de Pierre Assouline

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La République des livres

Littérature étrangères

Le nouveau Javier Cercas, roman noir, furieux et politique

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Voilà un écrivain à qui nul de bonne foi ne pourra reprocher d’écrire chaque fois le même livre, contrairement à tant d’autres qui se tiennent au genre qui a fait leur succès à leurs débuts. Lui aurait pu également ayant donné ses lettres de noblesses à la novela sin ficción (roman sans fiction) avec des livres acclamés tant par la critique que par le public, et couronnés de prix, des Soldats de Salamine au Monarque des ombres en passant Anatomie d’un instant et L’Imposteur. Changer de genre, fut-ce provisoirement, est le plus souvent perçu comme une tentative de renouvellement au risque d’y […]

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Que faire du « mot-n… » du « Narcisse » ?

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A priori, ce n’est rien. Juste un mot de trop à remplacer par un mot qui conviendrait mieux. Sauf qu’un mot suffit à déclencher des tempêtes. Aux Etats-Unis depuis quelques années et désormais en France. Là-bas, on l’appelle « the n-word ». Un vrai tabou puisqu’il est décrété imprononçable et inimprimable. Quel mot commençant par un « n… » ? Nigger/ nègre. Après Agatha Christie qui a dû se retourner dans sa tombe en apprenant que ses célébrissimes Dix petits nègres étaient devenus d’anodins Ils étaient dix, c’est au tour de Joseph Conrad de faire les frais de ces mesquines opérations de petit remplacement. L’objet […]

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Vargas Llosa & Pérez Galdós : Un regard tranquille

Vargas Llosa & Pérez Galdós : Un regard tranquille

Albert Bensoussan

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Un siècle après, l’Espagne redécouvre son plus grand et prolifique romancier du XIXe siècle, le Balzac ibérique, et dans le même temps l’édition française entend redonner voix à la Comédie humaine de cet immense écrivain. Et ainsi voisinent sur la table la grandiose étude que l’hispano-péruvien Mario Vargas Llosa consacre  à l’hispano-canarien Benito Pérez Galdós (1843-1920), et ses « Romans de l’interdit » qui paraissent aujourd’hui en France. En marge de son œuvre immense et de ses cinquante titres, l’écrivain Vargas Llosa s’est toujours interrogé sur la démesure de certains romanciers qui, d’une façon ou d’une autre, ont interféré avec son écriture. […]

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Grâce et disgrâce de la langue française

Grâce et disgrâce de la langue française

JOSÉ ORTEGA Y GASSET

L’exemple illustrant peut-être le mieux les vertus et les limites d’une langue est celui de la lutte opposant un écrivain à son traducteur. Du point de vue du premier, la caractéristique qu’il décèlera de prime abord dans chaque langue sera naturellement sa souplesse ou sa rudesse, sa malléabilité ou sa rigidité. Il est en effet des langues inhospitalières, ne tolérant pas la moindre infraction : c’est le cas, peut-être plus qu’aucune autre, du français. On aurait peine à le croire si l’on envisage, pour le dire ainsi, cette langue de l’extérieur : tout en elle ne semble a priori que […]

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Eclats de roman

Eclats de roman

Daniel Lefort

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Il est toujours réconfortant par les temps qui courent, des temps sauvages s’il en est, de saluer l’apparition d’une nouvelle collection chez un éditeur qui a pignon sur rue et le conserve contre vents et marées. C’est le cas des éditions Maurice Nadeau qui lancent non pas une, mais deux collections, À vif et Poche Maurice Nadeau, l’une tournée vers l’avenir, l’autre vers le passé, toutes deux animées par l’inépuisable curiosité dont le père fondateur a fait preuve tout au long de sa vie centenaire. Redoutable héritage et audacieuse entreprise dans l’ombre portée de celui qui fut l’un des grands […]

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« Ulysses » a cent ans

« Ulysses » a cent ans

Bernard-Robert Bloom

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A la mémoire de Maurice Goldring. Le jeudi 2 février 1922, une jeune femme fait les cent pas sur le quai de la Gare de Lyon en attendant l’express de Dijon. A 7h précises, le train arrive, s’immobilise lentement, le contrôleur en descend, cherche des yeux la jeune femme qui se précipite et lui prend des mains un paquet qu’elle sert fortement tout en courant vers le boulevard en contrebas, où elle s’engouffre dans le premier taxi, le cœur battant. Moins de dix minutes plus tard, arrivée au 9 de la rue de l’Université, elle grimpe les escaliers quatre à […]

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Les choses vues de Georges Séféris

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Il y a tellement de manières différentes de tenir son Journal intime qu’on hésite à les ranger toutes sous le label bien délimité d’un genre littéraire défini, avec ce qu’il peut avoir de corseté, de limité et de canonique. Le plus souvent, des notes à leurs dates. Mais bien rares sont les auteurs qui nous épargnent le superflu, l’anodin des travaux et des jours qui ne disent rien d’autre que ce qu’ils disent, les courses à faire et les notes de blanchisserie. En ce sens, le Journal qu’a tenu tout au long de sa vie le poète et essayiste grec […]

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Le Quijote, encore et toujours !

Le Quijote, encore et toujours !

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Si un classique est cette chose qui n’a pas fini de dire ce qu’elle a à nous dire, alors soyez assurés qu’on n’en aura pas fini de sitôt avec Don Quichotte et même qu’on n’en aura jamais fini avec lui. Avec le livre comme avec son héros. L’errance du Quijote est intemporelle et universelle comme en témoignent les innombrables études et commentaires qu’elle continue à susciter. Les moulins du village de Campo de Criptana nous adressent encore des signes et pas seulement parce que des fous bien contemporains les confondent avec éoliennes. Le grand roman de Cervantès n’a pas fini […]

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Coup de vent salubre sur l’Académie française

Coup de vent salubre sur l’Académie française

Daniel Lefort

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Depuis que la nouvelle a filtré, la candidature de Mario Vargas Llosa au fauteuil de Michel Serres a suscité maintes réactions, y compris dans ce blog. Trois points prêtent à polémique – la nationalité étrangère du candidat, son âge et l’absence de la langue française dans ses œuvres. La critique balance entre respecter les règles de l’institution, qui sont autant d’obstacles – a priori insurmontables – à cette candidature, et aligner les arguments qui les démolissent. Il est clair qu’en littérature, la nationalité est une notion purement abstraite qui renvoie du côté de l’administration et de la fiche de police : elle […]

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Pas si « perché » que ça !

Pas si « perché » que ça !

Jean-Pierre Pisetta

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Les grands noms de la traduction, qu’ils soient grands par leurs compétences ou par la notoriété qu’ils ont acquise dans le milieu, sont des étiquettes commodes pour les éditeurs qui veulent publier, pour des raisons philologiques, littéraires ou simplement commerciales, une nouvelle version d’un classique. Il suffit d’indiquer « nouvelle édition revue par… » ou « traduction revue par… » pour cautionner une parution prétendument remise à neuf. Il y a quelques années, j’avais acheté, en français, Le jour de la chouette, roman de Leonardo Sciascia. Il avait été traduit en 1962 par Juliette Bertrand et Flammarion en avait publié, en 1986, une « Nouvelle […]

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