de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Pour saluer Daniel Cordier

Pour saluer Daniel Cordier

Cet homme-là, j’ai vis-à-vis de lui une dette inestimable et je ne cesserais de l’honorer, elle donc lui. Un jour, il m’a offert une phrase. Ca n’a l’air de rien et pourtant, cela peut suffire à engager une vie. Surtout si cette phrase en contient beaucoup d’autres lesquelles, reliées entre elles, constituent une vision du monde. De ce cadeau une amitié est née. Elle a duré une quinzaine d’années et s’est achevée à la suite d’un malentendu mais qu’importe.

En 1989, Daniel Cordier, qui vient de s’éteindre à l’âge de 100 ans, était inconnu du public. Seuls le connaissaient une poignée d’historiens de la Résistance et des survivants des réseaux et des mouvements qui s’en souvenaient à peine (Cordier relevait de « l’intendance » diront certains non sans mépris, autant dire le petit personnel qui ne saurait avoir voix au chapitre), et quelques experts en art contemporain. Les deux mondes qui avaient été successivement les siens pendant et après la guerre : après être entré dans la clandestinité comme secrétaire de Jean Moulin, il avait promu nombre d’artistes alors méconnus (Dewasne, Dubuffet, Matta, Gabritschevsky, Tinguely, Titus-Carmel, Dado, Réquichot, Bellmer …)  dans la galerie qui portait son nom et qu’il avait ouverte dans ce but, tenue à bout de bras pendant huit ans (la donation d’une grande partie de sa collection au Centre Pompidou en est le reflet). Après quoi il se retira et profita de la vie sans jamais renoncer à l’intérêt pour la peinture de son temps, en parfait amateur et connoisseur dans l’acception la plus noble des termes.

Il avait si bien mis ses jeunes années à distance (seule exception : sa déposition au procès de René Hardy en 1947 lui reprochant sa responsabilité dans l’arrestation de Moulin à Caluire) que l’Histoire l’avait oublié en retour. Les chercheurs ne sollicitaient pas sa mémoire et lui ne s’en plaignait pas car il avait tourné la page, ne se sentant vraiment pas une âme d’ancien combattant pour avoir trop souffert dans sa jeunesse de la mémoire pesante de « ceux de 14 ». Jusqu’à ce que la guerre le rattrape dans les années 70. Participant à un débat des « Dossiers de l’écran », une émission-phare de la télévision de l’époque, il fut stupéfait par les accusations proférées en direct par Henri Frenay, co-fondateur du mouvement de résistance Combat, contre « Jean Moulin l’agent crypto-communiste » allant jusqu’à insinuer qu’il avait été un espion soviétique, qui seront suivies par des insinuations sur sa prétendue homosexualité en un temps où cela pouvait encore discréditer une personnalité publique (« Mais enfin, souriait Cordier en me racontant l’épisode, c’était un homme à femmes et moi, quand j’avais 22 ans, je couchais avec des garçons de mon âge, pas avec un vieux de 43 ans ! »). Il quitta l’émission assommé et s’en voulut de n’avoir pas su ni pu réagir comme il convenait pour défendre son patron contre la calomnie. Le scandale éclata mais, à titre personnel, le choc fut tel qu’il le décida à consacrer sa vie à réparer l’outrage.

Il s’immergea dans les considérables archives qu’il avait conservées, ce qu’il s’était bien gardé de faire jusqu’alors, et écrivit des milliers de pages sur « le patron ». De cette entreprise rare et remarquable (Jean-Louis Crémieux-Brilhac est l’autre exception qui confirme la règle) où un acteur de l’histoire immédiate s’en fait l’historien sans que cela tourne à des Mémoires, sortit Jean Moulin. L’inconnu du Panthéon, trois volumes que les éditions Lattès publièrent de 1989 à 1993. Un monument et pas seulement par la taille. Un chef d’œuvre dans l’ordre de la biographie historique. A la parution du premier volume, ayant pu le lire sur épreuves des semaines avant, je fus sidéré par la richesse, l’originalité, la densité, la nouveauté de son travail. Et pour cause : il se basait tant sur sa mémoire d’hypermnésique obsédé par le détail et sa vérification, hanté par le spectre de l’anachronisme, perfectionniste jusqu’à remettre bien plus que cent fois sur le métier, que sur des archives sur lesquelles nul n’avait travaillé comme il l’avait fait (lui seul était en mesure de décrypter quantité de messages qu’il avait lui-même cryptés sous l’Occupation).

Tous les journaux postulèrent pour obtenir l’exclusivité de sa première grande interview et s’il me l’accorda pour le magazine Lire, c’était parce qu’il avait lu la biographie que j’avais consacré à Daniel-Henri Kahnweiler, le marchand des cubistes… « Comme ça, on parlera aussi de ce grand bonhomme ! ». Il m’invita à le retrouver à Biarritz où il résidait alors. Notre entretien commença vers 10h pour s’achever vers 17.00. Et pendant toutes ces heures, il ne cessa de parler, de raconter, de se remémorer, d’analyser, sans précipitation mais avec une précision qui me laissa pantois car son propos était toujours d’une grande densité. Bien qu’il fut plus âgé que moi d’une trentaine d’années, il en ressortit en pleine forme, prêt à poursuivre si nécessaire, notamment sur l’histoire de l’art et sur sa passion de la littérature, et moi, exténué.

L’homme, dandy d’un raffinement vestimentaire très anglais dans le contraste des couleurs, reflet d’un tempérament provocateur, se révéla certes prolixe, bavard, intarissable, digressif, sans en faire des tonnes sur le romantisme de la clandestinité ni chercher à se mettre en avant, démystifiant tout ce que cette activité avait pu avoir d’héroïque en montrant bien qui étaient les soutiers de la Résistance, mais passionnant, d’une intelligence aiguë et d’une mémoire phénoménale. Et tellement attachant car si libre. Nous nous sommes revu, écrit, téléphoné par la suite. J’ai naturellement lu tous les livres qu’il a écrits par la suite notamment ses remarquables mémoires de guerre Alias Caracalla (Gallimard, 2009) et Les Feux de Saint-Elme (Gallimard, 2014), ses souvenirs d’adolescent gidien découvrant sa sexualité et son irrésistible attirance pour les garçons dans le pensionnat catholique où il était élève. Mais j’en suis resté à « la » phrase qu’il avait prononcé lors de notre toute première conversation car elle était de nature à gouverner, engager, dominer une vie : la sienne, la mienne et celle de tant d’autres. Elle n’a l’air de rien, cette phrase. On la dirait banale. Et pourtant, elle me poursuit depuis des années.

C’était à l’été 1942. Daniel Cordier, 22 ans, engagé dans la France libre dès juin 1940, tout à sa haine du maréchal Pétain à qui il ne pardonnera jamais de s’être couché en signant l’armistice au lieu de continuer le combat, venait de passer plusieurs mois à être formé aux techniques du Renseignement par le BCRA en Angleterre. Après y avoir suivi une spécialisation en transmissions radio (codage, décodage etc), il fut parachuté en France, en zone libre près de Montluçon, pour servir de radio à Georges Bidault, alors l’un des chefs du mouvement Combat. Sauf qu’à l’arrivée, le jeune homme vit son affectation modifiée et il retrouva secrétaire d’un autre dirigeant de la Résistance dont « Rex » était le pseudonyme (et dont il apprendra bien plus tard qu’il s’appelait Jean Moulin). Le soir où il lui fut présenté, le « patron » l’emmena dîner dans un restaurant de la place Bellecour et lui demanda de raconter sa vie.

Alors deux heures durant , Cordier lui raconta son jeune passé d’activiste : antisémite, antiparlementaire, anticommuniste, antidémocrate, antirépublicain, antimaçon… Nationaliste au point de promettre le poteau d’exécution à Léon Blum dès la fin de la guerre mais guère plus tendre vis-à-vis du « traitre Pétain » coupable d’avoir  baissé les armes. Issu d’une famille de la grande bourgeoisie négociante bordelaise, animateur d’un Cercle Charles Maurras et responsable des Camelots du roi, peu avant de trouver un bateau pour l’Angleterre à défaut de l’Afrique du nord, il en était encore à briser les vitres des magasins juifs de sa ville à la tête de son petit groupe de nervis. Durant tout le récit, Rex/Jean Moulin ne dit mot. Puis il lui confia :

« En vous écoutant, je me rends compte de la chance que j’ai eue d’avoir une enfance républicaine ».

Et en faisant quelques pas dans la rue, cet homme qui allait devenir le plus recherché de France à la fois par la police de Vichy et par la Gestapo, celui à qui l’on doit d’avoir unifié les mouvements de résistance derrière le général De Gaulle, ce haut-fonctionnaire radical-socialiste, préfet d’Eure-et-Loir révoqué et mis en disponibilité par Vichy, l’engagea comme son secrétaire particulier (secrétaire : homme du secret) ; il lui témoigna une absolue confiance dans la clandestinité en lui confiant la tache de le remplacer en son absence auprès des mouvements pour leur distribuer l’argent de Londres et les consignes du chef de la France libre. Est-il besoin de préciser que tout alors les opposait, qu’ils étaient aux antipodes l’un de l’autre par leur éducation, leurs convictions, leurs valeurs ?

Me croira-t-on si j’avoue que, plus encore que la fameuse formule sur la république des lettres, « la » phrase de Jean Moulin, ligne de vie qui contient tellement de choses, évoque, raconte, cristallise bien plus que ce qu’elle énonce, a inspiré il y a quinze ans le nom de baptême de ce blog ?

(« Daniel Cordier » et « Jean Moulin sur une façade à Chartres » photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire.

1187

commentaires

1 187 Réponses pour Pour saluer Daniel Cordier

JiCé..... dit: à

« Ce n’est pas difficile de penser comme un juge, JiCé…. » (renato)

Désolé, l’objectif est hors de portée pour moi ….

bouguereau dit: à

t’es pas diplomé et t’es français jicé..comment veux tu..mais comment veux tu

bouguereau dit: à

la justice en Italie est vraiment disjointe du pouvoir politique

licio gelli..andreotti morts dans leur lit rénateau..décidément les français sont les derniers à pouvoir donner des leçon et ils s’y tiennent..ça devient décidément leur plus grande qualité grace a des gens comme toi..qui l’eut cru rénateau

renato dit: à

JC n’est pas diplomé ?! et depuis quand ça ?

bouguereau dit: à

On dirait une lettre apocryphe de Saint Paul à l’envers

térezoune elle est sataniss par derrière

renato dit: à

Gelli et Andreotti c’était avant 2011, bouguereau, de Luca 2015 ! mais peu importe.

Perdre, déjà 14 heures, à plus.

JiCé..... dit: à

Je suis diplômé depuis des lustres, titulaire d’un permis de causer sciences logiques et mathématiques.

Donc incapable de comprendre comment on peut faire du « Droit » et « Juger », ou vivre de couillonnades sociologiques ou littéraires dans un monde aussi tordu que ce cloaque terrien, tellement délicieux à visiter !

Je passe….

renato dit: à

Perdre > Merdre

renato dit: à

Personne ne vous impose de faire du Droit, JC, mais en ca de besoin personne ne peut vous empêcher de demander conseil à un avocat. Ou vous préférez pas ?

bouguereau dit: à

Je suis diplômé depuis des lustres

chtement t’as perdu tout tes points jicé..même pitaine de yole de mer est usurpé..dans les eaux territorial..hors la marina militare et erdogan se battent pour te tirer dessus le premier

renato dit: à

caS de besoin

rose dit: à

Qui l’eût cru Renato ? Luce.

