour en rester, lucide, et en brefs,…à se ressaisir,…à ses A.D.N,…quels qu’ils soient, entremêles,…en désordre,…et à ses coutumes,…

…les solutions, des pensées humaines, restent, véritablement, de la  » pure chimie « ,…et moins philosophale, que bien physique et réelle,…

…les études, de sciences, çà sert, de trop, les pensées comparées, à objectivités  » réduites « ,…

…il, faut, être, très érudit, pour mettre la pensée de GAG,an échec et mat,…

…et, pour faire très, brefs,…les comparaisons,…avec la galvanoplastie simple,…
…1….fils et petites électricités dans un bain ad-hoc,…danger aux cyanures,…

…2….remue-ménage de chimiste littéraire, pour en fin, de compte, ne se retrouver, que  » l’or personnel « , avec ses mérites disproportionnés, à se ressasser, de retrouver, intact, en poids et mesures,…avec soit,…Ah,!Ah,!…

…comme, les élucubrations très savantes de l’arabe, Averroes ( ibn Rushd ),…

…on, y retrouve, en fin, de compte,…ce qu’on y a mit, soi-même,…en zèles divers,…plus, additionner, des déchets à la Pareto, disséminés,…pour se grossir, dans son nombrilisme apatride d’excellences,…

…elle est, bien, bonne,…stratégies titrés,…et, de deux, après, le crime organisé,…etc,…

…les lâchetés germaniques, dresser, les enfants, aux bastonnades, et hypocrites,  » Dieu, avec nous,!… »,…

…marchands, négoces et illuminés, pour l’indépendance, à faire, n’importe, quoi, sur les autres, a se trouver, pleins de prétextes, plausibles,…

…les allemands, des  » juifs  » qui, s’ignorent,…Ah,!Ah,!…à ses Munster,…
…intelligence et ridicule, au laboratoire,…etc,…
…ou son, les vrais grecs, dans tout çà,…
…aux gaufres,…

et alii dit: à

. Horace évoque sa jeunesse gâchée par son précepteur Orbilius, qui lui fit subir toutes sortes de sévices. D’où le terme d’orbilianisme utilisé plus tard pour évoquer l’usage des châtiments corporels. A Pompéi, un vestige montre une scène de flagellation d’un élève récalcitrant : un adolescent nu hissé sur le dos d’un camarade, immobilisé par un autre, sous l’oeil indifférent des condisciples.

C’est pourtant, semble-t-il, par deux auteurs grec et latin que les châtiments corporels infligés aux enfants ont été critiqués pour la première fois. Quintilien (30-100) a dénoncé ces châtiments : « La douleur et la crainte font faire aux enfants des choses qu’on ne saurait honnêtement rapporter et qui, bientôt, les couvrent de honte. C’est bien pis encore si on a négligé de s’assurer des moeurs des surveillants et des maîtres. Je n’ose dire, ni les infamies auxquelles des hommes abominables se laissent abaisser par leur droit de correction manuelle, ni les attentats dont la peur des malheureux enfants suscite parfois l’occasion pour d’autres : on ne m’a que trop compris. » Il semble bien que Quintilien évoque ici, sous l’allusion aux « choses que l’on ne saurait honnêtement rapporter », le fait que, sous l’effet de la peur et de la violence, il n’est pas rare que les sphincters se relâchent et que l’enfant urine et défèque. Quant aux « infamies » commises par les maîtres, il est probable qu’il s’agit d’abus sexuels. Pour Quintilien, le châtiment corporel est un déshonneur, un affront, une punition convenable seulement pour des esclaves. Au lieu de corriger l’enfant, il l’endurcit, et il rend nécessaires, pour le corriger une fois devenu jeune homme, des châtiments encore pires.
https://www.oveo.org/histoire-de-la-violence-educative/

ed dit: à

Phil,

Du tout. En revanche, j’ai retrouvé l’atmosphère hanséatique de Hambourg dans les Buddenbrook. Hambourg/Lübeck, la différence est vraiment minime.

Jacques R. dit: à

la grande faute allemande, celle qu’aune culpabilité ne parviendra jamais à absoudre, et sous sa plume il faut entendre « jamais » comme exact synonyme de « jusqu’à la consommation des siècles »

Pour croire à ça et le dire, il faut croire à l’existence d’une « essence allemande », dont chaque allemand, de génération en génération, participerait. En réalité, cette « grande faute allemande » est la faute de certains Allemands, à une certaine époque. J’aurais été curieux de savoir ce qu’un Willy Brandt aurait pensé de cette conviction de Gag. En quoi les Allemands antinazis comme lui auraient-ils dû se sentir partie prenante d’une faute qu’ils n’avaient pas commise ? Au demeurant, l’Allemagne que le jeune Gag a connue n’existe plus depuis longtemps. Et je ne vois pas pourquoi quoi les Allemands de moins de quatre-vingts ans devraient se sentir obligés de porter le poids d’une faute qu’eux non plus n’ont pas commise. La seule Allemagne qui doive en porter le poids, ce sont les nazis allemands qui l’ont commise, et cette Allemagne-là, le temps l’éloigne chaque jour un peu plus de nous.

Jacques R. dit: à

la grande faute allemande, celle qu’aune culpabilité ne parviendra jamais à absoudre

Cette conception de la faute est proprement révoltante.

Paul Edel dit: à

Jacques R bien d accord avec vous! et ça rappelle la distinction faite par Brecht en 1945 qui ne voulait pas qu’ on punisse l Allemagne entière mais les allemands nazis.

Janssen J-J dit: à

L’imaginaire de la conscience allemande de la faute d’avoir vécu durant (et survécu à) la tragédie nazie est l’horizon indépassable de la « génération de GAG ».
Elle reste également l’horizon indépassable des deux ou trois générations allemandes qui lui ont succédé, sinon de toutes les générations européennes coupables d’avoir laissé se perpétrer l’Extermination.
Qu’on le veuille ou non, tant que le sentiment de « (dé)culpabilité » restera le fond de commerce des religions monothéismes prétendument révélées, il imprègnera longtemps encore tous les registres éducatifs basés sur le besoin systémique de punir les fautes des enfants en croyant faire leur bien.
Qu’on le veuille ou non, la « conscience allemande » malheureuse, juive ou non, réactivée par l’épisode nazi ne s’évacuera JAMAIS des pratiques éducatives générales au châtiment physique… Car ce dont le genre humain a été capable fait qu’il y aura toujours désormais en chacun de ses membres, peut-être enfouie, la possibilité d’un nazi exterminateur de l’autre sommeillant, mais toujours prêt à se réveiller.
Voilà ce que je pense fondamentalement… Et maintenant, gaussez-vous !
BJ à toussent, y compris aux oursons germaniques en peluche.

Jazzi dit: à

Le problème, en effet, n’est pas si simple, qui va de la « culpabilisation » (la honte de GAG) à la « déculpabilisation » (dont la manifestation extrême est le négationnismes) ! Car on pourrait dire, en somme, qu’en 40, tous les Allemands étaient nazis, ainsi que tous les Français étaient pétainistes ? Mais les fils doivent-ils payer indéfiniment pour la faute des pères ? Et sont-ils tout autant en droit de les juger ? Le débat est entre la religion et la laïcité…

Jazzi dit: à

Lorsque l’on clique sur le lien « Montaigne à cheval » du billet de Passou, on tombe sur la nécrologie que ce dernier avait consacré au fils de GAG en février 2017. Parmi les commentaires, JC posait la question : « Qui a tué MàC ? » « Les médecins », lui répond Sergio…

Jazzi dit: à

Lorsque l’on clique sur le lien « Montaigne à cheval » du billet de Passou, on tombe sur la nécrologie que ce dernier avait consacré au fils de GAG en février 2017. Parmi les commentaires, J.C posait la question : « Qui a tué MàC ? » « Les médecins », lui répond Sergio…

Janssen J-J dit: à

11.08 @ ‘la grande faute allemande, celle qu’auCune culpabilité ne parviendra jamais à absoudre’ (Passoul citant GAG)

…cette conception vous révulse peut-être, Jacques R., mais c’est ce que pense GAG depuis toujours… et il a sans doute de très bonnes raisons de penser ainsi.
On ne voit pas en quoi votre jugement de valeur indigné aurait le moindre intérêt dans la discussion qui pourrait s’en suivre. N’extrayons-pas les phrases et les citations de leur contexte, même si l’on n’est pas d’accord avec l’objet de la recension de cenouveau billet C’est en génénal la plaie de ce blog de la rdl… Nous pourrions tout aussi bien objecter à paul edel que la phrase de brecht mise en évidence est d’une stupidité sans borne, s’il on voulait rétrospectivement l’absolutiser pour cause de grande lucidité. A cette époque, en effet, que pouvait bien signifier un « nazi allemand » ?… Autant se demander ce que signifiait un « pétainiste français ».

Jazzi dit: à

« que pouvait bien signifier un « nazi allemand » ?… Autant se demander ce que signifiait un « pétainiste français ». »

La frontière est indéfinissable, en effet, JJJ. Et nous, qui n’avons pas vécu avec nos corps à cette période, que pouvons-nous en comprendre, nous dit GAG ?

christiane dit: à

Jazzi – 11h53
Merci. e relis ce fil, émue.
On trouve aussi ce commentaire de MàC :
« L’étoile c’est bien sûr le peuple ju.if, et quand on chemine à Prague dans le « Zidhowi Hrbitov », le cimetière ju.if, on y pense. Une étoile dont les fils sont cassés : au fil des générations quelque chose s’est brisé : la transmission ne fonctionne plus comme avant. Et le monde d’Odradek tourne comme un cabestan devenu fou… Odradek , c’est la métaphore inquiète du peuple ju.if. Les yeux atrocement terrifiés qui regardent tout autour d’eux les enfants partir… Kafka n’a rien à voir avec le naz.isme, évidemment, mais il y a quelque chose chez lui, une sorte de voix éraillée à force d’avoir hurlé intérieurement de peur…
Au fond, Kafka, c’est l’antipode absolu de Flaubert, lui qui gueulait dans son pavillon de Croisset. Kafka ne gueule pas, il hurle une douleur que seule, bien plus tard, Marguerite Duras aura comprise…
On ne PEUT PAS vivre sans Kafka. »
Montaigneàcheval – juin 21, 19 :29

(J’ai rajouté des points dans les mots pouvant être arrêtés par le robot de la modération. Ils n’existaient pas dans le commentaire de MàC.)

