de Pierre Assouline

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La République des livres
Scintillants éclats de Gracq

Scintillants éclats de Gracq

Avez-vous déjà essayé de caser le mot « langouste » dans un poème de langue française ? Il parait que c’est impossible. Il est tellement beau, fin, ciselé, fort, original, élégant, éclatant et si bien accordé à ce qu’il désigne qu’il ne peut se laisser réduire ni enfermer. C’est du moins ce qu’affirme Julien Gracq dans Nœuds de vie (165 pages, 18 euros, éditions Corti). Son dernier livre (mais il y en aura d’autres, rassurez-vous, à commencer par Notules dont la parution est annoncée pour 2027 selon son vœu afin de ne pas blesser des contemporains égratignés) est un recueil d’éclats de pensées, fragments, bribes autobiographiques, méditations et réflexions sur des sujets divers et variés mais tous abordés avec la rigueur (et tant pis si on y entend aussi l’écho de « raideur » ce qui n’est pas un hasard) stylistique, morale et intellectuelle ; c’est un livre qui prend place dans la suite du vrac de ses chroniques inaugurée en 1967 par Lettrines et poursuivie avec En lisant en écrivant, Carnets du grand chemin, treize ans après sa mort et cinquante ans après ses adieux à la fiction avec La Presqu’île.

On a l’impression de reprendre une conversation avec un aîné qui pourrait être un ami, mais d’une amitié que seuls des profs peuvent entretenir avec des élèves longtemps après avoir été leur enseignant de prédilection. Sauf qu’un maitre qui ne se donne pas pour tel ne risque pas d’avoir de disciples. C’est un kaleisdoscope de prose poétique et minérale dont Bernhild Boie, son exécutrice testamentaire, souligne à raison la sensualité dans son avant-propos, car sa langue réussit à être charnelle sans jamais cesser d’être cérébrale. La lecture en est prodigieusement vivante et plus encore pour ceux qui sont familiers de l’œuvre et de son auteur car ils y retrouvent son univers géologique et historique, tel que l’inédit publié il y a six ans sous le titre Les Terres du Couchant l’évoquait encore. La date de ces notes n’est nulle part mentionnée mais, en lisant entre les lignes, on comprend bien qu’elles remontent aux années 1975. Parfois, il garde ses distances ; d’autres fois, il s’ouvre, juste un peu ; ainsi lorsqu’il nous révèle l’importance de ses propres pavés disjoints sur son inconscient, une mystérieuse porte verte enchâssée dans un haut mur de prison, celui de l’asile de Saint-Florent-le Viel où il apprit à lire au début du siècle ; le souvenir de cette porte murée devant laquelle il est passé d’innombrables fois, « c’est l’occlusion mystique de la propriété foncière qui trouve là sa quintessence », explication qui n’en fait qu’augmenter le mystère… On se dit alors que nous avançons vers un monde où il y aura de moins en moins de gens avec qui communier sur la beauté profonde d’une page échappée du Grand Meaulnes ou sur les soldats sculptés sur un tombeau dans sa ville par David d’Angers et dont il écrit avec une gravité éloquente :

« Visages testamentaires, qui sont comme des signatures apposées à la dernière page d’une vie unifiée »

Son sens de la formule, dont il est heureusement économe contrairement au si gracquien Régis Debray, est toujours aussi acéré. Ici c’est pour dénoncer « la loi de l’omerta règne toujours sur la mafia enfantine » ; là c’est pour tacler le freudisme comme la thaumaturgie réussie d’un mage ; ailleurs pour railler le « terrorisme de la textualité » encore exercé dans les années 70 par des retraités de la littérature universitaire (suivez son regard…); ou encore pour penser que Gide a disparu de la circulation littéraire pour « n’avoir pas prévu que, sitôt après sa mort, Corydon pourrait défiler en cortège de la Bastille à la Nation ». Surréaliste un jour, surréaliste toujours !

« En littérature, je n’ai plus de confrères…»

Lorsqu’on lit ce surprenante aveu (encore que, cela lui ressemble bien), on se dit qu’on l’a déjà lu ailleurs, ce que l’éditeur ni le préfacier ne signalent, ces Nœuds de vie étant présentés comme la révélation d’un trésor inédit. Pas dans un livre mais dans un journal, Le Monde qui en publiait des extraits en… février 2000, soit de son vivant et avec son accord:

«En littérature, je n’ai plus de confrères. Dans l’espace d’un demi-siècle, les us et coutumes neufs de la corporation m’ont laissé en arrière un à un au fil des années. J’ignore non seulement le CD-Rom et le traitement de texte, mais même la machine à écrire, le livre de poche, et, d’une façon générale, les voies et moyens de promotion modernes qui font prospérer les ouvrages de belles-lettres. Je prends rang, professionnellement, parmi les survivances folkloriques appréciées qu’on signale aux étrangers, auprès du pain Poilâne, et des jambons fumés chez l’habitant…. »

Etrange ! Mais il en faudrait bien davantage pour gâter le bonheur de lecture procuré par Nœuds de vie. Parfois on débusque Louis Poirier prenant des notes, autrement dit le Gracq géographe, l’infatigable promeneur des bords de Loire, paysagiste en liberté. Il ne se paie pas de mots rares et précieux. C’est à peine si le sens d’un seul d’entre eux m’a échappé : « escampative » et rien dans le contexte pour l’expliciter (vérification faite, cela se dit dans le Sud pour évoquer une fuite, une absence secrète et furtive). Bien sûr, l’essentiel de ses réflexions est gouverné par le souci de la littérature et par les écrivains : Stevenson, Simenon, Morand, Apollinaire et Hugo surtout « débranché de toute influence vraie : une forme évacuée de la grandeur, sans pouvoir sur les esprits et sur les cœurs » car même lorsqu’il aime, il se doit d’égratigner, Lautréamont par exemple loué puis aussitôt rabaissé en comparaison du Rimbaud d’Une Saison en enfer ; ou de Valéry porté au pinacle pour sa poésie mais trop méditerranéen et traité in fine de « colosse de la pensée pour album » ; ou de Montherlant à la langue splendide mais à la morale de prêchi-prêcha ; quant à Stendhal, c’est simple, il était mal parti depuis le début car son ambition si jeune et sa rouerie l’ont perdu… Seuls ceux qui ignorent la dilection de Gracq pour les univers de Novalis,  Hofmannsthal, Poe seront surpris de ses pages pour Tolkien et le Seigneur des anneaux, « chef d’œuvre » loué par sa puissance d’affranchissement de tout univers déjà connu ici-bas. Des pages admiratives pour une fois sans réserve et sans mélange.

On pourra lui reprocher l’abus des italiques, traduction typographique d’un soulignement d’un mot sous sa plume, afin d’appuyer un effet, procédé décevant de sa part d’autant qu’il ne convainc pas lorsqu’il croit désamorcer cette critique :

«(…) je cherche sans modestie à introduire dans la véhicule de transport en commun du langage ce qu’a été l’usage du surcompresseur aux moteurs de grandes vitesses- à extérioriser ce surcroit de puissance nerveuse dont le coureur sait bien qu’il ne lui permettra de « faire le jour » entre lui et ses adversaires- et de dilater d’un coup la poitrine des spectateurs- qu’à condition d’être injecté au bon moment dans les muscles avec la brutalité d’une secousse tétanique ».

Certains passages sont de la veine de son fameux pamphlet, encore si actuel soixante-dix ans après sa parution, La Littérature à l’estomac. Notamment lorsqu’il excipe des conditions de publication de ses livres (le même petit éditeur depuis toujours, des ouvrages non massicotés, pas de publicité ni de promotion, des librairies choisies sur le volet, pas de livre de poche etc) pour s’enorgueillir de connaitre véritablement ses lecteurs, de contrôler sinon maitriser son public ; il le divise d’ailleurs en deux catégories : « les amateurs », qui se fraient d’instinct un chemin jusqu’à ses livres, et « les acheteurs dociles » qui se fient à la rumeur ; les premiers demeurent des fidèles contrairement au seconds dont « les mains sales » laissent des traces sur une œuvre et ainsi la corrompent au corps défendant de l’auteur fut-il étranger à tout cabotinage littéraire ; mais n’est-ce pas le prix à payer lorsqu’un écrivain confie ses livres aux éditeurs et libraires qui les laissent « faire le trottoir » ?

Il y a amplement matière à débats, affrontements et réflexions dans cet opus, si mince mais si dense comme toujours chez Gracq. C’est d’ailleurs, selon lui, le secret de toute prose bien ordonnée, ce sens des proportions entre le nombre de mots que l’on utilise pour écrire une phrase et l’importance de ce qu’elle transporte. Pas étonnant que lorsqu’il se laisse aller à définir en quoi consiste l’acte d’écrire pour un écrivain, comme le Rilke de Lettres à un jeune poète, il en fait une question de vie ou de mort, un absolu de l’existence qui exige la soumission totale au langage et à sa ses impératifs.

« Ce qui n’a jamais été dit « ainsi » n’a jamais été dit

Qu’on se le dise !

(« Julien Gracq dans ses vignes, juste derrière sa maison, à Saint-Florent-le-Viel » photo Roland Allard ; « Gracq chez lui à Paris » photo Henri Cartier-Bresson– ce dernier me raconta que l’écrivain lui avait instamment demandé de veiller à laisser sa verrue sur le nez dans l’ombre…)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature de langue française.

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commentaires

1 591 Réponses pour Scintillants éclats de Gracq

D. dit: à

Elle est podologue ?

raymond dit: à

haîku
« la première neige est tombée
et j’ai oublié
de laver mon visage »

et alii dit: à

podologue ?
ET POURQUOI PAS PODESTAT TANT QUE VOUS Y ËTES?

et alii dit: à

podestat:CNRTL explique
« .Les hautes époques d’Orsenna avaient laissé leur chiffre à ces voûtes basses et énormes, où circulait un souffle d’antique puissance et de moisissure. Par les embrasures ouvertes au ras du pavé, des canons aux armes des anciens podestats de la ville béaient sur un gouffre immobile de vapeurs blanches d’où montait le souffle glacial du brouillard (Gracq,Syrtes, 1951, p.22).

Lara dit: à

Puisque les deux cafards, JJJ et Cricri, font la sieste, j’en profite pour poster ce beau haïku d’Ueda Akinari :
« La neige est blanche
sa rosée, pure,
et nos coeurs sont noirs
pourquoi donc ? »

B dit: à

Ce correcteur m’e..rue!
Il explique ses points de vue… gouvernement…

B dit: à

Nos coeurs sont noircis pour ne pas dire infarctis. Et que dire de notre mémoire encombrée de souvenirs de coupables, d’actes impardonnables, déraisonnables. Après, il s’agit de reconduire abonnement ou non. Au rayon petites annonces: Echangerais valise de scories contre bagage de bonheur sans taches..

B dit: à

InfarCis.

B dit: à

Je voulais signifier, comme vous l’aurez compris, que le correcteur me bassine.

B dit: à

Il existerait une action du cuivre pour les neurones qu’il s’agit de réduire, je crois, pour remedier aux troubles mnésiques et cognitifs occasionnée par cette degenerescence. Recherche en cours.

Janssen J-J dit: à

haïku charentais d’après la sieste :
——–
Il neige sur Paris
Mais pas ici,
Chante un coq
Dans la cuisine
Appelle au vin
La Souvarine
Dans sa province
Luit le soleil,
Deux poules
Au pot, au carameil
Transies, allacoque
Marie : fais-moi cuisine
Et couche toi-là,
Sans grise mine
Suce moi don-,
tu as bien l’âge,
De raison…

DHH dit: à

@Christiane
j’ai compris le clin d’oeil.
de moi vous en savez donc un peu plus

Janssen J-J dit: à

E. JULIEN
@EJulien66
·
3 min
En réponse à
@Passouline
Poésie ayant cours sur le blog de Pierre Assouline, @Passouline
, la république des livres. L’auteur est un sociologue en retraite en Charente. Un homme s’dresse à une femme.

————
Ouf, E. Julien, heureusement qu’on vous a (à l’oeil !, hein !)

Lara dit: à

Il se croit drôle, le JJJ, ce sénile et dégueulasse pédophile qui bientôt disparaitra dans sa fange. On l’espère tous.
Couche-toi sale clebs.

Janssen J-J dit: à

Merci pour cette pub à l’RDL de Passoul, présumé complice des turpitudes de science po.
Voici un nouveau délateur et traqueur de pédophiles pour grossir les rangs de chachal and co !
https://twitter.com/EJulien66
c édifiant !

et alii dit: à

oh lala, on en sait long sur les verrues:
 » Selon les chercheurs, il s’agirait de porcs verruqueux de Sulawesi (Sus celebensis), des sangliers à pattes courtes endémiques de l’île et caractérisés par leurs verrues faciales distinctives. « Une espèce très importante pour les premiers chasseurs-cueilleurs de Sulawesi », ont précisé les auteurs de l’étude. Selon les chercheurs, il s’agirait de porcs verruqueux de Sulawesi (Sus celebensis), des sangliers à pattes courtes endémiques de l’île et caractérisés par leurs verrues faciales distinctives.
in
Découverte de la plus ancienne peinture d’animaux au monde dans une grotte indonésienne
Elle a été réalisée il y a plus de 45 000 ans
https://dailygeekshow.com/peinture-rupestre-animal/?utm_source=newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=Newsletter_Journaliere_2021_01_15

et alii dit: à

attention « épidémie »
prolifération dans les hopitaux d’un champignon mortel
Il est donc bien difficile de comprendre pourquoi ce problème reste très peu connu au niveau international, et se développe dans le secret. D’abord, la majorité des hôpitaux ont peur d’altérer leur réputation et de faire fuir les patients. Ensuite, les autorités ne préfèrent pas créer de panique générale et de semer la peur et l’urgence. Même si aucune information n’est dévoilée au grand public, autorités gouvernementales et sanitaires travaillent ensemble, mais est-ce assez ?