Petit Rappel dit: à

La Correspondance apocryphe entre St Paul et Sénèque vaut le détour. L’enfer est pavé de bonnes intentions.
MC

Moralès sed laisse dit: à

Nonobstant toto, le père No de l’an né.
 » Ce n’est pas difficile de penser comme un juge JiCé…., à l’époque cette historiette était beaucoup parlée car le fond de la question présenté pas l’accusation portait en soi la tentative de faire taire une opinion contraire. »

rose dit: à

B. Un modèle qui lui est cher ?

Ou bien un titre qui lui est cher ?
Le petit père du peuple.

Marie Sasseur dit: à

« La Correspondance apocryphe entre St Paul et Sénèque vaut le détour ». Court

Rien d’infernal dans ces lettres. Merci de les avoir mentionnées, elles sont très intéressantes a lire par curiosité, quelle que soit leur authenticité.

christiane dit: à

« Nous jouons une comédie. Nous sommes tous des bouffons d’un roi qui fait exemplairement acte d’absence, on pourrait même lui reprocher un excès de discrétion. Dans cette pièce énorme que nous interprétons avec plus ou moins de bonheur, il y a des grands rôles, que voile généralement leur esprit même. Les comparses. Les confidents. Les silhouettes. Les figurants. Les « utilités » […]. Tout le monde est concerné par le TEXTE, puisque tout le monde a, devrait avoir, la parole. »
Georges Perros – (à propos de Max Jacob) – « Papiers collés III » (posthume) – Gallimard.

Marie Sasseur dit: à

C’est intéressant Court, pour poursuivre j’ai retrouvé des indications de la contemporanéité Paul, Sénèque et aussi son frère le proconsul Galion.
Chez un raconteur très doué et plaisant pour qui n’est pas très à cheval sur l’orthodoxie, il s’agit de E. Carrère dans  » le royaume « , ou l’on comprend , avec l’humour de Carrère, que Seneque avait une vie assez éloignée de celle prônée dans sa  » vie heureuse ».

et alii dit: à

LA GRANDE TABLE IDÉES
Migrantes, damnées de la mer puis de la terre
Dans le cadre de cette journée dédiée aux violences faites aux femmes, on se penche sur la situation particulière des femmes dans la migration.

Lara dit: à

MARADONA EST MORT.

Jibé dit: à

@Et alii
sur Keith J., excellente suite de l’émission des chemins de la philo, ce matin à 10 heures sur France culture: le corps du pianiste de jazz
et cet après midi, excellentes retrouvailles avec Foucault, à 17 heures sur fr Culture itou, à propos de « l’aveu de la chair »
sorry, je n’ai as les liens, mais vs allez sur la grille des programmes et vous cliquez sur le titre correspondant à l’horaire, clique et collecte!

Confinement radiophonique et lecture, et ce pensum des cours à diffuser sur ordinateur… Les universitaires, c’est comme les bars et les restaus, mais 15 jours de plus, il paraît.
Je ne sais pas comment les étudiants vont apprendre le débat, entre pairs notamment, sans se rencontrer. Quant à moi, je n’en identifie pas un(e) seul(e), la seule fois où j’ai vu les ceusses qui devaient suivre mes cours, ils étaient bien sûr masqués, et depuis…des petits carrés sur un petit écran
Parlez des humanités avec ça…
C’est grave, ce qui se passe là, ce schéma distanciation/télétravail. Qui comprend quoi, qui parle à qui, et quelles évaluations ensuite?
Vous imaginez l’inquiétude des mômes de 22/25 ans qui ne savent pas aujourd’hui de quoi sera faite leur année universitaire, ni ce qu’il pourront en faire. Des mois vautrés derrière u écran à voir défiler des profs et à envoyer des travaux dématérialisés, dont on ne peut pas parler.
C’est une vraie privation de quelque chose d’essentiel dans leur parcours de formation et d’initiation au « devenir adulte » comme aurait dit Deleuze

J. J-J dit: à

Qui ça ?

jorge Rodriguez dit: à

Argentina, invitada especial en la Feria del Libro de Francfurt 2010, ha seleccionado como “íconos” de su país a Diego Armando Maradona, Eva Perón, Ernesto “Che” Guevara y Carlos Gardel. El anuncio provocó tal terremoto entre escritores, intelectuales, literatos y la sociedad en general, que el comité encargado de designar a las figuras universales del certamen, el más importante del mundo en su género, incluyó a última hora, esto es, de segundo plato, a Jorge Luis Borges y a Julio Cortázar.

bouguereau dit: à

C’est une vraie privation de quelque chose d’essentiel

toudsuite t’en fais des caisses..

bouguereau dit: à

salmon

baudrillard nous manque cruelment..il savait henluminer à la bombe norvégienne..salmon cochonne au gras djambon

bouguereau dit: à

Lara dit: à
MARADONA EST MORT.

keupu est vivant! si vous avez besoin de home stedging..il a des équipes de polonais

bouguereau dit: à

..le gramme de coke est en chute libe

bouguereau dit: à

jorge Rodriguez dit: à

y’a des main de dieu sur ma gueule qui se perdent qu’il dit keupu

Marie Sasseur dit: à

Diego, libre dans sa tête :

“Gracias, amigos. Grazie a tutti. Grazie per gli auguri, per la vicinanza e per l’affetto che continuate a mostrarmi. Mi danno forza e sensazioni positive, cose che in tempi di grande paura per la salute di tutti e di grandi sofferenze economiche per tanti sono assai preziose. Sessant’anni, sì. Sono pochi o sono tanti? Devo cominciare a sentirmi pure io un po’ vecchietto, oppure no? Beh, l’ammetto, me lo sono chiesto. Ma non so darmi una risposta. Se penso, se ragiono, se mi fido della mia voglia di futuro sono pochi perché pensavo e ragionavo così anche quando di anni ne avevo la metà. Se invece penso di fare una corsa, uno scatto, beh, allora mi sembrano tanti. Ma so di chi è la colpa: di tutto quel cortisone che per anni e anni mi è entrato nella schiena, nelle ginocchia e nelle caviglie per essere in campo sempre e comunque. Perché la gente così voleva. Perché? Lo pretendevano gli incassi. Perché vincere ad ogni costo una partita era l’unica cosa che contava. Ma sia chiaro: non maledico quei tempi. Non credo che a sessant’anni sia già tempo di bilanci. Ma non rinnego nulla di quel che è stato e di quel che ho fatto. Non ho rimpianti. Non voglio averne. Certo, so di non aver fatto sempre cose giuste. Ma se ho fatto del male, l’ho già detto, l’ho fatto solo a me stesso, non agli altri. Però da una quindicina di anni ho imparato a volermi più bene e ora sono felice”.

https://www.calcionapoli1926.it/ultimissime-calcio-napoli/maradona-compleanno-scudetto-gattuso-lettera/

Brinqueballe dit: à

l’inquiétude des mômes de 22/25 ans

A 22 ans on est plus un môme, on bien, alors un môme à môman.

J. J-J dit: à

Le petit dernier d’Onfray suscite l’enthousiasme de « Justice au singulier ». Ce qui va ravir toutes les crèches de l’Herdélie… Est devenu tellement tendance de cracher sur Kermitt et d’encenser De Gaulle sur les décombres de Morand, quand on aurait apparemment besoin d’un De Villiers…
Voilà comment notre graphomane Michel O. justifie sa nouvelle entreprise manichéenne, au temps pour lui :
« L’opposition entre de Gaulle et Mitterrand met dos à dos un homme qui lutte contre l’effondrement d’une civilisation et un individu qui se moque que celle-ci disparaisse pourvu qu’il puisse vivre dans ses ruines à la façon d’un satrape. Le premier donne sa vie pour sauver la France ; le second donne la France pour sauver sa vie. L’un veut une France forte, grande et puissante, à même d’inspirer une Europe des patries ; l’autre la veut faible, petite et impuissante, digérée par l’Europe du capitalisme. L’un ressuscite Caton ; l’autre réincarne Néron. De Gaulle se sait et se veut au service de la France ; Mitterrand veut une France à son service. L’un sait avoir un destin ; l’autre se veut une carrière. De Gaulle n’ignore pas qu’il est plus petit que la France ; Mitterrand se croit plus grand que tout. Le Général sait que le corps du roi prime et assujettit le corps privé ; l’homme de Jarnac croit que son corps privé est un corps royal. L’un écoute le peuple et lui obéit quand il lui demande de partir ; l’autre reste quand le même peuple lui signifie deux fois son congé. L’homme de Colombey était une ligne droite ; celui de Jarnac un nœud de vipères. L’un a laissé une trace dans l’Histoire ; l’autre pèse désormais autant qu’un obscur président du Conseil de la IVe République. L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire…
Ce portrait croisé se lit comme une contre-histoire du XXe siècle qui nous explique où nous en sommes en même temps qu’elle propose une politique alternative qui laisse sa juste place au peuple : la première. M.O. »
Bon…, je ne faisais que (tré)passer par là, pour vérifier que jmb ne faiblissait pas. A plus tard, vers le 15 décembre, si tout va bien.

Lara dit: à

Ah ce brave Michel, qu’est-ce qu’Onfray sans lui…

jorge Rodriguez dit: à

Jorge Luis Borges. « Le foot est populaire parce que la stupidité est populaire »

B dit: à

60 ans, arrêt cardiaque.

B dit: à

Dans Le Monde du jour, un juriste met en garde les faiseurs de lois du jour qui serviront à d’autres demain.

B dit: à

Décidément, je n’inspire que silence. Du coup je commence à regretter les poubelles de Chaloux. Au moins c’est un répondant.

B dit: à

A moins que la mort successive de deux grands sportifs aimés et regrettés vous commande cette soirée de veille silencieuse.

B dit: à

Quand on découvre médusés que Mr Dupont Moretti ne gagne pas les procès pour des pruneaux. Le patrimoine du ministre exposé à la loi de la transparence.

B dit: à

Y’a même dessus quelques oiseaux raisonnablement collés à la glue. Je ne comprends pas comment un homme épris de justice peut être à ce point dénué d’empathie pour l’animal.

D. dit: à

Dites-donc Bérénice. Faites comme chez vous. Vous voulez les clés ?

D. dit: à

J’en ai strictement rien à foutre de Maradona.

D. dit: à

De même que Maradona n’avait strictement rien à foutre de moi, Dimitri-Dagobert d’Anone baron d’Arlatan.

D. dit: à

Tu t’énerves trop keupu. T’es une boule de nerf. Prends des tisanes.

D. dit: à

Ou est passé Jazzi ? Le type aux cent pseudos ? Je suis terriblement inquiet.