Jazzi dit: à

Ni coupables ni innocents, nous ne pouvons être que vigilants…

Pat V dit: à

Vraiment bon ce JJJ. qui s’ instaure de lui-même comme dame patronnesse de ce blog! 😉

Il parait quand lmême possible de critiquer et d’ approfondir cette culpabilité masochiste du célèbre GAG, non?

Jazzi dit: à

On note aussi un émouvant salut d’Oursivi à MàC, dans les commentaires, Christiane, et une étrange mise au point de SMDR !

Pat V dit: à

Je ne sais qui est ce Màc ( Montaigne à cheval), mais à chaque énonciation de son pseudo et sa traduction, on en est à penser à un steak à cheval et cela devient obsédant à la fin!

Jazzi dit: à

Cette « culpabilité masochiste » de GAG va jusqu’au sadisme, Pat V. C’est ainsi qu’il tient à « nous prévenir » de la fin inéluctable de la culture européenne !

Jazzi dit: à

« L’exilé a peut-être pour ultime avantage de démasquer la servilité »

Il doit bien exister aussi des exilés serviles, non ?

Jazzi dit: à

La photo de Passou, en ouverture du billet, est chargée en symboles ! Un peu trop, peut-être ? On passe de Qatar Airways au Paris du circuit des Invalides !

ed dit: à

« La photo de Passou, en ouverture du billet, est chargée en symboles ! Un peu trop, peut-être ? On passe de Qatar Airways au Paris du circuit des Invalides ! »

Elle résume bien notre époque, trop bien peut-être. Et cette fois-ci, pas de culpabilité (à tort ?).

Jazzi dit: à

Les deux personnages de la photo illustrent bien les craintes personnelles de GAG, Ed : « A 80 ans, dans le recueil de ses conversations avec François Dufay, il se disait angoissé par la perspective de la solitude associée à celle de la clochardisation. » !

Janssen J-J dit: à

12.07 @ s’instaure de lui-même comme dame patronnesse de ce blog!
Merci pour cette saillie en clin d’oeil, M. Pat V. Il faut bien que quelqu’un se dévoue depuis l’éviction de lvdlb.
En allant sur les commentaires ayant suivi le billet de Passoul sur Màc, j’ai remarqué avec stupéfaction que 3 intervenants l’avaient déjà suivi dans l’au-delà : Odradek, Sergio et Oursivi. A quand notre tour ?

Clopine dit: à

Euh… Je voudrais parler d’autre chose, mais c’est « l’enfant puni au fond de l’imaginaire allemand » qui m’a entraînée… Donc il y a (quand même) un petit rapport…

C’est à propos de La nuit du Chasseur. Encore, allez-vous soupirer. Ben oui. Quand je me mets à divaguer (et ce film-là, précisément, m’a toujours fait divaguer), ça ne s’arrête pas comme ça, comme on appuie sur l’interrupteur pour éteindre la lumière. Disons que c’est plutôt de l’ordre d’une vieille locomotive, genre Pacific 231, rentrant au dépôt de Sotteville-lès-Rouen : il y faut du temps, des bruits d’essieux fatigués, des freins qui grincent et quelques fumerolles…

Je repensais à la confrontation Powell/John, et je me disais qu’au delà du « serial killer », du fauve et de sa proie, du crime et de l’innocence, il devait y avoir encore un ingrédient, moins criminel, plus quotidien mais tout aussi dramatique, et relevant de l’inconscient collectif : le rapport entre le beau-père et l’enfant.

Tout aussitôt, des noms surgissent : Dickens, bien sûr, car David Copperfield s’enfuit lui aussi devant la même figure de beau-père que Powell, et Bergmann, car la similitude avec Fanny et Alexandre est encore plus frappante – à cause de la bible « dévoyée », ici et là, devenue paravent à l’oppression, et le rôle de grand frère protecteur dévolu au petit héros dans les deux cas, et aussi parce que la détestation du beau-père et l’acuité du regard qui débusque la fausseté de la posture religieuse s’étendant du beau-père à la « foi » qu’il revendique. Dans la Nuit du Chasseur, arrivé en sûreté chez Rachel, John ne peut supporter la vue de la bible entre les mains de sa bienfaitrice et sort sur la terrasse ; et ce ne sera que lorsque Rachel aura « lâché » le livre que John osera lui caresser timidement la main.

Chez Thomas Hardy aussi la relation entre le père et le fils est aussi soumise à l’épreuve de force. Mais, au moins dans « Jude l’obscur », il ne s’agit pas d’un beau-père, ou d’une religion (trop) dévoyée, mais de la stupidité d’un père qui croit sincèrement que battre son fils lui fera retenir ses leçons.

Non, je ne vois que la trilogie Dickens-Bergmann-Laughton pour avoir à ce point de précision exploré cette piste-là : la haine du beau-père pour le fils d’un mort, la contagion qui pousse le fils à assimiler à la religion la détestation et le dévoilement du « vrai » chez le bourreau chargé de l’autorité paternelle…

Mais peut-être y’en a-t-il d’autres ? Bah, cette trilogie-là suffisait bien à dresser les traits si justes de cet archétype : le nouveau mari de la mère cherchant à éliminer les enfants de l’ancien. Comme les fauves assassinant les portées précédant leur arrivée dans les hordes…

ed dit: à

Ah ! Enfin quelqu’un qui cite Thomas Hardy sur ce blog. C’est pas trop tôt !

Jazzi dit: à

Odradek l’avait précédé, JJJ. Soyons précis, aurait dit Sergio !

P. comme Paris dit: à

Et pour la marâtre, Mâme Clopine ?

Paul Edel dit: à

Voici le point de vue de l’écrivain dramaturge Botho Stauss, né en 1944 (la « « chance chronologique comme dit l’autre…) dans son texte « Couples, passants » publié en Allemagne en 1981 et traduit excellement par le regretté Claude Porcell, pour Gallimard en 1983.)

« Nous ne vieillissons qu’en décrivant des cercles toujours plus larges de mémoire autour de notre unique lieu de naissance, le national-socialisme allemand. La distance s’accroît, mais jamais nous n’échapperons à cette détermination concentrique. Ceux qui sont issus du grand débordement du siècle ne connaîtront jamais une seule phase de leur vie où ils n’aient chaque fois un rapport intérieur à cette origine, qui est le véritable centre secret, la prison même de tous les efforts de leur esprit, et de leur âme. (..)-
Sur un point surtout nous sommes remplis, bien allemands là encore, d’une sorte de besoin faustien de connaissance :nous voulons absolument savoir quel est le centre qui a un jour rassemblé non pas les éléments du monde, mais les Allemands. Mais nous ne répondrons jamais avec assez de clarté, et continuerons donc à poser toujours la question sous une forme nouvelle. L ‘appréciation, variant avec l’expérience individuelle de la vie, et la perception de cette chose qu’il nous est impossible d’appeler simplement l’enfer ; de cette chose qui ne cesse de nous échapper dans les limites que dessinent tantôt une intime parenté, tantôt une inaccessibilité démoniaque- cette mémoire qui ne s’apaise pas au bout d’une vie entière. »

Jazzi dit: à

« le nouveau mari de la mère cherchant à éliminer les enfants de l’ancien. »

Moi, ça me fait plutôt penser à Baudelaire et à Sartre, Clopine, se voyant ravir l’amour exclusif de leurs mères et passer du Paradis à l’Enfer !

Jazzi dit: à

« « Nous ne vieillissons qu’en décrivant des cercles toujours plus larges de mémoire autour de notre unique lieu de naissance, le national-socialisme allemand. »

Pas sûr que ce phénomène soit propre au national-socialisme allemand, Paul ? Moi qui suis venu à la conscience à la naissance de la Ve République française, je subis le même effet ! Pas vous (toi et les autres) ?

Soleil vert dit: à

Jazzi dit: 20 juillet 2018 à 13 h 19 min

Je suis français et non allemand, mais quand en 1972, au lycée Chaptal, la prof d’allemand essaya de nous sensibiliser sur l’absurdité du mur de la honte, j’ai répliqué que la honte était surtout dans ce qui avait provoqué sa construction. Un seul élève m’approuva. « From Weimar to Auschwitz » voilà un des actes fondateurs de mon incompréhension de l’homme.

Janssen J-J dit: à

@ P… comme Paris. J’ai fini par lire les Pierres Sauvages très récemment, dont nous avait si bien parlé Ch., depuis sa fort grande sagesse et riche culture. Je voulais donc remercier la descendance de Fernand Pouillon, puisque vous en êtes le neveu, je crois. C’est un roman magnifique, indémodable. Croyez-bien qu’il honore quelque part votre famille. On doit tous continuer à le faire vivre
(Dame chanoinesse à la licorne, là-bas, dans sa tapisserie).

Pablo75 dit: à

« ….la grande faute allemande, celle qu’aucune culpabilité ne parviendra jamais à absoudre… »

Si aucune culpabilité ne pourra jamais l’absoudre, on imagine alors sans culpabilité… Plus de 70 ans après la grande faute, la culpabilité des allemands est telle que l’année dernière ils ont envoyé 93 députés de l’extrême droite au parlement et que cette année leur parti, le AfD, est en train de devenir le 2eme parti allemand:

https://www.abc.es/internacional/abci-ultras-alemanes-segundo-partido-mas-votado-encuestas-201807180235_noticia.html

« Nous ne vieillissons qu’en décrivant des cercles toujours plus larges de mémoire autour de notre unique lieu de naissance, le national-socialisme allemand. La distance s’accroît, mais jamais nous n’échapperons à cette détermination concentrique. »
( Botho Stauss cité par Paul Edel).

