de Pierre Assouline

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La République des livres
Pour saluer Bernard Pivot

Pour saluer Bernard Pivot

S’agissant d’un ami avant tout, et plus encore de quelqu’un à qui l’on doit, tant sur le plan humain que professionnel et dont la disparition a suscité d’innombrables louanges, il est préférable de séparer l’évènement du bruit qu’il a fait. Voilà pourquoi j’ai attendu la cérémonie des adieux à Bernard Pivot, cet après-midi à Quincié-en-Beaujolais, en présence de sa famille et de ses proches parmi lesquels quelques écrivains et vignerons, pour payer ma dette à celui que j’ai eu le bonheur de côtoyer durant une trentaine d’années. Il ne voulut pas de messe mais une cérémonie à l’église de son village. Outre le maire de la commune, peu de personnes devaient prendre la parole. Sa soeur, ses petits-enfants et l’une de ses filles. Non Agnès à qui il légua sa passion du vin, mais Cécile qui hérita de son goût des livres. Juste partage des choses d’un père attentif. Dans une évocation toute en délicatesse, Cécile Pivot sut trouver les mots qui dépassent l’émotion pour dire les vérités de celui que tous les Français croyaient connaitre. Elle réussit à ne citer que deux écrivains : Jean-Paul Dubois dont le dernier livre L’Origine des larmes fut aussi le dernier que lut son père avant de fermer les yeux et Jean-Paul Dubois à propos duquel il lui confiait au soir de sa vie sa fierté d’avoir beaucoup milité pour que le prix Goncourt aille à Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, ce beau titre étant la métaphore la plus appropriée pour évoquer la vision du monde de Bernard Pivot. Il avait également choisi les musiques : pour l’entrée du cercueil, l’adagio du concerto pour piano et orchestre opus 1 de Rachmaninoff (dans la version de Byron Janis et de l’Orchestre Philharmonique de Moscou sous la direction de Kirill Kondrachine), […]

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traducteur
Les petits papiers de Jacques Drillon