Marc Court dit: à

Oui c’est intéressant, cette correspondance. On trouve aussi une allusion à une possible rencontre St Paul Sénèque dans la pièce de Tristan « La Mort de Sénèque », preuve que cette correspondance était encore présente dans les mentalités de la première moitié du Dix-Septième siècle.
Une édition papier tait disponible chez Quai Voltaire, mais ceci commence à dater…
MC

et alii dit: à

Rosine Crémieux, 75 ans. Résistante dans le Vercors, rescapée de Ravensbrück, cette psychanalyste a attendu cinquante ans pour raconter. Du camp de la vie.
Longue personne souple, Rosine Crémieux allonge les jambes sur un

canapé peut-être dessiné par Eileen Gray. Une éclaircie joyeuse de fin d’hiver illumine son appartement en altitude, saturé de fenêtres et de tableaux contemporains, rue de l’Université. La météo vibre au diapason de son sourire, un genre rare de vrai sourire, qui est sa marque. Pionnière de la psychanalyse infantile avec René Diatkine et Serge Lebovici, Rosine Crémieux a cessé d’exercer au centre Alfred-Binet il y a quelques années, mais reçoit encore des patients chez elle. Cinquante ans après, elle évoque son adolescence dans un livre exceptionnel (1). Le superbe androgyne sur la couverture, c’est Rosine en battle-dress photographiée au studio Harcourt à son retour de Ravensbrück, en mai 1945. Autour du cou, Rosine a enroulé un drapeau allemand en guise de foulard: «A cause du beau rouge».

Rien ne suggère que ce sosie d’Isabella Rossellini vient de s’évader du commando de travail à Abteroda, à côté de Leipzig, où elle fabriquait des têtes de bielle pour moteurs d’avion. L’élan du Vercors défie l’objectif: une sorte de solidité, de fermeté dans la stature. Rosine a appartenu à la microscopique poignée qui a physiquement résisté, dans le massif du Vercors. Le maquis mythique où 3 500 hommes repliés dans un cirque montagneux furent exterminés par les 15 000 soldats du général Pflaum.

Rosine n’a jamais interprété la comédie de l’héroïsme. Et son livre n’en rédige pas le synopsis. Dans l’ouvrage qu’elle publie comme on passe le témoin, elle a refusé le récit, lui préférant le dialogue avec un ami canadien, Pierre Sullivan, psychanalyste lui aussi. De leur conversation, qui a duré trois ans, est né un texte allègre et profond. «Un récit aurait transformé l’autre en spectateur», dit-elle, jouant avec un beau sautoir. Rosine a été une jeune fille de bonne famille, qui passait des barrages à bicyclette avec un sourire charmant. Elle ne s’attribue pas de mobiles pompeux. «La Résistance, à 20 ans, c’est facile et joyeux. On rejoint les gens avec qui on a envie d’être quand on a cet âge-là.» Les étudiants de Grenoble se fondent dans le magnifique décor des Préalpes françaises pour se soustraire au STO et à l’emprise de leurs parents. Par l’Espagne, les deux frères aînés de Rosine avaient rejoint les Forces françaises libres. «Il fallait que je fasse quelque chose comme eux.»

Garçon manqué, peut-être. Petite fille rageuse et gâtée, oui. Héroïne romanesque, non. «Ce fut une adolescence merveilleuse, dans un monde où le bien et le mal étaient nettement partagés.» A l’hôpital de Saint-Martin-en-Vercors, bientôt replié dans la grotte de la Luire, elle rejoint trois médecins, un prêtre, trois infirmières diplômées de l’Assistance publique et des gamines qui, comme elle, ont passé le brevet de secouriste. «La Résistance m’a aidée à me structurer dans l’action. Elle m’a très bien canalisée», dit la spécialiste des ados.

Si on lui demande de préciser une date, Rosine se dérobe avec son sourire lumineux et la question, automatiquement, semble futile. Elle ne cherche pas à informer, mais à partager. «Tout ça baignait dans la joie, et pas dans le drame.»

Elle se remémore la griserie des promenades nocturnes dans le Vercors, à bicyclette. Une nuit, elle rencontre l’écrivain Jean Prévost, idole des jeunes maquisards (2): «Il était beau, magnifique même. Je me souviens de ses yeux bleus dans la pénombre, de sa chemise en popeline bleue dont l’étoffe me fascina »» Aujourd’hui encore, Rosine se déplace en bicyclette.

Le 21 août 1944, les Allemands encerclent la grotte de la Luire. Les blessés, les médecins, le prêtre sont abattus, et les infirmières, déportées à Ravensbrück. En transit à la prison Saint-Joseph de Lyon, Rosine écrit à ses parents, badinant sur ses frères: «Au moins aurai-je des souvenirs à raconter, moi aussi.»

Eh bien, non. Rosine n’a rien raconté du tout. «Enfin, si, je racontais un certain nombre de choses, toujours les mêmes. Je faisais mon numéro, en quelque sorte.» Elle perçoit l’émotion sur le visage de ses interlocuteurs, tandis qu’elle ne ressent rien du tout, comme une actrice qui joue son rôle. Dans les années 50, elle entreprend une psychanalyse sans toucher à cette épreuve. «Cela échappe à l’interprétation. Ce n’est pas un matériel psychanalytique.»

Avec Pierre Sullivan, elle a pu sentir les choses en les disant. Comme ses patients qui, un jour, revivent d’anciens traumatismes et se disent soudain soulagés de pouvoir se laisser envahir par leurs émotions. Le plus fort, c’est que le lecteur sent avec elle. Comment faire comprendre, à ceux qui ne l’ont jamais vécue, la férocité de la nature humaine? Par une heuristique du détail: des années après la guerre, alors que Rosine se rend en URSS avec son mari, l’avion fait escale en Allemagne. Durant toute la durée de la correspondance, elle pleure.

De Ravensbrück, elle suggère à peine le terrible, avec le souci de ne pas faire sensation. Jouer avec les nerfs du lecteur est vain. Rosine narre des petites choses familières: en arrivant au camp, avec son amie Anita, elle glane des renseignements. Combien seront-elles par chambrée? 500. Optimistes, elles entendent 50″ Croit-elle arriver chez les éclaireuses de France, dont elle porte encore la robe de camping? Grande, blonde aux yeux bleus, hâlée par l’air de la montagne, Rosine est, bien que juive, désignée par le physionomiste qui l’examine comme «la Normande aryenne typique». Il n’y a rien de morbide chez elle. Soudée à son groupe de copines, elle ne pense pas à la mort, mais à retrouver ses parents.

Transmettre une expérience limite est une chose difficile. Certaines choses sont indicibles. Jean Améry, Primo Levi, Robert Antelme, Jean Cayrol: peu d’hommes ont su écrire sur les camps. Ainsi, le déferlement d’images, passé l’émotion ou l’indignation immédiate, ne transforme pas en profondeur. Or, si nous n’y étions pas, quelque chose s’est passé qui nous regarde. Rosine Crémieux ne dit pas, elle chuchote. Elle oblige à tendre l’oreille. Et c’est un drôle de message, pas du tout confortable. D’une voix tranquille, Rosine explique que la férocité sommeille en chacun de nous. Le bourreau, le barbare, ce n’est pas l’autre: «Nous avons tous en nous des possibilités de comportement presque animal. Ma blessure restera profonde d’avoir ressenti en mon for intérieur le potentiel de violence que chacun recèle en soi.» On regarde, incrédule, le décor civilisé de Rosine Crémieux. Chaque meuble, chaque objet, chaque tableau témoigne d’une conscience esthétique raffinée. «Il faut beaucoup de siècles pour qu’un esprit comme ça existe», remarque Pierre Sullivan.

Et, pourtant, cette femme-là dit que la civilisation est un vernis solide, utile certes, mais un vernis. «Il s’écaille totalement dès qu’on n’a plus de repères.» Balayée par la violence qui gît à l’état brut en chacun. Elle a une manière pas du tout abstraite de faire comprendre ça: on se prend soudain à s’autosurveiller. «Je reste pourtant convaincue que la civilisation, le respect de l’autre perdurent tant qu’il est possible de s’inscrire dans le temps, avec un projet.» Rosine Crémieux a écrit le livre pour ses petites-filles. «Leur adolescence est plus difficile que la nôtre. Les projets collectifs ont disparu».

photo JEAN-FRANÇOIS JOLY (1) La Traîne-Sauvage, Rosine Crémieux et Pierre Sullivan, Flammarion.

(2) Pour Jean Prévost, Jérôme Garcin, Gallimard, 1994.

Rosine Crémieux en 6 dates 1924. Naissance.

1943. Rejoint le Vercors.

Mai 1944. Travaille à l’hôpital du Vercors.

13 mai 1945. Libération de Rosine.

1953. Mariage avec Claude Crémieux.

1959. Crée la revue «Psychiatrie de l’enfant» avec René Diatkine et Serge Lebovici.

Marie-Dominique Lelièvre
PARTAGER
TWEETER
elle aimait les tableaux , sauf erreur;
bonne nuit
Rosine Crémieux, 75 ans. Résistante dans le Vercors, rescapée de Ravensbrück, cette psychanalyste a attendu cinquante ans pour raconter. Du camp de la vie.
Longue personne souple, Rosine Crémieux allonge les jambes sur un

canapé peut-être dessiné par Eileen Gray. Une éclaircie joyeuse de fin d’hiver illumine son appartement en altitude, saturé de fenêtres et de tableaux contemporains, rue de l’Université. La météo vibre au diapason de son sourire, un genre rare de vrai sourire, qui est sa marque. Pionnière de la psychanalyse infantile avec René Diatkine et Serge Lebovici, Rosine Crémieux a cessé d’exercer au centre Alfred-Binet il y a quelques années, mais reçoit encore des patients chez elle. Cinquante ans après, elle évoque son adolescence dans un livre exceptionnel (1). Le superbe androgyne sur la couverture, c’est Rosine en battle-dress photographiée au studio Harcourt à son retour de Ravensbrück, en mai 1945. Autour du cou, Rosine a enroulé un drapeau allemand en guise de foulard: «A cause du beau rouge».

Rien ne suggère que ce sosie d’Isabella Rossellini vient de s’évader du commando de travail à Abteroda, à côté de Leipzig, où elle fabriquait des têtes de bielle pour moteurs d’avion. L’élan du Vercors défie l’objectif: une sorte de solidité, de fermeté dans la stature. Rosine a appartenu à la microscopique poignée qui a physiquement résisté, dans le massif du Vercors. Le maquis mythique où 3 500 hommes repliés dans un cirque montagneux furent exterminés par les 15 000 soldats du général Pflaum.

Rosine n’a jamais interprété la comédie de l’héroïsme. Et son livre n’en rédige pas le synopsis. Dans l’ouvrage qu’elle publie comme on passe le témoin, elle a refusé le récit, lui préférant le dialogue avec un ami canadien, Pierre Sullivan, psychanalyste lui aussi. De leur conversation, qui a duré trois ans, est né un texte allègre et profond. «Un récit aurait transformé l’autre en spectateur», dit-elle, jouant avec un beau sautoir. Rosine a été une jeune fille de bonne famille, qui passait des barrages à bicyclette avec un sourire charmant. Elle ne s’attribue pas de mobiles pompeux. «La Résistance, à 20 ans, c’est facile et joyeux. On rejoint les gens avec qui on a envie d’être quand on a cet âge-là.» Les étudiants de Grenoble se fondent dans le magnifique décor des Préalpes françaises pour se soustraire au STO et à l’emprise de leurs parents. Par l’Espagne, les deux frères aînés de Rosine avaient rejoint les Forces françaises libres. «Il fallait que je fasse quelque chose comme eux.»