Non, selon de nombreuses personnes. Car les patients devraient avoir le droit de savoir qu’ils peuvent potentiellement être contaminés par Candida auris en se rendant dans tel ou tel hôpital. «

Petit Rappel dit: à

Pour l’ Iphigenie, l’imprtant n’est pas la Biche, réuiteà un on-dit de soldat « estonné » mais l’immolation d’Eriphile, ce doublet d »Iphigénie, qui
par sa mlort volontaire rend au monde figé sa cohérence et son mouvement. On passe du
« Mais tout dort, et l’Armée, et le vent, et Neptune »
du premier acte à une renaissance apparente, mais d’une terrible ironie tragique vu ce qui va suivre.rarement le vers racinin aura été aussi sauvage
A peine son sang coule et fait rougir la terre,
Les Dieux font sur l’Autel entendre le tonnerre,
Les vents agitent l’air d’heureux fremissements,
Et la Mer leur répond par ses mugissements.
La rive au loin gemit blanchissante d’ecume.
La flame du Bucher d’elle meme s’allume.
Le ciel brille d’eclairs,s’entr’ouvre,et parmi nous Jette une sainte horreur qui nous rassure tous.
Le soldt étonné dit que dans une nue
Jusques sur le bucher,Diane est descendue
Et croit que s’élevant au traver de ses feux,
Elle portoit au Ciel notre encens et nos voeux.
Tout s’empresse, tout part. La seule Iphigenie
Dans ce commun bonheur pleure son ennemie.
Des mains d’Agamemnon, venez la recevoir « .
Je reconnais bien volontiers que le genie aux oeuvres inconnues qui trouve mes références rances, faute d’en procurer d’autres qu’on suppose des plus confidentielles si jamais elles existent, pourrait s’appuyer là dessus pour hurler au panthéisme de Racine comme il hurle au panthéisme de Gracq, pourtant souverainement indifférent à ce genre de problèmes. Las il n’y a ici que deux systèmes de croyances entrelacés, celui, Stoicien et savant, matiné de Jansénisme des Maitres,et celui de l’esclave, qui a par nature besoin d’images plus ou moins vraies.Le vieil antagonisme entre les Jésuites represntants de la piété baroque, et Port-Royal, tenant d’une piété dogmatique et épurée, n’est pas si loin ici chez le plus « grec » de nos tragiques.

DHH dit: à

@Petit rappel
vous écrivez a propos des vers que vous citez: « rarement le vers racinien n’avait été aussi sauvage »
Autre occurrence d’un style qui par sa violence et son exubérance rompt avec le dépouillement économe du vers racinien traditionnel :le récit de Théramène dans Phèdre auquel on ne peut pas ne pas penser .
Oui le personnage d’Eriphile est très intéressant, en ce qu’il montre les affres d’ une jalousie portée par une obsession d’identification ,identification qui se réalise de maniere tragique avec cette extrémité suprême :elle meurt à la place d’Iphigénie dont elle épouse jusqu’au bout ce qui devait être le destin

DHH dit: à

que vient faire Lara qui est mà en permanence dans « cet hospice » dont la triste grisaille l’afflige?
Prendre de leçons de vieillesse pour tenter de ne pas ressembler un jour a ses pensionnaires.
Trop tard; malgré sa jeunesse elle manifeste déja sous une forme explosive tous les travers qu’elle leur reproche

Bloom dit: à

Dépaysement.
Johnny ‘Anarchy in the UK’ Rotten revient sur l’interview qui lui valut d’être interdit de BBC, dans lequel il avait fait allusion à
la pédophilie de Jimmy Saville, héros national, monsieur « Top of the Pops ».
Pour mémoire, Jimmy Saville, sempiternel sourire au lèvres, 60 ans de pédocriminalité impunie… »Jail time! » qu’il lance, Johnny le pas-pourri. Trop tard, matey, pas de mitard de l’autre bord.
https://www.youtube.com/watch?v=v4OzI9GYag0

et alii dit: à

sur le philomag et la lettre :
Partant de ses analyses consacrées au selfie, Godart s’efforce de montrer que la généralisation du Web a produit une transformation radicale de la manière dont nous nous constituons comme sujet. En effet, à l’heure de la « cybermodernité », « notre rapport à la virtualité ne passe que par l’image ».

« Mon avatar, est-ce moi ? Les liens virtuels que je tisse avec les autres sont-ils de la même teneur que les liens réels ? » Autant de questions qui nous obligent à repenser autrement la sincérité. Et Godart de suggérer que, peut-être, l’avènement de la « subjectivité augmentée », encastrée dans le monde numérique, représente plus une « hybridation » qu’une simple métamorphose. Si les deux autres volumes de la trilogie ne manquent pas d’intérêt, cette dernière étape est sans aucun doute la plus originale et novatrice.

Le Sujet de la conscience, Le Sujet de l’inconscient et Le Sujet du virtuel, les trois tomes de Métamorphoses de la subjectivité, d’Elsa Godart viennent de paraître simultanément aux Éditions Hermann. Ils sont disponibles ici.
voir aussi « la culpabilité »

et alii dit: à

elsa godart a une page wiki qui la présente :philosophe, psy , et essayiste:
Elsa Godart soutient en 2005 un doctorat de philosophie « L’Être-sincère, de l’émergence d’une métaphysique de la sincérité à sa réhabilitation », sous la direction de Pierre Magnard, à l’université de Paris-IV1 et, en 2011, un doctorat de psychologie, « La volonté inconsciente. La question d’une volonté sans sujet »2, sous la direction de Gérard Pommier, à l’université de Strasbourg. Le 30 mai 2017, elle soutient une habilitation universitaire à l’université Paris-Diderot, sur Les métamorphoses du sujet à l’ère du virtuel. Du sujet philosophique au sujet psychanalytique3.

et alii dit: à

Elsa Godart : “La culpabilité est une soumission volontaire”
« Il ne s’agit pas de refaire l’histoire, déjà très documentée, du sentiment de culpabilité, de son enracinement dans le christianisme ou même de sa présence dans différentes cultures telles que l’ont montré Ruth Benedict (Le Chrysanthème et le sabre,1946) ou Eric Robertson Dodds (Les Grecs et l’irrationnel, 1951) en distinguant une culture de la honte (“shame culture”) d’une culture de la culpabilité (“guilt culture”) ; pas plus qu’il est question d’une analyse du péché originel ou encore de la “souillure”, ou de la distinction entre la culpabilité tragique et la culpabilité biblique relevée notamment…

et alii dit: à

et le débat:Sandra Laugier, Gaspard Koenig. Liberté, égalité… et quoi d’autre ?
toujours sur philomag

Passou dit: à

Désormais, j’annonce les bannissements afin d’éviter les questions et les doutes. Donc, après Chaloux, fin de partie pour Lara.

FX dit: à

DHH,
Ne vous mêlez surtout pas de ce qui ne vous regarde pas et estimez-vous heureuse d’être encore en vie.
Vous êtes trop bonne pour être méchante ma vieille Judith, ne l’oubliez pas.

mc dit: à

LA PASSION SELON JULIEN GRACQ (Mais laquelle?!°
Midi-Olympique, 14-4-92;

St FLORENT LE vIEIL, Mercredi 25 Mars 1992. Les risées d’une légère brise font courir à nos pieds sur l’eau pale de la Loire, des embus de lumière mauve s’épandant en larges zones sur la greve que l’ample coulée du fleuve caresse lentement. D’ici du Belvédere de St Florent jadis célébré par Aragon, sur l’éperonn roceux du mont Glonne, haut lieu des guerres de Vendées, on perçoit peut-etre mieux, soudain, le gout marqué de Julien Gracq pour les vues cavalières, les « points de vue », ce « lacher-tout » impayable ou nous conduit son oeuvre.() UN TOURNOI RATE
– « Vous n’etes pas venu pour une interview au moins? je les refuse toutes, vous savez… » On sait effectivement! Pas plus d' »Apostrophes que de « Ex-Libris », de  » Caractères que d’entretiens consentis à la presse ecrite ,n’etait le « Magazine Litteraire » à lui consacré en 1981.) ou de Prix Litteraire pour Mr Louis Poirier (…) N’empeche, on sait depuis « la Forme D’une Ville »au moins le gout de cet écrivainn incomparable pour le jeu de rugby. Gout d’autant plus méritoire que le rugby se vendait mal dans les années « 20 » du coté de Nantes ou le jeune L Poirier fait son initiation contre toute attente, contre toute logique, ence lieu réservé au ballon rond.
Il consent pourtant à se souvenir des équipes de Bayonne et de Perpignan, de l’allégresse poignante du rugby bayonnais de l’epoque fait de passes et de contre-attaques, d’envol et de liberté. Des noms ici surviennent,sourdent d’un passé lointain,sans grands echos pour la jeunesse actuelle,comme ce Pascot, demid’ouverture de l’USAP, ces joueurs de Quillan et de Lézignan, sombrés dans l’oubli, adeptes d’un jeu rude et que l’auteur d’Un Beau Ténébreux a vu evoluer naguère au SNUC ou au Racing.
Jambes croisées, le regard parfois perdu sur les lointains du reve,Julien Gracq nous offre des digressions magnifiques sur les vertus et les beautes du base-ball et du cricket.  » J’imagine d’ailleurs que l’on nait au rugby dans le Sud-Ouest comme les Anglais naissent au cricket ». Et c’est à peine s’il accepte de revenir de loin en loin sur le dernier tournoi, dont il a manqué le premier but face aux Gallois, mais qui lui laisse un sal gout dans la bouche, de violences et de difficultés croissantes pour les arbitres à diriger le jeu.
BONI ET BIANCO
Lui pourtant qui déclara un jour:  » en toutes choses, sauf en littérature, l’attitude du spectateur m est plus naturelle que celle du participant, avoue de la sorte n’avoir jamais emprunté les chemins d’un stade autrement que pour voir. Et s’il accepte de rejoindre Michel Serres sur le sentier de l’ethnologie, de l’histoire, et des traditions culturelles d’un peuple, superbement exprimées à travers le jeu d’une équipe de rugby, c’est pour nuancer tout aussitot son propos d’un « il ne faudrait pas aller trop loin, » dés lors que l’on aborde -dans le sillage de Serres toujours- cette question fondamentale en partie résolue par le rugby qui est :  » Comment vivre ensemble? »
Il préfère égrener « passant considérable » les images « très belles » des frères Boniface ou de Bianco, dire à voix murmurante qu’aucun mouvement sportif n’égale selon lui l’ample respiration d’un attaque de ligne qui va crescendo jusqu’à, qui sait, « laisser je ne sais quel sillage tendre et brulant, lent à s’effacer… »
Il evoque, à voix retenue, la configuration des trois Parc des Princes (sic) qu’il a connu dans sa vie, insiste sur les pogrès techniques réalisés par les joueurs de football:  » un ballon sur trois à l’époque arrivait à son destinataire », plus d’ailleurs que par leurs egaux de rugby, sans que rien une fois encore ne soit selon lui comparableà la grace d’un grand mouvement de rugby.
On s’interroge vauement en sa compagnie sur l’intéret des écrivains pour ce jeu modeste et fou. Des noms s’interposent- Giraudoux, Genevoix, Nimier,Mac Orlan, Morand, Blondin -qui nous eloignent un moment du propos initial, font oeuvre de diversion vers la littérature.
Quand Julien Gracq revient sur le rugby, c’est pour s’interroger gravement sur les manques français en touche: « Phrase autremen plus importante aujourd’hui que la melèe ou la balle revient dix-neuf fois sur vingt à l’équipe qui introduit;
Debout maintenant, le front pétri d’intentions sourcilleuses, il est all chercher une bouteille d’Anjou -recolte et mis en bouteille parun de ses cousins- qu’il m’invite à déguter avec une gentillesse touchante. Il est encore question ,pele-mele, d’opera et de littérature, de Toulouse qu’il ne connait pas, du Gers -dont il parle merveilleusement dans les Carnets du Grand Chemin- du Comminges et des Pyrenees quil dit connaitre et aimer.Le géographe chez lui n’est jamais loin qui appelle mle songe et fait lever les mystères.

Du perron de sa maison, la Loire parait maintenant gagner en profondeur. Le jour lui_meme semble basculer vers les mauves et les bleus ou l’entraine le crépuscule. Je pense un peu ingénuement au Roi Cophétua:  » je regardais à travers vitres petites la foret matinale. Quelque chose qui n’etait pas la pluie l’avai rafraichie, apprivoisée, comme si la vie pour un moment etait devenue plus aérée, plus proche. Il allait faire beau; je songeai que toute la journée ce serait encore ici dimanche.’
JACQUES VERDIER

Janssen J-J dit: à

… comme il s’agit du même taré, la perte de LARA (dite hurk hurk hurk) ne sera pas bien grande ! Qu’il retourne en son cul de basse fosse (CDBF pour les intimes) !