Il suffit qu’à peu près les mêmes problèmes (crise économique, problèmes avec l’islam, arrivée massive d’immigrés) reviennent pour que les allemands oublient leur passé et se remettent à voter massivement l’extrême-droite. Qui a dit que la grande leçon de l’histoire est que l’homme ne tire jamais de leçons de l’histoire?

Paul Edel dit: à

Pablo écrit »Il suffit qu’à peu près les mêmes problèmes (crise économique, problèmes avec l’islam, arrivée massive d’immigrés) reviennent pour que les allemands oublient leur passé » ce « les alleamnds », veut dire que vous mettez tous les allemands dans le même panier? bonjour les nuances.

Paul Edel dit: à

Jazzi.oui, comme toi.

Pablo75 dit: à

@ Paul Edel

Je fais comme Georges-Arthur Goldchmidt et Botho Stauss, que je commente.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…comme, dirait, l’autre,…mais, comment penser,…

…mais, çà , me rapporte  » rien « , de vous l’expliquer,…
…etc,…aucun plaisirs à se farcir, des cons de naissances,…
…Ah,!Ah,!…

Janssen J-J dit: à

Ce que nous ne pourrons jamais mesurer à la vérité – sauf à croire que de vaines barrières physiques et mentales séparant des cercles constitueraient un étalon repère pour tous-, c’est bien d’évaluer depuis quelle « distance » (psycho-historique et culturelle) les cercles extérieurs qui gouvernent et enserrent + ou – lâchement nos consciences (psycho historiques et culturelles), nous influencent le plus, nous autres (au centre, -hic et nunc-), nos ancêtres et nos descendances.
Hier, j’ai visité l’expo à l’hôtel Soubise sur les archives du « pouvoir de 1968 ». Je fus déçu, car je n’appris rien que je ne susse déjà, tant l’historiographie de cet événement me fut toujours assez familière. Je vis néanmoins pour la 1ère fois étalées les notes blanches des RG-PP. Ce n’était pas si mal -le pouvoir politique montrait sa propre anxiété mise à nu-, mais en toute honnêteté, ce qui m’a le plus frappé, furent les questions très offensives de Michel Droit à De Gaulle, alors que j’avais toujours pensé que ce type n’avait été que son 1er porte parole médiatique officiel. Cela m’a restabilisé deux secondes, càd comme mis une brèche dans mes propres « cercles mémoriels ». Or, dans la vie, c’est toujours ce qui m’a le plus intéressé : qu’est-ce qui me surprend chaque jour dans la chape de plomb de mes préjugés liés à tous mes déterminismes et m’incite un brin à me déprendre de moi-même ?
Passoul ne fait état d’aucun véritable étonnement dans le sympathique CR du nouveau petit livre de GAG. Or, a-t-il vraiment cherché ce que ce vieil homme venait d’y découvrir qu’il ne sût pas auparavant de lui-même ? Non. Nous sommes donc incités à aller le rechercher par nous-mêmes. Ch., (ou tout autre lecteur de bonne volonté), pourriez-vous vous coltiner à cette tâche ? (80 p., c’est qd même pas le bout du monde à boire). Je n’ai hélas pas le temps aujourd’hui. Merci par avance.

D. dit: à

Macron à vraiment débuté son long calvaire.
Beaucoup de « marcheurs » ne marchaient déjà plus et une bonne partie de ceux qui marchaient toujours mais péniblement vont le lâcher.
Il va maintenant se retrouver dans cette situation horrible où tout le monde voudra sa peau à commencer par Wauquiez, Pécresse, Faure et Mélenchon. Et il es fort probable que un ou deux des marcheurs restés fidèles cherchent à « tuer » leur leader pour tenter de prendre les rennes du machin marcheur ni de droite ni de gauche. Et je ne parle même pas du rassemblement national (ex Front) qui n’a qu’une idée en tête depuis immobilisation d’une partie de ses fonds : le « liquider » par tous les moyens.
Macron dans 2 ans ne sera plus rien. Pour toujours.

Jazzi dit: à

Christiane n’est pas la bonne du service, JJJ, et son budget livres n’est pas extensible à l’infini !

Janssen J-J dit: à

De toutes les définitions métaphoriques possibles du « rat de cave » (Kellerlicht), on ne sait pas vraiment à laquelle pensait GAG dans le défi de s’auto-attribuer un pseudo. Cette incertitude est intéressante, à la lumière du commentaire précédent.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rat-de-cave

Janssen J-J dit: à

@14.37 Vous avez vraiment la déplorable manie de répondre à la place des gens, alors qu’on ne vous demande rien Jz, et j’aime de moins en moins cet aspect de votre personnage, alors que jusqu’à présent, j’avais de l’estime.
Il se trouve que je viens de lui faire envoyer le bouquin en question sur mes propres deniers, avec son assentiment… Vous avez quelque chose à y redire ?… Décidément, cette charmante internaute vous gêne ou quoi ?… Vous ferait-elle de l’ombre ? ça pas d’bon sang ! Interrogez-vous là-dessus au moinsss.

Jazzi dit: à

A aucune de ces définitions, je pense, JJJ. Mais plutôt à un Juif contraint à se cacher, et/ou à un exilé discret, se faisant oublier ?

Janssen J-J dit: à

@Macron dans 2 ans ne sera plus rien. Pour toujours.

Il fera comme vous, D. : il sera encore là après nous avoir signifié 100 fois son départ à la cantonade. Et puis, si vous aviez raison, qui s’en plaindrait, à part Jzz et Daniel Cohn-Bendit, ex-fans des sixties des années folles ?

Jazzi dit: à

Rien à redire, mais encore fallait-il le dire, JJJ. ! Sinon, nous sommes sur un forum, et chacun est libre d’intervenir à sa guise, même dans les conversations en formes d’apartés.

Jazzi dit: à

Connaissant les prédictions de D., il est à craindre que nous soyons bons pour un deuxième quinquennat de Macron !

Janssen J-J dit: à

Est-ce vraiment une crainte, de votre part, un 2e quinquennat, Jzz ?
Non, moi je pense que ce petit président qui se prend pour la cuisse, va devoir se séparer fissa de « l’amateur » et « sinistre » Col.lomb qui n’en peut plus de mentir depuis le début, et du pré.fet de po.lice, dont tout le monde sait l’incapacité notoire… s’il veut avoir quelque chance de redorer son image devant les parlementaires désorientés de la REM. En effet, ça commence un brin à sentir le fillonisme réchauffé, et on voit comment ça s’est terminé. Cependant, rien ne se répète jamais, et il a encore des tours de Trump et Poutine dans sa besace, l’dispose de bons modèles de vertu. Et puis, quoi, la France a gagné, non ?

Janssen J-J dit: à

Voui, cette affaire commence à m’échauffer la République des Polars… Il devient urgent de faire un point sur le statut de ces agents interlopes, ni gardiens de Sécurité Privée, ni flics du très sérieux SPHP, ex embauchés et virés des SO du PS, venus d’on ne sait où, sinon aussi d’une officine de sécurité privée sévissant au Maroc, etc… des conseillers (très) spéciaux qui fonctionnent encore comme ces barbouzes violentes du bon temps des colonies foccartières, mais toujours préposées à certaines basses œuvres de la présidence, en compagnie de « réservistes de la GN » (!) détournés dans le SO du parti du nouveau président… Le tout, sous la couverture passivement complice du M.I, de quelques hauts fonctionnaires détrempés de la maison Pool.Agate, et de celle du préf.et de po.lice. Peu reluisant, tout ce vin aigre, à vrai dire, et ce n’est pas un mauvais GAG, hélas.

Claudio Bahia dit: à

raymond dit: 19 juillet 2018 à 23 h 15 min
En quelques lignes vous êtes allé à l’essentiel, merci!

et merci à Beltegueuse 7h06 pour le lien sur les relations étroites des églises évangéliques avec le régime hitlérien.

Delaporte dit: à

Un deuxième quinquennat est peu probable. Aujourd’hui, dans la plupart des pays, les présidents se font jeter comme un kleenex usager. Trump non plus ne fera pas rebelote…

christiane dit: à

JJJ
Oui, je lirai ce livre où deux textes s’entrelacent. L’exil et le rebond et comme l’introduit Passou : la condition de l’exilé et le sentiment illégitime de son existence (dans la méditation autobiographique). Ces Goldschmidt, les deux que je connais un peu, l’un par ses livres et ses conférences, l’autre par la longue conversation d’une amitié, ont un point commun : Ils dépendent d’une Histoire qui les dépasse.
Les deux cherchent (ou a cherché) des réponses dans l’enfance, des repères dans l’enfance, des signes, sachant que les enfants sont capables d’une haine opaque, silencieuse car enfouie (bon rappel du « Ruban blanc »), haine comme seul rempart à la reddition ou au ralliement. Enfants capables aussi de jouissance dans le rapport force et faiblesse.
L’enfance est alors pour certains un désert. Une vraie solitude.
On dit qu’être adulte c’est être capable de « quitter la maison » mère. Mais l’exil et l’errance la nimbe d’un fantasme d’idéalisation et un enfant peut vouloir ne pas sortir de l’enfance. (Je pense à Oskar dans Le Tambour de Günter Grass.)
Je crois que dans ce retour arrière sur son enfance, le père se rapproche de l’enfant, celui qu’il a tenu à distance… la plus petite des poupées gigognes qui était en lui. Celle qui ne parlait pas.
Alors il a peut-être écrit comme on lance une bouteille à la mer avant le grand silence, pour trouver une issue à toute cette folie de l’Histoire et de la naissance.
« Citizen Kane »… Quel est le rosebud du père ? quel était celui de l’espiègle et triste petit Peter Pan comme j’aimais appeler MàC ?
90 ans…l’enfant dialogue avec les morts d’où il est sorti et avec ceux que la vie lui a pris, cruellement. Courbure de l’âme, vivre avec ce qui est perdu.
Oui, je lirai ce livre, JJJ. Ces lignes sont juste un pressentiment de ce qu’il pourrait contenir.