Garçon manqué, peut-être. Petite fille rageuse et gâtée, oui. Héroïne romanesque, non. «Ce fut une adolescence merveilleuse, dans un monde où le bien et le mal étaient nettement partagés.» A l’hôpital de Saint-Martin-en-Vercors, bientôt replié dans la grotte de la Luire, elle rejoint trois médecins, un prêtre, trois infirmières diplômées de l’Assistance publique et des gamines qui, comme elle, ont passé le brevet de secouriste. «La Résistance m’a aidée à me structurer dans l’action. Elle m’a très bien canalisée», dit la spécialiste des ados.

Si on lui demande de préciser une date, Rosine se dérobe avec son sourire lumineux et la question, automatiquement, semble futile. Elle ne cherche pas à informer, mais à partager. «Tout ça baignait dans la joie, et pas dans le drame.»

Elle se remémore la griserie des promenades nocturnes dans le Vercors, à bicyclette. Une nuit, elle rencontre l’écrivain Jean Prévost, idole des jeunes maquisards (2): «Il était beau, magnifique même. Je me souviens de ses yeux bleus dans la pénombre, de sa chemise en popeline bleue dont l’étoffe me fascina »» Aujourd’hui encore, Rosine se déplace en bicyclette.

Le 21 août 1944, les Allemands encerclent la grotte de la Luire. Les blessés, les médecins, le prêtre sont abattus, et les infirmières, déportées à Ravensbrück. En transit à la prison Saint-Joseph de Lyon, Rosine écrit à ses parents, badinant sur ses frères: «Au moins aurai-je des souvenirs à raconter, moi aussi.»

Eh bien, non. Rosine n’a rien raconté du tout. «Enfin, si, je racontais un certain nombre de choses, toujours les mêmes. Je faisais mon numéro, en quelque sorte.» Elle perçoit l’émotion sur le visage de ses interlocuteurs, tandis qu’elle ne ressent rien du tout, comme une actrice qui joue son rôle. Dans les années 50, elle entreprend une psychanalyse sans toucher à cette épreuve. «Cela échappe à l’interprétation. Ce n’est pas un matériel psychanalytique.»

Avec Pierre Sullivan, elle a pu sentir les choses en les disant. Comme ses patients qui, un jour, revivent d’anciens traumatismes et se disent soudain soulagés de pouvoir se laisser envahir par leurs émotions. Le plus fort, c’est que le lecteur sent avec elle. Comment faire comprendre, à ceux qui ne l’ont jamais vécue, la férocité de la nature humaine? Par une heuristique du détail: des années après la guerre, alors que Rosine se rend en URSS avec son mari, l’avion fait escale en Allemagne. Durant toute la durée de la correspondance, elle pleure.

De Ravensbrück, elle suggère à peine le terrible, avec le souci de ne pas faire sensation. Jouer avec les nerfs du lecteur est vain. Rosine narre des petites choses familières: en arrivant au camp, avec son amie Anita, elle glane des renseignements. Combien seront-elles par chambrée? 500. Optimistes, elles entendent 50″ Croit-elle arriver chez les éclaireuses de France, dont elle porte encore la robe de camping? Grande, blonde aux yeux bleus, hâlée par l’air de la montagne, Rosine est, bien que juive, désignée par le physionomiste qui l’examine comme «la Normande aryenne typique». Il n’y a rien de morbide chez elle. Soudée à son groupe de copines, elle ne pense pas à la mort, mais à retrouver ses parents.

Transmettre une expérience limite est une chose difficile. Certaines choses sont indicibles. Jean Améry, Primo Levi, Robert Antelme, Jean Cayrol: peu d’hommes ont su écrire sur les camps. Ainsi, le déferlement d’images, passé l’émotion ou l’indignation immédiate, ne transforme pas en profondeur. Or, si nous n’y étions pas, quelque chose s’est passé qui nous regarde. Rosine Crémieux ne dit pas, elle chuchote. Elle oblige à tendre l’oreille. Et c’est un drôle de message, pas du tout confortable. D’une voix tranquille, Rosine explique que la férocité sommeille en chacun de nous. Le bourreau, le barbare, ce n’est pas l’autre: «Nous avons tous en nous des possibilités de comportement presque animal. Ma blessure restera profonde d’avoir ressenti en mon for intérieur le potentiel de violence que chacun recèle en soi.» On regarde, incrédule, le décor civilisé de Rosine Crémieux. Chaque meuble, chaque objet, chaque tableau témoigne d’une conscience esthétique raffinée. «Il faut beaucoup de siècles pour qu’un esprit comme ça existe», remarque Pierre Sullivan.

Et, pourtant, cette femme-là dit que la civilisation est un vernis solide, utile certes, mais un vernis. «Il s’écaille totalement dès qu’on n’a plus de repères.» Balayée par la violence qui gît à l’état brut en chacun. Elle a une manière pas du tout abstraite de faire comprendre ça: on se prend soudain à s’autosurveiller. «Je reste pourtant convaincue que la civilisation, le respect de l’autre perdurent tant qu’il est possible de s’inscrire dans le temps, avec un projet.» Rosine Crémieux a écrit le livre pour ses petites-filles. «Leur adolescence est plus difficile que la nôtre. Les projets collectifs ont disparu».

photo JEAN-FRANÇOIS JOLY (1) La Traîne-Sauvage, Rosine Crémieux et Pierre Sullivan, Flammarion.

(2) Pour Jean Prévost, Jérôme Garcin, Gallimard, 1994.

Rosine Crémieux en 6 dates 1924. Naissance.

1943. Rejoint le Vercors.

Mai 1944. Travaille à l’hôpital du Vercors.

13 mai 1945. Libération de Rosine.

1953. Mariage avec Claude Crémieux.

1959. Crée la revue «Psychiatrie de l’enfant» avec René Diatkine et Serge Lebovici.

Marie-Dominique Lelièvre

et alii dit: à

À cette sûreté d’interprétation s’ajouta le fait que Rosine, dans ce milieu psy, avait un côté rock’n’roll : je la voyais partir à vélo ou dans une voiture sport, toit ouvert, et je la retrouvais par hasard une heure plus tard chez Lucien Durand ou Daniel Templon, dans une galerie d’art.

4Cette complicité analytique et artistique, ces goûts partagés amenèrent sans doute Rosine à me proposer de l’assister au secrétariat de rédaction de la revue La Psychiatrie de l’enfant, travail que nous avons accompli ensemble trente-deux ans… Si je sais le nombre exact d’années, cela tient à la proposition initiale de Rosine de la seconder, et qui vous donnera un exemple de son style.

5Après avoir terminé ma supervision, je revis Rosine dans un colloque au Centre Binet. J’allai la saluer. Je voulais lui annoncer que je deviendrais père une seconde fois : elle allait être touchée car, comme elle des années plus tôt, j’attendais des jumeaux. À ma grande surprise, elle me répondit du tac au tac : « Voulez-vous diriger avec moi La Psychiatrie de l’enfant ? » C’était à la fois inattendu et en même temps parfaitement évident : nous nous comprenions.

6Cette communion d’âme s’accentua au cours des années ; à l’intuition psychanalytique partagée s’ajouta bientôt l’amitié qui nous conduisit à l’expérience d’écriture de La traîne-sauvage, livre que Rosine a toujours conçu comme une aventure commune, refusant d’écrire quelque chose comme des Mémoires : il fallait que la dynamique de l’échange qu’elle avait dans une certaine mesure retrouvée dans l’analyse qu’elle pratiquait et enseignait soit le moteur de ce livre. Rosine, m’avait-elle confié, n’avait pas parlé de son expérience concentrationnaire à son analyste : ce n’était pas encore partageable, autrui risquait de décevoir ou la psychanalyse, nous en discutions souvent, n’était pas encore en mesure de comprendre le Mal qui avait déferlé sur l’Europe. Il faudrait du temps.
https://www.cairn.info/revue-la-psychiatrie-de-l-enfant-2012-2-page-345.htm

Jean Langoncet dit: à

@« En vous écoutant, je me rends compte de la chance que j’ai eue d’avoir une enfance républicaine ».

Quand le coeur rencontre la raison, il fait bon vivre en France et les grandes têtes molles peuvent s’y épanouir, qu’il dirait Ducasse Isidore

Jean Langoncet dit: à

wiki says :
« Depuis Racine, la poésie n’a pas progressé d’un millimètre. Elle a reculé. Grâce à qui ? aux Grandes-Têtes-Molles de notre époque. Grâce aux femmelettes, Châteaubriand, le Mohican-Mélancolique ; Sénancourt, l’Homme-en-Jupon ; Jean-Jacques Rousseau, le Socialiste-Grincheur ; Anne Radcliffe, le Spectre-Toqué ; Edgar Poë, le Mameluck-des-Rêves-d’Alcool ; Mathurin, le Compère-des-Ténèbres ; Georges Sand, l’Hermaphrodite-Circoncis ; Théophile Gautier, l’Incomparable-Épicier ; Leconte, le Captif-du-Diable ; Goethe, le Suicidé-pour-Pleurer ; Sainte-Beuve, le Suicidé-pour-Rire ; Lamartine, la Cigogne-Larmoyante ; Lermontoff, le Tigre-qui-Rugit ; Victor Hugo, le Funèbre-Échalas-Vert ; Misçkiéwicz, l’Imitateur-de-Satan ; Musset, le Gandin-Sans-Chemise-Intellectuelle ; et Byron, l’Hippopotame-des-Jungles-Infernales.
Le doute a existé de tout temps en minorité. Dans ce siècle, il est en majorité. Nous respirons la violation du devoir par les pores. Cela ne s’est vu qu’une fois ; cela ne se reverra plus. »

JiCé..... dit: à

Jeudi 26 novembre 2020, 5h37, 13°

Fraichement converti, polygame actif, beau gosse reconnu, sportif assumé, rentier de luxe, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, hier mercredi, a été horrible pour moi, battu par ces hyènes féministes du matin au soir ! Chez moi !

Sous la bannière de Soeur Alice des Patin-Couffins elles m’ont fait payer tous les féminicides du pays, alors que je ne fais, au pire, que les empoisonner quotidiennement à petit feu… Comme tout le monde !

Les gendarmettes appelées en renfort par leur soin ont constaté des ecchymoses qu’elles se sont infligées entre elles pour m’accabler ! Amende salée, la bagatelle de 1456,87 euros ! Saleté de Journée de la Violence faite aux femmes !

L’Occident est sur la mauvaise pente, c’est décidé, je m’installe définitivement en Arabie Heureuse !

Marie Sasseur dit: à

@« En vous écoutant, je me rends compte de la chance que j’ai eue d’avoir une enfance républicaine ».
Manque un mot Langoncet, dans le recyclage qui est fait de cette réaction de Moulin face à un extreme-droite repenti « … et bourgeoise »
Cela dit, D. Cordier s’est engagé, dans la Résistance, bien avant Jean Moulin.

Marie Sasseur dit: à

@ »jorge Rodriguez dit: à
Jorge Luis Borges. « Le foot est populaire parce que la stupidité est populaire » »

Si Borges n’était assurément pas un tifozzi, sa phrase illustre la nature de la dictature en Argentine.