Janssen J-J dit: à

très bien !…

Janssen J-J dit: à

@ Pour Massoeur des Carpathes, ‘le génie aux oeuvres inconnues qui trouve mes références- rances’, ce nouvel haiku de Pro-vance :
—-
C’est un très bon début
Sonnant comme un rébus
Avec deux poils du c..
Accrochés, qui l’eût cru,
Aux dents de la morue
Qui te la suce bien drue
Envoie-lui…
Aie aie, tu ne tiens plus
Tapisse-la de jus !
—-
(***sur une libre adaptation de P. de Mandiargues et une idée de J. Prunier)

christiane dit: à

Eriphile… Merci pour ce bel échange, DHH et M.Court.
Je retourne à cette belle préface du « petit classique Larousse » (Iphigénie de Racine) où D.A., agrégée de l’Université, écrit :
« En face de la pure, la claire, la rayonnante Iphigénie se dresse, sombre et tourmentée, inquiétante comme un mauvais ange attaché à ses pas, la « triste » Eriphile. C’est une orpheline, une exilée, une captive qui souffre de l’horreur de sa destinée, mais que déchire, bien plus encore que sa propre misère, le spectacle du bonheur des autres. L’envie, voilà le trait dominant du caractère d’Eriphile, et c’est sur Iphigénie que ce sentiment se cristallise, car, sensiblement du même âge qu’elle, elle a tout ce dont Eriphile se sent privée : une naissance illustre, l’affection tendre d’une famille et l’amour de ce fougueux Achille, qui inspire à Eriphile une dévorante et invincible passion. Tout cela alimente dans le cœur de cette captive une haine obsédante à l’égard d’Iphigénie, un besoin de lui nuire à tout prix. De plus, Eriphile est orgueilleuse et cela rend sa haine encore plus dangereuse ; d’abord parce qu’elle ressent la misère de sa destinée et l’indifférence d’Achille comme une humiliation dont elle éprouve le besoin de se venger ; enfin et surtout, parce que rêvant d’un destin illustre, c’est provisoirement dans le caractère exceptionnel de son malheur et dans la cruauté exemplaire de son comportement qu’elle trouve une satisfaction à ce besoin. »

J’arrête là, la citation de la notice de D.A. sur les caractères des personnages. Tous sont ainsi admirablement décrits : Agamemnon, Clytemnestre, Iphigénie, Achille, Ulysse. C’est un vrai bonheur de lecture, suivi d’une analyse du Tragique, de la fatalité racinienne avec une remarquable économie de moyens. La préface est un autre morceau de choix. Lire la tragédie de Racine après ces réflexions profondes est un autre bonheur.
Trouver dans ce théâtre de la fin du XVIIe siècle des portraits d’aujourd’hui est une autre source de plaisir…

christiane dit: à

Merci, Passou.

christiane dit: à

DHH dit: à
@Christiane
« j’ai compris le clin d’œil.
de moi vous en savez donc un peu plus. »

Eh oui… quel régal !

Janssen J-J dit: à

Je trouve que
Maryse Condé
secoue le marronnier
de vouloir s’égaler
à Christiane Taubira
qui n’en dit pas

Patrice Charoulet dit: à

UN ARBRE SANS RACINES NI FRUITS

Le sénateur Philippe Bas, celui qui a présidé (excellemment) la commission sénatoriale à l’époque Benalla, publie dans « Le Monde » du 15 janvier une tribune consacrée à la déplorable situation politique française actuelle.
En passant, il déclare que le parti politique macronien est «  un arbre
sans racines ni fruits ».
Assurément.

Marie Sasseur dit: à

Merci Passou.

B dit: à

Double B, sortez vous du film Le mépris de Godard? Que se passerait il à nouveau en cas de guerre, 50% de collabo, dénonciateurs, fascistes, miliciens.

B dit: à

Charoulet, j’ai proposé la tribune en lien en début d’apres-midi, précisant le parti d’où provient le discours pas glop du tout avec la méthode du président.

Janssen J-J dit: à

@ De la part de F. B., je vous dis merde et à bientôt.

Apparemment, se prend pour Kobili T. – A bientôt, bébé-hurk-tokup-julien E, sur le blog des cloches aux merles, à l’HP du collège de france. Vont venir vous rechercher manu militari, et vous donner un nouveau calmant. Tut va bien se passer, vous inquiétez pas.

DHH dit: à

@passou
je m’excuse par avance; il n’est pas dans mes habitudes d’en appeler à vous mais
je découvre un post qui m’est adressé et constitue un délit au regard de la loi(loi gayssot :incitation à la haine raciale)
vous êtes l’hebergeur ;cela mériterait une réaction de votre part

Patrice Charoulet dit: à

Cinéaste ?

En faisant autre chose, ce samedi après-midi, j’écoute, assez distraitement un débat sur LCI entre
Henri Guaino , « ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy », et Romain Goupil, « cinéaste ».
Bon . Une télé donne la parole à qui elle veut. Mais, qui parmi vous peut citer un seul film du « cinéaste » Romain Goupil ? J’ai mis ces mots entre guillemets car ce sont les mots mis par LCI après le nom de ces deux intervenants. La seule chose que l’on pouvait , en toute sincérité, mettre après « Romain Goupil », c’est « partisan inconditionnel d’Emmanuel Macron », mais ces choses-là ne sont jamais écrites entre guillemets à la télé.

DHH dit: à

@passou
Pardon je voulais dire « loi marchandeau » un texte d’avant guerre suspendu par Vichy et remis en vigueur avec le retour de la républiques

Passou dit: à

Bannissement de BB
Prochain billet demain matin (un livre passionnant sur le cinéma mais il fait 500 pages…)

Marie Sasseur dit: à

« En faisant autre chose, ce samedi après-midi, j’écoute, assez distraitement(…)

C’est un bon début, Charoulet.
Mais comme on est sur un blog de litterature et pas dans un bordel, où la litterature sert a pas mal de personnes âgées, ici à s’inventer des alibis, et à se refaire une virginité, pour paraître plus blanc que blanc, sur leur toile d’araignée, je prends le relais.

En faisant autre chose, ce samedi après-midi, j’écoute, assez distraitement ,
à la radio tantôt, un ancien primé Goncourt expliquer comment comment il en est venu à se passionner pour celui qui a sauvé les séquoias géants, en Californie.

Marie Sasseur dit: à

Re-merci Passou

DHH dit: à

@Passou
merci!

D. dit: à

L’ara qui rit (plus).

Jazzi dit: à

J’ai dû traverser l’avenue Daumesnil entre deux rangées de CRS pour pouvoir aller à la boulangerie acheter du pain. Ils repoussaient vers la porte Dorée de jeunes manifestants luttant pour la sauvegarde de nos libertés. La liberté de contaminer les autres ?
Nous entrons dans une période totalement dérégulée !
Et ici, je crains que Passou n’ait d’autres recours que de fermer pour un temps le commentarium ?
Gardez raison et veillez sur vous, au cas où…

Marie Sasseur dit: à

C’est un bannissement qui fait du tort à toutes les l.a.r.a meneraplus. lol

D dit: à

Moi ce que je crains, Jazzi, c’est qu’on se rende compte trop tard que le masque chirurgical ne suffit plus et que seul le FFP2 ou 3 peut protéger la population des variants supercontagieux. Jusqu’à ce qu’on ait atteint l’immunité collective. Pas avant plusieurs mois.

Jean Langoncet dit: à

@Passou dit: à
Bannissement de BB

J’ai du manquer un épisode.
Cela étant, l’observation de D. est frappée au coin du bon sens : « Moi ce que je crains, Jazzi, c’est qu’on se rende compte trop tard que le masque chirurgical ne suffit plus et que seul le FFP2 ou 3 peut protéger la population des variants supercontagieux »

Jean Langoncet dit: à

Lara, vous apprenez à vos dépens, très relatifs, que si toute vérité est bonne à dire, il faut soigner la manière de la dire… Que le tir n’atteigne pas les parties vitales de sa cible.

D. dit: à

En attendant, après le fiasco des masques début 2020, ceux qui prétendent présider et diriger la France nous offrent debut 2021 le fiasco de la vaccination avec une stratégie totalement errinée d’entrée de jeu « ceux qui veulent », un déficit logistique phénoménal, une impréparation honteuse, un oubli total de la capacité des préfets à gérer optimalement la vaccination, au profit des ARS pleines de gens de bonne volonté mais compleomplètement déboussolés car non formés non habitués à agir en situation de crise.

2021 année Napoléon. Il doit se retourner dans son sarcophage de porphyre, lui qui avait mis en place l’organisation préfectorale.

Marie Sasseur dit: à

Pas vu ça , dans la poubelle : »Sur son blog, Paul Edel avoue prendre son pied avec… Marie Sasseur ! »

Il a déjà tellement de maîtresses !

En revanche, j’avoue que l’intérêt qu’il porte a Böll, pique la curiosité.

https://www.detailsdarchitecture.com/tag/heinrich-boll/

Marie Sasseur dit: à

Lu ça, dans la poubelle :
Janssen J-J dit: à
… comme il s’agit du même taré

L’huissier a été banni il y a plusieurs semaines. Et n’a plus posté, ici, depuis.

Là-dessus, il ne faut pas non plus qu’il y ait de doutes, comme on dit.

Bloom dit: à

fin de partie

Oh, le beau jour!
Trumpet et Trumpettes du blog à Passou sont déplateformés comme on dit en américain (de-plateformed).
Question ciné, je ne crois pas qu’il y ait mieux depuis une vingtaine d’années que la variante coréenne. Tout y est: critique ou satire sociale (les relations de classes), humour, violence non gratuite, losers décalés, photographie somptueuse, plans incroyablement inventifs, acteurs et actrices « au top » (comme dit Jean-Jacques). Ai revu Mother de Bong Joon Ho hier soir, et attend avec impatience de pouvoir me régaler avec Penninsula, de Sang-Ho Yeon, histoire de zombies indifférenciables des pauvres…
Côté littérature, Yi Munyol (Le Poète, Actes Sud) et La Végétarienne, de Han Kang (Le Serpent à plumes),sont de merveilleuses portes d’entrée.
Matins calmes, soirées torrides!

Marie Sasseur dit: à

En clair, un de tes pseudos a été banni. Tu parles d’une plaisanterie.
Quant à l’autre banni du jour, on va preferer se souvenir de Zoroastre, que d’un bateleur à la triste figure.

Janssen J-J dit: à

@ L’huissier a été banni il y a plusieurs semaines. Et n’a plus posté, ici, depuis.

mais bien sûr que si…, voy’ons et sous les pseudo de Lara et BB, etc. Pourquoi le défendez-vous ? Par crainte qu’on vous assimile à ce genre d’ordure, peut-être ?
(faut dire que vous êtes assez fortiche dans le genre, pour vous en désolidariser au dernier moment, hein…)- No comment. Next !

Janssen J-J dit: à

B…B, lau.ra, ma soe.ur et trousp.inette, toussa, c d’la même crémerie ma Générale (Le Bornec).

Janssen J-J dit: à

Non, il n’y a aucune raison qu’etalii soit bannie de ce blog. Pourquoi le serait-elle ?

Marie Sasseur dit: à

Tu m’excuses, je quitte l’antenne, bien que je comprennes ta frustration.
Et puis on m’envoie des images du paradis blanc en ce moment , et c’est trop.

rose dit: à

Matins calmes faut le dire vite.

B dit: à

Oui et après c’est transgressif au carré, pour le fun.

Janssen J-J dit: à

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lisa_M._Montgomery
Désolé de gâcher votre soirée, mais j’ai une dernière pensée pour cette américaine exécutée sans grâce par l’ordure présidentielle américaine sortante. La neige est noire.
Bàv et à Robert Badinter,

B dit: à

Rose, une trouvaille pour continuer de nous amuser, j’ai découvert sur rajoutent un livre rare de Julien Gracq à un prix défiant toute concurrence, 850 euros pour l’exemplaire plus les frais de livraison en fourgon blindé. Auriez vous accédé à ce recueil de poésie?

https://www.jose-corti.fr/titres/liberte-grande.html

B dit: à

Rakuten en rajoute!

FX dit: à

Gracq me paraît un peu surfait, surestimé et bêtement antimoderne.
Avait-il lu, dans sa jeunesse, René Guénon comme beaucoup d’autres de sa génération ?
Jeunesse guénonienne, vieillesse réactionnaire.
Ne reste de son oeuvre que le charme suranné d’une langue et d’un style bien révolus.

Janssen J-J dit: à

– un futur chancelier, plutôt, non ?…
– Ne vois pas ce que veut dire B. sur Liberté Grande. Il est vrai que son message ne m’est pas adressé personnellement,
– Le grand Paradis blanc du K2R ?

B dit: à

3J, je cherchais les carnets du grand chemin et consultais ce site. J’ai d3couvert par hasard l’unique recueil de poésie de JG, apparemment assez rare vu le prix demandé. C’est simple, aucun double fond.