Delaporte dit: à

Il se pourrait même que Micron, because affaire Benalla, soit obligé de partir avant la fin ; et que Trump, because procédure d’impeachment, de même. Un beau nettoyage à sec en perspective !

Delaporte dit: à

La machine est grippée. Trump, le président de la principale puissance occidentale, a pété les plombs. Quelqu’un me prédisait qu’il allait se faire assassiner bientôt. En tout cas, la procédure d’impeachment est là, elle va servir…

D. dit: à

Belletageleuse, c’était pas plus simple avec Bérénice ?

Delaporte dit: à

Wikipédia y va de sa note, indiquant qu’on y pense depuis avant même l’élection effective de Trump :

« Au cours de la présidence de Donald Trump, certains membres du Congrès, ainsi que divers personnes et groupes, ont fait valoir que Donald Trump s’était livré à des activités passibles d’induire son impeachment et qu’il devrait donc être démis de ses fonctions. Ce genre de discours a existé avant même que Trump ait pris le pouvoir, mais les débats et requêtes ont gagné en gravité, notamment du fait du soutien de certains membres républicains du Congrès, à la suite d’une série de développements et de révélations en mai 2017. Il s’agit notamment de graves soupçons de collusion avec les services secrets russes lors de la campagne présidentielle américaine de 2016. »

christiane dit: à

@Jazzi dit: 20 juillet 2018 à 12 h 10 min
Jazzi, je n’ai pu remonter tout le fil des commentaires de ce billet. C’est un chemin trop douloureux qui appartient à ce mois de février 2017. C’est comme pour le blog de Sergio. Je l’ouvre, relis quelques billets et le ferme aussitôt.
J’ai établi avec les morts qui me sont chers une frontière de silence et de paix quand c’est possible. Sinon, c’est trop lourd la vie, on ne s’en sort plus.
Oursivi… Maniatis… SMDR… Lazarillo… W., … Je sais qu’ils y étaient sur ce fil. Mais je dis « Cut ».

Delaporte dit: à

Trump était le candidat des Russes. Donc, dès le départ il y avait de l’eau dans le gaz démocratique. L’affaire récente des propos de Trump lors de sa rencontre avec Poutine ne vient que confirmer cette maldonne originelle, qui à mon avis nous prépare le pire…

Delaporte dit: à

Le pire, dans cette histoire, c’est l’Europe, rétrécie lamentablement entre Russes et Américains. Ce rétrécissement va broyer notre pauvre continent, le faire s’étouffer. Quand les deux Grands prennent froid, l’Europe éternue. Un éternuement qui va tout emporter, Micron avec…

closer dit: à

D, que vous fassiez gagner les bleus en prédisant leur défaite, soit…Mais que vous fassiez réélire Macron en prédisant son échec, c’est vraiment trop!

Delaporte dit: à

Si Trump est victime de la procédure d’empeachment, ou même s’il est assassiné, cela ne changera rien, tellement ceux qui devraient alors le remplacer sont d’identiques tarés. Tout serait à recommencer, une fois, deux fois,… cent fois !

closer dit: à

Christiane, tous les anciens de la RdL que vous citez ne sont pas morts que je sache! Ou alors, on nous cache tout…

D. dit: à

closer dit: 20 juillet 2018 à 16 h 22 min
D, que vous fassiez gagner les bleus en prédisant leur défaite, soit…Mais que vous fassiez réélire Macron en prédisant son échec, c’est vraiment trop!

Mais je suis un type trop, Closer.

christiane dit: à

@closer dit: 20 juillet 2018 à 16 h 32 min
Bien sûr ! je citais ceux qui ont participé à ce fil de commentaires, dans mon souvenir.

Delaporte dit: à

Vu le niveau lamentable de Micron dans les sondages, actuellement, vu le nouveau scandale qui se profile, il est quasiment hors de question que Micron fasse un nouveau quinquennat. Il n’est même pas sûr qu’il ait le toupet de se représenter !

Janssen J-J dit: à

@16.06, Et vous PRESSENTEZ juste, Ch., càd comme… à juste titre. Dans la métaphore des cercles, dont celui du retour au plus petit commun dénominateur d’entre eux : le cercle de la toute petite enfance, de l’advenue au monde… Celui que recherche tout vieil homme au moment de le quitter, du plus lointain et au plus proche de l’exil avec la vie…, cette vie illégitime propre à une catégorie « d’êtres sans destin » que d’aucuns faillirent anéantir, à défaut d’avoir pu les empêcher de naître. Les mots et les images d’Imre Kertesz ressemblaient bel et bien à ceux de Georges-Artur Goldschmidt sur le tard.

Janssen J-J dit: à

Pour certains icite, les aventures de tintin jupipite sont apparemment une bénédiction… On n’a pas fini d’en entendre causer derrière la porte, mais quoi, c’est tumain, après tout. Et on va bientôt nous apprendre que toute cette chienlit doit également s’attendre à des casseroles de harcèlement se.x.uel cachées de longue date, et pour quoi il n’y aura pas de « démise en examen », une fois la procédure d’impeachment enclenchée.
(Potasse d’Alsace

D. dit: à

Vous allez voir, Delaporte, il va bien s’en trouver un dans son entourage pour affirmer que c’est un coup monté pour nuire à Micron.

Beltegeuse dit: à

16h12 D, rien n’est simple. Beltegeuse se rencontre dans ma fenêtre d’été par temps dégagé à cinq heures du matin et comme je ne bénéficie pas de nationalités multiples comme d’autres de multiples pseudo et qu’en plus je préviens , je ne vois pas pourquoi je devrais renoncer à utiliser ce joli nom. Beltegeuse.

Beltegeuse dit: à

D , attendez, cette affaire ,bien que scandaleuse si on compare comme certains l’ont déjà fait avec des personnes ayant été sanctionnées pour des violences moindres , ( la chemise du cadre par des syndicalistes en colère, quatre mois) va se tasser. N’importe quoi ce Benalla, le type à terre est grec et blackblock à t il été mentionné hier à la TV, il n’était pas à ce moment cagoulé et de toutes façons Benalla avec son super job n’avait rien à faire là.

christiane dit: à

JJJ – 17h33
Tant mieux, si je suis sur la bonne voie !
Quant au rapport père et fils, de cet auteur que vous évoquez Imre Kertész et dans un livre de l’impossible Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas, j’ose ce fragment (p. 132) : « (…) nous sommes toujours coupables devant notre père et devant Dieu (…). En fin de compte, mon père me préparait à la même culture que l’internat, il réfléchissait aussi peu à ses objectifs que moi à mon insoumission, ma désobéissance, mes défaites : nous ne nous comprenions pas(…). Et je ne sais plus si je l’aimais ou pas, il n’en reste pas moins vrai que souvent, j’avais de la peine pour lui, sincèrement, de tout mon cœur (…). J’ébranlais le pouvoir paternel, l’autorité, le dieu, alors non seulement lui – mon père – perdait son pouvoir sur moi, mais moi aussi je tremblais de solitude (…). J’avais besoin d’un despote pour que mon monde se remette en ordre, mais jamais mon père n’a essayé de remplacer mon ordre du monde usurpatoire par un autre, celui par exemple de notre asservissement réciproque, c’est-à-dire celui de la vérité. Et par la suite, après avoir été un mauvais fils, je suis devenu un mauvais ju.if. Ma jud.éité est restée une vague circonstance de naissance, une faute de plus parmi tant d’autres. »

Beltegeuse dit: à

Pablo, 14h01. Quand la chancelière sans concertation à déclaré pouvoir acceuillir les migrants en 2015 , j’ai immédiatement pensé au sentiment de culpabilité qu’éprouvent encore certains, les Allemands dans un premier temps se sont montrés ouverts en plus d’être efficaces dans la gestion des arrivants. Ensuite il y a eu Cologne et avant cela l’extrême droite allemande n’a jamais manifesté de sympathie particulière envers ces gens à fortiori s’ils deviennent une menace . Il me semble qu’elle n’a pas été suivie même par les membres de son gouvernement qui contre son idée continuaient d’appliquer l’accord de Dublin. Le salafisme fait des dégâts , Merkel au delà de l’intérêt démographique était sincère.

Jazzi dit: à

C’est plus compliqué que cela, Christiane. N’oublie pas qu’au moment du grand départ dans les flammes, MàC nous a refait, à sa manière, devant ses père et mère, le coup du « c’est naître qu’il aurait pas fallu » !

Petit Rappel dit: à

Indépendamment des A2nabaptistes de Munster dpnt Le Prophète de Meyerbeer est outre rhin le vestige romantique le plus connu, on consultera la thèse de Marianne Schaub Munster contre Luther qui consacre une partie intitulée Thèse de la Correspondance entre les Nations française et Allemande.
En gros, via Herder et avant la Révolution commence in « Une Authe Philosophie de l’Histoire », traduction Rouché 1774, un rejet de la modernité ou l’origine n’est plus la Renaissance, mais la Réforme avec déplacement conséquent du centre de la modernité vers les Peuples Germaniques. Cette Germanité Chrétienne doit donc succéder à l’Antiquité Paienne de type Louis XV. La France s’achemine donc vers son déclin.
La Révolution remet en cause cette perspective en rejetant ce qui était prévu dans le futur via les réseaux de Correspondance Kant, Fichte, Hegel.Le Parallèle France-Allemagne devient alors pour cette génération une sorte d’obsession.
MC

D. dit: à

oui bien sûr Bérénice, mais enfin est-ce que l’étoile en question ne se nommerait pas plutôt Bételgeuse (et non pas Beltégeuse ?)