Marie Sasseur dit: à

Tifozzi, c’est un mélange entre tifosi et paparazzi

Marie Sasseur dit: à

@@Une bonne nouvelle
20km a pieds, ça faut déjà une belle trotte

La nouvelle encore meilleure, Langoncet, c’est que l’on peut prendre la voiture pour se rapprocher de la plage…

Marie Sasseur dit: à

@Une édition papier tait disponible chez Quai Voltaire, mais ceci commence à dater…

On trouve aussi, plus récente, une version de cette correspondance Paul- Sénèque sur wikisource.

JiCé..... dit: à

La différence entre football et rugby est évidente !

Le foot, un spectacle simpliste donné par des individualités, déifiées par une foule stupide. Le rugby, un magnifique combat entre deux équipes jouant obligatoirement collectif, à corps.

Ballon rond, c’est con. Ballon ovale c’est génial !

rose dit: à

La soupe est populaire.

Passou dit: à

Pour une fois, je suis d’accord avec JiCé…
Alors ce soir 21h, ne pas rater sur la chaine 21 de L’Equipe la rediffusion d’un France-Nouvelle Zélande d’anthologie. Demi-finale de la coupe du monde en 1999. Avec l’essai historique du regretté Christophe Dominici. La vraie main de Dieu, elle est là.

et alii dit: à

ayant évoqué le VERCORS? J4AI RETROUV2 LE SOUVENIR
d’un « copain » dont le père avait été dans le VERCORS. SON frère a été un médecin militant et lui-même écrivit sur « l’anthropologie du nom » (à quoi la RDL est sensible)
 » S. Lazarus, Anthropologie du nom [compte-rendu]
sem-linkMarc Abélès »
https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1998_num_38_147_370526

jorge Rodriguez dit: à

Victoria Ocampo, Autobiografía: « Hoy fui con Drieu a ver un partido de rugby entre franceses e ingleses. Me hizo un bien enorme »

bouguereau dit: à

La soupe est populaire

dans la mauvaise on peut faire chabrot qu’il aurait dit zouzouz

bouguereau dit: à

tiens vla stéfane plaza

Pat V dit: à

La vraie main de Dieu, elle est là.

Ne serait-ce pas plutôt le dieu Hasard?
Déjà avec ce ballon biscornu à l’imprévisible rebond.

Marie Sasseur dit: à

@La vraie main de Dieu, elle est là.

Jeux de mains, jeux de vilains.

bouguereau dit: à

je m’installe définitivement en Arabie Heureuse !

pour le club pernodricard tu prends ton 4×4 bien profond dans le desert..ça rapproche de la page

et alii dit: à

le frère de Sylvain LAZARUS EST CONNU .JE LE SOUVENAIS DE SON PR2NOM. Antoine:
 »
La vie d’Antoine Lazarus débute par un événement terrible : l’arrestation de son père, sous ses yeux. Il a 2 ans. «On habitait à Valence, mon père était avocat. En 1942, on ne savait pas qu’il était résistant. La Gestapo débarque chez nous, en 1943, à La Voulte.» Tout le réseau de résistants est en train de tomber. «C’était l’été, ma mère n’était pas là. Les Allemands ont embarqué mon père. Le lendemain, les Allemands sont revenus à la maison avec lui. Il nous a aperçus au loin et nous a fait signe de rester cachés.» Depuis ? Il n’a plus jamais revu son père. Mené à la prison de Montluc, déporté, il meurt à Buchenwald. «J’ai été élevé comme pupille de la nation.» Et pendant toute la guerre, sa mère, son frère et lui ont dû fuir, d’abord caché par le biais des réseaux catholiques, puis protestants. Un trio inséparable. Sa mère ne se remariera jamais. »
https://www.liberation.fr/societe/2013/01/03/soigner-la-prison_871483

bouguereau dit: à

qu’est ce qui descend dans la culotte de vlour à térezoune?

bouguereau dit: à

De même que Maradona n’avait strictement rien à foutre de moi, Dimitri-Dagobert d’Anone baron d’Arlatan

et dédé..toujours a faire le zouave

jorge Rodriguez dit: à

Agustín Pichot, demi de mêlée du Racing et des Pumas:

Je connais Adolfo Bioy Casares et Julio Cortazar, je sais que Tomas Eloy Martinez est un des grands romanciers argentins, mais je vous avouerai que je ne l’ai pas lu. Mon goût me porte plutôt vers les livres d’histoire. La seule exception, c’est Jorge Luis Borges, mais lui, c’est autre chose. C’est mon auteur favori. Je place l’Aleph au-dessus de tous ses livres, même si j’aime tout chez lui. J’ai ses oeuvres complètes en trois tomes chez moi à Paris et j’ai beaucoup de plaisir à les relire. Je ne les vois pas avec les mêmes yeux que lorsque j’étais étudiant. En fait, je commence tout juste à comprendre… Son espagnol très pur, très classique donne une apparence de simplicité, mais son univers à la fois aristocratique et poétique est totalement déroutant. Son jeu bizarre avec les images et les références fait qu’on n’a jamais fini de le lire. Il y a dix ans, c’était très confus pour moi. Aujourd’hui, cela commence à s’éclairer. Et puis il y a toute sa nostalgie de Buenos Aires qui me parle lorsque je suis loin de chez moi.
La littérature argentine n’a pas d’écrivain du rugby ?
Notre littérature a du mal avec tout ce qui est sentimental chez nous. Non seulement le rugby, mais aussi la guerre des Malouines, le football… Mais il y a chez nous des liens parfois inattendus entre la littérature et le rugby. Savez-vous que Victoria Ocampo, qui fut la protectrice de Jorge Luis Borges et la grande dame des lettres argentines avec la revue Sur, a légué les vastes terrains de sa maison au CASI, mon club de San Isidro, où Ernesto Guevara a joué demi de mêlée ? Le rugby, en Argentine, a longtemps été le sport d’une aristocratie qui voulait jouer au même sport que les Anglais, mais qui avait des bibliothèques françaises. (Le Figaro, 6/09/2007)

bouguereau dit: à

Jorge Luis Borges. « Le foot est populaire parce que la stupidité est populaire »

y s’est pas rgardé qu’il dirait dédé

bouguereau dit: à

cállate..

JiCé..... dit: à

Trente croyants dans une basilique ? Mais c’est énorme !

Merci les connards du gouvernement.

On attend le même taux de fréquentation dans les transports publics en semaine….

JiCé..... dit: à

GPS
La main de Dieu est dans la culotte de la Vierge !…et là….ça commence à se gâter !

D. dit: à

Maradona, génie du ballon. Incontestable.

En janvier 1986, l’imprésario Guillermo Coppola remplace Jorge Cyterszpiler qui était l’agent de Maradona depuis 1978. Coppola, banquier, manager et play-boy introduit dans le milieu du show business, devient l’agent exclusif de Maradona et fait du footballeur un millionnaire. Maradona ne craint plus les scandales et la presse : grâce aux relations de Coppola, il est devenu intouchable, protégé par la mafia napolitaine, la Camorra, fréquentant notamment des femmes liées à divers clans mafieux, dont le clan Giuliano qui lui fournit sa cocaïne afin qu’il ne tombe pas sur de la poudre trafiquée. La Drug Enforcement Administration (DEA) américaine fichera même Coppola comme narcotrafiquant, s’appuyant sur des témoignages de repentis qui affirment que la Camorra a utilisé le passeport diplomatique de Maradona pour faire transiter de la drogue entre l’Amérique du Sud et l’Italie. Un autre repenti Pietro Pugliese, tueur patenté de la mafia napolitaine et ancien garde du corps de Maradona accuse le footballeur argentin d’être « un trafiquant de cocaïne, un de ces « puppi » (marionnette sicilienne) aux mains de la camorra napolitaine ».

rose dit: à

bouguereau dit: à
qu’est ce qui descend dans la culotte de vlours à térezoune?

Le petit zezus

bouguereau dit: à

Ça suffat comme ci

..on est pas des bourrins qu’elle dit bonne clopine

bouguereau dit: à

« un trafiquant de cocaïne, un de ces « puppi » (marionnette sicilienne) aux mains de la camorra napolitaine »

ça c’était havant 2016..depuis en italie tous les juges sont en tôle..la mère a zidane est hune pute..et les français c’est des collabo pétainiss qui ont jamais fait leur lessive

bouguereau dit: à

If we take eternity to mean not infinite temporal duration but timelessness, then eternal life belongs to those who live in the present

waiting for loudvig

Jibé dit: à

JiCé….. dit: à
Trente croyants dans une basilique ? Mais c’est énorme !

pour une fois je suis d’accord avec JiCé: ne pas distinguer une cathédrale ou une basilique d’une chapelle rurale, faut avoir paumé un algorithme quelque part, …

Brinqueballe dit: à

Le petit zezus

Un très beau et bon de Lyon.

bouguereau dit: à

et phil qui met hune éternité pour écrire un pti mot de soutien à renaud camus

Bloom dit: à

Sur le rugby et la résistance à la dictature argentine, le roman de Caudio Fava, ‘Silencios’, inspiré de faits réels.

Marie Sasseur dit: à

De toute façon, moi je suis pour la Juventus, alors toutes ces histoires d’apres-match dans les vestiaires de la mafia napolitaine, t’excite pas trop. Quand on voit ce qu’ils sniffent les yuppies à Paris…

Bloom dit: à

Avec l’essai historique du regretté Christophe Dominici. La vraie main de Dieu, elle est là.

Au commencement était le coup de pied à suivre de Galthié…

Marie Sasseur dit: à

Le pire de l’intervention de Cassetout, et de son ministre de la maladie, c’est cette consolation débile: il va vous falloir attendre un peu pour danser avec Roselyne.

Heureusement qu’il ne s’est pas adressé à Castaner, la star des boules à facettes.

Enfin, y’aura de la neige en Suisse, pour Noël.

Marie Sasseur dit: à

C’est ignoble de comparer Maradona et Dominici, pour dire leur haine des footeux.

Marie Sasseur dit: à

Petits joueurs, va.

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…jeudi 26 novembre 2020 à 14 h 45 min.

…tout se sait,…à l’enseigne, l’erreur est humaine à perpétuité,!…

…légalisé les circuits, et tout le monde devient universitaire, à deux sous,!…
…etc,!…à la qualité,!…du quotidien,…

Pablo75 dit: à

Le foot, un spectacle simpliste donné par des individualités, déifiées par une foule stupide. Le rugby, un magnifique combat entre deux équipes jouant obligatoirement collectif
JiCé….. dit:

Grosse connerie. Au foot une équipe moyenne mais très collective et courageuse peut battre n’importe quelle équipe avec de grosses stars. Voir les surprises de la Coupe de France, par exemple. Au foot le collectif est fondamental, ainsi que la tactique (les grands entraineurs peuvent faire des miracles avec des équipes médiocres). Il y a un côté jeu d’échecs dans le foot que seuls les experts savent voir dans un match. C’est pour cela que les joueurs très doués physiquement mais très cons ne réussissent jamais.

Il faut écouter un Arsène Wenger parler de foot pour se rendre compte à quel point c’est un jeu complexe.

