de Pierre Assouline

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La République des livres
Le Goncourt à Mathias Enard pour ses mille nuits en une

Le Goncourt à Mathias Enard pour ses mille nuits en une

C’est peu dire que l’attribution au premier tour de scrutin du Goncourt 2015 à Boussole de Mathias Ernard m’a comblé : dès le 30 août, dans un billet intitulé « Attention, grand livre ! » publié dans les les colonnes de la République des livres, j’invitais les lecteurs à s’en emparer avant de s’immerger dans ce fleuve de mots, de couleurs, d’émotions, d’idées, d’échos, de musiques, d’intuitions (lire ici). Une vraie boussole que ce roman foisonnant destiné à réorienter les plus désorientés. Mathias Enard commence donc dès demain son tour de France et de francophonie des librairies. Il en a bien pour un an. Cela tombe bien: la crise économique qui a sévi en Espagne ayant forcé les universités à pratiquer des coupes sombres dans les budgets, ce barcelonais d’adoption a vu son poste de professeur d’arabe supprimé ; réduit au chômage technique, cette bonne fourchette a monté avec un ami un restaurant libanais où l’on a souvent des chances de croiser Jonathan Littell…

2015 restera comme un grand crû pour Actes sud qui a commencé sa récolte avec le Goncourt du premier roman pour Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud (considéré actuellement par Publisher’s Weekly comme l’un des meilleurs romans étrangers publiés cette année aux Etats-Unis), l’a poursuivi avec le Nobel de littérature à Svetlana Alexievitch pour l’ensemble de son oeuvre et l’a achevée (en principe, mais sait-on jamais, il en reste quelques uns) avec le Goncourt pour Boussole de Mathias Enard. La réussite d’une équipe, sans aucun doute, mais avant tout celle d’un homme, très discret, assez retiré dans sa campagne près d’Arles, celui qui a la haute main sur le choix des auteurs et des manuscrits tant français qu’étrangers, le directeur littéraire Bertrand Py. Ce matin, en marge de la cohue médiatique, je lui ai demandé de résumer l’esprit de son activité. Il l’a fait ainsi:

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« Je me sens comme un galeriste. J’expose en permanence des oeuvres en étant convaincu que certains artistes verront les leurs un jour et pour toujours accrochées dans un grand musée« .

Actes Sud, c’est lui. Ou plutôt : lui aussi. Car la maison a été depuis trente ans assimilée au nom des Nyssen. Le père d’abord, la fille ensuite. Or Bertrand Py se traduit en Actes depuis les tout débuts, en 1981. Il est actionnaire à hauteur de 4 %. Ce qui autorise le « directeur éditorial » à présenter la famille comme « mes associés ». Le programme, les auteurs, la ligne éditoriale, les collections, l’animation, les manuscrits, c’est lui. Qui le connaît ? Personne. Il faut dire qu’il a tout fait pour. Il vit à Fontvieille, près d’Arles, la province de la province. Le matin est réservé à l’agitation, l’après-midi à la réflexion. Ne pas mélanger le temps des rencontres et le temps de la lecture. « Il suffit de trouver la bonne distance par rapport à la sociabilité », concède-t-il. Il se fait parisien une semaine sur deux pour les besoins de la cause. Auteurs, représentants, libraires, critiques. Et ça marche. L’incontestable réussite d’Actes Sud en témoigne avec éclat. C’est peu dire qu’il y a sa part. Sans lui, ce serait une autre maison. Un autre catalogue.

Son genre : calme, optimiste, pragmatique. Py n’envisage jamais le départ d’un auteur comme définitif. Un aveu d’échec, certainement ; une déception, sans aucun doute ; mais… « ça n’est jamais fini ». Un homme de rituels et de rendez-vous. Une fois par an, en juin, il réunit deux cents libraires et cinq auteurs au Théâtre du Vieux-Colombier à Paris pour écouter des comédiens lire. Une fois par an, il rencontre la presse. Comment devient-on Bertrand Py ? On fait des études de sociologie et de lettres à Paris. Puis on commence une thèse sur les « Révolutionnaires et révolutions dans l’oeuvre de Jean Giono » ; on la laisse en plan. On se reconvertit dans l’écriture d’une étude de sociologie rurale, on découvre le premier livre publié par une petite maison,La Campagne inventée. Ce qui permet à Bertrand Py de se lier à l’un de ses coauteurs, Jean Viard, lequel lui présente Hubert Nyssen, qui commande une note de lecture sur un livre italien… C’est ainsi que Bertrand Py est entré dans le cercle enchanté de l’édition française et n’en est jamais sorti.

IMG_5656Le rythme de production d’Actes Sud, qui fête donc cette année ses trente ans, est étonnant. Près de 400 titres par an, tous genres confondus à 70 % de la fiction, dont 320 nouveautés, 6 000 titres au compteur. Pas de comité de lecture pour autant : que des face-à-face entre Bertrand Py et chacun de ses directeurs de collection, disposés en étoile. Des spécialistes choisis par lui : Marc de Gouvenain, Farouk Mardam-Bey, Rosie Pinhas-Delpuech… «

« Ce sont mes agents de renseignements, chargés de mettre en place avec les traducteurs un dispositif de vigilance mondiale sur la littérature. En publiant des livres coréens, suédois ou israéliens, nous n’épousons pas le marché, nous le faisons »

Si Actes Sud a pour réputation de privilégier le domaine étranger, ce sont pourtant ses auteurs français qui la font vivre. Py a aussi sa part dans l’évolution du fameux format Actes Sud, en hauteur. Marque de fabrique dont il a desserré les contraintes, tout en en conservant le principe. Il jouit d’une entière liberté, Françoise Nyssen ne découvrant les textes qu’en signant les contrats, et les 120 collaborateurs de la maison arlésienne à la parution du programme. Aussi, lorsque Actes Sud laisse passer un texte important, considère-t-il que c’est sa faute à lui : « une faute professionnelle ». De toute façon, les contraintes, il n’aime pas. « Vous ne m’entendrez pas dire : « On ne publiera jamais ça ! » » Il est vrai que le catalogue est éclectique. Il ne reflète que partiellement son catalogue intérieur, un imaginaire formé d’abord en opposition à la littérature bourgeoise de son milieu, celle de médecins parisiens qui préféraient Sabatier à Kundera.

Pour lui, c’est Giono le patron. Il n’a jamais cessé de le pratiquer et de l’admirer. Fondamentalement, Py est un homme du xixe, heureux lorsqu’il se perd dans les Carnets de Flaubert. Il y a du conservateur de musée dans sa manière de travailler pour l’avenir de la littérature. Pour ce qui restera. Au fond, ce fils de médecins n’a pas tout rejeté de son milieu puisqu’il confesse ne se connaître qu’une double ambition dans son métier : soigner et guérir les manuscrits. On voit déjà la plaque sur la porte : « Docteur Py, généraliste, Actes Sud ».

(« Mathias Enard et Bertrand Py » photos Passou) 

Cette entrée a été publiée dans Actualité, Littérature de langue française.

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commentaires

458 Réponses pour Le Goncourt à Mathias Enard pour ses mille nuits en une

Laurence dit: à

Christiane va tomber en pâmoison, soutenons la là lalère

christiane dit: à

C’est bien aussi de nous parler du travail de l’éditeur d’Actes Sud, Bertrand Py.

Secrétariat de Larry Rett dit: à

Christiane est une grande dame.
Pas touche, Laurence.

Résumons..... dit: à

Il est hors de question de s’opposer au progrès, vice humain qui nous a fait ce que nous sommes c’est à dire rien, car le progrès c’est l’innovation !

Un exemple d’innovation du IIIème millénaire ? Nous venons de sortir toute la « RECHERCHE » de Marcel Prout en rouleau de papier hygiénique double couche, moelleux à souhait ! Un succès phénoménal qui libère les étagères, les consciences forestières et les tripes intestinales … !

Continuons ce combat écologique, sauvons les arbres, allégeons les coûts, nous imprimerons BOUSSOLE dès que nos contrats avec Aphtes Scud seront signés.

évidence dit: à

revoilà JC, encore viré de chez Popaul où il essaie de s’accrocher, il n’a pas encore compris, mais en est-il seulement capable… dernier refuge chez l’ineffable Sergio, ben alors

Résumons..... dit: à

Qu’est ce qu’un évènement bien parisien comme le Goncourt, par exemple …. ? Une « fête » ? Un « rite » ? Barbare ou culturel ? Un « show » prêtant à rire ?

Fondateur, destructeur, ou tragi-comique ….