Janssen J-J dit: à

Pour les verrues sur le nez ou ailleurs, ma grand mère m’a toujours soigné avec de la chélidoine, c’était très efficace, n’empêche… Et je vois que ce remède est toujours valorisé.
______________
(copier-coller).
Il y a une plante qu’on appelle l’herbe à verrue. Son nom botanique est la chélidoine. Vous ne trouverez pas de chélidoine en jardinerie car il s’agit d’une mauvaise herbe. Elle pousse à l’état sauvage, on la reconnaît par sa fleur jaune ou par ses feuilles qui ressemblent à des hirondelles. Son suc est particulièrement intéressant. Cassez une tige en deux, un jus jaune-orangé apparaît. Appliquez directement ce jus sur la verrue, tous les jours jusqu’à sa disparition.
Au Moyen-Age la chélidoine était considérée comme une plante magique. Aujourd’hui, les dermatologues sont plus sceptiques parce qu’en effet ça ne marche pas à tous les coups. Mais on sait que dans le suc de la chélidoine il y a un alcaloïde, la coptisine, qui possède des propriétés antimitotiques. Cela veut dire que ce composé va s’opposer à la multiplication cellulaire. Le papillomavirus sera donc « coincé », il ne pourra plus se répliquer, ce qui limitera son action. En revanche, le suc de chélidoine ne sent pas très bon et n’est pas très esthétique, donc vous pouvez camoufler la verrue avec un morceau de sparadrap. Autre astuce : il paraît que le jus de pissenlit ou encore le lait du figuier ont eux aussi leur efficacité sur les verrues. Même les fientes de brebis auraient des vertus verrucides.
La chélidoine s’applique localement, uniquement sur la verrue car c’est corrosif. Et surtout il ne faut pas en ingérer directement car dans la chélidoine, il y a une substance toxique. En revanche, les adultes peuvent faire des infusions avec de la chélidoine séchée ou encore préparer des compresses à appliquer sur les verrue
_______________

Voilà pour finir ce qu’on pouvait dire au sujet de la photo de Julien Gracq.
Demain, je crois, on cause de cinéma, jzmn…

B dit: à

La fiente de brebis, c’est une bonne idée. Je vais m’en faire fabriquer un tube. Roquefort n’est pas si loin. Enfants, nous les voyions ces plantes aux pieds des vieux murs mais d dans mon souvenir le suc était blanc comme du lait.

Jean Langoncet dit: à

@Voilà pour finir ce qu’on pouvait dire au sujet de la photo de Julien Gracq.

Pas même une citation de Cicéron avant de tirer le rideau ?

D. dit: à

renato, c’est l’Everest ?

B dit: à

Je confie c3ci, 3J, le tube parce que mon dermato a remplacé une croute par une autre plus disgracieux encore. Sur la jambe droite. D’ici les robes, les shorts, les bains, elle sera tombée cependant imaginez vous que c’est un handicap, je ne peux plus accepter les propositions amoureuses et ou érotiques.

Marie Sasseur dit: à

Atimie, quel beau mot.
C’est du grec aussi comme adelphie, apparu l’autre jour.
Il n’y a plus guère d’occasion d »utiliser ces mots dans le langage courant. Sauf, et c’est assez remarquable, en litterature, theatre, prétoire .

B dit: à

Je note dans mon cahier de vocabulaire toutes les nouveautés lexicales, en plus elles sont contrairement aux soldes gratuites et nous aurions tort de renoncer à les employer. Toutefois, j’ai dû rater le wagon qui transportait « adelphique », quelle étrange coutume prouvant que les us et le Droit évoluent de toutes parts, dans les differents domaines de son application. Il est encore de nos jours possible d’épouser un cousin mais un frère ou une soeur, plus personne n’y pense bien que l’inceste qui occupe vraisemblablement les conversations germanopratines après la publication du livre de CK concerne aussi les liens charnels entre frères et soeurs. Je me plais à imaginer que ces liens, en vieillissant, deviendraient aussi malsains qu’ils peuvent paraitre innocents entre deux enfants que personne n’aurait encouragé à s’unir dans une configuration probablement ludique.

B dit: à

Dans leurs, excusez-moi.

rose dit: à

L’extrait du livre que vous avez déniché, B

LES TROMPETTES D’AÏDA
De grands paysages secrets, intimes comme le rêve, sans cesse tournoyaient et se volatilisaient sur elle comme l’encens léger des nuages sur la flèche incandescente d’une cime. Sa venue était pareille à la face de lumière d’une forêt contemplée d’une tour, au soleil qu’exténuent les brouillards d’une côte pluvieuse, au chant fortifiant de la trompette sur les places agrandies
du matin. Près d’elle j’ai rêvé parfois d’un cavalier barbare, au bonnet pointu, à califourchon sur son cheval nain comme
sur une raide chaise d’église, tout seul et minuscule d’un trot de jouet mécanique à travers les steppes de la Mongolie –et
d’autres fois c’était quelque vieil empereur bulgaroctone, pareil à une chasse parcheminée entrant dans Sainte-Sophie pour les actions de grâces, pendant que sous l’herbe des siècles sombre
le pavé couleur d’os de Byzance et que l’orgasme surhumain des trompettes tétanise le soleil couchant.

Julien Gracq

rose dit: à

C de la poésie en prose, la forme – non respectée ici- est celle d’un paragraphe.

B dit: à

Au cinéma, il faudrait,détailler renseigner ce chapitre, les liens incestueux entrecfrerescet soeursctournent la plupart du temps à la catastrophe. L’un maintient l’autre sous son emprise pathologique et ça s’oriente vers le crime, la vengeance, la torture, le meurtre, une certaine forme de folie.( je pense pour la folie à la relation fusionnelle frère /soeur du film L’amour est un crime parfait, bien que dans celui-ci, le frère et la soeur aient été maltraités, le petit garçon a mis le feu à la maison familiale puis c’est le black out). La représentation donnée n’est pas heureuse. Elle provient de l’observation de situations rencontrées, de l’expérience vécue peut-etre, à mon avis cette représentation n’est pas purement fantasmatique ou imaginaire.

B dit: à

Merci, Rose, de cette recherche. C’est bien du Julien Gracq.

B dit: à

Gracq me paraît un peu surfait, surestimé et bêtement antimoderne.

FX, vous savez, certains éteignent toujours la lumière pour faire l’amour. A chacun ses plaisirs.

Marie Sasseur dit: à

« Ça a commencé à quel âge »

« Au sein de l’école et en dehors, des voix s’élèvent aujourd’hui pour demander à rebattre enfin les cartes. Dans un mail adressé le 14 janvier aux membres des deux instances de direction de Sciences Po, Nicolas Metzger, ancien président du conseil de l’IEP, aujourd’hui entrepreneur, demande ainsi «solennellement» à Frédéric Mion de démissionner et à l’ensemble du conseil d’administration de la FNSP «d’être solidaire de cette décision respectable». «Les réflexes d’autoprotection ne sont pas à la hauteur des enjeux. L’affaire Duhamel devrait délier toutes les langues des victimes de violences sexuelles, dans une institution qui inspire confiance et protège face aux puissants. Quelle confiance inspirons-nous lorsque les premiers réflexes sont le mensonge, le corporatisme et l’aveuglement?», écrit-il. »

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/affaire-duhamel-la-ministre-de-l-enseignement-superieur-lance-une-inspection-a-sciences-po-20210115

B dit: à

Rose, J’ accumule hélas sans lire, j’ai déniché hier le livre qui fit tomber Fenelon en disgrâce. Nous avons sur notre place une mine hebdomadaire, les livres y sont proposés à des sommes inférieures à celles rencontrées sur les sites de vente par correspondance, dans de belles éditions . Les folio sont bradés, en cherchant il s’en trouve en très bon état . Par ces temps infectés, bien sûr une pensée pour les bacilles et bactéries nous traverse. Pour le moment je n’ai pas souffert d’ avoir succombé à ces tentations.

B dit: à

Les Chateaubriand évoqués, finalement étaient Itinéraire de Paris à Jérusalem, 2 tomes. Le vendeur m’a raconté que si Fenelon était tombé en disgrâce auprès du roi, ce n’était pas uniquement à cause du livre mais parce qu’aussi il approchait d’un peu trop près la, les? maîtresses du roi.

B dit: à

#Metooinceste : dans le sillage de l’affaire Duhamel, des centaines de victimes témoignent sur Twitter

Suites à ce témoignage édité, journal Le Monde.

FX dit: à

Julien Gracq dans l’émission du regretté Bernard Rapp, Un siècle d’écrivains. Sur Youtube.
Pour ceux qui voudraient voir et écouter l’ami de José Corti.

christiane dit: à

J. Corti, B. Rapp, merci FX. A réécouter pour le plaisir. Pour l’affaire Duhamel, un billet intéressant sur L’OBS. A lire aussi, celui sur les EHPAD et surtout ce portrait du philosophe Bruno Latour.

rose dit: à

Pour christiane, janssen-JJ et B et alii, jazzi,DHH et tutti quanti, dont Lavande
(Pardon pour la longueur)
Pourquoi je fais du théâtre ?

Eh bien je me le suis souvent demandé. Et la seule réponse que j’ai pu me faire jusqu’à présent vous paraîtra d’une décourageante banalité : tout simplement parce qu’une scène de théâtre est un des lieux du monde où je suis heureux.
J’ai remarqué cependant que tout le monde respecte le travail du théâtre, bien qu’il soit aussi un métier de vanité, et qu’il suffit d’annoncer qu’on est en répétitions pour qu’aussitôt un délicieux désert s’installe autour de vous. Et quand on a l’astuce, comme je le fais de répéter toute la journée, et une partie de la nuit, là franchement, c’est le paradis. De ce point de vue, le théâtre est mon couvent. L’agitation du monde meurt au pied de ses murs et à l’intérieur de l’enceinte sacrée, pendant deux mois, voués à une seule méditation, tournés vers un seul but, une communauté de moines travailleurs, arrachés au siècle, préparent l’office qui sera célébré un soir pour la première fois.
Ce que je voulais dire, c’est que je préfère la compagnie des gens de théâtre vertueux ou pas à celles des intellectuels, mes frères. Pas seulement parce qu’il est connu que les intellectuels qui sont rarement aimables n’arrivent pas à s’aimer entre eux.
Mais voilà, dans la société intellectuelle, je ne sais pourquoi, j’ai toujours l’impression d’avoir quelque chose à me faire pardonner. J’ai sans cesse la sensation d’avoir enfreint une des règles du clan. Cela m’enlève du naturel, bien sûr et, privé du naturel, je m’ennuie moi-même.
Sur un plateau de théâtre, au contraire, je suis naturel, c’est-à-dire que je ne pense pas à l’être ou à ne l’être pas et je  ne partage avec mes collaborateurs que les ennuis et les joies d’une action commune. Cela s’appelle, je crois, la camaraderie, qui a été une des grandes joies de ma vie, que j’ai perdue à l’époque où j’ai animé un journal que nous avions fait en équipe, et que j’ai retrouvé dès que je suis revenu au théâtre.

Camus in Albert Camus Soleil et ombre Roger Grenier
Sur la disputatio.

Janssen J-J dit: à

@ « une citation de Cicéron » vous m’avez appris quelque chose, JL, et je vous enmercie !…
[De cicer (« pois chiche »). Cicer est ici une métaphore pour désigner la verrue qu’un des ancêtres de cet homme aurait eu sur le visage].
Celle-ci par exemple, parmi tant d’autres, que chérissait Julien Gracq : « si vous possédez une bibliothèqe et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut » – Je vous laisse faire vos courses, il y a le choix
https://citations.ouest-france.fr/citations-ciceron-186.html

Bàv et à B., aussi. Elle a un carnet de vocabulaire, comme moi, quand j’étais plus djeune… c bien émouvant !

Jazzi dit: à

Mais qui dira, rose : « la camaraderie, qui a été une des grandes joies de ma vie, et que j’ai retrouvé dès que je suis venu sur la RDL » ?

Jazzi dit: à

« si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut »

Pourquoi « posséder », à Paris on a de nombreuses bibliothèques municipales et de superbes jardins publics. Tout ce qu’il faut et c’est gratuit !

Jazzi dit: à

« pois chiche »

Nombreux l’ont dans la tête !

Jazzi dit: à

Cicéron, c’est pas carré, dirait rose !

Jazzi dit: à

« Pourquoi je fais du théâtre ? »

Lavande : pour la couturière.

Camus : pour les comédiennes.

Jazzi dit: à

Cinéma ! cinéma ! cinéma !

Janssen J-J dit: à

@ /// dans la société intellectuelle, je ne sais pourquoi, j’ai toujours l’impression d’avoir quelque chose à me faire pardonner. J’ai sans cesse la sensation d’avoir enfreint une des règles du clan. Cela m’enlève du naturel, bien sûr et, privé du naturel, je m’ennuie moi-même///.