Le nom « Bételgeuse » vient de يد الجوزا, yad al-jawzāʾ, un terme d’origine arabe pré-islamique qui signifie « la main d’al-jawzāʾ». L’origine de al-jawzāʾ, qui précède la traduction par les Arabes des ouvrages grecs, est ancienne et sa signification est obscure. Le terme fait référence à un personnage féminin, et dérive probablement d’une racine qui signifie « au milieu ». Il aurait pu désigner dans l’Arabie ancienne une constellation qui recouvrait les étoiles de l’actuelle Orion, et faire référence à la position centrale de celle-ci sur la voûte céleste. Après la traduction de l’Almageste, le terme est utilisé par les astronomes musulmans, en concurrence avec d’autres appellations, tant pour désigner la constellation d’Orion que celle des Gémeaux.

Le terme est d’abord transcrit au Moyen Âge en Bedalgeuze, avec une erreur de lecture de diacritique : en arabe les lettres bāʾ et yā ne diffèrent que par le nombre de points diacritiques, la première en possède un et la seconde deux. À la Renaissance, pour justifier cette transcription, l’érudit Joseph Scaliger forge un terme de son cru, bāt al-jawzāʾ, à partir du pluriel de ibt (aisselle), d’où l’apparition du « t » à la place du « d » et d’une étymologie erronée souvent reprise depuis, bien que l’étymologie correcte ait été donnée dès le XVIIe siècle par Thomas Hyde.

…nous dit l’ami kwipudépia. Euh… Wikipédia.

Betelgeuse dit: à

C’est pour cette erreur que vous vous moquez, il va falloir que je change de lunettes. Excusez mon ridicule.

Beltegeuse dit: à

D ce n’est pas que je souhaite continuer de mal écrire ce nom mais avec le bon et sous mon ancien pseudo, les posts ne passent plus. Je vous remerciais et me trouvais ridicule.

Beltegeuse dit: à

Petit rappel, faut il lire un rejet de la modernité ou ou un rejet de la modernité où ?

Chaloux dit: à

X, j’ai écouté un peu de Peter Rosel. Il joue beaucoup sur les cordes, et personnellement j’ai horreur de ça. Et trop démonstratif.

Blabla est de retour, déjà! Lui qui n’avait nul besoin de ce blog. Quinze jours et c’est reparti. Sic transit horrorem mundi.

Janssen J-J dit: à

@20.14, sauf qu’on ne parle pas de Màc mais du bouquin de son père encore vivant, pour le moment. Faudrait peut-être suivre, Jzz…

Je vois pas où whgw dit blabla serait de retour… Ah bon ? L’icst de chachale parlerai-il de plus en plus fort depuis son propre retour ?… La musique lui envoie-t’elle des messages subliminaux ?

NB/ Bételgeuse, pardon, D. mais enfin, ça fait des plombes que je rectifie la nouvelle orthog de la chevelure de bérénice, hein. Reconnaissez au moi ça à la gardienne du blog de la rdl et allez vous-en. Vos bagages doivent être prêts maintenant et vos pissenlits à la mode de quand un brin digérés, non ?…

Chaloux dit: à

Gigi, si tu ne vois pas Blabla, c’est que tu lis les yeux fermés (on le savait déjà).

Janssen J-J dit: à

@22.21., halors, ouvrez moi les yeux au bon endroit, cher ami. Je ne demande qu’à être décillé.

Chaloux dit: à

L’Allemagne est le mauvais génie de l’Europe. Tous les vingt ou trente ans, depuis 1870, elle est reprise par une rêverie de toute puissance qui mène le continent tout entier au chaos et à la destruction. Encore une fois, ça ne manquera pas.

Janssen J-J dit: à

@ 20.32 peut-être ? je ne croyais pas gwg-m.al.ba capable d’usurper marc court. Mais enfin, vous avez raison, c’est bien le style du premier que je n’avais pas lu… Bravo pour votre vigilance. La rdl doit lui manquer terriblement. Voudrait-il signifier que la punition aurait assez duré ?

Chaloux dit: à

Cherche et tu trouveras, Gigi. Exerce tes facultés cognitives, ça nous changera de ton pathos patho-logique.

Chaloux dit: à

A propos de Georges-Arthur Goldschmidt, je crois qu’il est permis de se demander si cet écrivain de l’ombre ne finira pas par s’imposer comme beaucoup plus important qu’un tas de gugusses dont le nom a déjà commencé de s’effacer malgré leurs éditeurs et leurs clientèles, qui rament, qui rament, qui rament.

christiane dit: à

@Jazzi dit: 20 juillet 2018 à 20 h 14 min
Je ne me hasarderai pas à prendre ces paroles au pied de la lettre. Une vie peut sembler parfois aller vers un échec, surtout si la solitude et la maladie faussent les perspectives.
Toujours dans ce livre Imre Kertész (qui est le plus douloureux que j’ai lu), ces lignes :
« (…) nous ne savons et ne pouvons pas savoir ce qui cause la cause de notre présence, nous ne connaissons pas le but de notre présence, et nous ne savons pas pourquoi nous devons disparaître si déjà nous sommes apparus. Je ne sais pas, écrivais-je, pourquoi à la place de la vie qui existe peut-être quelque part, je dois vivre ce fragment qui m’a été donné par hasard : ce se.xe, ce corps, cette conscience, cet espace géographique, ce destin, cette langue, cette histoire. (…) »
MàC a été un être lumineux et aimé, et pas seulement par ses deux merveilleux enfants. Ses amis que j’ai croisés parfois étaient heureux près de lui. Ses élèves l’ont aimé. D’autres personnes, aussi. Il a eu le don de l’écriture, de goût de la recherche, de la connaissance, de la beauté. Une enfance où il a grandi dans un cercle intellectuel de haute volée.
L’ombre, les doutes étaient en lui comme une conscience écartelée, mis à mal aussi par l’Histoire et la politique et d’autres problèmes, intimes. Il laisse un sillage de comète, une trace éblouissante dans le ciel de nuit.
Non, sa vie n’a pas été un échec mais elle a été très difficile à la fin encore qu’il a eu, quelques mois sur son chemin, une amie qui lui a offert un peu de douceur. Elle était là, discrète aux obsèques, aurait voulu réciter le Kaddish pour l’homme qui partait mais n’a pas osé. Elle était de même religion que lui. Alors elle l’a récité dans son cœur puis est partie toute seule, discrètement, comme elle était venue. Je la salue si elle passe ici.
Tu vois, de la lumière, il y en avait autour de lui car lui-même était un être lumineux.

Chaloux dit: à

Non, ce n’est pas là, Gigi, tu es vraiment un lecteur nul.

Jean Langoncet dit: à

@Tu vois, de la lumière, il y en avait autour de lui car lui-même était un être lumineux.

On pouvait penser les scientologues plus malins

D. dit: à

Chaloux dit: 20 juillet 2018 à 22 h 30 min

L’Allemagne est le mauvais génie de l’Europe. Tous les vingt ou trente ans, depuis 1870, elle est reprise par une rêverie de toute puissance qui mène le continent tout entier au chaos et à la destruction. Encore une fois, ça ne manquera pas.

Ah !
Au moins un qui se réveille. Ça fait du bien.

christiane dit: à

@Jean Langoncet dit: 20 juillet 2018 à 22 h 49 min
Rien à voir avec la scientologie !
N’avez-vous, autour de vous, jamais croisé un être dont vous ayez eu envie de dire qu’il était lumineux ? Si c’est le cas votre vie est bien triste…

Delaporte dit: à

« L’Allemagne est le mauvais génie de l’Europe. »

L’Allemagne s’est calmée, depuis 1945. Ulrike Meinhof n’a pas su la réveiller de son sommeil profond…

christiane dit: à

@Petit Rappel dit: 20 juillet 2018 à 20 h 32 min
Bonsoir, M.Court,
je suppose que votre commentaire est en lien avec ce passage du billet de Passou :
« Ses réflexions valent surtout par la liberté que l’auteur s’accorde pour resserrer sur tel ou tel point connu mais négligé par d’autres, auquel il ne cesse de revenir pour en tirer des conclusions inédites. Par exemple le transfert partiel de la capitale de Bonn à Berlin. Ou la trace laissée dans la mémoire allemande par le mouvement politique et religieux des Baptistes de Münster (vers 1530) qui mêla intégrisme radical et liberté totale. »
Pourriez-vous le rendre plus accessible. En l’état, je n’arrive pas à suivre. Comment ce mouvement religieux pouvait-il mêler Intégrisme radical et liberté totale ? Quelle était le regard de G-A.G. sur ce mouvement ? En quoi a-t-il laissé une trace dans les évènements qui ont suivi ?

christiane dit: à

rectification : Quelle était sa nature et le regard de G-A.G. sur ce mouvement ?

Delaporte dit: à

christiane dit: 20 juillet 2018 à 23 h 22 min

Il aurait fallu que Passou nous précise les rapports entre GAG et la religion.

Chaloux dit: à

C’est de la prendre la porte qui est endormi. Quand il ronfle il croit que c’est l’Allemagne…

Chaloux dit: à

Ed dit: 20 juillet 2018 à 2 h 13 min
Je suis d’accord avec Jazzi. L’imaginaire allemand n’est pas si empreint de culpabilité que les vainqueurs de la guerre veulent le croire.

J’adhère à ce jugement profond.

x dit: à

Chaloux, dans quelle pièce avez-vous écouté Peter Rösel ? dans le 2ème concerto de Prokofiev ?

Pablo75 dit: à

La symphonie nº 22 de Haydn (intitulée Le philosophe) s’ouvre, étonnamment, avec un étrange Adagio, que le chef italien (et flutiste) Giovanni Antonini fait jouer de façon très lente, mais très belle, avec quelque chose d’hypnotique, je trouve (en dirigeant Il Giardino Armonico):

https://www.youtube.com/watch?v=3rG3UvAEjE8

À propos de Haydn, l’autre jour, aux Puces, j’étais en train de regarder des cds à 1 € pièce et « si tu prends beaucoup je te fais un prix » (j’en ai prix 10 et j’ai donné au vendeur un billet de 5 €, qu’il s’est empressé d’attraper sans compter les disques), quand un vieux type genre Orson Welles sans barbe et moins grand m’a demandé s’il y en avait de cds de « Ludwig ». Je lui ai répondu: – Beethoven? Et lui: – Oui, bien sûr, le plus grand compositeur qui a existé, et je dirais même le plus grand génie de l’histoire de l’humanité. Et moi:

– N’importe quoi !! Le plus grand, et bien au dessus de tous les autres, c’est Bach, évidemment. Il n’y a aucun doute là-dessus.
– Mais monsieur, Beethoven a tout inventé !
– Mais Beethoven n’a rien inventé ! Lui, il doit tout à Bach (qui a inventé les concertos) et à Haydn (qui a inventé le quatuor et la symphonie classiques).