Par exemple ici:
https://www.youtube.com/watch?v=iUQklO_h4cY

Le rugby, par contre, est un sport avec tellement de règles et d’exceptions qu’il n’y a que l’arbitre qui sait pourquoi il siffle quand il siffle (et il le fait constamment). Même les commentateurs ne le savent pas souvent. Sans parler des temps morts et de la quantité invraisemblable de coupures du jeu qu’il y a dans un match. Pour voir une belle action dans le rugby il faut regarder 10 matchs au moins et avoir de la chance…

Il y a eu plusieurs études très sérieuses qui ont expliqué que si le foot est le sport le plus populaire c’est parce qu’il est le plus imprévisible, le sport où il y a le plus de surprises.

(À propos d’études sur le foot, il y en a eu une de je ne sais plus quelle université anglaise qui a analysé le résultat de dizaines de milliers de matchs et a conclu que les équipes habillées en rouge gagnaient plus que les autres, sans qu’on sache pourquoi).

Moralès sed laisse dit: à

Marie Sasseur dit: à

De toute façon, moi je suis pour la Juventus

Condamnée pour matchs achetés, donc truqués, dans le championnat d’ Italie…
Un sport de mafieux à tous les étages.

rose dit: à

Le petit en or, à la Boca juniors avait annoncé
« Quand je serai grand je mettrai un but en coupe du monde ».
Là est la main de dieu.

Moralès sed laisse dit: à

Football is an art, like Dancing is an art – – Arsene Wenger –

citations aimant de réfrigérateur, noir

Moralès sed laisse dit: à

Daniel Cordier n’était pas footballeur.

Marie Sasseur dit: à

Morales sed duralex, la Vieille Dame a sans doute eu un moment de faiblesse. A son âge !

Patrice Charoulet dit: à

Onfray publie un livre sur de Gaulle et Mitterrand

Il y a eu mille livres sur ces deux hommes politiques. Onfray est-il le mieux qualifié et le plus informé pour écrire un nouveau livre…à succès ? Je ne sais. Cet ancien fils de pauvre va, derechef, grossir son compte en banque.
Ayant vénéré le général de Gaulle, comme des millions de Français, j’ai eu la bonne idée de lire cette année (cela prend du temps) les trois gros volumes écrits par Jacques Attali (détesté par tant de gens) qui ont pour titre « Verbatim ». C’est un sommet de la littérature politique et historique. Des années durant Jacques Attali a noté jour après jour tout ce qu’il a vu , entendu près de Mitterrand. Des centaines de confidences, de jugements, de commentaires venant de Mitterrand, de proches, de ministres, d’opposants. Cet extraordinaire ouvrage m’en a appris plus sur Mitterrand qu’Onfray pourra jamais m’en apprendre. Onfray a-t-il seulement entrouvert cette mine?

Je redis que le grand professeur de philosophie de l’Université de Caen était dans les années de cette époque était Alexis Philonenko, cacique de l’agreg, auteur, comme le petit Onfray, d’une centaine de livres de philosophie qui font, eux, autorité dans la sphère universitaire . J’ai suivi quelques cours du professeur de philosophie qu’Onfray, jeune étudiant, admirait. Ce professeur n’arrivait pas à la cheville de Philonenko : il était quelconque.
Dans les bibliographies fournies par les universitaires à leurs agrégatifs, on rencontre Philonenko. Ce n’est pas demain la veille qu’on trouvera le nom « Onfray », « philosophe » avec trois cents guillemets (je n’ai pas la place) le plus connu, le plus invité à la télé, le plus vendu, dans notre aimable pays.

Passou dit: à

Bloom, dans toute action collective, il y a toujours quelqu’un au commencement et quelqu’un d’autre au final. C’est exceptionnellement le même.

Patrice Charoulet dit: à

Macron : Caméléon.

christiane dit: à

Très bel hommage rendu à Daniel Cordier.
Quel mystère que ce beau passage de la lutte armée dans la Résistance à cette passion pour l’art, cette attention aux artistes, ce goût de les exposer si justement et ce long temps d’écriture.
Quelques visages émouvants de vieux compagnons devenus si graves au moment où le Chant des Partisans a résonné dans cette cour des Invalides quasi déserte.
Un homme dont la vie aura suivi un chemin difficile et courageux du combat à la plénitude, de l’art à l’écriture.

Clopine dit: à

Eh bien, moi je n’ai jamais suivi un match de foot sans bâiller, par contre, le rugby… certes, il y a une sorte de challenge intellectuel, parce que c’est vrai, les règles sont hyper compliquées. Donc arriver à les comprendre est déjà valorisant. (de la même manière, c’est avec Ilie Nastase à la télé que j’ai compris comment on comptait les points au tennis, et je n’en suis pas peu fière, parce que franchement, c’est pas gagné ces quinze, trente, etc.)

Ensuite à cause du spectacle, qui ressemble tant à un drôle de ballet. Je veux dire, quand on voit les images, ces types qui se foncent dessus, la première réaction est l’effarement peureux. Pas possible ! Il va y avoir, sinon des morts, du moins des jambes cassées, des poignets meurtris, va falloir amener des ambulances sur le terrain… Et puis non. Un coup de sifflet et c’est comme à la cour des miracles : tout ce petit monde, qu’on voyait se marcher les uns sur les autre et se massacrer gaiement, se sépare… L’autre truc épatant c’est la mêlée. Comme son nom ne l’indique pas, c’est tout sauf bordelique. Au contraire. Rrraannn : les épaules et les avant-bras se rentrent les uns dans les autres, les bassins et les jambes poussent ensemble, on dirait bientôt une sorte de crabe monstrueux, d’ailleurs une mêlée marche comme un crabe : de travers, dès qu’elle tourne…

Et puis il y a les montées. Là encore, le rugby est oxymorique, puisqu’on monte cers les poteaux mais en lançant le ballon derrière soi, vous avouerez que pour la pondre cette règle-là fallait salement être tordu.
Ce que j’aime le moins c’est les coups de pied, les points obtenus par pénalité. Mais tout le reste est génial, et les différentes phases du jeu sont tellement différenciées les unes des autres qu’on (enfin, moi) ne s’ennuie jamais.

Et puis tout de même, ces épaules… Ces cuisseaux… Euh, cuissots ? Enfin bref, ces muscles quoi ! Et la science qu’il faut pour les détourner ainsi de l’instinct premier (« foncer dans le tas ») pour les faire agir dans un système si incroyablement compliqué…

A côté, le foot, hein. Un jeu de baballes, tout au plus.

renato dit: à

Imperfection is beauty, madness is genius and it’s better to be absolutely ridiculous than absolutely boring.
Marilyn Monroe

Bloom dit: à

‘Imperfection is beauty’

renato, Norma Jean Baker, qui était tout sauf une bimbo sans cervelle, connaissait bien son Edgar Poe, lequel maitrisait parfaitement son Francis Bacon.

« There is no exquisite beauty, » says Bacon, Lord Verulam (…) without some strangeness in the proportion. »
– Ligea, in Tales of the Grotesque and Arabesque

Lara dit: à

Marilyn Monroe à Billy Wilder : »Moi aussi je peux dire des choses intelligentes mais les hommes n’aiment pas cela ».
Certains l’aiment chaude, juste chaude mais pas – surtout pas – intelligente.

Bloom dit: à

un ‘avant’ de trop pour les lignes arrières…

Indeed, Passou. Modèle de jeu collectif, le plus grand essai de tous les temps, lors du Barbarians – All Blacks de 1973, parti du tréfonds des 22 avec Phil Bennett qui met dans le vent quatre All Blacks, passe la balle que vont faire vivre cinq artistes avant que Gareth Edwards ne conclue le mouvement d’un fabuleux coup de reins et d’une course ‘à la Domi’…
https://www.youtube.com/watch?v=AwCbG4I0QyA

Bloom dit: à

Indeed, renato. Declan Kiberd, le grand critique irlandais, en a même fait la couverture de son ‘Ulysses and Us, The Art of Everyday Living’, (Faber and Faber)

bouguereau dit: à

au pti matin dans la brume y’a le café des sports et le soir au coin du feu la littérature c’est volontier cucul qu’il dirait bobin

bouguereau dit: à

j’ai une haine pour les sports collectifs et ces ptis profs fachos bedonnant dma jeunesse..à mort larbitre

bouguereau dit: à

profs de sports..et je me souviens -surtout- de cette montée écoeurante des clubs de merde dans les patelins..jeunesse hitlérienne..

bouguereau dit: à

citations aimant de réfrigérateur, noir

a que noir keupu

Jean Langoncet dit: à

@Bloom, dans toute action collective, il y a toujours quelqu’un au commencement et quelqu’un d’autre au final. C’est exceptionnellement le même.

Qu’à cela ne tienne, c’est le principe de la chandelle.

Jibé dit: à

Perso, je suis rugby, pas foot. Le foot m’ennuie, le rugby m’amuse. Ceci dit je ne suis pas trop sport, ni à la télé, ni en vrai. Je marche marche marche, ça oui. Les grandes réunions et leur rituel sont cependant fort intéressantes à étudier, elles remplissent une fonction sacrale qui manque, du moins le côté spectaculaire, au monde actuel. Bon je ne vais pas faire un cours (sur l’aspect foot et nationalisme, cf Hobsbawn)

J.L. Beaufils dit: à

Je marche marche marche, ça oui.

A quelle allure Jibé?

Jean Langoncet dit: à

@elles remplissent une fonction sacrale qui manque

Girardet voyait dans 68, et dans l’image des profs à quatre pattes montés à dos d’âne par des étudiants, une manifestation dionysienne refoulée dans une société trop corsetée ; et surtout l’occasion d’une franche rigolade.

vedo dit: à

Thanksgiving à Pablo75 pour le lien avec l’entrevue d’Arsène Wenger. Beaucoup plus que le football. On pourrait la conseiller aux meilleures école de management (si on leur voulait du bien). Il devrait fonder et animer une école, peut-être pour jeunes en difficulté. Je la regarderai une deuxième fois. A recommander.

Marie Sasseur dit: à

Je salue ce soir, les montagnards, qui comme en 40 ont dépassé les clivages pour s’unir contre le diktats parisiens insensés et d »une logique absurde inégalée; une cause commune qui va de la droite républicaine, en passant par la gauche, les marcheurs réveillés ( enfin) jusqu’à lutte ouvrière et Lfi.
#je skie a Noël

Et ce week-end, n’oubliez pas de passer à la banque ( alimentaire) pour tous ceux que cette technocratie hors sol a laissés sur le carreau.

Bon match !

Pablo75 dit: à

« Le foot est l’opéra des pauvres ».
(Jorge Valdano, attaquant de la sélection argentine qui gagna la coupe du monde 1986 avec Maradona, en marquant un but dans la finale contre l’Allemagne. C’était l’intello de l’équipe. Aujourd’hui, après avoir été entraineur et directeur sportif, il est le meilleur commentateur de foot que je connaisse, à la TV et dans la presse écrite, avec ses chroniques hebdomadaires très intelligentes et très bien écrites dans El País (sous le titre « El juego infinito »). Il est en plus l’auteur de 5 livres: Sueños de fútbol, Cuentos de Fútbol, Cuentos de fútbol II, Los cuadernos de Valdano y El miedo escénico y otras hierbas).

Valdano a publié hier dans El País un très bel article sur son ami Maradona:

https://elpais.com/deportes/2020-11-25/adios-a-diego-y-adios-a-maradona.html?event_log=oklogin&o=CABEP&prod=REG

Soleil vert dit: à

B dit: à
Soleil vert connait il quelques uns des auteurs?