Bon… et bien moi, je ressens cela très fortement.. D’autant que je me partage avec une compagne qui planche au théâtre, et elle est bien plus délurée que moi. Mais elle est malheureuse en ce moment, à cause des fermetures et de l’absence de répétitions « en présentiel »… Les livres ne lui suffisent point. Elle est néanmoins tombée sur la volumineuse correspondance de Maria Casares/Albert Camus (Gallimard) qui lui raconte bien quelque chose de profondément vécu dans cette remarque de Camus.
Donc, merci pour nousa voir dénciché ce fragment bien inspiré, rôz. Ne pouvait pas tomber mieux à pic pour nous raconter de quoi se nourrissent aussi les tragédies intimes de chacun au quotidien aux temps du choléra.
Bàv (17.1.21_9.29)

rose dit: à

Pour les comédiennes : Mari-a Casares.

J’aurais voulu vous y voir !

Jazzi dit: à

Albert Camus c’est un peu la revanche du petit Chose. Comme Truffaut, c’était un homme qui aimait les femmes… de bonne famille !

et alii dit: à

j’ai connu un profe de lettres à la fac qui aimait le théâpre et les planches, mais elle estpartie avec des copains dans un pays exotique (?)et elle y a eu un très grave accident de voiture; elle était fille d’un capitaine au long cours qui mourut et elle vivait avec sa mère jusqu’à la mort de son père ;
j’ai regardé si elle avait publié mais n’ai rien trouvé
hélas, on ne parlait guère de livres et surtout, très pénible pour moi, l’amie qui me l’avait présentée, prof de lettres aussi,avec des problèmes conjugaux la critiquait sans cesse; je ne supportais pas

closer dit: à

C’est marrant, il me semble que personne, pas même JB, n’a parlé du « Souffle au Coeur »…

et alii dit: à

un jour pendant le séminaire de philo, DERRIDA nous a fait une belle scène de théâtre;une sirène s’était déclenchée toute seule dans le couloir -pièce technique- résonnant dans tout l’amphi;(j’ai pensé que cette sirène était un effet de « malignité)
alorsz Derrida se dirigea vers le point de contôle dans l’amphi en tapotant-inefficacement dessus, puis on alla dans le local te »chnique,sans trouver le hic, et Derrida reprenant sa place joua « arrête ton cinéma » ;on éclata de rire, la sirène se tut et le séminaire reprit

DHH dit: à

Et le frère et la sœur qui couchent ensemble parce que dans un environnement fruste ,marqué par la misère matérielle et morale il n’y a pas d’autre exutoire possible à leur sexualité :La terre de Zola

Jazzi dit: à

Oui, closer, une belle histoire de souffle au cul entre un fils et sa mère !

DHH dit: à

@closer
le souffle au coeur: SI, moi j’en ai parlé il y a quelques jours dans un post ou je notais que le film montrait aussi un religieux pedophile

C.P. dit: à

Sur l’inceste entre frère et soeur, on peut remonter à  » ‘Tis pity She’s a Whore / Dommage qu’elle soit un putain » (1626) du caroléen John Ford, que jouèrent au théâtre Alain Delon et Romy Schneider en 1960 /61 je crois.

Et penser à « Ada ou l’Ardeur » de Nabokov.

DHH dit: à

@closer
j’ai retrouvé ce que j’avais écrit
….En revanche l’entreprise réussie de Louis Malle en 1971 dans le Souffle au cœur, c’est d’avoir su créer un effet d’empathie avec des personnages qui violaient ce qui était alors – ,et qui reste encore d’ailleurs- un tabou dans notre code moral, l’inceste entre un fils et sa –trop jeune-mère ;et il réussit à faire de ce moment de transgression absolue qu’il nous donne à voir, un événement presque ordinaire, léger et souriant , qui arrive comme une chose naturelle, vécue dans la joie, sans gêne ni sentiment de culpabilité et , surtout, ressentie comme telle par le spectateur, qui en est pour ainsi dire le complice chaleureux
De ce film je retiens aussi une scène rétrospectivement révélatrice des évolutions contrastées de notre tolérance en matière de mœurs :Celle où le jeune héros, convoqué sous prétexte de confession par un des frères de la boîte de jésuites dont il est élève, s’y trouve confronté aux approches malsaines du religieux qui a suscité ce tête à tête . .
Cette scene qui figure dans le film comme un moment classique de la vie dans une boîte de jezes, y joue le rôle d’ une notation d’ambiance, ce qui montre le caractere ordinaire de ces situations, sortes de figures obligées et traditionnemllement toleréees dans ces internats bien-pensants, sur lesquelles il était tacitement convenu de fermer les yeux ; ;Evidemment depuis toujours on« savait »,mais on n’y attachait pas d’importance
Mais comme dit Umberto Eco le scandale commence au moment où on décide de le faire cesser ;

Jazzi dit: à

« on alla dans le local technique, sans trouver le hic »

C’est du beau, et alii !

Jazzi dit: à

« Evidemment depuis toujours on« savait »,mais on n’y attachait pas d’importance. Mais comme dit Umberto Eco le scandale commence au moment où on décide de le faire cesser »

Où l’on retrouve l’ « affaire Olivier Duhamel », DHH !

Jazzi dit: à

La première fois où deux hommes (un homme mûr et un jeune homme) font l’amour au cinéma et s’embrassent sur la bouche. C’était un film anglais de 1971. Je l’ai fait projeter à la caserne où je faisais mon service militaire. Les bidasses dans la salle se sont mis à hurler et mon capitaine m’a menacé de me foutre au trou…
https://www.bing.com/videos/search?q=bloody+sundaybloody+film&docid=608028569204886824&mid=38C23E584B2C1D9BA83838C23E584B2C1D9BA838&view=detail&FORM=VIRE

Janssen J-J dit: à

Normal, jzmn. Il ne faut jamais traumatiser le moral de l’armée par des provocations inutiles. D’autant que l’homosexualité n’y existe pas comme vice, c’est bien connu. Ou uniquement comme cas d’extrême nécessité…, et sur le mode du viol collectif de préférence, lequle permet de soulager et sauvegarder la virilité commune.

Marie Sasseur dit: à

 » ça a commencé à quel âge »

« La gendarmerie a mis la main sur plus de 1 000 « contenus pédopornographiques » circulant sur internet pendant le deuxième confinement. »

Bloom dit: à

Merci, Baroz, j’aurais pu le citer également (il y en a tant!). Le motif lesbien partage la centralité avec les rapports de classe, ce flm est une conspiration de classe. Comme dans Lolita, le sexe est à la fois texte et un prétexte. La narration qui remonte le temps et éclaircit les motivations des personnages est magistrale.
Bientôt, destination Corée. Bonheur!

et alii dit: à

autobiographi:
Mais, cette année-là, Ringgold a un autre projet : publier son autobiographie. Seul problème, aucun éditeur n’est intéressé par l’histoire d’une femme noire.
L’artiste ne se laisse pas abattre ! Elle décide tout de même de raconter sa vie… à travers ses œuvres.

Faith Ringgold, The American People Series #19: US Postage Commemorating the Advent of Black Power, 1967, huile sur toile, 183 x 244 cm, collection privée © ADAGP, Paris, 2021
Voir en grand

Finies la sculpture et la peinture sur toile, qu’elle pratiquait jusque-là. Faith Ringgold se tourne vers… les courtepointes.

Certes, ces dessus-de-lit en tissu ne sont pas vraiment valorisés dans les milieux artistiques. Mais, pour elle, c’est une manière de se réapproprier le passé de sa famille : son arrière-arrière-grand-mère, esclave, en fabriquait pour se tenir chaud. À l’époque, c’était le seul type d’art que les esclaves avaient le droit de pratiquer.

Bloom dit: à

Une autre Lolita, majeure, vaccinée, ancienne reine de beauté, qui mena l’assaut des nationalistes porto-ricains sur la chambre des représentants le 1er mars 1954: Lolita Lebrón.
Étonnant que les médias français ne se soient pas penchés sur ce second assaut sur la représentation politique états-unienne, après la destruction du bâtiment par les troupes anglaises ors de la guerre de 1812.
L’attaque du 6 janvier était la troisième, non la deuxième…

closer dit: à

Merci DHH, il faudrait pourtant expliquer pourquoi l’inceste d’une mère sur son fils paraît quasiment innocent, contrairement à d’autres…alors qu’il y a évidemment le même rapport d’emprise et de « domination » (comme dirait le « Bourdieu pour les Nuls ») que de la part d’un père…

Jazzi dit: à

« Le motif lesbien partage la centralité avec les rapports de classe »

Un des plus beaux exemples, « La Cérémonie » de Claude Chabrol (1995), largement inspiré par « Les Bonnes » de Jean Genet, Bloom.
https://www.bing.com/videos/search?q=la+cérémonie+film+chabrol&&view=detail&mid=41039711A497352A574441039711A497352A5744&&FORM=VRDGAR&ru=%2Fvideos%2Fsearch%3Fq%3Dla%2Bc%25C3%25A9r%25C3%25A9monie%2Bfilm%2Bchabrol%26go%3DRechercher%26qs%3Dn%26form%3DQBVR%26sp%3D-1%26pq%3Dla%2Bc%25C3%25A9r%25C3%25A9monie%2Bfilm%2Bchabrol%26sc%3D1-25%26sk%3D%26cvid%3D5829DD2CD66F47BD98282C3AF0DB74F0

Jazzi dit: à

« pourquoi l’inceste d’une mère sur son fils paraît quasiment innocent, contrairement à d’autres »

Une histoire de pénétration, peut-être, closer ?

Jazzi dit: à

« Bientôt, destination Corée »

Du Sud, Bonheur !
Du Nord, horreur !

Jazzi dit: à

Finalement, Trump et Kim Jong-un, ils étaient devenus copains comme cochons !

Janssen J-J dit: à

@ La gendarmerie a mis la main sur plus de 1000 « contenus pédopornographiques » circulant sur internet pendant le deuxième confinement

parmi lesquels le site de la RDL… en bonne part. Pas vrai, chachal-ms-jc-puck-ozam ?

Marie Sasseur dit: à

« En avril 1971, Michel Polac consacre à l’inceste un épisode de son émission «Post-scriptum», avec le film de Louis Malle, Le Souffle au cœur, récit d’un inceste maternel. Les invités, sans condamner ni louer l’inceste, l’analysent comme une donnée avec laquelle une société doit composer et s’interrogent sur la possibilité de dépasser la prohibition de l’inceste.
En réaction, Michel Polac reçoit une avalanche de lettres de protestation, qui dénoncent «un sujet infect» en souhaitant que les invités, ces «vicieux salopards», se fassent dérouiller et/ou castrer. Polac est finalement sanctionné par le conseil d’administration de l’ORTF et l’émission disparaît dans le courant du moi de mai. »

http://www.slate.fr/story/199143/inceste-phenomene-mediatique-tragique-banalite-victimes-viols-parents-enfants

C.P. dit: à

Bloom, j’ai lu tardivement votre fine allusion (« Vlad à la pâleur de feu ») à « Pale Fire ». Ce roman est un des quelques-uns qui m’accompagnent très particulièrement. Il nous ramène à « Timon of Athens », IV, 3, puisque vous savez bien que Nabokov tire certainement son titre de :

« The moon’s an arrant thief
And her pale fire she snatches from the sun »

Marie Sasseur dit: à

« parmi lesquels le site de la RDL… »

Disons, que pour les plus vicelards , y’a matière à se faire une médiathèque. Il y a des pourvoyeurs ici, dont on pourrait se demander ( je ne me le demande plus pour ma part) quelles sont les intentions.

Marie Sasseur dit: à

Et si ce n’est pas clair, et pour ceux qui ont eu du mal à se situer, dans des situations qui défient le sens moral, pour ma part je n’ai aucun état d’âme, en ce qui concerne la pedocriminalite.
Qui ne dit rien, ou fait mine de de faire des  » analyses » , comparatives relativistes, sociologiques, et anachroniques, ou sous prétexte littéraire artistique, se rend complice.

Point barre.

Bloom dit: à

Du Nord, horreur !

Lire Le Lièvre de Patagonie de Claude Lanzmann et Ailleurs de Depardieu pour une vision un peu moins simpliste, qui ne résume pas un pays à son régime politique. L’anecdote de la glace ‘à la dent’ du Gégé, marrade assurée.

Petit Rappel dit: à

Sur les Etats-Unis et la Guerre de 1812, Sylvain Roussillon, « L autre 1812 » Bernard Giovanelli, 2012, première étude en français sur le sujet et excellent résumé des faits. Notons qu’elle a duré trois ans et fut tout sauf une guerre d’opérette.
Bien à vous. MC

Marie Sasseur dit: à

Y. Moix aimait bien la Coree du Nord, aussi. Il y a trouvé l’amour.

Marie Sasseur dit: à

Yann Moix a trouvé l’amour en Coree du Nord. Enfin, elles étaient toutes assez jeunes, comme il s’en est expliqué.