Le type m’a regardé furibard, comme si je l’avais insulté et m’a répondu: – Haydn ! Haydn !! Permettez-moi de vous dire que vous ne connaissez rien à la musique !

Pour le clouer tout de suite le bec, je lui ai demandé combien de cds il avait: – J’ai 300 cds et 400 cassettes, monsieur. Presque toute l’oeuvre de Beethoven. Je n’ai que du Beethoven, que j’écoute du matin au soir depuis la mort de ma femme, autant ici à Paris que dans ma maison de Dieppe. Et vous, vous avez combien de disques?

Je lui ai dit que plus de 10.000, dont trois intégrales de Beethoven (celle de Deutsche Grammophon en 87 cds, celle de Brilliant Classics en 86, et une Beethoven Complete Edition anglaise en 87 cds aussi), intégrales dont il n’avait jamais entendu parler. Je lui ai dit que sur Amazon celle, excellente, de Brilliant Classics il pouvait la trouver d’occasion à 60 euros. Et sur Le Bon Coin parfois encore moins chère. En entendant cela, il a changé de tête, il a sorti un petit carnet de sa poche et il s’est mis à écrire. Et il m’a dit:

– Vous connaissez l’Adagio du concert pour piano nº 5 de Beethoven?
– Bien sûr.
– Eh bien, il n’y a au monde aucune musique plus belle que celle-là. Je l’écoute tous les jours, parfois plusieurs fois par jour. Et plus je l’écoute, plus je me dis qu’il est impossible qu’il y ait une musique plus belle.
– Vous l’écoutez dans quelle version?

Il m’a regardé à nouveau interloqué:

– Comment ça, quelle version?
– Mais oui, jouée et dirigée par qui?
– Eh… eh… je sais pas…
– Mais c’est important l’interprétation. Une oeuvre on ne la connaît pas bien si on ne l’a pas entendu au moins dans une douzaine de versions différentes.

Il m’a regardé d’un air ahuri et m’a dit: – Bon, monsieur, ravi d’avoir pu parler de Ludwig avec vous. Depuis la mort de ma femme, cela m’arrive rarement. J’espère vous revoir par ici pour continuer notre conversation…

Pablo75 dit: à

C’est vrai que l’Adagio de L’Empereur est beau, mais il y a des douzaines sinon des centaines de musiques plus belles encore:

Beethoven, Piano Concerto No. 5 – II Adagio
Zimerman & Bernstein
https://www.youtube.com/watch?v=cd9rg9v25bo

Pablo75 dit: à

Illustration de la différence entre les versions. Ici Glenn Gould, toujours glacial, ramenant le Beethoven le plus romantique à Haydn (son piano sonne à pianoforte):

Beethoven Emperor Concerto Nº5 E
Glenn Gould TSO Karel Ancerl 1970
À 19 min 20 sec l’Adagio
https://www.youtube.com/watch?v=jh8q6CfhjtI

x dit: à

Il y a aussi le livre de 1921 d’Ernst Bloch (réédité aux Prairies ordinaires) : Thomas Münzer Théologien de la révolution (qui évoque la vie de Thomas Münzer et les lignes de forces de la prédication et de la théologie münzériennes) .
Mais on risque de dévier sur Bloch plutôt que sur le prédicateur.

x dit: à

Pablo 75 Eh oui, Haydn.

Chaloux dit: à

X, un peu, mais surtout dans des solos (pour se faire une idée du jeu d’un pianiste, il faut l’écouter lorsqu’il joue seul). Brahms, la Chaconne Bach/Busoni, et d’autres choses. Son jeu me semble beaucoup trop frappé. Quand on tape trop fort sur les cordes on perturbe le fonctionnement de la table, et la vibration harmonique s’en trouve altérée. D’après ce que je comprends après plus de quarante ans de pratique -car le piano demeure un mystère même quand on est sensé le connaître un peu-, il faut jouer sur la table et non sur les cordes (je vois bien que j’explique sans expliquer, mais la traduction d’une expérience n’est pas toujours facile à exprimer). Rubinstein, par exemple, joue sur la table, il la fait sonner comme personne, et c’est ce qui rend sa sonorité et les effets harmoniques de son jeu uniques. Le jeu d’Horowitz est surnaturel, son style relève d’une connaissance démoniaque du piano. Quand je l’ai entendu, en 85, j’ai compris que je ne jouerais jamais vraiment, et qu’au fond très peu de gens, une poignée par siècle, jouent. Le bon ou passable pianiste est avant tout, je crois, en dehors de qualités narratives qui l’apparentent au bon comédien, celui qui sait écouter le son au bon endroit. S’il se focalise sur les cordes, sur ses mains, sur son jeu, au lieu d’écouter l’instrument lui-même sans le brutaliser, de laisser le dialogue s’instaurer, il est à mon avis perdu. Ce qui est important c’est ce qui sort du piano, pas ce qui y entre. (Je crois que cette réflexion vaut aussi pour l’écriture).

Dans les pianistes dits moins connus, il y a par exemple Jean-Claude Pennetier un grand pianiste. Et dans les très connus, Nelson Freire que j’ai entendu plusieurs fois et qui me semble extraordinaire. Cela dit, apprécier le jeu de Peter Rosel n’est pas un péché capital. On peut vous le pardonner.

Chaloux dit: à

X, je vous ai répondu, mais mon commentaire musical est en attente de modération…

P. comme Paris dit: à

« Janssen J-J dit: 20 juillet 2018 à 14 h 01 min »

Vous croyez mal, je crois.

Croâs !

Chaloux dit: à

Haydn, c’est très beau, mais ce n’est pas un grand mélodiste. Ses thèmes sont souvent des trucs, voire parfois des machins. Mozart arrive, tous ses thèmes sont géniaux. Il rafle la mise.

Chaloux dit: à

Le robot de Pierrot doit croire que Cha.co.nne est une in.sulte.

Hurkhurkhurk!

Chaloux dit: à

Essai de contournement par la face Nord.

X, un peu, mais surtout dans des solos (pour se faire une idée du jeu d’un pianiste, il faut l’écouter lorsqu’il joue seul). Brahms, la Cha.co.n.ne Bach/Busoni, et d’autres choses. Son jeu me semble beaucoup trop frappé. Quand on ta.pe trop fort sur les cordes on perturbe le fonctionnement de la table, et la vibration harmonique s’en trouve altérée. D’après ce que je comprends après plus de quarante ans de pratique -car le piano demeure un mystère même quand on est sensé le connaître un peu-, il faut jouer sur la table et non sur les cordes (je vois bien que j’explique sans expliquer, mais la traduction d’une expérience n’est pas toujours facile à exprimer). Rubinstein, par exemple, joue sur la table, il la fait sonner comme personne, et c’est ce qui rend sa sonorité et les effets harmoniques de son jeu uniques. Le jeu d’Horowitz est surnaturel, son style relève d’une connaissance démoniaque du piano. Quand je l’ai entendu, en 85, j’ai compris que je ne jouerais jamais vraiment, et qu’au fond très peu de gens, une poignée par siècle, jouent. Le bon ou passable pianiste est avant tout, je crois, en dehors de qualités narratives qui l’apparentent au bon comédien, celui qui sait écouter le son au bon endroit. S’il se focalise sur les cordes, sur ses mains, sur son jeu, au lieu d’écouter l’instrument lui-même sans le bru.ta.liser, de laisser le dialogue s’instaurer, il est à mon avis perdu. Ce qui est important c’est ce qui sort du piano, pas ce qui y entre. (Je crois que cette réflexion vaut aussi pour l’écriture).

Dans les pianistes dits moins connus, il y a par exemple Jean-Claude Pennetier un grand pianiste. Et dans les très connus, Nelson Freire que j’ai entendu plusieurs fois et qui me semble extraordinaire. Cela dit, apprécier le jeu de Peter Rosel n’est pas un pé.ché capital. On peut vous le par.donner.

Chaloux dit: à

Pablo, j’ai écouté la semaine dernière une des émissions de P. Cassard avec des extraits d’un très bon enregistrement de la musique de piano de Sibélius. Est-ce que tu l’as entendue?

P. comme Paris dit: à

« Beltegeuse dit: 20 juillet 2018 à 18 h 52 min »

Au cas où :

« Bételgeuse (α Orionis) est une étoile variable semi-régulière de type supergéante rouge, dans la constellation d’Orion, située à une distance très difficile à établir. En 2008 un article propose la distance de 197 ± 45 pc (∼643 a.l.)1,note 1, mais elle fut définie à 427 années-lumière pendant les décennies précédentes. En 2013 le télescope spatial Herschel estime que Bételgeuse pourrait approcher la distance de 500 années-lumière3. »
Selon Wiki.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Haydn est un inventeur, un constructeur, un type qui a tout compris sur la Forme, ce qui lui a permis d’explorer de multiples domaines. Mozart c’est le génie de la mélodie, mais il a inventé quoi, lui? Rien.

Sans Haydn (si admiré par Mozart), pas de Beethoven.

Mais Haydn reste un compositeur mal connu, parce que son oeuvre est gigantesque. Qui connaît bien ses 106 symphonies, ses 68 quatuors, ses 45 trios, sa soixantaine de sonates pour piano, sa douzaine d’opéras, ses multiples concertos et oeuvres sacrées?

