traducteur
L’IRIS SAUVAGE Au bout de ma souffrance il y avait une porte. Ecoute-moi : ce que tu nommes mort je me rappelle. Au-dessus, des bruits, des branches de pin remuant. Puis rien. Un faible soleil clignotait sur le sol aride. Il est terrible de survivre conscience ensevelie dans la terre noire. Puis ce fut fini : ce que tu redoutes, n’être qu’une âme, incapable de parler, se termine abruptement, la terre roide fléchit un peu. Et ce que je prenais pour des oiseaux pointe en arbrisseaux. A toi qui ne te rappelles pas l’arrivée de l’autre […]
lire la suite .../ ...Grâce à la traduction pionnière de Claude Ligny, Le Maître et Marguerite a été connu, et reconnu, dès 1968 en France. Son texte, partant d’une édition fautive, a par la suite été complété et amendé par Marianne Gourg, qui a conservé la belle introduction de Sergueï Ermolenski, l’un des amis les plus fidèles de Boulgakov (lire ici l’analyse de Georges Nivat). J’ai toujours voulu le traduire. C’est un texte qui est entré dans ma vie très tôt. Ma mère a fait partie de ces lecteurs passionnés qui, ayant réussi à se procurer un exemplaire de cette fameuse première édition, n’a eu de […]
lire la suite .../ ...(…) Nous nous sommes rencontrées alors qu’elle fondait la collection Slovo, à la demande de Gérard Bobillier. Amitié immédiate, indéfectible. J’étais une toute jeune traductrice décidée à vouer sa vie à la littérature, voguant entre Union soviétique et France, elle, Hélène Châtelain, était déjà rompue à la guérilla des mots et prête à accorder l’asile aux grands textes. La perestroïka avait commencé, avec ses espoirs, ses illusions, un formidable appel d’air dans les capitales russes : ouverture de certaines archives, auteurs et textes redécouverts et enfin publiés, traduction de littérature étrangère, ébullition au théâtre, au cinéma, sur la scène musicale, artistique, […]
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La traduction de 1984 a près de soixante-dix ans, et aucune autre ne lui avait succédé à ce jour. À la première version toute notre gratitude est due car c’est bien elle qui a « passé » le texte sur notre rive linguistique. Pour des raisons inconnues, son auteure avait choisi de laisser en anglais le nom de « Big Brother » à l’exclusion de tous les autres ; à la même époque, toutes les traductions européennes ont nommé le personnage « Grand Frère », allusion plus que transparente à l’aîné soviétique tenant sous sa botte fraternelle les pays voisins, ses cadets. […]
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(…) Il n’y a pratiquement pas de néologismes dans Enfer, il y en a peu dans Purgatoire, mais ils explosent dans Paradis. La raison en est simple et découle de ce que j’ai dit précédemment : ils participent de cette nécessité de pallier un manque afin de rendre compte de l’expérience de la façon la plus juste possible, donc la plus inattendue. Après les nombreux emprunts aux autres langues, aux dialectes et parlers locaux destinés à enrichir la langue pour tous ses compatriotes, il s’agit pour Dante de créer un langage neuf pour une aventure inouïe dans un monde inconnu des mortels, […]
lire la suite .../ ...Que cela soit clair d’emblée, le traducteur n’est pas comptable des options politiques de l’auteur traduit. Celles-ci peuvent fort bien aussi être ressenties autrement qu’elles n’apparaissent. Vingt-cinq traductions en plus de trente ans, de 1972 à 2006, c’est un engagement dans le temps, un accompagnement de vie qui ne doit pourtant jamais déborder sur la traduction. Il s’agissait, en l’occurrence, de laisser la place à d’autres traducteurs passionnés, tels que Claude Porcell, Olivier Le Lay, Anne Weber et Pierre Deshusses. Il s’est agi aussi, naguère, de signer d’un pseudonyme transparent la traduction d’Un voyage hivernal pour, en quelque sorte, signaler […]
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En 1983, troisième année de mes études supérieures de traduction, je dois choisir un texte à traduire pour mon travail de fin de parcours, à déposer en juin 1984. Sur une étagère de l’appartement de ma sœur où j’habite à l’époque, je repère un livre italien dont la couverture est illustrée par un tableau de Folon. Amorosa presenza. Je ne connais pas l’auteur, Vincenzo Cerami. Je ne sais pas où ni pourquoi ma sœur a acheté un livre de cet écrivain dont le professeur de littérature italienne ne nous a jamais parlé. Je le lis sans prendre la peine de […]
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Je voudrais dire un mot de notre intention initiale, car elle est en phase avec le souci de la langue, et de la langue française, propre à l’Académie. C’est très simple : ni globish ni nationalisme. Nous voulons contribuer à fabriquer une Europe résistante, qui refuse de s’en tenir à cette non-langue de pure communication qu’est le global English, dont les principales œuvres sont les dossiers de demandes de subvention, ces« soumissions » que classeront des « experts à haut niveau ». Nous refusons que nos langues, celles que nous parlons, le français, l’anglais lui-même (celui de Shakespeare, d’Emily Dickinson ou de Churchill), deviennent de […]
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L’Institut supérieur de traducteurs et interprètes (ISTI) de Bruxelles était une école réputée et spécialisée en matière de traduction et je m’y suis inscrit à l’automne 1980, dans la section russe-italien. J’avais choisi l’italien parce que je le parlais déjà et voulais l’approfondir, et le russe parce que l’atmosphère des livres russes que je lisais à l’époque, en particulier ceux de Soljenitsyne, avaient le don de m’envoûter. En outre, les révélations contenues dans son Archipel du Goulag m’intriguaient tellement que l’étude de la langue et de la culture russes me semblait être le meilleur moyen d’en savoir davantage à ce […]
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Allison Braden (AB): At a translation conference, I heard a panelist argue that mistakes in translation, as long as they don’t significantly impede the author’s message, are irrelevant. He then went on to say that he tries to avoid making mistakes as much as possible. Later, an audience member argued that as her career as a translator has progressed, she’s found herself making more “mistakes,” because of the increased latitude that experience affords. For a group that would seem to value semantic precision, there appears to be an alarming blurriness around the notion of mistakes versus agency. How do you […]
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