Petit Rappel dit: à

IL faut le dire, à la bourse des libraires anciens qui spéculent jusqu’au grotesque, le Gracq depuis sa mort et aprés sa pléiadisation partielle est une valeur montante.Diverses raisons plus ou moins bonnes peuvent etre invoquées, comme le peu de grands papiers qu’aurait tiré Corti (2000 tout de meme pour le Rivage!) et, le culte irrationnel de l’original, compris comme un investissement bancaire, d’ou je suppose les prix vus par Rose et B.Il serait intéressant de savoi chez qui.
Bien à vous.
MC

Janssen J-J dit: à

@ il y a des pourvoyeurs ici, dont on pourrait se demander (je ne me le demande plus pour ma part) quelles sont les intentions.
_______
Si vous vous imaginez, MS, qu’on est là pour faire de la pub à toutes les déviances de moeurs les plus criminalisées, c’est votre affaire… Moi, je ne suis pas là pour participer à la meute des petites procureuses qui s’exonèrent à bon compte et à peu de frais de leurs turpitudes inavouables.
Point barre … L’insinuation de « complicité » fait partie de votre vocabulaire récurrent, pas du mien.
Avez du mal à vous en défaire, complotiste fielleuse comme vous avez toujours été… (ma religion est faite depuis longtemps à ce sujet), même s’il est notoire que vous avez su alléger le « style » de vos interventions depuis quelque temps, chacun en conviendra. Et pour cause, comme vous le diriez suavement…, la menace de vous voir fermer le clapet avait commencé à planer un brin trop fort. Comme quoi, on peut toujours essayer de se sortir du confort de sa fachosphère en s’allégeant de son haleine de phacochère, avec les remèdes appropriés. 9a peut marcher.
Bàv, ma soeur.

Marie Sasseur dit: à

Enfin, tout ça pour dire que ranger le bouquin de C. Kouchner dans le mauvais rayon, est d’une grave légèreté.

Marie Sasseur dit: à

@Les turpitudes inavouables ?

Pense pour ton compte. Tu t’es fait bannir, sous deux pseudos, déjà.

Pour le reste, connard, je m’honore d’avoir une vie qui fait honneur à la sauvegarde de valeurs fondamentales.

Janssen J-J dit: à

@ Yann Moix a trouvé l’amour en Coree du Nord. Enfin, elles étaient toutes assez jeunes, comme il s’en est expliqué.

et vlan, passe moi les ponges… Que disais-je, dans un style plus édulcoré, toujours la même logique d’insinuation à l’oeuvre… ! On lâche pas si facilement son filon, hein !

Marie Sasseur dit: à

Tu te prends pour qui ? Occupe- toi de tes poules.

Y. Moix est emblématique de cette pourriture, qui a été vendue comme de la litterature.

Janssen J-J dit: à

@ Tu t’es fait bannir, sous deux pseudos, déjà.
Ah bon ? Diagonal ne s’en était pas rendu compte… JJJ s’était expliqué sur son changement…
En revanche, vous, ma soeur, vous vous posez là… « connard » ou « conasse » ? On ne sait plus trop ce qu’en pense la neige du grand Paradis.

et alii dit: à

1. B. LES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES
Le deuxième volet de cet ouvrage repose sur notre expérience de prises en charge des enfants victimes de
crimes sexuels. Le médecin légiste français Ambroise Tardieu est le premier à avoir alerté ses confrères par
rapport aux mauvais traitements et aux violences sexuelles infligées aux enfants. En 1867, il publie un article
sur les sévices subis par 339 fillettes de moins de 11 ans, victimes de tentatives de viols ou de viols avérés.
Ces travaux resteront sans effet, tant au niveau des sociétés savantes que des pouvoirs publics. Il faudra
attendre les années ’70 du siècle dernier pour que s’initie une véritable prise de conscience. Néanmoins, le
déni qui a longtemps occulté cette réalité n’a pas complètement disparu. Les violences sexuelles exercées
contre les enfants 5ont de profondes répercussions à court et long terme sur leur santé physique, leur
développement psychologique et leur bien-être psychosocial.
Les divers intervenants œuvrant auprès des jeunes victimes doivent être capables de reconnaître les signes
physiques évocateurs d’une violence sexuelle tels que lésions, infections, etc. Ils doivent également pouvoir
établir un diagnostic différentiel et être à même de déterminer leur nature (par exemple, lésions dues à une
chute, infections transmises de la mère à l’enfant, contamination accidentelle, etc.). Notons cependant que
dans de nombreux cas, les agressions sexuelles n’entraînent pas de séquelles physiques. En effet, les abus
sont fréquemment commis par des proches sans recours à la violence physique. De plus, les maltraitances
sexuelles perpétrées contre les enfants ne se limitent pas à la pénétration vaginale ou anale mais englobent
aussi les attouchements, les simulations d’acte sexuel, les fellations forcées, etc.
Les intervenants doivent être attentifs aux indices de souffrance psychique manifestée par les victimes. Car
il s’agit d’une effraction traduite par une désorganisation psychique plus ou moins sévère. Cette
désorganisation mentale est caractérisée par un débordement des mécanismes psychologiques de défense
et par un blocage des mécanismes habituels d’élaboration mentale. L’expression de cette souffrance prend
des formes diverses selon l’âge de l’enfant, sa personnalité et ses antécédents, la durée et la fréquence des
abus ainsi que l’identité de l’agresseur et la proximité relationnelle qu’il entretient avec la victime.
in
https://www.jeanpierrevouche.fr/wa_files/LaResilienceDesEnfants.pdf

Marie Sasseur dit: à

« JJJ s’était expliqué sur son changement… »

Il gère maintenant une maison poulaga.a la campagne. lol.

et alii dit: à

Ces passages à l’acte de la part de l’adulte sur l’enfant parfois très jeune constituent une clinique psychiatrique et psychanalytique qui mérite toute notre attention, d’autant plus qu’elle a été sous-estimée, en France pendant longtemps, et c’est l’Amérique du Nord et le Québec en particulier qui nous a ouvert le chemin (Citons le Centre de Repentigny, Philippe Pinel ; citons aussi le film de Brigitte Sauriol Rien qu’un jeu, en 1983, et en France dix ans plus tard le long-métrage auquel le Centre des Buttes-Chaumont a participé comme co-scénariste, L’Ombre du doute de notre amie Aline Isserman, bientôt accessible en DVD).

8En effet, il ne s’agit pas des fantasmes de l’enfant, ni d’un gros complexe d’Œdipe comme je l’ai entendu dire. Il ne s’agit ni d’une petite fille freudienne, ni de mensonges, mais du désir d’être aimé, du besoin d’être reconnu, accepté à une place légitime, par un enfant pré-pubère, de la peur d’être abandonné, s’il brise la loi du silence, ou battu s’il révèle le secret sexuel que l’adulte abuseur lui fait porter sous la menace. Cet enfant est envahi de souvenirs récents sans qu’il puisse en parler clairement, et de la crainte obsédante que ça se reproduise demain ou au prochain week-end. De plus l’enfant a introjecté la culpabilité à la place de l’adulte, il devient confus, instable, change de caractère et amorce des phénomènes de régression maligne… Il fait des rêves à répétition, se protège parfois avec un double imaginaire… Et c’est ce vécu traumatique précoce du fait de positions érotiques, délinquantes ou criminelles du parent qui se doit d’être à sa place centrale dans nos questionnements : quand un enfant présente une pathologie régressive, instable, en rupture avec les intégrations les plus simples, phobique, ou en guerre avec son milieu de vie, provocant, masturbateur compulsif, ou déjà un abuseur sexuel lui-même vis-à-vis d’enfants encore plus jeunes.

9Pourquoi cet enfant a-t-il tout d’un coup changé à ce point, sans être psychotique ni autiste ? C’est à nous psychanalyste, pédopsychiatre ou psychiatre d’adulte que la question est posée. En faveur du droit de l’enfance, c’est au médecin d’élever d’abord la voix »(6).

10En général en plus du trauma sexuel, il a été menacé de mort s’il ouvre la bouche ! « Si tu parles, je te tue ». Son dictateur familial se conduit comme dans un univers maffieux, alors comment le protéger ?

11Il suffit qu’un thérapeute avisé ou qu’un expert désigné par le tribunal veuille bien rechercher ces menaces éventuelles que cet enfant a pu vivre pour les trouver. L’enfant va le dire immédiatement si la question lui est posée. Sinon, mutisme. Une passivité chez le professionnel, thérapeute de l’enfant ou expert, qui, pour quelque raison que ce soit, ne voudrait pas trop en savoir, validerait cette violence intériorisée par l’enfant comme non symbolisable, impensable (7), sans origine historique, sans concordance avec la réalité. L’enfant, déjà protégé imaginairement par le clivage et l’écrasement de son Moi, va s’enfermer dans ces comportements marginaux, et les troubles de l’identité vont s’installer si personne ne le soutient dans son appel au secours.

12En 1932, Ferenczi écrivait :

13

« Ce qui est intra-psychique va être soumis, dans un état proche du rêve
(comme la transe traumatique) au processus primaire, c’est-à-dire que ce qui est
intra-psychique peut, suivant le principe de plaisir, être remodelé et transformé
d’une manière hallucinatoire positive ou négative. Quoi qu’il en soit, l’agression
cesse d’exister en tant que réalité extérieure. » (2)
14En 1930, Freud précisait à Ferenczi, dans une version non expurgée de sa correspondance, « Les traumas nous devons les déduire. » (4) Voilà un verbe simple devant ces situations impensables : la déduction clinique par le professionnel. Déduction ne veut pas dire interprétation ou idée fixe, c’est cette logique clinique qui va protéger cet enfant.

15On sait de plus que cet enfant victime de son milieu de vie ne peut pas se départir de sa loyauté vis-à-vis de celui qui abuse physiquement ou sexuellement de sa personne, adulte paternel ou maternel. Tout cela entraîne un compromis précoce de défense : l’identification inconsciente à son agresseur ou « à l’ennemi le plus fort », soit une forme paradoxale de la répétition. Ayant été agressé très jeune, c’est maintenant lui qui attaque, en milieu familial ou à l’école, des plus jeunes que lui.

16S’il s’agit de pénétration sexuelle, orale anale ou vaginale, il s’agit de viol hétéro ou homosexuel. Quand ces actes de transgression sexuelle sont des actes moins délabrants, comme des atteintes sexuelles, des masturbations réciproques sans violence, ou des attaques homo ou hétéro sexuelles, ils seront qualifiés non pas comme des crimes mais comme des délits. Dans tous les cas, le diagnostic est celui d’un enfant victime.

17Le fantasme de cet enfant, c’est le fantasme d’être coupable de ce qui lui arrive. Ce fantasme va saturer son psychisme pour des années sous toutes formes possibles d’auto-accusation, d’autodérision, de victimisation secondaire, position masochiste et position auto-sacrificielle, avec des idées obsédantes : « Tue-le ou Tue-toi ! » Ses pulsions de mort sont alors exacerbées, et, avec tous les clivages et la désintrication pulsionnelle correspondante, vont s’installer des moments suicidaires et agressifs comme réactions à cette douleur et à cette honte. Il n’y a pas de refoulement possible, mais clivages du Moi et de l’objet, idéalisation de son abuseur, dissociation de l’identité sans psychose ; le complexe d’Œdipe est impossible.

18Voilà ce tableau où la prise de position maternelle est cruciale, par son désaveu de la parole de l’enfant, son déni : « Tais-toi, c’est quand même ton père ! Tu mens, tu délires, tu fantasme… ». Ce désaveu de la vérité historique de l’enfant va rendre le traumatisme encore plus pathogène.

19Encore pire, quand la position maternelle est faite de sa connivence non protectrice ou de sa complicité avec l’abuseur, la mère parfois active et perverse s’impose comme proxénète de ses enfants après les avoir initiés. Au procès d’Angers les services de protection de l’enfance, eux-mêmes abusés par une méconnaissance de ces pathologies maternelles pendant des années, croyaient naïvement à une carence éducative !

20C’est souvent aussi un enfant qui a été mal accueilli à sa naissance, ou alors un enfant « bien accueilli et ensuite laissé tombé », pour reprendre la formule précise de Ferenczi (1929) quand il insiste sur l’importance de ce contexte pathologique, incestueux et brutal.

21Dans ses articles ultérieurs Ferenczi, le premier, a mis l’accent sur le rôle pathologique du tiers maternel exerçant ce désaveu de la parole de l’enfant, et décrit les conséquences de cette « cicatrice mère enfant super-archi-traumatique » (3). C’est dire s’il est le psychanalyste précurseur de la pensée systémique, là où aujourd’hui les travaux de Bateson et Nagy nous permettent de mieux comprendre ce qu’est un système maltraitant grâce aux notions de double-lien et de loyautés invisibles.

22Depuis 1989, année du Bicentenaire de la Révolution Française, le 20 novembre, a été signée une Convention Internationale des Droits de l’Enfant : droit à la protection contre l’exploitation sexuelle, les mauvais traitements, et droit devant la justice. Ainsi, dans des affaires où l’enfant a été « incesté », c’est l’intérêt supérieur de l’enfant qui sera défendu par un avocat au cours du procès éventuel de ses parents abuseurs, maltraitants, proxénètes, mystificateurs, pédophiles, pervers. Quand ils sont psychotiques, il y a non-lieu à poursuivre. Le contre-exemple du procès à rebondissements d’Outreau nous a dévoilé une instrumentalisation d’un juge par une personnalité perverse, la mère des enfants, elle-même mythomane, incestueuse, auto accusatrice et accusatrice de tout son entourage. Les mensonges en série ont eu des effets désastreux, car les procédures d’audition filmée des enfants et de confrontation n’avaient pas été respectées. Hors ce contexte exceptionnel, les récits et les comportements gestuels des enfants très jeunes sont précieux à enregistrer comme c’est maintenant dans la loi, en France.