Laurence dit: à

17:39, pas envie de toucher non plus

chantal dit: à

ce travail éditorial est le fruit d’un long processus en faveur des arts, l’épouse d’Hubert Nyssen le fondateur d’Actes Sud, née Le Boeuf, fille du banquier et mécène belge Henri Le Boeuf, la salle de concert des Beaux – Art à Bruxelles porte son nom …

peut – être un jour la bande originale de Boussole y sera interprétée

de nota dit: à

un grand crû…ah ben Passou, on vous a vu à la tivi en train de siffler un ballon de blanc, c’était treize heures et des minutes, vous me direz de quoi je me mêle! Je tiens bien l’alcool d’abord…mais quand on lit la première phrase de votre billet, on s’interroge un tantinet, enfin, à la bonne vôtre! et sans rancune car j’ai perdu mon pari mais c’est bien ce que j’espérais

ami sincère dit: à

Résumons….. dit: 3 novembre 2015 à 18 h 04 min « Qu’est ce qu’un évènement bien parisien comme le Goncourt, par exemple …. ? Une « fête » ? Un « rite » ? Barbare ou culturel ? Un « show » prêtant à rire ?
Fondateur, destructeur, ou tragi-comique »

Pov cloche, personne t’oblige à lire -d’ailleurs bobonne t’appelle pour descendre les poubelles

guillaume dit: à

Bien sympa et mérité! Merci

Résumons..... dit: à

Passou,
Vous m’avez un jour c.ouillonné,comme on dit chez nous, en vantant cette raclure minable d’Eric Reinhard, et j’ai perdu des piastres chèrement gagnées à acheter son dernier torchecul !

…. vous pourriez me PRETER la ‘BOUSSOLE’ d’Enard ? j’en ai marre de charger les étagères et de faire des frais pour rien ….

Linné dit: à

« Pour lui, c’est Giono le patron. Il n’a jamais cessé de le pratiquer et de l’admirer. »

Bloom, lis ça, duc.n.

Passou dit: à

De Nota, Ce n’était pas moi car je ne bois jamais de blanc ni de champagne. Chez Drouant, je ne bois que du rouge et quel !Margaux second grand cru classé/ Chateau Rauzan-Ségla 2004

D. dit: à

C’est toujours amusant de se reconnaitre sur une photo.

Polémikoeur. dit: à

Mille et une nuits, peut-être
mais est-ce une coupe sombre
qui a supprimé le poste
de professeur ?
Eclairscissement.

D. dit: à

Je le connais en 2004, pas mal mais moyen à côté du 2009, sublime, quoique encore un peu jeune.

Sergio dit: à

évidence dit: 3 novembre 2015 à 17 h 52 min
l’ineffable

Ca fait deux jours que je m’interroge sur l »étymologie d' »ineffable » ; et comme comme tout le monde se suis saturé de Wiki aussi nombreux que des doryphores…

* Le « comme comme » c’est pas si facile à placer, hein ! C’est comme l’abstrait ça fait pas ce qu’on veut… Surtout si on le sait pas, ce qu’on veut !

Résumons..... dit: à

Poleniqueur, mille nuits en une, rien à voir avec l’autre !

Sergio dit: à

l’étymologie d' »ineffable », Trommelfeuer !

de rien dit: à

Sergio dit: 3 novembre 2015 à 18 h 56 min
du latin, ‘ineffabilis’: qu’on ne peut exprimer

je dirais même plus dit: à

de in- préfixe négatif et fari dire, parler.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Ah ben si quelqu’un a du temps à perdre pour aussi expliquer pourquoi trancher vient de couper en trois. Ça me laisse perplexe.

Secrétariat de Larry Rett dit: à

ineffable : qu’on ne peut pas dire. Racine « fa » qu’on retrouve dans « infans », celui qui sait pas parler, « fatum », le destin, ce qui est dit.

Sergio dit: à

Secrétariat de Larry Rett dit: 3 novembre 2015 à 19 h 11 min
Racine « fa » qu’on retrouve

Ha bon ! So vielen Dank (et à De rien) ; quand je pense qu’on a passé des après-midis sur indicible… Enfin comme c’est fait pour la réflexion, c’est tout bon…

Sergio dit: à

je dirais même plus dit: 3 novembre 2015 à 19 h 08 min
de in- préfixe négatif et fari dire, parler.

Yes : donc c’est passif ! Curiosité… Alors qu’il serve dans infans, c’est bien connu, mais alors c’est vrai qu’on le retrouvait jamais dans les textes…

de nota dit: à

Mathias Enard commence donc dès demain son tour de France et de francophonie des librairies. Il en a bien pour un an.

Misère de misère! Voilà pourquoi il faut ab-so-lu-ment refuser le Goncourt!

Paul edel dit: à

Mais non de nota on peut arrêter quand on veut.bien sûr

DHH dit: à

Sergio
non fari n’est pas un passif
c’est un verbe déponent ,c’est à dire un verbe de forme passive et de sens actif

Attila dit: à

En guise de menu, Passou nous a servi un Bertrand Py mitonné aux petits oignons !

jem dit: à

D’ailleurs, les jurés Goncourt ont été avisés, ils ont couronné un auteur en « chômage technique », qui va donc disposer de tout son temps pour aller porter la bonne nouvelle…

bérénice dit: à

C’est toujours amusant de se reconnaitre sur une photo. D.

Le type en bas près du lampadaire?

la vie dans les bois dit: à

Môssieu Pivot himself a dit tout à l’heure à la radio que ce roman était une encyclopédie sur l’Orient, que les lecteurs qui ne s’accrochaient pas étaient en fait un peu des cancres, comme j’ai compris.
Et que le personnage principal avait passé une nuit à Palmyre (*); une nuit d’amoureux timide, à se dire :j’y vais, j’y vais pas.
Et puis finalement j’y vais pas. Je vais potasser ça tranquille dans une chambre d’hôtel à Vienne, histoire de repenser où ça a foiré.- Il n’est pas certain, encore une fois, c’est un livre pour érudits, que ce résumé soit bien fiable, mais il faut tenir une année; et une année, c’est long.

tout va bien dit: à

Ah mon Dieu, mon Dieu, j’aurais mieux fait de ne rien dire, j’ai dérangé le nid de vipères qui courroucé en oublie ses rejetons lubriques.

versubtil dit: à

Voue remarquez que c’ est comme dans le monde des lettres, le monde du vin.
A chaque grand vin il est asssigné des textes de grands critiques.
Passou serait-il l’ équivalent de J.J. Quairin ou du célèbre américain Parker?

Widergänger dit: à

« En publiant des livres coréens, suédois ou israéliens, nous n’épousons pas le marché, nous le faisons » (Py R2, circonférence du cercle magique de l’édition)
_______________
De toute façon, mes pauvres chéris, le critère, ce n’est pas la littérature, on le voit bien, c’est le marché. Le Veau d’Or ! On sait ce qu’il en est…

Vous imaginez un peu, quand Malraux reçut le Goncourt, une telle phrase…!!!??? Mais tout le monde aurait hurler d’horreur devant une telle vulgarité.

Monde immonde !

tout va bien dit: à

Ici s’expriment les connaisseurs, ne doutons pas que le vin est bon, doutons pas, oui oui oui, doutons pas, oui oui oui,

Paul edel dit: à

Ceux qui dedicacent longtemps c est pour draguer une lectrice ou une jeune libraire,de nota

tout va bien dit: à

20h40 judicieuse remarque, l’œnologue est l’avenir de l’homme.

Charles Baudelaire

ENIVREZ-VOUS

Il faut être toujours ivre, tout est là ; c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront, il est l’heure de s’enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

Widergänger dit: à

Roman encyclopédique, a grommelé grand-père Pivot… ?

Ouais, Rabelais ou Flaubert étaient plus drôles dans le genre, et non moins graves !

Widergänger dit: à

Vous aurez remarqué que Baudelaire ne parle nullement de Drouant dans la liste de ses ivresses…!

Widergänger dit: à

Si en plus faut se faire traité de feignasse, sous prétexte qu’on trouve le pavé un peu trop bourratif, c’est pas du jeu…! Du jeu littéraire, mes pauvres petits chéris…

Widergänger dit: à

Conclusion : quand Passou sort les grands mots : grand livre, grand livre, moi je dis : méfiance, méfiance ! N’est pas Flaubert ni Rabelais qui veut !

Fait ricaner dans les chaumières avec la déconstruction de l’architecture platonicienne, c’est pas donné au premier venu, moi j’vous dis…!

tout va bien dit: à

20h33 d’un autre côté les textes truffés de références musicales si elles nous manquent en mémoire ne chantent pas comme ils le devraient et aussi pourra-t-on soupçonner l’auteur d’avoir investi dans un actionnariat FNAC par exemple et d’attendre de son chef d’oeuvre à l’usage des brillants brillantissimes en inox non dépoli d’avoir à connaître à leur tour le désir d’investir dans des valeurs qui bien qu’immatérielles coûtent tout de même le prix d’un ou des nombreux enregistrements indispensables (harmonia Mundi ou Deutsch gramophone )indispensables à saisir l’enveloppe sonore de l’objet et participeront à la reprise tant attendue.