Chaloux dit: à

Et pourtant Beethoven a dit je crois qu’il n’avait rien appris avec Haydn. Mais Beethoven est un cas à part.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Très intéressant ce que tu écris sur le piano (Chaloux dit: 21 juillet 2018 à 0 h 40 min)

Non, je n’ai pas entendu Cassard sur les oeuvres pour piano de Sibelius (je vais chercher ça). Cela m’intéresse beaucoup parce que je suis en train, en ce moment, de les découvrir, grâce à un petit livre que j’ai trouvé chez Gilda l’autre jour: « Écouter Sibelius » (Buchet-Chastel, 2017) du compositeur Eric Tanguy (Caen, 1968). C’est une excellente introduction à sa musique en 9 chapitres, chacun dédié à une oeuvre (Kullervo, Karelia, la 5e symphonie, le quatuor Voces intimae, le concerto pour violon, etc). Et l’une d’elles est l’Impromptu opus 5 nº 5 (le chapitre où il en parle commence par: « Sibelius a écrit une quantité fantastique d’oeuvres pour piano solo » – ce qui donne envie d’explorer à fond cette partie de son oeuvre délaissée, y compris par les fanatiques de Sibelius, dont je suis).

Impromptu opus 5 nº 5 par Leif Ove Andsnes
https://www.youtube.com/watch?v=RWJJkYm_66E

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Il peut dire la messe Beethoven, mais quand on entend ses deux premières symphonies, par exemple, on voit bien tout ce qu’il a appris de Haydn. Ou son premier concerto pour piano.

Et il n’y pas que Beethoven: Schubert ou Bruckner lui doivent beaucoup aussi.

Le rapport qualité / quantité dans l’oeuvre de Haydn est prodigieux: la Haydn Edition chez Brilliant fait 160 cds (presque le double que celle de Beethoven) !!

Delaporte dit: à

« Haydn, c’est très beau, mais ce n’est pas un grand mélodiste. »

Sauf peut-être selon moi dans les sonates pour piano, qui restent un sommet universel.

Pablo75 dit: à

« P. Cassard dit que Sibelius méprisait ouvertement sa propre musique de piano. »

E.Tanguy dit le contraire dans son livre: « Sibelius a vu ses pièces pour piano sous-estimées de son vivant. […] Sibelius pensait qu’elles finiraient par être reconnues, ce qui fut le cas dans le monde nordique et anglo-saxon (Glenn Gould en a enregistré) – moins dans les pays latins dont l’oreille a été peu habituée à cette sensibilité-là. » (pp.41-42)

Delaporte dit: à

La musique adoucit les moeurs. Pendant ce temps, l’enquête continue et se rapproche dangereusement de Macron, le mettant en péril :

« De ces auditions, qui pourraient éclabousser d’autres protagonistes et les faire tomber comme dans un jeu de dominos, il ressort déjà les contours d’un curieux cercle de relations personnelles, risquant d’écorner l’image de «République exemplaire» promue au plus haut sommet de l’État. » Figaro

Delaporte dit: à

Nous sommes probablement à un moment clef du quinquennat de Macron.

Delaporte dit: à

Par son impact interne, cela ressemble assez à l’affaire du Rainbow Warrior, sous Mitterrand. L’exécutif avait alors amorti le désastre en sacrifiant Hernu, après de lamentables velléités (le rapport Tricot). Macron aujourd’hui va avoir d’autant plus de mal à noyer le poisson ; les choses ont changé, l’opinion publique est plus sensible, les médias, plus hargneux contre lui, ne lui feront aucun cadeau. Je pense que, plus l’enquête avancera, et plus cela prendra mauvaise tournure. – Si j’étais Macron, je démissionnerais tout de suite, ipso facto !

Delaporte dit: à

Le juge va peut-être décider d’incarcérer Benalla en préventive ! Comme Tariq Ramadan, qui pourrit toujours en prison, depuis le mois de février. La justice a réitéré aujourd’hui la mise sous écrou de Ramadan, malgré un témoignage de femme contre lui qui a été déconstruit. Encore un qui n’est pas sorti de l’auberge !

x dit: à

Si vous aimez Pennetier, Christine Schornsheim, ici au pianoforte (Dulcken) vous intéressera peut-être
https://www.youtube.com/watch?v=yYIEkGod29A

(son intégrale des sonates pour clavier est jouée sur différents instruments, du clavecin à deux claviers en passant par le clavicorde et en terminant par le pianoforte Broadwood)

Pitié pour les distributions des prix ou des médailles, la critique magazine, le hit parade que ce soit pour les compositeurs (il faut oser être condescendant avec Haydn) ou pour les interprètes.
J’ai cherché à faire connaître un pianiste qui ne fait pas les « une », pas à obtenir l’autorisation de l’écouter et de l’apprécier. Je propose, je ne cherche pas à imposer.
Vous devriez essayer d’écouter les symphonies de Haydn par Dorati (mais j’apprécie aussi l’intégrale d’Adam Fischer chez Brillant ou celle de l’orchestre de chambre de Stuttgart par Dennis Russel Davies ; on trouve chez Naxos des enregistrements intéressants, par Béla Drahos ou Helmut Müller-Brühl notamment)
Quant à distinguer Haydn de Mozart dans les quatuors par exemple, c’est franchement drôle.

Pitié aussi pour « c’est moi qui ai la plus grosse (discothèque) », mais cela dit il serait dommage que les tribus survivantes des mélomanes consacrent leur énergie uniquement à se combattre mutuellement, ou alors ce n’est pas vraiment la musique qui les intéresse. Allez et écoutez en paix…

Lavande dit: à

C’est vrai que la République du Jazz est pour le moins surprenante !

Passou devrait créer une République de la Musique Classique qu’il confierait à Pablo et Chaloux, avant que la RDL ne soit complètement trustée par les mélomanes.

Beltegeuse dit: à

Thomas Mann. _ Avez vous le cœur trop plein, vous sentez vous trop ému par un évènement attendrissant ou pathétique, rien de plus simple! Vous allez chez l’écrivain, et en un rien de temps il y mettra bon ordre. Il analysera votre affaire, la formulera, lui donnera un nom, l’exprimera, l’a fera parler, vous débarrassera du tout, vous y rendre indifférent pour toujours, et ne vous demandera aucun remerciement pour ses services. Et vous vous en retournerez à la maison soulagé, refroidi, éclairé, vous demandant ce qui pouvait bien, il y a peu d’instants encore, vous remplir d’un si doux tumulte. Et c’est ce froid et vaniteux charlatan que vous voulez sérieusement défendre ? Ce qui est exprimé est résolu, dit la profession de foi. Si le monde entier est exprimé, le monde entier est résolu, libéré, aboli… Très bien! Je ne suis pourtant pas un nihiliste… Page 63 édition stock, Tonio Kröger. _ Quant à  » L’expression », il s’agit peut-être être moins là d’une libération que d’un moyen de refroidir, de glacer le sentiment. Sérieusement, c’est quelque chose de bien glacial, une bien révoltante prétention que cette stupide et superficielle délivrance du sentiment par l’expression littéraire. _

renato dit: à

«…la grande faute allemande… »

Il y a tellement de Grandes Fautes qu’on ne sait plus où on habite.

Lavande dit: à

Ce que raconte Passou sur l’oeuvre et la vie de GAG me fait repenser à un film extraordinaire qui durait, je crois, 16 heures: HEIMAT
J’en ai un souvenir très marquant. Il avait été projeté en un WE matins et après-midis, avec des entractes pendant lesquels les spectateurs discutaient entre eux avec passion du comportement des personnages.
C’est une chronique d’un village allemand de 1919 à 1982 et l’on voit bien naitre et prospérer l’idéologie nazie chez des gens « ordinaires ».

renato dit: à

«… l’on voit bien naitre et prospérer l’idéologie nazie chez des gens « ordinaires ». »

C’est justement parmi les gens ordinaires qui prennent forme les totalitarismes, paradoxalement les élites suivent.

Beltegeuse dit: à

Delaporte, Tariq Ramadan est accusé par plusieurs femmes, trois je crois ont déposé plainte. Reste à établir qu’elles ne sont pas toutes les trous de pierres hystériques affabulatrices. Le viol en France est un crime passible de poursuites judiciaires. Certes dans cette première confrontation il est assez troublant que la plaignante confonde la date du mariage de son frère avec la date d’un viol présumé. Ancienne salafiste repentie on pourra se demander si elle est agie et par qui ou pour quelles raisons. https://m.huffingtonpost.fr/2018/04/13/tariq-ramadan-vise-par-une-quatrieme-plainte-pour-viol_a_23410822/

Janssen J-J dit: à

C’est ma fête ce matin, on dirait. Je croâs mal, je vois mal, j’entends mal, lecteur nul je lis mal les yeux fermés, j’ai le pathos pas trop logique, je n’ai pas 10.000 CD.
Pour bien démarrer la journée, Tonio, il suffit que ça soit dit. Merci les amis. Adhonc. Une qui s’en va (en vacances ?) prévient sur une autre chaîne : [« Y’en a qui veulent pas que je ferme la porte avec le pied… Saprés clebards de la rdl, lol. Mais c’est fini, comme indiqué, 15000 bouquins par an et tous ne rencontrent pas de lecteurs… Dommage pour l’histoire. Y’a du croustillant dans ce gag pseudo-litteraire. Le monde se divise en deux, ceux qui suc.ent des glaçons,en terrasse panoramique, et ceux qui su.çaient leur pouce à 16 ans, cunu,comme encore à 90. Bon c paltout, Simone mes valises, en route, « On s’en fout, on n’est pas d’ici, on s’en va demain »].
BJ à toussent, à Antoine Griezman, Joseph Haydn, gwg et Jean Béliveau.