Wells, Silverberg, Brunner, Gibson, Le Guin oui

Zamiatine non mais je rajouterais Orwell (1984) tout de même !, Limbo de Wolfe que j’ai chroniqué, Swift …

B dit: à

Peut être aussi bon que Ćapek. Il faut voir. Oui évidemment HG Wells et Orwell .

B dit: à

Et ce week-end, n’oubliez pas de passer à la banque ( alimentaire) pour tous ceux que cette technocratie hors sol a laissés sur le carreau.

Oui et partout en Europe la même gestion, incroyable, il faudrait comparer les conséquences de la permission que l’on soit italien, espagnol, irakien, turque, russe, français, allemand, suédois..
. . Je lisais ce matin, une remarque pertinente de Moderna qui soulignait que le vaccin n’eviterait pas le portage sain du virus. Nous ne serons pas tout à fait exemptés du masque même quand nous serons vaccinés. Il faut attendre que la population ne soit plus un réservoir et pour cela il faudra persévérer. Tout le monde de plus ne pourra bénéficier du vaccin qui permettra de mettre à l’abri les plus vulnérables et les plus exposés dans un premier temps.

B dit: à

Pandémie pour permission. Correcteur.

Marie Sasseur dit: à

Gosh, en Italie ils innovent. A Naples aussi. Après le café suspendu, voilà le test suspendu. Tu paies pour un autre.
Quant aux Fritz, ils vont bien sûr gagner à la fin… ( cette guerre contre le covid). Rien qu’a voir l’organisation Todt qu’ils ont mis en place, le ministre francais de la maladie peut envisager une reconversion comme infirmier psychiatrique.

Marie Sasseur dit: à

Quant aux Fritz, ils vont bien sûr gagner à la fin… ( cette guerre contre le covid). Rien qu’a voir l’organisation Todt qu’ils ont mis en place: pour la vaccination.

B dit: à

Et pas question de fonctionner sur un principe de pollueur payeur, la Chine tuera toujours une éventuelle fuite de labo, le retard à l’allumage ne sera pas sanctionné. Trop puissante pour être incriminée redevable, elle a des intérêts partout, un pouvoir à la mesure de son rayonnement économique. Personne n’y songe.

B dit: à

Niera pour tuera.

B dit: à

autre.
Quant aux Fritz, ils vont bien sûr gagner à la fin… ( cette guerre contre le covid

Oui il semble que l’ADN allemand soit mieux organisé. Une jeune femme me disait, de plus, pour résumer son ressenti de la mentalité allemande en général: les allemands, ils obéissent.

Brinqueballe dit: à

Arsène, Arsène, tais-toi Arsène, tu cries trop fort, je n’entends pas les crampons crisser!

Brinqueballe dit: à

Grand – et discret – collectionneur d’art contemporain, Arsène.
( Je ne vous dirais ni le nom des artistes ni le nom d’une des galeries à Biarritz.)

B dit: à

Taiwan a été mieux inspirée que nombre de pays. Il aurait fallu tout geler, transports internationaux commerciaux ou privés, plus aucun mouvement de personnes et de frets ou alors aseptisée avec dépistage et mises en quarantaine comme Taiwan l’a fait dès qu’elle a su qu’il y avait un problème. Ils sont prudents , ils ont par expérience connu ce genre de situation, la vitesse de propagation et connaissent leur voisin . Je crois que personne ne s’attendait à un tel résultat sauf les voisins les plus proches en raison de la proximité. On a sous estimé les conséquences du flux accrus liés aux communications internationales entre la Chine et le reste du monde, le reste du monde et la Chine. Une zoonose en Amérique latine, en conséquence, inquiète à présent. Fièvre hémorragique.

B dit: à

Des flux .

B dit: à

Arsène Wenger est l’auteur de Ma vie en rouge et blanc. Pour les sportifs en canapé.

B dit: à

Mais j’aime mieux son saladier, d’ailleurs j’ai tout fait pour m’en procurer un qui le rapelle.

B dit: à

Ce soir, je jeûne. Je me sens barbouillée car j’ai mangé ce midi. Pas moyen de faire deux repas par jour, l’un des deux doit être réduit à une collation. Bon je sais, c’est pas intéressant voire ennuyeux. Je n’atteint malheureusement pas le ridicule qui me permettrait de survivre en cette assemblée.

B dit: à

N’atteins. Mes excuses.

Soleil vert dit: à

Deux dystopies assez récentes de langue française :

– Soumission de M Houellebecq
– 2084 de Boualem Sansal

closer dit: à

Comment différenciez-vous un repas d’une collation, B?

closer dit: à

ça aurait pu être pire…ils auraient pu fermer les stations et ouvrir les remontées mécaniques.

D. dit: à

C’est plus inquiétant que ridicule, Bérénice.
Voys auriez 85 ans je dirais… bon. Mais vous êtes sexagénaire. Un âge où l’on doit continuer à manger normalement. Surtout si vous nagez fréquemment.
Moi je ne vais pas y aller par quatre chemins, je vais vous conseiller le blanc de poulet (bio) plusieurs fois par semaines, et aussi des petits poissons gras teks que les sardines, maquereaux et anchois cuits rose à l’arête, peu de légumes crus et de fruits, peu de féculents, beaucoup de légumes cuits.

D. dit: à

Je vous aime bien, Bérénice, il est dommage que je ne puisse être auprès de vous pour prendre les choses en main.

D. dit: à

Exercice :

Il y a 1,5 millions de catholiques pratiquants hebdomadaires en France. 60 % ont voté Macron.
Calculez le nombre de voix perdues pour Macron en 2022.

Jean Langoncet dit: à

@catholiques pratiquants hebdomadaires

Salut connarD, des stats sur le vote des pratiquants quotidiens ?

et alii dit: à

D le temps est à la dinde thanksgiving

D. dit: à

Tu sais quoi, Langoncet ? Je te conseille le gras de poulet, du moyen maquereau cru et un gros thon. C’est tout ce dont tu as besoin. Ne me remercie pas.

B dit: à

Je ne comprends pas pourquoi les 60% changeront d’intention de vote.

B dit: à

Du gros thon.

B dit: à

closer dit: à
ça aurait pu être pire…ils auraient pu fermer les stations et ouvrir les remontées mécaniques

Le sens de l’effort, rien de tel pour dissuader ceux qui n’iront pas en Suisse, en Andorre, pour l’Autriche, on attend. Dores et déja nous savons que l’Autriche si elle ouvre ses stations renoncera au sifflet. Plus sérieusement, d’où vient que les hautes Alpes peu densément peuplé soit un des départements les plus touchés par la seconde vague?

Jean Langoncet dit: à

@Plus sérieusement, d’où vient que les hautes Alpes peu densément peuplé soit un des départements les plus touchés par la seconde vague?

Une piste effarante :
https://www.youtube.com/watch?v=_TPE-VRXaQw

Jean Langoncet dit: à

Salut répété connarD ; vous semblez éluder la question. Avez-vous des statistiques sur le vote des catholiques pratiquants quotidiens comme vous prétendez en avoir sur les pratiquants hebdomadaires ?

Jean Langoncet dit: à

Question subsidiaire : à quel point peut-on considérer que l’assiduité de la pratique confine à la dérive sectaire ?

rose dit: à

Plus sérieusement, d’où vient que les hautes Alpes peu densément peuplé soit un des départements les plus touchés par la seconde vague?

Mon département aussi, Alpes de Haute Provence a dépassé les Bouches du Rhône lors de la seconde vague.

rose dit: à

On aurait mis la dépouille de Diego dans son cercueil sur deux tréteaux au centre de la Bocca junior. Organisé un sens de rotation. Laissé la ferveur populaire s’épancher.
Point barre.

Laeticia a eu raison de le faire pour son Johnny.

rose dit: à

La Casa rosada est bien trop petite pour un peuple chagriné.

rose dit: à

B
Une petite mâche. Une petite betterave. Un petit oeuf mollet. Du persil. Poivre un filet d’huile d’olive. Si l’appétit vient trois tranches de pamplemousse épluchées et trois crevettes roses pas d’élevage.

renato dit: à

Année LvB, Sonate n 32 Op.111 en ut mineur, #1 Uchida :

https://youtu.be/WGg9cE-ceso

S’ouvre aujourd’hui une nouvelle série d’interprétations de la même œuvre, quelques mots pour un commencement d’explication.

La Sonate n 32, op. 111 (1821-1822), la dernière du catalogue de LvB, nous amène à sa période de création extrême et aux œuvres que ses contemporains ont jugées incompréhensibles et inexécutables en raison des difficultés techniques et de la complexité du contenu.
Ce n’est pas sans raison que les dernières Sonates et les derniers Quatuors n’ont été pleinement compris qu’au cours de XXe siècle : ces œuvres révèlent l’isolement progressif de LvB, son détachement de la mode de l’époque — de la langue commune (κοινὴ διάλεκτος) — afin de suivre les traces d’une fantaisie et d’une logique de composition totalement indépendante des mécanismes de production et de perception musicale de l’époque. Désormais, LvB ne conçoit plus la Sonate pour piano en vue d’une exécution publique, mais plutôt pour la lecture et la méditation.

La crise des idéaux napoléoniens ne se traduit pas pour LvB par un alignement sur la musique du nouveau goût Biedermeier ni sur les premiers exemples du romantisme ; il s’éloigne même du fort contraste thématique et de l’unité de contenu qui reflétaient, dans l’op. 13 ou l’op. 57, son idéal éthique. Les thèmes sont maintenant fragmentés, le flux du discours est axé sur des conséquences plastiques qui ne sont plus basées sur une logique de contrastes : la forme Sonate perd la fonction claire des éléments individuels ; dans son ensemble se désagrège, n’apparaît plus comme une ensemble autonome mais accueille des formes jusqu’alors utilisées de manière différente ou inexploitées : la fugue et la variation — cette dernière se séparant désormais complètement de la fonction décorative originelle, jusqu’à assumer une fonction constructive —.
En cohérence avec ce processus, l’écriture pour piano elle-même subit une nouvelle rationalisation en intégrant toutes les expériences et expérimentations précédentes : des récupérations du passé à l’éclat technique de Clementi jusqu’aux timbres magiques et aux sons puissants introduit par le piano Erard*, pour ensuite puiser dans ces expériences hétérogènes avec discernement et logique. L’extrême liberté créative prend souvent l’apparence d’une pureté abstraite, d’un sentiment intime. Ces caractéristiques marquent au plus haut niveau la Sonate op.111, qui ne comporte que deux mouvements et reprend les archétypes formels les plus chers au compositeur : la forme-sonate etlp le thème avec variations.
Ouvert par une introduction d’une grande sévérité et d’une tension harmonique très dense, le mouvement initial nie la logique dialectique (bi-thématique) de la forme sonate, donnant la prééminence absolue au premier thème, sujet de fugue vigoureux qui informe toute la page, empreint de son caractère sévère et impétueux.
Le véritable cœur de la Sonate est l’Arietta avec ses variations, dont l’Allegro con brio appassionato constitue un vaste préambule. La technique de variation, lieu idéal du dernier LvB pour la possibilité de jouer de façon abstraite avec le matériau musical lui-même, est développée dans la perspective la plus cohérente et en même temps la plus visionnaire. Le thème de l’Arietta est d’une essentialité raréfiée et d’une articulation symétrique. Dans les trois premières variations, qui respectent fidèlement le schéma, il est animé intérieurement par une subdivision rythmique progressive, la tension accumulée aboutit à la quatrième variation, qui propose une décomposition du thème en contrastes de timbre et une extension du schéma original. Dans la cinquième et dernière variation, le thème revient à sa forme originale claire, mais couverte de trilles et d’atmosphères fluctuantes qui lui donnent une connotation sublimée. À son ami Schindler, qui lui demandait pourquoi il n’avait pas ajouté un Rondo à la Sonate, LvB répondit qu’il avait manqué le temps — affirmation souvent considérée comme allant de soi, mais qui en réalité révèle l’insuffisance des contemporains pour comprendre la pensée de LvB—, car la Sonate op. 111 représente au contraire sa conception de la Sonate pour piano, transformée en trente ans d’un genre de consommation publique en une méditation personnelle abstraite : ce n’est pas un hasard si le scénario avant-gardiste ouvert par les dernières variations est resté pratiquement inconnu pendant de nombreuses décennies, n’étant saisi dans sa profondeur qu’au siècle dernier.