23Donc, droit de l’enfance et intérêt supérieur de l’enfant défendu par un avocat vont permettre de poser l’encadrement préalable à la thérapie spécifique que réclament ces situations pathologiques, le plus tôt possible.

24Précisément, cet encadrement doit être socio-psycho-médico-juridique.

25

Social d’abord, car toute l’enquête préalable et la prise de conscience du malaise grave de telle famille sera, dans la grande majorité des cas, relevé par un travailleur social devant des signes d’alerte, flagrants ou discrets, venant de l’école par exemple, imposant un approfondissement. Une enquête préalable puis judiciaire ordonnée par un juge des enfants ou un Procureur de la République permettront alors d’affiner les présomptions.
Psychologique, car depuis les récentes lois en France l’audition filmée de l’enfant par les services de police peut faire l’objet d’un accompagnement par une personne en qui il a confiance, et la psychologue qui l’a déjà entendu sera la bien-venue dans ces moments difficiles pour lui, face aux services de police ou d’un juge (Loi du 17 juin 1998). Il est urgent que la déduction clinique du trauma, langage analogique ou mutisme, soit accessible aux services juridiques de l’enquête.
Médical, parce que le médecin est tenu par son code de déontologie à un certain nombre de devoirs dont celui d’être le défenseur de l’enfant (article 43), qu’il soit généraliste, pédiatre, psychiatre ; qu’il soit de surcroît psychanalyste ne le libère en rien de cet impératif professionnel et citoyen. À noter que, depuis une récente modification du Code Pénal Français (2 janvier 2004), il est écrit qu’il ne peut plus y avoir de poursuites disciplinaires, par le Conseil de l’Ordre des médecins, à l’encontre du médecin qui a signalé correctement un enfant en danger.
Juridique, enfin, parce que le civil est différent du pénal. Ainsi, les droits de garde d’un enfant après un divorce vont dépendre d’une décision pénale quand il y a une plainte relative à une conduite suspecte d’un parent. Nous avons besoin de savoir dès le début d’une affaire, pour comprendre ce qui se passe et rédiger notre signalement, que le système judiciaire a reconnu quatre éléments qui permettent de qualifier les conditions de ce type d’acte sexuel forcé de la part d’un adulte : la violence, la menace, la surprise ou la contrainte.
Ces quatre éléments constituent le contexte de maltraitance sexuelle. Si l’une d’entre ces quatre conditions peut être prouvée, par des éléments de preuve et l’appréciation de la véracité des faits plutôt que par cette notion obsolète tout à fait ambiguë de crédibilité, le juge en conclura que, s’il y a eu pénétration sexuelle, il s’agit bien d’un viol donc d’un crime.
26Voilà, le psychothérapeute d’enfant se sent moins seul ! « Pour ne pas succomber aux erreurs les plus lourdes de conséquences, en négligeant l’analyse de l’enfance », comme l’écrivait Freud, le psychanalyste, devant une adolescente ou un enfant qui accuse un adulte, se trouve moins embarrassé, s’il peut entendre le désarroi lié à « l’effroi sexuel ! le Sexual-Schreck », et s’il s’autorise à en parler à qui de droit pour ne pas s’enfermer dans un secret confessionnel qui peut très bien confiner à une authentique complicité avec l’abuseur présumé. Qu’on se le dise… Le chef de service de pédiatrie ou de pédopsychiatrie peut décider du signalement aux autorités, sans se protéger derrière un fantasme mégalomaniaque de pureté-psy ! Je connais l’un d’entre eux en région parisienne, qui se targue, vaguement fier, de n’avoir jamais rédigé de signalement de sa vie ! Un comble dans l’aveu de l’évitement.

27On peut donc sortir de la confusion si l’on veut bien reconnaître que l’enfant mineur a des droits qui imposent d’être respectés, ce qui justifie une modification du cadre du traitement. Ainsi est née la psychothérapie familiale de réseau que nous pratiquons au Centre des Buttes Chaumont à Paris, depuis plus de vingt ans en assurant la prise en charge de ce système maltraitant lui-même par deux thérapeutes en présence des acteurs de la protection de l’enfant en question. Il est impératif de s’articuler aux différentes logiques judiciaires : le Civil, juge des enfants d’abord, juge aux affaires familiales, juge des tutelles, et le Pénal, le juge d’instruction, ainsi que les magistrats du Parquet, c’est-à-dire les Procureurs. La violence de l’inceste passé à l’acte entre un adulte et un enfant ne peut pas être abordée sans des instruments spécifiques. Nous avons évoqué deux encadrements : l’encadrement théorique avec le trauma précoce, et l’encadrement institutionnel, les droits de l’enfant et l’intérêt supérieur de l’enfant. Voyons maintenant le cadre lui-même de cette thérapie de réseau.

28Il est Temporel : L’enfant est reçu une fois par mois, accompagné par les adultes protecteurs, en réseau extemporané créé pour lui. S’il ne voulait pas revenir après une première séance, c’est possible. C’est son système familial qui est malade, ce n’est pas lui. Il est très sensible à cette attitude de notre part ; nous ne cherchons pas à le forcer à venir. C’est encore souvent un enfant sous le choc, méfiant devant des inconnus, il est une victime, il a des droits. Il va pouvoir se détendre en présence de personnes de confiance, ce qui n’est pas simple car les transferts de haine et d’excitation érotique sont toujours là, transfert incestueux oblige. C’est assez dire que le transfert sur le cadre ainsi constitué aura une importance cruciale.

29Il est aussi Technique : une pièce spacieuse, pour 8 à 10 personnes, un espace de jeux en marge de l’espace central où les adultes protecteurs vont parler de la situation. Une caméra non allumée, ce que les enfants vérifient très vite car parfois ils ont été filmés dans des positions érotiques par des adultes pédophiles pour alimenter les réseaux Internet, ce paradis pour les pédophiles. Ce sont eux les enfants qui prennent plaisir à se filmer les uns les autres quand il s’agit d’une fratrie, et vers la fin du traitement. Pas de miroir sans tain ni de micro, comme dans les thérapies familiales classiques. Un paper-board, élément central des premières séances pour établir le génogramme. C’est là que va d’abord se dessiner le schéma des trois générations en jeu, et que vont se découvrir très vite les incestes aux générations précédentes, mais aussi tous les éléments d’historicité connue ou cachée qui fondent le substrat émotionnel de base tant pour les enfants présents que pour le parent protecteur en séance.

30Dès ce moment, le lien mère-enfant bascule du fait du passé traumatique de celle-ci passé sous silence. Les difficultés de la mère sautent aux yeux de tous, et surtout de ses enfants, sa soumission aux règles perverses du père (abuseur présumé), sa connivence parfois, son aveuglement et sa non-protection de ses enfants, son immaturité… Et ces enfants, quand ils sont plusieurs, prennent plaisir ou luttent entre eux avec hargne pour conquérir cet espace nouveau de leur liberté d’expression, ce paper-board véritable lieu de jubilation quand les premiers blocages sont levés pour y dessiner, y écrire, y « crabouiller » leur violence à l’adresse de leur abuseur. Vers quatre ans ils dessinent spontanément des maisons phalliques suite à leur découverte de la sexualité masculine adulte, des pictogrammes vulvaires quand ils ont été attaqués sexuellement par une femme, et très souvent des effigies de leur abuseur parental qu’ils vont détruire symboliquement avec une rage et une haine légitime tout à fait spécifique en tapant sur le papier jusqu’à y faire des trous ! Des « crabouillages » violents avec des coups de feutre sur cette figure qu’ils peuvent enfin nommer, insulter sans danger, « mon papa est une crotte de nez », et représenter pour mieux s’en débarrasser. Ceci, jusqu’au procès.

31Certains enfants, particulièrement torturés et humiliés depuis leur naissance, représentent leurs géniteurs emprisonnés, à chaque séance, jusqu’au procès. Après seulement, ils peuvent se rassurer et reprendre leur vie psychique suspendue pendant tout ce temps. Au début de la thérapie ce sont les insultes qui apparaissent avec toute leur colère d’enfant si inventive : « Espèce de taré de zizi sexuel…, Gros pépère Beurk », et des précisions surgissent, des menaces de mort subtiles qui avaient échappé, d’autres prénoms d’enfants présents dans ces moments de sexualité perverse débridée.

32Notons aussi un fantasme, authentique celui-là, chez cette même fillette de cinq ans abusée par la bouche, du fait de la perversion de son grand-père paternel. Elle dessine un bébé de cet acte-là, donc un enfant incestueux imaginaire, « le Bébé Beurk ». Celui-là, c’est une construction fantasmatique concrète, accréditée par la réalité physique du choc sexuel et de l’emprise, validant une théorie sexuelle infantile de cette fillette, la grossesse par la bouche.

33Enfin c’est un cadre humain : la diversité des personnes présentes constitue la dimension stratégique de ces thérapies familiales car aucune thérapie individuelle n’est possible à ce moment-là.

34Ces enfants sont très jeunes et en grand désarroi. Ils sont adressés par l’Aide Sociale à l’Enfance qui prend en charge le financement de ces séquences de traitement. C’est le dénouement de cette maltraitance incestueuse qui va se dérouler au fil des séances grâce à ces acteurs présents en séance, à côté des deux psychothérapeutes, un homme une femme. Mais ces familles sont conditionnées, et comme sous hypnose depuis plusieurs générations, et les résistances au changement sont sévères. D’où l’importance de ce filet de protection autour de l’enfant, chacun gardant sa spécificité dans cette thérapie de réseau mais dans un partage des informations et des transferts démultipliés indispensables :

Les travailleurs sociaux qui connaissent le dossier, assistante sociale, travailleur social.
Une représentante de L’ASE, un administrateur AD-HOC
Les « psy » qui ont déjà recueilli les témoignages de ces enfants placés en institution par le juge, ou encore à la garde d’un parent.
Les parents d’accueil, quand ces enfants sont placés, surtout la mère d’accueil, véritable première figure maternelle que ces enfants expérimentent. Le père d’accueil sera souvent la première référence masculine cohérente qu’ils rencontrent.
Un parent protecteur, un membre éloigné de la famille qui peut se révéler très utile dans cette crise qui va durer, comme la thérapie, plusieurs années.
De façon exceptionnelle, un acteur-clef de la défense de ces enfants sera invité à venir : l’avocat de cet enfant. C’est important avant un procès d’Assises ou de Correctionnelle pour aider cette petite victime à saisir les enjeux judiciaires dans lesquels elle est partie civile. Notre position est que sa présence au procès de ses parents maltraitants sera structurante pour son avenir, du fait de cet accompagnement thérapeutique et de ce jugement par le tribunal de l’adulte abuseur. Ce n’est pas lui l’enfant le responsable ni le coupable de ce qui s’est passé.
35En cours de traitement, c’est à des attaques ou des mouvements de séduction active de la part de l’enfant que l’on va assister, à des attaques entre frères ou entre sœurs sur un mode de passage à l’acte physique souvent à la limite du danger, quoique joué sur la scène offerte par la séance, exhibition protégée des mouvements de destruction haineuse bien connue par eux. Ces démonstrations ludiques de transgression sont déjà un apprentissage d’une nouvelle dimension de surmoi qui prend corps devant nous.

36La présence des frères et sœurs, eux aussi abusés dans des conditions comparables, va constituer un atout majeur pour l’avenir de ces enfants. C’est en effet souvent ce qui leur reste comme famille, les parents étant incarcérés pour longtemps, les grands-parents peu fiables ou franchement pathologiques. Ils découvrent leur fratrie, leur propre potentiel d’amitié, d’amour et se démontrent spontanément protecteurs pour les plus jeunes.

37Le réseau que nous avons constitué, hors la présence de l’abuseur, évidemment, permet à cet enfant victime une nouvelle image du corps et une mise en ordre du monde dès qu’il reprend un peu confiance dans les adultes. Ses dessins de quadrillage d’une sphère ou d’un rectangle sont très émouvants à constater, car l’enfant reprend espoir et sort du chaos et le fait savoir de cette façon. C’est observable dans chaque cas. Si on lui dit qu’on est là pour l’aider, il répond parfois, à six ans : « Non, pour me sauver ». En effet, quand la loi de l’interdit de l’inceste a été bafouée elle est remplacée par la Loi du silence, et les règles intrinsèques à ce groupe, particulièrement perverses, vont avoir force de loi : ce sont des transactions incestueuses.

38La maturation du Moi, après ce travail, et le procès de leur abuseur, vont leur permettre de casser le destin des répétitions qui se profilait à leur horizon de vie. Les conditions d’une thérapie ou d’une psychanalyse seront alors possibles, et alors seulement, parce qu’il y a eu d’abord, pour l’enfant, déconfusionnement entre la toute-puissance sadique dont il a été l’objet-victime et le rôle du responsable adulte qui a été reconnu et sanctionné par la société du fait de ses pratiques sexuelles d’emprise.