Widergänger dit: à

Secrétariat de Larry Rett dit: 3 novembre 2015 à 19 h 11 min
ineffable : qu’on ne peut pas dire. Racine « fa » qu’on retrouve dans « infans », celui qui sait pas parler, « fatum », le destin, ce qui est dit.
________
Pis y a aussi FAsciste : celui qui vous cogne sur la gueule quand vous n’êtes pas d’accord avec la parole du fasciste…

litromane dit: à

Baudelaire ne parle nullement de Drouant dans la liste de ses ivresses…!

Oui, d’ accord, mais un Rauzan-Ségla doit coûter au moins 300 euros chez Drouant?
La bouteille en vaut un verre!

inculte dit: à

Pivot était surtout pressé de passer à la sole pochée, la routine pour lui.

de nota dit: à

Ceux qui dedicacent longtemps c est pour draguer une lectrice ou une jeune libraire,de nota

Mais tout à fait! Paul Edel, le statut d’écrivain te confère un pouvoir de séduction invraisemblable! je l’ai constaté un jour à Lyon où Passou s’était arrêté pour y rencontrer des lecteurs ( moi je faisais le libraire qui vendait ses livres) , ne dîtes pas non! Passou, déjà que vous niez boire du blanc alors que les images de bfmtv vous montre attablé, un verre de blanc devant votre assiette! Je disais donc avoir vu Passou à Lyon, eh bien…mais je ne veux rien dire ici, les modérateurs veillent, je songe plutôt à tout révéler à médiapart ou à christine angot …

litromane dit: à

WGG m’a tout l’air d’un buveur de jaja, de gros rouge qui tache.
Il doit aimer les vins faciles, flatteur et gonflé comme le moteur électrique de sa bicyclette…

péricolégars dit: à

« un Rauzan-Ségla »

non, un rauzan-ségla.

On est sur un blogue littéraire, quoimerde !

litromane dit: à

flatteurS et gonfléS..
il s’ agit bien de ses vins favoris et pas de lui, of course!

litromane dit: à

Pour une fois, on peut bien parler du vin et des lettres, faire comme Pivot qui lui en abusa à la télé, non?

Chaloux dit: à

Encore un bouquin que je ne lirai pas. La liste s’allonge tous les jours.

litromane dit: à

Le meursault est un grand vin aussi.
Monsieur Py doit posséder une très belle cave.

D. dit: à

Bérénice, comprenez que je ne puisse en dire plus. Mais je relève l’intérêt manifeste que vous portez à l’apparence de mon enveloppe charnelle terrestre.

lola dit: à

@secrétariat de Larry …allez jusqu »au bout de votre explication.
in ex f able
— able est le suffixe ,pas de problème : capable, possible
ex est le préfixe ( comme dans ex purger)
f est le radical, issu d’une racine(élément virtuel ,noté toujours * radical que l’on retrouve dans le verbe grec Phèmi
( lorsque un personnage prend la parole, chez Homère, par exemple, dit-il = ephè)
++ donc exfable donne effable par assimilation du x au f
il ne reste plus que le in, préfixe privatif
++ donc in ex f able devient l’élégant ineffable
( phèmi et for proviennent d’une *racine très amusante et que je ne saurais vous écrire ici car les caractères en ont disparu)
Tout cela pour être agréable à Sergio, qui est un homme charmant; c’est bien lui qui rentre à la base, chaque soir ..
$ j’étais curieuse de voir quelle allait être la réaction de P.Assouline ,dont M.E était manifestement le favori;belle réaction et belle photo d’Enard . Nous fêtons l’événement , au fond d’une province reculée, avec un Bordeaux, pour être raccord ,un Smith-Haut -Lafitte 1998.

hamlet dit: à

@de nota vous êtes libraire où à Lyon ? dans quel coin de cette belle ville ?

tout va bien dit: à

Du latin ineffabilis, de in- préfixe négatif et fari dire, parler

pour aller au plus court.

hamlet dit: à

@de nota : j’ai trouvé c’est une très belle libraire.

la vie dans les bois dit: à

Pour les cancres qui auraient quelque velléité de se bonifier:
Hedayat n’est pas vraiment un drôle. Il s’est suicidé au gaz, rue Championnet. Si c’est pas malheureux.

tout va bien dit: à

Nous fêtons l’événement , au fond d’une province reculée, avec un Bordeaux, pour être raccord ,un Smith-Haut -Lafitte 1998.

Quelle chance! Un vin rare et merveilleux vraisemblablement, coûteux, mais sans complexe vous affichez votre cave.
http://www.smith-haut-lafitte.com/image/actu/1434018769.jpg

Phil dit: à

Depuis que l’Orient express a été supprimé, l’exotisme se paie plus facilement de mots. Il faudra aller vérifier si M. Enard n’est pas juste un Dekobra universitaire exilé dans une ville à bienveillantes tapas.

Widergänger dit: à

litromane dit: 3 novembre 2015 à 21 h 04 min
Baudelaire ne parle nullement de Drouant dans la liste de ses ivresses…!

Oui, d’ accord, mais un Rauzan-Ségla doit coûter au moins 300 euros chez Drouant?
La bouteille en vaut un verre!
___________
Je vous dirai que par les temps qui courent, je trouve qu’afficher ce truc est assez indécent ! La phrase de l’autre Py R2 + le verre à 300 €, ça commence à être plutôt écœurant !
___________
Tous ces braves buveurs, au lieu d’aller écarquiller leurs yeux globuleux devant la tragédie de Palmyre, ils feraient mieux de s’insurger contre ceux qui, ici, font exactement la même chose avec l’Ecole de la République !!!!!!!!!

Zoon dit: à

Pour lui, c’est Giono le patron. Il n’a jamais cessé de le pratiquer et de l’admirer.

Voilà une arête qui devrait rester en travers de la gorge de Bloom Bloom Trallalla, pour qui Giono ne fut jamais qu’une mauviette de kollabo. Enfin, vaut mieux lire des âneries de ce calibre qu’être aveugle.

de nota dit: à

@de nota : j’ai trouvé c’est une très belle libraire.

Hamlet est trop fort! Il a trouvé la belle libraire qui a…avec…quand il est passé à Lyon!

( La librairie pour laquelle j’ai travaillé était la belle librairie Flammarion)

litromane dit: à

le verre à 300 €, ça commence à être plutôt écœurant !WGG

Sauf erreur, il s’ agit du prix de la bouteille, soit six verres dans une bouteille à 50 euros chaque..
L’ ivresse s’ obtient à tous les prix possibles!

Zoon dit: à

Ne pas oublier Actes Sud Papiers, la belle collection consacrée au théâtre. Au catalogue : Horvath, Schnitzler, Tilly, Pommerat, Vinaver et bien d’autres.

Widergänger dit: à

C’est plus une cuisine faite pour les yeux que pour le ventre.

Quand on sortd e chez Drouant, on se précipite au MacDo du coin pour assouvir sa faim…

lola dit: à

@ tout va bien: c’est la cave de mes amis…tout est bien !
Si vous goûtiez ,ce soir ,un peu du jus de la treille ,vous deviendriez sensible à l’ineffable beauté des *racines à l’état pur comme on dit : le *digamma, le * GWEU , une gueule terrible et un rôle de Stars dans toutes les langues issues de l’Indo-Européen.
On verra ça plus tard; pour l’instant, buvons, même si Phil a quelques peurs: et si Enard n’était, en fait, qu’un Dekobra en herbe …Pour l’instant « la madonne des sleepings » ne semble pas se réveiller…

litromane dit: à

on se précipite au MacDo du coin pour assouvir sa faim…

C’est Gnafron qui bouffe des calories à absorption rapide vous laissant justement sur votre faim!

lola dit: à

WGG 22h44 Sortez donc sur notre ordi  » Au régal des goncourt » l’article du Figaro est passionnant, et tout le monde en a pour son argent. J’espère que ce n’est pas le Lauréat qui paie !

lola dit: à

Sur VOTRE ordi, bien sûr; la souris est un peu pompette L

Sergio dit: à

lola dit: 3 novembre 2015 à 21 h 26 min
lui qui rentre à la base, chaque soir ..