Pat V dit: à

Impressionnant ces passages de crème bronzante , cet échange de chaises musicales entre Pablito et Chaloux.
Tiens écoute moi-çà! Et toi, auditionne profond cet autre, là!
Hors sujet.
Occupation inappropriée de l’ espace bloguesque pire que celle de WGG!
Un intermède à comparer avec la version Richard Gotainer :
https://www.youtube.com/watch?v=tUWPSbOOt4g

Beltegeuse dit: à

Naître, renaître. La renaissance ou la survivance d’idéaux larvés qui n’attendent qu’une crise économique ou des difficultés pour désigner un bouc émissaire. Les migrants remplacent les juifs. Ce qui rassure c’est qu’en cinq ans on ne puisse compter 6 millions de morts. Une responsabilité partagée entre despotes et pays du nord qui sont à l’origine des phénomènes climatiques qui sans les guerres de religion et la terreur, la désolation qu’elles réussissent à semer, sont aussi pour une part non négligeable à l’origine d’une partie des flux migratoires.

rose dit: à

Les pierres sauvages
en suis au rêve de Tiburce, à Poulide qui crè.ve.tranquillement.
Avant cela et.atrocent frère Philippe et avantcela frère Thas horriblement aussi. Le ThThoronet bâti sur des morts tragiques.
Les deux premiers ont échappé au saucisson. La mule non. Fallait rentabiliser la bête.

Chaloux dit: à

x, vous exagérez, je ne suis pas condescendant avec Haydn qui est un très grand musicien. Et je ne vous parle pas d’écoute mais de lecture. Rien à voir. Quant à discriminer entre les interprètes, comment faire autrement à moins d’avoir une oreille en lavabo?
Cela dit, en matière de commentaire musical on dit souvent, pour ne pas dire toujours, des sottises. L’excellent Philippe Cassard n’arrête pas mais paradoxalement l’écouter rend moins bête. C’est l’essentiel.

@Lavande. La lecture musicale affine considérablement la lecture littéraire, et même historique. D’où tant d’écrivains taquinant un clavier ou l’autre.

rose dit: à

atrocement
frère Thomas

nota : livre empli de joyeusetés décrites avec force détails dont le moine qui refourgue les tripes fumantes ds le.ventre éclaté de sa mule 😩

—–
drôle ; ai rêvé de vous hamlet.
sur une très longue table vous donniez tous vos bouquins.
ne savais lequel prendre.
puis me suis dirigée vers un que vous teniez religieusement et dont vous parliez avec passion.
Lorsque je le saisis avide d’apprendre quelque cbose, je restais stupéfaite. C’était un Gilbert Cesbron.
Le temps que je traînasse à proximité de vous, ne grapillant nulle miette et n’osant vous adresser la parole, je me retournais pour choisir quelques livres.
À mon grand désarroi, il ne restait rien. La.table.était vide. Vous aviez été dévalisé.
Il m’en restait un en mains, choisi au début, je ne sais le titre.😕

christiane dit: à

@Lavande dit: 21 juillet 2018 à 8 h 33 min
Avec ces touches de couleur dans un film en noie et blanc. Avec cet amour du livre de Jakob, le rêveur. Avec l’exclusion, l’errance, l’exil. « Heimat » d’Edgar Reitz. Que signifie le mot « Heimat » ? Seize heures… on avait le temps de s’immerger, de savourer mais je n’ai vu ques les deux premiers épisodes. Un village de Rhénanie. Une époque troublée qui passe au loin. Comme un passé des racines, une mémoire qui commence au seuil de la première guerre mondiale. Et le quotidien des activités du village sur soixante ans, à peine éffleuré par le monde qui gronde et se déchire au loin. Je me souviens du forgeron, des granges, du cidre… La grande Histoire, le rôle de l’Allemagne restent hors jugement, en arrière-plan.
Bien aimé votre compte-rendu sur le off et le in à Avignon !
Je vais maintenant ouvrir les liens de X sur ces Anabaptistes et la théologie münzérienne.

rose dit: à

Beltégeuse

oui à ce que vous dites. Me permets d’y rajouter le profond désintérêt, la totale inertie, et le refus choisi de la part des pays du nord d’équilibrer les économies avec les pays du sud.
Tant que
nous les pillerons
nous profiterons d’eux
nous ne partageons pas nos richesses
il y aura ce flux de migrants qui, nous, nous effraie tant et eux, leur rend la vie si ardue d’avoir quitté leur terre natale, car exilés ils sont, exilés ils restent. Sort tragique. Même si on apprend la langue.

Chaloux dit: à

PatV, vous semblez ignorer que hors-sujet serait une très bonne définition de la littérature.

rose dit: à

la mère patrie, christiane

christiane dit: à

Merci, X, c’est clair et situe bien l’évolution des courants contraires de cette religion. Reste à saisir le regard de G-A.G. sur elle, ce qu’il en a vécu.

Janssen J-J dit: à

Hier, 20 juillet, Lucie Almansor a fêté ses 106 ans à Meudon. Etait très en forme. Bon anniversaire et longue vie, Lucette.
Le bout de la nuit à la rdl n’est pas encore celui du tunnel.
…(ma passion, ginette –

Pat V dit: à

 » Hors-sujet, une très bonne définition de la littérature. »

Mais pas la seule, Chaloux. 😉

Pat V dit: à

Parlez-nous des exilés en musique, Chaloux!

Pat V dit: à

» Hors-sujet, une très bonne définition de la littérature. »

C’ est comme si on disait :  » Hors-norme, une très bonne définition de la peinture. »

Un aspect, oui, mais bien particulier.

closer dit: à

Rose, ce matin belle rediffusion de « Répliques » consacrée à Saint Exupéry…

Chaloux dit: à

PatV, vous êtes un petit joueur.

Paul Edel dit: à

Oui..X.. il faut oser être condescendant avec Haydn.. j’en ris encore!..

Clopine dit: à

Lavande, moi aussi Heimat m’a marquée profondément, et j’étais « fidèle au poste », lor de sa diffusion. Le héros faisait des recherches en musique électronique, fréquentait d’invraisemblables et sympathiques « artistes » (dont une qu’il recroise à la fin du film, dans un train, vieillie mais toujours d’attaque, avec palmes aquatiques pour un « happening »), et tentait, enfin j’avais cette impression, de « renouer un fil » entre l’histoire de son pays, ce sentiment d’appartenance que nous connaissons tous (en France, ce sont les chansons de Trenet qui se rapprochent le plus de cet « Heimat », comme « douce France »), même quand on lutte contre, et sa propre destinée… Avec cette pierre d’achoppement terrible, châtiment sisyphien, du nazisme…

Mais Heimat demandait du temps, et en ce moment, je n’en ai guère (sauf quand je viens le perdre ici, aahah), à cause du film. J’ai comme l’impression que notre documentaire, à Beaubec Productions, appelé pour rappel : « demain l’abeille : la dette humaine » répond à une sacrée attente : bon sang, les subventionneurs, officiels ou privés, sortent leur carnet de chèque et sont là le stylo en l’air avant même que vous ayez fini de dire « c’est un film sur l’abeille » ! Quand aux « lambdas », même les mecs des boîtes, genre imprimeur pour les affiches ou duplicateur de DVD, quand je leur dis en une phrase de quoi il est question, lâchent leurs casquettes professionnelles,commencent à me questionner et sortent leurs agendas…

Ca commence à me ficher une sorte de pression supplémentaire, comme si j’avais besoin de ça. Heureusement que Clopin, lui, creuse obstinément son sillon et semble prendre tout ça sans broncher : on a quand même un film à finir…

Jazzi dit: à

Comment interpréter le rêve de rose ?

De tout l’étalage, le tartinage culturel d’hamlet, en apparence si impressionnant pour elle, après examen, elle constate qu’il ne lui reste rien en mémoire, sinon que ça lui rappelle vaguement du Gilbert Cesbron ! Rêve ou cauchemar ?

Chaloux dit: à

Paimpopol se gausse. Moi, je ris encore de son été chez Voltaire, une daube absolue, un navet si difficilement égalable qu’on se demande comment on peut en arriver là. On en écarquille les yeux. Bref, chacun s’amuse.

Mon rire:

Hurkhurkhurk!

Janssen J-J dit: à

« petit joueur »…, On sait jamais trop si c’est du mépris ou de la condescendance.
Attation Edel, les mélomanes vesqués ont leurs crocs le mâtin, le mélanome malin. Pas rigoler avec Haydn… Et le gars qui te fait l’apologie de Beethoven risque de se voir rembarré fissa à ses chères études, hein. Non c pas de la condescendance ni du mépris, de la mourre de soi-même extrêmement extrême, vraiment pas thologique…, non pas du tout, hein !
(les bourgeois de Calais, Edouard III –

Janssen J-J dit: à

(Mourir de) mon rire : Hurkhurkhurk!

Jazzi dit: à

« on a quand même un film à finir… »

Normalement le film devrait nous dire, à la fin, ce qui arrivera à l’abeille demain, compte tenu de ce que l’on constate aujourd’hui et que nous aura montré le documentaire, Clopine. Sinon, pour la dette humaine, est-il encore temps de la rembourser ou est-ce déjà trop tard ? Quel suspens !

christiane dit: à

@rose dit: 21 juillet 2018 à 9 h 19 min
Merci, Rose, cela éclaire la remarque de Lavande et le lien qu’elle fait avec G-A.G. et le billet, ainsi qu’avec les ajouts de M.C et X. En fin de compte, il s’agit si je comprends bien de donner à l’Allemagne une mémoire en deçà de la honte du naz.isme, non ?

Janssen J-J dit: à

le roman de Gilbert Cesbron qui lui restait collé entre les mains était : « chiens perdus sans collier ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Chiens_perdus_sans_collier
Logique…, c toujours ce qui reste quand on a retrouvé son chien et oublié son Shakespeare dans les lavandes de Monmajour et Silvacane.

Chaloux dit: à

La Gigi fait décongeler ses mots d’esprits (qui ne sont ni des mots ni de l’esprit) au fur et à mesure que la journée s’écoule (pour lui pas d’autre image).

Chaloux dit: à

d’esprit

Jazzi dit: à

Autant voir le film adapté par Aurenche et Bost, JJJ. C’est ici, et ça commence par une scène d’hamlet enfant en garçon de ferme rêveur !
Chiens perdus sans collier (film)

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