39Les zones fractionnées du psychisme par ces identifications éclatées (fragmentation post-traumatique, atomisation, « personnalité faite seulement de ça et de surmoi, incapable de s’affirmer en cas de déplaisir ») vont mettre du temps pour cicatriser ; mais c’est déjà le temps de l’adolescence protégée en partie des reproductions pathologiques identiques, des dérives toxicomaniaques, ou des effondrements psychotiques qui sinon seraient à craindre. Chez le mineur devenu agresseur sexuel lui-même, il suffit que lui soit exprimé en séance que ce n’est pas lui qui agit comme ça en attaquant les femmes de ménage sous leurs jupes ou en essayant d’étrangler son demi-frère… « Ce n’est pas toi, c’est ton grand-père à l’intérieur de toi qui agit comme ça. » Il comprend instantanément ; il est saisi de l’évidence de son clivage, il peut s’arrêter. Il avait bien sûr été abusé dans des conditions très humiliantes part son grand-père paternel, alcoolique et pervers, après que sa mère l’ai radicalement abandonné, et que son père, lui-même abusé, ne sache réagir.

40Pour que l’homéostasie de ce groupe familial puisse se recomposer, il faut en passer par une intervention de la loi sociale car les transgressions agies sont déterminantes quant à l’avenir de ces enfants. Freud, dans Totem et Tabou, écrivait déjà, pourquoi l’avoir oublié et ne pas l’enseigner en fac ?

41

« L’attouchement est le commencement de toute tentative de s’emparer
d’un individu ou d’une chose, de l’assujettir, d’en tirer des services exclusifs et
personnels. » (5)
42Quelques mots en passant, avant de conclure :

Le diagnostic différentiel face au délire à thème d’inceste, quand un père a mené une double vie pendant 20 ans, mystifiant ses enfants légitimes avec la connivence de leur mère, camouflant l’existence d’un autre enfant adultérin.
Le jour où la fille légitime apprend cette mascarade entretenue par les deux parents, elle démarre un délire de persécution à thème de meurtre fomenté par leur père et d’inceste soi-disant réalisé. Le contexte délirant et la mise à jour de la vérité historique cachée a rétabli un contact avec le réel.
La notion illusoire de carences éducatives, si fréquemment utilisées par les services sociaux, est une étiquette insuffisante et fallacieuse ; les diagnostics d’addiction non plus ne sont pas suffisants. C’est au contraire un appel à une meilleure vigilance pour qu’un authentique diagnostic soit posé : maltraitance psychologique, syndrome de Silvermann, inceste. L’illusion tenace des services sociaux étant que ces détresses familiales sont ré-éducables.
Le syndrome de Münchausen par procuration, où la fusion maternelle à son enfant pour être de connotation incestueuse n’en est pas moins délirante et tueuse, et bien difficile à appréhender sans un échappement rapide, sauf hospitalisation psychiatrique…
43En conclusion de cette question posée à la psychanalyse par les violences intra-familiales, je voudrais insister sur trois points :

La névrose est le négatif de la perversion, mais au sens photographique du mot, précise Freud. Quand le positif pervers se manifeste d’un adulte sur un enfant pré-pubère, l’effroi sexuel a des conséquences dramatiques ; ce n’est ni un rêve, ni un délire, ni un mensonge ni une idée ni un cauchemar ou un fantasme, c’est la névrose post-traumatique : hystérie, perversion polymorphe associée, compulsions multiples, décompensations dépressives, et persécution, toxicomanies et délinquance vont s’installer. Cette évidence clinique n’est pas encore acceptée dans tous les milieux psychanalytiques, essentiellement parce que les psychanalystes qui ne soignent que des adultes se privent d’une perception directe de la pathologie familiale quand un enfant appelle au secours. L’inceste réalisé sur un enfant n’est pas une exception, ce n’est pas « un mouton à cinq pattes », comme ça s’écrit encore, c’est d’une fréquence certaine, y compris dans les milieux sociaux les plus favorisés.
C’est plutôt un acte qui recèle une fonction sacrificielle, un passage initiatique à l’acte prostitutionnel.
Le transfert sur le cadre de cette thérapie de réseau est l’atout majeur pour l’évolution favorable de ces cas cliniques si difficiles, pour sortir ces enfants de l’abus de pouvoir insensé qu’ils ont subi. Transfert ambivalent et brutal, soit provocations physiques de lascivité envers l’homme thérapeute ou envers la femme thérapeute suivant l’origine paternelle ou maternelle des atteintes sexuelles subies. Insultes et acting de rejet massif dès qu’est approchée la sexualité de la mère, la liberté, les désirs érotiques, les plaisirs du corps, l’orgasme la jouissance… Sujets brûlants qui attendront la thérapie individuelle ou l’analyse.
Enfin, la fonction symbolique de l’action judiciaire est flagrante, reconnue par les magistrats les plus au fait de ces jugements, notre ami Marie-Pierre Porchy, par exemple, qui écrit dans son ouvrage, Les silences de la loi : « Une victime qui a évolué par une prise de conscience de ce qu’elle a subi sera certainement moins exposée qu’une autre à reproduire l’agression sur autrui. S’il n’y a pas de fatalité dans la répétition des comportements agressifs, il n’y a pas non plus de magie dans l’interruption du cycle. Encore faut-il s’en donner les moyens et réfléchir sereinement à ce sujet, sans attendre. » (9)
44Autre fonction symbolique, que seule la justice peut programmer et qui sera très utile à l’enfant : Le retrait temporaire de l’autorité parentale, partielle ou totale, ce qui autrefois s’appelait « la déchéance ».

45De plus, la présence des acteurs de la protection de l’enfance, du médecin auteur du signalement ou du thérapeute de l’enfant, va aussi contribuer, quand il témoigne en cour d’Assises, à la sérénité du tribunal au moment du procès des parents. Ces médecins sont parfois insultés comme « fliciatres » par des complices de l’abuseur, c’est la rançon de cette attitude citoyenne.

Mis en ligne sur Cairn.info le 01/02/2008
https://doi.org/10.3917/top.099.0029

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Prise en charge de la violence incestueuse sur mineur
Pierre Sabourin
https://www.cairn.info/revue-topique-2007-2-page-29.htm

et alii dit: à

Le fantasme de cet enfant, c’est le fantasme d’être coupable de ce qui lui arrive. Ce fantasme va saturer son psychisme pour des années sous toutes formes possibles d’auto-accusation, d’autodérision, de victimisation secondaire, position masochiste et position auto-sacrificielle, avec des idées obsédantes : « Tue-le ou Tue-toi ! » Ses pulsions de mort sont alors exacerbées, et, avec tous les clivages et la désintrication pulsionnelle correspondante, vont s’installer des moments suicidaires et agressifs comme réactions à cette douleur et à cette honte. Il n’y a pas de refoulement possible, mais clivages du Moi et de l’objet, idéalisation de son abuseur, dissociation de l’identité sans psychose ; le complexe d’Œdipe est impossible.
https://www.cairn.info/revue-topique-2007-2-page-29.htm

rose dit: à

Le prix vu par B.toute seule. 850 €.

et alii dit: à

la mère parfois active et perverse s’impose comme proxénète de ses enfants après les avoir initiés. Au procès d’Angers les services de protection de l’enfance, eux-mêmes abusés par une méconnaissance de ces pathologies maternelles pendant des années, croyaient naïvement à une carence éducative !

20C’est souvent aussi un enfant qui a été mal accueilli à sa naissance, ou alors un enfant « bien accueilli et ensuite laissé tombé », pour reprendre la formule précise de Ferenczi (1929) quand il insiste sur l’importance de ce contexte pathologique, incestueux et brutal.

rose dit: à

Une maison poulaga.
Le coq c Maurice. Les poules g pas retenu. Il y a peut-être Simone histoire de caser en voiture Simone.

Jazzi dit: à

Bloom, l’horreur, ce n’est pas les Coréens du Nord, mais le régime de terreur sous lequel ils doivent vivre. Que les choses soient bien claires. A ma connaissance, il n’existe pas de production nationale de films. En revanche, pour les missiles nucléaires ils sont très forts. Leurs voisins du Sud en tremblent. Fais gaffe !

christiane dit: à

Merci, Rose, pour cette confidence de Camus. Jean Grenier a écrit là un très beau livre, Albert Camus – Soleil et ombre, suivant pas à pas, au fil de ses œuvres, la vie d’Albert Camus.
Un peu plus loin, dans le chapitre « Noces (1935), Camus exprime cette pensée étrange :
« De la boîte de Pandore où grouillaient les maux de l’humanité, les Grecs firent sortir l’espoir après tous les autres, comme le plus terrible de tous. je ne connais pas de symbole plus émouvant. Car l’espoir, au contraire de ce qu’on croit, équivaut à la résignation. Et vivre, c’est ne pas se résigner. »
J’aime beaucoup cette pensée.
Je ne me résignerai jamais à renoncer à me battre contre la calomnie, le mensonge, le désir d’avilir sous couvert d’être révulsé par les ignominies qu’un adulte peut faire subir à un enfant pour son sale plaisir égoïste.
Il y a ici, des commentateurs qui se repaissent de ces histoires, ça finit par devenir suspect… On est très proche d’une fascination ou d’une nouvelle arme pour nuire à ceux qu’on ne peut supporter, à savoir, et si on les accuser de cette dépravation. Pas une accusation franche, car il faudrait la prouver, non, juste quelques insinuations répétitives afin que d’autres pensent : il n’y a pas de fumée sans feu… après tout on ne le (la) connaît pas. Et si c’était vrai…
Honte à ceux et celles qui, se saisissant de cette douleur des enfants abusés, en font, lâchement, perversement une jouissance de salir, de nuire à l’autre dans le mensonge et la calomnie.

DHH dit: à

Dans le lièvre de Patagonie Lanzmann racontait aussi comment il avait trouvé l’amour en Corée du Nord.
Bonne chance à vous Bloom!

et alii dit: à

à propos de « la douceur angevine »,le procès d’angers sur le monde:
A Angers, le procès sans précédent de la pédophilie et de l’inceste
La cour d’assises du Maine-et-Loire à Angers juge, à partir du jeudi 3 mars, 66 personnes pour des viols et agressions sexuelles sur 45 enfants, dont certains étaient âgés de quelques mois à l’époque des faits. L’existence d’un réseau « familial et parafamilial » est envisagée.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2005/03/02/a-angers-le-proces-sans-precedent-de-la-pedophilie-et-de-l-inceste_400037_3224.html

Janssen J-J dit: à

@ Il gère maintenant une maison poulaga.a la campagne – On se refait pas, même à la retraite.
@… Elles s’appellent : viviane (lieutenante) et monique (capitaine), et lui, (commandant niveau fonctionnel), c’est georges. Comme dans nos commissariats, il assure leur bonne fécondité, tous les jours et avec leur consentement car elles sont majeures. On a les attestations. Par ailleurs, aucune consanguinité dans ma volaille. Pi quoi encore !
Il et elles vous embrasent, juché.es sur le capot de Simone. On va faire un tour avec le soleil, c’est dimanche. Les Panathénées.

Marie Sasseur dit: à

@On va faire un tour avec le soleil, c’est dimanche. Les Panathénées

Tu as bien raison. Comme il y a du soleil sur la France, je vais me caler dans un transat, avec Le Tellier, maudissant ce provocateur qui m’envoie photos de ses traces dans le paradis blanc , alors que mon matos de rando est bien loin de moi, now.

B dit: à

Plus exactement Saint Denis de Cabanne. C’estpeut-être un gag.

B dit: à

Le vendeur serait en taule pour escroquerie, ceci pourrait expliquer cela .

B dit: à

J’ai même vu sur ce site une proposition de vente pour Panthère des neiges couplée à un livre au titre intestinal, une histoire d’intestins, c’est certain, dans le même petit carré. Ils sont fantaisistes chez Rakuten.

rose dit: à

J ai vu B.
L’édition est de 1946.

Janssen J-J dit: à

eh bé, ! elle a du travail ma viviane pour rattraper son retard !… et moi va falloir me mettre sérieusement à la country… hein !

Bloom dit: à

En revanche, pour les missiles nucléaires ils sont très forts.

Yep, et grâce à Abdul Qadeer Khan, l’ « Oppenheimer pakistanais »…La faute aux Anglais et à leur imbécile politique du « diviser pour mieux régner ».

DHH, belle histoire que celle de Claude le-joli- coeur, malgré son ‘inconclusion’.

Petit Rappel dit: à

Vendre cet essai 93.600 quand un inédit du dix-huitième siècle d’un érudit de premier ordre se négocie à 5000 – 7000 euros, oui. C’ est ce qu’on appelle une bonne opération !

et alii dit: à

P.Assouline prévient:
S’il s’agit bien d’une anomalie, elle ne sort pas du roman déjanté d’Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020. Elle n’y déparerait pas tant l’histoire est troublante. La technique n’est pourtant pas nouvelle : le phishing (dérivé de to fish, « pêcher »), ou « hameçonnage » en français (enfin, en québécois, car en français de France il est recommandé de dire « filoutage »), consiste à leurrer l’internaute en se faisant passer pour un tiers de confiance afin de l’inciter à

Marie Sasseur dit: à

roman déjanté , roman déjanté. Et puis quoi encore ?

Marie Sasseur dit: à

Merci Et Al, passionnant ce lien, sur les enfants victimes d’abus sexuels.

Raoul dit: à

« Gracq chez lui à Paris » photo Henri Cartier-Bresson– ce dernier me raconta que l’écrivain lui avait instamment demandé de veiller à laisser sa verrue sur le nez dans l’ombre…)

Pas du tout certain qu’Henri Cartier-Bresson se doutait à l’époque qu’il travaillait
pour Closer !!!^^

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