… et qui se prend régulièrement les poubelles quand il est un peu chtarbé, comme l’inspecteur Canardo (Benoît Sokal)…

Non mais c’est intéressant, ces questions, aller jusqu’à la lettre, le remplacement d’une lettre par une autre, sans parler du cas fortuit de palatalisation ; on pourrait aller encore plus loin, se demander de quoi fari, même et surtout réduit à F., est l’onomatopée, étant entendu que c’est la genèse normale des racines maîtresses. F. donc, est une sifflante, un torrent, un fleuve de paroles, alors ? Warum nicht…

Sergio dit: à

Oah si y a rien à becqueter on n’arrête pas de demander du pain ça confère tout de suite une certaine densité à l’ambiance… Et du vin en pichet… Au verre ! Et en partant on réserve pour le lendemain…

christiane dit: à

@lola dit: 3 novembre 2015 à 22 h 52 min
« La madone des sleeping » ? Un chouette livre. J’ai aimé le final. Cette lady Diana Wynham a de la classe ! Maurice Debroka a écrit là un roman gouteux dans une langue un peu baroque si peu attendue dans un polar. Frivolité, luxe, banquettes de velours, suspense… et le train mythique. Un polar érotique qui fait voyager. Et, cerise sur le gâteau, un savant psychiatre, le professeur Traurig qui étudie la valeur psychologique de ses rêves. C’était un bon conseil de lecture. Curieusement je n’avais jamais lu ce livre alors que le titre m’était familier.
Pour ce Goncourt… malgré mes réticences sur son trop-plein encyclopédique, ça m’a fait un bien fou, en le parcourant, de retrouver la magie d’un Orient qui avait mis en route tant d’écrivains, de peintres, de musiciens. Ça apaise. M.Enard affronte l’horreur de ce qui s’y passe aujourd’hui mais c’est écrit, tout proche, d’une chambre du quartier latin, et c’est pour une femme aimée. Alors je trie en le relisant : ça l’histoire – ça les paysages -ça le conte – ça l’horreur et la guerre – ça la douceur d’aimer. Ça ne m’ennuie pas. C’est mon livre ! c’est ma lecture ! mon labourage ! et juste à côté, l’autre le préféré : « Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants » (même éditeur). Quel charme ce livre…
Dites-donc, Lola, c’est utile aussi pour les racines des mots vos belles études !

D. dit: à

Vous m’excuserez, mais des bouteilles à 300 euros, c’est très courant, il suffit de les réserver à des occasions, ce qui est le cas puisque non seulement le Goncourt ne se donne qu’une fois par an mais en plus c’est un événement d’ampleur nationale.
Quels bandes de péquenauds commentent ici, ça me fait carrément pitié. C’est pas étonnants que les chinois achètent nos vignobles et nos vins quand on voit à quels péquenauds on a affaire; je me répète mais bon.

D. dit: à

Par contre ces péquenauds-là, généralement, ça les dérange pas le trou de la sécu. Et je peux vous dire qu’il est pas de 300 euros.

Attila dit: à

Mais la plus belle phrase, c’est celle-là, WGG :

« Je me sens comme un galeriste. J’expose en permanence des oeuvres en étant convaincu que certains artistes verront les leurs un jour et pour toujours accrochées dans un grand musée » .

Mettre les écrivains au musée ou au zoo à Medrano ?

D. dit: à

Ni les allocs familiales versées à qui vous savez. Et tous les mois je vous prie. Ça fait quelques bouteilles, si je ne m’abuse.

D. dit: à

Bon ça suffit, Jacques, vos petites incursions répétitives perfides ou salaces. On en a soupé.

Sergio dit: à

D. dit: 3 novembre 2015 à 23 h 46 min
les chinois achètent nos vignobles et nos vins

Tiens c’est vrai ça ! Au moins avec les Hitlams y a pas le problème… D’ailleurs oncle Wolf suçait guère le Romanée-Conti ! Enfin y a toujours les adjoints… Des bien massifs ! En revanche les chasses en Sologne là je crois que…

Sergio dit: à

Bon je rentre à la baaase… Euh non je bantre à la rase… Euh…

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…c’est la joie,!… » le droit de rêver « ,!…

… » Charlie Hebdo « ,!…c’est déjà,!…un autre monde,!…
…le pinard et des  » bites  » schoun,!…le droit des gays en chambre,!…
…de quoi être gâtée,!…l’année entière,!…un coup de main,!…
…florilège en littérature,!…etc,!…

Widergänger dit: à

Attila dit: 3 novembre 2015 à 23 h 53 min
____________
En effet, Baroz ! Votre remarque me semble très judicieuse. La muséification de la littérature… Mon D.ieu, quelle horreur ! Mais quelle horreur !

C’est le cauchemar qu’a mis en scène Flaubert dans Bouvard et Pécuchet !

Jusqu’à quelle ignoble saloperie est capable de descendre notre époque ? Et toute cette dégueulasserie, toute cette pourriture spirituelle arrosée des meilleurs vins. Ah, ça ! mes pauvres chéris, c’est gouteux… Ah, oui, ça c’est gouteux…!

Quel cauchemar, ce pays !

Bloom dit: à

Tout en France, tend invariablement à devenir musée (villes, bords de mer, intérieurs, livres & écrivains…).
Le plus cocasse dans cet embaumement perpétuel est que le passé & le présent ainsi apprêtés ne servent plus à rien, n’ont plus rien à dire.

Secrétariat du Bunker..... dit: à

Embaumement ! Hé Bloom, ne nous oubliez pas, nous autres les embaumés politiques … !

tout va bien dit: à

http://www.editions-galilee.fr/f/index.php?sp=liv&livre_id=3375

Vous faudrait-il rester penser à l’être sensible qui sans boire réussit à conserver sa sensibilité originelle en dépit des aléas qui auront tenté de l’altérer et si tant est qu’il en fût doté au départ pour l’affiner au fil du temps et de l’expérience qui bien que sensible vient à nous modifier pour faire des plus chanceux de bons vins qui vieillissent bien alors que d’autres éléments sont voués à se raffiner en d »horribles piquettes tout juste bonnes à assaisonner la salade (et encore que les bons cuisiniers choisissent avec circonspection leur vinaigre) ou cuire comme les japonais leurs poissons pour des sushis. Pas cool cette mixture de riz, personnellement je ne conseillerais pas ce genre de cuisson du cru, y préférer les citrons verts.

Bloom dit: à

ML, sur France Culte, Monsieur Py d’Actes Sud a déclaré au micro de Toufik Hakem que, dans sa « moyenne maison »d’édition, l’argent était au service des livres & non pas l’inverse, un propos que l’on ne peut que saluer.
Ignorer les contraintes économiques qui pèsent sur/régissent le monde de l’édition n’est pas bien sérieux.

Secrétariat du Bunker..... dit: à

« Chez Actes Sud, l’argent est au service des livres & non pas l’inverse » (Py)

Ben oui ! Comme chez nous, à la pompe à Phynances :
« A Bercy, l’argent des impôts est au service des Français & non pas l’inverse « 

everyone dit: à

[11] « Une vie, écrit Joyce, c’est beaucoup de jours, jour après jour (« many days, day after day »). Nous marchons à travers nous-mêmes (« we walk through ourselves »), rencontrant des voleurs, des spectres, des géants, des vieillards, des jeunes gens, des épouses, des veuves, et de vilains-beaux-frères. Mais toujours nous rencontrant nous-mêmes ( » but always meeting ourselves »). »

De quoi se révolter d’être aussi ceci et d’avoir été ça… enfin se retrouver en lieu sûr.

what else dit: à

Bloom dit: 4 novembre 2015 à 3 h 36 min
« Tout en France, tend invariablement à devenir musée (villes, bords de mer, intérieurs, livres & écrivains…). Le plus cocasse dans cet embaumement perpétuel est que le passé & le présent ainsi apprêtés ne servent plus à rien, n’ont plus rien à dire. »

Devriez en faire un livre il sera primé peut-être, qui sait

————-

Widergänger dit: 4 novembre 2015 à 1 h 02 min
Quel cauchemar, ce pays !

Faites comme Bloom, tirez-vous (faire pleureuse de loin, ça vous donnera une sensation de supériorité plus grande encore)

sérieux dit: à

Widergänger dit: 3 novembre 2015 à 20 h 50 min
« Roman encyclopédique, a grommelé grand-père Pivot…  »
Le pilier nat de la littérature en personne, ce BP!! uhu

nculte dit: 3 novembre 2015 à 21 h 09 min
« Pivot était surtout pressé de passer à la sole pochée, la routine pour lui. »

n’est-ce pas émouvant! un si grand maître s’abaisser au niveau des petits!

Passou dit: à

Il y a un malentendu sur la réflexion de Bertrand Py lorsqu’il dit publier des auteurs comme un galerie expose des peintres : en espérant que certains finiront au musée. Dans son esprit cela signifie qu’il place toujours les oeuvres dans la perspective de la postérité, de l’histoire littéraire, celle-ci étant figurée par le musée.