*1808 l’agrafe, fixée sur le cadre, permet de guider de façon précise les cordes et de déterminer la longueur vibrante du côté des chevilles. 1821 le système à échappement double permet de rejouer une note sans attendre que la touche soit totalement remontée, la répétition est donc plus rapide.

27.11 — 7.00

B dit: à

Crevettes grises, c’est une idée, avec beurre salé et bon pain mais tout ceci n’est bon et frais qu’en Bretagne. Les promenades en plus y ouvrent l’appétit. Quand j’y séjourne, je fais une cure de tout. Poisson, produits de la mer, pain, pâtisserie chargées en beurre et je ne prends pas un kilo. Il me faudra attendre un peu encore pour l’ouest, le vrai.

B dit: à

Ne ratez pas, si elle se présente, la pièce qui personnellement me laisse le souvenir d’une intense rigolade. Je la reverrai volontiers, j’avais entre 20 et 25 quand la troupe passa au CDN de la ville où je résidais alors. Une merveille pour moi en ces temps lointains, je me demande si elle me procurerait encore la même jubilation.
Je vais trop peu souvent au théâtre, pour ainsi dire plus, alors que j’aimais.
https://www.billetreduc.com/41284/evt.htm

B dit: à

Reverrais, mes excuses du matin. Vivement dimanche, soleil, grand air en prévision.

Marie Sasseur dit: à

« On y voit les membres des forces de l’ordre frapper à de multiples reprises le producteur de musique parisien. Pendant plus de cinq minutes, Michel reçoit une vingtaine de coups de poing, une dizaine de coups de pied et plus d’une quinzaine de coups de matraque. On voit la victime se faire étrangler à plusieurs reprises. À ce moment-là, le producteur s’inquiète : « Si je tombe par terre, je vais rester par terre et ne pas me relever ». La victime affirme également avoir reçu à plusieurs reprises des insultes racistes telles que « sale nègre. » »

https://www.ladepeche.fr/2020/11/26/ce-que-lon-sait-de-cet-homme-frappe-violemment-par-des-policiers-a-paris-parce-quil-ne-portait-pas-de-masque-9222367.php

B dit: à

J’éprouve parfois l’impression, ici, d’être suivie par un véhicule de police qui planquerait dans un recoin d’ombre. Suis-je parano?

B dit: à

Merci MS, il me semble que personne n’avait suivi ce fait malencontreux relayé par toutes les chaines de TV. Ça la fiche mal et on entend Castaner déclarer que oui il y a dans la police des recrues racistes.

Marie Sasseur dit: à

Le ministre des bavures va devoir s’expliquer.

« Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sera auditionné lundi par la commission des Lois de l’Assemblée nationale, après les violences qui ont entaché l’action des forces de l’ordre depuis dix jours, a annoncé jeudi sa présidente. »

renato dit: à

Ceux qui vapotent dans la rue: des émétiques ambulants. Les derniers colporteurs ?

JiCé..... dit: à

Vendredi 27 novembre 2020, 8h34, 14°

A propos de ce fait divers illustrant la relation fraternelle entre les membres chargés de faire respecter la loi et l’ordre, et les rétifs désobeissants : si on ne peut plus casser du nègre sans se faire gronder, à quoi ça sert d’être raciste dans la police ?

Soleil vert dit: à

renato dit: à
Année LvB, Sonate n 32 Op.111 en ut mineur, #1 Uchida

Très intéressant. Je connaissais la 111. La marque de ces grands compositeurs qui innovent jusqu’au bout, ouvrant des portes que les successeurs franchiront

Soleil vert dit: à

Rose dit: à
Plus sérieusement, d’où vient que les hautes Alpes peu densément peuplé soit un des départements les plus touchés par la seconde vague?

Les marmottes 🙂

rose dit: à

Soleil vert
B a posé cette question.
Savoie Haute Savoie
Alpes de Haute Provence ai-,je surenchéri.

Pendant ce temps PACA a repris sa ligne, post accouchement.

hamlet dit: à

renato dit: à

Il faudrait comprendre hamlet que le fait qu’un ait été communiste ou fasciste m’interesse peu : je lis Céline comme Pasolini. Mais je trouve navrant que les communistes ne soient que peu touché par le fait que le mot « dictature » est present déjà dans les textes fondateurs, car cela signifie qu’ils sont dans la condition mentale d’accepter une dictature.
 »

exact, il manque juste un mot après dictature, le prolétariat : la dictature du prolétariat.
à partir de là, sans faire l’apologie de telle ou telle idéologie, le minimum serait de se replonger dans le contexte de l’époque est de se poser la question : pourquoi ?

parait que ce qui différencie l’homme des animaux c’est la « causalit » : quand un chat voit passer une belle devant lui il la suit, quand un gamin de quatre voit passer une balle il ne court pas derrière il se retourne pour regarder d’où vient cette balle, il est programmé pour chercher la cause, plus tard cette prédisposition change quand il se retrouve sur un terrain de foot ou de rugby, là, comme le chat il court derrière la balle sans se poser de question et se demander ce qu’il fout là.

la causalité. pedro qui aime bien trouver les raisons de chaque chose et qui n’est pas à une ignominie près avait dit sur ce blog que le nazisme et le franquisme c’était la faute du bolchévisme. Beaucoup l’ont dit, par exemple Céline, et comme les juifs étaient asdsociés à l’époque au bolchévisme forcément il était facile à partir de trouver de là de trouver de bonnes razisons d’être antisémite.

la causalité… une nécessité incontournable. Sauf que… on peut aussi bien dire que Jeanne d’Arc a sauvé la France que dire qu’elle aura empêché de mettre en place un régime parlementaire comme les anglais le voulaient, et qu’elle a ainsi maintenu en place la monarchie absolue qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui. L’indépendance américaine ? pourquoi ? parce que les anglais voulaient mettre fin à l’esclavage, la question se résooudra quelques décennies plus tard dans une guerre civile etc etc etc

parler de « dictature » en omettant le mot « prolétariat » qui va avec permet d’écrire l’histoire, comme notre pedro avec son « le bolchévisme est responsable du nazisme et du franquisme ».

et la question première qui devrait venir rà l’esprit c’est « pourquoi ? ». La Révolution française, la Terreur… « pourquoi ? » pourquoi ! la Révolution d’octobre… pourquoi ?

en vérité pour pas grand chose, ces gens auraient dû se contenter de leurs conditions d’existence, ces premières manifestations à St Petesbourg, les femmes dans la rue ? elles auraient mieux de rester chez elles. Comme ces esclaves qui travaillaient dans les champs de coton, gratuitement, pour enrichir qualques propriétairezs terriens ? ma foi, cela faisait partie de l’ordre des choses.

Tout est envisageable, et tout le monde sait que toutess les révoltes depuis celle de Spartacus se finissent plutôt mal.

C’est là une fatalité, elle se dresse devant les hommes comme un mur indestructible, malheur à ceux qui voudraient franchir ou démolir ce mur.

Et pourtant c’est une autre chose qui différencie l’homme de l’animal : le sentiment de justice. Dans tout l’univers l’ordre est défini de telle sorte que les plus gros mange le plus petit, que ce soit les poissons, les mammifères ou les étoiles la règle est toujours la même. Et l’homme fait partie de cette nature, de quel droit voudrait-il donc modifier cet ordre ? Je me suis replongé dans la lecture de Walter Benjamin, je pense que cette question l’a tourmenté, parce que dans le processus de causalité concernant les hommes c’est celle qui est première : de quel droit modifier l’ordre naturel ? Une question qui revient souvent dans l’Ancien Testament, et aussi dans les Evangiles, peut-être pour cette razison que les juifs étaient les mieux placés pour inventer la révolution bolchévique, dans l’univers seul ‘homme détient cette notion notion de messianisme, concerant tout le reste : rien ne pourra jamais venir les sauver.

ma foi, les temps changent, ces histoires appartiennent au passé, seul la notion de messianisme persiste, sous d’autres aspects, aujourd’hui il prend la forme de cet eznfant de l’homme : la technique, il semble miser sur elle pour le sauver, qui sait peut-être que cette fois ça fonctionnera ?

Bloom dit: à

Soumission de M Houellebecq

Charge assez faiblarde en comparaison de la satire rushdienne telle qu’elle s’exprime dans les Versets Sataniques,tout particulièrement dans le chapitre ‘Return to Jahilia’:
« And after the end of the war, hey presto, there was the Archangel Gibreel instructing the surviving males to marry the the widowed women, lest by remarrying outside the faith they be lost to Submission » (p.336)

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…vendredi 27 novembre 2020 à 10 h 05 min.

…les politiques des  » morts funèbres  » industrialisés,!…
…en veux – tu, en voilà,!…pas de droits d’auteurs à payez,!…
…chacun y projette ses propres fantasmes, pour monter sa chasse à se consolider les morts – saints instrumentalisés,… en chapelles et églises à doctes & dogmes d’états,…

…aussi, vive les Pologne – Hongrie, ou Prusse et Autriche-Hongrie, à nous péter les plombs,…d’une Europe – Unie…

…il ne nous manque plus !, que Berlin, Londres et Moscou des Tsars et autres Turcs, pour nous faire la tête, après le  » corona – virus  » en trouble fête,!…

…à nos mondialisations modernes, avec la Chine et la forêt-ex-vierge du Brésil,!…
…pour compléter le Carnaval 2021, prochain.
…a quelle enseigne, le renouveau des équilibres certains,!…
…la gestion des incertitudes pompeuses, des pouvoirs souverains!…

…à nos Raspoutine(s),la politique au bout de nos carottes au cul,!…etc,!…Bip,!Bip,!…
…c’est pas voler,!…mon ange,! à s’en foutre,!…

JiCé..... dit: à

Hamlet, mon ami, tu es un incorrigible bavard, sympathique mais bavard.

Fais comme celui qui a dit « Tout cède et rien ne tient bon ». Peu de mots, beaucoup de sens. Ou celui qui a dit « Que tout change pour que rien ne change ».

Ils étaient bien meilleurs que nous…et moins bavard que toi !

Lara dit: à

JiCé, mon ennemi, tu es un connard, antipathique et connard.
T’es même pas raciste, même pas facho, t’es con, juste con.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*