ZEUS..... dit: à

C’était clair, Passou ! Le musée est un gage de longue vie… On ne confond pas Musée et Cimetière !

ZEUS..... dit: à

En ces lieux privilégiés où nous régnons éternellement, l’Olympe, … en cet Eden libéré de toute contrainte éditoriale, nous pensons à l’avenir entre dieux et déesses privilégiés.

Ce que nous envisagions hier après le chahut du Goncourt ? Une création de circonstance : le Prix ZEUS !

Que le pendant de ce splendide Prix Goncourt, récompensant un honnête contemporain pour son honnête tentative d’intéresser un public qui se raréfie, devrait être un Prix Zeus qui chaque année récompenserait le « Livre de tous les temps » le plus apprécié par les lecteurs de cette année là.

Combien de lecteur d’Angot, d’Enard, n’ont jamais lu Sapho, Pétrone, Martial, Confucius, Shakespeare, Lao Tse, Khayyâm, Cervantes, Tolstoï, More, Campanella, Hobes, Locke, Aristophane, Eschyle, Sophocle, Racine, Poe, Maimonide, Céline, et autres génies millénaires ?

Bien entendu, s’il faut descendre chez Drouant pour remettre ce Prix, Dionysos, Arès et moi sommes disponibles : nous en avons assez des guerres contemporaines, elles sont minables, incompréhensibles.

La dernière qui nous a vraiment amusé se déroulait dans le Péloponnèse…..

Attila dit: à

La littérature se réduit-elle à l’art de raconter des histoires ?

Attila dit: à

Similitudes et différences entre un écrivain, un auteur et un raconteur d’histoires ?

ZEUS..... dit: à

Quelle idée avez vous en tête, Attila ?

Attila dit: à

Coluche était un excellent raconteur d’histoires…

Attila dit: à

Ne pas confondre le conteur de légendes, tel Homère, et le raconteur d’histoires, Zeus…

ZEUS..... dit: à

Ma foi, je ne suis pas contre l’idée de considérer Desproges, Coluche, Molière, dans la lignée d’Aristophane.

Avez vous lu Héraclite, Attila ? ….

Attila dit: à

Ne pas confondre l’art de la tragédie et celui du comique troupier, nom de Zeus !

ZEUS..... dit: à

Sans vouloir vous blesser, Attila, Héraclite n’est pas tout à fait à situer dans le genre « comique troupier » ! Interrogez Marcel Conche ! ….il est vrai que le genre…

évidence dit: à

Attila, ne vous laissez pas abuser par ce grand lettré de JC, incomparable helléniste… ça se voit… uhuhuhuh

Répétons..... dit: à

Héraclite ? une fiotte, un génie, certes, mais une fiotte quand même

bérénice dit: à

Combien de lecteur d’Angot, d’Enard, n’ont jamais lu Sapho, Pétrone, Martial, Confucius, Shakespeare, Lao Tse, Khayyâm, Cervantes, Tolstoï, More, Campanella, Hobes, Locke, Aristophane, Eschyle, Sophocle, Racine, Poe, Maimonide, Céline, et autres génies millénaires ?

Et est-ce qu’ils vous sont utiles en temps voulu, à l’heure dite, et en quoi tous ces livres qui vous emplissent à déborder vous ont ils transformé?

versubtil dit: à

« Il y a un malentendu sur la réflexion de Bertrand Py lorsqu’il dit publier des auteurs comme un galerie expose des peintres : en espérant que certains finiront au musée. »

Bertrand Py ne connait vraiment pas le métier de galeriste.
Finir au musée, c’ est se faire saisir par des gants blancs et se faire mettre au clou. Quel avenir!

ZEUS..... dit: à

Ne soyez pas naïve, voire mal informée, Bérénice, nous n’avons pas le souci de lire pour savoir, penser ou agir !

Croyez vous que les meilleurs des humains aient une quelconque influence sur les dieux !? Le croyez vous ?… allons donc…

Laurence dit: à

Combien de lecteurs d’Angot…. et de Campanella ; tiens, JC ne s’oublie pas dans cette liste, mazette

bérénice dit: à

C’est une façon de voir cependant sans musées ce serait l’avènement des collections privées qui généreuses approvisionnent nombre d’expositions au quatre coins du monde et continuent d’intéresser un public bigarré à des procédés artistiques divers et variés pour les faire découvrir et assurer la pérennité d’un héritage.

bérénice dit: à

Ne soyez pas naïve, voire mal informée, Bérénice, nous n’avons pas le souci de lire pour savoir, penser ou agir ! etc

Rhétorique tordue. On devrait supprimer les universités et les universitaires qui vont avec pour se débarrasser de l’hypothèse d’une élévation quelconque des esprits et pratiques et laisser l’élevage en batterie faire son travail tranquillement.

Clopine qui tremblait d'effroi dit: à

Hélas, hélas… Est-ce l’âge ? Ou bien la facilité de l’époque, qui transforme l’accès au livre tout comme l’accès à la nourriture : songez qu’aujourd’hui, il vous suffit de pousser un caddie pour obtenir de quoi vous sustenter, jusqu’à ras bord et au-delà. Il suffit d’aller, le samedi, dans les supermarchés : les caddies vides entrent par les portes coulissantes, qu’il n’est même plus besoin de pousser, ils ressortent débordants, pesant lourd sur les roulettes, chaque marchandise emballée au-delà du raisonnable. Bref. L’appétit, remplacé par la convoitise. La valeur de la nourriture, galvaudée sous le marketing…

Peut-être est-ce l’âge, qui vient : mais mon rapport passionné à la littérature « bloque » – et l’inappétence monte, au fur et à mesure qu’il me semble que l’accès à la littérature devient désormais semblable aux caddies qu’on pousse… Même plus besoin d’ouvrir la porte…

Donc, mon premier mouvement est de détourner la tête, de me cabrer, de soupirer enfin.

Avec cette peur panique qui me submerge de plus en plus souvent : devrai-je vraiment, désormais, renoncer, pour cause de gavage, à ce qui m’a précisément nourri toute ma vie, ou plutôt a nourri mon âme incertaine d’elle-même, sauf de cela : mon goût des mots ?

Le peu d’envie que j’ai de lire le Goncourt de l’année me glace le sang : « et maintenant, que vais-je faire ? Il me reste certes la Terre entière, mais la Terre, sans les Mots, c’est petit… »

Et puis, en frissonnant, je lis le billet de notre hôte, et me voici rassérénée : certes, je n’ai pas plus d’appétit pour le livre de Monsieur Enard que pour les bouquins de Gavalda.

Mais il me reste Giono.

Il me restera toujours Giono.

Je ne tombe donc pas de mal en Py…

versubtil dit: à

Croyez-vous que ce sont les musées qui intéressent les artistes aujourd’hui, Bérénice?

Regardez Ben qui expose au musée Tinguely en Suisse et qui se lamente dans sa lettre régulière de coûter aussi peu cher…
Ce sont les gros collectionneurs qui créent leur propre musée ou en financent.

ZEUS..... dit: à

bérénice dit: 4 novembre 2015 à 9 h 49 min
« Rhétorique tordue. »

Très bien Bérénice, très bien votre rhétorique droite ! Dans ses bottes ?…

ZEUS..... dit: à

Clopine qui tremblait d’effroi dit: 4 novembre 2015 à 9 h 51 min
« Mais il me reste Giono. Il me restera toujours Giono. »

Mais non, mais non ! Tout cède. Rien ne tient bon …

bérénice dit: à

Et alors? Où voulez-vous en venir?
« mécènes » pour qualifier les amateurs suffisamment riches et passionnés pour financer des lieux d’exposition et de formation.

bérénice dit: à

Si vous voulez, « Zeus » de toutes façons je ne crois pas que vous respectiez aucune volonté que ce soit que la vôtre, quand elle ne vous échappe pas et si tant est que votre moi soit définissable.

litromane dit: à

Même Michel Édouard Leclerc à ouvert son musée, c’ est dire!

Bloom dit: à

Faites comme Bloom, tirez-vous

Bloom ne s’est pas « tiré », comme il est si élégamment écrit ci-dessus: il accomplit à l’étranger des missions à durée déterminée, au service du « rayonnement culturel » de la France, quel que soit le sens que l’on veuille donner à ce cliché. Il ne s’étendra pas sur l’importance chaque année moindre que son pays accorde à cette mission – dans les faits, non dans les discours, domaine d’excellence nationale bien connu.

(« Boussole » est depuis sa sortie sur la plateforme Culturethèque où a été lu par un nombre non négligeable de professeurs de français & d’expatriés francophones en Asie)

ZEUS..... dit: à

Bérénice, mon moi c’est le vôtre !

bérénice dit: à

Même Michel Édouard Leclerc à ouvert son musée, c’ est dire!

Avec ce nom, n’est-ce-pas, on a le droit de se gausser d’une telle initiative, on peut aussi y voir, outre l’intérêt artistique, une façon de choisir son mode d’imposition.

bérénice dit: à

Bérénice, mon moi c’est le vôtre !

Je préférerais que vous alliez le nicher dans la cage d’une panthère au zoo de Lunel par exemple, cela m’arrangerait.

D. dit: à

Racine n’est pas fait pour être lu mais pour être declamé, Bérénice. Je suis désolé de vous le dire.

ZEUS..... dit: à

Bérénice ? qu’avez vous contre les panthères : de la jalousie ?…

litromane dit: à

outre l’intérêt artistique, une façon de choisir son mode d’imposition.

Donc le musée n’ est plus le symbole de la pérennisation d’ une valeur consacrée…

talonet dit: à

au service du « rayonnement culturel » de la France,(Bloom)

d’autres lumières y contribuent également

nadineuh dit: à

« l’importance chaque année moindre que son pays accorde à cette mission »

c’est rapport au progrès

Zoon dit: à

« Submission » by Houellebecq exécuté par la terrible Michiko du New York Times. « Ugly novel », indeed

Le discernement de la critique fait parfois vraiment plaisir à voir. A la décharge de Michiko, on rappellera qu’elle est américaine et qu’elle a sans doute fondé ses remarques sur une traduction. Et elle, la Michiko, elle est ugly ou pas ? Demande photo.

ZEUS..... dit: à

Lorsque Bloom parle du « rayonnement » culturel de la France, nous pensons à AREVA …

Contournement dit: à

Bravo à Christiane pour sa voix de violoncelle chez Pauledel, ça c’est une trouvaille que vaille

Bloom dit: à

elle a sans doute fondé ses remarques sur une traduction

Excellente, au demeurant, comme toutes les traductions en anglais de Wellbeck (surtout Lanzarotte, pur chef d’oeuvre).

S’il est vrai qu’en France on a le droit d’aimer ou pas un auteur étranger lu en traduction française, à l’étranger il est inconcevable que l’on exprime ses critiques à propos d’un produit culturel français non lu dans l’original. On est arrogant ou on ne l’est pas.

Bloom dit: à

10 h 49 min

Brillante relittéralisation de la métaphore! Hélas.

ZEUS..... dit: à

Lorsqu’il arrive à certains d’entre nous de prêter attention à un commentaire de Bloom (une fois n’est pas coutume) nous comprenons que l’espèce humaine, et ses races si exotiques si différentes, n’en est qu’au début de son évolution simiesque…

Contournement dit: à

10:49, lorsque nous pensons au délabrement culturel de la France, nous pensons immédiatement à JC, cela va de soi

Clopine qui tremblait d'effroi dit: à

Bloom, je suis très intéressée par la critique de la « terrible Michiko » (on se croirait dans le Lotus bleu…) sur Houellebecq, parce que moi aussi je trouve ce livre « vilain », sur bien des aspects. Mais voilà : l’article n’est pas traduit… Si je vous le demande bien humblement, ne pourriez-vous me résumer, même lapidairement n’est-ce pas, les principaux arguments développés par Michiko la Terrible ?

Je vous en serais très reconnaissante, vraiment.

Linné dit: à

« Excellente, au demeurant, comme toutes les traductions en anglais de Wellbeck (surtout Lanzarotte, pur chef d’oeuvre). »

D’ailleurs Bloom ne lit plus les livres français que dans leur traduction anglaise.

Linné dit: à

Clopine, toute l’argumentation de Michiko est contenue dans:

Mr. Houellebecq’s writing tends to be highly derivative of earlier writers, including Céline and Camus. His novels are hobbled by clumsy speechifying from supporting characters who exist only to give voice to political or philosophical points of view or to serve as objects of the hero’s contempt. His protagonists are simply variations on one odious type — self-pitying, self-absorbed and misanthropic men who have a hard time feeling any emotion other than lust, and who regard humanity as a “vile, unhappy race, barely different from the apes.”

Voici la trad automatique de Google, inélégante mais proche:

« L’écriture de M. Houellebecq a tendance à être très dérivée d’écrivains antérieurs, y compris Céline et Camus . Ses romans sont entravés par un discours maladroit de personnages secondaires qui existent seulement pour donner une voix à des points de vue politiques ou philosophiques ou pour servir comme des objets de mépris du héros. Ses protagonistes sont tout simplement des variations sur un type odieux – apitoiement , égocentrique et hommes misanthropes qui ont du mal à ressentir aucune émotion autre que la luxure , et qui considèrent l’humanité comme  » une malheureuse race vile , à peine différente de celle des singes .  »

Pourquoi demander à Bloom qui est lent et inefficace?

Clopine qui tremblait d'effroi dit: à

Linné, merci pour la traduction automatique, mais par contre, votre opinion sur la lenteur et l’inefficacité de Bloom, je vous conseille de l’utiliser en suppositoire…

En fait, si l’argumentaire de Michiko (on se croirait en train de manger des caramels au cinéma) se réduit à ce que vous, ou plutôt la traduction automatique de google), en dites, c’est un peu court, jeune fille.

Parce qu’on pourrait très bien rétorquer qu’aussi veule, égocentrique, misanthrope soit le héros, n’empêche que le processus d’identification, grâce au talent de H., fonctionne néanmoins.

Et que nous avons tous en nous quelque chose de MH : ce dernier a donc beau jeu de nous tendre un miroir, et de ricaner devant nos grimaces confuses de se voir reflétées.

Bibi, plutôt qu’une condamnation sur fond de dégoût, ce que je voudrais souligner dans ce livre, et qui en fait réellement un objet de mépris, c’est la manipulation, non du héros anti-héros, mais des prédicats sociaux qui l’animent.

Le portrait de la société française (mais pas que..;) qui est dressé là, en arrière-plan, est particulièrement déformé. Le tour de passe-passe est de faire croire que seul le héros est hideux moralement, tout en le faisant évoluer sur une société qui « serait ce qu’elle est », qui est donnée dans le bouquin comme « neutre », en quelque sorte.

Alors que, bien sûr, et la manifestation qui a suivi le 7 janvier, c’est-à-dire également la sortie de « Soumission », en est l’éclatante réfutation.

Mais cela, Mme MICHIKO ne peut peut-être le ressentir ? (trop loin, trop américaine…)

DHH dit: à

@lola
je pense que vous êtres aussi sensible au charme du schwah qu’a celui du digamma

just passing dit: à

Décidément, les jurés Goncourt aime le style volubile. L’an dernier, on avait un flot d’écriture automatique avec Salvayre, cette fois c’est une logorrhée brouillonne, ou disons incontrôlée.

Attila dit: à

Giono aussi était un grand raconteur d’histoires, mais des histoires aux personnages pleins de chair, de nerfs, de sensualité, sans étalement d’érudition pour cimenter les textes entre eux !

Que peut bien signifier pour un éditeur l’activité consistant à « soigner et guérir les manuscrits » ?!

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Le MH il esr fort pour snober le dessous du sapin tout en restant idéalement placé dans la sortie comme son annonce pour les cartes cadeaux, bons d’achats et billets doux de mamie pré-écrits parvla banque nationale. Prétendre qu’il avait aussi des vues sur le sapin suivant est par contre probablement exagéré. Voilà un exemple d’argumentation en langue française pour les nuls à Clopine.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Drouant chéri, oublie-moi je peux très bien me passer de toi. Signé Michou

Attila dit: à

Si l’on prend les cinq derniers prix Goncourt, qu’en reste t-il sinon Houellebecq ?

2010 : Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire
2011 : Alexis Jenni, L’Art français de la guerre
2012 : Jérôme Ferrari, Le Sermon sur la chute de Rome
2013 : Pierre Lemaitre, Au revoir là-haut
2014 : Lydie Salvayre, Pas pleurer

Zoon dit: à

Voici la trad automatique de Google, inélégante mais proche:

« L’écriture de M. Houellebecq a tendance à être très dérivée d’écrivains antérieurs, y compris Céline et Camus . Ses romans sont entravés par un discours maladroit de personnages secondaires qui existent seulement pour donner une voix à des points de vue politiques ou philosophiques ou pour servir comme des objets de mépris du héros. Ses protagonistes sont tout simplement des variations sur un type odieux – apitoiement , égocentrique et hommes misanthropes qui ont du mal à ressentir aucune émotion autre que la luxure , et qui considèrent l’humanité comme » une malheureuse race vile , à peine différente de celle des singes . »

Amplement suffisant, en effet. Le discernement de la « terrible » Mme Michiko flirte avec la barre du zéro pointé. L’écriture de Houellebecq dérivée de celles de Céline et de Camus, alors là, celle-là, j’avoue que je ne l’aurais pas trouvée tout seul.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Traduire du Clopine aux américains c’est plus compliqué. Je vais essayer de faire passer le texte suivant en traduction automatique.

« Voici le petit Py qui mousse. Petit mais costaud depuis le millénium. Et encore vous n’avez pas vu le qu’assis. – Tu sais ce qu’il te dit le qu’assis ? »

Mais bon faut avoir les références.

Bloom dit: à

D’ailleurs Bloom ne lit plus les livres français que dans leur traduction anglaise.

Linné, c’est l’acquis, plutôt le mal acquis & bien mal acquis….

Clopine, désolé, mais trop de travail. « ugly » est un jugement de valeur, comme « heavy hand(ed) » (lourdingue). La Célèbre Critique n’aime pas le Wellbeck, un point c’est tout. Il me semble plus important de comprendre que, d’où elle parle, quand Madame n’aime pas, son opinion a beaucoup plus de poids que le gionolâtre de ce blog, dont l’avis n’intéresse que les bistrotiers du plateau de Valensole, et encore.

Les femmes de lettres américaines sont femmes puissantes (Gertrude Stein, Joan Didion, Toni Morrison, Sylvia Plath, Carson McCullers, Flannery O’Conor, Julie Otsuka et tant d’autres…)

lola dit: à

Bonjour DHH Sensible au charme inoubliable de
schwa 1 schwa2 schwa 3 car il y en avait toute une famille! et avec eux on pouvait se plonger avec délice dans les profondeurs d’Ernout-Meillet et remonter jusqu’au vieux persan et aux idiomes endormis depuis des siècles. Pourtant, je ne suis pas grammairienne..mais la grammaire, c’est du rêve. Vous avez écouté Goube ?quel prof extra ; entrer dans les entrailles et les arcanes d’Homère ,sa grammaire homérique est encore sur mes étagères.
Comprenne qui pourra …avec humour !fermons le bab .

Zoon dit: à

à l’étranger il est inconcevable que l’on exprime ses critiques à propos d’un produit culturel français non lu dans l’original. On est arrogant ou on ne l’est pas. (Bloom)

 » à l’étranger « , c’est vaste, et la vérification promet d’être malaisée. Mais si c’est vrai, alors en effet nos critiques battent tous les records en matière d’arrogance. Ne jamais oublier que lorsqu’on lit une oeuvre littéraire traduite, c’est d’abord l’auteur(e) de la traduction qu’on lit.

Lucien Bergeret dit: à

« Hélas, hélas… Est-ce l’âge ? » (clopine)

——

Non! Rassurez-vous!
« Le Temps ne fait rien à l’affaire… »

nadine dit: à

« la trad automatique de Google, inélégante mais proche »

« Ne jamais oublier que lorsqu’on lit une oeuvre littéraire traduite, c’est d’abord l’auteur(e) de la traduction qu’on lit. »

on va pas se laisser embêter par des futilités Ya plus qu’à écrire aussi automatic épicétout
on va pas se casser la tête au prix que ça coûte

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Pour le message de MH donc éventuellement « Mon beau Sapin, je t’encu.le ». Voilà. Trop fort.

Bloom dit: à

orsqu’on lit une oeuvre littéraire traduite, c’est d’abord l’auteur(e) de la traduction qu’on lit.

Pas souvent d’accord, mais en tant qu’intermittent de la traduction, je ne peux qu’approuver. Merci à Baudelaire, Larbaud, F. Grenier, Scott Moncrieff, Ralph Manheim & les autres.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

« qui se lamente dans sa lettre régulière de coûter aussi peu cher… »

Un subventionné expatrié comme un autre. Une bonne pratique à lui tout seul…

Attila dit: à

« Les femmes de lettres américaines sont femmes puissantes (Gertrude Stein, Joan Didion, Toni Morrison, Sylvia Plath, Carson McCullers, Flannery O’Conor, Julie Otsuka et tant d’autres…) »

Un intrus s’est glissé dans cette liste, sauras-tu LE retrouver ?

Attila dit: à

 » & les autres »

Gide et Giono !

lola dit: à

Sergio, quelle chance que vous soyez rentré à temps, la palatalisation risquait sans vous d’être enterrée vive.Bon sang, mais oui,les palatales ET, puis, les chuintantes.ah les chuintantes..là il faut un gewurztraminer pour les amadouer,c’est pas votre avis?

Bloom dit: à

Gide, pour le Gitanjali? Soit, mais c’est une traduction de traduction.
Giono s’est attaqué à Moby Dick, avec pas mal de bonheur effectievment d’après ce que j’ai pu lire. La nouvelle traduction de Philippe Jaworski est radieuse, comme était lumineux son cours d’agrèg sur Whitman. Avoir suivi les cours de R.Marienstras sur Shakespeare, Michel Gresset sur Faulkner & P. Jaworski sur Whitman: un privilège.

Bloom dit: à

Fais pas ta folle, Baroz. Laisse Gertrude tranquille.

Chaloux dit: à

Il faut souhaiter à Bloomy, notre caniche voyageur ET culturel, qui eut naguère la joie de connaître « la consécration littéraire » (il nous l’a lui-même asséné, ce qui ne manque déjà pas de sel), de se trouver, par un beau jour glacial, sans public pour faire le mirliflore, bloqué dans un refuge de montagne avec un exemplaire abandonné d’Un Roi Sans Divertissement ou de quelque autre sublime Giono.
Il écrira peut-être un peu moins de sonneries le lendemain.

Attila dit: à

Parole d’Alice Tocklas, Bloom…
Gide a aussi traduit Conrad, me semble t il ?

Clopine qui tremblait d'effroi dit: à

Attila, chic, une devinette ! Bon, j’exclus d’office Carson, Toni Morrisson, Sylvia Plath et Flannery : ces quatre-là ont si magnifiquement exploré les psychologies féminines (mention spéciale à Carson pour les adolescentes, et prix spécial du jury pour Sylvia Plath et le désespoir féminin…) qu’elles ne sauraient être des mecs. Je connais bien moins Joan Didion et Otsuka (carrément pas, la dernière), m’enfin la malice un peu méchante d’Attila me fait désigner cette brave Gertrude Stein. Faudrait quand même qu’Attila nous précise vraiment pourquoi c’est un mec. Yourcenar, par exemple, écrit vraiment comme un mec. Je veux dire que ce n’est pas le saphisme qui la désigne ainsi : c’est le style. (et aussi la voix : je n’ai que très récemment découvert que dans le générique de Jeanneney « concordance des temps », la voix que j’attribuais sans malice à un professeur mâle était celle de Yourcenar…)

Clopine qui tremblait d'effroi dit: à

m’enfin, Chaloux, il est d’autre manière de défendre Giono que d’attaquer ceux qui ne l’aiment pas (et qui en ont bien le droit, ce me semble, non ?)

D’abord, Giono se défend très bien tout seul.

Ensuite, ce qu’il faudrait demander à Bloom, c’est :
– s’il aime le monde sensible – les bêtes douces et terribles, le vent dans les champs de blés, les nuits étoilées et le bruit de l’eau
– s’il déteste la guerre, et a le coeur si maçonné qu’il lui est impossible de se servir d’une arme
– s’il est proche de ceux qui parlent si peu que leurs mots pèsent autant que leurs âmes
– s’il ne peut voir un toit sans avoir envie de marcher dessus, tel, soixante ans avant, les sublimes héros du jeu vidéo « assassin’s creed », que seuls les vieux barbons dédaignent
– si pour lui, même vaguement, la place de l’homme sur terre, circonscrite à l’empreinte de ses pieds dans la terre, ne tend pas moins pour autant au plus jaillissant élan spirituel
– s’il a envie, une fois, de temps en temps, de croire aux espoirs des hommes
– s’il a l’humilité d’aimer la place restreinte qui lui est assignée

S’il répond « non » à la plupart de ces questions, comment voulez-vous qu’il comprenne quoi que ce soit au plus légèrement terrien, au solaire le plus évanescent, de nos écrivains ?

les Français veulent savoir dit: à

qui eut naguère la joie de connaître « la consécration littéraire »

Laquelle?

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Et allez donc c’est reparti pour un tour d’exclusif doublement massif.

Bloom dit: à

Gide a aussi traduit Conrad, me semble t il ?

Peut-être. A vérifier.
Maurice-Edgar Coindreau (Faulkner), Jacques Darras (Lowry), Vialatte & GAG (Kafka)…glorieux ainés!

Chaloux dit: à

Yourcenar, écriture mâle. Pour moi qui pratique la grande Marguerite depuis plus de trente ans, je trouve que le féminin se débusque beaucoup plus fréquemment qu’on ne dit derrière cette écriture supposée masculine. Dans Feux, par exemple, dans Le Coup de Grâce qui me semble davantage le livre d’une Sophie à la fois fantôme et ventriloque faisant parler une marionnette Eric plutôt qu’un texte d’homme. Même dans Mémoires d’Hadrien, c’est presque un jeu de « chercher la femme » : il s’y trouve beaucoup de réflexions qu’un homme n’aurait pas.
Quant à l’automatisme saphisme-virilité, si j’étais grimpé sur une armoire, il m’en ferait tomber. D’autant que Yourcenar a aimé très intensément des hommes. La grande passion dévastatrice, c’est Fraigneau (et à la fin Jerry Wilson qui l’a certainement précipitée au tombeau).

Dans le même ordre d’idée, il y a Chopin dont l’orientation véritable est souvent discutée. Mais Liszt écrit qu’il n’a jamais rencontré de « nature plus virile ».

Rien n’est simple.

PMB dit: à

Le Fémina à Boltanski.

Le « réduit » familial peut ne pas être matériel. Plus exactement, une famille peut réduire son histoire, se limiter dans le récit qu’elle se fait (traces écrites comprises) aux exploits et cacher les faits et les membres indignes : telle mère et son bâtard, telle branche partie à la ville aux syndicats ouvriers et perfides en un temps où la terre de Pétain ne mentait pas. Exploit de celui qui, dans les années 50, s’était noyé en portant secours à des baigneurs imprudents ; dont on apprend seulement maintenant qu’il accepta d’aller au STO (oh, huit jours, il fut réformé pour raison de santé) alors qu’on croyait (à tort) qu’en 43 il avait rejoint De Lattre en Algérie.

DHH dit: à

@Lola
je suis un peu gênée de squatter ce blog avec mes marottes de vieille dame radotant sur ses amours de jeunesse mais avant d’en finir ,pour vous une reponse , une question et un constat .
la réponse :oui j’ai eu des cours de Goube ,à une époque où il était prof à Louis le grand et venait en voisin donner une fois par semaine un cours de de philologie grecque en Sorbonne; il était lumineux sur des sujet aussi abscons que les schwa ,les lois d’osthoff,le traitement des labiovelaires selon les dialectes etc …au point que près de 60 an après j’ai gardé des bribes de cette parole en tête.
la question: êtes vous sure que l’ouvrage dont vous parlez soit d’Ernout et Meillet ;comme précis de phonétique grecque je ne connaissais que Meillet VanDryes .
Le constat: j’observe avec satisfaction qu’une femme de votre génération qui me dit ne pas être grammairienne de profession peut trouver du plaisir à ces matières que tant d’autres dans votre classe d’âge trouvent absconses et rébarbatives

D. dit: à

Vous m’excuserez, DHL, ce n’est pas pour vous rabaisser car je vous estime

D. dit: à

…mais le traitement des labiovelaires en fonction des dialectes, ça ne sert à rien du tout.

Zoon dit: à

j’ai eu des cours de Goube ,à une époque où il était prof à Louis le grand (DHH)

Tiens, tiens, on a dû se croiser.

Attila dit: à

Moi, Clopine, j’ai répondu « Bonjour madame, pourrais-je parler à votre mari » à Vladimir Jankélévitch, qui avait décroché lui-même le téléphone !
Une des hontes de ma vie du temps où j’oeuvrais sur France Culture…

La réponse en image
http://www.npg.si.edu/exhibit/stein/enlarge/2.4.jpg

Ouvrier du livre dit: à

Attila dit: 4 novembre 2015 à 12 h 13 min
Que peut bien signifier pour un éditeur l’activité consistant à « soigner et guérir les manuscrits » ?!

C’est simple, il s’agit d’une attitude commerciale. On accepte un manuscrit mais en précisant qu’il faut le remanier. En d’autres termes, un auteur veut dire une certaine chose, on lui explique que ce n’est pas ce qu’il faut dire, qu’il vaut mieux laisser tomber tel passage (trop intello, trop osé, trop personnel, pas assez dans l’air du temps…), changer la fin, etc. Le seul mot d’ordre étant : il faut que ça se vende.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Rien n’est simple, même le cul sur une commode en télécommandant un autre pour se pavaner en boîtant.

Leur faut combien de Margaux pour en faire des thonnes ?

Contournement dit: à

13:44 , « moi qui pratique la grande Marguerite depuis trente an » : c’est du propre ou quel courage pasque comme repoussoir…

Ouvrier du livre dit: à

DHH dit: 4 novembre 2015 à 13 h 50 min
@Lola
j’observe avec satisfaction qu’une femme de votre génération qui me dit ne pas être grammairienne de profession peut trouver du plaisir à ces matières que tant d’autres dans votre classe d’âge trouvent absconses et rébarbatives

Tout de même, Lola a soixante-douze ans, DHH, ce n’est pas une lorette malgré le choix de son pseudo.

D. dit: à

Plus je lis Bloom, plus je suis contraint de constater ses nombreuses lacunes en de nombreux domaines.

Attila dit: à

Dans ce cas, Ouvrier du livre, le Docteur Py n’est pas un généraliste mais un grand spécialiste qui réussit parfaitement toutes ses opérations !

Chaloux dit: à

Je me fous bien que Bloomy aime ou pas Giono : c’est son affaire. Ce qui m’agace, c’est la brutalité imbécile de cette world-culture qui parle sans savoir et raconte n’importe quoi dès qu’elle s’aventure hors du name-dropping.

Bloom dit: à

Laisser les fâcheux à leurs fâcheries (Chamfort).

Attila dit: à

« world-culture » « name-dropping »

Il est cheubran, le Chaloux !

D. dit: à

Vous avez vraiment 72 ans, Lola ? Je peux vous dire que vous ne les faites pas.

Clopine qui tremblait d'effroi dit: à

Chaloux, je ne suis pas assez bonne lectrice de Yourcenar (je n’ai guère lu que l’oeuvre au noir, les mémoires d’hadrien et quelques essais comme « qui n’a pas son Minotaure ») pour vous contredire, et moi aussi, l’adéquation saphisme = masculinité me fait quelque peu tomber de l’armoire et sur le dos d’Attila, qui est allé, ici, un peu vite en besogne, non ? M’enfin, dans l’oeuvre au noir notamment, c’est bel et bien un héros qui est proposé à l’identification du lecteur, et dans la plus pure tradition du 18è siècle, me semble-t-il…

Je sais d’autre part que Yourcenar a traduit Woolf. Encore un regret de ma vie : ne pas être en état de discerner le travail du traducteur. Etre obligée d’accepter, tel quel, un texte dont l’accès premier vous est interdit.

Enfin, Giono.

Je me sens devant lui exactement comme la Bête de Cocteau : « ne me regardez pas dans les yeux ! », supplie, épouvantée, la Bête…

Agnès dit: à

Désolée d’être l’une des voix discordantes, mais Boussole est un livre verbeux, inachevé, mal construit et… oserai-je le dire? frimeur.

Clopine qui tremblait d'effroi dit: à

Elle est marrante, ta photo, là, Attila. On dirait des guatémaltèques. Mais j’aperçois cependant d’authentiques jupes, non ?

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

D’après une histoire vraie ça fait tout de même un sacré titre idéal. Cela annonce que ce qui était pendant n’est plus, que ce qui suit sera fatalement mensonge invitant à rêver, que la nostalgie est en fin de compte faite surtout pour ceux qui n’y vivaient pas. En plus un titre pareil pratiquement tout le monde peut prétendre l’avoir déjà lu. Idéal !

Clopine qui tremblait d'effroi dit: à

Non, Agnès, vous ne discordez pas… J’ai feuilleté « Boussole », l’autre jour, à l’Armitière. Et l’ai reposé avec un gros soupir…

Par contre, j’ai aperçu Sigmaringen, de notre hôte, dans une édition de poche : voilà notre Assouline démocratisé !

Ginette Barozzi (sans lien de parenté) dit: à

D. dit: 4 novembre 2015 à 14 h 08 min
Vous avez vraiment 72 ans, Lola ?

Oui, elle est un peu plus âgée que christiane, mais tout aussi frétillante.

yapa photo dit: à

d’authentiques jupes

Misère de misère…

Ginette Barozzi (sans lien de parenté) dit: à

Et, autre point commun avec christiane : elles sont toutes deux restées de très jolies femmes.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

avec un gros soupir…

Sous votre poncho ?

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